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1. Rôle du tubage
Une fois foré, le puits est couvert par des tubes appelés tubage pour empêcher
les parois de s’effondrer et pouvoir continuer le forage sans problèmes.
Le choix du tubage est conditionné par plusieurs facteurs, dont les principaux
sont :
- la profondeur prévue,
- les pressions attendues,
- le type d'effluent attendu : huile ou gaz,
- les risques de corrosion.
Tube guide
Colonne de surface
Colonne technique
Colonne de production
Figure 1 :
Colonnes de tubage
1.2. Diamètre
Le diamètre nominal d'un tube correspond à son diamètre extérieur exprimé en
pouces. La tolérance admise est de ±0,75 %.
Le jeu entre corps de tube et trou varie généralement de 1"1/2 pour les petites
dimensions à 4"1/2 pour les plus grandes.
1.3. Epaisseur
Pour un même grade d'acier, l'épaisseur peut être différente en fonction des
efforts à subir.
La tolérance maximale admise par l'API sur l'épaisseur des tubes est de 12,5 %.
La plus grande dimension d'outil pouvant être descendue dans un tube est égale
au diamètre du mandrin, qui est inférieure au diamètre intérieur du tube.
1.4. Poids
Le poids nominal exprimé en lb/ft est uniquement donné dans un but
d'identification.
A chaque épaisseur dans une dimension de tube donnée correspond un poids
nominal qui ne peut par servir pour le calcul car il ne prend pas en charge le
poids des manchons.
2. Coefficients de sécurité
Trois efforts principaux sont à considérer pour le choix des colonnes de tubage :
2.1. Les efforts de traction :
Ils sont plus importants pour les tubes situés dans la partie supérieure de la
colonne, puisqu’ils supportent le poids des tubes se trouvant au-dessous.
Généralement, lors de la descente de la colonne, on prend un coefficient de
sécurité d'au moins 1,60 par rapport à la limite élastique du corps du tube, et on
s'assure que ce coefficient ne descendra par au dessous de 1,30 lors de la vie du
puits, la colonne étant supposée dans la boue.
3. Types de filetages
3.1. Filetages API
L'API a normalisé trois types de filetages :
rond,
buttress,
extreme – line.
Les deux premiers sont utilisés pour le raccordement par manchon ; le troisième
pour raccordement par joint intégral.
Le filetage rond peut être court ou long (résiste à la traction ; ne se fait que dans
les grades d'acier supérieurs à H40 et pour des dimensions de tubes égales ou
inférieures à 9"5/8).
Le filetage rond assure généralement une résistance à la traction plus faible que
la limite élastique minimale du corps du tube (sauf quelques exceptions : tubes
les plus minces en grade inférieur dans les petites dimensions).
Les filetages buttress et extreme – line permettent une résistance des joints
supérieure ou au moins égale à la limite élastique minimale du tube.
Les avantages des joints intégraux par rapport aux joints à manchons sont :
meilleure étanchéité,
encombrement extérieur plus faible (meilleure introduction dans le puits),
meilleure résistance à la traction que les joints à filetage rond.
manchon normal,
manchon à encombrement spécial de diamètre extérieur plus faible.
Le joint VAM a une résistance à la traction comparable à celle du joint API à
filetage buttress, mais il a l'avantage d'avoir une meilleure étanchéité, même
sous fortes pressions.
4.2. Marquage
Les tubes et manchons sont marqués par le fabricant comme suit :
Les bandes sont marquées à une distance du manchon femelle n'excédant pas
0,60 m. Elles même encercler le milieu du manchon, ou couvrir toute la surface
du manchon.
4.4. Calibrage
Les tubes doivent être calibrés avec un calibre qui correspond aux normes API.
Chaque épaisseur de casing a son calibre correspondant. Les calibres eux-mêmes
doivent être vérifiés parce qu'ils s'usent et perdent du diamètre assez
rapidement.
Le calibre doit passer dans tous les tubes, car un seul tube oublié peut conduire à
la catastrophe. Par conséquent, cette opération est supervisée par un
responsable (en général : le second de poste).
Il arrive que le calibre ne passe pas dans un tube, simplement parce que celui-ci
est sale ; dans ce cas, il faut nettoyer le tube et recommencer l’opération.
5. Vissage et descente
5.1. Manutention et vissage
Les tubes doivent être manipulés avec précaution. On utilise des protecteurs
pour les filetages mâles appelés klampon. Ces protecteurs sont mis en place sur
le pipe rack, avant que le tube ne soit monté au plancher ; ils sont équipés d'un
système de verrouillage rapide. Si l'on ne dispose pas de protecteurs klampon,
on peut utiliser les protecteurs métalliques.
Les tubes sont amenés sur le plan incliné avec un treuil à air, disposé de manière
à ce que la personne qui opère ce treuil à air puisse voir le pipe rack et le bas du
plan incliné.
