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TRANSIT- DOUANE

ECHANGES INTERNATIONAUX ET INTRACOMMUNAUTAIRES


C13
LES EHANGES INTERNATIONAUX OU EXTRACOMMUNAUTAIRES
Toutes marchandise objet d’un échange avec un pays tiers (importation ou exportation) doit
faire l’objet d’une déclaration en douane. La gestion des opérations douanière diffère en
fonction de la destination et de la provenance des marchandises.

L’ensemble des opérations de dédouanement se scinde en trois aspects principaux


- La déclaration de détaille
- La présentation des marchandises à la douane
- L’évaluation et le paiement de la dette douanière

Les missions principales des services de douane sont :


- Encaisser les droits et taxes à l’import
- Contrôler les échanges
- Elaborer les statistiques du commerce international
- Protéger l’environnement et le patrimoine
Il existe deux axes différents :
- Les échanges intracommunautaires qui a pour principe la libre circulation des
Hommes, des biens et des capitaux.il n’ya pas de déclaration douanière.il faut juste
faire une Déclaration d’Echange de Biens (DEB)
Les échanges extracommunautaires sont caractérisés par une obligation de déclaration
auprès des bureaux de douane à l’importation. L’espèce tarifaire, l’origine, et la valeur
(transactionnelle ; statistique et en douane) sont les principaux éléments de la déclaration
LES DOUANES

Des la plus haute Antiquité, les Etats ont prélevé des impôts sur les marchandises franchissant
les frontières. Le but principal était de remplir les caisses de l’Etat, mais aussi d’éviter les
sorties de marchandises et les risques de pénurie.

I. LES MISSIONS DE DOUANES


Initialement, le rôle des douanes consistait à percevoir les droits et taxes dus à l’entrée sur
le territoire national, à la lutte contre les tarifs illicites, et à contrôler les personnes aux
frontières.
Aujourd’hui, son rôle s’est étendu, et on peut dénombrer une quinzaine de missions :
1. Administration fiscale : percevoir des droits et taxes.
2. Protection des intérêts financiers de l’UEMOA, et lutte contre les fraudes.
3. Veille au respect de pratiques commerciales loyales et au respect des accords
commerciaux.
4. Veille au respect des règles de production, de commercialisation et de circulation de
nombreux produits (vins, tabac…)
5. Elabore les statistiques du commerce extérieur (grâce au DA).
6. Veille à la protection du consommateur.
7. Joue un rôle au niveau de la sécurité des transports : contrôle les autorisations,
surveillance des côtes…
8. Lutte contre les grands trafics.
9. Contribue à la sécurité publique (lutte contre le terrorisme, contrôle des produits
stratégiques).
10. Lutte contre la contrefaçon.
11. Contribue à la protection de l’environnement (lutte contre les trafics d’animaux ou de
plantes en voie d’extinction, contrôle des déchets…)
12. Protection du patrimoine culturel.
13. Contrôle de l’immigration et lutte contre le travail clandestin.
14. Mission spécifiques en mer pour lutter contre les trafics de toute nature.

TOP’PLUS
Colbert (1619-1683) était le contrôleur général des finances de Louis XIV. Il a favorisé
l’industrie et le commerce, en s’appuyant dur des théories mercantilistes et des
mesures protectionnistes, incitant les exportations et limitant les importations.
Mercantilisme : doctrine économique née aux XVIe et XVIIe siècles, suite à la
découverte des mines d’or et d’argent américaines, et qui préconise une politique
protectionniste.

II. LES ENJEUX AU DEBUT DU XXe SIECLE


A. Quels enjeux ?
 C’est l’occasion pour les douanes de la zone UEMOA… et donc les douanes
Togolaise d’évoluer fortement, vers les 3 S :

Simplification, sécurité, services

Ce qui passe par


Une dématérialisation croissante des procédures douanières
Via Internet, avec une interconnexion complète de tous les services
douaniers, de tous les etats membres.

B. Pour quelle raisons ?


.
 Pour répondre aux évolutions d’un environnement douanier et commercial de plus en
plus informatisé.
 Pour favoriser la compétitivité des entreprises : des procédures plus simples, plus
favorables, plus rapides
 Pour prendre en compte l’évolution des tâches effectuées par les autorités douanières
face à la demande des entreprises.
 Pour s’adapter aux changements importants du contexte international : le GATT a fait
place à l’Organisation Mondiale du commerce (OMC), la globalisation des échanges
s’est accélérée, de nouveaux acteurs apparaissent, les poids relatifs des différentes
économies mondiales changent, et, surtout, des dangers majeurs ont vu le jour,
comme le terrorisme.
 Pour rendre l’Europe plus sûre.

