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TERMINOLOGIE DE L’EXAMEN MENTAL PSYCHIATRIQUE

Résumé du Lalonde et Grunberg, chapitre 3


Par Dre Catherine Lavigueur, résidente IV de l’Université de Montréal (2008)

Examen mental

1) COMPORTEMENT

a) ALLURE GÉNÉRALE

 paraît ou non son âge


 beauté, carrure athlétique, handicap, etc.
 air hagard (déf. : regard farouche, apeuré, inquiétant), traqué (patient paranoïde),
resplendissant (patient maniaque)
 état de vigilance stuporeux (immobilité, mutisme, faciès figé), obnubilé (conscience
obscurcie, patient ralenti), somnolent ou bien éveillé
 hygiène et tenue vestimentaire
 démarche (ébrieuse, ataxique, affaissée, contrainte, lente, traînante, à petits pas,
rigide ou détendue, maniérée, déterminée), posture (figée, crispée, abattue, craintive,
nonchalante, affirmative)

b) DISPOSITION ET ATTITUDE

 disposition : résulte des idées et sentiments de base qui conditionnent la façon


habituelle de se percevoir; se rattache à l’estime de soi, au sens de l’identité
personnelle et à la sécurité de base; à la frontière du comportement et du sentiment,
elle détermine chez le patient sa propre perception de lui-même par rapport à
l’environnement.
ex. : défaitiste ou enthousiaste, pessimiste ou optimiste, abattu et masochiste ou fier
et pétulant (déf. : qui manifeste une ardeur exubérante, voir : fougueux, impétueux,
turbulent, vif), passif ou actif, flegmatique (qui montre peu ses émotions – le flegme
des Anglais) ou excitable, rigide, préoccupé, irritable ou nonchalant, placide (doux et
calme), perplexe (déf. : hésitant et indécis) et/ou ambivalent (dans la psychose)

 attitude : position affective usuelle affichée par le patient quand il entre en relation
avec autrui, avec le médecin (ex. : attitude adéquate = attitude respectueuse et
assurée, dégagée, souple, franche et authentique; attitude négative = hostile,
agressive; attitude indirectement négative – froide, sarcastique; aussi attitude
hautaine, méprisante, évitante, envahissante)

c) NIVEAU D’ACTIVITÉ

 activité exagérée (motilité excessive, sursauts, hyperactivité) : phase maniaque ou


cocaïne
 acathisie (réaction indésirable induite par les neuroleptiques) : incapacité à rester en
place et fébrilité intérieure
 activité diminuée (bradykinésie = lenteur des mouvements volontaires; hypokinésie =
diminution de l’amplitude des mouvements) : surtout dans la dépression et la
schizophrénie (le retrait émotionnel s’exprime même dans la motricité, allant jusqu’à
la catatonie; aussi dans le parkinsonisme)
 catalepsie : diminution de la réponse à l’environnement avec maintien des attitudes
corporelles imposées et plasticité musculaire (flexibilité cireuse)
 cataplexie : chute subite du tonus musculaire, provoquée par une émotion
 échopraxie (mimétisme) et stéréotypie (activité répétitive et automatique) : surtout
chez les psychotiques; maniérisme si stéréotypie intégrée à la personnalité de
l’individu
 impulsivité qui peut donner lieu à des passages à l’acte

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 carphologie : manipulation délicate, stéréotypée et inutile des vêtements ou des
draps
 signes d’attention à des stimuli inexistants si hallucinations (attitude d’écoute,
sourires bizarres, etc.)
 tics, mouvements anormaux, rigidité, tremblements (syndromes neuro ou anxiété,
intoxication, sevrage, effets secondaires de Rx, maladie physique)
 rituels et compulsions chez les obsessionnels

d) LANGAGE

1. plan non verbal


 intonation (suit normalement le contenu émotif du discours)
 ton de la voix (aigu, élevé, nasillard, grave, bas et calme, détaché)
 expression émotionnelle exagérée et exhibitionniste (personnalité
histrionique ou manie)
 mimique et gestuelle (dépit, impatience, malaise)
 type de regard et d’expression faciale (vide, détaché, triste, implorant,
menaçant)

