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La Communauté Linguistique
La Communauté Linguistique
Introduction
Il parait de bonne méthode, pour la sociolinguistique, qui se propose d’étudier le rapport entre
langues et sociétés, de s’interroger sur le lieu au sein duquel ce rapport est observable : la
communauté linguistique.
Mais il s’agit d’un concept malaisé à définir, et d’une réalité difficile à faire apparaitre
concrètement. Il est clair en effet qu’il n’y a pas de coïncidence entre territoire géographique et
pratiques linguistiques et on ne voit pas toujours à priori quelles observations pourraient mettre
en évidence le sentiment de « communauté » qui fonde la communauté linguistique. Avant de
définir qu’est-ce qu’une communauté linguistique, il est nécessaire de formuler quelques
questions de départ. Ce faire est nécessaire dans la mesure où les critères et les caractères qui
servent de moyen pour la définir, différent d’une situation à une autre.
I. Terminologie et définitions
Au sens étymologique originel : cum munus. La communauté est donc un groupe de personnes
(« cum ») qui partagent quelque chose (« munus ») – un bien, une ressource, ou bien au contraire
une obligation, une dette.
b. Pour Bloomfield : « la CL est un groupe de gens qui agit au moyen du discours », il ajoute
« les membres d’une CL peuvent parler de façon si semblable que chacun peut comprendre
l’autre ; ou ils peuvent se différencier au point que des personnes de régions voisines peuvent
ne pas arriver à se comprendre les une aux autres ».
c. Pour A. Martinet : « il y a langue dès que la communauté s’établit… et qu’on a faire à une
seule et même langue tant que la communication est effectivement assurée » ELG, 1968.
d. Selon W. Labov la CL est « un groupe qui partage les mêmes normes quant à la langue » ou
encore comme étant « un groupe de locuteurs qui ont en commun un ensemble d’attitudes
sociales envers la langue » (Sociolinguistique, p 338).
Parmi les caractéristiques de la CL, on dira qu’une communauté linguistique n’est jamais
homogène car elle se compose de groupes humains ayant des comportements socioculturels
différents, variant géographiquement, ce qui provoque des différences dans le vocabulaire, la
prononciation. Une communauté ne peut donc être totalement homogène, et elle se divise elle-
même en d’autres communautés linguistiques.
Il faut comprendre qu’une même personne peut appartenir à des ensembles communautaires
différents, voir contradictoire. En fait, c’est parce que l’on partage les mêmes normes
linguistiques et attitudes sociales envers la langue, parce que l’on tient un discours, que l’on suit
un comportement langagier qui semble identique entre individus et groupes proches que l’on
appartient à la même communauté.
Tout individu appartenant à la communauté peut évidement appartenir en même temps à plusieurs
groupements linguistiques. Il est parfois difficile de distinguer des différences de communauté
linguistique les différences de style relevant des diverses fonctions de la langue et des diverses
situations sociales où la langue est employée (style soutenu, familier, etc).
Conclusion :
En général, on appelle communauté linguistique un groupe d’êtres humains plus ou moins
importants utilisant la même langue ou le même dialecte et partageant les mêmes normes. Il
convient d’affirmer aussi, d’un même locuteur peut appartenir à plusieurs communautés
linguistiques.
La communauté linguistique n’a pas de territoire limité, autrement dit le facteur qui détermine
que tel locuteur appartient à telle ou telle communauté linguistique est la langue ou le dialecte
qu’il utilise pour communiquer avec son interlocuteur.