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Introduction

1ère partie: Instruments du commerce


internationale.
A- Notion et concepts de base
B- Contexte historique
C- Les instruments du C.I
D- Les avantages et limites du C.I

2ème partie: Le commerce dans les pays


industrialisés.
A- Les politiques commerciales
B- Les politiques industrielles

3ème partie: Le commerce dans les pays


en voie de développement.
Cas pragmatique: Maroc
Conclusion

Introduction :

Cet exposé présente le commerce international en tant que tel,


son évolution à travers les années ainsi que son importance
pour les régions et les États qui y participent. Le commerce
international est une source de grande prospérité pour ceux-ci,
bien qu’il semble davantage être une cause seconde de cette
prospérité qu’une cause première. En effet, le commerce
dépend surtout de l’habileté productive d’un pays, c’est-à-dire
de sa capacité à produire un bien ou un service avec un
meilleur rapport qualité-prix qu’un autre pays. Cette habileté
productive est elle-même déterminée à long terme par les
capacités d’organisation, le progrès technique et l’innovation,
ainsi que par la démographie du pays en question. Un pays ou
une entreprise ne peut pas décider de vendre son produit ou
service à l’étranger du jour au lendemain: il lui faut d’abord une
certaine structure organisationnelle, et des ressources
humaines, matérielles et financières. Le commerce est, avec la
guerre et la diplomatie, l’un des trois principaux modes par
lesquels les États entrent en relation. Il est à la fois source de
dialogue, de paix et de conflits. Normalement, en période de
protectionnisme, le commerce entre pays a tendance à
diminuer. Mais l’histoire montre que des périodes
de protectionnisme ont coïncidé avec un fort développement
économique et un commerce international malgré tout
florissant. Cette contradiction illustre simplement le fait que
l’idéologie du protectionnisme et des autres restrictions au
commerce international n’est qu’un élément de la réalité des
rapports commerciaux entre les pays.
Le commerce offre également une capacité de projection et
d’influence au-delà des frontières. On n’a qu’à penser aux
souliers italiens, au vin français, au chocolat belge, aux montres
suisses, au café colombien, au blé canadien, au sirop d’érable
québécois et ainsi de suite. Le commerce contribue à
l’établissement de la hiérarchie des puissances et à leur
renforcement.
L’évolution du commerce mondial est donc étroitement liée à la
production des nations, à leur puissance, ainsi qu’à l’état de
leurs relations. De même, l’étude du commerce sur de longues
périodes est indissociable de celle de l’environnement
économique, démographique, institutionnel et géopolitique
dans lequel il s’inscrit. Ces dernières années, l’économie
mondiale a connu d’importants changements. Ces
changements ont transformé un commerce purement national
en un commerce mondial, c’est-à-dire un commerce dans lequel
le marché représente tout le monde.
Alors c’est quoi le commerce ? Quels sont ses instruments ?
Est-ce que tous les pays du monde commercialisent de la
même façon ? Et pourquoi ? Et qu’en est le Maroc de la sphère
commerciale mondiale ?

Toutes ces questions feront l’objet de notre exposé.

1ère partie: Instruments du commerce


internationale.
Notion et concepts de base :
Le commerce international est l'échange de biens, services et
capitaux entre pays. Ce type de commerce existe depuis des siècles,
mais il connaît un nouvel essor du fait de la mondialisation
économique.
La théorie du commerce international est la branche de l'économie
qui étudie et modélise le commerce international.
Ces deux dernières décennies, les échanges commerciaux
internationaux ont évolué, plus particulièrement pour les pays
développés, et pour les nouveaux pays industrialisés, favorisant la
croissance de ces derniers. Les pays les moins avancés n'ont pas
connu une telle hausse des échanges commerciaux internationaux.
Le volume du commerce mondial est 14 fois supérieur à ce qu'il était
en 1950.
Le commerce international comprend toutes les opérations sur le
marché mondial. Il est l'organe regroupant les divers pays du monde
engagés dans la production des biens destinés aux marchés
étrangers.
Le commerce mondial comprend:

 Le commerce de concentration: qui consiste à assembler les


petites productions locales ou régionales dans des comptoirs
crées à cette fin, en quantités convenables pour être manipulés
sur le marche mondial.
 Le commerce de distribution: consiste à se procurer les
marchandises en très grandes quantités sur le marché mondial et
à les emmagasiner pour les distribuer aux consommateurs sur le
plan mondial.

Le commerce extérieur s'effectue entre les habitants de deux ou


plusieurs pays. Il comprend les importations, achats à l'étranger et
les exportations, ventes à l'étranger des biens produits à l'intérieur
d'un pays.
Le commerce de transit n'est rien d'autre que la faculté accordé à un
produit originaire du pays X et destiné à la consommation dans le
pays Y, de traverser le pays Z sans acquitter les droits de douane.
On distingue le commerce général qui est l'ensemble de commerce
d'importation, d'exportation et de transit, du commerce spécial qui
ne comprend que le commerce d'importation et le commerce
d'exportation. Il ne comprend pas non plus le commerce en relation
avec des zones franches et des entrepôts douaniers.

B- Contexte historique :
Le commerce est apparu bien avant le 19 ème siècle, les raisons de
son épanouissement et sa croissance.
Avant le 19è siècle :
Développement des techniques
• De navigation
– Constructions marines
– Cartographie marine
• De mesure du temps
Développement des outils financiers
• Introduction généralisée du « chèque »
 Réduction de moitié des risques
Au 19è siècle
Révolution dans le transport
• Introduction de la machine à vapeur
• Apparition et développement des chemins de fer
Ouverture des pays fermés
• Japon, Australie, Canada, Argentine, Suède
Politique économique de l’Angleterre
• « Free Trade »  mers libres
Spécialisation industrielle de l’Angleterre
Au 20è siècle
Révolution dans le transport, l’information
• Introduction du moteur à explosion
• Apparition et développement transport aérien
• Informatique et télécommunications
Spécialisations de plus en plus grandes
Après 2GM, mouvement antiprotectionniste

C- Les instruments du C.I :

-Les droits de douane : un droit de douane est un impôt sur les


importations. On en distingue deux catégories : un droit de douane
spécifique et un droit de douane ad valorem. Le premier correspond
au prélèvement d’un montant fixe par unité de bien importé (ex : 3
euros par baril de pétrole). Le second est une taxe correspondant à
une part de la valeur du bien importé (ex : une taxe de 25 %
appliquée à la valeur de chaque camion importé). Dans les deux cas,
cette mesure de protection tarifaire a pour conséquence
d’augmenter le coût d’importation des biens.
L’imposition de droits de douane est la forme la plus ancienne de
politique commerciale. Elle a longtemps été la principale ressource
des budgets publics des états européens (jusqu’à l’introduction de
l’impôt sur le revenu). Au- delà de l’aspect financier, les droits de
douane avaient pour objet de protéger certains secteurs de
l’économie nationale. Au début du 19ème siècle, le Royaume –Uni les
utilisait pour protéger son agriculture contre l’importation des
céréales étrangères (les fameuses Corn Laws). A la fin du 19 ème siècle
l’Allemagne et les Etats-Unis ont protégé leur industrie, encore
naissante, en taxant les importations des biens industriels. Le rôle
des droits de douane a cependant fortement diminué au cours du
20ème .De nos jours, les gouvernements ont davantage recours à
différents types de barrières non tarifaires, comme les quotas
d’importation (limitation légale des quantités importées) et les
restrictions volontaires aux exportations (limitation des quantités
exportées, souvent imposée à la demande du pays importateur).
-Les subventions à l’exportation : une subvention à l’exportation
est une aide publique versée à une entreprise qui vend une part de
sa production à l’étranger. à l’instar d’un droit de douane, elle peut
être spécifique (somme allouée à chaque unité vendue) ou ad
valorem (proportion de la valeur exportée).
Afin de comprendre les conséquences d’une subvention à
l’exportation, il faut prendre conscience d’un mécanisme essentiel
.Avec ce type de politique, les entreprises du secteur visé préféreront
exporter leurs produits, plutôt que de les vendre sur le marché
domestique, du moins jusqu’à ce que le prix domestique dépasse le
prix mondial d’un montant égal à la subvention.
-Les quotas d’importation : un quota d’importation est une limite
des quantités importées. Cette barrière non tarifaire s’accompagne
le plus souvent de l’octroi de licences à certains groupes d’individus
ou d’entreprises. Par exemple, les Etats-Unis ont mis en place un
quota sur les importations de fromage étranger. Seules quelques
sociétés commerciales ont le droit d’importer chaque année un poids
maximal de fromage. Cette quantité est fondée sur leurs
importations de l’année précédente .Dans d’autres cas, comme celui
des importations américaines de sucre ou de vêtements, le droit de
vendre sur le marché domestique est directement attribué aux
autorités publiques des pays exportateurs.
Ce n’est pas parce que les quotas d’importation sont en mesure non
tarifaire qu’ils n’influencent pas sur le prix des biens importés. Au
contraire, un quota d’importation augmente systématiquement le
prix domestique dans les secteurs protégés. Lorsque les volumes
d’importation sont restreints, la demande du bien au prix initial
excède l’offre disponible sur le marché domestique (c’est-à-dire la
production locale, plus les importations). Il s’en suit une hausse du
prix jusqu’à ce que le marché s’équilibre à nouveau. In fine,
l’instauration du quota augmente les prix domestiques, d’un
montant équivalent à celui généré par l’imposition d’un droit de
douane (sauf dans le cas particulier d’un monopole domestique,
pour lequel un quota d’importation a un effet plus marqué sur le prix
).
La principale différence entre un droit de douane et un quota est
qu’avec ce dernier, les pouvoirs publics ne perçoivent aucun revenu.
Lorsqu’un pays remplace un droit de douane par un quota, le
montant correspondant aux recettes fiscales est récupéré par les
agents qui ont obtenu une licence d’importation. Ceux-ci ont le droit
d’acheter des produits étrangers, puis de les revendre à un prix plus
élevé sur le marché domestique. Les profits qu’ils perçoivent
constituent ce qu’on appelle des rentes de quota. Afin d’estimer les
coûts et les bénéfices liés à l’instauration d’un quota d’importation, il
est indispensable de savoir clairement qui s’accapare ces rentes .Le
plus souvent, les licences sont directement attribuées aux autorités
des pays exportateurs. Ce transfert de rente vers l’étranger rend
alors le coût d’un quota substantiellement plus important que celui
d’un droit de douane équivalent.
-Les restrictions volontaires aux exportations : une alternative
au quota d’importation est la restriction volontaire aux exportations.
Il s’agit d’un quota sur le commerce imposé non pas par le pays
importateur, mais par l’exportateur lui-même. L’exemple le plus
emblématique est la limitation dans les années 1980, des
exportations d’automobiles japonaises vers des marchés américains
et européens.
Bien souvent, les restrictions volontaires aux exportations sont
imposées à la demande du pays importateur, et acceptées par
l’exportateur afin de prévenir toute autre restriction plus
défavorable. D’un point de vue économique, une RVE est identique à
un quota d’importation, où les licences d’exportation sont
distribuées aux autorités étrangères. Son coût est donc très
important pour le pays importateur, et toujours plus élevé que celui
d’un droit de douane équivalent.
-Les règles de contenu local : selon la règle de contenu local, une
fraction donnée d’un bien final vendu dans un pays doit être produite
sur le territoire national. Dans certains cas, elle est spécifiée en
unités physiques mais, en général, elle est exprimée en valeur :
cette règle de requiert donc que la valeur ajoutée locale constitue
une part minimale du prix d’un bien. Les pays en développement ont
souvent recours à ce type de politique. Ils espèrent ainsi ne pas
rester cloisonnés dans des activités d’assemblage, mais remonter la
chaîne de valeur en faisant évoluer leur industrie vers la production
de biens intermédiaires.
Du point de vue des producteurs domestiques, cette règle offre une
protection comparable à celle d’un quota. En revanche, pour les
entreprises contraintes d’acheter localement, cette réglementation a
un effet sensiblement différent. Les règles de contenu local ne fixent
pas de limites strictes aux niveaux d’importation : une société peut
accroître ses importations dans la mesure où elle achète aussi
davantage de biens locaux. Pour elle, le prix effectif des biens
intermédiaires correspond dons à la moyenne des prix des biens
importés et ceux produits localement.
-Les autres instruments de politique commerciale : hormis les
droits de douane , les subventions , les quotas , les RVE et les règles
de contenu local, les pouvoirs publics ont d’autres moyens d’influer
sur les échanges internationaux. En voici une liste non exhaustive :
 Les crédits subventionnés aux exportations : il s’agit d’un
outil très proche de la subvention à l’exportation, sauf qu’il s’agit
ici non pas d’aider directement l’exportateur, mais de proposer
des prêts bonifiés aux acheteurs étrangers. De nombreux pays se
sont ainsi dotés d’une institution publique, dont le rôle est de
proposer des prêts, plus ou moins subventionnés, afin de soutenir
les exportations.

