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Section 2: LES BARRIERES NON TARIFAIRES

Bien que les tarifs douaniers ou droits de douane aient été historiquement la forme la plus importante de restriction aux échanges, il existe de nombreuses autres formes de barrières commerciales comme les quotas d’importation, les restrictions volontaires
d’exportation etc.
A la faveur des négociations
multilatérales, des réductions de droits de
douane ont été obtenues, et il est
maintenant difficile de revenir en arrière
en rétablissant unilatéralement des droits
de douane pour défendre une industrie
nationale. De plus, la multiplication des
zones de libre échange et des unions
douanières diminue encore l’usage des
droits de douane comme instrument de
politique commerciale.
Parallèlement, certains secteurs industriels
se sont trouvés confrontés à une
concurrence nouvelle et très agressive :
concurrence du Japon dans la construction
automobile, le téléviseur et
magnétoscopes, la concurrence des
nouveaux pays industrialisés dans le
textile, les chaussures. Les entreprises dans
les secteurs ainsi menacés demandent et
obtiennent une protection de la part des
Etats concernés.
- les normes sanitaires : Pour les produits alimentaires en particulier, elles visent à l’origine à protéger la santé des nationaux, mais elles peuvent être détournées de leur mission originelle et organisées pour empêcher l’accès du marché national aux firmes
étrangères. Ex : la loi de la pureté entravant l’importation de bière en Allemagne.
Cette protection actuellement peut être des restrictions quantitatives ou des obstacles qualitatifs.
*Les formes de restrictions quantitatives :
- La prohibition commerciale : C’est la forme la plus extrême des restrictions quantitatives. Elle signifie l’interdiction pure et simple d’importer ou d’exporter un bien.
Cette mesure, fréquente pendant les guerres n’est plus utilisée maintenant que pour des motifs sanitaires (les fromages non pasteurisés sont prohibés aux USA) ou moraux (stupéfiants) mais les
motifs sanitaires peuvent très bien cacher des raisons commerciales non avouées.
Les exportations peuvent aussi être interdites pour des raisons politiques : c’est l’embargo, qui en général concerne les armes et les produits stratégiques.
-

