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ONT ÉTI~ PROFONDÉMENT CACHf.:S.

OUVHAGE POSTHUME

li D'EMMANUEL SWEDENBORG
TRADUIT DU LATIN

PAI\ J.-F.-E. LE BOYS DI~S GUAYS

TOME S.:PTIÈ~IE.
CHAPITIlES XVIII. XIX.
N°. 1090,\ 1229.

j' SAiNT-AMAND (CHEH),


'1 , A. la lihraÏl'ie tic LA NOClVRl.l.E JÉRUSM,EM, chez PORTE, Librail'f.'.
PARIS,
M. MINOT, rue Monsieur-le-Prince, 58.
l'HEUTTEL et WUltTZ, Libraires, rue de Lille, i 7.

~~. LONDRES,
SWEOENIlOIIG SOCIETY, 36 Bloomsbury Street., Oxford Street.

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LES ARCANES QUi Y SONT pnf:rllTs, 1::1 IJUI JUSQU'II. l'lIl::SENT

ONT ÉTI~ PROFONDf:MI::NT CACHllS.

OUVBAGE POSTRUME

D'EMMANUEL SWEnENnORG
TRA DU(T DU LA TIN

PA1\ J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS

TOME SI~PTIÈ~IE.
<.:FIAPITRES XVIII. XIX.
Nol '\090 .j 1229.

SAJNT-AMAND (CH EH),


A. la librairie de LA NOc!VELI.E JÉRUSALEM, chez PORTE, Libraire.

PAIHS,

M. MlNOT, rue MOllsieur-le-PI'ince, 58.

THEUTTEL et WURTZ, Libraires, rue de Lille, i 7.

LONDRES,

:;WF.DEMJOIIH SOCIETY, 36 Bloomsbury Street., oxford Street.

., 8 5~).
1

L'.APOCAL YP8E.

CHAPITRE DIX-HUITIÈME.

1. Et après ces choses, je vis un Ange qui descendait du Ciel,


ayant un pouvoir grand, et la Terre fut éclairée de sa gloire.
2. Et il cria avec force d'une voix grande, disant: Elle est lOl'n-
bée! elle est tombée! Babylone la grande, et elle est devenue de-
meure de démons, et pt'ison de tout esprit immonde t el prison de
lout oiseau immonde el exécrable.
3. Parce que du vin de la fUl'eur de sa scol'talion ont bu toutes
les nations, et que les rois de la lene avec elle onl commis scorta-
tion, et que les marcbands de la tene des J'iéhesses de ses délices
se sont enrichis.
6. m j'entendis tlne autre voix du Ciel, disant: Sortez du mi-
lieu d'elle, mon peuple, afin que VOLIS ne participiez pas à ses pé-
chés, et que vous ne receviez pas de ses plaies.
5. Parce qu'ont aUeillt ses péchés jusqu'au Ciel, et que s'est
souvenu Dieu de ses injustices.
6. Rendez-lui comme elle vous a rendu, doublez-lui au double
selon ses œunes; dans la coupe où elle a mélangé, mélangez-lui
double.
7. Autant elle s'est glorifiée elle-même, el s'est IiVl'ée à des
délices, autant donnez-lui de toul'ment el de deuil; pal'ce qu'en
son cœur elle a dit: Je suis assise Reine, et Veuve je ne suis
point, et de deuil point je ne vermi.
8, C'est pourquoi en un même joUI' viendront ses piaies, mort
et deuil et famine; et au feu elle sem brillée, péil'ce que fOt't (est)
le Seigneut' Dieu qui la juge,
• VII. 1.
2 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE,
9, Et ils la pleureront, et ils gémit'out sur elle, les rois de la
tene, qui avec elle ont commis scortation et se sont plongés dans
les délices, quand ils verront la fumée de sa comhustion.
:1 0, Et au loin se tenant à cause de la crainte de son tourment,
ils diront: Malheur! malheur! cette ville grande, Babylone, cette
ville forte! parce qu'en une heure est venu ton jugement.
11. Et les marchands de la terre pleureront et seront dans le
deuil à cause d'elle, de ce que leurs marchandises personne n'a­
chète plus,
12. Marchandises d'or et d'argent, et de piel'I'es précieuses, et
de perles, et de fin lin, et de pourpre, et de soie, et d'écal'late, et
tout bois odorifél'ant, et tout vase d'ivoire, et tout vase de bois
tl'èS-pl'écieux, et d'airain, et de fer, et de marbre,
13. Et cinnamome, et parfums, et onguent, et encens, et vin.
et huile, et fine farine, et froment, et hétes de charge, et brebis,
et de chevaux, et de chariots, et de corps, et âmes d'hommes.
1lJ. Et les fruits du désir de ton llme s'en sont allés loin de toi,
et toules les choses grasses et splendides s'en sonl allées loin de
toi, et plus ne les trouveras.
15. Les marchands de ces choses, qui sont devenus riches par
elle, au loin se tiendront, à cause de la cl'ainte de son toul'ment,
pleurant et étant dans le deuil.
16. Et disant: Malheur! malheUl'! cette ville grande, qui était
revêtue de fin lin et de pourpl'e et d'écal'iate, .et parée d'ol' et de
pienes pl'écieuses et de perles! parce qu'en une heure ont été dé­
vastées tant de richesses.
1.7, El tont pilote, et quiconque SUl' les navil'es réside, et les
matelots et tous ceux qui SUl' mer trafiquent, au loin se tinrent,
18. Et ils criaient, voyant la fumée de sa combustion, disant:
Quelle (ville fut) semblable à celle ville grande!
19. Et ils jetèrent de la poussièl'e SUI' leurs têtes, et ils criaient,
pleurant et gémissant, disant : Malheur! malheur! cette ville
grande, dans laquelle s'étaient enrichis de ses choses précieuses
tous ceux qui avaient les navires sur la mer! parce qu'eu une
heure ils on t été dévastés.
20, Réjouis-toi à cause d'elle, Ciel; ct (VOll.~) saints ApOtres
et Prophètes, parce que Dieu a jugé votl'e jugement ~;Ul' elle.
Vel's. 1.. CHAPITRE DIX-HUITIÈME, 3
21. Et un Ange fort enleva une pierre comme une grande
meule, et il la jeta dans la mer, en disant: Ainsi avec impé­
tuosité sel'aprécipitée Babylone, celle grande ville, et elle ne sera
plus trouvée•
. 22~ .Et voix de joueurs de hupe, et de musiciens, et de joueUl's
de fhUes et de trompettes, ne sera plus entendue en toi; et nul al'­
tisan, d'aucun art que ce soit, ne sera plus trouvé en toi; et voix
de meule ne sera plus entendue en toi.
23. Et lumière de lampe ne luira plus en toi; et voix d~ fiancé
et de fiancée ne sera plus entendue en toi; pal'ce que tes mal'chands
étaient les grands de la terre, parce que par tes empoisonnements
out été séduites toutes les nations.
26. Et en elle sang de Prophètes et de Saints a été u'ouvé, et
de tous les tués SUI' la terre.

EXPLICATION.

1090. Vers. 1. Et après ces choses, je vis un Ange qui


descendait du Ciel, ayant un POUVOÙ" grand, et la Terre {ut
éclairée de sa gloire. - Et après ces choses, signifie après que
le Jugement dernier sur ceux qui sont entendus par la pl'ostituée
eut été fait: je vis un Ange qui descelldait du Ciel, signifie le
Divin procédant du Seigneur dans le Ciel et dans le Monde: ayant
un pouvoir grand. signifie qui a maintenant la Toute-Puissance
comme dans les Cieux aussi dans les terres: ct la Terre {ut
éclairée de sa gloire, signifie l'f;glise maintenant dans la lumière
d'après l'influx et la l'éception du Divin Vr.ai.
1091. Et np,"ès ce,ç choses, signifie après que le Jugement
dernier sur ceux qui sorit entendus par la prostituée eut été
fait: on le voit d'après ce qui suit dans ce Chapitre, à savoir, par
le cl'i de l'Ange qui était descendu du Ciel: (e Elle est tombée,
Babylone la grande, et elle est det'cnue demeure de démons,
et prison de tout esprit immonde, et p,"ison de tout oiseau
immonde et exécrable, )) pal'oles par lesquelles il est entendu sa
a L' APOCAL y PSE EXPLiQUÉE. N° 1091..

destruction, ainsi le Jugement derniel'; puis, d'après ces pal'oles qui


suivent: Il Au loin ils se tenaient, à cause de la crainte de son
tow'?nent, disant: Malheur! malheur! eeU e ville grande,
Babylone, cette t'ille forte! parce qu'en une heure est venu
ton Jugement. Il - Vers. 1.0, 1.5, 1.6, 1.9; - et d'après toutes
les autres: quant il ce qui arrivera apl'ès ces choses, à savoir,
après le Jugement der'nier sur eux, cela est l'apporté dans ce Cha­
pitl'e, c'est-a-dire que leur religiosité sera entièrement condam­
née, et qu'elle ne se relèvera jamàis dUl'ant l'étel'llité. Mais ces
choses doivent être entendues de cette manière, à savoil', qU'à la
vérité elle doit dUt'er dans le Monde, par celle raison que l'amour
de commandel' est tellement insité en chacun qu'il ne peut être
dél'aciné, et que tant qu'existe cet amour, il est impossible que
cette l'cligiosité prenne lin dans le Monde; mais que néanmoins
dans le Monde spirituel, dans lequel tout homme vient apl'ès la
mOI't, elle doit prendl'e fin; car alol's tous ceux qui sont de celle
religiosité et ont exercé une domination d'après le plaisir de l'a­
moul' de commander ne se font pas, comme précédemment, une
sorte de Cieux dans le Monde des esprits qui tient le Milieu entre
le Ciel et l'Enfer, et n'y demeurent pas un certain temps, mais dès
qu'ils y arrivent ils sont chassés et précipités dans leUl's enfers:
cela est entendu par la destl'uction de Babel, non-seulement ici
dans l'Apocalypse, mais cela aussi a été prédit dans les Pl'ophètes
en beaucoup d'endroits. Comme le pouvoir du Seigneul' sur le Ciel
et sur l'enfer a été transféré par les Babyloniens à leur grand Pon­
tife, qu'ils appellent successeur de Pierre, et par suite VicaÏJ'e du
Seigneur, en disant que le pouvoil' sur le Ciel et l'enfer a été tl'ans­
féré à Pierre par le Seigneur, et que ce pouvoil' n'était pas le pou­
voil' Divin du Seigneul', mais que c'était SOIl pouvoir Humain que
Dieu le Pèl'e lui avait donné, je vais, à la fin des Articles de ce
Chapitl'e, montrel' que le Seigneur a aussi été Dieu quant à son
Humain, c'e!'t-à-dil'e que son Humain a été Divin, d'où il suit que
les Babyloniens ont lJ'ansfét'é le Divin pouvoÏJ' du Seigneur à celui
qu'ils appellent Vicaire du Seigneur, ct qu'ainsi ils l'ont fait Dieu SUI'
la trrre, et que Lui a fait de ses ministres des déités, ce qui ne peut
~Ire flu'llne abomination, Maintenant donc, à la lin des A!'licles,
va éLl'e ~uumis il l'examen le docll'inal sur la Trinité, l'('p;u dans
Vel's. L CHAPITRE DIX-HUl'flÈMK 5
toute la Chrétienté, el nommé, d'après un décret dl! Concile de Ni-
cée, Symbole d'Athanase, et aussi. Foi Athanasienne; ici donG je
rapportet'ai cette Foi symbolique tout entière, telle qu'elle a été ti-
rée, en Angleterre, du décret du Concile. FOI SYMBOLIQUE ATHA-
NA..SIENNE : Celui qui l)eut etre sauvé doit de toute nécessité
gm'der la Foi Catholique: si quelqu'un ne conserve pa,ç san.~
le moindl'e doute cette Foi dans son tout et dans son inté-
grité, il périra pour l'éternité. Celte Foi Catholique, c'e.çt
que nous adon'ons un seul Dieu dans la Trinité, et la Tri-
nité dans l'Unité, en ne me/ant point les Personnes, et en
ne séparant point la substance (l'Essence), puisque une est la
Personne du Père, autre celle du Fils et autre celle de l'Es-
prit Saint; mais la Divinité dttPère, du Fils et de l'Esprit
Saint, est une et la m~me, la gloire égale, et la majesté coé-
ternelle. Tel est le Père, tel est le Fils et tel est l'Esprit
Saint. Le Père est incréé, le Fils est incréé et l'Espl'it Saint
est incréé. Le Père est infini, le Fils est infini et l'Esprit
Saint est infini. Le Père est éternel, le Fils est éternel et
l'Esprit Saint est éternel: et cependant ils sont, non trois
éternels, mais un seul éternel; et ils sont, non trois infim:~
ni trois incréés, mais un seul incréé et un seul infini. De
m2me qu,e le Père est Tout-Puissant, de même le Fils est
Tout-Pu'lssant, et ('Esprit Saint est Tout-Puissant; et ce-
pendant ils sont, non trois Tout-Puissants, mais un seul
Tout-Puissant. Comme le Père est Dieu, de même le Fils est
Dieu et l'Esprit Saint est Dieu; et cependant ils sont, non
trois Dieux, mais .un seul Dieu. Bien que le Père soit Sei-
gneur, que le Fils soil Seigneur et que l'Esprit Saint soit
Seigne""r, toujours est-il cependant qu'ils sont, nQn trois
Seigneurs, mais un seul Seignf!..u,! : puisque, comme nous
avons été obligés, d'après la Vérité Chrétienne, de recon-
naitre que, chaque Personne par elle-même est Dieu et Sei-
gneur, toujours est-il cependant qu'il nous a été interdit par
la Religion Catholique de dire qu'il y a trois Dieux ou trois
Seigneurs (selon d'autres, nous ne pouvons pas, d'après la foi
Chrétienne, nommer trois Dieux ou trois Seigneurs). Le Pfre n'a
été. fait par personne, il n'a pas été non plu.ç créé, et il n'('st
6 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. l'!" 1091,
pas né : le Fils est par le P~re seul, il n'il été ni lait ni créé,
mais il est né : l'Esprit Saint '1Jient du Père et du Fils, il
"/l'a été rd fait ni ('réé, et n'est pas né, maùi il est le procé­
dant, Ainsi, il y a un seul Père, non lI'ois Pères; un seul
Fils, nOn trois Fils; un seul Esprit Saint, non trois Esprits
Saints, Et dans reUe Trinité nul n'est ilntérieur ou posté­
rieur lll' autre, ni plus grand ou plus petit que l'autre; mazs
les trois Personnes sont toutes ensemble éternelles, et sont
absolument égales. Ainsi il/lmt absolument, comme il a été
dit ci-dessus, que l'on (ulore l'Unité dans la Trinité, et la
l'rinité dans l'Unité (selon d'aull'es, que l'on adore tl'ois per­
sonnes en une seule Divinilé, et un seul Dieu en Il'ois personnes),
C'est pourquoi, il {aut que celui qui t'eut Ure sauvé pense
ainsi SUI' la Trinité, De plus, il est nécessail'e aussi pour
salut, qu'il Cl'oie bien l'z'ntarrtation de notre Seigneur Jlsua­
Christ (selon d'autres, qu'il croie fermement que notre Seigneùr
Jésus-Christ est vrai Homme), puisque la vraie {oi est que nous
cl'oyions et confessions que notre Seigneur Jésu,ç- Christ
Fils de Dieu est Dieu et /Jomme, Dieu d'après la substance
(ou l'essence; selon d'aull'es, la natul'e) du Père, né avant le
Monde, et Homme d'après la substance (selon <.l'aull'es, la
natul'e) de la mère, Ilé dans le Monde; Dieu ppr{ait et
Homme par{ait, consistant en une âme rationnelle et en un
corps humain; 19(il au Père qlUlnt lltl Divin, et in{érieur au
Père (selon d'autres, plus pelit que le Père) quant à l' Humain;
quoique Dieu et H 0112112e, cependant ce ne sont pas deux,
mais un seul ChrÏiit; un, non par conversion de l'Essence
Divine en Essence Humaine (de la Divinité en un corps), muis
par assomption de l'Essence Humaine en Essence Divine
(en Dieu) : Un absolument, non par commixtion d'Essence
(subslance), mais pm' unité de Personne (seloo d'autres, parce
qu'ils sont une seule Personne), puisque de meme que t'l1me
rationnelle et le COl'PS sont un seul homme, tle m~me Dl:eu et
Homme est un seul Christ, Lequel a' souffdrt poU" notre aal­
vation, est descendu m'x Enfe1's, et est remonté d'entre les
morts le troisième jour: et il est monté au Ciel, el est assis
li. la droite du Pere, Dieu TO!lt-Pui~sant, d'où il viendra
Vel'S. 1. CHAPITRE DiX-HUITIÈME. 7
pour juger les m:vtUtts et les morts. A son avénernent, tous les
hommes ressusciteront avec leu'rs corps; et ceux qui ont fait
de bonnes œuvres entt'eront dans la vie éternelle, et ceux qui
ont {ait de mauvaises œuvres entreront dans le {eu éternel.
"Telle est la Foi Catholique. Si quelqu'un ne croit pas- cela
sincèrement, il ne peut Ure sauvé. Gloit'e à Dieu Père et
Fils et Esprit Saint. Comme il a été dans le commencement,
il est maintenant, et éternellement il sera: Monde sans fin.
Amen.
f092. Je t,is un Ange qui descendat~t du Ciel, signifie le
Divin procédant du Seigneur dans le Cl'el et dans le Monde:
on le voit par la signification de l'Ange qui descendait du Ciel,
en ce qu'il est le Seigneul' quanl au Divin procédant; car pal'l'Ange,
dans le sens interne, il est entendu, non un Ange, mais le Sei­
gneur, ou quelque chose du Seigneur; voi/' N°' 130, 302, 593,
909; ici le Seigneur, parce qu'il est dit qu'il ava'iL un pouvoir
gl'and, et que la tert'e fut éclairée de sa gloil'e, par quoi il est en­
tentlu la puissance et la présence du Divin Vl'ai maintenant d'ans
le Ciel et dans le Monde; cal' maintenant il est manifèsté l'lue Ba­
bylone a été détruite, et comme elle a été détruite, la puissance et
la lumièl'e se joignent au Divin qui procède du Seigneur; la l'aison
en sera donnée dans tes At'ticles suivants, - Continuation sut'
la Foi Athanasienne : Telle est SUl' Dieu la doctl'lne l'eçue dans
toute la 'Chrétienté, parce qu'elle vient du Concile; 'mais, avant de
soumettre cette Doctrine à l'examen, il sera dévoilé un MeaDe SUl'
l'état tie la foi et de l'amour de t'homme dans ce Monde, et ensuite
dans le Monde où il va après la mort; car, si cet al'cane n'est pas
dévoi'lé, l'homme ne sait autre chose, sinon que chacun, q"uelle
qu'ait été s"a foi, peut, d'apl'ès la Divine Miséricorde, être introduit
clans le Ciel et être sauvé, d'où est venue cette foi erronée de la
gent Babylonienne que le Ciel est à l'homme pal' le bon plaisir du
Pape et par la grâce de ses vicaires. Voici cet Arcane: .C'est que
toutes les pensées de l'homme se l'épandent dans le Monde'spil'iluel
de tous côtés, à peu près comme les rayons de lumiière qui sOl1ent
d"une flamme. Comme le Monde spil'ituel se compose du Ciél' et
de l'Enfer, et que le ICiel consiste en 'd'innomb1'ables sociélés, él
l'Enfer pareillement, il en résulte flue les pensées de l'homme ne
8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° :1092,

peuvent que se répandre dans ùes sociétés; dans des sociétés cé­
lestes, les pensées spil'iluelles qui concernent le Seignem', l'amom'
et la foi en Lui, et aussi les vrais et les biens du Ciel et de l'Église;
et dans ùes sociétés infernales, les pensées purement naturelles qui
concel'nent l'homme et le Monde, et aussi l'amour de soi et du
Monde, et non en même temps Dieu, Que toutes les pensées de
J'homme aient une telle extension et une telle détermination, c'est
ce qu'on a ignoré jusqu'à ce jouI" parce qu'on a ignoré quel est le
Ciel et quel est l'Enfel', qu'ainsi ils consistent en sociétés, que par
conséquent l'extension des pensées de l'homme a lieu dans un
Monde autl'e que le naturel dans lequel a lieu aussi l'extension de
la vue de ses yeux; mais le Monde spil'ituel est celui dans lequel
s'élend la pensée, et le Monde naturel celui dans lequel s'étend la
vue, puisque la pensée du mental est spirituelle et que la vue de
l'œil est naim'elle. Que l'extension de toutes les pensées d~ l'homme
ait lieu dans les sociétés du Monde spirituel, et qu'il ne puisse pas
y avoil' de pensée sans cette extension, c'est ce qui m'a été pl'ouvé
par une expérience de plusieurs années, de sorte que je puis l'affir·
mer eu toute assurance. En un mot, l'homme est dans le Monde
spil'ituel avec sa tête, comme il est dans le Monde naturel avec son
corps; par la tête, ici, il est entendu son mental, c'est-à-dil'e, l'en­
tendement, la pensée, la volonté et l'amour; et par le corps il est
entendu, ici, ses sens, qui sont la vue, l'ouie, l'odol'at, le gotit et le
touche.'; et comme l'homme, quant à sa tête, c'est-à-dire, quant
à son mental, est dans le Monde spirituel, c'est pour cela qu'il est
ou dans le Ciel ou dans l'Enfer; et où est le mental, là est l'homme
tout entier avec la tête et le corps, quand il devient esprit; et telle
est la conjonction de l'homme avec les sociétés du Monde spiJ'ituel,
tel est absolument l'homme; telle est sa conjonction avec les so­
ciétés du Ciel, tel il est Ange; et telle est sa conjonction avec les
sociétés de l'Enfer, tel il est diable,
1.093. Ayant un pouvoir grand, signifie qui a maintenant
la Toute-Puissance comme dans les Cieux aussi dans les ter·
res : on le voit par la signification d'un poullOir grand, quand il
s'agit du Seigneur, en ce que c'est la toute-puissance; si un pou­
voir grand signifie ici la toute-puissance, c'est parce qu'au sujet
d'un Ange, selon l'idée flue l'homme a des Anges, il ne peut pas
Vers. 1. CHAPITRE DIX-HUiTIÈME. 9
être dit la taule-puissance, mais un pouvoir grand; toutefois, 101's­
que par l'Ange il est enlendu le Seigneur quant à son Divin pl'océ­
dant, alors par un pouvoir grand il est enlendu la Toute-Puissance;
le Seigneur a aussi la Toute-Puissance, parce qu'il est le Dieu du
Ciel et de la tel'1'e, et que par le Divin qui procède de Lui comme
Soleil a élé créé le Ciel efa été créée la teITe, et qu'aussi pal' ce
Divin est contenu et subsiste le Ciel avec la len'e : le Divin procé­
dant est ce qui, dans Jean, est appelé la Parole qui était chez Dieu,
et qui était Dieu, par laquelle ont été faites toutes les choses qui
onL été faites, et par laquelle le Monde aussi a été fait, - I. 1, 3,
10. - Que par le pouvoir grand de l'Ange il soit entendu la Toule­
Puissance du SeigneUl' comme dans les Cieux aussi dans les terres,
c'est parce qu'il est dit ensuile que la terre fut éclairée de sa gloire;
car 100'sque le Jugement derniel' sur ceux qui sont entendus par la
prostituée ou par Babylone a été fait, les ténèbres qui avaient été
interposées entl'e le Ciel et la terre ont alors été éloignées: mais,
sur ce sujet, voir ci-après de plus grands détails. - Continua­
tion sur la Foi Athanasienne : D'après ce qui vient d'être dit,
il est évident que les pensées de l'homme s'étendent dans des so­
ciétés ou célestes ou infel'llales, el que, si elles n'avaient pas d'ex­
tension, elles seraient nulles: la pensée de l'homme est comme la
vue de ses yeux, laquelle serait ou nlllle, ou un instrument aveu­
gle, si elle n'avait pas d'extension hors de soi. Toutefois, c'est l'a­
mour de l'homme qui détermine ses pensées dans les sociétés, son
amoul' bon les détermine dans les sociétés célestes, et son amoUl'·
mauvais dans les sociétés infernales; car tout le Ciel a été disposé
en ordre en des sociétés selon toutes les variétés des affections qui
appartiennent à l'amour, en général, en spécial et en particulier;
et d'un autl'e cOté l'enfer, en des sociétés selon les cupidités de l'a­
mour du mal opposées aux affections de l'amour du bien. L'amoul'
de l'homme, pOUl' employer une comparaison, est comme le feu,
et ses pensées sont comme les rayons de la lumière qui procède du
feu; si l'amour est bon, alol's les pensées qui sont com,me des rayons
sont des vérités; si l'amour est mauvais, les pensées qui sont comme
des l'ayons sont des faussetés: les pensées qui procèdent d'un amour
bon, lesquelles sont des vérités, tendent vers le Ciel, tandis que les
pensées qui procèdent tl'un amOllI' mauvais, lesquelles sont des
10 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1093.

faussetés, tendent vers l'enfer; et elles se conjoignent, s'adaptent,


et, pour ainsi dire, s'inoculent aux sociétés homogènes, à savoil',
qui sont d'un semblabie amour, et cela, si pl'ôfondément, que
l'homme fait absolument un avec elles, L'homme, par l'mnour ·en­
vers le Seig'nem',est l'ilnage du Seigneur; le Seigneur est le DI­
vin Amom', et dans le Ciel il appal'aIt Lui-Même devant les Anges
comme Soleil; de ce Soleil pl'ocèdent une Lumière et une Chaleut',
la Lumièl'e est le Divin Vrai et la Chalem' est le Divin Bien; ce
sont ces deux choses qUi constituent tout le Ciel et toutes les so­
ciétés du Ciel: l'Amour du seigueur chez l'homme, qui est l'image
du SeigtleUl', est comme le feu de ce Soleil, feu d'où procèdent·pa­
reillement lumièl'e et chaleur; la lumière est le vrai de la foi et la
chaleur est le bien de l'amoul'; l'un et l'autre viennent du Seigneur,
et J'un et l'aUtre ont été mis dans les sociétés avec lesquelles 1"3­
rnom' de l'homme fait un : que l'homme soit de création J'image
et la ressemblance de Dieu, on le voit d'après la Genèse,- l. 26·;
- et si par l'amour il est l'image et la ressemhlanee de Dieu, c'est
parce que par l'amour l'homme est dans Je Seigneur, et que te
'Seigneur est en lui, - Jean, XIV. 20, 21. - En ,un mot, il ne
peut exiStel' la moindl'e chose d'une pensée, sans que sa réception
ait lieu dans 'quelque société, non avec les individus ou les An~es
de la société, ma'is avec l'affection de J'amour, d'après laquelle
existe cette société et dans laquelle elle est; de là vient que les
Anges ne s'apel'çolvent nullement de l'influx, et (lue cet Inflox ne
. tl'ouble en aucune manière la société. Ce qui précède met en évi­
dence celle \'érilé, que l'homme est en conjonclion avec le 'Ciel
lorsqu'il vit dans le Monde, et qu'il est aussi en consooiation avec
les Anges, bien que l'homme ne le sache pas, ni l'Ange non plus,.
S'ils ne le savent pas, c'est parce que la pensée de l'homme est
natm'elle et la pensée de l'Ange spil'ituelle, lesquelles fon't senie"
ment un par les correspondances. Puisque l'homme parles pensées
de son amour a été inauguré dans des sociétés ou du Ciel où de
l'enfer, c'est pour cela que lorsqu'il vient tians le Monde spil'ituel~
ce qui al'rive aussitôt apl'ès la mOI't, il est connu tel qu'il est d'a­
près la seule extension de ses pensées dans les sociétés; aillsi se
fait l'examen de chacun; chacun aussi est l'éfOl'mé par les admis­
sions de ses pensées dans les soeiéLés du Ciel, ct esl condamnfi
Vers. 1. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 11
par les immet'Sions de ses pensées dans les sociétés de l'enfer.
10911. Et la Terre {ut éclairée de sa gloire, signifie t'É-
glise maintenant dans la lumière d'après l'influx et la ré-
ception du Divin Vrai: on le voit par la signification de la terre,
en ce qu'elle est l'Église, ainsi qu'il a été montré tl'ès-souvent; pal'
la signification d'~tre éclairé, en ce que c'est étl'e dans la lumièl'e;
et pal' la signification de la gloire, quand il s'agit du Seigneul',
qui là est entendu par l'Ange, en Ge que c'est le Divin VI'ai,
No' 33, 288, 3lI5, 87ft; la gloÏl'e est le Divin Vrai, parce que le
Divin Vl'ai est la lumière du Ciel par laquelle les Anges ont toute
sagesse et toule félicité, ct aussi toute magnificence, N° 678. S'il
est dit de l'Ange, qui descendait du Ciel, qu'il avait un pottvoir
grand, et que la terre ful éclairée de sa gloire, c'est parce que le
Jugement ùerl1iel' avait été fait SUI' ceux qui sont entendus par la
prostituée ou Babylone; car c'est là ce qui est enlendu par ces pa-
roles de l'Ange: « Elle est tombée! elle est tombée! Babylone,
et elle est devenue demeure de démons, et prison de tout esprit
immonde, et prison de tout oiseau immonde et exécrable. Il
-Vers. 2;-el quand le jugemenl a été fait sur eux, le Divin VI'ai
pl'océdant du SeigneUl' vlenl alors dans sa puissance et d'ans sa lu-
mière; car lant que les Babyloniens furent tolérés sous le Ciel, il y
eut entre le Ciel et la lerl'e comme des nuées épaisses et noires, par
lesquelles les rayons de lumière du soleil sont intel'ceplés, et le jour
esl ohscurci; et cela, parce qu'ils avaient, non·seulement falsifié,
mais même rejeté le Divin Vrai, qui est la Parole, et qu'en outre
ils avaient annihilé le Divin pouvoir ùu SeigneUl' en le tran'sférant
en eux; de telles choses et plusieurs autl'es chez eux, tant qu'i1leUl'
fOt accordé de se faire des habitations sO'Us les Cieux, fUl'ent en11'e
le Ciel et la lerre comme des nuées nOÏl'es pal' lesquelles le Divin
Vrai ne put ni êtl'e tl'ansmis ni éclairer aucun homme de l'Église;
mais des qu'ils eurent été chassés et précipités dans l'enfer, alol's
au Divin Vrai qui procêda du Seigneur comme Soleil se joignil'ent
la puissance et la lumièl'e, au point que le Seigneur pouvait con-
duil'e plus fm'tement et illustrer plus clairement non-seulem'~rlt les'
esprits qui sont sous les Cieux, mais aussi les hommes dans l'É-
glise. Telle a été la raison pOUl' laquelle le sens spirituel de la Pa-
l'ole n'a pas été révélé aupar'avillll, el pOUl' laquelle l'état du Ciel
12 L'APOCALYPSE EXPLJQUÉL':, N'10911,

et de l'Enfer n'a été manifesté qu'après que le Jugement demiel'


eut été achevé; car si c'ctU été aupal'avant, le Divin Vl'ai n~aurait
eu ni puissance ni lumière. - Continuation sur la Foi Atha­
nasienne: Comme l'homme, 10l'squ'il naH, ne se trouve dans au­
cune société, soit céleste soit infernale, cal' il est sans pensée, et
que cependant il naU pour la vie élemelle, il s'ensuit que, par la
succession du temps, ou il s'OIlV1'e le Ciel ou il s'oune l'enfer 1 et
qu'il entl'e dans les sociétés, et devient habitant ou du Ciel ou de
l'Enfer, pendant même qu'il est du Monde. Si l'homme en devient
J'habitant, c'est parce que son habitalion même, ou, comme on dit,
sa patrie, esl dans le Monde spirituel; car il y doit vivre élernelle­
ment, après avoil' vécu quelques années dans le Monde nalurel. De
Jà on peut conclure combien il est nécessaire à l'homme de savoir
ce qQi, chez lui, ouvre le Ciel et l'introduit dans les sociétés du
Ciel, et ce qui, chez lui, ouvre l'enfel' et l'inlroduit dans les so­
ciétés de" l'enfer; il en sel'a parlé dans les Appendices aux Articles
suivants; ici il sera seulement dit que l'homme s'introduil dans
des sociétés du Ciel, dont le nombre augmente successivement se­
lon les accroissements de la sagesse, et qui sont successivement de
plus en plus intérieul'es selon les accroissements de l'amour du bien;
et que l'enfer esl fermé pour lui à propol'lion que le Ciel lui est ou­
vert: mais l'homme lui-même s'ouvre l'eofel', tandis que c'esl le
Seigneur qui ouvre le Ciel.à l'homme.
1095. Vers. 2. Et il cria avec fOl'ce d'une voix grande.
disant: Elle est tombée! elle est tombée! Babylone la grande.
et elle est devenue demeure de démons. et prison de tout es­
prit immonde, et prison de tout oiseau immonde et exécra­
ble. -- Et il cria avec force d,'une poix grande, signifie une ma­
nifestation devant le Ciel el dans l'Église, d'après la joie du cœur:
disant " Elle est tombée! elle est tombée! Babylone la gran­
de. signifie que le Jugement dernier a élé fait sur ceux qui ODt
profané les choses saintes du Ciel el de l'Église, en prenant domi­
nation sur elles: et elle est devenue demeure de démons, signi­
fie où il y a des faux affreux d'après les vrais et les biens de l'É­
glise profanés: et prison de tout esprit immonde, signifie où il
n'y a que des maux d'après les biens de la Parole adultérés: et
prison de tou.t oiseau immonde et e.7:écrable, signifie où il n'y a
que des faux d'après les vl'ais de la Parole falsifiés,
Yt'fS, ~, CHAPITHE DIX-HUITIÈME, 13
1096. Et il cria avec l'oree d'une voix grande. sz'gnifie
une manz'festation devant le Cz'e{ et dans l' Église. d'après la
joz'e du cœw' : on le voit pal' la signilication de crier, en ce que
c'est manifester, à savoir, que le Jugement dernier a été fait SUI'
Babylone, cal' il est dit aussitOt : CI Elle est tombée 1 elle est tom­
bée 1 Babylone la g,'ande; Il pal' la signification de avec force. en
ce que c'est avec puissance devant le Ciel et dans l'Église, ainsi
qu'il va être montré; et pal' la signification de la voix grande. en
ce que c'est la joie du creUI', car par cette joie, la voix devient
grande; la joie du cœur venait de ce qu'apl'ès le Jugement dernier
sur ceux qui sont entendus par la prostituée ou Babylone, il y eut
puissance el lumière pOUl' le Divin Vl'ai qui procède du SeigneUl',
selon ce qui a élé dit dans un Article précédent; si la voix grande
signifie la joie du cœul', c'est parce que toute voix grande, avec
laquelle on crie, a lieu d'apl'ès une affection, et est plus intense se­
lon l'affecLion ou le degré de l'amour; si avec force signifie dans le
Ciel el dans la lel're, c'est parce que la fOl'ce signiOe la puissance,
et que c'élait alors la puissance de manifesler ces choses devant le
Ciel el devant le Monde; qu'alors il y ait eu puissance, on le ,'oit,
N° 1093. - Continuation sur la Foz' Atltanasz'enne : La pre­
mièl'e et la pl'incipale pensée qui OUVl'e le Ciel à l'homme, c'est la
pensée SUI' Dieu j et cela, parce que Dieu est le tout du Ciel, au
point que, soit qu'on dise le Ciel, soit qu'on dise Dieu, c'est la
même chose; les Divins, qui font que les Anges dont se compose
le Ciel sont Anges, élant pris ensemble, sont Dieu; de là vient que
la pensée SUI' Dieu est de touLes les pensées la premièl'e et la pl'in­
cipale qui ouvl'e le Ciel à l'homme, car elle est la têle et le SOO1­
mail'e de Loutes les vérités et de tous les amours célestes et spiri­
tuels. Mais il y a la pensée de la lumière, et il y a la pensée de l'a­
moUl'; la pensée de la lumièl'e seule est la connaissance que Dieu
existe, connaissance qui semble êLI'e une reconnaissance, mais qui
cependant n'en est pas une. Par la pensée de la lumièl'e, il y a pOUl'
l'homme pl'ésence dans le Ciel, mais non conjonction avec le Ciel;
cal' la lumièl'e seule de la pensée ne conjoint pas, mais place
l'homme en présence du Seigneur et des Anges; en effet, celle lu­
mièl'e est comme la lumière de l'hivel', dans laquelle l'homme voit­
aussi clairement que dans la lumièl'c de l'éLé, et cependant celle
1lJ L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 1096.

lumière ne se conjoint pas à la terre, ni à aucun arbre, ni à aucun


arbrisseau, ni aux fleurs, ni au gazon; dans chaque homme a été
mise la faculté de pensel' sur Dieu et de comprendre aussi les
choses qui sont de Dieu, d'après la lumièl'e du Ciel; mais la seule
pensée de cette lumière, qui est une pensée intellectuelle, constitue
seulement sa présence devant le Seigneul' et devant les Anges,
comme il a été dit. Quand l'homme est seulement dans la pensée
intellectuelle SUi' Dieu et sur les choses qui sont de Dieu, il appa­
J'aU de loin aux Anges comme une statue d'ivoire ou de marbre,
qui peut mal'cher el rendre des sons, mais dans la face et le son de
laquelle il n'y a pas encore de vie; il apparaît aussi aux Anges,
pal' compal'aison, comme au temps de l'hiver apparail un arbre
avec ses hrllnches nues sans feuilles, duquel cependant on conserve
l'espoit' qu'il se couvl'Îra de feuilles et ensuite de fruits, 10l'sque la
chaleur se joindl'a à la lumière, comme il arrive dans la saison du
printemps. De même que la pensée SUI' Dieu ouvre principalement
le Ciel, de même la pensée contre Dieu ferme principalement le
Ciel.
1.097. Disant, Elle est tombée! elle est tombée! Babylone
la grande. signifie que le Jugement dernier a été fait su/'
ceux qui ont profané les choses sainte,~ du Ciel et de l'Église.
en prenant domination sur elles: on le voit pal' la signilica­
tion de elle est tombée, elle est tombée. en ce que c'est la ruine
et la destruction, ainsi le Jugement dernier, cal' par le Jugement
dm'nier il y a ruine et destruclion, puisqu'alors ils sont pl'écipités
dans l'enfer'; et pal' la signification de Babylone. en ce qlle ce sont
ceux qui ont profané les choses saintes du Ciel el de l'Église, en
prenant domination SlII' elles; car pal' Babylone il est entendu la
même chose que par la proslituée assise sur la bête écal'late, et la
même chose que par la mère des scol'LaLions et des abominaLions
de la terre dans le Chapill'c pl'éeédent, pal' laquelle sont entendus
ceux qui ont pl'ofané les choses saintes de l'Église; dans ce Cha­
pilre, il a été question d'eux et de leUl' profanatiQn.- Continua­
tion sur la Foi Atlzanasienne: La pensée sur un seul Dieu ou­
vre à l'homme le Ciel, parce qu'il n'y a qu'un seul Dieu; au con­
ll'aire, la pensée SUI' plusieurs dieux fel'me le Ciel, parce que l'idée
de plusieurs dieux détruit l'idée d'un seul Dieu. La pensée sur le
Vers. 2. CHAPITHE DiX-HUITIÈME. 15
Vrai Dieu ouvre le Ciel, Cal' c'est par le Vrai Dieu qu'existe le Ciel
et tout ce qu'il renferme, au contraire, la pensée SUI' un faux Dieu
ferme le Ciel, cal' dans le Ciel il n'est pas reconnu d'autre Dieu.
que le Vrai Dieu. La pensée SUI' Dieu CI'éateul', Rédempteur ~
lIIustra~eur ouvre le Ciel, car ce Tl'ine appartient au Seul Vl'ai
Dieu; puis aussi, la pensée sur Dieu Infini, Éternel, Incr~é" Tout­
Puissant, Tout-Présent et T01;1t-Sachant, ouvre le Ciel, car ces
alll'ibuts sont ceux de l'Essence du Seul et Vrai Dieu; au eontraÎl'e,
la pensée sur un homme vivant comme étant Dieu, sur un homme
mOl't comme étant Dieu, el SUI' une idole comme étant Dieu, ferme
le Ciel; cal' eux ne sont ni Tout-Sachants, ni Tout-Présents, ni
Tout-Puissants, ni Incréés, ni Éternels, ni Infinis; pal' eux il n'y
a eu ni Création, ni Rédemption, et il n'y a pas lIlustration. La
seule pensée sur Dieu comme Homme, en Qui est le Trine Divin,
c'est-à-dire, ce qu'on appelle Père, Fils et Esprit Saint, ouvre le
Ciel; au contrait'e, la pensée sur Dieu, comme n'étilnt pas Homme,
pensée qui, quant à l'appat'ence, le présente comme u.ne nuée lé­
gère, ou comme la nature dans ses choses les plus petites, ferme le
Ciel; ~ar Dieu est Homme, comme tout le Ciel Angélique dans
son complexe est Homme, et comme par suite tout Ange et tout
Esprit est hOIU.me. C'~st donc la pensée que le SeigneUl' est le pieu
de l'univel's qui ouvl'e seute le Ciel j car le Seigneur a dit: (1 Le
Père a donné toutes choses en la main du Fils. II - Jean, III.
35. - Le Père a donné au Fils poul)oir sur toute cha,.,'. JI
(1

- Jean, XVlI. 2. - (1 Toutes chose.~ m'ont été livrées par le


Père. II - Matth. XI. 27. - li Il M'a été donné tout pouvoir
dans le Cifl et SUl' Terre. 1) - Mattn. XXVIII. 18.,-D'a,pl'ès
cela, il est évident que l'homme, sans l'idée de Dieu, telle qu'elle
est dans le Ciel, ne peut être sauvé; l'idée de Dieu dans le Ciel est
le Seigneur; car les Anges du Ciel sont dans le Seigneur, et le Sei­
gneur est en eux; c'est pourquoi, il lem' esI impossible de penser
sur un Dieu autl'e que le Seigneur; - voir Jean, XIV. 20, 21.
- Qu'il me soit permis d'ajouler ceci: L'idée sur Dieu comme
Homme est insitée du Ciel dans chaque nalion sur tout le Glohe ler­
J'estl'ei mais, ce que je déplol'e. c'est qu'elle ait été entièrement
perdue dans la Chrélieuté; les causes en seront données plus loin.
1098, Et clk est del:enu/3 demell1'c de démons, lignifie où U
16 L'APOCALYPSE EXPLlQUÉE. ~. 10!)8.

y a des faux affreux d'après les vrais et les biens de l'Église


profanés. : on le voit par la signification de la demeure, en ce que
c'est où sont après le Jugement dernier ceux qui sont entendus pal'
Babylone comme prostituée; par la signification des démons, en
ce qu~ ce sont ceux qui sont dans des faux affreux d'après les vrais
et les biens de l'Église profanés, comme il a été dit ci-dessus,
N°' 586, 1001. Ici est décrit leul' enfer, à savoir', en ce que c'est
une ùemeure de démons, une prison de tout esprit immonde, et de
tout oiseau immonde et exécl'able : que tel soitleul' enfer, cela est
évident par les exhalaisons qui en pl'oviennent, lesquelles sont des
vrais et des biens pl'ofanés du Ciel et de l'Église; car ils sont dans
les choses saintes externes par le langage, la face et le geste, qu'ils
élèvent au Ciel, et cependant d'âme et de cœul' ils ne tournent leurs
regards vel's aucun Dieu, mais ils les portent sur eux-mêmes
comme sur des déités de la terre; ainsi ils font un avec ceux qui
sont dans l'enfer; ils profanent les choses saintes, parce que les in­
térieurs, qui appartiennent à l'âme et au cœUI', inlluent dans les ex­
térieurs disposés à la sainteté: d&-tels hommes sont entendus ici
par les démons. - Continuation sur la Foi Atftanasienne :
La seule pensée qu'il y a un Dieu, et que le Seigneur est le Dieu
du Ciel, ouvre le Ciel, il est vl'ai, et fait que l'homme y est pl'é­
sent, mais si peu, qu'il est presque invisible; il apparatl de loin
comme dans l'ombre: mais à mesure que sa pensée sur Dieu de­
vient plus pleine, plus vraie et plus juste, il appal'aH en même pro­
portion dans la lumièl'e; la pensée devient plus pleine pal' les con­
naissances du vrai qui appaltiennent à la foi et par celles du bien
qui appal'tiennent à l'amoUl' d'après la Parole, cal' toutes les cho&es
qui viennent de la Parole sont des Divins, et les Divins pris en­
semble sont Dieu. L'homme qui pense seulement qu'il y a un Dieu,
el qui ne pense en aucune manière à la qualité de Dieu, l'essemble
à celui qui pense qu'il existe une Pal'ole et qu'elle est Sainte, et qui
ne connatl rien de ce qu'elle contient; ou, à celui qui pense qu'il
exisle une Loi, et qui ne sait rien de ce qu'il ya dans la Loi; et
cependant la pensée de ce que c'est que Dieu est si vaste, qu'elle
remplit le Ciel et constitue toute la sagesse dans laquelle sont les
Anges, sagesse qui est ineffable, cal' en elle-même elle est inlinie,
purce que Dieu est Infini. La pensée qu'il y a un Dieu, d'après la
Vers. 2. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 17
qualité de Dieu, est ce qui, dans la Parole, est entendu pal' le Nom
de Dieu; voir ci-dessus, N°' 102, 135, 1.48, 695, 959.
1099. Et prison de tout esprit immonde, signifie où il n'y
a que des maux d'après les biens de la Parole adultlré,~ : on
le voit pal' la significalion de la prison, en ce que c'est où sont
ceux qui sont entendus par Babylone iici par prison il est entendu
la même chose que ci-dessus pal' demeure; et pal' la significa-
tion des esprits immondes, en ce que ce sont ceux qui sont dans'
les maux d'après l'adulté.'alion du bien, ainsi abstractivement les
maux ...memes qui sont les biQns adulLérés. Sont dits adultérés les
hiens qui ont été appliqués aux maux, comme les biens de l'amour
enV61'S le Seigneur appliqués aux amours de soi, et les !.Jiens de J'a-
mour à l'égard du prochain appliqués aux amours du monde; l'a-
mour envers le Seig"neur et l'amoUl' à Pégal'd du prochain sont des
amours purs et saints, mais les amours de soi et dl1 monde, tels
qu'ils sont chez ceux qui se sont attrib~ la domination du Seigneur
sur le Ciel et SUI' l'Église, sont des amours impurs et profanes;
c'est pourquoi, changer des amoul's saints en amours profanes,
c'est adultérer les biens de la Parole, principalement quand ils ap-
pellent saintes leurs choses pl'o,fanes, et quand ils appellent biens
leurs maux: ceux qui ont été tels dans le Monde deviennent des
esprits immondes apl'ès la mort, et leul' enfer est entendu par pl'i-
son d'esprit immonde. - Continuation sur la Foi Atlùma-
sienne: J.l a été dit que l'homme a -la pensée d'apl'ès [a lnmïère,
ct qu'i! a III pensée d'après l'amOlli', et que [a pensée d'après 'la lu-
mière faÏ't!a présence de l'homme dans le Ciel, mais que la pensée
d'apt'ès ['amour fail la conjonction de ['homrhe avec le Ciel, par
celle raison que l'amOlli' est la conjonction spirituelle; de là résulte
que, lorsque la pensée de lumièl'e' de l'homme devient la pensée de
son amour, ["homme est intl'oduit dans le Ciel" comme à des noces;
et autant l'amOlli' occupe la pl'emière place d:ms la pensée de lu-
mière, ou conduit cette pensée, autant l'homme enll'e dan"S le Ciel,
comme une fiancée entre dans le lit nuptial et devient épouse; cal'
dans la Parole le Seigneur est nommé fiancé et mari, et le Giel et
l'Église sont nommés fiancée et épouse; pal' devenir épouse il est
entendu être conjoint au Ciel dans quelqu'une de ses sociétés, et
l'homme y est-conjoint en proportion de ce que dans le Monde il
Vil, 2,
18 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 1099.
s'était acquis l'intelligence et la sagesse d'après le SeigneUl' par la
Parole t ainsi en proportion de ce que pal' les Divins Vl'ais il a appl'is
à penser qu'il y a un Dieu t et que le SeigneUl' est ce Dieu; toute­
fois t celui qui l'a appris par un petit nombre de vl'ais t et pal' con­
séquent avec peu d'intelligence t est conjoint au Ciel t il est vrai t
pourvu qu'il pense d'après l'amoUl't mais il est dans les dernièl'es
limites du Ciel. Par l'amour il est entendu l'amour envers le Sei­
gneurt et par aimel' le Seigneur il n'est pas entendu aimer le Sei­
gneur comme Personne; par ce seul amour l'homme n'est point
conjoint au Ciel t mais il ('est par l'amour du Divin Bien et du
Divin VI'ai t qui sont le Seigneur dans le Ciel et dans l'Église; et
savoir ce Bien et ce Vrai, les pensel't les comprendre et en parler t
ce n'est pas les aimel'; mais les aimer t c'est les vouloir et'les faire
parce que le SeigneUl' ,'a commandé t et qu'en conséquence ce sont
des usages; il n'y a rien de plein avant d'avoil' été traduit en fait t
et le faiL est ln On, et la On propter quem (pour laquelle on agit)
est l'amour; c'est pourquoi, par l'amour de vouloir et de fail'e
quelque chose existe l'amour de le savoir, de le pensel't de le com­
prendre. Dis-moi pOUl'quoi tu veux savoir et comprendre quelque
chose, si ce n'est pour une fin que tu aimes; la fin qui est' aimée
est le fait; si tu dis: Il C'est à cause de la foi; Il la foi est seule ou
pUl'ement cogitative sans la foi actuelle, qui est un fait et non un
être de raison; tll t'abuses étrangement si tu t'imagines croire en
Dieu t tandis que tu ne fais pas les choses qui sont de Dieu; car le
SeigneUl' enseigne dans Jean : l( Qui a mes commandements et
les {ait. c'est celui-là qui ]If' aime; et demeure chez lui je {e­
rai; mais celui qui ne M'aime pas, mes paroles ne garde
pas, Il - XI V. 21, 2!J. - En un mot, aimer et faire sont un;
c'est pourquoi, dans la Parole, quand il est dit aimer il est entendu
fail'e, et quand il est dit faire, il est allssi entendn aimer; en effet,
ce que j'aime, je le fais.
1100. Et prison de tout oiseau immonde et exümble, si­
gnifie où il n'y a que des {aux d'après les t'rais de la Parole
{alsifiés : on le voit pa,' la signification de la prison, en ce que
c'est où ils sont t ainsi l'enfer t comme ci-dessus; pal'la signification
de tout oiseau immonde et exécrable, en ce que ce sont les faux
. d'apl'ès les vrais de la Parole falsifiés; cal' par les oisnanx sont si­
Vets. 2. CHAPITRB DIX-HUITIÈME. 10
gnifiés les rationnels, les intellectuels, les pensées, les ,idées, les
raisonnements, ainsi les vrais ou les faux, et pal' immonde est en­
tendu ce qui découle .d'on amour cOI'l'ompu, ct SUl'tOut de l'amour
de dominel', car cela constitue l'immonde dans l'cnfel'; et parexé­
crable est signifié ce qui jaillit d'un principe faux, ainsi d'une re­
ligiosité confirmée pal' le sens de la leth'e de la Pal'ole falsiné. Si
les oiseaux signifient de telles choses, qui appartiennent à la pen­
sée de l'homme, tant des choses spirituelles que des choses infer­
nales, ainsi tant des vrais que d~s faux, car ce sont là des choses
qui appal'tiennent àla pens.ée, c'est d'après la correspondance;
que ce soit d'après la col'I'espondance, cela devient évident d'a­
près les oiseaux vus dans le Monde spirituel, où toules les choses
qui apparaissent devant les yeux et devant Lous les autres sens sont
ùes cOlTespondances; là apparaissent en lout gelll'e des an,maux
de la tel're el aussi des volatiles du ciel, tant beaux que vilains, et
ils apparaissent d'après les affeclions et les pensées des Anges ou
des esprits, les animaux d'après les affections el les volatiles d'a­
près les pensées: que cc soient des cOl'I'espondances, tous, là, le
savent, et savent même à quelles affections et à quelles pensées ils
cOlTespondent : que ce soient. des conespondances des affections et
des pensées, cela est bien évident, puisque quand ('esprit ou l'Ange
s'en va, ou cesse de penser aux choses auxquelles ils correspondent,
ils sont à l'instant même dis,sipés. Comme les oiseaux sont des corres­
pondances des pensées t~nt rationnellf',s que non rationnelles, ainsi
tant des vérilés que des faussetés, c'est pour cela que pal' eux
dans la Parole il est signifié de semblables choses, car toutes les
choses de la Parole sont des correspondances. Que les oiseaux si­
gnifient des pensées qui proviennent des vl'ais, tant des pensées ra­
tionnelles que des pensées spirituelles, on peut le voir pal' les pas­
sages suivants; dans David: li Qu'ils louent le Nom de Jého­
vah, l'animal et toute bête, le re/~lile ct l'oiseau d'aile. 1) ­
Ps. CXLVIlI. 10; - que par l'animal et la bête soient signifiées
les affections de l'homme naturel, tlmt celles du vrai que celles du
bien, et ùans le sens opposé les cupidités du faux et du mal, on le
voit ci-dessus, N°' 552,650,781; de ià, pal' ·l'oiseau d'aile sont
signifiées les pensêe~; cela vient de ce qu'il est dit qu'ils dOÏ\'ent
louer Jéhovah, car c'est l'homme qui Le louera d'après les affec­
20 L' APOCAL YPSE EXPLIQUÉE. [\1"
.
HOO.
tions et les pensées, ainsi d'après les hiens et les ,'rais. Dans Bo­
sée : II Je traiterai pour eux alliance en ce jOil1'-là avec ta
bete riu champ, et avec l'oz'seau des della: et le reptile de la
terre; et arc, et épée, et guerre je brz'serai de dessus la
terre. 1) - n. 18; - ces choses ont été dites de l'avénement du
SeigneUl' et de l'état du Ciel et de l'Église par Lili; pàr en ce jour­
là est entendu l'avénement du Seigneur; pal' l'alliance qu'alors il
traitel'a est signifiée la conjonction avec ceux qui croient en Lui;
de là, par la bête du champ et j'oiseau des cieux il ne peul pas être
signifié àes bêtes ni des oiseaux, mais il est signifié des choses aux­
quelles ils correspondent, et qui sont les affections du bien et du
vrai et les pensées qui en proviennent; par l'arc, et l'épée et la
guerre qui seront brisés sur terre, il est signifié qu'alors il t'l'y aura
point de la part de l'enfer infestation par les fà\lX 'et par les maux.
Dans David: li Dominer tu L'as fait SUl' les œuvre,~ de tes
mains, toutes choses tu as mi's sous ses pieds, te menu bétail
et le g'ros bétail, et aussi les b~tes des champs, l'oiseau du
ciel et les poissons de là mer, Il - Ps. VIII. 7, 8, 9; - ces
paroles concernent le SeigneUl', de qui il est dit ici qu'il dominera
sur toutes les œuvres d'es mains de Jéhovah, par lesquelles Be sont
point entendues des choses terI'estres, telles 'que sont tes tl'oupeaux
de menu et de gros bétail, les bêtes, les oiseaux et les poissons;
que serait-ce cela l'elativement à sa domination qui est dans les
Cieux, et par les Cieux dans les terres SUl' les hommes, qu'il con­
daim à la \'ie éternelle? ce sont donc des spirituels de l'Église qui
sont entendUs; pal' te menu bélai'! sont signifiés en général tous les
spirituels chez l'homme, par le gl'os bétail tous les natUl'els chez lui
qui correspondent aux spirituels; par les bêlés des champs, les af­
fections du bien dans l'homme naturel qui appal'tiennent à l'ltglise,
cal' le champ signifie l'Église; tes oiseaux du ciel signifient les
pensées de l'homme rationnel, et les poissons de la mer les seren­
tiflques. Dans Éz~chiel : Je prendrai d'un rejeton du cèdre
(l

'élené; dans la montagne de hauteur d'Israël je le plante1'ai,


pour 'qu'il élève sa branche et fasse du fruit, et qu'U devienne
lin cèdre 'I1z'(J.gnzjique, afin que S'DUS lui Itabite tout oiseau de
toute aile, que sous ('ombre de ses branches ils habitent. l ) _
XVII. 23; - par ce~ pal'oles estentenùue l'instauration de 'la
Vers. 2. CHAPITRE DIX-HUlTlBME. 21
nouvel.le Église pal' le Sej.gneUI'; l'insta\lratiQD à parlir d'une nou­
velle ou premièl'e origine est entendue p~r un l'ejelon du cèdre é1e­
vé; par le cèdl'e ici, comme ailleurs dans la Parole, est signifiée
uqe Église spit'ituelle-ratiQnnelle, telle qu'avait été l'Église chez les
Anci~ns apl'ès le déluge; par planter le rejeton dans la montagQe
de hauteur d'Israêl il est signifié dans le bien spirituel ql!i est le ~ien
d~ la charité; ce bien est signifié pal' la mOQt~gne de hauteur d'Js­
raêl; par devenir un cèdre magnifique est signifiée la pleine instau­
ralion de celle Église; Il afin que sous lui habile tout oiseau d~ toute
aile, Il signifie qu1i1 y aura là des vrais l'ationnels de tout genre; sous
l'o~bre de s~s Qranches habiter signifie terminés dans les vl'ais na­
turels, car ces vrais cO\lvr~nt et gardent les vrais ralionnels, qui 1I0nt
d'origine spirituelle! D~ns le Même: Il Aschur (était) un cèdre
dans le Lib011, qui hau( était devenu; dans ses bronches
avaient fait leUl' nid (OU8 les oiseaux d,es cie~x, et sous ses
branches avaient mis I;as toutes betes du c!zamp, et dans SaIl
ombre avaient habité toutes natiollS grandes. 'l -XXXI. 5,6;
- ici par le cèdre es~ pareillement signifiée l'Église spirituelte-ra­
tiofUlelle, car 4schur signifie le ralionnel; comme l'Église est signi­
fiée pal' le cèdre, il ~'~psuit que par les oiseaux des cieux qui avaient
fait lew' ni4 ~Q~ ~ branc~es, et pllr les bêtes du ch~mp qui ~oQ.s
ses branches avai,e.n~ mis bas, il est enlendu les pensées l'ationnelles
sur les vl'ais de l'Église, pal' les bêtes leurs affections; comme ce
sont là les choses signifié~, c'est aussi pOUl' cela qu'il est dit,
Il dans son ombre avaient habité tOQtes nations grandes. Dans Da­

niel : u· Nébuchadnessflr vi( e1'4 songe un arbre dont la hau­


teur étai~ graru~ll, ~t qui s' al'Cru~ et devint robuste; et sa
hauteur a~tei911{1,it jusqu,'alf, ciel, tt son aspect jusqu'au bout
de la ~errei ~a feuil/e. be//e; t# sa fleur. abondante; de la
1l0Hrriture pour tous en lui; fOJ,lS l~i' de l'ombre avait la b~te
du champ, .ct (l,ans ses branches habitaient les oiseaux du
cie(, e, de lui se nourrissai, toute chair. Mais Veillant et
Sain€ (,/,U Ciel descend(, criant; Coupez l'arbre, et retran­
chez ses branches, di$persez sa feuille, rép1mdez çà et 4; sa
fleur; que s'enfuie la bBte de dessous lui, et les oiseaZ{x d'en­
tre ses branch~s. Il - IV, 7, &, 9, 10, U, 1.2,16,15; - ici
al!ssi pal' l'arhre est signifiée l'Église, appelée Bahylone, dans son
22 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° HOO,

commencement et dans sa pl'ogression, et alors dans les connais­


sances du vrai el du bien; son commencemenl el sa progression
sQnl déCl'ilS en ce que l'arbre devinl grand et l'obusle, sa feuille
belle et sa fleUl' abondante, et qu'alors il y avail en lui de la nOUI'·
ritUl'e pOUl' tous; ses affeclions du bien et ses pensées du vl'ai sont
signiflées pal' la bête du champ qui sous lui avait de l'ombre, el
pal' les oiseaux qui habitaienl dans ses branches; par Il Veillanl et
Saint du Ciel descendit, crianl : Coupez l'al'lIre, et rell'anchez ses
branches, Il il est entendu qu'elle a étendu sa domination sur les
choses saintes de l'Église el sur le Ciel; que la bête el l'oiseau y
signifient les affections et les pensées, cela esl évident en ce que,
quand l'al'bre eul été coupé, il est dil aussi cc que s'enfuie la bête
de dessous lui, el les oiseaux d'entre ses branches. Il De semblables
choses sont signifiées par les oiseaux du ciel dans les Évangélistes :
Il Jésus dit: Semblable est le Royaume des Cieux à un grain'

de sénevé, qu'un homme ayant pris sema dans son champ,


et il devint un arbre, de sorte que les oiseaua: du 'cie/viennent
et s'abritent dans ses branches. Il - MaUh. XIII. 31, '32.
Marc, IV. 32. Luc, XIII. 19; - par l'arbre provenant d'un grain
de sénevé il esl signifié l'homme de l'Église ct aussi l'Église, com­
mençanl d'après un ll'ès-petit hien spirituel par le vrai ; car si la
plus petite chose du bien spirituel prend seulemenl racine chez
l'homme, elle croll de même que la semence dans un bon humus;
el comme par }'arbl'e il esl par suite signifié l'homme de l'Église,
il· s'ensuil que pal' les oiseaux du ciel, qui g'abl'Îtaienl dans ses
branches, il esl signifié les connaissances du vrai elles pensées qui
en proviennent: que ce ne soit pas une compal'aison nue, chacun
le voil, cal' quel be$oin Y' aUl'ail-i1 de telles compal'aisons dans là
Parole, el de comparaisons semblables dans les Prophèles? Puis
aussi, dans David: c( Jéhovah, qui envoie les (ontaines en tor­
,'ents, entte les montagnes ils vont; ils abreuvent tout ani­
mal des champs, les onagres étanchent leur soif; auprès
d'eux l'oiseau des cieux habite; d'entre les branches ils (ont
retentir leur voix. Rassasiés sont les arbres de Jéhovah, les
cèdres du Liban qu'il a plantés, où les oiSeaux (ont leurs
nids; la cigofJllede qUI' dans les sapins (esl) la 'maison. l'­
Ils, ClV. 10, 'li '12, t6, -t 7; - de telles choses n'am'aient pas
l
Vers. 2. CHAPITRI!: DIX-HUITIÈME. 23
non plus été dites dans la Divine Parole, si elles n'étaient pas toules
des correspondances de spil'ituels et de célestes, et par suite saintes;
car autrement, qu'entendrait-on pal' des 10l'rents qui proviennent
de fontaines, vont cntl'e les montagnes, abreuvent tout animal des
champs, par les onagl'es en étanchent leur soif, par auprès d'eux
habite J'oiseau des cieux, et d'entre les branches fait retenti" sa
voix, et pal' la cigogne a sa maison dans les sapins? Mais quand
par les fontaines sont entendus les vrais de la Parole, par les tor­
rents l'intelligence qui en provient, par les montagnes les biens de
l'amour, par l'animal des champs les affections du vrai, par les
onagl'es le rationnel, et par les oiseaux des cieux les pensées d'a­
près les Divins Vrais, alors la Parole est le Saint Divin, autl'ement
elle serait simplement humaine, Dans Job: Il Interroge, je te
prie, les bêtes, elles t'enseigneront; ou les oiseaux du dei, et
ils te l'annonceront, et les poissons de la mer te le raconte­
"ont; qui est-ce qui ne connaît pas d'après toutes ces choses
que la main de Jéhovah {ait cela? Il - XII. 7,8,9; - que
par les bêtes, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, il ne
soit pas entendu des bêtes, des oiseaux, ni des poissons, cela est
évident, car eux ne peuvent être intel'l'ogés, ni enseigner, annon­
cer el l'aconier que la main de JéboV'ah fait cela; mais par eux est
signifié l'homme quant aux cboses qui sont de son intelligence; par
les bêtes sont entendues ses affections, pal' les oiseaux du ciel ses
pensées, par' les poissons de la mer les connaissances et les scien­
tifiques; l'homme d'apl'ès ces choses peut enseignel' que la main de
Jéhovah (aiL cela; si par les bêtes, les oiseaux, les poissons, il n'était
pas signifié l'homme quant aux cboses qui sont de son inlelligence,
il ne pourrait pas être dit Cl qui est-ce qui ne connait pas d'après
toutes ces choses. Il Dans Ézéchiel: Il Fils de l'homme, dis à l'oi­
seau de toute aile, et à tout animal du champ: Assemblez-l'ous
et 7)eneZ, assemblez-t'ous d'alentour vers mon sacr,ifice grand
sur les montagnes d'Israël: ainsije donnerai ma gloire par­
mi les nations. Il - XXXIX. 1.7, 21.; - là est décrite l'inslau­
ration de l'Église chez les nations, et là aussi l'invitation et la con­
vocation à celle Église, car il esl dit Il ainsi je donnerai ma gloire
parmi les nations; Il c'est pourquoi par l'oiseau de toute aile, et par
tout animal du champ, sont signifiés tous ceux qui sont dans \'a[­
26 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° HOo.

fection du bien ct dans l'entendement du vrai. Pareillement dans


l'Apocalypse: II Un Ange, se tenant dans le soleil, cria d'une
voix grande, disant cl tous les oiseaux qui volaient dans le
milieu du ciel: Verlez, .et assemblez-vous pour le souper du
grand Dieu. » - XIX. :17; - où, par les oiseaux qui 'Jolent
dans le milieu du ciel, il ne peut pas non plus être e.ntendu des oi­
seaux, mais il est entendu des hommes qui sont rationnels et spi~
rituels, car ils sont invités au souper du grand Dieu. Dans Jéré­
mie: (tJ'm' vu les montagnes, et void, elles se sont ébranlées,
et tmaes les collines sont renversées; j'ai vu, et voici, point
d'homme, et tous les oiseaux du ciel se sont envolés; j'ai vu,
et voici, le Carmel est un désert, et toutes ses villes ont été
désolées. l) -IV. 2h, 25, 26;- ces choses ont été dites de la dé­
vastalion de l'Église quant à tout son bien et à tout son vrai; pal'
les montagnes et pal' lesvaUées sont signifiés les amoul's célestes et
spil'ituels; cal', dans le Monde spirituel, quand il n'y a plus chez les
esprits aucun amolli' céleste ou spil'Huel, les montagnes sur lesquel­
les ils habitaient sont en aclualilé ébl'anlées, et les collines renver­
sées; pal' Il tous les oiseaux se sont envolés, 1) il est signifié qu'il n'y a
plus aucune science, ni pal' suite aucune pensée du vrai; par (( point
d'homme, Il il est signifié point d'entendement du vrai; par u le Car­
mel est un désel'I,l) il est signifié l'Église sans bien et sans vrai; et par
les villes désolées il est signifié qu'il n'y a plus de doctrinaux du vl'ai.
Dans le Même: II Les habitacles ont l.té dévastés, au point que
pas. '!ln /tomme n'y passe, et qu'on n'y entend point de voix
de bétail; depuis t'oiseau des cieux jusqu'à la bête, ils se sont
envolés, ils se sont enfuis, paJ'ce que je réduirai Jérusalem 61J
monceaux, en habitacle de dragons. Il - IX. 9,10. XII. 9;
- ici aussi, il s'agit de la dévastation de l'Église; par les habita­
cles qui ont été dévastés, au point que pas un homme n'y passe, il
est signifié les doclt'inaux de l'Église, qui ont été tirés de la Parole,
dans lesquels maintenant il n'y a aucun bien ni aucun vrai; par la
voix du bétail qu'on n'y entend poiDt il est signifié qu'il n'y avai~
aucun bien de la charité ni aucun vrai de la foi; par les oiseaux du
ciel jusqu'à la bête se sont envolés, ils se sont enfuis, il est signifié
qu'il n'y a aucune pensé.e du vl'ai Ilrovenant de la connaissance du
l'l'ni, ni aucune alfcr.lion du bien; fIu'il soil entendu, non pas le vol
Vers, 2. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 25
des oiseaux du ciel ni la fuite des bêtes de la terre, mais la vasta-
lion de l'Églfse quant à la doctl'ine, ,cela est évident, car il est
ajouté « je réduirai Jérusalem en monceaux, en habitacle de dra-
gons; JI pal' Jérusalem est signifiée l'Église quant à la doctrine;
par l'éduirc en monceaux, en habitacle de dl'agons, est signifiée sa
dévastation, Dans Bosée : (i Point de vérité, et point de misé-
ricorde, et point de connaissance de Dieu en la terre; c'est
pourquoi dam; le deuil sera la terre, quant à ['animal dll
champ, et quant 'à l'oiseau des deux, et même les poissons
de la mer seront "amassés. Il - IV. 1, 3; - que par l'animal
du champ, l'oiseau des cieux et les poissons de la mer', il soit si-
gnifié les mêmes choses que ci-dessus, cela est évident, car il s'agit
aussi ici de la dévastation de l'Église; en effet, il est dit (1 point de
Vél'ité, point de miséricorde et point de connaissance de DieN en la
tene; JI pal' la terre est signifiée l'Église. Dans Séphal!ie: « Je con·
sumerai l'homme et la bête, je consumerai l'oiseau des cieux
et les pois,yons de lfl mer; je retrancherai rhomme des {aces
de la terre. ~ ~ I. 3; ~ consumer l'homme et la bête signifie.
détruire l'affection spirituelle et l'affection naturelle; consumer les
oiseaux des cieux et les poissons de la mm' signifie détruiJ'e les
perceptions et les connaissances du vrai; comme par là il est si-
gnifié des eh oses qui appal'tiennent à l'Église, c'est pour cela qu'il
est dit (1 je retrancherai l'homme des faces de la terre; Il par
l'homme est signifié le tout de l'Église. Dans David: Il Dieu a
dit: Je connais tout oiseau des montagnes, -et l'animal de
mes champ,ç (est) avec Moi. JI - Ps. L. H. - Dans Ézéchiel:
«11Y aura un tremblement de terre grand sur la terre d'Is-
raël, ct trembleront de'Mnt Moi les poissons de la mer, et
l'ol~eau des cieux, et l'animal du champ, et tout le reptile
rampant sur la terre, et tout homme qui (est) sur les {aces de
la terre. Il - XXXVIII. 20; - ici par l'oiseau de$ cieux et par
l'animal du champ il est signifié les mêmes choses qne ci-dessus;
par le tl'emblement de terre est signifié le changement d'état de
l'Église. Dans Ésaïe: « Malheur à la terre Otnhragée quant auœ
ailes, laquelle (est) ait-delà des f7.euves du Kusch; ils seront
abandonnés cl l'oiseau des montagnes, et li la bête de la terre;
mais en abomination il sera li l'oiseau, ct (oute bête de la terre
20 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 1100.

le méprisera. Il - XVIII. 1, 6; - là, il s'agit de l'instauration


de l'Église chez les nations, et de la dévastation de l'Église Juive;
de là, par l'oiseau et par la bête de la terre sont signifiées les con·
naissances du vrai et les affections du bien. Dans le Méme: li Moi,
Dieu, et point d'autre Dieu, et point comme Moi, qui ap­
pelle d'orient l'oiseau, d'une terre d'éloignement l'homme
de mon conseil, JI - XLVI. 9, 1.1; - par l'oiseau qui sel'a ap­
pelé d'OI'ient est signifié le vrai de la Pal'ole, lequel, parce qu'il vient
du bien de l'amour, est dit d'orient; l'orient est le bien de l'amour;
autrement, pou l'quoi Dieu appellerait-il d'ol'ient l'oiseau, et de la
tèrre d'éloignement l'homme de son conseil? l'homme de son con­
seil est l'homme intelligent, à savoir, d'après les vrais qui viennent
du bien de l'amour. Dans Hosée : Il Éphraïm, comme l'oiseau
s'envolera sa gloire, dès l'enfantement, et dès le ventre, et
dès la conception.)l - IX. 1.1. - Dans le Même: li Je ne re­
viendrai point pour détruire Éphraïm; apres Jéh.ovah ils
iront; avec honneur ils viendront, comme l'oiseau, de l' É­
gypte, et comme la coLombe, de la terre d'Assyrie. Il - XI.
9, 10, ft; - par Éphraïm est signifié l'entendement des Vél'ités
de l'Église; par suite il en est fait une comparaison avec l'oiseau,
et il est dit li comme l'oiseau s'envolera sa gloire; Il il est comparé
aussi avec l'oiseau, - Hosée, VII. 12; - car tout ce qui appar­
tient à l'entendement, tant le scientifique que le cogitatif et le ra­
tionnel, est signifié par l'oiseau, et tout ce qui est plaisir ou agré­
ment, ainsi le volontaire et tout ce qui appartient à l'affection, est
signifié par la bêle et par l'animal; pal' l'oiseau venant d'Égypte
est signifié le scientifique qui appartient à l'homme naturel, et par
la colombe venant d'AssYl'ie le rationnel, car par l'Égypte est si­
gnifié le scientifique et par l'AssYl'ie le rationnel; là, il s'agit de
l'Église qui devait êtl'e instaurée par le Seigneur. Comme dans la
Parole la plupart des choses ont même un sens opposé, par consé­
quent aussi les oiseaux; et, dans ce sens, ils signifient les illusions
d'après l'homme natOl'el, puis les raisonnements d'après les faux
contre les vrais, et aussi les faux eux-mémes, plus dangereux et
plus nuisibles selon les genres et les espèces d'oiseaux immondes;
par les oiseaux de proie sont principalement signifiés les faux qui
détl'uisent les yrais. Dans la Parole, il esl dit en plusieurs endroits
Vers, 2. CHAPlTHE lHX-HUITll~ME, 2ï
qu'ils seront donnés pOUl' nounitUl'e aux oiseaux et aux bêtes sau­
vages, et par là il est signifié qu'ils seront entièrement détl'tlÎls par
les illusions, [es faux, les t'aisonnemen ls qui en proviennent, par
les cupidités du mal, en général, par les maux et les faux prove­
nant de ('enfer: cela est signifié par être donné pour nounilure
aux oiseaux du ciel et aux hèles de la lert'e dans les passages sui­
vants; dans Jérémie: II Le cadavre de ce peuple sera pour
nourriture à l'oiseau des cieux, et personne pour le chasser
en l'effrayant, Il - VII. 33. - Dans le Méme : c( Je ferai la
'dsite sur eux de quatre manières, par l'épée pour tuel', par
les chiens pour trainer, par les oiseaux des cieux et par les
Mtes de la terre pour dévorer et pour détruire, Il - XV. 3.
- Dans le Méme : l( Par l'épée et par la famine ils seront
consumés, de sorte que dem'enne leur cadavre pour nourriture
aux oiseaux des cieux et il la bête de la terre. XVI. b.
1) -

XIX. 7. XXXIV. 20. - Dans Ézéchiel: Il SUl' les {aces du.


champ tu tomberas, tu ne seras point recueilli, ni ramassé;
à la bUe de la terre et à l'oiseau du ciel je t'ai donné pour
nourriture. Il - XXIX. 5. - Dans le Même: Il Sur les mon·
tagnes d'Israël tu tomberas; à l'oiseau des cieux de toute
aile et il la bête sauvage du champ je t'ai donné pow' nour­
riture. Il - XXXIX. lt; - ceci a été dit de Gog. Dans David:
IC Les nations sont venues dans ton héritage, elles ont souillé

le temple de ta sainteté; elles ont rUuit Jérusalem en 112on­


cealix; elles ont donné le cadavre de tes servi'teurs pour nom'·
rz'ture à l'oiseau des cieux, la chair de tes saints à la bête
sauvage de la terre. Il - PSt LXXIX. 1,2. - Comme les oi­
seaux des cieux et les bêtes sauvages de la tene signifiaient de
telles choses, et que les nations de la terre de Canaan sigJliliaient
les maux et (es faux de l'Église, c'est pour cela que la nation Juive
avait coutume d'exposel' les cadavres de ses ennemis après leur dé­
faite aux bêles sauvages et aux oiseaux 1 par lesquels ils seraient
dévorés. De là vient qu'autrefois on regardait et qu'aujourd'hui
aussi on l'egarde comme; hOl'l'ible et profane de laisser sur la face de
la tene les hommes morts sans les ensevelir, même après de.s com­
bats: cela aussi est signifié dans la Parole par ne point être ense­
veli, cl pill' relirer les os des sépulcres elles jeter ç.à ct là. Les faux
28 L' APOCALYPSb: b:XPLIQUÉE. N" HOO.
infernaux sont encore signifiés par c( les oiseaux qu~' descendirent
sur les cadavres, et qu'Abram chassa, II - Genèse, XV. 11;
- puis, par cc les oiseaux, Il - Apoc. XIX. 21.; - et aussi par
cc les oiseaux qui mangent ce qui a été semé sur le ch,emin
battu, Il - Matlh. XIII. 3, 4. Mé\fC, IV. h. Luc, VIII. 5. -­
Dans Daniel: CI Au mil(eu de la semaine il fera cesser le sa­
crifice et t'oblation; enfin sur l'oiseau des abominations la
désolation, et jusqu'à la consommation et à la décision elle
découlera sur la dét'astlltion. Il - IX. 27; - ces choses con­
cernent la totale dévastation de l'Église Juive, qui al'I'iva quand le
Seigneur naquit; sa dévastation par des faux horribles est signifi~
pal' l'oiseau des abominations; que le faux soit signifié là par l'oi­
seau, on le voit bien claÎl'emenL. Il faut qu'on sache qu'il y a plu­
sieurs genres de faux, et que chaque geme est signifié par un genre
d'oiseau; ces gefll'(ls sont énumél'és dans MoIse, .,...,.. Lévit. XI. 1.3
et suiv., et Deutér. XIV, U·à 20 j - et ils sont nommés çà et là
dans la Parole; par ~xemple, aigles, milans, piverts, corbeaux,
chouettes, pélicans, hérons, chalS-huants, hiboux, dragons, et
autres. - Continuation Hur la Foi Athanasienne : Il y a la
pensée de lumièl'e sur Dieu et sur les Divins, qui sont appelés, dans
Je Ciel, célestes et spil'ituels, et, dans le Monde, Ecclésiastiques et
Théologiques; et il y a sur eux la pensée de non-lumière. La pen­
sée de non-Iumièl'e est chez ceux qui les savent et ne les compl'~n­
nent pas, tels que sont aujourd'hui tous ceux qui veulent que l'en­
tendement soit sous l'obéissance de la foi, et qui pl'étendent même
qu'on doit croire et ne pas comprendre, disant que la foi intell~­
tuelle n'est pas la vl'aie foi; mais ceux-ci sont ceux qui d'après l'in­
tél'ieur nc. sont pas dans une affection réelle du vrai, ni pal' suite dans
quelqu~ iIlustl'ation; et plusiel,lrs d'entl'e eux sont dans le faste de
la propre intelligence, et dans l'amour de dominer SUI' les âmes des
hommes par les choses saintes de l'Église, ne sachant pas que l(l
vl'ai veut être dans la lumièl'e, puisque la Lumière du Ciel est le
Divin Vrai, et que l'entendement véritablement humain est affecté
par cette lumière et voit d'après elle; et que, s'il ne voyait pas, ce
serait la mémoire qui aurait la foi et non l'homme, et cette foi est
aveugle, pal'CC qu'elle est sans l'idée procédant de la lumière du
vrai, car l'entendement est l'homme, ct la mémoire intl'oduil. Si
Vers. 2. CHAPITRE DIX-HUiTIÈME. 29
l'on devait cl'oire ce que l'on ne comprend pas, l'homme pourrait,
comme un pCl'l'oquet, êtl'e instl'uit à parler et â l'epasser dans sa
mémoire, qu'il y avait même la sainteté dans des 'Ossements de
morts et dans des sépulcres; que des cadavl'es opéraient des mira­
cles; que l'homme serait tourmenté dans un purgatoire, s'il ne
consacrait pas ses richesses à des idoles ou à des monastères; que
des hommes sont des dieux, parce 'flu'i1s ont en leur pouvoir le Ciel
et l'enfer; et plusieurs ault'es choses semblables, que l'homme
cl'oira d'après une foi aveugle et un entendement bouché, et ainsi
d'après l'extinction de la lùIi1ière de l'une et de l'autre. Mais q'ù'on
sache que tous les vrais de la Parole, qui S0l1t les VI'ais du Ciel et
de l'Église, peuvent être vus par l'entendement, dans le Ciel spi­
l'ituellement, dans le Monde rationnellement, car l'entendement
vl'aiment humain est la vue m~me des vl'ais; en effet, il est séparé
du matériel, et parce qu'il a été sépal'é, il voit les vrais aussi c1ai­
retnent que l'œil voit les objets; il voit les vrais selon qu'HIes aime,
car selon qu'il les aime il est illustré. Les Anges ont la sagesse,
pal' cela qu'ils voient les vrais; c'est pourquoi, lorsqu'on dit à un
Ange qu'il doit croil'e telle ou telle chose, bien qu'il ne la com­
pI'cnne pas, l'Ange l'épond : Ct Me prends-tu pour un insensé, ou
t'imagines-tu être un Dieu en qui je croÎl'ai? Si je ne vois pas celte
chose, elle peut être un faux de l'enfer. Il
HOI. Vers. 3. Parce que du vin de la (ureur de sa s('or­
tation ont bu toutes les nations, et que les 1'ois de la terre
avec elle ont commis scol'tation, et que les mm'challds de la
terre des rl'chesses de ses délices se sont enrichis. - Parce
qu~ du vin de la (ureur de sa scortation ont bu toutes les na­
tions, signifie l'adultéralion de toutes les choses du hien du Ciel et
de l'Église pal' les faux aifJ'eux du mal: et que les rois de la
terre avec elle ont commis scortation, signi'fie la falsification de
toutes les choses du vrai du Ciel et de l'Église: et que les mar­
chands de la terre des richesse-s de ses délices se sont enri­
chis, signifie l'instruction dans les choses qui sont du Ciel et de
l'Église, lesquelles, d'apl'ès l'amoUl' de dominer par les choses
saintes de l'Église comme moyens, et aussi d'apl'ès l'amour de
posséder le monde par ces mêmes choses, tien-nent d'êll'e des plai­
sirs ct d'être désirées.
30 L APOCALYPSE EXPLIQuBE. N" 1102.