 Les achats publics : pour satisfaire un certain nombre de


besoins d’équipement ou de fourniture, l’Etat, les collectivités
locales et les entreprises publiques peuvent décider de favoriser
les produits nationaux, au détriment des importations ; l’industrie
européenne des télécommunications est un exemple
fréquemment cité. Ses principaux clients sont des compagnies de
téléphones. Dans de nombreux pays européens, celles-ci ont
longtemps été des entreprises nationales, si bien que le
commerce intra européen d’équipement de télécommunication a
longtemps été très faible.

 Les barrières administratives : il arrive parfois qu’un


gouvernement souhaite réduire les flux d’importations sans pour
autant prendre de mesure formelle. Par chance ( ou malchance !) ,
il est relativement facile de modifier les règles de sécurité , les
normes sanitaires ou les procédures douanières, de façon à ériger
des obstacles informels au commerce. Un excellent exemple de ce
type de protectionnisme ( à peine) déguisé est le décret français
,imposé en 1982 par le gouvernement Mauroy : il obligeait tous
les magnétoscopes japonais à passer par la minuscule douane de
Poitiers.
D- Les avantages et limites du C.I :

Avantages Inconvénients
Le libre échange  Augmentation du  Faiblesse de la
volume des échanges compétitivité et contrainte
extérieure
 Le commerce
international est moteur de  La croissance génère
la croissance des Avantages Comparatifs
(théorie de Krugman) – les
 Les pays qui participent pays pauvres sont pénalisés.
aux échanges internationaux Dans le même ordre d’idée,
s’enrichissent : il est facteur l’effet de seuil pour innover
de croissance du niveau de pénalise ces pays dans leur
vie spécialisation internationale
(cf théorie de la croissance
 Satisfaction des besoins endogène)
de consommation : offre
diversifiée -  Échange inégal : les
économies ne sont pas à
 Facteur d'innovation armes égales – rapport de
continuelle pour les pouvoir et de domination
entreprises afin de faire face
à la concurrence  Perte d'indépendance
car certaines économies ne
 Il permet la réalisation peuvent se passer des
d’économies d’échelle sur importations, car les pays
des marchés plus vastes. qui dominent imposent une
DIT qui les avantage, car les
 Aide la plus efficace firmes multinationales
imposent leurs règles à des
que peuvent fournir les
pays faibles (avantages
PDEM aux PED en ouvrant
fiscaux, sociaux), car les
leurs marchés à leurs
produits importés
produits – en permettant du
provoquent la disparition de
transfert de technologies, un
productions locales.
apport de capitaux, en
donnant accès aux produits
manufacturés dont ils ont  Dégradation des termes
besoin. (J.S. Mill démontre de l’échange : le commerce
que le LE profite surtout international appauvrit celui
aux pays les plus pauvres = qui y participe (voir les pays
amélioration des termes de exportateurs de produits de
l’échange) base) = croissance
appauvrissante, génératrice
 Convergence des d’endettement
rémunérations des facteurs
de production entre le sud et
le Nord
 Les pays en retard
peuvent difficilement
résister à la concurrence
internationale

 Les Avantages
comparatifs ne sont pas
éternels - Problème
d’ajustement entre deux
spécialisations = chômage
lié aux secteurs en
difficulté.

 Dans les Ped, le libre


échange est facteur de
dualisme et donc
d’inégalités.

 Favorise les pays qui


exploitent le plus leur main
d'œuvre notamment en
accueillant les FMN qui
recherchent un moindre
coût de production en se
délocalisant. Le Libre
échange est-il respectueux
des droits de l’homme ?

 A CT : détérioration de
la balance commerciale, de
l'emploi et ralentissement de
la croissance économique

 Risque d'acculturation
notamment par la diffusion
d'un mode de
consommation
2ème partie: Le commerce dans les pays
industrialisés.
Quels sont tout d’abord les pays développés?

Pays à hauts revenus, selon le FMI et la Banque mondiale

Les pays développés à économie de marché (PDEM) sont des pays où la


majorité de la population accède à tous ses besoins vitaux ainsi qu'à un
certain confort et à l'éducation. Les premières définitions ne faisaient
appel qu'au développement économique, les pays développés étant ceux
ayant un fort produit intérieur brut. On raisonne maintenant en termes de
développement humain

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) retient


deux définitions pour les pays développés :

 pays ayant un indice de développement humain supérieur ou égal à


0,8 : cela concerne, en 2007, 70 pays ;
 pays de l'OCDE, de l'Europe de l'Est, de l'Europe centrale et de
la CEI (définition utilisée pour le classement selon l'indicateur de
pauvreté humaine IPH-2) : cette notion géographique est politique et
arbitraire, mais montre bien la réalité de la répartition des pays
développés.
Du fait de cette répartition géographique, on parle souvent des « pays du
Nord » pour désigner les pays développés, par opposition aux « pays du
Sud » (pays en développement).

Dans l'ensemble, les pays les plus évolués :

 sont des démocraties (voir Développement humain) ;


 ont un niveau de vie moyen plus élevé que les pays en
développement et donc une bonne économie de marché.
A- es politiques commerciales :
Les négociations commerciales visent à atteindre une réduction mutuelle
des tarifs douaniers et autres barrières au commerce des biens entre les
participants, mais elles touchent aussi aux mesures affectant le commerce
dans les services (ex: les communications, la finance, le transport,
l’énergie, l’immigration, et même la santé, l’éducation et
l’assainissement), les flux d’investissement, le renforcement des droits de
la propriété intellectuelle. La vision sous -jacente qui prévaut repose sur
l’amélioration de l’accès aux marchés et une meilleure allocation des
ressources qui en résulteraient, stimulant ainsi la croissance économique
et le développement.
La politique commerciale devrait se focaliser sur des objectifs de
développement
spécifiques, tels que l’éradication de la pauvreté et la concrétisation des
OMD. Les politiques commerciales devraient être dirigées vers a) l’aide
aux plus démunis pour leur permettre d’être compétitif dans un marché
globalisé, en augmentant leur productivité. Ils devraient aussi b) assurer
un partage plus équitable des bénéfices du commerce, afin de permettre
aux pauvres, aux femmes ainsi qu’à d’autres groupes désavantagés de
tirer les bénéfices des exportations et de promouvoir l’égalité au sein du
pays et entre les groupes sociaux, les régions et la parité homme-
femme. De telles politiques devraient
a) protéger les groupes vulnérables des effets de la libéralisation du
commerce, quand leurs vies sont menacées et,
b) garantir que la libéralisation des biens et services contribue
efficacement à ces objectifs. Il convient de noter que certains OMD,
comme l’accès à l’énergie, l’eau et les services de santé sont désormais
l’objet de négociations commerciales internationales.
Les gouvernements doivent s’assurer que les engagements internationaux
auxquels ils souscrivent, poursuivent ces objectifs. Les négociations
commerciales internationales doivent viser à fournir un accès libre aux
marchés pour les biens et services des pays en développement, tout en
liant les partenaires commerciaux plus fortement aux mesures soutenant
ces objectifs. Les résultats issus de ces initiatives constitueront la base
pour la réalisation de l’OMD8, un Partenariat Mondial pour le
Développement.
Définition et mise en place efficace de la politique commerciale
La capacité d’un gouvernement à définir de telles stratégies, les défendre
et les
poursuivre dans les négociations commerciales internationales est
renforcée par une participation plus active de la société civile et d’autres
acteurs, qui sont affectés soit positivement soit négativement par les
accords commerciaux. Ce processus doit aider à identifier les éléments en
faveur des plus pauvres et du développement figurant dans la politique
commerciale, éléments qui pourraient être incorporés dans la législation
et défendus lors des négociations commerciales. De même, les actions
des autres pays qui pourraient aller à l’encontre de ces objectifs doivent
aussi être identifiées et approfondies dans les négociations en cherchant
des améliorations systémiques ou une concession particulière de la part
des partenaires commerciaux. Il est également essentiel d’anticiper les
actions des autres pays et de rechercher un consensus national sur une
réaction appropriée .
 Politique commerciale pour la sécurité
alimentaire: Politiques agricoles des
pays développés

Les politiques agricoles des pays développés ont été largement accusées de
créer des problèmes pour la sécurité alimentaire des pays en développement. Un
bon nombre de ces critiques sont justifiées, et cet article n’essayera pas de
défendre les arguments contraires qui sont moins que convaincants. L’intention
est plutôt de prendre du recul, d’observer l’orientation que prennent les
politiques de l’UE et des Etats-Unis et d’en mesurer les conséquences pour le
développement d’un cadre sur la sécurité alimentaire au niveau multilatéral.
La nature des politiques agricoles des pays développés a radicalement changé au
cours des 25 dernières années. Les gouvernements ont largement abandonné
leur rôle de garant des prix agricoles et d’acheteurs de dernier recours. Ils ont
réduit les prix, fixés par politique, qui restent orientés vers les niveaux du marché
mondial. Ils ont pour la plupart abandonné la pratique de subvention des
exportations, et même de restriction des exportations en cas de flambées des
prix. Ils ont, en lieu d’une manipulation des prix, introduit une rémunération des
agriculteurs qui est fondée sur une multitude de critères et qui n’est plus que
vaguement liée à la production de produits spécifiques. Enfin, ils ont pour la
plupart introduit un critère environnemental dans les programmes qui distribuent
ces subventions.

