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CHAPITRE II :

HISTOIRE DE LA MESURE

Yamoussoukro Novembre 2016

Modeste ASSEMIEN
Enseignant Chercheur
DFR GME INP-HB
Directeur des Etudes CREFSEM
PLAN
Introduction
1. La mesure, un problème historique et
commercial
2. Mesure de masse, température, temps et
pression
3. La confiance dans la mesure /Pourquoi tout
le monde croît que les mesures sont juste?
Conclusion
Introduction

Jusqu’au XVIIIème siècle, il n’existait aucun système de mesure


unifié. Cette situation était propice aux fraudes, à des erreurs et
nuisait au développement des Sciences.

Nos anciens calculaient et mesuraient à l’aide de nombres simples :


1 (étalon souvent personnel),
2 (double), 3 (triple - addition de 1 et 2),
6 (addition ou PPCM des 3 premiers),
12 (double de 6 ou somme des premiers) …etc.
(le système anglais a conservé cette cohérence dans le calcul)
PLAN
Introduction
1. La mesure, un problème historique et
commercial
2. La confiance dans la mesure /Pourquoi tout
le monde croît que les mesures sont juste?
Conclusion
1. La mesure, un problème historique et commercial

1750 : existence de plus de 700 unités en de mesure en France Nombre de ces


mesures étaient empruntées
à la morphologie humaine : le doigt, la palme, la coudée, le pas, la brasse, le
pied, la toise (étendue du bras), le pouce.
1. La mesure, un problème historique et commercial

Empan
Palme
Pied
Paume

Coudée
1. La mesure, un problème historique et commercial

Depuis l’antiquité, des unités basées sur des données anthropomorphiques, de


préférence impériales ou royales

Masse Longueur
Livre poids-de marc Aix 408,51 g Pied-de-roi Rouen 270,7 mm
Livre poids-de marc 509,53 g Pied-de-roi Calais 341,8 mm
Calais Pied de Paris 324,839 416 7 mm
Livre de Charlemagne 367,128 g Canne Provence 2005,2 mm
Livre de Paris 489,505 85 g Canne Troyes 792 mm
1. La mesure, un problème historique et commercial
Nombre de ces mesures étaient empruntées :
aux aptitudes humaines :
• journal, ouvrée (surface qu’une charrue pouvait labourer, ou qu’un homme pouvait
travailler, ou la quantité de pré qu’il pouvait faucher, etc. en une journée) environ 32 ares
• hommée : superficie de vigne travaillée par un homme/jour
• galopin : (quantité de vin bue pendant un repas …)
• arpent: (du gaulois « arepenn », portée de flèche) de 31 à 52 ares
• verge : (du préceltique vège, « champ plat » ; vergée, ancienne mesure agraire qui valait
40 perches ; verger : « terrain mesuré à la verge ») surface : 1/4 d’arpent, soit 1 276 m2 et
longueur : 3 pieds.

à des facteurs naturels :


• Le picotin (ration d’avoine d’un cheval soit 3,2 L)
• L’aune (instaurée par un Edit Royal de François 1er), se divisant en demis, tiers,
1. La mesure, un problème historique et commercial

16 février 1791, une commission est créée, chargée de fixer la base de l’unité de
mesure, composée de Borda, Concordet, Laplace, Lagrange, Monge

Le 26 mars 1791 naissait le mètre, nom donné par Borda, « unité qui dans sa
détermination, ne renfermait rien d’arbitraire ni de particulier à la situation
d’aucun peuple sur le globe » : dix millionième partie du quart du méridien
terrestre.

Il ne restait plus qu’à établir la longueur exacte du méridien … Ce fut l’œuvre de


deux hommes qui y travaillèrent de 1792 à 1798, de Dunkerque à Barcelone,
procédant par triangulation : Pierre François MECHAIN (1744-1804) et Jean-
Baptiste Joseph Delambre (1747-1822)
1. La mesure, un problème historique et commercial

Le système métrique décimal, une invention révolutionnaire pour faciliter les


échanges commerciaux

7 avril 1795 : Le système métrique décimal est institué, loi « relative aux poids et aux
mesures » ; c’était une véritable révolution dans les calculs de surface et de volume

Paume 34 lignes 7,64 cm

Palme 55 12,63
Conversion dans le Empan 89 20
système métrique
Pied 144 32,36
Coudée 233 52,36
1. La mesure, un problème historique et commercial
 22 juin 1799 : les étalons prototypes du mètre (et du kilogramme) sont présentés au corps
législatif et déposés aux Archives de la République dans une armoire de fer où ils sont toujours
conservés, dédiés « à tous les hommes et à tous les temps ».
 En 1872, une commission formée de délégués de 24 gouvernements, adopta le principe de
déduire la longueur du nouveau prototype à traits du mètre de celle de la règle déposée aux
Archives.
 En 1875, lors de la conférence diplomatique du mètre, est créé le Bureau International des
Poids et Mesures (BIPM) qui aboutit le 20 mai 1875 à la Convention du mètre.

