Vous êtes sur la page 1sur 25

Karl Marx

1818-1883
Un philosophe
révolutionnaire
Une époque d’un équilibre fragile…
« Ce bouleversement continuel de la production, cet ébranlement ininterrompu de tout
le système social, cette agitation et cette perpétuelle insécurité distinguent l’époque
bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux traditionnels et figés
avec leur cortège de notions et d’idées antiques et vénérables se dissolvent: tous ceux
qui les remplacent vieillissent avant même de pouvoir s’ossifier. Tout ce qui avait
solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les
hommes sont enfin forcés de jeter un regard lucide sur leurs conditions d’existence et
leurs rapports réciproques. » ( Karl Marx, Manifeste du Parti communiste )
Marx traverse le 19e siècle. Le
contexte dans lequel il prépare et
crée son œuvre est marqué par
la question du devenir de l’être
LE CONTEXTE humain au sein d’une société en
ECONOMIQUE plein progrès. Comme l’économie
ET HISTORIQUE et l’industrie progressent à pas
DE L’ŒUVRE de géant, Marx voit l’homme
DE MARX changer lui aussi. L’être humain
en tant qu’agent du devenir
historique se transforme lui-
même.
À la fin du XVIIIe siècle, l’Angleterre
connaît une « révolution industrielle»
sans précédent dans les domaines du
textile (invention de la machine à filer), de
l'exploitation du charbon et du fer. Cette
LE CONTEXTE situation va se propager bientôt sur le
continent européen dans son entier. On a
ECONOMIQUE besoin de main d’œuvre! Une nouvelle
ET HISTORIQUE classe sociale apparaît: la classe
DE L’ŒUVRE ouvrière, le prolétariat, dont les
conditions de vie sont misérables. Marx
DE MARX se fait la voix de ceux qui souffrent,
des exploités.
Il veut changer ce monde injuste!
https://www.youtube.com/watch?v=BQOP
EDaDoQY
Condition ouvrière au 19 e

siècle
Conditions de travail:
• n’ont pas de propriété
• doivent faire des petits métiers
• sont asservis aux machines
• subissent des sévices corporels
et le mépris du patron
• salaire misérable
• travail de 6- 7/7, 12 à 16 heures
par jour
• femmes et enfants travaillent
aussi mais sont encore moins
payés
• enfants battus, fouettés
• le chômage engendre
criminalité et vagabondage, vol
et prostitution, suicide et
abandon des enfants
Condition ouvrière au 19 e

siècle

Conditions de logement et de santé:


• vivent dans des ghettos
insalubres, aux milieu des eaux
usées et de la suie des
cheminées
• sont sous-alimentés et épuisés
• mortalité infantile
• meurent prématurément de
tuberculose et choléra
• accidents de travail nombreux
• poussière, humidité, froid,
manque d’air et de lumière
• alcoolisme
Marx veut comprendre
le fonctionnement de la
société capitaliste de
son temps, en
expliquer la structure et
les lois afin de la
transformer. Il propose
un nouveau modèle
d’organisation
économique et sociale
qui contribuerait à la
réalisation globale de
l’être humain, le
Le philosophe doit communisme.
descendre de sa tour
d’ivoire…
La conception de Marx est un
matérialisme historique

MATÉRIALISME = un courant philosophique soutenant que la


matière est la base de toute la réalité ( s’oppose au
idéalisme)
MATÉRIALISME HISTORIQUE = une théorie qui explique
l’évolution des sociétés à partir de leur « base matérielle »,
c’est-à-dire à partir de l’organisation économique que les
sociétés ont connu au cours de l’histoire.
Les concepts du
matérialisme historique
• Division du travail

• Mode de production ( esclavagiste,


féodal, capitaliste)

• Propriété des moyens de production


(ressources naturelles et instruments de
production)

• Rapports sociaux de production ( les


relations entre humain dans le cadre
d’une organisation économique
particulière)

• Classes sociales antagonistes


La lutte des classes est le
moteur du changement
historique
Le passage d’un mode de production à
l’autre résulte d’une lutte de classe entre les
classes sociales antagonistes ( possédants
et non possédants)
Le schéma marxien de l’évolution des
sociétés