Mais ces politiques ont été largement entreprises dans un contexte de droits de
douane élevés. Ceci est tout particulièrement vrai pour les produits dits
“sensibles” au regard de la politique intérieure. Compte tenu du maintien de
taxes douanières importantes, les changements de politique intérieure n’ont pas
réduit de manière significative le montant des aides apportées aux agriculteurs
des pays développés.
Se pose ainsi la question suivante: Le processus de réforme des politiques
agricoles au niveau national (renforcé par l’accord sur l’Agriculture de l’Uruguay
Round) a t-il eu un impact significatif sur la sécurité alimentaire des pays en voie
de développement ?
En général, plus les prix sont autorisés à varier dans les pays développés, moins
ils varient sur le marché mondial. Ainsi le passage à un système de subvention
directe comporte en lui-même un effet stabilisant. Toutefois, il est possible de
faire une distinction entre les Etats-Unis et l’Union Européenne sur cet aspect.
Les programmes américains incluent des subventions directes qui sont
maintenues même en cas de flambée des prix. Donc une part significative de
l’agriculture américaine (maïs, blé, soja, coton et riz) est protégée contre les
effets dérivant des conditions du marché mondial. L’Union Européenne a modifié
la quasi-totalité de ses subventions agricoles vers un nouveau régime de
paiement unique (et régime de paiement unique à la surface), qui n’est pas
connecté au marché mondial.

Quelles sont les perspectives des futures réformes de ces programmes coûteux
et controversés ? Et comment va s’insérer dans le débat le facteur d’une rigueur
fiscale grandissante ? Allons-nous assister à une poursuite de la tendance au
“découplage” entre l’aide et la production ? Doit-on encore davantage s’attendre
à voir les subventions être liées aux objectifs écologiques et aux techniques
agricoles désirables ? Ou va-t-on observer un renversement de la tendance - les
craintes concernant une potentielle flambée des prix de l’alimentation
nourrissant certaines inquiétudes en matière de sécurité alimentaire et
encourageant une plus grande production d’aliments de base ?

Au cours des deux prochaines années, nous allons assister à la prise de certaines
décisions qui dessineront de manière effective les politiques agricoles de l’Union
Européenne et des Etats-Unis pour les dix prochaines années. La Politique
Agricole Commune (PAC) de l’Union Européenne doit être adaptée et insérée au
sein du prochain horizon budgétaire de l’Union, pour 2014-2020. L’argent que les
ministres de l’Agriculture seront capables de dépenser dans les programmes
agricoles de l’UE sera un facteur majeur dans les décisions politiques sur le
budget. Aux Etats-Unis, les discussions ont déjà débuté au sujet d’une
nouvelle Farm Bill(Politique Agricole), nécessaire avant la fin de 2012. Là encore,
l’affrontement se fera sur le montant des fonds qui seront alloués aux
programmes agricoles et sur la quantité de ces fonds devant aller à
l’alimentation et à la conservation. Enfin, pour compléter le triangle éternel, le
cycle de Doha de l’OMC, dont la clôture semble être prévue pour 2011,
accentuerait, si un accord était conclu, la pression sur les dépenses agricoles
nationales après 2012.
Le Traité de Lisbonne, qui a pris effet en Décembre 2009, donne au Parlement
Européen (PE) une plus grande autorité en matière de politique agricole. Le
comité agricole du PE va probablement ralentir, si ce n’est inverser, le
mouvement de réforme et pousser la PAC dans la direction de la stabilisation et
de la protection des marchés. Il sera de la responsabilité d’autres comités du PE
de mettre en valeur les implications de la PAC pour le commerce et le
développement. Ainsi le nouveau Commissaire à l’Agriculture devra surmonter le
défi de trouver une manière d’appliquer la réforme de la PAC en conciliant les
positions nationales antagonistes des ministres de l’agriculture et les divisions
plus idéologiques du PE. Le résultat risque bien d’être encore moins cohérent que
la voie de la réforme empruntée par ses deux prédécesseurs.

Le danger de récidive est moindre aux Etats-Unis, en partie parce que la politique
agricole n’a pas encore franchi le cap des larges subventions agricoles complètes
liées à des pratiques environnementales exemplaires. Mais la réforme va
probablement être de plus en plus difficile à appliquer en ces temps de
restrictions budgétaires. La majorité des fonds pour les programmes agricoles est
vue comme un “droit” qui n’est pas sujet à des coupes dans les dépenses
« discrétionnaires », même si le Congrès peut toujours revisiter les clauses de la
législation agricole. Les éléments du programme agricole qui sont les plus
vulnérables aux coupes budgétaires sont celles qui prônent la protection et
l’intendance environnementale. La tâche des groupes en faveur de la réforme
sera encore plus difficile en 2012.

Ainsi la nécessité d’une conclusion rapide du Cycle de Doha est évidente. Si les
propositions de décembre 2008 sont adoptées, ni les Etats-Unis, ni l’UE n’aura la
liberté - au sein des catégories de subventions nationales faussant les échanges
- de raviver des politiques basées sur les prix après 2015. Dans ce sens, l’impact
sur la sécurité alimentaire sera positif. Mais l’impact principal du Cycle pourrait
bien être le regain de confiance des investisseurs dans le fait que l’agriculture
dans les pays en développement a une position stable et solide au sein du
système alimentaire mondial. Le vrai problème avec les politiques agricoles du
demi-siècle passé est que la majorité des investissements (y compris
l’investissement dans la recherche) est allée à la stimulation de la production
dans les pays développés. Jusqu’à ce que l’équilibre soit restauré, le véritable
potentiel des pays en développement ne sera pas pleinement exploité.

De plus, ce qui est peut-être le plus grand projet pour rendre l’alimentation moins
chère pour les pays pauvres vient d’un pays développé. Le programme
américain Food Stamps, ou Bons d’Alimentation (renommé Supplemental
Nutrition Assistance Program, Programme d’Aide à l’Alimentation
Supplémentaire, ou le SNAP) dépense environ 50 milliards de dollars chaque
année. Il est enregistré auprès du Comité sur l’Agriculture de l’OMC comme un
programme de la catégorie verte et considéré comme le plus grand composant
de la catégorie verte des Etats-Unis ou de n’importe quelque autre Etat-Membre.
La distribution de bons alimentaires est de facto anticyclique, puisque l’aide
apportée à son financement augmente à mesure que les prix des denrées
alimentaires augmentent. Ce n’est peut-être pas complètement en accord avec
les notions sur la sécurité alimentaire mondiale, mais il est difficile de s’y opposer
sur cette simple raison.
Bien qu’un programme mondial de « bons alimentaires » puisse paraître
fantaisiste, toute démarche en ce sens pourrait aider à rééquilibrer les politiques
agricoles et alimentaires. Lors de périodes de flambées des prix et de rareté des
denrées alimentaires, le besoin est d’augmenter le pouvoir d’achat des
consommateurs les plus pauvres. Sans cet élément, le système commercial a
tendance à fonctionner à leur désavantage : les consommateurs les plus riches
réussissent à maintenir leurs habitudes alimentaires. Et une bonne partie des
profits reviendrait aux agriculteurs des pays en développement, puisqu’ils
seraient dans une position favorable pour fournir les denrées alimentaires.

Le futur cadre commercial devrait donc être construit sur des marchés agricoles
et alimentaires ouverts afin de permettre aux pays en développement de
répondre aux besoins en alimentation du nord comme du sud. Il devrait être
construit sur des politiques des pays en développement qui favorisent
l’investissement dans la production agricole, et sur la suppression graduelle des
politiques de soutien de la production dans le nord, au profit de celles qui
reflètent le coût social de l’agriculture intensive dans les zones densément
peuplées. Il devrait enfin être construit sur des politiques de soutien de la
production des pays en développement qui les protègent contre les flambées des
prix. Plus concrètement, ceci implique une baisse des droits de douane dans le
cadre du Cycle de Doha, dans les pays développés comme dans les pays en
développement, une stimulation des investissements internationaux et une aide
à l’agriculture dans les pays en développement, y compris la levée des barrières
techniques entravant un tel investissement. Ceci implique également une
élimination des subventions d’exportation et le plafonnement du soutien national,
qui fausse les échanges, à un très bas niveau dans les pays développés. Ceci
implique enfin le développement d’un mécanisme qui transfère le pouvoir
d’achat aux consommateurs les plus pauvres lors de flambées des prix.

 Cas pratique : Union Européenne=>La


politique commerciale commune.

Dans le cadre de la Communauté européenne, les Etats membres ont créé


une union douanière prévoyant un régime d'importation commun pour les
importations en provenance des Etats tiers. La politique commerciale
commune de la Communauté se fonde donc sur un tarif extérieur commun
s'appliquant de façon uniforme à tous les Etats membres.
A l'époque de la signature du traité de Rome, l'économie et le commerce
extérieur de la Communauté étaient principalement axés sur la production
et l'échange de produits industriels. Ceci n'est plus vrai puisque le secteur
des services constitue aujourd'hui la principale source d'emplois au sein
de l'Union européenne et une part substantielle de ses échanges
internationaux. Cette évolution s'explique notamment par la concurrence
très forte exercée par les nouveaux pays industrialisés dans les secteurs
traditionnels ainsi que par les mutations économiques entraînées par les
nouvelles technologies de l'information et de la communication.

Suite aux négociations de l'Uruguay round dans le cadre du GATT, la


création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a clairement
illustré cette évolution. En effet, afin de faire face à l'évolution de la nature
des échanges, l'OMC englobe sous une même structure les négociations
commerciales concernant les produits (GATT), les services (GATS) et la
propriété intellectuelle (TRIPS).

