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Spécialité: PERFORMANCES

DES PUITS

Module 1: RESERVOIR

Juillet 2021 066714912


I- Objectifs

 Le but de ce cours est de permettre une meilleure compréhension du


gisement, un élément de départ de la chaîne de production.
 Connaître les principales caractéristiques d’un réservoir, les propriétés
d’une roche et des fluides de gisement
 Connaître les principaux mécanismes de récupération d’un gisement et
les techniques d’évaluation de la performance des puits
 Être capable de participer à une réunion sur le développement d’un
gisement
 Une bonne connaissance du réservoir permet de comprendre plus
précisément les conditions imposées à la production.
I- Gisement

• Un gisement est constitué d’une ou plusieurs roches réservoirs contenant


des hydrocarbures à l’état monophasique (huile ou gaz) ou diphasique
(huile et gaz), de l’eau, et pouvant être en communication avec une
formation aquifère parfois très étendue, le tout surmonté d’une roche
couverture étanche faisant office de piège.
1-Genèse des hydrocarbures
1-Genèse des hydrocarbures
1-Genèse des hydrocarbures

Grains Porosité et perméabilité

Porosité et perméabilité des grès


dépendent de plusieurs facteurs

 Grandeur et forme des grains


 Variations de la grandeurs des
grains
 Arrangement des grains
 Quantité d’argile et d’autres
matériels dans le ciment du grès
2- Différents types de gisements

• Il existe plusieurs grandes familles de gisements :


 Réservoirs à Gaz
o Gaz sec
o Gaz humide
o Gaz à condensats
 Réservoirs à huile
o Huile saturée en gaz
o Huile sous saturée en gaz
3- Coefficient de récupération

 • Coefficient de Récupération=
II- Le Réservoir

• Un réservoir est une formation du sous-sol, poreuse et perméable,


renfermant une accumulation naturelle, individuelle et séparée,
d’hydrocarbures (huile et/ou gaz), limitée par une barrière de roche
imperméable et souvent par une barrière aquifère, et qui est caractérisée
par un système de pression naturelle unique.
• Le réservoir dit « imprégné d’hydrocarbures », est généralement subdivisé
en couches, ou niveaux, ou unités (qui sont individualisés de façon
lithologique, par l’étude des carottes et des diagraphies).
1-Types de roches réservoir

• Réservoirs Consolidés

• La roche qui constitue ce type de réservoir est formée de grains plus ou moins

• grossiers, cimentés entre eux. Exemple de roche réservoir consolidée : les Grès

• Les principales roches réservoirs sont constitués de grès (80% des réservoirs et
constituant 60% des réserves d’huile) et/ou de carbonates (calcaires ou
dolomies).

• Réservoirs inconsolidés

• La roche qui constitue ce type de réservoir est formée de grains plus ou moins

• grossiers, non cimentés entre eux et qui rappelle le sable de plage.


2. Caractéristiques de la roche réservoir
2.1. Mesures Pétrophysique

• L’étude des propriétés Pétrophysique des roches, va nous permettre de


caractériser le réservoir que nous aurons à produire, ainsi que les
difficultés liés à ce type de milieu:
 Production de sable
 Injection d’eau ou de gaz , ……..
2. Caractéristiques de la roche réservoir
2.1. Mesures Pétrophysique

• Deux types de mesures seront nécessaires pour une bonne compréhension du réservoir.

• Mesures Statiques:

 Porosité
 Densité
 Saturation
 Pressions Capillaires
 Mouillabilité

• Mesures Dynamiques:

 Perméabilité
 Perméabilités relatives
2.2. Porosité
• Porosité: Φ, exprimée en % , et définie comme étant l’ensembles des pores (vides) reliées ou non
entre eux, contenues dans une roche.

• Elle correspond au rapport du volume de pores au volume total de la roche

• PHI = VP / VT = (VT - VS) / VT = 1 - ( VS / VT )

• VT = Volume total de l’échantillon (Surface * Hauteur)

• VP = Volume poreux (espaces occupés par les fluides entre les grains)

• VS = Volume solide de l’échantillon (Volume total – Volume poreux)

 Φ < 5% = Faible porosité


 5% <Φ < 10% = Porosité médiocre
 10 % < Φ < 20 % = Porosité moyenne.
 20 % < Φ < 30 % = Bonne porosité
 Φ >30 % = Porosité excellente
2.2. Porosité

• On distingue entre la porosité intergranulaire, la porosité de dissolution (pour les


calcaires) et la porosité de fissures.

• La porosité qui intéresse le spécialiste gisements, est celle qui permet la circulation des
fluides se trouvant dans les pores ; c’est la porosité utile Φu qui coirrespond aux pores
reliés entre eux et avec l’exterieur.