1102. Parce que du vin de la fureur de sa scortation ont


bu toutes les nations, signifie l'a.dulté1:ation de toutes les
c1wses du bien du Ciel et de l'Église par les faux affreux du
mal: on le voit par les choses qui ont élé expliquées ci-dessus,
N° 881, où sont des:paroles semblables; là, II eUe a abreuvé toutes
les nations, II ici, II ont bu toules les nations. II - Continuation
sur la Foi Athanasienne : J'al'I'ive mainlenanl à la doclrine de
la Trillilé, qui a été rédigée par Alhanase, et confirmée par le Con­
cile de Nicée. Telle est celle doctrine, que, lorsqu'on ('a enlière­
men' lue, elle laisse une idée claire qu'il y a trois Personnes, et
que par suile il y a lrois Dieux unanimes, el une idée obscUl'e que
Dieu est un : el cependant, comme il a été dit ci-dessus, l'idée de
la pensée d'un Dieu unique ouvre principalement le Ciel à l'homme,
et au contrair'e, l'idée de trois Dieux fel'me le Ciel. Que celte doc­
trine Athanasienne, lorsqu'oo l'a entièl'ement lue, laisse une idée
tlaÎl'e qu'il y a ll'ois Personnes, et que par suite il y a tl'ois Dieux
unanimes, et que le Tl'ine unanime constitue la pensée qu'il y a un
seul Dieu, cela esl évidenl; que chacun se consulle et voie s'il
pense autre chose; en effet, il est dil en termes exprès tians la Foi
Alhanasienne : II Une est la Personne du Père, autre celle du
Fils, ct autre celle de l'Esprit Saint. Le Père e:>t Incréé, In­
fini, Éternel, Tout-Puissant, Dieu, Seigneur; pareillement
est le Fils, et pareillement l' E.~prit Saint. II Puis: li Le Père
n'a été fait et n'a été créé par personne; le Fils est né du
Père, et l'Esprit Saint est le procédant de l'un et de l'autre.
Ainsi, ily (t un seul Père, un seul Fils et un lieul Esprit Saint.
Et dans cette Trinité les trois Personnes sont toutes ensem­
ble éternelles, et sont absolument égales. Il Personne, d'après
cela, ne peut s'empêcher de penser qu'il y a trois Dieux ;el Atha­
nase lui-même, et le Concile de Nicée, n'ont pas pu penser autre­
ment; c'est ce qui résulte clairement de ces paroles insérées dans
la doctl'ine :11 Comme, d'après la Vérité Chrétienne! nous
avons été obligés de reconnaître que chaque Personne par
elle-m€me est Dieu et Seignew', toujours est-il que nous ne
pouvons, d'après la Foi Chrétienne, nommer trois Dieux ni
trois Seigneurs; )) ce qui ne peut être entendu qu'en ce sens, qu'il
est permis (le reconnatlre trois Dieux et trois Seigneurs, mais non
Vers, 3. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 31.
de les nommel'; ou, qu'il est permis de penser qu'il y a trois Dieux
et tl'ois SeigneUl's, mais non de le dil'e,
1.103. Et que les rois de la terre avec elle ont commis
scortation, signifie la falsification de toutes les choses du vrai
du Ciel et de l'Église: on le voit par les choses qui ont été ex­
pliquées ci-dessus, N° 1034, où sont des paroles semblables. ­
Continuation sur la Foi At!zanasienne : Que la doctl',ine de la
Trinité, qui est appelée Foi Atbanasienne, quand on ra entière­
ment lue, laisse une idée Obscul'e que Dieu est un, et si obscure
qu'elle ne chasse pas l'idée de trois Dieux, on peut le voit' en ce
que des trois Dieux la Doctrine fait un Seul Dieu par unité d'Es­
sence, en disant: (1 Celte Foi Chrétienne, c'est que nous ado·
rions un seul Dieu dans la Trinité, et la Trinité dans l'U­
nité, en ne mêlant point les Personnes, et en ne sépar.ant
point l'Essence. Il Et ensuite: (1 Ainsi il faut absolument que
l'Unité soit adorée dans la Trinité, et la Trinité dans l' U­
nité. ) Ces cboses ont été dites pOUl' écarter l'idée de trois Dieux...;
toutefois, elles ne tombent dans l'entenùement qu'en ce sens, qu'il
y a trois Personnes, mais pour elles toutes uné seule Divine Es­
sence; ainsi là, pal' Divine Essence, il est entendu Dieu, lorsque
cependant l'Essence, de même que la Divinité, la Majesté et la
Gloire, dont il est aussi parlé, est un attl'ibut, tandis que Dieu,
comme Personne, est le sujet; c'est pourquoi, dil'e que l'Essence
est Dieu, ce serait comme si l'on disait que !'attl'ibllt est le sujet,
quand cependant l'Essence n'est pas Dieu, mais appartient à Dieu;
comme aussi, la Majesté et la Gloire ne sont pas Dieu, mais ap­
partiennent à Dieu, de même que l'altl'Îbut n'est pas le sujet, mais
appartient au sujet; de là il est évident que l'idée ùe trois Dieux
comme étant lrois Personnes n'est pas écartée. Ceci peut être illus­
tré par une compal'aison : Supposons que dans un même Royaume
il y ait Trois Personnes d'un pouvoil' égal, et que chacune soit
nommée Roi; alors si par Roi on entend le Pouvoit' et la Majesté,
elles peuvent pal' un décret êtl'e nommées et être dites Roi, mais
non pas facilement un seul Roi; toutefois, comme c'est la Pel'sonne
qui est entendue par Roi, il est impossible qu'un décret fasse pen­
sel' que Trois Rois sont un seul Roi: si donc ils te disaient: (( Parle­
nous aussi librement que lu penses; 1) certainement tu dirais: (1 Vous,
32 L'APOCALYPSE EXPLlQUÉE, NuU03,

Rois; Il et même: Il Vous, Majestés, JI Si tu l'éponds : l( Je pense


d'apl'ès le décret, de même que je pal'Ie; Il tu es dans l'eloreul',
pal'ce que, ou tu dissimules, ou tu te contrains; si tu te contrains,
ta pensée n'a pas été abandonnée à elle-même, mais elle s'aLlacbe
au langage, Qu'il en soit ainsi, Athanase le vit bien, aussi èxpli­
que-t-i1les paroles précédentes par celles·ci : Il Comme, d'apres
la Véf'itéCllrétienne, nous avons été obligés de recon'nait'1'e
que chaque Personne par elle-mime est Dieu et Seigneur,
toujours est-il que nous ne pouvons, d'après la Foi Chré­
tienne, nommer trois Dieux ni trois ,Seigneurs~ Il Cela ne peut
être entendu qu'en ce sens, qu'il est permis de reconnaltre trois
Dieux et trois SeigneuI's, mais non de les nommer; ou, qu'il est
pel'mis de penser qu'il y a trois Dieu" et trois Seigneurs, mais non
de le dire, ,parce que c'est contre la Foi Chrétienne; que pareille­
ment, il est permis de reconnalLl'e 'et de penser qu'il y a ltGis hlfi·
nis, trois Éternels, Lrois Incréés, trois Tout-Puissants, pal'ce qu'il
ya trois Personnes, et non de nommel' trois Infinis, trois Étcmcls,
trois Incl'éés, ni trois Tout-Puissants, mais d'en nommer Un Seul,
Si Athanase a ajouté les paroles ci.dessus aux autl'es, è'est parce
que qui que ce soit, sans l'excepter lui-même, ne peut pensel' au­
trement; mais chacun peut pal'Iel' autrement, et l'on doit absolu­
ment pal'Iel' ainsi, pal'ce qu'il l'ésulte de la ReligionCbrétieune,
'c'est-à-dire, (Je la Parole, qu'il y a, non pas trois Dieux, mais un
seill Dieu. Outre cela, la PI'opriélé, qui est ajoutée à Chaque Per­
sonne, comme son Alll'ibut spécial, telle que la Création au Pèl'C,
la Rédemption au Fils et l'IIlusll'aLion à l'Esprit Saint, n'est pas
par conséquent chez les troiS Personnes une seule et même pro­
priété; et cependant chaque Pl'opriété enlre dans la Divine Essence,
car la Création est Divine, la Rédemption est Divine et j'lIlusll'a­
tion est Divine, De plus, pal'mi les hommes-qui pensent que la l'ri­
nitédoit ltre adorée dans l'Unité et l'Unité dans la 'Trinité,
en ne melant pas les Personnes et ne séparant ,pas f' Essence,
en est-il un qui veuille convel'tir l'idée de trois Dieux eu l'idée d'un
seul Dieu 7 en est-il un qui le puisse par une métaphysique au-des­
sus de la ,porlée de l'espl'it humaÏll7 les simples en sont absolument
incapables, mais les savants passent par-dessus, en disa,nt en eux­
mêmes: Il C'est là ma docll'ine el ma foi sur Dieu; 1) el par con­
Vers. 3. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 33
séquent, dans la mémoire d'apl'ès une idée obscUl'e, el pal' suite
dans l'idée d'après la mémoire, ils ne retiennent autl'e chose, sinon
qu'il y a trois Personnes et un seul Dieu j ct de Tl'ois chacun fait
Un à sa manière, mais seulement lorsqu'il parle et écrit; mais
quand il pense, il ne peut fail'e ault'ement que de penser à Trois,
et à Un d'apl'ès l'unanimité des Trois, et même il en est plusieurs
qui ne pensent pas d'après cette unanimité. Mais écoute, mon cher
lecteul'! ne dis pas en toi-même: (( C'est parler avec ll'op de ri-
gueur et trop de hardiesse contl'e la Foi généralement reçue sur
Dieu TI'iun;» tu veITas dans la suite que toutes et chacune des
choses qui ont été écrites dans la Foi Alhanasienne s'accordent avec
la vérité, pourvu qu'au lieu de lI'ois Pel'sonnes on C1'oie une seule
Personne dans laquelle est la TI'inilé.
110fa. Et que tes marchands de ta terre des 1'ichesses de ses
délices se sont enl'ichis, signifie l'instruction dans les choses
qui sont du Ciel el de l'Église, lesquelles, d'après l'amour
de dominer par tes choses saintes de l'Église comme moyens,
et aussi d'après l'amour de posséder te monde par ces m~mes
choses, tiennent d'être des p'iaiszh et d'~tre désirées: on le
voit par la signification des marchands, en ce que ce sont ceux
qui s'acquièrent les connaissances du bien et du vrai d'après la Pa-
role, ainsi qui les enseignent ou les apprennent; car dans le sens
propre ou naturel est appelé marchand celui qui achète et vend des
marchandises, et pal' achetel' et vendl'e il est signifié acquéril' et
communiquer, ainsi dans le sen~ spirituel apprendre et enseignel',
et par les marchandises sont signifiées les connaissances du bien et
duvrai d'après la Pal'ole; que de telles choses soient signifiées par
faire le commerce, on le voit ci-dessus, N° 8faO; si par les marchands
de la terl'e est signifiée l'instruction dans les choses qui sont de l'É-
glise, c'est parce que enseigner c'est instruit'e, et que être enseigné
ou aPPl'endl'e c'est être instruit, el que l'instl'Uction appartient à l'un
et à l'aull'e; eL comme le sells spil'illlei de la Parole est ahslrait des
personnes, c'est pour cela que le marchand signifie l'instruction, et
que le sens naturel d'après le spirituel signifie ceux qui inslrui...
sent et ceux qui sont inslruils; cal' le sens spil'ituel concerne les
biens et les vrais abstraclivemcnt des pm'sonnes, tandis que le sens
naturel d'après le spit'iluel concerlle les personnes chez Jesqli.elles
vu. 3,
31l L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° HOU.
sont ces biens et ces vrais; que la terre signifie l'Église, cela a été
déjà confirmé très-souvent d'après la Parole: par la signification
des richesses de ses délices, en ce que ce sont les choses de l'É­
glise, qui sont appelées connaissances et sont dites être saintes, les­
quelles cependant tiennent de l'amour de dominer, tant sur le Ciel
que sur le Monde, tout ce qui leur appartient; ces connaissances,
qu'ils appellent choses saintes de l'Église, sont les choses qui sont
entendues par les richesses de ses délices, qui aussi sont énumérées
plus loin, Vers. H, 12, 13, H, 15, par lesquelles de telles choses
sont signifiées: ces richesses sont appelées richesses de délices,
parce qu'eHes sonl des plaisirs; en effet, toutes les choses qui jail­
lissent de l'amour de soi et de l'amour du monde sont des plaisirs,
car chacun, d'après son homme natm'el et d'apl'ès le corps, ne sent
pas ault'e chose comme plaisil'; c'est même pour cela que, quand
ces amours sont les fins, on pense sérieusement à des moyens
qui soient favol'ables, et ces moyens sont des plaisirs, parce qu'ils
appartiennent aux fins. Maintenant, comme ces amours sont les
fins chez ceux qui sont les Chefs et les Primats dans celte Religio­
sité, qui est enlendue par Babylone, c'est aussi pour cela que les
choses auxquelles ils ont sérieusement, pensé sont des moyens qui
favorisent, et qui sont tous des plaisÎI's, comme on le verra plus
bas. D'après ces explications, on peut voÏl' que par Il les marchands
de la terre des richesses de ses délices se sont enrichis, )l il est si­
gnifié l'instruction dans les choses qui sont de l'Église, lesquelles,
d'après l'amour de dominer pal' les choses saintes ùe l'Église
comme moyens, et d'aprés l'amoul' de posséder le monde pal' ces
mêmes choses, tiennent d'être des plaisirs et d'êlre désÎl'ées. -Con­
tinuation sur la Foi Athanasienne: Un autre point que la doc­
trine Athanasienne enseigne, c'est qu'il y a dans le Seigneur deux
Essences, l'Essence Divine et l'Essence Humaine; et dans cette
doctrine l'idée claire est que le Seigneur a le Divin et l'Humain,
ou que le Seigneur est Dieu et Homme, et l'idée obscure est que le
Divin du Seigneur est dans son Humain comme l'âme dans le
corps. L'idée claire, que le Seignem' a le Divin et l'Humain, se
tire de ces paroles: l( La vmie (oi est 'lue nous croyions et
('on(essiolls que noire Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu,
est Dieu et Hommc; Dieu d,'uprr\s III substance dll Pè:rc, né
Vers. 3, CHAPITRE mX-HUiTIÈME; 35
avant le Monde, et Homme d'après la substance de la mère,
né dans le Monde; Dieu parfait et homme parfait, rOllsistant
en une âme rationnelle et en un corps humain. Égal au Père
quant au Divin, et inférieur au Pè/'e quant à l'Humain. Il L'i­
dée claire s'arrête là, et ne va pas plus loin; car, d'après les choses
qui suivent, l'idée devient obscure; comme ces choses, qui appar­
tiennent à l'idée obscure, n'entrent pas dans la mémoh'e d'apl'ès une
pensée de lumière, elles n'y obtiennent place que parmi des choses
qui n'appartiennent pas à la lumièl'e, lesquelles, ne se montrant pas
là devant l'entendement, se cachent et ne peuvent être tirées de la
mémoh'e en même temps que celles qui appartiennent à la lumièl'e.
Dans cette Doctrine, le point qui est dans une idée obscure, c'est que
le Divin du Seigneur est dans son Humain c'bmme l'âme dans le
COI'PS; cal' voici ce qui est dit sur cc point: (\ Quoique le Seigneur
soit Dieu et Homme, cependant ce sont, non pas deux, mais
un seul Christ; il est un absolument par l'unité de Personne;
puisque, de même que L'âme f'ationnel/e et le corps sont un
seul homme, de même Dieu et /Jomme est un seul Christ. Il
L'idée contenue dans ces pal'oles est en elle-même claire, il est
vrai, mais toujours est-il qu'elle y devient obscure par les paroles
suivantes: « Il est un, non par conversion de l'Essence Di­
vine en Essence Ilumaine, mais par assomption de l'Essence
Humaine dans l'Essence Divine; un absolument, non par
commixtion d'Essence, mais par.unité de Personne. Il Comme
l'idée claire pl'évaut sur l'idée obscure, c'cst pour cela que beau­
coup d'hommes, tant simples qùe savants, pensent à l'égard du
Seigneur comme à l'égard d'un homme ol'dinaire semblable à eux,
et ne penseot pas alol's en même temps à son Divin; s'ils pensent
à son Divin, alors dans leUl' idée ils le séparent de l'Humain, ct
par cela même ils rompent l'unité de Personne. Si on leul' demande
où est son Divin, ils disent, d'après leul' idée: (1 Dans le Ciel chez
le Père; li s'ils parlent et perçoivent de celle manièl'e, c'est parce
qu'il leur' répugne de pensel' que SOli Humain est Divin, et par con­
séquent dans le Ciel conjointement avec SOli Divin, ne sachant pas
que, tandis qu'ils séparent aiusi pal' la pensée le Divin du Seignel1l'
d'avec son Humain 1 nOIl-seulement ils pensent en opposition avec
leur Doctrine, qui enseigne que le Divin du SeigneUl' est dans son
36 L'APOCALYPSE EXPUQUÉE. N° HOa.
Humain comme l'âme est dans le COI'pS, et qu'il y a unité de Per­
soone, c'est-à-dire que le Divin et ['Humain sont une seule Per­
sonne, mais encol'e ils accusent à tort celte doctrine d'une contl'a­
diction ou d'une erl'eur, qui consisterait en ce que l'Humain du
Seigneur conjointement avec son âme rationnelle viendrait de la
Mèl'e seule, 10l'sque cependant tout homme est rationnel d'après
l'âme qui vient du Père. Mais s'il existe une telle pensée et une
telle séparalion, cela résulte aussi de l'idée de trois Dieux, d'après
laquelle on pense que le Divin du Seigneur dans son Humain vient
du Divin du Père, "qui est la Pl'emière Personne; et cependant c'est
le propre Divin du Seigneur qui est descendu du Ciel et a pris l'Hu­
main: si ['homme ne pel'çoit pas bien cela, il pouna peut-êtl'e sup­
posel' que le Père dont est issu le Seigneur était U1l Divin non uni­
que, mais Trine, ce qui cependant ne peut êtl'e reçu par aucune
foi. En un mot, ceux qui sépal'ent le Divin du Seigneur d'avec
son Humain, et ne pensenl pas que son Divin est dans son Humain
comme l'âme dans le COI'pS et qu'ils sont une seule Personne, peu­
vent tomber au sujet du Seigneur dans des idées extl'avagantes,
même s'en formel' une idée comme de l'homme séparé de l'âme.
Garde-toi donc de pensel' du Seigneur comme d'un homme sem­
blable à toi; mais pense du Seigneur comme d'un Homme qui est
Dieu. Écoute, mon chel' lectem! en lisant ces lignes, tu peux
croire que jamais tu n'as séparé pal' la pensée le Divin du Seigneur
d'avec son Humain, ni par conséquent l'Humain d'avec le Divin;
mais, je te prie, consulte ta pensée; quand tu l'avais fixée sUI'le
Seigneur, as-tu quelquefois pensé que le Divin du Seigneur est
dans son Humain comme l'âme est dans le corps? est-ce que tu l'as
jamais pensé? bien plus, si maintenant lu veux t'examiner, est-ce
que tu ne penses pas séparément de son Humain et de son Divin?
et quand tu penses au sujet de son Humain, ne crois-tu pas qu'il
est comme l'humain d'un autl'e homme? et quand lu penses au su­
jet de son Divin, ne crois-tu pas dans ton idée qu'il est chez le
Pèl'e? J'en ai interrogé un très-gl'and nombl'e, même des Pl'imats
de l'Église, et tous m'ont répondu que c'est ainsi qu'ils pensent;
et quand je leul' ai dit que cependant, d'après la doctrine de laPoi
Athanasienne, qui est la Doctrine même de leur Église SUI' Dieu
et SUl' le Seigneur, il est de principe que le Divin du Seigneur' est
Vers. 3. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 37
dans son Humain comme l'âme est dans le COI'pS, ils m'ont ré­
pondu qu'ils ne le savaient pas; et quand je leur ai rapporté ces
pal'oles de la Doctrine: Quoique notre Seigneur J ésus- Christ,
(1

Fils de Dieu, soit Dieu et Homme, cependant ce sont, non


pas deux, mais un seul Christ; il est un absolument par unité
de Personne; puisque, de m~me que l'âme rationnelle et le
corps sont un seul homme, de même Dieu et Homme est un
seul Christ, II alOJ's ils ont gardé le silence; et ils ont avoué en­
suite qu'ils n'avaient pas l'emarqué ces paroles, étant indignés d'a­
voit' parcoUl'u leur doctrine avec des yeux si peu attentifs: quel­
ques-uns alors abandonnèl'ent leur union mystique du Divin du
Père avec l'Humain du Seigneur. Que le Divin soit dans l'Humain
du Seigneur comme l'â.me dans le corps, la Parole l'enseigne et
l'atteste dans Matthieu et dans Luc; dans Matthieu: <1 Marie,
ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte pal' Esprit
Saint, avant qu'ils eussent été ensemble. Et l'A nge dit à J 0­
8eph en 80nge : Ne crains point de recevoir Marie ta fiancée,
car ce qui est engendré en elle est d'Esprit Saint. Et Joseph
ne '" connut point jusqu'Il ce qu'elle eût enfanté son Fils le
premie,' né, et ill'appela du Nom de Jésus. ))-1. 1.8,20,25:
- et dans Luc: « L'Ange dit Il Marie: Voici, tu concevras
dans ton ventre, et tu enfanteras un Fils, et tu l'appelleras
du Nom de Jésus. Marie dit à l'A nge : Comment sera ceci,
puisque d' homme point je ne connais? Et, répondant, l' Ange
lui dit: Esprit Saint viendra sur toi, et puissance du Très­
Haut t'ombragera; c'est pourquoi aussi ce qui naUra de
toi, Saint, sera appeLé Fils de Dieu. Il - 1. 31.,32, M, 36.­
D'après ces passages, il est évident que le Divin a été de concep­
tIon dans le Seigneur, et qu'II a été Sa, vie d'après le Père, vie
qui est l'âme. Que ceci suffise pour le moment; il en sera dit da­
vantage dans la suite, où il sera confirmé que, dans la Doctrine
Athanasienne, les pal'oles qui donnent une idée obscure du Seigneur
s'accordent même avec la vérité, lorsque l'on pense et que l'on
croit que la '!'rinité, à savoir, le Père, le Fils et l'Esprit Saint, est
dans le Seigne~r comme dans une seule Pel'sonne : sans cette pen­
sée et sans celte foi, l'on peut dit'e que, différant en cela de tous
les peuple.<; et de Ioules les nalions de l'univers qui ,jouissent de la
38 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ND H04,

rationalité, les Chrétiens adorent Irois Dieux, d'après même leur


pl'opre aven, lorsque cependant la Chrétienté peut et doit éclail'er
les autres peuples pal' la doctl'ine et la foi que Dieu est un et en
Essence et en Pel'sonne.
1105. Vers. 4. Etlentendis une autre voix du Ciel. di­
sant: Sortez du milieu d'elle. mon peupl(J, afin que vous ne
participiez pas à ses péchés, et que vous ne receviez pas de
ses plaies. - Et l entendis ulle autre voix du Ciel. disant.
signifie l'exhortation à ceux qui sont dans les vrais et dans le
bien de la vie, afin qu'ils se gal'dcnt d'eux : sortez du milz'eu
d'elle, mon peuple, signifie afin qu'ils les abandonnent et ne
communiquent point avec eux: afin que vous ne participz'cz pas
â ses péchés, signifie afin qu'ils ne tombent pas dans leurs maux,
qui pl'oviennent de l'amour de soi et de l'amour du monde: et que
vous ne recevz'ez pas de ses plaies, signifie et pal' suite dans les
faux du mal, et ainsi dans Ja ruine,
1t06. E tlentendz's une autre voix du Cz'el, disant, sz'gni­
fic l'exhortatz'on à ceux quz' sont dans les vrais et dans le
hien de la vie, afin qu'ils se gardent d'eux: on le voit par la
signification d'une voix du Ciel, eu ce que c'est l'exhortation à
ceux qui sont dans les vrais tic la foi et dans les biens de la vie,
afin qu'ils se gardent d'eux; que ce soit là ce qui est entendu par
une voix du Ciel, on le voit C!ail'ement par ce qui suit, car il est
dit aussitôt: Il Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous
ne participiez pas à ses pécltés, et que vous ne receviez pas de ses
plaies, Il et en ontre plusieurs autl'es choses; plus loin aussi il est
décrit quelles sont les marchandises de Babylone, et quel est l'état
des Babyloniens; de là il est évident qu'une "oix du Ciel est J'exhor­
tation. Si une voix du Ciel a été entendue, c'est pal'ce que c'est du
Seigneur pal' la Parole, car toutes les choses que l'homme puise
dans la Parole sont une voix du Ciel, et la Parole enseigne à cha­
cun quelle est Babel, comme il est évident par ce qui a été ,'apPol'té
sur Babel d'après la Parole, N° 1029. S'il est dit une autre voix,
c'est parce que ia précédente voix était celle de l'Ange qui Cl'ia
(1 elle est lombée, Babylone, et elle est devenue demeure de dé­

mons; » ici donc il y a exhortation à tous, non-seulement à ceux


qui, au dedans ùe la Bab~'lonie, sonlllans quel/lue affection du vrai
,,/

Vel's.4, CHAPiTRE DIX-HUITiÈME. 39


et dans la vie du bien, afin qu'ils sortent du milieu d'elle, et qu'ils
n'aient point foi à ses prestiges et à ses enchantements, mais aussi
à ceux qui sont hors de la Babylonie, afin qu'ils ne se laissent pas
séduit'e par eux, car celte gent est telle, que par les plaisirs de l'a­
moUl' de chacun ils persuadent, et par là ils ferment l'entendement,
et ainsi amènent l'homme à la foi de toutes les choses qu'ils disent j
que eette gent Babylonienne soit telle, c'est ce que j'ai pu con­
naUre pal' de nombl'euses expériences j en effet, ils enll'ent dans les
plaisirs de la vie de chacun, et par là captivent les mentaIs (animi)
et ainsi amorcent un homme et l'englutinent, jusqu'à ce qu'ils
soient dans sa vie, et de cette manière le conduisent comme un
aveugle et comme quelqu'un qui n'est pas maUre de soi, partout
où ils veulent, et d'abord à embl'asser une foi aveugle, en l'epous­
sant de l'entendement toute lumière dans les choses théologiques,
de peur que ne soient découvel'les leurs fins, qui sont d'obtenir la
domination, non-seulement SUi' les intér'ieUl's de l'homme qui ap­
partiennent à son mental, mais aussi SUI' les extérieurs qui appal'­
tiennent à son corps; SUI' les intél'ieUI's qui appartiennent au men­
tal, par un empire absolu sur toutes les cboses de l'Église et aussi
. du Ciel, ainsi sur les âmes; sur les extél'ieurs qui appartiennent au
corps, par un empire absolu sur lems richesses j en un mot, ils
ont pOUl' fins d'être eux seuls les maUres, et que les autres soient
des esclaves; cal' de cette manière ils sont adorés comme des dieux.
sinon à voix ouvel'te, du moins par une 1'6Connaissance tacite; c'est
là leur fin del'nièl'e qui se cache devant les hommes, mais qui est
manifestée devant les Anges dans le Ciel: que ce soit là leur fin
dernière, on le voit clail'ement en ce qu'ils ont enlevé au Seigneur
tout pouvoit' de sauver, en le transférant au Pape. et de lui à ses
ministres, et cependant sauver l'homme est le Divin Même du
Seigneur, et celui qui peut cela n'est pas un homme, mais est
Dieu: il en sera dit davantage sur ce sujet dans les Articles sui­
vants. - Continuation sur la Foi Athanasienne : Il a été
montré que la Doctrine de la foi, qui tire son nom d'Athanase.
laisse, quand on l'a entièrement lue. une idée claire qu'il y a trois
Personnes, et par suite qu'il y a trois dieux unanimes, et une idée
obscure que Dieu est un, et si obscUl'e qu'elle n'écarte pas l'idée de
tl'ois dieux; puis aussi, que la même doctrine laisse une idée claire
!JO L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° H06.
que le Seigneur a le Divin et l'Humain, ou que le Seigneur est Dieu
et Homme, et une idée obscure que le Divin et l'Humain du Sei­
gneUl' sont une seule Pel'sonne, et que son Divin est dans son Hu­
main comme l'âme dans le corps. Mais il a aussi été dit que néan­
moins toutes les choses qui sont dans ceLLe Doctrine, depuis le
commencement jusqu'à la fin, tant celles qui sont claires que celles
qui sont obscures, s'accol'dent et coïncident avec la ,'érité, pourvu
qu'an lieu de Dieu un par Essence et trine pal' les Personnes, on
croie, comme c'est la vérité même, que Dieu est un tant en Es­
sence qu'en Personne. En Dieu il y a la TI'inité, et il ya aussi l'U­
nité; qu'il y ait la Trinité, on peut le voit' pat' les passages de la
Pal'ole, où le Père, le Fils et l'Esprit Saint sont nommés; qu'il y
ait aussi l'Unité, on le voit par les passages de la Parole où il est
dit que Dieu est un. L'Unité dans laquelle est la TI'inité, ou le Dieu
Un dans lequel est le Trine, existe non dans le Divin qui est ap­
pelé le Père, ni dans le Divin qui est appelé l'Espl'it Saint, mais
dans le Seigneur Seul; dans le Seigneul' est le Trine, à savoir, le
Divin qui est appelé le Père, le Divin Humain qui est appelé le
Fils, et le Divin Pl'océdanl qui est appelé l'Esprit Saint; et ce Tl'Ïne
est Un, pal'ce qu'il apparlient à une seule Personne, ct il peut être
appelé TI'iun. Dans ce qui suit maintenant, on verra la concor­
dance de toutes les choses de la Docll'ine Athanasienne avec ce qui
esl avancé ici: Premièrement, sur la TI'inilé; Secondem,nt,
sur l'Unité de Pel'sonne dans le Seigneul'; T7'oisièmernent, que
c'est d'après la Divine Providence qu'il est art'ivé que ceUe doc­
lt'ine a été ainsi écrite, afin que malgré sa discordance elle soit
néanmoins d'accol'd avec la vérité. Après cela, il sel'a confirmé,
en général, que le Tl'ine,est dans le Seigneur; et enfin, en parti­
culier, que le Divin qui est appelé le Père, c'est Lui; que le Divin
qui est appelé le Fils, c'est Lui, et que le Divin qui est appelé l'Es­
pl'it Saint, c'est Lui.
1.1.07. Sortez du milieu d'elle, mon peuple, signifie afin
qu'ils les abandonnent, et ne communiquent point avec eux:
la
on le voiL pal' signification de sortir de Babylone, en ce que
c'est abandonner ceux qui sont entendus pal' Babylone, puis aussi
afin qu'ils ne communiquent point av,ec eux,; el par la signification
de mOn peuple, t:n ce que ce sont ceux qui sont dan~ les \'l'ais, et
Vers. 4. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 41
par les vl'ais dans le bien de la vie; que le peuple signifie ceux qui
sont dans les vrais d'apl'ès le bien, on le voit, Nol 1. 7ô,. aM, 625 :
ces choses appartiennent à l'exhortation qui est entendue par une
voix du Ciel. Que ce soit une exhortation afin qu'ils les abandon-
nent, et afin qu'ils ne communiquent pas avec eux, c'est parce que
le commerce avec eux est dangereux, surtout dans le Monde spiri~
tuel, où, de même que dans le Monde natm'el, ils envoient des
émissaires qui pel'suadent par diverS moyens'et allèchent par des
promesses, pour qu'on s'adonne à leur religiosité; car de même
que l'homme fait dans le Monde, de même il fait aussi après sa
sortie du Monde; car l'amolli' régnant reste chez chacun, et leur
amour est d'amener à leur religiosité le Monde tout entiel', et cela
dans le but d'étendre les limites de leur empire, pOUl' l'infel'nal
plaisir de l'amour de soi, et pour l'infel'nal plaisir de l'amour du
monde; pour ces plaisÎl's aussi le diable l'Me tout autoul', comme
on dit, et séduit, ainsi qu'on peut encore le voir d'après ce qui a
été rapporté dans les Évangélistes SUl' la Tentation du Seigneur
par le diable, où est décrit l'amour de soi, dans lequel il est, en ce
qu'il voulait être adoré, et l'amour du monde, en ce que de la mon~
tagne il montra toutes les choses du monde comme étant à lui;
comme le même amour l'Cste chez chacun après la mort, il en est
par conséquent aussi de même pour la gent Babylonienne lorsqu'elle
vieilt dans le Monde spirituel; alo!'s ceux qui ont exel'cé des domi-
nations d'après le plaisir de leurs amours apprennent des artifices
inconnus dans le Monde naturel, et par ces artifices ils fascinent les
hommes-esprits, et les entratnent même malgré eux dans leur
parti; c'est pourquoi, maintenant, depuis que le Jugement dernier
sur eux a été terminé, il leur est sévèrement interdit d'envoyer
quelques-uns des leurs dans les sociétés où sont les Réformés, ni
vers les Gentils, et lorsqu'ils en envoient, ils sont suivis à la piste
et ils sont punis. Comme il s'agit ici de leur état après le Jugement
dernier, surtout de leUI' état dans le Monde spirituel, c'est pour
cela que les choses qui sont dites de Babylone, ici et dans la suite,
doivent être entendues comme ayant été dHes principalement pour
eux; car pour ce qni concerne Bahylone dans le Monde natUl'el ou
sur le Globe de notre terre, ceux qui sont entendus par Babylone
ne sont pas dans un semblable état avec ceux qui sonl dans le
l12 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ~. H07.

Monde spirituel; mais néanmoins l'exhortation est aussi pour eux,


afin qu'ils s'en gardent.. - Continuation sur la Foi Atha­
nasienne : Maintenant, je passe à la concordance de loutes les
choses de la Doctrine Atbanasienne avec cette Vél'ilé, que Dieu est
un et en Essence et en Pel'sonne, et qu'en Lui est le Tl'ine; pour
que celle concordance soiL établie et vue, je vais procéder avec or­
dre. La Doctl'ine Atbanasienne donne d'abord cet enseignement:
IlLa Foi Catholique est celle-ci, que nous adorions un seul
Dieu dans la Trinité, et la Trinité dans l'Unité, en ne m~­
lant point les Personnes, et en ne séparant point l'Essence.))
Lorsqu'au lieu de Trois Pel'sonnes il est entendu une Seule Pel'­
sonne dans laquelle est le Trine, ces paroles sont en ellcs-memes
une vérité, et sont dans l'idée claire perçues ainsi: l( La Foi Cbré­
tienne est celle-ci, que nous adol'ions un seul Dieu, dans lequel est
le Tl'ine, et le Trine en un seul Dieu; et que Dieu dans lequel est
le Trine est une seule Pel'sonne, et que le Trine en Dieu est une
seule Essence: ainsi il y a un seul Dieu dans la Tl'inité, et la Tl'i­
nité est dans l'VniLé, sans que les Personnes soient melées, et sans
que l'.Kssence soit séparée. Il Que les Personnes ne soient point me­
lées, et que l'Essence ne soit point séparée, on va le voir plus clai­
rement dans ce qui suit. La Docll'ine Athanasiennc ajoute ensuite:
IlPuisque une est la Personne du Pb-e, autre celle du Fils,
autre celle de l'Esprit Saint, mais la Divinité du Père, du
Fils et de l'Esprit Saint est une et la mert2e, la gloire égale. Il
Lorsqu'au lieu de Trois Pel'sonnes il est entendu une Seule Pel'sonne
dans laquelle est le Trine, ces paroles sont aussi en elles-memes
une vél'ité, et sont dans l'idée claire perçues ainsi: l( Le Trine
dans le Seigneur, comme en une seule Personne, est le Divin qui
est appelé le Père, le Divin Humain qui est appelé le Fils, el le
Divin Pl'océdant qui est appelé l'Espl'it Saint, mais la Divinité ou
la Divine Essence des Trois est une, la gloire est égale. Il De plus:
« Tel est le Père, tel est le Fils et tel est l'Esprit Saint. ))
Ces paroles sont alOl'S perçues ainsi: l( Tel est le Divin qui est
appelé le Pèl'e, tel est le Divin qui est appelé le Fils et tel est le
Divin qui est appelé l'Esprit Saint. Il Et en outre: Il Le Père est
incréé, le Fils est incréé, et l'Esprit Saint est inc7'éé : le Père
est infini, le Fils est infini, et {' E,~prit Saint est infini: le
Vers. 4. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 113
Père est éternel, le Fils est éternel, et l'Esprit Saint est
éternel; cependant ils sont, non trois éternels, mais un seul
éternel; non trois infinis, rnais un seul infini; non trois in­
créés, mais un seul z·ncréé. De même que le Père est tout­
puissant, de même le Fils est tout-pzu'ssant, et l'Esprit Saint
est tout-puissant; et cependant ils sont, non trois tout-puis­
sants, mais un seul tout-puissant. Il Lorsqu'au lieu de Trois
Personnes il est entendu une Seule Personne, en laquelle est le
Trine, ces paroles sont aussi en elles-mêmes une vérité, et sont
dans l'idée claire pel'çues ainsi: (( De même que dans le Seigneur
le Divin qui est appelé le Père est incréé, infini, tout-puissant, de
de même le Divin Humain qui est appelé le Fils est incréé, infini
et tout- puissant, et de même le Divin qui est appelé l'Esprit
Saint est incréé, infini et tout-puissant; mais ces trois sont un, pal'ce
que le SeigneUl' est le seul Dieu et en Essence et en Personne dans la­
quelle est le Trine. II Dans la Doctrine Athanaslenne suivent aussi ces
paroles: Il De même que le Père est Dieu, de même le Fils est
Dieu, et l'Esprit Saint est Dieu; toujours est-il cependant
qu'ils sont, non trois Dieux, mais un seul Dieu. Quoique le
Père soit Seignew', le Fils Seigneur et l'Esprit Saint Sei­
gneur, toujours est-il cependant qu'ils sont, non trois Sei­
gneurs, mais un seul Seigneur. )) Lorsqu'au lieu de Tl'ois Per­
sonnes il est entendu une Seule Personne en laquelle est le Trine, ces
pal'oles sont alors dans l'idée claire pel'çues ainsi: Il Le Seigneur (l'a­
près son Divin qui est appelé le Père, d'après son Divin Humain qui
est appelé le Fils, et d'après son Divin Pl'océdant qui est appelé l'Es­
prit Saint, est un seul Dieu et un seul Seigneur, puisque les trois
Divins, appelés du no'm de Père, de Fils et d'Esprit Saint, sont
dans le Seigneur un en ·Essence et en Personne. » Plus loin: li Puis­
que, comme nous avons été obligés, d'après la Vérité Chré­
tienne, de reconnaltre que chaque Personne par elle-même
est Dieu et Seigneur, toujours est-il cependant qu'il nous a
été interdit par la Religion Catholique de dire qu'il y a trois
Dieux et trois Seigneurs. Il (Selon d'autres, ainsi: Il De mê­
me que nous devons, d'après la Vérité Chrétienne, reconnai­
tre c!taque Personne pour Dieu ou pour Seigneur, de même
nous ne pouvons, d'(rprè~ la Foi Chrétienne, nommer trois
hla L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' HO?
Dieux ou trois Seigneurs. Il) Ces paroles ne peuvent s'entendre
que dans ce ~ens, que nous ne pouvons, d'après la Vérité Chl'é­
tienne, que l'econnattre et penser trois Dieux et trois Seigneurs;
mais que néanmoins, d'apl'ès la Foi Chrétienne et la Religion Chré­
tienne, il D'est pas permis de dire ni de nommer trois Dieux ou trois
Seigneurs, comme cela arrive même, car la plupart des Chrétiens
pensent à trois Dieux qui sont unanimes, et par suite les nomment
un Trine unanime, mais toujours est-il qu'ils sont tenus de dire
un Seul Dieu. Toutefois, comme il n'y a pas trois Personnes, mais
qu'il n'existe qu'une seule Personne, à ces paroles, qui doivent
être ôtées de la Doctl'ine Athanasienne, il faut substituer celles-ci:
cc Comme dans le Seigneul' nous reconnaissons le Trine, il est
conforme à la Vérité, et par conséquent à la Foi et à la Religion
Chrétienne, que nous l'econnaissions tant de bouche que ùe cœur
un seul Dieu et un seul Seigneur. Il En effet, s'il était permis de
reconnattre et de penser trois, il sel'ait aussi permis de C1'oire tl'ois,
cal' croire, ou la foi, appartient à la pensée et à la reconnaissance,
et par suite au langage, et non pas au langage séparé de la pensée
et de la reconnaissance. Après cela, suivent ces paroles: Cl Le Père
n'a été fait par personne, il n'a pas non plus été créé, 'et il
n'est pas né: le Fils vient du Père seul, il n'a été ni fait ni
c1'éé, mais il est né : l'Esprit Saint vient du Père et du Fils,
il n'a été ni fait, ni créé, et n'est pas né, mais il est le Pro­
cédant. Ainsi il y a un seul Père et non trois Pères, un seul
Fils et non trois Fils, un seul Esprit Saint ct non trois Es­
l'rits Saints. Il Ces pal'oles s'accordent entièrement avec la vérité,
pourvu que, au lieu du Père, il soit entendu le Divin du Seigneur
qui est appelé le Père, au lieu du Fils son Divin Humain, et au
lieu de l'Espl'it Saint son Divin Procédant.; cal' du Divin qui est
appelé Je Père est né le Divin Humain qui est appelé le Fils, et de
l'un et de l'autre procède le Divin qui est appelé l'Esprit Saint;
mais il sera parlé ci-après en particulier du Divin Humain né du
Père. D'apl'ès ces considérations, il est maintenant évident que la
Doctrine Athanasienne s'accorde avec cette vérité, que Dieu est un
tant en Essence qu'en Personne, pourvu qu'au lieu de trois Pel'­
sonnes, on entende une seule Personne, dans laquelle est le Trine
qui est appelé Père, Fils et. Esprit Saint, Dan~ \' Article suivant, il
Vers. II. CHAPITRE DIX-HUITIÈME, !l5
sel'a établi une semblable conCOI'dance à l'égard de l'unité de Per­
sonne dans le Seigneur.
1108. Afin que vous ne participiez pas à ses péchés, si­
gnifie afin qu'ils ne tombent pas dans leurs maux, qui pro­
viennent de l'amour de soi et de l'amour du monde: on le
voit par la signification de participer, lorsqu'il s'agit des péchés,
en ce que c'est y tomber, et ainsi en devenit· coupables; et pal' la
signification des péchés, en ce qu'ici ce sont les maux qui jaillissent
de l'amour de soi et du monde; que ce soient ces maux qui sont
entendus, c'est parce que ceux de la gent Babylonienne sont dans
ces amoUl'S, et par conséquent dans les maux qui en proviennent.
Que cette gent soit dans ces maux, cela est manifeste, car ils éten­
dent leur domination, non-seulement sur toutes les choses de l'É­
glise, mais aussi SUi' le Ciel, et ils ne s'en sont pas contentés; ils
ont étendu aussi leur domination sur le Seigneur Lui-Même, car
ils ont transféré en eux son pouvoir sur les Ames des hommes pOUl'
les sauver, pouvoir qui est le Divin pouvoit' du Seigneur, cal' c'est
pOUl' cette fin que le Seigneur est venu dans le Monde et a glorifié
son Humain, c'esl-à-di"'e, l'a fait Divin, pour pouvoÎl' par le Divin
Humain sauver les hommes; qu'ils aienl étendu leur domination sur
le Seigneur Lui-Même, cela est évident, car lorsqu'ils ont trans­
féré en eux son Divin pouvoir, qui est le pouvoÏ!' de sauver les
hommes, ils croient que le Seigneur doit faire ce qu'ils veulent, et
non pas qu'eux doivent faire ce que veut le Seignel1l', ainsi leUl'
volonté est la mattl'esse, et la volonte du Seigneur la sel'vante; en
un mot, ils ont renversé de son Trône le SeigneUl', et ils s'y sont
placés, disant en leur cœur comme Lucifer: If Certes, toi, tu as
dit en ton cœur: Dans les Cieux je monterai, au-dessus des
étoiles du Cielj'éh'>verai mon trône, je monterai sur les hauts­
lieux de la nue, semblable je deviendrai au Très-Haut. Il ­
Ésaie, XLV. 13, 1ll; - que là par Lucifer il soit entendu Babel,
on le voit ci.dessus, N° 1029 : mais la Babel d'aujourd'hui s'est
faite non·seulement semblable au Très-Haut, mais même supé­
l'ieure. Maintenant, comme ceux qui sont entendus pal' Babylone
sont dans les amours de soi et du monde plus que tous sur le Globe
tel'l'estl'e, et comme tous les maux jaillissent de ces deux amours,
et que les plus affreux ,jaillissenl tl'Ull tel amour rie c,ornmanùer,
!J6 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° BOS.

c'est pour cela qu'ici il y a exhortation, afin qu'on sorte ou qu'on


se retire d'avec eux pour ne pas participer à leul's péchés: que
tous les maux jaillissent de ces deux amours, à savoir, de l'amoUl'
de soi et de l'amour du monde, on le voit dans la DOCTRINE DE LA.
NOUVELLE JÉRUSALEM, N°' 65 à 83 : et que ces amours règnent
dans l'Enfer, on le voit dans le Tl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER,
No, 551. à 565. --:- Continuation sur la Foi Athanasienne :
Je passe maintenant à la concordance de la Doctrine Athanasienne
avec cette vérité, que l'Humain du Seigneur est Divin d'après le
Divin qui fut en Lui par conception. Que l'Humain du Seigneur
soit Divin, il semble, il est vrai, que ce ne soit pas d'après la Doc­
trine Athanasienne, mais toujours est-il que cela s'y tI'ouve, comme
on le voit par ces paroles dans la Doctrine: « Notre Seigneur
Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et Homme. Quoique
Dieu et Homme, cependant ce sont, non pas deux, mais un
seul Christ; il est un absolument par unité de Personne
(d'autres disent, parce qu'ils sont une seule Personne); puis­
que, de m~me que {'âme rationnelle et le corps sont un seul
homme, de même Dieu et Homme est lin selll Christ. Il Main- \
tenant, de ce que l'âme et le corps sont un seul homme et pal' suite
une seule personne, et de ce que telle est l'ilme, tel est le corps, il
résulle que son Ame ayant été Divine par le Père, son Corps aussi,
qui est son Humain, est Divin. II avait pris, il est vrai, de la Mère
un Corps ou un Humain, mais il s'en est dépouillé dans le Monde,
et s'est revêtu d'un Humain d'après le Père, et c'est là le Divin
Humain. II est dit ùans la Doctrine: «Égal au Père quant au
Divin, inférieur au Père quant à {'Humain.' Il cela aussi s'ac­
corde avec la vél'ité, pourvu qu'il soit entendu l'Humain d'après la
Mèl'e, comme cela aussi y est entendu. Dans la Docll'ine il est en­
core dit: Dieu et Homme est un seul Christ, un'non par con­
version de la Substance Divine en Substance Hurnaine, mais
par assomption de la Substance Humaine en Substance Di­
vine; un absolument, 7/on par commixtion de Substance,
mais par unité de Personne. Il Ces paroles s'accordent aussi avec
la vérité, puisque l'âme ne se convertit pas en corps, ni ne se mêle
pas au corps pOUl' devenir corps, mais elle prend SUI' soi le corps;'
ainsi, quoique l'âme elle corps soient distinctement deux, toujours
Vt:rs. 4. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 47
est-il qu'ils sont un seul homme; et quant au Seigneur, ils sont un
seul Christ, c'est-à-dire, un seul Homme qui est Dieu. Plusieurs
autres choses seront dites dans la suite sur le Divin Humain du
Seigneur.
H09. Et que vous ne receviez pas de ses plaies, signifie et
par suite dans les faux du mal, et ainsi dans La ruine: on le
voit par la signification des plaies, en ce que ce sont des choses
qui détruisent la vie spirituelle de l'homme, ainsi qu'il a été mon­
tré ci-dessus, N° 58â, ici des faux d'après le mal, parce que ces
faux détl'Uisent celte vie. Il semble que les maux détruisent eux­
mêmes la vie spirituelle de l'homme, mais ils ne la détruisent pas
d'eux-mêmes, mais c'est pal' les fa,ux; et cela, patce que les maux
sans les faux n'entrent point dans la pensée, car ils appartiennent
seulement à la volonté, et les choses qui appartiennent à la volonté
et non en même temps à la pensée ne peuvent point détruire, parce
qu'elles sont irrationnelles, l'homme alol's ne sait même pas que ce
sont des maux; mais quand par la pensée il confil'me les maux,
alors ils détruisent, car alol's ils appartiennent à l'homme; les con­
firmations des maux d'apl'ès la pensée sont des faux. Que les faux
ici soient signifiés par les plaies, c'est parce que par les péchés,
dont il vient d'être question, sont entendus les maux de l'amour
de soi et du monde, et que dans la Parole, 10l'squ'il s'agit du mal,
il s'agit aussi du faux. Maintenant, comme les maux détruisent la
vie spirituelle par les faux, el que les plaies signifient les faux d'a­
pl'ès le mal, c'est pour cela que pal' les plaies il est signifié aussi
la ruine.- Continuation sur la Foi Athanasienne: Que toutes
el chacune des choses de la Doctrine Athanasienne sur la Trinité
et SUI' le Seigneul' soient la vérité, et soient en concol'dance~ pourvu
qu'au lieu de trois Personnes on prenne une seule Pet'sonne dans
laquelle est la Trinité, et qu'on croie que le Seigneur' est cette
Pel'sonne, c'est d'après la Divine Providence du Seigneur que cela
est arrivé; car, si les Chl'étiens n'eussent pas accepté la Trinité
des Personnes, ils seraient de\'enus à celle époque-là ou Miens ou
Sociniens, et pal' suite le Seigneul' aurait été reconnu seulement
comme Homme et non pOUl' Dieu, ce qui eClt fait périr l'Église
Chrétienne, et le Ciel aurait été fermé pour l'homme de l'Église;
cal' nul n'est. conjoint au Ciel, el n'cst admis après la mort dans le
hB L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N·U09.

Ciel, sinon celui qui dans l'idée de sa pensée voit Dieu comme
Homme et croit en même temps à un seul Dieu et en Essence et
en Personne, par là sont sauvés les Genlils, et sinon celui qui l'e­
connalt le Seigneur, son Divin et son Humain, pal' là est sauvé
l'homme de l'Église Chrétienne, pourvu qu'en même temps il vive
en Chrétien. Si la Doctrine sur Dieu et SUI' le Seigneur, qui est la
principale de toutes, a été ainsi conçue pal' Athanase, cela arriva
pal' une permission Divine, cal' il a été prévu par le seigneur que
sans cela les Catholiques-Romains n'auraient pas reconnu le Divin
du Seigneur; c'est pourquoi, même jusqu'à ce jour, ils séparent
son Divin d'avec son Humain; et les Réformés n'auraient pas vu
le Divin dans l'Humain du Seigneur, car ceux qui sont dans la foi
séparée d'avec la charité ne voient pas cela; mais toujours est-il
que les uns et les autres reconnaissent le Divin du Seigneur dans
la Trinité des Personnes. Toutefois, cette Doctrine, qui est appelée
Foi Athanasienne, a été écrite d'après la Divine Providence du
SeigneUl', pOUl' que tout y soit vrai, pourvu qu'au lieu de trois
Pel'solmes on prenne une seule Personne dans laquelle est le TI'ine,
et qu'on croie que le Seigneur est celle Pel'sonne. C'est encol'e d'a­
près la Providence qu'on s'est servi du mot Pel'sonne, car une
Personne est un homme, et une Divine Pel'sonne est un Dieu qui
est Homme. Cela a été l'évélé aujourd'hui pour la Nouvelle Église,
qui est appelée la Sainte Jérusalem.
U10. Vers. 5. Parce qu'ont atteint ses pü/tés jusqu'au
Ciel. et que s'est souvenu Dieu de ses injustices. - Parce
qu'ont atteint ses péchés jusqu'au Ciel, signifie pal'ce que leurs
maux ont fermé le Ciel: et que s'est souvenu Dieu de ses iRjUS­
lices. signilie que les faux d'après les maux les ont sépal'és du
Seigneur.
HU. Parce qu'ont atteint ses péchés jusqu'au Cz·el. si­
gnifie parce que leurs maux ont fermé le Ciel: on le voit pal'
la signification des péchés, en ce qu'ils sont les maux jaillissant
des amoul's de soi et du monde, comme ci-dessus, N° 1108; ct
par la signification de alteindre jusqu'au Ciel. en cc que c'est
fermel' le Ciel, Cal' les maux le fermenl, principalement les maux
provenant de cet amour de soi, qui règne chez eux, cal' leUl' amour
de soi est l'amour de dominer sur )e Monde, sur )a Parole et l'É­
Vers, 5. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 69
glise, sur te Ciel ct SUl' le Seigneur Lui-Même. Si a.tleindrc jus-
qu'au Ciel signifie fermel' le Ciel, c'est paI'ce que les maux, 101's-
qu'ils atleignent jusqu'an Ciel, le fel'ment ; car, d'apl'ès ies maux
chez ceux qui sont au-dessolls ÙU Ciel, les Anges sont saisis de tris-
tesse, ou de douleUl', ou d'horreur, ou d'irt'italion; non pas qu'ils
voient ccux qui sont dans les maux, et que pal' suite ils sachent
que cc sont ces maux qui font cela, mais parce que les faux d'a-
près le mal opèrent ces effets, lorsqu'ils alleignent jusqu'au Cie);
cal' dans les Cieux tous sont dans les bieus d'apl'ès l'amour envers
le Seigneur et dans la charité à 1'6gard du prochain, et à ces biens
sont entièrement opposés les maux d'après l'amour de soi et d'a-
près l'amour du mondc, et quand l'opposé agit contl'c l'opposé,
comme ici, à savoir, te mal diabolique oontl'c le hicn c6leste, ceux
qui sont dans le bien céleste sont alors ou dans la tristesse, ou dans
la douleur, ou dans l'hol'l'cur, ou dans l'irritation, et quand cela
arrivc, ils se toument d'un autre cOté, et ainsi est fermé le Ciel.
Mais il est toujoUl's pOUl'VU par le Seignem à ce qne ceux qui sont
dans les maux, principalement ceux qui sont dans ces maux, qui
sont les pires de lous les maux, soicnt repoussés loin du Ciel, afin
que les Anges nc soient point infestés par eux, - Conlinuation
SUl' la Foi A thanasienne et sur le SeigncllI' : Que dans le Sei-
gneur il yail le Trine, le Dil'in Même qui est appelé le Père, le
Divin Humain qui est appelé le Fils, et le Divin procédant qui est
appelé l'Esprit Saint, on peut le yoit' d'après la Pal'ole, d'apl'ès
l'Essence Divine et d'après le Ciel. - D'APRÈS LA PAROLE, oi! le
Seigneur Lui-Même enseigne qne le Père et Lui sont un, et que
l'Esprit Saint pl'ocède de Lui et du Père; puis, où le Seigneu!'
enseigne que le Père est en Lui et Lui dans le Père, el que l'Esprit
de Vérité, qui est l'Esprit Saint, ne parle pas de Soi-Même, mais
qu'il pal'le d'après le SeigneUl' j pareillement, par les passages
de la Parole de l'Ancien Testament, où le Seigncur est appelé
Jéhoyah, Fils de Dieu el Sainl d'Israël. - J)'APnf:s L'ESSENCE
DIVINE, en ce qu'il n'y a pas de Divin qui soit Un pal' Soi, mais
qu'il doit être Tl'Ïne; ce Trine, c'est l'Ètre, l'Existet' ct )e PI'océ-
der; l'Être doit nécessairement Exister, et dès qu'il Existe il doit
Procéder ann de Produirc, et ce Trine esl un en Essence et un en
Personne, ct il esl Dieu, Cela pent elre illustré par unc compa-
VI\. I,.
50 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° HU.

raison: L'Ange du Ciel est Trine et ainsi Un; l'~tre de l'Ange


est ce qui est appelé son âme, son Existel' est ce qui est appelé
son COI'PS, et le Procéder de l'un el de l'autre est ce qui est appelé
la sphèl'e de sa vie; sans celle-ci, ('Ange n'existe pas et n'est pas:
pal' ce Trine, l'Ange est l'image de Dieu, et est appelé fils de Dieu,
et aussi hél'iliel'; bien plus, il est même appelé dieu: mais l'Ange
n'est pas [a vie d'après soi, il n'est qu'un récipient de la vie; Dieu
seul est la vie d'après soi, - D'APRi'>s LE CIEL: Le Trine Divin,
qui est Un en Essence eLen Personne, est tel dans le Ciel: le Di­
Vill qui est appelé Père, ct le Divin Humain qui est appelé Fils, y
apparaissent devant [es Anges comme Soleil, et le Divin qui en
pl'ocède y apparatL comme Lumière unie à une Chaleur; [a Lu­
mière est le Divin VI'ai, et la Chaleur est le Divin Bien: Ainsi le
Divin qui est appelé le Père est le Divin :Bu'e, le Divin Humain
qui est appelé le Fils est le Divin Exister d'après cet Êtl'e, et le
Divin qui est appelé l'Esprit Saint est le Divin Procédel' d'apl'ès le
Divin Exister et le Divin "Btl'e. Ce Trine est le Seigneur dans le
Ciel; c'est son Divin Amour qui apparait là comme Soleil.
1.1.12. Et que s'est souvenu Dieu de ses injustices, signifie
que les {aux d'après les maux les on t séparés du Seigneur:
on le voit pal' la signification de se sowJenir, quand il s'agit de
Dieu, en ce que c'est Le sépal'er de soi, ainsi qu'il va êll'e montl'é;
et par la signification des injustices. en ce que ce sont les faux
d'après le mal, cal' le juste est le Yrai par le bien, de là l'injuste
est le faux pal' le mal; que le juste soit le vrai par le bien, c'est
parce que le juste civil n'est autre chose que le vl'ai civil, <lui ap­
pal'tient à la loi, et l'équitable civil est le bien qui appartient aussi
à la loi, parce que de même que la loi veut le juste, de même elle
veut l'équitable; cal' de même que tout vrai doit procéder du bien,
ùe même tout juste doit pl'océder de l'équitable; puis aussi, de
même que tout vl'ai appartient au hien, de même tout juste appar­
tient à l'équitable, et vice versâ; ils ne peuvent être séparés, car
s'ils sont sépal'és, l'équitable n'est pas l'équitable, et le juste ainsi
nommé n'est pas le juste; de même le bien et le vrai ne peuvent
êtl'e séparés, cal- s'ils sont séparés, le bien n'est pas le bien elle
vl'ai n'cst pas le vl'ai; ces explications sont données, afin qu'on
sache qu'ici pat' les injustices sont signifiés les faux {\'oprès le mal,
Vers. 5. CHAPITHE DIX-HUITIÈME. 51
Si pal' (1 s'est souvenu Dieu de ses injustices, 1) il esl signifié que
les faux du mal les ont séparés du Seigneur, c'est parce que par
les paroles précédentes, «( ont atteint ses péchés jusqu'au Ciel, Il il
est siguifié que lelll's maux ont fermé le Ciel; car lorsque le Ciel
est fermé à l'homme, le Seigneur est séparé; en effet, lorsque cela
est signifié par les paroles précédenles, il en résulte que eeci est
signifié par celles qui suivent; mais il faut loujours entendre que
le SeigneUl' ne sc sépal'e pas d'eux, mais qu'eux se séparent du
Seigneur, cal' le Seigneur regarde chacun par la face et lion pal'
l'occipul; de là les Anges du Ciel ont continuellement le Seigneur
devant la face, et cela, de quelque cOté qu'ils sc toumenl, tandis
que les mauvais esprits détoul'l1cnl leur face du Seigneur, et tour­
nent leUl' occiput vers lui, ainsi ils se séparent du Seigneur: ce
sont les faux d'après les maux chez eux qui opèrent cela: que les
Anges dans le Ciel se tournent ainsi vers le Seigneur, el que les
esprits dans l'enfer se déloul'llent ainsi du Seigneur, on le voil dans
le Tl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, No' 17, 123, iâ2, 1lJ3, 1lJ!I,
H5, 151, 251, 272, 5!18, 552, 561. - Continuation sur la
Foi Athanasienne et SUI' le Seigneur: Il a été dit qu'il n'y a pas
de Divin qui soit Un pal' Soi, mais que le Divin est Trine, el que
ce Trine est un seul Dieu en Essence et en Personne: on demande
maintenant quel Trine Dieu a eu avant que le Seigneur cù.t pds
l'Humain et l'eù.t fait Divin dans le Monde: Alors Dieu élait pa­
reillement Homme, et il avait le Divin, le Divin Humain et le Di­
vin Procédant, ou le Divin Être, le Divin Exister et le Divin Pro­
cédel'; cal', ainsi qu'il a été dit, Dieu ne peul être sans un Trine;
mais le Divin Humain n'était pas alor's Divin jusqu'aux del'lliers;
les derniers sont les choses qui sont appelées Chail' et Os; ceux-ci
aussi ont élé fails Divins pal' le Seigneur 101'squ'i! était dans le
Monde; cela fut un accessoire; et cela mainlenant est le Divin Hu.
main appartenant à Dieu. Ceci peut être il\ustl'é par celte compa­
raison: Tout Ange est homme; il a une âme, il a un corps et il a
uu procédant; mais toujours est-il qu'ainsi il n'est pas un homme
parfait, cal' il n'a ni la chair ni les os, comme l'homme dans le
Monàe. Que le Seigneur ait fait Divin son Humain jusqu'à ses der­
niers, qui sont appelés Chail' et Os, c'est ce qu'il manifeste Lui­
Même il ses Disciples, qui en voyant le Seigneur croyaient voir un
5:2 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N· 1112.

esprit, lorsqu'illeul' dit: « Voyez mes mains et mes pieds, car


c'est jJf oi-ftUme; touchez-Jl'loi et voyez, car un esprit chair
et os n'a point, comme vous Me voyez aVOÙ·.ll- Luc, XXIV.
39; - ùe là il suit maintenant que Dieu est Homme plus que les
Anges. La comparaison a été faite avec l'Ange et avec l'homme,
mais cependant il faut entendl'e que Dieu est la vie en Soi-Même,
mais l'Ange n'est pas la vic en soi-même, cal' il est un récipient
de la vie. Que quant à l'ull et il J'autre, le Divin et le Divin Hu-
main, le Seigneur soit la vie en Soi-Même, c'est ce qu'il enseigne
Lui-Mème dans Jean: (( De même que le Ph'e ft la vie en 80i-
M~me, de même il a donné au Fils d'avoir la vie en 80i-
iJUme. l) - V. 26; - là, pal' le Pèl'e, le Seigneur entend le Di-
vin en Soi; car il dit ailleurs que le Pèl'e est en Lui, et que le Père
ct Lui sont un.
1113. Vel's. 6. Rendez-lui comme elle vous a rendu, dou-
blez-lui au double selon ses œuvres; dans la coupe où elle
a mtHangé, mélangez-lui double. - Rendez-lui comme elle
VOllS a rendu, signilie la peine infel'Oale correspondante il leurs
méfaits: doublez-lui au double selon ses œuvres, signifie une
forte rétl'i1mtion selon qu'ils ont profané le bien: dans la coupe
où elle a mélangé, mélangez-lui double, signifie une forte ré-
tribution selon qu'ils out profané le vrai.
111l1. Rendez-lui comme elle vous a rendu, signifie la
peine infernale correspondante à leurs méfaits: on le voit par
la signification de l'endl'C il quelqu'un comme lui-même a l'cndu,
ou a fait, en ce que c'est l'éll'ibuel' selon le droit du talion, ainsi
rendre une peine correspondante aux méfaits: mais comme ces pa-
roles ont été dites il ceux qui, selon l'exhortation, sont sortis de
Babylone, c'est-à-dil'C, qui ont abandonné cette l'eligiosité, et qui
sont en garde contre elle, el que ceux-ci ne les punissent pas, cal'
Ils sont dans la charité, et par suite ne sont pas dans la vengeance,
c'est pOlll' cela que par ces paroles est signifiée une peine infernale
cOITespondante aux méfaits; s'il cst dit d'eux, qu'ils lui rendraient,
comme aussi clans la sui le, qu'ils lui doulJleraient au double selon
ses œuvres, et ([n'ils Illi mélangel'aient double dans la coupe où elle
avait mélangé, c'est conforme au style ùe la Parole dans le sens de
sa lettl'c, qui est selon les apparences, il savoir', qu'ils se vcnge-
Vcrs. 6, CHAPITRl~ DIX-HUlTll~ME. 53
raient des injustices qui leur ont été faites; comme nussi dans le
même sens il est dit du Seigneur Lui-Même, qu'il se n'iet en colèl'e
et punit, et qu'ainsi il agit par vengeance, lorsque cependant il n'y
a dans le Seigneur ni colère, ni vengeance, par consél1uent non plus
chez ceux qui sont conduits et vivent pal'le Seigneul', - Conli­
1mation sur la Foi Athanasierme et sm' le Seigneur: Quelques
Ilersonnes dans la Chrétienté se sont fait de Dieu une idée comme
de l'univers, quelques autres comme de la nature dans ses in­
times, d'autres comme d'un nuage dans quelque espace de l'é­
ther, d'autres comme d'uu éclat de lumièl'e, d'autres n'en ont
aucnne idée, et un très-petit nombl'e a de Dieu une idée comme
d'uu Homme, lorsque cependant Dieu est Homme. Si les Chré­
tiens se sont fait de Dieu lie semblables idées, cela tient à plu­
sieurs causes: La PHEMIÈRE, c'est parce qne, d'après leur Doc­
trine, ils croient à trois Personnes Divines distinctes entre elles, au
Père comme Dieu invisible, au Seigneur de même; mais, quant il
son Humain, ils ne le croient pas Dieu, La SECONDE, c'est qu'ils
croient que Dieu est un esprit, et que dans leur pensée ils consi­
dél'ent un espl'it comme un vent, ou un air, ou un éther, lorsque
cependant tout esprit est homme, La TR01SIÈlIfE, c'est que. le Chré­
tien est devenu mondain d'après sa Foi Seule sans la vie, et COI'­
pareI d'après l'amour de soi; et que l'homme mondain et corporel
Ile voit pas Dieu, si ce n'est d'après l'espace; ainsi il voit Dieu
comme étant tout ce qui est intime dalls l'univers ou dans la nature,
par conséquent comme ayant de l'étendue, lorsque cependant Dieu
ne peut pas être vu d'après l'espace, car il n'y a pas d'espace dans
le Monde spit'ituel; là, l'espace est une apparence par similitude.
Tout homme sensuel voit Dieu de cette manière, parce qU'UD tel
homme pense peu au-dessus du langage, et que la pensée du lan­
gage dit en soi-même: (1 Ce que l'œil voit et la main touche, je sais
que cela est; )l et elle dissipe tout le reste comme n'étant que des
paroles, Telles sont les causes pOUl' lesquelles on n'a pas, dans
la Chrétienté, une idée de Dieu comme étant Homme, Examine­
toi, pense seulement au Divin Humain, et tu sauras qu'on n'a pas
de Dieu cette idée, et que bien plus on a de la répugnance pOul'
elle, 10l'sque cependant l'Humain du Seigneur est Divin. Toutefois,
ces idées sur Dieu ne sont pus celles des simples, mais ce s'ont celles
5!J L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ND Hia,
des intelligents, car le fasle de la propre intelligence él aveuglé un
grand nombt'e de ceux-ci, et pal' suite la science les a rendus in­
sensés, selon les paroles du Seigneu/', - Malth. XI. 25. XlII.
13, 111, 15. - Mais qu'on sache que tous ceux qui voient Dieu
comme Homme, Le voient d'après le Seigneul'; les autres le voient
d'après eux-mêmes, et ceux qui voient d'après eux-mêmes ne
voient point.
1115. Doublez-lui (lU double selon ses œuvres. signifie
une (orte 1'étribution selon qu'ils ont p1'ofané le bien: on le
voit par la signification de doubler au double, en ce que c'est ré­
tribuer beaucoup, ou punit' beaucoup, ainsi qu'il va être montl'é;
et pal' la signification des œuvres, en ce qu'elles sont des profana­
tions du bien, cal' leul's œuvres sont des pl'ofanations; de là, par
doublet' au double est signifiée une forte rétribution selon qu'ils ont
}lrofané le bien; si doubler au double a cette signification, c'est
parce que deux ne signifie pas deux, et qu'ull nombre ne signifie
pas· la quantité exprimée pal' lui, mais signifie la qualité; et deux
signifie la qualité de la chose quant à l'union; et se dit du bien et
du mal; t'oir ci-dessus, N°' 532, 98&; ici le double se dit de la
rétribution du mal, à cause de la profanation du bien, d'où il est
évident qu'ici par le double il est signiOé, non pas le double, mais
beaucoup de mal, Que le double se dise de la rétribution et de la
rémunération, ct signifie heaucoup, on le voit par ces passages dans
la Parole; dans Jérémie: Il Honteux seront mes persécuteurs;
amène SIU' eux le jour du mal, et d'une double (racture brl:~e­
le.~. Il - XVII, 18; - amenel' sur eux le jour du mal, et d'une
double fl'actul'e les 11I'iser, signifie une forte rétribution du mal à
cause de la persécution. Dans Zacharie: (1 Retournez au retran­
chement, capti(s dans l'attenté. et ce jour mImeie t'annonce
qu'au double je te rétribuerai. Il - IX, 13; -' par rétribuel'
au double il cst signifié rémunérer beaucoup. Dans Ésafe : Il Con­
solez mon peuple, et pal'lez selon le cœur de Jérusalem,
qu'accomplie est sa milice, parce que expiée a été son ini­
quité. car elle a reçu de la main de J éhot'ah le double pOUl'
tous ses péchés, 1) - XL. 1, 2; - ici, il s'agit de l'avénement du
Seigneur et de la Nouvelle Église qu'il doit instaurer; cette Nou­
velle Église est entendue par Jérusalem, selon le cœul' de laquelle
Vere. 6. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 55
ils doivent parler; par la milice qui est accomplie est signifié le
combat contre les maux; par l'iniquité expiée est signifié par con­
séquent le mal éloigné par le Seigneur; par CI elle a reçu le double
pour tous ses péchés, Il il est signifié que dans le combat ou la ten­
tation ils ont enduré beaucoup de choses. Dans le Méme : (1 Vous,
prÜres de Jéhovah vous serez appelés, ministres de notl'e
Dieu vous serez dits; les richesses des nations vous mange­
rez, et dans leul' gloire vous vous glorifierez; au lieu de votre
honte le double il y aura, et (au lieu) d'ignominie ils chante­
ront à cause de leur portion; c'est pourquoi, dans leur terre
le double ils possède,'ont, joie d'éternité il y aura pOUl' eux. Il
- LXI, 6, 7; - ici aussi le double signifie, non le double, mais
beaucoup, et il se dit de la rétl'ibution. - Continuation sur la
Foi Athanasienne et sur le Seigneur: Mais ce que je vais dit'e
ne peut pas ne pas parattre surprenant: Tout homme, dans l'idée
de son espl'it, voit Dieu comme Homme; même celui qui dans l'i­
dée de son corps Le voit comme un nuage, un bl'ouillard, un air ou
un étheI'; même celui qui nie que Dieu soit Homme; l'homme est
dans l'idée de son esprit ,guand il pense abstractivement, et dans
l'idée de son corps quand il ne pense pas absLt'activement, Que tout
homme, dans l'idée de son espl'it, voie Dieu comme Homme, c'est
ce que j'ai reconnu clairement par les hommes après la mort; ceux..
ci alors sont dans les idées de l'esprit, car l'homme apl'ès la mort
devient esprit; alors il leur est impossible de penser autrement de
Dieu que comme Homme. II a été essayé s'ils pourraient penser
autI'ement~ et à cet effet ils furent mis dans l'état où ils avaient été
dans le Monde, et alors ils pensèrent au sujet de Dieu, quelques­
uns comme s'il était l'univers, d'auLt'es comme s'il était la nature
dans les intimes, d'autres comme s'il était uo nuage au milieu de
l'éther, d'aull'es comme s'il était un éclat de lumière, et d'autres
différemment; mais aussitôt que de cet état ils l'evinrent dans l'é­
tat de l'esprit, ils pensèrent de Dieu comme Homme, ce dont ils
forent eux-mêmes étonnés, et ils dirent que cela a été insilé dans
chaque esprit. Toutefois, les mauvais espl'i1s qui dans le Monde ont
nié Dieu, Le nient aussi après la mort; mais toujours est-il qu'ils
adorent· au lieu de Dieu quelque esprit qui, au moyen d'artifices
diaboliques, l'emporle sur les autres en puissance. II a été dit que
56 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" iH5,

pensel' de Dieu comme Homme a été insité dans chaque espl'it; que
cela ait lieu par l'influx du Seigneur dans les intérieurs de la pen­
sée des esprits, c'est ce qui est évident pal' ce fait: Les Anges de
tous les Cieux l'econnaissent uniquement le Seigneu1'; ils l'econ­
naissent son Divin qui est appelé le Père, ils voient son Divin Hu­
main 1 el ils sont dans le Divin Procédant; cal' tout le Ciel Angé­
lique est le Di vin Procédant du Seigneur; l'Ange est Ange, non
d'après son propre, mais d'après le Divin qu'ill'eçoit du Seigneur;
le
c'est de là qu'ils sont dans Seigneur; aussi, quand ils porlent
lems pensées SUI' Dieu, ne 'peuvent-ils les porlel' sur un autre que
SUI' le Seigneur, dans lequel ils sont, et d'apl'ès lequel ils pensent.
Qu'on ajoule à cela, que tout le Ciel Angélique, dans son com­
plexe, devant le Seigneur, est comme un Seul Homme, qui peut
être appelé le Très-Grand Homme; aussi les Anges dans. le Ciel
sont-ils dans l'Homme qui est le Divin Procédant du SeigneuI',
ainsi qu'il \'ient d'être dit; et comme leurs pensées s'y étendent sc­
Ion la fOl'me du Ciel, ils ne peuvent donc, lorsqu'ils pensent à Dieu,
faire autrement que de portel' leurs pensées sur le Seignelll'. En un
mot, tous les Anges des trois Cieux ont de Dieu la pensée qu'il est
Homme, et ils ne peuvent penser autœment; s'ils le "oulaient, la
pensée cesserait, et ils tomberaient du Ciel. De là l'ésulle donc que
dans chaque esprit, et aussi dans chaque homme, quand il est
dans l'idée de son esprit, il a élé insilé depensel' de Dieu qu'il est
Homme.
1 t t6. Dans la coupe où elle a mélangé, lnélangez-lui dou­
ble, signifie une {orte rétribution selon qu'ils ont pro{ané le
vl'ai: on le voit par la signification de la coupe, en ce qu'elle est
le vrai, et dans le sens opposé le faux, car pal~ la coupe il est signifié
la même chose que par le vin, No' 887, 10lt5; pal' la signification
de mélanger, en ce que c'est p,'ofanel', car celui qui mélange
le fauK avec le vl'ai, ou le vl'ai avec le faux, celui-là profane, ainsi
qu'il va être montré; et par la signification du double, en ce que
c'est beaucQup, et qu'il se dit de la l'étribulion, comme il vient d'être
montré, N° H 15. Que mélanger signifie pl'ofaner, c'est parce qu'il
se dU du vin, qui est dans la coupe,par laquelle est signifié le vrai,
ct dans le sens opposé le faux, et que quand le vrai et le faux sont
mélangés, il sc fait Ulle profanation; voir ci-dessus, N°' 1053 à
Vers. 6. CHAPlTHE DiX-HUITIÈME. 57
1.063: la même ch03e est signifiée pal' mélanger, dans Da~iù : 1111 Y
a une coups en la main de Jéhovah, et du vin il y ft mélangé,
il l' a l'emplie d'ulle mixtion, et il Cil a vel'sé; mais les lies ils
en sucel'ont, ils en boiront, tous les impies de la terre. J) -

Ps. LXXV. 9; - par la coupe en la main de Jéhovah et par le


vin est signifié le Divin VI'ai j par mélanger et pal' la mixlion est
signifiée la pl'ofanalion, cal' il est entendu un mélange du faux avec
le nai; pal' l( il en a versé, mais les lies ili en suceront, ils en boi-
ront, tous les impies de la terre, Il il est signifié la peine de la pro:-
fanation; d'après cela, il est évident que dans ce passage pal' mé-
langer dans la coupe il est signifié la même chose que dans l'Apo-
calypse. - Continuation SU1' la Foi Athanasienne et sur le
Seignenr : Ce fut d'après cet insite que les Tl'ès-Anciens, plus
que ceux qui sonl venus après, ont adoré un. Dieu visible sous for-
me humaine: qu'ils aient aussi vu Dieu comme Homme, la Par'ole
l'atteste; par exemple, elle dit d'Adam, qu'il entendit la "oix de
Jéhovah marchant dans le Jardin; de Moïse, qu'il pal"1a avec
Jéhovah bouche à bouche; d'Abraham, qu'il vit Jéhovah au milieu
de trois Anges; que Lolh parla avec deux d'enll'e eux; Jéhovah
fut aussi vu comme Homme par Hagar, par Guidéon, pal' Josué,
pal' Daniel, comme Ancien des jours et comme Fils de l'Homme;
pareillement par Jean, comme Fils de l'Homme au milieu de sept
chandeliers; et aussi pal' d'autres Prophètes. Que ce soit le Sei-
gneur qui a été vu pal' eux, Lui-Méme l'en~igne, lorsqu'il dit,
Clqu'Abraham a dé.çiré ardemment de voir Sonjow', et qu'il
l'a vu, et s'est "éjoui, Il - Jean, VI1I. 56. - Il Qu'il était
avant qll'Abraham fût, Il - Vers. 58; - et Il qu'il était avant
qlle le Monde lût, Il - Jean, XVlI. 5, 2!1. - Que ce soit, non'
pas le Pèl'e, mais le Fils qui a été vu, c'est parce que le Divin ji;tl'e,
qui est le Père, ne peut être vu qu'au moyen du Divin Exislel', qui
est le Divin Humain. Que le Divin Être, qui est appelé le Père,
n'ait, point été vu, le SeigneUl' l'enseigne aussi ùans Jean: IC Le Pére
qui M'a envoyé a Lui.,.Même rendlllémo!'gnage de Moi; ni sa
voix VOltS n'avez entendu jamais, ni sortàspect VOllS n'avez.
vu. )) - V. 37. - Dans le Même: Il N011 pas que personne ait vu
lep,lre, si ce n'est celui qui est cllez le Père; Celui-là a vu le
Pere. Il - - VI. !Ifi, -- El dans le M6me : CI DiCIl, personne rw
58 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" lH6.
(le) vil jamais, l' Uniql/e-Engendr~Fils, qui est dans le sein
du Père, Lui L'a exposé. Il - I. 18; - d'après ces passages t
il est évident que le Divin J~lre, qui est le Père, n'a point été vu
par les Anciens et n'a pas pu étl'e vU t et que cependant il a été vu
au moyen du Divin Exister t qui est le Fils. Puisque 1':Btt'e est dans
son Exister, comme l'âme est dans son corps, c'est pOUl' cela que
celui qui voit le Divin Existet', ou le Fils, voit aussi le Divin f:tre t
ou Je Père; le SeigneuI' le confirme pal' ces paroles: aPllllippe
dit: Seigneur. montre-nous le Père. Jésus lui dit: Depuis
si longtemps avec vous je suis. et tu ne M'as pas connu! PIzi­
lippe, qui M'a vu. a vu le Père; comment. toi. dis-tu: Mon­
tre-nous le Père? Il - Jean, XIV. 8,9; - ces paroles montrent
clairement que le Seigneur est le Divin Exister t dans lequel est le
Divin ~lrej ainsi t le Dieu Homme qui a été vu par les Anciens. Des
passages l'apportés il résulte que la Parole doit être entendue même
selon le sens de la lellre t lorsqu'il est dit que Dieu a une face, qu'il
a des yeux et des oreilles, et qu'il a des mains ct des pieds.
1117. Vel's. 7. Autant elle s'est glorifiée elle-mSme. et
s'est livrée à des délias, autant donnez-lui de tourment et
de deuil; parce qu'en son cœur elle a dit: Je suis assise Rei­
ne, et Veuve je ne suis point. et de deuil point je ne vel'rai.
- Autant elle s'est glorifiée elle-m~me, et s'est livrée à des
délices, signifie autant ils se sont acquis de gloire et par conséquent
de volupté par la domination sur le Ciel et sur le Monde: autant
donnez-lui de tourment et de deuil, signifie autant pOUl' eux
de peine infel'Uale et de désolation : parce qu'en son cœur elle a
dit: Je suis assise Reine, signifie l'QI'guei! et la jactance d'avoir
le Ciel et l'Église sous leur domination : et Veuve je ne suis
point, signifie qu'ils De sont point sans protection : et de deuil
point je ne verrai. signifie qu'il n'y aura jamais désolation pour
eux et qu'ils ne seront jamais détruits.
1.1 18. Autant elle s'est glorifi~e elle-mSme, et s'est liV7'~e
à des délices, signifie autant ils se sont acquis de gloire et
par conséquent de volupt~ par la domination sur le Ciel et
Slll' le Monde: on le voit par la signification de se glorifier, en
ce que c'est s'acquéril' de la gloire; et par la significalion de se li­
l'l'Cr 11. des délices, en ce que c'est prenlh'c (le la volupt6; que co
Vers. 7. CHAPITHE DlX-HUITIÈME, 59
soit par lu domination SUI' le Ciel et SUl' le Monde, cela est évident;
car' de là pour eux gloire et volupté, - Continuation sur la
Foi Athanasierme et sur le Seigneur: Puisque l'idée de Dieu
comme Homme a été insilée dans chacun, voilà pourquoi plusieurs
peuples et plusieUl's nations ont adoré des dieux, ou qui avaient été
des hommes, ou qui avaient été vus par eux comme des hommes;
ainsi, la Grèce, l'llalie, et quelques royaumes sous leur domina­
tion, ont adoré Satume, Jupiter, Neptune, Pluton, Apollon, Mel'­
cure, Junon, Minerve, Diane, Vénus et son enfant, et d'aull'es
dieux, et leur ont attribué le gouvernement de l'univers. S'ils ont
divisé la Divinité en tant de Personnes, ce fut parce que d'après
l'insite ils voyaient Dieu comme Homme, et voyaient par cela même
comme des Pel'sonnes tous les Alll'iimts de Dieu, toutes ses Pl'O­
priétés et toutes ses Qualités, et pal' suite aussi les vertus, lt'.s affec­
tions, les inclinations et les sciences. Ce fut aussi d'apl'ès l'insite
que les habitants des tenes autoUl' de Canaan, et aussi ceux des
contrées qui étaient au dedans de Canaan, ont adoré les BaaIs, As­
taroth, Béelzébub, Kémos, Milcom, M.olech, et d'autres, dont plu­
sieurs avaient vécu hommes. C'est encore d'apl'èS l'insite qu'au­
joul'd'hui, dans le Gentilisme Chrétien, on l'end un culte aux saints
comme à des dieux; que, pal' exemple, on fléchit les genoux de­
vant leUl's idoles, on leUl' donne des baiser's, on se découvre la tête
pour elles dans les chemins où elles sont exposées, on est en ado­
ration devant leurs sépulcl'es, et même, qui plus est, devant le
Pape, dont on baise la chaussUl'e et jusqu'à la trace des pas; et on
le saluerait comme Dieu, si la religion le permettait. Ces choses et
plusieurs autl'es, viennent de l'insite, à savoir, en ce qu'ils veulent
adorer un Dieu qu'ils voient et non quelque chose d'aérien, CUI' ce
qui est aél'ien est pour eux une fumée. Mais l'idée de Dieu comme
Homme, idée qui influe du Ciel, est pel'verlie chez un grand nom­
bre, au point que c'est ou un homme du monde, ou une idole, qui
est adoré au lieu de Dieu, comparativement comme la lumière \JI'il­
Iante du soleil est changée en couleUl's désagréables, et sa chaleur
hrülanle en odeurs félides, selon les objets sur lesquels elles tom­
bent. Si, au contl'ail'e, l'idée de Dieu devjentl'jdée d'un nuage, d'un
brouillal'd ou de J'intime de la nature, cela vient des choses ci-des­
&Us rapporlées, el ex.iste dlez les Chrétiens, mais rarement chez
60 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" HiS,

d'autl'es nations qui soient dans quelque lueur de la raison, par


exemple, chez les Aft'jcains et plusieut's autl'es.
1119. Autant donnez-lui de tourment et de deuil, signifie
autant pour eux de peine infernale et de désoLation: on le voit
pal' la signification du tourment, en ce que c'cst la peine infcl'llalc;
et par la signification du deuil, en ce que c'est la désolation, c'est-à­
dire qu'il n'y a plus chcz eux rien du vrai ni dll bien, mais qu'il y
fi :Jhsolument le faux et le mal. S'il est dit qu'i! lui serail donné
t\Ulant de tourment et de deuil qu'elle s'est glorifiée elle-même et
s'est livrée à dcs délices, c'est parce que toul tourment ou I)eino
infernale correspond absolument aux maux dans lesquels ils sont;
c'est pourquoi, ceux qui se sont Leaucoup glorifiés ct livrés à dcs
délices dans ['am OUI' de dominer sur le Ciel et sur l'Église, ct qui
aussi, pour celte gloire ct pOUl' les délices qu'elle pl'ocure, out per­
l'el' Li les biens du Cicl et de l'Église, qui appartiennent il la Parofc,
ceux-là ont pour sort un enfer plus rigide quant au tourment;
mais ceux qui se sont moins glorifiés, et moins iiI/rés à des délices
d'après cel. amoul', ont pOUl' SOl't un enfel' moins dUI'; et ceux qui
ne se sont ni glorifiés ni livrés à des délices dans celte domination,
et par suite n'ont cn l'ien perverti les vrais et les biens du Ciel et
de l'l~glise pl'ovenant de la Parole, mais ont seulement obéi à ceux­
là soit par ignorance soil par persuasion, eux n'ont pas pour sort
l'cnfcr : mais le peuple qui n'a auculle part ùans les dominations,
ct principalement ceux qui portent leul's regal'ds vcrs le Seigneur,
et qui sont dans quelque affection du vl'ai, ceux-là obtiennent une
place dans les Cieux, où ils sont insU'uils pal' de.'; Anges. D'après
ces explications, on peut voir qu'ici, où il s'agit de Babylone, il
n'en est pas entendu d'autl'es que ceux qui exercent la domination
d'après l'amour de la domination en vue d'eux-mêmes. - Conti­
nuation sur la Foi Alhanasienlle et sur le Seigneur: Que
Dieu soit Homme, et que le Seigneur soit cet Homme, toutes les
choses qui sont dans les Cieux et toutes celles qui sont sous les
Cicux le manifestent. Dans les Cieux toutes les choses qui procèdent
du SeigneUl', dans ce qu'il ya de plus grand et dans ce qu'il y a de
plus pelit, sont dans la forme Humaine ou se réfèrent à la forme
Humaine: le Ciel tout entier est dans la forme humaine, toute so­
~iétl~ du Ciel est dans la fOl'me humaine. chaque Ange esl une for­
Vers, 7, CHAPiTRE DlX-HUlTlÈ~Œ, 01
me humaine, et aussi chaque Esprit sous les Cieux: et il m'a été
ré"élé que toutes les choses, les plus petites comme les.plus gran­
des, qui pl'ocèdent immédiatement du Seigneur, sont dans cette
forme; cal' ce qui procède de Dieu est à l'instar de Dieu. C'est de
là qu'au sujet de l'homme, Adam et È\'e, il est dit qU'lI ils lurent
créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, Il - Gen. I. 26,
27.- C'est aussi de la que dans les Ciellx les Anges, parce qu'ils
sont des récipients du Divin qui procède du Seigneur, sont des
hommes d'une beauté sUl'pl'enante, tandis que dans les eofel's les
esprits, pal'ce qu'ils ne reçoivent point le Divin qui procède du Sei·
gneUl', sont des diables qui, à la lumière du Ciel, apparaissent,
non comme des hommes, mais comme des monstres. De là vient
que, dans le Monde spirituel, on sait d'après sa forme humaine le
quantum que chacun til'e ùu SeigneUl'. Maintenant, d'après ces
explications, on peut VOil' que le Seigneur ·est seul Homme, et que
chacun est homme selon la réception du Divin Bien et du Divin
Vrai procédant de Lui, En somme, celui qui "oit Dieu comme
Homme, voit Dieu, pal'ce qu'il "oit le Seigneur. Le Seigneur aussi
dit: « Quiconque voit le Fils, et croit en Lui, a la vie éter­
nelle. II - Jean, VI. lJ6; - voir le Fils, c'est voir le Seignelll'
pal' l'espl'it, CUI' ces pa 1'0 les sont ,adressées aussi à ceux qui ne
L'ont pas vu dans le Monde.
1120. Parce qu'en son cœll7' elle ft dil : Je suis a.çsÏl;e
Reine, signifie l'orgueil et la jactance d'avoir le Ciel et l'É­
glise sous leur dominalion : on le voit par la signification de
dire en son cœur, en ce que c'est la jactance d'après l'orgueil, cal'
.pm' dil'e est signifiée la jactance, et par le cœut' est signifié l'l1ffiOl\l'
de soi, pUI' conséquent aussi l'orgueil; et pal' la signi ficalion d'être
assise Reine, en ce que c'est (['avoir le Ciel et l' ~glise sous leut'
domination; si cela est entendu par être assise Reine, c'est parce
que quand le Seigneur est dit Roi, alors pal' Reine il est entendu
le Ciel et l')~glisc, de même que quand le Seigneul' est dit Fiancé
et Mal'i, le C.iel et l'Église sont entendus pal' Fiancée ct l~pouse. Il
est dit le Ciel, mais il est entendu l'J~glise d:ll1s le Ciel, ou l'f:glise
chez les Anges du Ciel, laquelle fait un avec l'Église chez les homo
mes de la ten'e; cal' dans les Cieux il y a des gouvernements comme
dans les tel'l'e~; par suite il '! a aussi Iii dr~ chose!; 1~r.ol1omil"jues,
G2 L'APOCALYPSE EXPLiQUÉE. N"H20.