C. La lutte contre la contrefaçon : une priorité !


Quatre défis majeurs face à la mondialisation et à la diversification du phénomène :
 La lutte contre la criminalisation de la contrefaçon ;
 Lutte contre les contrefaçons dangereuses pour la santé et la sécurité des
consommateurs (ex. : contrefaçon de médicaments, de jouets, de pièces
automobiles) ;
 La lutte contre la contrefaçon via Internet (ex. : des médicaments jusqu’aux
lentilles de contact contrefaites sont distribués sur Internet !) ;
 La lutte contre l’expansion du phénomène.

TOP’PLUS
Principaux site d’information :
http://europa.eu/scadplus ; http://eur-lex.europa.eu

LES DOUANES : PRINCIPES DE BASE


Seuls les échanges avec les pays tiers (c’est-à-dire non-membre de l’UEMOA)
nécessitent une déclaration en douane.

I. LE TRAITEMENT DOUANIER DES MARCHANDISES


A la base de toute opération douanière, 3 principes essentiels doivent être respectés :
l’espèce tarifaire, l’origine, et la valeur en douane.

A. L’espèce tarifaire
C’est un code numérique attribué à chaque marchandise et qui permet de
déterminer :
 A l’import : les formalités (sanitaires, phytosanitaires…), les restrictions
quantitatives éventuelles (contingentement) le taux de douane, de TVA, les
taxes parafiscales à appliquer, l’application éventuelle de droits réduits ou
d’exonération…
 A l’export : les normes applicables ;
 A l’import comme à l’export, elle permet l’enregistrement dans les
statistiques du commerce extérieur.
Pour trouver l’espèce tarifaire d’un produit, il faut faire un choix dans une
nomenclature très détaillée puisque comportant près de 16000 rubriques de
classement à 10 chiffres :
L’espèce tarifaire du produit se compose d’une désignation et d’un code composé de dix
chiffres qui représentent :
 les six premiers chiffres résultent d’une analyse du produit afin de lui affecter un code
établi à partir de la nomenclature internationale du Système Harmonisé. (SH)
 les deux suivants relèvent de la nomenclature combinée utile à l’application du tarif
douanier commun et l’élaboration de statistiques communautaires ;
 les deux derniers correspondent au TARIC (Tarif intégré communautaire) et renvoient
aux règlementations communautaires particulières. Elle permet de déterminer le taux
de droits de douanes et de TVA ainsi que la réglementation applicable à l’importation
et à l’exportation.
Ces dix chiffres sont éventuellement complétés par des codes additionnels communautaires
(CACO) ou nationaux (CANA) afin d’intégrer les règlementations spécifiques relatives au
produit.
Exemple
Bijouterie fantaisie artisanale :
711719 9 9 1 0
Système Harmonisé Nomenclature combinée TARIC

B. La notion d’origine des marchandises


Il est indispensable de connaître la « nationalité économique » des marchandises pour
déterminer le traitement douanier des marchandises, et en particulier si elles vont
bénéficier de préférence.
 Notion commune d’origine : « une marchandise dans la production de laquelle sont
intervenus deux ou plusieurs pays est originaire du pays où a eu lieu la dernière
transformation ou ouvraison substantielle, économiquement justifiée, effectuée dans
une usine équipée à cet effet, et ayant abouti à la fabrication d’un produit nouveau ou
représentant un stade de fabrication important. »
 L’origine préférentielle confère certains avantages aux marchandises échangées entre
certains pays. Pour les produits faisant l’objet de contrôle ou d’accords préférentiels,
leur origine doit être prouvée par un certificat d’origine

C. La valeur den douane


La valeur en douane est la valeur de la marchandise au point d’entrée dans l’UEMOA
C’est la base de perception des droits de douane.
Le déclarant doit ajouter ou déduire certains éléments (frais de transport, assurance…)
de la valeur transactionnelle VT (valeur facture) en fonction de l’incoterm retenu.
Elle correspond à un CIF, à un [CIP-part de survol de l ‘UEMOA (fret et assurance)] en
aérien.
Si, la valeur d’un achat CIF ne nécessite pas d’ajustement, un montant facturé selon un
incoterm de la famille F (FCA, FAS, FOB) est augmenté des frais jusqu’au point d’entrée dans
l’UEMOA. A l’inverse, un total de facture déterminé selon l’incoterm DDP est diminué des
charges supportées dans la communauté.