Le contingentement : Il correspond à la fixation d’une limite maximum (le quota) pour les importations pendant une période donnée. L’Etat peut
organiser la mise en œuvre du contingentement en vendant des licences d’importation.
-Les restrictions volontaires d’exportation
(RVE) : Appelés encore accords
d’autolimitation des exportations, c’est la
voie de recours des pays occidentaux avec
les différents pays partenaires. Il s’agit du
cas où un pays importateur induit un pays
exportateur à réduire «volontairement »
ses exportations d’un bien en le menaçant
de restrictions plus fortes et plus
générales.
Dans ce cas, le pays exportateur non - seulement accepte de limiter ses exportations, mais en plus il gère lui-même le quota et se charge de le
repartir entre ses différentes firmes productrices.
En réalité, les RVE résultent d’accords bilatéraux le pays importateur ayant les moyens d’imposer un contingentement et le pays exportateur préférant une restriction négociée
plutôt qu’une mesure imposée unilatéralement.
*Les barrières qualitatives :
- les normes techniques : Elles spécifient les caractéristiques requises pour les produits industriels. Un certain nombre de normes sont destinées à assurer la sécurité des utilisateurs. Si ces normes sont utilisées de façon à gêner uniquement les produits importés, elles deviennent alors des instruments de
protectionnisme.
- Les Règles d’accès aux marchés publics :
Dans ce cas, les gouvernements tentent de
réserver les marchés publics aux
entreprises nationales. Aux USA, le buy
american act de 1933 stipule qu’un
fournisseur national doit être préféré tant
que son prix ne dépasse pas celui des
concurrents étrangers de plus 6% ou de
plus de 12% si le fournisseur est une petite
entreprise ou encore de 50% si l’acheteur
est le département de la défense.
- les mesures administratives : Il est possible aussi de freiner les importations en compliquant et en rallongeant à dessein les procédures administratives et opérations
douanières nécessaires aux importations.
Les autres barrières non tarifaires :
1°) Les cartels internationaux : Le cartel international est une organisation de fournisseurs (ou gouvernements) qui appartiennent à des pays différents et s’accordent pour restreindre la production et les exportations
d’un bien afin d’accroitre le profit global de l’organisation.
Le cartel le plus connu est l’OPEP : en limitant la production de pétrole, l’organisation a réussi à en quadrupler le prix entre 1973 et 1974, le transport aérien aussi.
Un cartel international a d’autant plus de chance d’être efficace qu’il existe seulement un nombre faible de producteurs pour un produit essentiel sans substituts proches.
2°) Le dumping : C’est l’exportation d’un bien en dessous de son coût ou au moins à un prix plus bas qu’à l’intérieur du pays. Il n’est pas toujours possible. Pour qu’une firme puisse pratiquer le
dumping, il faut que plusieurs conditions soient réunies :
-Tout d’abord, il est indispensable que le marché national et les marchés étrangers soient totalement segmentés de façon qu’il soit impossible pour les consommateurs nationaux de s’approvisionner à l’étranger où le
bien est vendu moins cher que sur le marché national.
-Ensuite, il faut que la firme pratiquant le dumping ne rencontre pas une concurrence sérieuse sur le marché national de façon à pouvoir vendre à un prix élevé et dégager des profits importants sur ce marché. Ces gains réalisés sur le marché national lui
permettront de compenser des profits moindres ou nuls ou même des pertes sur le marché étranger.
On distingue le dumping , prédateur et
sporadique
Dans le dumping predateur (ou
discrimination internationale des prix), un
monopoleur domestique cherche de
manière continue à maximiser son profit
en vendant le produit à un plus élevé prix
sur le marché intérieur (où il est protégé
par les coûts de transport et les barrières
commerciales) que sur le marché
international (où il rencontre la
concurrence de producteurs étrangers).
Ainsi, à l’intérieur, l’entreprise maximise son profit et à l’extérieur, elle peut accepter de vendre sans profit (au coût moyen) car l’accroissement de la production lui permet de
réduire ses coûts, y compris pour la production vendue à l’intérieur des frontières.
Dans le dumping prédateur, le producteur intérieur vend pour un temps un produit en dessous de son coût ou à un prix plus bas à l’étranger afin d’éliminer les producteurs étrangers pour tirer avantage du pouvoir
monopolistique acquis.
Le dumping sporadique est la vente occasionnelle d’un produit en dessous de son cout ou à un prix plus bas à l’étranger qu’à l’intérieur du pays pour
liquider un surplus imprévu et temporaire de la production sans avoir à réduire les prix intérieurs.
3°) Les Subventions à l’exportation : elles visent à stimuler les exportations du pays sous diverses formes : paiements directs, réductions de taxes, prêts subsidiés aux exportateurs nationaux existants etc. Ils peuvent être considérés comme une forme de
dumping. Bien qu’ils soient illégaux selon les règles internationales, ils existent dans beaucoup de pays sous forme déguisée ou non.
Section 3 : Protectionnisme et libre échange : les arguments favorables
Les courants classique et néoclassique prônent le libre échange comme condition d’optimisation du commerce international. En effet, Les défenseurs du libre échange mettent en avant les arguments suivants:
-Le libre échange accroit la spécialisation internationale (DIT) où chaque pays se consacre aux productions pour lesquelles il est le plus efficace, ou pour lesquelles il dispose d’un avantage comparatif. Les ressources seront donc utilisées au mieux,
le produit global et le niveau de vie seront maximisés.
-Le libre échange développe la concurrence entre les pays et les entreprises et stimule par là les innovations, le progrès technique, et permet les prix les plus bas pour les consommateurs. La concurrence internationale détruit les privilèges de certaines industries,
la sclérose de l’économie qui est propre au protectionnisme.
-Le libre échange permet d’agrandir les marchés, d’augmenter la production des marchandises et ainsi de réaliser des économies d’échelle, facteur également de baisse des
prix.
- L’argument de l’industrie naissante : Certaines industries nationales sont au début de leur phase de développement mais ont un avantage comparatif potentiel mais faute
d’expertise ou d’une production suffisante au départ, elles ne peuvent faire face à la concurrence étrangère.

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