2. plan verbal (incluant principalement le débit verbal : normal, augmenté ou


diminué)
 types de mots, construction de phrases, vocabulaire pauvre ou riche et
nuancé, mélange de langues
 à noter : le débit verbal peut être chroniquement augmenté

a. langage excessif : volubile, diarrhée verbale, prolixité, cris,


vociférations
 logorrhée : surabondance du discours à une vitesse
accélérée (caractéristique de la tachypsychie des maniaques)
 pression du discours : refus de toute interruption
(caractéristique de la tachypsychie des maniaques)

b. discours obscur et embrouillé (galimatias, vergibération…)


 glossolalie : langage d’apparence nouvelle, mais
généralement assez compréhensible, créée par le malade
délirant ou hystérique
 schizophasie : langage fait de néologismes et de mots
déformés qui ne respecte pas les structures grammaticales et
syntaxiques, le plus souvent incompréhensible pour
l’entourage

c. discours limité :
 si dysarthrie, bégaiement, marmonnement, élocution ébrieuse
 écholalie : répétition de mots
 coprolalie : langage grossier
 patient peu loquace (peu bavard) ou taciturne (silencieux et
sombre)
 débit lent car bradypsychie (viscosité psychique =
ralentissement du processus psychique, appauvrissement de
la parole)
 aphonie : incapacité à produire vocalement les sons du
langage mais le patient peut chuchoter
 mutisme : refus net de parler

d. autres
 métonymie : propension excessive à parler
métaphoriquement

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 associations par assonances (clanging) : changements
rapides de sujets au hasard de la sonorité des mots (manie
principalement)
 dysprosodie : rythme du discours inhabituel
e) APHASIE

 aphasie d’expression : diminution et lenteur de la production verbale, dysarthrie et


dysprosodie (trouble du rythme et de l’accentuation du langage)
 aphasie de réception : (trouble de la compréhension qui amène secondairement un
langage inapproprié) : débit normal ou logorrhéique, jargonaphasie (déf. : forme
d’aphasie sensorielle caractérisée par un débit rapide, des paraphasies et des
néologismes, qui rendent le langage incompréhensible) avec néologismes et
déformations lexicales
 *** déf. de paraphasie : trouble du langage dans lequel le malade
altère les mots (par substitution de phonèmes ou de syllabes) ou
substitue des mots paronymiques.
 aphasie transcorticale motrice : prend l’allure d’un trouble psychiatrique; déficits se
limitent à un apragmatisme (incapacité psychique de réaliser des actes élémentaires
dont le sujet possède les moyens instrumentaux de réalisation) parfois seulement
verbal (le patient donne l’impression de ne pas vouloir parler et il lui faut un certain
temps avant de répondre)

f) DEGRÉ DE COOPÉRATION

 collaboration volontaire ou forcée? facile ou difficile? ferme ou réticente?


 opposition passive : indirecte et irritante; ex. : demander beaucoup d’aide, mais
trouver des empêchements à toutes les solutions proposées
 négativisme : résistance à accomplir ce qui est demandé
 oppositionnisme : exécution du geste opposé (gegenhalten) – par ex. dans la
catatonie
 à l’inverse, suggestibilité et obéissance automatique

g) FIABILITÉ

 symptômes camouflés? accentués pour gains secondaires?


 le fait que le patient livre des informations qui pourraient paraître répréhensibles
(consommation, ATCD judiciaires) peut laisser croire qu’il est assez fiable