Mode de production communiste


• Propriété collective des moyens de production
• Société sans classes

Le socialisme ( phase intermédiaire)


les prolétaires s’approprient les moyens de production par la révolution

Mode de production capitaliste


• Les bourgeois possèdent les moyens de production et exploitent les prolétaires

Mode de production féodal


• Les seigneurs possèdent les moyens de production et tirent profit des serfs

Mode de production esclavagiste


• Les maîtres possèdent tous les moyens de production ( esclaves)
«  Dans la production sociale de leur
existence, les hommes nouent des
rapports déterminés, nécessaires,
indépendants de leur volonté: ces
rapports de production
La primauté correspondent à un degré donné du
développement de leurs forces
de la vie productives matérielles. L’ensemble
de ces rapports forme la structure
économique économique de la société, la
fondation réelle sur laquelle s’élève
un édifice juridique et politique, et à
quoi répondent les formes
déterminées de la conscience
sociale. » ( Karl Marx)
LA SUPERSTRUCTURE
• L’idéologie: • Système juridico-politique:
• Les idées et les valeurs • L’État
• Les conceptions de l’être • Le gouvernement
humain • Le système électoral
• Les mœurs et les • La justice
coutumes • La police
• La religion • L’école
• L’église

• INFRASTRUCTURE ÉCONOMIQUE
Modes de production matérielle
Infrastructure et superstructure au Moyen Age

Prenons comme exemple un paysan du


Moyen Age
Quelles sont ses conditions concretes de
vie?Comment travaille-t-il?
Quelles sont les pensées qui traversent
son esprit?
À quoi ressemble le parcours ordinaire
d’un tel paysan?
Est-il libre?
Modes de production matérielle: agraire
( 90% de la population était des paysans)

Propriété des moyens de production :les


nobles/ les clergés détiennent les ressources
matérielles ( terres)

L’infrastructure
du Moyen Âge Rapports sociaux de production:
3 ordres sociaux- les nobles, le clergé, les
producteurs ( 90% paysans)
3 classes sociales:
Ceux qui combattent,
Ceux qui prient,
Ceux qui peinent (90%)…
Ceux qui peinent…
• Le paysan fait partie de ceux qui travaillent
le plus fort. Il suit le rythme des saisons,
mais sa vie est difficile et modeste. Voici
une « planification du temps du paysan »
datant du XV e siècle.
Le calendrier du Rustican, datant du XVe siècle, représente pour chaque mois le travail
agricole dominant

Janvier : il cure les fossés avec une houe.


Février : il épand du fumier avec une hotte et une bêche

• Juillet : il moissonne les céréales avec une faucille.


• Août : il bat les épis des céréales au fléau.

• Mai : il continue les travaux en vue de la prochaine récolte, tandis que le


seigneur chasse au faucon.
• Juin : il récolte le blé et le foin avec une faux.

• Novembre : il pratique la glandée, grâce à un bâton lancé qui


fait tomber les glands des chênes ou les faînes des hêtres qui
serviront pour engraisser ses porcs.
• Décembre : il tue le/les cochon(s).

• Septembre : ce sont les semailles, il laboure avec l'araire et sème des


graines « à la volée ».
• Octobre : il foule le raisin avec les pieds pour en extraire le jus qui
donnera le vin.
Les seigneurs protègent leurs sefs. Ils leur permettent de s’installer sur leurs
terres, mais ils exigent fidélité, obéissance et … argent ou des biens. Voici
quelques formes d’impôt:

• La taille (sert à payer la protection du seigneur). Elle apparaît après 1050.


C'est un impôt direct. A partir du XIV° siècle, la taille devient un impôt royal.

• Les aides (taxes sur le transport des marchandises)

• Le cens et le champart (forment le loyer de la terre). Pour avoir le droit de


s'installer et de vivre sur la terre d'un seigneur, le paysan paie deux sortes de
redevances. Le cens qui est fixe et le champart, calculé en fonction de la
récolte ; plus celle-ci est bonne, plus le paysan paie cher.