• Les porosités sont obtenues soit à partir des mesures sur carottes (Laboratoire), soit à
partir des diagraphies.

• Pour déterminer le volume poreux, plusieurs méthodes de laboratoire sont utilisées:

 Porosimétre à mercure (injection de mercure à haute pression – 4000bar)


 Titration au chlorure d’argent
 Cellule de décompression
2.3. Densité

• ρ, exprimée en g/cm3

• La densité est un élément de détermination du volume solide de


l’échantillon
• Elle relie la pression et le volume d'un gaz parfait à température constante:

p1 * V1 = p2 * V2
2.4. Saturation

• Saturation en eau : exprimée en %

• A partir d’une certaine profondeur, on peut considérer que les pores de la roche sont
occupés par un fluide.

• Généralement c’est de l’eau douce ou salée, mais parfois ce sont des

hydrocarbures liquides ou gazeux ou d’autres gaz (CO2, H2S, ….) qui vont remplir en
partie ces pores.

• Sw = Vw/ V p (Volume d’eau exprimé en CC sur le volume de pore exprimé en CC)

• Swi : Volume d’eau non déplaçable ou irréductible


2.4. Saturation
2.5. Pressions capillaires

• Dans un milieu poreux, à chaque teneur en eau correspond une


répartition des phases air et eau à l’intérieur d’un verre. La phase
eau étant continue, les pressions s’y égalisent à une cote donnée: en
moyenne les interfaces prennent alors un certai rayon de courbure et
il en résulte une pression capillaire unique; cette pression capillaire
est donc une fonction de la teneur en eau ou saturation.
• Si on prend comme référence la pression atmosphérique, on trace la
pression de l’eau en fonction de la saturation en définissant le
potentiel de succion:
2.5. Pressions capillaires

• En fait, la pression capillaire présente souvent des phénomènes d’hystérésis, suivant


que l’on assèche ou humidifie le sol: la forme que prennent les interfaces à une
pression donnée varie suivant que l’on draine un sol humide ou que l’on humidifie un sol
sec, notamment parce que des bulles d’air ou d’eau suivant le cas restent captives) .
• Loi de Laplace :
• Pc = 2σ * cosθ / r
• Détermination de la pression de déplacement
• De la courbe de drainage et d’imbibition
• Du diamètre des seuils de pores
2.5. Pressions capillaires

Wettability (tubes capillaires de verre)


TUBES CAPILLAIRES
DE VERRE

MENISQUE

EAU MERCURE

1. L’EAU BAIGNE LE TUBE DE VERRE 1. LE MERCURE NE BAIGNE PAS LE


TUBE DE VERRE
2. L’EAU SE REPAND SUR LA VERRE
2. LE MERCURE SE RETIRE DU VERRE
3. LA TENSION DE SURFACE POUSSE
L’EAU VERS LE HAUT 3. LA TENSION DE SURFACE POUSSE LE
MERCURE VERS LE BAS
2.5. Pressions capillaires

Effets de la grandeur des tubes capillaires

1. RAYON DU MENISQUE PLUS PETIT


TUBES AVEC DES 2. FORCE DE MONTEE PLUS GRANDE
DIAMETRES PLUS PETITS
3. MONTEE DU LIQUIDE PLUS FORTE
2.5. Pressions capillaires

Pression capillaire à travers la surface

PRESSION CAPILLAIRE
Différence de pression
PRESSION INFERIEUR
A celle atmosphérique pour la
poussée sur l’eau

1. Rayon du ménisque
AVEC UN PLUS 2. Plus d’eau est pousse
PETIT DIAMETRE DU TUBE 3. Plus petite pression sous le surface
4. Plus grande pression capillaire
2.6. Mouillabilité

• Affinité de la roche pour un fluide, caractérisé par l’angle de contact du fluide avec

• le solide.

• Lorsqu'une goutte d'eau se trouve au contact d'une surface, elle tend à garder sa forme
sphérique. En effet, cette forme est celle qui donne à la goutte l'aire la plus faible pour un
volume donné : augmenter la surface consisterait à fournir de l'énergie. Celle-ci est
représentée par la tension de surface, caractéristique de chaque matériau et de chaque
liquide (72 mN/m pour l'eau pure par exemple).

• La portion de sphère forme un angle bien défini avec le support, appelé angle de contact.