Devant la nouvelle dynamique des échanges internationaux, l'Union


européenne se doit d'être en mesure de développer rapidement ses
instruments commerciaux si elle entend maintenir son rôle clé dans les
relations commerciales mondiales. Sur ce plan, la portée de l'article 113
(renuméroté article 133) demeure assez incertaine et aussi longtemps
qu'elle ne prend pas en compte la globalisation des négociations
commerciales, l'Union européenne se met elle-même en difficulté vis-à-vis
de ses partenaires commerciaux.

Le traité d'Amsterdam s'attache à clarifier la situation en fournissant à


l'Union les moyens d'étendre, le cas échéant, la politique commerciale
commune aux services et aux droits de propriété intellectuelle.

HISTORIQUE

L'objectif du traité de Rome a été de créer un marché commun entre les


Etats membres de la Communauté au sein duquel la libre circulation des
marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée.
Pour sa réalisation, il a prévu une période de transition de douze ans
jusqu'au 31 décembre 1969. La cohérence de l'ensemble a nécessité que
la libéralisation sur le plan interne ne soit pas en contradiction avec les
efforts de libéralisation sur le plan externe, c'est pourquoi la politique
commerciale commune constitue une compétence exclusive de la
Communauté depuis la fin de la période de transition.

Jusqu'en 1970, il revenait aux Etats membres de procéder à la


coordination de leurs relations commerciales avec les Etats tiers.
Néanmoins, ceci n'avait pas empêché la Communauté de conclure des
accords bilatéraux (par exemple avec Israël en 1964) et de participer, en
tant que telle, aux négociations du Kennedy Round entre 1963 et 1967.
Peu à peu, l'expansion du commerce international a fait de la politique
commerciale commune une des politiques les plus importantes de la
Communauté. Parallèlement, les élargissements successifs de la
Communauté et la consolidation du marché commun ont renforcé la
position de la Communauté en tant que pôle d'attraction et d'influence sur
les négociations commerciales, bilatérales avec des Etats tiers ou
multilatérales au sein du GATT. L'Union a donc progressivement développé
un réseau dense de relations commerciales à l'échelle mondiale. C'est
ainsi que l'Union européenne constitue aujourd'hui le premier acteur
mondial des échanges internationaux, devant les Etats-Unis et le Japon.

Depuis le 1 janvier 1970, les décisions relevant de la politique


commerciale commune se prennent à la majorité qualifiée au sein du
Conseil. Quant à la portée de l'article 113, elle a fait l'objet d'une
interprétation large de la Cour de justice. La Cour a notamment précisé en
1978 que l'énumération faite au premier paragraphe de cet article n'est
pas limitative (on mentionne les modifications tarifaires, la conclusion
d'accords tarifaires et commerciaux, l'uniformisation des mesures de
libération, la politique d'exportation et les mesures de défense
commerciale). La Cour a également estimé que la politique commerciale
serait vouée à devenir graduellement insignifiante si elle se limitait aux
instruments traditionnels régissant le commerce extérieur. Toutefois, la
Cour a relativisé son interprétation en 1994 en indiquant que les
négociations commerciales en matière de services et de propriété
intellectuelle ne peuvent pas se fonder sur l'article 113 et donc ne relèvent
pas de la compétence exclusive de la Communauté. La Cour a cependant
souligné la nécessité d'une coopération étroite entre la Commission et les
Etats membres et a, à cet égard, recommandé l'adoption d'un code de
conduite.

LE NOUVEL ARTICLE 133 DU TRAITE INSTITUANT LA COMMUNAUTE


EUROPEENNE

Un nouveau paragraphe a été ajouté à l'article 133 (ex-article 113). Celui-


ci prévoit que le Conseil, après consultation du Parlement européen, peut
étendre la portée de l'article 133 aux négociations et accords
internationaux concernant les services et les droits de propriété
intellectuelle dans la mesure où ils ne sont pas déjà visés dans le champ
de la politique commerciale commune.

L'ajout de ce paragraphe permettra à l'Union d'éviter un débat impliquant


une modification du traité (ce qui est seulement possible suite à une
Conférence intergouvernementale et la ratification de chaque Etat
membre) s'il était décidé d'étendre le champ de la procédure traditionnelle
de négociation commerciale.

Concrètement, une décision élargissant les compétences commerciales de


la Communauté pourra être prise à l'unanimité des membres du Conseil.
 Quelles réponses les politiques commerciales
peuvent-elles apporter face à la crise
économique?

En renforçant l'ouverture des marchés, les politiques commerciales


peuvent contribuer à atténuer les efforts économiques de la crise
financière :

 immédiatement, en restaurant la confiance, si les


gouvernements travaillent ensemble dans ce sens,
 à court terme, en évitant des réactions protectionnistes qui
aggraveraient encore la situation économique,
 à moyen terme, en offrant des possibilités réelles de retour à
une croissance économique stable.

La croissance économique et les échanges mondiaux sont en forte baisse.


Une récession prolongée est prévue dans de nombreux pays. Aujourd’hui
plus que jamais, il faut des mesures commerciales internationales pour
soutenir l’ouverture des marchés.

Éviter le protectionnisme

Un renforcement du protectionnisme retarderait les ajustements


requis pour répondre à l’évolution de la demande. À terme, des
ajustements plus poussés et plus coûteux deviendraient nécessaires,
dans l’économie « protégée » comme à l’échelle mondiale.

Après le krach boursier de 1929, les États-Unis ont relevé les droits à
l’importation dans l’espoir de protéger les emplois. Les historiens et
les économistes s’accordent à penser que les représailles rapides des
autres pays ont en fait aggravé et prolongé la récession.

Plus récemment, dans des pays comme la Chine et l’Inde, la croissance n’a
commencé à s’envoler que lorsque leurs économies se sont ouvertes à la
concurrence, après des années de régimes commerciaux relativement
fermés.
Les gouvernements qui essaient de favoriser l’industrie nationale par des
achats discriminatoires et des campagnes en faveur des « produits locaux
» risquent de voir ces mesures se retourner contre eux à mesure que
d’autres économies réagissent de la même manière.

La fermeture des frontières ou la limitation de l’accès aux marchés fait


monter les prix payés par les consommateurs et les coûts des entreprises,
tout en limitant le choix offert, même à court terme.

Imaginez un monde qui ne compte que deux négociants : votre entreprise


et la mienne. Si je n’achète plus de produits à votre entreprise, vous ne
disposez plus des devises nécessaires pour importer des produits de la
mienne. Il suffit d’élargir cette situation à l’échelle du globe. Il peut arriver
qu’un gouvernement donné remporte un certain succès en prenant des
mesures protectionnistes, mais si cette approche s’étend à des pays de
plus en plus nombreux, tous sont perdants. Le protectionnisme mondial est
synonyme de suppressions d’emplois, y compris dans les secteurs
d’exportation relativement concurrentiels.

Le protectionnisme ne se limite pas aux droits de douane, aux


contingents et autres mécanismes destinés à restreindre les échanges
ou à accroître le coût des produits importés. De nombreuses mesures
internes, comme les subventions directes, ont des effets similaires.

Le soutien apporté à un secteur dans un pays, quelle qu’en soit la


raison, désavantage le reste de l’économie ainsi que les secteurs
concurrents d’autres pays.

Petit à petit, d’autres pays réagissent pour rivaliser « à armes égales »,


créant une course aux subventions qui ne profite en définitive à personne.
Et, une fois adoptées, les subventions conçues à l’origine pour faire face à
un problème à court terme sont notoirement difficiles à supprimer.

Les pays pauvres qui ne peuvent prendre part à cette course aux
subventions se trouveront exclus des marchés protégés. Les progrès
accomplis ces dernières années par certains pays en développement, en
partie grâce aux échanges, seront ainsi anéantis.

Stimuler la croissance

Pour les pays résolus à conclure les négociations commerciales de


l’Organisation mondiale du commerce dans le cadre du Programme de
Doha pour le développement, il reste peu d’obstacles à surmonter. Un
accord sur l’amélioration de l’accès aux marchés des produits agricoles et
industriels ouvrirait la voie à d’autres avancées dans d’autres domaines et
limiterait les réactions protectionnistes face à la crise économique. Il
rendrait aussi les échanges plus prévisibles. Il serait profitable à
l’économie car il éviterait les ruptures des chaînes d’approvisionnement et
de la consommation qui se produisent lorsque les échanges peuvent être
suspendus et rétablis.

Une plus grande ouverture des marchés améliorerait le bien être


économique général, grâce à une utilisation plus efficace des ressources
par la spécialisation, les économies d’échelle, l’investissement
international, la concurrence et l’innovation.

B- Les politiques industrielles :

Les pays industrialisés se sont tous, à des degrés divers, dotés


d'une forme de politique industrielle. L'industrie y est ici considérée
au sens large, comme "l'activité humaine déployée dans le but de
produire des marchandises utiles" (J.-B. Say, 1803) ; elle englobe donc
non seulement l'industrie manufacturière, mais aussi les services
rattachés. Les politiques industrielles ont suivi trois objectifs principaux,
selon Elie COHEN (rapport au conseil d'analyse économique sur les
politiques industrielles):

 Gérer le "repli en bon ordre" : il s'agit d'aider des secteurs en


difficulté dans la concurrence internationale ; en France, cette
politique s'est traduite par les plans charbon, acier, textile,
chantiers navals… ; aujourd'hui encore, selon l'OCDE (chiffres
datant de 1993 en raison de la difficulté à disposer de données
récentes harmonisées), 50% des aides sectorielles à l'industrie dans
l'OCDE sont concentrées sur la sidérurgie, la construction navale et
le textile.
 Rationaliser les structures industrielles en favorisant les
fusions et concentrations ; ce type de politique (dénommée par
dérision "meccano industriel" en France) est notamment possible
lorsque l'Etat détient des participations dans des entreprises
(Alsthom-Alcatel, Elf, Aérospatiale), ce qui a été le cas à la suite des
nationalisations pratiquées en 1946 et 1981 en France.
 Encourager les secteurs de pointe au moyen de grands projets
d'infrastructures ou de commande publique : Airbus, le TGV, Ariane.
Pour avoir une vision complète, on peut y ajouter, au niveau des pays
industrialisés, deux autres objectifs :

 Soutenir des régions souffrant d'un handicap structurel : ce


type d'aides est d'ailleurs expressément permis par le traité de
l'Union européenne.
 Soutenir les exportations : ce type d'aide est en diminution sous
l'effet de la mise en place de règles internationales cherchant à
garantir une compétition saine entre Etats. Toutefois, la pratique est
encore utilisée et tolérée, notamment sous couvert d'aide au
développement (cas de la France) ou de réductions fiscales (cas des
Etats-Unis).