 En 1872, une commission formée de délégués de 24 gouvernements, adopta le principe de


déduire la longueur du nouveau prototype à traits du mètre de celle de la règle déposée aux
Archives.
 En 1875, lors de la conférence diplomatique du mètre, est créé le Bureau International des
Poids et Mesures (BIPM) qui aboutit le 20 mai 1875 à la Convention du mètre.
o Le système métrique International (SI), successeur du système métrique, est officiellement né
en 1960. Ce système permet de rapporter toutes les unités de mesure à un petit nombre
d’étalons fondamentaux, et d’améliorer sans cesse leur définition, avec le support des
laboratoires nationaux.
Quelques types de poids antérieurs au
Système métrique

Poids de ville (à gauche : Avignon, plomb, datable du XVe/


XVIe s. ; à droite : Lille, bronze, datable du XVIIe siècle)
Quelques types de poids antérieurs au
Système métrique

Poids en pierre, réajusté (XVIIe ou XVIIIe


siècle) par une masselotte additionnelle.
Quelques types de poids antérieurs au
Système métrique

Poids du commerce de détail


(XVII ou XVIII siècle )
e e
Quelques types de poids antérieurs au
Système métrique

Piles à godet (ci-dessus : type médiéval, datable du XIIIe /


XIVe siècle ; ci-contre : Nuremberg, pile de 4 livres, fin
XVIIIe siècle).
Quelques types de poids antérieurs au
Système métrique

Gros poids "royaux", en fonte


(de gauche à droite : XVIIe,
XVIIIeet XVIIIe siècles).
Les principaux types de pesons à ressort
répandus en France

Pesons cylindriques (fin du


XVIII s. et 1 tiers du XIX s.)
e er e
Les principaux types de pesons à ressort
répandus en France

Peson demi-lune, datable du débutdu XIXe siècle.


Les bascules décimales

Bascule décimale dite "de Quintenz", signée Rollé et Schwilgué,


datable entre 1831 et 1839.
Les bascules décimales

Table bascule, signée "Etablissement de constructions mécaniques de Strasbourg", datable de 1839


Les balances Roberval

Balance Roberval de grand luxe, signée Béranger & Cie, explicitement datée de 1844.
Les balances Roberval

Grande balance Roberval,


de marque Frey & Studer à Strasbourg
datable entre 1852 et 1854
Les balances Roberval

Roberval de luxe, signée Leprestre à Rouen (?), datable vers 1870 –1880.
Les balances romaines

Roberval de luxe, signée Leprestre à Rouen (?), datable vers 1870 –1880.
Les balances romaines

Romaine savoyarde ou piémontaise en fer forgé, explicitement datée de 1619.


Les balances romaines

Grande romaine de boucher, en fer forgé, Montpellier, explicitement datée de 1751.


Les balances romaines

Romaine à fléau coulissant, de marque Talichet à St Etienne, datable entre 1885 et 1912 (?).
Histoire du Mètre

Le Cercle Répétiteur de Borda et Lenoir


Histoire du Mètre
• Le Mètre est une invention française et pas des
moindres. Nous pouvons en être fier. Il est universel
et fait partie intégrante de notre vie de tous les
jours. Seuls les pays anglo-saxons ont encore du mal
à abandonner leurs «pouces», «pieds» et autres
«miles».