Civiles et Ecclésiastiques comme dans les terres, quoiqu'à un degré


plus parfait; c'est donc l'Église dans les Cieux qui est entendue
par fiancée' et épouse; c'est pourquoi, lorsque le SeigneUl'est en­
tendu pal' Roi, l'Églis~, qui est l'épouse du Roi, est entendue par
Reine. Pal' Reine il est aussi entendu l'Église, dans David: Il Des
filles de rois parmi tes précieuses, placée est la Reine à ta
droite dans l'or excellent d'Ophir.ll-Ps. XLV. 1.0;- dans
ce Psaume il s'agit du Seigneur et de son Royaume, et par des
filles de rois, qui sont parmi ses pl'écieuses, sont signifiées les af­
fections du vl'ai, qui sont dites parmi les précieuses, parce que pl'é­
cieux dans la Pal'ole se dit des vl'ais; par la Reine, qui est placée
à la dl'oile dans 1'01' d'Ophir, est signifiée l'Église d'après la ré­
ception du bien pl'océdant du SeigneUl'; comme toutes les choses
qui, chez l'homme, sont a sa partie droitc se réfèrent au bien dont
provient le vrai, et que celles qui sont à sa partie gauche se réfè­
rent au v('ai d'après le bien, c'est pour cela qu'il est dit que la
Reine est placée a la droite; par l'or d'Ophir aussi il est signifié le
bien: que chez l'homme les choses qui appartiennent à lu pal'lie
droile se l'éfèrenl au bien, et que celles qui appartiennent a la par­
tie gauche se réfèrent au vrai, on le voit ci-dessus, N° 600; et que
l'or signifie le bien de l'amour, on le voit, N° 242. La femme aussi
est née pour être affection appal'tenant au bien, et l'homme est né
pour être entendement; ainsi la femme est née pour êll'e le bien,
cal' tout bien appartient à l'affection qui est de l'amour, et l'homme
est né pour êlI'e le vrai, cal' tout vl'ai appartient à l'enteodement;
puis donc que le bien appartient à la partie droite de I~homme, et
le vrai à la pal'tie gauche, il s'ensuit que c'est d'après l'ordl'e Di\'in
que l'épouse est à la droite. - Continuation sur la Foi Aeha­
nasienne et sur le Seigneul' : Il a été dit que le Seigneur est seul
Homme, et que tous sont hommes selon la réception du Divin Bien
et du Divin Vrai pl'océdant de Lui. Que le Seigneur soit seul Horn.
me, c'est parce qu'il est la Vie même, tandis que les aull'es, étant
hommes par Lui, sont des récipients de la vie: entre l'Homme qui
est la vie et l'homme qui est un récipient de la vie, il ya une diffé·
rence comme entre l'Incl'éé et le créé, el comme entre l'Infini et le
fini, différence qui est telle, qu'elle n'admet pas de rappol't; cal' il
n'y a pas de l'apport entre l'Infini et le fini, ainsi pas de l'apport
Vers, 7. ClIAPITUE DIX-IlUITlÈME, 03
entre Dieu comme Homme ct un aull'e comme homme, que cet..
autre soit Ange, ou Espril, ou homme dans le Monde. Que le Sei­
gneur soil la vie, Lui-Même l'enseigne dans Jean: Il La Parole
était chez Dieu, et Dieu elle était, la Parole! En elle vie il y
avait, et la vie était la. Lumière des hommes. Et la Parole
Chair a été raite. l l - I. 1,4, 14. - Dans le Même: Il Comme
le Pére a la vie en S~i-ltl ême, de même il a donné au Fils .
d'avoir la vie en Soi-Même. Il - V. 26.- Dans le Méme:
le Comme le Père vivant lll'a envoyé, Moi aussi je vis par le
Père. Il - VI. 57. - Dans le Méme : l( Moi, j/1 suis la résur­
,'ection et La vie. Il - XI. 25. - Dans le Même: Il Moi, je
suis le chemin, la vérité et la vic. II - XIV. 6. - Comme le
ScigneUl' est la vie, c'est pOUl' cela que dans la Parole, ailleurs, il
est appelé le Pain de vie, la Lumière de la vie, l'Arbre de m'e,
et aussi le Dieu vivant et le Vivant. Puisqu'il est Lui..Méme la
vie, et que tout homme est un récipient de la vic qui vient de Lui,.
c'est aussi pOUl' cela qu'i! enseigne que Lui-Même donne la vie, et
qu'il vivilie; comme dans Jean: l( De meme que le Ph'e rivifie,
de meme aussi Le Fils vit'zïie. II - V. 21. - Dans le Même:
Je suis le Pain de Dieu qui descend du Ciel, et donne la vie
au Monde. II - VI. 33, - Dans le Même: Il Parce que Moi
je vis, vous aussi 1)OUS vim'ez. Il - XIV. 19; - et dans un
grand nombl'e de passages, il enseigne qu'il donne la vie à ceux
qui croient en Lui; de la vient aussi que Dieu est appelé Il source
de la '/,1ie,» - Ps. XXXVI. 10; - et ailleul's, Créateur, Fac­
teur, Formateur; puis aussi, POlie/', et nous, argile et œuvre
de ses mains. Puisque Dieu est la vie, il s'ensuit qu'en lui nous
m'vom, nous nous mouvolls et nous sommes.
1121. Et Veuve je ne suis point, signifie qu'ils ne sont
]Joint sans protection: on le voit par la signification de veuve,
en ce que c'est celui qui est dans l'affection du bien, ct qui d'après
celle affection désÎl'e le vl'ai ; qu'ici par' veuve il soit signifié la pl'O­
tection, et ainsi par ne point être veuve, qu'ils ne sont point sans
protection, c'est parce que le bien et son affection ne se pl'olégent
point eux-mêmes, mais le \'l'ai el son entendement les pl'Olégent,
cal' l'homme, qui protége la femme, signifie l'entendement qu vl'ai,
ainsi le vrai; en etTet, le marillge tic l'homme et ùe la femme est
üll L'APOCU,YPSE E\PLlQUÉE. ;-." Lt21.

absolument comme le mar'iage du vl'3i et du bien; car l'homme est


né pour être entendement du Hai, de là chez lui prédomine l'enten-
dement; et la femme est née pOUl' êl1'e affection du bien, de là chez
elle prédomine l'affection; et de même que le bien et le vl'ai s'ai-
ment mutuellement et veulent être conjoints, de même l'entende-
ment du vrai et l'affection ou la volonté du bien; puis aussi, I~a·
moul' conjugal rIu mari et de l'épouse tire son origine du mariage
spirituel du Hai et du bien; SUI' ce sujet, lJOÙ' dans le Tr'ailé DU
ClEL ET m: L'ENFER, N°' 366 à 386. Par la veuve il est signifié la
même chose qu'ici, dans Ésaïe: Il Écoute ceci, délicate, qui cs
assise en sécurité, qui dis en ton cœur: lIfOl~ et comme Moi
point d'autre; je ne serai point assise veuve, et je ne connai'-
tl'ai point la privation d'enfants. Or, SUl' toi viendront ces
deux (maux) en un moment: privation d'enfants et veuvage.)l
- XLVII. 8, g; - ces paroles ont aussi été ùites ùe Babel, et
pal' elles sont signifiées les mêmes choses qu'ici dans l'Apocalypse
par celles-ci: Il Veuve je ne suis point, et de deuil point je ne vet'·
rai; c'est pourquoi en un même joUi' viendront ses plaies, mort et
deuil et famine.)) Ailleurs, dans la Parole, pal' les veuves il est aussi
signifié lant les femmes que les hommes qui sont dans le bien et
non dans le vrai, ct néanmoins désir'cnt le vrai, ainsi qui sont sans
défense contre le faux et le mal, et que cependant le Seigneur pl'O-
tége; puis aussi, dans le sens opposé, comme - dans Ésaïe, IX.
16. X. 1,2; dans Jérémie, XV. 7,8,9. XXII. 3. XLIX. 10,
11. Lament. V. 2; dans ÉZéchiel, XXII. 6, 7; dans David, Ps.
LXVlIl. 6. Ps. CXLVI. O. Exod. XXII. 20 à 23. Deutér. X.
8. XXVII. 10. Matth. XXIIl. 111. Luc, X. 18; - et ailleUl's.
-Continuation sur la Foi Athanasienne et sur le Scignew':
La vie qui est Dieu, considérée en elle-même, ne peut cl'éel' un au-
tr'e qui soit la vie seule; car la vie qui est Dieu est incréée, elle est
non interl'ompue et non séparable; de là vient que Dieu est un :
mais la vie qui est Dieu peut, de substances qui ne sont pas des
vies, créer des fOl'mes dans lesquelles elle peut être, et faire qu'elles
soient comme si elles vivaient; ces formes sont les hommes, et
comme elles ~ont des réceptacles de la vie, elles "n'ont pu, dans la
première cl'éation, <'lire que des images et des l'essemblanccs de
Dieu, images d'après la r'éccption du vl'ai, ct ressemblances c\'a-
Vers. 7. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. ûâ
près la réception du bien; car la "ie et son récipient s'adaptent'
ensemble, comme l'actif et le passif, mais ne se mêlent point.'De
là vient que les fOl'mes humaines, qui sont des récipients de la vie,
vivent, non pal' elles-mêmes, mais par Dieu, qui seul est la vie.
C'est pourquoi, ainsi que cela est connu, tout bien de l'amour et
tout vrai de la foi viennent de Dieu et nullement de l'homme; car,
s'il y avait dans l'homme la moindre chose de la vie qui fOt à lui,
il pourl'ait "ouloir et faire le bien par lui-même, et aussi compl'en-
dre et croÎl'e le vrai pal' lui-même, et par conséquent mél'iter, 101's-
que cependant, s'il croit cela, la forme qui est le récipient de la vie
se ferme par le haut, 'se renverse sens dessus dessous, et l'intelli-
gence périt. Le bien' et son amour, et aussi le vrai ct sa foi, son t la
vie qui est Dieu, car Dieu est le Bien Même et le Vrai Même; c'est
pourquoi Dieu habite en ces choseS chez l'homme. Il suit aussi de là
que I~homrue par soi-même n'est rien, et qu'il n'est quelque chose
qu'autant qu'il i'eçoit du Seigneur, et qu'il reconnall en même
temps que cela' appal'tient, non à lui-même, mais au'SeigneUl';
alors le Seigneur lui donne d'être quelque chose, bien que ce soit,
non par lui-même, mais par le Seigneur.
1.1.22. Et de deuil point je ne verrai. signifie qu'il n'y
aura jamais désolation pour eux, et qu'ils ne seront jamais
détruits: on le voit par la signification de ne point voir de deuil.
10l'squ'il s'agit de la veuve, par laquelle est signifiée la protection,
en ce que c'est êtl'e désolé et êtr'e détruit; le deuil COllcel'ne la do-
mination, en ce qu'elle ne doit point avoir de fin. C'est là aussi ce
que les Babyloniens disent en leur CŒm', parce qu'ils se sont rendus
fOl'ts en employant toute sorte d'artifices, non-seulement en cè'que
par les plaisirs des amours terrestres et mondains ils se sont insi-'
nués et s'insinuent continuellement, surtout chez les princes de 'la
terre, et que par ces plaisirs ils captivent les ames, mais aussi en
ce qu'ils épouvantent par les peines horribles' du pUl'gatoire, si on
n'a pas une foi aveugie; puis aussi, par le tribunal de l'inquisition,
si on parle contre leur domination i et de plus, par les confessions
qu'ils anachent, au moyen desquelles ils s'ertlparent des seèl'ets;
et en outre, en multipliant les monastères, dont ils forment des ar-
mées, d'où ils envoient de tout'cOté des gardes, non-seulement
pour les murailles, mais aussi pOUl' les pOl'tes, Toutefois, ces pro':'
VII. 5.
66 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° 1.122.

lectioQs sont pour ceux qui sOnt SUI' terre, mais ,il n'yan a aucnne
POIU' eux dans le Monde spirituel; là, il· o'J a plus de l'ert!ge pour,
aucpn d'eux" comme il yen avait avallt I~ JugeJIleot,del'ni~"j Ca,I'
d~ qutils y viennent après la 'mOI'l, ils sont aussilOt séparés, et
ceux qui ont exel'cé des qQminations d'aprèsl'amour·d~ soi ,sont
précipités dans l'enre1'; tous les.ilutres sOl)t relégués dans des~o·
ciétés : aill$i Babylone aujourd'hui a é~é désolée et dé[fllite; ­
Continuation 8!lr la Foi At~anasienne, ~t surie SQigneur: II
~ble à l'homme qu'il vit pal' lui-même, mais c'est, t!Jle illu,sion;
ca~ si 00 n'était pas une i,Uusion, l'homme .pourrait ,aimel' Dieu
par IQi:..même et être sage par lui-l'Pême. S'il semble que.I~ 'vie
SQit .~ans l'homme, ç'~t:parçe qu'elle influedulSeigneul' ,dans ses
intimes qui ont été éloigpés' de la vue de sa p~nsée,et p'dr consé­
quent éloign~ d~ la P!lfCeptioll; puis aussi, parce que Ill.c~use, Pr.ill­
cipule qui e\>t1Ia· vie, ~t la cause instl'um~nta,le qui le~t le récipient
de..I8t vie,. Jont l ensemble une seule cause, et que Cilla, ,est senti. dans
la cause "tllstl'Umenta1e .qpi est le récipillnt" par conséquent <jans
l'hoJI\Œe,COIllme'e}llui" Cel~ a lieu absolument de même qu'on sent
dans l'reilla lumière d'où,vie!)t la vue"dan\> l'oreille le son d'où
vient rouïe, dallsla n~,I'ine les parties volatHes qui sop.t d~n.sl'air
et d'où',vi,ent l'odorat,' et SUI' I~ langue les parties volubiles·des ali­
ments, d':où"vient le goQ.t, 10rsqpe,c~pend'a'1lt les yeUx,: I~ oreilles,
les l ,9arines, eti la langqe sOnt d~ substltn,ce,s organisées récip,rent.es,
pal',c9.n~é!:luent .d6/l"cau~es inslrumentales" et la lumière"le ,son,
les pal'tie~ :q\li .vol~~t dans 'l'ai... , et les parties qui se roulen.t ~ur la
langue:spnt les causes pl'incipl;lles ql)IJont epsemble .Q,ne ~aIl.lE1 ~u~e;
est appel~ princ.ipal ce qui agit, et insll'umenllll J <;e q~i se lai~se'
mettre ~,n action. C~lpi qui scru,te ,plus J\ror~>nçlémcpt n~ut ,sl\vQirl
q~~,~~omme, quant à, tout ce q,uj le, con~r,oe en généraL et en pal'·
t~c,uJier." est un organe,lde la, vie, et qQ~ ,du, dehors innue, ce qlli
produit le sens ~t la perceptjon, et quet la vie même, rait',que I~hpmme
sent :et perçoit comme par 1I1i-lijême.: S'il ,semble. que la vie soi~
d~ns l'holllme, cela vien~ aussi de ~ que le Divin ArnOUl' est ,di.une
telle nature" qu'il v,eut que ce qui lui appartient soit àl'Ihomme,
m,ais toujours, es~il qu'il. enseigne que cela n'est Pils ~ I:'homme.
Le Seigneur veu,t même que t'homme, pense et veuille, et que pal'
suite il parle et fasse comme pal' lui-même, mais que néanmoins il
Vers. 7. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 67
re~naisse que ~ n'est pas par lui-même; autl'ement l'homme ne
peut être réfol'mé. .
1123; Vers. 8. C'est p'ourquoi fJll un mêmejour 1)iend"ont
ses plaies, mort et deuil et {,arJ?ÎI,u; et au {eu eLLe sera brûlée,
parce que fort (est) le Seigneur Dieu qui la juge.- C'est
pourquoi en un même jout: ,viendront ,ses plaies, signifie que,
parce qu'ils sont tels, c'est pop!' eux le derniel' état, 'et alors la
ruinecolJlplète : mort et deui/et famine, signifie lorsqu'il n'y a
plus aucun bien ni aucun vrai, qIais,seulementle mal et le fau,.'" :
et,au {eu elle sera brûlée, signifie que, parce que cela vient ~'un
amolli' diabolique, Hs périron~ : par.ce que fort (est) le Seigneur
Dieu qui la juge. si~nifie par le, Jugement dernier,.
1126. C'est pourquoi en un mê~e jour viendront ses
plaies, signifie que, parce qu'ils sont tels, c'est pour eux le
dernier état, et alors la ruine complète: on le voil par la si­
gnification d~ c'est pourquoi, en ce que c'es" pal'Cc qu'ils sont tels,
à savoir, parce qu'ils se sont glorifiés et se sonl livrés à des délices,
par la domination sur le Ciel et sur l'Église, e~ se sont confiés à
leui' puissal\ce el ~ leur prot~clion, et non à la puissance et à la,
protection divines; p~r. la significalion de en ce jour, en, ce que
c'cpt leur dernier ~tat; le ,jour ~igniGe ('état 1 ici ledel'llier,
parce qu1ensuite. il :est dit qu'alors il y aura mOI't, deuil et fa,
mine; et par' la sigqification ,des plaies, en ce que c'est ce qui
déli'u,l, la vie '$pil'iluelle, ~insi la ruine complète, ,N° ô8~. Par le
demier,élat, ,désigné ici par le Jour où leurs plaies viendront, il,~l
signiM l'état, quand il ne reste plus chez eux aucun bien ni auçt,J'1
vraii, et comme alors ils o,nt ~té entièrement détl'llil,s quant à la vie
spirituelle, sU,r eux .vientla ruine cor,nplèt~, à savoil', le J~gem~nti
dernier; ~i ce n'est pas aupal'avant, c'est pa.rce qu'~lors il n',exis~tl
plus,de Ii~n ou de c9njonctlon du Ciel avec cux, et quand il n;y a
pas de lien ou de conjonction, il se fait unesép~ration.;,or, la sé;
pal'ation est le Jugement dernier" èt quand celailrrive, les méchant!i
sont pr~cipités dans l'enfer"et les bons retirés d'avec eux sont éle­
,'és au Ciel: en effet, dès que le lien du Ciel avec quelqu'un est
rompu, aussi lOt celui"lil tombe dans l'enfer; ce qui relient de l'en­
rel', c'est seulemellt le lien avec le Ciel, ainsi avec le S~igneur.
-Continuation 8111' la Foi A lhanasieTme, e! su,. le Seigneur:
68 L' APOCALYPSE EXPLlQUÉB. N°U24.

Si l'on dit et si l'on llense que la vie même est Dieu, ou que Dieu
est la vie même, et qu'en même temps on n'ait pas quelque idée de
ce que c'est que la vie, alol's on ne compl'end pas, au-delà de ces
mots, ce que c'est que Dieu. Il y a dans la pensée de l'homme deux
idées, l'une abstraite qui est spirituelle, et l'autre non abstraite qui
est naturelle: l'idée abstl'aite, ou spil'ituelle, au sujet de la vie qui
est Dieu, c'est que Dieu est l'Amour Même et la Sagesse Même,
et que l'amour appartient à la· sagesse, et la sagesse à l'amour.
Mars l'idée non abstraite, ou naturelle, au sujet de la vie qui est
Dieu, c'est que son Amour est comme un Feu, et sa Sagesse comme
une Lumière, et que l'un et l'autre sont"ensemble comme un Éclat
resplendissant. Cette idée naturelle est tirée de la correspondance,
cal' le feu correspond à l'amour, et la lumière cOlTespond à la sa­
gesse; c'est pourquoi le feu, dans la Parole, signifie l'amour, et la
lumière signifie la sagesse, et quand on prêche d'après la Parole,
on prie aussi que le reu céleste embrase les cœurs, et alors il est
entendu le Divin Amour, et aussi que la lumière céleste éclaire les
mentais, et alors il est entendu la Divine Sagesse. Le Divin Amour
qui, dans la Divine Sagesse, est la vie même, laquelle est Dieu, ne
peut dans son Essence êlre saisi par la pensée, cal' il est Infini, et
par conséquent transcendant, mais dans son apparence il peut être
saisi pal'la pensée: le Seigneur apparalt devant les yeux des Anges
comme Soleil, et de ce Soleil procède une Chaleur ei procède une
Lumièl'e; le Soleil est le Divin Amour, la Chaleur est le Divin
Arnoul' procédant qui est appelé Divin Bien, et la Lumière est la
Divine Sagesse pl'océdante qùi est appelée Divin Vrai. Mais toute­
fois il n'est pas pm'mis d'avoh' de la vie, qui est Dieu, une idée
comme d'un Feu, ou comme d'une Chaleur, ou comme d'une Lu­
mièl'e, à moins que dans celle idée il n'y ait en même temps l'idée
de l'amour et de la sagesse, ainsi l'idée que le Divin Amonr est
comme un Feu, et la Divine Sagesse comme une Lumière, el que
le Divin ArnoUl' conjointement avec la Divine Sagesse est comme
un Éclat l'esplendissanl. En effet, Dieu est un Homme parfait, ayant
comme Homme une face, et comme Homme un corps, ne différant
point de l'homme quant à la forme, mais différant quant à l'es­
sence; son essence, c'est qu'il est l'Amour Même, el qu'il est la
Sagesse Même, ainsi la Vie Même.
Vers. 8. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 69
11.25. Mort et deuil et {amine, signifie lorsqu'il n'y a
plus aucun bien ni aucun l)rai, mais seulement le mal et le
{aux: on le voit par la significalion de la mort, en ce que c'est
lorsqu'il n'y a aucun bien, car l'homme alors est spirituellement
mort; la mort, dans la Parole, signifie la mOlt spirituelle, No' 78,
694,785; par la signification de deuil, en ce que c'est 10rqu'i1 n'y
a plus aucun vl'ai, ainsi quand l'Église a été désolée, comme ci­
dessus, N° 1.11.9; et par la signification de la {amine, en ce que
c'est lorsqu'il y a absolument le mal et le faux, car la famine, dans
la Parole, signifie le manque du vl'ai et du bien, et cependantle,dé­
sil' de les avoir; ceux qui sont dans le manque du vrai et du bien, et
qui les désil'ent, sont entendus dans la Parole pal' les affamés et par
ceux qui meurent de faim; la famine aussi signifie le manque du
vrai et du bien, sans cependant le désir de les avoir, ainsi la privation
totale du vrai et du bien; celle famine est chez ceux.qui sont enLiè­
rement dans les faux et dans les maux. - Continuation SUI' la
Foi Athanasienne, et sur le Seigneur: On ne peut avoh'l'idée
de la vie, qui est Dieu, à moins qu'on n'acquière aussi une idée des
degrés pal' lesquels la vie descend de ses intimes à ses derniers. Il y
a un degré intime de la vie et il y a un dernier degré de la vie, et il
ya aussi des degrés intermédiaires de la vie; ils se distinguent entre
eux comme les antél'ieurs et les postél'ieUl's, car un degré posté­
rieur existe par celui qui est antérieur, et ainsi de suite; ils se dis­
tinguent aussi entre eux comme ce qui est moins commun et ce qui
est plus commun, car ce qui est d'un degré antél'ieur est moins
commun, et ce qui est d'un degré postél'ieur est plus commun. Il
y a de création dans chaque homme de tels degrés de la vie, et ils
sont ouverts selon la réception de la vie qui procède du Seigneur;
dans quelques-uns est ouvert l'avant-dernier degré, dans quelques
autres le degré moyen, et dans quelques autres le degré intime:
les hommes dans lesquels est ouvert le degré intime deviennent,
~près la mort, Anges du Ciel intime Ou troisième Ciel; ceux dans
lesquels est ouvert le degré moyen deviennent, après la mOl't, An­
ges du Ciel moyen ou second Ciel; et ceux dans lesquels est ouvert
l'avant-dernier degré deviennent, après la mort, Anges du demie.,
Ciel. Ces degrés sont appelés degrés de la vic de l'homme, mais
ce sont les degl'és de sa sagesse et de son amoUI', CUI' ils sont ou­
70 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° U25',

verls selon la rèceptioll 'de la sagesse et de l'amoul', ainsi selon la


réception de la' 'vie qui PI'o'cède du Seigneur. II y a aussrde tels de­
grés de la vie dàns chnqueorgane, dans chaque' viscère et dàns
chllque membre du corps~ èt pal'l'influx. ils' font un 1I,'ec les'degré~
de ia vie dans les ccrveâux; les peaux, les cartillages éf les 'os eh
forment le del'nier degré; Qu'il y ait de teis degl'és dans t'hom'me,
c'est pal'ce que de tels degrés appartiennent li la ~ie qui procède du
SeiprieUl', mais' ces degrés dans:\~'S~ignelll'.sbnt la vi~, timd,is q~
'dans l'homme ils sont' des' récipilMs de la vie. Mais 1il, faut qu'on
silthe 4uc dans 'le SeïgiieUl' il y a :des degl'éS 'encol'c sÙPél'iêÙ\'s, et
que tdus', tahl les degj'és' suptêmes que ies derniers, sont !là l vle~
cdrle Seigneul' ensejgl\~ qu'il" eSt la vie, et aussi q\l'II a 'chait'\!t
de
os. Mais, au sujet ces degrés et"des degl'és ~ontinus, 'l}Oit' dan~
1'6 'Tiiaité DU 'CIEL' ET Dl! L'EN'FER 'lèS N°' 33, Sb, 38.. 39, '·20g~
209,' 2'1 f,i &:S.5; OÙ"i1S sblit dê<:I'ils plus complêtement; la corinais­
sàil'èè"qu'br'l y p'lÎiserà de c~'dêgrés sel'a otlle liour l'intelligencc:dè
ce (i~i' va suine."' '\ . ,
:d'ff26. E't au feu elle ket''a brûlée~ signifie 'que, parce què
ce[(6Jiellt d'un amour diabolique~ ils p~riront : on 'le voit 'par
)'a'signiOcàlion du (eu, en ce'qné C'est l'amour dansl"u'n et dans
l'aùll'esens, 1ant' l'amoul~ céleste que "amour diabolique,'Na, 68~
lio6, '5'0'&, '916; ici, l'amoui' dîabolique, parcè que c'èst j'amoui'
le
de dominer sui' Ciet et en rilênie tèmps su~1e monde, amoUll qui
'est â'ppèfé" diabolique, parce qu'il vientdes'enfets les plus pl'OrOnÜs~
où sont des di~bles qui veulent doniinel' SUl' 'tout'e~ les cho~es du
:Ciel, ·et croient de cœul'qu'!ls sont des dieux, et qU'ii n~y il point
Je DiCli CX'CCll'té eux; et par la signification d'être fJrûlé, eri ce
que c'est périr d'après cet a,monr; qU'être bl'lllé au feu, ,ce soit la
punition de la pl'ofanation des choses saintes par l'amour de domi­
ner SUI' elles, on le voit ci-de~sus, No 1083.- Coniinuation sùr
la Foi At/ûmasienne, et 'sur le Seigneur: Puisque Dieu cst la
vie, il s'ensuit qüe Dieu est incréé: s'il est Incréé, c'est parceque
la Vie ne peut 'pas être cl'éée, mais 'ellé' peut cl'éer; cal' être' Cl'éri,
c'est exister par un autre; et si ia vie existait pal' un auire, c'est
cet auUe qui serait la vie, :et cette vie serait ia vic en; soi; et si' Ce
Pl'emiel' 'n'était pas la vie cn soi,' la vie serait ou par un autl'e, ou
d'apl'ès soi-même, et la vic d'après soi-DIeme ne peut sc dire, cal'
Vers. 8, CHAPITRE DIX-HUITIÈME, 71
d'apl'ès soi-mAnle enveloppe une extraction, et cette extraction se:.
tait de l'ien, et de rien rien n'est extl'ait. Ce Premie.' qui' en soi
Est, et de Qui tout a été créé, 'est Dieu, qui d'après l'f:tre en sOi
est appelé Jéhovah. Qu'i\'en soit ainsi, la raison peut le \1oir,et
elle le ,'erra encol'e mieùx si elle est lIIustrée aU I moyen 'des oh'OSes
·créées. Maintenant,· puisque Est n'Est p'a~ à .moihs· qu'aùssi il
n'Existe, il en h~uite' que l'flir'e et l'Existel' en Dielisont 'tin, car
tandis q~'HEst il :Existe, et tandis qU'il 'Ex~stè il Est. Gela' donc
est la Vie même, qui est Dieu et q'iJi est lIontme:'
1127. Parce qiû'fort (èst)'le Séigneur Dfeu' qui la Juge,
signifie par le Jugement demie'·· .. on le voit pàr la sighiflèatibD
de fort '(est) le Seigneur Dzeu qui lajuge, en ce que c'est le Ju­
le
gement demie,. sur eux; que par 'ces paroles il soit enténdu J'li.. .
gemeilt dernier, c'est aussi une conséquen'ce des paroies'qui pré~
cèdeb't, car il est dit qu'en un même jouI' 'viendl'èiltses' plaies,
mort ei detiil èlfamine, et que au feu elle serait bro.léé, pal'oles
qui:signifient que, qù,and c'est pour eux le dernier état, c'est-à­
dil'è, Idl'Squ'il n'y a plus pour eux aucun bien ni aucun vrai,mais
seulèment .le' mal et le faux d'après leUl' amour diabolique, alors ils
doivent.périr par le ~ugemeilt 'del'niel'. Qu'il& aient allssi péi'j par
lé Jugement derliiel', ,on peut le'voir dafls l'Opuscule DU JUGEMENT
DERNiER ET'DE L;\ BABYLONIE DtraitITE. - Continuation sur
la Foi Athanasienne, ei'sur lèS'eigneurl': Que' toutes cheses
viennent de la viè Même qui est Diell et' qui est 'Homme, c'est ce
qui "pMtêll'è illustré d~âr)\'ès' l'homme qui a été èlvéé, en ce que
celui":ci, quant à seS derniers,'quant à ses inoyens', èt.quant à'ses
intimes, est hOllmie; 'en effet, l'homme (j'ui dan's iè Monde; quant
à la' vie, a été seulement corporel, par conséquent stupide, celui~là
après le rejet du corps matériel apparatt néanmoins dans le Monde
spil'ituel eomme-bomrrie : l'homme qui dans le Monde, qua'nt 'à la
vie, a ét'é seulement' sensuel ou natul'el, qui'pal' cotlséqbent a su
peu ,de cboses sur le Ciel, qUOIqu'il èn ait su beaucoup' sui' le
Monde, celui-là après la mOl't apparatt'néllnmolns comme homme:
l'homme qui dans\"'e'Monde, quant à là ~ie,''é ~Ié l'ationnel, qui
pal' 'Conséquent d'apl'ès la-lueur', natureile li peMé juste, celui-là
alll'ès ,la mOl1t: quarltl il deviént e~pl'Hj apPlll'lttt cmbme bonlme :
"homme qui 'dans·Iè'\VIonde, quaht à la vie, a été spirituèl, ceJui­
72 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N" 5.127,

là après la morl, quand il devient Ange, appal'aH comme homme


pal'fait, selon la réception de la vie qui procède du SeigneUl':
l'homme, chez lequel le troisième degré de la vie a été olIvert, qui
par conséquent dans le Monde, quant à la vie, a été céleste, celui­
là.après, la mort, quand il devient Ange, apparait comme ,homme
pans toute perfection; la vie même chez lui est homme, tant la vie
sensuelle et la vie nalul'ellc que la vie rationnelle, la vie spirituel(e
ct la vie céleste ; ainsi ~on~ appelés les degrés de la \lie,; l'homme
dans lequel ils sont est seulement un l'épipjenl, Il en est ~es types
16$ plus gl'ands comme des, types les plus peLi,ls: TouL le Ciel An­
gé!ique dans tout le complexe est Homme; chaque Ciel par soi­
meme, le Premier le Second et le Troisième, est Homme; chaque
j

Société des, Cieux, gmnde et pelile, est Homme; bien ph~s" l'É­
• glise dans les lerres, dans le commun, est Homme; et toutes .les
Assemblées qui sont appelées Églises, par elles-mêmes sont Hom.,
mes; il est dit l'Église, et il est entendu tous ceux chez lesquels
est l'Égli~e dans le complexe; ainsi apparalt aux Anges du Ciel
l'Église dans les terres. Si cette apparence a lieu, c'est parce que
Ja tie q~i procède du SeigneUl' est HQrnme : la Vie qui procède du
Seigneur est l'Amour et la SagCSlie; d,e là, telle est la réception de
l'amoul' et de la sagesse qui pl'ocèdentdu Seigneul', lei est l'hom­
me.Ce qui précède atteste d'abord que toutes cheses ont été créées
d'll,près la Vie qui est, Dieu et qui est }lpmme.
1128. Vel's. 9. Et ils la ;;leureron/'~ et ils gémiront sur
elle, les lloi.~ de la terre, qui avec elle ont commis scortation
et se sont plongé~ dans les délices, quand ils verront la fumée
de sa combustion. - Et ils la pleureront, et ils gémiront sur
elle, les Rois de la terre, signifie le deuil et la douleUl' de cœm'
de ceux q\li ont exel'Cé ce pouvoir: qui avec elle ont commis
- scortatiOrt et se sont plongéf; dans les délices, signiOe qui ont
été dans les faux et dans leurs maux d'après le plaisil' touchant ce
pou\ioir : quand ils ven'ont la fumée de sa combustion, ~i,gnifie
à cause de l'enfer et de leur damnation,
11.29. Et ils la pleureront, et Us gémi1:ont s~r elle, les
Rois de la terte, signifie le deuil el la douleur de cœur, de
ceux qui ont exercé ce pouvoir: on le voi,t par la signification
de pleurer et de gémir, en ce que c'est le deuil el la douleul' de
Vers. 9. CHAPl'fltE DIX-HUITIÈME. ï3
cœur, ainsi qu'il va éll'e expliqué; et par la signification des lIois
de la terre, en ce que ce sont ceux qui sont dans les vrais d'après
le bien, et dans le sens opposé ceux qui sont dans les faux d'après
le mal, N°' 29, 31., 625, 1034, 1063, ici ceux qui ont exercé cc
pouvoir; de là ils sont dits rois de la terre, et par la terre est en-
tendue l'Église; que ceux-là soient signifléspa,r les rois de la tel're,
on le voit clairement pai' les paroles qui suivent, ear il est" dit
Cl qui avec elle ont commis sCOl'tation et S6 sont plongés dans les

délices, I~ paroles par lesquelles il est signifié « qui ont été dans
les faux et daus les maux d'après le plaisir touchant ce pouv-oir ; Il
ceux qui sont dans les vrais d'après le bien, lesquels aussi sont si--
gnillés par les rois de la terre, ne peuvent pas la pleurer ni gémir
sur elle. Il est dit pleurer et gémir, parce que pleurer signifie le
. deuil à cause des faux, et que gémir signifie le deuil à cause des
maux, de ce que les uns et les aut~ ont été perdus; ainsi pleurer
se l'éfèl'e au faux qu'ils disaient être le vrai, et gémir se refère
au mal qu'ils disaient être le bien; de là vient que, dans la Parol6,
il est dit deuil et gémissement; par exemple, dans Jél'émie: «Fille
de mon peuple, un deuil de fils unique {ais-toi, un gémis$e-
ment d'amertumes, parce que subitement viendra le dévas-
tateur sur nous. Il - VI. 26; - ici il est dit deuil à cause du
vrai qui a été pel'du, et gémissement à cause du bien qui a été
perdu; le dévastateur signifie la privation totale de vrai et de bien,
et par conséquent la fin de l'Église. Dans Michée: CI Je ferai un
gémissement comme les dragons, et un deuil comme les filles
de la chouette. » - I. 8; - comme le gémissement se réfère au
bien, et que dans le sens opposé il se réfèœ au mal, c'est pOUl' cela
qu'il esl dit Cl je ferai un gémissemenL comme les dragons; » les
dragons sont ceux qui sont dans les cupidités du mal; et comme le
deuil se l'éfèl'e au faux, il est dit Il je ferai un deuil comme les filles
de la cbduette; Il les fiUes de la chouette sont ceux qui sont dans les
faussetés et dans les, charmes des fall5setés; les chouettes signifient
les faux parce qu'elles voienl dans les ténèbl'es et non dans la 1"':"
mière. Dans Zachal'ie : u'Ils gémz'ront' 'sur luz> comme ~ g~...
missement sur l'unique-engendré, et ils mèf!<lron~ deuil sur
lui comme le deuil sur le premier-né. li - XII. f 0; - ici aussi
le gémissement se dit de la pri\'ation totale du bien, et le deuil se
7& L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N°1l29.

dit de la privation totale du vrai. Dans Jérémie: (1 N'entre point


dans ta maison de deuil, et ne t'en vapoillt pour gémir·(sur
eux), Il - XVI, D.; ~ pareillement, il est dit l'un et Paulre à causé
rlu:mariagedu bien et "du vrai, et aussi à cause .du mlll'iage du non~
bien et du 'Ilon':"'f/ii, mariages qui sont dans toules 'les choses,de
la IParole.:""-'C.onUnttatton sur la Foi Athanasienne~' et sur. 18
Sèigneitr''f Qué tolites oboses,viennent de Ja Vie qui ·est DieU, et
quhlst'Sàgesse'~t'~nlOor, c'est aussi ce:.qui peut etl'e iII11stré:au
moyen 'deS"ehoses créées, ;Iorsqll~on les ;consldè~ d'àprès' l'OB.DBB~
ER alfet~"iI est· corifOl'me ,à l'ordre' que" 'les Cieu-x. Angéliques, Iqui
consisterit 6fy;n~ilI11 et!rnille !Soc~étés; fassent un patl'amotil' 6IW.erS
le Sei'goeUlfitt pilPI'amour àll'éga,rd du pl'ochaili,et qu'ils soient
tenus tians l'ordre paIl rles.mvins Vpa.is~ \quj;soll~ les:L'ois de l'ordre,
Il est de même oonfornie à l'ordl'e que les Enfu~'qui:sont"s(jusleil
üieuxJ et' qui sont au~si distingués- en ,mille,el milte congrégations,
soient tenmfdans l'QMl'e :par ·Ies jugements et par les peines~-afin
que,bienqu'\I& sQientdes I1uines et des' FoHes,i1s 'ne puisseDt
Dé8.nmoin~ 'porferl}e 'moindl'e doiIlma.geaux Cieux. ,II est 6OOOl'e
cont'brme â l'ordreqn:;i1 y ait entre les Cieux et· les l!.'nfers unéqui­
Hhl'e, dans lequel estl'homine dans le Monde, et dans lequel il; est
conduit, si c'est pal' le Seigrieur, vers le Ciell' et si 'c'estpal"lu~
m~me, vers Venfe!'; car une Loi de l'ordre, c'est que'cé que I1hÇlmme
fàit,:i1le fasse d'apl'ès le libre 'selon ial'uison. 'Puisqlié, depuis la
cl'éalion de '!'homme, lant de myriades' dé myriades lffhommes oRt
aftiué'dans le·Monde spirituel et y affluent continuellement eomm~
des fleuves, et que chacun diffère de génie et d'amour, jamais ils
n'aUl'aient pu êll'e consociés comme en un, si Dieu n'était pas Un,
lequel est la Vie même, et si cette Vie n'était pas la Sagesse même
et '1'~Amoul' meme,et pal', ~uite l'Ordl'e même; voilà pOUl' ce qui
conèerne le,Ciel. Quant au Monpe, l'Ordre Divin s'y manifeste d'a­
près le S0ieil, la Lune,lles Astres et les .Pl1ln~tes·; le Soleil selon sa
présence fait les années, les jours et les heur'es, et aussi les temps
de l'année, quLsont le priIitemps,Pété, l'automne et l'hiver. et les
temps du JOUI', qULSODt le ,matin·, m.idi, le soir et la 1)uit; et il ani..
me toutes les choses de. la tene,..selon la réceptiOfl de sa chalèul'
Jians la lumière,.et de sa lumière dans.,la cbaleur;r6t, selon la ré,..
ceplion, il ouvFe, ,dispose et pré~al'e les COI'pS ct les matièI:e..'i~..qui
Vers. 9. CHAPITl\E DIX-HUITIÈME. 75
s6ht dan~ la tcn'e et sur la terl'e, à rècevoir l'iÎ10UX du Moridespi­
rituel; de là VIent que, dflns la saison du Prinlemps; par {'union
dèla Chaleur' et de la Luniière, ies Oiseaux du crel et les .A:nlmaulC
de la terre' reviennént dans'I'amour de' prolHier, ~t dans la, science
tib tout ce qui le concerné, et les V'égétàux dans'Iè~effol't's et les
j

actes' 'de btodiiire des 'redilles, des fleurs' et dèsflidits, et des' se­
mences (Jans les rÎ'~its pour '~~rp~ùêr!1'OOr espè'cë' al étel'rii'té'!e't la
m'riltlpHêl' à l'infini. Ill- estl encOre- ~oJlrf)i'li1ei à:'torclre qd~:la' {értJë
produise dès' v'égétliÎ1x'~que ll~s' vég~aux: fe'u1'Tliss~nt ·tl~s' âlimenis
al~~ ~nirhaux " et que les uns''èt ,les 8utr-es soient' il. l'dsilgé'de
tîlilhüil'c POOl' la nOUl!ritUl1e, le vêtement el 'l~llgl'émeint; et ébrrih'le
ë"bs~ cn 'I·homine'que Dieu'est, toutes' chOs'es retOürneo't· ai'nsi ,â
D'iel1 de qui' enes'Viennent. D'aprèS déla, iil ést 'é~ident qu'e'les tlho
ses' c~Mes se' succèdent dansl cet ol'dre', 'poùr qoe'l'UM ser'Vè'if l'bu­
Ire; et potinju'el[és soient des fms l perpétuelles' qui son't dèS'usbges,
et 'pour que les fins; qui sonl d'és·tisagès,'~oil~l'lt coosta:mn~ël'l(por.l
lées à retoùi~ner if Dieu par quieHes sont. Ce qUl'pr~tl€raUeste
âônc 'qué' toutes les chOsës cr~ées \'iennehtde' [a Vie mênle'qU'i 'est
ril~u, et ïqûi est la Sagesse mênle, et atteste aussi' que l'univel's
ctJéé'cst plein de Dieu." . l ' ,

l. f3ri~ "Qui avec elle ont commis· srortatz'tJn et se s(jtitplim~


rit~IÎlan1){es délices, siflltifiê qui ont été'dans ies {all'x et ddns
'leurs mallx't// après le plaisir louchant te poUvoir: dn le voit par
la significalion 'de commetl/:e scprtati'on, en ce quec'est'f'dlsilier
les vl'aH;,:No' 1[l'1, '161;81. 7', 88! ; par'conséquent'aUssi aiinet leS
(aux:, cal' celui'quiest dans l'àmour du mal est aussi 'dans'('anioUl'
diJ faux, ijuisque le 'faux confl{'mê lemâl; et pàF la' siknificaLiori dê
'se pl~nger dans les délices, 'ènce qilè c'est a\'oir du plaisil' dans
la domination ou dans ce pouvoil', pal' conséquent aimel' les faux:
commettre scol'tation se di't des faux, et se p[Oilger dans les délices
se dit des maux, et l'un et l'autre se disenl dü \)laisir oes fllux et des
maux. Puisque commettre scol'Iation signifie fa'lslfiev'les vl'~iis, et se
plonger dans les dëlices aimel' le~ 'maux, ellla:r' conséqtléiit ,aussi: ies
faux, il va ~tl'e' di't d'où: vient'q'üe la' gent Bltb.:yloniennea raIsiné la
Pal'ole et' eil a affaibli a~ssi la Divine 'SilirHeté ,:' 'Dans tout le Monde
Chl'étien, il est connu que [aPârole est Di,vine, et' que f>31' suite
toutes Ics choses qui sont ùans la: Par'ole sont.des Divins Vrais; 'or,
76 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N' usa,

comme les Babyloniens se sont arrogés la domination sur toutes les


choses de l'Église et aussi sur le Ciel, et l'ont prise en actualité,
et comme par là ils se sont plongés dans tous les maux qui jaillis­
sent de l'amom' de soi, il lem' a pOUl' cela même été nécessail'e de
confirmel' ces matix par' la Parole, ce qui n'a pu êtl'e fait qu'en la
falsifiant, car la Pal'ole ne confirme jamais le mal; c'est pourquoi,
l'homme qui le con fi l'me par la Parole en falsifie les vrais; c'est ce
qu'ont fait les Babyloniens; mais, toutefois, comme dansla Parole
ils ont vu des vrais qu'ils n'ont pas pu falsifier, par exemple, tous
ceux qui y sont dits de Babel, c'est pour cela qu'ils ont affaibli
avec adl'esse la Divine sainteté de la Parole, et en ont défendu ·Ia
lecture au peuple, et même leurs pl'êtres et ceux qui sont appelés
moines. ont cessé de la Iil'e, disant que les édits du Pape sont aussi
saints que les choses .qui sont de la Parole, et que toutes les choses
de l'Église doivent être accommodées à son état, que par consé­
quent elles doivent êll'e changéeS quand son état le demande, et que
ces accommodations et ces changements se font d'après une inspi­
ration chez le Pape t par là on voit clail'ement d'où vient que les
vrais de la Pal'ole ont été falsifiés et aussi l'ejetés par eux, et qU'à
leur place ils ont reçu, et il leur a été confié par leur Pape, des
cboses qui protégent et favorisent absolument leur amour de domi­
ner, et qui en elles-mêmes sont des faux. D'apl'ès ces explications,
on peut voir ce qui est spécialement siguifié par les scortatïons des
rois de la terre avec Babylone la prostituée. - Continuation Sllr
la Foi Athanasienne, et sur le Se.igneur: Puisque Dieu est In­
cra, il est aussi Étemel; en effet, la Vie même, qui est Dieu, est
la Vie en soi, et non d'après soi, ni de rien; ainsi, elle est sans
extraction; et ce qui est sans extraction, cela est d'éternité (ab œ­
terno), et est éternel. Toutefois, l'idée de ce qui est sans extrac­
tion, et par conséquent aussi l'idée de Dieu d'éternité, ne peut
exister chez l'homme naturel, mais elle existe chez l'homme spiri­
luel. La pensée de l'homme naturel ne peut être ni sépal'ée t ni abs­
traite de l'idée du temps; celle-ci est inhél'ente d'après la nature
p'a~s IlUJuelle il est; ainsi, sa pensée ne peut être ni séparée, ni
ilbs~l'aite 4e nd~ d'extractioll, parce que l'exll'action est pOUl' lui
le commencement aans le temps; l'apparence de la progression du
~olcil u'impl:jmé dans l'homme ml\urel celte idée, Mais la pensée
Vers. 9, CHAPITIU: DIX-HUITIÈME, 77
de l'homme spirituel a été abstraite de l'idée du temps, parce
qu'elle est élevée au-dessus de la nature, et au lieu de celte idée il
'y a l'idée de l'état de la vie, et au lieu de la dUt'ée du temps il y a
l'état de la pensée d'après l'affection qui fait la \'ie; en effet, dans
le Ciel Angélique, le Soleil ne se lève ni ne sc couche, et ne fait ni
les années ni les jours, comme le soleil dans le monde; de là vient
que les Anges du Ciel, parce qu'ils sont dans les idées spit'ituelles,
pensent ahstractivement du temps; aussi, leur idée sur Dieu d'é­
ternité ne th'e-t-elle rien de l'extraction ou du commencement,
,mais elle tire tout de l'état, en ce que cet état est éternel, pal' con­
séquent en ce que tout ce qui est Dieu, et qui procède de Dieu, est
éternel, c'est-à-dire, Divin en soi. Qu'il eil soit ainsi, il m'a été
donné de le percevoh' par une élévation, au-dessus de l'idée na'·
tUt'elle, dans l'idée spirituelle. D'après cela, il est donc évident que
Dieu; qui est Incréé, est aussi Éternel; et qu'il est impossible de
penser que la natul'e soit d'éternité, ni dans le temps pal' elle­
même; mais qu'il est possible de penser que Dieu est d'éternité, et
que la nature avec le temps vient de Dieu.
H31, Quand ils verront la fumééde sa combustion, si­
gnifie à cause de l'enfer et de leur damnation: on le \'oit par
)a signification de la fumée de la combustion, en ce que c'est
l'enfel' et la damnation, ainsi qu'il va être expliqué; de là, quand
ils la verront signine à' tause de ces choses; maintenant il est dit
(1 ils la pleurèront et ils gémiront SUI' elle, quand ils verront la fu­

mée:de sa combustion, ) ce qui signifie le deuil et la douleur de


creUl' à cause de ces choses, il savoil', il cause de l'enfer et de leuI'
damnation, Si la fumée de la combustion signifie l'enfer el la dam­
nation, c'est parce que la fumée signifie l,e faux infernal, et que le
feu, par conséquent la combustion, signifie le mal infernal: d'a­
près la correspondance du feu infernal et du mal infernal avec le
feu de combustion, il appal'ait au-dessus de leurs enfers une fumée
mêlée de feu, comme la fumée d'une fournaise ou d'un incendie:
que la fumée signifie le faux infemal, on le voit, No' 494, 539,
889; el que le feu signifie le mal infel'nal, tel que d'après un
lei amour il est chez eux, on le voil, N°' 68, 406, 504, 916, ­
COlltinuation sur la Foi Atnanasienne, et sur le Seigneur .'
Puisque Dieu est Étemel, il est aussi Infini: mais de même que sur
78 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. 1\" 113!.

l'&el'nelil,ya l'idée' naturellel6~ l'illée&pil'ituelle, de même aussi


sUl'.I:l.nfini. S\lr l'étel'ne.I, l'iqée ,naturelle est tirée du temps, mais
l~idée spirituelle n'est pas tirée Qu·temps; de~même sUl'l'infinl, l'i·
d~ naturelle,est tirée de.l'espace, m'ais l'idée spirituelle n'est pas
tirée <;le l'espace: en effet, ,de même que la v.ie n'est pas lli- nature,
de même les deux pl'opriétés .de la nature, \lui sonlles temps et les
espaces, ne spntr pas :1 es ,pl'o'I:lI'iétég de lavi~, cal' elles ont, été créées
avec la nalUl'e pal' la vie qui est,Dieu. L'idée naturelle sur Dieu In­
fiqi, celle q,ui estlirée de l'espace, c'est qu'il:l:empliU'uQivers d'Qne
extréqlilé à l'autre extl'~milé; mais. pal' cette. i.dée de l'Infini existe,
la pensée que l'intime de la Qature est :Dieu, et par conséquent que
cet, intime est étendu; elton\ ce qui est ,é,tendu appa~t~ent,à la ma·
l.ièJle, Ainsi, comme l'idée naturelleqe ..s'accQrde en aucune ma­
nièreaveo l'idée de la "ie, de la sages~e, et, de l'amour, qui sont
Dieu, c'es~ pourcejaqu~on doit ,cor;lsidéreJ' ['Infini d'après l',id~
spirituelle, dans laquelle, de même, qu'il n'.y:a rien du temps, de
même aussi il n'y a l'ien de l~espace, pal'ce qu'il'Q'~ a l'jen de la
nature: d'apr'ès l'idée spirituelle, le Pivi~ Amour est Infini, et la
Divine Sagesse est InOnié,; et comme le Divin Amour ~t la Divine
Sagesse sont la Vie, q1,li .est Dieu, la Vie Divine aussi est 'Infinie;
de là, donc, Dieu eS,t Infi.ni, Que, la Divine Sagesse soit, Illf~llie,on
p.eut le voir' d'apl'ès la sagesse de~, Anges du. trqisième .Ciel; cQmme
ces Anges'sont plus que les, autres dans \a sagesse, i1$,li?el'çohen\
qu'il n'y a aucun rappol't ~nt"e leurl!~gesse: et la" Divine S38esse
du Seigneur, parce qu'il n'y a aucun rapporten~I'e l'Infini:et le fini;
ils disent même que le premier degré ge la ,sagesse est, Ile \:ojr.et
de reconnaHre qu'il en eS,t ilin~j : c'est, la,mên}C chose à l'égal'q du
Divin Amoul', En outre, les Anges, de même que ,les hommes, sont
des formes qui reçoivent la vie, par con~é,q.ucnt quil'eçoiven\ la ~il­
ge~se et l'amour procédant du Seigneul', et ces formes, sont CO~T'
po~ées ~e substanc~s qui sont san~viElI nar conséq~el)t mortes ,en
llll~-mêmes; et, entre cc qui, e,st mort ~t ce qui est vivant" il n's a
auçun l'apport. Mais cOIl;lmcnt le fini l'eçoit'"-il l'infini? c'est ce qui
peut être illustré d'après la lumière et,la chaleur du soleil du monde;
la lumière même et la chaleur m~me procédant de ce soleil nC,~ont
pas matérielles, mais toujours est-il qu'elles affectent les substallces
matérielles, la lumière ,en les, modiOant, ct la chaleur en chappeant
Vers. 9, CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 79
leu l'S, états: la Divine Sagesse du seigneur est au~si une Lumière,
et le Divin Amour du Seigneur cst aussi une Chaleur, mais une
Cbaleur et urie Lumière spiritueUes, parce qu'elles pl'ocèdentdu
Seigneur. comme Soleil, qui ;est Diviu. AmtilUl~,et en mème'temps
Divine Sagesse: mais la· lumière et la chaleur qui procèdent.du.so.
leil du monde sont natlll'elles, parce que ce soleil est feu et uon pas
amour.
i 132'.' Vers. 1.0. Etau loin se tenant li cause de la crainte
de son tourment; ils diront: ltfo.lhl!Ur! malhtur! cette ville.
g,'ande, Babylone, .cette ville {orte! parce qu'oeil une heu,'e
estvenu tonjugemtnt. - Et au loin se tenant à:cflusedo·la
crainte,de''8on taurment, signifie tandis qu'ils sonl dalls:les ex­
lemes d'aprèS .l'appl'~heTJsion des. peines infel'Dales : ils âirO'Ttt :
Malheur! malhe1{r! oette .ville grande, Babylone, signifie la
lamentation sur la doctrine el SUI' la religiosité: celle ville rorle~
signifie qui s'était fortifiée par lant d'artifices abominahles: parce
qu'en.une heure elit v~ni~ ton jugement, signifie leOl'ruine to­
tale par le Jugement derQier.
1133. Et a1/J loin se tenant à cause de la crainte de son
tourment, ;>ignifie tandis qu'ils sont dans le.s externeS' d,' apr.és
l'app"éhension des peines in{emales : on le voit par la signifi­
cation de au loin se tenant, en ce qu~ c'est être dans les externes,
ainsi qu'il va être expliqué; et pm'Ia signifICation de la cTY/Ïnte du
tourment, en ce que c:esl l'apprébension à cause des peines infer­
nales, car le toul'ment 'signifie ces peines, Si se tenir au loin signi~
fie êlre dans les exlel'Des, c'est pal'cc·que l'homme est en soi quand
il est dans les internes, cal' là réside son amOllI', pardJOnséquent: sa
vie même; les internes de l'homme sont les choses qui apparlien..,
lIeDt à sqn espl'it. el qui dans. la Parole SODt entendues par les
choses pl'oches; les ex ternes' donc, pal'ce qu'ils sont éloignés des in­
tet'nes, sont entendues par les,cbo~es éloignées, ici, pal' 8e tenil'· au
loin: et même touL homme méchant, tandis qu'il est dans les ex­
ternes, n'est pas semblable·à lui:même, tel qu'il esl dans les inter­
nes; alors, non-seulement il parle et fait autl'ement, mais encore
il pense et veut autrement; car sa pensée et sa volollté sont alol's
pour qu'il apparaisse homme cÎ\lil, moral, et aussi comme homme
spil'ituel, et cela, à cause de la. loi el des peines qu'elle inl1igc. ou
80 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° B33.

il cause de la l'éputation, et par suite à cause de l'honneur et du


lucre, ainsi par la crainte de pel'dl'e ces avantages; qu'alors il soit
loin de lui-même, cela est évident en ce que, quand il revient de ses
extel'lles dans ses internes, ce qui anive lorsqu'il est seul, il pense
et veut lout autrement, et il parle aussi lout autl'ement avec ceux
qui sont semhlalYles à lui: de la il est évident que se tenir au loin si~
gnifie dans le sens spirituel être dans les externes. Si l'homme mé­
chant se met ou vient des intel'lles dans les exterues, la principale
raison c'est la crainte; c'est pourquoi, lorsqu'il voit les peines et
les tourments ùe ses compagnons, la crainte ferme ses intel'lles, et
quand ils sont fCl'més, il est dans les externes, et il y l'este, tant
que la peine est présente au mental (animu~); mais toujoUl's est­
il que son interne n'est point conigé pal' les peines, il l'este néan­
moins comme auparavant; c'est pOUl'quoi, ,dès que la cl'ainte de la
peine se retire, il revient dans ses maux qui sont intérieurement
chez lui, et qui appal'liennenl à son esprit, et par suile il. sa vie.
Ceci peut être iIIuslré pal' l'expérience d'après, le Monde spirituel:
L'esprit méchant y esl contl'aiut par les peines à ne point dire de
mal et à ne point faire de mal, et il l'este lei tant qu'il est dans un
lieu où la peine est présente à son menlal (animus), mais dès que
la cl'ainte de la peine se retire, il est méchant comme auparavant,
11 en est de même dans le Monde; les voleurs, les bl'igands et les
autres scélérats, tant qu'ils sont dans une ville, oiI tous sont tenus
dans ùes biens pal' la loi et par les peines qu'elle inflige, ne volent
point et ne commellent point de brigandages; mais dès qu'ils vien­
nent dans des forêts ou dans des lieux oiI ils ne craignent point les
peines de la loi, ou lorsqu'ils peuvent violer la loi par des fOUl"be­
ries, et en détournel' les peines, ils viennent dans leUl's internes et
commettenl des scélératesses. D'après cela, il est évident que les ex­
ternes sont distants des internes, et se tiennent comme au loin:
c'est de là que, dans la Parole, par loin il est siguifié l'Exleme, ou
r,e qui a été éloigné ùe l'Interne, comme dans les passages suivants;
dans Ésare :'( Écoutez, vous qui êtcsloin J ce que j'ai fait; et
connaissez, 'vous qui êtes près, ma force. J ) - XXXIII. 13;­
là, pal' ceux qui sont loin sonl entendues les nations, paI'ce qu'elles
sont éloignées ùes nais intemes; et par ceux qui sont près il est
entendu ceux qui sont de l'ltglise, et d'apl'ès (a Parole dans les
Vers. 10. CIUPITRE DiX-HUITIÈME. 81
vrais. Dans le Même: li Amène mes fils de loin, et mes filles
de l'extrémité de la tel're. Il - XLIlI. 6; - là aussi, par les
fils et par les tilles sont entendues les nations; parce qn'elles som
éloignées des vrais ct des biens, qui sont les inlel'ncs de l'Église,
elles sont appelées fils de loin et tilles ùe l'extrémité de la lene;
pm' les fils sont enlendus ceux qui sonl dans les vl'ais, el par les
filles ceux qui sont dans les biens; l'exlrémlLé oe la tene signifie
le.s derniers de l'Église. Dans le Même: li Écoutez-Moi, iles, et
peuples de loin. Voici, à Toi de loin ils viendront; et voici,
ceux'-lù du septentrion et de l'occident. Il - XLIX. 1.,12;
- pnr les îles et par les peuples ùe loin, et pal' du scplenll'ion et
de l'occident, sont pareillemclIlsigniHées les nations chcz lcsquelles
l'J~glise serait instaurée. Dans Jérémie: «( Annonce dans les iles
au loin. Il - XXXI. 10; - pal'cillement. Dans Zachal'Ïe : l( Ceux
qui sont ([u loin viendront et bûtiront le TempLe de JéllOL'ah.ll
- VI. 15; - ceux qui sont au loin, ici aussi, sont les nations,
et le Temple qu'ils bâtiront esl l'Église. Dans Jérémie: li Suis-je
Dieu de près, Moi, et non Dieu de Loin? Il - XXIII. 23; -
signilie que le Seigneur est Dieu pour ceux qui sont au dedans de
l'Église, et aussi pOUl' ceux qui sont hors de l'Église; puis aussi,
pOUl' ceux qui sont dans les vl'ais illlel'nes, et pOUl' ceux qui sont
dans les vrais extel'nes. Dalls David: « Dieu, assurmu:e de tous
Les bouts de La tetTe, et de la mer au Loin. Il - Ps. LXV. 6;
- les bouls de la terre el la mer au loin signifient les derniers de
l'Église. Dans le sens opposé, pal' loin est signilié le mal, parce
que le mal est dans L'homme externe; en effet, tous ceux qui sont
dans les maux et pal' suite dans les faux sont hommes externes;
ccux-ci sont entendus pal' les nations et les peuples cie loin ct de
l'extrémité de la terre, dans les passages suivants; dalls Itsaïc;
« Les nalions de loin et de l'extrémité de La terre. l I - V . 26.
- Dans le Mëme : (( Les peuples qui viennent d'une terre
éloignée, de L'extrémité de La terre. II - XIII. 5. - Dans Jé-
l'émie: « Lc.~ nations qui viennenl d'une terre éloi.qnée con-
tre Jérusalem. 1) - IV. 16. - Dans le Même: « J'amènerai
sur La maison d '1 sruëL une nat ion de Loin.)) - V. '15 : -
comme pal' llabel il est signilié le mal ùe tout genre et la Iwofana-
tion du bien, c'est pour cela qu'elle est appelée (1 Terre de loin,))
VII. O.
82 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° U33.
- Ésale, XXXIX. 3. - Que ceux qui sont au loin signifient
ceux qui sont dans les exlernes de l'Église, on peut aussi le voir
d'apl'ès ceux qui, dans le Monde spirituel, sont dans les externes,
et d'après ceux qui sont dans les inlernes; ceux-là sont dans le
seplenlrion, ainsi sont éloignés selon les degrés de réception du
vl'ai et du bien. Que par proche il soit entendu l'interne, on le voit
ci-dessus, N° 16. - Continuation sur la Foi Athanasienne, et
sur le Seigneur: Puisque Dieu est Infini, il est aussi Tout-Puis­
sant j cal' la Toute-Puissance est la Puissance Infinie. La Toute­
Puissance de Dieu se montre avec éclat dans l'Univers, qui est le
Ciel visible et le Globe habitable, ouvl'ages magnifiques d'un CI'éa­
teUl' Tout-Puissant; elle se montre pareillement dans toutes les
choses qui sont dan"s le Ciel visible et sur le Globe habitable;
leur Cl'éation et leur entretien attestent qu'elles sont par la Divine
Toule-Puissance; el lem' ordre et le rappOl'l mutuel des fins de­
puis la premièl'e jusqu'à la del'Oière attestent qu'elles sont pal' la
Divine Sagesse. La 'foule-Puissance de Dieu se montre aussi avec
éclat dans le Ciel qui est au-dessus ou au dedans de notre Ciel vi­
sible, et dans le Globe qui, là, est habité pal' les Anges comme le
nôtre l'est par les hommes; il ya là des témoignages étonnants de
la Divine Toute-Puissance, et comme ils m'ont été montrés et l'é­
vél~s, ils m'est permis de les rappol'ler : II ya là tous les hommes
qui sont morls depuis la première cl'éation du Monde, lesquels, de­
puis leUl' mort, sont hommes aussi quant à la forme, mais sont es­
pl'its quant à l'essence. Les espl'its sont des affections qui appar­
tiennent à l'amoUl', et ainsi sont aussi des pensées; les esprits du
Ciel, des affections de l'amour du bien, et les espl'its de l'enfer, des
affections de ['amour du mal: les affections bonnes, lesquelles sont
les Anges, habitent SUi' un globe qui est appelé Ciel; et les affec­
tions mauvaises, lesquelles sont les espl'ils infel1laux, habilent pro­
fondément au-dessous d'eux; le globe est un, mais divisé comme
en des étendues, l'une au-dessous de l'autl'e; il Y a six Étendues;
dans la suprême habitent les Anges du troisième Ciel, sous eux les
Anges du second Ciel, et sous ceux-ci les Anges du p,'emiel'; au­
dessous de ces Anges, habitent les esprits du pl'emier Enfer, sous
eux les esprits du second Enret', et sous ceux-ci les esprits du troi­
sième : tout a été disposé avec tant d'ol'd,'e, que les affections mau­
Vers. 10. CHAPITRE DIX-HUITLÈME. 83
vaises, qui sont les esprits de l'Enfel', sont tenues dans les liens
par les affections bonnes, qui sont les Anges du Ciel, les esprits de
l'Enfer le plus bas pal' les Anges du Ciel suprême, les esprits
de l'Enfer moyen pal' les Anges du.Ciel moyen, et les esprits du
premiel' Enfer par les Anges du premier Ciel; d'apl'ès une telle
opposition, les affections sont tenues en équilibre comme dans des
plateaux de balance. De tels Cieux et de tels Enfers sont innom­
brables, distingués en des compagnies et des sociétés selon les
geOl'es et les espèces de tputes les affections; et ces affections sont
ell ordre et en connexion selon leurs affinités plus proches et plus
éloignées: de même dans les Cieux, et de même dans les Enfers:
cet ol'(h'e et cette connexion des affections sont connus du Seigneur
seul, et l'ordination d'affections aussi val'iées qu'i! y a eu d'hommes
depuis la premiè~§ création, etqu'i! doit yen avoil' dans l'avenil',
appal'tient il une'~agesse Infinie, et en même temps à une Puis­
sance Infinie. Que la DÎ\'ine Puissance soit Infinie, ou qu'elle soit
la TQute-Puissance, on le voit là d'une manière bien manifeste, en
ce que les Anges du Ciel et les diables de l'Enfel' n'ont pas la moin­
dre puissance pal' eux-Illêmes; s'ils avaient la moindre puissance
par eux-mêmes, le Ciel tomberait, l'Ellferdeviendrait un chaos, et
avec eux pél'irait tout homme.
HM. Ils Diront: Malheur! malheur! cette ville grande,
Babylone, signifie la lamentation sur la doctrine et sur la l'e­
ligiositf : on le voit par, la signification de malheur! malheur!
en ce que c'est une lamentation, principalement SUI' la destruction
et la dévastation, N° 531 ; p1j.r la signification de la ville, en ce que
c'est la doctrine, N° 223; et pal' la signification de B,abylone, en
ce qu'elle est celle religiosité, qui est appelée prostituée et mère
des sCOI'tations et des abominations de la tene, d'apl'ès la falsifica­
tion et la pl'ofanation du vrai et du bien ': de là il est évident que
pal' « malheur! malheul'! cette ville gl'ande, Babylone, ) il est si­
gnifié la lamentation SUI' la doctrine et sur la religiosité. - Conti­
nuation sur la Foi Athanasienne, et sur le Seigneur: Si toute
la puissance est à Dieu, et que l'homme. ou l'Ange n'en ait absolu­
ment aucune, c'est parce que Dieu seul est la Vie, et que l'homme
et l'Ange sont seulement des récipients de la vie; or, c'est la vie
qui agit, et c'est le récipient de la vie qui est mis en action. Cha­
84 L'APOCALyrsE EXPLIQUÉE. NU H311.

cun peut voit' que le récipient de la vie ne peut faire la moindre


chose pal' soi-même, et que ce qu'il fait, il le fait d'après la vie
qui est Dieu, mais toujours est-il qu'il peut agir comme pal' soi­
même, car cela peut lui êUe donné, et il a été dit ci-dessus que
cela lui avait aussi été donné. Si l'homme ne vit pas pal'lui-même,
il s'ensuit qu'il ne pense pas et ne veut pas pal' lui-même, et qu'il
ne pal'1e pas et n'agit pas par lui-même, mais que c'est d'après
Dieu, qui seul est la vie. Il semble que ce soit là un paradoxe,
parce que l'homme ne peut faire autrement que de penser que ces
choses sont en lui, et qu'ainsi elles se font par lui; mais toujours
est-il qu'il l'econnatl cela, 10l'sque d'après la foi il dit que tout bien
et tout \Tai vient de Dieu, et que tout mal et tout faux vient du
diable, et cependant tout ce que l'homme pense, l'eut, dit et fait,
se réfèl'e au bien et au vrai, ou au mal et au faux: c'est de là que
l'homme dit en lui-même, oa que le prêtre lui (In', quand il fait le
bien, qu'il a été conduit par Dieu, et quand il fait le mal, qu'il a
été conduit pal' le diable: l'homme qui prêche prie aussi pour que
sa pensée, sa parole et sa langue soient conduites par l'esprit de
Dieu, et quelquefois même apl'ès sa prédication il dit qu'il a pal'lé
d'après l'esprit; quelques-uns aussi perçoivent cela en eux-mêmes.
Je puis aussi moi-même attester devant le Monde que toutes les
choses de ma pensée et de ma volonté ont influé, les bonnes et les
vraies, du Seignelll' par le Ciel; et les mauvaises et les fausses, de
l'Enfer; il m'a été donné depuis longtemps de percevoir cela. Les
Anges des Cieux supél'ieurs le sentent manifestement, et les plus
sages d'entl'e eux ne veulent pas même pensel' et vouloit' comme
par eux-mêmes. Au contrail'e, les génies et les esprits infernaux
le nient absolument, et se mettent en colère quand on le lem dit;
toutefois, il fut monll'é à plusieurs d'enll'e eux pal' de vives expé­
riences (ad rivum) qu'il en est ainsi, mais ils en étaient ensuite
indignés. Cependant, puisqu'il semble à plusieurs pel'sonnes que
ce soit là un paradoxe, H importe qu'on voie d'après quelque idée
. de l'entendement comment cela a lieu, aOn qu'on reconnaisse que
cela a lieu; voici la chose en elle-même: Du Divin Arnoul' du Sei­
gneUl', qui appal'atl dans le Ciel Angélique comme Soleil, procède
une Lumière et pl'ocède une Chaleur; la Lumièl'e est la vie de sa
Divine Sagesse, et la Chaleur est la vie de son Divin ArnoUl'; celte
Vers. 10. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 85
chaleur spirituelle qui est l'amour, et cette lumièl'e spil'ituelle qui
est la sagesse, n'influent dans les sujets récipients de la vie que
comme la chalem' naturelle et la lumière naturelle du soleil du
Monde influent dans les sujets non récipients de la vie; etde ce que
la lumière modifie seulement les substances dans lesquelles elle in­
flue, et que la chaleur change seulement leurs états, il s'ensuit que.
si ces sujets étaient animés, ils senliraient en eux ces changements,
et s'imaginel'aienl que c'est d'eux qu'ils viennent, IOI'sque cepen­
dant ils cessent avec le soleil, et viennent avec le soleil. Mainlen~nl,
comme la vie de la Divine Sagesse du Seigneur est la Lumière,
c'est pour cela que le Seigneur, dans plusieurs passages de la Pa­
.role, est appelé la Lumière, et qu'il est dit dans Jean: Il La Pa­
1'ole était chez Dieu, et Dieu elle était, la Parole.' en Elle vie
il y audt, et la vie était la Lumière des hommes.» - I. 1, !J.
- D'après ces considérations, il est maintenant évident que la
Puissance infinie appartient à Dieu, puisqu'il est tout chez 10US.
Mais comment le méchant peut penser, rouloir, dire et fail'e le
mal, puisque Dieu seul est la vie, c'est ce qui sera dit dans la
suite. '
1135. Cette vitte forte, signifie qui s'était fortifiée ?Jar
tant cl' artifices abominables: on le voit par la signification de
fort, quand il s'agit de sa doctrine et de sa religiosité, qui sont si­
gnifiées par la ville de Babylone, en ce que c'est qu'elles ont été
forlifiées par des altifices, afin qu'elles ne fussent ni allaquées ni
ahattues; quels sont ces al'lifices, et qu'ils soient abominables,
c'est ce qu'on voit ci-dessus, N° 11.22 : que cependant ces arti­
fices n'aient eu aucune force, puisque tous ceux qui sont tels ont
péri au jour du Jugement dernier, c'est ce qui suit, car il est dit
(1 pal'ce qu'en une heUl'e est venu ton jugement, » et que non-seu­

lement les rois de la tene l'ont pleuréeet ont gémi sur elle, mais
aussi les marchands de la terre, et les pilotes des navires. Ailleurs
aussi, dans la Parole, sont appelés fOl,ts ceux qui sont dans les
.maux et par suite dans les faux, et qui par des artifices s'étaient
fortifié.'I contre les biens et les vrais de l'Église, ainsi ceux chez qui
l'Église a été dévastée et qui ont dévasté l'Église chez les autres;
pal' exemple, dans Joël: (1 lt est venu, le jour de Jéhovah, jOl/r
de ténèbres ct d' obscul'itti; lin peuple grand et {art, lei qlle
86 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° B3S.

comme lui il n'yen a point eu depuis le siècle; comme des


héros ils courent, comme des hommes de guerre ils montent
sur la muraille, Il - H, 2, 7; - là aussi, il s'agit du Jugement
demiel" qui est signifié par le jouI' de Jéhovah, par le joUi' de lé­
nèbl'es et d'obscurité; ceux qui sont dans les faux du mal, et qui
avaienl fOl'lifié leUl's faux contre les vrais par des l'aisonnemenls el
des falsificalions de la Parole, sont signifiés par un peuple grand el
fort; qu'ils l'aisonnen~ d'apl'ès les faux conll'e les vrais, el ainsi les
allaquenl, cela est signifié par l( comme des hél'os ils courent,
comme des hommes de guerre ils montent sur la muraille; II pa­
reillement ailleul's. - Continuation sur la Foi Athanasienne,
et sur le Seigneur: Puisque telle est la Toule-Puissance Divine,
que c'est pal' la vie qui esl Dieu, el non pal' lui-même, que l'homme
peUL penser et vouloiJ', el par suile parler et faire, on demande
pourquoi loul homme n'est pas sauvé; mais celui qui de là conclut
(lue tout homme doit êlre sauvé, et que, s'il ne l'est pas, il n'est pas
en faule, celui-là ignore les lois de l'ordre Divin à l'égal'd de la "é­
fOl'mation et de la l'égénéralion, et par conséquent à l'égard de la sal­
vlltion de l'homme: les Lois de cel ordre sont appelées Lois de la
Providence Divine: le menlalnaturel ne peUL les connaUre, à moins
qu'il n'ait élé iIIusll'é; et comme l'homme ne les connatt pas, et
qu'en conséquence il conclut sur la Divine Providence d'après ce
qui al'five dans le Monde, ce qui le jeUe dans des illusions et de là
dans des eITeUl'S, donl il lui est ensuite difllcile de se til'el', c'est
pour cela que ces lois vont êll'e dévoilées. Mais, avant qu'elles soient
dévoilées, il impol'te qu'on sache que la Divine Providence opèl'e
dans chaque chose chez l'homme, et dans les très-singuliel's de cha­
que chose pour son salut éternel, cal'le salut de l'homme a été la fin
(le but) de la cl'éation du Ciel el de la Terre; car la fin (le but) a
été de former du Genl'c Humain un Ciel dans lequel Dieu habiter'ait
comme dans sa propre Maison; aussi le Salut de l'homme est-il le
tout dans toutes les choses de la Divine Providence. Toutefois, la
Divine Providence marche si secrètement, que l'homme voit à peine
la tl'ace de ses pas, et cependant elle agit dans ses très.. . singuliers
depuis son enfance jusqu'à sa vieillesse, et ensuile dans l'étel'nité;
et dans chaque ll'ès-singuliCl', c'est l'étemel qu'elle considère.
Comme en soi la Divine Sagesse n'esl absolument que la lin, c'est
Vers. iO. CHAPITUE DIX-HUITIÈME, 87
pour cela que la Providence agil d'apl'ès la fin, dans la fin eL pour
la fin; la fin, c'est que l'homme devienne sagesse et devienne
amour, et ainsi l'habitacle et l'image de la Vie Divine, Mais,
comme le mental naturel, à moins qu'il n'ait élé illuslré, ne saisit pas
pourquoi la Divine Providence, tandis qu'elle opère pour l'œuvre
seule du salut, et dans les très-singuliers de la progl'ession de la
vie de l'homme, ne conduit pas lous les hommes au Ciel, lorsque
cependant elle veut par amoUl' les y conduire et que la loule-puis­
sance lui appartient, c'est poUl' cela que dans ce qui va suivre se­
ront ouvertes les Lois de l'ol'dre, qui sont les Lois de la Divine
Providenr..e, par lesquelles, comme je l'espère, le mental nou encore
illustré sel'a retiré de ses illusions, s'il veut en être l'el ïl'é.
H36. Parce qu'en une heure est venu ton jugement, si­
gnifie leur ruine totale par le Jugement demier: on le "oit
par la signification de en une heure, en ce que c'est snbitement,
ici aussi tout; ainsi, quand il esL entendu la ruine, c'esl une l'uine
totale; cal' l'Mure, de même que les jours, les années, et en gé­
néral tous les Lemps, signifie l'étaL; voir N°' 19!J.!J88, 673, 875;
ici, l'heure signifie l'état de la ruine par le Jugement dernier, et le
nomhl'e apposé, par lequel est signifiée la durée successive du temps,
signifie la qualité de l'état; ainsi, quand il est dit en une heure, il
est signifié toules choses subilement; qu'il soit signifié toules choses
subilement, cela est évident d'apl'ès ce qui suit, où pal' les mar­
chandises qui onl été délruites sont énumérées loules les choses qni
lni appartenaient: que pal' Cl est venu ton jugement 1) il soit si­
gnifié la ruine par le Jugement dernier, cela est évident sans ex­
plication. - Continuation sur la Foi Athanasienne, et sur le
Seigneur: Les Lois de l'Ordre, qui sonL appelées Lois de la Di­
vine Providence, sont les suivantes :(.f.)Que l'homme ne senLe eL
ne perçoive. eL pal' suiLe ne sache auLrement, sinon que la vie est
en lui, que pal' conséquent il pense et veut par lui-même, eL pal'
suite pal'Ie et agit pal'lui-même; mais que cependant ill'econnaisse
et croie qne les vrais qu'il pense et dil, et que les biens qu'il veuL
et fait, sonL de Dieu; qu'ainsi il pense et veut, parle et agit comme
par lui-même. :!1 Que ce que l'homme fait, il le fasse d'après le li­
bre selon la raison, mais que néanmoins il reconnaisse et croie que
le libre même lui vienl de Dieu, pareillement la raison même. qui,
88 L' APOCALYPSE EXPLlQU(.;K N" 1136.

considérée en elle-même, est appelée l':ltionalité.\.!!I: Que pensel'


et dire le \Tai, et vouloir et faire le bien, d'apl'ès·le libre gelon la
raison, vient, non pas de lui, mais de Dieu; et que penser et dire
le faux, et vouloir et fail'e le mal, d'après le libre, vient, non pas
de lui, mais de l'enfer; tellement, toulefois, que le faux et le mal
viennent de l'enfel', mais que le libre même, considéré en' lui-même,
et la faculté' même de pensel', de vouloir', de dire et de faire, con­
sidérée en elle-même, viennent de Dieu.(rV) Que l'entendement et
la \'olonté de l'homme ne soient contraints en aueune manière pal'
I1n autre, parce que tout ce qui a été contl'aillt pal' un autl'e enlève
le libre; mais que l'homme lui-même se contl'aiane, cal' se con­
traindr'e soi-même, c'est agir d'après le libre.! ,V) Que l'homme,
d'après le sens et la pel'ception en lui, ne sache pas comment in­
fluent de Dieu le bien et le vl'ai, IIi comment intluent de l'en l'el' le
mal et le faux; qu'il ne voie pas non plus comment la Divine Pro­
vidence opèl'e pour le bien contre le mal; cal' ainsi l'homme n'agi­
J'ait pas comme par lui-même d'après le libre selon la l'aison; il
suffit qu'il sache et reconnaisse ces choseS d'après la Parole et d'a­
près la doctrine de l'Église.<y"i. Que l'homme soit J'éformé, non
par des moyens externes, mais par des moyens internes; par des
moyens externes, c'est par des mil'acles et des visions,.etaussi par
des cl'ainles et des punitions; pal' des moyens internes, c'est pal'
les vrais et les biens d'après la Parole et d'après la doctrine de l'l~­
glise, et par la vue toul'l1ée vers le SeigneUl', car ces moyens en­
trent par le chemin interne, et éloignent les maux et les faux qui
n\sident en dedans, tandis que les moyens ex ternes entreut par le
chemin extel'lle, et n'éloignent ni les maux ni les faux, mais ils les
l'enferment: néanmoins, l'homme est en outre réformé par des
moyens ex ternes, lorsqu'il a été réformé auparavant par des moyens
intemes; mais l'homme n011 ('éfol'm6 est seulement, pal' les moyens
ex ternes qui sont les cl'i:Iintes et les puuitions, détourné de dire
ct de faire les maux et les faux qu'il pense et qu'il veut. @:
Que l'homme ne soit ras introduit dans les vrais de la foi ni dans
les biens de l'amour qui procèdent de Dieu, si r,e n'est qu'au­
tant qu'il peut y êll'e retenu jusqu'à la fin de sa vie; cal' il vaut
mieux que l'homme soil constamment mécbant, que bon et ensuite
méchant. parce Qu'ainsi il devienl lin pl'ofane : c'est (le là principa­
Vers. 10. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 89
lement que vient la permission du mal. @. Que Dien détoUl'ne
continuellement l'homme des maux, en tant que l'homme d'après
le liiJre veut en êtl'e détoUl'né : qu'autant l'homme peut êtl'e dé-
tourné du mal, autant il soit conduit par Dieu au bien, ainsi au
Ciel; mais qu'aulant l'homme ne peut êlre détourné des maux,
autant il ne puisse être conduit par Dieu au bien, ainsi au Ciel;
cal' aulant l'homme a été détourné des maux, autant il fait d'après
Diculc bien qui en soi est le bien; mais autant il n'a pas été dé-
toul'né des maux, autant il fait pal' lui-même le hien qui a en soi
Je mal.~) Que Dieu n'enseigne pas immédiatement les vrais à
l'hommc, ni d'nprès Lui-Même, ni par les Anges; mais qu'il en-
scigne médiatement par la Parole, par les prédications, par les lec-
tUl'es, et par les entretiens et les cemmunications avec les autres,
et ainsi pal' les pensées que par suite on a avec soi-même; et que
J'homme alors soit illustré selon l'affection du vrai d'après l'usage;
autrement, l'homme n'agil'ait pas comme par Jui-même. (è. IQue
l'homme s'est conduit d'après la PI'opl'e pl'udence à la Préémi-
nence et à l'Opulence, quand celles-ci séduisent: l'homme, en ef-
fet, d'après la Divine Providence est conduit à de semblallles choses
qui ne séduisent pas et qui servent pOUl' la vie éternelle; car toutes
les choses de la Divine Pl'o\'idence chez l'homme conr..ernent ce qui
est éternel, parce que la vie, qui est Dieu, et d'après laquelle
J'homme est homme, est éternelle.
1:137. Vers. H. Et les nla7'chands de la terre pleureront
et seront dans le deuil à cause d'elle, de ce que leurs nUlr-
chandises personne n'achète plus. - Et les marchands de la
terre pleureront et seront dans le deuil à cause d'elle, signifie
Jé deuil et la douleur de ceux qui s'acquièrent des choses apparte-
nant à cette religiosité, pour gagner des honneurs et des richesses:
de ce que leurs marc/wndl~es personne n'achète plus, signifie
de ce que leurs maux etleul's faux, pal' lesquels ils ont des profits,
ne sont plus reçus.
1.138. Et lcs marchands de la terl'e pleureront et seront
dans le deuil à cause d'elle, signifie le deuil et la doulell), de
ceux qui s'acquierent des chose;; appartenant il cette religio-
sité, pau/' gagner des honneurs ct des riche;;oSes : on le voit par
la signification des rnarcfwnds, en ce que ce sont ceux qui s'ac-
90 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" H3S.

quièl'ent les connaissances du vl'ai et du bien de l'Église, et dans le


sens opposé les connaissances du mal et du faux, ici donc ceux qui
s'acquièrent des choses appartenant à cette religiosité, pour des lu­
cres, qui sont tant des honneurs que des richesses; c'est là ce que
signifient les mal'chands, comme il a été montré, Nol 8hO, HOh;
et pal' la signification de pleurer et d'être dans le deuil, en ce que
c'est êll'e dans la douleur et se lamentel'. Il y a, de cette l'eligiosité,
quatre genres d'hommes, qui sont ici décl'its, et sont signifiés, à
savoir, l'ois de la terl'e, marchands de la terre, marchands de
mal'chandises, et pilotes de navires avec matelots; il s'agit des rois
de la tel'l'e, Vers. 9,10; des mal'chands de la tene, Vers. 11,12,
:13, U; des marchands de marchandises, Vers. 15,16; des pi­
lotes de navires et des matelots, Vers. 1.7, 18, 19. - Continua­
tion sur la Foi Athanasienne, et sur le Seigneur: D'après
ce qui précède, il est évident que le Seigneur ne peut conduire
au Ciel que par ces lois, quoiqu'il y ait en Lui le Divin ArnOUl' d'a­
près lequel il veut, et la Divine Sagesse d'apl'ès laquelle il connait
toutes choses, et la Divine Puissance, qui est la Toute-Puissance,
d'après laquelle il peut ce qu'il veut; car les lois de la Providence,
qui viennent d'êlI'e citées, sont les lois de l'ordre sur la Réforma­
lion et la Régénération, et par conséquent sur la Salvation de
l'homme, Jois cOlitl'e lesquelles le Seigneur ne peut agir, puisque
agir contre elles, ce serait agil' contre sa sagesse et contre son
amour, par conséquent contre Lui-Même. Quant à ce qui concel'De
la Pl'emière Loi, qui est, que l'homme d'après le sens et la pel'­
ception ne doit savoir autrement, sinon que la vie est en lui; mais
que cependant il doitreconnaitre que les biens et les vrais, appar­
tenant à l'amour et à la foi, qu'il pense, veut, dit et fait, viennent,
non de lui, mais du Seigneur; celle Loi suppose la Seconde, qui
est, que l'homme a le libre, et que ce libre doit même apparaître
.comme lui appartenant; mais que toutefois il doit reconnaitl'e qu'il
appartient, non pas à lui, mais au Seigneur chez lui: celte loi est
une conséquence de la précédente, parce que le Libre fait un avec
la vie, cal' sans le Libre l'homme ne peut ni sentir ni pel'cevoir que
la vie est comme en lui; d'après le Libre, il sent et perçoit cela; en
effet, d'après le Libl'e, tout ce que la vie fait apparatt à l'homme
comme pl'oprc et sien, cal' le Lilll'e est la puissance de pensel', de
Vers. H. CHAPITRE DIX-HUITlÈMI<.:. 9i
vouloir, de parlel' et de faire pal' soi-même, ici comme par soi­
même; et SUl'tout la puissance de la volonté, cal' l'homme dit:
Il Je peux ce que je veux, et je veux ce que je peux, )l c'est-à-dire,

(1 je suis dans le libl'e : Il est-il même quelqu'un qui ne puisse, d'a­

près le libre, pensel' que telle chose est bonne et telle auCI'e mau­
vaise, que telle chose est vl'aie et telle aull'e fausse? C'est pourquoi
le Libl'e a été donné à l'homme conjointement avec sa vie, et ne
peut jamais lui être ôlé, car autant il est ôté ou àiminué, autant
l'homme sent et perçoit que lui ne vit pas mais qu'un autre vit en
lui, et autant est Oté et diminué le plaisit' de toutes les choses de sa
vie, cal' il devient esclave. Que l'homme, d'après le sens et la pel'·
cepHon, ne sache autrement, sinon que la vie est en lui, ainsi
comme sienne, cela n'a pas besoin de confirmation, l'expél'ience
même le pl'ouve; qui est-ce qui ne sent et ne perçoit que, lorsqu'il
pense, il pense pal' lui-même, que 101'squ'i1 veut, il veut par lui­
même, et que lorsqu'il parle et agit,' il pal'le et agit par lui-même.
Mais si l'homme ne doit pas savoit' autremenl, c'est d'après la Loi
de la Divine Providence, puisque sans ce sens et sans cette pel'cep­
tion il ne peut rien recevoir pOUl' lui, rien s'apPI'opriel', ni rien
.pl·oduÎl'e d'après lui-même, ainsi il ne serait ni un récipient de la
vie qui pl'or.ède du Seigneur, ni un agent de cette vie, il serait
comme un automate, ou comme une statue se tenant debout, sans
entendement ni volonté, les mains pendantes, dans l'attente de l'in­
flux qui ne lui serait pas non plus donné; car la vie n'étant ni ra­
çuecomme par l'homme ni appropriée, ne sel'ait pas retenue, mais
tl'anslluel'ait; de là, l'homme de vivant deviendrait comme mort,
et d'âme rationnelle deviendrait âme irrationnelle, par conséquent
ou brute ou souche: il serait, en elfet, sans le plaisit' de la vie,
plaisir que chacun a d'apl'ès la réception comme par soi, d'après
l'appr'opriation, et d'apl'ès la production comme par soi, et cepen­
dant le plaisir et la vie font un : Enlève tout plaisil' de la vie, et
tu deviendras froid et tu mourras. Si ce n'était pa.<; d'après une
Loi de la Divine PI'ovidence, que l'homme sentit et perço.t comme
si la vie et le tout de la vie étaient en lui, et seulement reconm1t
que le bien et Je vrai viennent, non de lui, mais du Seigneur, rien
ne sel'ait imputé à l'homme, ni le bien ni le vJ'ai, pal' conséquent
ni l'amour ni la foi; ct si rien n'était imputé, le Seigneur n'aUl'aiL
92 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° H38,

pas non plus, dans la Pal'ole, commandé à l'homme de faire le bien


et de fuir le mal, et n'aurait pas dit que si l'homme a fait le hien il
aura en partage le Ciel, et s'il a fait le mal, l'enfel'; hien plus, il
n'y aurait Iii Ciel ni enfel', puisque sans cette perception l'homme
ne seI'ait, point homme, et pal' conséquent ne serait pas l'habitacle
du Seigneur; car le Seigneur veut que l'homme l'aime comme par
lui-même; ainsi le Seigneur habile chez l'homme dans ce qui est
Sien, qu'il lui a donné dans le but d'être réciproquement aimé;
l'Amour Divin, en effet, consiste en ce qu'il veut que ce qui est Sien
soit à l'homme, ce qui ne serait pas, si l'homme ne sentait et ne
percevait comme sien ce qui vient du Seigneur. Si ce n'était pas
d'après une Loi Divine que l'homme d'après le sens et la pel'cep­
tion ne sÛ.t autrement, sinon que la vie était en lui, il n'y aurait
pas chez l'homme de fin propter quem (en vue de laquelle on agit);
celte fin existe chez lui, parce que la fin a quo (d'après laquelle on
agit) apparaît comme en lui; la fin a quo est son amoul' qui est sa
vie, et la fin proptel' quem est le plaisir de son amour ou de ~a
vie, ell'effet dans lequel se fixe la fin est l'usage: la lin propter
quem, qui est le plaisir de l'amour de la vie, est sentie et perçue
dans l'homme, parce que la fin a quo,laquelle est, comme il a été
dit, l'amour qui est la vie, la fait :sentir et percevoil' : mais à celui
qui reconnait que toutes les choses de sa vie viennent du Seigneur,
le Seigneur lui donne le plaisir et la béatitude de son amour, en
tant qu'il reconnaH cela, et en tant qu'il remplit les usages; ainsi,
lorsque l'homme pal' la reconnaissance et par la foi d'après l'amour
comme par lui-même attribue au Seigneur toutes les choses de sa
vie, récipl'oquement le Seigneur attribue à l'homme le hien de sa
vie, bien qui est accompagné de tout honheUl' et de toute béatitude;
il lui donne aussi de le sentir et de le percevoir en lui-même comme
sicn pal' l'intérieur' et d'une manière exquise, et d'une manière
d'autant plus exquise, que l'homme veut de cœur ce qu'il ('econnaB
de foi. AloJ's il y a une perception J'écipJ'oque, agréable au Sei­
gneUl', en ce qu'il est Lui-Même en l'homme et l'homme en Lui,
et avantageuse. pour l'homme, en ce qu'il est dans le Seigneur et
le Seigneul' en lui: telle est l'union du Seigneur avec l'homme et
de l'homme avec le Seigneur par l'amour.
1139, De ce que leurs marl:handises personne n'lIC!zfte
Vers, H, CHAPITRE DIX-HUITIÈME, 93
plus, sa'gnifii3 de ce que leurs maux et lem's faux, par lesquels
ils ont des profits, ne sont plus reçus: on le voit pal' la signifIca­
tion des mardumdises, en ce que ce sont les faux et les maux de
celle doctrine et de cette religiosité, par lesquels ils ont des profits,
à saroir, des honneurs et des richesses; qùe ce soit là ce que si­
gnil1ent les marchandises, on le voit par la signification des mal'­
chands, en ce que ce sont ceux qui s'acquièrent de telles choses et
en font trafic, ci-dessus, N° H38; quels sont les faux et les maùx
spécialement signifiés ici pal' les marchandises, on le voit dans les
Articles suivants, cal' ils y sont énumérés: comme ces marchan­
dises sont de Babylone, qui est appelée prostituée et mère des
scortations de la terre, ce sont les choses qui, dans la Pal'ole, sont
entendues par les marcllandises de prostituée; lesquelles sont des
falsifications et des adultérations du vrai et du lIien, ainsi qu'il a
été montré, N° 5\)5; et pal' la signIfication de ne plus acheter, en
ce que c'est ne plus recevoir: par ne plus être reçu, il est entendu
que leul's maux et leurs faux ne sont plus reçUs clans le Monde spi­
rituel; il en est autrement dans le Monde naturel: en effet, sont
examinés tous ceux qui, de la tel're de Babel, vieunent apl'ès la mort
dans le Monde spirituel; et, selon leurs amours, ils sont envoyés
dans des sociétés, les méchants dans des sociétés infernales; les
bons sont inslruits, et ensuite, selon la l'éception du vrai et du bien
pl'océdant du Seigneur, ils sont reçus dans le Ciel.~Contùwation
sur la Foi Athanaûenne, et sur le Seigneur: Si l'homme
sent et perçoit comme si la vic était en lui, c'est pal'ce que la vie
du Seigneut' en lui est comme la lumière' et la chaleur du soleil
dans un sujet; la lumière et la chaleur appartiennent, non au su­
jet, mais au soleil dans le sujet, cal' elles se retirent avec le soleil,
et lorsqu'elles sont dans le sujet, elles sont à l'apparence son tout;
d'après la lumière sa couleur est comme en lui, et d'apl'ès la cha­
leur la vie de sa végétation est comme ,en lui; mais combien plus
en est-il ainsi de la Lumièl'e et de la Chaleur' du Soleil du Monde
spirituel, qui est le Seigneur, dont la Lumière est la Lumière de
la Vie, el dont la ChaleU!' est la Chaleur de la Vie; cal' le Soleil
d'Olt elles procèdent est le Divin Arnoul' du Seigneur, et l'homme
eslle sujetrecipient; celle Lumière ct celle Chaleur ne sc retirent
jamais du Récipient qui est l'homme, et lorsqu'elles y sont 1 elles
9fl L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1139.

sont à l'apparence son tout; il a par la Lumière la facullé de com­


pl'endre, et par la Chaleur la facullé de vouloir: de ce que la Lu­
mière et la Chaleur sont comme le tout dans le Récipient, quoi­
qu'elles ne lui appartiennent point, et de' ce qu'elles ne se retirent
jamais, puis aussi, de ce qu'elles affectent ses intimes, qui ont été
éloignés de la vue de son tntendement et du sens de sa volonté, il
résulte qu'il ne peut qu'apparaître qu'elles sont insitées, par con­
séquent comme en lui, et qu'ainsi les choses qui sont faites le sont
comme pal' lui: c'est donc de là que l'homme ne sail autrement,
sinon qu'il pense pal' lui-même, et qu'il veut pal' lui-même, lors­
que cependant il n'y a pas la plus petile chose qui vienne de lui;
cal' c~tte Lumière ct cetle Chaleur ne peuvent pa;; plus êtr'e unies
au l'écipient au point d'appartenir à ce l'écipient, que la lumière et
la chaleur du soleil ne peuvent l'être à un sujet de la tene et de­
venir matérielles comme ce sujet. Toutefois la LumièI'C de la vie
et la Chaleur de la vie affectent et l'emplissent les Récipients abso­
lument selon la qualité de la reconnaissance qu'elles appartiennent,
non à l'homme, mais au Seigneur, et la qualité de la reconnais­
sance est absolument selon la qualité de l'am.olll' lorsque l'homme
a fait les préceptes, qui sont les usages.
11l1ü. Vers. 12. Marchandises d'or et d'argent, et de
pierres précieuses, et de perLes, et de fin lin, et de pourpre,
et de soie, et d'écarLate, et tout bois odoriférant, et tout l'ase
d'ivoù'e, et tout vase de bois très-précieux, et d'airain, et
de fer, et de marbre. - Marchandises d'or et d'argent, si­
gnifie les biens et les vrais de la Parole, de la doctrine et de l'É­
glise, tous, en général, profanés par eux j ainsi les maux et les
faux, tous, en général, par lesquels ils ont des profits: et de pier­
res précieuses, et de perles, signifie les connaissances du vrai et
du bien d'après la Parole profanées: et de fin lin, et de pour­
pre, signiOe les vrais et les biens d'ol'igine céleste profanés: et de
soie, et d'écarlate, signifie les vrais et les biens d'origine spiri­
tuelle profanés: et tout bois odoriférant, signifie tont bien con·­
joint au vrai dans l'homme naturel: et tout vase d'ivoire, et
tout vase de bois très-précieux, signifie les vrais et les biens l'a:
tionnels pl'ofanés : et d'airain, et de fer, signifie tous les hiens
et tous les vrais naturels profanés: et de marbre, signifie le vrai
sensuel.
Vers. i2. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 95
1141. Marchandises d'or et d'argent, signifie les biens et
.les vrais de la Parole, de la doctrine et de l'Église, tous, en
général, pl'ofanés par eux; ainsi les maux et les (aux, tous,
en général, pm" lesquels ils ont des profilS .' on le voit par la si­
gnification des marchandises, en ce qu'elles sont toutes ces choses
par lesquelles on a de" profits, et qui, lorsqu'elles se disent de l'É­
glise, signifient tous les maux et tous les faux, ainsi qu'il a été
montré ci-dessus, N° 11.39; par la signification de l'or et de l'ar­
gent, en ce que ce sont les biens et les vl'ais, N° 2lt2, ici ces biens
et ces vrais profanés, ainsi les maux et les faux, parce qu'ils ap­
partiennent à Babylone; car lorsque les biens et les vrais de la
Pal'ole ont été profanés, ils ne sont plus des biens et des vrais,
mais ils sont des maux et des faux; ils sont pl'ofanés par les falsi­
fications et les adultérations de la Parole, et par la vie selon ces
falsifications et ces adultérations: ce que c'est que les pl'ofanations,
d'où elles viennent, et quelles elles sont, on le voit ci'-dessus,
N°! '10lt5 à fOM : si par les marchandises d'or et d'argent il est
signifié tous en génél'al, c'est parce que dans la suite de ce Vel'set
sont énumérés les biens et les vrais profanés, qui sont spécialement
des maux et des faux, el sont signifiés par les pierl'es précieuses,
les perles, le fin lin, la pourpl'e, la soie, l'écarlate, le bois odori­
fél'ant, le vase d'ivoire, le vase de bois très-précieux, d'airain, de
fer et de marbl'e. Si toutes les choses de la Par'ole, de la doctr'ine et
de l'Église sont signifiées par celles qui sont dans ce Vel'set, c'est
parce que par celles qui sont l'ecensées dans le Vel'set suivant, 1.3,
sont signifiées toutes celles du culte, et par celles qui sont dans le
Verset 1lt toutes celles des effets. 'D'après ces explications, il est
évident qu'ici par les marchandises c1'or et d'argent sont signifiés
les bieos et les vrais de la Parole, de la doctrine et de l'Église, tous,
en général, profanés pal' eux; ainsi les maux et les faux, tous, en
génél'al, par lesquels ils ont des pl'ofits. - Continuation sur la
Foi Athanasienne, et sur le Seigneur: Une troisième Loi de
la Divine Providence est, Que pemer et dire le vrai, et vouloir
et faire le bien, d'après le libre selon la raison, vient, non
pas de l'homme, mais du Seigneur; et que penser et dire le
faux, et vouloir et faire le mal, cl' après le libre, vient, non
pas de l'homme, maz:ç de l'enfer; tellement, toutefois, que le
96 J./APOCALYPSE EXPLIQUÉl~. N° 1141.