Exemple
Importation de pâte de cacao UEMOA

Lomé

FCA Quito
150 000 EUR fret et assurance=10000EUR Valeur en douane = 150 000 + 10 000 = 160 000
EUR
Equateur
CONSEIL
Un schéma permet de mieux visualiser les retraitements à opérer pour obtenir la valeur en
douane.

La connaissance des 3 éléments, espèce (désignation du produit+10chiffre), origine (pays ou


il a subi une ouvraison économiquement justifié), valeur (valeur transactionnelle, en douane
et statistique) permet de calculer le montant des droits de douane d’un produit.

Exemple
Espèce et origine déterminent le taux des droits de douane qui est appliqué ensuite à la valeur en
douane.
Pâte de cacao originaire d’Equateur : 9,6%
Droits de douane dus pour l’importation de pâte de cacao= 160 000 EUR x 9,6% = 15 360 EUR.
NB : la VD à l’importation est la valeur CIF ou CIP pour le transport maritime et CIP pour
l’aérien. A l’exportation c’est la valeur FOB pour le maritime et FCA pour l’aérien.

Droits de douane = valeur en douane * taux de droit de douane

Evaluation à partir de la valeur facturée et retraitée en fonction de l’incoterm

Exemple : importation de composant électronique du japon via Cotonou dédouané à Lomé

Traitement à opérer pour obtenir la valeur


Facture du fournisseur japonais
en douane
Valeur facturée+frais de transport,
Facture EXW,FAS,FOB ou FCA Tokyo assurance, manutention de Tokyo à
Cotonou
Facture CFR Cotonou Valeur facturée+ assurance jusqu'à Cotonou
Facture CIF Cotonou Valeur facturée = valeur en douane
Valeur facturée – (frais de transport,
Facture CPT Lomé manutention de Cotonou à Lomé) +
assurance jusqu'à Cotonou
Valeur facturée – frais de transport,
Facture CIP ou DDP Lomé d’assurance et de manutention de Cotonou
à Lomé

Assiette TVA = valeur au lieu de dédouanement (y compris les DD)


TVA=assiette TVA* taux de TVA

Facture du fournisseur japonais Détermination de l’assiette de la TVA


Valeur facturée + frais de transport,
assurance, manutention de Tokyo à Lomé +
Facture EXW ,FAS ,FOB, FCA Tokyo DD
ou VD + DD +frais de post acheminement
jusqu'à Lomé
Facture CFR ou CIF Cotonou VD+DD + post acheminement jusqu'à Lomé
Valeur facturée + DD (+assurance pour CPT
Facture CPT, CIP, ou DAP Lomé
Lomé)

II. LE CALCUL ET LE PAIEMENT DE LA DETTE DOUANIERE


A. Quand est-elle due ?
En principe, la dette douanière doit être acquittée dès l’entée de la marchandise sur
le territoire communautaire pour disposer du BAE (Bon à Enlever) et pouvoir enlever
les marchandises.
TOP ‘PLUS
 En cas de difficulté à déterminer l’origine d’un produit, l’entreprise peut
solliciter l’avis de la douane grâce à la procédure de RCO (Renseignement
Contraignant sur l’Origine).
 Principaux sites d’information :
Htt://www.douane.gouv.fr ; htt//pro.douane.gouv.fr

En pratique, deux crédits cumulables permettent de différer ce paiement :

Durée : 120 jours ; paiement d’intérêts ; remise


Crédit
Spéciale ; obligation cautionnée
de
droits
Durée : 30 jours ou paiement le moi suivant pour
Crédit
de Les procédures simplifiées, remise de 1% sur
d’enlè
taxes Liquidation soumission cautionnée.
veme
Le paiement de la dette douanière peut aussi être suspendu au différé en fonction des
nt
régimes douaniers

B. MLP et MAC

Paiement des MLP Mise en MAC Mise à la


Produit à Paiement
droits de Libre de la TVA consommation
la
douanes Pratique
frontière

 Les droits de douanes doivent être acquittés pour que la marchandise acquière le
statut communautaire et puisse circuler librement sur le territoire communautaire.
Si la MLP n’est pas effectuée dès l’entrée sur le territoire communautaire, il faudra
demander un régime de transit.
 Les droits de douanes sont harmonisés au niveau communautaire : le « tarif
extérieur commun » ou TEC varie selon la nature de la marchandise et son origine,
mais sera commun à tous les pays membres de l’UEMOA.
 La TVA doit être versée pour la marchandise puisse être commercialisée.

