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Préambule
Ce cahier est ouvert à la contribution de tous ceux (parents, enfants, grands-
parents, éducateurs, psychologues…) qui se retrouvent dans ses idées générales et
en partagent les objectifs.
Il est divisé en deux parties : une première théorique et une seconde qui recueille
des expériences d’éducation non violente.
Nous nous inspirons des idées du nouvel humanisme, que nous pouvons résumer
comme suit :
INTRODUCTION
« Tu veux imposer ton mode de vivre aux autres, tu dois imposer ta vocation aux
autres…Mais qui a dit que tu es un exemple à suivre ? Mais qui a dit que tu peux
imposer à d’autres un mode de vivre seulement parce que c’est celui qui te
plait ?D’ou vient ce moule, d’ou vient ce modèle pour que tu veuilles l’imposer ? »
(Silo, « la guérison de la souffrance »)
Qu’est-ce que l’éducation pour nous et comment s’y
manifeste la violence ?
Pour nous l’éducation n’est pas l’ensemble des interventions destinés à former la
personnalité d’un individu comme s’il était une statue d’argile.
Nous considérons l’Etre Humain ( et donc également l’enfant), non comme un vase
vide à remplir, mais un être avec une conscience active, capable par ses actions de
transformer le monde.
La fonction de l’éducateur est de donner aux nouvelles générations une vision
plurielle et transformatrice de la réalité, qui tendent à l’accomplissement et au
développement des meilleures qualités de chacun.
Une éducation de base doit viser au développement d’un mode de penser axé sur la
cohérence entre la pensée, le ressenti et l’action. Cela signifie que les gens
devraient donner de bon conseils et non des mauvais exemples évitant l’
hypocrisie qui empoisonne les nouvelles générations.
Dans le contexte de l’enfance la pratique nonviolente devrait commencer tout
d’abord dans la relation entre adultes, transmetteur du modèle, autrement ce que
nous disons ou faisons perd de sa valeur.
L’éducation devra en outre stimuler la sensibilité et faciliter le développement de
l’émotion puisque c’est à travers l’émotivité que l’être humain à perception de lui-
même en terme de bonheur.
Il devra enseigner à prendre contact avec son propre corps et a l’user avec
souplesse parce qu’il est l’instrument d’expression de l’intention humaine.
La réponse violente
Le mécanisme violent dans le relation entre deux ou plusieurs individus est
l’imposition d’un point de vue sur un autre.
Dans l’éducation d’un individu (par exemple entre parent et enfant) elle se
manifeste à travers l’autorité par lequel le parent est « au-dessus » et l’enfant «
au-dessous » déséquilibrant la relation.
Cette approche est tellement évidente que nous ne la discutons même pas. C’est
celle que nous avons reçu de nos parents, et que nous voyons entre les individus
autour de nous.
Nous la rencontrons à la télévision, en politique, dans la résolution des querelles
d’Etats.
L’un a raison et l’autre à tort.
La réponse violente peut se déclencher quand se rencontrent deux ou plusieurs
points de vue différents, divergence d’opinions, amenant à un « conflit ».
Instinctivement chacun des protagonistes argumente positivement son point de vue
et cherche à discréditer celui opposé.
Cette réponse n’amène à rien et n’admet que deux solutions possibles, un monde
bidimensionnel. Elle génère une chaîne de violence et de souffrance qui se répètent
à l’infini. Effectivement qui a subi, cherchera à son tour de dominer d’autres plus
faibles.
Trouver un compromis est également une fausse réponse nonviolente, parce que un
des deux partis restera partiellement lésé. Dans tous les cas, durant les tractations,
chacun tentera de prévaloir sur l’autre, reproduisant finalement le mécanisme de la
violence.
La réponse nonviolente
Expériences
Titre : Dépêche-toi !
Lieu : Bresso (MI) Italy
Période : 2007
Protagonistes :Stefania, 26 ans (mama), Ruben 3ans (fils), Kesia 1 an et demi
(fille)
Contact : stefylimbiate@tiscali.it
Lorsque je suis pressé et que je dois sortir avec les enfants tout devient difficile et
tendu. On dirait qu’il font exprès de ralentir les choses : Ruben ne veut pas faire
pipi, Kesia ne veut pas s’habiller, Ruben ne veut pas sortir mais jouer…
Si je m’arrête un instant pour prendre distance avec la situation je vois bien qu’il n’y
a pas en jeu ma seule volonté et je me demande si les trois personnes ont envie de
sortir.
Je peux aussi me dire que mes nécessités sont les plus importantes et imposer des
mesures drastiques pour obliger les enfants à me suivre. Mais à la fin je perds
beaucoup d’énergie, j’en garde une sensation désagréable et je m’imagine que la
prochaine fois tout se répétera à l’identique.
Je peux aussi décider de prendre en considération ce que veulent les enfants et me
comporter différemment.
Ils n’aiment pas les changements de programme, surtout si improvisé et non
justifié ; ils aiment jouer et tout expérimenter sous forme de jeu. Ils acceptent les
explications mais ils ont besoin de temps pour les intégrer et donner une réponse.
Souvent ce que l’on interprète comme un refus est simplement un temps technique
pour élaborer ce qu’ils doivent faire.
Quand je peux, je me prépare à temps pour leur expliquer ou nous allons et ce que
nous ferons. Je le répète plusieurs fois durant la journée ou le soir avant
l’événement ; je cherche de les intéresser et de les habituer à l’idée. Au moment de
la sortie, s’ils s’opposent encore, j’ai la force et l’harmonie pour présenter les
choses de manière ludique.
Ces derniers temps je dois prendre le train plus tôt que d’habitude pour me rendre
au travail. Un matin nous étions en retard comme ce n’est pas permis et pendant
que nous descendions dans l’ascenseur (pour aller à l’école) j’ai expliqué à Ruben
comment je me sentais : que j’étais nerveuse parce que j’avais peur de perdre le
train et d’arriver en retard au travail, que ce n’était vraiment pas le moment vu que
je venais de commencer et que le monsieur pour qui je travaillais pouvait s’énerver.
Je lui ai alors demandé de m’aider et lui ai proposé de jouer à Speedy-maman et
Speedy-Ruben, qui consistait à faire les choses le plus rapidement possible. Cela
peut sembler banal mais ça a fonctionné à la perfection, non seulement le jeu, mais
aussi le fait de lui transmettre ce qui m’arrivait. Nous sommes arrivés à l’école en
un temps record et je n’ai pas perdu le train. Les jours suivants j’ai essayé de lui
expliquer mieux mon stress du matin et lui m’a posé des questions pour
comprendre la sitution. Disons que je me suis sentis plus d’égal à égal avec ce
merveilleux petit être.