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Les batteries et les régulateurs

solaires
Introduction :
L ’accumulateur est un élément fondamental d’un système
photovoltaïque. Il n’est pas concevable de réaliser une alimentation
digne de ce nom à base de panneau solaire, sans lui adjoindre une
batterie tampon se substituant au panneau lorsque le soleil fait
défaut. Les charges et décharges des batteries non contrôlées
perturbent le bon fonctionnement de la batterie. Ces perturbations
peuvent considérablement réduire la durée de vie et le bon
fonctionnement de la batterie .
Par conséquent il faut le contrôle de la charge pour avoir une
charge complète de la batterie et la protéger contre les risques de
surcharge et des courants trop élevés causeront une diminution de
la durée de vie de la batterie. En charge, les premiers 70 % ou 80 %
de la capacité de la batterie sont faciles à aboutir, mais les derniers
20 % ou 30 %, importants pour une durée de vie plus longue de la
batterie, requièrent plus d’attention et donc plus de complexité.
1. batterie plomb-acide

la batterie acide-plomb dans un système photovoltaïque, le moyen de


stockage le plus répandu par le biais de son aptitude au ryclage,
représente environ 15 % des investissements initiaux, mais sur une durée
d’exploitation de vingt ans, elle dépasse en général les 50 % du coût
global du système .

1.1 principales réactions en charge/décharge


bien que les phénomènes électrochimiques mis en jeu pendant la charge
et la décharge soient complexes et imparfaitement connus, certaines
réactions prédominent et peuvent être décrites. en plus de l'évolution des
matériaux actifs (équations (1) et (2)), une autre réaction (dite
secondaire) se produit en permanence au sein de l'accumulateur :
l'électrolyse de l'eau. les principaux phénomènes en charge et en
décharge aux deux électrodes sont donc :
Pendant la charge
Le sulfate de plomb PbSO4 formé au niveau des deux électrodes
se convertit au PbO2 (électrode positive) et au Pb (électrode
négative) et les ions sulfate retournent dans la solution pour
former l’acide sulfurique .Pendant cette phase, la concentration de
l’acide augmente et la tension de la batterie Vbat croît également
avec le temps. En fin de charge, quand la tension de la batterie
atteint la ‘tension de gazéification’, il y a lieu de limiter le courant
de charge pour maintenir la tension de la batterie inférieure à la
tension VR (point ‘M’ (2.4 V/cell)).
Remarque : En fin de charge (point M), on note un accroissement
rapide de la tension. Les plaques, complètement polarisées ne
retiennent plus de courant, car la densité de matériel actif baisse.
Ce courant tend alors à électrolyser l’eau, produisant de l’oxygène
et de l’hydrogène (O2 sur l’électrode positive et H2 sur l’électrode
négative). Ce phénomène est appelé gazéification.
Pendant la décharge
Quand la batterie se décharge, les matériaux actifs, le dioxyde de
plomb au niveau de l’électrode positive et le plomb spongieux au
niveau de l’électrode négative réagissent avec l’acide sulfurique
pour former du sulfate de plomb PbSO4 et de l’eau H2O.
Pendant cette phase, la concentration de l’acide décroît et la
tension de la batterie Vbat décroît également avec le temps.
Lorsque cette valeur décroît jusqu’à la valeur, VLVD (point ‘N’
(1,8V/cell)), (Fig. 1b-), du sulfate de plomb PbSO4 se formera sur
les plaques. Ce phénomène aura comme conséquences la
sulfatation de l’accumulateur qui entraîne une perte de capacité, et
le vieillissement de la batterie.
Ces 2 réactions de charge et décharge peuvent se résumer en une
seule réaction :
Remarque :Nécessité d’une légère gazéification Une légère
gazéification est cependant nécessaire et recommandée. Les bulles de
gaz brassent l’électrolyte et le rendent plus homogène. Si on n’atteint
jamais ce stade final, l’électrolyte deviendra stratifié, la concentration
d’acide sera plus importante au fond du bac, ce qui accélèrera la
corrosion des plaques et entraînera une sulfatation.
1.2 Symptômes de la sulfatation :

la sulfatation se traduit pratiquement par les symptômes suivants :


diminution de la densité de l'électrolyte en fin de charge, par
rapport à un élément sain puisqu'une partie des radicaux SO4 est
restée combinée au plomb,
longueur anormale de la durée de la charge puisque la
transformation du sulfate est plus difficile,
décharge plus rapide puisque la quantité de matière active
convertible est plus faible,
 résistance intérieure plus forte, ce qui provoque une élévation de
température plus importante.
Exemple : Le fonctionnement en décharge du générateur
électrochimique PbO2/H2SO4/Pb peut se schématiser de la façon
simplifiée suivante :

Produits et réactifs d'un élément au plomb-acide, se formant en décharge


1.3 Caractéristiques électriques des batteries d’accumulateurs
Les caractéristiques des batteries font l’objet de beaucoup d’études et
disposent d’une terminologie qu’il est important de définir afin d’éviter
des confusions .