C. Le calcul de la dette douanière plusieurs étapes


Exemple :
- Dédouanement à Lomé.
- Marchandise en provenance de Chicago.
- Valeur facture = FOB New- York = 55 000 €.
- Fret maritime bord-bord, assurance comprise = 5000 €.
- TEC = 10%
1. Calcul de la valeur en douane Valeur en douane = CIF Lomé = 60000 €
2. Calcul des droits de douanes Droits de douane = valeur en douane x TEC
= 60000 x 10% = 6000 €
3. Calcul de l’assiette de la TVA Ici dédouanement à Lomé :
Assiette TVA = 60 000+ 6000 = 66 000 €
4. Calcul de la TVA 66000 x 18 % = 11880 €
5. Calcul des taxes parafiscales -
éventuelles
6. Calcul de la dette douanière Droits de douanes + TVA + taxes parafiscale
= 6000 + 11880 = 17880 €

Important : le montant de l’assiette de la TVA pour le calcul de la dette douanière


varie en fonction du premier lieu de destination des marchandises (cas d’une MAC
différée), alors que la valeur en douane est toujours celle au point d’entrée dans
l’UEMOA, quel que soit le lieu de dédouanement. Le lieu où sera acquittée la TVA est
important : l’entreprise doit pouvoir la déduire.

III. LES DOCUMENTS


Le dédouanement nécessite l’établissement du DDU (Document Administratif Unique
pour l’UE et le DDU pour les pays de l’UEMOA), progressivement simplifié et
dématérialisé, et d’un certain nombre de documents justificatifs

Le DDU - Formulaire douanier communautaire unifié utilisé par tous les


Etats membres, pour leurs échanges avec les pays tiers.
- Support de la déclaration de détail à l’import et à l’export.
Autres - documents commerciaux : facture, liste de colisage, note de
documents poids…
justificatifs - documents prouvant la valeur : DV1
pouvant - Documents prouvant l’origine préférentielle
être - Licences d’importation ou d’exportation (en cas de
nécessaires contingentement par exemple
- Passeports sanitaire ou phytosanitaire.
- Documents de transit…

IV. LES PROCEDURES DE DEDOUANEMENT


Elles décrivent les procédures qui doivent être suivies pour réaliser le dédouanement
des marchandises.
Depuis la mise en place en France du nouveau système informatique douanier Delt@
du 1er janvier 2007, il y a deux catégories de procédures :

Procédure de - Présentation physique des marchandises aux douanes (1


droit commun jour franc à l’import pour la conduite en douane ;
Pour les immédiatement à l’export, et délai de trois jours pour
opérateurs réaliser le DDU).
Occasionnels - Etablissement du DDU, présentation du DDU et de tous les
documents justificatifs nécessaires.
- Contrôle éventuel par la douane
- Paiement de la dette douanière pour enlèvement des
marchandises
Procédure de 1. Procédure de dédouanement à domicile (PDD)
dédouanement - Le dédouanement s’effectue dans les locaux de l’entreprise,
à domicile (4 sans passer par le bureau de douane.
types) - Le DD s’effectue grâce de la DCG (Déclaration
Pour les Complémentaire globale), mensuelle ou décadaire.
opérateurs - Facilite et accélère les opérations de dédouanement, qui
ayant un peuvent être faites 24h/24 et 7 j/7.
important - Accordée sous certaines conditions (garanties financières,
volume volume, locaux adaptés).
d’importation - Pour l’obtenir, l’entreprise doit :
et/ou  Déposer une demande aux douanes ;
d’exportations  Signer une convention ;
 A l’import : toujours adresser un avis d’arrivée aux
douanes ;
 A l’export : proposer aux douanes un planning
d’exportations fiable et toujours adresser un avis
d’expédition.

