J Au Moyen-Âge, il existe deux types de théâtres : et .
Le théâtre liturgique, qui a un
contact avec la religion, apparaît en premier. Le théâtre profane est le contraire du théâtre liturgique: il s'agit d'un théâtre non religieux. Les premières manifestations du théâtre médiéval datent du XIe siècle – il s’agit du drame liturgique Il se caractérize par sa durée très brève (quelques minutes), par son lieu – l’intérieur de l’église, par ses officiants – les clercs eux-mêmmes en habits liturgiques et par sa langue - le latin. Son rôle était d'éduquer les analphabêtes en représentant des scènes connues de la liturgie, cycle de Pâques ou de Noel. Cette fonction était un peu paradoxale car les textes étaient en latin, mais le public non- éduqué pouvait tout comprendre grâce à ce qu'il voyait. Le jeu était représenté au XIIIème siècle. Dans la première partie, il était liturgique, dans la deuxième, il était profane. Le jeu est joué sur le parvis (la place qui s'étend devant l'entrée principale de l' église). Ce genre de théâtre était plus divertissant que le drame liturgique: il représentait certains passages de la Bible, ensuite, il représentait des légendes populaires, enfin, il représentait des anecdotes originales ou fantaisistes. La prenmière pièce jouée hors de l’église este Le Jeu d’Adam (XIIe siècle), la première production dramatique éctrite en langue vulgaire, alors que les indications scéniques sont en latin.
Cette oeuvre a pour sujet
l’histoire d’Adam et Éve: comment Dieu leur interdit de toucher au fruit de l’arbre de connaisance, comment le Diable sait tenter Éve et leur fait enfreindre la prescription divine, comment ils sont punis et chassés du paradis terrestre. Le 5 decembre 1200, a Arras, on représente Le Jeu de Saint Nicolas, de Jean Bodel, le plus ancien miracle en langue vulgaire et la plus pittoresque transposition de cette légende. Toutes les classes sociales sont présentes dans la piece avec le langage qui leur este propre, l’action se déroule en 38 endorits différents, le tragique et le comique fusionnent, l’auteur joue des situations pathétiques et spectaculaires.
Par la mise en oeuvre des
événements réels ou possibles, de l’élément exceptionnel, du surnaturel, Le Jeu de Saint Nicolas fonde le genre du miracle. Les scénes de taverne, les Le Miracle, l'une des formes de théâtre semi-liturgique, fut représenté durant les XIIIème et XIVème siècles. Le Miracle mettait en scène l'histoire de ou représentait une légende ou une histoire. Le plus souvent, les miracles se terminaient par ou d'un personnage relativement important de la liturgie, ce qui explique pourquoi cette forme de théâtre n'est pas entièrement profane, mais semi-liturgique. Son rôle était plutôt, contrairement au drame liturgique, d'entretenir les gens, de les amuser. L'un des plus anciens miracles date d'environ 1270, et son auteur est Rutebeuf, Dans son Miracle de Théophile, le poète Rutebeuf pose le . Théophile signe un pacte avec le Diable, mais en dernière instance la Vierge intervient en assurant le salut du héros et ce trait de happy-end artificiel va caract L’hommeériserdu tous lessiecle XIIIe miracles. se sait l’enjeu d’une autre lutte sans merci entre deux : Dieu et Satan.
Une vie peut ainsi se raconter comme
la succession des entreprises diaboliques et des interventions divines.
Rutebeuf a donné a Théophile une
, déchirée entre une piété sincère et le sentiment d’une intoérable injustice. Il a organisé sa courte pièce (663 vers) en deux temps bien marqués opposant la trahison au rachat et ne réservant qu’une scène très brève à la figuration des sept années au Théophile fut le suppot de Satan. Construction audacieuse qui met en valeur les deux Dans la catastrophe historique qu’est la guerre de Cent Ans (1337-1453), le théatre disparaît presque complètement. Quand il reapparaît, dans la seconde motié du XVe siècle, il se donne une organisation qu’il n’avait jamais connue auparavant.
On appelle alors indifféremment toutes les pièces
sérieuses des mystères.
Le sens du mot, mystere ou mistere viens de
, initiation esoterique, ou de , service)
Les représentations de mystères, organisées par les
villes, les grands seigneurs, les monastères, ou par des confréries, étaient considérées comme des oeuvres pieuses, destinées à édifier le public et à C'étaient des avec beaucoup d'acteurs : les représentations comprenaient de 30 000 à 60 000 vers (un mystère durait souvent de 6 à 25 jours). Il y avait au moins. , , , les vies des saints, tout fournissait des sujets aux auteurs des mystères. On a groupé ces pièces en : 1. Mystères du Vieux Testament 2. Mystères du Nouveau Testament - D'autres ont pour personnage principal Jésus-Christ. Le plus célèbre de ces mystères est celui qui fut écrit vers le milieu du XVe siècle (1452) par Arnoul Greban, et qui comprend près de 35.000 vers. 3. Mystères des Saints - Nous avons enfin une quarantaine de mystères dont les saints sont les héros. On petit rattacher à ce groupe le Mystère du siège d'Orléans, oeuvre à la fois , le plus souvent comique, ne se développe vraiment qu'après la guerre de Cent Ans, à partir de 1450 environ. Ses représentations, plus fréquentes que celles du théâtre religieux, sont assurées par les membres de confréries joyeuses. Elles ont lieu en plein air, et comprennent en général plusieurs pièces : une sottie, un monologue ou sermon joyeux, une moralité et une farce. Toutes les pièces comiques sont donc par nature assez courtes (300 à 500 vers).