(aux et le mal viem~ent de l'en(e,', mais que le Libre meme,


considéré en lui-même, et la F acuité m~me de pense1', de vou­
'où', de dire et de faire, considér4e en elle-même, vienuent
du Seigneur. Que tout. bien qui en. ~oi est le llien, eL. que tout
vrai qui en soi est Je vrai, viennent, non pas de l'homme, mais du
Seigneur, cela peut être saisi pal' l'entendement, en ce que la Lu­
mière qui pl'ocède du Seigneur comme Soleil est le Divin Vl'ai de
sa Divine Sagesse, et que la ChaleUl' qui procède aussi du Seigneul'
comme Soleil est le Divin Bien de son Divin Amour; et con~me
l'homme en e!'t le récipient, il s'ensuit que tout Bien qui 3pparLïent
à l'AmoUl', et tout Vrai qui apparlient à la Sagesse, viennent du
Seigneur et non de l'homme. Mais que tout (Ual eL tout faux ne
viennent pas non plus de l'homme, mais qu'ils viennent de l'enfer,
c'est là une Pl'oposition qui, n'ayant pas aupal'avant été ainsi en­
tendue, n'est pas devenue un article de foi comme l'article qui en­
seigne que le llien et le vrai ne viennent pas de l'homme, Que ce
soit aussi une apparence (que le mal et le faux viennent de l'hom­
me), et, si l'on veut me croire, u~e illusion, c'est ce qui ne peut
être 'compl'is, avant qu'ou sache ce que c'est que l'Enfel" et com­
ment il peut influel' d'une palt avec le njal et le faux, de même que
leSeigneUl' in~lIe d~ l'autre avec le bien et le \'l'ai: il sera donc
dit d'abord de qui est composé l'Enfel', ce que e'cst que l'Enfe.', et
d'où il vient; puis al!ssi, comment il influe et agit eontœ lellien, et
pal' conséquent, comment l'homme, qui tient le milieu, est. mis en
action de pa rt ct d'autre seulement comme récipiellt.
11h2. Et de pierres précieuses, et ie perles, signifie les
connaissances du vrai et du bien d'apres la Parole profanées:
on le voit par la signification des pierres p,'éciellses, en ce qu'elles
sont les connaissances du vrai. d'après la PaI'ole, N° 7li; et d'a­
près la signification des perles, çn ce qu'elles sont les connaissances
du bien, N° 1ühll; et comme ces connaissances sont des vrais
scientiGques ou des vrais de l'homme nalul'el, c'est pOUl' cela que
par le~ pierres précieuses sont signifiés les vrais pal' lesquels il y a
les biens, et par les perles les biens pal' lesquels il y a les vrais, car
dans la Parole il y a pal'tout le mal'iage du vrai et du hien, et cela,
parce que le vrai n'esl )loint le vrai à moins qu'il 11e l'cgarde le
IJien, ou ne procède du bien, et que le Lien n'est poilJt le llien à
Vers. 1.2. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. Hi
moins qu'il ne soitl'egardé pal' les YI'ais, oU,u'existe au moyen des
vrais;, ainsi sont !lOnjoinls les vl'ais et les hiens comme pal' un ma-
riage, et existent les vl'ais et les biens comme d'upl'ès un mariage;
de là yient donc qu'ici, comme ailleurs dans. la Parole, les choses
sont diles pal' deux, dont l'nne. signilie le:bien et l'autre le vrai,
comme 1'01' et l'al'genl, les piel'I'es pl'écieuses elles pel'les, le Uri lin
el la pOUl'pl'e, la soie et l'écal'Iate, le vase d'ivoire et le vase·de bois
tl'ès-précieux, l'airain, le l'el' et.le mal'l)l'e; là, l'or, la pel'tetla POUI'-
PI'C, l'écarlate, Ic'bois tl'ès-précieux. et' l'airain, signifient des biens
de divel's genres, et Ital'g~nt, la pierre précieuse, le, lin lin, la' soie,
Itivoil'e, le fer et le marbre, signifient des vrais aussi de divers
gelll'es; pareillement ailleurs; mais ici pal' toutes tes choses sont
signifiés des biens et <les vrais {ll'ofanés, ainst des maux et des
faux, comme il vient l1'être dit au sujet <le la significalion de 1'01'
et de l'argent. - Conti/luation sur.la Foi· A,thanasienne, et
.mr le Seigneur: Il sel'a donc d~abord dit ,de qui .est.composé
l'Enfel' : L'Enfel'. est composé des esprits qui, lorsqu'ils étaient
hommes 4-aIIS le Monùe',ont nié Dieu, reconnu la n:Hur.e, vécu
cOlltl'e l'Ol'dre Divin, aiR1élesdnaux et les faux, encore bien.qu'ils
n'aien( pas agi ainsi devant le ..Mollde à tàusc de !'appal'ence, et
qui pal' suite, ou ont dél'aisonné au S'\}jet dès vl'ais, ,ou ont méprisé
les vl'ais, ou les ont niés, sinon de bouche, du moins de cœur;
c'est de.ceux qui ont élé tels, depuis la création du Monde, que se
compose l'Enfer. Tous ceùx qui sonllà sonl. nOlllmés diables où
satans; diables, ceux chez lesquels a pl'édominé l'amOllI' de soi,;
salans, ceux chez lesquels a.pl'édominé l'amour du monde. L'En-
l'el' où sont les diables est entendu dans la Parole pal' le Diable, et
l'Enfel' où sont les satans.,y est entendu pal' Satan. Le Seignelll'
allssi conjoint les diable" de, manièl'e qu'ils soient comme un seul,
et pareillement les satans; de là vient que les Enfel's sont nommés
au singuliel' le Diahle et Satan. L'Enfer ne consisle pas en Esprits
immédiatement cl'éés, ni le Ciel en Anges immédialementcréés;
mais l'Enfer consiste en hommes nés dans le Monde, et qui pal'
eux-mêmes sont devenus diables ou satans, et le Ciel pareillement
en hommes nés dans le Monde, et qui pal' le Seigneur y sont de-
venus Anges. Tous les hommes, (IUanl aux intérieurs qui appal'-
liennent il leUl' mental, sont des espl'its, ('evêtus dans le Monde
VII. 7.
98 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N· U42,

d'un COl'pS matériel qui se tl'ouve il la discl'étion de la pensée de


son esprit et sous la dépendance de son affection; cal' le menlill,
qui est l'espl'it, agit, et le COl'pS, qui est matière, est mis en ac­
l

tion : et tout esprit, après avoÏl' t'ejeté le COt'pS matél'iel, est homme
avec une fOl'me semblable il celle de l'homme dans le Monde; voir
ci-dessus 1 N° 1127. D'après ces explications, on voit de qui est
composé l'Enfer.
fua. Et de fin /in. el de pourpre.. Siglli/M les vrais et les
biens d'origine célesle profanés: on le voit par la significalion du
fin lin. en ce que ce sont les V1'ais d'origine céleste, ainsi qu'il va
êtt'e expliqué; et par la signification de la pourpre. en'ce que ce sont
les biens d'origine céleste, N° fO&2; mais ici ces vl':lis et ces biens
pl'ofanés, parce que le fin lin et la pourpre sont dils êlre des l'nal'­
chandises de Babylone, et que par Babylone, comme prostituée: et
mèl'e des scorlalïons et des abominalions de la tel'l'e, sont signifiées
les pl'ofanations du vl'ai et du bien. Les vl'ais et les biens d'ol'igine
célesle sont les vl'ais et les biens chez ceux qui sont dans l'amour
envers le Seigneul', vrais et biens qui sont appelés célestes et sont
distingués des Vl'ais et des biens d'origine spÏl'ituelle, qui sont si­
gniliés par la sore et l'écarlate, dont il sel'a hientOt parlé. Les vrais
et les biens d'origine céleste ont été profanés pal' eux pal' cela qu'ils
ont transféré en eux le Divin pouvoir du Seigneut' de sauvel' le genre
humain, pal' conséquent aussi l'amoul' envel's Lui, ainsi dans un
Vicaire et dans ses ministres; mals touj9urs est-il que le Seigneur
ne peut êtl'e aimé quand il n'a aucun pouvoir de sauvel', mais
l'homme qui lient sa place est aimé; ils disent que le Seigneur est
aimé,. parce qu'il a donné ce pouvoir il un homme, et qu'il est aimé
pal' ceux. qui ont ol>tenu ce pouvoir, et aussi honoré saintemenl,et
adoré par lous les auh'es; mais chez eux ('amour envers le Sei­
gneul' ne peut existel', car l'amOlli' 'do dominel' SUI' le Ciel et sur
l'(~glise est absolument contl'ail'e; (l'est, en effet, l'amoul' de soi,
qui est un amoul' diabolique, d'apl'ès lequel le SeigneUl' ne peut etre
aimé; cet amoUl', considéré en lui-même, est plulOt une haine c:on.
Il'e le SeigneuI', et même il est changé en haine quand ils devien­
nent esprits, eL que la domination leUl' est enlevée; alors ils persé­
cutent même tous ceux qui sont dans l'amoul' envers le Seigneur.
D'apl'ès ces considérations, on voit clail'emenl de quelle manière ils
Vel's. i2. CHAPITRE DIX-HUITIÈME; 00
profanent les vrais et les biens qui sont d'ol'igine céleste. Que le lin
lin signilie les vrais d'origine céleste, on peut le voil' pal' les pas­
sages suivants; dans Ézéchiel: (1 Je le v~lis de brodel'l'es, je le
c/21111ssai de laisson, el je te ceignis de fin /ln, et je le couvris
de soie; ainsi lu {us parée d'or el d'argenl, el tes vêtements
(étaient) fin li/l, soie et broderie. 1 1 - XVI. 1.0,13 ;.- ces choses
sont dites de Jérusalem, par,laquelle.il est entendu l'Église, ici
l'J~glise dans: sa première iustaUl'ation; la brodel'ie et le taisson y
signifient les connaissances du \Tai et du bien d'après la Parole;
le fin lin et la soie signifient les vrais d'ol'igine céleste et les
vrais d'origine spirituelle; ils sont dits avoil' été des vêtements,
pal'ce que pal' les vêlements sonl signifiés les vl'ais Ùont le bien a
été l'e\'êlu. Dans le Même: (( Le fin lin eu broderie a été ce que
tu étendais, el la pourpre des îles d'É lis/wh il. été ta couver:-.
ture. Il - XXVII. T; - ces choses sont dites' de Tyr, pal'la­
quelle est signifiée'I'Église quant aux collnaissances du hien et ùu
vpai'; ces connaissances sont signifiées par les brodel'ies d'Égypte,
le vrai par le fin lin et le bien par la pourpre, l'un etl'aull'e· d'ol'i·
gine céleste. Dans Luc: « Il y avait un certain homme riche
qui était vêtit de pourpre et de fin lin, el se réjouissait chaque
jour splendiltement, Il \.- XVI. 19; - là, pal' l'homme l'iche
est entendue la nation Juive, qui est dite vêtue de pOUl'preet de fin
lin, parce que chez elle il y avait la Pa,role, d'où pl'ovenaient pOUl'
eux les biens et les v.rais; les biens y sont entendus pal' la pou'1Jt'e,
et les \'ràis pal' le fin lin; par Lazal~e élendu àla pOI'te du l'iche
sont entendues les nations- qui n'avaient pas la Pal'ole, Comme le
fin lin (byssu-s), qui .est aussi le xiiinum, signifiait les· vl'ais d'o­
l'igine céleste, et que. les hahits d'Ahal'oll l'epl'ésentllÎent les Divins
VI'ais, pal'ce qu'Anal'oll représentait le Seigneut', t'est pour cela
que le fin lin ou le xilinum était entrelissé dans son tUl'ban et dans
son baudriel',-Exod. XXVIII. !JO. :XXXIX, 27.-EI comme pal'
les rideaux el pal' les lapis du 'fuberna,cle étaient l'e[)f'ésentées les
choses de l'Égllise qui recouvrent, eL que ces choses sont les vrais,
c'est aussi pour cela qu'ils étaient de xilinum ou de fin. lin elltl'c­
tissé,-Exod, XXVI. 1. XXVII. 9,18. XXXVI. 8', XXXVIII.
9, '16. - La même chose est signifiée pal' le fin lin dans les pas~
sages suivants; dans l'Apocalypse: « Le temps des noces de l'A­
'100 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° HlIlS.

gneau est venu, el so» ~pouse s'est par~e. et il lui a ~té donné
d'être rel<êtlle de fin lin net et éclatant. )1 - XIX. 7, 8........
Il Les armées de Celui qui était assis sur le cheval blanc Le

suivaient sur de,~ chevaux blancs, vltues de fin lin blanc et


net. li - XIX. H. - Si le fiu lin (byssus) signifie le vrai d'~
rigine céleste, c'est pm'ce que le byssinum était une espèce de lin
tl'ès-blanc, dont on faisait des vêtements, et que par le lin et aussi
pal' la hlancheur était signifié le vl'ai, et par le vêtement de lin le
''l'ai net et pur selon la blancheur. - Continuation sw' la Foi
Athanasienne: L'Enfer, où sont ceux qui sont appelés Diables, est
l'amoul' de soi; et l'Enfel', où sont ceux qui sont appelés Salans, est
l'amour du monde. Si l'Enfer diabolique est l'amoUl' de soi, c'est
parce que cet amour est opposé à l'amour céleste qui est l'amour
envel's le Seigneur; et si l'Enfer satanique est l'amoul' du monde,
c'est pllrce que cet amolli' est opposé à l'amour spirituel qui est
l'amoul' à l'égal'd du prochain. Mainlenant, comme les deuxamoUl'S
ùe l'Enfel' sont opposés aux deux amoul's du Ciel, c'est pOUl' cela
que l'Enfel' et les Cieux sont en opposition entl'e eux; cal' tous ceux
qui sont dans les Cieux ont en vue le Seigneur et le pl'ochain, mais
ceux qui sont dans les Enfers n'ont en vue qu'eux-mêmes, et le
monde :' lous ceux qui .sont dan~ les Cieux aiment le Seigneur
et aiment le pl'ochain;, mais lous ceux qui sont dans les Enfers
s'aiment eux-mêmes et aiment le monde, et par suite ont de la
haine pour le Seigneur et pOUl' le prOèhain : tous ceux qui sont
dans les Cieux pensenlle vrai et veulent le bien, parce qu'ils agis­
sent d'après le Seigneul' i mais tous ceux qui sont dans les Enfers
pensent le faux et veulent le mal, parce qu'ils agissent d'après eux­
mêmes. De là résulte que tous ceux qui sont dans les Enfers appa­
raissent dans une position renvel'sée, les pieds en haut et la tête en
bas; celteappal'ence vient de leurs amours, qui sont opposés aux
amours du Ciel. Comme l'Enfel' est l'amoUl' de soi, il est aussi un
Feu, car tout amour cOl'respond au feu, et dans le Monde spirituel
se pl'é~ente à la vue de loin comme un feu, quoique ce soit, non
pas un feu, mais un amoul'j de là, les Enfer's ;lU dedans apparais­
sent comme des matières embrasées, et au dehors comme des fu­
mées que le feu lance d'une foul'Oaise ou d'un incendie; quelquefois
aussi les dinhlcs eux-mêmes apparaissent comme des feux de chal'­
Vers. 12, CHAPITRE DIX-HUl'l'IÈME, 101
bens : la chaleur qui lem' vient de ce feu est comme une fermenta­
tion de \'ies, c'est la convoitise; et la lumière qui leur vient de ce
feu est seulement une appai'ence de lumière résultant des fantaisies
et des conlil'mations du mal par les faux; néanmoins', ce n'est pas
une lumièl'e, cal' lorsque la lumièl'e du Ciel influe, elle devient pour
eux de 11obsCUl'ité l et lorsque la chaleur du Ciel intlue, elle devient
poUl'eux du fl'oid; cependant ils voient pal' leUl' lumièl'e et vivent
par leur chaleur; mais ils' voient comme les hiboux, lés chats­
huants et les chalives-souris, dont ,les yeux ,sont couverts de té- -.
nèbres à la lumièl'e du ciel, et ils vivent demi~mol'ts: le vivant
cheZ eux consiste en ce qu'ils peuvent penser, vouloir~ parler, faire,
et par suite voh', entendre, goüter, odorer et sentir; ce vivant est
seulement une faculté til'ant' son origine de la vie qui est Dieu,
agissant du dehors en eux selon l'Ol'dre, et les poussant continuel­
lement vers l'ordre; c'est pal' celle faculté qu'ils vivent étel'nelle­
menl; et le mOl't est en eux d'apl'ès les maux et les faux tirant leur
ol'igine de leuI's amours; de là vient que leur vie, considérée d'a­
près leurs amours, est, non pas la vie, mais la mOI't; c'est pour­
quoi, dans la Parole,I'Enfer est appelé la mOI't, et ceux qui sont
dans l'Enfer sont appelés lesmol'ts, '
BAh. Et de: soie, el d' éca"lale, signifie ·les vraili et les
br'e'ns d'oJ'igine spiritzœlle profanés tOn le voit par la signi,fi­
cation de la soie, en ce que c'est le vl'ai d'origine spil'ituelle, ainsi
qu'il \'a ette mOlllt'é; eL. par la, signifi'calion de l'écarlate, en ce
que 'c'est -le bien ,d'ol'igirie Sllil'ituelte, N° 11h2'; ce bieu coincide
a\IOO le vrai d'origine céleste, c'est' pourquoi celui-ci est aussi si­
gnifié dans la Parole par l'écarlate; mais ici! pal' la soie et par l'é­
carlate sont signifiés ces vrais et ces biens pl'ofanéspar Babylone,
et ils Ont été profanés par cela que les Babyloniens ont pel'\'cI'ti l'a­
mour spirituel, qui est l'~mour à l'égal'd du pl'ochain; car ceux
qui sont dans un amoOl' de soi, tel qu'est celui dans lequel 'sont les
Babyloniens, ne peuvent en aucune manière aimel' le proehain;
s'ils l'aiment, c'est, en vue d'eux-mêmes, ainsi la fin est toujours
l'homme lui-même; et l'amour du prochain est le moyen, et la fin
n'aime le moyen qu'en tant qu'il lui est utile, ets'il ne lui,est pas
utile, elle' le rejette; c'est même ce qu'on voit clail'ernent par cha­
cune de leul's œUHes. L'amour du l)l'ochain dans le sens spil'Huel
102 L'APOCALYPSE EXPLIQUl~K N° HM,

esl I~amour des usages, et quand les usages sonl en vue de soi­
même, ce n'est point, alol's l'amour des usages, mais c'est l'amour
de soi. Que.la ,soie signifie le vrai d'origine spiritnelle, on· peutie
voir pal' ce passage, dans Ézéchiel,- XVI. 10,13, - qui vient
d'êlre ,expliqué, N° HlI,3. Si la soie signifie le vrai d'origine spil'i­
luelle, c'esl d'après son brillant, car dans la soie il yale brillant
de la'iumière, et la lumière signifie le Di\'in Vrai, qui aussi est
appelé Divin Spil'ilueJ. .....,. Continuation sur la Foi Athana­
sienne: Il a été dit que l'amour de soi et l'amour dll monde sont
l'Enfer; mainlenant, il sera dit d'où viennellt ces amours, L'homme
a ,été C1:éé I}OUI; s'aimer lili-même ,et aimer le monde, pour aimel'
le prochain et le Ciel, et pOUl' aimel' le Seignelll'; de là vient. que
l'ho'mme, IOI'squ'i1 nal1, s'aime d'ahOI'd lui"'méme et aime le monde;
qu'ensuite, en tanl qu'il devient sage, il aime le prochain et le Ciel,
erquren tant qu'il devient plos sage, il aime le Seigneur: lorsqu'il
est tel, il est dans l'Ordre Divin, et est conduit en actualité ,pal' Je
Seigneul,,61 en apparence .pal' lw-même; mais autant il ne devient
pas· sage, autan'" Hreste dans le pt'emier degré, qui consiste à s'ai·
mer et a aimer le monde jet, s'il aime le prochain, le Ciel et le
Seigneur, c'esl en vue de lui-même devant le Monde: si absolu­
ment il ne devient .pas sage, alol'5 il s'aime seulet il aiflle le inoilde
pflltl' soi-même et paœillement le pt'ochain; et, qllant au Ciel etàll
Seigneur, ou il a dO mépl'i's pOUl' eux~ ou il les nie, ou il les 'a en
haine, sinon de bouche, dll moins de creaI'. Telles sont les ol'igines
de:('amoul'de soi et de l'amour du monde, et 'comme ces amours
sont, l'Enfer, ,on voit clairement d'où provient l'Enfel'. Lorsque
l'homme est devenu l'Enfer, il est comme un arbre coupé. 011
comme un ar!JI'e:dont les frorts sont mauvais: il est aussi comme
une ten'e sablonneuse,. dans laquelle aucune semence ne peul pren­
dre I~adne, ou comme une te l'te dans laq.uelle croissent .l'épine. qui
pique et l'ol'tie quibilOle.Lorsque l'homroe est devenu l'Eofel~, le~
i~Hérieul's ou les supérieurs de son mental ont été fermés, èt les ex..
térieUl's ou les infél'ieurs ont été ouverts: Cl comme l'amour de soi
délermine Ners SCli et plonge dans le corps toules les choses de la
pensée et de la vOIOllté, il en résulte qu'il renverse et. retoUl'ne lés
ex térieul's ' du mental, qui ont, comme il vient d'êtl'e di~, été ou..
l'Cl'tS j de là vienl qlle c.cs extérieurs penchent,lendentlet sontllor·
Vers. :1.2. CHAPITIU; DIX-HUl'l'IÈ}lE. 103
lés en bas, c'est-à-dil'e, vers l'Enfer. Mais comme l'homme a tou-
jours la faculté de pensel', de vouloil" de parlcl' et de fail'e, facullé
qui ne lui est jamais enlevée, Clll' il est né homme, c'est pour cela
que, parce qu'il est renvel'sé, et ne l'eçoit plus du Ciel aucun bien
ni aucun vrai, mais reçoit seulement de l'Enfer le mal et le faux,
il se pl'ocul'e, pour s'élevel' toujom's au-dessus des autres, une lueur
par les connl'mations du mal d'apl'ès les faux, et· du faux d'après
le mal j il cl'oit. que c'est une, lueur l'alionnelle, lorsque cependant
c'est une lu.eUl' infel'Oale, chimérique en eHe-même, pal'laquelle la
vue pOUl' lui devient comme la vision d'un songe dans la nuit, ou
devient pour lui une fantaisie délirante, d'après laquelle il lui sem-
ble que les choses qui existent n'existent pas, et que celles qui
l\'ex~stent pas existent. Mais cela sel'a pluSc1llil'ement compris par
la comparaison de l'homme Ange avec l'homme diable.
11.65. Et tout bois odoriférant, sifJ1~ifie tout bien conjoint
au vrai dans l'homme naturel:. on le voit pal' la sigpificat\on
du bois, en ce que c'est le bien de l'homme naturel, ainsi qu'il va
être montré; mais Ic bois odOl'iférant (thyinum) signine le bien
conjoint au vl'ai dans l'homme natm'el, cal' thyinum est dêl;ivé de
deux dans la Langue Grecque, et deux signifie celle conjonction;
que le Bois tbyinurp signifie le bien conjoint aU vrai, cela est même
évident d'après ce qui précède et d'après ce qui suit j d'après co
qui Ill'écède, en ce qu'il y est nommé des choses qui signifient les
biens et les vrais célestes, et les biens et les vrais spil'ituels, les-
quelles sont le fin lin et la pourpre, La soie et l'écarlate; et d'après ce
qui suit, en c~ qu'il y est nommé des choses qui signinent les biens
et les vrais naturels, lesquelles sont vase d'ivoire et vase de bois très-
pl'écieux, d'airain, defer et de marbre; de là il est évident que le bois
odol'if~rant signifie le bien conjoint au ''J'ai dans l'homme naturel,
et tirant son ol'igine de ces biens et de ces \'l'ais qui viennent ,d'êtl'e
nommés: en effet, il y a dans l'homme trois degl'és de vie, qui,
considél'és en leur ordl'e, sont appelés céleste, spirituel et naturel;
dans ce .verse~, ont élé nommées dans le même ordre les choses
qui signilient les biens et les vrais selon les degrés. Mais de même
que par les choses qui ont été énumél'ées ci-dessus il est signifié
les vJ'ais et les biens profanés, qui en eux-mêm.es sont des faux et
ùes maux, de même aussi par le bien conjoint au \'l'ai, qui est le
1ûfJ L'APOCALYPSE EXPLlQUl~E, N° Ull5.

hois odol'iférant, il esl signifié ce bien pl'ofané, qui est le mal con­
joint liu faux; ce bien, pat'ce qu'il 'appartient à l'homme naturel,
est pl'incipalement pl'ofané pal' la véuération des ossements et des
tomlléaüx, pal' la sanctification de plusieurs choses qui sonl du
culte, pal' un :gr'and nombl'e de choses concernant les processions,
el en génél'al par toutes les choses idolâtl'iques qui sont des IlIaÎsil's
pOUl' l'homme naturel, ei qui pal' suile sont senties comme des hiens
el sonlappeléés des. Vl'als, Si le bois sig'nifie le bien, C'csl pal'ce qu'il
vieni de I;al'bl'e qui pl"OŒuit,du fj'üil, et pal'ce que le bois peut êtl'e
brûlé et servi l' à l'usage pOUl' l'échauffet' le COI;PS, puis pOUl' con­
slttlire' des maisons ct fabl'iquer divers ot,jets utiles et èommodes,
el parce que du bois on exprime une huile, pal' laquelle esl signifié
le hien de l'amoUl'; nre:nfel'tYIC aus:ôt en lui de la cha-leul'; mais il
en est autl'emeiil d~ la pierl'e j elle signifie le vrai' de 1'!lOmi'ne'na­
tUl'el, pal' la l'aison qil.'elte est froide, et ne peùt êll'e brûlée,
C.omme le Boissignine le bieil, c'est pOUl' cela même que chez les
1'rèi;.:.'4nciel1s; qui 'élaiéul'tlans le bien de l'amoul', leS Temples
êtailmt de' bois, etétaie'nl appelés Maisons de DieU et non pas Tet'Il­
l'les, et chezrllusieurs ces temples étaient l dans leurs tentes, où
non-seulement' ils habitaient, n\ais ait ll1~nle ils eéléhraient' le saint
culie : c'est aussi poU'r celil. que les Ailges d'u tl'oisième Ciel habi­
tent dans des maisons Ile hois';\ cela vient de ce qu'ils sont dans le
hibn dél'amoUl' elive~s le Sei'gnem;, et que le bOis correspoild à ce
bien: et meme ils 'dnt des bois selon la cOI'respondance des' at'bras
dont ils sonl tir'és, cal~ l'al'J:jl'e' signifie ('h'omme; et, d'apl'ès SOli
fl'Uit, il signIfie le bien dé t'homme; c'est de là ~ue dans la' Pa l'ole
sont liorilmés 'deS 'bOis' de dii'ers arbtoes'; ~omnre bois d'oli\'iel', de
cep, de èèdre,de peuplier, de'chéne;'etle bois de l'oli\'jer signifie
le Iflen' céleste, le bois du :cell le blèn spirituel; le bois du cèdre le
bien' rationnel, 'le bois du peuplier' 'le' bièn nalul'el; et le bOis do
chéne ie bien sensuell MairHena'nt, comm'e toutes les ëhoses de la
Parole sont des eo'l'1'esp()fld'a~s, el que le Mis cOl'l'espond au bien,
et, dodns le sensoppo'Sé, '~u mat,c'est pour cela qU'lci pal' le bois
est signifié le bien, el, dans le sens opposé, le mal, comtnc'oil peut
le voir' par les passages suivants jdans' les' Lamclll'alidn's : li Nos
eaux pour de L'lirgent nous bWJo/ls, ei 'nos" bois pour un pd:;:
t'iel/I/enl, » ,·-V. If; --,- le mtllllluc rie cunnais~aljees' du \'l'ai et
vel'S. 12, CHAPITRE DIX-HUITIÈME, 105
du hien est décl'it ainsi; le manque de connaissances du vrai cn ce
qu'ils boivehL des eaux pour de l'al'genl, et le manque de connais-
sances du bien eilce qoe les bois viennent pOOl' un pl'ix, Dans Ézé-
chiel : Il Ils raviront tes ,'ichesses, ils pillet'ont t'es m.archan-
dises, ils détJ'uiront tes murailles, et les 'maisons de ton dé-
sir ils ,'enversel'ont; tes pierl~es el. ,tes bois et ta poussiè,'e au
milieu de la mer ils jetteront, )l - XXVI. 12; - ceci a été
dit de ,la dévastation de toutes les choses du vl'ai et du bien de "É-
glise; les l' icltesses qu'ils l'avil'ont sont Ie..~ connaissances du vrai;
les marctJandise..c; qu'ils pilleront sont les connaissànces du bien; les
rnurailles'qu'i1s détl'uiront sont les doctrinaux; les maisons de dé-
sir qu'ils renvel'sel'ont sont les cboses qui appal'tiennent au mental,
ainsi qui appnl'tiennent à l'entendement et ala volonté, car là ha-
bite l'hommej la piel'I'e, les ho~s et la poussièl'e, qu'ils jetteront au
milieu de' la mer, sont les nais 'et lesbiens de l'homme nalul'el;
les pierres sont les vrais, les bois sont les biens, et la poussière ce
senLles infimes qui apparliennent il I~homme sensuel. Dans le
Même: Il Fils de /' homme, prends-toi un bois, et écris des-
sus: A Jeltudah et aux fils d'Israël ses compagnons; ensuite
prent(s lm bois et éc,'is de'Ssics : A Joseph bois d'Éphraïm et
des tdolls d'Israël ses.compagnons : Puis, join$-Ies 1'1111 à
l'autre pour toren, un seul: bois, afilll qu'ils soient un les deUil:
en ma 1'1'llain, et que je les (asse êtreull seul boi'S, »- XXXVII.
16, :17. i 9, 20; :....- pal' ces cboses était l'eprésentée la conjonction
tlU Rb~aume céleste et du Royaume spil'Huet du ISeigneul' par le
bi~nde ('anlour'; pal' Jehudahetles'fils d'Israel ses compagnons est
sigllifré le Royaum~céleste du Seigneur, pal' Jehudah ce royaume
quant au bien, et par les fils :d'Isl'aêl' ses 'compagnons ce royaume
quaut au vl'lii; màispar 'Joseph et par' les tl'ibus ,d'Ist'aêl ses com-
pagnons est signifié le Royaume spirituel du Seigneur, pàr Joseph
ce' royaume quant au bien, et pades tl'ibus.d'IsraêJ ses compagnons
ce l'oYliumequant au vrai',; par Éphraïm 'est signifié l'enlendement
du ''l'ai~ et comme ceux qui s011t dans reo.lepdemenl du vrai d'a-
près le bien spil'ituel sont,dansle. Royaume spil'ituel du Seigneur,
c'est 1)0111' cela qu'il es~ di~ hois d'Éphraïm; par cela q!J'ils soot
joints par le Seigneur, Tun iwl'autre en un seul, bois, afin qu'ils
soient un Iles deux en la main de Jéhovah, et qu'ils deviennent un
106 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N" H45.

seul bois, il est entendu que ces deux Royaumes ont été conjoints
en un par le Seigneur au moyen du bien d&ol'amoUl' envers Je Sei­
gneUJ' eL du bien de la charité. à ('égal'd du prochain. Que ce qui
tire quelque chose des faux soil cOrt'igé par le bien, c'est ce qui a
été représonté et signifié pal' cela que (1 les eaux amères il Mm'ah
devinrent douces rilt' moyen d'.wl· Bois qui y (ut jeté,.!) ­
Exod. XV. 25; - les eaux amères sont les choses qui en appa­
rence sonL ùes vrais, eL tit'ent quelque chose des faux, le bois est
le bien de l'homme naLurel. Comme le Bois d'après la cOl'J'espon­
dance signifie le bien de J'amour, c'est pOlir cela que les Tables de
piel'I'es sur lesquelles la Loi avait 'éléinscl'ite {urent placées dans
une arche (aite de Boù; de Schittim; et c'est aussi n9ur cela que
plusicUJ's choses du Tabel'nacle avaient élé confectionnées avec te
même Bois, et que le Temple de J érusale.m avait été recouvert
de Bois. Maintenant, de même que la plupal'l des exp,'essions dans
la Parole ont aussi Je sens opposé, de même aussi le Bois., et dans
ce sens il signifie le mal, parce que Je mal est opposé au bien;
c'esL là ce qui est signifié pal' Il servir le Bois el la Pierre, »­
Deutér. IV. 23 à 28. J<:saie, XXXVII, 19. Jél'ém.,lll. 9. Ézéch.
XX, 32;.eL ailleul's, - Dans Ésaie: Il Un Bois quine pour­
risse point il choisit, et un ouvrier sage il se cherche., pour.
préparer ulle image taillée (qui) ne bouge point. 1) - XL. 20;
- par le Bois est s'ignilié ici le mal, qui est adOl'é de méme que
le bien, cal' l'image taillée est le mal du culle; le un Bois qui. ne
poul'risse point il choisit, Il signifie qu'un bien d'après la Bal'ole, le­
quel est adultéré, et par suite dev·ient un mal, est choisi, parce què
ce qui esL tiré de la Pal'ole persullde, et pal' conséquentue péril. pas
dans les mentais (artimi), car ainsi il en est de touL mal et de tout
faux confirmé pal' la Pal'ole; u un ouvriel' sage il se·cherche, 1) si­
gnifie qu'il cherche celui qui d'après la pl'opre inlelligence a la fa­
culté de confirmer eL de falsifier. Dans Jérémie: u Les statuts
des nations, vanité, car Bois que de la (ont 01t·o()upe,'r7mvre
de mains d'ouvrier par la hache; ils s'in{atuent et deviennent
tous; enseignement de vanités, ce Bois. 1) -X. 3,8; - par
l'es statuts des naUon.s, qui sont vanité, sonL signifiées loules les
choses du culle de ceu'x qui sont dans le mal; par le Bois que de
la fOl'él on coupe, ct l'œuvre de mains d'ouvl'iel' pal' la hache, est

Vers, 12, CHAPITR E DIX-HUiTIÈME, 107


signilié le mal d'où provieRtle culte qui, d'après la propre inteUi­
gènce, a été imaginé par les faux; le bois est le·mal du culle, qui
est entendu pal' l'image ·taillée, l'œuvre de mains -d'ouvrier' est
ce qui vient de la propre intelligence, la hacbe est le faux qui dé­
ll'uit le bien et confil'me le mal. Dans le Même: I(Sa voix, comme
(celle) dllserpent, ira; et avec des hac-hes ils 1JZ'endront. com~
me des coupeurs de bois, Il - XLVJ.22 ;."'- par la voix du
serpent il est entendu l'-astuce et la faUl'berie; avec des haches si­
gnifie avec des faux qui détruisent le oien; comme des coupeurs
oe bois signifie comme s'ils voulaient extil'per' le mal, IOl'sque ce­
pendantÏ'ls extirpent le oien, Dans Moise: Il Si quelqu'un a tué
son compilgnon pa,' erreur, comme si quelqu'un avec son
compagnon 1,ient dans une (oret, et que la Ilache s'échappe
du'lJois sur sem compagnon, il s'en{llÎ"a dansu1le 'l>il/e d'a­
sile. Il -'" Deutél', XIX, 1); -'- qui e.st celui qui .pèche pal' erreur
el à qui il est permis de fuil' dans une ville d'asile, cera a été illus­
tl'é par un exemple qui al'l'ive rarement, mais qui est·rapporté pour
nfontl'er cllli·rement ce qui est entendu par tuer par el'reur; il est
,'apPOl'lé, parce que le bois est un significatif, puis aussi la hache
et aussi la fOI'êt; le l..lois est le oien, la hache est le faux, ,et la fo­
rêt est 'Phomme -natul'el; c'est pourquoi, pal' ce passage il est si­
gnifié 4uesi quelqu'un est dans le hien nalurel, et que par le faux,
qu'il ignol'e être UO faux, il perde quelqu'un quant à l'âme, c'est
là un fait parerl'eul', et cela, parce que ce n'a pas. élé d'après le
mal. Dans Haoaknk : « La pie""e crie de la mw'aille, et la
charpente ;fui répond du bois, ») - - Il. 11; - par là il est en­
teridt'J qué le mal confirme le faux, et excite; pal' la muraille d'où
la pierre crie est signifié l'homme vide de "l'ais, et qui par consé­
quent veut êt're instruit d~après le faux; par la charpente qui du
oois lui répond est 'signifié l'homme sans les biens, et par le bois
est signifié le mal qui confirme le faux el y donne son assentiment.
Dans Jél'émie : le Ils disent au Bois: Mon père, toi; et ,à la
Pierre: Toi, tù rn'os engendré; car üs ont tOUMlé vers moi
la nuque 'et non la faee. D - 11. 27; - l( ils disent au Bois ::
Mon pèl'e, » signifie ;que ù'après le mal ,ils ont été conçus; (1 ils di"l.
sent àla Piel'I'e : Toi, tu m'as engendl'é, il signifie que d'après les
faux du mal ils soui nés; ils loument la nUl]uect non la face, n
(1
108 L'APOCALYPSli EXPLiQUÉE, N" 1145.

signifie qu'ils se 'sont détournf,s de tout bien et de tout vl'ai. Le Feu


et les Bois sont nommés dans Zachal'ie, Xli. 6, et dans Ésaie,
XXXI 33,; ,ils Isont nommés, pal'ce que le feu signifie l'amoul'
mauvais, et 'le bois les mallx qui en pro.viennent. Comme les épées
signifient les faux qui délruisent les vrais, et que les bois signifient
les'maux:'qui détl'uisent les biens; c'est'pour cela que pal' ordl'e des
pl'êlres, Il une troupe SD1'tit avec Judas Iscariote contre Jésus
avec des épées et'des bois, )'~ Mallh. XXVI. 47, Mal'c, XIV,
113, A8. Luc, XXII. 52; - cela est arri\'é, pal'ce que loutes' les
particulal'ilés: de la1passion du Seigneur ont été des représentatifs
de la des1'I'uction de toutes les choses du bien et du \'I:~i pal' les
Juifs. Chez'les fils 'd'lSl'aêl il y avait deux punitions communes, la
bpidation et la Suspension SUi' le Bois; la Lapidation pour le vrai
lésé et déll'uit, el la SuspeIlsion silr le Bois pOUl' le bien lésé,et dé­
1l'uit;'c'est de là que Il ta suspension sur le Bois (élait) malédic­
tÙJn, ) -'- DeutéJ'~ XXI. 22, 23, - D'après ces explications, on
voit claiI'eIXlent·que le bois signifie le hien, spécialement le bien de
l'homme nalmel; et, dans le sens opposé, le mal de l'homme na­
ull'el.; - Continuation sur la Foi Athanasienne : Dans le
Monde il y- a des hommes Anges et il y a des hommes diables;
d'hommes Anges esl composé le Ciel, et d'hommes diables est
composé l'Enfer, Chez l'homme Ange ont été ouverls tous les de­
grés de sa vie jusqu'au-S~igneur; mais chez l'homme diableaéLé
seulement ouvertjle demiel' degl'é, et les degl'és supérieurs sont
fel'més. Vhomme ,Ange est ,conduit pal' le Seigneur lanl par le de­
dans que par le dehors, mais l'homme diable est conduit pal' lu~­
même par le dedaus, et par le Seigneur par le dehors. L'homme
Ange est conduit 'par le Seigneul' selon l'oedre, pal'Ie dcdaQs d;a­
près l'ordre, par le,dehQI's V8I'S l'ol'dl'e; l'homme, diable est,conduit
pal'Ie (Seigneur vers l'OI'dre par le dehors, mais il se conduit lui­
même conh'c l'ordre pal'le dedans. L'homme Ange est continuel...
Jement détoumé du mal pal', le Seigneur.. et conduit vers le bien;
l'homme diable. est dè même continuellement détourné du mal par
le Seigneul';' mais d'un mal plus gl'ave vers un mal moins grave,
cal'i1 ne peut pas être conduit au bien. L'homme Ange est conti­
nuellement détoul'né de l'enfer par le Seigneul', el conduit dans le
Ciel de plus en plus intél'icul'emenl; l'homme diable esl de même
Vers. f2. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 1û{)
continuellement détourné de l'enfel', mais d'un enfer plus violent
vers un enfer plus modéré, car il ne peut pas être conduit dans le
Ciel. L'homme Auge, étant conduit pal' le Seigneur, esl conduit
par la Loi civile,· pal' la Loi mOl'ale et par la Loi spil'ituelle, à cause
du Divin qui est dans ces .lois; l'homme dia.ble est conduit par ces
mêmes Lois, mais à cause du prOIH'e avantage qu'il y. trouve.
L'homme Ange aime, d'après le Seigneur, les biens de l'Église,
qui sont aussi les biens du Ciel, parce que ce sont des biens,. e~ pa­
reillement les vrais de l'Église, pal'ce que ce SOllt des vr~is; mais
il aime, d'après ·Iui-même, les biens du corps et du monde, parce
qu'ils sont pOUl' l'usage et pal'ce qu'ils sont pOl1\' la volupté, et pa­
reillement les vrais qui appartiennent aux sciences; ma is ces biens
et cesvl~ais, il les aime en apparen.ce d'après lui-même, et en ac­
tualité d'après le SeigneUl' : l'homme diable aime aussi d'après
lui-même lès biens du corps et du monde, par~e qu'i1.s sont pOUl'
l'usage et parce qu'ils sont pOUl' la volupt~, et p,areillement l~s vrais
qui appartiellnent aux sciences; mais ces biens et ces vrais, il les
aime en apparence d'après lui-même, et en actualité d'apl'ès l'en­
fel'. L'homme Ange est dans le libre et dans le plaisir dason cœur,
lorsqu'il fait le hi en d'après le bien, et aussi lorsqu'il ne fait pas le
mal; mais l'homme diable est dans le Iibl'e et dans le· plaisir de
son cœur, lorsqu'il fait le bien d'après le mal, et aussi lorsqu'il fait
le mal. L'homme Ange et l'homme diable pal'aissent semblables
quant aux externes, mais ils sont absolument dissemblables quant
aux intel'nes; aussi, quand les externes sont mis de côté par la
mort, sont·i1s tout-à-fait dissemblables, l'un est élevé au Ciel, et
l'auh'e est pl'écipité dans l'enfel'.
1146. El tout t~ase d'ivoire, et tout vase de bois très-pré­
cieux, signifie les vrai,ç et les biens rationnels profanés: on
le voit pal' la signification du vase, en ce que c'est le scientifique,
ainsi qu'il va êtl'e expliqué; par la ~ignification de ('ivoire, en ce
que c'est le vrai rationnel, ainsi qu'il sera aussi expliqué; et pal'Ia
signification du bois tres-précieux, en ce que c'est le hien d'un
l'ang éminent, ainsi le hien ,'ationnel; en effet, le bien mtionnel est
d'un rang éminent parce qu'il est le meilleul' hien de l'homme na­
turel; que le bois signifie le bien, on vient de le voil', N° 1145. Si
Je vase est le scientifique, c'est parce que tout vl'ai dans l'homme
HO L'APOCALYPSE EXPLiQUÉE. N" 1146,

natUl'el est un scientifique; que ce soit là ce qui est signifié pal' le


vase, c'est parce que le scientifique de l'homme naturel esL le con­
tenant des vérités rationnelles eL des Vél'ités spirituèlles; cal' lors­
que ces vél'ités ont éLé pensées et pel'çues~ elles sont ,'eplacées dans
la mérrioil'e et sont appelées scientifiques; de là vient' que pal' les
vases, dans la Farole, sont signifiées les connaissances, qui, en tant
qu'elles appartiennent à l'homme natul'el, éLanL ('eplacées dans' sa
mérrioil'e, sont des scientifiques. Si pal' l'ivoire il esL signifié le vrai
rationnel, c'esL pal'ce que pal' l'éléphant est signifié le natul'el dans
le commun; de là, pal' l'ivoire, qui vient de la dent de l'éléphant,
et pal' lequel l'éléphanL a de la puissance, puis parce que l'ivoil'e
est blanc et qu'én outl'e il estl'ésisLant, il est signifiéJe vl'ai ration­
nel, qui est le vrai le plus éminent de l'homme naturel: ce nai
est signifié pal' l'ivoire ou pal' l'ébène dans Ézéchiel: «( De chênes
de Baschan ils ont {ait tes rames; ton plancher ils ont {ait
d'ivoire. Des Ües en grand nombre (ont été) le commerce de
ta main; des cornes d'ivoire et de l'ébène elles t'ont apporté
en présent, Il - XXVII, 6,15; -' ces choses ont été dites de
Tyr, par qui sont signifiées les connaissances du vrai, pal' les­
quelles l'homme a l'intelligence; celle-ci y est décrite pal' un nu­
ville dont les mOles éLaient de ch~nes et le planchel' d'ivoire; les
rames signifient les choses de l'enLendement par lesquelles on parle,
et qui apparLiennent à l'homme sensuel, eL le plancher signifie cette
chose de l'entendement d'apl'ès laquelle on est conduit, et qui est
le l'ationnel ; cela aussi est signifié par l'ébène que les tles appor­
tent, car 'les lles sigllilient ceux dalls l'Église qui sont nalul'els,
mais cependant rationnels, Dans Amos: « Ceux qui c:ouchent
sur des lits d'ivoire, et s'étendent sur leurs couches. 1 1 - VI.
h; - le l'aisonnement d'après les faux est ainsi décrit; les lits d'i­
voire sont les doch'ines comme venant des vrais mtionnels, el s'é­
tendl'e SUI' les couches, c'est l'aisonnel' d'apl'ès les fa'Gx en faveul' de
ces doctrines. Dans le Même : « Je fi'apperai la maison d '!tiver
avec la maison d'été, afin que soient détruites les niaisons
d'ivoire, et que prennent fin les maisons grandes. II - III.
15; - pal' les maisons sont signifiées les choses qui appal'Liennent
au menlal humain, ici celles qui appartiennent au men lai naturel
séparé du men lai spirituel; par la maison d'hiver et la maison d'élé
Vers. :12. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. Hi
sont signiO'ées celles de l'homme natUl'el qui sont appelées les sen­
suels; par la maison d!ivoil'e et pal' la maison gl'ande sont signi­
fiées celles de l'homme naturel qui sont appelées les rationnels;
ceux-ci quant aux vrais par la maison d'ivoil'e, et quant au bien
pal' la maison grande. Comme l'homme, quant aux choses qui ap~
partiennent à son mental, est signifié pal' la maison, c'est mêllle
pour cela qu'aull'efois on bâtissait des maisons d'ivoiJ'e, comme on
le lit au suje~ d'Achab, - 1 Rois; XXII. 39; - par cetle maison
était signifié l'uomme quant au rationnel. D'après ces explications,
on voit elairement te qui est signifié pal' ces pal'oles dans David:
Cl Des palais d'ivoire ils t'ont "éjoui. Il - Ps. XLV. 9;­
ceci a élé dit du Seigneul'; les palaill d'ivoire sont les vl'ais d'après
l'homme rationnel, aiflsi les nais l'ationnels. Mais si par le vase
d'ivoire eL pal' le vase de bois très-précieux sonl signifiés les vrais
et les rationnels profanés, c'est parce qu'ils se disent de Bauylone,
pal' laquelle sont signifiées les profanations de toules les chMes du
vl'ai et du bien. - COiltinuation sur la Foi Athanasienne :
Que l'homme soit sèulement un l'écipient du bien et du Vl'ui qui
procèdent du Seigneur, et aussi du mal el du faux qui proviennent
de l'Enfer, c'est ce qui va être illllstré par des compal'aisons, con­
fil'mé pal' les: lois de l'ordre et de l'infiux, et enfin établi par des
expériences. Cela est iIlus!J'é par ces comparaisons: Les sensoria
du COl'pS reçoivent et perçoivent seulement comme pal' eux-mêmes.
Le sensorium de la vue, qui est l'œil, voit les objels hors de soi,
comme s'il étail près d'eux, 101~sque cependant les l'ayons de la lu­
mière apportent, avec les ailes de l'éthel', leurs. formes et leul's
couleUl'S dans l'œil, lesquelles formes, pel'çues dans l'œil, sont exa­
minées pal' la vue inteme, qui est appelée entendement, el ~ont
distinguées et connues selon leur qualité. Il en est de même du
sensoriutn de l'ouie; il perçoit les sons, que ce soient des expres­
sions' ou des modulations, du lieu d'où ils pal·tent, comme s'il
était eh ce lieu, lorsque oependant ·les sons influent du dehol's et
sont pel'çus par l'entendement au dedans de l'oreille. 11 en est de
même'du sensoriwn de l'odorat;. il pel'çoit aussi pal' Je' dedans ce
qui influe du dehors et souvent de loin, Le sensorium du goflt est
aussi excité par les aliments qui sont pOl'tés du dehol's sur la lan­
gue. Le senso7'l'um dn tacl ne sent qu'autant qu'il a été touché.
112
. L'APOCALYPSE EXPLlOUÉB,
, ND H46,
Ces cinq sensoria du corps sentenL d'apl'ès J'infiux par l,e dedans
les choses qui intiuenL pal' le dehol's; l'influx pal' le dedans vient
du Monde spirituel, eL l'influx pal' le dehors vient du Monde naLu­
l'cl, Avec ces explications s'aCCOI'denL les Lois suivantes, inscrites
dans la naLul'e de Loutes chos.es Ü-;;"Que rien n'existe, ne subsiste,
n,'esL mis en aClion, et n'est mu pal' soi-même, mais c'esL par un
autl'e; d'où il suiL que tout existe, subsiste, est mis en action, et
esL 'mu pal' un Premiel' qui est, nonl!,s pal' un autl'e, mais en soi­
même la force vive, laquelle lJstla vie,~ Que rien ne peut être mis en
action.ni être lnu, à moins d'éll'e dans un milieu en~l'e deux fOl'Ces,
donL l'une agit eL l'autl'e l'éagil; ainsi, à moins que l'une n'agisse
d'u!1 côté, eL l'aulI'e d'un autre côté; puis aussi, à moins que l'une
n'agisse par le dedans et l'auLre pal' le dehors,~EL cornille ces
deux forccs, 100'squ'elles sont en l'epoS, consLituent l'équilibl'e, 'il
s'ensuit que l'ien ne peuL étre mis en action ni étl'e mu, à moins
d'èll'e dans l'équilibl'c, eL que, quand il y a action, c'esL hOl's de
l'équilibl'e; puis aus~que touL acte eL Lout mouvement c!lerche 1:1.
revenil'.1:1. l'équilibl'e, A:,Que toutes les acLiviLés sonL des c,hange­
menLs de l'étaL et des val'jations de la fOl'me, el que ceux-ci pl'o­
viennenL de celles-là: par l'étaL, dans l'homme, nous entendons
son amoul', eL par les changemenLs de l'ét;lt, les affections de l'a­
mour'; pal' la forme, dans l'homme, nous enLendons son inLelli­
gence, eL par les varia Lions de la forme, les pensées; celles-ci aussi
proviennenL de celles-là.
1147, Et d'airain, et de {el', signifie les biens et les vrais
naturels aussi pro{anés : on le voit pal' la signilication de \'ai­
min, en ce que c'est le bien natlll'el, N° 70; et par la signification
du {el', en ce que c'esL le vrai natul'el, N° 176. Mais comme ici il
esL l'apporLé des choses qui apparLiennenL à l'homme naturel, il
fauL qu'on sache que le naturel de l'homme esL tl'ine, raLionnel,
natnrel eL sensuel; le rationnel en esL le supréme, le sensuel en est
l'infime, eL le naLurel esL le moyen; le l'ationnel réel vienL de l'in­
flux d'apl'ès le Monde spirituel, le sensuel vienL de l'influx d'après
le Monde naturp.I, le naturel moyen apparlient ou au rationnel ou
au sensuel. Qu'il y aiL ce Trine, on peuL le vOÎl' d'apl'ès les hommes
flui, tandis qu'ils sonL dans le Monde, sont ou rationnels, ou sen­
suels, ou intermédiaires; c'est surlout d'après la pel'cepUon des lois
Vers. 12. CHAPITlΠDlX-HUlTlEME. H3
civiles, m()J'ale~ et spirituelles, qu'on voit clairement quels ils sont;
ceux qui d'après la raison pensent, jugent et concluent convena-
blement, sont rationnels; ceux-ci aussi pensent d'une manière éle-
vée au-dessus des choses matérielles; mais ceux qui sont sensuels
pensent d'après les choses matérielles et cn ·elles, et ce que d'après
la pensée ils prononcent vient de la mémoire; et comme il y a ces
deux degrés, il y a aussi [e degré intermédiaire, qui est appelé na-
turel, D'après l'entendement de la Par'ole, on peut aussi connattl'e
quels ils sont; les·r'ationnels puisent, dans le sens de [a leUI'e, des
choses qui appartiennent à la doctrine; les naturels resteut seule-
ment dans la leLLre, et ils n'en concluent rien intérieur'ement. Les
menies sont connus aussi dans le Monde spirituel, puisqu'il y a un
même nombre de degrés d'hommes naturels dans le dernier' Ciel;
les derniers y sont sensuels, les suprêmes y sont rationnels: mais,
SUI' ceux-ci, il en sem dit davantage ailleurs. Que les v['ais et les
hiens naturels, qui sont signifiés par le fer et ['airain, aient aussi
été pr'ofanés par Baby[one, on le voit clairement par' la lll'ofimatio!1
du sens de la leUre de la Parole, là; le sens de la leUl'e dé la Pa-
role est le sens naturel. - Continuation sur; la Foi At!uma-
sienne: Mais il faut ·aussi parler de cc sujet d'apr'ès l'expérience :
Les Anges des Cieux sllpél'ieu['s sentent et perçoivent manifeste-
ment que les biens et les vrais leur viennent du Seigneur, et que
par eux-mêmes ils n'ont absolument rien du bien ni du vrai:
IOI'squ'ils sont replacés' dans l'étal de leur prop['e, ce qui arrive
pal' des aHernatives, ils sentent et perçoivent manifestement aussi
que le mal et le faux, qui ,appartiennent à leur prop.'e, leUl' vien-
nent de l'Enfer', Quelques Anges du Ciel inlime, ne comp"ellant
pas que le mal et le faux viennent de l'Bnfel', et cela, parce que,
dans le Mo~de, ils avaient reconnu qu'ils étaient eux-memes dans
les maux par la naissance et par la vie actuelle, fUl'ent conduits
parmi les sociétés infel'Oales, de l'une dans. une autr'e;. dans cha-
cune de ces sociétés, pendant qu'ils y étaient, ils pensaient absolu-
ment comme pensaient les diahles de celle société, et autrement
dans l'une que dans l'autre; ils pensaient alors contre les biens et
conu'e les vrais; illeul' était dit (le penser d'après eux-mêmes, ainsi
autrement; mais ils l'épondaient que cela lelu' était ahsolument im·
possihle; pal' là ils compi'enaientql1e les maux et les Îaux inlluaient
Il. 8.
11/J L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° :1.147.
de l'Enfer. Semblable chose arrive à un grand nombre qui croient
et persistent à croire que la vie est en eux. Quelquefois aussi, il
arrive que les sociétés auxquelles ils ont été attachés sont sépal'ées
d'eux; quand ils ont été séparés de ces sociétés, ils ne peuvent ni
penser, ni vouloir, ni pal'ler, ni agil'; ils restent étendus comme
des enfants nouveau-nés; mais dès qu'ils sont replacés dans leurs
sociétés, ils revivent; chacun, en effet, tant homme qu'esprit et
Ange, a été attaché à des sociétés quant à ses affections et pal' suite
quant à ses pensées, et fait mi avec ces sociétés; ùe là vient que
tous sont connus, tels qu'ils sont, d'après les sociétés dans les­
quelles ils sont. D'après ces considérations, il est évident que la
qualité de la vie en eux intlue pal' le dehol's. Quant à ce qui me
concel'De, je puis affirmer que, pendant quinze ans, j'ai manifeste­
ment perçu. que je ne pen'sais et ne voulais rien pal' moi-même;
puis aussi, que tout mal et tout faux influaient des sociétés infer­
nales, et que tout bien et tout vrai influaient du Seignelll' : c'est
pourquoi, quelques esPI'itS, remarquant cela, disaient que je ne vi­
vais pas; il me fut donné de leur répondre que je vivais plus
qu'eux, parce que je sentais ['influx du bien et du vl'ai procédant
du Seigneur, et que je voyais et percevais l'illustration; que d'après
le Seigneur je percevais les maux et les faux provenant de l'Enfer;
flue non-seulement les maux en proviennent, mais même de quels
esprits ils venaient; et qu'il m'avait aussi été donné de parlel' avec
ces esprits, de les blamer et de les chasser avec leurs maux et leurs
faux, dont j'avais été ainsi délivré: et, de plus, il me fut donné \
de dire que maintenant je ~avais que je vis, et qu'aupal'avant il
n'en était pas de même: par là j'ai acquis l'enlière conviction que
tout mal et tout faux viennent de l'Enfel', et que tout bien et tout
nai, conjointement avec leur perception, viennent du Seigneul';
et qu'en outre j'avais le libre, et pal' suite la pel'ception comme par
moi-même. Que de ('Enfer viennent tout mal et tout faux, il m'a
aussi été donné de le voil' de mes yeux; il. apparaît au-dessus des
Enfers comme des feux et des fumées; les maux sont les feux, et
les faux sont les fumées; ces feux et ces fumées s'en exhalent et
s'en élèvent continuellement, et les esprits qui demeurent dans Je
milieu elltl'e le Ciel ell'Enfel' en sont affectés selon leUl's amours.
Il sera dit aussi en peu de mots comment le mal et le faux peuvent
VCI'S, 12. CHAPlTIΠDIX-J-IUlTll~ME. ,115
découlel' de l'Enfer, puisqu'il n'y a qu'une force agissanLe, qui est
la vie, c'est·à-dil'e, Dieu; cela aussi a ét~ révélé: Un Vrai, lil'é
de la Parole, fut prononcé du Ciel à haute voix, et pënétl'a dans
l'Enfer en le Iraversant jusqu'au fond; et il fut entendu que cc \'l'ai
dans la travel'sée était successivement'et par degré changé en faux,
et enfin en un tel faux, qu'il était absolument opposé au vrai, et
alol's il était dans l'Enfer le plus profond. S'il fut ainsi changé,
c'est par'ce que toul est reçu selon l'état et la fOI'me;,de la, le vrai,
influant dans des formes inverses, lelles qu'elles sont dans l'Enfer, ..
était successivement renvers~ en sens contraire et changé en un
faux opposé au vl'aL Pal' là je vis encore clairement quel est l'En­
fer depuis le Raut jusqu'au fond; puis aussi, qu'il n'y a ql\~une
seule force agissante, qui est la vie, c'est-à-dire, le Seigneur.
11h8, Et de mm'bre. signifie et te t'rai sensuel profané:
on le ,'oit par la signification du marbre. en ce qu'il est le sen­
suel, qui est le demiel' de la vie de la pensée et de la volooté de
l'homme; si le sensuel est signifié par le mal'bl'e, c'est pal'ce que
la pierre signifie le vl'ai dans les derniel's, spéoialemenU'apparence
du vl'ai. Il est dit le marbre au lieude'la pierre, parce qu'il est
entendu l'apparence du vrai dans l'Église d'après la Pa l'Ole, Que
le vrai qerniel" qui est appelé sensuel, ait même 'été profané, on le
voil.clairement par l'adol'ation des sépulcl'es, des os et des cada­
vres de ceux qu'ils appellent saints, et cependant ces choses s.ont
des pourritures qui correspondent à des, choses infel'nales; le sens
même du corps aurait cela en aversion, s'Hg n'avaient pas pl'ofané
les chos~s saintes de l'Église jusqu'à ce point. - Continuation
sur la Foi Athanasienlle : Que l'homme néanmoins soit respon­
sable, c'est Ulle conséquence de ce qui a été dit ci-dessus, et de ce
qui a été précédemmenl confirmé au sujet de la vie, qui est Dieu,
et qui chez l'homme vient de Dieu" et aussi des lois rapporLéesqui
sont des l'Mités. Si le mal est imputé il. l'homme, c'est parce qu'il
lui a été donné et qu'H lui est continuellement donné de sentir' et
de percevoir comme si la vie était en lui, et qu'étant dans cet état,
il est aussi dans le libre et dans la facult6 d'agir comme ,p3l' lui­
même; celte faculté, considérée en elle·même, et ce Iib,'e, consi­
déré en lui.même, ne lui sont pas enlevés, parce qu'il est né homme
devant vivre éternellement; c'est d'après celle faculté et d'après
116 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° HlJ8.
ce libre qu'il peut recevoir comme pal' lui·même et le bien et le
mal: et comme l'homme esl tenu dans un milieu entre le Ciel et
l'Enfer, le SeigneUl' lui donne aussi de connaître que le bien vient
du Seigneur et que le mal vient du diable, et de connaUI'e, par les
vrais dans l'Église, ce que c'est que le hien et ce que c'est que le
mal: puisque' l'homme connaU ces vél'ités, et qu'il lui est donné
par le Seigneur de les pensel', de les vouloir, de les dire et de les
taire comme pal' lui.même, et cela continuellement pal' l'influx, si
donc il n'y a pas réception pal' lui, il devient coupable. Mais l'illu­
sion de l'homme vient surtout de ce qu'il ignore que son libre, et
la faculté d'agir comme pal' lui-même, viennent de l'influx de la
vie procédant du SeigneUl' dans son intime, eL que cet influx l'le lui
est paos enlevé puisqu'il est né homme possédant eet intime, mais
que l'influx de la vie procédant du SeigneUl' dans les formes l'éci­
pientes qui sont sous cet intime, formes dans lesquelles résident
l'Entendement et la Volonté, est varié selon la réception du bien et
du vrai, et que même cet influx est diminué et aussi enlevé selon
la l'éception du mal et du faux : en un mot, la vie qui fait que
l'homme est homme, et est distinct des animaux brutes, et qui ré­
side dans son intime, et par cela même agit universellement dans
les inférieul's, eL lui donne la facuIté de penser, de vouloir, de pal'·
lei' et de fail'e, est perpétuellement par le SeigneUl' chez lui; mais
l'entendement et la volonté de l'homme, qui proviennent de là ou
de cette vie, sont changés et val'iés selon la réception : l'homme
vit dans un milieu en tr~ le Ciel et l'Enfer; le plaisir de l'amour du
mal et du faux du mal influe de l'Enfer en lui, et le plaisir de'l'a­
mour du bien et du vrai du bien influe du Seigneur en lui, el il est
constamment tenu dans le sens et dans la pel'ception de la vie
comme par lui-même, et par là il est aussi tenu constamment dans
le libre de choisir l'un ou l'autre, et dans la faculté dereeevoir l'un
ou l'autre; autant donc il choisit et l'eçoit le mal et le faux, aulant
il est précipité de ce milieu vers l'Enfel', et autant il choisit le bien
et le vrai, autant il est élevé de ce milieu vers le Ciel. L'état de
l'homme par création est de savoil' que le mal vient de l'Enfer, et
que le bien vient du SeigneUl', et de les percevoir en lui comme par
lui-même, et lorsqu'il les perçoit, de rejeter le mal vers l'Enfer, et
de recevoir le bien en reconnaissant qu'il vient du Seigneur'; quand
Vers, 12, CHAPITRE DIX-HUITIÈM~, 117
il fait l'une et l'autre chose, alors il ne s'appl'oprie pas le mal et ne
fait pas mél'itoil'e le bien. Toutefois, je sais qu'il y en a heaueoup
qui ne comprennent pas cela, et qui ne veulent pas le compl'end.'e;
mais toujoul's est-il qu'ils prient ainsi: « Que le Seigneur soit
continuellement aupres d'eux, qu'il leve et tourne lia (ace
vers eux, qu'il les enseigne, les éclaÏ1'e et les conduise, parce
que par eux-m~mes ils ne peuvent rien (aire de bien, et qu'il
leur accorde de vivre; que le diable ne les séduise point, e~
n'introduz'se point les maux dans leurs cœurs, sachant bien
que lorsqu'on n'est pas conduit par le Seigneur, c'est le
diable qui conduit, et inspire les maux de tout genre,
comme les haines, les vengeances. l'astuce. les (raudes, de
même que le serpent in(use les poisons; car il est présent,
excite et accuse continuellement, et où il rencontre un cœur
détourné de Dieu, il entre, il y habit(J, et entraine l'dme
vers l'en(er .. Délivre-nous, Seigneur. Il Cespal'o\es coïncident
avec ce qui a été dit ci-dessus, cal' l'Enfel' est le diable; ainsi on
l'econnalt néanmoin$ que l'homme est condui.t ou par le Seigneur,
ou par l'Enfer, qu'ainsi il est dans un milieu. Voir ce qui a été dit
ci-dessus SUI' ce sujet, N° 1134.
:1149. Vel's, 13. Et cinnamome. et par(ums, et onguent,
et encens, et vin, et huile, et fine (arine, et (roment, et beles
de charge, et brebis, et de chevau;:r:, et de chariots, el de
corps, et tlmes d' hommes. - Et cinnamome, et par(ums, si­
gnifie le culte d'après l'amour céleste, culLe qui a été profaué : el
onguent, et encens, signifie le culte d'apl'ès l'amour spirituel,
culte qui a été p.'ofané : et vin, et huile, signifie le culLe d'après
les vrais et les biens qui sont d'ol'igine cél~te, culte ,qui a é~é
profané: et fine farine, et (romel!t, s,ignifie le culLe d'après les
vrais et les biens qui sont d'ol'igine spil'ilueHe, culte qui a été pro­
l'ané: et· b8tes de charge, et brebis, sign.ifie le culte œaprès les
vrais et les biens qui sont d'origine spirituellernllturelle, culte qui
a été profané: et de chevaux, et de chariots, signifie le culte
d'après les vrais el les biens qui sont d'origine rationnelle, culLe
qui a été profané: et de corps, et tlmesd'hommes, signifie le
culte d'après les vrais eL les biens qui sont d'origine naturelle-sen­
suelle, culte qui a été pl'ofané.
H8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ·N° 1150.

1150. El cimwmorne, el parfums, signifie le culte d'après


l'amour céleste, culte qui a été profané ',' on le voit pal' la si:"
gnificalion du cinnamome, en ce qu:il est le hien de l'amout cé­
leste, ainsi qu'il va être expliqué; et par la signification du par­
fwn ou de la senteUl', en ce que c'est le vrai de ('amoUl' céleste,
vrai qui, pal'ce qu'il vient du hien de l'amour céleste, est le hien
de la sagesse. Que ce soit le culte d'après l'amour céleste, c'est
parce que dans ce Verset sont énurilérées les choses Qui appal'tien­
nent au culte, tal1dis que dans le Verset précédent ont été énumé­
l'ées celles qui appal'liennent à ia doctrine; que les choses qui ap­
pai'liennent au culte soient signifiées ici, on peut le constater d'a­
près ce qui suit, et le voir en ce que tant d'espèces SOllt énumérées,
ce qui n'eftt pas été fait, si pal' elles il n'était pas décrit que toutes
les choses du culte, depuis les premièl'es jusqu'aux demières, ont
été profanées, La docll'ine et le culte sont distingués par cela, que
la doctrine enseigne comment Dieu doit êtl'e adoré, et comment
l'homme doit \liVI'e pOUl' qu'il se retire de l'en fer et s'approche du
Oiel; mais le culte met cela à exéculion,cal' i'e culte est' ,Lant oral
qu'actuel. Si le cinnamome signifie l'amOlli' céleste, c'est parce
qu'il est "aromat,e le plus exquis, et qu'avec lui mêlé à d'autres
aromates était pl'éparéel'huile d'onction de sainteté; voir Exod.
XXX. 23, 26; or, pal' l'I'lUile d'onction de sainteté était signifié
le Divin Amour, et par les aromates, qui étaient la mYl'I'he excel­
lente, le cinnamome aromaiique, le roseau odoriférant et la casse,
était signifiée la Divine Sagesse;' ces aromates, mêlés avec l'huile
d'olive, signifiaient la' Divine Sagesse unie au Divin Amour du
Seignelir; si par ces aromates il a été signifié la Divine Sagesse,
c'est paJ'ce que pal" l'odeur est signifiée la pel'ception, et que la
perception appartient à la sagesse: comlDe cela était signifié par
l'huile d'onction, voilà pourquoi par celte huile étaient sancti'tiées
toutes les choses qui servaient au culte, comme, l'Autel, la Tenle
de Convention, l'Arche avec le Pi'oflitiatoire et les Chérubins, puis
les habils de sainteté d'Aharon, et aussi Aharon lui-même: De là
il est évident que le cinnamome signifie le bien céleste, et que les
parfums ou senteurs signifient des choses qui procèdent de ce hien,
lesquelles se réfèrenl_lOules aUVl'ai, el le vl'ai dans sa forme esHa
sagesse; ce vrai, parce qy'illirc son essence du bien de ramoul'
Vers. 13. CHAPITRI<.: DIX-HUITIÈME. H9
céleste, est appelé bien de la sagesse. Que le culte d'après cet
amour ait été profané, on le voit pal' ce qui a été pl'écédemment
dit de la pl'ofanation de toutes les choses de la doctrine; et quand
toutes les choses de la doctrine ont été profanées, toutes celles du
culte ont aussi été pl'ofanées, car le culte vient de la doctrine, et
est selon la docll'ine. - Continuation sur la Foi Atlzana­
sienne: Une quatrième Loi de la Divine Providence est, Que
l'Entendement et la Volonté ne soient contraints en aucune
manière, parce que to~t ce qui a été contraint par un autre
enlève le libre; mais que l'homme lui-même se contraigne,
car se contraindre soi-même, c'est agir cl' après le libre. Le
Libre de l'homme appartient il sa volonté; d'apl'ès la VOIOllté il est
dans la pensée de l'entendement, et par celte pensée il est dans le
langage de la bouche et dans l'action du corps: en effet, IOl'sque
l'homme, d'après le liure, veut quelque chose, il dit: « Je veux
penser cela, je veux dil'e cela, et je veux fail'e cela. II En outre,
d'après le liure de la volonté l'homme a la faculté de penser, de
pal'lel' et de faire; la volonté donne cette faculté, parce que c'est le
libl'e. Puisque le libre appal'tient il la volonté de l'homme, il ap­
partient a.ussi à son amour; rien autl'e chose chez l'homme ne
constitue le HUI'e, que l'amoul' qui appartient il sa volonté; et cela,
parce que l'amoul' est la vie de l'homme; cal' l'homme est tel qu'est
son amour; ce qui procède de l'amour de sa volonté pl'ocMe donc
de sa vie. D'apl'ès cela, il est évident que le libl'e appartient il la
volonté de l'homme, appal'tient il sonamoul' et appartient il sa vie,
que pal' conséquent il fait un avec son propl'e, avec sa nature et
avec son caractère, Maintenant, comme le Seigneul' veut que tout
ce qui vient de Lui il l'homme soit approprié à l'homme comme lui
appal'tenanl, car au·tl'ement l'homme n'aurait point en lui le réci­
proque par lequel se failla conjonction, c'est pOUl' cela qu'une Loi
de la Divine Providence est, que l'entendement et la volonté de
l'homme ne soient contraints en aucune manièl'e pal' un autre;
quel est, en effet, l'homme qui ne puisse penser et vouloir le mal
et le bien contre les lois et avec les lois, conll'e le l'oi et avec le "oi,
et [Mme contl'e Dieu et avec Dieu? mais il ne lui est pas pel'mis oe
dire et de faire tout ce qu'il pense et veut; il Ya des craintes qui
contraignent les extemes, mais elles ne contraignent point les inler­
120 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1150,

ues; et cela, parce que les extel'nes doivenL êtl'e l'Mormés pal' les
internes, et lion les inlemes pal' les externes, cal' l'inleme influe
<.Ians l'ex te l'IJe , ell'exlerne u'influe pas ùans l'intel'lle: les inlernes,
en oulre, appartiennenl à l'espril de l'homme, et les extcl'I1es ap­
partiennent il. son cOI'J):> , el comme l'esprit de l'homme <.Ioit êtl'e
l'Mormé, c'esl pOUl' cela qu'il n'est pas contl'aint. Il y LI des craintes
qui contraignent les intel'nes ou l'espril de ['homme, mais elles ne
sont autl'es que des craintes qui inlluent du MOllde spirituel,; Cil
sont d'une part les Cl'ainles des peines de l'EnfeJ', et de l'autre la
cl'ainIe de ne pas être agréable à Dieu; mais la crainte des peines
de l'Eufel' est l'externe de la pensée et de la volonté, landis que la
cl'ninle de ne pas être agréable à Dieu estl'inleme de la, pensée et
de la volonlé, et c'est une cl'ainle sainle qui s'ajoute el se conjoint
àil'umouravec lequel enfin eIleJait une 'seule essence; c'est,comme
lorsqu'aIl aime quelqu'un que, par amOlli', on craint d'offensel'.
H51. Et onguent, et encens, signifie le culte d'apr~sL'aT'
mour spirituel, culte qui a élépro{ané : on le voit pal' la signi­
fication de l'onguent, en ce que c'est le bien de l'/lmpur· spil'itueJ,
ainsi qu'il va êlre ex pliqué; el pal' lil signification de l'encens, ,en
ce que c'esl Je vrai <.lu bien spirituel, N° "9'1 : que ce soit l'amour
spirituel qui est signifié pal' l'ong~ent et l'encens, c'est parce que
les fU/lligaliolls se faisaiellt par eux, et,que,les fUf\ligalions pl'ove­
nant d'une fumée odol'ifél'anle, qui d',lln)f~u saint montait dans les
ence~soirs, signifiaient l'amour spil'i~uel; l'amOlli' spirituel esll'a­
mour à l'égard du pl'Qchain, .amour qui fait un avec l'amour des
usages. Il y a,,~eux .amoul's du Ciel, el pal' suile deux amoul'S de
j'Église, d'après lesquels le Seignelll' est adoré, l'umoUl' célesle qui
est l'amour em'ers Je SeigneUl" et l'amour spirituel qui est l'amoul'
à l'égard du pr,ocbain; le pl'emiel' amour est,signifié pal' le cinna­
mome et les parfums, et le second par J'onguent et "encens; lout
cplle vient de l'amour; le culle qui ne vient pas de l'un ou de l'au­
tl'e amOlli' n'est pas un cutle, c'est seulement un acte exte1'lle dans
lequel il n'y a intérieurement rien de l'(~gli~e. Que les f~migationli
aient signifié ie culle d'après l'amour spirituel, on le voit, N°s 32ls,
MH, 492, 49", 567. Pal'l'onguent est signifié ce qui a été com­
posé avec des aromates, avec quoi se ,faisaient les fllmigations,
comme on peut le voir par ces paroles dans Moïse; Prends-toi (1
Vers, i3, CHAPITRE DIX-HUITIÈME, 121
c(es aromates senteurs, du staeté, et de l'onyx, et du galba-
num, senteurs; et de l'encens pur; et tu en {eras un parfum,
un onguent, ouvrage d'onguentier, salé, pur, saint; et tu en
broieras menu, et tu en mett1"aS devant le témoignage dans
la tente de convention, là où je eonvz:endrai vers toi; saint
des saints il sera pour vous, )l - Exoù, XXX. 3li à 37, - où
toules ces choses ensemble sont appelées onguent d'ongueFlliel';
elles ont été expliquées en pal'liculiel' dans les ARCANES CÉLESTES,
N°' 10289 à 10309, - Continuation sur la Foi Athana-
sienne: 11 y a un Libie infemal, et il y a un Libre céleste; le Li-
bre infernal est celui dans lequel l'homme Dait par ses, parents, et
Je Libl'e céleste est celui dans lequel l'homme est l'éformé pal' le
Seigneur,D'apl'ès le Linr'e infernal, l'homme a la volonté du mal,
J'amoul' du mal et la vie du mal; mais d'après le Libre céleste,
l'homme a la voloulé du bien, l'amour du bien el la vie du bien;
car, ainsi qu'iJ a déjà été dit, la volonté, J'amoul' et la vie de
l'homme font un avec son Libre, Ces deux Libres sont opposés
entl'C eux, mais l'opposition ne se manifeste,qu'al!\ta,ntque l'homme
est dans l'un et non dans l'autre, Toutefois, l'homme ne peut, sans
se contraindre lui-même, venÏ1' du Libre infernal dans le Libl'e.cé-
leste: se contraindre soi-même, c'est résistel' au mal et le com-
battre comme pal' soi-même, (l1ais néanmoills implorel' le secours
du Seiglleul'; ainsi l'homme combat pal' le Libre qui est d'après le
SeigneUl' intérieurement en lui, contre le Libre qHi est d'après
IiEnfeL' extérieul'ement en lui, Quand il est dans le,comba,t, il lui
semble que ce n'est pas pal' le Libre qll'il combat, muis qu'il est
commeconll'aint, parce cru'il lutte avec ce Libre qui est né avec
Lui; mais loujours est-il que c'est pal' Je Libl'e, autrement il ne
combatn'ait pas comme pal' lui-même, Toutefois, le Libl'e inté-
l'ieul~, pal' lequol il combat et qui paraIt comme contraint, ,est senti
p,lns, lare) comme Libre., cal' il devient comme involontàir'e, spon-
tané, et pour ainsi dire inné; comme quand quelqu:un, pal' com-
paraison, contl'aint sa main à éCI'ire, à fabriquer, à pincer des cor-
des, ou à combaltl'e selon l'art ùu gladiateul', plus tard les mains
el les hras fOllt cela comme pal' eux-mêmes et spontanément: en
effet, il ,est alors dans le bien,. parce qu'il a été retiré du mal, et
que ,le SeigneUl' IQ conduit. Quandd'homme s'est contraint ,contre le
122 L'APOCALYj?SE EXPLIQUÉE, N" HM.,

Libre infernal, il voit et perçoit que le Libl'e infernal est le Servile',


et que le Libre céleste est le Libre même, parce qu'il vient du Sei­
gneur, Telle est en elle-même la chose, qu'autant l'homme se con­
tf'aint en résistant aux maux, autant s'éloignent de lui les sociétés
infernales avec lesquelles il filit un, et autant le Seigneul' l'introduit
d~ns des sociétés célestes, avec lesquelles il fasse un, Au contrait'e,
si l'homme ne se contraint pas lui-même pour résister aux maux,
il l'este dans les maux, Plusieul's expériences, dans le Monde spi­
rituel, m'ont donné à conn;lllre qu'il en est ainsi; puis aussi, que
pal' être contraint, ce qui a lieu pal' des punitions, et plus tanl par
la crainte des punitions, le mal ne se retil'e point.
1.152. Et vin, et huile. signifie le culte d'après les vrais
et les biens qui sont d'origine céleste, culte qui a été pro­
fané: on le voit par la signification du vin. en ce que c'est le vl'ai,
ainsi qu'il va être montré; et pal' la signification de l' huile. en ce
que c'est le bien d'origine céleste, N° 375. Si le vin signifie le vl'ai
d'origine céleste, c'est parce qu'il est conjoint ici avec l'huile qui
est le bien d'origine céleste: en effet, dans ce Verset, comme dans
le précédent, il ya deux matières, dont l'une signifie une chose
qui appartient au vrai, et l'autl'e une chose qui appartient au bien,
l'une etl'autl'e de la même origine; de là il suH que le vin signifie
le vrai d'origine céleste, parce que l'huile signifie le bien de celle
origine; que le vin, dans la Parole, signifie le vrai, ou le bien spi­
rituel, on le voit, N° 376; en effet, le vrai d'origine céleste coïn­
cide avec le bien spil'iluel : il en est de même de l'huile, 'lol'squ'il
est entendu l'huile d'onction de sainteté, elle signifie le bien de l'a­
mour céleste; mais quand il est entendu l'huile dont on se oignait
dans les réjouissances, elle signifie le hien de l'amour spil'Huel.­
Continuation sur la Foi Athanasienne : Il a été dit qu'une Loi
de la Divine Providence est, que l'homme se contraigne lui-même;
et par là il est entendu qu'il se contr9igne contre le mal, mais
il n'est pas entendu qn'i1 se contraignè au bien; car il est donné
de se contraindre contre le mal, mais non de se contraindl'e au
bien qui en soi est le bien: en effet, si l'homme se contraint au
Ilien, et qu'il ne se soit pas contraint contl'e le mal, il fait le bien,
non d'après le Seigneur, mais par lui-même, car il se contraint au
bien ou pour soi-même, ou pOUl' le monde, ou pour une récom­
Vers. 1.3. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 1.23
pense, ou par crainte; ce bien en soi-même n'est pas le bien, pal'ce
qu'en lui il y a, comme fin, l'homme lui-même, ou le' monde, ou
la récompense, mais lion le bien même, ni par conséquent le Sei­
gnelll'; or, c'est l'amour, et non la crainte, qui l'ail que le bien est
le bien. Par exemple, se contraindre à faire du bien au prochain,
il donner aux pauvres, il doter les Temples, à pratiquer la justice,
par conséquent se contraindre à la charité et à la vérité, lorsqu'on
ne s'est pas contraint contre les maux, et que pal' là on ne les a
pas éloignés, ce sel'ait comme-Iorsqu'on fait. un traitement palliatif
par lequel une maladie ou un ulcère est guéri extérieurement; ce
serait aussi comme lorsque, pal' des actes dans les ex ternes, un
adultèl'e se contl'aint à fail'e le chaste, un ol'gueilleux il fail'e l'hum­
ble, et un trompeur à faire le sincère. Quand l'homme, au con­
trail'e, se cOlltraint contre les maux, il purifie son interne, et l'in­
terne étant purifié, il faille bien d'après le libre, et ne se contraint
pas pOUl' le fail'e; car autant l'homme se contl'aint contl'e,le mal,
autant il vient dans le Libre céleste, et c'est de ce Lihre que vient
tout bien, qui en soi est le bien, auquel l'homme par conséquent ne
se contl'aint pas. Il semble qu'il y aitlJOe connexion entre se con­
tl'aindre contre le mal' et sc contraindre au bien, mais il n'y a pas
de connexion. D'après une ex pél'ience cei'lifiée, je sais que plusieurs
s'étaient contraints aux biens, et non con tr,e les maux; mais lors­
que ceux-là furent examinés, il fut découvert que les maux par
l'intérieur étaient attachés aux biens; de là, leurs biens furent
comparés à des idoles, et à des statues remplies d'al'gile ou de t'u­
miel'; et il fut dit que ceux qui sont tels croient se rendre Dieu fa­
vOl'able en le célébl'ant et en lui faisant des pl'ésents, avec un cœul'
même impur. Devant le Monde, cependant, que l'homme se con­
traigne aux hiens, quoiqu'il ne se contl'aigne pas contre les maux,
puisque dans le monde il est récompensé pOUl' cela; car dans le
monde on considère l'externe, et l'arement l'interne; mais devant
Dieu, il en est ullti('ement.
1.1.53. Et fine farine. el {rament, signifie le culte d'après
les vrais et les biens qui sont d'origine spirituelle, culte qui
a été pro{ané : on le voit pal' la signification de la fine {arine,
en ce que c'est le vrai d'origine spirituelle, ainsi qu'il va être ex­
pliqué; et pUI' la signification du froment. en ce que c'est lchien
126 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N· U53.

d'origine sph'iluelle, No' 374,375; si ces choses aussi signifient


le culle, c'est parce qu'avec elles était composée la minchah, qui,
conjointement avec les sacrifices, était brOlée SUl' ('aulel, pareille­
ment le vin et l'huile: eu effet, les minchahs étaient composées
avec de l'huile, el les libations avec du vin; et aussi de leU!' pro­
duit on se .réjou;ssait dans les fêtes qui avaient été insliluées à l'oc­
casion de leut's récoltes. Que la fine fal'ine ou la fieU!' de farine si­
gnifie le vrai d'après le bien spirituel, c'est parce qu'elle provient
du fl'Omenl, par· lequel est signifié Je bien spil'ituel, de même que
le vrai provient du bien. Comme ce vrai de l'Église est signifié par
la fine farine, c'est pOUl' cela qu'il était ordonné en quelle quantité
il en sel'ait pris pOUl' les gAtenux, nommés minchahs, qu'oll offrait
sur l'au lei conjointement avec les sacrifices, - Exod. XXIX.
Lévit. V, VI, VII, XXIIl, Nomb. XVlII, XXVIII, XXIX;­
et aussi quelle quantité de fine farine il y aurait dans les pains de
proposition, - Lévit. XXIII. 17. XXIV. 5 : - en effet, il avait
été commandé que (c la minchaft, qui devait être offerte sur
l'Autel, serait composée 'de fine farine, SUI' laquelle il yau­
rait de l'huile et de l'encens,)) - Lévil. II. 1. - Cela élant
siguifié pal' la fine farine, voilà poul'quoi Abl'aham, quand il parla
avec les lI'ois Anges, dit à Sal'ah, SOli épouse: Cl Hdte-toi, trois
mesures de fleur de farine pétris, et {ais des gdteaux. Il ­
Gen. XVIII. 6. - Par la fine farine est aussi signifié le vrai du
bien d'origine spirituelle dnns Ézéchiel: (1 Fine farine; iniel-et
huile tu mangeais; pal' là belle tu devins extrêmement, et tu
prospéras jusqu'à royauté. Mon pain, que je t'ai donné, la
fine farine, le miel et l'huile, dont je t'ai nourrie, tu les a mis
devant des idoles en odeur d'apaisement. )) - XVI. 13, 1:9;
- ces choses ont été dites de Jérusalem, par laquelle est signifiée
l'Église quant à la doctrine, et dans ce Chapitre il est décl'iL quelle
elle avait élé dans le commencemenl, et quelle elle est devenue dans
la suite; par la fine farine et pal' l'huile il est'si@nifJé le 'Vrai 'elle
bren d"origine spil'Ïtuelle, et pal' le miel le bien d'ol'igine naturelle;
pa!, (chelle tu devins extl'êmement, )) il est signifié qu'elTe devint
intelligente et sage; pal' u tu Ilrospéras jusqu'à l'oyauté, il est si­
1)

gnifié jusqu'à devenir f;glise; pal' melll'e ces choses devant des
idoles en odeUl' d'apaisement, il est signifié le enlie idolâll'ique
Vers. 13. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 125
dans lequel le l'l'ai culte de l'Église fut ensuite changé. Mais par la
fal'ine d'O/'ge est signifié le vrai d'origine naturelle, cal' l'orge si­
gnifie le bien naturel, comme le fJ'oment le bien spil'Ïluel; par
exemple, dans Ésaïe: « Prends la meule, et moudl! de la fa­
rine; mels-toià nu. 1) - XLVII. 2; - ceci concerne Bahel, et
pal' pl'endre la meule et moudre de lafal'ine, il est signifié falsifier
les vrais de la Parole; et par se mettre à IIU, il est signifié adulté­
rer les biens de la Parole. Dans Rosée': (1 Vent ils sèment, tem­
pête ils recueilleront; moisson debout, point pour lui; le
germe "ne (era point de farine, et si toute(ois il ell (ait, des
étrangers la dévoreront. Il - VIII. 7; - ici aussi, pal' la fa­
l'ine est sign'ifié le vrai d'origine naturelle. - Continuation' sur
la Foi Athanasienne .' Une cinquième Loi de la Divine Provi­
dence est, Que l'homme, d'après le sens et la perception en
tui,ne sache pas comment influent du Seigneur le bien et le
vr.ai, ni comment .influent de t'En(er le mal et te (aux; qu'il
ne voie pas non plus comment la Divine Providence opère
pOllr te bien contre le mal; car autrement t'homme n'agirait
pas comme par lui-meme d'après le libre selon la raison; il
suffit qu'il sache el reconnaisse ces choses d'après ta Parote
et d'après ta doctrine de l'/?glil!e. C'est là ce qui est entendu
pal' les paroles du Seigneur dans Jean: « Le vent, où il veut,
souffle, et tu en entends la 1)oix; mais tu ne sais d'où il vient,
ni où il va; il en est ·de même de quiconque est engendré de
t'esprit. Il - Ill. 8. - Et encore par celles-ci dans Marc: (( Il
ell est du Royaume de Dieu comme si un homme jette de la
semence sw' la tare, et qu'il dorme, et qu'il se lève, de nuit
et de jOltr; la semence cependant germe et croit, sans qu'il
sache comment; car d'elle-même ta iel'1'e porte du (ruit, pre­
mih'ement une herbe, pufs un épi, puis du blé tout (ormé
dans t'épi; rt quand le (ruit est mûr, it envoie la (aucille,
parce que la moisson est prête. )) - IV. 26 à 29. - Si l'homme
ne perçoit pas ['opération de la Divine Pl'oyidence en lui, c'est pal'ce
que cela enlèverait son libre, et pal' suite la faculté de penser comme
par lui-même, et avec elle aussi tout plaisir de la vie; aillsi l'homme
serait comme un automate en qui n'existe pas le réciproque paI' Je~
quel se fait la conjollction, et en outre il serait esclave et non Ilbr'e.
121) L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N" 1153.