• Les banalités : payer un droit pour utiliser le moulin, le pressoir et le four à


pain que le seigneur a fait construire et que lui seul a les moyens d'entretenir.

• Impôts particuliers :
la mainmorte au moment d'un héritage
le formariage pour se marier à l'extérieur de la seigneurie
La superstructure du Moyen Age
Système Monarchie de droit divin: Le roi a
politico-
juridique: un pouvoir illimité sur ses sujets

Le seigneur a un pouvoir illimité


sur ses serfs

L’Église a beaucoup d’influence


et des richesses ( L’Inquisition)
La superstructure du Moyen Age
L’idéologie dominante est inspirée par la religion et sert les intérêts des plus forts et des plus
riches

L’être humain, marqué du péché originel, doit souffrir sur la terre pour gagner le paradis après la mort.

La pauvreté est une vertu. La gourmandise et la luxure sont des pêchés graves.

Le travail est une punition bien méritée de la part de Dieu. La paresse est un péché.

L’ordre social est voulu par Dieu et il faut l’accepter tel quel.

Il faut obéir, se soumettre, ne pas se révolter.

Accès à l’éducation nul pour le peuple qui ne savait ni lire ni écrire et qui vivait dans la peur et l’ignorance.
• Le pays de Cocagne, par Pieter Brueghel l'Ancien (1567)
Dans le pays de Cocagne…
imaginaire médiéval ( fabliau écrit vers 1250 par un
poète anonyme)

• On fait la fête tout le temps…


• Les murs des maisons sont faits de poissons « bars, saumons et aloses », les
toits de lard, les planches de saucisses, les champs de blé sont clos de viandes
rôties et de jambons. Une ondée de flans chauds pleut trois jours par semaine.
Des oies rôtissent dans les rues où des tables sont dressées avec des nappes
blanches. Des verres d’or se remplissent d’eux-mêmes dans une rivière de vin,
faite pour moitié du meilleur vin rouge et pour moitié de blanc
• L'oisiveté est reine en ce lieu car le travail n’existe pas. L’homme n’a pas à
travailler puisque tout est disponible sans effort et sans la souffrance qui découle
de la punition divine lors de la Chute. « Qui plus y dort, plus y gagne / Celui qui
dort jusqu'à midi / Gagne cinq sols et demi »
• La hiérarchie n’existe pas, les habitants sont courtois
• Dans le pays de Cocagne, liberté et plaisir vont main dans la main.
_______________________________________________________________
• Il s’agit d’un ouvrage subversif et contestataire à l’endroit de l’idéologie
dominante et du pouvoir grandissant de l’Église.
L’homme est un être
social et historique

Pour Marx l’être humain est le


produit de l’histoire et de la réalité. Il
n’y a pas une nature immuable de
l’humain, une essence indépendante
de ses conditions d’existence.
L’individu se caractérise par sa
relation à la société.
L’homme est dépendant de son
monde! L’HOMME EST
DÉTERMINÉ PAR SES
CONDITIONS DE VIE, DONC SES
CHOIX, SES IDÉES, SA FACON
D’ÊTRE SONT DÉTERMINÉES
DONC PAS LIBRES!
«L’essence humaine n’est pas une
EN ÉTANT abstraction inhérente à l’individu
DÉTERMINÉ PAR singulier. Dans sa réalité, c’est
l’ensemble des rapports sociaux » (K .
DES FACTEURS Marx)
SOCIAUX,
ÉCONOMIQUES ET «Les idées, les conceptions et les
HISTORIQUES QU’IL notions des hommes, en un mot leur
NE CONTRÔLE PAS, conscience change avec tout
changement survenu dans leurs
L’HUMAIN N’EST conditions de vie, leurs relations
PAS LIBRE!!! sociales, leurs existence sociale. »
(K.Marx)

Ce n’est donc pas la pensée qui


précède la réalité, mais la réalité qui
précède la pensée. La pensée de l’être
humain est le reflet de ses conditions
de vie, elle est donc déterminée, en
conséquence pas libre.

Vous aimerez peut-être aussi