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LE SYNDROME DU

LOBE TEMPORAL
DES Neurologie (année académique 2022-2023)
Cours de sémiologie neurologique
Présenté par : ALEGA NASSOU
Sous la supervision : Pr APETSE KOSSIVI 1
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25/02/2024 1
OBJECTIFS
1. Comprendre l'anatomie et la fonction du lobe temporal
2. Identifier les principaux symptômes cliniques associés au syndrome du
lobe temporal
3. Décrire quelques étiologies du syndrome temporal
PLAN
INTRODUCTION
1. RAPPELS DE NEURO-ANATOMIE
2. SIGNES
3. ETIOLOGIES
CONCLUSION
INTRODUCTION
Le lobe temporal est le support neurologique/anatomique de :
Fonctions sensorielles :
• Audition ;
• Un peu d’odorat ;
• Vision (via les radiations optiques)
Aptitudes cognitives complexes :
• Langage (compréhension aphasie dite de Wernicke) ;
• Mémoire (épisodique, sémantique) ;
• Comportement
1. DEFINITION
• Le syndrome du lobe temporal est un ensemble de symptômes et de
troubles associés à des lésions ou des dysfonctionnements du lobe
temporal du cerveau.
• Le lobe temporal est une région importante du cerveau impliquée dans
diverses fonctions, notamment la mémoire, l'audition, le langage et le
traitement des émotions.
2. INTERET
a. Epidémiologique: Le syndrome du lobe temporal est l'un des troubles
neurologiques les plus courants
b. Diagnostic: diagnostiquer précocement et gérer efficacement le
syndrome du lobe temporal. Cela inclut la reconnaissance des
symptômes.
RAPPEL NEURO-ANATOMIE
A. Structure anatomique du lobe temporal
1. Le cortex temporal :
• Le cortex temporal est la couche externe du lobe temporal et est impliqué
dans le traitement des informations auditives, visuelles et olfactives, ainsi
que dans la mémoire et le langage.
1. Le cortex temporal
• Il est composé de plusieurs sous-régions, notamment le cortex auditif
primaire situé dans le gyrus temporal transverse de Heschl, qui est
responsable du traitement initial des stimuli auditifs.
• D'autres sous-régions incluent le cortex temporal moyen, le cortex
temporal inférieur et le cortex temporal supérieur, qui participent à des
fonctions telles que la reconnaissance faciale, la compréhension du
langage et la mémoire sémantique.
2. L'hippocampe :
• L'hippocampe est une structure en forme de croissant située à l'intérieur
du lobe temporal, sous le cortex temporal moyen.
• Il joue un rôle essentiel dans la formation et la consolidation de la
mémoire à long terme, en particulier la mémoire épisodique, qui concerne
les souvenirs personnels et les événements vécus.
3. L'amygdale :
• L'amygdale est une petite structure en forme d'amande située à la base du
lobe temporal, en dessous du cortex temporal inférieur.
• Elle est impliquée dans le traitement des émotions, notamment la peur et
l'anxiété, ainsi que dans la régulation des réponses émotionnelles et des
comportements sociaux.
4. Le gyrus fusiforme :
• Le gyrus fusiforme est une structure en forme de fuseau située dans le
cortex temporal inférieur, près du cortex occipital.
• Il est impliqué dans la reconnaissance des visages et des objets familiers,
jouant ainsi un rôle crucial dans la perception visuelle et la mémoire.
5. Le complexe olfactif :
• Bien que la majeure partie du système olfactif soit située dans le lobe
frontal et le lobe limbique, certaines parties du lobe temporal, telles que
l'uncus, sont également impliquées dans le traitement des informations
olfactives.
B. SYNTHÈSE ANATOMO-FONCTIONNELLE
 Temporal supérieur : perception auditive, langage ;
 Temporal inférieur : perception visuelle, mémoire sémantique ;
 Temporal médian : mémoire épisodique, émotion, comportement
SEMIOLOGIE
A. TROUBLES SENSORI-GNOSIQUES.
1. Troubles de l’équilibre.
• Certaines expériences (Penfield) montrent des réponses vestibulaires
suite à des stimulation de la partie postérieure T1 ;
• Les troubles vestibulaires par lésions temporales sont très rares ;
• Des vertiges rogatoires, impression de chute ou lévitation, se retrouvent
dans l’épilepsie à départ temporal.