Si la Providence Divine mal'che si secrètement, qu'on apel'çoit à


peine quelques-uns de ses pas, quoiqu'elle opère dans les très-sin­
guliers de la pensée eL de la volonté de l'homme concernant son
état éternel, la cause pl'incipale vient de ce que leSeigneul' veut
continuellement intl'oduire dans l'homme SOlI amour, et pal' cet
amour sa sagesse, et ainsi le créer à son image; c'est pour cela
que l'opération du Seigneur est dJ.ns l'amour de l'homme, et par
cet amolli' dans son entendement; et non pas vice versâ : l'amour,
avec ses affections qui sont multiples et innombrables, n'est pas
perçu par l'homme, si ce n'est par un sens très-commun, et pal'
là si peu, qu'il en perçoit à peine quelque chose; et cependant
J'homme doit êlI'c conduit de l'une des affections de ses amoUl's
dans une autre, selon la connexion dans laquelle elles sont d'après
l'ordre, pOUl' qu'il puisse être réformé et sauvé, ce qui est incom­
prébensible non-seulement pour l'homme, mais même pOUl' l'Ange.
Si l'homme décounait quelque chose de ces arcanes, il ne pOUl'l'aiL
être détourné de se conduire lui-même aussi en cela, ce qui serait
se conduÎl'e continuellement du Ciel en Enfel', lorsque cependant
le Seigneur le conduit continuellement de l'Enfel' au Ciel; en effet,
l'homme pal' lui-même agit constamment contre l'ordre, mais le
Seignenr agit constamment selon l'ordre; car l'homme est dans
l'amour de soi et dans l'amour du monde d'après la nature qu'il
tient de ses parents, et par suite d'après le sens du plaisir il perçoit
comme bien le tout de ses amours; et néanmoins,. ces amours
comme nns doivent être éloignés; c'est ce que faiL le Seigneur pal'
des chemins infinis, qui apparaissent comme les tOUl'S et détoUl's
d'un labyrinthe, même devant les Anges du tl'Oisième Ciel. D'a­
pl'ès cela, on voit qu'il n'est nullement avantageux pour l'homme
qu'il sache, par le sens et pal' la perception, quelque chose de ces
arcanes, mais que cela lui serait nuisihle et le perdrait pOlll' J'éter­
nité, Il suffit que l'homme connaisse les vrais et par eux ce que
c'est que le bien et ce que c'est que le mal, et qu'il reconnaisse le
Seignelll' et son Divin auspice dans chaque cbose; alors, autant il
connait les vr:.lis et pal' eux ce que c'est que Je bien et le mal, et
les met en pratique comme pal' lui-même, autant le Seigneur l'in­
tl'oduit pal' l'amoul' dans la sagesse, conjoint l'amour à la sagesse
et la sagesse à l'amour, et fait qu'ils soient un, parce qu'en Lui ils
Vers. t3. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 127
sont nn. Ces chemins, par lesquels le Seigneur conduit "homme,
peuvent être comparés aux vaisseaux par lesquels le sang coule et
circule chez l'homme, et aussi aux fibres et à leurs plexus en de­
dans et au dehol's des viscères du corps, surtout dans le cerveau,
par lesquelles l'esprit animal coule et anime. L'homme ignore
comment tout cela influe et se répand ùe t{lUS Côtés, et cependant
il vit, seulement il sait et fait ce qui convient à sa vie. Mais les
chemins pal' lesquels le Seigneut' conduit l'homme sont beaucoup
plus compliqués et inextricables, tant ceux paf lesquels le Seignent'
conduit l'homme à travers les sociétés infernales, et l'en retire, que
ceux par lesquels il conduit l'homme à travers les sociétés du Ciel
et intérieurement en elles, C'est donc là ce qui est entendu par
li le vent, où il veut, souffle, et tu ne sais d'où il vient, ni

où il t'a. Il - Jean, III; - puis aussi par «( la semence germe


et croit, sans que l'homme sache comment. » - Marc, IV.­
Qu'importe, en effet, que l'homme sache comment la semence
Cl'Oit, POUI'VU qu'il sache labourer la tene, herser, ensemencel', et,
lorsqu'il moissonne, bénir Dieu?
115ft. Et bêtes de charge, et brebis, signifie le culte d'a­
pres les vrais et les biens qui sont d'origine spirituelle-natu­
relle, culte qui a été profané: on le voit par la signification des
bêtes de charge, en ce que ce sont les v('ais qui regardent la cha­
rité, ainsi qu'il va être expliqué; et par la signification des brebis,
en ce que ce sont les biens de la charité, comme on peut le voir
d'après les passages dans la Parole où elles sont nommées; par
exemple, dans les suivants, - MatLh, VII. 15. IX, 36, X. 5, 6,
16. XII. 10, 11, 12. XV. 21 à 29. XVIlI. 12, 13. XXV. 31
à !l1. XXVI. 31. Marc, VI. 3h. XIV. 27. Jean, X. 1 à 18, 26
à 31. XXI. 15,16, 17;- et en outre dans les Prophètes en beau­
coup d'endt'oits. Par les bêtes de charge sont signifiés les vrais qui
regardent les biens de la charité, et sont principalement entendus
les ânes sur lesquels on chevauchait, et qui portaient des charges,
par lesquels il était signifié des choses qui apparlieunent à l'usage,
et des choses qui appartiennent à l'instruction, comme dans Ésaïe:
«( Ils portent sur l'épaule des bêtes de somme leurs richesses.»
_ XXX. 6; -les ('ichesses sont les connaissances; et dans Luc:
«( Lt: Samaritain emporta .ml' srI p"opre monture (bête de
128 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N" H5li,

somme) ['/zo'YJlme blessé par des voleurs. )l - X, 3lJ ;- que par


le placer sur sa propre monture, il soit signifié l'instruire selon sa
faculté, on le voit, N°' 375, 376, hM, où ce passage a été expli­
qué, Ce qui est signifié pal' les bêles de charge, lorsque 'par elles
sont entendus des ânes, on le voit, No' 31, 1lI0, II est dit que par
les bêtes de charge et les brehis sont signifiés les vrais et les biens
d'origine spirituelle-naturelle, parce qu'il est entendu les \'l'ais et
les biens tels qu'ils sont chez ceux qui sont dans l'Église externe
du SeigneUl', et pal' suite dans le pl'emier ou dernier Ciel; ceux­
là· sont natUl'els, mais néanmoins reçoivent le spirituel; de là ils
sont appelés spirituels-naturels: ici, comme ailleurs, il est entendu
que le culte d'après ces vrais et ces biens est profané. - Conti­
nuation sur la Foi Athanasienne : L'opération de la Divine
Providence à l'insu de l'homme va être illustl'ée par deux compa­
raisons: L'homme qui veul former un jar'din amasse des semences
d'arbustes, d'arbrisseaux et de fleurs de tous genres, et se procure
des bêches, des râteaux et plusieul's atitres instl'umenls de main
ponl' travaillel' la ter/'e; et ensuite il fllme le jardin, le bêche, le di­
vise en compartiments, l'ensemence e.t applanit la tel'l'e; voilà ce
que fait l'homme, comme par lui-même; mais le Seigneur fait que
les semences s'enracinent, qu'elles sOI'lent de la tel'l'e, produisent
des feuilles, ensuite des fleurs et enfin d@ nouvelles semences, qui
sont données au jal'dinier. C'est aussi comme 10l'sque ['homme veut
hâtir tine maison; il se procure les choses nécessaires, comme bois,
chevrons, pierres, chaux et autres matériaux; mais le Seigneur
ensuite, à l'insu de l'homme, édifie depuis les fondements jusqu'au
toit une maison entièrement appropriée à l'homme. De là il résulte
que si l'homme ne se pl'ocure pas les choses nécessair'es pOUl' le
jardin ou pour la maison, il n'y a pas pOUl' lui de jardin, pal' con­
séquent pas de jouissance de fruit; ou il n'y a pas pour lui de
maison, par conséquent pas d'hahitalion. De même dans la Réfol'-'
mation; les ehoses que l'homme doit se proclJl'er sont les connais­
sances du v,rai el du bien d'après la Parole, d'apl'ès la doctl'ine de
l'Égti~e, d'après le Monde, d'apl'ès son propre travail; le Seigneur
opèl'e le reste à l'Insu de l'homme, Mais il faut qu'on sache que
toutes les choses nécessaires pour ensemencer le jal'din ou pOUl'
pâtir la maison, qui sont, c.omme il fi été dit, les connaissances du
Vl'fS. 13. CHAPlTRg DlX-HULTlÈm..:. 121.1
bien et Llu l'l'ai, nc sout que Lles pl'ovisiotls, qui Ill; sout pas vi-
vantes, avant que l'homme les rasse, ou vive selou elles comme \laI'
lui-mème; quanLl cela a lieu, le Seigneur entre, vivilie et édifie,
c'est-à-Llire qu'il réforme. Ce jal'dill ou celle maison, c'estl'eoten-
demeut de l'homme, car la e~t sa sagesse qui tire de l'amour sou
tout.
1155. Et de chevaux, et de chariots, .q'gnifie le culte d'a-
près les ?:rais et les biens qui sont d'origine ratiouuelle, cult,:
qui a été pro/ané : on le voit pal' la ~ignificalion des chewux,
en ce qll'ils sont les intellectuels, N°' 355, 30ft, 372, 373, 381,
382, 575, 923, pal' conséquent aussi les vrais qui sont d'origine
rationnelle, car les choses qui appal'lietlnent il. l'entendement appm'·
t;couent au l'l'ai et appartiennent a la raison;.et pal' la signification
des c/tariots, en ce qu'ils sont les biens à'origine rationnelle, parce
llU'ils sont traînes pal' les chevaux, pal' lesquels sont signifiés les
vrais de celle origine; cal' les ehariots sont cles espèces de chars,
et pal' les chars sont signifiés les doctrinaux, voir N° 355, lesquels,
quand ils son t entraînés pal' les vrais, comme les chars pal' les che-
vaux, sont des hiens, cal' les doctrines enseignent les vrais, et
aussi les biens: des choses semblables sont signifiées pal' les cha·,
riots dans ';:saïe : Alors on amènera tous '/)os (l'ères d'entre
Il

toutes les nations en offrande ùJé/wvah, sür les chevaux~ et


Stl/' le char, et sur les chariots co/werts, et sur les mulets,
et Sl/r les dromadaires, li la mOl/tagne de ma sainteté, à J é-
1'1Isalem, 1) -LXVI. 20; - pal' les chevaux, le chal', ks cha-
riots couverts, les mulets et les dromadaires, dans le sens spiri-
tuel, sont entendues les choses qui appal'tiennent à la doctrine, et
pal' sui:e à l'I~glise, car ceci a été dit dé la Nouvelle Église qui de.
vait ~lre illstaul'é~ pal' le Seigneur; en effet, par les chevaux sont
signiûé:; les intellectuels, pai' le char la doctrine, pal' les chariots
couverts les doctrinaux du bien, par les mulets les rationnels, et
pal' les dromaciail'es pareillement les rationnels quant au bien; pal'
les frcres qu'on amèllera sont signi!iés tous ceux qui sont dans le
bien de la ciJarité, el pal' Jérusalem montagne de sainteté cst si-
gniliée 1'~;r:;lise dans laquelle règne la charité. S'il est signilié ici
ces choses profanées, c'est parce qu'clics appartienllelll à Babylolle,
pal' laquelle est signiliée la profanation du vl'ai ct du bien. -- COlt·
vu. 9.
130 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 1155.

linuation sur III Foi At/wnasienne : Une sixième Loi de la Di­


vine Providence est, Que l'homme soit réformé, non par des
moyens externes, mais par des moyens internes; par des
moyens externes, c'est par des miracles et des t'ision.ç, et
aussi pal' des craintes et des punitions; par des moyens in­
ternes, c'est par les vrais et le,ç biens d'après la Parole et
d'après la doctrine de l'Église, et par la vue tournée vers le.
Seigneur, car ces moyp,ns entrent par le chemin intern6, et
éloignent les maux el les faux qui résident en dedans, tandis
que les moyens externes entrent par le chemÏ1(externe, et
n'éloignent ni les maux ni les faux, mais ils les enferment:
néanmoin~, l'homme est en outre 1'éformé par des moyens
externes., lorsqu'il a été réformé auparavant par:des moyens
internes. Cela est une conséquence des Lois pl'écédentes, à savoir',
de celles-ci: Que l'homme est réfor'mé pal' le Libre et ne l'est pas
sans le Libre; et que se contraindre soi-même, c'est d'après le Li­
bre, mais non être contraint; et l'homme est contl'aint pal' les mi­
racles et pal' les visions, et aussi par' les cr'aintes et pal' les puni­
tions; mais pal' les' miracles et par les visions est contraint l'externe
de son espr'it, qui consiste à pense" et à vouloir'; et par les craintes
et les punitions est contraint l'exteme de son corps, qui consiste à
pal'ler et à faire, L'ex terne du corps peut être contraint, parce que
l'homme, malgré cette contrainte, pense et veut librement; mais
l'externe de son esprit, qui consiste à penser et à vouloir, ne doit
pas être contraint, car ainsi pél'it son Libre interne, pal' lequel il
do.it êtl'e réformé. Si l'homme pouvait être réformé par' les mirà­
clesel par les visions, tous les hommes SUI' le Globe entier' seraient
réformés; c'est pOUl'quoi la sainte Loi de la Divine Providence est,
que le Libre interne ne soit jamais violé; cal' pal' là le SeigneuI'
entre vers l'homme jusque dans l'Enfer où il est, et par là il le lui
fait parcour'ir; et ensuite, s'il veut Le suiHe, il l'en l'etire et l'in­
troduit dans le Ciel, et là il l'attire de plus en plus près vers Lui:
ainsi, et nOll autrement, l'homme estreliré du Libre infernal, qui,
consi(!éré en soi, est le servile, parce qu'il vient de l'Enfer; et il
est intl'ocluit dans le Libre céleste, qui, considéré en soi, est le Li­
bre même,Jet devient par degrés plus gl'Und et enfin très-grand,
parce qu'il procède du Seigneul', qui veut que l'homme ne soit
Yers. f~. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 131
nullement contl'aint : tel est le chemin ùe la Réformation de l'hom­
me; mais ce chemin, les miracles et les visions le fel'ment. Le Libre
de l'esprit de l'homme n'est non plus jamais violé en raison aussi
de cette fin, que son mal tant héréditaire qu'acluel puisse être éloi­
gné, ce qui arrive quant l'homme se conl,'aint lui-même, comme,
il a été dit plus haut; ces maux sont éloignés pal' le SeigneUl', qui
inspire à l'homme l'affection du l'l'ai d'après laquelle se forme son
intelligence, et l'affection du bien par laquelle se forme son amour;
autant l'homme est dans ces affections, autant il se contraint lui­
même pOUl' l'ésbtel' aux maux et aux faux: ce chemin de la Ré­
formation, les miracles el les visions le ferment aussi, car ils per­
suadent et contl'aignent de croire, et par conséquent tiennent les
pensées comme cnchaînées dans une prison; de là, le Libre étant
enlevé, on ne peut pins par ['intérieur éloigner' les maux, cal' ['ien
du mal ne peut être éloigné, si ce n'est pal' l'intérieur; ainsi restent
l'enfel'més les,maux, qui, pal' le Libl'e infel'llill qu'ils aiment, agis­
sent continuellement contre ces vrais et ces biens que les miracles
et les visions avaient imprimés; et enfin ils les dissipent, appe­
lant opérations intérieul'es de la nature les miracles, délires fan­
tastiques les vi:;ions, et illusions et risées les \'rais et les biens;
car les maux renfermés n'agissent pas autrement dans les ex­
ternes qui les l'cnfcrment. Toutefois, lorsque l'homme pense seu­
lement ave.c légèl'eté, il peut cl'oil'e que les mir'acles et les vi­
sions, quoiqu'ils persuadent, n'enlèvent pas cependant le Libre de
penser; néanmoins ils l'enlèvent chez ceux qui ne sont pas réfor­
més, mais ils ne l'enlèrent point chez ceux qui sont réformés; cal'
r,hez ceux-ci ils ne l'enferment pas les maux, tandis qu'ils les ren­
ferment chez ceux-là.
1156. Et de corps, et ûmes d' hornmes, signifie te culte
d'aprhi les lTais et les biens qui S07lt d'origine nalurelle­
sensuelle,culie qui il élé profané: on le voit pal' la signification
des corps, en ce qu'ils sont les vrais scientifiques, qui viennent de
l'homme naturel, aiusi qu'il \'a être expliqué; et par la signification
des âmes d'flommes, cn ce que ce sont les biens correspondant il
ces vrais, qui, en gél)(~ral, sonl des affections de savoir; cal' ici par
les âmes d'hommes sont entendus cenx qui ont élé vendus comme
escla l'es, ainsi des servitudes; celles-ci aussi sont appelées âmes
132 L'APOCALYPSE EXPLllllJÉE. [\<" 1156.

d'hommes Jans Ézéchiel: (1 J aVlm, Titubai et M ehchech, eux tes


négociants, avec âme d'homme et avec rases d'airain il,ç ont
fourni ton commerce. Il - XXVII. 13; - ces choses out été
dites de Tyl', pal' qui sont sjgniO~es les connaissances du vrai et
du hien, et pal' âme d'homme sont eutendus les serviteurs qui ont
été vendus, ainsi les esclaves; et comme il est dit aussi (( avec vases
d'ail'ain, Il pal' l'ame d'homme, dans le sens spirituel, sont signi­
fiés les scieulifiques qui servent, et de semblables scientifiques
pal' les vases d'airain. L'homme vendu est aussi appelé âme dans
Moïse: (( Si quelqu'ult a volé une cime d'entre ses frères, et
en tlliré profit, en ce qu'i/l'a vendue, il sera ,tué. Il - Deu­
tél'. XXiV. 7; - si l'esclave signifie le vrai scientifique, c'est
parce que les scientifiques de l'homme natul'el aident et sel'vent
l'homme rationuel pour penser; de là ,'ient que ces scientifiques,
dans la Par'ole, sont siguillés pal' les choses de service et pal' les
esclaves, et ici aussi pal' des âmes d'hommes. Ici, comme ci-des­
sus, il est entendu le culte d'après les \'l'ais et les biens, cnlte pro­
fané par' Babylone. - Continuation sur la Foi Athmwsitnne :
'fous ceux qui veulent des Miracles et des Visions sont semhlables
aux lils d'lsl'aël, qui, après avoil' vu tanl de prodiges en Égyple,
vers la Mer de Suph et SUI' la Montagne de Sinaï, abandonnèrent
cependant, un mois tlprès, le culte de Jéhovah et adorèrent un veau
d'Ol',- Exod, XXXII. -Ils sont encore semblables au l'iche qui,
dans l'Enfel', dit à Abraham: «( Si quelqu'un des morts allait vers
mes frères, ils feraient pénitence; 1) et auquel Auraham réponllit:
Il Ils onl Moïse etle~ Prophètes, qu'ils les écoutent; s'ils n'écoulent

point Moïse et les PJ'ophètes, ils ne seront pas non plus pel'suadés,
10l's même que quelqu'un ùes morts ressuscitel'ait. » - Luc, XVI.
29, 30, 31. - lis sont aussi comme Thomas, lequel dit qu'il ne
Cl'oil'ait pas, à moins cie voir, et auquel le Seigneur dil : (1 Heu­
reux. ceux qui croient el qui ne voient poinl. Il - Jean, XX. 29.
- Ceux (lui croient et qui ne voient pas sont ceux. qui veulent,
non des signes, mais des \'rai~ d'<lprès lu Pal'ole, pal' conséquent
Moïse et les Prophètes, et qui les croient; ceLlx-ci sonlùes hommes
lu te l'll es el deviennent Spil'ituels; mais ceux-là. sont des hommes Ex­
ternes etrcstent sensuels; lorsque ces dWliel's voienl dcs miracles el
croient seulement pal' eux, ils ressemblent, tandis qu'ils croient, à
Vers. 13. CHAPITlŒ DiX-HUITIÈME. 133
nne jolie femme intérieurement infectée d'lIne maladie mortelle qui
la conduit hienl61 :lU tombeau; ils sont encOI'e semùlahles à des
pommes dont la perm est helle, mais donl la chair est cOl'I'ompue;
ou semhlahles il des noix avelines dans lesquelles est caché un \·er.
:En outre, on sail que personne ne peul être contraint à aime,' ni il
croire, mais que l'amour ct la foi doivent êtrr, intérieurement enra­
cinés dans l'homme; par conséquent personne ne peut être amené
il aimer Dien et il cl'oire en Lui par des miracles ni par des visions,
pal'ce que les miracles et les visions contraignent: comment, en
effet, celui qui ne croit pas d'après les miracles l'apportés dans la
Parole, croira-t-il d'après des mil'ac\es en dehors de la Parole?
H5i. Vers.1lJ. Et le.ç fruits du désir de ton lime s'en
,';Ont allé.ç loin de toi, et toutc.ç les chou,ç grasus et ,çplendide,ç
,ç'('Il ,çont allées loin de toi, et plus ne les tl'ouveras. - Et les
frllit,ç du désir de ton âme s'en sont allés loin de toi, signifie
que les allégl'esses et les joies, qui étaient attendues d'après le culle
et la vie selon les traditions rie la religion Bahylonienne, on\. été
changées en pleurs el en deuil: et toutes les choses gl'asses et
,çplendides s'en sont allées loin de toi, signifie que tous les biens
et les vrais, et pal' suite les prospérités et les magnificences, qu'ils
s'étaient persuadés de\'oil' obtenir par cette religiosité, ont p.té
changés en l'opposé: et plus ne le.~ tl'ouvera.~, signifie qne ces
choses sont perdues à jamais.
1'158. Et les fruits du désir de ton âme .s'en sont allés loin
de toi, signifie que les allégresses et les joies, qui étaient at­
itndues d'après le rulte et la vie selon les traditions de lflr(;­
ligion Babylonienne, ont été changées en pleurs et en deuil:
on le voit pn!' la significntion des fruits du dhil' de l'âme, en ce
que ce sont les allégresses et les joies, qui élaient attendues Li'a­
près le culte el la vie selon les traditions de la religion Babylo­
nienne; ces paroles ont cette signification, parce que les choses
qui sont énumérées, Vers. 12 el 13, signifient Ioules les choses de
la doctrine el du culte de cette ,'eligiosité, d'après lesquelles ccux
qui croient à la vie apl'ès la morl attendent pOUf' eux des ullégl'csses
el. des joies; ce sont donc là les fl'Uits du désir de leur âme; et pUl'
la signification de s'en sont allés loi~l de loi, en ce qne c'est
qu'clles ont (Ité dissipées, et aussi, qu'elles ont été ('.hangécs en

t
'134 l' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N" H58,

pleul's el en deuil, parce qu'elles l'ont été en tOl1\'menls dc l'enfel'.


Ces allégl'esses et ces joies, qu'ils attendent, sont seulement ex­
tel'Oes, ainsi corporelles et mondaines, cal' ils ne savent pas ce que
c'est que les allégresses et les joies internes, parce qu'ils ne sont
dans aucun vrai d'après la Parole, PlU' conséquent dans aucun vrai
d'après le SeigneUl', mais d'apl'ès celui qui s'en dit le Vicaire, par
leqücl il nc peut êtt'e pl'oduit que des faux Cl non des \Tais, et cela,
parce qu'il a pour lin la domination; c'cst pourquoi, pOUl' que le
peuple soit tenu sous le joug de sa domination, il enseigne des
choses qui font plaisir au corps parce qu'elles tiennent à l'amour
de soi et ùu monde, - Continuation: Une septième Loi de la
Divine Providence est, Que l'homme ne soit pas introduit dans
les vrais de la foi ni dans les biens de l'amoU" qui procèdent
du Seigneur, si ce n'est qu'autant qu'il peut y ê.tre retenu
jusqu'ù la fin de sa vie; car il vau t mieux que l'homme soit
constamment mée/wnt, que bon et ensuite méchant, parce
que dans ce dernier cas il devient un profane .' de lù aussi
m'ent la permission du mal. Le Seigneul' peut à chaque homme,
qui jouit d'une raison saine, donnel' l'affeclion du VJ'<1i et par suite
la foi, et l'affection du bien et pal' suite l'amour; il le pcut en le
détournant des amoul's mauvais qui appal'tiennent à son pl'opre;
car autant l'homme en est détourné, autant il est dans l'entende­
ment du vrai et dans la volonté du bien; j'ai vu des diables mêmes
amenés dans cet élat; et pendant qu'ils y furent, ils prononcèrent
des nais d'après l'entendement et la foi, et ils firent des biens d'a­
près la volonté et l'amour; ils avaient été amenés dans cet état,
parce qu'ils avaient nié qu'ils pussent comprendre le~ vl'ais et faire
les biens: mais dès qu'ils eurent cessé d'être détoul'llés de leurs
propres amours, et qu'ils furentl'evenus dans les cnpidilés de leurs
amours, an lieu de la foi du nai ils avaient la foi du faux, et au
lieu de l'amoul' du bien l'amoUl' dn mal: cela a été prouvé souvent,
et en présence de plusieurs. Pal' là on a vu clairement que chacun
peut être réformé, et que, être réformé n'est pas autre chose qU'être
détourné des amoul's mauvais: mais comment l'homme peut en
êll'e détonrné, c'est ce qui a été dit ci-dessus. Si cela n'est pas
effectué par le Seigneur, c'est parce que tons ceux qui viennent
dans l'affection du vrai et pal' suite dans la foi, el dan~ l'affeclion
Vers. i4. CHAPITRL~ DIX-HUITIÈME. 135
du bien el plll' suite dans l'amour, el qui ne l'estenl pas constam­
ment ùans ces~affeclloils jusqu'à la fin de la vie, mais relombenl
dans les amours donl ils onl été délOUl'lJés, profanenl I~s choses
~ainles. Il y a plusieurs genres de profanation, mais ce genre est
le plus grave de lous; cal' le sorl de ces profanateurs, apl'ès la
mort, est lerrihle; ils ne sont pas dans l'Enfer, mais ils sont sous
l'Bnfel'; et là ils ne pensent ni ne veulent, mais ils voient el font;
ils l'oient des choses qui n'existent pas, et ne voient pas celles qui
existent, et ils font comme s'ils faisaient tout, et cependant ils ne
font rien; ce sont seulement des délires de fantaisie: et comme ils
ne pensent ni ne veulent, ce ne sont plus des hommes; cal' l'hu­
main, c'est pensCl' et vouloir; pal' conséquent, en parlant d'eux, on
ne dit pas ceux-là ou celles-là; mais on dil, au gelll'e neutl'e, ces
choses ou cela: quand ils sonl vus dans quelque lumière du Ciel,
ils appal'aissenl comme des squelettes couverts d'une peau noil'â·
lre : tels deviennent ceux qui onl été une fois réfol'més et ne per­
sistent point. La cause de leUl' sorl si hOl'l'ible sem aussi présenlée ;
Par la Réformalion ils onl une communicalion avec le Ciel; de là
influent l.es biens el les vrais pal' lesquels sonl ouverls le~ intérieurs
de Jeu!' mental, elles maux sont éloignés SUl' le cOté; s'ils pel'sistent
dans cel état jusqu'à la mOI'l, ils sonl heureux; mais s'ils ne per­
sistent pas, ils deviennent malheUl'eux, cal' alors les maux qui ont
été éloignés refluent el se mêlent avec les vrais et les biens; pal'
conséquent chez eux l'Enfel' el le Ciel sonl mêlés, au point de ne
pouvoir pas êtl'e séparés, cal' toul ce qui a été une fois imprimé
pal' amoul' dans le mental de l'homme ne peul être extirpé; c'est
pourquoi, après la morl, comme les biens ne peuvent être séparés
d'avec les maux, ni les vrais d'avec les faux, toulle mental est dé­
ll'Ilil; de là ils n'onl plus ni pensée ni volonté; ce qui l'esle esl
comme nne coquille dont l'amende a été Otée, ou comme la peau et
les os sans la chail', car c'est là ce qui leur l'este de l'homme.
Qu'on sache donc qu'il n'y a pas péril à passel' du mal au bien,
mais qu'il y a pél'i1 à passer du bien au mal.
1159. Et toutes les chose.~ grasses et splendides s'en sont
allées loin de toi, signifie que tous les biens et les 1)l'(tiS, et par
suite les prospérités et les magnificence.ç, qu'il/} s'étaient per­
8/l0df,l' (ümoù' obtenir pOl' celte l'cligiosil6, 011t été r!wngrs
13(S L'APOCALYPSE EXPLlQlJf:E. N" 1150.

f'n l'opposé: on le voit par la signifiealion des l'flOUS gr{/$se,~,


en ce que ce sont les hiens et par suite les p,'ospérit(ls, ainsi qu'i!
va être cxpliqué; ct par la signifiealion des cl/oses splcndides, en
ce que ce sont les \'l'ais et par suite les magnificences; si les choscs
splendides ont celle signification, c'est parce que la splendeur np­
parlient il lalnmière, et que la Lumière du Ciel est le Divin Vrai
ou la Divinc Sagesse, d'où il résu\le que toutes les choses dans les
Cieux brillent d'une splendeur' telle, qn'il n'en existe pas de sem­
lllable dans le monde; elle peut êll'C comparée il la splendeur d'nn
diamant tourné \'ers le soleil, mais la splendeur dans le Ciel la
surpasse en benuconp de manières; eHe la surpasse comme la Lu­
mière du Ciel surpasse la lumière du monde; la ditfél'cnce en est
si gl'ande, qu'elle peut, il est vrai,. êtl'e illustrée pal' des compa­
raisons, mais ne pent néanmoins être àécrite : d'après celle Lu­
mièl'e existent dans les Cieux toutes les magnificences, qui consis··
lent pl'lIlcipalement en des formes cOITespondantes il la sagesse, qui
sont telles, qu'enes ne peuvent être effigiées dans le monde, ni par'
conséquent êtl'e décl'îles; CaI'en elles l'art lui-même est dans son
art, et la science est dans sa sagesse, ainsi elles sont (j'une heauté
inetfable; d'apl'ès ces considérations, on voil clairement pourquoi
les choscs splendides signifient les vrais et pal' suite les magnifi­
cences, Si les choses grasses signiOent les hiens et par suite les
prospérités, c'est parce que le gras est Je meilleur de la chail', et
parce qu'il est comme l'huile, Ilar' laquelle est signifié le bien de·
l'amour, Que la graisse signifie le hien, et les choses qui appal'­
liennent au hien, par conséquent les prospérités el les joies, on le
voit IHlr les passages suivants dans la Parole; dans Ésaie: Il Érou­
tant écoutez-Moi, ma/lgez du bOll, ct que se délecte dans /(1.
graisse votre âmc. II - LV. 2; - par manger du hon, il est
signifié s'approprier le llien; de là, par se délecter' de gr'aisse, il est
signifié êlre dans la prospérité et dans la héalitude. Dans Jérémie:
remplirai {'âme des prêll'{'s de g/'{fissr, et mon peuple
II.Je

de mon bien ura rassasié. II - XXXI. 1h; - là :Iussi pa.!' la


graisse il est :;ignifié la pl'ospérité et la b~atilllde d'apr'ès le bien
de l'amour', Dans David: Dr modlc rt de graisse sera rass({­
(1

Niée mon tlmr, et n1'rc lèrres de cnntiqurs (Te) louera ma


boud/l', Il - p" LXHT. 6; - Je moelle rt de graisse rassasier
r cr~. 111, CHAPITRE DJX-HmTll~ME. 1.37
l'i'lme signifie Nl'c l'empli dll hien de l'amour et de la joie qui en
pl'o\'ient; louer :wec lè\'res de calltiques signifie adol'e.' par' des
\Tais qui l't\joub~enl le mental (fll1i1121l8), Dans le Même: cc /I.~
sont re.mpli,~ de. trI grnisse de ta 1?,aison, ct au flelwe de. tes
déli('es tu les abrellves. )) - Ps. XXXVL 9; - pal' la graisse
dont ils sont remplis, il est signilié le hien de l'amour et par suite
la prospérité; la maison, ce sont les choses qui appartiennent all
mentnl; pnl' le fleure des d(~lices où tu IfS abl'euves, il est f,ignifié
l'intelligence ct pal' suite ln félicité. Dans I~saïe : Ct Jé/wU/1i Sé-
baotlt (era tl tous le,ç peuples dans (,ftte montagne un (estin
de graissf's, llIl (estin de n'liS dNirat,ç, de gl'fn'sses meol/euses,
et de l'illS puri/ih. )) - XXV. 6; - ces choses sont dires de
l'état de ceux f]ui reconnaftront et adoreront le Seigneur; pal' celle
montagne est signifiée la nou\'elle J~glise composée de cClix-là; pal'
le festin de gr'aisses, de gl'aisses moelleuscs, est signifié le hien,
tant natul'el que spil'ituel, avcc la joie du cœul'; et par les vins dt-
licats, les rins pUl'ifiés, son! signifiés les \'rais d'après ce bien arec
la félicité qui en pro\'ient. Dans le Mème : ce .Téh01:alt donnera la
pluie de tasemence, dont fil ensemences la terre, ct le pain
du produit de lfl terre, et il y aura graisse et opulence. )) -
XXX. 23; - pal' la pluie de la semence est signifiée la multipli-
cation dn "l'ni, el pal' le pain du produit cst signifiée la fructifica-
tion du bien; pal' la graisse el l'opulence, il es! signifié le bien et
le vl'ai avec loute PI'OSP(~l'ilé et toute félicité. Dans Da\'id : ce En-
core d'l produit ils dOl/neront dans la blanche vifÏl{('s.~e, gras
eL I:('rls ils seront, pOUl' mlllGn('{'r ql/e J é/wca/t (est) droit. ))
- XCII. 15, 16; - être gras et vel't signifie être dans les biens
et dans les vrais ùe la doclr'ine. Dans le Mème: ceJNwvait se 1'es-
.~olwiendr{f de tOlites tes oblatioll.~, ft ton !tolocauste il rendra
gras. )l - Ps. XX. !J; - par l'obl:llion etl'holoc:lUstc est signi-
fié Je culte, cl p.;) l' l'endre gr'ns est signifié le cnlte d'apres le bien
oe ":mlOnr. Semhlable chose cst signifiée 11<11' la gl'aisse dans Itzé-
chiel, - XXXIV. 3. Gen. XXVJI. :~Ç); - et ailleul's, Comme
Je gl'ns et la gl'aisse signifiaient Je bien de l'amour, et que tout.
cnlle, qliÏ est véritaLJlement cult~, doit venil' du bien de l'amoul',
c'est pour cela qu'il avait été statné qne le gras et la graisse seraient
hlülés SUI' l'aulel dans les sacrifices, - Exod. XXIX. 13,22.
138 L'APOCALYPSE EXPLlQl]~E. N" 1159.

Lévit. 1. 8. III. 3 à 16. IV. 8 à ~f>. VII. 3, !J,30, 31. XVII.


6. Nomb. XViII. 17, 18; - car pal' les sacr'ifices et par les ho­
locaustes était signifié le culle. Comme la nation Juive et Isr'aélite
était senlement dans le culte externe, et non en même temps dans
le culte inteme, et que par suite elle n'était dans aucun hien de l'a­
moul', ni dans ancun oien de la charité et de la foi, c'est pour cela
qu'il leur avait été défendu de manger de la graisse et du sang, et
qu'il leur avait été déclaré qne s'ils en mangeaient ils mourraient,
- Lévit. III. 17. VII. 23, 25; --,--- mais il ceux qui sont dans le
culte interne et par suite dans le culte exteme, tels que doivent
être ceux qui sel'ont de la Nouvelle Église du Seigneur, il est dit
« qu'ils mangeront de la graisse à satiété, et qu'ils boiront
du sang jusqu'à l'ù'resse. )) -l~zéch. XXXIX. 19; - ici par
la graisse est signifié tout bien du Ciel et de l'Église, et pal' le
sang tout vrai du Ciel et de l'Église. Dans le sens opposé, par les
gras sont signifiés ceux qui ont du dégollt pour le bien, et qui le
méprisent et le rejettent, - Deutél·. XXXII. 15. Jérém. V. 28.
1. H. Ps. XVII. 10. Ps. XX. h. PS, LXVIII. 32. PS, CXIX.
70; - et ailleurs. - Continuation: Mais tel n'est pas le SOIt
de ceux qui sont constamment méchants: ceux qui ont été con­
stamment méchants sont dans l'enfer selon les amours de leur vie:
la, ils pensent, et, d'après leur pensée, ils padent, quoique les
choses qu'ils disent soient des faux; ils veulent, et, d'après leU/'
volonté, ils agissent, quoiqtte les choses qu'ils font soient des maux;
et ils apparaissent entre eux comme des hommes, quoique dans la
lumière du Ciel ils soieut vus dans une forme monstl'Ueuse. D'a­
près ces explicatious, on peut voir pourquoi, au sujet de la Réfor­
mation, la Loi de l'ordre, qui est appelée Loi de la Divine Provi­
dence, est que ['homme ne soit pas introduit dans les l'l'ais de la
foi ni dans les biens de l'amour, si ce n'est qu'autant qu'il peut
être détolll'Dé des maux et retenu dans les biens jusqu'à la fin de
sa \'ie, et qu'il vaut mieux que l'homme soit constamment méchant,
que bon et ensuite méchant, parce que dans ce dernier cas il devient
un profane. Le Seigneul', qui pOIlI'voit à tout et qui prévoit tout,
cache pour cette raison les opérations de sa Providence, uu point
que l'homme sait à peine s'il existe quelque Providence; et il per­
met que l'homme atll'ihuc il la Pl'udcnec cc qu'il fait, et il la Fol'­
\"ers. 1.4. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 139
tune ce qui arrive, et même qu'il allribue il la nature plusieul's
choses, pluté\t que de l'exposer, par des signes saillants et mani­
festes de la Providence et de la Pl'ésence Divine, à se jeter intem­
pestivement dans des saintetés, dans lesquelles il ne pel'sistel'ait
pas, Le Seigneur permet aussi des choses semblables d'après les
autres Lois de sa Providence, il savoir, d'après celles qui veulent
que l'homme ait le Libre, et que ce qu'il fait, il le fasse scion la
raison, ainsi absolument comme par soi-même; cal' il vaut mieux
que l'homme attrihue il la prudence et il la fortune les opérations
de la Divine Providence que de les reconnattl'e, cl néanmoins de
"ivl'e diable. On voil, d'après cela, que les Lois de Permission,
qui sont en grand nombre, procèdent des Lois de la Providence.
1160. Et plus ne les trouveras, signifie que ces choses SOllt
perdues li jamais: on le voit pnr la signification de ne plus
trouver, il savoir, les choses grasses el splendides, pal' lesquelles
sont signifiés les biens el pal' suile les prospérités, et les vrais et
pal' suite les magnificences, en ce qne c'est qu'elles sonl per'dues il
Jamais, car les choses qui ne sont plus trouvées sont perdues il ja­
mais. - Continuation: Le genre de Profanation dont il vient
d'être parlé est signifié pal' ces paroles dans Matthieu: Qua11d
(1

l'espril immonde sort de l' homme, il parcourt des lieux ari­


des, c1terclul/tt du repos, mais il n'en trow;e point. Alor.ç il
dit: Je retournerai dans ma maison, d'oùje s1J.is sOI,ti; et,
étant venu, il la trouve vacante, balayée et ornée po Ill' lui.
Alors il s'en t'a, et il prend m)ec lui sept aUl7"eS esprits plus
méchants que lui; et, étant entrés, ils habitent là; el le der­
nier état de cet homme devient pire que le premiel'. li - XlI.
!I3, !Ill, !I5. - La conversion de l'homme y est décrite par l'esprit
immonde qui sort de lui; et gon retoul' aux maux, et la profana­
tion qui en résulle, sont décrits pal' l'espl'it immonde qui revient
avec sept esprits plus méchants que lui. Ce genre de profanation
est pareillement siguifié pal' ces paroles; dans Jean: Il Jésus dit à
celui qui avait été gulri prt}s de la piscine de Bé.thesda : Vois,
lu as été guéri, ne pèche plus, de pew' que quelque chose de
pire ne t'arrive. li - V. llJ : - et pa l' celles-ci, dans le Même: (( 1t
a aveuglé leurs yeux, el il a endurci leur cœur, de peur qll'il,~
Ile voient des yeu.T, el Ile ('omprennent du cœur, et qu'ils ne
HO L'APOCALYPSE EXPLIQUltE. N" 1160,

se com'cl·tissent, et que je ne les guérisse. Il - - XII. hO ; - I l de


peur qu'ils ne se converlisscnt, ct que je ne [es guél'isse, Il signifie de
peur qu'ils nc ileviennent des profnnes; il en eû.t éll\ ninsi des Juifs,
- 1\1allh. XII. 115; - c'est pour cela qu'il leur avait élé défendu
de mangcr' la gr'aisse et le sang, - Lévil. III. 1.7. VII. 23, 25;
- ce qui signiOait qu'ils auraient profané la sainteté, parce qu'ils
étaient teis. Le SeigneuJ' prend allssi les plus grandes précautions,
parsa Divine Providence, pour 'Ille ce genre de profanation n'existe
pas; el pour qu'il n'existe pas, il sépare chez l'bomme les choses
sainles d'avec celles qui ne le sont pas, et il place lr.s choses saintes
dans les intérieurs du menlal, et les élëve vers Soi; mais il place
celles qui ne sont pas saintcs dans les extérieurs, et les ton l'ne vers
le monde; pal' suite les choses saintes peuvent être séparées d'avec
celles qui ne le sont pns, et ninsi rhcll1~lle peut être sau\'é; cela ne
peul avoir lieu IOl'sqlle les !liens et les maux ont été mêlés ensem­
hie. Que ceux qui persistent dnns la foi et l'amolli' jusqu'à ln mOI'!.
aUl'onl la couronne de la vie, le ScigneUl' l'enseigne dans l'Apoca­
lypse, -11. 10. Ill. iL
1161. Vel's. 15, 16. Les marchands de ces choses, qui sont
de1'f'IWS riches pal' elle, au loin se tiendront, Ct cnu.~e de la
crainte de son tOl/rment, pleurant et élallt dans le deuil. ­
Et disant: Ala/heur! malheur! relle rille grande, qui était
rel~êtue de fin lin et de pourpre et d'érarlate, et parée d'or
et de pirrrrs prérifllses et de perlrs! pm're qu'en une heure
ont été déw.5tées tant de rir!zrsus. - Les marchands ,de as
dwSf's, qui sont drunlls ridlfs par elle, signifie tous ceux
qui, d'après celle religiosité, a\"aient gagné des l'ir.hessc!! et des
honneut's, et :lin~i Ir.s!liens de ('opu1cnc,r. et de la prééminence,
qui sont des fll'o"p(rilés et des magnificences: au loin se tien­
dront, ft cause de la rrainte de son tourment, signifie tandis
qu'ils étaient dans les cxtel'Oes, par la cl'ninte des peines infel'nnles:
pleurant et étant dans le deuil, signiO~ ln doulelll' cie l':1me et
clu cœur: et disant: Afalheur! malheur! celte m'lIe grande,
signiOe ln lamentation sur la doctrine el snI' la religiosilé : qui
était rerêtuc de fin lin et de pourpre et d'érarlate, signiOe
l'apparence ilans le!! externes, comme si c'élail d'après le vrai et
le hien célestes Cl spirituels: eL part(' d'or rt de pirrrrs pré­
Vers. 15. CHAPIT1Œ DIX-HUITIÈME. lU
âenses et de perles, signilie l'apparence dans les exlel'nes, colllme
si c'élail d'après le Hai et k !lieu Spil'iluels el nalurels : parce
qu'en une heure ont été dévastées tallt de richesses, signiOe la
deslrucliou de loules les choses qu'ils alaienl gagnées, el des choses
par lesquelles ils espéraienl avoir du gaiu.
'1'162. Les 17211rcllllruls de ces choses, 'lui saut develLtls riches
P;ll' elle, signifie tOl/S ceux qui, d'''près celle religiosité,
m;aient gllgllé des rù.%esses et des honneur:;, et ainsi les biens
de {'opulence et de la ptéél1lùu-'llce, qui sout des prospérités
et de:; magnificences: on le voil pal' la signilicalion des mar­
chauds, en ce que ee sonl ceux qui se sonl acquis les choses signi­
fiées duns la Parole pal' les richesses, cal' il esl dil les marchands
de (es choses; que les marchands les signilienl, on Je voit ci­
dessus, N° 1'138; et par la signilicaliou de devf'Ilil' riclles, en ce
que c'esl gagnel' ces choses, el faire des gaills pal' elles; ici sont
enlendus les hiens de la prééminence t;t de l'opulence qui sonl si­
gnifiés pal' les choses grasses el splendides, lesquelles sonlles pros­
périlés el les magnificences exlernes sépal'ées d'al'ec les inlerues,
ainsi les biens du monde $é~ar~s L1'avec.les !Jiens du Ciel; cal' cenx
qui sont de la Bahylonie ne sa\'enl pas ce que c'esl que les prospé­
rilés inlernes, parce qu'ifs ne lisenl pas la Parole, el ne 10uI'nent
pas leurs regards vers le Seigneur, mais ils savenl seulemenl ce
que sonl les prospÙilés eXlemes, qui seules les délectent; ils ne
sont pas susceptibles de recevoir les prospérilés inlernes, De sem­
blallies choses sonl signifiées pal' les réponses de ceux qui avaient
élé invilés au gl'anLi souper, dont l( l'un dit qu'il aVilit acheté un
champ qu'il lui (allait aller voir; Wl autre, qu'il avait aciLeté
des bœuf:; qu'il lui {({{{ait éprouar; et un troisihne, qu'il
àvait épou3é une lemme. ) - Luc, XIV. 18,19, 20; - pal'
loules ces réponses sonl entendus les hiens du monde, ou ks biens
exlernes séparés d'avec les biens in!emes. Dc semblables choses
sont signifiées pal' les pUI'oles ou Seigneur dans Mallhieu : « Ils
mangeaient et !Juraient, se mariaient et dOJl1wiellt ell ma~
rz'age, jus'Iu'à ce 'lue le déluge vil/t et les emporta tOl/S. ) ­
XXI V. 38, 39; - ces paroles onl été dites pal' le Seigneur au
sujel du Jugemenl dernier; el par manger et boire, se n~arier et
donner ell mariage, il esl signilié les mémes choses qu'ici pal' les
142 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N"H62.
choses grasses el splendides, il. savoil', les prospérités et les agré­
ments externes, qui sont appelés voluptés du corps el du monde,
et non eu même lemps de l'âme el du Ciel. D'après ces considéra­
tions, il est él'ident que par loutes les marchandises, qui sonl énu­
mérées dans ce Chapitre, il est enlendu des biens et des prospérités
externes el non en même temps intel'Oes, et qu'ainsi pal' les mal'­
chands qui sont del~enus riches pal' elles, il est entenllu ceux qui
sont dans ces prospérités. - Continuation: Une huilième Loi
de la Divine Pl'oYidence esl, Que le Seigneur détourne conti­
nuellement l' homme des maux, en tant que l' homme d'après
le libre veut en être détourné: qu'autant l'homme peut être
détourné des maU:L', autant il soit conduit par le Seiglleur
au bien, ainsi au Ciel; et qu'autant l'homme ne peut être
détourllé des maux, autant il ne puis,~e Ptre conduit par le
Seigneur au bien, ainsi au Ciel; car (lut (lilt l'homme a été
détourné des rJWIlX, autant il (ait d'après le Seigneur le bien
qui en soi est le bien; mais autant illl'a pas été détourné des
rIZal/X, autant il (ait par lui-même le bien qui a en soi le mal.
L'homme par les parole~ de la bouche et liaI' les aclions du corps
est dans le Monde naturel, mais pal' les pensées de l'entendement
et par les affection:; de la volonlé il est dans le Monde spirituel: par
le Monde spirituel il esl entendu et le Ciel et l'Enfel', Jivisés l'un
et ['aütre, dans le plus gl'and orùre, en soci6tés il)nombrables se­
lon toules les val'iélés des affeclions et des pensées pl'océdanl des
affections. Au milieu de ces sociéiés es~ l'homme, tellement lié,
qu'il ne peUL même pen~1' ni vouloir la moindl'e chose si ce n'est
en union avec elles, et lellement ell union, que si l'homme était
séparé d'avec elles, ou qu'elles fussent sépal'p.es ù'avec lui, il tom­
herait mort, la vie l'estanl seulement dans ['intime par lequel il est
homme et non une bêle, et pal' lequel il \'it étel'llellement. L'homme
ne sail pas qu'il cst quallt il. la vie dans une lelle compagnie; s'il
ne le sait pas, c'cst parte qU'II ne parle pas avec les CSlJl'iIS; il ya
si longtemps qu'il ne connaît rien SUI' ccl étal! Mais pOUl' que cela
ne soit pas étel'nellement caché, le voici révélé. Cela doit être placé
en préliminaire, pOUl' que celle loi de la Divine Providence puisse
être comprise, '
1163, Au loin se tiendront. il cause de la crainte de son
Vers. 15. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 1.43
tourment, signifie tandis qu'ils étaient dans les externes, pal'
la crainte des peines infernales: on le voit d'après ce qui a été
expliqué ci-dessus, N° 1133, où sont des paroles semblables. ­
Continuation: L'homme par naissance est au milieu des socié­
tés infel'Oales, et il s'étend en elles absolument de la même manière
qu'il donne de l'extension aux affections mauvaises de la volonté.
Les affections mauvaises 'de la volonté proviennent toutes des
amours de soi et du monde; et cela, parce que ces amours tournent
toutes les choses du mental en bas et en dehors, pal' 'conséquent
vel's l'Enfer, qui est <lu-dessous, et qui est hOl's de lui, et les dé­
tourne a'insi du SeigneUl', pal' conséquent du Ciel: et m~.me les
intérieurs de tout_es les choses du mental humain, et avec eux les
intél'ieUl's de toutes les choses de son esprit, peuvent être tournés
en bas, et êtl'e tournés en haut; ils sont tournés en bas quand
l'ho(l~me s'aime par-dessus toutes choses, et ils sont tournés en
haut quand il aime le Seigneur par-dessus toutes choses; l'action de
tOUl'nel' est actuelle; l'homme les toul'Oe de lui-même en bas, et le
Seigneur les tOUl'Oe de Lui-Mème en haut; c'estl'amoul' régnant qui
toul'Oe. Les pensées ne toument pas les intél'ieurs du mental, si ce
n'est qu'autant qu'elles viennent de la volonté. L'homme ne sait
pas non plus qu'il en est ainsi, et cependant il doit le savoir, pour
qu'il comprenne comment il est tiré de l'enfer, et introduit dans le
Ciel pal' le Seigneur.
116[1. Pleurant et étant dans le deuil, signifie la douleur
de l'âme et du cœur: on le voit pal' la signification de pleurer,
en ce que c'est la douleur de l'âme; et par la signification d'être
dans il! deuil, en ce que c'est la douleul' du cœur; la distinction
entre la douleul' de l'âme et la douleur du cœur est comme la dis­
tinction entl'e le vrai et le bien, car dans la Parole l'âme se dit du:
vrai qui appal'tient à la foi, et le cœur se dit du bien qui appartient
à l'amoul'; de là aussi, dans la Parole, il est dit cl'âme el de cœur;
ils sont distingués aussi r.omme dans l'homme l'entendement et la
volon lé, et encol'e comme la respiration du poumon et le mouvement
du cœur: et, puis(IUe dans la Parole il y a un mariage comme est
celui du vl'ai et du bien, ou comme est celui de la foi et de l'amoul',
ou comme est celui de l'entendement et de la volonté, c'est pOlll'
cela qu'il en est de même de pleurel' et d'être dans le deuil, à savoil',
Hlt L'APOCALYPSE EXPLH1UÉE. N° 1164,

que pleurel' \'ient de la doulour de l'ame, et qU'ëtl'c dans le deuil


vient de la douleur du cœur. - COlllilHwtioH:, Mais pOUl' que
l'homme soit tiré de l'clIfer, et introduit dans le Ciel pal' lc Sei­
gneur, il est lI~ces:;aire que l'homme lui-même l'ésisie il l'enfcr,
c'est-à-dil'e, aux lllaux cOlllme pal' lui-Ulême; s'il ne résiste pas
comme pal' lui-même, il l'este Cil Enfer, et ('Enfer J'este en lui, et
ils Ile peuvellt êll't: séparés durant l'éternité. Cela résullc aussi des
Lois Je la Diville Providence, qui vienllent d'êlt'c expliquées. Qu'il
Cil soit ainsi, l'Expérience J't~lIseigllcra aussi; les maux ~ont éloi­
gllL'S de "/lomme ou pal' les punitions, ou par les tentations el les
a\'crsions qui en résllltent, ou par les alfectious du vl'ai et du ùien.
Les maux SOllt éloignés pal' les punitions chez ceux qui ne sonl pas
réformés; par les tentations et les aversions qlli en réwltellt, chez
ceux qui doivent êtl'e l't~fOl'lllés; el pal' les affections du nai et du
bien, chez les régénérés. Voici Celle ex périence : Quand un esprit
non réformé ou médlant subit des pUllitions, Cc qui a lieu ell En­
fer, il est knu dans ce~ puniliolls jusqu'a ce qu'il soit perç,u que de
lui·même il Ile veut plus les maux pOUl' lesquels il est puni; i1u'est
pas délivré aUparaltlllt, aillsi il est contrainl d'éluigner de lui
les maux; s'il n'est point puni jusqu'à celle intclIlion el jusqu'il
cetle volon lé, il l'esle dans son Illal; mais cependant comme il ne
s'était pas contrainl lui-même, le mal-ll'est pas extil'pé pal' celle
punition, il reste en dedans, et revient quand la crainte cesse. Les
maux chez ceux qui doivent êlre réformés sont éloignés pal' les
tentations, qui SOllt non des punitions mais des combats; ceux-ci
!le sont pas contraints il résister aux maux, mais ils se cOlltraignent
eux-mèmes et implol'ent le Seigneur, et sont ainsi délivrés des
maux auxquels ils ont l'ésisté; ensuite ils s'en désistent, non par
ancune cl'ainte de punition, mais pal' arel'sion du mal; ('aversion
même du mal est elllin pOUl' eux la l'ési:ilallce. Chez les régénérés,
au colliraire, il n'y a point de tentations ou de comhats, mais il y
a les affections du \'l'ai et du hien, qui tiennent les maux loin d'cux;
en effet, ils sont aiJsoiulDcnl sépal'és de l'Enfer, d'oil proviennent
les maux, el sont conjoints au Seignelll'. Être séparé et éloigné des
maux n'est :Jutre cbose qu'êlre sépar(~ et éloigné des sociétés iIifer­
/laies. Le Seigneur peut srparer el éloignel' des sociétés infernales,
N par conséquelJt des maux, tous ceux qu'il l'eut; et il peut aussi
Vel's. i.5. CHAPITJΠDIX-HUlTli~MK lla5
les lI'ansférer dans les sociétés célestes, par conséqnent dans \('s
hiens; mais cela ne dure que quelques heures, les maux reviennent
ensuite; c'est même ce que j'ai vu arriver quelquefois, et j'ai rc-
mar'qué aussi que le méchant était méchant comme ailpal'avant.
Dans tout le Monde spiriluel il n'y a pas d'exemple qne quelqu'un
:Jit été éloigné des maux autrement que par un combat on une l'é-
sistance comme pal' lui-même, et que rersonne en ail été éloigné,
si ce n'est pal' le Seigneur Seul.
'1165. Et disl/nt : 111al/teur! 'malheur! cette ville grande, .~i­
gnifie la lamentation sW' la doctrine et sur la religio.siU : on
le voit d'après ce qui a été explif(ué ci-dessus, N° 11 3h, oil sont
ries paroles semhlahles. Malheur! malheur! signifie la lamentation,
quand il est dit « malheur! celte ville;)) mais signifie la malédiction,
quand il est dit « malheur' à celte ville! Il - Continuation: Voici
encol'e une expérience qui prouve la chose: Tous ceux qui des tenes
viennent dans le Monde spirituel sont connus tels qu'ils sont pal' cel3
qu'ils peu\'ent ou ne peuvent pas résister aux maux comme par eux-
mêmes; ceux qui le peuvent sont sauvés, mais ceux qui ne le peu-
vent pas ne sont pas satn'és : cela vient de ce que c'est par le Sei-
gneur et non par lui-Dlême que l'homme peut résisler' aux maux;
en effet, c'est le Seigneur qui résiste aux IDaux chez l'homme, et
qui fait que l'homme sent et perçoit comme s'il résistait par lui-
même: ceux donc qui, dans le Monde, ont l'econml le Seigneur',
et reconnu aussi que tout bien et tout vrai viennent de Lui, et que
rien ne vient de l'homme, et qu'ainsi c'est pal' le Seignem' et non
par eux-mêmes qu'ils ont de la puissllnce contre les maux, Cûux-
là résistent aux maux comme par eux-mêmes: mais ceux qui,
ùans le Monde, n'avaient pas l'econnu cela, ne peuvent résister aux
maux comme pal' eux-mêmes, cal' ils sont dans les maux, et pal'
amOllI' dans le plaisir des maux; et résister au plaisir rie l'amOlli',
c'est résister à soi-même, à sa nature et à sa vie; il a été ex péri-
menté, s'Hs le POlll'I'aient, lor'sque les punitions de l'Enfer lellr se-.
l'aient racontées, el même IOI'squ'ils les vel'J'aient, et aussi lorsqu'ils
les sentiraient; mais toujours en vain; ils endurcissaient leur men-
lai (anirnus), disant: Que cela soit, et que cela se fasse, pourvu
(1

que je sois dans les plaisirs et dans les joies de mon cœur tant qlle
je suis ici; je eonnnis k présent, je ne pense pas à l'avenir; il ne
Il.. 10.
140 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ~. 116;).

m'al'rivera pas plus de mal qu'a beaucoup d'autt'cs. Il Mais ceux­


la, quand leul' temps est achevé, sont jetés dans l'Enfer', où ils sont
contmints pal' des punitions à se désistel' de faire ùu mal; mais les
punitions n'enlèvent ni la volonté, ni l'intention, ni pal' suite la
peusée du mal, elles empêchent seulement les actes. D'apl'ès ces
considél'ations, il est évident que l'ésistel' aux maux vient, non pas
ùe l'homme, mais du Seigneur chez ceux qui Le l'econnaïssent, et
que le Seigneur accorde que cela apparaisse comme fait pal' eux­
mêmes.
11.1)6. Qui était revêtue de lin Lin et de pourpre et d'é­
('arLate, signifie L'apparence dons Les externes, comme si c'é­
lilit d'après Le l'Tai et Le biell céLestes et spiritueLs: on le voit
pH la signilication ùu fin Lill, en ce que c'est le vrai d'origine cé­
leste, N° 11lJ3 ; par la signification de la pourpre, en ce que c'est
le bien d'ol'igine céleste, N° 10lJ2; par la signilicaiion ùe l'éc(u'­
Late, en ce que c'est le bien ù'origine spirituelle, N° 11!Jh; et pal'
la signification ù'en être l"evêtu, en ce que c'est l'apparence dans
les ex ternes; de là il est éviùent que pal' êtl'e revêtu ùe fin lin et
de pourpre et d'écarlate, il est signifié l'apparence dans les extel'­
nes, comme si c'était ù'après le vrai et le lJien célestes et spirituels,
lorsque cependant ces choses, consiùérées en elles-mêmes, sont des
maux et des faux d'ol'igine infernale: ce que c'est que le céleste et
ce que c'est que le spil'ituel, cela a déjà été dit quelquefois. - Con­
tinuation : Si le Seigneul' résiste seul aux maux chez l'homme,
et lion pal' quelques Anges ùu Ciel, c'est parce que résister aux
maux chez l'homme appal'tient à la Divine Toute-Puissance, à la
Divine Tonte-Science, et a la Divine Proviùence. Cela appartient
a La Divine Toute-Puissancc, pal'ce que résistel' à un seul mal,
c'cst résistel' à beaucoup de maux, et aussi c'estl'ésistel' aux enfers;
chaque mal, en effet, a été conjoint il des maux innombl'ables; ces
maux sont cohérents entre eux comme les enfel's, car les maux
commc les enfers, et les enfers comme les maux, font un; et ré­
sister aux enfers conjoints, personne ne le peUl, si ce n'est le Sei­
gneUl' Seul. Cela appartient il la Divine Toute-ScienCe, pal'ce
que le Seigneur Seul eonnait quel est l'homme, ct quels sont ses·
maux, et dans quelle connexion ils sont avec les autres maux, ainsi
dans quel ol'd,'e ils ùoil'cnl étf'e éloignés pOlir que l'homme soit
Vers. 16. CHAPlTIŒ DIX-HUiTIÈME. Hi
guéri pal' l'intérieur ou radicalement. Cela appartient à ta Divine
Providence, afin que rien ne se fasse contre les lois de l'ol'dre, et
afin que ce qui se fait soit ulile à l'homme pOUl' l'éternité; cal' la
Divine Providence, la Divine Toule-Science et la Divine Toute­
Puissance considèrent dans chaque chose l'éternité. D'apl'ès ces
expliealions, on peut voir qu'aucun Ange ne peut résister aux.
maux chez l'homme, mais que le Seigneur Seul le peut. Le Sei­
gneur opèl'e ces choses chez l'homme immédiatement par Soi­
Même, et médiatement aussi par le Ciel, mais toujours d'une telle
manièl'e, qu'aucun Ange ne sait rien de cela: en effet, le Ciel dans
tout le complexe est le SeigneuI', parce qu'il en est le Divin pl'O­
cédant; c'est pour'quoi, lorsque le Seigneur opère par le Ciel, il
opère aussi de Lui-Même j mais il est dit médiatemellt, parce
que la Divine Opération passe à travers les Cieux; mais néanmoins
il n'y prend rien de ce qui appartient au propre d'atlcun Ange,
mais il prend de ce qui est à Lui chez eux: c'est une apparence,
comme lorsque l'homme fait une action; pOUl' la faire, il met en
mouvement les innomblables fibres motrices qui sout répandues
autoul' de son corps, sans qu'aucune tibre connaisse la moindre
chose de ce qu'il fait: tels sont aussi les Anges dans le Divin
Corps, qui est appelé le Ciel.
1.167. Et parée d'QI' et de pierres précieuses et de pertes,
signifie l'apparence dans les externes, comme si c'était d'a­
près le vrai et le bien spirituels et naturels: on le voit d'après
ce qui a été expliqué ci-dessus, N°s 10h3, 10ltlt, où sont des pa­
l'oies sembla hies. - Continuation: Cette Loi de la Divine Pro­
vidence, qu'aulant l'homme peut être détourné des maux, autant
il fait pal' le Seigneur le bien qui en soi est le bien, mais qu'autant
il ne peut être détourné des maux, autant il fait pal' lui-même le
bien qui en soi a le mal, peut être illustrée d'après les préceptes
du Décalogue. Soit, pour exemple, le précepte (1 tu ne voleras
point: ») Ceux qui l'ésistent comme par eux-mêmes à la cupidité
de volel" pal' conséquent aussi à la cupidité de fail'e des profits sans
sincérité et injustement, en disant dans leur cœur qu'ils ne doivent
pas agir ainsi, pal'ce que cela est contl'e la Loi Divine, pal' consé­
quent contre Dieu, et infernal en soi, pal' conséquent mal en soi,
ceux,-là, apl'ès quelques légers combats, sont détournés de ce mal,
lItS L'APOCALYPSE EXPLlQU(Œ, N" H67.

et sont introduits pal' le Seigneur dans le bien, qui esl appelé le


sincère, el dans le bien, qui esl appelé le juste, et alors ils com­
mencent il penser à ces biens, et il les VOil' d'après ces hiens mêmes;
le sincère d'après le sincèl'e, et le juste d'après le juste; et ensuite,
comme ils fuient et ont en aversion le mal de la cupidité sus-men­
tionnée, ils aiment ces biens et les font pal' amour sans se contra in­
tire: ces biens viennent du Seigneur, parce que ce sont des biens
qui en eux-mêmes sont des biens. Mais il en esl autremenl si la
cupidité de faire des pl'OlilS sans sincérité et injuslement reste chez
l'homme; 310l's celui-ci ne peut faire le sincèl'e d'après le sincère
ni le juste d'après le juste, ainsi il les fait, non d'après le SeigneUJ',
mais pal' lui-même, cal' il les fait, afin qu'on le croie sincère el
juste, pOUl' les fins de s'enrichit' davantage ou d'être honoré; ces
fins-là sont dans les biens qu'il fait, el de la fin dérive loute qualité
du bien: ce bien a en soi le mal, puisque sa qualité dérive de la fin
de faire des profits sans sincérité et injustement. Chacun peul voir
que ce bien ne peut devenir un hien en soi, avant que le mal ail été
éloigné, Il en est de même à l'égard des autres préceptes du Dé­
calogue.
1108. Parce qu'en une heure ont été dévastées tant de ri·
chesses, signifie la destruction de toutes les choses qu'ils avaient
gagnées, et des choses pal' lesquelles ils espéraient avoir du
gain: on le voit par la signification d'être dévasté en une heure,
en ce que c'est la ruine totale, N° 11 36, par conséquent aussi la des­
truction de toules choses; et pal' la signification des richesses, en
ce que ce sont les gains, qui sont des honneurs et de l'opulence,
ainsi les choses qu'ils avaient gagnées, el aussi les maux el les faux
de la doctrine et de la religiosilé, qui sonl les choses pal' lesquelles
ils espéraient avoir du gain: ici pal' les richesses sont signifiées les
mêmes choses que par les marchandises qui ont été énumérées,
Vers, 12,13, 111. - Continuation: Autant l'homme esl éloi­
gné des maux, autant il est éloigné de l'Enfel', parce que les maux
el l'enfer sontllD ; et aulant il en est éloigné, aulanl il enlr'e dans
les hiens et est conjoint an Ciel, car les biens et le Ciel sont un,
L'homme alors devient autre; son .Libre, son Bien, son Mental, el
aussi son Enlendement et sa Volonté, sont l'etournés, car il devienl
Ange du Ciel. Son Libre, qui auparavant avail élé le Libre de
\'C/'S, 16, CHAl'lTHE DIX-HUlTtEME. 1!J9
pensel' el de vouloil' le mal, devienl le Libre ùe pensel' el de vouloil'
le bien, ce qI;i en soi eslle Lihre même; quand l'homme esl dalls
cel élal, il sail pOUl' la pl'emière fois ce que c'esl que le Vibre, mais
il Ile le savail pas aupal'avanl, puisque d'apl'ès le Libre dn mal il
avait senli le Libt'e du bien comme le servile; mais mainlenanl
d'après le Lihre du bien il sent le Libre du mal comme le servile,
ainsi qu'il l'esl réellemenl en lui-même. Le Bien que l'homme
avait fail auparavant, ayanl élé fail d'après le Libre du mal, ne
pouvail pas êll'e le llien en soi, il y avail en lui l'amour de soi ou
du monde; le bien n'a pas d'an Ire origine que l'amouI'; de là lei
esl ['amOlli', lei esl le bien; si l'amour esl mauvais, son plaisil' esl
loujours senli comme UII bien, quoiqu'il soil un mal: mais le bien
que l'homme fail dans la suile esl le bien en soi, pal'ce qu'il vienl
du Seignelll' qui esl le Bien Même, comme il a élé dil précédem­
ment Le Menta{ de l'homme, avanl d'avoir élé conjoinl au Ciel,
élaillourné pal' del'l'ière, parce qu'il n'avait pas encore élé reUl'é
de l'Enfer; tanl qu'il esl dans l'état de la Réfol'maUolI, il regal'de
par le Vl'ui vers le bien, comme par la gauche vel's la droile, ce qui
esl conll'e l'ordre; mais après que le men lai a été conjoinl au Ciel,
il est 10Ul'llé pal'-devant el élevé vel's le SeigneuJ', et il regal'de pal'
la droite vers la gauche, c'esl-à-dire, par le llien vers le vrai, ce
qui esl selon l'QI'dl'e; ainsi se fail le renvel'semenL. 11 en esl de
même de l'Entendement el de la Volonté, parce que l'enlende­
melll est le récipienl du nai el la volonté le récipient du biell ; avanl
que l'homme ail été retiré de l'Enfer, l'entendement el la volonté
ne fonl pas un; l'homme alors voil et reconnaH par l'entendement
plusieUl's choses, qu'il ne veut pas parce qu'il Ile les aime pas;
mais quand l'homme a élé conjoint au Ciel, l'enlendemenl el la vo­
lonté fonl un, cal' l'entendement devient une chose ùe la volonté;
en effel, quand le renvel'semenl a été fait, ee que l'homme veul il
l'aime aussi, el ce qu'il veut pal' amour il le pense; ainsi, après
que l'homme a été éloigné des maux pal' une résislllnce el un com­
bat conll'e eux comme pal' lui-même, il vienl dans l'amoul' du \Tai
et du llien, el alors Loul ce qu'il veul et que IHlI' suile il fait, il le
pense aussi el pal' suite il le dit. .
1169. Vers. 17, Et tout pilote, et quiconque Sllr les nll­
1'ires réside, et les mate/ots et tous ceu;); qui sur mer tra(i­
150 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 1:169.

quellt, au loin se tinrent. - Et tout pilote, et quiconque su/'


les navires réside, et les matelots et tOllS ceux qui sur mer
trafiquent, signifie tous ceux qui ont cru être dans la sagesse,
dans l'intelligence et dans la science, et ont confirmé les faux de
cette doctrine et de cette religiosité par des raisonnements d'apr'ès
l'homme natUl'el : au loin se tinrent, signifie maintenant non de
même en ces choses à cause de la crainte,
1170. Et tout pilote, et quiconque sur les navire.ç réside,
et les matelots et tous ceux qui SUI' mer trafiquent, signifie
tous ceux qui ont cru Ure dans la sagesse, dans l'in{elligence
et dans la science, et ont confirmé les faux de cette doctrine
et de cette religiosité par des misonnements d'après l'homme
natll1'el: on le voit pal' la signification des navires, cn ce que ce
sont les connaissances dll vrai et du bien, puis aussi les doctrinaux
dans l'un et dans l'autre sens, N° 51f1 ; et comme la sagesse, l'in­
telligence et la science viennent des connaissances du vl'ai et du
bien, de là par le pilote sont signifiés ceux qui sont dans la sa­
gesse; par ceu:x qui résident sur les navires, ceux qui sont dans
l'intelligence; et par les rnatelot.~, ceux qui sont dans la science;
il est dit la sagesse, l'intelligence et la sciencr., parce que ces choses
se suivent dans cet ol'dre chez ceux qui d'apl'f>s les connaissances
deviennent sages; la sagesse est dans le troisième degré, l'intelli­
gence dans ·le second, et la science dans le premier ou del'nier;
c'est même pOUl' cela qu'elles sont nommées dans cet ordre dans
la Parole; pal' exemple, dans Moïse: Cl J'ai rempli Bessn.lécl
d'esprit de Dieu, en sagesse, en intelligence et en science. II
- Exod. XXXI. 3. XXXV. 31 ; - et par la signification de
trafiquer sur mer, en ce que c'pst confirmel' par des raisonne'­
ments d'après l'homme natur'el, et ici confirmer les faux de cetle
doctl'ine et de celle religiosité; en effet, par la mer est signifié
l'homme naturel, et par y tl'afiquer, il est signifié raisonner et
confirmer par des raisonnements; proprement par trafiquel' sur
mer, il est signifié s'acquérir des choses par lesquelles on fem du
gain, puis les vendre, et ainsi faire du gain; mais comme les gains
ont été décrits ci-dessus pal' les marchands et leurs marchandises,
ici par trafiquer SUI' mer, il est signiné aulre chose, à savaii', con­
fil'mel' par des raii'onnemenls. Que par les pilotes soient signifiés
Vers. 17. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 151
les sages, on peut le roil' dans }<~zéchiel : c( Les sa,qes de Sidon
i el d'Arvad étaient (cs pila/es; les anciens de Gébal et ses Sfl­
ges étaient pom" réparer tes breches. )) - XXVII. 8, 9; ­
mais ces passages ont été expliqués ci-dessus; voir N° 5'1lJ. ­
1 Continuation: II y a chez ('homme deux facultés de la \'ie; l'uni)
C:it appelée l'Entendement, et l'aulre la Volonté: ces deux faCilités
sont entre elles ahsolument distinctes, mais cl'éées pour faire un,
el lorsqu'elles font un, elles sont appelées un Mental; toulefois,
c,he7~ l'hommc elles sont d'abord divisée!', mais plus tard cl!es sont.
unies. Elles sont distinr'tes ahsolument comme la Lumière et
la Chaleur, cal' l'Entendement vient de la Lumièl'c du Ciel, qui
dans son cssence e~t le Divin Vrai ou la Oivine Sagesse; et même
chez l'homme, lorsqu'il est dans le Monde, c'est d'après celle Lu­
mière que l'Entendement voit, pcnse, misonne ct conclut; l'homme
ne sait pas qu'il en est ninsi, parce qu'il ne sail rien de cette Lu­
mière ni de son origine: la Volonté vient de la Chaleur du Ciel,
qui dans SOIl essencc eslle Di\'in Bien ou le Divin Amour; et mèmc
chez ['homme, lorsqu'il est dans le Monde, c'est d'après eetle Cha­
leur que la Volonté oime, et qu'elle a tout son ogl'ément el tout
son plaisir; l'homme ne sait. pas non plus qu'il en est ainsi, parce
qu'il ne sait rien de celle Chaleur ni de son origine. M1!inlenant,
puisque l'Entendement voit d'après la Lumièr'e du Ciel, il est évi­
dent qu'il est le sujet et le réceptllcle de celte Lumière, par consé­
quent aussi le sujet et le réceptacle du vrai Cl de la sagesse: et
puisque la Volonté aime d'après la Chaleur du Ciel, il est ~videul
qu'elle est le sujct et le l'éceplacle de cette Chaleur, pal' conséquent
allssi le sujet cl le réceptacle du hien, ainsi de l'omour, D'après
ees explications, on pcuL voir clait'ement que ces deux facullés de
la vie de l'homme sont distinctes comme la Lumière et la Chaleul',
puis aussi, comme le vrai et le bien, ct comme la sagesse et l'a­
mour, Ces (acuités chez t'homme sont d'abord dirisées : on
le perçoit évidemment, en ce que l'homme peut comprendre le \'l'ai,
et d'après le vl'ai le hien, et approuvel' qu'une chose soiL de telle
manière, mais néanmoins il ne la veut pas, et par suite du nOI1­
\'ouloir, il ne la fail pas; en effet, il comprend ce que c'est que le
vrai, cl. pal' suite ce quI' c'est que le bien, IOI'squ'il1'entend el le IiI;
1'1 il le c01ll(lrcnn si hien, !ju'il pent ensuilr l'enseigllcr en pl'C'chllllt
15j L'APOCALYPSE EXPliQUÉE. l\i" :1170.

eL en écrivant; mais IOl'Squ'il est chez lui et qu'il pense d'apl'ès


son esprit, il peut l'emarquet' qu'il ne le veut pas, qu'il veut même
fail'e le contraire, et qu'il le fait lorsqu'il n'est pas l't:lcnu pal' des
crainles. Tels sont ceux (lui peuvent parler avec intelligence, et
qui cependant vivenL autremeul; cela aussi esl voil' une Loi dans
son esprit et en vOÏl' une autre dans sa chail'; l'espl'it est l'ent.en­
demellt, et la chail' est la volonté. Ce divol'cc de l'Entendement et
de la Volonté est surtout perçu pal' ceux qui veulent être réformés,
mais tous les autres le perçoivent peu. Si ce divol'ce existe,·c'est
parce que chez l'homme l'Entendement Il'a pas été délruit, mais la
Volonté est détruite: en effet, l'Enlenùemenl est compal'alivement
comme la Lumi~l'e du monde, d'après laquelle l'homme peut voir
aussi clairement dans la saison de l'hiver que dans celle de l'été;
et la Volonté est comparativement comme la Chaleur du monde,
qui peut ne pas être avec la lumière, et qui peut êtl'e avec la Lu­
mière, Cal' elle n'y est pas dans la saison de l'hive.', et elle y est
dans celle de l'été. M.ais telle est la chose, qu'il n'ya que la Vo­
lonté qui détl'uise l'Entendement, de même qu'il n'y a que l'ab­
sent.:e de la chaleUl' qui détruise les germinations de la terre. L'En­
telltlement eilt détruit pal' la Volonté chez ceux qui ;;onl dans les
maux. quand l'Entendement eL la Volonté font un, mais non quand
ils ne fonl pas un; ils font un, quanu l'homme pense avec soi d'a­
près son amOlli', mais ils ne font pas un, quand il est avec les au­
lres; quand il est avec les autres, il cache et pal' conséql1ellt éloi­
gne le prop.'e amour de sa volon lé, et cet amolli' étant éloigné,
l'Eutendement est élevé dans une Lumière supérieur'e. Soit aussi
pour confirmation l'expérience: J'ai parfois enlelluu des esprits
parler enll'e eux, et aussi avec moi, avec tant de sagesse, qu'tin
Ange aUl'ait à peine parlé plus sagement, et d'après cela je fll'ésu­
mais qu'ils ne tUl'deraient pas à être élevés au Ciel; mais quelque
temps après je les ai vus avec les méchants dans l'Enfer; j'en étais
étonné; mais alors il me fut donné de les entendre parler tout à fait
autrement, non plus comme aupara\'anten faveur des vrais, mais
conlt'e les vl'ais j et cela, parce qu'alors ils étaient dans l'amour de la
propre volonté et aussi de l'entendement, tandis qu'auparavant ils
n'étaieut pas dans l'amoul' de la propl'e volonté. 11 m'a aussi été
donné de voil' comment le propre de l'homme est distingué de sou
Ver", 17, CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 153
non-propr'e; cela peut être vu dans la Lumière du Ciel; le propre
réside intérieurement, mais le non-propre ['éside extérieurement, et
celui-ci voile celui-là, et aussi le cache, el [e pl'opre n'appal'aH que
10l'sque ce· voile a été enlevé, ce qui anive chez tous après la mort.
J'ai encore l'emarqué que plusieurs étaient surpl'is de ce qu'ils
voyaient et entendaient, mais c'étaient ceux qui jugent de l'état de
l'àme de l'homme pal' son langage et par ses éCI'its, et non en même
temps par les faits qui appartiennent à sa propre volonté. D'apl'ès
ces explications, il est évident que ces deux facultés de la vie chez
j'homme sont d'auord divisées, Maintenaltt il sera dit quelque
chose de lear union: Elles sont unies chez ceux qui sont rél'or-
més, ce qui a lieu pal' le comhat contre les maux de la Volonté;
quand ces maux ont été éloignés, la Volonté du bien fait un avec
l'Entendement du \'J'ai : de là résulte que telle est la Volonté, tel est
l'Entendement, ou, ce qui est ta même chose, que tel est l'amour,
telle est la sagesse; si la sagesse est telle qu'est l'amour, c'est
parce que l'amOllI' de la Volonté est l'Ètre de la vie de l'homme,
ct que la sagesse de l'Entendement est l'Exislel' de la vie qui en
procède; aussi, l'amOlli' qui appartient à la Volonté se forme-t-i1
dans l'Entendement; c'est la forme qu'il y reçoit qui est appelée
sagesse; car, comme il y a llne seule essence pour l'un et "autre,
il est évident que la sagesse est la forme de l'amour, ou l'amolli'
dans une forme. AlJrès que ces facultés ont été ainsi unies pal' la
Réformation, l'amour de la Volonté s'accroît tle jour en jOlIl', et il
s'accroit par une nutrition spil'ituelle dans l'Entendement; cal' là
il a son affection du vrai et du bien, laqueHe est comme un appétit
qui souffl'e de la faim et désÏl'e. Pai' là il est évideut que c'est la
Volonté qui doit être réformée, et que selon qu'elle a été réformée,
l'Enteudement voit, e'est-a-dire, devient sage; cal', ainsi qu'il a
été dit, la Volonté a été détruite, mais non l'Entendement. La Vo-
lonté et l'Entendement font aussi Ull chez cellx qui ne sont pas ré-
formés ou chez les méchants, soi ce n'est dans le Monde, du moins
après la mort; CUI', après la mort, il n'est permis il l'homme ùe
penser J'après l'entendement que selon l'amour de sa Volonté;
chacun est enfin l'amené il cela; et lorsqu'il y a été l'amené, l'a-
mour mau~'ais de la Volonté a sa fOl'me dans ['Entendement, forme
qui est une folie, parce qu'elle procède lies faux du mal.
J 5h L'APOCALYPSE EXPLIQUI~E. l'i" 1171.

