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Comment lier concepts et

données
MFE Demandé par :
2021/2022 Madame MRANI ZENTAR Sarra

Réalisé par :
ABOURAH Fadma
HALLAT Kawtar
ABOULMAOUAHIB Salma
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Plan
Introduction

Section 1: Fondement de la démarche de traduction


 Des concepts et des données

 Les moyens de traduction

Section 2: Concevoir la démarche de traduction


 Cas de la mesure

 Cas de l’abstraction

Conclusion
3 Introduction

 Etablir un lien entre concepts et données constitue une étape très importante et
difficile dans le travail de recherche.

 Elle consiste à opérer une traduction fondée sur deux démarches :

• La mesure

• L’abstraction

 La mesure consiste à déterminer les indicateurs de mesure nécessaires à la


traduction d’un concept en données, il s’agit d’opérationnalisation ou
instrumentation des concepts.

 L’abstraction permet de traduire des données en concepts grâce à des procédés de


codage et de classification, il s’agit de la méthode de regroupement des données.
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Section 1: Fondement de la démarche de traduction

1.1 Des concepts et des données

 Monde théorique

Le monde théorique est l’ensemble des connaissances, concepts, modèles et théories

disponibles ou en voie de construction dans la littérature.


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1.1 Des concepts et des données

 Monde empirique

Le monde empirique est l’ensemble des données que l’on peut recueillir ou
utiliser sur le terrain.

Exemple: des faits, des opinions, des attitudes, des observations et des documents.
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1.1 Des concepts et des données

 Monde empirique

Le monde empirique peut porter sur :

 Un secteur d’activité

 Une population d’organisation

 Une entreprise

 Des groupes d’acteurs


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1.1 Des concepts et des données

 Passer d’un monde à l’autre

Le monde théorique et le monde empirique offrent au chercheur des ressources à mobiliser


de natures différentes :

 Des définitions conceptuelles pour le monde théorique.

 Des éléments empiriques pour le monde empirique.

La démarche de traduction recouvre deux processus distincts :

 La mesure

 L’abstraction
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1.1 Des concepts et des données

 Passer d’un monde à l’autre

La mesure:

 selon DIRenzo (1966) « fait référence aux procédures par lesquelles les observations
empiriques sont ordonnées [….] pour représenter la conceptualisation qui doit être
expliquée ».

 Selon Larzarsfeld (1967) la mesure en sciences sociales doit être envisagée dans un sens
plus large que dans des domaines comme la physique ou la biologie.
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1.1 Des concepts et des données

 Passer d’un monde à l’autre

Les étapes de la mesure:


Stratégique
Etape 1: Efficacité (concept)
Performance Performance
Etape 2: Commerciale financière
(Dimension1) (Dimension 2)

Etape 3: Chiffre d’affaires Profit


(Indicateur 1) (Indicateur 2)

Etape 4: (indice 1)=profit/chiffre d’affaires


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1.1 Des concepts et des données

 Passer d’un monde à l’autre

L’abstraction

L’abstraction est une démarche de traduction qui conduit le chercheur à effectuer des
regroupements progressifs parmi les éléments empiriques dont il dispose.
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1.1 Des concepts et des données

 Passer d’un monde à l’autre

L’abstraction

Le principe de l’abstraction consiste à:

 Coder les données,

 Formuler des indices (au sens de Lazarsfeld, 1967),

 Etablir des catégories,

 Découvrir leurs propriétés

 Tendre vers une définition conceptuelle.


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1.2 Les moyens de traduction

 Instruments de mesure

 Appréhender la nature des indicateurs

 Un indicateur ou un ensemble d’indicateurs peut constituer un instrument de mesure


à part entière.
 Exemples des indicateurs:
 Le taux de concentration géographique.
 Le nombre des firmes et la répartition des parts de marché.
 Le taux d’accroissement des ventes.

 Les instruments de mesure peuvent être de nature quantitative ou qualitative.


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1.2 Les moyens de traduction

 Instruments de mesure

 Gérer le nombre d’indicateurs

 Pour un concept donné, plusieurs indicateurs peuvent généralement être trouvés.

 Une proxy est une mesure indirecte d’un concept, qui permet de mesurer à la fois la
performance: cours de l’action, et le nombre d’entrées et de sorties d’entreprises au
sein du secteur.

