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Comment le web
change le monde
L’alchimie des multitudes
ISBN 978-2-7440-6261-2
SOMMAIRE V
Sommaire
Introduction 1
Première partie
Le web d’aujourd’hui
1 Les jeunes et le web : ensemble, dans les nuages 17
2 De la dynamique relationnelle 35
3 Les techniques discrètes du web d’aujourd’hui 51
Deuxième partie
L’alchimie des multitudes
4 Les webacteurs, créateurs de valeur 85
5 L’alchimie des multitudes 117
Troisième partie
Ce que cela change
6 Une économie de la relation peut-elle être rentable ? 151
7 Vers l’entreprise liquide ? 179
8 Les multitudes et leurs médias 203
9 Le web de demain 231
Introduction
Pic d'intérêt
Plateau de
rentabilité
Renaissance
Naissance de
la technologie
Désillusion
NOTRE APPROCHE
Tim O’Reilly est patron et fondateur d’une célèbre maison d’édition qui
porte son nom. Il est aussi celui qui a popularisé le terme « web 2.0 », en
organisant la première conférence web 2.0 à San Francisco en octobre
2004 et en posant les premières bases du concept dans un texte qu’on
peut retrouver sur son blog12.
O’Reilly nous a reçus dans ses locaux de la Russian River, à Sebas-
topol, loin de l’effervescence de la Silicon Valley. Un homme facile à
aborder, à la pensée riche et originale, dont voici les éléments les plus sai-
sissants concernant web 2.0… aujourd’hui.
« Les définitions sont des constructions de langage pour expliquer
des choses. Or, le web 2.0 n’est pas vraiment une chose. C’est plutôt la
description d’un “tipping point”13, un point de bascule, de ce moment où
un phénomène un peu unique et isolé devient commun et se généralise.
Une sorte de point de rupture et de passage à une nouvelle ère, avec de
nouveaux acteurs et de nouvelles règles.
Pour bien le comprendre, on peut faire une analogie avec le dévelop-
pement de l’ordinateur personnel dans les années 1980. Les ordinateurs
sont progressivement devenus de plus en plus personnels, et à un certain
moment (difficile à dater avec précision), le centre de gravité est passé du
mainframe à l’ordinateur personnel. Tout à coup, des acteurs comme
IBM, au centre du développement des ordinateurs dont ils étaient les
constructeurs, perdent la main au profit de nouveaux acteurs comme
Microsoft, qui proposent les outils d’exploitation de cet objet personnel.
D’une certaine façon, nous sommes alors passés de l’ère du PC 1.0,
avec IBM comme acteur principal, à celle du PC 2.0, beaucoup plus per-
sonnel, avec Microsoft comme acteur principal. Il ne s’agit pas d’une
définition, mais d’un fait !
Le web 2.0 est très similaire. Il y a aujourd’hui un tipping point dans le
développement du web. Internet a 25 ans, le web a déjà 15 ans. Au
début, ils n’étaient qu’un “plus” parmi les applications et les services utili-
sés sur les PC. Il sont aujourd’hui passés au centre. L’introduction en
bourse de Google en août 2004 a certainement été emblématique de ce
tournant, mais en fait il faut analyser ce passage comme l’arrivée d’inter-
net au cœur des PC. Le pouvoir s’est déplacé à nouveau. »
par les webacteurs qui s’en servent à leur tour pour changer
le monde. Ce changement de pratique (pas d’outil) est au
cœur de l’évolution en cours, de celle que nous devons tous
comprendre.
Nous l’aborderons en trois parties.
Le web d’aujourd’hui : une analyse de ce que font les jeunes
sur le web nous ouvrira les premières pistes de ce qui bouge,
des grandes tendances porteuses (Chapitre 1). Nous insiste-
rons ensuite sur ce qui apparaît comme l’énergie dont s’anime
l’ensemble : la dynamique relationnelle créée par la partici-
pation de milliards d’individus, d’entreprises, de groupes et
de documents (Chapitre 2). La technologie, certes fondamen-
tale, l’est d’autant plus qu’elle a su s’effacer (Chapitre 3).
L’alchimie des multitudes : convaincus de ce que l’entrée en
scène des webacteurs est essentielle, nous nous attacherons à
montrer comment ils opèrent et le genre de valeurs qu’ils
créent (Chapitre 4). Partant d’une écoute attentive des criti-
ques les plus sérieuses à l’évolution du web, nous explique-
rons la notion d’« alchimie des multitudes » et proposerons
des attitudes et des actions utiles aux webacteurs (Cha-
pitre 5).
Ce que cela change : pour terminer, nous montrerons les
changements entraînés par une telle dynamique dans trois
domaines : l’économie (Chapitre 6), l’entreprise (Chapitre 7)
et les médias (Chapitre 8).
La conclusion, enfin, nous permettra d’évoquer les prin-
cipales composantes de ce que pourrait être… le web de
demain.
Nous poursuivrons ces débats sur nos sites respectifs :
www.transnets.net et www.alchimie-des-multitudes.atelier.fr.
Bons voyages…
Première partie
Le web d’aujourd’hui
OÙ VA LE WEB ?
De la dynamique relationnelle
qu’on ne soit pas tous connectés les uns aux autres. Je n’ai pas
parlé depuis trente ans avec mon cousin Éric. Nous ne cessons
pas pour autant d’appartenir à la même famille. Justine à
Rennes n’a pas la moindre idée de qui est Tonin à Marseille.
Ils appartiennent tous les deux à la même entité : la France.
Tout commence à changer quand on pose le problème en
termes de réseaux. Si la notion de lien prévaut, l’enveloppe
pèse moins, la frontière perd en importance et en significa-
tion. On n’est plus dans un même « bain », on est relié par
des flux.
La référence la plus explicite nous vient du titre du livre
de László Barabási (une des figures de proue de la toute
jeune « science des réseaux ») tout simplement intitulé
Linked4 (« relié »).
L’essentiel, c’est les liens qui relient les points (ou nodes).
Les nodes les plus importants – ou hubs (« carrefours ») –
tirent leur rôle stratégique non pas d’une quelconque taille
qu’il faudrait trouver le moyen de mesurer, mais du fait
qu’un plus grand nombre de liens les mettent en relation
avec un nombre élevé d’autres nodes comme Barabási nous l’a
expliqué par courriel : « Le vrai message de Linked, c’est que
les hubs, ces nodes avec un grand nombre de liens permettent
aux réseaux de se maintenir. »
Ce sont les liens qui font le réseau (et non pas l’enve-
loppe), les relations (et non pas l’appartenance).
Et les relations nous sont devenues essentielles pour com-
prendre le monde.
László Barabási nous l’a expliqué de la façon suivante
dans une interview5 : « Les réseaux sont la nouvelle géomé-
trie de monde moderne. Les comprendre est devenu la disci-
pline qu’était la cartographie il y a quelques siècles. »
Mais si leur projection graphique évoque un réseau routier,
les liens ne sont en fait que la représentation de flux, d’échan-
ges, d’interactions et des mouvements complexes qui en
résultent. Ils ajoutent à la dynamique propre à chaque node
(nous préférons ce terme à « nœud » parce que ce dernier évo-
que une interruption des flux contraire à ce qui nous paraît
essentiel) celle des relations réalisées et à venir. C’est cette
d’équipe tous les trois six ou dix mois, constitue une autre illus-
tration intéressante du phénomène que nous décrivons ici.
Quoi qu’il en soit, la notion « d’individualisme réticu-
laire » a pour mérite d’indiquer que c’est la relation qui
change et pour inconvénient de faire pencher la balance du
côté de l’individu. Elle indique qu’il faut prendre l’indi-
vidu « autrement » sans montrer que les groupes eux aussi
changent. La confusion est abondamment entretenue, aux
États-Unis notamment, par l’abus du mot « communauté »
Peut-être faudrait-il l’équilibrer par la notion de « commu-
nauté réticulaire », une autre façon de désigner ce que l’on
a l’habitude d’appeler aujourd’hui le réseau social. C’est
pour rendre compte de ces deux pôles et de la dynamique
qui les anime que nous utilisons l’expression « dynamique
relationnelle ».
Intitulée The Strength of Internet Ties18 (« La force des liens
de l’internet »), une étude menée par le Pew Internet Pro-
ject and American Life Project, montre, chiffres à l’appui,
que l’internet joue un rôle important dans la vie de près de
la moitié (45 %) des Américains. Il est « crucial » pour des
dizaines de millions d’entre eux pour :
◆ obtenir une formation professionnelle complémentaire
(21 millions) ;
◆ aider une personne atteinte d’une maladie grave (17 mil-
lions) ;
◆ choisir une école pour eux-mêmes ou pour un enfant
(17 millions) ;
◆ acheter une voiture (16 millions) ;
◆ faire un investissement ou prendre une décision finan-
cière majeure (16 millions) ;
◆ trouver un nouvel endroit pour vivre (10 millions) ;
◆ changer d’emploi (8 millions).