1171. Au loin se tinrent, signifie rnaintenant non de


même en ces rhose.~ li cause de la aainte : on le voit par la si­
gnification de se tenir (Ill loin, en ce que c'est être (Ians les ex­
ternes, N° 1133; ici donc ne point êtl'e dans cette sagesse, cette
intelligence et celle science chimériques, d'après lesquelles aupara­
l'ant ils avaient confirmé les maux et les faux de la doctrine et de
la religiosité, et cela, à cause de la crainte; en effet, la crainte fait
que l'homme est comme absent à l'égard de ces choses, quand il
voit que ceux qui étaient tels sont punis et tourmentés. - Conti­
nuation : A ces observations il faut ajouter les suivantes :(.0 La
Lumière de l'Entendement avant la l'éformation est comme la Lu­
mièl'e de la lune, claire selon les connaissances du vrai et du bien;
mais après la réformation, elle est comme la Lumière du soleil,
claire selon l'application des connaissances du vrai et du bien aux.
usages de la vie.Qj: Si l'Entendement n'a pas été délruit, c'esl ~fin
que l'homme puisse connailre les vrais, et \'oir d'après eux les
maux de sa volonté; et afin qu'il puisse, tandis qu'il les voit, leur
résister comme pal' lui-même, et ainsi êtl'e réformé, (!jI; Néan­
moins, l'homme n'est pas l'Monné d'après l'Entendement, mais il
l'est pal' cela que ]'Entendementreconnaît les vrais, et \'oit d'apl'ès
eux les maux; cal' l'opération de la Di\'ine Providence du Seigneur
est dans l'amour de la \'olonlé de l'homme, et pal' cel amour dans
l'Entendement, et non vire urStf, ® L'amour de la volonlé se­
lon sa qualité donne l'intelligence; l'amoul' natul'el d'après le spi­
rituel donne l'intelligence dans les choses civiles et morales; mais
l'amoul' spirituel dans le naturel donne l'intelligence dilns les choses
spirituelles; au contl'aire, l'amour purement naturel et le faste qui
en procède ne donnent aucune intelligence dans les choses spiri­
tuelles, mais ils donnent la faculté de confirmer tout ce qui plalt,
et après la conlil'lnalion ils infatuent l'Entendement, de sorle qu'il
voit le faux comme \Tai et le mal comme bien: toutefois, cet
amour n'enlève pas toujours la faculté tic comprendre les vrais
dans leur' lumièl'e; il l'enlève quand il est présent, il ne l'enlève
pas quand il est absenl.(y:'lLorsque la volonté a été l'éfol'mée, et
que la sagesse qui appartient à l'entendement devient de l'amOlli'
qui llppartient à la volonté, ou quand la sagesse devient l'amoul'
du vl'ai et du hien dans sa fOl'me, l'homme est alol's comm,c un
Vers. 17. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 155
jardin dans la saison du printemps, lorsque [a chaleur est unie à
la lumière, et qu'elle donne une âme aux germinations; les ger­
minations spirituelles sont les productions de la sagesse d'après
l'amour, et alors toute pl'oduction tire de cct amour son âme el de
la sagesse son vêtement; ainsi la volonté est comme un père ct
l'entendement comme une mère. ~!; Telle est alors la vie de
l'homme, non-seulement la vie de son mental (animus), mais en­
cOI'e la vie de son corps, puisque la vie du mental (animus) fa it un
avec la vie du COI'PS par les correspondances; car la vie de [a vo­
[onté ou de ['amour correspond à la vie du cœur, et la vie de "en­
tendement ou de la sagesse cOl'l'espond à la vie du poumon; le cœur
ct le poumon sont les deux sources de la vie du corps. Qu'il en
soit ainsi, l'homme l'ignore; cependant, c'est de là que le méchant
ne peut vivl'e dans le Ciel, et que le bon ne peut vivre dans l'en­
fel'; l'un et l'autre devient comme mOI'I, s'il n'est pas parmi ceux
avec lesquels la vie de sa "olonléet par suite la vie de son enlen­
dement agissent conjointement; c'est parmi eux, et non parmi
d'autres, que son cœur exécute librement ses pulsations, et que
par suite son poumon re~pire librement.
1172, Vel's. 18, 19. Et ils criaient, voyant la fumée de
sa combustion, disant: Quelle (ville t'ut) semblable à cette
m'lIe grallde! - Et ils jetèrent de la pou.çsière sur leurs
têtes, et ils criaient, pleurant et gémissant, di.çant : Mal­
heur! malheur! cette ville grande, dans laquelle s'étaient
enrichis de ses cho,<es précieu.çes tous ceux qui al'aient les
nat'Ïres sw' la mer! parce qu'en une heure ils ont été dé­
vastés. - Et ils criaient, voyant la fumée de sa combustion,
signifie la douleur du mental (animus), à la vue de la punition
pOUl' ces faux affreux qui ont jailli de leurs am~urs : disant:
Quelle (ville fut) semblable à ceUe ville grande, signifie l'éton­
nement de ce que celle doctrine et celle religiosité aient élé ainsi
détruites: et il,~ jet(lrent de la poussièl"e sur leurs têtes, et ils
criaient, pleurant et gémi,~sant, signifie la confession que par
la vie selon la l'eligiosilé et sa doctrine ils ont été damnés: disant:
Malheur! malheur! cette l'ille .qrande, dans laquelle s'étaient
enrichis de ses choses précieu.çes tous ceU,T qui avaient les na­
rires sur /(/ mer, signifie la lalllcnlatinn SUl' la rioolr'ine rI SIlI' la
lat> L'APOCALYPSE EXPLlQU(Œ. N" 1172,

l'eligiosité d'après lesquelles avaient fait du gain tous ceux qui les
avaient confirmées pal' les raisonnemenls 'pl'ovenanl de l'homme
naLUrel : parce qu'en une heure ils ont été dévastés, signifie SUI'
la perte et la destru~lion de Ioules choses.
1173, Et ils criaient, voyant la (umée de sa combustion,
signifie la douleur du mental (animus), à la vue de la punition
pour ces faux affreux qui ont jailli de lew's amour/; : on le
voil par la signilicalion de crier, en ce que c'esl la doule}Il' du
mental (animus), N°' 393, &2&, /)59; pal' la signification de la
fumée, en ce que c'esl -le faux infernal pl'olluant des maux des
amours terrestres el corporels, N°' 530, 889, 11 31 ; et pal' la si­
gnificalion de la combu,~tion, en ce que c'esl la damnation et la
punilion des maux qui jaillissenl de leul's amours, N°' 1083,
'1126; de là il est é\'ident que pal' ( ils criaient, voyanl la fumée
de sa combuslion, Il il esl signifié la douleur du mental (ullimus)
à la vue tle la punition pOUl' les faux affl'ellx qui ont jailli de leUl's
amours, - Continuation: Une neuvième Loi de la Divine Pro­
vidence esl, Que le Seigneur n'enseigne pas immédiatement
les vrais à l'homme, ni d'après Lui-Même, ni par les Ange/;;
mai/; qu'il enseigne médiatement par la Parole, par les Pré­
dications, par les Lectll1'es, par les Entretiens et les Commu­
m'cations avec les autres, et ainsi par les Pensées qu'on a avec
soi-méme; et que l'homme alors soit illustré selon l'affectiolt
du vrai d'après l'usage; autrement, l'homme n'agirait pas
comme par lui-même. C'esl là une conséqnence des Lois de la
Divine P,'ovidence précédemmenl ex pliquées j de celles-ci: Que
l'homme soit dans le libre, el que ce qu'il faiL il le fasse d'après la
,'uison; que d'après l'enJendemelil il pense comme pUl' lui-même,
el que pUI' suile d'apl'ès la \'olullté il agisse comme pal' lui-mêmu;
puis aussi, qu'il ne soit pas conlraint pal' des mil'acles ou par des
visions à Cl'oire quelque chose ou à faire quelque chose. Ces Lois
sont immuables, purce qu'elles appartiennent à la Divine Sagesse,
et en même temps au Divin Amour; el cependant elles sel'aient
troublées, si l'hommeélait instl'uit immédiatemenl soil pal' l'influx,
soit pal' des enll'etiens. En outre, le Seigneur influe dans les InLé­
,'ieurs du mental de l'homme, el pal' eux dans ses Extél'ieUl's, eL
aussi tians l'affecLion de sa Volonté, et pal' elle dans la pensée <le son
Vers. 18. CHAPITRE DlX-HUlTIi~ME. 157
Entendement, mais non m'ce versâ. Influer dans les Intérieul's du
mental de l'homme, et par' eux dans ses Extérieurs, c'est meUre la
racine en activitë, et d'après la racine pl'oduire; la l'acine est dans
les Intérieul's et la production dans les Extérieurs; et influer dans
('affer,tion <le [a volonté et pal' elle dans la pensée de l'entendement,
c'est d'abol'd inspirer'l'âme, et par elle fOI'mel' le l'este; car l'affec­
tion de la Volonté est comme j'âme par laquelle les pensées de
l'Entendement sont formécs; c'est aussi la l'influx de l'Interne dans
l'Externe, influx qui est donné. L'homme n'a pas la moindl'e con­
naissance SUI' ce qui influe dans les Intérieurs de son mental, ni sur
ce qui influe dans l'affection de sa volonté; mais ce qu'il doit sa­
voir il ce sujet, c'est que si l'influx se faisait dans les ExtérieUl's de
son mental et dans la pensée <le son Entendement, ce serait pro­
duire quelque chose sans une racine, et fOl'mel' quelque chose sans
une âme: chacun peut voir que ce sel'ait contre t'Ordre Divin, et
que pal' conséquent ce serait dMl'uire et non édifier. Par' là se ma­
nifeste c1air'ement la vérité de celte Loi de la Divine Providence.
1176. Disant: QueUe (ville fut) semblable il cette ville
grande, .~ignifie l'étonnement de ce que cette doctrine et
cette religiosité aient été ainsi détruites: on le voit par la si­
gnification de la ville grande, qui est Babylone, en ce que c'est la
doctrine et sa religiosité; car la ville signifie la doctrine, et Baby­
lone sa religiosité, comme ci-dessus, N° 1'1 3lJ; l'étonnement de ce
qu'elles aient été dètr'uites est signitlé pal' le cri, par lequel ils di­
rent : (1 Quelle ville fut semblable à celle ville, » et cela, après
avoir vu la fumée de sa combustion. - Continuation: Mais com­
mentie Seigneur influe, par conséquent comment l'homme est con­
duit, ce n'est que du Monde spirituel, et non d'autl'e pal't, qu'on
peul le savoil'; l'homme est dans le Monde spirituel quant il son
espl'it, conséquemment quant à ses affections et aux pensées qui en
proviennent, cal' les unes et les autres appal'tiennent à l'esprit de
l'homme; c'est l'esprit qui pense d'apl'es son affection, et non le
corps. Les affections de l'homme, d'oil proviennent ses pensées,
ont là une extension de tOllS cOtés dans les sociétés, dans beaucoup
de sociétés, ou dans un petit nom\)!'/} de sociétés, selon la quantité
et la qualitë de l'affection; l'homme est quant il son esprit au de­
clans de ces ~ociètés; il Yest aUaché comme il des cordes tendues,
:158 L'APOCALYPSE .EXP LI QUÉE, ~" 1174,

qui circonscrivent une espace pour sa marche; alors de même qu'il


passe d'une affection à une autre, de même il s'avance d'une so­
ciété dans une autre; et dans quelque société qu'il soit, et en quel.
que lieu qu'il soit dans cette société, là est le centl'e d'où son affec­
tion et sa pensée font des excursions vers les autres sociétés,
comme vers des pél'iphél'ies, qui 'sont ainsi dans une connexion con­
tinuelle avec l'affection du centre, d'après laquelle alors il pense
et parle. L'homme s'acquiC1'L dans le Monde ceLLe sphère, qui est
la sphère de ses affections et pal' conséquent de ses pensées; s'il
est méchant, il est dans l'enfer; s'il est bon, il est dans le Ciel.
L'homme ne sait pas qu'il en est ainsi, parce qu'il ignore que de
telles choses ex isten t. A tl'avel'S ces sociétés, l'homme, c'est-à­
dire, son mental, marche libre, quoique lié, et le Seigneur le COll­
duit; il ne l'ait pas non plus un pas dans lequel et pal' lequel le
Seigneur ne le conduise; et le Seigneur donne continuellement à
l'homme de ne sa \'0 il' autrement, sinon qu'il marche de lui-même
en pleine libel'té, et il lui permet, de se le persuade.', pal'ce que
la Loi de la Divine Providence est, que l'homme soit pOlté où
le veut son affection. Si l'affection est mauvaise, il est porté de tous
cûtés à travers les sociétés infernales, et s'il ne tourne pas ses re­
gards vers le Seigneur, il s'y introduit plus avant et plus pl'ofondé­
ment, et néanmoins le Seigneur le conduit comme pal' la main, en
permettant, et en détournant en Lant que d'après le libre il veut
suivre; mais s'il tourne ses l'egal'ds vers le Seigneur, il est retiré
de ces sociétés successivement selon l'ordre et la connexion dans
lesquels elles sont; cet ordre et cette connexion ne sont connus de
nul autre que du Seigneul' Seul; et ainsi l'homme est porté par des
degrés continus de l'enfel' vers le haut au Ciel, et dans le Ciel. Le
SeigneuI' fait cela à l'insu de l'homme, parce que si l'homme en
avait connaissance, il tl'ou1Jleruit la continuité de ce 11I'0grès en se
conduisant lui-même: il suffit qu'il apprenne les vrais d'après la
Parole, et pal' les vrais quels sont les biens, et d'après les vrais et
les biens quels sont les maux et les faux, afin qn'i1 puisse être af­
fccté par les vl'ais et par les biens, et ne pas ·être affecté pal' les
faux et pal' les maux; il peut, à la vérité, connatLl'e les maux et
les faux avant de connaHl'e les biens et les vrais, mais il ne peut ni
les voil' ni les pel'cevoit' auparavant; c'est ainsi, el non autrement,
Vers. 18. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 159
que l'homme peuL êlre conduit d'une affeclion dans une aull'e affec­
tion libl'ement et comme par lui-même, d'après l'affection du vrai
et du bien, par direction, s'il reconnaît la Divine Providtmce du
SeigneUl' dans chaque chose, cl d'après l'affection du mal el du
fàux, par permission, s'il ne la reconnaH pas: puis aussi, afin qu'il
puisse recevoir une intelligence correspondante à son affection, in­
telligence qu'il reçoil, en tant que d'après les vrais il combat
comme pal' soi-même contre les maux. Cela doil êll'e révélé, pal'
celle l'aison qu'on ne sait pas que la Divine Pl'o\'idence esl conti­
nuelle et dans les très-singuliel's de la vie de l'homme, et on ne
le sait pas, parce qu'on ignore commenl cela a lieu.
1175. Et ils jetèrent de la poussicre sur leurs Utes, et ils
C/'iaienl, pleurant et gérnissanl, signifie la con{ession que par
la vie selon la religiosité et sa doctrine ils ont été damnés: on
le voit pal' la signification de jeter de la poussière sur la tête, en
ce que c'est Je deuil, parce qu'ils ont été damnés; que ce soil à
cause de la vie selon celle religiosité et sa doctrine, c'en eslla con­
séquence; et par la signification de crier, pleurant et gémissant,
en ce qlJe c'est la douleur de ce que pal' la "ie selon la religiosilé et
sa doctrine ils ont été damnés, cal' criel' se réfèl'e à la doctrine, et
pleurer el être dans le deuil signifient la douleul' d'âme et de cœur,
comme ci-dessus, N° 116!J. Que jetel' de la poussière sur les têtes,
ce' soil le deuil il cause de la damnation, c'esl parce que par la
poussière est signifié ce qui a été damné, et pal' la lête l'homme lui­
même. Si la poussièl'e signifie ce qui a été damné, c'est parce que
les enfers sont en dedans et les Cieux au-dessus, et que des enfel's
esl pel'péluellemenl exhalé le faux d'après le mal; pal' suite la
poussière SUI' eux signifie ce qui a été damné; SUI' ce sujel, voir
aussi ci-dessus, N° 7!J'l : à cause de celle signification de la POUS­
sièl'e, il a été reçu dans les Églises repl'ésenlalives de jetel' de la
poussièl'e SUl' sa tête, quand on a\'ait fait un mal el qu'on faisait
pénilellce, cal' pal' là la pénilence étai.t attestée. Qu'il en soit aillsi,
ou peut le \'oil' pal' les passages suivants; dans Ézéchiel: (1 Ils
crieront amèrement, et ils {eront monter de la poussiere sur
leurs lête~, dans la cendre ils se 1·ollleront. II - XXVII. 30;
- pal' fail'e montel' ùe la pou~sièl'e SUI' leurs têtes est signifié le
ùeuil il cause de la damnatioll, el pal' se roulel' dans la cenùre esl
160 L'APOCALYPSE EXPLIQU1~E. N" H75,

signifié un deuil encore plus profond; cal' la cendl'e signifie ce qui


a été damné, parce que le feu dont elle provient signifie l'amouI'
infel'nal. Dans les Lamentations: « Ils sont assis à tel're, ils
se taisent, les anciens de la'fille de Sion; ils ont fait mon­
ter de la poussùlre SUi' leur tête; elle,~ ont (ait descendre à
tel're leur tête, les vierges de J érll,çalem. 1) - II. 10; - par
de telles choses étaient représentés la douleur et le deuil à cause
des maux et des faux, dont ils devaient faire pénitence, par consé­
quent la confession qn'ils 6\aient damnés; la fille de Sion signifie
l'Église, et les vierges de Jérusalem signifient les vrais de la doc­
trine; s'asseoil' à terre et se taire signifie la douleur du mental
(fl1limu8); faire montel' de la poussière sur les têtes signifie la
confession qu'ils étaient damnés; et faire descendl'e ~ terl'e la tête
signifie la confession qn'ils sont dans l'enfer. Dans Joh: ((Les amis
de Job déchirél'enl ('hOCUI1 leur tunique, et répandirent de la
poussière sur leurs têtes l'ers le Ciel. l) - Il. 12; - par ré­
pandre de la poussière SUl' les têtes vers le Ciel est signifié le deui 1
à cause de Joh, qui parut comme damné; le deuil pour la damna­
lion du mal est signifié pal' la poussière SUI' la têle; el pal' déchi­
rer la tunique est signifié le deuil pour la damnation du faux. Sem­
blahle chose est signifiée pal' (( se rouler da/ls la poussière, 1)
- Mich. 1. :10. - Que la pénitence ail été représentée par là,
on le voit dans Job: (( Je (ais pénitence S1l1' la pous,~ière el
sur la cendre. )) - XLll. 6. - Comme la poussière signi­
fiait la damnation, c'est pour cela qll'il a été dit au serpent:
(( Sur ton 1Jentl'e tu marchera.ç, et pou.ssière tu mange­
ras tous les jours de ta vie. 1) - Gen. III. 1l1; - pal' le sel'­
pent est signifié le mal infernal chez ceux qui pervertissent les
vrais de la Parole, et par là trompent avec astuce et foul'berie : pa­
reillement dans Ésaïe: «( Du serpent la poussière (sera) le pain,))
- LXV. 25. - D'après ces explications, il est évident que la
poussière est ce qui a été damné, et que jeter de la poussière sur
la tête, c'est attester la damnation. - Continuation: Ces préli­
minaires étant posés, il sera dit maintenant ce que c'est que l'affec­
tion; et ensuite, IIOl1l'quoi le Seigneul' conduit l'homme pal' les
affections et non pal' les pensées; et enlin, que l'homme ne peut
êll'e sauvé antrement. Ce que c'est que l'affection. Pal' l'affec­
\~I'S, 19. CHAPITlU; DIX-HUiTiÈME, 115i
tion il est entendu la même chose que par l'amour'; mais l'amour
est comme une source, et les a(t'ections sont comme les ruisseaux
qui en déJ'ivent, par conséquent aussi ellcs"ell sont les conlinua-
lîolls. L'amour comme SOUl'ce est dans la volonté ùe l'h'Onlme; les
affections, qui ell sont les ruisseaux, coulent par continuité dans
l'Entendement; et là, au moyen de la lumièJ'e qui procède des
vrais, elles produisent les pensées, absolument comme les vapeurs
de la chaleur produisent les gel'Il1inations,dans lin Jaydin au moyen
des l'ayons de la lumière; l'amour aussi da liS son origine, est la
chaleur du Ciel, les vrais dans leur ,origine sont les J'ayons de la
lumière du Ciel, et les pensées sont les germinations qui résultent
de leur mariage. D'un tel mariage procèdent, toutes les sociétés du
Ciel, qui sont innombrables, lesquelles dans lee!' Bssence sont des
affections; car elles procèdent de la chaleur qui esV l'amour, el de
la sagesse qui est la lumière, chale111' et lu'mière qui procèdent du
Seigneur comme Soleil; par suite, ces sociétés, selon que la cha-
leul' y a été unie à la lumière, et que la lumière y a été unie à la
chaleur, sont des affections du bien et du vrai; de là viennent les
pensées de tous dans ces sociétés, D'après cela, il est évident CJue
les sociétés du Ciel ne sont pas des pensées, mais qu'elles sont des
affections, et qu'ainsi, être conduit par ces sociétés, c'est être con..,
duit pal' les affections, ou qu'être conduit pal' les affections, c'est
être conduit par les sociétés; c'est pourquoi, dans ce qui va suivre,
au lieu des sociétés il sera dit les affections. Maintenant, il sera dit
]Jourquoi le Seigneur conduit l'homme ]Jar les affections, el
non par les pensées. Lorsque le Seigneul' conduit I;':~mme pal'
les affections, celui-ci pent être conduit selon tontes [es lois de la
Divine Providence; mais non, si c'était par' les pensées: les alfec-
tions ne sc manifestent point devant ['homme, n13is les pensées se
manifestent; puis aussi, les affections produisent les pensées, mais
les pensées ne produisent point les affections; il semble qu'elles les
produisent, mais c'est une illusion j et puisque les affections pro-
duisent les pensées, elles produisent aussi toutes les choses <fil
l'homme, parce qu'elles sont sa vie. Cela est même connu dalls le
Monde: Si tu tiens un homme dans son affection, tu le tiens en-
dlaîné, ct tu le conduis où tu veux, et alors une seule raisen en
'>'aut mille; mais si fl\ ne tiens pas l'homme nans son affl~r,lion, les
Vil. H.
162 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1175.

l'aisons ne valent rien, car l'affection qui ne concorde pas" ou les


pel'vertit, ou les rejette, ou les étouffe. Il en serait de même si le
Seigneur conduisait l'homme par les pensées immédiatement, et
non par les affections, De plus, 'quand J'homme est conduit par le
Seigneur au moyen des affections, il lui semble qu'il pense pal' lui­
même libr'ement, et qu'il parle et aussi agit pal' lui-même libr'e­
ment, De là vient donc que le Seigneur n'instruit pas l'homme im­
médiatement, mais qu'il l'instruit médiatement pal' la Parole, pal'
les doctl'ines et les prédications d'après la PaI'ole, pal' les entretiens
et les communications avec les autres, cal' par ces moyens l'homme
penie librement comme pal' lui-même. L' homme ne peut étre
saut'é auttement, Cela résulte, tant de ce qui a été dit SUI' les
lois de la Divine Providence, que de ce que les pensées ne pl'odui­
se.nt pas les affections chez l'homme; en effet, si l'homme connais­
sait toutes les choses de la Parole et toutes celles des doctrines,
jusqu'aux al'canes de la sagesse qui sont connus des Anges, et qu'il
les pensât et les proclamât, mais que ses affections fussent des con­
voitises du mal, toujoUl's est-il qu'il ne pOUl'rait pas être l'etiré de
l'Enfer par le SeigneUl'. De là il est évident que si l'homme était
instruit pal' le Ciel au moyen d'un InOux dans ses' pensées, ce se­
rait comme si on jetait de la semence dans un chemin, ou dans
l'eau, ou SUI' la neige, on dans le feu.
1176. Disant: 111alheur! malheur! celle ville grande,
dans laquelle s'étaient enrichis de ses choses précieuses tous
ceux qui avaient les navires sur la mer, signifie la lamenta­
tion Sll1' la docttine el SUI' la religiosité d'après lesquelles
avaient (ait du gain tous ceu:c: qui le.~ avaùml confirmres par
les raisonnements provenant de l'homme nalurel : on le voit
pal' la signification de malheur! malheur! en ce que c'est la la­
mentation, N° 1165; pal' la signification <.le la ville grandl', en ce
que c'est la doctrine et la religiosité, N° 113ft; pal' la signification
de s'enrichù' de ses choses précieuses~ en ce que c'est faire du
gain pal' elles; et pal' la signification d'avoir les navi/'es Sll1' la
mm', en c.e que c'est les confirmel' pal' les raisonnements l)l'Ovenanl
de l'homme naturel; pat' ceux qui ont les navit'es sur la mel' sont
signifiées les mêmes choses que par le pilote, quiconque SUI' les
mer's réside, les matelots, et ceux qui ll'anquent sur la me", pris

~
Vers. 1.U. CHAPITHE DIX-HUlTlj~~ME, :1<.>3
ensemble, ci-dessus, Vers. 17; que par eux soient signinés tOllS
ceux qui ont Cl'U être dans la sagesse, dans ['inlelligence et dans la
science, et ont confil'mé les faux de la doctl'ine et de la ,'cligiosilé
pal' les raisonnements prorenanl de l'homme naturel, on le voit ci­
dessus, N° 1170. - Continl/ation : Puisque la Divine Provi­
ùence agit dans les affections qui appal'tiennent à l'umoul' et Péll'
suile à la volon lé de l'homme, el qu'elle te conduit dans son affec­
tion, et de celle afl'eclion dans une autre affeclion voisine et alliée,
au moyen du libre, et ainsi d'une manière non pel'ceplihle, rie soriA
que l'homme nc sait en rien comment elle agit, et sait même à
peine s'il y a une Divine Providcnce, il en résulte que plusicul's la
nient et se confirment conlre elle; ils tirent leurs confirmations de
diverses choses qui arl'ivenl et qui existent; pal' exemple, de ce qlle
les méchants réussissenl dans leurs arlifices et leurs fourberies, de
ce que l'impiété règne, de ce Iju'il y a un Enfer, de ce que ('enten­
dement est dans l'obscurilé au sujet des choses Sl)il'ituellcs, et de ce
qu'il en est ,'ésuilé lanl d'hérésies, et que chacune, appuyée SUI' un
seul Point principal, se l'épand dans des assemblées el dans des na­
tions, et y demeure, comme le Catholicisme-Romain, le Luthéra­
nisme, le Calvinisme, le l\iélanchtonisme, le Mora\'ianisme, l'Aria­
nisme, le Socinianisme, le Quakél'isme, "Enlhousiasme, même le
,Tudaïsme, cl aussi en elles le Naturalisme et l'Athéismc; el, hors
de l'Europe, dans plusieul's ,'oyaumes, le Mahométisme, comme
aussi le Genlilisme, où il y a différents culles, et où, en quelques
endr·oits, il n'yen a aucnn. Tous ceux qui porlenl leurs pensées
sur ces faits, sans que cc soit d'apl'ès la Divine Vér'ilé, disent dans
leUl' cœur qu'il n'y a pas de Divine Pro\'idence, cl ceux qni hési-·
lenl aflirmenl qu'il y en a une, mais qu'elIe est seulemenl unÏ\el'·­
selle. Quand les uns.clles autl'es enleudenl dire qlle la Divine Pr'o)
virlence est dans les très-singuliers de la vic oes hommes, alors, 011
ils n'y font pos atlcntion, ou ils y fonl altentiou; CCliX Il"i n'y font
pns allr.nlion ('cjeuent cela del'!'ière lem' dos, el s'en \'onl; eCII\
qni y fonl attention sont comme cenx qui s'cn vont, ct cependant
ils retournent la face, et l'egardent seulemenl s'il y a lit ql1e1qur.
(:hose; ct quand ils voient, ils disent. en cux-mêmr.s : (( On 10. dil;)1
quelques-uns ù'enx aussi l'aml'ment de bouche mais non de cœur,
Maintenant, r,omme il importe de (lissipel' cet aveuglemenl qui [11'0­
'lM L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° H76.

vient de l'ignorance, ou cette obscul'ité due il ['absence de la lu­


mière, il sera donné à voir: I. Que le Seigneur n'enseigne immé­
diatement pet'sonne, mais qu'il instl'uit médiatement pal' les choses
qui, chez l'homme, viennent par l'ouie et pal' la vue. II. Que le
Seigneur cependant pourvoit à ce que ('homme puisse êl1'e l'éfol'mé
et sauvé par ces choses, que par suite il fail choses de sa religion.
m. Que le Seigneur pourvoit pour chaque nalion à un moyen uni­
versel de salut.
1:177. Parce qu'en une heure ils ont été dévastés, signifie
sur la perle et la destruction de toutes choses: on le voit d'a­
près ce qui a été expliqué ci-dessus, N° 1168, où sont des paroles
semblables. - Continuation: Le Seigneur n'enseigne immé­
diatement personne, mais il instruit médiatement par les
choses qui, chez /' homme, lJiennent par l'ollie et par la vue.
C'est là une conséquence de ce qui a été dit ci-dessus; il Ysel'a
ajouté, qu'il n'y a pas de révélation immédiate, si ce n'est celle qui
a été donnée dans la Parole, et telle qu'elle est dans les Pl'oph'etes
et les Évangélistes, et dans les Historiques. Cette Révélation est
telle, que tous les hommes peuvent être instruits selon les affections
de leur amour, et pal' suite selon les pensées de leU!' entendement,
très-peu ceux qui ne sont pas dans le bien quant à la vie, mais
beaucoup ceux qui y sont; ceux-ci sont instl'Uits pal' le Seigneul'
au moyen de l'illustration. Voici quelle est ['Illustration: La Lu­
mière conjointe à la Chaleur influe du Seigneur pal' le Ciel; cette
Chaleur, qui est le Divin Amour, affecte la Volonté, d'où vient à
l'homme l'affection du bien, et cette Lumièl'e, qui est la Divine Sa­
gesse, affecte l'Entendement, d'où vient à l'homme la pensée du
vrai; pal' ces deux sources, qui sont la Volonté et l'Entendement,
sont affeclées toules les choses de l'amour et toutes celles de la
scieuce de l'homme, mais sont seulement excitées celles qui appar­
tiennent au sujet, et elles se montrent présentes. Ainsi est opél'ée
l'lllusll'alion par le Seigneur au moyen de la Pal'ole, dans laquelle
chaque chose du spil'ituel, qui est en elle, communique avec le Ciel,
et le Seigneur influe par le Ciel et dans ce qui est alol's sous la vue
de l'homme, el l'Influx est continuel et universel d'après les tl'ès­
singuliel's chez chacun; c'est, pat' oompal'aison, comme la chaleUl'
et la lumière du Soleil du monde, qui opèrenl dan~ tOllles el dans
Vers. 19. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 165
chacune des choses de la lerre, et les mellent en végétation selon
la qualité de la semence et selon la réception; que ne doivent donc
pas opérer la Chaleur et la Lumière du Soleil Divin, d'après les­
quelles toules choses vivent? f;tl'e illustré par le Seigneul' au moyen
du Ciel, c'est être illustré pal' l'Espri't Saint, cal' l'Esprit Saint est
le Divin Procédant du Seigneur comme Soleil, Divin par lequel
ex iste le Ciel. De là il est évident que le Seigneur enseigne l'homme
de l'Église médiatement par la Parole, selon l'Amour de sa Vo­
lonté, amour qui est en lui pal' la vie, et selon la Lumière de son
Enlendemenl, lumière qui est en lui par la science; et qu'il ne
peut pas en être aU~I'ement, .parce que c'est là l'Ordre Divin de
l'Influx. Tel est donc le molif pour lequel la Religion Chl'étienne
est divisée en Églises, et au dedans de ces Églises en hérésies, dans
le commun et dans le particuliel', Ceux qui sont hors de la Chré­
tienté, chez lesquels la Parole n'existe pas, ne sont pas non plus
enseignés autrement; en effet, leur instruction se fait au moyen de
leur Religiosité, qui leur tient lieu de Parole, et qui est en partie
d'après la Parole i la Religiosité chez les Mahométans a été, dans
cel'taines parties, tirée de la Parole des deux Testaments: chez d'au­
tres, la Religiosité a été puisée dans l'ancienne Parole, qui ensuite
s'est perdue: chez quelques-uns, la Religiosité vient de l'Ancienne
Église, qui s'élait beaucoup étendue dans l'Asie, et qui, de même
que notre Église 311jourq'hui, s'était divisée en plusieurs Églises,
et dans laquelle existait cette ancienne Parole. C'est de là que sont
venues par dérivation les Religiosités d'un grand nombl'e de na­
lions, Religiosités qui cependant, chez plusieurs par la suite du
temps, sont devenues Idolâtriques, les unes moins les autres plus.
Ceux dont les culles ont celle origine sont enseignés par le Sei­
gneur médialement au moyen de leur Religiosité, de même que les
Chrétiens le sont au moyen de la Parole, ce que le Seigneur opère,
.comme il a été dit, par le Ciel, et de là par l'excitation de leur Vo­
lonté et en même temps de leUl' Entendement. Mais l'II1ustration
pal' ces Religiosités n'est pas comme l'IlIusll'ation par la Parole;
l'II1ustration pal' les Religiosités est comme le soir 10l'sque la Lune
hrille moins ou davanlage, mais l'II1ustl'ation pal' la Pal'ole est
comme dans le jour lorsque le Soleil hrille depuis le malin jusqu'à
midi, par conséquent aussi moins ou davantage. De là vient que
:1. (jô L'APOCALYPSE EXI'LlQUI~K N"U77.

l'Église du Seigucur, l'épandue sur tout le globe telTestre, est,


quant à sa Lumière, qui est la -Dh'ine Sagesse, comme est le jour,
de midi au sOir jusqu'à 'la nuit; et qu'elle est, quant à la Chaleur,
qui est le Divin Arnoul', comme est l'année, du pr'intemps à l'au­
tomne jusqu'à l'hiver.
1178. Vers, 20. Réjouis-toi à cause d'elle, Ciel; et (vous)
saints Apôtres et Prophètes, parce que Dieu a jugé votreju­
gement sur elle, - Réjouis-toi à cause d'elle, Ciel; et (vous)
saùtts Apôtres et Prophètes, signifie la joie du creul' dans le
Ciel et dans l'Église chez ceux qui sont d'après la Parole dans la
sagesse et dans l'intelligence: parce que Dieu a jugé votre ju­
gement sur elle, signifie parce qu'ils ont été rejetés,
1179, RéjouiS-lOi à cause li' elle, Ciel; et (vous) saints
Apôtres et Prophètes, signifie la joie du cœur dans le Ciel et
dans l'ltglise chez ceux qui sont d'après la Parole dans la
sagesse et dans l'intelligence " on le voit raI' la signification de
se réjouir, en ce que c'est la joie du cœ~r; rai' la signification du
Ciel, en ce que c'est non-seulement le Ciel, mais aussi l'Jtglise,
puisque l'Église est le Ciel du Seigneur dans les Lenes; pal' la si­
gnification des Apôtres, en ce que ce sont ceux qui enseignent
d'après la Parole; N°s 100, 333, pal' suite ceux qui sont dans la
sagesse; et par la signification des Prophètes, en ce que ce sont
ceux qui sont dans la doctrine du vl'ai d'après la Parole, et ahstl'ac­
tivement les rloctl'ines elles-mêmes, N° G2!J, par suite ceux qui
sont dans l'intelligence; cal' ceux qui sont dans la doctrine d'arrès
la Parole sont appelés intelligents, mais ceux qui enseignent la Pa­
,'ole sont appelés sages. D'après ces significations, il est évident que
pal' « réjouis-toi à cause elle, Ciel; et (vous) saints Ap{ltl'es et PI'O­
phètes, )) il est signifié la joie du CŒur dans le Ciel et dans l'Église
chez ceux qui sont dans la sagesse et dans l'intelligence. Si cela
suit maintenant, c'est parce qu'avant le Jugement dernier, ou avant
que les Babyloniens eussent été jetés dans l'Enfer, et qu'ainsi le
Monde des esrrits en eût été délivl'é, il y avait interception de la
lumière d'après laquelle les Anges ont la sagesse et l'intelligence;
si cette lumière a été intel'ceptée, et si par là les Anges ont été un
peu couverts d'ombre, c'était à cause de la conjonction des Bahy­
lonit::ns avec les Anges du demier Ciel; il cn fut autrement quand
Vers. 20. CHAPITHE DIX-HUiTIÈME. 167
ils eurent été précipités: SUI' ce sujet, voir ce qui a été l'apporté
dans l'Opuscule DU JUGEMENT DERNIER, d'après les choses vues et
entendues, - Continuation: Le Seigneur cependant pourvoit
il ce que l'homme puisse é17'e réformé et sauvé par ces cho­
ses, que par suite il fuit choses de sa religion. Sur tout le Globe
tet'restre, où il y a une Religion, il Ya deux (Êtres) qui la consti­
tuent, ces deux êll'es sont Dieu et l'homme, cal' il faut qu'il y ait
conjonction; et la conjonction est faite pal' deux choses, pal' le bien
de l'Amoul' et pal' le vrai de la Foi; le bien de l'Arnoul' vient de
Dieu immédiatement, le vrai de la Foi vient aussi de Dieu, mais
médiatement; le hien de l'AmoU!' est ce pa'r quoi Dieu conduit
l'homme, et le vl'ai de la Foi est ce pal' quoi l'homme est conduit:
cela est la même chose que ce qui a été dit précédemment: le Vl'ai
ùe la Foi apparalt à l'homme comme sien, parce qu'il vient par les
choses qu'il s'acquiert lui-même comme par soi. Dieu donc se con­
joint à l'homme par le hien de l'Amour, et l'homme se conjoint à
Dieu comme pal' lui-même pal' le vrai de la Foi. Telle étant la
conjonction, c'.est pOlIr cela que le Seigneur se compare à un Fiancé
et à un Époux, et compare l'Église à une Fiancée et à une Épouse.
Le Seigneur influe continuellement avec la plénitude du bien de
l'Amour, cependant il ne peut être conjoint à l'homme dans la plé­
nitude du vrai de la Foi, mais il est seulement conjoint dans le vrai
qui est chez l'homme, et ce vrai varie: il peut être donné plus plei­
nement chez ceux qui sont où il y a la Parole, mais moins pleine­
ment chez ceux qui sont où il n'y a pas la Pa l'ole ; néanmoins chez
ceux-ci et chez ceux-là la plénitude varie selon la science, et en
même temps selon la vie confol'me à la science; de là vient qu'il
peut y avoir plénitude plus grande chez ceux qui n'ont pas la Pa­
role que chez ceux qui ont la Pal'ole. La conjonction de Dieu avec
l'homme, et la conjonction de l'homme avec Dieu, sont enseignées
dans les deux Tahles, qui ont été écrites du doigt de Dieu, et qui
sont appelées Tables d{ll'alliance, Témoignage et Loi; dans l'une
de ces Tahles est Dieu, dans l'autre est l'homme: ces Tables sont
chez toutes les nations qui ont une Religion; d'après la Premièl'e
Table, elles savent qu'il faut reconnattre un Dieu, qu'il faut le
sanctifier et qu'il faut l'adorer; d'après la Seconde Table, elles sa­
vent qu'il ne faut volel' ni ouvertement ni clandestinement pal' al';..
IOR L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N°1i7!),

li fi ce ; qu'il ne fanl point commelll'e adullère; qu'il ne faut point


lue" à main armée, ni par baine; qu'il ne faut point porter de faux
témoignages devant le juge, ni devant le Monde, et qu'il ne faut
point non plus vouloil' ces choses. L'homme, d'apl'ès sa Table,
connailles maux qu'il doit fuir, et selon qu'il les connait et qu1il
les fnit comme par lui... même, Dieu se conjoint l'homme, et lui
donne d'apr'ès sa Tahle de Le reconnatll'e, de Le sanctil1el' et de
L'adore!'; et il lui donne aussi de ne point vouloir les maux, et il
lui doline encore de connaH"e les vra'is plus amplement selon qu'il
ne veut point les maux. Ainsi ces deux Tables se conjoignent chez
l'homme, la Table de Dieu est placée sur la Tahle de l'homme, et
elles sont mises comme une seule Tahle dans l'Arche, sur laquelle
il yale Propitiatoire, qui est le Seigneur, et snI' le Propitiatoire
deux Chérubins, qui sont la Parole et les choses til'ées de la Pal'ole,
dans laquelle le Seigneur parle avec l'homme, comme il a parlé
avec Moïse et Aharon entre les Chérubins, Maintenant, puisque III
conjonction du Seigneul' avec l'homme, et de l'homme avec le Sei­
gneur, se.fait pal' ces pl'écepte.o;, il est évident que quiconqne les
connalt et y conforme sa vie, non-seulement d'après la Loi civile
et mOI'ale, mais aussi d'après la Loi Divine, est sauvé; qu'ainsi
chacun esl sauvé dans sa Religion, qu'il soit CllI'étien, ou Mabo­
m~tan, ou Gentil. El, qui plus est, l'homme qui, par Religion,
vit conformément li ces préceples, hien que dans le Monde il ne
sache rien du Seigneur, ni rien de plus de la Parole, est néanmoins
quant à son esprit dans un état à vouloil' devenir sage; c'est POUl'­
qnoi, après la mort·, cel homme est instruit par les Anges, et il re­
l~onna1l le SeigneUl', relioit les vrais selon l'affection, et devient
Ange. Quiconque est tel, est comme l'homme qui meurt enfant,
car celui~ci est conduit pal' le SeigneUl', et les Anges font son édu­
cation. Ceux qui n'ont eu aucun culte, cn r.aison de' leur ignorance,
pal'ce, qu'ils étaient nés dans un lieu\'où il n'yen avait pas, sont
aussi, après la mort, instruits comme l'es enfants, et reçoivent, se­
lon leur y je civile et morale, des moyens de sal\'alion : j'ai vu de
lels hommes, et d'abord ils m'apparurent comme n'étant pas hom­
mes, et plus tard je les ai l'US oomme hommes, et je les ai enten­
dus pal'Iel' sainement d'après les préceptes ùu Décalogue; instruire
rie tels esprits, û\sl. la joie intime des AIlf{CS, D'ilpl'eS (',cs cxplica­
\el's. 20. CHAPITRE J)IX-HüITlI~ME. 169
lions, on voit maintenant que le Seigneur pourvoit à ce que tout
homme puisse être sauvé.
1180. Parce que Dieu a jugé votre jugement sur elle, si-
gnifie parce qu'illi ont été l'ejetés : on le voit pal' la signification
de juger le jugement, en ce que c'est rendl'e selon les faits, ainsi
jeter dans l'enfer ceux qui sont entendus pal' Babylone, par consé-
quent les rejetCl' des lieux où ils étaient précédemment, - Conti-
nulWion : Le Seigneur poul"voit pour chaque nation à un
moyen universel de salut. D'apl'ès ce qui vient d'êIJ'e dit, il est
évident que l'homme, dans quelque Religion qu'il vive, peut être
sauvé; car il cannaIt les maux, et d'apl'ès les maux les faux qu'il
doit fuit'; et lorsqu'il les fuit, il connaU les biens qu'il cloit faÏl'e, et
les vrais qu'il doit croire; les biens qu'il fait et les vl'ais qu'il croit,
avant qu'il ait fui les maux, ne sont pas eneux-mênles des hiens,
et ne sont pas en eux-mêmes des vl'ais, parce qu'ils viennent de
l'homme et non du Seigneur; s'ils ne sont aupal'3vant ni des hiens
ni des vrais en eux-mêmes, c'est pal'ce que chez l'homme ils ne
vivent point. L'homme qui cannait tous les biens et tous les vrais,
aulant qu'ils peuvent êlre connus, et qui ne fuit pas les maux, ne
connaît rien; les maux absorbent ces biens et ces vrais et les re-
jeuent, et il devient insensé, dans le Monde non, mais plus tard;
au contraire, l'homme qui connait un peLit nombre de Iliens et un pe-
tiL nombre de vrais, et qui fuit les maux, celui-là connait ces biens
el ces vrais, ct il en ajoute un plus grand nombre et devient sage,
sinon dans le monde, du moins plus lal'd. Puis donc que chacun, dans
toute Religion, connaU les maux et d'après eux les faux qu'il doit
fuil', et que, 10l'squ'illes fuif, il connait les biens qu'il doit faire et
les vrais qu'il doil croire, il est évident qu'il a été pourvu à cela par
le SeigneUl', comme à un moyen universel de salut chez toule na-
lion qui a une religion. Ce moyen est donné en toute plénitude chez
les Chrétiens; et il esl aussi donné, quoique non en plénitude, chez
les Mahométans et chez les Gentils: toutes les autl'es choses qui
constituent la différence sont, ou des cérémonies qu'on' peut faire
ouile pas faire, ou des vl'ais qu'on peut croire ou ne pas croire, et
cependant êtl'e sauvé. L'homme, après que les maux ont élé éloi-
gnés, voit ces choses lelles qu'elles sont; le Chrétien les voit d'u-
pres la PaI'olf;, le: Mahométan d'apri~~ i' Alcoran, et le Gentil' Il'a-
170 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ~ .. 1180.

pl'ès sa Religiosité. Le Chrétien voit, d'après la Parole, que Dieu


est un; que le Seigneur est le Sauveur du monde; que tout bien
qui en soi est le bien, et que tout \'l'ai qui en soi est le vl'ai, vien­
nent de Dieu, et que l'ien de tel ne vient de l'homme; qu'il y a un
Baptême, qu'il y a une Sainte Cène, qu'il y a un Ciel et un Enfer,
qu'il y a une vie apr'ès la mort; que celui qui fait le bien vient dans
le Ciel, et que celui qui fait le mal va dans l'Enfel'; il croit ces choses
d'après le vrai, et il agit d'après le bien, 101'squ'iI n'est pas daiS le
mal; toutes les autres, qui ne sont pas ù'accOl'd avec elles ni avec
le Décalogue, il peut les omettre. Le Mahométan voit, d'après
l'Alcoran, que Dieu est un, que le Seigneur est le Fils de Dieu,
que tout Bien vient de Dieu, qu'il ya un Ciel et un Enfer, qu'il y
a une vie après la mort, et qu'on doit fuir les maux qui sont indi­
qués dans les préceptes du Décalogue; s'il fait ces préceptes, il
croit aussi ces choses, et il est sauvé. Le Gentil voit, d'après sa
Religiosité, qu'il y a un Dieu, que ce Dieu doit être sanctifié et
adoré, que le Bien vient de Lui, qu'il y a un Ciel et un Enfer', qu'il
ya une vie après la mort, qu'il faut fuir les maux qui sont indi­
qués dans le Décalogue; s'il fait ces préceptes, il croit aussi ces
choses, et il est sauvé. Et comme la plupart des Gentils perçoivent
Dieu comme Homme, et que Dieu Homme est le Seigneur', c'est
pour cela aussi qu'après la mort, lorsqu'ils ont été instruits par les
Anges, ils reconnaissent le Seigneur, et l'eçoivent ensuite du Sei­
gneul' les vl'ais qu'ils ne connaissaient pas auparavant, S'ils n'ont
ni le Baptême, ni la Sainte Cène, cela ne les condamne point; la
Sainte Cène et le Baptême sont seulement pou l' ceux chez lesquels
il y a la Pal'ole, et chez lesquels d'apl'ès la Parole le Seigneur' est
connu; car ce sont des symboles de son Église, et ce sont des té­
moignages et des assurances que ceux qui croient aux préceptes du
Seigneur dans la Pal'ole, et vivent selon ces préceptes, sont sauvés.
1181. Vel's. 21. Et un Ange (ort enleva llne pierre comme
uhe grande meule, et il la jeta dans la mer, en disant:
Ainsi avec impétuosité sera précipitée Babylone, cette grande
ville, et elle ne sera plus trouvée. - Et un Ange (ort enleva
une pierre comme une gmnde meule, et il la jeta dans la
mer, signifie toutes les confirmations de leur doctrine d'après la
Parole, jetées avec eux dans l'Enfer: en disant: Ainsi avec im­
\'HS. 21. CHAPITHE DIX-HUITli~ME. 171
pétuosilê sera précipitée Babylone, celle grande ville, et elle
ne sera plus trouvée, signifie la destl'uction totale de celte doc­
tl'ine et de cette religiosité, et qu'elles ne se l'elèveront plus.
1'182. Et un Ange (art enleva une pierre comme une
grande meule, et il la jeta dans la mer, signifie les confir­
mations de leur doctrine d'après la Parole, jetées avec eux
dans l'enler : on le voit pal' la signification d'un Ange (art,
en ce que c'est le Divin Vrai dans sa puissance, No, 130, 200,
302, 593, 800; pal' la significalion de la pierre de meule, en ce
que c'est la confirmation du vrai d'après la Parole, et aussi la con­
firmation du faux ù'après la Parole, ainsi qu'il va 8lre expliqué; et
pa,' la signification de jeter dans la mer, en ce que c'est dans
l'enfer avec eux; que par la mer il soit aussi signifJé l'enfer, on le
voit, N'" 537, 538. Si la pierre de meule signifie la confirmation
d'après la Parole dans l'un et dans l'autl'e sens, c'est parce que le
froment signifJe le bien, etlèl fine fal'Ïne le \'rai de ce bien; de là,
la pieITe de meule, pal' laquelle le froment est moulu en fine fal'ine,
ou l'orge en fat'ine, signifie la Pl'oùuction du Hai d'après le bien,
ou la produclion du faux d'après le mal, pal' conséquent aussi la
cunfirmali011 du Hai ou du faux 'tI'après la Parole, comme on peut
le 't'oil' aussi pal' les passages suivants; dalls Jérémie: li Je Ii:rai
(:esser parmi eux voix de joie et voix d'llllégresse, l'oix'de
fiancé et voix de fiancée, voix de meules, et lumière de
lampe. » - XXV, '10; - là aussi est déerite la joie du Ciel et
de l'Église, et pal' voix de joie esl signifiée la joie de cœur d'a­
près le bien de ['amoul', et par voix d'allégresse est signifiée la
glorilication d'âme d'après les vrais de la foi, car la joie dans la
Parole se dit du bien, et l'allégresse se dit du vl'ai; pal' voix de
meules, il est signifJé la même chose que pal' voix de joie, et pal'
lumière de lampe la même chose que pal' l'allégl'esse, à savoir,
d'après le vrai de la foi; si voix de meules signifie la joie du cœur
d'apl'l>.s le bien de l'amour, c'est parce que la meule moud le fro­
mellt en fine farine, et que par le fl'oment est signifié le bien de
J'amoul', et par la line farine le yrai d'apl'ès cc bien. Des choses
semblallies sont dites dans ce Chapitre de "Apocalypse, à savoir:
cc Voi:t: de meule ne sera plus entendue en toi; et lumière de
llimpc ne lairll piliS l'Il loi; et roi.c de fÙlIICl: et de fianrh~ Ile
:lï2 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1182,

sera plus entendue en toi, Jl - Vers. 22, 23; - paroles qui seront
hienlOt expliquées. Dans Ésaie : Il Prends le moulin et mouds
de la farine, décowJre ta cuisse en passant les fleuves. Il ­
XLVII. 2; - ces choses ont été dites de Bahel·et de la Chaldée,
et par prendl'e le moulin et moudre de la furine, il est signifié d'a­
près le mal produire des faux et les confirmer par la Parole; et
par découvrir la cuisse en passant les fleuves, il est signifié adul­
térel' les biens pal' des raisonnements. Dans les Lamentations:
l( Les ieunes gens pour moudre ils ont entrainés, et lesieunes

garçons sous le bois sont tombés. Il - V. 13; - entratner les


jeunes gens pour moudre signifie pousser' eeux qui ont pu être dans
l'entendement du vrai à falsifier les vrais; Cl les jeunes garçons sous
le bois sont tombés, )l signifie pousser ceux qui ont pu être dans
la volonté du bien à adultérer les biens; moudre, c'est falsifier les
vrais ou confirmer les faux par la Parole, le bois est le hien. Dans
Moïse: l( En gage tu ne prendras point le moulin, ni la meule
de dessus; car l'âme. celui-là. prend en gage. Il - Deuté.,.
XXIV. 6; -c'était là une de leurs lois, qui toutes correspon­
daient à des spirituels; ne pas prendre en gage le moulin ni la
meule de dessus signiliait dans le sens spirituel qu'ils n'enlève­
raient à qui que ce soit la facullé de comprendl'e d'après le bien les
vrais, qu'ainsi ils ne privel'uient personne des biens et des vrais;
cornnle ces choses étaient signifiées, c'est pOUl' cela qu'il est dit
Il l'ame, celui-là, prend en gage, Il ce qui signifie qu'il péril ainsi

spirituellement. Dans le Même : l( Tout premier-né mourra,


iusqu'aupremier-né de la servante qui (est) après le moulin. JI
- Exod. XI. 5; - pal' le premier-né de la servante qui est après
le moulin sont signifiées les principales choses de la foi de l'homme
natuml, qui ont été falsiliées. Dans Matthieu; Il A la consomma­
tion du sù}cle, deu.x 'i7lOudront au moulin. l'une sera prise,
{'autre sera laissée. Il - XXIV. 60, Ai; -la consommation
du siècle est le demiel' temps de l'Église; pal' deux moudront sont
entendus ceux q~li se confil'ment dans les vl'ais et ceux qui se con·
firment dans les faux d'après la Parole; ceux qui se con firmen t
dans les vl'ais sont entendus par celle qui sera prise; et ceux qui
se confirment dans les faux sont entendus par celle qui sera laissée.
Dans les Évangélistes : (l . / éslts dit : Si quelqu'un scandalise
Vè!'S, 21. CHAPITRE DIX-HUITIÈME, 173
un de ses petits qui croient en Moi. il vaudrait mieux pour
lui qu'on eût pendu une meule d'âne à son COU. et qu'on
l'eût enfoncé dans la profondeur de la mer, Il - Mault. XVII.
6. Marc, IX. lJ2, Luc, XVII. 2; - pal' scandalisel' un de ces pe­
tits qui croient en Jésus, il est signifié pervertir ceux qui l'econ­
naissent le Seigneur; pal' (1 il vaudrait mieux qu'on etH pendu une
meule d'âne à son cou, » il est signifié qu'il serait préférable qu'il ne
connût aucun bien ni aucun vrai, mais le mal et le faux; c'est là
la meule d'âne; et être pendu au cou, c'est l'interception afin qu'il
ne sache ni le bien ni le vrai; pal' êlre enfoncé dans la pl'ofondeu['
de la mel" il est signiOé êlre pr'écipité dans l'enfer; que cela vau­
drait mieux, c'est parce que savoir' les biens et les vl'ais et les per­
vertir, c'est profanel'. Ce qui est entendu pal' cela que « iJfoise
brûla le veau. et le moulut jusqu'en une poudre. et la répandit
sur les faces des eaux. et en fit boire aux (ils d'Israël. Il ­
Exod. XXXII, 20. Deulél'. IX, 21, - on le ,-oit ex pliqué dans
les ARCANES CÉLESTES, N°s 10lJ62 à 101166, - Continuation .­
Maintenant, il sera dit quelque chose du langage des esprits avec
l'homme: Plusieurs croient que ['homme peut êlre enseigné par le
Seigneur au moyen des esprits qui parlent avec lui; mais ceux qui
le croient et le veulent, ne savent pas que cela a été conjoint avec
le pédl" de leUl' âme. Tant que l'homme vit dans le monde, il est,
quant à son espl'it, uu milieu des eSlll'ilS, et Cel)endant les esprits
ne savent pas qu'ils sont chez l'homme, el l'homme ne sait pas
qu'il est avec les esprits: cela vient de ce qu'ils ont été conjoints
immédiatement quant aux affections de la volonté, et médiatement
quant aux pensées de l'entendement; en effet, l'homme pense na­
turellement, mais les esprits pensent spirituellement; or, la pensée
natul'elle et la pensée spirituelle ne font un que pal' les cOl'I'espon­
dances, et l'union par les COl'l'espondances fait que l'un ne sait rien
ail sujet de \'aull'e. Mais dè~ que les espl'Îls commencent à parler
avec l'homme, ils passent de leul'état spirituel daRs l'état natl1l'el
1
de l'homme, et alors ils savent qu'ils sonl chez l'homme, et ils se
conjoignent avec les pensées de son affection, et parlent avec lui
d'après ces pensées: ils ne peuvent entrer dans autre chose, cal'
tous sont conjoints pal' une affection semblable, et par suite pal' une
pensée semblahle, et tous sonl préparés pal' la différence de l'alfec­
174 L'APOCALYPSE EXP.LlQU(~E. ~":U82.

tion ct de la pensée. De là résulte que l'esprit qui parle est dans les
mêmes principes avec l'homme, que ces principes soient l'l'ais ou
qu'ils soient faux, et qu'en oull'e Ules excite, et les confirme forte­
ment par son affection conjointe à l'affection de l'homme: de là, il
~st évident qu'il n'y a pas d'aulres esprits, que des esprits sembla­
bles à lui, qui padent avec l'homme, ou qui opèrent d'une manière
manifeste dans l'homme, car l'opération manifeste coïncide avec le
langage; de là vient qu'il n'y a que des esprits Enthousiastiques
qui pal'Ient avec les Enthousiastes; qu'il n'y a aussi que des Esprits
Quakel's qui opèrent dans les Quakers, et des esprits MOI'aœs dans
les Mora\'es; il en serait de même a\'ec les Miens, avec les Soci­
niens, et avec les autres Hét'étiques. Tous les esprits, qui parlent
aver.. l'homme, ne sont autres que des hommes qui ont vécu da us
le Monde, et ,Ilors tels: qu'il en soit ainsi, il m'a été donné Je le
conna1tre pal' des expériences. El, ce qu'il y a de plaisant, 10l'sque
l'homme croit que l'Esp"it Saint parle avec lui, ou opère en lui,
l'esprit cl'oit aussi lui-même qu'il est l'Esprit Saint; cela est
commun chez les esprits Enthousiasliques. D'après ces considéra­
tions, on voit clairement le danger dans lequel èst l'homme qui
p:ule avec des espr'its, ou qui sent maniff.stement lellr opération.
L'homme ignol'e quelle est son affection, si elle est honne ou mau­
vaise, il ignore aussi avec quelles autr'es affections elle a été COll­
jointe; et s'il a le faste de la propre intelligence, l'Esprit est favo­
rallie à toute pensée qui en provient; il en est de même si quelqu'un
:J, pour des principes, une faveU!' pleine d'lm certain feu qu'on
trouve chez ceux qui ne sont pas dans les \'l'ais par IIne affection
réelle; quand l'Esprit d'après une affection semblahle est favol'ahle
aux pensées ou aux principes de l'homme, l'un c6nduil l'autre
comme un aveugle conduit un aveugle, jusqu'à ce qu'ils tombent
tous deux dans la fosse. Tels Ollt été autrefois les Pythouiciens, et
aussi dâns l't~gypte et à Babylone les mages, qui ont été appelés
sages, pal'r..e qu'ils parlaient avec les esprits, el parce qu'ils sen­
taient manifestement en eux leur opération: mais pal' là le culte
de Dieu a été changé en culte des démons, et l'I~glise a péri: c'est
poU!' œla que de telles communications furent inlel'(lites sous peine
de mort aux (ils d'Israël.
1'183. E li disant: Ainsi Ilt'er irnpfLllo,~ilé sera pri'ripitfe
Vers. 21. CHAPITRE DIX-HUITiÈME, 175
Babylone, cette grande ville, et elle ne sera plus trouvée, si­
gnifie la destruction totale de celle doctrine, de sorte qu'elle
ne se releve point: on le voit pal' la s(gnificaLioll d'être préci­
pité avec impétuosité, en ce que c'est la destruction totale; par
la signification de Babylone la grande ville, en ce que c'est cette
religiosité et sa doctrine, ainsi qu'il a été dit ci-dessus très-souvent;
et pal' la signification de ne plus être trouvé, en ce que c'est ne
point se relevel'. - Continuation: 11 en est autrement chez ceux
que le Seigneur conduit; et il conduit ceux qui aiment les vrais,
et les veulent d'après Lui-Même; ceux-ci sont illustrés, quand ils
lisent la Parole, car là est Je Seigneur, et il pade avec chacun se­
lon sa capacité; si ceux-ci entendent des esprits parlel', ce qui ar­
rive aussi quelquefois, ils ne sont pas instruits, mais ils sont con­
duits; et cela, avec tant de prévoyance, que l'homme est toujours
laissé à lui-même; car, ainsi qu'il a été dit précédemment, tout
homme est conduit par Je SeigneUl' au moyen des affections, et
pense d'après elles comme pal' lui-môme dans le libre; s'il en était
autl'ement, l'homme ne sel'ait pas réfol'mahle, et ne pourl'ait pas
être illustré. Toutefois, les hommes sont illustrés de différentes
manières, chacun selon la qualité de son affection et de l'intelli­
gence qui en procède: ceux qui sont dans J'affection spirituelle du
Hai sont élevés dans la lumière du Ciel, ail point qu'ils perçoivent
l'illustration. II m'a été donné de la voir', et d'apr'ès elle de perce­
voir distinctement ce qui vient du Seigneur, et ce qui vient des
Anges; ce qui vient du Seigneul' a élé écrit, et ce qui vient des
Anges n'a point été écrit. Il m'a, en oult'e, été donné de pa l'leI'
avec les Anges ('omme l'homme parle avec l'homme, et aussi de
voir les choses qui sont dans les Cieux, et celles qui sont dans les
Enfers: la raison de cela, c'est que la fin de celle Église est ar­
rivée, et que s'appl'oche le commencement de la Nouvelle Église,
qui sera la Nouvelle Jél'usalem, à laquelle il doit être l'évélé que le
Seignelll' gouverne tout, tant le Ciel que le Monde; qu'il y a un
Ciel et un Enfer, et quelle est la qualité ùe l'un et de l'autre; qLle
les hommes vivent aussi hommes après la mort, dans le Ciel ceux
qui ont été conduits par le Seigneul', dans l'Enfel' ceux tlui se sont
conduits eux-mêmes; que la Parole est le Divin Meme du Sei­
gneUl' dans les tel'res; puis aussi, que le .Jugement demie.' il été
176 L'APOCALYPSE EXPLlQutE. N" 118::J.

accompli, pour que l'homme ne l'attende pas éternellement dans


son Monde; outre plusieurs autres choses appartenant à la lumière
qui se lève maintenant après les ténèbres.
118a. Vers. 22, 23. Et 'voix de joueurs de harpe, et de
musiciens, et de joueurs de flûtes et de trompettes, ne sera
plus entendue en toi; et nul artisan, d'aucun art que ce .~oit,
ne sera plus trouvé en toi; et voia: de meule Ile sera plus en­
tendue en toi. - Et Lumière de lampe ne luira plus en toi;
et voix de fiancé et de fiancée ne sera plus entendue en toi;
parce que tes marchands étaient les grands de la terre, parce
que par tes empoisonnements ont été séduites toutes les na­
tions. - Et t'oix de joueurs de harpes, et de musiciens, et
de joueurs de /lûtes et de trompettes, ne sera plus entendue
ell toi, signifie plus aucune joie intérieure ni auculle joie exté­
l'ieure : et nul artisan, d'aucun art que ce soit, ne sem plus
trouvé en toi, siglJifie plus aucune sagesse, ni aucune intelligence,
ni aucune science: et voix de meule ne ser'a plus entendue en
toi, signifie nul entendement du vrai provenant de la volonté du
bien: et lumib'e de lampe ne luira plus en toi, signifie rien du
vrai du Ciel et de l'Église: et ?Joix de fiancé et de fiancée ne
serLl plu.~ entendue en toi, signifie nulle joie provenant de la con­
jonction du bien et du vrai: parce que tes marcllllnds étaient
les grands de la terre, signifie ceux qui sont dans la domination,
ct dans l'amour et le plaisir de la domination, et ont gagné de très­
grands honneurs dans le monde, et aussi les richesses du monde:
parce que par tes empoisonnements ont été séduz'tes toutes les
nations, signifie que par des artifices et des persuasions abomina­
hies ils ont poussé tous les hommes probes il croire et il faire des
choses d'apl'ès lesquelles ils ont eu la domination et l'opulence.
1185. Et voix de joueurs de harpes, et de musiciens, et de
joueurs de flûtes et de trompettes, ne sera plus entendue en
toi, signifie plus aucune joie intériew'e ni aucune joie exté­
rieure : on le voit pal' la signification de la voix ou du son des di­
vers instl'uments de musique, en ce que ce sont des joies d'après
les affections internes et externes; si ces joies sont signifiées, c'est
d'apl'ès la cOllcol'Clance, cal' les sons de la musique expl'iment des
affections, et les pl'oduisent avec de la joie. Que les instruments il
Vers. 22, CHAPITRE DlX-HlJl'flJ~ME. 177
cordes signifient les spil'ituels, et les instruments il vent les céles-
tes, et 'qu'ils cOl'I'espondent aux affeclions, on le "oit, No' 323,
326. Quant il ce que signifient spécialement la voix de la harpc,
la voix ùe la f1ûle et la yoix de la trompette, on ne peut le voir
d'aulre part que d'apl'ès les affections qui sont de deux genres, les
affections spirituelles et les affections célestes, les spil'i1ue!les pro-
venant des vl'ais, et les célestes provenant des biens; mais clles
sont de trois <.Iegrés, les intimes, les moyennes et les dernières;
les intimes, telles qu'elles sont dans le Ciel intime; les moyennes\
telles qu'elles sont dans le Ciel moyen; et les dernières, .telles
qu'elles sont dans le dernier Ciel.·- Continuation: Ulle dixième
Loi de la Divine Providence cst, Que l'homme s'est conduit
(['après la propre prudence à la Prééminence et à l'Opu-
lence, quand celles-ci sMuisent : l'hO/mne, ' en effet, d'nprlls
la Divine Prollidence, est conduit vers de semblables choll(!.~
qui ne séduisent point, et qui- lui sertent pour la 1)ie éter-
nelle; car toutes les clw,çes de la Di1:ine Pl'ovidance chez
('homme concernent ce qui est étemel. parce que la 1)ie qui
est Dieu. et d'après laqllelle l'homme est homme, est éter-
nelle. Il y a deux choses qui affectent principalement les mentais
(animi) des hommes, la Prééminence et l'Opulence; la Pt'œmi-
nence appartient il l'amour de la gloire et des honneurs; l'Opu-
lence appartient à l'amour de l'argent et des possessions; elles af-
fectent principalement les lnelltals (animi). parce qu'elles sont les
propres de J'homme natul'el ; de là vient que ceux qui sonL entiè-
rement naturels ne savent autrement, sinon que la Prééminenr:e et
l'Opulence sont elles-mêmC$ 'ùes Bénédictions -qui vicnnent de
Dien, lorsque cependant elles peuvent ~tre des malédiclions,
comme on' peut le conclure avec évidence, en ce qu'elles sont chez
les hommes méchants aussi bien que chez les ,hommes hons : j'ai
vu de~ hommes I~minents et Opulents dans les Cieux, ct j'en ai vu
aussi dans les Enfers: c'est pourquQi, ainsi qu'il a eté dit, quanrl
la Prééminencc et l'Opulence ne séduisent point, elles viennent de
Dieu; mais quand elles séduisent, eUes .,viennent ùe l'Enfel'. Si,
dans le Monde, l'homme ne distingue pas si elles viennent de Dieu,
ou si elles viennent de l'Bnfer, c'est parce qu'elles ne peuvent pas
être distinguées pal' J'homme natmel sé():ll'é de l'homme spirituel;
VII. 12.
1i8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" U85.

mais elles peuvent être distinguées dans l'homme naturel pal'


l'homme spirituel; et cela aussi, avec difficulté, pal'ce que l'homme
naturel a été instruit dès l'enfance à conll'efail'e l'homme spirituel;
et, pal' suite, les usages qu'il l'emplit en\'el's l'Église, la Patrie, la
Société et le Concitoyen, non-seulement il dit lui-même qu'il les a
remplis en vue de l'Église, de la Patrie, de la Société et du Con­
citoyen, mais encore il peut se le pel'suader, lorsque cependant il
les a peut-êlJ'e l'emplis en vue de lui-même et du monde comme
fins: cet aveuglement de l'homme vient de ce qu'il n'a pas éloigné
de lui les maux par quelque combat; car, tant que les maux res­
tent, l'homme ne peut dans so.n naturel rien voir d'après le spil'i­
tuel; il est comme celui qui songe et se croit éveillé, et il est comme
un oiseau de nuit qui voit les ténèbres comme lumièl'e; tel est
J'homme, quand la pOl'te de la lumière du Ciel est fel'mée; la lu­
mière du Ciel est le spirituel qui illustre l'homme naturel. Mainte­
nant, comme il est de la plus grande importance de savoil' si la
Prééminence et l'Opulence, ou l'amour de la gloire et des honneUl's,
et l'amoul' de l'argent et des possessions, SOI~t des fins, ou si elles
sont des moyens, il sera d'abord parlé de la lin et des moyens,
puisque si elles sont des fins, elles SOlit des malédictions, tandis
que si elles sont des moyens et non des fins, elles sont des béné­
dictions.
1186. Et nul a7'tisa71, d'aucun art que ce soit, ne sera
plus trowJé en toi, signifie plus aucune sagesse, ni aucune
intelligellce, ni aucune science: on le voit pal' la signification
de nul art.isan, d'aucun art que ce soit, én ce que c'est tout ce
qui est de l'entendement, pal' conséquent la sagesse, l'intelligence
et la science; car celles-ci appartiennent à l'entendement, dont
l'intime est la sagesse, le moyen est l'intelligence, et le demiel' est •
la science. Si l'artisan, de quelque art que ce soit, siguifie ces
choses, c'est parce qu'elles sont des dons de l'entendement, et que
les dons de l'entendement sont signifiés pal' les arts. Comme ces
choses sont signifiées pal' les al'Ls, c'est pour cela que dans la Pa­
role, lorsqu'il s'agit de la construction du Tabernacle, puis lors­
qu'il s'agit des habits d'Aharon, qui étaient d'or, d'hyacinthe, de
pourpl'C, d'écal'1ate double-teint, et de fin lill tissu, il est dit qu'ils .
sel'ont faits en ouvrage d'artisan, et ailleurs en ouvrage d'jmagi­
Vers, 22. CHAPiTR.E DIX-HUiTiÈME. 179
nateuI', - Exod. XXVI. i, 31. XXVlII. ô. XXXIX. 8, - et
ailleurs; pal' les choses dont ils étaient faits, et alors énumérées,
sont signifiées celles qui appartiennent il La sagesse, à l'intelligence
et à la science; c'est pour cela qu'au sujet de Bessaléel et d'A.holiab,
qui étaient altistes et qui les faisaient, il est dit qu' li ils furent
remplis de sagesse, d'intelligence et de science, Il - Exod.
XXXI. 3 et suiv. XXXVI. 1,2 et suiv. - Que pal' l'artisan soit
signifiée l'intelligence pro\'enant du pl'opre, on le voit dans Hosée :
l( Ils se font une image de fonte de leur argent, et, dans leur

intelligence, des idoles, ouvrage d'artisans en entier. Il ­


XlII. 2; - pal' l'image de fonle et pal' l'idole est signifié le culte
selon une doctl'ine qui pl'ovient de la pl'opre intelligence; pal' l'al'­
gent est signifié le faux qui en l'ésulte; de là il est dit que dans
leul' intelligence ils se font des idoles, OUVl'age d'artisans en entier.
Pareillement dans Ésaïe: « Un artisan (ond l'image, et un or­
fèvre étend {'or par dessus, et des chainettes d'argent il
fond; el un artisan intelligent il cherche, Il - XL. 19, 20 :
- et dans Jérémie: « De l'argent étendu de Thars{lhish est
apporté, de l'or d'Uphaz, ouvrage d'artisan et de mains de
(ondeur; hyacinthe el pourpre leur vêtement, ouvrage de
sages, tout cela. 1) - X. 9; - ici et là est décrite la propre in­
telligence, comme aussi dans un grand nombre de passages ail­
leurs, pal' les idoles, les images taillées et les images de fonte; voir
NOl 587, 827. - Continuation: La fin, les causes moyennes et
l'effet, sont aussi nommés Fin pl'incipale, Fin intel'médiaire el Fin
dernière; les causes moyennes el l'effet sont nommés Fins, parce
que la Fin principale les produit et est le tout en eux; elle en est
l'J~tl'e et l'Ame, La Fin principale est l'amoul' de la l'olonté ùe
l'homme, les Fins intel'médiail'cs sont les amoul's subol'dollllés, et
la Fin dernièl'e est l'amoul' de la volonté existant comme dans son
effi~ie. Comme la fin pl'incipale esll'amour de la l'olonté, il s'en­
suit que les fins intermédiail'es, qui sont les amours subordonnés,
sont pl'évues, POUI'VUes et produites pal' l'entendement, et que la
fin del'Oière esll'usage prévu, pourvu et produit pal' l'amour de la
volonté au moyen de l'entendement, cal' tout ce que l'amOllI' pl'O­
duit est un usage. Ces explications sont données pal' avance, afin
qu'on pt'.l'çoive cc qui vient d'êtl'e dit, que la Pl'ééminence el ,1'0­
180 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° 1186.

pulence peuvent être des Bénédictions, et aussi qu'elles peuvent


ètl'e des Malédictions.
1187. Et voix ae meule ne sera pills entelldue en toi, si­
gnifie nul entendement du vrai pl'ol'cnanl de la volonté du
bien: on le voit pa(la signification de la meule, en ce qu'elle est
la pl'oduction du vrai d'après le bien, N° 1182, par conséquent
aussi l'entendement du vrai d'après la volon té du bien, puisque
j'entendement est le récipient du vrai, et la volonté le l'écipient du
bien. - Continuation: Maintenant, parce que la fin, qui est
l'amollI' de la volonté de J'homme, se poul'\'oit de moyens· par
l'enlendement, ou acquiel't des moyens par lesquels elle existe;
que la fin dernière, \'ers laquelle la fin première s'avance pal' les
moyens, est la fin existante, et que celle-ci est l'usage, il s'ensuit
que la fin aime les moyens, quand ils l'emplissent cet usage, et
qu'elle ne les aime pas, s'ils ne le l'emplissent point, et qu'alors
elle les rejette et se pourvoit ailleurs ou en acquiert d'autres pal'
l'entendement. On voit clairement, d'après cela, quel est ['homme
pour qui la fin principale est l'amoul' de la Pl'ééminence ou l'amoul'
de la gloil'e et des honneurs, ou pOUl' qui la fin principale est l'a­
mOlli' de l'Opulence ou l'amoul' de ('argent et des possessions, à
savoil', qu'il considère tous les moyens comme des aides à son
sen ice pour la fin del'nière, qui est l'amoui' ex istaut, et que celte
lin est pOlll' lui l'usage. Soit pOUl' exemple le Pl'êtl'e pour qui la lin
principale est l'amoUl' de l'argent ou des possessions: Ses Moyens
sont le Ministère, la Parole, la Doctrine, l'Él'lldition, la pl'édication
qui en est la suite, et par ellé ['instruction des hommes de l'Église,
et aussi leul' Réfol'mation et leur Salut; ces moyens sont estimés
par lui d'après la fin et en vue de la fin, mais toujoUl's est-il qu'ils
ne sont pas aimés, quoique chez quelques.uns il semble qu'ils le
soient, car c'est l'Opulence qui est aimée, puisqu'elle est la lin
première et dernière, et que cette fin, comme il a été dit, est le tout
llans les moyens. Ils disent, il est \'l'ai, qu'ils veulent que ('homme
de leur Église soit instruit, l'éfol'mé et sauvé; mais comme c'est
d'apl'ès la fin de l'opulence qu'ils disent cela, l'instl'uction, la ré­
IOl'malion et la salvation n'appal'tiennent pas à leul' amour, mais
elles sont pOUl' eux des moyens d'ohtenil' de la réputation et du
lucre. Il en est de même du PI'être pOUl' qui la fin principale est
Vers. 22, CHAPITlŒ DIX-HUlTIÈMK 181
l'amour de la Prééminence sur les autres; si des moyens on J'e­
\l'anche le lucre ou l'honneur, on verra. II en est tout autrement,
si l'Instl'uction, la Réfol'mation et le Salut des âmes sont la fin
principale, et que l'Opulence et la Pl'ééminence soient les moyens;
alors le Prêtre est un tout autl'e homme, cal' il est homme spit'i­
tuel, tandis que le'pl'éc~dent est un homme naturel; chez le Prêlt'e
spirituel, l'Opulence et la Prééminence sont des Bénédictions, mais
chez le Pretre naturel, l'Opulence et la Prééminence sont des Ma­
lédictions. Qu'il en soit ainsi,j'ai pu, d'après plusieurs expériences,
dans le Monde spirituel, en acquérir la certitude: Là, j'ai vu et
entendu plusieul's prêtres qui disaient avoir enseigné, avoir écrit,
avoir opéré des l'éformations; mais lorsque la fin ou l'amoul' de
leur volonté eut été manifestée, il devint évident qu'ils avaient fait
tout cela pour eux-mêmes et pour le monde, et nullement pour
Dieu ni pOUl' le prochain, et que même ils avaient maudit Dieu et
fait du mal au prochain. Ce sont de tels hommes qui sont entendus
dans Mallhieu,- VII. 22,23, - el dans Luc,-Xm. 2H, 27.
H88. Et lmnih'e de lampe ne luira plus en toi, signifie
rien du vrai du Ciel et de L' Église: on le voit par la significa­
tion de la lumicre, en ce qu'elle est le Divin Vrai, N°' 955, 1067,
1159; pal' la signification de la lampe ou du Chandelier, en ce
que c'est le Ciel et l'Église, N° 62; et pal' la signification de ne
plus luire, en ce que c'est ne point existel'. - Continuation:
Soient encore pour exemples le Roi, le Prince, le Consul, le Gou­
verneur et l'Officiel', pour qui la fin principale est l'amour de com­
mander, et dont les moyens sont toutes les choses de leur domina­
tion, de lem' administration et de leur fonction: Les usages qu'ils
font ne sont pas pour le bien du Royaume, de la République, de la
Patrie, des Sociétés ni des Concitoyens, mais ils sont pour le plai­
sir ùu commandement, ainsi pour eux-mêmes; les usages sont
pOUl' eux, non des usages, mais de l'ostentation; ils les remplis­
sent pour etl'e en évidence et pal' conséquent pour briller; ils ne les
aiment point, mais ils en font l'éloge, et cependant ils les méprisent
absolument comme un maill'e mépl'ise ses esclaves. J'ai vu de tels
}lOmmes après la mort, et j'ai été saisi d'étonnement; c'étaient des
diables au milieu des diables qui sont ignés, cal' l'amour de com­
mander, quand il est la fin pl'jncipale, est le feu même de l'enfer.
j 82 ],'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 1188.

.J'en ai vu aussi d'autres, pour qui la fin principale avait élé, non
l'amour de commander, mais l'amour de Dieu el ùu prochain,
Qui esl l'amour des usages; ceux-ci élaient des Anges auxquels
des dominations avaienl été données dans les Cieux. Pal' là il est
de nouveau évidenl que la Prééminence peut êlre une Bénédiclion,
et qu'elle peul êll'e une Malédiction; que la Prééminence comme
Bénédiclion \'ient du Seigneur, et que la Prééminence ~omme Ma~
lédiction vient du diable. Quel est l'amoUl' de commander, quand
il esl ln lin principale, tout homme sage peut le voir d'après le
Royaume, qui est enlendu dans la Parole pal' Babel, el qui a placé
son trône dans les Cieux au-dessus du Seigneur, en s'en attribuant
[(lule la puissance; pal' là on a abrogé les moyens Divins du culte,
moyens qui procèdent du Seigneur pal' la Parole; el à la place on
a suhstitué les moyens démoniaques du culle, moyens qui sont les
adorations d'hommes vivants el d'hommes morts, de sépulcres, de
cndavl'es et d'ossements. Ce Royaume est décrit pal' Lucifer, dans
Ésaïe, - XIV. !l à 2!l. - Ceux qui ont exercé celle domir.alion
d'après l'amour de la dominalion sont des Lucifers, mais non les
anlres.
1189. Et l'oi.x de (lancé et de (lancée ne sera plus entendue
NI toi, signifie nulle joie provenant de la conjonction du bien
et du rrai : on le voit pal' la signification du fiancé, en ce que,
dans le sens suprême, c'est le Seigneur; el par la signification de
la fiancée, en ce que, dans ce sens, c'est l'l~glise; et comme le
Seigneur in(]ne chez l'homme d'après le Divin Bien du Divin
Amour, el esl conjoint il l'homme dans le Divin Vrai, de là par le
fiancé el la fiancée il est enlendu la conjonction du Seigneur avec
l'Église, et aussi la conjonction du !lien avec le vrai. Comme toule
joie spiriluelle vient de celle conjonction, il s'ensuit que par voix
de fiancé et de fiancée il est signifié la joie qui en provient: il y a
aussi pour les Anges toute sagesse et loute intelligence, et par suite
joie et félicité d'après cetle conjonction et selon celle conjonction.
Puisque cela est signifié par la voix du fiancé et de la fiancée, voilà
pOUl'quoi la joie célesle dans la Parole, ailleurs aussi, est décrite
par' le fiancé el pal' la fiancée; comme dans Jérémie: « Je ferai
asser parmi eux voix dl' joie et voix d'allégresse, voix de
tirolr'( et 1'oi:1: de (lancre, 1'oi;.( de 1J1('ule el lumière de lampe. Il
Vers. 23. CHAPITIŒ DIX-HUITIÈME. 183
- XXV. 10. - Dans le Même: Il Voici, Moi, je ferai cesser
de ce lieu-ci voix de joie et voix d'allégresse, voix de fiancé
et voix de fiancée. Il - XVI. 9. - Dans le Même: (1 Je ferai
cesser des villes de lehudah, et des rues de Ié/'usalem, voix
dc joie et 7)oix d'allégresse, voix de fiancé et voix de fiancée. 1)
- VII. M. - Dans Joel: (1 Que sorte le fiancé de sa chambre
{} coucher, et la fiancée de son cabinet. Il - Il. 16. - Dans
Jérémie: Il Encore sera entendue dans ce lieu-ci voix de joie
et voix d'allégresse, voix de fiancé et voix de fiancée, (voix)
de ceux qui disent: Confe:>sez Jéhovah Sébaoth. Il - XXXIII.
1.0, 11 ; - dans ces passages, voix de fiancé et de fiancée signifie
la joie et l'allégresse d'après la conjonction du Seigneul' avec l'É­
glise, et par suite d'après la conjonction du bien et du vrai, car là
il s'agit de l'élat de l'Église, et il est aussi dit ouvertement la joie
el l'allégresse, la joie d'après le ùien etl'allégl'esse d'apl'ès le vrai.
Pareillement dans ]~saïe : « Je me réjouirai en Jéhovah, mOIt
I1me s'égaiera en mon Dieu; comme le fiancé met une tiare,
et comme la fiancée se pare de ses bijoux. 1) - LXI. 10; ­
meLLre une liue, c'est revêlir la sagesse, et se parer de bijoux,
c'est de connaissances du vrai. Dans le Même: li Comme la joie
du fiancé sur la fiancée, Sl/r toi se réjouir.a ton Dieu. 1) ­
LXII. 6. - Que dans le sens suprême le Seigneur soit entendu
pal' le fiancé, ct l'Église par la fiancée, cela est évident dans les
Évangélistes: Il Les disciple.~ de Jean firent des questions $W'
le jeûnc; 1 ésu8. répondit: Tant qu'avec eux est le fiancé, ils
ne peuvent, les fils des noces, jeûner; des jours viendront que
Lew' sera enlevé le fiancé, alors ils jeûneront. 1) - Matth. IX,
15. Marc, Il. 1.9, '20. Luc, V. 3h, 35; - là, le Seigneur se
nomme le fiancé, et il appelle les hommes de l'Église les fils des
noces; par jellnel' il est signifié être dans le. deui~ à cause du man­
que du vrai et du ùien. Dans MaLlhieu : « Le Royaume des
Cieux est semblable à dix vierges, qui, prenant leurs lampes,
sortirent {} la rencontre du fiancé. Il - XXV. i, 2 et suiv. ;
- là aussi, pal' le fiancé est entendu le Seigneur, et par les viel'Ses
est entendue l'ItgEse, et par les lampes sont signifiés les vrais de
la foi. Dans Jean: « Celui qui a la fiancée est fiancé; mais
l'ami du fiancé, qui se. tient debout et l'écoute, de joie se "(­
181.1 L'APOCALYPSE EXPLiQUÉE. N9 118\),

jouil à cause de la l:oix du fiancé. Il - . Ill. 29; - Jean-Bap­


tiste a dit ces choses du Seigneur, qui est entendu par le fiancé, et
l'l::glise est enlendue pal' la fiancée. Que l'Église soit enlendue par
la fiancée, on le voit pal' ces passages dans ('Apocalypse: (1 Je vis
la ville sainte, Jérusalem nouvelle, parée comme une fiancée
ornée pour son mari. 1) - XXI. 2; - par la nouvelle Jél'Usa­
lem esl enlendue la nouvelle Église. Ailleurs: (( Viens, je le
monlrerai la fiancée, dp. l'Agneau l'Épouse; el il nu: montra
la ville, la sainte Jérusalem. Il - XXI. 9, 1.0 : - el ailleurs:
(1 El l'esprit et la fiancée disenl : Viens; et que qui entend
dise: Viens. Il - XXII. 17; - par l'esprit et la fiancée est si­
gnifiée l'Église quant au bien et quant au vrai. - Continuation:
Comme l'amoul' de commander et l'amour des richesses règnent
géuéralement dans l'Onivers Chl'ëlien, et que ces amours sonl au­
jourd'hui si profondément enracinés, qu'on ignore absolument qu'ils
séduisenl, il importe donc qu'on sache quels sonl ces amours. Ils
séduisenl lout bomme qui ne fuit pas les maux comme péchés, cal'
celui qui ne fuit pas ainsi les maux ne craint pas Dieu, aussi resle­
l-il nalurel ; et comme les propl'es amours de l'homme naturel sont
"amour de commander et l'amour des richesses, il s'ensuit que cet
homme ne voil pas, avec une reconnaissance intérieul'e, quels sont
chez lui ces amoUl's; il ne le voit pas, s'il n'est pas réformé, et
, l.:nn n:esl réfol'ffié que pal' un combat conlre les maux; on croit
qu'on l'esl par la foi, mais la foi de Dieu n'existe pas aupal'avanl.
Lorsque l'homme a élé ainsi réformé, la Lumière influe du Sei­
gneur pal' le Ciel, et lui donne l'affection et aussi la faculté de voil'
quels sont ces amours, et s'ils dominent chez lui ou s'ils servenl,
pal' conséquenl s'ils sont au pr'eroier rang chez lui et font comme
la lête, ou s'ils sont au second l'ang et fopt comme les pieds; s'ils
dominent et sont au premier rang, ils séduisent et deviennent des
l11:l1édiclions; mais s'ils sen'ent el sonl au second l'8ng, ils ne sé­
duisenl pas el deviennenl des bénédiClions. Je puis affirlJel' que
10US ceux chez lesquels l'amour de commandel' esl au premicl' rang
sont. intérieurement des diables. Cel amour est connu d'a:près son
plaisir, cal' ce plaisir sUl'passe tout plaisir de la vie des hommes;
il est continuellement exhalé de l'enfer, et l'exhalaison apparaît
f',OrflulC lé l'cu d'Ilne graudc foumaise, el emhl'ase les r,œnrs des
Vers. 23. CHAPIT1\E DIX-HUITIÈME. 1.85
hommes que le Seigneur ne p,'éseJ'\'e pas; le Seigneur' préserve
tous ceux qui sont réfOt'més; le Seigneur néanmoins dirige les
autres, mais dans l'enfel';' et seulement pal' les liens externes, qui
sont les crainte5 pour les punitions de la loi, et pOUl' lapel'te de
la réputation, de l'honneur, du IIlCl'e, et d~s \'oluptés qui en pro-
viennent; puis aussi pal' les rémunérations dans le monde; et il
ne peut les retirer de ['Enfer, pal'ce que l'amonr de commander
n'admet pas les liens internes, qui sont les cl'aintes de Dieu, et les
affections du bien et du \'rai, par lesquelles le Seig!leur dirige vers
le Ciel et dans le Ciel tous ceux qui Le sui\'ent.
1190. Parce que tes marchands étaient les grands de la
terre, signifie ceux qui sont dans la domination, et dans l'a-
mour et le plaisir de la domination, et ont gagné de très-
grand.s honneurs dans le monde, et aussi les "ichesses du
monde: on le voit par la signification des marchands, en ce que
ce sont ceux qui s'acquièrent les connaissances du bien et du vrai,
et les communiquent, et dans le sens opposé, comme ici, ceux qui
s'acquièrent des choses qui servent à la domination, d'après les-
quelles ils gagnent non-seulement des hommes, mais aussi les ri-
chesses du monde, Not 8M, 1.1 Oh; et par la signification des
grands de la terre, en ce que ce sont ceux qui transfèrent en eux
et exel'cent cette domination qui est sur l'Église, et aussi sur le
Ciel, el bien plus, sur le Seigneur Lui-Même; ce sont eux qui sont
entendus dans ce Chapitl'e, mais non ceux qui sont sous leul' do-
mination; ceux-ci, il est Vl'ai, les vénèrent et les adorent, mais ils
font cela d'après la foi que l'autorité a intl'oduite, et pal' suite d'a-
près ('obéissance; et cette foi et l'obéissance viennent de l'igno-
l'ance; ccux-ci n'ont aucune palt dans 'la domination; c'est pour-
(juoi les choses qui sont dites de Babylone, dans ce Chapitre, n'ont
point été dites d'eux. - Continuation: Maintenant, il sera dit
quelque chose SUI' ce que l'homme est conduit par la Divine Provi-
dence vel's des choses semblables qui ne séduisent point, et qui lui
set'vent pour la vie éternelle; celles-ci aussi se réfèl'ent à la P"éé-
minence et il l'Opulence. Qu'il en soit ainsi, on pent en voir' une
preu\'e d'après les choses qui ont été vues par moi dans les Cieux.
Les Cieux sont distingués en Societés, et dans chaque Société il y
a lb J::minents et des Opulents; les Éminents y ~ont dan~ unr.
186 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. i\" H90.

telle gloi·,'e, et les Opulents dans une telle abondance, que relati­
vement la gloire et l'abondance du monde sont à peine quelque
chose. Mais; dans les Cieux, tous les Éminents sont sages, et tous
les Opulents sont savants, parce que la P"ééminence appartient à
la sagesse, et l'Opulence à la science. Cette Prééminence et celle
Opulence peuvent êtr'e acquises dans le Monde, tant par ceux qui
sont Éminents et Opulents, que pa,' ceux qui ne le sont point;
elles y sont acquises pal' tous ceux qui aiment la sagesse et la
science: aimer la sagesse, c'est aimer les usages qui sont de vrais
usages; et aimer la science, c'est aimer les connaissances du bien
et du vl'ai en vue de ces usages. Quand on aime les usages plus
que soi et plus que le monde, et les connaissances du bien et du
vrai en vue des usages, alors les usages sont au premier "ang, et
la Prééminence et l'Opulence au second: il en est ainsi chez tous
ceux qui sont ]~minents et Opulents dans les Cieux; ils consi­
dèrent la Pl'ééminence dans laquelle ils sont d'apl'ès la sagesse,
et l'Opulence dans laquelle ils sont d'après la science, absolument
de la même manière que l'homme considère des vêtements.
1191. Parce que pm' tes empoisonnements ont été séduites
toutes les nations, signifie que par des artifices et des pe1'sua­
.5ÏOIlS abominables ils ont poussé tous les homme,ç probes à
croire et il fizire des choses d'après lesquelles il.ç ont eu la
dominatioR. et l'opulence : on le voit par la signification de
l'empoisonnement, en ce que ce sont lcs artifices et les persua­
sions, ainsi qu'il va être monlré; par la signification des nations,
en ce que ce sont ceux qui sont dans le hien, ainsi les hommes
probes, N°175, 331, 625,1077; et par la significalion d'être
séduit, en ce que c'est être trompé par ces choses, à savoir', par'
les artifices et les persuasions à cl'oire et à fait'e des choses pa" les­
quelles ils ont eu la domination et l'opulence. Pat' les empoisonne­
ments il est signifié presque la même cbose que pa,' les enchante­
ments, et l'enchantement signifie une persuasion telle, quc l'homme
persuadé est incapable de percevoit' que la chose est autrement:
un tel genre de persuasion existe chez certains esprits, de sorte
qu'il bouche l'entendement d'autl'ui, et étouffe la faculté de pel'ce­
voir; et comme les hommes pl'obes chez la gent Babylonienne sont
forcés el persuadés de croire el de fair'c les choses flue disent les
Vers. 23. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 18ï
moines, c'est pour cela qu'il est dit ici qu'ils ont été séduits par lies
empoisonnements. La même chose qu'ict pal' l'empoisonnement est
signifiée par l'enchantement dans (~saïe, - XLVII. 9,12, - où
il s'agit aussi de Bahel; puis dans David, - Ps. LVIII. 5, 6. ­
L'enchantement anssi est mis au nombre des al'tiflces qui appro­
.chent des a,'ts magiques défendus aux fils d'Israël, - Deutér.
XVllI. 10, H. - Continuation: La Prééminence et l'Opu­
lence des Anges du Ciel seront aussi décrites: Dans les Sociétés
du Ciel, il y a des Gouverneurs supérieurs et inférieurs, tous éta­
blis par le Seigneur et subordonnés selon leul' sagesse et letH' intel­
ligence : leur Gouverneur général, qui est sage plus que tous les
aulres, habite au centre dans un Palais si magnifique, qu'aucun de
ceux qui sont dans le Monde entier ne peut lui être comparé; l'Ar­
chitectonique en est si étonnante, que je puis dire d'après fa vé­
rité, qu'on ne peut dans une langue naturelle en décril'e la centième
partie, car l'Art lui-même y est dans son art. Dans "intérieur du
Palais il y a de.c; salles et des chambres à coucher, dans lesquelles
tous les meubles et tous les ornements resplendissent d'ol' et de di­
"erses pieITes précieuses, et ont des fOl'mes que nul artiste dans le
Monde ne peut représenter pal' la peinture ou pal' la sculpture: et,
ce qui est ndmil'able, chacune de leurs' parties, jusqu'aux plus pe­
tites, est destinée à l'usage; chacun voit, en entrant, pour quel
usage elles sont, et même il perçoit cela comme par une transpi­
ration des usages à tra""ers leurs images: toutefois·, chaque sage
qui entre n'arrête pas longtemps son œil sur les images, mais il
fixe son mental sur les usages, parce que ceux-ci réjouissent sa sa­
gesse. Autour du Palais, il y a des Portiques, il y a des Jardins
paradisiaques, il Ya de petits Palais, et tous ces objets sont les
charmes célestes eux-mêmes dans les fOl'mes de leur beauté. Outre
ces magnificences, il ya des compagnies de gardes, et chaque garde
est revêtu d'habits resplendissants; sans parler de plusieurs aotl'es
choses. I.es Gouverneurs subalternes ont de semblables demeures,
dont la magnificence et la splendeur sont en rapport avec les degrés
de leur sagesse, et leur sagesse est en rapport avec les degrés de
l'amoul' des usages. De tels objets sont non-seulement chez ceux­
lil, mais allssi chez les habi.tants, qui tous aiment les usages, et les
J'emplissent pal' des tl'avaux dilfél'ents, Mais il y a très-peu de
188 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" H91

choses qui puissent êlre décriles ; celles qui ne le peuvent pas sont
innombrahles; comme elles sont spirituelles d'origine, elles ne
tomhent point dans les idées de l'homme naturel, ni par conséquent
dans les mots de sa langue, si ce n'cst en ceci, que la sagesse se
MUt une demeure, ct ln fait conforme à elle-même, el qu'alol's elle
tire en foule et fait pal'a1tre Lout ce qui est inlimement caché dans
toute ~cience el dans tout a,'t. Ces choses donc ont été décl'ites,
afin que l'on sache que dans lcs Cieux aussi tout se réfere à la
Pl'ééminence el il rOpulelTce, mais qlle la Prééminence y appartient
il la sagesse et l'Opulence à la science, et que c'est à de telles
choses que le Seigneul' conduit l'homme pm' sa Divine Providence.
1192. Vers. 26. Et en elle sang de Prophètes et de Saints
a été t1'ouvé, et de tous les tués sur la ten'e. - Et en elle
sang 'de Prophètes et de Saints a été trouvé, signifie la violence
faile pal' eux à tout vrai et par suite à tout bien de la Parole: et
de tous le,<; tués sur la terre, signifie tous les faux et tous les
maux par lesquels ont pél'i ceux qui étaient de l'Église.
1193. Et en elle sang de P1'ophète.,; et de Saints a été
trouvé, signifie la 1)!'olence raite par eux à tout vrai et par
suite à tout bien de la Parole: on le voit par la signification du
sang, en ce que c'est le Divin Vrai, et dans le sens opposé la vio­
lence portée au Divin Vrai, No' 329,676,768; pal'la significa­
tion des Prophète,s, en ce qu'ils sont ceux qui sont dans les vrais
de la doctrine d'après la Parole, et, dans le sens lI.bslrait, les vrais
de la doctrine, N°' 626, 999; pal' la signification des Saint,,;, en
ce qu'ils sont ceux qui sont dans les Divins Vl'ais d'apl'es [a Pa­
role, et, dans le sens ahstrait; le~ Divins Vl'ais là, N°' 20fJ, 325,
9iS; et par la signification d' ft1'e trouvé en elle, en ce que c'est
que la violence leul' a été faite d'après la doctrine et la religiosité
qui sont entendues pal' Babylone, D'après ces significations, il est
évident que par «( en elle sang de Pl'ophètes et de Saints a été trou­
vé, Il il est signifié la violence faite par eux à tout vrai et pal' suite
il tOut bien de la doctrine d'après la Parole. - Continuation:
Maintenant, il sera dit quelque chose des usages par lesquels
l'homme et l'Ange ont la sagesse: Aimer les usages n'esl aulre
chose qu'aimer le prochain; l'usage, dans le sens spirituel, est le
!lI'ochain. 011 peut s'en convaincl'e, en ce que chacun aime un au­
Vers. 24. CHA.PITRE DIX-BUlTlÈME. 189
tre, non à cause de sa figure et de son corps, mais il cause de sa
volonté et de son entendement; on aime celui qui a une volonté
bonne et un entendement bon, et l'on n'aime pas celui qui a une
rolouté bonne e"t un entendement mauvais, ni celni qui a unenten­
dement bon et ulle volonté mauvaise; et comme c'est à cause de la
volonté et de l'entendement que l'homme est aimé ou n'est pas ai­
mé, il s'ensuit que le prochain est ,ce d'après quoi chacun est
homme, et cela est son spirituel. Représente-toi dix hommes de­
vant1es yeux, afin de choisir l'un d'eux pour ton associé dans une
fonction ou dans un commerce; ne les examineras-tu pas d'ahol'd
avec attentio1l; el ne choisiras-lu pas celui qui t'est le plus proche
pour l'usage? celui-là esLdonc pOUl' toi le pl'Ochain de préférence
aux autres, et tll ('aimes plus que les autres: ou bien, adresse-toi à
dix jeunes filles, atin d'en choisir' une pour ton épouse; n'exami­
neras-Lupas d'abord avec aLtention quelle est l'une et quelle est
l'autre; et, si elte y consent, n'épousel'as-tu pas celte qui convient
il. ton amoul'? celle-là est pour toi le prochain de préférence aux
autres: si tu disais en toi-même: Tout homme est mon prochain,
et doit pal' conséquent être aimé indistinctement; alors l'homme­
diable pourrait être aimé aussi bien que l'homme-ange, et une
pt'ostituée aussi bien qu'une vierge" Si l'usage est le pl'ochain,
c'est parce que tout homme est estimé et aimé, non à cause de la
volonté et de l'entendement seuls; mais à cause des usages qu'il
l'emplit ou peut remplir d'après sa volonté et son entendement:
de là, l'homme-usage est homme selon l'usage, et l'homme non
usage est un homme qui n'est pas homme, car on dit de lui qu'il
n'est utile à rien; quoiqu'un tel homme, dans le Monde, soiltoléré
dans la cité, lorsqu'il vit de ce qui lui appartient, toujOUl'S est-il
qu'apl'ès la morl, quand il devient esprit, il est jeté dans un désert.
Tel est l'usage, tel est donc l'homme lui-même; mais il y a une
multiplicité d'usages; en général, il y li les usages célestes, et il y
a les usages infemaux ; les usages célestes sont ceux qui sont utiles
il l'l~glise, il la Patrie, il la Société et au Concitoyen, plus ou
moins, et d'une manière plus proche ou plus éloignée, en vue de
l'J~glise, de la PaLrie, de la Société et du Concitoyen, comme lins;
mais les usages inlernaux sont ceux qui seulement sont'uliles à soi-·
mème el aux siens, et qnand ils SOllt utiles a l'l~glise, il la PaLrie,
190 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N· 1193,

à la Société et au Concitoyen, ce n'est pas en vue de l'Église, de


la Patl'ie, de la Société el du Concitoyen, comme fins, mais c'est
en vue de soi-même comme fin ; chacun cependant doit poun'oir
pOUl' soi et pour les siens aux nécessités et aux oesoins de la vie
par amour, mais non par amoul' de soi. Lorsqu'en premier lieu
l'homme aime les usages en les faisant, et'qu'en second lieu il aime
le monde et s'aime lui-mêm,e, ce qu'il met alors au pl'emiel' rang
est son spirituel, et ce qu'il met au second est son natul'el, et le
spirituel domine et le nalurel sert; on voit pal' là ce que c'est que
le spirituel, et ce que c'est que le natm'el. Cela est entendu pal' les
paroles du ,seigneur dans Matthieu; Il Cherchez premzërement
le Royaume des Cieux et sa justice. et toutes choses vous se­
ront données par sUl'croit. 1) - VI. 33; - le Royaume des
Cieux, c'esl le Seigneul' et son Église, et la juslice est le bien spi­
rituel, le bien mOl'al et le bien civil; etlout bien, qui est fait d'après
l'amoul' de ces biens, est un usage; si alol's toutes choses sont
données pal' surcrolt, c'est parce que, quand l'usage est au premier
rang, le Seigneur, de qui procède tout hien, est au premier rang
ct domine, et il donne tout ce qui cOllduil à la vie el à la félicité
éternelles; cal', aiusi qu'il a été dit, toutes les choses ùe la Divine
Providence du Seigneul' chtz l'homme concel'rlent l'éternité; dans
ce passage, toutes choses, qui sont données par surcl'oH, se disent
de la noul'riture et du Vêlement, parce que par la nourriture il est
aussi entendu tout interne qui nourrit l'âme, et pal' le Vêlement
tout externe qui, de même que le corps, la revêt; tout intel'ne se
réfère il. l'amoul' et il. la sagesse, et tout extel'Oe à l'opulence et à
la prééminence. On voit donc, d'après cela, ce qui est entendu pal'
aimer les usages pOUl' les usages, et quels sont les usages qui pro­
curent il. l'homme la sagesse d'après laquelle et selon laquelle cha­
cun a, dans le Ciel, la Pt'ééminence et l'Opulence.
1194. Et de tous les tués sur la terre. sivnifie par suite
tous les (aux et tous les maux par lesquels ont péri eCU,1: qui
étaient de l' É 9lise .' on le voit pal' la signification des tués. en
ce que ce sont ceux qui ont péri par les faux et pal' les maux,
No' 315,366, et en ce que tUel' c'est priver les autres de leurs
Hais et de leul's biens, N°' 5!l7, 572; et pal' la signification de la
t(Jrre, en ce qu'elle est l'l~glise, ainsi qu'il a été dit un gl'and
Vers. 24. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 191
nombre de fois; de là, pal' le sang de tous les tués sur la terre est
signifiée la violence faite il. tout vrai et à tout bien par les faux et
par les maux, pal' lesquels ont péri ceux qui étaient de l'Église.
- Continuation: Puisque l'homme a été cl'éé pour remplil' des
usages, et que c'est là aimer le prochain, tous ceux qui viennent
dans le Ciel, quels qu'ils soient, doivent donc faire des usages;
c'est en l'aison des usages, et de l'amour des usages, qu'ils ont
tout plaisir et toute béatitude; la joie céleste ne vient pas d'autre
part; celui qui croit qu'eHe consiste dans l'oisiveté se tl'ompe
beaucoup. Et même, aucun oisif n'est toléré dans l'Enfer; ceux
qui l'habitent sont dans des prisons et soumis à un juge, qui im­
pose aux prisonniers les travaux qu'ils doivent faire chaque jour;
ceux qui ne les font pas ne l'eçoivent ni noul'l'iture ni vêtements, ils
restent affamés et nus; ils sont ainsi forcés de travaillel': la diffé­
rence consiste en ce que dans l'Enfer on fait des usages pal' crainte,
tandis que dans le Ciel on les fait par amour, et que c'estl'all4our,
et non la crainte, qui procure la joie. Mais néanmoins il est donné
d'entremêlel' les travaux pal' différentes œuvres faites de compagnie
avec d'autres; ce sont là des récréations, et pal' conséquent aussi
des usages. 11 m'a été donné de voil' beaucoup de choses dans le
Ciel, d'en voil' beaucoup dans le Monde, el beaucoup dans le corps
humain, et en même temps d'en examinel' les usages; et il m'a
été l'évélé que tout, dans ces choses, tant ce qui est grand que ce
qui est petit, a été créé d'après l'usage, dans l'usage et pOUl' l'u­
sage, et que la partie dans laquelle cesse le dernier, qui est pOUI'
l'usage, est séparée comme nuisible, et est rejetée comme con­
damnée.
L'.APOCA_L YPS'E.