Les deux plus anciennes pièces
comiques que nous ayons sont d'un trouvère d'Arras, Le Jeu de la Feuillée est un mélange de satire personnelle, de merveilleux et de tableaux réalistes. L'intrigue de cette pièce n'est qu'un cadre dans lequel l'auteur place la satire très vive et personnelle de sa propre famille, de ses amis d'Arras, de la politique, de la médecine, etc. Il commence par tourner en ridicule les habitants de la ville d'Arras, qu'il est sur le point de quitter. Puis, la nuit venue, il nous fait assister à l'apparition des trois fées Morgue, Magloire et Arsite, précédées du chasseur fantastique' Hellequin. Enfin la pièce se termine par les propos des bourgeois qui Le Jeu de Robin et de Marion est une pièce très différente; c'est une idylle paysanne qui met en scène les amours d'un couple villageois, contrariées par la rivalité d'un chevalier : Marion, tout en gardant ses mouton, chante Robin qu'elle aime; survient un chevalier qui veut enlever la bergère; celle-ci le repousse, et Robin, suivi de ses amis, vient se réjouir et danser avec Marion. La pièce, simple et agréable, est, comme un opéra-comique, mêlée de chants dont l'auteur avait lui-même composé la musique. C'est du XVe siècle, comme pour le drame sérieux, que date l'essor de la comédie. Elle comprend alors trois genres principaux : moralités, sotties et farces.
La farce est jouée partout pendant les
XVème et XVIème siècles. Elle sert à "farcir« (remplir, mélanger) les mystères et à détendre l'atmosphère pendant les longues représentations de mystère. Elle représente les aventures et les mésaventures de la vie quotidienne. Une farce populaire au moyen-age est, "La farce de Maître Pathelin« Pathelin est un avocat qui est marié à Guillemette. Il sait qu'il n'a pas beaucoup d'argent, mais il promet tout de même à sa femme de lui ramener une pièce de beau drap de la foire. Il s'en va. Il achète 6 aunes de tissu à un marchand. Guillaume. Pathelin dit au marchand que, pour recevoir sa paye, il devra venir dîner avec eux et il sera ensuite payé. Rentré chez lui, Pathelin se dit malade et se met dans son lit. Lorsque le marchand vient pour recevoir sa paye, Guillemette le renvoie car son mari est "malade". Plus tard vient un berger, Agnelet qui cherche un avocat. En effet, il a été accusé (avec raison) d'avoir tué des moutons de Guillaume pour manger leur viandes et vendre leur laine. L'avocat conseille à son client de ne répondre aux questions du juge et du drapier que par "Bèè". Ils gagnent le procès et lorsque Pathelin demande un payment à Agnelet, celui-ci lui répond par un bêlement. La sotie était un divertissement pour les urbains, donc elle était représentée en ville. La sotie était une satire, une moquerie : les représentations étaient fondées sur l'idée que la société n'était composée que de fous. Pour illustrer cette idée, les acteurs se déguisaient comme les fous de la cour : ils portaient des habits moitié-vert, moitié-jaune, ils portaient les Oreilles d'Ane et, enfin, ils tenaient dans leur main la marotte, les sceptres à grelots des fous. En portant ces costumes, les acteurs se moquaient des riches. La moralité este une pièce à caractère didactique, inspirée par une pensée édifiante qui fait un grand usage de l’allégorie. Le sujet este toujours le meme: l’homme disputé entre le Bien et le Mal, le bien étant toujours récompensé et le mal puni. CONCLUSION VOCABULAIRE • parvis = dans l'Antiquité, place située devant un édifice religieux ou un bâtiment public • enfreindre = ne pas respecter, transgresser (enfreindre un règlement) • chasser = exiler • la Vierge = ro. Fecioara Maria • le salut = fait d'échapper à la damnation éternelle ,(ro. Mântuire) • l’enjeu = provocarea • le merci = miséricorde ,(ro. milă) • le rachat = ro. răscumpărare • le suppôt = complice • audacieuse = qui diffère des règles habituelles • la fée = ro. Zână • le chasseur = vânător • villageois = habitant d’un village • la berger e = personne qui garde les moutons • enlever = faire disparaître • repousser = rejeter • l’essor = élan, croissance • mésaventure = aventure désagréable • la drap= tissu de laine • la foire = grand marché public
Histoire anecdotique de l'Ancien Théâtre en France, Tome Premier
Théâtre-Français, Opéra, Opéra-Comique, Théâtre-Italien,
Vaudeville, Théâtres forains, etc...