• Il traduit le degré d'hydrophilie ou d'hydrophobie d'un matériau, donc sa mouillabilité. Plus


l'angle de contact est faible, et mieux la surface sera "mouillée" (si le liquide ne mouille
pas bien, il n'entre pas dans les pores) Sur une surface métallique, par exemple l'angle
de contact sera plus faible (et donc la goutte plus aplatie) que sur du Téflon,
particulièrement hydrophobe.
2.6. Mouillabilité

• Il est possible de modifier la mouillabilité de certain réservoirs par des traitements spéciaux.
Ils définissent les taux d'absorption d'eau ou d’huile sur une surface d’une roche, permettent
de déterminer l'adhérence et de prédire les propriétés de cette roche Les quatre photos
montrent une goutte d'eau tombant sur une plaque de Téflon. La goutte reste à la surface, car
le Téflon est particulièrement hydrophobe.

• Pc = P fluide non mouillant – P fluide mouillant

• En gaz / huile : Pcog = Pg – Po


• En gaz / eau : Pcwg = Pg - Pw
• En huile / eau : Pcow = Po – Pw
• Pcow > 0 ; si la roche est mouillable à l’eau
• Pcow < 0; si la roche est mouillable à l’huile
• 2/3 des gisements ont une mouillabilité mixte
2.6. Mouillabilité

Exemple de ’’ wettability”

BAGUETTE DE VERRE BAGUETTE DE VERRE


NON BAIGNEE PAR LE MERCURE BAIGNEE PAR L’ EAU

MERCURE EAU

BAGUETTE DE LAITON BAGUETTE DE LAITON


NON BAIGNEE PAR L’ EAU BAIGNEE PAR LE MERCURE

EAU MERCURE
2.6. Mouillabilité

Effets de “wettability”

FORCES DE TENSION DANS


LES PELLICULES DE SURFACE

1. L’EAU BAIGNE LA SURFACE 1. LE MERCURE NE BAIGNE PAS LA SURFACE

2. L’EAU SE REPAND PAR LA 2. LE MERCURE EST RETENU PAR LA


FORCE DE ADHESION FORCE DE COHESION
2.6. Mouillabilité
2.7. Perméabilité
2.7.1. Mesure de la perméabilité
• La perméabilité absolue d’une roche est l’aptitude de cette roche à laisser circuler à travers ses pores, un
fluide dont elle est saturée.

• La loi de Darcy permet de calculer la perméabilité. La loi de Darcy permet de quantifier le débit liquide
dans une conduite. Elle définit le lien entre les caractéristiques de l'effluent et son environnement, c'est à
dire les définitions géométriques du domaine d'écoulement.

• Les tests sont faits sur un échantillon extrait des carottes extraites du réservoir.

• En fait, des échantillons différents sont extraits et analysés pour vérifier l’évolution de la perméabilité à
l’intérieur des différents niveaux producteurs.

• Chaque échantillon sera positionné dans une cellule de test après avoir été correctement nettoyé et
débarrassé des fluides initiaux présents.

• Cet échantillon a un diamètre et une longueur précises.

• Cet échantillon va subir un delta P déterminée (P1 - P2) et on va mesurer le débit d’un fluide connu à
travers cet échantillon.
2.7. Perméabilité
2.7.1. Mesure de la perméabilité

•  

•Q = débit d’un fluide connu à travers l’échantillon


•K = Perméabilité du plug (en Darcy)
•A = section de l’échantillon
•P1, P2 = variation pression à travers l’échantillon
•µ = viscosité du fluide utilisé (saumure : Kw ou gaz : Kg)
•L = longueur échantillon
2.7. Perméabilité
2.7.1. Mesure de la perméabilité

 k < 1mD = très faible


 1 <k < 10mD = faible
 10mD < k < 50mD = médiocre.
 50mD < k < 200mD= moyenne
 200mD < k < 500mD= bonne
 k >500mD = excellente
2.7. Perméabilité
2.7.2. Types de perméabilités

• En fait, il y a deux types de perméabilité :


 La perméabilité Horizontale qui représente la possibilité pour
les fluides en place de bouger horizontalement Kh. Le fluide
est déplacé parallèlement au pendage du réservoir.
 La perméabilité Verticale représentant la possibilité pour les
fluides en place de bouger verticalement Kv. Le fluide est
déplacé perpendiculairement au pendage du réservoir.
2.7. Perméabilité
2.7.2. Types de perméabilités

Perméabilité horizontale et verticale


PERMEABILITE HORIZONTALE 800 MD PERMEABILITE HORIZONTALE 1500 MD
PERMEABILITE VERTICALE 500 MD PERMEABILITE VERTICALE 1000 MD

POROSITE 15% POROSITE 40%

Code - Congo PE-04 – Etude de réservoir


2.7. Perméabilité
2.7.2. Types de perméabilités

Effets du ciment sur porosité et perméabilité


POROSITE 36 % POROSITE 20 %
PERM. HORIZ. 1000 MD PERM. HORIZ. 100 MD
PERM. VERT. 600 MD PERM. VERT. 25 MD

GRAINS DE SABLE GRAINS DE SABLE


SANS CIMENT ARGILEUX AVEC CIMENT ARGILEUX

Code - Congo PE-04 – Etude de réservoir


2.7. Perméabilité
2.7.2. Types de perméabilités

• Perméabilité spécifique ou absolue : c’est la perméabilité mesurée avec un

seul fluide présent, par exemple : la perméabilité à l’air, la perméabilité à l’eau, la

perméabilité à l’huile.

