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Mosquée El Zitouna

Réalisé par :
Ben Chobba Omar
• L’Histoire : Au commencement, il y eut la Zitouna
La Grande Mosquée occupe le cœur de la cité dont elle est l’élément ordonnateur, à partir duquel rayonnent les
grandes artères pour aboutir aux portes perçant la muraille. Sa fondation remonte au gouverneur Abdallah Ibn el-
Habhab (732) ou peut-être à Hassan Ibn Noomane c'est-à-dire à la naissance même de la Médina qui succéda à
Carthage en 698.
Cette polémique importe peu car nous savons que sur ordre de l’Emir aghlabide Ibn Ahmed, la première mosquée
a été totalement reconstruite pour être agrandie et embellie ; elle prendra globalement l’aspect que nous lui
connaissons.
Comme les mosquées de Cordoue et de Kairouan qui lui sont antérieures, elle se compose d’une salle de prière
hypostyle, précédée d’une cour. L’ensemble couvre une emprise au sol d’environ 5000m² dont 1344m² de surface
couverte. Le plafond en charpente est soutenu par 184 colonnes et chapiteaux antiques, délimitant 15 nefs et 6
travées.
Le devant du Mihrab est marqué par une coupole portant une inscription la datant de 864. De l’extérieur, le dôme
est une calotte hémisphérique à cannelures dans la pure tradition aghlabide.
Depuis, il n’est pas une dynastie qui n’ait voulu laisser une trace de son passage ici bas.
Aux Zirides (Xème siècle), on doit la galerie narthex et la belle coupole dubahou.
Le sultan hafside Abou Yahya Zakaria, en 1316, isole la salle de prière par une série de portes en bois, dote la cour
de trois galeries qui l’encadrent et ajoute à l’extérieur, au devant de la façade est, une cour qui sera couverte au
XVIIème siècle. Elle constitue aujourd’hui une belle galerie à double arcade, à laquelle on accède par un large
escalier. Le mur de fond de cette galerie a conservé un pan de muraille du IXème siècle, construit en gros appareil
de pierre, flanqué à l’angle nord-est par une tour ronde qui témoigne du rôle défensif que jouaient les premières
mosquées.
Les turcs rénovent le décor de la salle de prière par l’ajout du plâtre sculpté. Au milieu du XIXème siècle, le
ministre Khaznadar agrémente la cour sur trois côtés de colonnes et de chapiteaux composites en marbre blanc
directement importés de Carrare (Italie).
La dernière retouche apportée à ce prestigieux monument a été l’édification d’un nouveau minaret (1894). Il a
remplacé le minaret du XVIIème siècle qui, par le fait de l’extension des habitations, ne dominait plus l’ensemble
urbain. Le nouveau minaret, haut de 43m, est l’œuvre de deux grands maîtres maçons : Sliman Nigrou et Tahar Ibn
Saber. Il emprunte sa forme et sa décoration au minaret almohade de la Kasbah qui s’est imposé comme modèle
depuis le XIIIème siècle.
• La petite histoire : L’enseignement zitounien
Dès le XVIIIème siècle, les hafsides donnent une impulsion à l’enseignement. La medersa, institution nouvellement
introduite au Maghreb, offre aux étudiants l’hébergement. La Grande Mosquée se distingue comme un brillant
centre universitaire.
Le voyageur Khaled el Balawi (1330-1340) exprime son admiration devant le nombre de jurisconsultes de valeur
tels, entre autres, les cadis Ibn el Rafii, Ibn el Salam, l’illustre Ibn Arafa. La rivalité qui oppose ce dernier au
savantissime Ibn Khaldoun est restée dans les annales. Elle n’est que le reflet de la vivacité intellectuelle de
l’époque.
L’occupation espagnole (1535-1574) a été, d’après les chroniqueurs, désastreuse pour l’enseignement et le savoir.
La bibliothèque de la Grande Mosquée, qui ne comptait alors pas moins de 30 000 ouvrages, a été saccagée. Il va
falloir attendre le début du XVIIIème siècle, avec Hussein Ben Ali et son successeur Ali Pacha, pour assister à une
renaissance de l’enseignement qui sera réorganisé grâce aux réformes de Ahmed Bey (1842).
Parmi les illustres savants de la dernière génération formés à la Zitouna, il suffit de nommer le théologien
Mohamed Tahar Ben Achour et le poète Abou el Kacem el Chebbi.
On ne peut pas évoquer les zitouniens sans rappeler leur participation active à la lutte nationale.
Six des leurs sont tombés sous les feux des autorités françaises lors d’une manifestation le 15 mars 1952.
Mais le fait le plus étonnant a eu lieu un mois auparavant, lorsque le 2 février, un groupe de femmes, formé de
dames de la bourgeoisie dont la princesse Fatma, petite-fille de Moncef Bey, mais aussi de femmes du peuple,
décide d’organiser un sit in au sein de la Grande Mosquée et d’observer une grève de la faim qui a duré trois jours.
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Plan de la mosquée avec son évolution historique
L’entrée de la mosquée
Le minaret de la mosquée
Vue intérieure de l'une des galeries de la cour
Façade de l’ntérieur de la mosquée qui donne sur la
cour
Salle de prière
Le mihrab :Dans une mosquée, niche creusée dans le
mur indiquant la direction de La Mecque, vers laquelle
on se tourne pour prier

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