CHAPITllE DIX-NE[JVI~:ME.

1. Apl'ès ces choses, j'entendis comme une voix de foule nom­


breuse dans le Ciel, disant: Alléluia! Le salut et la gloire et
l'bonneur et la puissance au Seigneur noIre Dieu.
2. Parce que véritables et justes, ses jugements; parce qu'il a
jugé la prostituée g,rande qui a cOl'l'ompu la terre par' sa scortation,
et qu'il il vengé le sang de ses servilelll'S (qu'elle a-répandu) de
sa main.
3. Et une seconde fois ils dirent: Alléluia! Et sa fumée mon­
tel'a aux siècles des siècles.
!J. Et se prosternerent les vingt-quatre Anciens et les quatre
Animaux, et ils adorèrent Dieu assis SUl' le Trône, disant: Amen!
Alléluia!,
5. Et une voix du Trône sOI'tit, disant: Louez notre Dieu,
vous tous ses servileUl's, et vous qui Le craignez"tant les petits
que les grands.
6. Et j'entendis comme une voix de foule nomhreuse, et comme
nne voix de beaucoup d'cauX, et comme lIne voix de tonnerres
violents, disant: Alléluia! parce qu'il règne, le Seignelll' notre
Dieu Tout-Puissant.
7. Réjouissons-nous et bondissons, et donnons-Lui gloire,
parce que sont venues les noces de ['Agneau, et son Épouse s'est
parée.
8. Et il It.:i a été donné d'être revêtue de lin lin net et éclatant,
car' le lin lin, ce sont les justices des saints.
9. Et il me dit: Écris: Heureux cellx qui au souper' des noces
CHAPITH~ DIX-NJWVIÈME. 193
de l'Agneau ont été appelés! Et il me dit: Ces pal'oles sont véri-
tables, de Dieu.
10. Et je tombai devant ses pieds pOUl' l'adol'el'; et il me dit:
Gal'de-t'en bien; ton compagnon de service je suis, et celui de les
frères qui ont le témoignage de Jésus; adore Dieu, cal' le témoi-
gnage de Jésus est l'esprit de la prophétie.
11. Et je vis le Ciel ouvert, et voici, un Cheval blanc; et Celui
qui était monté dessus est appelé Fidèle et Véritabie; et en justice
il juge et combat.
12. 'Et ses yeux, comme une flamme de feu; et sur sa tete,
beaucoup de diadèmes; ayant un Nom écrit que personne Ile con-
nait que Lui-Meme;
13~ Et l'evêlo d'un vêtement teint de sang; et s'appelle son
Nom : La Parole de Dieu.
14. Et les al'mées qui (sont) dans le Ciel Le suivaient SUI' des
Chevaux blancs, vêtues de fin lin blanc et net.
15. Et de sa bouche sortait une épée tranchante, pour qu'il en
frappe les nations, et Lui les paîtra avec une verge de fer, et Lui
foule le pressoir du vin de la fureur et de la colère du Dieu Tout-
Puissant.
16. Et il a, sur son vêtement et sur sa cuisse, Nom écrit: Roi
des l'ois et Seigneur des seigneurs.
17. Et je vis un Ange se tenant dans le Soleil, et il cria d'une
voix grande, disant à tous les oiseaux qui volent dans le milieu du
Ciel: Venez et assemblez-vous pour le soupel' dù gl'and Dieu;
18. Afin que vous mangiez chairs de l'ois, et chairs de kiliar-
ques, et chail's de puissants, et chairs de chevaux et de ceux qui
les montent, et chairs de tous, libl'es et esclaves, et pelit:> ct
grands.
19. Et je vis la bête, et les l'ois de la terl'e, et leurs armées
assemblées pour faÎl'e la guerre à Celui qui était monté SUI' le
Cheval blanc el à son Armée.
20. Et fut prise la bête, et avec elle le faux prophète qui avail
fait des signes devant elle, par lesquels il avait séduit ceux qui re-
cevaient le caractère de la bête, et qui adOl'aient son image; vivants
ils furent jetés tous deux dans l'étang de feu, ardent pal' le soufre.
21. El le reste fut tué pal' l'épée de Celui qui était monté SUI'
VII. 13.
19b L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N°H95,

le Cheval, laquelle sortait de sa bouche; et tous les oiseaux furent


rassasiés de leurs chairs.

EXPLICATION.

1195. Vers. 1, 2, 3. Après ces choses. j'entendis comme


Ulle voix de (oule nombreuse"dans le Ciel. disant: Alléluia!
Le salut et la Dloire et l'hOllneur et la puissance au Seigneur
notre Dieu. - Parce que véritables et justes, ses jugements;
parce qu'il a jugé la prostituée grande qui'a corrompu la
terre par sa scortation. et qu'il a vengë le sang de ses servi­
tew's (qu'elle a répandu) de sa main. - Et une seconde (ois ils ,
dirent: Alléluia! Et sa (umée montera aux siècles des siè·
des. - Après ces choses, j'entendis comme une voix de (oule
nombreuse dans le Ciel. signifie la joie et l'allégresse des Anges
des Cieux supé\'ieurs, à cause de la damnation et du \'ejet de ceux
qui sont signifiés par Babylone et par les hêtes du dragon, et à
cause de la lumière du Divin Vrai qui en doit sortir poul'Ia nou-"
velle l~glise, laquelle sera instaurée par le Seigneur: disant: Al·
léluia! signifie la glorification du Seigneu\' : le salut et la gloire
et l'honneur el la puissance au Ssigneur notre Dieu. signifie
pal'ce que du Seiglleur vienl la vie élel'Oelle par le Divin Vrai et
le Divin Bien d'après sa Divine Toule-PUissance : parce que vé­
l'ilables et jusles. ses jugements. signifie que les lois de la Di­
vine Providence, el toutes les œuvres du Seigneur, apparliennent
à la Divine Sagesse el au Divin Amour: parce qu'il a jugé la
prostituée grande, signifie lejugemenl SUl' ceux qui ont transféré
en eux la domination SUI' l'Église el sur le Ciei : qui a corrompu
la terre par sa scortntiol1. signifie pal' lesquels onl élé ralsifiés
LoUS les 'Tais de l'Église, et en onl été adultérés Lous les biens: et
qu'il fi vengé le sang de ses ,serviteurs (qu'elle a l'épandu) de
sa m~in. signifie la délivrance de ccux qui sonl par le Seigneur
dans les Divins Vrais, pal' le rejet des Babyloniens: el llne ,çe­
l'Of/de /"où ils d:'rent : AIiNuirt! signifie la joie et J'all(~gl'r.sse ùes
Vers. 1. CHAPlTlŒ DIX-NEUVIÈME. 195
Anges des Cieux infél'ieurs : ct sa fumée montera au,x siècles
des siècles, signifie que le faux du mal, qui était en eux, a été
condamné à l'enfer à éternité. . .
1196. Après ces choses. j'entendis comme llne voix d'une
foule nombreuse dans le Ciel. signifie la joie et t'allégresse
des Anges des Cieux supérieurs. à cause de la damnation et
du rejet de ceux qui sont signifiés pm' Babylone et par tes
bêtes du drogon. et li cause de la lumière du Divin Vrai qui
en doit sortir pour ta nouvelle Église. laquelle sera instaurée
par le Seianeur : comme ces choses 'sont ce qui. est contenu dans
ce ~hapitre et dans les suivants, ou voit qu'elles SO!)! signifiées
pal' une voix d'une foule nombreuse dans le Cie/.: 11 s'agit de
)a damnation et du rejet de ceu,x qui sont entendus raI' Babylone,
Vel's. 2,3; de la damnation et du rejet des bètes du dragon, Vers.
iD,. 20, 21. ; de 1!1 joie à cause de la nouvelle Église qui doit être
instaul'ée pal' le Seigneur, Vers. i, 8.,0, li, '18.; et de la lumièl'e
(11li doit cn sOI'tir, Ver's.fi, i 2, 13, H, 15, 16. - Continua­
tian: Maintenallt, il sera dit quelque chose sur l,a vie des Ani­
Hlaux, et ensuite SUI' l'âme des Végétaux. Le Monde entier, et
toutes,les ch\>,ses en génél'al et en particulier qu'il l'enferme, ont
existé et subsistent par le Seigneur Créateur de l'univers. Il y a
deux Soleils, If, Soleil du Monde spirituel et le soleil du Monde na­
turel : le Soleil du Monde spirituel est le Divin Amour du Seigneur,
le soleil du MOllde naturel est un pur feu: pal' le Soleil qui est le
lJivin Amour a commencé toute l'œuvre de la création, et au moyen
du soleil qui est un pur feu l'œu\'l'e a été achevée. Tout ce qui pro­
cède du Soleil qui est le Divin Amour est appelé spirituel, et tout
ce qui J)f'ocède du sole:l qui est un feu est appelé nalUl'el. Le spiri­
tuel d'après son origine a en soi la vie, mais le naturel d'après son
ol'igin~ n'a en soi rien de la vie : et comme c'est de ces deux
sources de l'unÎl'el's que toules Its cl 10 ses qui sont dans l'un et dans
l'aulre Monde ont existé el subsistent, il s'ensuit que le spirituel et
le naturel sOlll dans toule chose créée dans ce Monde, le spirituel
comme âme et le natul'el comme corps, ou le spit'ituel comme in­
terne et le naturel comme externe, ou le spirituel comme cause et
le liJturcl COll1ltle eiTe!. Que ces deux ne fiuiss~nt êlre séparés dans
aucune chose, cela est conllu de tout homme sage, car si de l'elfet
196 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° U96.

on sépare la cause, l'effet sera dissipé; si de l'extel'De on sépare


l'interne, l'ex teme sera dissipé, de même que si du corps on sépa­
rait l'Ame. Que celte conjonction existe dans chaque chose, et même
dans les plus petites choses de la nature, on ne l'a pas enCOl'e su :
si on ne l'a pas su, c'est par suite de l'ignorance où l'on est à l'é­
gal'd du Monde spirituel, du Soleil qui y brille, et de la lumièl'e et
de la chaleul' qu'il y répand; c'est aussi par suite de la folie des
hommes sensuels, en ce qu'ils attribuent tout à la natUl'e, et rare­
ment quelque chose à Dieu, excepté la création dans le commun,
lorsque cependant dans la nature il n'y a pas et il ne peut y avoir
le plus petit objet, dans lequel ,il n'y ait un spirituel. Dans la suite,
il sera montré que dans toutes et dans chacune des c~oses qui sont
dans les trois règnes de la nature il y a un spirituel, et comment il
y est. .
1197. Disant: Alléluia! signifie la glorification du Sei­
gneur: on le voit par la signification d'Alléluia, en ce que c'est la
glorilication du Seigneur; cal' par Halléluiil.h, dans la Langue Ol'i­
,
ginale, il est signifié Louez Dieu, par conséquent aussi Glorifiezle
Seigneur; c'était une parole de joie dans les confessions et dans le
culte; par exemple, dans David: ( Mon âme, béni,~ Jéhovah!
fI alléluiaft ! Il - Ps. CIV. 35. - Dans le Même: Ct Béni (soit)
Jéhovah, le Dieu d'Israël, d'éternité à éternité; et que tout
le peuple dise: Amen, Halléluiah! II - Ps. CVl. h8.- Dans
le Même: « Bénissons Jah dès maintenant et à éternité, Hal­
léluiah. JI - Ps. CXV. 18. - ( Que toute âme loue J ah, H al­
léluiah. II - Ps. CL. 6; -et en outre ailleurs; pal' exemple: ­
Ps. CV. h5. Ps. CVI. 1. Ps. CXl. 1. Ps. CXIl. 1. Ps. CXIII.
1, 9. Ps. CXVI. 19. Ps. CXVII. 2. Ps. CXXXV. 21. Ps.
CXLVIII. 1, U. Ps. CXLIX. 1,9. Ps. CL. 1. - Continua­
tion : Que le spirituel et le naturel, dans toutes et dans chacune
des choses du monde, aient été unis de la même manièl'e que l'Ame
est dans toutes et dans chacune des choses du corps, ou comme la
cause efliciente est dans toutes et dans chacuue des choses de l'effet,
ou comme l'intel'lle qui produit est dans toutes et dans chacune des
choses de son produit, c'est ce qui peut être illustl'é et confirmé
d'après les sujets et les objets des trois Règnes de la nature, qui
sont toutes les choses du monde, Qu'une telle union des spil'ituels
Vers. 1. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 197
et des naturels existe dans' tous et dans chacun des sujets et des
objets du Règne animal, on le voit clairement par les merveilles
qui ont été observées dans ce Règne par des Savants et des Socié­
tés, et ont été laissées aux l'echel'ches de ceux qui scrutent les
causes. Il est communément connu que les Animaux de tout genre,
grands et petits, tant ceux qui marchent et rampent sur la terre,
que ceux qui volent dans les airs et ceux qui nagent dans les eaux,
savent par quelque chose d'inné et d'insité, qu'on nomme instinct,
et aussi nature, comment ils doivent propager leur espèce, com­
ment après avoir mis bas, ou après la ponte, ils doivent élever leurs
petits, comment et de quels aliments ils doivent les uoufl'ir; ils
connaissent aussi leurs aliments, seulement par la vue, J'odeur et
le gollt, et ils savent où ils doivent les cbel'cher et les l'amasser;
ils connaissent encore leurs demeUl'es et leurs gUes; ils savent
même où sont les animaux de même espèce et semblables en en­
tendant leurs cris, et pal' la variation dés cris ils connaissent aussi
ce qu'ils désirent: la science de pareilles choses, considérée en elle­
même, est spirituelle, et pareillement l'affection dont cette science
procède; ce qui les enveloppe vient de la nature, et aussi par elle
il y a la production. De plus, l'Animal est absolument sembla­
ble à l'homme quant aux organes, aux memhres et aux viscères
du corps, et quant à le~rs usages; l'Animal a, comme l'homme,
des yeux et par suite la vue, des oreilles et par suite l'ouïe, des
narines et par suile l'odorat, une houche et une langue et par suite
le goût; il a aussi le sens de la peau avec ses variations dans cha­
que partie du corps: et, quant aux intérieurs du corps, il a de
semblahles viscères, il a deux cerveaux, il a un cœur et un pou­
mon, il a un estomac, un foie, un .pancréas, une l'ate, un mésen­
tère, des intestins, avec tous les autres organes de la chylification,
de la sanguinification et de la répurgation, outre les ol'ganes de la
sécl'étion et les organes de la génération j ils sont encore semblables
quant aux nerfs, aux vaisseaux sanguins, aux muscles, aux peaux,
aux cartillages et aux os : la ressemblance est telle, que, quant à
ces choses, l'homme est un animal. Que toutes ces choses chez
l'homme aient une col'fespondance avec les sociétés du Ciel, cela a
été montl'é en heaucoup d'endroits dans les AnCt\NES CÉLESTES:
par conséquent aussi ces mêmes choses chez les Animaux; d'apr'ps
1gg L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N6 1197.
celle Correspondance, il est évident que le spil'i!uel agi! dans le
naturel, et produit ses effets pal' le natUl'el, comme la cause princi­
pale par sa cause instrumentale. Mais ce sont là seulement, dans
ce Règne, des signes communs qui attestent la conjonction.
1198. Le salut et la gloire et l'honneur et lil puissance au
Seigneur notre Dieu, signifie parce que du Seigneur rient la
1~ie éternelle par le Divin Vrai et le Divin Bien d'après sa
Divine Toute-Puissance: on le voit pal' la signification du salut,
en ce qu'il est la vie éternelle; par la signification de la gloire et
de l'honneur, en ce que c'est le Divin Vrai et le Divin Bien du
Seigneur, N°' 288, 365; par la signification de la puissance,
quand il s'agit du SeigneUl', en ce qne c'est la Toute-Puissance; et
comme le Seigneul' dans la Parole est appelé Jéhovah et Seigneur
d'après le Divin Bien, et Dieu d'après le Divin Vrai, et que c'est
ce Bien et ce Vrai qui sont signifiés par' l'honneur et la gloire, c'est
pOUl' cela qu'il est dit Seigneur notre Dieu. Dans le sens de La
lellre, il est dit le salul, la gloire, l'honneur, la puissance, d'une
manière distincte; mais dans le sens spirituel, ces choses sont con­
jointes en un seul sens, qui est, que du Seigneul' vient la vie éter­
nelle pal' le Divin Vrai et le Divin Bien d'apl'ès la Divine 'foute-.
Puissance; de même dans un grand nombre de passages ailleurs
dans la Pal'ole : pal'l'ois ce sont de simples noms de pays et de villes
qui sont donnés, et qui, ùans le sens de la lettre, paraissent dis­
1incts; mais, dans le sens spil'jtuel, il en est formé un seul sens
continu. - Continuation: Les signes particuliel's qui altestenlla
même chose sont ellCOl'e en plus grand nombre et plus saillants;
chez certaines espèces d'animaux, ces signes sonltels, que l'homme
sensuel, qui ne pense que dans kl. matière, compare les choses qui
sont chez les bêtes' avec celles qui sont chez les hommes, el conclut,
d'après une folle intelligence, que les états de la vie sont sembla­
hies, méme après la mort, en disant que si lui-meme \'il, les Mles
vivent, OU que si les bêles meul'enl, lui meurt aussi. Les signes
qui sont des attestations, el qui néanmoills ('endent insensé l'homme
sensuel, sonl que, chez certains animaux, on voit pal'eillement de
la prudence et de la sagacité, un amoul' cOllnubial, de l'amitié et
pl'esque de la charilé, de la droiture et de la bienveillance, en un
mot, de la moralitl!, comme chez les hommes; soif, (Iar exemple,
Vers. 1. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. i9~)

les chiens; pal' un penchant inné en eux, qui ressemhle a de l'in­


géniosité, ils savent Taire une garde fidèle; par la transpiration de
l'affection de leur maUre, ils connaissent, pOUl' ainsi dire, ses vo­
lontés; ils découvrent où il est en apercevant ses vestiges et ses vê­
tements; ils connaissent les plages et les parcourent pOUl' regagner
la maison, même pal' des chemins perdus et au milieu d'épaisses
fOI'êts; ils font en ouh'e beaucoup d'autres choses semhlables, d'a­
près lesquelles l'homme sensuel juge que le chien aussi a de la
science, de l'intelligence et de la sagesse; ce qui ne doit pas éton­
nel', puisque c'est à la nature qu'il allrihue de telles choses chez le
chien et aussi chez lui-même: l'homme spil'ituel en juge autre­
ment; il voit que c'est quelque chose de spirituel qui dirige, et que
ce spirituel est uni au natUl'e\. Les signes pal'ticuliel's consistent
aussi en ce que les oiseaux savent construirtl des nids, y pondre
des œufs, les couvel', en extraire les petits, et ensuite, pal' un
amoul' qui est le storge, leur p,'ocurer de la chaleur sous leurs
ailes et de la nourrilul'e avec leul' bec, jusqu'à ce qu'ils soient cou­
verts de plumes et qu'ils puissent volel', quand aussi pal' eux-mé­
. mes ils sont dans toute la science de leurs pal'ents pal' le spirituel
qui POlll' eux est l'âme, science d'après laquelle ils pourvoient à eux­
mêmes. Les signes particuliers sont encore tous ceux que renferment
(es œufs; dans l'œuf est caché le rudiment du nouvel oiseau, et
autoUl' de ce l'udiment sont tous les éléments qui servent à formel'
le fœtus, depuis les principes dans la tête jusqu'au plein entl'elace­
meut de toutes les pal'ties du corps; est-ce qu'il peut étl'e pourvu
il une telle chose par la nature? cal' c'est là non-seulement être
produit, mais encore. être cl'éé, et la natul'e ne crée pas: qu'est-ce
que la nature a de commun avec la vie, si ce n'est que la vie est
l'evêtue pal' la natUl'e, et qu'elle sort et se présente dans une forme
comme animal? Au nombre des signes particuliel's, qui allestentla
même chose, sont aussi les vermisseaux qui se noul'l'issent d~hel'­
bes; lorsqu'ils doivent subil' leUl' métamorphose, ces vermisseaux
s'entourent comme d'un' utérus pour renaill'e; ils s'y changent en
nymphes et en chrysallides, et après que le t1'3vail est achevé et
que le temps est venu, ils se changent en de beaux insectes ailés,
et s'élancent dans l'air comme dans leUl' ciel; lil, ils folâtrent, fe­
melle et mâle, comme épouse et époux j ils se noul'I'issent de fleul's
200 L'APOCALYPSE EXPLIQUJ~E. N° H98.

odorifél'antes et pondent des œufs, pourvoyant ainsi à ce que leur


espèce vive après eux: l'homme spirituel voit que c'esl une imita­
tion de la renaissance de l'homme et un représentatif de sa l'ésur­
l'ection, et par cOllséqnent un spirituel. On découvre des signes en­
core plus saillants chez les abeilles, chez qui le gouvernement a la
forme des gouvernements chez les hommes; elles se construisent,
selon les règles de l'art, de petites demeures de cire, jointes l'une
à l'autre, avec des passages commodes pOUl' les <;omonmications,
et elles y serrent le miel qu'clles tirent des fleur's; clles se donnent
ulle souveraine, de laquelle, comme d'une mère commune, doit ve­
nir la progéniture; celle-ci habite, au-dessus de son peuple, au mi­
lieu d'abeilles satellites, qui la suivent quand elle doit pondre, et
del'l'ière eux vient la foule péle-mêle; elle va ain'si de cel.lule en
cellule, et dans chacune elle dépose ml petit œuf, en continuant
jusqu'à ce que sa matrice ait été vidée, et alors elle ,'elourne à
sa demeure; et cela est. recommencé plusieurs fois; comme ses
satellites, qui son\ appelés faux-boUl'dons, ne remplissent d'au­
tre. usage que d'être en si grand nombre au service d'une seule
sonveraine, et de lui inspirer peut-éll'e quelque amour, et ne font
au~un travail, ils sont jugés inutiles; et en raison de cela, et
de peur qu'ils ne prennent et ne consomment les richesses et les'
travaux des. autres, ils sont tirés dehors, et les ailes leur sont
arrachées; ainsi leur sociélé se trouve purgée de fainéants; et en­
ti·n plus tard, quand la nouvelle lignée a gr'andi, un hruit général,
qui se fait entendr'e comme le murmure des ruisseaux, commande
aux jeunes abeilles de sortir, de se cherchel' des demeures, et de se
fournil' d'alinlell!S; ·alors elles sortent, se rassemblent en essaim,
et établissent un gouvel'nement semhlable dans une nouvelle ruche:
ces clioses et plusieurs autres, que les ohservaleurs ont vues et pu­
bliées dans des écrits, ne diffèrent pas du go".vernemen~ que l'intel­
ligence et la sagesse humaines ont institué et l'églé, selon les lois
de la justice et du jugement, dans les royaumes et dans les républi­
ques; et enfin, de même que les hommes, comme si elles savaient
que l'hiver doit venir', elles amassent des vivres pour ne pas mou­
I-ir de faim pendant celle saison. Qui peut nier que ceg choses soient
spirituelles. pal' origine? De scmblahleg 'choses peuvent-elle~ donc
vcnir d'une anlre origine? Tons ces signeg sonl pOUl' moi Iles llJ'­
Vers, 1.. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 201
guments et des preuves de l'influx ùu spirituel dans les choses na-
turelles, el je suis très-étonné qu'ils puissent être des arguments et
des preuves de l'opél'ation seule de la nature, comme ils le sont
ponr plusieurs que la propre intelligence a rendu insensés.
1.199. Parce que véritables et Justes, ses Jugements, signi-
fie que le.ç lois de la Divine Providence, et toutes les œuvre,ç
du Seigneur, appartiennent ù la Divine Sagesse et au Divin
Amour: on le voit par la signification de t'érilable et de Juste,
quand il s'agit du seigneur, en ce que ce sont les choses qui appar-
tiennent à sa Divine Sagesse, et en même temps celles qui appar-
tiennent à son Divin Amour, ainsi qu'il va être montré; et par la
signification des Jugements, quand il s'agit do Seignem', en ce
que ce sont les lois de la Divine PI'ovidence, N° 9lJ6; de là aussi
par les jugements sont signifiées les œuvres, puisque toutes les œu-
vres du Seigneur viennent de sa Divine Proviùence, et sont selon ses
lois; la raison de cela, c'est que toutes les choses que le Seigneur
opère concernent l'éternité, et que les choses qui concernent l'éter-
nité sont de sa Divine Providence. Si les choses véritab(es signi-
fient celles qui sont de sa Divine Sagesse, et les Justes celles qui
sont de son Divin Amour, c'est parce que du Seigneur comme So-
leil procède la Lumière et procède la Chaleur; la Lumière est sa
Divine Sagesse, et la Chalem' est son Divin Amour; c'est pourquoi,
pal'Ia Lumière est signifié le Divin Vrai d'après lequel il ya toule
intelligence et toute sagesse pour les Anges et pour les hommes, et
par la ChaleU!' est signifié le Divin Bien, d'après lequel il ya tout
amour et toute charilé pour les Anges et pour les hommes; celle
lumière et cette chaleur dans leur essence sont ces Divins,-Con-
linualion : On ne peut pas savoir en quoi consiste la vie des bêtes
de la terre, des oiseaux du ciel et des poissons de )a mer, à moins.
qu'on ne sache ce que c'est que leur ame, et quelle en est la qua-
lité: que chaque Animal ait une ame, cela est notoire, car les Ani-
maux vivent, et la vie est rame; aussi clans la Parole sont-ils
même appelés Ames vivantes. Que l'âme dans sa forme dernière,
qui est la forme corporelle, telle qu'elle se montre devant· la vue,
soit l'animal, c'est ce qui ne peut être connu nulle part aussi bien
que dans le Monde spirituel; en elfet, dans ce Monde, de même que
tians le Monde naturel, on y voil des hèles de tout genre, des oi·
202 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° 1199.

seaux de tout genre, et des poissons de tout geme, dans une forme
tellement semblable, qu'ils ne peuvent être distingués de ceux qui
sont dans notre Monde; mais il y a cette différence, que dans le
Monde spirituel ils existent en apparence d'après les affections des
Anges et des esprits, de sorte qu'ils sont les apparences des affec­
tions; aussi s'évanouissent-ils dès que l'Ange ou l'espl'it s'en va,
ou dès que son affection cesse: d'après cela, il esl évident que leur
âme n'est pas aull'e chose qu'une affection; et 'lue, pur conséquent,
il y a autant de gemes et d'espèces d'animaux qu'il y a de genres
et d'espèces d'affections, Que les affections qui sont représentées
dans le Monde spirituel par des animaux ne soient pas des affec­
tions intérieures-spirituelles, mais qu'elles soient des affections ex­
térieures.spil'itueHes, qui sont appelées naturelles, on le verra dans
ce qui suit; puis aussi, que dans chaque bête il n'y a pas un poil
ou un ni de laine, dans chaque oiseau pas un filament de plume ou
de duvet, dans chaque poisson pas une seule pointe d'écaille ou de
cl'ête, qui ne vienne de la vie de leul' âme, pal' conséquent qui ne
vienne d'un spil'ituel revêtu d'un naturel, Mais d'abord il sera dit
quelque chose des Animaux qui apparaissent dans le Ciel, dans
l'Enfel', et dans le Monde des esprits, qui tient le milieu entl'e le
Ciel et l'Enfer,
1200. Parce qu'il ajugé la prostituée grande, signifie le
jugement sur ceux qui ont transféré en eux la domination
sur l'Église et sur le Ciel: on le voit par la signification deju.
ger, en ce que c'est le Jugement del'ni;)r, qui a été fait sur ceux
qui sont entendus par Babylone comme prostituée, lesquels sont
ceux qui, par la domination SUI' l'Église' et sur le Ciel tl'ansfél'ée
en eul', ont falsifié tous les vrais et lous les biens de la Par'ole;
c'est pOUl'quoi il est dit ensuite (\ qui a corl'ompu la terré pal' sa
scortation,)) ce qui signifie qu'ils ont falsifié tous les vl'ais de la
Pal'ole, et en ont adultéré tous les biens. Mais par Babylone comme
Pl'ostituée, il n'en est pas entendu d'aull'es que ceux qui exel'cent
cette domination, et qui pOUl' cela falsifient et adultèrent toutes les
.choses de la Parole, et méprisent la Pal'oIe elle-même, - Conti­
nuation: Puisque to1.lt le Ciel a été distingué en Sociétés, de même
tout l'Enfer', et aussi tout le Monde des esprits, et que les Sociétés
ont été mises en ol'dl'e selon les genres et les espèces ù'affeclions,
Vers. 2. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME•. 203
et puisque les animaux y sont les apparences des affections, comme
il vient d'êtl'e dit, c'est pour cela qu'un genl'e d'animal avec ses
espèces apparaît dans une société, et un aulre dans une autre, et
tous les genres d'animaux avec leul's espèces dans le lout ensemble.
Dans les soci~tés du Ciel apparaissenl les animaux doux et propres,
dans les sociéles de l'Enfer, les bêtes féroces et immondes, et dans
le Monde des espl'Îls, les bêtes dont le C31'actèl'e tient le milieu.
J'en ai vu bien des fois, et par leur vue il m'a été donné de con­
naHre quels Anges ou qUels esprits élaient là; tous dans le Monde
spirituel sont connus d'après les apparences qui sont près d'eux et
autoUl' d'eux, et leurs affections sont connues d'après diverses
choses, el aussi è'après les animaux. Dans les Cieux, j'ai vu des
agneaux, des bl'ebis, des chèvres, d'une telle ressemblance avec
les agneaux, les brebis et les chèvres du Monde, qu'ils ne diffèl'ent
absolument en l'ien; j'ai vu aussi, dans les Cieux, des tourterelles,
des colombes, des oiseaux de paradis, et plusieurs ault'es donl les
formes el les couleurs élaient belles; j'ai vu aussi des poissons dans
des eaux, mais c'était dans les pal'ties infimes du Ciel. Dans les
Enfers, on voit des chiens, des renards, des ·Ioups, des tigres, des
pourceaux, des l'ais, et plusieurs autres genres de bêtes féroces et
immondes, outl'e des sel'pents venimeux de plusieurs espèces, et
aussi des corbeaux, des chouettes, des hiboux. Dans le Monde des
espl'its, j'ai vu des chameaux, des éléphants, des chevaux, des
ânes, des bœufs, des cerfs, des lions, des léopards, des ours; et,
en oull'e, des aigles, des milans, des pies, des paons, des cailles.
J'ai vu aussi des Animaux composés, tels qu'ils ont été vus pal'
les prophèles, et décl'its dans la Parole; par exemple, dans l'Apo.
calypse, - xnf. 2,- el ailleurs. Puisqu'il y a en1re les animaux
qui appal'aissent d~ns ce Monde et les animaux de notl'e Monde
une telle ressemblance qu'ils ne peuvent absolument pas être dis­
tingués, et que ceux-là tirent leur existence des affections des An­
ges du Ciel et des cupidités des espl'ils de l'enfel', il s'ensuit que
les affections naturelles et les cupidités sont leul's âmes, et que
celles-ci revêtues d'un corps sont en effigie des animaux. Mais
quelle affection ou quelle cupidité est l'âme de tel ou tel animal,
soit bêle douce ou féroce de la terre, soit oiseau de jour ou de nuit,
soit poissoll d'cau limp idr, ou d'eau cronpie, ce n'esl pas ici Je lieu
20fJ L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 1200.

de l'exposer: les animaux sont souvent nommés dans la Parole, et


là ils ont une signification en rapport avec leurs âmes; la signifi­
cation des agneaux, des brebis, des chèvres, des béliers, des boucs,
des taureaux, des bœufs, des chameaux, des chevaux, des ânes,
des cerfs, et de quelques oiseaux, a été dévoilée dans les ARCANES
C]~LESTES.
1201. Qui a corrompu la terre par .~a scortqtion, signifie
par lesquels ont été fal,~ifiés tous les vrais de l'Égli~e, et en
ont été ad,.dtérés tous les biens: on le ,'oit par la significatiolJ
de la terre, en ce qu'elle est l'Église; et paf la signification de la
corrompre par la scortation, en ce que c'est en falsifiel' tous les
vrais, et en adultérer tous les biens, No' 141, 16f, 1083, 1130 ;
que' les vrais aient été falsifiés, on le voit en ce qu'ils ne tiennent
aucun compte de la Parole, et qu'ils tirent de leur propre de nou­
veaux statuts, de nouveaux jugements et de nouveaux préceptes,
dont la plupart regal'dent comme fin la domination sur l'Église et
sur le Ciel, toutes choses qui sont des vrais falsifiés; que les biens
de l'Église aient aussi été adullérés, cela rësulLe évidemment de ce
qu'ils disent saintes et appellent bonnes œuvres toutes les choses
qu'ils donnent à leurs monastères et à leurs idoles, et aussi au siége
pontifical, et par là cependant ils dépouillent les maisons, et privent
les veuves eL les·orphelins de leurs facultés, et ils font cela quoi­
qu'ils habitent au milieu de trésol's, ct que leur l'evenu soit plus
que suffisant; et, de plus, ils font méritoires de telles œuvres, et
plusieurs autres semblables. - Continuation: Ces préliminaires
étant posés, il sera dit ce que c'est que l'Ame des bêtes: L'Ame
des bêtes, considérée en elle-même, est spiriluelle; en effet, l'affec­
tion, quelle qu'elle soit, bonne ou mauvaise, est spir'ituelle, car elle
est une dérivation de quelque nmoUl', et tire son origine de la lu­
mière et de la chaleur qui procèdent du Seigneur comme Soleil, et
tout ce qui en procède est spirituel. Que les mauvaises affections,
qui sont appelées convoitises, en viennent au~si, cela, est évident
d'après ce qui a été dit précédemment sur les mauvais amours et
par suite sur les folles cupidités des génies et des esprits infernaux.
Les bêtes et les animaux sauvages, dont les âmes sont de sembla­
hies affections mauvaises, n'ont pas été créés dès le commence­
ment; tels sont les T'ats, les serpents venimeux, les cl'ocodiles, les
Vers, 2. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 205
basilics, les vipères, et autres semblables, et aussi les divers in­
sectes nuisibles; mais ils ont eu leul' ol'igine avec l'Enfer, dans les
étangs, les marais, les eaux infectes et fétides, et dans les lieux où
sont des effluves cadavéreuses, stercoreuses et ul'ineuses, avec les­
quellés communiquent les mauvais amours des société.:> i[)fernales :
qu'il y ait communication avec de telles choses, il m'a été donné
ùe le savoil' pal' eX~érience : il y a même dans tout spirituel une
force plastique pal'tout où des exhalaisons homogènes se présen­
tent dans la nature, et il y a dans tout spirituel une force propa­
gatrice, car il forme non-seulement les organes des sens et des
mouvements, mais encore les ol'ganes de la prolification par les
utérus ou pal' les œufs. Mais dès le commencement il n'y eut de
créé que les bêtes utiles et propres, dont les âmes sont des affec­
tions bonnes. Toutefois, il faut qu'on sache que les âmes des bêtes
ne sont pas spirituelles dans ce degré où le sont les âmes des hom­
mes, mais elles sont spirituelles dans un degré inférieUl'; en effet,
il y a des degrés pour les choses spirituelles; et les affections du
degré infél'ieur, bien que considél'ées d'après leUl' ol'igine elles
soient spirituelles, doivent néanmoins êl1'e appelées naturelles; on
doit les appelel' ainsi, parce qu'elles sont semblables aux affections
de l'homme natUl'el. 11 y a dans l'homme tl'OÎl; degl'ës d'affections
naturelles, pal'eillement chez les bêtes; dans le degl'é infime sont
les insectes de divers genres, dans un degré supérieur sont les oi­
seaux du ciel, et dans un degré encore plus élevé sont les bêtes de
la tel're, qui ont été créées dès le commencement.
1202, Et qu'il Cl vengé le sang de ses serviteurs (qu'elle a
répandu) de sa main, signifie la délivrance de ceux qui sont
par le Seigneur dans les Divins Vrais, par le rejet des Baby­
loniens : on le voit pal' la signification de venger le sang (qu'elle
a répandu) de sa main, en ce que' c'est délivrel' de ceux qui sont
entendus par Babylone comme prostituée; et pal' la signification
du sang des servitew's, en ce que c'est la violence faite à ceux
qui sont dans les vrais pal' le Seigneur; le sang est la violence faite,
et les serviteurs sont ceux qui sont dans les vrais pal' le Seigneul';
que. ceux-ci soient appelés sel'ViteUl's, 00 le voit ci-dessus, N°' 6,
400, - Continuation: Il ya entre les hommes et les bêtes une
différence commc entl'e la veille et le sommeil, et comme eoll'c la
206 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1202,

l\lmière et l'ombre. L'homme est spil'Îtuel, et en même temps na­


turel; la bête, au contraire, n'est p'as spirituelle, mais elle est na­
tul'elle. Il y a dans l'Homme volonté et entendement; sa volonté
est le réceptacle de la chaleur du Ciel, qui est l'amour, et son en­
tendement est le réceptacle de la lumière du Ciel, qui est ta sa­
gesse; dans les Bêtes, au contraire, il n'y a ni volonté !li entende­
ment, mais au lieu de la volonté il y a l'affection, et au Heu de
l'entendement la science; La volonté et l'entendement chez l'homme
peuvent faire un, et peuvent aussi ne pas faire un, car l'homme
peut pensel' d'après l'entendemen~ ce qui n'appartient pas à sa vo...
lonlé; il peut, en effet, penser ce qu'il ne veut pas, et aussi vice
versâ; chez la bête, au contrail'e, l'affeçtion et la science font un,
el elles ne peuvent pas êll'e séparées; car ce qui appartient il son
affection, elle le sail, el ce qui appartient il sa science, elle en est
affectée; comme les deux fÇl.cultés, qui sonl appelées science et af­
fection, ne peuvent être séparées chez la bêle, c'est pOUl' cela que
la bêle n'a pas pu détruire ('OI'dre de sa vie; de là vient qu'elle
Jla1l dans toute la science de son affection; il en estllutrement chez
l'homme; les deux facullés de sa "ie, qui sont appelées entende­
ment et volonté, peuvent être sépal'ées, ainsi qu'il a été dit; c'est
pourquoi il a pu, lui, déll'uire l'ordre de su vie, eIi pensunt en op·
position avec sa volonté, et <:n voulant en opposition avec son en­
tendement, et aussi par là il l'a détruit: de là vient qu'il nait dans
une complète ignorance, afin que d'apl'ès elle il soit introduit dans
l'ordre pal' les sciences, au moyen de l'entendement. L'ol'dre, dans
lequel l'homme a été créé, est d'aimer' Dieu pal'-dessus toutes
choses, et le prochain comme soi-même; el l'élat, dans lequel
l'homme est venu, apl'ès qu'il eut détruit cel ordre, est de s'ai­
me,' pal'-dessus toutes choses, et d'aimer le monde comme ·soi­
même. Comme il ya chez ('homme un mental spirituel, et que ce
mental est au-dessus de son mental naturel, et comme son mental
spirituel peut portel' sa vue SUI' des choses qui appartiennent au Ciel
et il l'I~glisl3, puis aussi sllr Ctllles qui appartiennent il la cité quant
au x mœ"l'" et al!x loi:', et que l'~S cllOses ~~ réfèrent aux Vl'éi.is et
aux biens qUI c,Cl;; <'l,pelés sri! iluels, moraux el Civils, et en oulre
aux vrais et aux biens natllr(;!s <l1:'S ~~ience~, et aux opposés de ces
nais et de ces hiens, qui sonl les ftnx et les maux, c'est pOUl' cela
Vers. 2. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME, 207
que l'homme peut non-seulement penseJ' analytiquement et \.irer
des conclusions SUI' les choses. mais encore recevoir l'influx du
Seigneur pal' le Ciel, et devenir intelligent et sage; aucune bête
ne le peut; ce qu'elle sait. ce n'est pas par quelque entendement,
mais c'est pal' la science de l'affection, qui est son âme, La science
de l'affection existe dans tout spil'ituel. parce que le spirituel pro-
cédant du Seigneur comme Soleil est la Lumière unie à la Chaleur,
ou hien la sagesse unie il l'amolli', et parce que la science IIppar-
tient à la sagesse, et l'affection à l'amour, dans le degré qui est
appelé naturel. Puisque l'homme a un mental spiritnei et en même
temps un mental naturel, et que son mental spirituel est au-dessus
de son mental naturel; et puisque le mental spirituel est, tel, qu'il
peut contempler et aimel' les vl'ais et les hiens en tout degré, con-
jointement avec le mental naturel, et ahstracFvement de ce mental,
il s'ensuit que les intérieurs de l'homme, qui appartiennent il l'un et
à l'autre de ses mentaIs. peuvent être élevés par le Seigneur Ver., le
Seigneur et être conjoints il lui; de la vient que tout homme vit
éternellement: il n'en est pas ainsi cie la bêle; elle ne jouit d'au-
cun mental spirituel, mais elle a seulement un mental naturel; c'est
pourquoi ses intérieurs. qui appal'tiennent seulement ala science et
à l'affection. ne peuvent ni être élevés par le Seigneur. ni être con-
joints à 'Lui; c'est pour cela qu'elle ne vit pas après la mort. La
Bête, il est vrai, est conduite par un certain influx spirituel, qui
tombe dans son âme; mais comme son spirituel ne peut (las être
élevé, il ne peot qu'êtl'e porté ell bas, et examiner les choses qui
appartiennell t à son affection, lesquelles se réfèrent seulement il
celle~ qui concernent la nutrition, l'habitation et la propagation, et
d'après la science de son affection les connatll'e au moyen de la vue,
de l'odorat et du gollt, Comme d'apl'ès SOli mental spirituel l'homme
peut penser rationnellement, c'est aussi pOUl' cela qu'il peut parler,
car parler :lppartient à la pensée d'opl'ès l'entendement ql1i peut
"oir les Hai:; dans la lurnièl'c spirituelle; all contraire, lu bête qui
n'a aUCl1ne pensée d'après l'elltendement, mais qui a seulement la
s<:ience d'après l'atiectiùn, ne peut que produire des sons, et vuriel',
le son de son affection selon ses appétits.
1203. El une s'!conde /o!,~ ils dÙ'ellt : Alléluia! sigru'jle ta
joie ft t'{/tiégrf,~s(' ries An{lf8 de,ç Cieux ii1(él'ie7.l1's. el la glo-
208 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1203.

rificalion du Seigneur à cause de la délivrance d'avec ceux


qui sont signifiés par Babylone et par les bêtes du dragon:
on peut le voir par les choses qui ont été ,expliquées ci-dessus,
Nol 11.96, 11.97. Que ce soient la joie, l'allégresse et la glorifica­
tion du Seigneur par les Anges des Cieux, c'est parce qu'il est dit
une seconde fois, et parce qu'ensuite il est parlé de la fumée
(l

montant aux siècles ùes siècles, » et que les glorifications du Sei­


gneur commencent pal' les Anges des Cieux supérieurs, et se con­
tinuent vers les Anges des Cieux inférieUl's : Qu'Alléluia signifie
la louange et la glol'ification, on le voit ci-dessus, N° 1197. ­
Continuation: Maintenant, il ilel'a dit quelque chose du Règne
végétal, et de son âme, qui est appelée âme végétative: Que celle­
ci aussi soit spÏl'itut:lle, 011 ne le sait pas dans le ·Monde. Pal' âme
végétative il· est entendu la disposition (conattls) et l'effort pOUl'
produire le végétal depuis la semence progl'essivement jusqu'à de
nouvelles semences, et ainsi pOUl' se multiplier il. j'infini et se pro­
pager il étemité, cal' il y a comme l'idée de l'Infini et de l'Éternel
dans tout végétal; en effet, une seule semence, en un certain nom­
bre d'années, peut être multipliée au point de remplir toute la terre,
et aussi être propagée de semence en semences sans fin : cela, con­
jointement avec l'admil'able progl'ession de cl'oissance a partil' de
la racine en un gel'me, ensuite en une tige, puis en branches,
feuilles, fleurs, fruits, jusqu'a de nouvelles semences, n'est pas na­
tmel, mais est spirituel: il en est de même en ce que les végétaux
présentent en beaucoup de points des choses semhlables à celles du
Règne animal; ainsi, ils doivent leul' existence à une semence,
dans laquelle il y a une sOl'te de vertu pl'olifique; ils produisent un
gel'me comme enfant, une tige comme COl'~ des branches comme
hras, un sommet comme tête, des éCOl'ces comme peaux, des feuilles
comme poumons; ils grandissent pendant des années, et ensuite
donnent des fleurs comme nymphes avant le mariage, et après ils
les déploient comme utéru3 ou œufs, et enfantent des fl'Uits comme
fœtus, dans lesquels sont de nouvelles semences, d'où résultent,
comme dans le ('ègne animal, des prolifications ou fl'Uctifications
de la même espèce ou de la même l'ace: ces faits, et beaucoup
d'autres, observés pal' d'habiles botanistes qui ont établi un paral­
lélisme entre ces deux règnes, indiquent que la disposition et l'ef­
Vers. 3. CHAPITRE DlX-NrmVIÈME. 209
fOlt pOUl' de telles choses viennent, non du Monde naturel, mais du
Monde spirituel. Que la force vive comme cause principale soit le
spirituel. et que la force mOl'te comme cause instrumentale soit Je
nafurel. on le verra dans ce qui suit.
120ft. Et sa {umée montera aux siècles des siècles, signi-
fie que le {aux du mal, qui était en eux, a été condamné ri
/'en{e,' à ,éternité: on le voit pal' la signification da la (umée,
en ce qu'elle est le faux du mal. N°' 539, 889, H31; et par la
signification de monter aux siècles des siècles, en ce que c'est
être dans l'enfel' à éternité. pal' conséquent aussi avoi!' été condamné
à J'enfer: que les siècles des siècles signifient à éternité. on le voit.
N°s 289, 685. - Continuation: Comment le spil'ituel influe et
agit dans les Végétaux, et pl'oduit cette disposition, cet effort et
cet acte. cela ne p'eut être compris par aucun entendement, si les
propositions qui suivent ne sont d'abord développéesQ! Rien dans
la ll3'lure n'ex iste et ne subsiste que d'après le spirituel et par le
spirituel.@. La nature en elle-même est morte, ayant été créée
afin que par elle le spirituel soit revêtu de formes qui senvent à l'u-
sage, et afin q.u'il soit term1né.Q!l: II ya deux formes communes.,
la spirituelle et la naturelle; la spirituelle, telle qu'est celle des ani-
maux; la, naturelle. telle qu"est celle des végétaux.QV) II y a trois
fOl'ces dans tout spirituel!; la rorce à'agÏl'. la force de créer et la
force de formel' ~~ D'après ,le spirituel, pal' ces forces existent les
végétaux et aussi les auimaux, tant ceux qui apparaissent dans le
~

Ciel que ceux qui sont dans le Monde.\y}: Il ya la même origine.


et par suite la même âme. dans les uns,et dans les autres. aveé Ja
seule diffét'ence des formes dans lesquelles se fait l'influx. fV!P Et
celte origine est dans~l'llSltge. Si ces propositions ne sont d'abord
développées, la cause d'effets si admirables dans ,le Règne végétal
ne peut pas ê!l'e vue pal' l'entendement.
1200. Vers. !J; 5. Et se pr~sternèrent les ûngt-qllfJ,tre
Anciens et les quatre Animaux; et ils, adorèrent Dieu assis
SW' le Trône, disant,: Amen! Alléluia! - Et une t'oh:. du
Trône sortit, disant: Louez notre Dieu, vous tous seS sel'vi-
leurs, et vous qui Le crai,qnez, tant les,petits que les g1'allds.
- Et se p1'osternb'ent les vingt-quatre A nciens et les quatre
A nirnaux, signifie l'humiliation de cœul' des Anges des CieuXi
VlI. 1h.
210 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1205,

supérieurs: et ils adorèrent Dieu as~is sur le Trône, signifie


l'adoration du Seigneur, à qui appartient toule puissance dans les
Cieux et dans les terres: disant: Amen! Alléluia! signifie qui
dans la vérité est le seul qu'on doive adorer et glorifiel' : et une
voix du Trône sortit, signifie l'unanimité du Ciel tout entie!' :
disant: Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, signifie le
culte du Seigneur pal' ceux. qui sont dans les vrais: et vous qui
Le rraigllez, signifie le culte du Seiglleul' par ceux qui sont dans
le bien de l'amour: tant les petits que les grands, signilie tous
ceux qui sont dans les vl'ais et dans les biens, en tout degré.
1206. Et se prosternèrent les vingt-quatre Anciens et les
tluatre Animaux, signifie {'humiliation de cœur des Anges
des Cieux ,~upérieurs : on le voit pal' la signification de se pros­
terner, en ce que c'est l'humiliation du cœur, ainsi qu'il va être
montré; et par la signification des vingt-quatre Anciens et des
quatre Animaux, en ce qu'ils sont les Cieux supérieurs et les
Anges de ces Cieux, No' 313, 322, 362, 462. Que se prostemel'
ce soit ['humiliation du cœUl', c'est parce que tomber SUI' [es ge­
noux et SUI' la face est le geste cOl'respondant à l'humiliation inti­
me, qui est appelée humiliation du creul' : en effet, de cl'éation il
y a des gestes qui cOITespondent à chaque affection; l'homme y
tombe sponta'nément quand il vient dans l'affection, mais c'est
['homme qui n'a point appris à feindre des affections autres que
celles qu'il a; au contrail'e, celui qui l'a appl'is tire de lui-même
des gestes pal' lesquels il effigie les affections dû cœlll', quoiqu'elles
n'appartiennent aucunement au cœur; celui-ci peut aussi se pros­
temel' devant Dieu, et alors il Ile peut absolument que mentir. Ces
choses ont été dites, afin qu'on sache que.<;e Ill'ostemer devant
Dieu vient de l'affection intime, qui est appelée humiliation du
cœur; celle-ci précède l'adol'ation qui se fait' pal' la bouche. ­
Continuaticm fj) Rien dans la nature n'existe que d'après le
spirituel et par le spirituel: c'est parce que rien ne peut exister
que (['après un autre, ainsi linalement d'après Celui qui en Soi :Est
et Existe; Ce.lui-là est Dieu ;c'esl même pOUl' cela. que Dieu est
appelé l'l~lre et ['Existel'; Jah, d'après l'f:ll'c; et Jéhovah, d'après
l'!~tre et ['Exister Cil Soi, Si rien dans la nature n'existe que d'a­
Jll'ès le spirituel, c'est parce qu'il Ile peut y ;Hoit' UUCll11ê chose, à
Vers. 4. CHAPl'l'HE DIX-NEUViÈME. :Hl
moins qu'en elle il n'y ait une Ame; est appelé frrne tout ce qui est
essellce, cal' ce qui n'ti' pas en soi ulle essenCe, cela l1'e:dste IJoint;
cal' cela est une non-eutité (non ens).. par'ce qu'il n'y a pointl'ètre
d'apl'ès lequel cela (peut ex ister) : il en est ainsi de la nature; son
essence, d'après laquelle elle eXiste·, est le spirituel, pal'ce que 10
spirituel a en soi le Diviu Être, et aussi la Divine Force d'ag:r, de
créer et de former, comme on le verra pal' la suite; cette essellce
aussi peut être appelée am,e,parce que tout spirituel vil, ét que,
quand le vivant agit dans le non·vivant, ainsi dans le' natul'd, il
fail ou que le non-vivant est comme s'il vivait, ou qu'il tient quel­
que chose d'une apparence d'apl'ès le vivant, pOUL' le second cas
dans les Végétaux, pour le premier dans les Animaux. Si f1en dans
la natureln'existe que d'après le spirituel, c'est parce qu'il n'ya
point d'effet sans cause; tout ce qui existe dans l'effet vient de la
cause; ce qui ne vient pas de la cause est sépal'é: il en est ainsi-de
la nature ;chaq'cle chose, et même la plus petite chose, est un elfet
d'après une cause qui est anl'érieurt~ àdui, qu'i est int'érieure eu lui,
qui est supérieui'e à'lui, et ql!ivient j,mmëdiMement de Dieu; cal'
il y a un Monde sp~riluel, ce Monde-là est antét'ieul', intérieur et
supél"ieut' :jlll Monde natut'el; c'est poul'quoi, tout: âqui est- au
Monde spirituel est cause, el tout ce qui est du Mellllè nalul'el est
effet 11 y a, à la vérité, existence d'une chose fl/lI' une aUtre 1)('0­
gressivemcnt aussi dans le Monde naturel; mais c'est pat' dés c~lIses
venant du Monde spirituel; cal' où est la cause de l'effet, la aussi
est la cause de "effet efficient; ca'!' tout effet devient cause efficiente
en Oi'dre jusqu'au demie" où subsiste ·Ia f0l'ce effectrice; mais cela
se l'ail continuellement d'après le sp'il'ituel; dans 'lequel seul est
celle fOI'ce; c'est donc là le motif pOLI l' lequel rien dans la nà­
ture n'existe que d'apl'ès le spirituel et par le spirituel. Il y
a dans la nature deux causes moyennes plil' lesquelles s~ fait t0:11
effet, ou toute production et toute formation qui s'y opèrent; les
causes moyennes sont la Lumièl'e et la Chaleur; la Lumière [no­
dilie les substances, et la Cbaleul' les met ell action; elles salit
l'une et l'autre daus les substances pal' la présence du soleil; la pré­
sellce du soleil, qui est manifestée comme Lumière, constitue l'ac­
tivité des forces ou subslances de chaque individu selon la forllle
dans laquelle il est pal' création; c'est la la .Modification. Mais la
212 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1206.

pl'ésence du soleil, qui est pel'çue comme Chaleur', dilate les indi­
vidus et pl'oduit la force d'agil' et d'effectuer. selon la forme qu'ils
Ollt, en meltant en action l'effol't dans lequel ils sont par Cl'~ation :
l'effort, qui par la chalem' devient une force agissante dans les
formes même les plus petites de la nature, vient du spirituel agis­
sant en elles et dans elles.
1207. Et ils adorèrent Dieu assi,ç sur le Trône, signifie
l'adoration du Seigneur, à qui appartient toute puissance
dans les Cieux et dans les ten'es : on le voit par la signification
d'adorer, en ce qu'ici c'est l'adOI'alion d'après l'humiliation du
creuI'; et par la signification d'assis sur le trône,. en ce que c'est
à qui appal'tient la puissance dans les Cieux et dans les terres, car
pal' le trOne, lorsqu'il s'agit du Seigneur, il est entendu tout ,e
Ciel, et aussi toute puissance dans le. Ciel; s'il est entendu aussi
toute puissance dans les terl'es, c'est pal'ce que la puissance dans
les Cieux ne peut pas êtl'e sépal'ée de la puissance da liS les terres;
en effet, le Monde spirituel, dans lequel sont les Cieux et les enfers,
ne peut pas être séparé du Monde natm'el; ainsi les Anges et les
espl'its ne peuvent pas être sépat'és des hommes, car ils sont con­
sociés et conjoints; en effet, chaque homme, quant aux pensées de
son entendement, et quant aux affections de sa volonté, est dans le
Monde spil'ituel parmi.les sociétés qui y sont, ainsi avec les Anges
du Ciel d'une pal't, et avec les esprits de l'enfel' d'une autre pal't;
cal' l'homme, quant à ses pensées et à ses affections, est un esprit;
c'est pourquoi aussi après sa mOft, lorsql\'il devient esprit, il va
dans les sociétés dans lesquelles il avait été dans le Monde. De là il est
évident que le Seigneur, pal'ce. qu'il a la puissance dans les Cieux,
a aussi la puissance dans les terres, et que l'une ne peul pas être
sépal'ée de l'autre. Que par Dieu, ici et ailleur's dans la Par'ole, il
soit entendu le, Seigneur, c'est parce qu'au Seigneur' appaltient
tout pouvoil' dans les Cieux et dans .les. tel'I'es, comme Lui-Même
j'enseigne clans la Parole; en effet, Seul il est Dieu•. -,- Conti­
nuation ::U"JLa nature en elle-nz~me est morte, ayant, été
créée afin que par elle le spirituel soit l'ev~tu de formes qui .
servent il l'usage.. et afin qu'i! ,çoit terminé: la Natlll'e et la
Vie sont ~eux ch.oses distinctes: la Natul'e commence à partil' dn
soleil du Monde, el la 'Vie commence à pal'tir' du Soleil du Ciel, Le
Vers, 4, CHAPITUE DIX-NEUVIÈME. 213
soleil du Monde est pur Feu, el le Soleil du Ciel est pur Amoul';
ce qui procède du soleil qui est pUI' feu est appelé Nature, et ce
qui pl'ocède du Soleil qui est pm' Amour est appelé Vie: ce qui
pl'ocède du pur feu est mOI·t, mais ce qui procède du pur ArnoUl'
est vivant: pal' là on voit clairement que la Nature en elle­
même est morte. Que la nature serve à revêtir le spil'ituel, on
le voit par les âmes des bêtes, qui sont des affections spirituelles,
en ce que les bêles sont revêtues de choses matérielles qui ~ont dans
le Monde; que leurs COl'PS soient matél'iels, cela est notoire: pa­
reillement les COl'pS des hommes, Si le spil'ituel peut être revêtu
par le matél'iel, c'est parce que toutes les choses qui existent dans
la natUl'e du Monde, tant celles des atmosphères que celles des
eaux et des terres, toutes prises indiv~duellement, sont des effets
produits par le spirituel comme cause, et que les effets font un avec
la cause, et concol'dent entièrement, selon cet axiome, que rien
n'existe dans l'effet, qui ne soit dans la cause: mais il y a cette
diffél'ence, que la cause est une force vive, parce qu'elle est spiri­
tuelle, tandis que l'ellet qui en provient est une force morte, parce
qu'il est naturel, C'est de là que, dans le Monde naturel, il existe
des choses qui concordent entièl'ement avec celles qui sont dans le
Monde spirituel, et qu'elles peuvent être CO'nvenablement conjoin­
tes. C'est donc· de là qu'il est dit que la nature a été cl'éée, afin que
par elle le spiriluel soit revêtu de formes qui servent à l'usage. Que
la natm'e ait été créée, afin que le spirituel soit tel'miné en elle,
c'est ulle conséquence de ce qui a été dit, que les choses du Monde
spirituel sont des causes, et celles du Monde naturel des ell'ets; or,
les effets sont les terminaisons: là où est un premier, il doit y
avoÎl' nécessairement un derniel', et comme dans le demier coexiste
tout intermédiail'e à partir du premier, l'œuvl'e de la cl'éation dans
les derniel's est achevée. C'est pour cette fin que le Soleil du Monde
a été créé, et par le Soleil la nature, et en dernier lieu le Globe ter­
restre, afin qu'il y ait là les matières del'nièl'es, dans lesquelles tout
spirituel est terminé, et dans lesquelles la cl'éation subsiste: c'est
aussi pOUl' cette fin que l'œuvre de la création y persiste et dure
continuellement, ce qui se fait par les générations des hommes et
des animaux, et par les germinations des végétaux; et pour celle
fin que de là toutes choses reviennent au Premier de qui tout pro­
21ft L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1207.

cède, ce qui se fait par l'homme. Que les intermédiaires coexistent


clans les derniers, on le voit clairement Ilal1 l'axiome, qu'il n'y a
ricn dans l'effet, qui ne sail dans l~ cause, ainsi par la continuité
des causes et des effets depuis le PI'emier jusqu'au dernier.
1208. Disant: Amen! Alléluia! .çignifie qui dans la Vb·ité
f!st le seul qu'on doive adorer et glorifier: on le voit par la si,­
gnification de Amel1# en c.e que c'est la Vérité, et dans le sens su­
pl'ème, en ce que c'est le Seigneul' q,uant au Divin Vrai, No, 36,
228, lt6h, lt69; et par la signification de Alléluia, en ce que c'est
adorer et glorifier le. Seigneur, No, 1197, 1203. - Continua­
t{on : .fi,-') 11 y. a deu.x {ormes communes, la $pirituelle et la
1;a,lIlr~lle; la .~piritllelle# telle qu'est celte des animaux; la
l1aturel,le, telle qu' e.~t calle dt;s végétaux: de là vient que tontes
les 'I;ho~es de la Nat.ut'e,. excepJé le Soleil, la Lune et les AtmQ­
spl~èJ'es, constituent les trois R~gnes, le Règne Animal, le Règne
V~gétal ct, le Règne Minéral; et que le Règne Minéral est seule­
men,t \.ln magasin dans lequel sont contenues, et duquel sont tirées
loute~ les,choses qui ,corn posel) t les fOI'mes du Règne Animal et du
Hègne Végé,t,al. Les formes du Règne Animal, qui d'un seul mot
sont appplées Animaux, sont toutes selon le Oux des substances
Cl. dfS fOl'ce~ Ilpiritllelles, lequel flux.,. d'après l'effolt qui est en
clles, ,tend v~rs la, forme humain~, et vel's toutes et chacune des
dl oses qui h,l constitucnt, de la tête aux pieds, ainsi dans le com­
n{un 1 pour pr~duire les organcs des sens et les orgllnes des mou­
"ements, puis les Ol'galles de la nutl'ition, et aussi, ceux de la proli~
flcation : c'est de là que le Ciel enlicr est d3ns une telle forme, que
tous le3 anges et tous les esprits sont dans une telle forme, et que
les hommes dans les teITes sont dans une telle forme, et aussi
toutes les bêtes, tous les oiseaux et tons les poissons; cal' chez tous
il y a de scmhIlIlllcs organes. Cette forme animale Lire cet effort du
Premiel', pal' qui toutes choses sont, c'est-à-dire, de Dieu, en ce
qu'il esl Homme: cet effort, et pal' suite la détermination de tQutes
les Forces spirituclles, ne peut être donné IIi exister d'autre part,
(',al' cet effort est dans les maxima et dans les minima, dans les
premiers et dans les dernieJ's dans le Monde spil'ituel, et par suite
clans le Monde nllturel, ma~s avec une différence de perfection selon
les of!gl'és. L'autre. forml', qui Post la forme naturelle, ct dans la·
Vers. 4. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME, 215
quelle sont tous les végétaux, tire son origine de l'effort et par
conséquent du flux des forces naturelles, qui sont les atmosphères,
et sont appelées Éther's, dans lesq~elles est cet effort d'apl'Cs la dé­
termination des forces spirituelles, détermination qui tend à la
forme animale, et d'après la continuelle opération de ces fOl'ces spi.
rituelles ùans les forces' naturelles qui sont les éthers, et pm' les
éthel's dans les matièl'es de la terl'e, dont sont composés les végé­
taux: que l'origine de cette forme vienne de là, on le voit d'après
ce qui a été dit, ci-dessus, qu'en eux il apparaît quelque chose à
l'instar de la forme animale, Que toutes les choses de la nature
tendent à celle forme, et que l'effort pour la pl'oduire d'après le spi­
rituel soit imprimé et par conséquent insité dans les éthers, c'est
ce que prouvent plusieurs phénomènes, par exemple, la végétation
universelle de la surface de tout le globe telTestre, puis la végéta­
tion des minéraux en de telles formes dans les minières où il existe
des ouvertures, el la végétation des crétacés dans les cOl'aux au
fond des mers, et même les formes des parties de la neige qui imi­
tent celles des végétaux.
1209, Et ulle 7)oix du TrOne sortit, signifie l'unam'mité
du Ciel tout elltier : on le voit par la signification d'une 1)OÙX
sortant du trône, en ce que c'est ('unanimité du Ciel tout entiel',
à savoir, pour glol'ifier le Seigneur; cal' par le Il'()ne est signifié le
Giel tout entier, par la raison que le SeigneUl' est SUI' le trane, et
que le Seigneur est le Ciel même; les Anges dont se compose le
Ciel ne constituent d'après leur pl'opre aucune chose du Ciel'; mais
le Divin, qui procède du Seigneur chez cux, est ce qui constitue;
de là vient que par' une voix du Ciel il est signifié l'unanimité de
tous dans les Cieux ou du Ciel tout entier: Qne le Trône, lorsqu'il
s'agit du Seigneur, signifie le Ciel, on le ,'oit, N°' 253, !J62, 677.
- Continuation :Q:y"') Il Y a trois forces dans tout ,çpiri·,
tu el; la (orce d.'agir, la force de criel' et lb. force de former:
LA FORCE n'AGIR; car le spirituel procède de la souI'ce pJ'cmière
de toutes les Forces, qui est le Soleil du Ciel, el cc Soleil est le
Divin Amour du SeigneUl', et l'amour est l'agent même, et. de là
procède la force vive, qui est la Vie. LA FORCE DE CRÉER est la
force de pl'oduire les causes ct les effets depuis le commencement
jusqu'~ la fin, et elle marche depuis le Prcmicl' pal' les inlermé­
2'16 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 1.209.

diail'es jusqu'au derniel'; le pl'emier est le Soleil même du Ciel,


qui. esl le Seigneur; les interm~diaiJ'es sont les spirituels, ensuite
les n~turels, puis les. tel'I'estl'es, d'après lesquels en dernie.' lieu il
y a les productions: et comme celte fo.rce dans la créai ion de l'u­
nivers a marché du Prem.iel' au del'nier, c:est pOUl' cela que depuis
la création elle marche de même, afin que les productions soient
continues, autrement elles cessel'aient : en effet, le Premier regarde
continuellement le dm'nier comme fin ; et si le Premie.' ne pour­
voyait pas pal' soi continuellement au dernier, au moyen des inter­
médiaires, selon l'ordl'e de la Cl'OOHon" tout périrait: c'est Ilour­
quoi les productions, qui sont principalement les animaux et les
~'égétaux, sont des continuations de la création. Peu importe que
les continuations se fassent pal' des semen~es, toujours est-il que
c'est la même force créatrice qui pl'oduit: l'expérience de quelques
observateul's indique même que quelques semences sont encore pro­
duites. LA FORCE DE FORMER est la fOl'ce dernière d'après les del'­
niel's; c'est, en effet, la force de produire les animaux et les végé­
taux d'après les dernières matières de la nature, qui ont été amas­
sées dans le globe terrestre. Les forces qui sont dans la nature d'a­
près son origine, qui est le soleil du Monde, ne sont pas des forces
vives, mais ce sont des forces mortes; elles ne diffèrent pas des
farces de la chaleur dans l'homme et dans l'animal, forces qui
tiennent le corps dans cet état, que la volonté et l'entendement,
l'.une par l'affection et l'autre par la pensée, qui sont spirituelles,
peuvent y influel' et y produire leurs actes: elles ne diffèrent pas
non plus des forces de la lumière dans l'œil, for.ces qui font seule­
ment que le mental, lequel est spirituel, voit par cet organe qui lui
appal'tient; la lumière du monde ne voit rien, mais le mental voit
pal' la lumièl'e du Ciel. Il en est de même pOUl' les végétaux; celui
qui cl'oit que la chaleur et la lumièl'e du soleil du Monde font autre
chose que d'ouvrir et de disposer les pl'opres de la nature à recevoir
l'influx provenant du Monde spirituel, se trompe beaucoup.
1.210. Disant: Louez notre Dieu; "ous tous ses serviteurs,
signifie le culte du Seigneur par ceu:n qui sont dans les vraù;:
on le voit par la signiticatien de louer Dieu, eu ce que c'est le
confesser et lui l'endre un culte, ainsi qu'i! va être montré; et pal'
la signification des serviteurs de Dieu, en ce que ce sont ceux
Vers. 5. CHAPITHE DIX-NEUVIÈME. 217
qui sont dans les vrais par le Seigneur, N°' 6,lt09. Daos la Pa-
role, il est dit en beaucoup de passages louer Dieu, et par là il est
signifié Le confesser dé cœur et de bouche, par conséquent aussi
lui rendre un culte; par louer Dieu, il est signifié la même chose
que pal' Halléluiah, pal'ce que Halléluiah signifie louez Dieu; que
ce soit une parole de joie et d'allégresse dans les confessions et dans
le culte de Dieu, cela a déjà été dit. Si par louer. Dieu il est signi-
fié le confesser el lui rendre un culle, c'est parce que le Seigneur
ne veut pas étl'eloué ni être glorifié par aucun amour de lui-méme,
mais il veut l'être pal' amour de l'homme, cal' l'homme ne peut
faire autrement que de louer eL de glorifier le Seigneur, ou lui don-
neI' gloire et honneur, quand il reconnait de cœUI' qu'il n'y a en lui
rien du bien, et que par lui-même il ne peut rien, et 7)icc versâ,
que tout bien vient du Seigneur, et que le Seigneur peut tout;
quand l'homme est dans cette reconnaissance, il éloigne son pro-
pre, qui appartient à l'amour de soi, et il ouvre toutes les choses
de son mental, et ainsi il donne au Divin le moyen d'influer avec le
bien et avec puissance: c'est de là qu'il est nécessaire que l'homme
soit dans l'humiliation devant le Seigneur, et c'est de là que l'humi-
liation ne vient d'autre part que de la reconnaissance de soi-méme
et de la reconnaissance du Seigneur, selon lesquelles se fait la ré-
ception. Que donner louange à Dieu et louer Dieu, ce soit le confes-
ser, et d'après la confession de cœur Lui rendre un culte, on le voit
par plusieuI's passages dans la Parole; par exernple,-Malth. XXI.
16. Luc, Il. 13, 1.lt, 20. V. 25,26. VII. 1.6. XlII. 1.3. XVIII.
l13. XIX. 28à!J1. XXIV. 52,53;-puisaussi,-Ps. CXLVIII.
1,2,3,!J, 5,7,1.3; -et ailleurs.- Continuation :~D'a­
près le spirituel, par ces forces existent les végétaux el aussi
les animaux, tant ceux qui apparaissent dans le Ciel que
ceux qui sont dans le Monde: s'il existe des végétaux et des
animaux dans le Ciel, c'est parce que ces forces sont dans le spi-
rituel dans ses maxima et dans ses minima, dans ses premiers
et dans ses deI'lliers, ainsi dans le spiI'ituel tant dans le Ciel que
dans le Monde; ses premiers sont dans les Cieux, ses derniers
sont dans le Monde: il y a, en effet, des degrés des spirituels, el
chaque degré est distinct de l'autre, et le degré antérieur ou su~
périeur est plus parfait que le degré postél'ieUl' ou inférieur: c'es
2'18 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° :1.2:1.0,

ce dont on peut avoir la preuve d'après la lumière et la chaleur


dans les Cieux, et d'après la sagesse qne les Anges acquièl'ent par
cette lumière et par cette chaleur; dans le C.iel suprême on troi­
sième Ciel, la lumière par son éclat ennammé est si ,'esplendis­
sante, qu'elle surpalise des milliel's de fois la lumière de midi dans
le Monde; dans le Ciel moyen ou second Ciel, la lumière est moins
brillante, mais néanmoins elle surpasse des centaines de fois la lu·
mière ele midi dans le Monde; dans le demier ou premier Ciel, la
Jumièl'e est semblable à la lumière de midi dans le Monde, Il y a
aussi des degrés de la chaleur, qui là est l'amour; et selon ces de­
grés les Anges ont la sagesse, l'intelligence et la science: tout
spirituel appal'tient à la -lumière et à la chaleur qui' procèdent du
Seigneur comme Soleil, et la sagesse et l'intelligence viennent de
celle lumière et de celte chaleur. II y a :lUssi sous les Cieux, ou
dans la nature, un même nombl'e de degrés des spirituels; ce sont
les degrés inférieul's des spirituels, comme on peut -le voirel'après
le mental naturel de l'homme, et d'après sa rationalité et sa sen­
sualité; les hommes rationnels sont dans le premier degré de ce
mental, les sensuels dans le dernier, et quelques-uns dans le degré
moyen; or, toute pensée et toute affection du mental naturel sont
spirituelles, Ces trois forces, qui sont la force d'agir, la force de
créer et la force de former, sont dans le spirituel en chacun de ses
degrés, mais avec une différence de pel'fection; toutefois, comme
il n'existe rien qui n'ait son dernier, dans lequel il est terminé et
suhsiste, il en est aussi de même du spirituel; son dernier est dans
le glohe tel'reslr'e, dans ses terres et elans ses eaux; et le spirituel
d'après cc dernier produit les végétaux de tout genre, depuis l'al'­
hre jusqu'au t;azon, dans lesquels le spirituel qui y reste se mani­
fesle seulement en une certlline ressemhlance avec les animaux,
ressemhlance dont il a été traité ci.dessus.
1211. Et vous qui Le craignez, signifie le culle du Sei­
gneur par ceux qui sont dans le bien de l'amour: eon le voit
par la signification de la crainte de Dieu, en ce que c'est le culte
d'après le bien de l'amolli', N<>I 696, 9!J2, 1150. - Continua­
tion : Maintenant, il sel'a dit quelque chose sur les Végétaux dans
le Ciel; précédemment il Il élé parlé des Animaux q,ui y sont. Dans
les Cieux il y Il, comme dans les telTes, des végétallx cie tout
Vers. 5. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 219
genre et de toute espèce; il Ya même dans les Cieux des végétaux
qui ne sont pas dans les terres, car il yen a de composés de genres
et d'espèces, même avec une variété innnie; ils tiennent cela de
Jellr origine, dont il sera parlé plus loin: toutefois, dans les Cieux,
les genres P,t les esp&.ces de Végétaux diffèrent, de même que les
genres et les espèces d'Animaux, dont il a été question ci-dessus.
Selon les degrés de lumière et de chaleur, il y app3ralt des jardins
p:Jradisiaques, des hois, des champs et des plaines, où sont _
vergers, des bosquets et des lieux de verdure. nans le Ciel intime
ou tr'oisième Ciel, il y a pl'incipalement des vergers t10nt les fruits
distillent des huiles; des bosquets dont les fleurs répandent des
odeurs suaves, et dont les graines ont une saveur odoriférante et la
douceur de l'huile; des lieux de verdure qui exh:Jlent des odeurs
semblables. Dans le Ciel moyen, ou second Ciel, il ya des vergers
dont les fruits dislillent des vins; des hosquels dont les fleurs ré­
pandent des odeul's agréables, et dont les graines ont une savem'
délicieuse; des lieux de vel'dure qui exhalent des odeUl's du même
genre. Dans le del'1liCl' ou premier Ciel, il ya des choses sembla­
hies à celles qui sont d:lns le Ciel intime et dans le Ciel moyen,
avec une différence de plaisirs 'et de charmes selon les degrés. Il y
li aussi des fruits et des graines d'ol' pur dans le Ciel intime, d'ar­
gent dans le Ciel moyen, et de cuivre dans le dernier Ciel; et il ya
aussi des fleurs en pierres precieuses et en cristaux., Toutes ces
choses y sont des germinations des terres j il Ya là des terres comme
chez nous; mais rien n'y est produit d'après une semence semée,
mais il y a production d'après un,e semence créée, et la création y
l\st instant:Jnée, et la durée, tan lût d'un jour, et tantOt d'un mo­
ment; car ces çhoses existent par les forces de la lumière et de la
chaleur procédant du Soleil du Ciel, qui est le Seigneur, sans les
fOl'ces supplémenta,ires et auxiliaires de la lumièl'e et de la chaleur
du soleil du Monde; c'est à cause de ces dernières forces, que
dans les terres de notre glohe les matières sont fixes, et les ger­
minations constantes; mais dans les terres qui sont dans les
Cieux, les matières on suustances ne. sont pas nxes, et de là les
gel'minalions qui en p"ovir.nnenl ne son,t pas non plus const:mtes;
iiI, toutes les cboses sont spiritncllcs dans une apparence naturelle;
il cn est autr'enHmt dans les tCITes soumises au soleil du Monde.
220 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" :1.211.