• Perméabilité effective : quand un fluide existe dans la porosité de la roche (à

une saturation différente de la saturation irréductible minimale), le résultat de la

mesure de la perméabilité à l’aide d’un deuxième fluide est appelé perméabilité

effective pour ce fluide.

• Perméabilité relative : c’est le rapport de la perméabilité effective sur la

perméabilité spécifique. La perméabilité relative à un fluide donné varie en fonction


directe de la saturation de ce fluide dans la roche et s’exprime en pourcentage de
déplacement d’un fluide par rapport à l’autre.
2.7. Perméabilité
2.7.2. Types de perméabilités
2.7.3. Impact de la perméabilité

 Bonne perméabilité ⇒ Peu de puits pour produire le réservoir (chaque puits

drainera une aire importante)

 Faible perméabilité ⇒ Plus de puits pour produire le même réservoir (chaque

puits drainera une aire limitée)


3. Caractéristiques du réservoir

Porosité

La porosité est principalement déterminée par:

 Forme et arrangement des grains de sable

 Quantité du ciment
3. Caractéristiques du réservoir

Perméabilité

La perméabilité est principalement déterminée par:

 Quantité et type du ciment entre les grains du sable

 Grandeur des connexions entre les pores


3. Caractéristiques du réservoir

Distribution des fluides

La distribution des fluides dans le réservoir est déterminée


par

1) “Wettability” des grains au pétrole

2) Tension superficielle du pétrole


4. Caractéristiques des roches à connaître

-Porosité et Saturations de la roche réservoir pour déterminer le


volume d’hydrocarbures en place,

-Perméabilité pour savoir comment les fluids vont s’écouler,

Hauteur de reservoir imprégnée par les different fluids,


-Nature des fluids en place pour determiner la zone a produire, la
facon de produire,….
4. Calcul des quantités d’hydrocarbures en place
4. Calcul des quantités d’hydrocarbures en place
4.1 Différentes catégories d’accumulations
Exercice de calcul de la quantité d’hydrocarbures en place
5. Drainage du réservoir
Plusieurs types de balayages sont possibles:
 Gas cap
 Gaz dissous
 Réservoir à aquifère actif

5.1. Gaz Cap Drive

Dans ce cas, il n’y a pas d’alimentation extérieure au système. Seul


le gaz qui est séparéde l’huile alimente la zone dite de "gas cap".
Toutefois, cette alimentation n'est pas suffisante pour permettre un
maintien de la pression du réservoir.
L'écoulement est donc diphasique, la pression du réservoir chute
dans le temps ainsi que
l'IP. La récupération totale est de l'ordre de 10 à 40 %.
5.2. Gaz dissout
Dans ce type de gisement, il y a séparation d'une partie de l'huile en gaz, qui une fois
libéré alimente la zone en gaz cap. Il y a donc au cours du temps un léger maintien de la
pression réservoir.
L'inconvénient majeur de ce type de gisement est le déplacement vers le bas de
l'interface huile / gaz jusqu'à atteindre les perforations.
En somme, on notera qu'au cours du temps la pression statique diminue de même que
l'IP, le GOR augmente et la récupération finale attendue est de l'ordre de 5 à 25%.

5.2. Réservoir à aquifère actif


Appelé aussi "Artésien" ou "water drive", dans ce cas, l'eau est le moteur du maintien de la
pression réservoir. L'alimentation en eau provient d'une connexion avec des zones d'eau
de formation.
L'inconvénient majeur est ici une remontée de l'interface huile / eau jusqu'à atteindre les
perforations.
Dans ce cas de figure, on notera qu'au cours du temps il y a quasiment maintien de
pression, l'IP reste stable, le BSW augmente et la récupération finale est de l'ordre de 10 à
60%.
6. L’effluent
Que ce soit de l’huile, du gaz, de l’eau ou un mélange des trois, l’effluent se décompose en éléments carbonés
simples (éthane, méthane, etc..) ainsi qu’en éléments spécifiques (N2, CO2, H2O, etc..).
Chaque élément possède ses caractéristiques propres (pression critique, température critique, masse molaire
etc..). Il est défini dans la composition globale par le pourcentage de sa quantité présente dans l’effluent
Toutes ces variables sont déterminées en laboratoire et servent de base dans tous les calculs effectués par la
suite (process, pertes de charges etc ...). Notamment pour le dimensionnement des équipements du puits
Cette composition est inexploitable si on ne donne pas les conditions P et T = nécessaires pour définir
l’enveloppe de phase. Cependant, l’effluent, composé d'un hydrocarbure, est souvent accompagné d'eau et
d’autres éléments indésirables qui seront aussi acteurs dans le dimensionnement.