Le Mètre n’est pas vieux, un peu plus de 200 ans, ce


qui à l’échelle de l’humanité n’est pas grand chose.
Alors avant lui ... quel était le système de mesure ?
Histoire du Mètre
Avant le Mètre
• Ce n’est pas « le », mais « les » systèmes de mesure et c’est bien là le
problème. Chaque région de France possède son propre système : en
Bretagne, on mesure en perches, à Marseille en palmes, à Paris en
pieds ailleurs encore en toises, en pouces, en lignes, en brasses, en
coudées, en empans, … Il en est de même pour les mesures de masse
où la livre est par exemple plus légère à Toulouse qu’à Strasbourg !!!
Dans ces conditions, les échanges commerciaux deviennent de plus en
plus complexes. Et pourtant le problème n’est pas nouveau, puisqu’en
789 déjà, Charlemagne avait proposé d’uniformiser les systèmes de
mesure mais le projet a tourné court après sa mort. Plus tard d’autres
réformes furent proposées sous Louis XI, François 1er et Louis XIV
mais aucune ne connaîtra de succès.
Histoire du Mètre
Pourquoi un Mètre mesure-t-il un mètre ?!
• A « 1789 ?... », nos écoliers répondraient « la Révolution Française ». Et à « 1790 ?... », ils
devraient dire « la Révolution Métrique » !
C’est en effet en 1790 que l’Assemblée Nationale française décide d’établir un système de mesure
unique. La tâche n’est pas simple. Comment définir le Mètre ? Le choix pour la longueur du
Mètre n’aurait-il pas pu se faire de façon totalement arbitraire ? Tiens, voilà un bâton : il fait un
mètre !
Eh bien, non ! Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué ? Parce que le choix d’un seul
homme, d’une équipe ou d'une nation ne permettrait pas d’obtenir un consentement universel.
Il fallait un instrument de mesure dédié "à tous les hommes et à tous les temps" (situation de
l'époque).

Le projet est confié à des savants de renom (Borda, Condorcet, Lagrange, Laplace, Lavoisier et
Monge) qui proposent de définir le Mètre comme le dix millionième du quart du méridien
terrestre.
Une idée extravagante mais qui repose sur un fondement des plus naturels et qui sera donc
acceptée de tous :
la Terre !
Histoire du Mètre

• La Méridienne
• Comment mesurer ce quart de méridien et avec quoi puisque nous ne
possédons pas encore le Mètre !? La tâche est donnée à deux
astronomes : Jean-Baptiste Joseph Delambre et Pierre Méchain.

J.B. Delambre (1749-1822) P. Méchain (1744-1804)


Histoire du Mètre
Pour les mesures de longueurs, on utilisera les Règles de Borda mises au point par Etienne Lenoir.
Elles sont composées de deux tiges jointes ensemble (l’une en laiton et l’autre en platine) afin calculer
la variation de la longueur de la règle due à la dilatation lors des changements de température. Les
règles sont ajustées sur la toise et mesurent 12 pieds (environ 4m).
Pour mesurer les angles, Delambre et Méchain utilisent le Cercle Répétiteur (photo en haut de page)
inventé par Borda et Lenoir. Le principe du cercle répétiteur est de pouvoir répéter autant de fois que
l'on veut la même mesure sans revenir à zéro. L'erreur diminue avec le nombre de visées qui sont
parfois répétées plus d’une centaine de fois.

Delambre et Méchain n'effectueront les mesures que sur un arc suffisamment long de ce quart de
méridien. Par proportionnalité, ils pourront alors calculer la longueur de tout le quart de méridien de
façon précise.
Cet arc, appelé la Méridienne (cliquez pour la voir), s’étend sur plus de 700km de Dunkerque à
Barcelone. Mais il fallait compter avec les reliefs. La mesure ne peut se faire en ligne droite mais par
triangulation. La méthode consiste à construire un enchevêtrement de triangles (115 au total)
recouvrant la Méridienne et ayant deux à deux un côté commun. Leurs sommets sont des points
visibles les uns avec les autres (clochers, sommets de colline, …).
Il faut mesurer la longueur d’un côté du triangle reposant sur un terrain relativement horizontal. On
établit par visées les mesures des angles du triangle afin d’obtenir par calculs trigonométriques la
longueur de tous les côtés du triangle et par projection la distance réelle.
Lire à ce sujet le roman historique de Denis Guedj, La Méridienne (Editions Robert Laffont, 1997).
Histoire du Mètre

L’expédition se prolongera dans des conditions difficiles de 1792 à 1798. Il faut monter le
matériel au haut des clochers, franchir des montagnes, braver le froid puis les fortes
chaleurs, la méfiance des habitants et surtout une situation politique des plus agitées.