2) AFFECT ET HUMEUR

 affect : modulation émotionnelle qui colore les propos du patient et varie normalement
selon le contenu émotionnel du discours (~ température du jour)
 quantité d’affect : affect restreint, émoussé (blunted), abrasé ou aplati (flat) = en ordre
croissant, l’affect devenant de plus en plus absent
 caractère approprié ou pas : affect congruent versus inapproprié ou discordant
 refoulement des affects

 humeur : état émotif global et durable (~ climat du pays)


 humeur et affect euthymiques = normal; VS dysphorie = instabilité de l’humeur avec
malaises, anxiété, et souvent réactions colériques
 humeur labile (passer du rire aux pleurs, par ex. dans la manie ou la démence)

a. HUMEUR PRÉDOMINANTE

L’humeur prédominante est l’émotion, le sentiment qui se manifeste le plus souvent au cours
de l’entrevue

1) humeur positive : joie, amour, plaisir, espoir, dignité, admiration


 expansivité : manque de retenue dans l’expression des sentiments positifs

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 euphorie : sentiment exagéré de bien-être
 exubérance : nombreuses exclamations de plaisir et surexcitation
 exaltation : joie encore plus grande et sentiment de puissance
 extase : béatitude et détachement quasi total de la réalité

2) humeur négative envers l’entourage : jalousie, ressentiment, colère

3) humeur négative envers soi-même : ennui, gêne, culpabilité

 spleen : ennui triste et désabusé


 morosité : tristesse hargneuse
 dépression : devrait être utilisé pour désigner seulement la maladie

b. INTÉRÊTS ET INSTINCT DE VIE

Intérêts

 anhédonie : patient qui ne ressent plus les plaisirs de la vie et n’a plus d’intérêt sexuel
 apathie : patient qui ne réagit plus à rien
 perversion : viciation de l’intérêt
 focalisation : idée obsédante ou paranoïde

Instinct de vie

 attachement à la vie et à ses proches, espoir et planification en prévision de l’avenir


 c’est ici que s’insère l’appréciation des idées et des risques suicidaires (VS avec
l’impression diagnostique où on se prononce sur le niveau de dangerosité)
 tonus psychologique général (capacité de se ressaisir et de se prendre en main, similaire
ou tonus musculaire); fort, diminué, faible, absent

3) PENSÉE

 contrairement aux fonctions cognitives, la pensée est personnelle et échappe à la


mesure; donc évaluée de façon qualitative

a. VITESSE DE LA PENSÉE

 peut-être accélérée dans l’anxiété, le stress, la manie (signe de tachypsychie, au point


de perdre de vue l’idée de départ et le fil conducteur; la fuite des idées, surtout dans la
manie, implique rapidité et associations non censurées; sorte de tangentialité rapide
causée par la ↓ de la concentration…)
 rythme ralenti chez les déprimés majeurs et certains psychotiques dont le contact avec la
réalité est très altéré
 bradypsychie si déficits intellectuels, intoxication par dépresseurs du SNC, syndromes
organiques (certaines formes d’encéphalite)
 on peut évaluer la fluence verbale (diminuée si schizophrénie ou dépression) en
demandant par ex. au patient de nommer le plus grand nombre d’animaux ou de mots
commençant par la lettre « C » en une minute (la normale est de 11 mots ou plus avec la
lettre « F »)

b. COURS DE LA PENSÉE

 pensée incohérente : le discours ne respecte pas la logique, erreurs syllogistiques


 pensée qui, sans être franchement incohérente, prend une forme idiosyncrasique :
respecte une cohérence intrinsèque qui est pressentie, mais pas totalement comprise
par l’entourage (discours décousu et insolite de la psychose)
 associations relâchées (loose) : incohérences mineures (les mots forment des phrases,
mais les phrases n’ont pas de sens)