6.1 Description compositionnelle


L’hydrocarbure est décrit par des propriétés caractéristiques (masse volumique huile/gaz, viscosité) de même
que par une enveloppe de phase résultant d'une analyse de ses constituants (C1, C2, etc., jusqu'à un mélange
lourd décrit par ses propriétés et nommé C11+).
6.1 Description compositionnelle

Cette description complète est utilisée surtout pour les gaz et les fluides légers. On notera que chaque
élément possède ses caractéristiques propres (pression critique, température critique, masse molaire, etc.)
6.2 Enveloppe de phase
Cette enveloppe de phase spécifie l’état (liquide/gaz) dans lequel est l’hydrocarbure en fonction de la pression et de la
température du milieu où il se trouve (réservoir, fond du puits, surface).

Au-dessus et à gauche du point critique, l'effluent est monophasique liquide, à


droite il n’ya que du gaz.
Dans la surface sous la courbe, il y a un mélange diphasique de liquide et de
gaz.
 Le cricondentherme est le point de température maximum de l'enveloppe
diphasique.
 Le cricondenbar est le point de pression maximum de l'enveloppe
diphasique.
 Courbe de bulle est la partie de la courbe enveloppe de phase pour laquelle
T<TC. Elle représente les conditions dans lesquelles la première bulle de gaz
apparaît dans la phase liquide.
 Courbe de rosée est la partie de la courbe enveloppe de phase pour laquelle
T >TC. Elle représente les conditions dans lesquelles la première goutte
d’huileapparaît dans la phase gaz.

L'origine de la description précise du fluide effluent est l'analyse PVT (Pression


VolumeTempérature) fournie par le laboratoire d'après un échantillon pris au
fond du puits.
6.2 Enveloppe de phase

Pour un hydrocarbure, les courbes de bulle (coté liquide) et courbe de rosée (coté gaz) se rejoignent au point critique.
Les courbes de bulle et de rosée délimitent l’enveloppe des phases.
A l’intérieur de l’enveloppe des phases il y a un ensemble de courbe, les iso-titre (quality lines en anglais) qui donne le % de liquide (donc
aussi de gaz).
La connaissance de la position des lignes d’iso-titre permet de connaître la caractéristique générale du mélange : par exemple dans le cas ci-
contre, les lignes sont groupées vers la courbe de bulle, et espacées coté courbe de rosée, le mélange est principalement gazeux, on parlera
donc d’hydrocarbures léger.
Toutes les courbes iso-titre se rejoignent au point critique, en ce point. On ne distingue plus gaz de liquide. Ils sont pareils.
Plus on s’éloigne du point critique plus la composition des parties liquide et gazeuse s’écartent. Pour imager ce comportement prenons par
exemple une ligne iso-titre de 95% de liquide, en tout point de cette ligne, le fluide sera constitué de 95% de liquide et 5% de gaz.
6.3 Description Black-oil
6.3.1 Classification des huiles
Huile légère : C’est le fluide d’un réservoir qui à la température du réservoir est sur la courbe de bulle du mélange. (huile
saturée).
Cette huile contient beaucoup d’hydrocarbure léger ce qui fait qu’au niveau du séparateur de production (ou il y a une
importante chute de pression par rapport à la pression réservoir), on a un dégazage très important, le GLR (Ratio Gaz /
liquide) ou GOR(Gas Oil Ratio) peut atteindre 200Stdm³/m³, ce qui revient a dire qu’un m3 de liquide peut « dégazer » jusqu’à
200m³ de gaz à la pression atmosphérique.

Huile « normale » (huile dite « normale/ordinaire ») : C’est l’huile de référence (au sens huile que l’on trouvait
principalement dans le début de l’exploitation pétrolière), pour ces huiles le GOR moyen est de l’ordre de 80 Stdm³/m³ et la
masse volumique moyenne est de l’ordre de 850 kg/m³ aux conditions de stockage.

Huile « morte » : C’est une huile qui ne dégaze pratiquement pas GOR < 10 Stdm³/m³).

Huile lourde : Sont des huiles ayant peut de gaz dissout et une masse volumique >850Kg/m³ (aux conditions de stockage), on
utilise le ° API pour les différentier.