 Il existe plusieurs instruments qui permettent au chercheur à prédéfinir le nombre


d’indicateurs, c’est ce qu’on appelle des indices.
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1.2 Les moyens de traduction

 Procédés d’abstraction

 Le codage ouvert: Fondamentaux

 Le codage ouvert consiste essentiellement à nommer et catégoriser les phénomènes


grâce à un examen approfondi des données. La méthode se déroule en quatre phases
interactives :

 Phase 1: Donner un nom aux phénomènes.

 Phase 2: Découvrir les catégories.

 Phase 3: Donner un nom aux catégories.

 Phase 4: Développer les catégories.


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1.2 Les moyens de traduction

 Procédés d’abstraction

 Le codage ouvert: Exemple

 Etude de l’impact d’un mécénat de compétence sur les employés.

 Mettre en évidence les catégories suivantes: utilité, plaisir, partage.

 A partir des éléments empiriques concernant la catégorie « plaisir », il réussit à


mettre en évidence trois caractéristiques:

 Intensité (forte à faible)

 Durabilité (de ponctuel à durable)

 Infusion (de personnel à collective)


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1.2 Les moyens de traduction

 Procédés d’abstraction

 Le codage ouvert: Exemple

 Dans la même lignée, Miles et Huberman (1991) proposent un certain nombre de


tactiques visant à coder les éléments empiriques :
 Première tactique: revient à isoler les concepts.
 Deuxième tactique: regroupe les éléments en une seule ou plusieurs
dimensions, pour créer des catégories.
 Troisième tactique: vise à subdiviser les catégories mises en évidence
précédemment.
 Quatrième tactique: consiste à relier le particulier en général.
 Cinquième tactique: consiste à faire de la factorisation.
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1.2 Les moyens de traduction
 Procédés d’abstraction

 Le codage axial: Fondamentaux

 Le chercheur peut sophistiquer sa démarche d’abstraction en utilisant un codage


axial.

 Fondé initialement sur le même principe de codage ouvert, le codage axial vise en
plus à spécifier chaque catégories en terme de:
 Causalité
 Contexte
 Stratégies d’actions et d’interactions
 Conséquences de cette catégorisation
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1.2 Les moyens de traduction
 Procédés d’abstraction

 Le codage axial: Exemple

 Eléments empiriques dont le chercheur dispose: « augmentation du CA »,


« augmentation des arrêts de travail », « conflit avec la hiérarchie », « accroissement
de la motivation ».

 Exemple: « le conflit avec l’hiérarchie » qui correspond à la relation avec la


hiérarchie qui demande à répondre aux objectifs avant tout sans tenir compte du
mécénat de compétence des employés.

 La poursuite de l’abstraction des données a permis au chercheur d’émerger le


concept « empowerment des employés ».
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1.2 Les moyens de traduction
 Procédés d’abstraction

 Le codage sélectif : Fondamentaux

 Le principe du codage sélectif consiste à dépasser le simple cap de description pour


tendre vers la conceptualisation:

 Définir une catégorie centrale.

 Relier tous les autres catégories.

 Impliquera l’identification d’un cadre de référence.

 Ce cadre servira de base au regroupement des autres catégories.


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1.2 Les moyens de traduction
 Procédés d’abstraction

 Le codage sélectif : Exemple

 Métaphore: le mécénat de compétence est un accélérateur de changement culturel.

 Catégorie centrale: utiliser les ressentis des employés pratiquant le mécénat de


compétence.

 Eléments empiriques dont le chercheur dispose: « conflit avec la hiérarchie »,


« augmentation des arrêts de travail » peuvent être synthétisés à travers le concept d’
émancipation de la norme, qui peut être intégré dans une théorie de l’innovation
managériale .
Section 2: Concevoir la démarche de traduction
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1. Cas de mesure
• Dans la démarche de traduction, le chercheur se trouve dans le monde théorique au
départ, qui consiste à faire une mesure.

• Cette démarche se base sur deux éléments :

 Sur l’existant des données déjà disponible.

 L’Amélioration de l’existant ou l’innovation, dans le cas où les traductions disponibles


lui paraissent inadéquate à sa recherche ou insatisfaisantes.
 S’appuyer sur l’existant
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• Pour utiliser les mesures disponibles, le chercheur doit identifier où se situent

ces mesures: articles scientifiques, thèses, livres, et ouvrages.