2. Procédure de dédouanement Unique (PDU)


- Adapté aux entreprises disposant de plusieurs sites sur un
même territoire national.
- Permet de n’avoir qu’une seule domiciliation auprès d’un
bureau de douanes (au choix de l’opérateur). Et plusieurs
bureaux de rattachement.
- Il n’y a qu’une seule DCG pour l’ensemble des sites.
- Autorisation de la compétence de la DGDDI de Paris, autres
conditions : idem PDD.
3. Procédure de dédouanement Unique communautaire
(PDUC)
- Adapté aux entreprises disposant de plusieurs sites dans
plusieurs Etats membres de l’UEMOA.
- Permet de n’avoir qu’une seule domiciliation auprès d’un
bureau de douanes (au choix de l’opération auprès d’un
bureau de douanes (au choix de l’opérateur)
- Dispositif semblable à celui de la PDD pour le reste.
4. Procédure express
- Procédure spéciale pou les colis postaux et express.
- Concerne les groupeurs aériens de petits colis de type
DHL…
TOP’PLUS
 S’y ajoutent des procédures particulières pour les grands ensembles
industriels ou l’aide humanitaire d’urgence.
 Toutes les marchandises ne peuvent pas être importées librement : elles sont
réparties en plusieurs catégories en fonction de leur origine, de leur espèce,
on distingue :
- Les marchandises libérées « totalement » sans contrainte particulière ;
- Les marchandises sensibles : surveillées au moyen d’un document de
surveillance et éventuellement soumises à l’obtention d’un visa du ministère
compétent ;
- Les marchandises contingentées : limitées quantitativement. Ces importations
sont soumises à l’obtention d’une licence communautaire.
 A l’exportation, certains produits sont soumis à l’obtention d’une licence
d’exportation (par exemple, des produits de la faune et de la flore en voie
d’extinction).
C14
LES REGIMES DOUANIERS
Lorsque l’opérateur importe ou exporte une marchandise, il doit choisir un régime
douanier approprié et les spécifier lors du dédouanement.

I. LE REGIME DE DROIT COMMUN


Il concerne les opérations d’importation et d’exportation définitives.
 A l’exportation : exonération de droits de douanes et de TVA, mais réalisation du
DDU pour établir les statistiques du commerce extérieur. Les marchandises
peuvent être contrôlées.
 A l’importation : MLP et MAC, paiement de la dette douanière, contrôles
éventuels. La MAC et la MLP doivent théoriquement être faits simultanément au
point d’entrée dans l’UEMOA.
 Les régimes de transit permettent de différer la MLP et la MAC

II. LES REGIMES ECONOMIQUES


 Ils permettent d’importer ou de réimporter des marchandises en suspension de
droits et taxes.
 Ils sont adaptés à trois catégories de besoins spécifiques de l’entreprise : au
stockage, à l’utilisation, et à la transformation des marchandises.
 Les marchandises peuvent être placées sous plusieurs régimes économiques
différents successivement.

A. Les régimes adaptés au stockage des marchandises

Régime Description Intérêt


- Les marchandises sont - Gain de trésorerie
Entrepôt stockées dan des entrepôts important : report du
douanier à agréés (publics ou privés). paiement des droits et
l’importation - l’opérateur sort les taxes
marchandises au fur et à - Si les marchandises sont
mesure de ses besoins. finalement réexportées
- Les droits et taxes ne sont vers un pays tiers,
acquittés que lors de la sortie l’entreprise n’aura pas à
des marchandises de acquitter de droits ni de
l’entrepôt, au taux applicable taxes.
à cette date. - La durée de stockage est
illimitée !
Entrepôt - Les marchandises sont - Permet de bénéficier
douanier à stockées dans des entrepôts immédiatement des
l’exportation agréés (publics ou privés) à avantages fiscaux liés
l’export. l’exportation.
- Elles sont considérées - Evite de stocker à
comme exportées l’étranger.
administrativement.
- L’opérateur expédie les
marchandises au fur et
mesure des commandes.