Huiles extra lourdes : Ce sont des huiles dont la masse volumique est supérieure à celle de l’eau, °API<10.
6.3 Description Black-oil
6.3.1 Classification des huiles
6.3 Description Black-oil
6.3.2 Huile noire de référence (ordinary black oil)
Huile « noire » (huile dite « normale/ordinaire ») : C’est l’huile de référence ( au sens huile que l’on trouvait
principalement dans le début de l’exploitation pétrolière), pour ces huiles le GOR ( rapport huile / gaz libéré) moyen est
de l’ordre de 80 Stdm3/m3 et la masse volumique moyenne est de l’ordre de 850 kg/m3 aux conditions de stockage.
 La température du réservoir est bien en dessous de la température critique.
 Un dégazage régulier : courbes d’iso-titre sont espacées régulièrement entre les courbes de bulle et de rosée (plus
régulièrement que dans le cas des huiles lourdes)
 Le % de liquide décroît faiblement mais de façon régulière en fonction de la chute de pression entre P réservoir et P
séparateur (aux mêmes conditions P/T que précédemment) entre le point de bulle et les conditions de séparation,
cette fois on récupère environ 60% de liquide aux conditions de séparation, et la projection à la pression nulle du point
E donne encore 40% de liquide).
6.3 Différents types d’effluents
6.3.1 Huile sous-saturée en gaz

Aux conditions réservoir, l’huile est au dessus de la courbe de


bulle et à gauche du cricondembar

Cette huile est dite « sous saturée ».

Aux conditions de séparation, elle est toujours au dessus de la


courbe de bulle donc dans la phase liquide.

Effets si le Gas-lift est utilisé comme moyen d’activation :


 Absorption partielle du gaz, induisant une « perte » du gaz à
la surface
6.3 Différents types d’effluents
6.3.2 Huile saturée en gaz

Dans le réservoir, l’huile est sur la courbe de bulle à


l’équilibre liquide vapeur.

Aux conditions de séparation, elle est légèrement en


dessous de la courbe de bulle, donc va libérer un
peu de gaz au niveau du séparateur.
6.3 Différents types d’effluents
6.3.3 Gaz à condensats

Aux conditions de fond, les gisements à gaz à condensats


présentent une pression initiale supérieure à la pression du
circondembar et une températeure situé entre le point
critique et le circondentherme, le liquide sera formé dans le
réservoir
6.3 Différents types d’effluents
6.3.4 Gaz “humides”

Aux conditions de fond, au dessus du circondembar


et au gauche du circondentherme, le liquide se
formera en surface mais pas dans le réservoir
6.3 Différents types d’effluents
6.3.5 Gaz secs

Dans tous les cas, conditions réservoir et surface, le gaz ne


formera pas de condensats.
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW

 Pour un puits producteur, l’Inflow représente la migration des fluides produits vers le fond du
puits. Il dépend de la pression réservoir, de l’évolution de la perméabilité, l’épaisseur du niveau
producteur, de l’effet du skin, de l’évolution des propriétés des fluides, BSW, GLR.

 Pour un puits producteur, l’Outflow représente l’évolution des fluides produits du fond du puits
jusqu’au séparateur de production. Il dépend de la complétion sélectionnée, de la PTH, du type
d’activation choisi, de l’évolution des propriétés des fluides, BSW, GLR.
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.1. Index de Productivité (IP)
L’Index de Productivité (IP) ou l’Inflow Performance Relationship (IPR) vont représenter l’évolution de
l’Inflow (la migration des fluides produits du réservoir vers le fond du puits)
L’IP est défini comme le débit liquide divisé par la différence de pression entre la pression statique
du réservoir et la pression de fond en débit (en face des perforations). Il est fortement lié à la
perméabilité et au skin.

Pres est la pression réservoir


PTB (ou BHFP) est la pression de fond en débit) Cette formule est utilisable lorsque la pression du
réservoir est supérieure à la pression de bulle de
(Pres - PTB) est appelé le Drawdown.
l'effluent dans les conditions de fond, c'est à dire
lorsque l'écoulement est monophasique au sein
de la formation.
Cet index définit la Capacité de production du puits. Il est
Les ingénieurs Gisement peuvent calculer l’IP à
nécessaire de le calculer car il permet de prévoir l’équipement
partir de mesures de fond de puits.
d’un puits pour un débit déterminé (pompage ou gas-lift) ou la
perte de charge qu’il faut imposer à la sortie du puits (puits éruptif)
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.2. Inflow Performance Relationship (IPR)
lorsque la pression du réservoir est inférieure à la pression de bulle, dans ce cas l'écoulement est diphasique et
l'on ne peut pas utiliser une simple droite, car la perméabilité de la roche à l'huile diminue en présence
de gaz.
Suivant la loi de Darcy, lorsque la perméabilité diminue (pour un débit fixé), la variation de pression équivalente
augmente (il y a plus de pertes de charge). Dans ce cas, on aura une pression de fond en débit plus faible. La
courbe dite "IPR" s'incurvera donc vers le bas.
Cette relation est appelée l’Inflow Performance Relationship (IPR).
Ce phénomène est aujourd'hui transcrit à l'aide de nombreuses équations, toutefois, la plus utilisée dans le
métier est celle de John VOGEL :
Inflow performance relationship (deux phases)