• Pour procédé au choix entre les différentes mesures disponibles, il faut faire

appel à trois critères de choix :

 La fiabilité.

 La validité.

 La faisabilité opérationnelle.

Remarque: les trois critères s’expriment en degré et non pas de manière absolue.
 Les ajustements nécessaires
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• Même si les instruments de mesure utilisés répondent aux exigences de la fiabilité,


de la validité, et de la faisabilité, le chercheur doit effectuer des ajustements sur les
instruments retenus afin qu’ils s’adaptent dans le contexte de sa propre recherche.

Exemple: Une recherche visant à mesurer l’influence du contrat psychologique sur


la durée du premier emploi pour des jeunes diplômés, le chercheur élabore un
questionnaire destiné à des entreprises de différents pays. Le chercheur est amené
donc à contextualiser les instruments de mesure qu’il utilise.
 Améliorer l’existant ou innover
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• Dans le cas où la littérature fournit des instruments de mesure insatisfaisantes pour


mesurer un concept donné, le chercheur est devant deux cas:

 Soit il utilise les mesures disponibles et lui apportant des transformations importantes.

 Sinon, s’il ne dispose d’aucune mesure, le chercheur peut innover en lui construisant
elle-même.

• Qu'importe le degré d’innovation introduit par le chercheur, les instruments de mesure


construits doivent répondre à des exigences de fiabilité, de validité et de faisabilité.
2. Cas d’abstraction
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 Concevoir sa démarche d’abstraction

• On va considérer la situation où le chercheur passe du monde théorique vers le


monde empirique.

• Dans ce cas, la problématique de la démarche de traduction ne consiste plus à


effectuer une mesure, mais à réaliser une abstraction.

• Principes de regroupement et de classification des données, le chercheur dispose


des données initiale qui lui permettent d’introduire des liaisons clés, pour faciliter la
classification des données selon leurs degré d’importance.
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La littérature propose au chercheur différents principes de classification des
données :

 Classifications thématiques: repose sur la similarité des phénomènes.

 Classification selon un principe chronologique: classer les événements selon


l’idée des chaînes action/réaction.

 Des catégories selon le niveau structurel de complexité: il effectue


l’ordonnancement des données en distinguant les différents niveaux d’analyse.

  Généralités conceptuelles: le fait d’ordonner les données en fonction de leur


degré d’abstraction.
 Le chercheur comme composante de l’abstraction
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• Le chercheur peut être considéré comme un instrument. Sanday (1979: 527), les
chercheurs « apprennent à s’utiliser comme l’instrument le plus important et le plus
fiable de l’observation, de la sélection, de la coordination et de l’interprétation ».

• Cette notion est étroitement associée aux démarches ethnographiques.

• Geertz (1985), fait remarquer que le travail ethnographique prend une dimension
particulière du fait du style même du chercheur. Il y a deux réalités : celle qui est
étudiée, et celle restituée.
28 • Le travail de type ethnographique s’effectue par une immersion importante du
chercheur instrument au sein du monde empirique, qui peut être marquer par des
périodes de satisfaction et des périodes d’insatisfaction.

• Un changement du comportement de chercheur peut modifier les réponses ou les


comportements qui sont observés par la suite.

Exemple : on fait référence dans ce contexte à l’expérience propre de Barley (1990),


il exprime ses propos et ses opinions d’une façon modérée, et de façon à prendre ses
distances de tout ce qui est émotionnel.
Conclusion
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Pour conclure, nous avons vu que deux démarches de traduction existent: la démarche de
traduction fondée sur la construction d’une mesure, et la démarche fondée sur
l’abstraction.

Le chercheur peut conduire plusieurs démarches de mesure et ou d’abstraction. Il se trouve


face à plusieurs concepts, instruments de mesure et également d’une diversité de données
ce qui le mène à réaliser différentes démarches d’abstraction.

Le recours à de multiples instruments et démarches pose le problème de cohérence de la


traduction, au niveau de la mesure et d’abstraction. Dans les deux cas, le chercheur doit
évaluer si les mesures ou les abstractions sont cohérentes les unes avec les autres.

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