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 blocage ou barrage : le discours s’interrompt brusquement, le patient ayant oublié son
propos (ddx : absences); surtout dans la psychose et les troubles cognitifs (peut être
difficile à différencier d’une attitude d’écoute)
 pensée circonstancielle ou digressive (prolixité circonlocutoire) : chargée de détails
superflus, de remarques incidentes (c’est long, mais le patient ne perd pas de vue le but
de ce qu’il raconte); souvent chez personnalité obsessionnelle-compulsive, traits
histrioniques ou hypomanie
 pensée tangentielle : s’éloigne de plus en plus de la question posée=> à la limite : coq-à-
l’âne

c. FORME DE LA PENSÉE

 pensée concrète VS abstraite


 pensée magique : très concrète et défie les lois normales de la causalité (par ex. quand
un schizophrène pense que ses pensées vont modifier des évènements extérieurs à lui;
aussi présent chez les enfants, les « cultures primitives », la personnalité schizotypique
 pensée hermétique ou hyper-philosophique : reste énigmatique, indépendante des
règles de la réalité extérieure
 perplexité : compréhension incomplète de la situation, auto-questionnements stériles

d. CONTENU DE LA PENSÉE

 Pauvreté de la pensée : difficulté à structurer un contenu communicable (pensée difficile à


évaluer, patient peu accessible…) à cause de psychose ou tr cognitifs surtout
 préoccupations excessives ou idées surinvesties : idées exagérées, bizarres, qui
n’atteignent pas nécessairement un niveau délirant (ex. : triade perte de l’estime de soi,
désespoir et sentiment de ne pas pouvoir être aidé dans la dépression; crainte excessive
d’avoir une maladie dans l’hypocondrie; égomanie = préoccupation exagérée au sujet de
sa propre personne)
 mythomanie : propension à raconter des histoires fantastiques et fausses
 phobie : simple (seulement en présence de l’objet) ou extensive (à la seule pensée de
l’objet), spécifique ou non
 obsessions : idées égo-dystones persistantes ou récurrentes envahissant la conscience
et éprouvées comme absurdes
 idées dangereuses (idées suicidaires, idées d’homicide)

Délire : conviction absolue, erronée et irréductible par la logique et l’évidence des faits

1) thématique du délire :
 délire « expansif » : va dans le sens d’une amélioration de l’individu et de sa situation
(délire de grandeur, de richesse, mégalomanie, érotomanie, délire religieux)
 délire « rétractif » : va dans le sens inverse (délire de dissolution corporelle, délire
hypocondriaque, nihiliste, de persécution, de jalousie)
 délire de type « schneidérien », surtout présent dans la schizophrénie, se présente sous 4
formes : contrôle de la pense, vol de la pensée, écho de la pensée, délire (idée) de
référence
 délire de contrôle qui inclut : vol de la pensée, insertion de la pensée, diffusion de la
pensée, contrôle de la pensée

*** les 14 sx schneidériens :


er
1 rang

 pensées audibles
 voix qui discutent entre elles
 voix qui commentent
 expériences de passivité somatique
 vol de la pensée
 diffusion de la pensée

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 perceptions délirantes
 toutes les autres expériences impliquant la volonté, les « made affects » et « made
impulses »
e
2 rang

 autres troubles de la perception


 idées délirantes soudaines
 perplexité
 variations d’humeur
 sentiment de pauvreté émotionnelle
 and several others as well…
 délire dépressif : thèmes d’indignité, de culpabilité; peut être congruent à l’humeur
(sommet de la dépression = délire de culpabilité ou délire paranoïde qui, selon le patient,
semble justifié) ou non congruent à l’humeur (n’apparaît pas justifié selon le patient)

2) cohérence du délire
 systématisé : cohésion interne et système bien échafaudé, mais prémisses fausses
 fragmenté : amalgame d’éléments disparates, désorganisation plus ou moins prononcée
(on peut parler d’idées délirantes éparses)
 bizarrerie : jusqu’à quel point le délire est plausible ou farfelu (être poursuivi par la police
VS être le président de la planète Mars)

3) évolution du délire
 phases du délire : début aigu ou progressif? chronicité? progression stable ou
fluctuante?

 extension du délire : jusqu’à quel point il envahit les différentes sphères de la vie du
patient? Envahissant, étendu, restreint, encapsulé (le patient y pense seulement
occasionnellement et en parle peu spontanément)

 idéation délirante : doute et légère autocritique de la part du patient; ou délire peu