La production de gaz diminue la perméabilité de la


roche envers les liquides produits
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.2. Inflow Performance Relationship (IPR)
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.2. Inflow Performance Relationship (IPR)

Une formule littérale qui est utilisée par les ingénieurs Gisement:

rdrainage est le rayon de drainage du puits (au-delà duquel le puits n'a plus d'influence sur la pression du
gisement).
rp est le rayon du puits.
h est l’épaisseur du niveau produisant
k est la perméabilité
μ0 est la viscosité de l’huile (en conditions réservoir)
B0 est le « formation volume factor »
S est le skin mécanique
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.3. IP transitoires

Pendant la période de démarrage, on est en écoulement transitoire. En effet, lors de l’arrêt, toute la roche
réservoir à proximité du puits s’est re-comprimée jusqu’à la valeur de pression statique du réservoir. Lorsque le
puits est redémarré, toute la zone drainée par le puits va participer à la production du puits.

Mais cette participation sera supérieure à la participation normale en écoulement stabilisé du puits. C’est
pourquoi lors du démarrage, on passe par des valeurs d’IP transitoires supérieures et décroissantes jusqu’à la
valeur d’IP stabilisée.

De plus, les fluides produits au démarrage ne correspondent pas forcément à ceux produits en marche stabilisée.
En effet, différents phénomènes peuvent avoir été interrompus lors de l’arrêt (coning gaz par exemple) ou au
contraire initié (cross flow entre différents niveaux producteurs).
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.3. IP transitoires

Juste après la fermeture du puits, la pression de fond en débit est toujours faible et une production normale
arrive au puits (temps T0). En conséquence, la pression de fond en débit augmente rapidement. Comme le
drawdown diminue, l’inflow vers le puits va diminuer (temps T1). Les bulles de gaz vont commencer à migrer
vers le haut (temps T2).
Ainsi, durant l’augmentation finale et lente de la PTB (jusqu’à égalisation de la PTB avec la pression réservoir),
seulement de l’eau va migrer vers la liaison couche trou comme elle est moins visqueuse que l’huile (temps T3).

D’où une modification des fluides produits au démarrage. En plus, la séparation des phases présentes dans le
tubing va s’effectuer quand le puits est fermé: ainsi au démarrage, après la production de la phase gaz, on va
produire l’huile séparée (0% BSW) puis l’eau séparée (100% BSW). Puis on va commencer à produire l’eau qui
s‘est accumulée autour de la liaison couche trou jusqu’à ce que l’on produise finalement les fluides venant du
réservoir. Ainsi le BSW va diminuer lentement jusqu’à se stabiliser à la valeur normale pour le puits concerné.
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.4. Influence de la baisse de la pression de fond PTB (ou BHPF)
En diminuant la PTB (ou BHFP), nous allons produire plus (ouverture duse production par exemple). On peut voir ci-
dessous un exemple avec deux cas: un drawdown léger en bleu, un fort drawdown en jaune. Le volume de roche
réservoir soumise à un drawdown significatif sera plus grand pour un fort drawdown.
Les contraintes sur la roche réservoir à la liaison couche trou seront plus fortes en conséquence. Si du gaz est
produit à la liaison couche trou, sa vitesse sera plus grande (expansion des bulles de gaz à cause du fort
drawdown).
En conséquence, on peut avoir production de sable si le réservoir est in consolidé, le puits sera alors dusé pour
réduire le drawdown. Un fort drawdown peut aussi générer
un coning gaz ou un coning eau.
Normalement, le débit de production du puits est
déterminé par les ingénieurs Gisement suivant la
position des perforations comparé avec le WOC et GOC.