1)Capacité standard d’un accumulateur: le temps (en heures) pendant


lequel l’accumulateur peut délivrer une certaine intensité de courant
avant d’être déchargé [Ah].
2) Taux de charge/décharge: le rapport entre la capacité nominale de la
batterie et le temps de charge ou de décharge exprimé en heures [C/h].
3) Etat de charge: la quantité de charge qui peut être restituée par rapport
à la capacité à pleine charge [%].
4) Cycle profond: dans le domaine solaire, on utilise des batteries dite à
‘cycle profond’ (en anglais ‘deep-cycle’, car elles peuvent être
déchargées à plus de 50 % de la capacité nominale.
5) Tension de limite de décharge VLVD (Low Voltage Load
Disconnect): il s’agit de la tension minimale Vmin , que la batterie ne
devra pas aller en deçà, afin d’éviter que celle-ci ne soit endommagée.
6) Tension de régulation VR : les constructeurs des batteries
définissent une tension de régulation VR inférieure à la tension de
gazéification. Cette tension est la valeur maximale que le régulateur
permettra à la batterie d’atteindre à une température donnée. Elle peut
être dépassée légèrement en fin de charge.
Remarque : Float ou fin de charge.
2.Technologies des régulateurs:
Au début de l’usage du photovoltaïque, deux grandes familles de
régulateurs étaient utilisées: les modèles Séries et les modèles
Shunts. Avec l’utilisation de plus en plus courante des
microprocesseurs, de nouvelles techniques apparaissent. La
nouvelle technologie des régulateurs avec modulation de Largeur
d’Impulsion MLI (PWM) est une méthode très rapide et efficace qui
permet d’atteindre l’état de pleine charge d’une batterie solaire,
nécessaire pour prolonger sa durée de vie.
2.1 Régulateur shunt :
Le courant du panneau solaire est envoyé dans un interrupteur en
parallèle avec la batterie lorsque celle-ci atteint sa pleine charge.
Le principe de fonctionnement est un simple aiguillage : tout le courant
délivré par les panneaux photovoltaïques, passe normalement dans les
batteries jusqu’à ce que le seuil de coupure soit atteint. Alors, le courant
est dérivé dans l’interrupteur équipé d’une diode.
Cette diode joue également le rôle de blocage du courant nocturne
pouvant « s’écouler » des batteries. L’interrupteur le plus souvent utilisé
est un MOSFET à faible résistance de passage, plus intéressant qu’un
transistor bipolaire qui dissipe trop d’énergie.
Interrupteur en parallèle (MOSFET ou transistor ou relais)
le régulateur shunt peut fonctionner selon deux techniques de contrôle
Régulateur shunt linéaire :
Quand la tension de la batterie atteint la valeur du seuil de fin de
charge ,l’élement shunt interrompt le courant de charge d’une manière
linéaire ,afin de maintenir une tension constante aux bornes de la
batterie , ce qui permet de garantir la charge totale de la batterie .
L’inconvénient c’est que la puissance non utilisée provenant
des panneaux photovoltaïques doit être dissipée par un transistor en
parallèle, ce qui limite ce type de régulation aux petits courants.
Régulateur on/off
La deuxième technique est une simple interruption «on/off» « shunt
interrupting design», quand la tension Vbat atteint la tension de
régulation VR , le régulateur déconnecte complètement la batterie du
panneau photovoltaïque, puis il la reconnecte si sa tension diminue à la
valeur VARV (array reconnect voltage). Cette opération continue de
cette manière jusqu'à ce que la batterie s'approchera de la pleine charge
2.2 Régulateur série :
Ces régulateurs ouvrent un interrupteur placé en série avec la batterie
selon la tension de celle-ci ,afin de réduire la charge ou complètement .
Regulateur pwm (Pulse-Width modulation) :
Technique MLI’ Modulation de largeur de pulsation; technique
caractérisée par la présence d’un élément de puissance entre le
panneau photovoltaïque et la batterie; cet élément de puissance
s’ouvre et se referme par un signal de commande MLI ‘Modulation à
Largeur d’Impulsion’ d’une fréquence constante et d’un rapport
cyclique variable. Cette technique de commande hache le courant
généré par le panneau photovoltaïque en impulsions afin de réguler la
quantité de charge dans la batterie. Si la tension de la batterie
augmente, la largeur d'impulsion diminue, et le courant de charge
diminue également.
exemple : dans un système 12V, la tension de la batterie se situe entre
10-15 Vcc. Cependant, les modules solaires ont généralement une
tension Vmp autour de 17V. Lorsqu’une rangée de panneaux (Vmp totale
de 17V) est reliée pour charger les batteries, celles-ci dictent et abaissent
la tension en sortie des panneaux. Ceux-ci ne fonctionnent donc plus
sous une tension optimale de 17V, mais autour de 10 à 15V.
Du fait que les régulateurs PWM fonctionnent rarement à la tension
Vmp des panneaux solaires, l’énergie qui aurait pu charger les
batteries et alimenter les charges du système est simplement dissipée.
Et plus l’écart entre la tension Vmp des panneaux et la tension des
batteries est élevée, plus l’énergie est gaspillée.
2.3 La technologie MPPT(Maximum Power Point Tracking) :
Les régulateurs MPPT traquent avec une grande rapidité et une
grande précision la tension Vmp des panneaux solaires. Ils balaient
une plage de tension en entrée pour déterminer constamment à quel
point se trouve la puissance maximale délivrée par les panneaux.
Le régulateur MPPT prélève la puissance à cette tension Vmp et
la renvoie vers les batteries sous une tension plus basse, ce qui a pour
effet d’augmenter le courant de charge.
Le système de recherche du point de puissance maximum est un
convertisseur DC vers DC c'est-à- dire un appareil qui convertit le
courant continu en courant continu. Cet appareil prend le courant
continu dans les panneaux solaires, le transforme en courant alternatif
haute fréquence(généralement situées dans la plage des 20-80 kHz), et
le convertit à nouveau en un courant continu dont la tension et
l’intensité sont parfaitement adaptées au dispositif batterie.
Exemple : Imaginons que le niveau de charge d'une batterie soit
d'environ 11,5 Volts. Le régulateur MPPT reçoit un courant de 7,1
Ampères sous une tension de 16,9 Volts. Il convertit ces 7,1 Ampères
sous 16,9 Volts en 9,6 Ampères sous 12,5 Volts avant de les fournir au
dispositif batterie. Panneau PV : P = 7,1 x 16,9 = 119,99 Watts (soit
120 Watts) Batterie : P = 9,6 x 12,5 = 120,00 Watts (sortie régulateur)
Idéalement, pour disposer d’un rendement de 100% lors de la
conversion, il faudrait avoir 10 Ampères sous une tension de 11,5
Volts. Mais il faut alimenter le dispositif batterie avec une tension
supérieure pour forcer la charge dans le dispositif batterie. C’est pour
cela que le régulateur MPPT utilise une tension 12,5 Volts et non de
11,5 Volts.
2.4 Données techniques d’un régulateur solaire :
Exemple 1 : régulateur pwm
Remarque :régulateur de charge pourrait être encore
meilleur si on adopte la méthode de charge à trois phases
La méthode de charge en trois étapes, dans la quelle une phase à
courant constant (phase "Bulk") et suivi par deux phases à tension
constante ("Absorption" et "Float")
Phase 1: Charge au début à un courant relativement élevé qui
correspond au courant maximale fourni par le générateur PV. Le
courant est limité à 1/5 de la capacité nominale. La tension augmente
progressivement jusqu’à atteindre le seuil maximal régulé 14,4 Volts
(2,4 V par élément) à 25°C.