Non contents de chercher des informations sur le web les
gens y cherchent le soutien et les conseils de leurs amis et de
leurs relations. Le temps que nous y passons n’affecte pas
nos relations personnelles. Au contraire. « L’étude confirme
que plus on envoie de courriels, plus on passe de temps avec
Twitter
Twitter.com est un hybride de SMS-messagerie instantanée-blogs. Il per-
met d’envoyer et de recevoir, sur son portable ou sur un ordinateur, des
messages de 140 caractères maximum.
Le site invite ceux qui s’y inscrivent à répondre à une seule question :
« Qu’êtes-vous en train de faire ? »
Les réponses littérales sont légion, du genre : « Je viens de louper le
bus » ou « J’ai fini mon sandwich ». Si les blogs permettent de publier
pour des millions d’usagers le récit de la vie d’un chat, on peut, grâce à
Twitter, la suivre à la minute et se maintenir ainsi informé de l’instant où il
se gratte, ronronne ou dévore sa pâtée.
Vous pouvez vous en rendre compte en allant directement à la page
d’accueil sur laquelle tous les messages arrivent ou, mieux encore, en
visitant Twittervision.com. Vous y trouverez une carte du monde sur
laquelle les messages apparaissent, accompagnés de la photo de leur
auteur, à mesure qu’ils sont mis en ligne. Fascinant.
Les messages ainsi envoyés peuvent être vus de tous ou limités à un
réseau d’amis. À l’inverse, chacun peut s’inscrire au système de distribu-
tion qui lui convient le mieux.
Bref, simple et rapide, le service apporte une instantanéité sans effort
aux réseaux sociaux les plus souples comme les plus denses.
Le mot twitter se traduit par « taquiner » et twit par « idiot ». Le fonda-
teur, Evan Williams21, est connu pour sa participation à la création de
Blogger, un programme de blogs absorbé par Google.
Chacun peut limiter les messages qu’il reçoit. L’outil peut servir à des
petits groupes dont les membres veulent rester en contact intense ou qui
Moins cher
Joe Kraus, fondateur d’un des premiers portails de l’internet, Excite, a
déclaré lors de la conférence Web 2.0 d’octobre 20053 : « Il n’y a jamais
eu de meilleur moment pour être entrepreneur, car cela n’a jamais été
aussi peu cher. Excite a coûté 3 millions de dollars, entre l’idée et le lan-
cement. JotSpot, ma nouvelle compagnie, 100 000 dollars. »
Il attribue cette diminution par 30 à au moins quatre facteurs :
• des matériels moins chers ;
• des logiciels gratuits basés sur l’open source ;
• l’accès à une main-d’œuvre abondante et bon marché (notamment
en Inde et en Chine) ;
• le marketing lié aux moteurs de recherche (search engine marke-
ting), permettant l’accès global et bon marché à des marchés de
niche (échelle planétaire notamment).
OUVERTURE ET COLLABORATION
Le web est une plateforme
« Le web est une plateforme6 » insiste l’éditeur Tim O’Reilly,
fin 2004, quand il constate que quelque chose a changé dans la
façon dont les gens l’utilisent.
À l’ère des ordinateurs individuels, des PC, une entre-
prise comme Microsoft a montré avec succès l’importance
stratégique de ne pas simplement créer des applications
(World, Excel, Internet Explorer, par exemple), mais de les
intégrer dans des plateformes logicielles (Windows, Office,
Exchange, par exemple). La majorité des produits Microsoft
constituent les briques propriétaires d’une fondation plus
complète (les fameuses suites Office, ou le système d’exploi-
tation) sur laquelle tout un écosystème est bâti. C’est ce qui
a fait le succès technologique et commercial de Microsoft
ces trente dernières années.
L’évolution était inéluctable :
◆ d’abord à cause du glissement de standards propriétaires
vers des standards ouverts. L’internet est aujourd’hui une
plateforme globale, qui repose sur des standards établis,
ouverts et partagés7 ;
◆ ensuite, par les évolutions des sites web. Nous sommes
passés d’une première génération de sites statiques (le
contenu ne change que par l’intervention de son adminis-
Dès lors que nos données sont hébergées dans « les nuages »,
se pose la question de l’accès. L’économiste et essayiste améri-
cain Jeremy Rifkin l’avait annoncé, en prédisant l’arrivée de
« l’âge de l’accès17 ».
Vous nous avez annoncé qu’Ajax avait été inventé par Microsoft.
Pouvez-vous revenir sur le contexte de cette invention, et comment
vous la voyez évoluer aujourd’hui ?
Une de nos préoccupations anciennes était de rendre le web plus dyna-
mique. Nous avons donc créé le langage Dynamic HTML dans les
années 1997-1998. Nous l’avons utilisé pour la première fois pour le
développement d’Internet Explorer 3, autour de 1997. À cette époque,
nous avons reçu un accueil très timide : cela n’intéressait personne ! La
nouveauté à l’époque, c’était d’avoir un site web… Un site riche dynami-
que n’était pas alors considéré comme un facteur de différentiation.
Nous avons pourtant continué d’investir dans cette voie, et avons
lancé en 1999 XMLhttp, Intégré à Internet Explorer 5. C’est une des tech-
nologies au cœur d’Ajax, qui permet à votre navigateur d’éviter de perdre
du temps à réinterroger les serveurs à chaque fois que vous ouvrez une
partie de contenu d’une page web.
Nous supportons ces nouveautés depuis près de sept ans mainte-
nant ! Mais ce n’est qu’en 2005, lorsque quelqu’un a conçu le mot Ajax,
que c’est devenu important. La question pour nous est de savoir pour-
quoi cette technologie importe maintenant, alors qu’elle existe depuis si
longtemps ? Et je pense que la réponse à cela est que le rich media (qui
inclut de la photo, du son, de la vidéo) sur l’internet est maintenant cou-
rant. Aujourd’hui, alors que tout le monde a un site web, c’est d’avoir un
site riche qui fait la différence. Et pour cela, vous devez utiliser des tech-
nologies comme Ajax. La demande d’une meilleure expérience utilisateur,
nécessitant un navigateur plus interactif est ce qui a mis en lumière très
rapidement l’intérêt d’Ajax et en a fait le succès.
Par ailleurs, il est clair que le terme « Ajax », inventé en dehors de
Microsoft, est bien plus vendeur que Dynamic HTML et XML/http !
Quel challenge le web 2.0 représente-t-il pour Microsoft ?
Il nous faut valoriser des domaines dans lesquels nous avons été leader.
Le vrai défi pour nous est de les rendre accessibles à un plus grand nom-
bre de clients, d’utilisateurs, partenaires et développeurs. Ajax est un bon
exemple. Nous avions cette technologie en interne, mais nous ne l’avons
intégrée que récemment à nos plateformes pour les développeurs. C’est
une technologie difficile à débugger, qui demande beaucoup de tests, et
nécessite beaucoup d’écritures manuelles de code et de JavaScript.
Nous avons intégré des outils au sein de nos plateformes de développe-
ment, pour faciliter la tâche des développeurs.
RSS est un autre bon exemple. La technologie a été inventée en
1995, et tous les utilisateurs actifs de l’internet la considèrent comme
acquise. Mais toutes les études montrent que seulement 2 à 3 % des
internautes sont capables d’épeler RSS. Un de nos grands challenges
dans le développement d’Internet Explorer 7 et de Windows Vista est
de rendre RSS disponible pour tous. Maintenant que vous allez avoir
dans votre navigateur et votre système d’exploitation tous les outils
CRAIGSLIST.ORG
MyFootBallClub.co.uk
L’achat d’une équipe de foot par ses fans. Elle leur donnera le
droit de choisir l’équipe et l’entraîneur. Le 31 juillet 2007,
ils avaient atteint leur objectif d’obtenir une contribution de
35 livres de plus de 50 000 personnes. Début septembre, ils
entamaient la sélection du club par vote démocratique des
membres. À la mi-novembre ils avaient atteint un accord de
principe avec le Ebbsfleet United FC, celui pour lequel les
contributeurs avaient le plus voté.
AmillionPinguins.com
Un site ouvert par la maison d’édition Pinguin pour encou-
rager la production d’un « romanwiki », un ouvrage de fic-
tion écrit sur un site ouvert à tout le monde. En signalant
sur son blog que « le voyage a été la récompense », Penguin
révèle que le résultat demeure d’un intérêt limité46. Mais un
e-book est annoncé. Mille cinq cents participants, 11 000
modifications et 280 000 pages vues en mars 2007 « n’en
faisaient pas le roman le plus lu de l’histoire mais sans doute
le plus écrit ».