Le klampon
Le tube est posé sur le plan incliné, puis est pris au moufle avec l'élévateur de
manœuvre, relié au moufle par une élingue de 5/8’’ de diamètre munie d'un
émerillon. Cette élingue est fixée au crochet du moufle ; elle doit avoir une
longueur suffisante pour que, lorsque l'élévateur est à quatre ou cinq mètres au-
dessus du plancher, on puisse accrocher le tube qui est sur le plan incliné avec
l'élévateur de manoeuvre sans difficultés.
L’élévateur (ou collier) de manoeuvre
Le tube est ensuite monté avec le moufle, en position verticale, une corde de
retenue est installée en haut du plan incliné pour éviter que le tube percute la
table de tubage sur le plancher.
Le tube est amené à la verticale de celui qui est déjà engagé dans la table ; le
protecteur est enlevé à ce moment là.
Au début de la descente tant qu'il n'y a pas beaucoup de poids, il est
recommandé de mettre un collier de sécurité sous le manchon du tube calé dans
la table de tubage (pour les huit ou dix premiers tubes).
Le tube est descendu lentement pour engager le filetage mâle dans le femelle
sans à coups.
La clé de retenue est placée sous le manchon du tube calé dans la table. Ne
jamais mettre la clé de retenue sur le manchon parce qu'il arrive que celui-ci se
bloque en même temps que le tube.
L'accrocheur saisit les poignées de l'élévateur de manoeuvre, puis le maître
sondeur descend le moufle pour relâcher la tension sur l'élévateur de
manoeuvre. A ce moment là, l'accrocheur doit tenir le tube en position verticale
et ne plus bouger pendant le début du vissage. L'opérateur de la clé hydraulique
ne doit commencer le vissage que lorsque l'accrocheur lui a fait signe qu'il
pouvait le faire. Le début du vissage se fait lentement en observant l'indicateur
de couple ; si celui-ci ne monte pas quand le tube a fait deux ou trois tours, c'est
qu'il est bien engagé, on peut alors visser en grande vitesse. Le blocage se fait
en petite vitesse jusqu'à ce que soit obtenu le couple suffisant. Lorsque le
blocage est terminé, l'accrocheur doit avoir déjà décroché l'élévateur de
manœuvre, puis il accroche le tube avec l'élévateur principal.
Elévateur principal
5.2. Descente
Une bonne descente de tubage doit se faire sans vitesse excessive mais d'une
façon régulière. La vitesse de descente est souvent conditionnée par l'état du
puits.
L'essentiel est d'être prudent pour amener le tubage au fond dans de bonnes
conditions.
6. La colonne perdue
Une colonne perdue [liner] est une colonne de tubage utilisée pour couvrir le
découvert en – dessous d'un tubage existant ; sa hauteur s'étend depuis la cote
de pose jusqu'à entrer d’une certaine distance [overlap] à l'intérieur de la
colonne précédente.
Colonne précédente
Overlap
Ancrage et étanchéité
Liner
Ciment
1. Les contraintes
Elles sont dues à la pression hydrostatique exercée par le fluide présent dans
l'espace annulaire tubage – trou ; cette pression est contrebalancée par la
pression régnant à l'intérieur de la colonne.
Au cours des opérations de forage, tubage et cimentation, la colonne peut se
vider soit partiellement, soit complètement, et la pression intérieure diminue
notablement ou même s'annule.
Les contraintes à l'écrasement dues à la pression hydrostatique de l'espace
annulaire sont d'autant plus grandes que la profondeur est élevée.
Elles ont pour origine la pression intérieure due aux fluides pouvant être produits
par le puits (eau, gaz ou huile) ainsi que leur pression. Cette pression intérieure
est contrebalancée par le pression hydrostatique du fluide présent dans l'espace
annulaire tubage – trou.
La pression hydrostatique augmente avec la profondeur, les contraintes à
l'éclatement sont donc plus élevées en tête de colonne.
Chaque tube descendu dans le puits subit une contrainte de traction due au poids
de l'ensemble des tubes situés au dessous de lui.
On peut diminuer cette contrainte en faisant flotter la colonne (remplissage
partiel à la descente).
2. Coefficients de sécurité
2.1. Traction
Le coefficient de sécurité est au moins égal à 1.60 avec la colonne de tubage
supposée dans la boue. Ce coefficient ne doit pas descendre au – dessous de
1.30 lors de la vie du puits.
2.2. Ecrasement
Le coefficient de sécurité est de 1.125, compte tenu de la traction, le tubage
étant supposé vide et l'espace annulaire plein de boue (descente du tubage
complètement vide) ou le tubage plein de boue et l'espace annulaire plein de
ciment (fin de cimentation et avant prise de ciment). Prendre la valeur la plus
élevée.
2.3. Eclatement
Le coefficient de sécurité est de 1.10, l'annulaire étant supposé rempli d'eau.
2. Fiche "tubage"