élaboré, encore incertain

 idée de référence : propension à se sentir concerné personnellement par des


évènements anodins (ou par la télé ou la radio), voir des « signes » (peut être délirant ou
pas)
 mode de pensée persécutoire ou idéation paranoïde : croyance subdélirante d’être
victime de harcèlement ou de persécution

Troubles de la perception et hallucinations


 types d’hallucinations : auditives, visuelles, olfactives (nauséabondes ou cacosmie),
gustatives, tactiles (ou haptiques)

 illusion : perception déformée d’un objet réel, par ex. le patient en delirium tremens qui
voit des monstres menaçants dans les ombres anodines du mur (VS hallucination =
aucun stimulus)
 hallucination mentale ou interne : hallucination auditive que le patient perçoit directement
dans sa tête, qui ne passe pas par les oreilles (ne pas confondre avec rumination
obsessionnelle)
 pseudo-hallucination : le patient reconnaît le caractère hallucinatoire de son expérience
sensorielle

*** questions utiles pour différencier hallucinations véritables des hallucinations mentales ou
internes :
 est-ce que ça se passe par vos oreilles?
 est-ce que ça vient de l’intérieur ou de l’extérieur de votre tête?
 est-ce que c’est votre conscience qui vous parle?

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 hallucinations schizophréniques : habituellement auditives et associées à un délire
 hallucinose alcoolique (delirium tremens) : le patient ne cherche pas à expliquer ses
hallucinations par une élaboration délirante
 hallucinations cénesthésiques : la fausse impression se rapporte à la mobilisation
passive de membres ou de parties du corps, en-dehors de tout contrôle de la volonté
 formication : sensation que des insectes circulent sous la peau
 hallucination autoscopique : la personne se voit elle-même
 hallucination négative : scotomisation sélective d’u objet réel (par ex. le patient ne voit
pas son nez quand il se regarde dans le miroir
 macropsie : voir les objets réels plus grands qu’ils ne le sont
 micropsie : voir les objets réels plus petits qu’ils ne le sont
 hallucination lilliputienne : le patient perçoit des personnages carrément inexistants qui
sont plus petits que la moyenne

 hallucinations parahypniques (reliées au sommeil) = normal


 hallucinations hypnagogique : au coucher
 hallucinations hypnopompique : au réveil

 dépersonnalisation : impression de ne plus être soi-même


 déréalisation : sentiment d’étrangeté et de non-familiarité par rapport à l’environnement
 phénomène perceptifs (paresthésies, anesthésies, hyperesthésies localisées) ne sont
pas des indices de psychose, mais plutôt de troubles dissociatifs

** PHÉNOMÈNES PARTICULIERS PROVOQUÉS PAR HALLUCINOGÈNES, Rx ET


AFFECTIONS MÉDICALES :

 synesthésie : hallucination visuelle à la suite d’un stimulus auditif ou l’inverse (ex. :


Baudelaire qui entend le son des couleurs après avoir fumé du haschisch)
 trailing : vision discontinue d’objets en mouvements
 réminiscence (flashback) : répétition d’une hallucination consécutive à une prise
antérieure de drogue
 hyperacousie : aussi précurseur d’hallucinations auditives schizophréniques
 aura : avant migraine ou crise convulsive; le plus souvent hallucination gustative ou
olfactive

** CERTAINES FORMES D’AGNOSIE=> EN QUELQUE SORTE LE CONTRAIRE DES


HALLUCINATIONS

 anosognosie : absence de perception d’un déficit sensitif ou moteur important


 ne pas porter attention aux mouvements évidents de dyskinésie (dus aux
neuroleptiques)
 prosopagnosie : impossibilité de reconnaître les visages connus

