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Nous désignons comme textes de théâtre, tel que nous l’avons déjà vu, des textes
dialogués qui ont fait l’objet d’une représentation, d’une « mise en scène », dans un
espace spécifique, pour un public donné.
Le terme de jeu que les copistes emploient à partir du XIIIe pour désigner les
pièces de théâtre, quelqu’en soit le contenu, profane ou religieux, insiste sur la
dimension ludique, festive du texte, sur son caractère de spectacle et aussi sur
l’importance des éléments extratextuels.
. Thèmes :
Au XIIe siècle le drame liturgique se développe… De nouveaux sujets sont
empruntés au Testament (Ancien, Nouveau) ou aux Vies de Saints : p. ex. le Jeu
d’Adam ou La Passion des Jongleurs.
Au XIIIe siècle Le jeu de Saint Nicolas est écrit par Jean Bodel, dans l’espace de
la ville d’Arras. Cet auteur emprunte du fabliau les personnages louches de la taverne,
leur goût immodéré du vin, leur langage argotique… Le saint viendra à la fin
récompenser son fidèle serviteur. Dans le Miracle de Théophile Rutebeuf met en scène
un célèbre miracle de la Vierge qui appartient au recueil des « Miracles de notre Dame »
de Gautier de Coinci.
Les deux jeux dramatiques d’Adam de la Halle, Le Jeu de la Feuillée et le Jeu de
Robin et de Marion : centre culturel d’Arras et dramatisation d’autres formes littéraires.
- Jeu de Robin et de Marion, pastourelle qui parle de la rencontre entre la
bergère et le chevalier et qui suppose la représentation des amours champêtres
des bergers.
- Le Jeu de la Feuillée, titre qui joue sur l’ambivalence du mot « feuillée », folie
en picard, et espace de la « verdure » où se passe l’action. Cette pièce reprend
l’espace-temps arrageois et son centre de « réunion », la taverne, et dramatise
la forme lyrique du congé : un je identifiable à Adam, vient dire sur scène son
désir d’échapper à la vie arrageoise et à sa condition d’homme mariée…
véritable « itinéraire moral et spirituel du poète » (J. Dufournet).
Aux XIVe et XVe siècles, grand développement du théâtre comique qui était né
vers le milieu du XIIIe siècle… des intermèdes profanes ou bouffons du drame sacré.
Du XIVe siècle nous ne conservons pas d’œuvre comique mais le XV e siècle nous
offre toute une variété de genres : soties, monologues, sermons joyeux, moralités et
surtout farces.
- Sotie : Les acteurs portent le costume des « sots » (jeu des cartes le valet-le
fou). Les personnages symbolisent un état d’âme, une pensée ou une opinion. En
principe la sotie recherche le rire tout en présentant une satire hardie de l’époque,
souvent de caractère politique.
- Monologue : souvent satirique.
- Sermon joyeux : une parodie de l’éloquence sacrée.
- Moralité : illustration plaisante d’une vérité morale.
- Farce : la seule qui survivra jusqu’aux XVI e et XVIIe siècles. Genre dans la
tradition bourgeoise, réaliste et amusante… sans autre intention que de faire rire le
spectateur : personnages qui sont des types mari trompé, femme rusée… et le
« badin » nouveau type de personnage à l’esprit innocent et naïf qui prend les situations
ou les expressions « au pied de la lettre », donnant lieu à toute sorte de situations
amusantes ou grotesques.
Exemples : la Farce du cuvier ou la Farce de Maître Pathelin.