 LES POLITIQUES INDUSTRIELLES DES ETATS


INDEPENDANTS :

C'est moins contre les politiques industrielles du colonisateur que contre


l'exploitation économique et généralisée qu'au lendemain de la seconde
guerre mondiale les pères de l'indépendance africaine vont porter leurs
principales critiques. Toutefois, au début des années cinquante, l'idée se
répand que le développement économique des colonies passe aussi par un
développement industriel progressif. À l'époque déjà, il s'aperçoivent que
la réalisation de l'objectif d'industrialisation prendrait du temps et qu'elle
exigerait aussi l'aide et assistance de l'ex-colonisateur et des capitaux
extérieurs. Mais, peu peu, une autre idée vient compléter cette position,
surtout au moment où se dessine le succès des revendications politiques :
le développement industriel n'est pas seulement une des tâches
habituelles de l'état ; il est aussi une exigence de souveraineté et
d'indépendance nationale.
Les fondements du nationalisme industrialiste en Afrique se développent
avec les indépendances politique africaine. Il implique partout l'application
d'une politique industrielle plus nettement volontariste qu'à l'époque de la
domination coloniale ou semi coloniale. Mais à travers les expériences et
les déclarations d'intention, les politiques industrielles des états
indépendants doivent globalement être classés en deux catégories, si l'on
excepte, depuis 1948 surtout, le cas particulier de l'Afrique du sud.

 LES POLITIQUES A TENDANCE NON CAPITALISTE :

Le Ghana de N'Krumah, l'Algérie de Boumediene ont affirmé l'option d'une


politique industrielle sur le modèle socialiste.
Le Ghana, en 1957, entrait dans l'ère postcoloniale avec une industrie
embryonnaire.Bien que à la tête de son pays depuis 1951, Kwame
N'Krumah, devant tenir compte du rapport des forces intérieures, ne
commenca à mettre vraiment en application ses idées sur le
développement industriel qu'à partir de 1959 avec l'adoption du second
plan quinquennal du Ghana. Pour lui, l'objectif fondamental était de
réaliser une révolution économique qui permettaient la rupture
progressive avec le capitalisme : cette révolution devait passer par une
industrialisation très large du pays conduite principalement par l'état
détenteur de l'essentiel des moyens de production dans l'industrie locale.
Le secteur privé pouvait subsister, mais l'effort volontaire de l'état devait
permettre d'assurer ici, à terme, la prééminence du secteur public.
Le chef de l'état du Ghana défendait en outre l'idée d'une formation
professionnelle systématique et d'une planification de l'effort de
développement industriel. Le second plan quinquennal (1959-1963) et le
premier plan septennale (1964-1972 ) rendait parfaitement compte de
cette stratégie industrielle : 72 pour cent des crédits en 1959-1963 et 61%
en 1964-1970 devaient être affectés à l'industrie contre 38 pour cent en
1951-1957 (époque du premier plan de développement) ; en 1965, de 10
à 12% de la production industrielle était le fait d'un secteur public quasi
inexistant avant 1961.
La chute du premier chef d'état du Ghana en 1966 et les changements
successifs de régimes et de choix économiques ne permirent pas de
poursuivre cette politique qui s'inspiraient largement de son
anticapitalisme et de son nationalisme radical.
L'Algérie, à l'indépendance, avaient des atouts naturels non négligeables :
le fer, sur tout le pétrole dont la hausse des prix allait fournir les moyens
d'une politique systématique. Trois axes prévalurent à partir des thèses du
FLN, surtout après 1969 : l'investissement des ressources de l'état, avec
ou sans nationalisation, dans des entreprises géantes et à forte capacité
d'entraînement, comme essai de structuration d'un espace industrielle ; la
valorisation maximale des ressources naturelles ; la décentralisation des
implantations industrielles afin de favoriser l'intégration des régions
délaissées sous la colonisation et lutter contre les déséquilibres régionaux
en la matière. Mais la politique de priorité aux industries lourde n'excluait
pas le soutien de l'état au secteur privé orienté vers l'industrie de produits
de consommation courante. C'est le dernier axe de cette politique de
développement industriel qui s'est poursuivi, avec plus ou moins de
correctif et quelles qu'en aient été les limites, après la mort de
Boumediene.
À la question de savoir si les cas du Ghana et de l'Algérie sont spéciaux, il
peut être répondu pas tout à fait par le volontarisme industrialiste, l'idée
de planification sans le discours anti capitaliste et socialisant, la place
importante du secteur public dans le domaine industrielle se retrouvent
dans la politique de certains jeunes état à économie dite libérale.

 LES POLITIQUES DE PAYS A ECONOMIE DITE LIBERALE :


Malgré un faible tissu industriel lors de l'accession à l'indépendance et
bien que les années 1955-1960 est correspondu à une des périodes vives
du nationalisme africain, plusieurs pays d'Afrique refusaient de lier leur
sous-industrialisation aux stratégies du capitalisme international depuis
l'époque coloniale. L'option libérale et capitaliste fut affirmée dans le
domaine économique ; l'évolution vers l'économie industrielle devait
répondre aux lois de l'économie de marché. Mais l'analyse des politiques
particulières révèle certaines nuances, voire des différences. La Côte
d'Ivoire et le Nigeria en traduisent quelques-unes.

La Côte d'Ivoire, pays agricole ou a fleuri l'économie de traite coloniale


comme le Ghana voisin, était en 1960, et malgré un commerce extérieur
positif, très peu industrialisée. Dès 1959, le choix fut fait de rester
délibérément dans le cadre d'une économie de marché. Pour l'industrie,
tout en reconnaissant la nécessité d'une participation de l'état, le secteur
privé devait assurer l'essentiel par l'appel aux capitaux extérieurs. D'où
l'un des premiers codes d'investissements les plus favorables aux
entreprises étrangères sur le continent. Exemption fiscale diverse,
transfert des bénéfices, de garantie contre les nationalisations ou les
revendications sociales et autres facilitée. En raison de faible aptitude
industrielle au départ (peu de richesses naturelles connues, faible niveau
de qualification professionnelle), et pour respecter la stratégie industrielle
d'avant 1960, l'on misa d'abord sur la politique de substitution aux
importations de biens de grande consommation. Beaucoup plus préoccupé
par la politique de diversification et de croissance de la production agricole
(surtout les matières premières agricoles), l'état intervint peu dans ce
secteur. Cette politique aboutissait à dégager des profits substantiels pour
les entrepreneurs, et pas toujours pour la collectivité. L'encouragement
donné aux industries exportatrices, aux entreprises misant sur le facteur
main-d’œuvre, mais surtout la politique de promotion des investissements
nationaux dans ce secteur d'activité à partir de 1970 visèrent ensuite a
relancé le développement industriel.
Enfin, troisième axe qui apparaît dans le plan quinquennal 1976-1980, la
valorisation des ressources locales à la promotion surtout de l'agro-
industrie d'exportation. L'état allait ici intervenir directement à travers des
sociétés d'état s'occupant de plantation de palmier à huile, de canne à
sucre, de coton et d'autres productions, au nom d'une théorie du
capitalisme d'état comme transition au capitalisme classique. En
attendant l'éclosion d'une bourgeoisie nationale, l'état assurait la présence
ivoirienne dans l'investissement industriel et rétrocédait ensuite ses parts
aux ivoiriens capables de poursuivre cet effort. L'état entrepreneur ne
l'était qu'à titre provisoire.
A coté de cette politique ivoirienne que certains analystes ont loué (le
miracle ivoirien) ou vivement critiquée (croissance sans développement), il
y a le cas du Nigeria.
On retrouve dans ce dernier pays la même orientation libérale sur la base
d'une politique de plus grande diversification et de décentralisation de la
production industrielle et d'un rôle plus actif du secteur privé. En effet, en
1960, l'industrie représentait peu de choses dans l'économie nigériane et
bénéficiait d'une faible part des investissements projetés. Entre 1960 et
1967, sur la lancée de ses options libérales et de l'appel aux capitaux
extérieurs, le gouvernement fédéral intervint peu, sinon pour encourager
l'industrie pétrolière. La crise politique de 1966 et la guerre civile de 1967
réduisirent la marge de manœuvre de l’état.
La fin de la guerre civile (1970), la nécessité d'une restructuration de
l'économie bouleversée par cette crise, l'accroissement des revenus de
l'état fédéral et des gouvernements régionaux permirent d'asseoir une
ample politique de développement industriel. Celle-ci s'articula autour de
3 axes principaux : la libération sélective des importations de produits
industriels qui permettait, par de plus grandes facilités d'importations de
matières premières et de machines, un soutien et une protection de
l'industrie d'import-substitution de plus en plus développée; l'appui plus ou
moins direct de l'état à l'industrie de biens d'équipement; enfin, en même
temps qu'un encouragement à la valorisation des matières premières
locales, la politique dite de nigérianisation qui réservait prioritairement à
des nationaux les secteurs d'intervention, des commandes de l'état et des
facilités d'association avec les capitaux extérieurs.
Le Nigeria devait être un géant de l'industrie africaine.

Au total, qu'il s'agisse d'états se proclamant socialistes ou d'économies


dites libérales, les politiques de développement industriel dans l'Afrique
indépendante révèlent un caractère commun : lutter efficacement contre
la sous-industrialisation de l'époque coloniale pour assurer une
autosuffisance industrielle. Mais l'Afrique des années 1960-80 partait de
trop loin, avec des handicaps divers dont les moindres n'étaient pas les
stratégies élaborées hors du continent pour maintenir ou préserver une
division internationale du travail qui lui était progressivement imposée à la
faveur surtout des années de crise économique (1973-1980).

On peut dire ceci : qu'il s'agisse du niveau de la production, du taux de


croissance industrielle ou de la part de l'industrie dans l'économie
africaine, avant les années 60, l'industrialisation moderne du continent
était à peine engagée.
3ème partie: Le commerce dans les pays
en voie de développement.
Quels sont tout d’abord les PED ?

Pays à hauts revenus

Pays à revenus moyen-supérieurs

Pays à revenus moyen-inférieurs

Pays à bas revenus

Dans la typologie la plus courante, les pays en développement ou pays


du Sud sont des pays moins développés que les pays du Nord ou pays
développés.

L'expression remplace des dénominations antérieures, jugées


inadéquates, obsolètes ou incorrectes : les pays du Tiers Monde, les pays
sous-développés. Elle s'est substituée à l'expression « pays en voie de
développement », mais les deux expressions sont synonymes.

Les « pays les moins avancés » ne constituent pas une catégorie


distincte : la plupart des PMA sont bien des pays en développement, des
pays engagés dans un processus de développement ; en témoigne
l'évolution de leur IDH1. Ils présentent néanmoins un développement
inférieur à celui des autres pays en développement, ce qui justifie leur
inclusion dans la liste des PMA, laquelle est établie par la CNUCED.
Des dénominations concurrentes :
La typologie la plus courante distingue des pays développés et des pays
en développement.