2. Troubles olfactifs.
• Hallucinations olfactives dans certaines formes d’épilepsie (odeurs
désagréables difficile à décrire) ;
• Difficultés de discrimination olfactive en cas de lobectomies
temporales ;
• Troubles olfactifs (anosmie) et maladie d’Alzheimer
3. Troubles visuels
• Hémianopsie latérale homonyme
• quadranopsie (1/4 du champ visuel) supérieure du lobe temporal (lésion du
faisceau ventral ou inférieur des radiations optiques) ;
• Hallucinations visuelles : micropsie, macropsie, images irréelles,
fantomatique,
• Agnosie visuelle;
• Prosopagnosie : déficit isolé de reconnaissance des visages, d’accès lexical
aux noms propres lésions temporales antérieures (droite ou gauche).
4. Troubles de la perception auditive d’origine cérébrale.
a. Troubles auditifs centraux :
• Surdité corticale :
 Sensation de surdité pour toutes les stimulations auditives
 Audiogramme vocal souvent nul, audiogramme tonal (sons purs) +/
 Abolition des Potentiels évoqués Auditifs tardifs et de moyenne latence ;
• Agnosie auditive-non verbale :
 Epargne la compréhension du langage ;
 Peu de plaintes, peu d’épreuves spécifiques ;
 Concerne les sons de l’environnement, les cris d’animaux, la musique ;
 Phono-agnosie : difficulté spécifique de la reconnaissance des voix (se
retrouve le plus souvent au téléphone) ;
 Agnosie auditive émotionnelle : abolition de la perception de la prosodie
(émotion non perçue) ;
 Sur le modèle de la perception visuelle, distinction agnosie
aperceptive/associative :
Discrimination des caractéristiques élémentaires (durée, fréquence,
intensité...) des sons ;
Appariement, désignation d’images
• Surdité verbale pure :
 Terme introduit par Kusmaul (1884) ;
 Déficit spécifique des sons du langage (mais en fait rarement pur), touche la
compréhension, répétition, écriture sous dictée ;
 Patients conscients, plainte de non-compréhension (comme une langue
étrangère), les difficultés augmentent avec le nombre de locuteurs ou en
milieu bruyant ;
 Tentative de compensation spontanée par lecture labiale ;
 Lésions hémisphériques préférentiellement gauches (chez les droitiers) ;
• Amusie
 Soutenue par l’existence de double discussion langage/musique ;
 Trois niveaux de troubles neurologiques de perception de la musique :
La musique n’est pas reconnue comme telle ;
La musicalité est reconnue mais difficulté d’appréciation de ses
caractéristiques. Sons harmonieux, désagréables (incapacité de le dire, ni de
reproduire) ;
Difficultés d’indentification-reconnaissance (difficulté de reconnaissance
lexicale)
B. TROUBLES DU LANGAGE
1. Aphasie de Wernicke (vs Broca) :
a. Aphasie de Wernicke :
 Expression fluente ,voire abondante, logorrhée produit beaucoup mais de
manière incohérente (paraphasies), difficile à canaliser ;
 Anosognosie (pas conscience de l’abondance de leur production et qu’on
ne les comprennent pas confusions/incompréhensions). Réduction de la
fluence avec levée de l’anosognosie ;
• Compréhension altérée, éléments de surdité verbale. Difficultés en
conversation, en désignation (temporal supérieur et postérieur gauche
éléments de surdité verbale accentuant ces difficultés) ;
• Peut être associé à une HLH droite, une apraxie, une angoisse, des
troubles de sensibilité de l’hémicorps droit.
• À l’écrit :
 Même difficultés qu’à l’oral :
Compréhension ; Paragraphies/paralexies (Ecriture spontanée, dictée,
copiée) ; -Jargonagraphie.