Le résultat des mesures de Delambre et Méchain est étonnant : 551 584,7 toises, avec une
erreur remarquable de seulement 8 millionièmes !
La longueur du quart de méridien calculée est alors égal à 5 130 740 toises.
Histoire du Mètre
La naissance d’un «Maître»

Dessin de CHALGRIN pour un projet de mètre en marbre (18 septembre 1795) - Archives Nationales
Histoire du Mètre
La naissance d’un «Maître»

L’unité de longueur de référence tire son nom du grec « metron » qui veut dire « mesure ».
En 1795, le 18 germinal an III du calendrier républicain, le Mètre remplace officiellement toutes les
unités précédentes. On introduit ses multiples et ses sous multiples (km, hm, dam, dm, …).
Le Mètre s’étendra d’abord en Europe puis dans la plupart des pays du monde.
En février 1796, seize Mètres Etalons en marbre sont placés à Paris afin de familiariser la population.
Il en reste aujourd’hui deux, l’un est au 36 rue Vaugirard et l’autre au 13 place Vendôme.
A partir de 1840, l’utilisation du système métrique devient obligatoire.
Depuis 1983 et les progrès technologiques, la définition du Mètre est affinée grâce au laser : c’est la
distance parcourue dans le vide par la lumière en 1/299 792 458ème de seconde … pourquoi faire
simple quand on peut faire compliqué (bis) … ?!!!
2. La mesure du temps
2. La mesure du temps
La mesure du temps, la succession des jours et des nuits avec le soleil, des mois avec le
cycle de la lune (29,53 jours), des années avec le cycle des saisons et des variations
zénithales du Soleil a toujours constitué une préoccupation majeure pour l’homme : le
temps qui passe ... Au fil du temps, ont été établis des calendriers

 Le calendrier de Romulus
 Le calendrier julien
 Le calendrier grégorien
 Le calendrier républicain
 Le calendrier musulman
 Le calendrier juif
2. La mesure du temps
Equipement de mesure du temps

Horloge à eau Le Gnomon Le Cadran solaire Le Sablier

Le Bougie La lampe à huile


2. La mesure du temps

En 1883, une conférence à Rome retient le méridien de Greenwich comme méridien


origine (recouvre essentiellement la mer)
• La loi du 14 mars 1891 fixe l’heure légale en France, celle du temps moyen à Paris.
• Au niveau international, la loi du 9 mars 1911 instaure le temps universel, TU.
• Suivra le temps atomique international, TAI, obligatoire pour les mesures
scientifiques de précision, défini à partir de la durée d’oscillation d’un atome de
Césium.
• C’est le Bureau Internationale de l’Heure à Paris qui donne l’heure TAI à partir des
230 meilleurs horloges atomiques dans le monde.
En 1958, on a fait coïncider le TAI et le TU et créé le temps Universel Coordonné.
3. La mesure de température
MESURE DE TEMPERATURES

Santorio Santorio (1561-1636) médecin, Thermomètre de Evangelista Torricelli


professeur de médecine théorique à Padoue (1644)
• Le premier thermomètre véritable a été
• transforme l’appareil de Héron inventé à Florence en 1654 par le grand
d’Alexandrie (100 b.c.) de manière à duc de Toscane
pouvoir mesurer le degré de chaleur.
1. La mesure, un problème historique et commercial
MESURE DE TEMPERATURES

En 1717, le savant allemand Fahrenheit


(1686-1736) en 1745, Linné (1707-1778)
• remplace l'alcool par du mercure. Il fixa à • présenta à l'Académie suédoise un
32° la température de la glace fondante et thermomètre à mercure qui marquait 0°
à 96° la température normale du sang. Il pour la glace fondante et 100° pour l'eau
donne au thermomètre sa forme bouillante.
définitive

°C = (°F – 32) x 5 / 9
1. La mesure, un problème historique et commercial
HISTOIRE DE LA PRESSION ET DE LA MESURE DE PRESSION

Galilée, née à Pise en Italie en 1745, Linné (1707-1778)


• Galilée, née à Pise en Italie, obtient un brevet • Evangelista Torricelli (Torr), physicien italien, a rempli de
sur une machine destinée à pomper l'eau d'une mercure un tube de 1 m de long, hermétiquement
fermé à une extrémité, et l'a placé à la verticale en
rivière pour irriguer les terres. Le cœur de la
plongeant l'extrémité ouverte dans une cuve pleine de
pompe était une seringue. Galilée a découvert mercure. La colonne de mercure descendait
que la limite jusqu'où l'eau montait dans la invariablement jusqu'à environ 760 mm, laissant un
pompe aspirante était de 10 mètres, sans espace au-dessus de cette limite. Torricelli attribuait ce
toutefois pouvoir expliquer ce phénomène. Les phénomène à une force pesant sur la surface de la
scientifiques se sont alors attachés à découvrir Terre, sans savoir d'où elle provenait. Il en a également
conclu que l'espace laissé dans la partie supérieure du
la cause de ce phénomène. tube était vide, qu'il n'y avait rien dedans et l'a appelé
un "vide".
1. La mesure, un problème historique et commercial
HISTOIRE DE LA PRESSION ET DE LA MESURE DE PRESSION