ASwarmOfAngels.com
Ce site réunit un million de livres sterling pour financer un
film open source, créé par un million de personnes.
Threadless.com
Invite les consommateurs à proposer des designs de tee-shirts
et à voter chaque semaine pour leurs favoris. Les cinq meil-
leurs sont alors produits, à condition qu’un nombre suffisant
de personnes les commandent. Les gagnants sont rémunérés
entre 2 000 et 5 000 dollars. Les individus créent. La com-
munauté vote. L’entreprise ne produit que ce qui a déjà été
commandé. Il n’y a pas de processus de création collective et
la société prend peu de risques. Elle gagne de l’argent.
iStockPhoto.com
Ce site a été lancé en l’an 2000 par Bruce Livingstone, un
entrepreneur canadien qui voulait partager ses photos avec
d’autres et avoir la possibilité d’en discuter. Tout le monde
peut mettre en ligne des images et les vendre à des prix
variables. En juillet 2007, le site comptait 1,8 million de
photographes, vidéographes, illustrateurs et dessinateurs.
Lise Gagné, la plus célèbre d’entre eux, et celle qui réussit le
mieux, gagnerait 125 000 dollars par an (2005) en travaillant
InnoCentive.com
Loin de la production de tee-shirts plus ou moins sexys,
cette société fait appel aux foules pour résoudre les pro-
blèmes de R & D que les plus grosses entreprises phar-
maceutiques sont incapables de résoudre en interne. Lancé
en 2001 avec le support d’Eli Lilly and Company, le site
dispose d’un réseau de près de 100 000 « résolveurs » (sol-
vers) qui s’attaquent aux questions posées par les « deman-
deurs » (seekers). Parmi ceux-ci, on trouve des compagnies
de la taille de Procter & Gamble, Dupont et Lilly. Les
auteurs des solutions retenues reçoivent entre 10 000 et
100 000 dollars. Les problèmes sont résolus dans 30 % des
cas. Cette expérience unique a déjà permis de conclure que
« les chances de succès d’un résolveur augmentent dans les
MechanicalTurk (mturk.com)
C’est un autre exemple de l’appel aux foules pour résoudre
des problèmes de connaissance. Créé par Amazon.com, il
permet de trouver la main-d’œuvre nécessaire à des tâches
irréalisables par les ordinateurs : identifier des éléments sur
une photo, décrire un produit en quelques lignes, transcrire
un podcast, par exemple.
CrowdSpirit.org
Lancé par le Grenoblois Lionel David, le site CrowdSpirit se
veut une communauté dont le but est d’initier « une révo-
lution dans la production en créant les premiers produits
électroniques inspirés par les désirs et les attentes des
clients50 ». Tout le monde peut participer à la conception et
à la fabrication d’appareils électroniques bon marché. La
communauté propose, vote, sélectionne, finance, teste et pro-
duit les gadgets. Une petite équipe ouverte aux membres les
plus actifs tranche à certaines étapes du processus. La valeur
des produits devrait, selon les fondateurs, tenir au fait qu’ils
sont conçus par les usagers eux-mêmes. Rien n’est dit,
remarquent les esprits critiques, du service après-vente51.
Lionel David insiste sur la différence qui existe entre l’exter-
nalisation aux foules et la création communautaire. Il se
classe dans la seconde catégorie (avec Wikipedia), dont les
caractéristiques seraient : une conviction commune entraî-
nant une plus grande loyauté et des interactions communau-
taires au niveau de la production permettant d’apprendre et
de « croître ensemble52 ».
De savoir à comprendre
Conférence du philosophe et consultant
David Weinberger, 22 juin 2007
Compiler/synthétiser
Regroupées dans un même espace, ces données peuvent être
soumises à des traitements simples qui permettent de tirer
de l’ensemble quelque chose d’une valeur supérieure à la
somme des parties. C’est le cas des prédictions concernant les
vainqueurs des Oscars ou des élections. Plus la quantité
d’informations est grande, plus le produit de l’opération de
compilation/synthèse a des chances d’être utilisable. Avec
Cloudmark.com pour les courriels et Akismets.com pour les
blogs, il suffit qu’un grand nombre d’individus décident cha-
cun pour soi qu’un message avec un texte T ou provenant
d’une adresse A est du spam, pour que la machine élimine
tous les messages porteurs des caractéristiques en question.
Sur la base de règles relativement simples, elle tire parti
toute seule de la somme d’informations dont disposent les
foules. Il ne s’agit pas d’intelligence collective à proprement
parler, mais d’un processus permettant de compiler et syn-
thétiser des informations partielles mises en ligne par les usa-
gers qui n’ont pas de relations entre eux.
Mettre en relation
Établir des relations entre les données, entre les appareils,
entre les gens permet éventuellement d’entraîner des effets
de réseaux : l’augmentation de la valeur n’est plus seulement
linéaire (directement proportionnelle). La valeur d’un réseau
technologique (téléphones ou fax, par exemple) croît plus
vite que le nombre de ses participants. Dix fax valent beau-
coup, beaucoup mieux qu’un seul ou même que deux. La
croissance est encore plus rapide quand il s’agit de réseaux
permettant la formation de groupes, la collaboration31. La
plupart des sites qu’on qualifie de « réseaux sociaux » crée ce
genre d’effets : LinkedIn, MySpace, Facebook, Del.icio.us,
etc. Conséquence importante : la qualité du service aug-
mente avec le nombre de personnes qui s’en servent, comme
le montre Google.
Délibérer
Le choix des données à réunir, les relations que l’on peut
établir entre elles, leur traitement éventuel peuvent en
outre être l’objet de processus de délibérations collectives.
Chaque participant n’a qu’une connaissance partielle de
l’ensemble, mais la collaboration, les multiples interac-
tions, la synergie à l’œuvre, conduisent à l’émergence de
propriétés nouvelles que l’on peut fort bien appeler
« intelligence collective ». Wikipedia vient immédiate-
ment à l’esprit. Mais l’encyclopédie en ligne est la pre-
mière, dans l’article qu’elle consacre au sujet32, à souligner
que de tels processus peuvent aussi conduire à de sérieuses
erreurs collectives.
Ces éléments interagissent à deux niveaux : quantité et
relations.
La quantité est rendue possible par le web et sa capacité à
puiser dans de très nombreuses banques de données, à laisser
participer de très nombreux webacteurs. Elle s’accompagne
de la diversité propre au monde réel.
La mise en relation est le mécanisme fondamental du
web, qu’il s’agisse de pages, de sites, de fragments d’infor-
mations, d’individus ou de groupes.
Illustration de la dynamique relationnelle, l’alchimie
des multitudes est le processus incertain grâce auquel la
participation massive d’humains et d’ordinateurs connec-
tés entre eux peut éventuellement produire l’émergence de
propriétés nouvelles. Elle implique un mélange toujours
variable d’accumulation, de compilation, de mise en rela-
tion de données et de participants divers, ainsi que des
délibérations portant aussi bien sur le processus lui-même
que sur ce qui peut ou doit en découler.
Loin de prétendre être une théorie, l’expression a pour
but de nous aider à poser de façon aussi claire que pos-
sible les bases d’une attitude face au web d’aujourd’hui et
d’une volonté d’intervenir pour participer à son évolu-
tion.
Contre la religiosité
La foi dans la technologie, dans ses vertus, dans sa puissance
supérieure, dans sa capacité à nous porter dans un monde
meilleur, est déplacée. L’enthousiasme, la passion, la curiosité
sont d’excellentes choses. Elles contribuent aux avancées pro-
duites dans ces domaines au cours des cinquante dernières
années. Mais l’argument mis en avant par Carr selon lequel
« quand nous voyons le web en termes religieux, quand nous
l’imprégnons de notre besoin personnel de transcendance,
nous ne pouvons plus le voir objectivement35 » est tout sim-
plement imparable.
Pour la qualité
Wikipedia joue un rôle positif parce que des « amateurs »,
des personnes dont les compétences n’étaient pas officielle-
ment sanctionnées dans les domaines qui les passionnent, ont
trouvé un outil de collaboration et le moyen de s’en servir de
façon chaque jour un peu plus sophistiquée. Cette participa-
tion a de nombreux avantages au plan de la connaissance et
des interactions sociales qui l’accompagnent. Elle implique
cependant une production riche en erreurs et doit donc être
filtrée par des mécanismes sérieux de contrôle de la qualité…
gérés par les webacteurs eux-mêmes. Ce que Wikipedia
s’efforce de faire.
peu près tous ceux qui s’intéressent aux usages du web. Le rai-
sonnement est simple : nous faisons de plus en plus de choses
en ligne et nous y laissons des traces. Elles risquent d’être
exploitées par des sociétés privées, par les États et les autorités
policières ainsi que par des acteurs malintentionnés : des cra-
queurs aux malfrats en passant par les terroristes.