Difficultés plus marquées (syndrome d’alexie-agraphié, lésion plus
pariétale) ou moins marquées ( anomie, aphasie transcorticale sensorielle).
• Lésions : Temporo-pariétale gauche, aire de Wernicke, substance blanche,
gyrus supra-marginal, parfois gyrus angulaire, voire, T2 et T3.
C. TROUBLE DE LA MEMOIRE
• Cinq systèmes de mémoire :
 Mémoire procédurale ;
 Système de récupération perceptive ;
 Mémoire sémantique au niveau du lobe temporal externe (T2, T3) ;
 Mémoire de travail ;
 Mémoire Episodique au niveau du lobe temporal médian (face interne on
nous avons le gyrus hippocampique).
D. TROUBLES DU COMPORTEMENT ET DES EMOTIONS.
1. Dans la démence sémantique :
 Égocentrisme, désintérêt pour autrui, manque d’empathie ;
 Rigidité mentale, activités routinières, stéréotypées ;
 Modification d’habitudes, de goût ;
 Perte de la notion de danger ;
 Désinhibition sociale, petits délits.
2. Dans la maladie d’Alzheimer :
• Difficultés comportementales, émotionnelles: lien agressivité et
dysfonctionnement du lobe temporal droit (agressivité multifactorielle)
3. Le syndrome de Kluver-Bucy (1937) :
• Décrit expérimentalement chez le singe avec lobotomie temporale
bilatérale qui montre : Une agnosie visuelle ;
• Hyperoralité, exploration orale, hypersexualité ;
• Hypoémotivité (désintérêt social), placidité ;
• Peut se retrouver exceptionnellement chez l’homme de manière +/-
complète avec des troubles sévères de la mémoire
E. LES EPILEPSIES TEMPORALES
Il s'agit de crises d’épilepsie complexes et variées:
a. Crise uncinée: ( lésions de l’uncus de l’hypoccampe): sentiment
d’étrangeité avec des phénomène hallucinatoires: gout étranges, odeur
désagréable, vision des scènes animées et colorées. Etats de rêve,
phénomène de pensée forcée
b. Crise viscero-végétative: abdominale (colique),respiratoire(polypnée)
c. Crises motrices ( masticatrices, automatisme bucco nasaux:
mâchonnement , déglutition, crises aversives: crises giratoires)
d. Crise affectant le langage: vocalisation, palilalie
F. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1. Imagerie cérébrale :
• IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : Permet révéler des
anomalies structurelles telles que des lésions ou des malformations.
• IRM fonctionnelle (IRMf) : Cette technique permet de cartographier
l'activité cérébrale en mesurant les changements de flux sanguin qui
accompagnent l'activation neuronale. Elle est utilisée pour étudier
l'activité dans le lobe temporal pendant diverses tâches cognitives.
2. Tomographie par émission de positons (TEP) : Utilisée pour mesurer
le métabolisme cérébral, la TEP peut aider à détecter des anomalies
fonctionnelles associées au syndrome du lobe temporal.
3. Électroencéphalographie (EEG)
• L'EEG enregistre l'activité électrique du cerveau à partir d'électrodes
placées sur le cuir chevelu. Il est souvent utilisé pour détecter et
caractériser les anomalies électriques associées aux crises épileptiques
temporales, qui peuvent être liées au syndrome du lobe temporal.
ETIOLOGIES

1. Vasculaires :hémorragie cérébrales, hématomes ou ramollissement


2. Tumorales: gliomes, métastases, méningiomes
3. Infections : méningites tuberculeuses, encéphalite herpétiques, abcès
4. Traumatismes cranio cérébraux
5. Affections dégénératives (démence d’alzheimer)
CONCLUSION
• Il est important de noter que les manifestations cliniques du
dysfonctionnement du lobe temporal peuvent varier en fonction de la
localisation spécifique de la lésion ou de la pathologie sous-jacente.
• Un diagnostic précis nécessite une évaluation clinique approfondie,
éventuellement avec des tests d'imagerie cérébrale comme l'IRM ou le
scanner

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