• Blaise Pascal, philosophe, physicien et mathématicien • Otto von Guericke, né à Magdeburg en Allemagne. La
français, ayant entendu parler des expériences de Torricelli, conclusion de Torricelli selon laquelle il y avait un vide
cherchait l'origine des découvertes de Galilée et de Torricelli. ou le "néant" s'opposait à la doctrine d'un Dieu
Il est parvenu à la conviction que la force qui maintenait la omniprésent ; elle a donc été attaquée par l'Eglise.
colonne à 760 mm était le poids de l'air situé au-dessus.
Guericke a mis au point de nouvelles pompes à air
Ainsi, sur une montagne, la force devait être diminuée du
permettant d'évacuer des volumes plus importants et a
poids de l'air existant entre la vallée et la montagne. Il a
prévu que la hauteur des colonnes diminuerait, ce qu'il a présenté une expérience spectaculaire à Magdeburg en
prouvé par ses expériences menées sur le Puy de Dôme, au expulsant l'air de deux hémisphères en métal que l'on
centre de la France. En partant de la diminution ainsi avait assemblées en n'utilisant rien d'autre que de la
constatée, il a pu calculer le poids de l'air. Pascal a également graisse. 8 chevaux disposés de chaque côté n'ont pas
établi que cette force, qu'il a appelée "pression", agissait suffi à séparer les deux hémisphères ainsi assemblées.
uniformément dans tous les sens.
1. La mesure, un problème historique et commercial
HISTOIRE DE LA PRESSION ET DE LA MESURE DE PRESSION

• Robert Boyle, chimiste anglo-irlandais, s'est servi de tubes en • Otto von Guericke, né à Magdeburg en Allemagne. La
"J" fermés à une extrémité pour étudier le rapport existant conclusion de Torricelli selon laquelle il y avait un vide
entre la pression et le volume de gaz piégé et a posé ou le "néant" s'opposait à la doctrine d'un Dieu
l'équation P x V = K (P : pression, V : volume, K : constante). omniprésent ; elle a donc été attaquée par l'Eglise.
Ce qui signifie que si l'on connaît le volume d'un gaz à une
Guericke a mis au point de nouvelles pompes à air
pression donnée, on peut calculer la pression en faisant
permettant d'évacuer des volumes plus importants et a
varier le volume, à condition que ni la température, ni la
quantité de gaz ne varient. présenté une expérience spectaculaire à Magdeburg en
expulsant l'air de deux hémisphères en métal que l'on
avait assemblées en n'utilisant rien d'autre que de la
graisse. 8 chevaux disposés de chaque côté n'ont pas
suffi à séparer les deux hémisphères ainsi assemblées.
1. La mesure, un problème historique et commercial
HISTOIRE DE LA PRESSION ET DE LA MESURE DE PRESSION

• Presque 200 ans plus tard, Joseph Louis Gay-Lussac, physicien • Technologies mécaniques de mesure
et chimiste français, découvre que l'augmentation de
pression d'un gaz piégé à volume constant est Lucien Vidie, mécanicien français, invente et fabrique le
proportionnelle à la température. 20 ans après lui, William baromètre anéroïde, qui utilise une capsule à la place
Thomson (Lord Kelvin) définit l'échelle de température
d'un liquide pour mesurer la pression atmosphérique.
absolue en prenant comme référence (point zéro) –273°C (ou
L'extension de la capsule sous l'action de la pression
0 Kelvin).
atmosphérique est amplifiée par un dispositif
mécanique sur un système à aiguille indicatrice. En
utilisant la méthode à aiguille indicatrice de Vidie,
Eugène Bourdon (fondateur de la société Bourdon) a
breveté en 1849 le manomètre de Bourdon pour les
hautes pressions.
1. La mesure, un problème historique et commercial
HISTOIRE DE LA PRESSION ET DE LA MESURE DE PRESSION

• Technologies électriques de mesure • Les jauges de contrainte collées ont été mises au point
indépendamment par E. E. Simmons, du California
Les premiers capteurs de pression étaient des mécanismes de Institute of Technology et par A.C. Ruge, du
transduction dans lesquels les mouvements des membranes, Massachusetts Institute of Technology. Simmons a été
ressorts ou tubes de Bourdon étaient convertis en grandeur
plus rapide à déposer une demande de brevet.
électrique. Par ex., une membrane constituant l'armature
mobile d'une capacité ou bien, le déplacement de l'aiguille
d'un manomètre comme commande d'un potentiomètre.
1. La mesure, un problème historique et commercial
HISTOIRE DE LA PRESSION ET DE LA MESURE DE PRESSION