B. Les régimes adaptés à l’utilisation des marchandises

Régime Description Intérêt


Admission - Concerne les marchandises dont - exonération totale ou
temporaire l’entreprise a besoins pour essais, partielle de droits et taxes.
exposition, matériel pédagogique…
- Limité à 2 ans.
- L’opérateur importe temporairement
en exonération total ou partielle* de
droits et taxes.
*au prorata du temps d’utilisation :
3% des droits de douanes par mois,
totalité de la TVA.
Exportation - Permet de ré-importer en exonération - Facilite ce type
temporaire de droits et taxes des marchandises d’opérations, sans avoirs
ou régime temporairement utilisées ou exporter à acquitter des droits et
des retours hors UEMOA. taxes à la réimportation.
- Concerne les mêmes marchandises
que ci-dessus.
Carnet ATA - Couvre l’exportation temporaire et le - Particulièrement adapté
transit d’échantillons ou d’objets aux foires, salons,
d’exposition dans plusieurs pays expositions…
successifs hors UEMOA.
- Carnet disponible auprès de la CCI

TOP’PLUS
L’entreprise ne peut pas transformer les marchandises dans l’entrepôt : elle peut
cependant procéder à des « manipulations usuelles » afin d’assurer leur conservation,
leur qualité, d’améliorer leur présentation ou leur distribution allotissement,
échantillonnage).
Exemple : Admission temporaire
Le 1er avril, un équipement destiné à tester des centraux téléphoniques est importé du Canada au Togo
pour une durée de 2 mois. Sa valeur en douane est de 600 000 EUR et il est soumis à un TEC de 5% et
une TVA au taux normal.
Lors de l’importation, le 1er avril :
Paiement de la TVA= 600 000 x 18% = 108 600 EUR.
Lors de la réexportation, le 1er juin

Paiement des droits de douane : 600 000 x 5% x 2 x 3%= 1 800EUR.

Droits de douane Nombre Pourcentage


Normaux de mois des droits
d’utilisation normaux à payer
C. Les régimes adaptés à la transformation des marchandises

Ce sont des régimes adaptés aux situations de sous-traitance.

Régime Description Intérêt


Perfectionnement - Permet d’importer des - Ne pas pénaliser la
Actif marchandises tierces en compétitivité prix de
exonération de droits et taxes, de les ces exportations par
transformer, et de réexporter une taxation sur
Les composants.
Transformations La transformation a lieu dans un
- - Intéressant si le
sous douane entrepôt sous douane. montant des droits et
- Le dédouanement est différé à la taxes applicables sur
sortie de l’entrepôt, le taux les produits finis est
applicable est donc celui sur les moins élevé que celui
produits finis et non sur les sur les composants
composants. importés.
Perfectionnement Permet d’exporter des marchandises - Permet de ne pas
passif communautaire, de les transformer dans pénaliser la
un pays tiers, et de ne payer des droits et compétitivité prix de
taxes à la réimportation que sur la ces opérations.
différence entre le montant des droits et - Eviter de stocker à
taxes sur les produits finis et celui sur les l’étranger.
composants (principe de la taxation
différentielle). Taxation sur la plus-value
acquise : les droits de douane sont
évalués sur une valeur en douane qui
correspond au prix des matières, autres
éléments et services fournis par le
prestataire étranger auquel s’ajoutent
les frais liés au retour des produits finis
dans l’UEMOA.
Exemple1 de taxation différentielle :
Composants d’une valeur de 30 000€ exportés au Canada pour ouvraison et
assemblage. Les frais de transport et d’assurance vers le Canada s’élèvent à 4 000€. Si
ces composants étaient importés au Togo, le TEC serait de 10% et la TVA de 18%. La
valeur de l’ouvraison et de l’assemblage au Canada est de 10 000 € et les frais de
transport et assurance retour vers le Togo de 4000 €. Le produit réimporté n’a pas la
même espèce tarifaire : le TEC est de 12% et la TVA au taux ordinaire.

 Calcul des droits de douane :

Valeur en douane = valeur des composant : 30 000 €


+transport aller et retour : 4000 € + 4000 €
+ouvraison et assemblage au Canada : 10 000 €
= 48 000 €
Droits sur les produits réimportés : 12% x 48 000 = 5760 €
Droits théoriques sur les composants : 10% x 30000 = 3000 €
Droits de douane finalement dus : 5760-3000 = 2760 €
 Calcul de la TVA :
Assiette TVA = ouvraison et assemblage au Canada : 10 000 €
+ Transport retour : 4000 €
+droits de douane ; 2760 €
=16 760 €
TVA = 18% x 16 760 Euro = 3016.8 €
 Calcul de la dette douanière :
Droits de douane + TVA = 2 760 + 3016.8 = 5776.8€

Exemples 2

Vous exportez 15 000 EUR de tissu imperméabilisé en Indonésie pour y faire fabriquer 10 000
blousons que vous importerez en vue d’une commercialisation dans la zone UEMOA.