4) FONCTIONS COGNITIVES (du plus simple au plus complexe)

a) SENSORIUM (état de conscience)


 le terme « confusion » est trop imprécis
 les états de conscience s’échelonnent sur 5 niveaux d’intensité :
1. sensorium clair : état de vigilance, patient bien éveillé et réceptif aux stimuli
2. somnolence : le patient est lucide si on l’éveille; ex. : au réveil d’une intoxication
3. obnubilation : (lethargy) : patient partiellement lucide, réactions lentes, a tendance à
s’endormir s’il n’est pas activement stimulé
4. stupeur : semi-coma; le patient ne répond qu’à une stimulation persistante et vigoureuse;
communication temporaire = léger échange par les yeux ou la parole
5. coma : modéré (le patient ne réagit qu’à la douleur) / profond (aucune réaction) /
dépassé (aide artificielle pour respirer)

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 états de conscience altérés ou dissociés :
 automatisme : comportement moteur assez élaboré compte tenu d’un état de conscience
limité, mais non dirigé et qui échappe au contrôle (ex. : somnambulisme)
 mutisme akinétique et autres états neurovégétatifs voisins : le patient bouge très peu,
mais maintient un état de conscience partiel ou variable; ne communique pas, réagit peu
et présente une allure étrange et déroutante
 stupeur psychogène : conversion, psychose (stupeur catatonique), dépression majeure
sévère (stupeur dépressive)

b) ATTENTION
 attention : capacité de recevoir un stimulus spécifique sans être distrait par les stimuli
environnants (bruits de fond, éclairage, etc.)
 attention primaire : passive, involontaire, instinctive (test : faire répéter 5 à 7 chiffres)
 attention secondaire ou concentration (vigilance) : capacité de soutenir l’attention
pendant un laps de temps prolongé (par ex. tenir une conversation suivie ou test de 100-
7)
 hypoprosexie : concentration globale trop faible
 inattention sélective : la concentration n’est perturbée que pour certains thèmes
douloureux ou de grandes impressions psychodynamiques que le patient préfère éviter
 distractivité : concentration affaiblie en raison d’une attention labile et trop facilement
détournée par stimuli internes/externes (par ex. dans la manie)
 hyperprosexie : trop grande polarisation de la concentration
 fixité : l’attention ne se déplace pratiquement pas du même sujet
 persévération : difficulté à changer de sujet (par ex. le patient répète la réponse à la
question précédente)

c) MÉMOIRE

1. mémoire procédurale : habiletés motrices ou comportementales (ex. : faire de la


bicyclette)
2. mémoire de travail ou mémoire de contexte : capacité de retenir plusieurs informations en
même temps, sans qu’on ait vraiment conscience de toutes les informations enregistrées
(par ex. pour aller à bicyclette, simultanément se rappeler comment tenir le guidon,
pédaler, percevoir les bruits, éviter les trous, se souvenir de son itinéraire,etc.); type de
mémoire touché dans la schizophrénie
3. mémoire déclarative : enregistrer des faits (ex. : noms de capitales); comprend la
mémoire à court terme (test de répétition des chiffres) et la mémoire à long terme, grâce
au processus de stockage qu’on nomme consolidation (évaluée en questionnant sur la
maladie actuelle du patient et son histoire antérieure)

 capacité de mémorisation (Folstein, répéter 3 mots immédiatement et 10 min. plus tard;


dimension visuelle de la mémoire : présenter quelques secondes au patient une figure
qu’il doit ensuite reproduire)
re
 Habileté constructionnelle : peut servir à évaluer plusieurs types de mémoire; la 1
atteinte en début de démence, avec la capacité de faire des apprentissages (test de
l’horloge : demander au patient par ex. de dessiner une horloge avec chiffres et aiguilles
indiquant 11h10)

DIFFÉRENTES FORMES D’ALTÉRATION DE LA MÉMOIRE


 hypermnésies : surviennent chez les obsessionnels, les maniaques, les paranoïdes ou
encore les étudiants la veille d’un examen; parfois lié au souvenir d’évènements
dangereux ou chargés émotivement, comme dans l’état de stress post-traumatique
 paramnésies : regroupe les conditions dans lesquelles les souvenirs sont passablement
déformés ou inventés (par ex. souvenir amélioré, souvenir écran pour se protéger contre
sentiments refoulés; falsification rétrospective chez les paranoïdes; beaucoup de
déformations légères dans la vie courant)