DIGITAL LITERACY
Troisième partie
Produits
L’économie directe
Plutôt que de partir de l’analyse de l’offre, comme le fait
Chris Anderson, on peut parfaitement s’intéresser au rôle du
consommateur dans le processus de production sur le web. En
s’appuyant sur la dimension lire/écrire/modifier permise par
le web d’aujourd’hui, et dont nous avons souligné l’impor-
tance, Xavier Comtesse, consultant suisse et codirigeant du
cabinet ThinkStudio, avance la notion d’économie directe13.
À l’origine de son analyse, on trouve le constat d’une impli-
cation croissante des consommateurs dans le processus de pro-
duction. Il reprend l’expression de « ConsommActeur » pour
qualifier ce nouveau consommateur : « Le réel moteur de
cette transformation économique était bel et bien le consom-
mateur actif plutôt que les entrepreneurs. Ces derniers étant
finalement peu nombreux au regard de ces millions de gens
Les liens
Pour rendre les données intelligentes et utiles, il faut être
capable d’analyser les liens qui les connectent entre elles,
explique McAfee.
Les technologies existent et sont même largement dispo-
nibles pour le grand public. C’est ce que font les moteurs de
recherche. Mais leur pertinence est-elle suffisante pour un
fonctionnement en entreprise ?
L’analyse des liens présuppose leur existence. Or, l’examen
d’un certain nombre d’intranets de grandes entreprises montre
que l’absence de liens entre documents constitue la norme.
Lorsqu’ils existent, les liens ne sont pas le fait des auteurs des
documents, mais des techniciens en charge de l’administration
des sites. L’enrichissement de ces liens, indispensable à l’émer-
gence d’un sens cohérent pour tous les membres de l’organi-
sation, suppose que l’intranet ouvre son administration à un
grand nombre d’utilisateurs et de contributeurs, car seule la
connaissance intime et intelligente du métier peut donner du
sens aux différentes informations disponibles. L’analyse des
liens présuppose aussi l’accès à un grand nombre de docu-
ments, qui permette de créer un réseau suffisamment dense et
complexe pour faire sens. Les barrières ne sont pas techniques :
l’ouverture des bases de données, une plus grande publication
et circulation des documents peuvent le permettre. Les bar-
rières sont plutôt organisationnelles et politiques, et donc dif-
ficiles à dépasser.
Le wiki de Fidelity
Fidelity est une entreprise américaine de courtage d’actions, qui s’est lan-
cée de façon très proactive dans les nouvelles technologies. Elle est en
avance dans l’utilisation des outils web pour ses collaborateurs, et par-
tage volontiers son expérience17.
Chez Fidelity, c’est le wiki, ce fameux système de gestion de contenu
qui rend les pages publiées modifiables, qui a connu le plus grand
succès. Créé en 2005, il comportait mi-2007 plus de 10 000 articles,
8 000 utilisateurs (un employé sur quatre), 80 000 pages éditées et retra-
vaillées. Entre 200 et 1 000 pages sont éditées chaque jour et cinquante
nouveaux utilisateurs conquis quotidiennement.
Le responsable du Fidelity Labs, le laboratoire de recherche de Fide-
lity, indique à propos de l’utilisation des wikis: « fondamentalement, les
gens veulent partout partager de l’information. Que ce soit sur le web ou
à l’intérieur de l’entreprise. La productivité ou les bénéfices sont difficiles
à mesurer, mais ils sont très importants. Il est très rare de trouver des
outils que les salariés veulent utiliser dans l’entreprise sans y être forcés.
Dans ce cas, les collaborateurs commencent à l’utiliser, sans l’implication
autoritaire des dirigeants18. »
Parmi les défis, il précise :
« Cela a commencé comme un mouvement anarchique, et nos diri-
geants ont encore du mal à le comprendre. Il y a trois ans, la plupart des
collaborateurs ne savaient pas ce qu’était un wiki, et la formation de la
base de l’entreprise vers le sommet est un processus très lent. Nous
commençons à peine à comprendre que les moteurs de recherche sont
la porte d’entrée de toutes les interactions sociales. »
En 2006, le Fidelity Labs a été ouvert à tous sur le site fidelity-
labs.com, proposant aux webacteurs de tester de nouveaux outils et de
donner leur avis.
Zoho et ThinkFree
Parmi les nouveaux éditeurs de bureautique « dans les nuages », deux
s’annoncent particulièrement prometteurs.
Zoho propose notamment une suite encore plus complète que
Microsoft Office. C’est gratuit, pour l’offre de base, et très peu cher pour
des offres plus complètes, avec de plus grandes capacités de stockage.
Avec plusieurs avantages, liés au fait que nos documents sont héber-
gées en ligne : aucun téléchargement n’est nécessaire, on y accède
depuis n’importe quel ordinateur et on peut partager ses documents
comme on l’entend. Tellement plus pratique que de s’échanger des
mails avec pièce jointe, qui sont lourds à gérer, et qui nécessitent une
grande attention aux différentes versions. Avec, en plus, la garantie de
travailler sur un document toujours à jour.
ThinkFree va plus loin, en permettant la synchronisation des données
entre l’ordinateur et les documents en ligne. Pratique, quand on souhaite
emporter lesdits documents pour travailler dans un lieu dépourvu de
connexion à l’internet. ThinkFree offre aussi une version serveur, que
l’entreprise peut héberger en interne pour un prix négligeable par rapport
au coût des licences Microsoft.
Bien sûr, il ne serait pas juste d’omettre ici les efforts de Google, avec
sa suite Google Docs qui propose une application dédiée, mais payante
pour les petites entreprises, et une version gratuite pour tous. Mentionnons
aussi les éditeurs d’outils « dans les nuages », comme Salesforce.com, qui
propose notamment des outils de gestion de la relation client très puissant
en ligne, ou son concurrent Sugarcrm.com.
L’ENTREPRISE LIQUIDE
Les journaux, par exemple, ont d’abord pris le web comme une
menace contre le papier. Oubliant que la première bible de
Gutenberg était énorme et de maniement difficile, les tenants
de l’encre ont insisté sur la commodité du support tradition-
nel, le fait que l’écrit y demeure et résiste au temps. Seuls
quelques-uns, sans vraiment savoir ce qu’ils devaient faire, se
sont lancés sur le web en alléguant que c’était la seule façon à
la fois de comprendre et de se positionner pour le futur.
Véritables institutions, les médias ont réagi comme telles :
en pensant à leur survie sur la base des valeurs et des ressour-
ces qui leur avaient permis de s’imposer et de tenir. C’est
d’autant plus grave que la bête n’allait déjà pas bien.
Amorcée dans les années 1970, longtemps avant l’appari-
tion du web, la crise s’est accélérée comme le montre parfaite-
ment l’étude intitulée « Abandonning the news » dans laquelle
Merrill Brown, ancien rédacteur en chef de MSNBC, montre
l’hémorragie dont souffrent les médias traditionnels7. Cette
désertion croissante doit être restituée dans le contexte de
l’évolution culturelle des cinquante dernières années et la
défiance accrue vis-à-vis des institutions et des récits qu’elles
produisent pour se légitimer8. Les journalistes ont d’autant
plus de mal à comprendre l’origine de cette prise de distance
qu’ils se conçoivent souvent comme critiques des pouvoirs.
C’est pourtant la perception de l’audience qui compte.
Mais de quels « médias » parlons-nous ? Sans rentrer dans
le détail de toutes les acceptions9, nous distinguons trois
niveaux d’usages du terme :
◆ l’appellation générique : on l’utilise alors pour désigner
les moyens de diffusion permettant de communiquer de
l’information aussi bien que du divertissement. Ils sont
regroupés souvent dans l’expression « mass-média » ;
◆ un niveau technique : très inspiré de l’anglais, il peut
désigner les supports d’une campagne publicitaire (affi-
chage, ciné, télé, etc), ou la technologie qui les caractérise
(digitale, électronique, etc.) ;
Production
Le multimédia est le défi le plus connu. Il implique des rela-
tions complexes entre des éléments narratifs traditionnelle-
ment séparés (avec leurs formats, leurs rhétoriques et même
des entreprises spécialisées pour chacun d’entre eux). Des
formes nouvelles d’expression se multiplient, se renouvellent
chaque jour sur les blogs, moblogs, vlogs, wikis, etc., le plus
souvent hors, voir loin des médias traditionnels. Que penser,
par exemple, de ces sites sur lesquels les gens racontent des
histoires liées à des lieux qu’ils situent sur des cartes Google ?