Informations douanières
Dénomination Tissu imperméabilisé Fermeture à glissière Blouson
commerciale
TEC 10% 14% 12%

Le sous-traitant indonésien facture la confection à 1EUR par blouson, et la fermeture à


glissière à 0,3 EUR pièce.

Le transport du tissu de Lomé jusqu’à Solo coûte 3 000 EUR. Le fret maritime retour coûte
2 800 EUR jusqu’à Lomé ou les blousons sont dédouanés
Taxation différentielle Plus value acquise
Eléments Calculs EUR Eléments EUR
Valeur de sortie du tissu 15 000 Frais de fabrication 10 000
Frais de fabrication 1 x 10 000 10 000 Fermeture à glissière 3 000
Fermetures à glissière 0,3 x 10 000 3 000 Fret retour jusqu’à 2 800
Fret retour jusqu’à Lomé 2 800 Lomé
Valeur des blousons à 30 800 Plus value acquise 15 800
l’entrée de l’UEMOA
Droits sur les blousons 30800 x 3696 Montant des droits de 1 896
-droits théoriques sur le 12% -1 500 douane
tissu exporté 15000 x 15 800 x 12%
10%
Montant des droits de 2196 Montant des droits de 1 896
douane dus douane dus

D. Cas particulier : les régimes de transit

Régimes permettant de transporter dans l’UEMOA des marchandises non dédouanées


(droits de douane non acquittés, MLP non effectuée).

Régime Description Exemple


Transit - Marchandises non mises - Marchandise en provenance de
communautaire en libre pratique circulant New-York. Point d’entrée dans
Externe entre deux points de l’UEMOA : port de Dakar, à
l’UEMOA. destination de sotouboua.
Transit concerne par exemple la - Marchandise en provenance de
communautaire circulation des marchandises Turin à destination de Berlin et
Interne entre l’union européenne et traversant la Suisse
l’AELE (association
européenne de libre
échange):
-
TIR - Transport se terminant ou - Adapté au transit part route ;
(Transit en provenance d’un pays marchandise en provenance de
International tiers. Les pays doivent être Moscou, à destination de Blitta.
Routier) signataires de la Dédouanement à Blitta.
convention TIR.
C14
LES DOUANES INTRACOMMUNAUTAIRES
Les échanges entre Etats membres de l’UEMOA s’effectuent sans formalité douanière et en
exonération de droit de douane. Ne subsistent que les obligations fiscales (TVA) et
statistiques ; et l’établissement de la Déclaration d’Echange de Biens (DEB).

I. LIVRAISONS ET ACQUISITIONS
Au sein de l’UEMOA, on parle ni d’exploitations ni d’importations.
Juridiquement, le moment ou se produit le transfert de propriété entre l’acheteur et le
vendeur est nommé :
 livraison, le transfert physique est quant à lui nommé expédition : envoi de
marchandises d’un pays de l’UEMOA vers un autre pays de l’UEMOA;
 acquisition, le transfert physique étant nommé introduction : arrivée marchandises
communautaires sur un territoire national.

II. La DEB
La DEB permet aux entreprises de répondre de façon unique et simplifiée aux objectifs
d’élaboration des statistiques du commerce extérieur et de surveillance du respect des règles
fiscales en matières de TVA.

 Emission
La DEB est émise par l’entreprise ou un commissionnaire en douane mandaté.
Déclaration mensuelle, au plus tard le 10è jour ouvrable du mois suivant.
Une déclaration par type de flux (une pour les introductions, une pour les expéditions)
est nécessaire.