 Les pays développés présentent en général un IDH supérieur à 0,8


et réunissent plusieurs types de pays : les « pays développés à
économie de marché » (PDEM) de la deuxième moitié du XXe siècle
(États-Unis, pays d'Europe occidentale et centrale, Japon), et les
anciens "nouveaux pays industrialisés" d'Asie (Corée du
Sud, Taïwan, Hong Kong, Singapour). Les pays en transition
(Russie, Ukraine, Croatie, ...) sont tantôt classés comme développés,
tantôt considérés comme émergents ou en développement.
 Les pays en développement présentent en général un IDH inférieur à
0,8 et réunissent plusieurs types de pays : de nouveaux pays
industrialisés et des pays émergents (Brésil, Mexique), des pays
exportateurs d'hydrocarbures, des pays en situation intermédiaire (les
pays d'Afrique du Nord), lespays les moins avancés (des pays d'Afrique
subsaharienne pour la majorité). Les pays en transition figurent
quelquefois dans cette catégorie. Une trentaine de pays en
développement présentent désormais un IDH supérieur à 0,8. Les
expressions « Tiers Monde », « pays sous-développés » ou « pays en
voie de développement » désignent le même ensemble, mais ne sont
plus beaucoup utilisées.

On peut de la même façon opposer des « pays du Nord » et des « pays du


Sud ».

 Les « pays du Nord » et les « pays du Sud » se sont pas séparés par
l'équateur et ne correspondent pas à chacun des deux hémisphères :
les pays du Sud appartiennent en majorité à l'hémisphère Nord (les
pays d'Amérique centrale, les pays d'Afrique sahélienne, les pays de la
péninsule indochinoise) et certains pays du Nord se situent dans
l'hémisphère Sud (l'Australie, la Nouvelle-Zélande). Ils ne sont pas non
plus séparés par un seul et même parallèle.
 Les deux expressions sont des métonymies, fondées sur des
localisations relatives, qui désignent respectivement : les pays
développés, les pays en développement.

L'expression Tiers Monde n'est plus utilisée, sauf en histoire.


 L'expression Tiers Monde date des années 1950. Elle est utilisée en
1952, pour la première fois, par le démographe Alfred Sauvy : « ce Tiers
Monde ignoré, exploité, méprisé comme le tiers état, veut, lui aussi,
être quelque chose ». Elle désigne, comme l'écrit Alfred Sauvy
« l’ensemble de ceux que l’on appelle, en style Nations unies, les pays
sous-développés. »
 Le Tiers Monde se distingue alors des deux blocs occidental et
soviétique et affirme son unité lors de la conférence de Bandung en
1955.
 La notion devient moins pertinente dans le dernier quart
du XXe siècle en raison de « l'éclatement du Tiers Monde », de sa
différenciation interne, et de la fin de la Guerre froide qui supprime
l'opposition entre les deux premiers mondes.

La distinction centre périphéries est couramment utilisée en géographie.


On peut ainsi construire une typologie des États dans la mondialisation.

 Les trois pôles de la Triade (États-Unis, Union européenne, Japon)


constituent le centre.
 On distingue plusieurs types de périphéries : des périphéries
intégrées autonomes (des puissances régionales comme la Chine ou
la Russie, de nouveaux pays industrialisés comme Singapour ou
la Corée du Sud), des périphéries intégrées dominées (des pays ateliers
ou des pays exportateurs de produits bruts), des périphéries délaissées
(les PMA).

Si le commerce ne mène pas toujours les pays en développement à la


croissance économique, il est évident que les échanges et l'ouverture à
l'économie mondiale jouent un rôle important dans la création d'emplois et
la prospérité à l'échelon mondial.
Pour que le commerce serve le développement, les pays doivent
rester maîtres de leur agenda politique. Il n'existe pas de modèle unique
pour le commerce et le développement. Les besoins de chaque économie
en développement doivent être évalués avec soin et les politiques doivent
être taillées à la mesure des atouts et des points faibles de chaque pays.
Les caractéristiques des PED
Des structures économiques et sociales désarticulées
Les PED se caractérisent par une structure économique et sociale qui
constitue un obstacle à leur développement (économie agraire, État faible,
structure sociale très inégalitaire…). Le courant tiers-mondiste, en
particulier, met en accusation le passé colonial des PED pour l’expliquer.
En effet, la majorité des PED sont d’anciennes colonies. Ils ont donc hérité
d’une structure économique et sociale désarticulée du fait que les pays
colonisateurs ont orienté leur production en fonction de leurs propres
besoins, provoquant un démantèlement des économies locales. Par
exemple, dès le XIXesiècle, la Grande-Bretagne a imposé à l’Inde de se
spécialiser dans la production et l’exportation de coton brut vendu aux
entreprises anglo-saxonnes et l’importation de cotonnade
(produit transformé), alors même que l’Inde disposait d’un tissu productif
de cotonnade performant. Cette spécialisation forcée a provoqué
l’effondrement de l’artisanat indien du coton. Ainsi près de la totalité des
exportations des colonies étaient à destination des pays colonisateurs.
Les PED ont une structure économique déséquilibrée reposant sur un très
fort secteur primaire peu productif et une très faible industrialisation. Leur
production est peu diversifi ée et, du fait de La faiblesse du marché
intérieur, leurs exportations sont fort dépendantes de l’évolution des cours
mondiaux. Ainsi la colonisation a empêché le processus de révolution
industrielle dans les colonies en leur assignant la spécialisation dans une
économie agraire.
De plus, la colonisation a aussi provoqué la déstructuration de
l’organisation sociale. Les pertes humaines ont été très lourdes (entre 40
et 100 millions d’hommes perdus pour l’Afrique du fait de la traite des
esclaves), ce qui a enrayé tout processus de développement économique.
L’imposition violente de normes économiques et sociales occidentales
(utilisation de la monnaie pour les échanges, remplacement des terres
communautaires par des propriétés privées) a déstructuré l’organisation
sociale et économique traditionnelle des pays africains et asiatiques, ainsi
que la cohésion sociale de ces régions. La colonisation a aussi redéfinir les
frontières, en particulier en Afrique, rendant parfois impossible
l’émergence d’Etats nations viables.
Il ne faut cependant pas faire retomber toute la responsabilité du sous-
développement sur la colonisation. Par exemple, certains PED n’ont jamais
été colonisés (l’Éthiopie) et certains pays développés l’ont été (Canada,
Australie). De plus, le pillage des ressources naturelles des colonies par les
colonisateurs a été remis en cause par des travaux empiriques (Paul
Bairoch) qui ont montré que les matières premières ont peu joué dans la
révolution industrielle des pays développés. Le poids de la colonisation
dans le sous-développement des ex-colonies dépend donc surtout de la
situation initiale du pays avant qu’il soit colonisé (type de production,
structure sociale…).
Une forte croissance démographique
Les PED se caractérisent par une forte croissance démographique du fait
que leur transition démographique (passage d’un régime démographique
à forte natalité et mortalité à un régime démographique à faible natalité et
mortalité par l’intermédiaire d’un régime d’expansion élevée de la
population) n’est pas achevée. Ainsi, ils représentaient 1,7 milliard
d’habitants en 1950, près de
5 milliards en 2000, et devraient peser entre 8 et 12 milliards en 2050
selon les prévisions de l’ONU.
La fécondité y est forte (plus de 3 enfants par femme en moyenne en
2000), même si elle diminue depuis les années 1960, période du plus fort
accroissement démographique (la population augmentait de 2,5 % par an
en moyenne). La mortalité y est encore élevée, ce qui explique une
espérance de vie à la naissance très faible par rapport aux pays
développés (62,9 ans contre 74,9 ans en 2000).
Si le taux de mortalité diminue lui aussi, cette tendance pourrait être
freinée à moyen terme par l’épidémie du sida, devenue la première cause
de mortalité en Afrique et qui devrait provoquer une diminution de la
population d’Afrique du Sud dans les années 2010-2025.
Une faible insertion dans le commerce international :
Les PED occupent une place minoritaire dans les échanges internationaux.
Ils sont à l’origine de 37 % des exportations de marchandises mondiales
en 2005, une part identique à celle de 1948 même si elle est en
progression depuis les années 1970. Cette part est d’autant plus faible
que ces pays regroupent 80 % de la population mondiale.
De plus, le commerce intra zone des PED est très faible. En effet, une très
grande part de leurs exportations est à destination des pays riches :
seulement 17,4 % des échanges totaux pour l’Amérique latine, 10,6 %
pour le Moyen-Orient et 9,4 % pour l’Afrique sont des échanges intra zone
(données 2005). Les relations commerciales Sud-Sud sont donc
marginales.
Cette faible place dans le commerce international est due à plusieurs
facteurs : une spécialisation dans les produits primaires défavorable, des
prix internationaux peu avantageux depuis les
années 1980, des obstacles au commerce international mis en place par
les pays du Nord (barrières non tarifaires, quotas comme pour le textile et
l’habillement…) et aussi des facteurs structurels internes aux PED
(distance géographique, culturelle – langue, religion… – par rapport aux
grands foyers géographiques d’échange).
Néanmoins, la nature des exportations des PED s’est profondément modifi
ée : les produits manufacturés, qui n’en représentaient que 20 % en 1970,
en constituent aujourd’hui les trois quarts au détriment des produits
primaires. C’est à une véritable remise en cause de la division
internationale du travail traditionnelle que nous assistons (pays
industrialisés spécialisés dans les produits
Manufacturés, PED spécialisés dans les produits primaires). Nous verrons
par la suite la cause de cette évolution.
Une insertion opposée dans le commerce international
Si les PED voient leur part dans le commerce international progresser
depuis les années 1970 et une majorité de leurs exportations être
constituée de produits manufacturés, ce n’est dû qu’au décollage
économique de l’Asie de l’Est. Ainsi, entre 1948 et 2005, alors que la part
des NPI et de la Chine dans le commerce mondial passe de 4 % à plus de
16 %, celle de l’Afrique passe elle de 7,3 % à 2,8 %. On assiste à une
marginalisation très forte des PMA dans le commerce mondial, leur part
passant de 1 % en 1970 à 0,3 % en 2005 ! Ces derniers sont restés
spécialisés dans l’exportation de produits primaires, et donc dépendants
de l’évolution du cours des matières premières et produits de base, alors
que les NPI ont réussi à faire évoluer leur spécialisation vers les produits
manufacturés, comme nous le verrons dans l’article suivant. De plus, les
PED les plus avancés sont ouverts au commerce international du fait de
leurs exportations, alors que les PMA n’ont un rôle dans le commerce
international que par leurs importations, ce qui, certes, accroît leur taux
d’ouverture, mais celui mesuré par le rapport de leurs importations (et non
de leurs exportations) sur leur PIB, ce qui est assimilé à un taux de
dépendance au commerce international : les PMA subissent le commerce
international quand ils y participent. Enfin, les NPI ont de même réussi leur
intégration dans la mondialisation financière en étant une des destinations
principales des investissements directs à l’étranger (IDE) et des
investissements de portefeuilles internationaux.