C’est ce que font: 43places.com, Platial.com, MyFirstKiss.com,
et quelques autres. D’autres créent des jeux pour rendre
compte des horreurs de la guerre, pour mieux aider leur audi-
toire à « sentir » les situations concrètes. Ainsi Kumanar.com
offre un jeu sur la bataille de Fallujah en Irak. Autant d’invita-
tions à se renouveler. Nora Paul, professeur à l’université de
Minnesota a reçu plusieurs prix prestigieux pour ses recherches
sur la narration interactive sous forme de jeux10.
Organisation
L’organisation des nouvelles, leur hiérarchisation, leur pré-
sentation est un des privilèges traditionnels des responsables
de rédaction. Elle est en train de leur échapper à plusieurs
niveaux :
◆ même sur leur site, ils ne font plus la loi. Les algorithmes
interviennent. Sur le site du Monde.fr, par exemple, ils
Distribution
À lui seul, ce mot essentiel dans l’histoire des médias tra-
ditionnels révèle à la fois le mécanisme et leur vision du
processus. C’est une illustration parmi d’autres d’un sys-
tème reposant sur le one-to-many dans lequel le one – le cen-
tre, le média traditionnel – distribue. Ajouter de la vidéo
et des podcasts au site d’un journal normalement publié sur
papier, participe de la même démarche. On continue à dis-
tribuer… autre chose, ou la même chose, mais sous une
autre forme. Et pourtant, les nouveaux types de produits
lancés par les médias traditionnels ne sont pas suffisants.
Ces derniers doivent maintenant adapter le contenu qu’ils
Fonction du journaliste
Face à un tel nombre de personnes disposant à la fois de
l’information et de l’accès au « micro » (à l’imprimerie ou au
serveur) pour la rendre publique (la publier) à très faible
prix, la position du journaliste change. Elle doit changer.
Dan Gillmor, pionnier du journalisme citoyen et auteur de
We The Media12, le premier grand livre sur l’inéluctable
transformation du journalisme et des médias, l’exprime par-
faitement : « Mes lecteurs ensemble en savent plus que moi
C’est pour cela que nous devons passer d’un journalisme pra-
tiqué comme un cours universitaire, du haut d’une “chaire”
au journalisme partagé sous forme de conversation. »
Médias et journalistes vont devoir apprendre à exercer
leur fonction de manière plus humble. Une révolution…
LA RÉVOLUTION PARTICIPATIVE
Documents bruts
La photo prise dans le métro de Londres quelques minutes
après les attentats du 7 juillet 2005 est l’exemple le plus
connu de recours aux documents visuels ou sonores pris par
des témoins et mis en ligne sur le web21.
Articles
Certains sites traditionnels se sont récemment ouverts à la
publication d’articles provenant de leurs lecteurs. C’est
notamment le cas pour la couverture hyperlocale que Gan-
nett Company (le premier groupe de presse américain)
essaye de mettre en place depuis la mi 2006 avec ses Infor-
mation centers22.
Commentaires
Ils ont commencé avec les lettres au directeur dans la presse
traditionnelle. En ligne, la forme la plus connue est celle des
commentaires complétant et critiquant les billets des blogs.
LeMonde.fr en publie aussi à côté des articles. ElPaís.com
prend en compte les suggestions de correction (il suffit d’acti-
ver un bouton pour se signaler aux responsables du site).
Sondages
En se fondant sur les toutes premières approches de l’inte-
ractivité, de nombreux sites ont choisi de consulter leurs
lecteurs. Il ne s’agit pas de connaître leur avis argumenté ni
d’ouvrir une discussion, mais de leur poser une question à
laquelle ils répondent par « oui » ou « non ». Les questions
sont souvent futiles et sans intérêt. Il s’agit plutôt là de par-
ticipation en trompe-l’œil.
Gestion directe
C’est ce qu’il est convenu d’appeler les médias de participa-
tion ou médias citoyens. Dans OhMyNews comme dans
Agoravox, on a en fait une collaboration entre journalistes
professionnels et amateurs. L’essentiel de l’information pro-
vient de l’extérieur et l’équipe consacre une bonne partie de
son temps à trier et à vérifier ce qu’elle reçoit.
Personnalisation
Cette forme d’auto-organisation est une des premières moda-
lités offertes par les médias quand ils décident de s’ouvrir.
Cela permet à l’usager de se présenter à lui-même le site
comme il l’entend. Le New York Times en offre un exemple
avec MyTimes23. C’est un pas timide face à une audience qui
bouge beaucoup vite et qui maintenant, comme l’a fait
remarquer Tom Glocer, patron de Reuters dans un article
publié par le Financial Times du 7 mars 2006 « consomme,
crée, partage et publie son propre contenu en ligne24 ».
Organisation
Outre toutes les possibilités offertes par les flux RSS dont nous
avons déjà parlé, la participation des lecteurs à l’organisation
du site lui-même se voit directement sur la page d’accueil de
20minutos.es (l’équivalent espagnol de 20minutes.fr), par
exemple, où les articles les plus lus et les plus commentés sont
mis en avant.
Influence
Les webacteurs ont toujours la possibilité de sélectionner
un article qu’ils trouvent intéressant. C’est à la base de
Digg et de Reddit pour ne signaler que deux parmi les
plus connus. Beaucoup de médias se servent maintenant de
ces sites pour leur promotion. Ils collent des boutons per-
mettant de « digger » chaque article qu’ils publient en
espérant contribuer ainsi à une plus grande diffusion. De
façon indirecte, la mise en avant sur différents sites tels
que le New York Times, El País ou Le Monde des articles les
plus envoyés, les plus lus et/ou les plus blogués, contribue
à faire participer l’ex-audience à un choix traditionnelle-
ment réservé à la rédaction en chef. NewsTrust.net va plus
loin puisqu’il permet à tous de noter la qualité des articles
en fonction de leur qualité journalistique et pas seulement
en termes de popularité comme on le voit, par exemple sur
Digg.com ou Reddit.com.
Quelle que soit la façon d’aborder le problème, par le
biais des médias ou par celui des utilisateurs citoyens, force
est de constater que la participation des seconds bouleverse
radicalement le difficile équilibre politique, social, culturel
et financier, soigneusement mis en place au fil des ans par les
premiers. Et pourtant… ils s’ouvrent.
Zero Hora
Principal quotidien de l’État de Rio Grande do Sur, à la frontière de l’Uru-
guay, Zero Hora accorde une place de choix à ses lecteurs. Ils sont invi-
tés tous les jours à suggérer des sujets d’articles et à participer avec
textes et photos. Tous les courriels et tous les appels téléphoniques
reçoivent une réponse. La page 2 en rend compte ainsi que la plupart
des sections prises individuellement. En 2006, Zero Hora a publié plus de
5 000 lettres de lecteurs et répondu à plus de 10 000 appels dont un
quart contenaient des suggestions. Des conseils de lecteurs fonctionnent
pour l’ensemble du journal et pour dix-huit des vingt-trois sections. Ils se
réunissent tous les quinze jours ou tous les mois avec le responsable.
Cette participation contribue largement à ce que les ventes de Zero
Hora ne baissent pas et au fait qu’il ne cesse de grimper dans le classe-
ment des quotidiens brésiliens.
Observateur prudent, le professeur Juremir Machado da Silva estime
cependant que l’influence des lecteurs est circonscrite à l’accessoire. « Ils
les laissent suggérer des articles sur des événements de la vie quoti-
dienne, mais ils le leur permettent pas de suggérer des articles qui s’éloi-
gneraient de la ligne du journal31 », nous a-t-il déclaré au cours d’une
conversation par Skype. Voilà qui illustre clairement les limites classiques
de la participation.
SUIVONS L’EX-AUDIENCE
Le web de demain
ET MAINTENANT ?
RÉSEAUX SOCIAUX
suis connecté, pas la façon dont mes pages web sont connec-
tées. Nous pouvons utiliser le mot “graphe” maintenant pour
le distinguer du Web7. » L’objectif est d’exprimer ces rela-
tions indépendamment des documents pour qu’elles puissent
être réutilisées par tous les sites intéressés.
« Penser en termes de graphe plutôt que de web, écrit-il,
est essentiel si nous voulons tirer le meilleur parti possible
du web mobile, du zoo d’appareils sauvagement différents
qui nous permettront d’accéder au système. » Quand il
réserve une place dans un avion, c’est le vol en question qui
l’intéresse et pas la page sur laquelle se trouve le vol, ni celle
de la compagnie aérienne. Nous plongeons vers des infor-
mations de plus en plus fines toujours situées dans un réseau
de relations.
C’est peut-être ça, le GGG : des connexions entre des
informations détaillées. La dynamique relationnelle peut
ainsi fonctionner de façon encore plus précise. À la diffé-
rence de Zuckerberg, Berners-Lee ne dit pas que le graphe
social est celui de nos relations. Il le voit plutôt comme
celui de nos actions, ce qui lui permet d’établir un lien avec
le web sémantique dont il est le promoteur le plus connu.