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 dysmnésies : difficultés mineures, souvent rapportées subjectivement, dans la fixation et
l’évocation (ex. : oubli de noms)
 amnésies : se divisent en 4 types :
1 – amnésie psychogène
 amnésie lacunaire : circonscrite à une brève période entourant un événement
traumatisant
 amnésie sélective : scotomisation d’une certaine partie de la réalité
 amnésie généralisée : englobe la vie entière de l’individu
 amnésie continue : les évènements qui se sont déroulés entre une date précise et le
moment présent sont oubliés
2 – amnésie feinte ou factice : dans le but de dérouter le MD, de fuir une situation de confrontation
ou d’obtenir des gains secondaires
3 – amnésie organique : traumatisme cérébral ou démence
4 – amnésie mixte : divers types d’amnésie s’entremêlent (psychogène, feinte ou même organique)
 mécanismes compensatoires (face à l’amnésie en général) : tenter de la dissimuler,
anxiété, pensée circonstanciée pour banaliser ou nier le problème, fabulation pour
remplir les vides de mémoire

d) ORIENTATION
 particularité de la mémoire dans ce qu’elle a de plus simple et de plus concret
 trois sphères : le temps (touché en premier dans les syndromes organiques), l’espace et
les personnes (plans autopsychiques et allopsychiques)

e) ABSTRACTION
 capacité d’analyse et de généralisation
 évaluée grâce aux métaphores que le patient utilise spontanément, interprétation de
proverbes, tests plus spécifiques (par ex. le lien entre verre de lait, neige, drap d’hôpital :
BLANC; ou encore compléter : 1, 4, 7,10… 13)

f) INTELLIGENCE
 déficience mental profond = QI inférieur à 40 : pas de langage, incapacité à accomplir
tâches élémentaires (se vêtir, manger, etc.)
 déficience semi-éducable = QI de 40 à 54 : peut apprendre hygiène personnelle et
tâches routinières (travail en atelier protégé), vocabulaire limité
 QI moyen (environ 100) : peut termine le secondaire, peu à l’aise dans les sciences
abstraites et études universitaires
 intelligence supérieure = QI sup. à 120 : abstraction très développée, études
universitaires

g) JUGEMENT
 fonction qui permet de soupeser l’importance relative de différents faits ou idées et
d’ajuster le comportement en conséquence; le jugement comprend 3 éléments : le
recueil des données, l’analyse et la décision; le jugement est presque toujours touché, à
un degré ou un autre, dans la maladie mentale
 jugement pratique : que faire si on trouve une lettre avec un timbre et une adresse, que
faire face à un incendie dans un cinéma
 jugement social : capacité à adopter la conduite appropriée dans ses relations
interpersonnelles (va de l’égocentrisme à l’altruisme, du manque de tact au souci
exagéré d’autrui)
 ex. de jugement altéré : le schizophrène qui ne se rend pas compte que son allure
négligée et son contact bizarre sont peu engageants; l’obsessionnel indécis; le maniaque
qui surestime ses possibilités et dont le jugement est trop optimiste; le paranoïde qui
interprète comme malveillantes les actions neutres d’autrui; l’histrionique qui ne pense
pas que son attitude séductrice puisse être vue comme de la provocation
 insight : compréhension que le patient a de son état, de lui-même, de ses lacunes et de
ses ressources; capacité de comprendre qu’il est malade et de formuler une explication
valable de son état en examinant sa façon de penser et d’agir

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 ** ne pas évaluer l’insight en termes de tout ou rien, mais en préciser la nature et le
degré : déni, déni avec doute, doute avec blâme jeté sur autrui, sentiment que quelque
chose ne va pas en soi-même, introspection intellectuelle (établir des liens entre un
modèle de compréhension et son état psychologique), introspection émotionnelle (établir
des liens entre le vécu et l’effet émotionnel ressenti)

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