• Les premières jauges de contrainte pelliculaires ont fait leur • La liaison par collage des jauges sur la membrane a
apparition. Dotées d'un pont de mesure résistif, elles toujours été à l'origine d'hystérésis et d'instabilité. Dans
permettent d'accéder, lorsque collées sur une membrane, les années 1960, Statham a mis au point les premiers
aux contraintes locales. transducteurs à couche mince de bonne stabilité et de
faible hystérésis. Aujourd'hui, cette technologie est un
acteur de premier plan sur le marché de la mesure des
hautes pressions.
1. La mesure, un problème historique et commercial
HISTOIRE DE LA PRESSION ET DE LA MESURE DE PRESSION

• William R. Poyle a déposé un brevet sur des transducteurs • "The Sensor Age"
capacitifs à base de verre ou de quartz, puis plus tard en Au Centre de Recherches Honeywell de Minneapolis
1979, Bob Bell de Kavlico, à base de céramique. Cette (Etats-Unis), en 1967 : Art R. Zias et John Egan ont
technologie a comblé un vide dans les basses pressions (où la déposé une demande de brevet sur la membrane en
couche mince ne convenait pas), au point qu'elle représente
silicium à contrainte de bordure. En 1969, Hans W. Keller
aujourd'hui, alliée aux résistances sur membranes
a déposé une demande de brevet portant sur le capteur
céramiques, la technologie la plus répandue pour les
matières à risque. silicium fabriqué par lots. Cette technologie profite des
énormes avancées de la technologie des circuits
intégrés.
1. La mesure, un problème historique et commercial
HISTOIRE DE LA PRESSION ET DE LA MESURE DE PRESSION

• Un élément sensible à la pression moderne pèse de l'ordre de


0,01 g. Si toutes les membranes non cristallines présentent
une hystérésis intrinsèque, la limite de précision de cet
élément n'est pas décelable par les moyens d'aujourd'hui. La
technologie piézorésistive est la plus universellement
répandue. Elle s'applique aux plages de pression allant de
100 mbar à 1500 bar en modes absolu, relatif et différentiel.
La diffusion lente de cette technologie dans les applications à
haut volume pour les matières à risques résulte de
l'incapacité des sociétés américaines à concevoir un bon
packaging. En 30 ans, KELLER l'a mis au point pour un coût
comparable à n'importe quelle autre technologie utilisée.
1. La mesure, un problème historique et commercial

MESURE DE TEMPERATURES

En octobre 1948, le nom de degré Celsius a été choisi par la IX ème Conférence
Internationale des Poids et Mesures.

Enfin, il existe l'échelle absolue, utilisée par les scientifiques dont l'unité est le
Kelvin ou K (lord Kelvin, 1824-1907) : glace fondante 273,15°C, ébullition
373,15°C. Un degré K correspond à un degré Celsius, mais le zéro absolu est
-273° Celsius, limite approchée de très près aujourd'hui.
PLAN
Introduction
1. La mesure, un problème historique et
commercial
2. La confiance dans la mesure /Pourquoi tout
le monde croît que les mesures sont juste?
Conclusion
Conclusion

De l'infiniment petit (physique atomique) à l'infiniment grand (mondes


galactiques), la précision des mesures temporelles n’a pas cessé de s’améliorer.
Comment ne pas s’interroger sur la relativité du temps : qu'est-ce qu'une seconde
avec une incertitude de 10-13, sachant que :
- un simple petit milliard de secondes c'est presque 32 années d'une vie
humaine ;
- le premier fossile - enfin, le plus ancien découvert, une bactérie - aurait 3,5
milliards d'années ;
- l'apparition de la vie sur notre Terre (acides aminés) remonterait à 4 milliards
d'années ;
- notre système solaire, avec notre petite Terre, aurait 4,5 milliards d'années ;
- l'age de l'Univers serait, depuis le Big-Bang de 15 milliards d'années et les
scientifiques travaillent pour prédire ce qui a pu se passer dans les quelques
fractions de seconde qui ont suivi l'instant "zéro"...
Je vous remercie de votre attention

Modeste ASSEMIEN
m.assemien@yahoo.fr

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