Autrement dit, notre « amitié » avec telle ou telle personne
est moins importante que ce que nous faisons concrètement
ensemble et ce que nous échangeons…
Trop compliquée pour séduire, la proposition a suscité de
nombreux débats. Une des contributions les plus remarquées
est celle de Nova Spivack, fondateur d’une des premières
applications fondées sur le web sémantique, Twine.com. La
propriété sémantique consiste tout simplement à ajouter une
couche supplémentaire de données pour que les machines, et
pas seulement les humains, puissent les traiter. Spivack est
partisan du « graphe sémantique », beaucoup plus facile à
réutiliser sur de multiples applications parce que « c’est un
graphe qui transporte son propre sens avec lui8 ». Un graphe,
rappelons-le, c’est la représentation d’un ensemble de liens
entre des nodes.
Le graphe conçu par Berners-Lee est une couche d’abstrac-
tion supplémentaire qui permet de représenter les liens entre
WEB 3.0 ?
Digg.com où les articles sont promus par le vote des gens, nous sommes
explicitement mis au travail comme des composantes d’un programme.
Quant à web 3.0 il y a deux histoires qui indiquent des points d’inflexion
[tipping points]. La première concerne la traduction chez Google. Ils ont
gagné une compétition de traduction automatique du chinois à l’anglais et
de l’arabe à l’anglais organisée par Darpa [Defense Advanced Research
Projects Agency], l’agence du Pentagone pour la recherche. Or, aucun
spécialiste du chinois ou de l’arabe ne travaille sur ce projet. Ils n’ont même
pas de nouveaux algorithmes. Ils ont simplement plus de données. Ce qui
ne marche pas quand les bases de données ont des millions de mots mar-
che vraiment bien quand elles en ont des milliards.
L’autre histoire m’a été racontée par Jeff Jonas, fondateur de Systems
Research & Development, une société de Las Vegas rachetée par IBM. Il a
commencé dans les casinos en essayant de reconnaître les gens avec un
software capable de dire quelque chose du genre : « Saviez-vous que le
type qui est en train de gagner à la table 4 avait la même adresse il y a
trois ans que le type qui distribue les cartes à la table 4 ? » Ils ont mainte-
nant un contrat avec le département de la Sécurité intérieure. La dimen-
sion politique a de quoi faire peur, mais la technologie est vraiment cool. Ils
ont construit une base de données avec 3 millions d’Américains. Elle
contient 670 millions d’éléments d’informations. Quand ils ont un Tim
O’Reilly et un T. O’Reilly, ils ne savent pas si c’est la même personne. Ils
ajoutent donc des données.
Quant on les réunit, ces deux histoires disent qu’il y a des points
d’inflexion dans l’échelle des données auxquels nous sommes en train de
parvenir et qu’à partir d’une certaine échelle, on arrive à de nouveaux
comportements. Si on ajoute cela à la notion d’intelligence artificielle, on
arrive à un niveau où nous pourrions avoir des surprises. C’est un des
scénarios possibles pour web 3.0.
Quel genre de perspective cela nous ouvre-t-il ?
Il s’agit sans aucun doute de quelque chose de riche et d’étrange. Par
exemple le fait que l’information viendra de plus en plus de sensors
[détecteurs, palpeurs]. Le clavier en est un, bien évidemment, mais
nous allons générer d’énormes quantités d’informations au moyen
d’autres détecteurs. Les entreprises trouveront le moyen d’en tirer parti,
ce qui pourrait conduire à un type radicalement nouveau d’applications
et de structures de pouvoir. Prenons par exemple le cas de compagnies
d’assurances basées en Grande-Bretagne. Les polices sont tradition-
nellement calculées en fonction de l’endroit où vivent les gens. Mainte-
nant [grâce aux caméras et aux sensors], elles savent que vous
conduisez – vite – dans le centre de Londres. Peu importe où vous
habitez. Elles vont vous faire payer plus.
[Dans un billet postérieur (août 2007), O’Reilly parle de « révolution des
détecteurs14 » : « On trouve de plus en plus de sensors de différentes sor-
tes ce qui permet de construire des appareils qui répondent intelligemment
MOBILITÉ+ OU MOBIQUITÉ ?
Sur la liste des achats de fin 2007 des jeunes Japonais, les PC
sont arrivés loin derrière écouteurs, caméras, consoles de
jeux et autres gadgets électroniques. Ils s’amusent, se connec-
tent et communiquent autrement. La baisse des ventes de
Postface
Notes
Introduction
1. Comparer à ce sujet les statistiques données par Internet World Stats
http://www.internetworldstats.com/stats.htm et celles de l’US Census
Bureau pour la population mondiale.
2. Voir la définition sur Wikipedia.org, par exemple.
3. Olivier Goldsmith, She stoops to conquer, Londres, 1773.
4. Le Gartner Group est un cabinet d’étude et de conseil en technologies
d’origine américaine.
5. Il a été depuis dépassé par l’adoption de la téléphonie mobile qui est
passée, selon Manuel Castells, de 16 millions d’utilisateurs en 1991
à 2 milliards en 2006 (conférence tenue à la School of Information de
l’université de Californie-Berkeley le 17 novembre 2006).
6. Digital subscriber line, ou ensemble de technologies qui permettent de
faire passer des données par les lignes de téléphones fixe.
7. World Internet Usage and Population Statistics, http://www.inter-
networldstats.com/stats.htm.
8. La « quiet period » précède l’introduction en Bourse d’une entreprise.
Pendant cette période, les dirigeants de l’entreprise doivent garder le
silence, afin d’éviter d’influencer le marché avant l’introduction, en
révélant des éléments d’informations nouveaux ne pouvant pas être
validés par l’autorité de régulation des marchés américains, la SEC
(Security and Exchange Commission).
9. Le 1er février 2008, Google était valorisé à 172 milliards de dollars, et
Ford à 14,2.
10. Rencontre avec l’auteur, 4 novembre 2005, http://www.atelier.fr/
veille-internationale/10/04112005/rencontre-bill-draper-roi-capitaux-
risqueurs-prince-inde-skype-30753;30756.html.
11. Joe Kraus, fondateur de Excite, puis de JotSpot, estimait en juin 2005
qu’il fallait trente fois moins d’argent cette année-là que dix ans plus
tôt. Voir Transnets, le blog de Francis Pisani sur Le Monde, http://
pisani.blog.lemonde.fr/2006/01/23/2006_01_lancer_une_entr/.
12. Tim O’Reilly, « What is web 2.0 », 3 septembre 2005, http://
www. oreillynet.com/pub/a/oreilly/tim/news/2005/09/30/what-is-
web-20.html.
13. Le concept de « tipping point », formalisé par des sociologues dans les
années 1960, a été repris et étendu par Malcolm Gladwell, dans son
livre Tipping Point, qui connaît un grand succès aux États-Unis.
Chapitre 1
1. Définition d’un réseau social : http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%
A9seau_social.
2. American Graffiti, Georges Lucas, 1973.
3. Voir notamment Transnets, dont ce passage est largement tiré. Pour les
sources : « Identity Production in a Networked Culture: Why Youth
Heart MySpace », http://www.danah.org/papers/AAAS2006.html.
4. Entretien avec les auteurs.
5. C’est pour cette raison que nous ignorerons ici ce marché, dont nous
présupposons qu’il est très hétérogène d’une part, et largement
dominé par des usages équivalents avec un accès essentiellement sur
mobile, qui est une des caractéristiques forte de ce continent.
6. Pew Internet : http://www.pewinternet.org/, et en particulier
http://www.pewinternet.org/PPF/r/162/report_display.asp, ainsi que
http://www.pewinternet.org/PPF/r/230/report_display.asp.
7. Étude réalisée entre le 19 octobre et le 19 novembre 2006, sur un
échantillon représentatif de 935 enfants américains âgés de 12 à 17 ans.
8. Conduite en ligne tous les six mois depuis 1998 en France et depuis
2000 en Europe, l’étude « NetObserver » suit l’évolution du compor-
tement et de la perception des internautes de plus de 15 ans, quel que
soit leur lieu de connexion (domicile, travail, mais aussi école, univer-
sité, lieu public…), sur cinq marchés : France, Italie, Espagne, Alle-
magne et Royaume-Uni.
9. « Young People and News », http://www.ksg.harvard.edu/presspol/
carnegie_knight/young_news_web.pdf.
10. Selon l’étude « NetObserver », op. cit.
11. L’essai est en téléchargement sur le site de Mark Prensky, http://
www.marcprensky.com. On y trouvera également la plupart de ses
articles, et notamment l’essai fondateur sur digital natives/digital
immigrants, en téléchargement libre : http://www.marcprensky.com/
writing/default.asp.