Plusieurs stratégies de développement se sont succédées à partir de la


seconde moitié du XXe siècle.
Leurs fondements sont intimement liés au contexte diplomatique,
commercial et idéologique de leurs époques respectives : choix du libre-
échange ou du protectionnisme, de l’État ou du marché, inspirations
libérales ou keynésiennes…

LES STRATÉGIES D’INDUSTRIALISATION


L’accomplissement de ces stratégies va se dérouler des années 1950
jusqu’au début des années 1980.
Elles sont le fait de pays souvent nouvellement indépendants suite au
processus de décolonisation.
La plupart de ces pays vont faire jouer un rôle primordial à l’État du fait du
contexte mondial keynésien pour le bloc de l’Ouest et de l’hégémonie
socialiste dans le bloc de l’Est : c’est l’idéologie triomphante du
volontarisme politique qui permettra d’amorcer une industrialisation
tardive.

Les fondements des stratégies d’industrialisation :


Le choix de l’industrie
La plupart des pays du tiers-monde vont choisir de privilégier l’industrie au
détriment de l’agriculture. Un consensus se met en place pour lier de
manière forte développement et industrialisation. En effet, beaucoup de
pays ont en mémoire les dégâts provoqués par leur spécialisation dans les
produits primaires. De plus, le secteur industriel est supposé être facteur
d’externalités positives par des effets d’entraînement sur les autres
secteurs de l’économie – par l’intermédiaire de gains de productivité, d’un
accroissement de la qualifi cation de la main-d’œuvre et en suscitant du
progrès technique. De l’autre côté, l’agriculture est considérée comme un
secteur archaïque, à faible potentiel de productivité, qui se développera
grâce aux effets d’entraînement de l’industrie.
On retrouve donc ici l’influence de la thèse dualiste d’Arthur Lewis.
Croissance équilibrée ou déséquilibrée
Il faut cependant choisir dans quelles branches de l’industrie investir. Deux
thèses s’opposent sur
le sujet. Ragnar Nurske et Paul Rosenstein-Rodan considèrent qu’il faut
développer une croissance équilibrée , c’est-à-dire répartir les
investissements dans toutes les branches industrielles afi n d’assurer
simultanément une offre et une demande pour éviter tout déséquilibre. Ils
s’appuient sur la loi des débouchés de Say, clé de voûte des théories
néoclassiques de la croissance.
À l’inverse, Albert Hirschman et François Perroux font pour leur part la
promotion de la croissance déséquilibrée : il faut concentrer les
investissements dans les secteurs moteurs de l’économie (les « pôles de
croissance » de François Perroux) afi n de susciter une croissance
généralisée par la suite à travers des effets d’entraînement et de liaison. Il
ne faut donc pas gaspiller le capital dans des branches qui n’auront pas de
retombées positives sur toute l’économie. Ces travaux susciteront les
stratégies basées sur le développement de l’industrie lourde.Si les
stratégies de développement de cette époque convergent sur le rôle de
l’industrie et de l’État, elles divergent sur celui du commerce international
comme nous allons le voir maintenant.

Le développement autocentré
Le premier type de stratégies de développement regroupe des
industrialisations basées sur le développement du marché intérieur : c’est
le développement autocentré. Elles reflètent un « pessimisme pour les
exportations » vécu par ces pays à la suite de spécialisations défaillantes
(souvent dues à un passé de colonie) et d’une dégradation des termes de
l’échange.

L’industrialisation par substitution aux importations (ISI)

Cette stratégie d’industrialisation par substitution aux importations (le


«desarrollisme », de l’espagnol desarrollo = développement), d’abord
simple improvisation des grands pays d’Amérique latine, est ensuite
théorisée par la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL)
et les travaux de Raul Prebisch qui reprennent le « protectionnisme
éducateur » de Friedrich List.
Elle est mise en œuvre dans les années 1950 dans la majorité des PED,
généralisée en Amérique latine mais aussi en Asie (Corée, Philippines…) et
en Afrique (Sénégal, Kenya…).
Il s’agit de se libérer de la dépendance au commerce international en
substituant progressivement la production nationale aux importations.
L’accroissement de la production nationale présuppose une demande
interne suffi sante pour l’absorber et éviter une crise de surproduction.
Cette stratégie nécessite donc la mise en place d’une réforme agraire pour
redistribuer les revenus et la constitution de marchés intégrés régionaux
(comme le traité de Montevideo de 1960 instaurant une zone de libre-
échange, l’Association latino-américaine de libre commerce – ALALC). Elle
nécessite aussi des politiques protectionnistes et le financement des
investissements massifs, provenant souvent de l’extérieur (financement
par endettement international que nous étudierons par la suite). Le
développement doit être assuré par une stratégie de remontée de filière
qui permet de diversifier la production. Le pays produit d’abord des biens
de consommation basiques (biens alimentaires, textile), puis il produit des
biens plus élaborés (chimie puis biens industriels, d’équipement…). À
terme, cette stratégie d’industrialisation par l’aval doit donc aboutir à une
production industrielle diversifiée assise sur un marché intérieur stable.

Les industries industrialisantes

Une autre voie, suivie en particulier par l’Inde dans les années 1950 et
l’Algérie à partir de 1967, est de construire une industrie par l’amont et
non par l’aval (comme l’ont réalisé les pays précédents), par une politique
volontariste de l’État à travers une planifi cation publique (plans
quinquennaux indiens à partir de 1948): c’est la stratégie des industries
industrialisantes .Inspirées de l’expérience de l’URSS et de la thèse de la
croissance déséquilibrée de François Perroux (en particulier pour l’Algérie),
cette stratégie amène l’État à orienter les investissements à la place du
marché (la faible rentabilité initiale de ces investissements découragerait
des acteurs privés) dans les secteurs stratégiques pour constituer des
pôles industriels de croissance qui, par les effets d’entraînement
(industries « industrialisantes »), propageront le développement dans tous
les autres secteurs industriels en aval. Ces secteurs privilégiés sont ceux
de l’industrie lourde en amont du processus productif qui, en dégageant
des gains de productivité, favoriseront la croissance de l’économie tout
entière (mécanisation de l’agriculture par exemple…). Le secteur primaire,
lui, doit fournir les biens de consommation intermédiaires à l’industrie et
des débouchés aux biens d’équipement qui y sont produits. Ainsi l’Algérie
oriente, par la planification de ses investissements, ses capitaux vers
l’industrie de biens d’équipement. L’État réunit plusieurs industries en «
pôles de croissance » censés générer des synergies et des externalités
positives : la sidérurgie, la chimie, la mécanique… Pour accélérer
l’industrialisation sont importées des technologies modernes des pays
développés.
Les raisons d’un échec :
À court terme, ces stratégies semblent atteindre leurs buts : la production
industrielle se diversifie à travers la constitution d’un appareil productif
modernisé et la richesse produite par habitant augmente, en particulier
dans les grands pays comme l’Inde, le Brésil ou le Mexique. Mais, à la fi n
des années 1970, un constat s’impose : ces stratégies n’ont pas permis
d’entretenir un processus durable de croissance et de développement ; la
pauvreté et les inégalités sont toujours fortement présentes.
Pourquoi cet échec ?
Tout d’abord, l’insuffisance du marché intérieur ne permet pas d’assurer
des débouchés aux produits industriels (par exemple, l’intégration
régionale du traité de Montevideo est un échec, ce qui ne permet pas de
réaliser l’extension des marchés) et les biens d’équipement ne sont pas
compétitifs sur le marché international. De plus, ces stratégies nécessitent
un accroissement des importations, en particulier des technologies et des
biens d’équipement pour assurer l’industrialisation, mais aussi parfois de
produits agricoles du fait de l’abandon du secteur primaire.
Les pays se retrouvent dans une situation de dépendance technologique
vis-à-vis de l’extérieur, ce qui va générer un déficit important de leur
balance des paiements. Cette dépendance va prendre la forme de la «
crise de la dette » dans laquelle vont s’enfoncer plusieurs pays
d’Amérique latine à partir de 1982.
Les libéraux, eux, vont pointer trois responsabilités dans cet échec : un
État trop présent qui se substitue au marché, une spécialisation
industrielle trop précoce et un développement qui s’est coupé du
commerce international.

Le développement extraverti :

Une partie des pays du tiers-monde va suivre une autre stratégie


d’industrialisation, passant par une participation croissante au commerce
international (développement extraverti ), suivant en cela les principes de
la théorie néoclassique des avantages comparatifs, avec plus ou moins de
succès.
L’exportation de produits primaires
Des PED dotés de ressources naturelles abondantes, comme le pétrole,
vont suivre une stratégie classique de spécialisation dans l’exportation de
ces produits primaires : ressources naturelles, produits agricoles, etc. Les
ressources financières tirées de ces exportations doivent permettre
d’importer des biens d’équipement pour favoriser l’industrialisation du
pays. Comme nous l’avons vu précédemment, cette stratégie s’est avérée
ruineuse pour nombre de pays spécialisés dans une monoculture, du fait
de la dégradation des termes de l’échange, dégradation qui touche aussi
les pays exportateurs de pétrole dans les années 1980 à la suite des deux
chocs pétroliers des
années 1970. De plus, la forte volatilité des cours des produits primaires
ainsi que la concurrence et les pratiques protectionnistes des pays du Nord
rendent ce processus de développement instable.
Beaucoup de ces pays, hormis les pays de l’OPEP, font partie des PMA
aujourd’hui du fait de leur spécialisation internationale défaillante.
La promotion des exportations (PE)
Cette stratégie de promotion des exportations , appelée aussi «
substitution aux exportations », a été initiée dès les années 1950 par deux
pays asiatiques, Hong Kong et Singapour, rejoints dans les années 1960-
1970 par la Corée du Sud et Taiwan (ces quatre pays devenant les NPIA :
nouveaux pays industrialisés asiatiques ou les « Dragons asiatiques ») et
certains pays d’Amérique latine comme le Brésil, le Chili ou le Mexique.
Dans les années 1980, d’autres pays asiatiques leur emboîtent le pas :
Chine, Malaisie, Thaïlande. Il s’agit de substituer progressivement aux
exportations de produits primaires des produits de plus en plus élaborés
par la remontée de filières : remplacer les
exportations traditionnelles par de nouvelles, plus intensives en capital et
à plus forte valeur ajoutée ; passer de l’industrie légère à l’industrie
lourde, en intégrant progressivement du progrès technique et en assurant
la formation de la main-d’œuvre.
Ce développement extraverti n’a donc été un succès que pour les pays qui
ont su faire évoluer leur spécialisation en remontant la filière de leurs
exportations. Ainsi plusieurs pays d’Amérique latine n’ont pas réussi à
sortir de leur spécialisation initiale et ont vu leur dette extérieure
s’accroître fortement à la fi n des années 1970 et au début des années
1980. La crise asiatique de 1997, qui a secoué durement la Thaïlande ou la
Malaisie, démontre aussi la fragilité de cette stratégie si la remontée de
filière ne se fait pas assez vite : ces pays se retrouvent dépendants des
firmes transnationales (phénomène des « pays ateliers ») qui y sont
implantées et qui peuvent démanteler leurs unités de production très
rapidement en cas de retournement de situation politique, économique ou
sociale.