Phase 2: Charge forcée à tension constante, où la tension est régulée à


14,4 Volts, pour avoir une légère gazéification. La fin de cette phase est
à la valeur du courant C/100

Phase 3: Charge d’entretien à tension constante. Une fois la batterie


chargée, on passe au mode de charge d’entretien (floating) pour la
maintenir à 100 % de charge. La tension appliquée à la batterie sera
autour de 13,6 V (entre 2,25 V et 2,28 V par élément) à 25 °C.
Exemple 2 : régulateur mppt
nconvénients regulateur shunt  :
•  Aux bornes de l'interrupteur apparaît la tension totale du panneau, il peut donc y
avoir des problèmes de protection contre les surtensions.
•  Dissipation thermique de l'interrupteur peut être élevée à grand courant.
Inconvénients regulateur serie par rapport au type shunt : l'interrupteur ajoute une
chute de tension supplémentaire entre les panneaux et la batterie.
inconvénient d’un régulateur solaire de type PWM est qu’il impose au panneau un
fonctionnement à la tension de la batterie. Hors souvent le panneau donne le
maximum de puissance à une tension un peu plus élevée.
Le régulateur solaire MPPT permet en outre de simplifier le câblage des panneaux
solaire lorsque ceux ci sont nombreux (possibilité de câbler en série avec une tension
plus élevée au lieu de parallèle) et c’est en réalité la principale raison d’emploi
notamment sur les installations avec plus de 2000Wc de panneaux solaires.

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