12. Voir notamment son blog, htp://www.zephoria.org.
Chapitre 2
1. « World wide web », http://en.wikipedia.org/wiki/World_wide_web.
2. « WorldWideWeb : proposal for a HyperText Project », http://
www.w3.org/Proposal. Voir aussi le premier texte de Berners-Lee écrit
en mars 1989, http://www.w3.org/History/1989/proposal.html.
3. « As we may Think, The Atlantic Monthly », July 1945, http://
www.theatlantic.com/doc/194507/bush. Voir aussi l’article de Wiki-
pedia sur le Memex, http://en.wikipedia.org/wiki/Memex.
4. Albert-László Barabási, Linked, The New Science of Networks, Perseus, 2002.
5. Entretien par courriel réalisé le 11 juillet 2002.
6. John Arquilla et David Ronfeldt expliquent le rôle croissant des réseaux
en s’appuyant largement sur le recours aux nouvelles technologies de
Chapitre 3
1. Ancien directeur scientifique du centre de recherche de Xerox, le célè-
bre Xerox Parc de Palo Alto.
2. http://web2.wsj2.com/the_state_of_web_20.htm, par Dion Hinchcliffe.
3. Cité dans John Musser, Web 2.0, Principles and best Practices, O’Reilly
Radar, Sebastopol, Californie, 2007.
4. Pour reprendre l’expression rendue célèbre par l’auteur américain
Malcolm Gladwell dans : The tipping point : how little things can make a
big difference, Back Bay Books, New York, 2002.
5. Les flux RSS permettent de s’abonner de façon très simple à des flux
d’informations de toutes sortes, que l’on reçoit sur l’endroit de son choix.
6. Tim O’Reilly, « What is Web 2.0 », 30 septembre 2005, http://
www.oreillynet.com/pub/a/oreilly/tim/news/2005/09/30/what-is-web
-20.html.
7. Ces protocoles sont par exemple : XML, le protocole TCP/IP ou http.
Mais aussi sur des quasi-protocoles comme Lamp (Linux, Apache,
MySQL et PHP), un ensemble de méthodes de développements utili-
sant des logiciels libres.
8. Laurie Sullivan, « eBay developpers create huge software as a service
community », Techweb, 3 mars 2006, http://www.techweb.com/wire/
ebiz/181500918.
9. Article fondateur d’Ajax, par Jesse James Garrett, http://www.adapti-
vepath.com/publications/essays/archives/000385.php.
10. Entretien avec les auteurs.
11. Les premières briques de RSS sont dues à Microsoft, qui propose au
W3C (l’instance de régulation technologique de l’internet) son Cha-
nel Definition Format des 1997, suivi de près par Netscape. Le flux
RSS, dans une version moins performante que celle que nous connais-
sons, naît en 1999, avec la mise en ligne de MyNetscape.com. En
2005, Microsoft le reconnaîtra comme un standard de fait, en inté-
grant dans le navigateur maison, IE5, l’icône orange du RSS dévelop-
pée par son grand concurrent Mozilla (et son navigateur Firefox).
12. Voir l’interview de l’inventeur des wikis, Ward Cunningham, sur le
site de l’atelier : http://www.atelier-us.com/hotnews/how,ward,cun-
ningham,invented,wikis-205-.html.
13. Édouard Glissant, Poétique de la Relation, Gallimard, 1990.
14. Wikipedia (en anglais), le 6 janvier 2007, http://en.wikipedia.org/
wiki/Mashups.
15. À ce sujet, voir par exemple Pekka Himanen, L’Éthique hacker, Exils,
2001.
16. Sur les barcamps et les mashpits, voir notamment : barcamp.org, qui est
la page qui leur est dédiée, et qui propose tous les barcamps et les
outils nécessaires à leur organisation.
17. Jeremy Rifkin, L’Âge de l’accès : la vérité sur la nouvelle économie, La
Découverte, 2000.
18. À ce sujet, voir notamment le site de la Free Software Society, et le
texte de Richard Stallman, l’un des père fondateur du mouvement :
http://www.gnu.org/philosophy/15-years-of-free-software.html. Pour
une définition précise en français : http://www.gnu.org/philosophy/
free-sw.fr.html.
Chapitre 4
1. À propos de Craigslist : http://www.craigslist.org/about/mission.and.
history.html.
2. Informations trouvées à fin septembre 2007 sur : http://www.craigs-
list.org/about/factsheet.html.
3. « Mir. Craigslist, Master of the Nerdiverse », Wired, septembre 2004,
http://www.wired.com/wired/archive/12.09/craigslist.html.
4. Définition trouvée le 13 novembre 2007 sur Wikipedia (en français).
5. Tim O’Reilly, « What is web 2.0 », op. cit.
6. John Musser et Tim O’Reilly, « Web 2.0 Principles and Best Practi-
ces », O’Reilly Radar, novembre 2006, http://www.oreilly.com/radar/
web2report.csp.
7. Internet World Stats, http://www.internetworldstats.com/stats.htm.
8. Les données de la Information Technology and Innovation Foundation
montrent qu’à la fin 2006, différents pays dont le Japon, l’Allemagne et la
France avaient dépassé les États-Unis en terme de proportion de foyers
connectés avec des lignes à haut débit avec des lignes entre trois et douze
fois plus rapides en moyenne que dans ce pays. Paul Krugman, « The
French Connections », The New York Times, 23 juillet 2007.
9. Selon les chiffres avancés par Mark Zuckerberg à TechCrunch40 qui
s’est tenu à San Francisco le 17 septembre 2007.
10. CNN, « CNN/YouTube debates to feature user-generated content »,
http://www.popmatters.com/pm/news/article/42651/cnn-youtube-
debates-to-feature-user-generated-content/.
11. Pew Internet and American Life Project, http://www.pewinternet.org/
pdfs/PIP_Teens_Social_Media_Final.pdf.
12. John Musser et Tim O’Reilly, op. cit.
13. Jakob Nielsen, http://useit.com.
14. Yahoo Trip Planner, http://travel.yahoo.com/trip.
Chapitre 5
1. John Markoff, What the Dormouse Said, How the 60s Counterculture Sha-
ped the Personal Computer Industry, Viking, New York, 2005.
2. « We owe it all to the hippies », Time, 1er mars 1995, http://www.
time.com/time/magazine/article/0,9171,982602,00.html.
3. Statistiques de Wikipedia, http://en.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Sta-
tistics.
4. Entretien par courriel avec Francis Pisani du 15 décembre 2003.
5. « internet encyclopaedias go head to head », Nature, http://www.nature.
com/news/2005/051212/full/438900a.html.
6. « German Language Wikipedia Better than Brockhaus Online, Ana-
lysis Indicates », http://wikimediafoundation.org/wiki/Press_releases/
German_Wikipedia.
7. « Wikipedia’s Huge Nerd Bias », TechCrunch, 7 juin 2007, http://
www.techcrunch.com/2007/06/07/wikipedias-huge-nerd-bias/, « Light-
saber Combat », http://en.wikipedia.org/wiki/Lightsaber_combat,
« Modern Warfare », http://en.wikipedia.org/wiki/Modern_warfare.
8. Le 18 septembre 2007, cet article de Wikipedia présentait le cas de
façon remarquablement équilibrée : « Seigenthaler controversy »,
http://en.wikipedia.org/wiki/Seigenthaler_controversy.
9. Tim O’Reilly, « Harnessing Collective Intelligence », http://radar.
oreilly.com/archives/2006/11/harnessing_coll.html.
10. Co-inventeur d’Ethernet, un standard permettant la connexion entre
des ordinateurs proches les uns des autres.
11. Henry Jenkins, « Collective Intelligence vs. The Wisdom of Crowds »,
27 novembre 2006, http://www.henryjenkins.org/2006/11/collective_
intelligence_vs_the.html.
12. Kevin Kelly, « Maxims for the Network Economy » in : New Rules for
the New Economy, Viking, New York, 1997.
13. Kathy Sierra, « The Dumbness of Crowds », 2 janvier 2007, http://
headrush.typepad.com/creating_passionate_users/2007/01/
the_dumbness_of.html.
14. Jaron Lanier, « Digital Maoism : The Hazards of the New Online Col-
lectivism », http://edge.org/3rd_culture/lanier06/lanier06_index.html.
33. Une excellente étude réalisée par la Harvard Business School sur le fonc-
tionnement concret de Wikipedia autour des corrections apportées à
l’article « Enterprise 2.0 » permet de mieux comprendre ce qui se joue
et comment, http://courseware.hbs.edu/public/cases/wikipedia/. Voir
aussi l’article lui-même, http://en.wikipedia.org/wiki/Enterprise_2.0.