TOP’PLUS
La DEB peut être faite manuellement : formulaire papier en ligne :
http://minefi.gov/formulaires; ou de façon dématérialisée, après signature d’une
convention avec les douanes, sur le site Prodouane ou grâce à un logiciel.
 Quatre niveaux d’obligation dans l’UE
Niveau
Introduction Expédition
d’obligation
A partir de 2 300 000 € A partir de 2 300 000€ Déclaration
Déclaration détaillée 1 détaillée

A partir de 230 000 € A partir de 460 000 € Déclaration


Déclaration détaillée 2 détaillée Données limitées à
Données limitées à fournir fournir

A partir de 150 000 € A partir de 150 000€ Déclaration


Déclaration simplifiée 3 simplifiée
Pas de déclaration 4 Dès le 1er euro Déclaration
simplifiée Données à fournir

III. La TVA INTRACOMMUNAUTAIRE

TVA : impôt général sur la consommation, qui frappe la valeur ajoutée au niveau de chaque
entreprise.

A. Il existe trois régimes de TVA distincts pour une entreprise communautaire

1. Le régime de TVA national


Dans le cadre d’une vente réalisée sur le territoire national, le vendeur facture la vente TTC à
l’acheteur.
L’entreprise verse la TVA à ses fournisseurs, et collecte de la TVA auprès de ses clients.
La TVA due par l’entreprise à l’Etat est la TVA collectée – la TVA versée

2. Le régime de TVA avec les pays tiers


A l’importation, la TVA est due lors de la mise à la Consommation. L’assiette de la TVA est la
valeur acquise par la marchandise au premier lieu de destination.
A l’exportation, la vente est facturée hors taxes.
Voir aussi le calcul et le paiement de la dette douanière.

TOP’PLUS
 Par premier lieu de destination, il faut entendre le lieu mentionné sur la
lettre de course ou tout autre document de transport sous le couvert duquel
les marchandises sont importées.
 Le vendeur a l’obligation de vérifier le n° d’identification fiscale de son client.
Il peut le faire sur le site www.prodouane. Fr ou sur le site www.europa.eu.
3. Le régime de TVA intracommunautaire

Lieu - La TVA est due dans le pays d’acquisition, dès la livraison, fait
générateur de la TVA.
Mécanisme et - Le vendeur facturera hors taxes, à condition qu’il indique sur la facture
obligations le numéro d’identification fiscale de son client, et d’il peut justifier de
des parties l’expédition.
- L’acheteur doit déclarer le montant des acquisitions communautaires
sur sa déclaration fiscale : déclaration CA3/CA4, et versera
volontairement la TVA due sur le montant de ses acquisitions
communautaires, aux taux de son pays.
- Vendeur et acheteur doivent compléter la DEB.
Exigibilité - La TVA est exigible le 15 du mois suivant l’acquisition, ou à la date de la
facture si elle est établie avant le 15 du mois qui suit l’acquisition.
Exemple : Date de réception des biens : 08 septembre 2008, date
d’exigibilité butoir : 15 octobre 2008.
Si la facture est datée du 16 septembre 2008, la date d’exigibilité sera
septembre 2008.
Si la facture est datée du 28 octobre 2008, la date d’exigibilité sera le 15
octobre 2008.
Remarque : Si le vendeur ne dispose pas de numéro d’identification fiscale de son client, il est
obligé de collecter la TVA au taux en vigueur dans son pays, et l’acheteur ne pourra pas la
séduire.

Cas particuliers :
TVA sur les - Distinguer : le preneur (en fonction de l’incoterm), le lieu de départ,
transports le prestataire ; la facture du transporteur concernant le transport, et
intracommu celle du vendeur concernant les marchandises.
nautaires - Exemple :
Une entreprise lilloise expédie des marchandises à Rome,
transporteur français. L’entreprise française facture les marchandises
HT à son client italien.
Si le preneur est le vendeur français, le transporteur français lui
facture le transport TTC.
Si le preneur est l’acheteur italien, le transporteur français lui facture
le transport HT.
TVA sur les - Le façonnier facture HT au donneur d’ordre qui paiera la TVA due sur
opérations le travail à façon au taux du pays de destination.
de sous- - Si les produits finis sont réexpédiés dans un autre Etat membre : ils
traitance seront sur la totalité dans le troisième Etat membre.
TOP’PLUS
 Il est possible pour une entreprise communautaire d’obtenir le
remboursement d’une TVA dans un autre Etat membre.
 Les achats dans d’autres Etats membres, à destination de l’exportation,
seront faits en exonération de TVA.
 Le numéro de TVA intracommunautaire est constitué du code pays (FR pour
France), d’une clé d’information à 2 chiffres, et du numéro de SIREN de
l’entreprise (9 chiffres).

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