Le Maroc poursuit le processus de réformes économiques et


commerciales engagées en 1983, mais le changement est plus ou
moins rapide suivant les secteurs. D’après le rapport du secrétariat
de l’ OMC sur la politique et les pratiques commerciales du Maroc, ce
pays a fait récemment un effort important en vue de libéraliser
certains domaines des services, en particulier le secteur
bancaire, des services, en particulier le secteur bancaire, et de
privatiser les entreprises publiques.

1- Les traits caractéristiques de la politique


commercial marocaine :
Aggrave; l’OMC, le Maroc s’est engagé à consolider toutes ses lignes
tarifaires. Comme d’autres membres de l’organisation , il s’est aussi
engagé à convertir en tarifs toutes les mesures quantitatives
affectant les importations de produits agricoles.
Le rapport conclut que l’économie marocaine tirera
vraisemblablement partie des efforts faits récemment pour
développer l’économie de services.
Avec la baisse des activités agricoles, ce secteur contribue à
présenter pour plus de 50 % au PIB du pays. Cette tendance devrait
se poursuivre, en particulier parce que le secteur des services est
celui qui a bénéficier le plus des mesures de libéralisation du
commerce et de privatisation adoptée récemment. Avec les accords
de l’OMC, le Maroc à la possibilité de poursuivre sa politique de
libéralisation et d’en étendre l’application, et de redynamiser le
processus d’ajustement général.

I- environnement économique et échanges mondiaux


marocain
L’Union européenne est le principal partenaire commercial du Maroc.
Elle assure plus de la moitié de ses importations des biens, absorbe
plus de 60 % de ses exportations et est à l’origine des trois quart des
investissements étrangers dans le pays, le commerce avec le Japon
et les Etats-Unis progresse.

A- Environnement économique
Face à des déséquilibres internes et extérieurs de paiements, le
Maroc a effectivement entrepris dès 1983 une série de programmes
d’ajustement économique. Les mesures de politique monétaire et
budgétaire et de libéralisation des échanges mises en place ont
produit de substantiels résultats. Les déficits publics ainsi que
l’inflation ont été contenus et les réserves en devises représentaient
environ cinq moins d’exportations à la fin de 1994. La convertibilité
du dirham pour les transactions courantes et les opérations en
capital effectuées par les non-résidents a été réalisée. Le dirham
s’est relativement bien tenu par rapport aux principales devises. La
dette extérieure a chuté de plus de 100% du PIB au milieu des
années 80 à moins de 70 % en 1994. Mais ses charges absorbent
prés du tiers des recettes courantes de la balance des paiements.
Dans le but de promouvoir les investissements, surtout étrangers, la
loi qui limitait la participation des étrangers au capital des sociétés
marocaines et connue sous l’appellation de la loi sur la «
marocanisation » a été abolie en Septembre 1993, une nouvelle
réglementation bancaire a été adoptée et un programme de
privatisation a été lancé. Sur les 113 sociétés et hôtels d’Etat qu’il
est prévu de privatiser, 32 l’avaient été en Juin 1995.

B- le Maroc dans les échanges mondiaux


L’Union Européenne reste le principal partenaire commercial du
maroc. Elle assure environ 54% des importations, reçoit 63% des
exportations des biens et réalise chaque année autour de 75% des
investissements directs étrangers dans le pays. Au sein de l’Union,
ce sont la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne qui sont les
principaux partenaires du Maroc. En dehors de l’UE, ce pays réalise
une part croissante de ses échanges avec le Japon et les Etats-Unis.
Les échanges du Maroc avec l’UE ont été favorisés non seulement
par le coût inférieur de la main d’œuvre dans le royaume mais
également par le traitement préférentiel dont bénéficie un grand
nombre de produits marocains.
II- Traits caractéristique de la politique économique
Le Maroc a accédé au GATT en 1987 il a participé activement aux
négociations du cycle d’Uruguay et a accueilli le sommet de
Marrakech en Avril 1994. il a accepté les accords de l’OMC et s’est
par conséquent engagé à poursuivre la libéralisation de ses
échanges extérieurs dans un contexte multilatéral.

A- Engagements internationaux
Dans le cadre de l’OMC le Maroc a achevé la consolidation de toutes
ses lignes tarifaires. Il a aussi consolidé son prélèvement fiscal à
l’importation et à l’instar des autres membres de l’OMC, il a procédé
à la tarification des mesures quantitatives frappant les produits
agricoles.
Au sein de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) dont le Maroc est
membre la Tunisie et l’Algérie sont les deux importantes destinations
des produits marocains. Les exportations vers ces marchés sont
exonérés de droits d’importation (pour certains produits dans le cas
de la Tunisie) ou acquittent une taxe compensatoire de 17% au lieu
de taux plus élevé. Le niveau des échanges dans le cadre de cette
Union reste illimité les pays membres envisagent de créer une zone
de libre-échange. Le Maroc est membre, entre autres, de
l’organisation de la conférence islamique et a conclu des accords
commerciaux et tarifaires bilatéraux avec plusieurs pays arabe et
pays de l’Afrique subsaharienne.

B- Instruments de politique commerciale et leurs effets


La politique commercial actuellement suivie par le Maroc combine
une libéralisation progressive des importations, la promotion
exportations de biens industriel et une forte protection de certains
produits agricoles de base. Du coté des importations, la production
intérieure et protégée par des mesures, telles que, le régime de
licences pour quelques produits (10.2% des importations totales de
biens en 1994 contre 8.4% en 1993), le droit d’importation, le
prélèvement fiscal à l’importation et une taxe parafiscal. Des
subventions sont accordées en vue d’encourager la consommation
de certains produits agricoles d’origines locales.
Le secteur agricole dont l’importance tien non seulement au
pourcentage de la population qu’il emploie mais également à la
politique de sécurité alimentaire maintenant en place se révèle être
le plus protégé : les céréales, notamment le blé tendre les
oléagineux le sucre, le lait et les viandes sont particulièrement
visées. La loi sur le commerce extérieur prévoit l’application de
prélèvement variable aux importations de certains alimentaires de
base. Les agriculteurs sont exonérés d’impôts.

C- Politique commerciale et partenaires étrangers


Comme dans d’autres pays le programme de libéralisation, appliqué
de façon unilatérale par le Maroc depuis plus de dix ans, a été rendu
nécessaire par des difficultés économiques. Comme il a été indiqué
lors du premier examen de la politique commerciale du Maroc en
1989, le principal objectif est de promouvoir les exportations de
produits manufacturées.
Les résultats positifs enregistrés dans des domaines tels que la
croissance économique, l’inflation, les finances politiques et les
échanges extérieurs de biens et services devraient encourager la
poursuite des réformes. Cependant des résistances internes et des
lenteurs administratives et législatives semblent avoir tempéré
l’enthousiasme des débuts.
La participation active du Maroc aux négociations du cycle
d’Uruguay et les engagements qu’il a pris dans ce cadre réaffirment
son attachement au système commercial multilatéral. Les accords
de l’OMC lui offrent l’occasion de poursuivre sa politique de
libéralisation, d’en élargir l’application et d’éliminer les distorsions
inhérentes aux régimes préférentiels actuellement en place. Les
conditions sont donc favorables pour que le Maroc relève le défi que
constitue la sécheresse et redynamise son processus d’ajustement.
2- Les échanges extérieurs et l’endettement
Les échanges extérieurs du Maroc se sont accrus de 7% en 1994 par
rapport à 1993 cette augmentation a concerné aussi bien les
importations (6.6%) que les exportations (7.7%) les indicateurs de la
dette extérieure ont enregistré une nette amélioration au cours des
dernières années.
I- Echanges extérieurs
L’augmentation des importations s’explique principalement par les
acquisitions de demi-produits, de produits énergétiques ainsi que de
certains produits bruts et matières premières tels que le bois, le
coton et les graines oléagineuses. En revanche les importations de
bien alimentaires ont globalement accusé une baise importante
consécutivement à la récolte exceptionnelle de l’année1 994.
II- Dette extérieure
Le stock de cette dette a représenté l’équivalent de 68% du PIB en
1994 contre plus de 80% en 1993 et plus de 100% au milieu des
années 80. De même le ratio du service de la dette affiche une
amélioration sensible.
Les charges de la dette continuent cependant de peser lourdement
dans la mesure où elles absorbent encore plus du tiers de l’ensemble
des recettes courantes de la balance des paiements.

Comme d’autre pays en voie de développement, le Maroc s’est


engagé depuis le milieu des années 80 dans la voie de la
libéralisation de son économie. D’importantes réformes ont été
mises en oeuvre dans ce sens : suppression du contrôle des prix sur
la quasi-totalité des biens et des services, libéralisation de
l’investissement, désengagements de l’Etat des activités de
production et libéralisation du commerce extérieur.
La libéralisation commerciale, qui occupe une place centrale dans la
nouvelle stratégie se fait dans le cadre multilatéral à travers des
accords régionaux dont le plus important est l’Accord d’Association
signé avec l’Union européenne en 1995.

Conclusion :
Le commerce international est bénéfique pour tout pays pratiquant
l’échange. Mais, si le libre-échange a toujours été considéré comme
la politique commerciale de base des échanges internationaux
(modifiant la répartition des revenus et des richesses au détriment
des secteurs et des facteurs de production les moins compétitifs), au
niveau national, certain pays préfèrent recourir au protectionnisme.
En réalité, ce sont les inconvénients du libre-échange qui justifient le
protectionnisme. Toutefois constitue actuellement la politique
commerciale stratégique, aussi bien, pour les pays développés que
pour les pays en voie de développement, tel que le Maroc.

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