34. David Weinberger, Everything is Miscelaneous, op. cit.
35. Nicolas Carr, « The amorality of web 2.0 », op. cit.
36. Charte des droits des usagers, http://opensocialweb.org/2007/09/05/
bill-of-rights/.
37. Premier essai de Jamais Cascio : « A Participatory Panopticon ? »,
Worlchanging, 10 mai 2004, http://www.worldchanging.com/archives/
000680.html. Article plus récent sur le même sujet : « Participatory
Panopticon Update », Worlchanging, 8 juin 2005, http://www.world-
changing.com/archives/002855.html.
38. Définition de « sousveillance » dans Wikipedia, http://en.wikipe-
dia.org/wiki/Sousveillance.
39. Article consacré à Steve Mann sur Wikipedia, http://en.wikipedia.org/
wiki/Steve_Mann.
40. « Digital Sharecropping : Mesh takes on Crowdsourcing » http://
crowdsourcing.typepad.com/cs/2007/06/digital_sharecr.html.
41. Wikipedia, http://en.wikipedia.org/wiki/Sharecropping.
42. Jeff Howe, « Digital Sharecropping : Mesh takes on Crowdsour-
cing », Wired, 1er juin 2007, http://crowdsourcing.typepad.com/cs/
2007/06/digital_sharecr.html.
43. Jeff Howe, op. cit.
44. Voir ce qu’ils en ont dit sur leur blog, http://blog.digg.com/?p=73.
45. Explications de Rose et d’Adelson sur leur blog, http://blog.digg.com/
?p=74.
46. Compte rendu de la présentation sur TechCrunch le 6 novembre 2007,
http://www.techcrunch.com/2007/11/06/liveblogging-facebook-adver-
tising-announcement.
47. Le commentaire acidulé de Nick O’Neil, Allfacebook, 29 novembre
2007, http://www.allfacebook.com/2007/11/breaking-facebook-upda-
tes-beacon/.
48. Mark Anderson, « My Top Ten Predictions for 2008 », Strategic News
Service, 22 décembre 2007, http://www.tapsns.com/blog/?p=95.
49. European Commission, Directorate-General for Education and Culture,
ELearning : Better eLearning for Europe, Luxembourg. Office for Official
Publications of the European Communities, 2003. Cité par Olivier Le
Deuff dans son article « La culture de l’information : quelles “littératies”
pour quelles conceptions de l’information ? », VIe Colloque ISKO-France
2007, 7 et 8 juin 2007, IUT de l’Université Paul Sabatier, Toulouse.
50. Literacy définie par Wikipedia, http://en.wikipedia.org/wiki/Literacy.
51. « La culture de l’information : quelles « littératies » pour quelles
conceptions de l’information ? » in : VIe colloque ISKO-France 2007,
IUT de l’université Paul-Sabatier, Toulouse, 7 et 8 juin 2007.
Chapitre 6
1. Jacques Attali, Une brève histoire de l’avenir, Fayard, 2006.
2. En novembre 2007.
3. Voir http://www.netflix.com/MediaCenter?id=5379&hnjr=8#facts.
4. Chris Anderson, The Long Tail, Hyperion, 2006 (traduit en français,
La Longue Traîne, Village Mondial, 2007).
5. Cette partie sur la longue traîne est largement reprise des billets de Francis
Pisani, publiés sur son blog, Transnets, http://pisani.blog.lemonde.fr/.
6. Voir ici l’article original, « The Long Tail », Wired, octobre 2004,
http://www.wired.com/wired/archive/12.10/tail.html.
7. Chris Anderson, The Long Tail, Hyperion, 2006 (traduit en français,
La Longue Traîne, Village Mondial, 2007).
8. Chris Anderson, La Longue Traîne, op. cit.
9. Chris Anderson, La Longue Traîne, op. cit.
10. Clay Shirky, http://www.shirky.com/writings/powerlaw_weblog.html.
11. http://chitika.com/blog/?p=253.
12. Voir notamment Albert-László Barabási, Linked : How Everything Is
Connected to Everything Else, Plume, New York, 2002.
13. On trouvera son texte en téléchargement gratuit, http://www.thinks-
tudio.com/selfservice.html.
14. Nous citons longuement dans ce paragraphe le texte de Comtesse, qui
nous semble parlant. En mentionnant au passage le modèle original
de publication choisi par l’auteur, qui reflète bien l’idée de cocréation
en cours. Son texte est disponible librement sur l’internet (http://
www.thinkstudio.com/selfservice.html). Il est publié sous une licence
Creative Commons qui permet de le réutiliser librement à condition
de le citer, ainsi que de l’amender et le modifier, toujours à condition
de le citer. Nous utilisons ce droit ici, dans la logique de cocréation
proposée par l’auteur.
15. Don Tapscott et Anthony Williams, Wikinomics, Portfolio, 2006 (tra-
duit en français, Wikinomics. Wikipédia, Linux, YouTube... Comment
l’intelligence collaborative bouleverse l’économie, Village Mondial, 2007).
16. Don Tapscott et Anthony Williams, op. cit.
17. Don Tapscott et Anthony Williams, op. cit.
Chapitre 7
1. Entretien avec l’auteur en novembre 2006.
2. Dans une interview qu’il nous a accordée en janvier 2007.
3. Thomas L. Friedman, La terre est plate, Saint-Simon, 2006 (première
parution en anglais, The World is Flat, Farar Straus et Giroux, 2005).
Chapitre 8
1. Chris Anderson, The Long Tail, op. cit. Également sur son blog, http://
www.thelongtail.com/the_long_tail/2005/11/the_long_tail_o_1.html,
http://www.thelongtail.com/the_long_tail/2006/04/google_and_the_.
html.
2. « Macaque » sur YouTube, http://tinyurl.com/3646e7.
3. Exécution de Saddam Hussein sur YouTube, http://tinyurl.com/ygh3n8.
4. Article de Wikipedia sur Howard Rheingold http://en.wikipedia.org/
wiki/Howard_Rheingold.
26. Il s’agit d’une théorie assez populaire dans certains milieux politiques
lancée par George Lakoff, professeur à Berkeley, http://www.george-
lakoff.com/.
27. À propos de Jerry Michalski, http://www.seedwiki.com/wiki/yi-tan/
jerry_michalski.
28. Public Journalism, Yi-Tan, http://www.yi-tan.com/wiki/yi-tan/public_
journalism.
29. Mémo interne du CEO de Gannett envoyé le 2 novembre 2006, http://
crowdsourcing.typepad.com/cs/2006/11/memo_from_craig.html. La
portée générale en est expliquée dans un article de Jeff Howe, spécia-
liste du crowdsourcing, publié par Wired le 3 novembre, « Gannett :
The Seven Desks », http://crowdsourcing.typepad.com/cs/2006/11/
gannett_the_sev.html.
30. Voir les explications apportées par Bruno Giussani sur son blog, Lunch
over IP, http://www.lunchoverip.com/2006/11/gannett_turning.html.
31. Communication établie le 16 février 2007.
32. Phil Shapiro, YouTube Panel Talks, http://www.youtube.com/watch?v=
GHVbxsbECCM.
33. Bob Egelko, « Journalist jailed for refusing to give up tapes of pro-
test », San Francisco Chronicle, 1er août 2006, http://www.sfgate.com/
cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2006/08/01/MNGVQK97AK4.DTL.
34. Bob Egelko et Jim Herron Zamora, « Blogger freed after giving video
to feds », San Francisco Chronicle, 4 avril 2007, http://www.sfgate.com/
cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2007/04/04/WOLF.TMP.
35. Tom Glocer, « Old media must embrace the amateur », Financial
Times, 7 mars 2006, http://www.ft.com/cms/s/0/e2bba176-ae0a-11da-
8ffb-0000779e2340.html.
36. Charles Leadbeater et Paul Miller, The Pro-Am Revolution : How enthu-
siasts are changing our economy and society, 2004, téléchargeable au for-
mat PDF, http://www.demos.co.uk/publications/proameconomy/.
37. Jeff Jarvis, « Networked Journalism » http://www.buzzmachine.com/
2006/07/05/networked-journalism/.
38. Rich Gordon, « Build a Network, not a Destination », Readership Insti-
tute, 17 avril 2007, http://www.readership.org/blog2/2007/04/build-
network-not-destination.html.
39. Henry Jenkins, Convergence Culture, op. cit.
40. Henry Jenkins, Convergence Culture, op. cit.
41. Henry Jenkins, « Eight Traits of the New Media Landscape », 6 novem-
bre 2006, http://www.henryjenkins.org/2006/11/eight_traits_of_the_
new_media.html.
Chapitre 9
1. « IDC Sees “Post-Disruption” Marketplace Taking Hold in 2008 »,
6 décembre 2007, http://idc.com/getdoc.jsp?containerId=prUS20983
407.
Remerciements