Influence de la baisse de BHFP


7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.5. Skin ou effet pariétal

Le skin ou effet pariétal (facteur d'endommagement), doit


être considéré comme une perte de charge additionnelle
au voisinage immédiat du puits dans la formation.
En bref, une augmentation de la valeur de skin va diminuer
les possibilités de production :
l’Inflow est restreint. Il en résulte une baisse de la pression
de fond en débit à cause de la dégradation de la liaison
couche trou.
Mais, il peut être négatif après une fracturation ou une
acidification (amélioration de l’Inflow).
Le skin rend compte de l'état de la formation suite aux
différentes interventions (fracturation, colmatage,
acidification). Evolution du PTB en fonction de la valeur du skin
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.5. Skin ou effet pariétal
L’effet pariétal provient surtout de la boue de forage qui, avec le double effet de du cake et du filtrat,
provoque un colmatage partiel de la zone envahie, d’où par conséquence, une diminution de la
perméabilité dans cette zone.

Un régime pseudo-permanent s’établit assez rapidement dans la zone proche du trou (à débit constant),
puis de plus en plus loin. Lorsque ce régime est atteint, l’évolution de la pression du puits traduit
l’influence de la zone plus lointaine.

Ceci est utilisé en particulier pour étudier le degré de modification de la perméabilité aux alentours du
puits dû au forage, à la complétion ou à la stimulation. Dans ces conditions, en débit, la variation de
perte de charge dans cette zone est alors constante.

S: Coefficient d’effet pariétal (Skin effect)


S˃0 , Si la couche près du puits est colmatée (perte de charge additionnelle)
S˂0 , Si la couche près du puits est améliorée (perte de charge en moins)
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.5. Skin ou effet pariétal
En tenant compte du Skin,
la loi de Darcy devient: l’IP devient:
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.5. Skin ou effet pariétal
En tenant compte du Skin,
loi de Darcy en unité pratique
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.5. Skin ou effet pariétal

7.5.1. Types de skin

Différents types de skin:


 dû aux opérations de forage: boue utilisée, invasion normale de la roche réservoir par les fluides de
forage qui la colmatent, éventuellement fluides de complétion inadaptés
 dû à la complétion sélectionnée (casing cimenté avec perforations ou trou ouvert)
 dû à une consolidation additionnelle de la liaison couche trou
 dû à un colmatage de la liaison couche trou au cours de la vie du puits (arrivées naturelles d’argiles,
sables, dépôts..., ou mauvaise conduite du puits).
Le Skin peut avoir une valeur positive: une forte valeur entraîne un fort drawdown
Le Skin peut avoir une valeur négative: en suivant d’une stimulation efficace de la liaison couche trou
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.5. Skin ou effet pariétal
7.5.2. Comment améliorer le skin

Stimulation de la liaison couche trou, soit par acidification ou fracturation :


 ACIDIFICATION: soit par coiled tubing ou bull heading suivant le type de complétion (trou ouvert ou casing
perforé). Nous allons injecter un acide fort qui va réagir avec la roche réservoir. Mais cet acide doit être
inhibé durant la durée requise pour son injection en fond de puits (pour éviter la corrosion du coiled
tubing et du tubing). L’efficacité de l’acidification dépend du type de roche réservoir: bon pour les
calcaires, faible pour les sables.
D’abord, on réalisera un test d’injection: le but de ce test est de s’assurer que l’on pourra injecter l’acide
au débit d’injection déterminé puis de le pousser dans la formation à fort débit. La séquence des
opérations est le Pre-flush (eau traitée + produits chimiques pour préparer la roche réservoir à
l’acidification), le flush (contenant l’acide + inhibiteur), le post flush (eau traitée à fort débit).
Un fort débit d’injection durant le post flush permet de pousser le plus loin possible l’acide : formation
de sortes de trous de vers pour augmenter le drainage du réservoir.
7 L’écoulement: INFLOW et OUTFLOW
7.5. Skin ou effet pariétal

7.5.2. Comment améliorer le skin


:
 FRACTURATION: nécessite des moyens d’injection puissants: une forte pression d’injection avec un
débit d’injection élevé pour générer une fracture dans la roche réservoir. Des agents de soutien sont
injectés pour maintenir la fracture ouverte.
Une partie de ces agents sera produite lors de la production du puits.
8 Mécanismes de récupération
9. Travaux Dirigés
1. Qu’appelle t’on le Coefficient de récupération ?

2. Qu’entent t’on par porosité d’un réservoir ?

3. En présence d’un réserve à huile sous saturés (PBulle < PRéservoir) quel est le problème
majeur rencontré,
en cas d’activation par Gas-Lift ?

4.Quelles sont les actions à mener en cas de coning gaz ?

5.Qu’est ce qui différencie les gaz « secs » des gaz « humides »?

6. Quel est l’impact de la diminution de PTB ou BHFP sur la production ?

7. Comment est défini l’IP ?

8. En vous basant sur la loi de Darcy, quel est l’impact de la diminution de la perméabilité (pour un
débit fixé), sur la variation de pression, et la conséquence sur la pression de fond

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