Ces détails sont l'apportés, afin qu'il soit confirmé que dans tout
spil'ituel, qu'il soit dans le Ciel ou qu'il soit dans le Monde, il y a
ces trois fOl'ces, qui sont la force d'agit', la force de cl'éel' et la fOl'ce
de fOI'mel', et que ces forces s'avancent continuellement versteul'
dernier, où elles se terminent et subsistent; et cela, non-seulement
dans ses premiers, mais encore dans ses derniel's : c'est de là qu'il
existe également des telTes dans les Cieux ; car les tenes y sont
CiIlS forces dans les demiers: la différence, c'est que là les terl'es
sont spirituelles par origine, et qu'ici les terres sorit naturelles;
et que les productions de nO'S telTes se font d'après le spil'ituel au
moyen de la natulle, tandis que dans les terres des Cieux elles se
font sans la nature.
121.2. Tant les petits que les grands, signifie tous ceux
qui sont dans les vrais et dans les biens, en tout degré: on le
voit par la signification des petits, en ce que ce sont ceux qui sont
peu dans les nais et dans les biens; et par la signification des
grands, en ce que ce sont ceux qui y sont heaucoup; ce qui est en
outrb sig~ifié ï)~I' les2~tits et les gra~ds,on !e .voit, N°' 696, ~3(j.
- ContmuatlOll :cY.j)1l y a la meme orzgme, et par suzte la
même âme, dans les uns et dans les autres, animaux et régé·
taux, avec la seule différence des {ormes dans lesquelles se
{ait l'influx: que l'origine des animaux, qui est aussi leur âme,
soit une affection spirituelle, telle qu'est celle de l'homme dans son
natUl'el, cela a été montré ci-dessus: que l'origine des végétaux
soit aussi la même, cela est surtout évident d'après les végélaux
dans les Cieux; par exemple, en ce qu'ils y apparaissent selon les
affections des Anges, et aossi en ce qu'ils l'epl'ésentent ces affèctions,
au point qu'en eux, comme dans leurs types, les Anges voient et
connaissent leurs affections telles qu'elles sont; et encore en ce
qu'ils changent selon les affections, mais cela a lieu hors des socié­
tés: il ya celle seule différence, que les affections apparaissent for·
mées ell animaux par le spil'ituel daus ses moyens, et qu'elles appa­
fuissent formées en végétaux dans ses demiers, qui là sont des terres;
car le spit'ituel qui forme est vivant dans les moyens, tandis que dans
les derniers il n'est pas vivant; le spirituel dans les derniers ne re­
lient du vivant que ce qu'il faut pour produÎl'e une ressemblance du
vivant; c'est presque comme dans le COl'pS humain, où les derniel's,
Vel'S, 5. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 221
que produit le spirituel, sont les carlilages, les os, les dents et les
ongles, dans lesquels est terminé le vivant qui vient de l'âme. Quel
l'âme végétative soit de la même origine que l'âme ,des bêtes de la
terfe, des oiseaux du ciel et des poissons de lai mer, c'est ce qui
semble au premier apel'çu ne pas être, d'après cette différence
que l'animal vit, tandis que le. végétal ne vjl pas; mais toujours
est-il que cela est clairement mis en évidence. d'après les animaux
et en même temps d'après les végétaux vua dans les Cieux, et
aussi d'après les animaux et en même' temps d;après les végé­
taux vus dans les enfers; dans les Cieux appal'ai'ssent des ani­
maux beaux et de pareils végétaux, et dans [es enfers des animaux
nuisibles et aussi de pareils végétaux; et l'on connait les Anges et
les Esprits d'apl'ès les apparences des animaux, et pareillement
d'après les appal'ences des végétaux j la concordance avec leurs af·
fections est complète; bien plus, la concordance est telle, que l'a­
nimal peut être changé en un végétal concordant, et le végétal en
un animal concordant, Les Anges du Ciel savent quelle chose lie
l'affection est représentée dans l'un et dans l'autre; et j'ai entendu
dire, et aussi j'ai perçu, qu'il y a ressemblance. 11 m'a même été
donné de connattre manifestement la cOl'I'espondance, non-seule­
ment des animaux, mais aussi des végétaux avec les sociétés du
Ciel et avec les sociétés de l'enfer, par conséquent avec les affec­
tions de ces sociétés, car les sociétés et les affection~ dans le Monde
spirituel font un. De là vient que les jardins, les bocages, les forêts,
les arbres, et des plantes de différents genres" sont nommés dans
beaucou() de passages de la Parole,. et que là ils signifient les spi­
rituels selon leurs origines, qui toutes se l'éfèl'ent aux affections. II
y a donc pOUl' les végétaux dans le Monde spirituelet dans le Monùe
naturel celte différence, que dans le Monde spirituel ils existent en
un instant" selon les aff~clion9 des Anges et des Espl'its qui ys()nt,
tant les semences que les germinations, tandis que dans le Monde
natul'el leur origine est insitée ,dans les semences d'après lesquelles
ils cl'oissent chaque année. En outre, il y a deux choses propres à
la nature, le temps et par suite le successif, et l'espace et pal' suite
l'extensif; mais ces deux choses n'existent pas dans le Monde spi­
rituel comme propres à ce monde; elles y sont seulement les appa­
rences des états de la vie des Anges et lies Espl'its; de là vient en­
222 L'APOCALl' PSE EXPLIQUÉE. N° 12i2.

core qu'en un' moment les ~'égélaux naissent des terl'es qui sont la
d'une ol'igine spirituèlle, et qu'en un moment aussi ils disparais­
sent, ce qui cependant al'rive seulement' quand les Anges s'en éloi·
gnent; mais quand ils ne s'en éloignent pas, ils continuent à exis­
ter'. Telle est la différence entl'e les vég~taux dans le Monde spiri­
tuel et les végétaux dans le Monde natul'el.
1213. Vel's. 6, 7. Et j'entendis comme une voix deloule
nombreuse, et comme une voix de beaucoup d'eaux, et comme
une voix de tonnerres violents, dl~aTtt : Alléluia ! parce qu'il
règne, le Seigneur notre Dieu l'out-Puissant. - Réjouis­
sons-1û>uS et bondissons, et dOltllons-Lui gloire, parce que sont
venues les noces de l'Agneau, et SOrt Épouse s'est parée. - Et
j'entendis comme Wle voix de foule nombreuse, signifie la glo­
l'ification du Seigneur pal' tous ceux qui sont dans les Cieux, il
cause du rejet des méchants, et pal' suite a cause de la délivrance
des bons: et cormne une voix de bellI/COUp d'eaux, signifie sa
glorification d'après les vrais: et comme une voix de tonnerres
violents, signilie sa glorification d'après les biens ùe l'amour:
disant: Alléluia! parce qu'il regl/e, le Seigneur notre Dieu
Tout-Ptli:>sttnt, signifie la joie et l'allégresse de ce que maintenant
apparlient au Seigneur le règne dans les lerres comme dans ,les
Cieux: 1'éjouissoTls-nous et bondissons, et donnons·Lui gloire,
signifie la manifestation de la joie d'après l'affection du vrai el d~a·
pt'ès l'affection du bien: parce que sont t'elmes les noces de'
l'Agneau, signifie la conjonction du Seigneul' avec l'Église: et
son Épousp- s'est parée, signifie que l'Église maintenant ,est 01'­
née de vrais d'après le bien pour recevoil'.
1214. Et j'entendis comme une voix de foule nombreuse, .
signifie la glorification du Seigneur pw tous ceux qitf sont
dans les Cieux, li cause du rejet des mécnants, et par suite à
cause de la délù,rance des bons: on le voit pal' la signification
de la voix, en ce que c'est la glorification du Seigneur, cal' la voix,
c'était u Alléluia! pal'ce que dans son règne esl enll'é le Seigneur
Dieu 'fout-Puissant, " comme il est évident pal' la fin de ce Vel'­
set: que ce soit il cause ÙU rejet des mécha'nls, et pal' suile acause
de la délivrance des bons, cela résulte de ce qui pl'écède et (Je ce
qui suit dans cc Cl1apilre et dans les aUlres; cal' il est entendu la
Vers. 6. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 223
glorification du SeigneUl' à cause du Jugement del'nie.', pal' lequel
les bons ont été délivrés des méchanls, puisqu'alors les méchants ont
éléjelés dans l'enfer, et que pal' là les bons en ont élé délinés; et
pal' la signification de la (oule nombreuse, en ce que ce sont tous
ceux qui ~ont dans les Cieux; ils sont appelés foule à cause du son
de tous ensemble, car un langage produit en même Lemps par un
grand nombre est entendu comme une voix de foule nombreuse.­
Continuation :('tH: Celte origine vient de l'usage : c'est
parce que les 'affeclions se réfèrent aux usages; l'usage est le sujet
de toute affection; l'homme, en effet, ne peut être affecté, si ce
n'est pOUl' quelque chose, el ce quelque chose est l'usage; mainte­
nant, puisque toute affection suppose l'usage, et que l'âme végéta­
tive, d'après son ol'igine spirituelle, est une affection, ainsi qu'il a
été dit, il en ('ésulte aussi qu'elle est un usage. C'est d'apr'ès celle
raison, que dans tout végétal il y a un usage, usage Spil'ituel dans
Je Monde spil'ituel, usage spirituel et en même temps natul'el dans
le Monde nalurel; l'usage spirituel est pOUl' l'état divel's du menlal
(animu$), et l'usage naturel pOUl' l'état divers, du corps. Que les
mentaIs (animi) soient restaurés, récl'éés et excités, et que lJl'ce
'cersâ ils soient mis dans des somnolences, des tl'istesses et des dé­
faillances, pal' les odeurs et les saveurs de ùiffél'ents végétaux, cela
est notoire; et que les COl'pS soient rendus à la santé pal' des végé­
taux et par les diverses lessives, menstrues et mé~icaments qu'on
en fait, et que vice versâ ils soient tués par les toxiques qui en,
pl'oviennent, cela aussi est connu, Dans les Cieux, l'usage spirituel
ex terne que les Anges tirent des végétaux est la récl'éation des
mentais (animi)~ et l'usage interne est la représentation des Di­
,vins en eux, et ,pal' conséquent aussi une élévalion du mental (ani­
(mus); cal' les Anges élant plus sages voient dans les végétaux la
qualité des affections en sé1'Ïe; les \'ariétes des tleul's dans leul' 01'.,.
dl'e, et en même temps les lJuances des couleurs, puis aussi les
odetll's, manifestent ces affections et ce qui est intérieul'ement ren­
fel'Dlé en elles; en effet, toute aft'ection del'nîèl'e, qui est appelée
naturelle bien qu'eUe soit spirituelle, til'e sa qualité de l'aft'ection
intérieure qui appal'lient à l'intelligence et à la sagesse, et celles­
ci tirent teul' qualité de l'usage el de l'amoul' de l'usage: en un
mol, de l'humus, dans les Cieux, il ne Ileul'il <.luIre chose que des
22!l L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N· i 2'1lI'

usages, pal'ce que l'usage est l'Ame végétative. Puisque l'usage


est l'âme végétative, il en résulte que dans les lieux du Monde spi­
rituel qui sont appelés désel'ts, où sont ceux qui, dans le Monde,
ont rejeté les œuvres de la charité, lesquelles sont les usages mê­
mes, il n'apparatl aucun gazon ni aucune herbe; on n'y voit abso­
lument que du gravier et du sable. Par les usages, qui seuls fleu­
rissent dans les Cieux, il est entendu tout bien en acte, bien qui
vient du Seigneur par l'amolli' envers Lui et par l'amOur à l'égard
du prochain. Tout végétal y représente une forme de l'usage, et
tout ce qui apparatt en lui, depuis son pl'emier jusqu'à son derniel'
et depuis son demier jusqu'à son premiel', ou depuis la semence
jusqu'à la fleur el depuis la fleur jusqu'à la semence, présente le
progrès el l'exlension de l'affection et en même temps de l'usage
de l'affection depuis une fin jusqu'à une fin. Ceux qui ont été ha­
biles dans l'art de la Botanique, de la Chimie, de la Médecine et de
la Pharmacie, viennent après la mOl't dans la science des usages
spirituels d'après les Végélaux qui sont dans le Monde spil'ituel;
ils exel'cent aussi celte science, et ils y ll'Ouvent un tl'ès-gl'and.
charme; je me suis entl'etenu avec eux, et j'ai appris pal' eux des
choses admit'ables.
12'15. Et comme une voix de beaucoup d'eaux, signifie:
sa gLorification d'après Les vrais: on le voit pal' la significalion
de la voix, en ce que c'est la glorification du Seigneur, comme ci­
dessus; et pal' la signification des eaux, en ce qu'elles sont les.
vrais, Nol 71, !l83, 518, 537,538, 8oh, 971, 1033; de là beau­
coup d'ea..ux, ce sont tous les vl'ais qiUisont chez les Anges dans
les Cieux. Dans ies Cieux, il ya les Anges qui sont dans les vrais et
les Anges qui sont dans les biens; les Anges qui sont dans les vrais'
sont appeles Anges spil'ituels, et ceux qui sont dans les hiens sont
appelés Anges célestes; de là le Ciel a été distingué en deux Royau­
mes, le Spirituel et le Céleste; dans le Royaume spirituel, il ya
tous ceux qui sont dans les vl'ais, et dans le Royau me ,céleste tous
ceux qui sont dans les biens, Tous, à la vérité, sont dans les vrais
d'après le bien; mais le bien est de deux sortes, il yale bien spi­
rituel et le bien céleste; le bien spil'Huel est le bien de l'amour à
l'égal'd du p,'ochain, et le bien céleste est le bien de l'amoUl' envers
le Seigneur; ces hiens sont distincts, le bien spir'ituel est le hien
Vers. 6. CHAPITRE DlX-NEllVIÈME. 225
dans un degré inférieur, et le bien céle~te est le bien dans un de-
gl'é supérieur; c'est pourquoi le bien céleste est chez les Anges des
Cieux supérieurs, et le bien spirituel chez les Anges des Cieux in-
férieurs. D'après ces explications, il est évident que pal' beaucoup
d'eaux, dont la voix fut entendue, sont signifiés tous les Anges spi-
rituels dans les Cieux, tandis que par une voix de tonnerres vio-
lents, dont il est parlé ensuite, sont signifiés tous les Anges célestes
(lans les Cieux. - Continuation: D'après ce qui a été rapporté
jusqu'ici SUI' la vie qui procède du Seigneur, et sur l'Existence
qu'elle donne à toutes choses dans l'univel's, tout sage de creUI'
peqt ,V9il' que la natUl'e ne, produit rien d'elle-même, mais que dans;
la prOuu.ction elle sel't seulement au spirituel procédant du Soleil
du, Ciel, qui est le Seigneur, comme la cause instl'Umentale sel't il.
Sil CilU~~ prin,cipale, ou coO)~e la force morte sert à sa fOl'ce vive.,
On ~oit. c1ail'ement par là dans quelle erreur sQnt eeux qui alll'i,..
buent à lu nature les générations des animaux et les Pl'Odl,ctions
des végétaux, : ils sont comme ceux qui attribuent à l'inslrument.
et nQn à .l'artiste, de maglli fiques et brilla nls Ouvl'ages, ou qui ado-
rent ijne statue et npn un Dieu. Le.s illusions, qui sont innombra-
bles, dans toute argumentation sur les choses spirituelles, morales
et civiles, ont là leul' origine: l'illusion, en effet, est une inversion
<le l'ol'dre, c'est un jugement de l'œil et non du mental, c'est ulle
conclusion tÏl'ée de l'apparence de la cpose et non de l'essence de
la chose: c'est pOUl'quoi, raisonner, d'après les illusions, su~ le
Monde et sur les choses qu'il renferme, c'est comme si l'on confÏl'-
mait pal' des raisonnements que l'obscurité est la lumière, que ce
qui est mort est vivant, et que le COl'pS influe dans l'âme, et non
m'ce versâ., 10l'sque cependant c'est une vérité étel'nelle, qu'il y Il
influx spirituel et non influx physique, c'est-à-dire, innux de l'âme
qui est spirituelle dans le corps qui est matériel, et du Monde spi-
rHuel dans le Moncie naturel; puis aussi, que le Divin ayant de
Lui-Même, et pal' ce qui pl'ocède de Lui-Même, créé toutes choses,
soutient de la même manière loutes choses; et que la sustentation
est une perpétuelle cl'éation, de même que la subsistance est une
perpétuelle ex istence,
1216. Et comme ulle voi:r: de tonnerres violents, signifie
sa gLorification ri' après les biens de L'amour: on le voit par
VlT. 1.5.
226 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉl';' N· 1216.

la signification de la voix, en ce qu'elle est la glol'ilicalion du Sei­


gneur, comme ci-dessus; el pal' ln signification des tonnerres, en
ce qu'ils sont les bIens de l'amoul' qui l'etentissent, Nol 821, 855 ;
de là les tonnerl'es violents sont tous les biens, 100'squ'ils retentis­
sent chez les Anges. Dans le langage des hommes, il y a ensem­
ble dans les voix deux choses, le son et son articulalion; le son
appal'lient à l'affection de la volonté de l'homme, et l'articulation
du soo appartient à l'entendement de sa pensée: ces deux choses
ont été conjointes dans le langage humain, et sont aussi discernées
par l'ouïe, car pal' le son on connait l'affection, et pal' les mo'ls,
qui sont les articulations du son, on connait·la pensée: cela étant
naturel', l'homme y réfléchit peu, mais néanmoins il le sait qUàud
il entend: cela est entendu chez les Anges et chez les espl'its plus
distinctement que chez les hommes, pal' la l'aison qu'ils sont spiri­
tuels, et que les spirituels pelisent d'après l'affection, et par suite
aussi parlenl d'après elte, ceux qui sont dàns le Royaume céleste,
d'après l'affection du bien, et ceux qui sont dans le :Royaume spi­
rituel, d'apl'ès l'affection du vrai; de là vient qu'ils sont connus
d'apl'ès le son; le son du langage des Anges dans les supérieurs du
Ciel est entendu en bas avec variation, car il augmente en avan­
çant, de même qu'il al'rive aussi dans le Monde, quand le son des­
cend de haut; le son des Anges spil'ituels est entendu comme le son
des eaux tumultueuses, et le son des Anges célestes comme le son
des tonnerres. Ce 'que signifient en outre les tonnel'res, on le Yoit
ci-dessus, Nol 273, 353, ft98, 702, 70ft, 10U. - Continua~
tion : 11 a élé traité de l'Infinité et de l'Étel'Dité, puis de la Pro­
videnceet de la Toute-Puissance, qui appartiennent au Seigneur;
maintenant il va être Il'aité de la 'l'oule-Présence et de la Toute­
Science qui aussi Lui appartiennent. Que Dieu soit Tout-Présent,
et qu'il soit TouL-Sachant, on le l'econnait dans toute l'eligion; c'est
d'apl'ès cela qu'on prie Dieu d'écouter, de voir et d'êlre touché de
comj'îassion, ce que l'on ne ferait pas, si l'on ne cl'oyait pas à sa
'l'oule-Présence et à su Toule-Science. Si l'on y croit, c'est d'après
un influx du Ciel chez ceux qui ont de la religion, car d'après la re­
ligion même on ne met pas en question si Dieu existe, ni comment
il exisle. Mais puisque aujourd'hui, SUl'toul dans le Monde Chl'é­
tien, les hOll1l1wS lIalurels se sonl multiplies, el que (~eux-ci ne
vers. 6. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 22ï
voient aucun des atll'ibuts de Dieu, etue cl'oient pas, à moins qu'ils
ne voient, - s'ils disent qu'ils croient, c'est ou à cause ùe leurs
fonctions, ou par une science aveugle, ou par hypocrisie, - et qJJe
néanmoini) ils peuvent voir, il est. pour celle raison permis de trai­
tel' des choses qui sont de Dieu, d'apl'ès la lumière l'alionnelle et
par conséquent d'après la vue rationnelle, afin qu'ils voient, Chaque
homme, en effet, même celui qui est purement naturel et sensuel,
a été doté ù'un entendement qui peut êrre élevé dans la lumière
du Ciel, et voir les spirituels, et même les Divins; et aussi les
saisir, mais seulement lorsqu'il les entend ou les lit, et ensuite
d~apllèsla mémoire il peut en parlel', mais les penser en lui lI.'a­
près lui-meme, il ne le:peut : la raison de cela, c'est que 101'SqU'i1
entend et lit, l'entendement est séparé de sa propre volonté", et quand
il en a été séparé, il est alors dans la lumièl'e du Ciel; mais lors­
qu'il pense eri lui d'a ()('ès lui-même, l'entendement est conjoint avec
l'affection de sa volonté, et celle-ci le remplit, le retient et l'empê­
che de sortir. Mais néanmoins la chose en elle-même est telle, que
chez ces hommes naturels qui sont dans l'affeètion du vrai et ne se
sont point confii'més dans les faux, l'entendement peut être séparé
de l'alfeclion de la volonté· et être ainsi élevé dans la lumière du
Ciel, mais difficilement chez "ceux qui ne sont pas dans l'affection
du vrai, par la raison qu'ils ont rejeté les Divins, ou qu'ils se sont
canOnnés dans les faux; chez ceux-ci il ya comme un voile Offi­
})l'eux entt'e la lumière spirituelle ct la lumière naturelle; chez plu­
sieurs cependant ce voile est u'ansparenl. Maintenant, puisque tout
homme, même l'homme sensuel-corporel, lorsqu'il est adulte, jouit
d'une telle faculté de compl'endre, qu'il peut saisir les choses qui
sont de Dieu, quand il les entend ou quand il les lit, et ensuite les
retenir dans sa mémoire, et d'après cela en pal'Ier, les ens3igner
et" les écrire, il e)1t important que cet Ouvrage concernant les At­
tributs Divins soit continué comme il a été commencé. Ici donc il
sera tl'aité de la Divine 'foute-Pl'ésence et de la Divine Toute­
Science, aOn que l'homme pUl'ement naturel ne les mette pas en
doute jusqu'à' les niel', par cela qu'U ne veut comprendre aucune
chose Divine ni aucune chose spirituelle, en prétendant que ,cela
n'est pas possible.
121.7, Disant: Alléluia! pm'ce qu'il rignc le Seigneur no­
J
228 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1217,

tre Dieu Tout-Puissant, sign,ifie la joie et L'alléglVJsse de ce


que maintellant appartient au Seigneur le ,.ègne dans les
terres comme dans les Cieux: on le voit par la signification
d'A,(léluir(, parce que c'est une expression (le glol'ification du Sei~
gneur d'apl'ès la joie du cœur N°' H 97, 1203, II est dil la joie
1

el l'allégresse, parce que dans la Parole la joie se dil du bien,


el l'allégresse se dit Jl\ vrai, el qu'ici les Anges, tant ceux qui
étaient dans les vrais que. ceux qui étaient dans les biens, ont
dit Alléluia; et par la sig"{l,ification de parce qu'il règne, le
Seigneu1' not,.e Dieu Tqut-Pltissant, en ce que c'est que le
Royaume du Seigneur est da,ns les terres comme dans les Ciel1x;
et pal' là \1 est ente"{ldu qU'il près que les bons eurent été séparés
d'avec les méchants, et que les méchants eurent été jetés dans l'en­
fer, tous les bons vinrent dans un meilleur état pour recevoir le
~'fai et le bien procédant du Sèigneur, état dans lequel ils n'avaient
pas été auparavant; car tant qu'ils avaient élé en connexion avec
les méchants, s'ils eussent reçu les biens et les vrais, ils les auraient
souillés et pervertis: c'est aussi pOUl' celte raison que les vrais in­
térieurs n'ont été l'évélé~ dans les terres qu'après que cette sépara­
tion eut été faite par le Jugement demier. Cela aussi est entendu
par (1 Vienne ton Règ7le dans les terres comme dans les Cz'eux,))
dllJls l'Oraison Dominicale; le Règne du Seigneur existait aussi
avant le Jugement demier, car le SeigneUl' gouverne tOUjOUl'S le
Ci~l et Ijl. Tel'I'6, mais l'état du Règne du Seigneur apl'ès le Juge­
D;Jent der~iel' est devenu autl'e qu'il n!était avant, cal' depuis ce .iu­
gement, la r~pliQn du Divin Vl'ai et du Divin Bien est plus uni"",
yerselle" plqs ,i~térieul'C, plus facile et plus distincte. II est dit tl,le
Seigneur notre Dieu To\)t-Puissaut, Il et le Seigneur est dit Sei­
gneur' d'après le bien, et Dieu d'après le vrai, el TOUl-Puissant
d'1!ilrès la sépal'alion des bons d'avec les méchants par le J'ugement
dernier, et aussi d'ap.l~ès le pouvoir de sauver ce,ux ql!li Le reçoi­
vent. - Continuation: Mais comment le Seigneur peut-il êlre
présent chez tous ceux q\1Î sont dans le Ciel et. sur tout le Globe
terrestre, et connai\re aussi, dans le ~résen~ et dans le fulul', tou,.
les les choses qui sont chez eux el même les lres-singuliers, c'est
ce qui ne peut êlre saisi qu'au moyen des Proflosilions suivantes:
,. -.
(~)Dans le Monde Naturel il y a des espaces et des lemps, mais
Vel'S, 6, CHAPITRE DlX-NEUVIÈM~. 22Q
dans le Monde Spirituel les espaces et les temps sont des appa­
l'ences.Qi)Les espaces et les temps doivent être écartés des idées
pOUl' que l'on saisisse la TOllte-PI'ésence du SeigneUl' chez tous
et chez ohacun, et sa Toule-Science des choses pl'éscntes et fulul'es
chez eux.Cfîp Tous les Anges du Ciel, et tous les hommes de la
terl'e, qui constituent l'Église, sont coml11e un seul Homme, et
le Seigneur est la vie de cet Homme, (IV"': Par conséquent, de
même que la vie est dans chaque chose' et dans les très-singu­
liers de l'homme et en connalt tout l'êtat, du même le SeigneUl'
est dans ohaque ehose et dans les tl'ès-singuliel's des Anges du
Ciel et des hommes de l'Église.\..'Y.: Chez ceUI qui sont hOl's du
Ciel et hors de l'Église, c'est-à.dire, qui sont dans l'enfel', ou
qui doivent ven il' dans l'enfel', le Seigneur est présellt aussi, et
il connalt tout leur état, d'après la faculté inlel(ectuelle qui est chez
chaque homme, et d'après l'opposé., VI: La Toule-Présellee et la
Toule-Science du Seigneur élanl ainsi peroues, l'entendement sai­
sit comment le Seigneur est le tout et danG toules les choses du
Ciel et de l'Église, et que nous sommes dans le SeigneUl', et Lui
en nous.@ La Toute-PI'êsence et la Toute-Science du Seigneur
peuvent aussi être saisies d'apl'ès la création de l'univers; car l'u­
nivers a été créé par le S6igneur de manière que Lui-Même est
dans les pl'emiers et dans les derniers\ et aussi dans le cenlre et
9!lJ1S les périphéries, et qlle les usages sont ce dans quoi il est,
vuè Puisque le Divin Amour et la Divine Sagesse appal'liennent
-,­
au Seigneur, à Lui par conséquent appartiennent d'après l'un et
l'autre la Divine Toute-Présence et la Divine Toute-Stience; mais
la Divine Toute-Présence pl'oeMe pl'incipalement du Divin ArnOUl',
et la Divine Toute-Science procède pl'incipalemehl de la Divine Sa­
gesse.
1.21.8. RéjouisSQ1ls-nous et bondissons, et donnons-Lui
gloire, signifie la mtini{estation de la joie d'après l'aff-ectfon
du vrai et d'apris t'affection du hien : on le voil par la signiO­
calion de se réjouir, en ce qu'ici c'est la joie d'apl'ès l'affection d'ù
vrai; pal' la signification de hondir, eil ce que c'est la joie ù'aprèS
l'affection du bien, cal' bondir appartient au creul" ainsi au bien de
l'amour; et par la significalion de dtmn~r gloire, en ce que c'esl
l'econnatll'e et confessel'Ie Seigneur et Lili rendl'e url culte, N° 678;
230 L'APOCALYPSE ~XPLlQUÉE. N· 1218.

c'est aussi ce qui estenlendu par glorilier. Que ce soit la joie d'a­
près l'affection du vrai et d'après l'affection du ilien, qui est signi­
liée pal' se réjouiI' et bondir', c'est pal'ce que toute joie appartient à
l'affection; j'homme n'a de la joie que d'après les choses dont il est
affecté, ou qu'il aime; il Ya deux origines universelles d~ toutes
les joies spirituelles, l'une existe pal' l'affection ou l'amoul' du vrai,
et l'autre pal' l'affeclion ou l'amouI' du bien; la joie de l'affection du
bien appartient pl'opl'ement à la volonté et par suile au fait, et la
joie de j'affection du vrai appartient pl'oprement à l'entendement et
pal' suite au langage. Comme dans le Vel'set précédent il a été
tl'aité de ceux qui sont dans les vrais et de ceux qui sont dans les
biens, et aussi de la glol'ification du Seigneur pal' eux, c'est pour
cela que la joie de tous et la glol'ilication par eux sont manifestées
par ces paroles: Il Réjouissons-nous et ilondissons, et donnon!l-Lui
gloire. Il - COTltinuation lI' Dans le Monde Naturel il y a
des espa.ces et des temps. mais dans le Monde Spirituel
les espaces et les temps sont des apparences: cela vient de
ce qlle toutes les choses qui apparaissent dans le Monde spiri­
tuel procèdent immédiatement du Soleil du Ciel, qui est le Divin
Amour du SeigneUl', tandis que toutes les choses qui apparaissent
dans le Monde naturel pl'ocMent du même Soleil, mais au moyen
du Soleil du Monde, qui,e~t pur feu: le PUI' amOUI', d'après lequel
toutes cboses existent immédiatement dans le Monde spirituel, est
immatél'iel, mais le pur feu, par lequel toutes choses existeut mé­
diatement dans le Monde natul'el, est matériel; de là vient 'que
to.utes les choses qui existent dans le Monde'spirituel sont spiri­
tuelles par leur origine, et que toutes les cboses qui existent dans le
Monde naturel sont matérielles pal' leur ol'igine secondaiJ'e; et en
elles-mêmes les choses matérielles sont fixées, réglées et mesura­
bles i fixées, parce qu'elles durent, de quelque mllnière que les
él,ats des bommes cbangent, comme les terres, les .montagnes et
les mers; réglées, pal'ce qu'elle& reviennent constamment par al­
ternatives, comme les temps, les générations et les germinations;
et mesurables, parce qu'elles peuvent touLes. être déterminées,
comme les espaces par des milles et des stades, et ceux-ci paf des
pas et des aunes; et les temps par des jours, des semaines, des
mois, cl des années: mais dans le Monde spirituelloutes les choses
Vers. 7. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 231
sont comme fixées, comme l'églées et comme mesurables; toute­
fois, cependant, en elles-mêmes elles ne sont pas telles, cal' elles
existent selon les états des Anges, et durent selon ces états, de
sorte que le.';; états mêmes des Anges et ces choses font un; aussi
varient-elles selon que varient les états: mais celaa pl'Încipalement
lieu dans le Monde des Esprits, dans lequel vient d'abOl'd tout
homme apl'ès la mort, et non de même dans le Ciel et, dans l'En­
fer; que cela ait lieu dans le Monde des Esprits, c'est parce que
tout homme y subit des changements d'état, et est préparé pour le
Ciel ou pour l'enfer. Mais les esprits ne rélléchissentpas sur ces
changements et variations, parce qu'ils sont spirituels et pal' suite
dans une idée spÏl'ituelle, avec laquelle toutes et chacune des choses
qu'ils pel'çoivent par les sens font UIl; puis aussi, parce qu'ils ont
éléséparés de la nature; et cependant ils voient là des choses abso­
lument semblables à celles qu'ils ont vues dans le Monde, comme
terres, montagnes, vallées, eaux, jardins, forêts, végétaux, palais,
maisons, vêtements dont ils sont couverts, aliments dont ils se
nourl'issent, et en outre des animaux, et eux comme hommes. ils
voient toutes ces choses dans une plus claire lumière, qu'ils n'a­
vaielll vu les choses semblables dans le Monde, et ils les sentent
aussi par un toucher plus exquis qlle dans le Monde: de là l'homme
après le trépas ignol'e absolument qu'il a dépouillé son matériel, et
qu'il a émigré du Monde de son corps dans le Monde de son espl'it ;
j'en ai entendu plusieurs dire qu'ils n'étaient pas morts, et qu'ils
ne pouvaient comprendl'e comment quelque chose de leUl' corps a
pu aVQir été mis dans le sépulcre', et cela, par la l'aison que là tOutes
choses sont semblables, ne sachant pas que ces choses qu'ils y
voient et sentent ne. sont pas matérielles, mais sont substantielles
d'une origine spirituelle; et que cependant ell,essont toujours réel­
les,. pal'CC qu'elles sont de la même origine, d~où procèdent toutes
celles du Monde, avec la seule différence que celles qui sont dans le
Monde natm'el ont reçu du Soleil du Monde un accessoil'e, comme
survêtement, d'après lequel elles sont devenues matér,ielles, fixées,
réglées et mesurables: mais je puis toujours affirmer que les choses
qui sont dans le Monde spirituel sont plus réelles que celles qui sont
dans le Monde naturel; car le mort, qui s'ajoute au spirituel dans
la nature, ne fait pas le réel, mais il le diminue; qu'il le diminue,
232 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1218.

cela est hien évident d'après l'état des Anges du Ciel comparé à
l'état des hOlllmes SUI' la telTe, et d'apl'ès toutes les cboses qui sont
dans le Ciel comparées il. toutes celles qui sont dans le Monde.
1219. Parce que sont venues les noces de l'Agneau, signi­
(ie la conjonction du Seiglleur m:ec l'Égli'se : on le loïl par la
signification des noces, en ce que c'est la conjonction, ainsi qu'il
va être montré; et pal' la signification de l'Aglleau, en ce qu'il est
le Seigneur quant aU Divin Humain, N° 314. Il est dit les noées
de l'Agneau, pal'ce que la cOnjonction du Seigneur avec l'Église
est la conjonction 'de son Divin Humain avec elle, cal' il ne peut
êtl'e donné aucune conjonction immédiate avec son Divin qui est
appelé le Pèl'e, parce que ce Divin ne peut ètl'e reçu, cat' il est au­
dessus de toute idée de la pensée des hommes, et même des Anges;
mais la conjonction avec le Divin Humain peut êll'e donnée, cal' ce
Divin peut être pensé; de là vient qu'il est dit les noces de l'AgneaU,
et non pas les noces du Seigneul' Dieu, - Continuùtion : Puis­
que dans le Ciel il y a d'es choses semlllabl'es à celles qui sont dans
notre Monde, il ya par cela même aussi dans les Cieux des espaces et
des temps; mais là les espaces, comme les tel'res elles-mêmes et les
choses qui sont sur elles,. sont des apparences; car ils apral'aisseht
selon les états des Anges, et les extensions d'espaces et les distànces
apparaissent selon les ressemhlances et 'les dissembiances des états;
pal' les états sont entendus les états de l'amour et de la sagesse, ou
des atfeetions et des pensées qui en dérivent, états, qui sont de plu­
sieurs sortes et variés: c'est selon ces état's qU'il ya distance ehtre
les Sociétés Angéliques dans les Cieux, et aussi distance entl'e les
Cieux et les enfers. Il m'a été donné de voir comment ,la l'eSSem­
blaMe d'état conjoint, et ressene l'extension de l'espace ou la dis­
tance, et comment la dissémblance sép8l'e, et allonge l'extensiOft
de l'espace ou la distance; là, ceu)( qui, à la vue, sont à la distance
d'un mille peuvent être en un instant en présence, Itll'sque l''amou\'
de l'un à l'égal'd de l'aull'e est excité; ct, vi'ce vtrsâ, ceux qui con­
versent ensemble ,peuvent en un instant êtl'e séparés à un ,mille,
lorsque la haine est excitée, Que tes espaces Mns te Monde spil'i­
tuel soient seulement des apparences, c'est encore ce qui m'est de­
venu évident, en ce que plusieul's qui étai'ent de pays lointains, pal'
exemple, de divel's royaumes de l'Europe, Ile l'Afl'ique et de l'Iode,
Ver!, 7, <.:HAPIT1\~ DIX-NEUVIÈME. 233
et mêmé des habitants des planètes et des terres les plus éloignées,
sont devenus présents pOUl' moi. Cependant toujours est-il que
dans les Cieux les espaces apparaissent pareillement étendus comme
les espaces de notl'e terl'e; mais comme les espaces y sont d'une
ol'igine seulement spirituelle et non eIl même temps naturelle, et
que pal' suite ils apparaissent selon les états des Anges, les Anges
en conséquence ne peuvent avoir l'idée des espaces, mais au lieu
de cette idée ils ont l'idée de leUl's états; cal' IOl'sque les espaces sont
variables, leur idée est pOl'tée SUl' l'origine qui est spirituelle, ainsi
SUl' la l'essemblance et SUI' la dissemblance des affections et des pen·
sées qui dél'ivent des affections. Il en est de même des temps;
en effet, tels sont les espaces, tels sont les temps, car les pro-
gressiollS pal' les espaces sont aussi des progressions pal' les
temps: si les temps sont aussi des apparences des états, c'est
parce que le Soleil du Ciel, qui est le Seigneur, n'y fait pas les
joul's et les années par des cil'convolutions et des progl'essions,
comme le Soleil du Monde apparaH faire; c'est pourquoi, dans les
Cieux il y a ulle lumière pel'pétueHe et un pel'pétuel printemps; de
là, les telups n'y sont ni fixés,ni l'églés, ni mesurables: puis donc
que les temps varient aussi selon l'es états des affections et des pen-
sées qui en pl'oviennent, car 'ils sont courts et abrégés dan's les
plaisirs des a-fféclions\ et longs et prolongés dans les déplaisirs des
affections, il en l'ésulte que les Anges ne peuvent pas non plus avoir
l'idée du temps i1'apl'ès l'apparence, mais qu'ils ont l'idée des états
d'après son origine, Pal' ces explications, on voit que les Anges
dans le Ciel n'ont aucune idée de l'espace ni du temps, mais qu'ils
en ont l'idée spirituelle, qui est l'idée de l'état. 'foutefois, l'idée
de l'état, et pal' suite l'idée de l'apparence de l'esl)ace et du temps,
n'existe là que dans les derniers de la cl'éation, et d'après ces der-
niel's; les de'rniers de la cl'éation y sont les terres SUI' lesquelles ha-
bitent les Anges; là, appal'aissent les espaces et les temps, et non
dans les spirituels mêmes pal' lesquels ont été cl'éés les derniers;
ni, qUi plus est, dans les affections des Anges elles-mêmes, à moins
que la pensée qui provient de ces affections ne s'étende jusqu'aux
demiers. Mais il en est aull'ement dans le Mondeilaturel, où les
espaces et les temps sont fixés, réglés et mesul'ables, et c'est pour
cela qu'ils entrent dans les pensées des hommes, qu'ils les limitent
234 L'APOCALYl>SE EXPLIQUÉE. N' 1219,

et les distinguent des pensées spil'ituelles des Anges. C'est là d'a­


bOl'd ce qui faii que l'homme peut difficilement saisir la Di­
vine Toute-Présence et la Divine Tonte-Science; car s'il veut les
saisir, il peut tomher dans cette el'I'eur, que Dieu est l'intime
de la nature, et que c'est ainsi qu'il est Tout-Présent et -Tout-Sa­
chant.
1220. Et son Épouse s'est parée, signifie que l'Église
maintenant est ornée de vrais d'après le bien pour recevoir:
on le voit pal' [a signification de l'épouse, quand il s'agit du Sei­
gneur, en ce qu'elle est l'Église, N° 11 20; et pal' la signification
de se parer, en ce que c'est être.ol'Oé de vl'ais d'apl'ès le bien pOUl'
recevoir, car il est dit ensuite qu'elle était \'êlue d'un fin lin pur
et éelatant, et pal' le fin lin est signifié le vrai d'après le bien cé­
leste j l'Église d'après ces vrais reçoit le Seigneur, car le Seigneur
chez l'homme influe dans le lJien de son amour, et est reçu par
l'homme dans les vrais, de là toute conjonction spirituelle; il est dit
êtl'e ol'né, et il est enlendu être enseigné et appl'enure, car ainsi, et
non aulrement, l'Église s'orne et se pare pOUl' les noces, et pour
recevoil' le Seigneul'. - Continuation lll) Les espaces et les
- ~~

temps doivent être écartés des idées pour que l'on saisisse la
TouJ.e-Présence du Seigneur chez tous et chez cli.aCl,m; et
sa Toute-Science des choses présentes et (utU7'CS: mais comme
les espaces et les temps peuvent difficilement être écartés des idées
de la pensée natul'elle de l'homme, il est préfél'able que l'homme
simple ne pense pas à la Toute-Présence et à la Toule-Science Di­
vines d'après la raison de l'entendement; il vaut mieux qu'il les
croie simplement d'après la religion; et, s'il y pense d'apl'ès la l'ai­
son, qu'il dise en lui-même qu'elles sont, pal'ce qu'elles sont de
Dieu, et que Dieu est pal'tout et infini, et aussi parce que la Parole
l'enseigne; et, s'il y pense d'après la nature et d'après les espaces
et les temps de la nature, qu'il dise en lui-même qu'elles ont lieu
miraculeusement. Mais, comme le natura1isme aujourd',hui a pres­
que inondé l'Église, et qu'il ne peut être dissil)é qu'au moyen de
rati-onnels par lesquels l'homme voie que la chose est ainsi, ces
(attl'ibuts) Divins vont pour cela même êll'e tirés des ténèbres que
la natUl'e introduit, et être mis en lumière au moyen des rl\tionnels,
ce qui peut aussi être fail, puisque, comme il a été dit ci-dessus,
YII'!, 7. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 235
l'entendement donné à l'homme-peuL être élevé dans la lumièl'e in­
tél'ieure du Ciel, si l'homme seulement veut d'après l'amour sa­
voir les vl'ais : tout naturalisme vient de ce qu'on pense aux Di­
vins d'après les propres de la nature, qui sont la matière, l'es­
pace et le temps; le mental qui s'attache à ces propres, et ne veut
croire que ce qu'il comprend, ne peut que rendre aveugle son en­
tendement; et, d'après l'obscurité dans laquelle il le plonge, que
niel' la Pf'ovidence Divine, el par suite aussi la route-Puissance, la
Toute-Présence et la Toute-Science, lorsque cependant ces attribnts
Divins sont absolument commela l'eligion l'enseigne, tant au dedans
de la nalure qu'au-dessus d'elle, mais ne peuvent être saisis par
l'entendement, à moins que les espaces et les temps ne soient écar­
tés des idées de la pensée; car ils sont, d'une' manière ou d'une au­
tre, dans chacune des idées de la pensée; en effet, s'ils ne sont point
écartés, on ne peut s'empêchel' de penser que la nature est tout,
qu'elle est par elle-même, et que la vie vient d'elle, et par consé­
quent que son intime est ce qu'on nomme Dieu, et que tout est
idéal excepté elle, Je sais qu'on trouvera enCOI~e étonnant qu'il
existe quelque chose là où il n'y a ni temps ni espace, et que le
Divin même soit sans espace ni temps, et que les :(.;tl'es spirituels
soient, non dans l'espace et le temps, mais seulement dans les ap­
parences de l'espace et du temps; ,et cependant les Divins spirituels
sont les essences mêmes de toutes les choses qui ont existé et qui
existent, et les naturels sans les spirituels sont comme des corps
sans âme, qui deviennent des cadavl'es. Tout homme, qui a adopté
le naturalisme en pensant d'apl'ès la nature, l'este aussi tel après la
mort, et toutes les choses qu'il voit dans le Monde spirituel, il les
appelle naturelles, parce qu'elles sont semblables à celles de la na­
tUl'e; mais cependant de tels hommes sont éclairés et instruits par
des Anges que ces choses ne sont pas naturelles, mais qu'elles sont
des apparences de choses natUl'elles; ils en acquièrent même la
conviction au point d'afih'mer qu'il en est ainsi; mais toujours ils
retombent, et adorent la nature comme dans le Monde; et enfin ils
se séparent des Anges et tombent dans l'enfer, d'où ils ne peuvent
être al'I'achés pendant toule l'éternité: la raison de cela, c'est qu'ils
ont une âme qui n'est pas spirituelle, mais natul'elle, comme celle
des bêles, avec la faculté cependant Ile penser et de parler, parce
23ô L' APOCALYPSE EXPLiQUÉE. N" 1220.

qu'ils sont nés hommes. Maintenant, comme les Enfel's sont, au­
jourd'hui plus qu'auparavant, l'emplis de tels hommes, il est im­
portant que de si épaisses ténèbres, pl'ovenant de la natm'e, qui
obstruent et bal'l'ent aujourd'hui les seuils de l'entendement des
hommes, soient écal'tées par une lumière l'alionnelle dél'ivée de la
Lumière spirituelle.
1.221. Vers. 8, 9, Et il lui a été donné d'être reve!ue de
fin lin net et éclatant, car le fin lin, ce sont les justices des
saints. - Et ii me dit: Écris: II em'eux ceux qui au soupe,­
des noces de l'Agneau ont été appelé/;! Et il me dit: Ces pa­
,'oIes sont tb-i'lables, de Dieu. - Et il lui a été donné d'être
revêtue de fin lin net et éclatant, signifie que celle Église était
instruite dans [es vrais d'apl'1ls la Parole pal' le Seigneur: car le
fin lin, ce sont les justices des saints, signifie que par les nais
d'après la Parole il ya les biens de la vie pOUl' ceux qui croient au
Seignem' : et il me dit: Éctis, signifie que ces choses seront en
mémoire pOUl' la postérité : heureux ceux qui au souper des
noces de l'Agneau OrIt été appelés! signifie que dans le Ciel
"tendront ceux qui pal' les vrais d'après la Parole sont conjoints au
SeigneUl' et deviennent Église: et il me dit: Ces paroles sont
véritalJ{es, de Dieu, signifie fju'elles viennent du Seigneur, qui
est la Parole et qui est ra Vérité.
1222. Et ü llli a été donné d'être revêtue de fin lin net et
'éclatant, signifie que (,'ette église était instrllite dans les vrais
d'opl'h la Parole pa,. le Seigilell,. : on le l'oit par la signilica­
lion d'être revêtue, en ce que c'est être insll'uit dans les vrais, car
par les vêt'ements dans la Parole sont signifiés les \'l'ais qui revê­
lent les biens; de là pal' être l'evêtu il est signifié êll'e instruit
dans les vi'ais; que les vêtements et être l'evêtu signifient les
vrais, on le voit, N°' 6ft, 65, 195, 271, 395, 91H; et pal' la
signification du fin lin, en ce que c'est le vl'ai d'origine céleste,
N° 11h3; Inais comme le vl'ai d'or'igine céleste est le Vrai Divin,
et que tout Vrai Divin procède dû Seigneul', et que ce vrai est la
Parole, c'est pOUl' cela que par le fin lin il est signifié le vl'ai d'a­
près la Parole; ce vrai est dit net d'apl'ès le bien céleste, et écla­
tant d'a'Près le bien spit'itucil; tout vrai vient dll bien, et il ya deux
Liehs universels, d'où viennent tOI\S las l'l'ais, à savoil', le bien cé­
Vers. 8. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 237
leste qui est le bien de l'amour enver's le Seigneur, et le bien spiri­
tuel qui esL le bien de l'amour à l'égard du prochain; le vrai d'a­
près ce bien-ci est entendu par le fin lin éclalant, et le V1'ai d'après
ce bien-là est entendu par le fin lin nel, l'un el l'autre d'après la:
Parole; cal' dans chacune des choses qui la composent, la Par'ole
est telle, que le vrai d'après le bien céleste et le vrai d'après le bien
spirituel ont été conjoints, et qu'en dedans dans les vrais le bien
céleste a été conjoint avec le bien spiriluel.- Continuation:~
Tou,~ les Anges du Ciel, et tous les hommes de la terre, qui
constituent l'Église, sont comme un seul Horume, et le Sei­
gnew' est la m'e de cet Homme: on peut voir cela confirmé dans
le 'f.'aité DU CiEL JlT DE L'ENFER, dans un premier ArLicle : Tout
le Ciel dans un seul complexe rep,'ésente un seul Homme,
N°' 09 à 67; dans un second: Cha(jue Société dans les Cieux
représe1Ite un seul Homme, N°' 68 à 72; dans un Il'oisième:
De là chaque A nge est en par{aite {orme humaine, No' ï3 à
ï7; et dans un quatrième: C'est d'aprh le Divin Humain du
Seigneur que le Ciel, dans le tout et dans la partie, repré­
sente un Homme, No' 78 à 86 : puis aussi, en ce qu'il Y,a une
correspondance de loutes les choses du Ciel avec toutes celles de
l'homme, N°' 87 à 102; et en ce que cela peut être diL aussi de
l'Église du Seigneul' dans les tenes, N° b7• ..,-- Que le Ciel soit
comme un seul homme, l'Expél'ience l'a enseigné, et la Raison
l'enseigne: L'ExPÉRIENCE: Il m'a été donné de voir, comme un
seul homme de moyenne stature, une Société composée de,milliers
d'Anges; et aussi pareillement des Sociétés moins nombreuses :
toutefois, cela apparalL ainsi, non aux Anges dans la Socié.lé, mais
aux Anges hors de celle SociéLé et de loin, et a lieu quand une So­
ciété doiL être pul'itiée de ceux qui sont étrangers; lorsque cela are
rive, Lous ceux qui constituent la vie de la Société sonL au dedans
de cet homme, mais ceux qui ne la constituent pas sonL au dehors;
ceux-ci sont éloignés eL ceux-là restent. Il en est de même du Ciel
tout entiel' devant (e Seigneur; c'esL d'après cela, eL non d'après
une autre cause, que tout Ange eL touL EspriL est homme dans une
forme semblable à celle de l'homme dans les terres. Que l'Église
dans les terres soiL aussi devant le Seigneur comme un Seul Hom·
me, je ne l'ai pas vu, mais je l'ai appris; puis aussi, qu'elle a été
238 L' APOCALYPSE EXPLlQU~;E. N· 1222.

distinguée en Sociétés, et que chaque Société est un homme; puis


encore, que tous ceux qui sont au dedans de cel homme sont dans
le Ciel, tandis que ceux qui sont hOI's de lui sont dans l'enfer; la
raison m'en a aussi été donnée, c'est que toul homme de j'Église
esl même un Ange du Ciel, car il devient Ange apl'ès la mort: en
oulre, l'Église dans les lenes ne constitue pas seulement avec les
Anges les inlérieurs de cet Homme, mais elle en consLitue aussi
les extérieul's, qui sont appelés cartilagineux et osseux; l't~glise
constitue cela, parce que les hommes de la terre sont doués d'un
corps, dans lequel le derniel' spirituel ,a été revêlu du naturel; ,c'est
là ce qui fail la conjonction du Ciel avec l'Église et de l'Église avec
le Ciel. D'après LA RAISON: Ce quUail seul que le Ciel et 1~É­
glise sonl comme un Homme dans un conCl'el ou dans un com­
plexe très-grand, moindl'e et très-peLit, c'est que Dieu est Homme,
et que par suite le Divin procédant, qui ,est le Divin d'après Lui,
est semblable dans toul très-petit et dans lout très-grand, en ce
qu'il est Homme; car, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, le Divin n'est
ni dans l'espace, ni étendu, mais il fait que l'espace el l'étendue
existent dans les derniers de sa création, dans les Cieux en appa­
rence, dans le Monde en actualité. Mais toujours est-il que les es­
paces et l'élendue ne sont pas devanl Dieu des espaces ni de l'éten­
due, cal' dans son Divin il est parlout; cela se voit clairement en
ce que le Ciel Angélique toul entiel' avec l'Église est devant le Sei­
gneur comme un seul Homme, pareillement une Sociélé composée
de milliers d'Anges, quoique leurs habitations apparaissent éten­
dues dans un gl'and espace; on le voil encore en ce que le Ciel tout
enlier'; et aussi une Société du Ciel tout entière, peut, d'après le
hon plaisir du Seigneur, apparattre comme un Homme grand ou
pelit, comme un Géant ou comme un Enfant; et cependant ce ne
sont pas les Anges qui apparaissent ainsi, mais c'est le Divin qui
est en eux; car les Anges sont seulement des l'écipients du Di­
vin qui procède du Seigneut', et le Divin en eux conslitue l'Angé­
lique, et par conséquent le Ciel. Puisque les Anges sont seulement
des l'écipienls, et que le Divin en eux fait l'Angélique et le Ciel, il
est évidenl que le Seigneur est la vie de cet Homme, c'est-à-dire,
du Ciel et de l'Église.
1223. Cal' le fin /in, ce sont les justires des saint.~, signifie
Vers. 8, CHAPiTRE DIX-NEUVIÈME. 239
que par les m'ais d'après la Parole il y a les biens de la vie
pour ceux qui croient au Seigneur: on le voit pal' la significa­
tion du {in lin, en ce que ce sont les vrais d'après la Parole,
N° 1. 222; par la signification des justices, en ce qu'elles sont les
biens de l'amour, et par suite les biens de la vie, N°' 20fJ, 1199;
et pal' la significalion des saints, en ce qu'ils sont ceux qui sont
dans les vrais d'après le bien pal'le Seigneur, No' 20li, 325, 973,
par conséq~nt aussi ceux qui croient au Seigneur. - Conti­
nuation :~ Par' conséquent; de meme que 'la vie est dans.
Chaqlle chose et dans les très-singuliers de l'homme et en
connaît tout l'état, de même le Seigneur est dans chaque
chose et dans' les três-singuliers des Anges du Ciel et des
hommes de 7-' Église: si la vie est dans chaque chose et dans les
tl'ès-singuliers de l'homme, c'est parce qué dans l'homme les cho­
ses si vai'iées et si diverses, qui, sont appelées membres, organes
et viscères, fon~ tellemenl un, que l'homme ne peut savoit' autre­
ment, sillon qu'il est simple et non composé, Que la vie soit dans
les très-singuliers de l'homme, cela est évident en ce que d'après
sa vie l'homme voit, entend, odore et déguste, ce qu'il ne ferait
pas, si les organes de ces sens ne vivaient pas aussi d'après la vie
de l'Ame de l'homme; puis, en ce que toute la superficie du corps
jouit du sens du toucher; c'est la vie qui constitue ce sens, et ce
n'est pas la peau sans la vie: cela est encore évident en ce que
sous la peau tous les muscles sont sous la dépendance de la vie de
la volonté et de la vie de l'entendement de l'homme, et sont à leur
discrétion mis en mouvement, ainsi non-seulement les mains, les
pieds et tout le corps, mais aussi la langue, les lèvl'es, la face avec
toute la tête, Toutes ces parties ne peuvent être mises en mouve­
ment par le COI;PS seul, mais elles le sont par la vie qui procède
de la volonté et de ('entendement, conjointement avec la vie qui
esl dans ces membl'es, II en est de même de tous les viscères dans
le corps; chacun y l'emplit sa fonClion, et agit avec obéissance
selon les lois de l'ordre qui lui est assigné; mais c'est la vie qui
fait cela, à l'insu de l'homme, par le mouvement dans chaque
chose d'après le cœuI' et le poumon, et par le sens dans chaque
chose d'après le ccn'cIel. Que la vie soit dans chaque chose et dans
les Il'ès-singuliers de l'homme, c'esl parce que la forme animale,
2ltO L'APOCALYPSE EXPLlQUJ~E. ~. i223.

dont il a été traité ci-dessus, est la fOl'me même de la vie; car


la vie d'après sa première source, qui est le Soleil du Ciel ou le
Seigneul', est pel'pétuellement en effol't pour formel' sa ressem­
blance et son image., c'est-à-dire, l'homme, et d'après l'homme
l'Ange; c'est pourquoi, d'apl'ès les derniers, qu'elle a cl'éés, elle
s'adjoint des choses confol'mes, au moyen desquelles il yaitl'homme
en qui elle vive. D'après cela, il est évident que la vie est dans
chaque chose et dans les très-singuliers de l'homme, et que la
partie et même la particule dans laquelle il n'y a pas la vie, de­
vient mOl'te et se sépal'e. Maintenaflt, puisque les hommes et les
Anges ne sont pas des ~ies, mais sont seulement des récipien~s de
la vie qui procède du SeigoeUl', et que le Ciel tOllt. entiel' avec
l'Église est devant le Seigneul' comme un Seul Homme, il est évi­
dent que le Seignenr est la vie de cet Homme, c'est-à-dil'e, du Ciel
et de l'.t<~glise, et qu'il est aussi Tout-PI'ésent et Tout-Sachant dans
chaque chose et dans les tl'ès-singuliel's des Anges du Ciel et des
hommes de l'Église. Comme le Ciel tout entier' avec n~glise de­
vant le Seigneur est comme un seul Homme, selon. son bon plai­
sir ga'and ou petit, comme un Géant ou comme un Enfant, il est
évident que la vie, ou le spil'ituel qui procède du Seigneul" n'est
pas dans l'espace, ou n'a point d'étendue chez les Anges du Ciel
ni chez les hom mes de l'Église; que pal' conséq uent les espaces et
les temps doivent être écarlés des idées, pOUl' que la 'l'onte-Pré­
sence et la Toute-Science du Seigneur chez tous et chez chacun
puissent être saisies.
122!1. Et il me dit: Écris, sign.ifie q.ue ces choses. seront
en mémoire pour la postérité: on le voit plU' la signifir..ation
d'écrire, en ce que c'est inscrire dans la vie et dans la foi de
l'homme, N° 222, et en ce que c'est le certain, N° 898; mais ici
en ce que ce seJ'a en mémoire pOUl' la postél'ité, car il s'agit de l'É.,.
glise qui devait être instaurée pal' le Seigneur, et qui est entendue
pm' la Nouvelle Jérusalem, car c'est celle-ci qui est entendue par
répou~e de l'Agneau, el esl aussi appelée son épouse, - Apoc.
XXI. 9,10. - Continuation (0 Chez ceux qui sont hors.du
CieL et de l'Église, c' e.çt-tl-dir-;' q~u' sont dans l'enler, ou qui
doÏ11ent venir dan.ç l'enfer, le Seigneur est présent ausû, et
il connait fout leul' état, d'apnl s la fn,culié intellectuelle qui
Vers. 9. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 241
e$t chez chaque /tomme, et d'après l'opposé .. dans chaque
homme il,y a les trois degrés,de la vie; le degl'é infime, commun
aveç les bêles" elles deux degrés supérieurs qui ne sont pas com-
muns avec elles: l'homme par ces deux degrés supérieurs est
homme; ceux-ci sont fermés chez les méchants, et OUVeI'ts chez
les hons : toutefois, ces degrés chez les méchants ne sont pas fer-
més pour la lumière du Ciel, laquelle est la Sagesse qiü pl'ocMe du
Seigneur comme SoleH, .mais ils sont fermés pour la chaleur, la-
quelle est l'amour qui en procède en même temps. De là vieut que
tout homme méchant a aussi la faculté de comprendl'e, mais non
celle de- vouloil' d'après ,l'amour céleste; car la volonté est le ré-
ceptacle de la chaleur, c'est-à-diL'e, de l'amour, et l'entendement
est le réceptacle de la lumière ou de la sagesse procédant de ce So-
leil. Si tous les hommes ne sont pas inteHigents et sages, c'est
pal'ce que celui qui ne l'est pas avait fermé chez lui parsa vie
le r.éceptacle de cet amoUl'; et quand ce ['éceptacle a été fel'mé, il
ne veut comprendre queèe qu'il aime; car cela, il le veut et aime à
y penser, et par suite aussi à le comprendre. Puis donc que la fa-
culté de comprendre appartient à chaque homme, même au mé-
chant, et que cette faculté procède de l'influx de la lumière du So-
leil qui est le Seigneur, il est évident que le Seigneul' aussi est
présent chez ceux qui sonl hors du Ciel et de l'Églisè, c'est-à-dire,
qui sont dans l'enfer, ou qui doivent venir dans l'enfer; c'est même
d'apl'ès cette faculté que l'homme peut penser et raisonnel~ sur di-
vers sujets, ce que ne peuvent.faire les bêtes, et c'est aussi d'après
ce.tte faculté 'lue l'homme vitéJ.el\nellemenl. La.seconde raison de
la Toute-Présence du Seigneur dans. l'Enfer, c'èst que l'Enfer tout
entiel',de même que le Giel- tout entier, est de.vant le Seignem'
comme un seul Homme, mais comme homme-diable ou comme
homme-rllonstr'e ,. chez lequel tout est l'opposé de ce qui existe
chez le Divin HommerAnge; c'est pourquoi l'on connaît d'après
cet Homme-Auge l tout 'ceqni est chez l'auu'e, c'est-à-dil'e, d'après
Je Cieltoul ce qui est dans l'Enfel'; car d'après le bien on connait
le mal, et d'après le vl'ai le faux~ ainsi toute la qualité des habitants
de l'enfer d'après la qualité des habitants du Ciel. Il y a trois
Cieux, et il y a aussi trois Enfers; et comme les Cieux ont été dis-
tingués en sociétés, il en, a été aussi de même des Enfers,'eL chaque
VII, :16.
2U L'APOCALYPSE EXPUQUÉE. . N° 1224:

société de l'enfel' cOI'['espond d'après l'opposé· à une société du Ciel;


il ,y a une correspondance comme entre les affections bonnes· et les
affections mauvaises, car toutes les sociétés sont des affections:
ainsi, de même que. chaque Société du Cie', en pl'êsence du Sei­
gneur, est comme un seul Homme-Ange dallS la j'essemblance de
son affection, ainsi· qu'il a été dit, de même aussi chaque Soéiété
de l'Enfer est en pl'ésence du Seigneur comme un seul Homme­
diable, dans la ressemblance de sa mauvaise alfection; il m'a aussi
été donné de le voil' : Ceux qui sont dans les' entèrs appal'aissent,
il est \'l'ai, comme des hommes, mais comme' des ,hommes-mon­
stres; j'en ai vu des trois genres, des ignés, des. noil's el des pâles,
tous cependant d'un visage difforme, .d'un ton de voix sec,d'un
langage externe et d'un geste semblable; tous ont un amour lascif,
et personne n'a un amoo'r chaste; les plaish's.de leUl' volonté sont
les maux, et les plaisirs de leurs pensées sont les faux•.
1225. Heureux ceux qui au souper des noces de l'Agneau
ont été appelés! signifie que dans le Cidviendr'ont ceux qui par
lC$ vrais d'après la Parole sont conjoints au Seigneur et de­
vienne.llt É glis,e: on le voit pal' la signification des heureux, en ce
que ce,sont ceux qui sont dans Je Ciel, et qui doi\'ent venil' dans le
Ciel, cal' ceux-ci sont heul'eux; pal' la signification du souper, en
ce que c'est la consociation par l'amoUl', et la communication t
N° 252; de là, par le souper des noces de l'Agneau, il est signi.
fié,la conjonction avec le Seigneur, et pal' suite la communication
M'tlC ceux qui sent de cette Église., - Continuation : ~.\ La
Toute.,..Présence et la Toute-Science du Seigneur étant QI'nsi
pert:uës, j'ente1ldement saisit.comment le Seigneur est le tout
et dal1,Ç toutes les, choses du Ciel et de /' Église, et que nous
sommes dans le Seigneur, et Lui en nous: par toutes les choses
du Ciel el de l'Église il est entendu le Divin Vl'ai et le .Divin Bien;
celui-là procède delà lumière du Soleil du Ciel, laquelle est la Sa­
ges.se, et celui~ci procède de la .chaleuJ' du Soleil du Ciet, laquelle
est l'amou,I'; de même que les 1Anges en sont les \'écipients, de
même ils sont le Ciel dans le commun, et eu·x sont des Cieux dans
le ~illguliel'; et de même que les hommes en sonl les l'écipients,
de même ils,sont l'Église dans le commun, et eux sont des Églises
dans le singuliel' : il n'y a.1'ien chez aucun Ange qui fasse le Ciel
Vers, 9, CHAPITRE DlX-N'WV1~:ME. 243
en lui, ni rien chez aucun homme qui. fasse l'Église en lui, sinon le
Divin qui procède du Seigneur; car on sait que tout vl'ai d,e la foi
et tout bien de l'amour viennent du Seigneur, et que rien de ce vrai
et. de ce bien ne vient de l'homme. D'après cela, il est évident que
le Seigneul' est le.tout et diltns toutes les choses du Ciel et de l'É­
glise, Quenons soyons dans le Seigneut', et Lui en nous, c'est ce
qu'il nou~ enseigne Lui-Même dans Jean: Il Jésus dit: Celui qui
mange ma Chair, et boit mon Sang, en Moi demeure, et Aloi
erl lui, Il - VI. 56,. - 1<:t dans le Meme: Il En ce jour-là, vous
reconnaitrez que vous, (VOLIS êtes) en Moi, et Moi en vous. Il
- XIV. 20, 21. - Et ailleurs il est dit que I( en Lui nous 'Iii­
vons, nous nous mOU'lionS et nous sommes. Il To.us les Anges
du Ciel et tous les hommes de l'Église sont dans le' Seigneui' et' le
Seigneut' est en eux, quand ils sont dans cet Homme céleste, dont
il, a été parlé ci-dessus; les Ange~ et les hommes sont alol's dans le
Seigneur, parce qu'LIs sont les récipients de la vie qui procède de
Lui, ainsi dans son Divin; et le ,Seigneur estl\n eux; parce qu'il
est la vie dans les récipients. D'après cela, il est évident que lous
ceux qui sont dans une idée Dat~reUe au sujet lIIu Seigneur ne peu­
vent compl'endre sa Toute-Présence autrement que comme intui­
tive, lorsque cependant elle est actuelle, telle qu'est la Toute-Pré­
sence de l'Esprit ,Saint, q!J4 est Je Divin Procédant.
1226. Et il me dit: (;es par.oles son,t véritables, de Dieu,
signifie qu'elles viennent du Seigneur. qui est la Parole et
qui est la y érîJé : on, le ,voit 'en ce que tous !lis vl'ais de Dieu
viennent du Seigneur, et que par suite le Seigneur est, appelé la
P.aroJe, Qui esl·le D.ivin Vrai, - Jean, L 1, 2, 1h; - et s'~elle
LuirMtme la Vérité,-:-Jean, XIV. 6,-·Continuation,:\~. La
Toute-Pr.és.e11ceet la Toute-Sâence du Seigneu~ pellve1it aussi
~tre saisies d'après là .Création de L'Uniurs; Ca11.I'UI~Î'I:e,.s
a été créé par le Seig1J,Cur. de mani'ère que Lui-lIUmë e,çl dans
les premiers. et dans les derniers. el aussi dans le centre et
dans les périphéries, et que le.s usages son.t ce dans quoi il est:
qu'il'.en soit ainsi, cela esb éwident par la Cl'éation .de l'Univers,
pal' la vie ,de l'homme, et .pal' l'essence des usages. PAR LA CnÉA­
TIÛN.DE L'U~IVERS : ~~création de l'univers ne-Jleut nulle p.art
êlJ'c vue aussi hien que d'après ~es types dans les Cieux; là, la Cl'éa­
24& L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1226.

Lion est perpétuelle et faite en un moment, car dans le Monde spiJ.


rituel il existe il l'instant des terres, et sur ces terres des jardins
paradisiaques, et dans ces jardins des arbres couvel'ts de fruits, et
aussi des arhustes, des fleurs et des plantes de tout genre; et quand
ces choses sont examinées par un sag~ eHes soilt Il'ouvées étl'e les
correspondances des usages, dans.lesquels sont les Anges, à qui
elles sont données pour récompense; les Ang-es reçoivent aussi en
pl'ésenls des maisons entièrement meublées et décorées selon les
usages; ils l'eçoivent aussi des vêtements selon les usages, et 'de
même des aliments bons il manger et savoureux selon les usages;
oult'e cela, ils ont des colI\'ersations agréables, qui sont aussi des
usages, parce qu'elles sont des l'écréations; toutes ces choses I~ut'
sont données gl'atuitement, mais toutefois en l'aison des usag-es
q.u'i1s font; en un mot; le' Ciel' tout entier est plein d'usages, au
point qu'il doit être appelé le Royaume même des usages. Au con­
traÎl'e, ceux qui ne font pas d'usages sont envoyés clans les enfers,
où ils sont forcés pal' un juge à des tl'avaux ; et,s'i1s refusent, il ne
lem' est donné ni nOUl't'iture, ni vêtement, ni d'autre lit que le sol,
et ils sont raillés pal' leurs compagnons comme des esclaves par
leurs maUI'es; le juge permet même à leUl's compagnons de les
possédel' comme esclaves jet s'ils 'détournent les autres de leurs
travaux, ils sont rigoureusement punis; toutes ces punitions leUl'
sont infligées jusqu'à ce qu'ils se soient soumis; mais ceux' -qui ne
peuvent pas étl'e soumis, sont jetés dans des désel'ts, où il leur est
.donné chaque joUi' un mOl'ceau de pain, et de l'eau pOUl' boisson,
et ils habitent seuls dans des huttes,· ou dans des cavernes: et
comme ils ne font pas d'usages, la terl'e 'où ils sont est si stérile,
qu'on y voit "al'ement un endroit sur lequel il y ait de la verdure.
_Dans les désel'ts et dans les enfel's, j'en ai vu plusieurs de noble
l'ace, qui dans le Monde s'étaient livrés à 'l'oisiveté, et avaient bri­
gué des fonctions, et même les avaient exercées, non pour les usa­
ges, mais pour les honneul's ou les profits qui avaient seulement
été pOÙI' eux des usages. Les usages qu'on fait dans les Cieux, et
les travaux qu'on exécute dans les enfers, sont en pal'tie semblables
-à ceux qui. se font dans le Monde; -mais toujours est-il que la plu­
part des usages sont des usages spirituels qui ne peuvent être dé­
cri,ls dans une langue naturelle; et, ce qui m'a souvent étonné" ils
Vers. ~. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. 2!J5
ne tombent pas dans les idées de la pensée nalm'elle: lei est le spi­
rituel dans un grand nombre de cas. D'après la création perpé­
tuelle, et faite en un moment, de toules les choses qui sont dans
les. Cieux, on peut voil' comme dans u.n type la création du Monde
enlier avec ses lerl'es, en ce que dans celles-ci il n'y a pas une seule
chose qui n'ait été créée pour l'usage; dans le commun, un l'ègne
de la nalure pOUl' l'autre, le règne minél'alpou(' le ('ègne végétal,
celui-ci pour le règne animal, et ces· deux-ci pour le Gem'e H\l­
main, afin qu'il serve au Seigneur pour faire des usages au. pro­
chain. J;>AR LA VI,E DE L'HoMME: Si on examine la vie de l'homme
par la création de lout ce qui est en lui, on ne trouvera pas une
partie qui ne soit pour l'usage; il n'y a pas \lne tibl'e, pas un peti,t
va,isseau dans les cerveaux, dans les organes des sens, dans les
muscles, dans chaque viscère du thol'ax et de l'abdomen, et dans
tout le reste, qui ne soit, pour l'usage dans le commun et dans Je
siogulie('; ainsi, il n'y a pas une partie qui soit pour elle-même,
mais elle est pour toutes et pour ses consociées; les formes
plus grandes elles-memes, - qui sont nommées membl'es, senso­
ria, 'ri1Otoria,viscères, - ti~sues, et organisées de. fibres et de
vaisseaux, ont toulesété formées d'après l'usage, dans l'usage
et pour l'usage, au point qu'elles peuvent êlre simplement appe­
lées les lIsages dont l'homme tout entiel' a été tissu et formé ,;
oIi ,voit avec évidence que leur origine ne vient pas d'auty'e part
que de l'usage, et que leur fin n'-est autre chose que l'usage. Que
-tout homme ait été créé et soit né pareillement pour l'usage, c'est
ce qu'on voit clairement d'après l'usage de tout ce qui r"~t en lui,
et d'après son état après la mOlt, en ce que, s'il, ne fail aucun
usage, il est tenu pour tellement vil, qu'il est jeté dans des prisons
infernales ou dans. des lieux déserts: la vie de l'bomme met en­
core en évidence qu'il est né pour être un usage; car l'holJ!me qui
a une vie procédant de l'amour de l'usage est absolument aulre que
celui qui a une vie proçédant de l'amoUl' de l'oisiveté; par la vie
qui procède de l'oisiveté, il est entendu aussi la vie qui consisle
dans la seule conversation, dans les plaisirs de la table et dans les
divertissements. La vie de ('amour de l'usage est .Ia vie de l'amour
du bien public et aussi de l'amour'du prochain; clle el't aussi la vic
rIe l'ao1(lur du Seigneul', r,ar pal' l'homme le Seigneur r,lil des usa­
2!J6 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1226,

ges pour l'homme; pal' suite, la vie de l'amour de j'usage est une vie
Divine spirituelle; c'est pourquoi quiconque aime un bon usage, et
le fait pal' àmour pour cet usage, est aimé du SeigneUI', et est reçu
avec joie d~ns Je Ciel par les Ariges. Au contraire, la vie de l'a­
mour de l'oisiveté est la vie de l'amoul' de soi et du monde, et 'est
par suite une vie purement natul'elle; elle ne contient pas les pen­
sées, mais elle les répand dans tout ce qui est frivole, et par là elle
détourne l'homme des plaisil's de la sagesse, et le plonge dans les
seuls plaisirs du corps et du monde, plaisirs avec lesquels les mauX
sont en cohérence; c'est pourquoi, après la tnort l il est précipi'té
dans la société infernale a\'ec laquelle il s'est 'lié dans le Monde, et
il est contraint d'y tra\'aillel' par la violence de la faim et de la pé­
nurie de noul'I'iture. Par les usages dans les CieuX et dans les tel'res
il est entendu les emplois, les fonctions, les professions de la vie, les
occupations, les différents services, les travaux, par conséquent
tout ce qui est opposé à l'oisiveté et à la paresse. PAR L'ESSENCE
DES dSAGES : L'essence des usages est le bien public; chez les An­
ges,le bien public, dans un sens B'ès-common, est le bien du Ciel
tout entier, dans un sens moins commun le bien de la sO'Ciété, et
dans un sens particulier le bien du concitoyen. Mai~ chez les hOm­
mes, l'Essence des Usages, dans un senstrès...commun, est le Bien
tant spirituel que civil de tout le Gem'e humain; dans un sens
moins commun le bien de la patrie, dans un sens particulier le bien
de la société, et dans 'un sens singulier le hi~n du concitoyen; et
parce que ces biens font leur Essence, l'Am'oUl' est leur vie, puis­
que tou~ hien appartient à l'amour, et que la vie est dans l'amour'~
dans cet amour est tout homme qui se plalt il l'usage dans leqnel H
est à cause de l'usage, qu'il soit Roi, ou Magistrat, ou PI'être, ou
Ministre, ou Général, ou Négociant, ou Artisan; quiconque trouve
du plai'sir dans l'usage de sa fonction pour l'usage àim'e la patrie
et les concitoyens; celui, au contraire, qui ne trouve pas de plaiisir
dans les usages pour les usages, mais qui les fait seulement pOUI'
soi, pour f'honrieur selil et pour les l'ichesS'es seules, celui-là n'aime
de camI' ni la p'atrie, ni ses concitoyens, mais seulement il s'aime
et il aime le monde: la ,'aison de cela, c'est que personne ne pent
être tenu pal' le Seigneur dans l'amour du prochain, s'il n'est dans
quelfIue amOllI' ~n\'rl'~ lé puhlic; et pel'sonne n'est dans cet amoul',
Vers. 9. CHAPITRE DIX,..NEUVIÈME. 2liï
que cel.ui qui est. dans l'amour de l'usage pour l'usa.ge t ou dans l'a­
mour de l'usage d'apt'ès l'usage t ainsi d'après le Seigneur. Main­
tenant, puisqlJe tou.t en général et en particuliet·, dans le Mondet,a
été dans le principe créé pour l'usage, et que tout dans l'homme 11
aussi été formé pOUl' l'usage, et que le 5eigueurd'après la création
a eu en vue tout le genre humain comme un seul Homme, dans le­
quel chacun par'eillement est pour l'usage ou est un usage; el puis­
que le Seigneul' Lui-Même est, comme il a été dit ci-dessus, la vie
de cet homme, il est évident que l'Univers a été cl'éé de manièt'e
que le SeigneUl' est dans les premiers et dans les derniers t et aus:!i
dans le centre et dans 'les péripbéries, c'est-à-diretdans le milieu
.de toutes choses t et que les usages sont ce dans quoi il est. D'après
cela aussi" la Toute-Présence et la Toute-Science du Seigneur
peuvent être saisies,
1227. Vers. 1:0, Et ie tombai devflntses pieds pow' l'a­
dorer; et il me dit: Garde-t'en bien; ton compagnon de S8.1'­
vice ie suis; et celui de tes frères qui ont le témoignage de
Jésus; ador,e Dieu, raI' le témoignage d~ Jésus est l'e.çpritde
la prophétie, - e;iie tombai devant ses pieds pour l'adOll er,
signifie d'apl'ps. lui I~ percep.tion du Divin à qui appartient l'adora­
tiqn i el ,il me dit. : Garde-t'en bien, sign.ifie la connaissance
q,u.ere'ét~it., non pas Dieu, mais un Ange: ton compagnOl:1 de ser­
vièe je suis, .et celi~i de tes frères qui OTllt le, témoignage de
Jésus, signifieqjJ'i1 est semblable au,x hommes sur. tene, q{lj l'e­
~ojY,enl et ontr,eçu du Seig~eul'Ie Divin Vrai: adm'e Dieu, signi­
fie Q.\lY c'est ·Ie Seig,neul" Seul qui. d~il êll'e l;ec·onI'J.U et adoné de
cœur: cor le témoignage,d~ 'Ji~us est l'espr~t de la prophé­
tie, signifie que la,r{lconnaissance du Seigne!ll~~ et la conjonclion
avec Lui sQnt la vi~ de toute doctrine d'après la Parole.
1.228. Et ie tombai devant ses pieds pour l'adorer, signi­
fie d'après lui la p~rception du Divin tlqui appartient l'ada,­
ratz'on : on le ,voit par la significaLiO,n de tomber devant les pieds
et adfJrel;., en ~e-:<Iue c'est r.econoaftre et confesser le Divjn et lui
rendre un, ·,culte, N°', 805,821, 1206; que ce ~oit seulemen,t 'Ia
pel:c.eptio~ du Divin d'après lui, cela l'ésulte évidemlUjent de ses
pl\ro.les, qu'il est seulemeQt un Ange qui est pareillement sel'viteu!'
~II Seigneur, ne même qlle sont les hommes. Mais voici ce qu'esl
2~8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" t228.

la chose en elle-même: Quand le Seigneur envoie des Anges vers


les hommes, comme il le fit pour les prophètes, il les remplit de
son Divin et les porte ainsi à parler ; l'Ange, qui a été envoyé, ne
parle point alors d'après lui-même, mais il parle 'd'après le Sei­
gneur'; et dès qu'il a parlé, il revient en lui-même, et conimtlqu'il
est selliement un Ange: c'est ainsi que la Parole a 'été éCl'ite d'a­
près le Seigneur au moyen des Anges, et c'est ainsi que' le Sei­
gneur a pal'Ié avec les Anciens, et aussi avec Abraham, avec Ha­
gard, la servante d'Abraham, avec Guidéon, et en général avec tes
Prophètes; c'est pOUl' cela que les Anges ont été appelés par eux
Jéhovah, et que quelques:.uns ont été adol'és pendant qu'ils étaient
remplis du Divin; celte présence du Seigneur est la l'Mme que la
présence de l'Esprit Saint: d'après cela, on voit clairement ce qùi
est signifié par ces paroles. - Continuation :@ Puisque le
Divin Amour et la Di?Jine Sagesse appartiennent au Sei­
gneur, à lui par conséquent appartiennent d'après l'un
et l'autre la Divine Toute-Présence et la DiviTle Toute­
Science; mais la Divine Toute -Presence procède prin­
cipalement du Divin Amoll1', et la Divine Toute-Science
procede princip,lement de la Divine Sagesse: l'ArnoUl' et la
Sagesse dans le Seigneul' ne sont pas deux, mais sont un, et cet
un est le Divin Arnoul' qui apparat! tomme Soleil devant les Anges
du Ciel: toutefois, l'Arnoul' et la Sa'gesse qui procèdent du Sei­
gneur comme Soleil appal'aissent comme deux choses distinctes;
l'Amour apparatl comme Chaleur, et la Sagesse cdmme Lumière;
l'un et l'autre à leur issue du Soleil font absolument un, mais ils
sont séparés chez les Anges du Ciel et chez les hommes de l'Église;
chez quelques-uns, l'Amour, qui est .Ia Chaleur, est reçu plus abon­
damment que la Sagesse, qui est la Lumière; ceux-ci sont appeléS
Anges célestes èt hommes"célestes; et chez les autres, la Sagesse,
qui est la Lumière, est reçue avec plusd'abondance que l',Amour,
qui est la Chaleur; ceux-ci sont appelés Anges splril'uëls'et 'hom­
ttles spirituels. Celà peut êtr'e illustré' par le Soleil' du 'Monde ':
Dans ce Soleil, le feu et l'origine de la lumière font dhsolumen't un,
et cet un est l'Igné de ce Soleil; de' là\procèdent la thalèur et en
même temps la lumière, qui apparlHsseut comme' deu'x choses dis­
tinctes; mais toujours est-il qu'à leur issue elles font un; celle unité
Vers. 10. CHAPITRE DIX-NEUVIÈM·E. 2119
appara1t sur la terre dans la saison du pl'intemps et dans cel1e de
l'été, mais elles sont deux choses distinctes selon la conversion de
la terre ve,'s le Soleil, et pa,' conséquent aussi selon la réception
directe ou oblique; que cette' correspondance soit pour illustration.
Il èn est de même de la TaUle-Présence et de la Toute-Science;
cel1es.:.ei dans le Seigneur sont 'UJl, mais toujours est-il qu'elles
procèdent du Seigneur comme deux Attributs distincts; ca,' la
Toute-Présence se réfère à l'amoul', et la Toute-Science à la sa-
gesse, ou, ce qui est la même chose, la Toute-PrésenCe se' réfère
au Bien, et la Toute-Science au Vrai, puisque tout Biell'appartient
à l'ArnoUl" et tout Vl'ai à la Sagesse. Si la Toute-Présence du Sei-
gneur se "éfère à l'ArnoUl' et au Bien, c'est parce que le Seigneur
est présent chez l'homme dans le bien de son amour; et si la Toute-
Science se'réfère à la Sagesse et au Vrai, c'est parce que le Sei-
gneur, d'après le bien de l'amour de l'homme, est tout-présent
dans les \Tais de son entendement, et cette Toute-Présence est ap-
pelée Toute-Science: ce qui, dans le particulier, a lieu chez. un
homme, .
a lieu de même dans
.
le commun chez tous.
:1229. Et il me dit: GOI'de-t'en bien, signifU la connais-
sanCe que c'était, ,fan pas Dieu, mais un Ange': on 'peut le
voir sans explication, car il' est dit: Garde-t'en bien, à savoir,
qu'il est, non pas Dieu, mais un Ange, devant qui l'on ne doit
point tombel', ou qui lie doit point être adoré. :- Continuation:
Il a été traité des Attributs Divins, qui sont l'Infinité, "'Éternité,
la Providence, la Toute-Puissance, la Toute-Présence et la Toute-
Science; maintenant donc, comme suite, il va être traité du Divin
Amour et de la Divine Sagesse, d'où procèùe la vie de toute chose,
vie· dont ils sont les prédicats; mais pour que ces deux Essentiels
de toutes choses soient distinctement perçus, il en sera traité dans
cet ordl'e : Premièrement, du Divin Amour(!;Dans le Monde, on
saisit peu ce que c'est que l'amour, lorsque cependant c'est la vie
même de l'homme.(ii: Le Seigneur Seul est l'Amour même, parce
qu'il est la vie mêm;; l'homme et l'Ange sont seulement des réci-
pients.@: La vie, qui est l'amour, n'existe que dans une forme,
et celle forme est la forme des usages dans tout le comPlexe.~:
Une telle forme est ('homrne dans le particulier et dans le commun,
et dans une telle forme est le Ciel, et aussi dans lIne telle forme est.
....

250 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° l!229.


le Monde.@ Il y a des genres et ,des espèces d'usages, et des dif­
férences d'espèces à l'infini, et il y a aussi des degrés d'usages.
~ Il y-a autant d'affections qu'il y a d'usag~s, et par suite il yades
genres,et dlls espèces d'affections, et des différences d'espèces à l'in· .
fini, et il ya des degrés d'affections.(Vi~ Chaque affection de l'usage
est en soi homme, selon sa qualité éi sa quantité. <Yil). Chaque
usage tire sa vie du bien commun, et il influe de ce bien, et donne
les choses nécessaires, utiles et agréables à la vie. (I~~ Autant
l'homme vit dans l'amour de l'usage, autant il est dans 1,6 Seigneur,
autant il aime le Seigneur et le prochain, et autant il· est homme.
X: La force active-.--"
...... des usages selon l'enchalnement dans leur ordre
pl'oduit la chaleul' vitale, qui est perçue dans l'homme comqle
~mo~r.(JfIJ Cetle chaleul' est manifestée pal' cela que l'homme
aime telle ou telle chose, ou par cela que telle ou telle chose~~
pour lui le bien .ou n'es,t pas le bien, et enfin pal' le plaisir. CXn.
...../
Toutes choses dans l'homme, ont été formées par le Seigneur au
moyen de l'amour et de sa chaleur, puis aussi ,cl'oissent et. sont te­
nues ell connexion. ($:1lJ) L'homme ne sai.t pas ce que c'est que
l'affection, el i,l sait moins enoore qu'il y a autant de différentes
alfectioQs q-ll'il y a d'hommes qui son~ liés dans le M,onde, et qui y
naltronl à élel'Dilé, qu'ainsi il yen.a à l'illfini.,®r L'ho.l.lJ.!l1e,.Qe
sait autl'e ahose, sinon qu'il est pen,sée, lorsque cep'~nda~ !l.est
affeclifln. ~) Et H·ne sait pas. non plus. qu'il a la vie éternelle
selon l'affection de l'usage.
!:1

'" '" " '" '"


'4 ,1. Il j, 141j. 1 1 tî • 11(' .
OBSERVATION.

Les l::diteurs anglais de l'original latin de celle OEuvre posthume de


l'Auteur, d'où a été tirée la précédente 'fJ'aduction, ont placé ici la Note
ci-après, à la date de (1 Londres, 17. iuin 1790, )) et revêtue des signatures
suivantes: - (l HENRr PEcKrTT, Gur!-LAU~IE SPENcE, GEORGES ADAMS,
BENEDrCT CHASTANIER, 1l0BERT HINmrARsH. /) .
«Emmanuel Swedenborg avail poussé jusqu'ici )es Explications qui
précèdent sur l'Apocalypse, et les interrompit, à ce qu'il nous semble,
pour traiter à part et avec plus d'étendue les essais sur la Sagesse Angé­
lique, et d'autres sujets abordés dans le présent Ouvrage j puis, pour pu­
blier l'Explication plus abrégée du ).ivre de l'Apocalypse, intitulée L'APO­
CALYPSE HÉVÉJ.ÉE, ,Ouvrage impl'imé à Amsterdani en 1766, ou, selon
quelques exemplaires, en 1764. ))
Ces Éditeurs ajoutent que, pour compl~ter cet Ouvrage de L'APOCA­
LYI'SE EXPLIQUÉE, ils ont emprunté à celui intitulé L'ApOCALYPSE RÉvÉ­
LÉE, comme on le voit dans leur Édition, l'explication des Versets et Cha­
pitres manquants, en ayant soin de conformer les N"'despal'agraphes
ajoutés, ou cités, à l'ordre commencé dans le précéden(Ouvragej enfin,
qu'à la suite des Expliçations ils ont placé la Continuation du Traité sur
le Divin Amour et la Wvine Sagesse, déjà commencé, laquelle a été trou­
vée après la mort de l'Auleur parmi d'autres fragmenls manuscrits.
Aujourd'hui, M. le D' Tafel vient de faire le voyage de Suède avec mis­
si!>n, de la part d~ la Swedenborg Society, de Londres, de rechercher les
manuscrits de Swedenborg encore inédits ou .qui seraient à réimprimer en
raison de l'épuisement des premières éditions. Au nombre de ces d.er"­
niers se trouve celui de l'ApoCALYPSrS EXPLrcATA, que, sur la demande
de la Société de Londres, l'Académie de stockholm confie pour l'impres­
sion au savant éditeur de Tubingue, el sur lequel une lettl\e de ce der­
nier, adressée au New Jel'usaiern Magazine de BostoD, E. N. (v. ND de
Novembre. 1859) donne les renseignements suivants:
Portant (au titre, comme il a été dit, Tome 1 de cette Traduction,
pag. VI) la date de (Londres, 1759,,)) ce l\J~nuscrit forme 3 volumes in-li D
(ND' 107, 108,109 de la collection des manustrils de l'Auteur).
M. le D' Tafel emporte avec lui, dit-il (pag. 290-291), non-seulement
ces volumes in-li D, d'après lesquels la première édition a été publiée, mais
aussi des extraits de 9 volumes, pelit in-folio oblong, dans lesquels Swe­
denborg avait d'abord écrit l'ou vrage.
Il obsel'Vc, dans un passage pnicédcnt (pag. 287), qne ln premièl'e
252
ébauche contient en plus des paragraphes (N°' 1230, i23t., i232), et la
mise au net (un sommaire du Chap. XX), qui ne se tl"ouvent pas dans
l'Édition publiée.

Que les Éditeurs de l'original latin aient complété l'Ouvrage en pre­


nant dans l'Apocalypsis Revelata la continuation du Chap. XIX et les
c~ap. XX, XXI, XXII, ils n'avaient pour cela que de bonnes, intentions;
à celle époque (i790), l'Édition de J'Apocalypsis Revelata était déjà
épuisée, et ils ont jugé utile de ne pas laisser au milieu du Chap. XIX un
lecteur qui àurait été privé de l'Ouvrage publié par Swedenborg. lisse
sont même livrés, dans l'intérêt du lecteur, à un travail minutieux et
'difficile, qui consista à changer dans la partie empruntée les N°' des,pa­
ragraphes ajoutés ou cités, pour les mettre d'accord avec ceux de l'Ou­
vrage qu'ils éditaient. Mais ce qui n'était pas possible de faire, c'était
-d'établir la continuation de la série du sens interne. En effet, depuis que
nous avons en anglais et en français des traductions des deux Ouvrages de
Swedenborg sur l'ApocalypsE', chacun peut voir que l'explication du sens
interne, présentée par lui dans l'un de ces Ouvrages, diffère de celle qu'il
donne dans l'autre, sans qu'on puisse pour cela en conclure que l'une de
ces explicafions a été corrigée par l'antre; car le sens intèrne, élant di­
vin de même que le sens de. la le Ure, et par conséquenl infini; peut sc
prêter à toutes les interprélations qui sont conformes aux lois de l'ordre
spirituel et à la science des correspondances, de même que le sens de la
lettre se prêle à toutes les interprétations qui sont conformes à la doc'­
trine de l'amour envers le Seigneur et de la chal;i1é à l'égard du prochain.
Chaclln peut encore voir que da.ns l'un ct l'autre de cés deux Traités, il y
a série dàns le sens Interne, et que l'une de ces séries diffère de l'autre;
qu'ainsi la lin de la série du sens interne de l'Apocalypse Révélée ne peut
pas faire la continuation de la série du sens interne de l'Apocalypse Ex­
p'liquée; et que par conséquent celte continuation ne pouvait être donnée
que par Swedenborg lui-même. D'après ces considérations, nous nous
abstenons de cOmpléter not~e traduction de !'A1JOcalY1JSC EXtlliquée par
l'emprunt que les J::dileurs de i 790 ont fait à l'Apocalypse Révcléc; et
nous donnons, comme faisant suite aux fragments placés dans les para­
graphes depuis le Chap. XV, la Iraductiondes deux Tr~i1és, l'un sur LE
DIVIN ~MOUR, et l'autre sur LA DIVINE SAGESSE, destinés par l'Auteul',
comme tout le fait présumer, à être, placés aussi à la suite des paragra:­
,phes de~ derniers Chapitres de l'Ouvrage.,
DU

,DIVIN AMOUR

I. Dans le Monde', on saisit peu ce que c'est que l'a­


mour, lorsque cependant c'est la vie m~me de l'homme. 00
en Il'ouve une preuve évidente dans cette question qui sort com­
munément de la bouche: li Qu'est-ce que l'amour? li Si on ne le
sait pas, c'est parce que l'amour' ne se montl'e point devantl'en,­
tendement, et parce que "entendement est le réceptacle de la lu­
mière du Ciel, et que ce qui vient, dans cette lumièl'e se montre in­
térieul'ement, car l'homme sait quelle chose il pense; c'est même
pour cela que l'homme dit que Lelle ou telle chose est pour lui dans
la lumière de l'entendement; puis aussi, qu'il voit qu'elle est ainsi;
et enfin, qu'il prie Dieu de l'illustrél' et de l'éclairel'; c'est même de
la lumière spil'ituelle, à laquelle correspond la lumière nalul'elle,
qu'au sujet de son entendement il dit qiùl voit, et que le sage de­
manùe à Dieu d'être illustré et éclaÏl'é, c'est-à-dire, de compl'endr'e;
puis donc. que c'est l'entendement qui se faiL voil' par la Ptlnsée, et
nori l'amour, il en résulte,qne l'homme ne peut avoil' aucune idée qe
l'amour, 10l'sque cependant l'amour est l'âme même ou la vie de. la
pensée; la pensée, si on lui enlève l~amOull, languit et I)érit, comme
la tIeur, si on lui enlève la chaleur; car l'alllour échauffe, vivifie eL
anime la pensée. Réfléchis attentivement et médite ell toi-même,
s'il est possible que tu penses sans quelque affection appartenanL à
l'amour; et tu découvriras en toi que tu!ne le peu,x, pas, De là il est
évident que l'amour est la vie de l'entendement et de la' pensée qui
en pl'ocMe; et ce qui est la vie de l'entendement et de la pensée
qui. en procède est aussi la viedel'homme tout entier', cal' c'est la
vie de tous les sens et la vic de tous les mouvements; ainsi, c'est
la vie des organes par lesquels les sens et les mouvements existent:
que ce soit aussi la vie ùe lous les autreS viscères, on le velTa dans
....

264 DU DIVIN AMOUR.


ce qui suit. Si l'on ne sait pas ce que c'est que l'amoUl', c'esl en­
core pal'ce que l'amour de l'homme est une vie universelle; pal'
vie univel'selle, il est entendu la vie dans les très-singuliers; cal'
c'est d'après eux qu'il est dit l'universel, co~me c'est d'après les
parties qu'il est dit le commun; ce qui est ainsi universel n'est pas
perçu autrement que comme UII; et sans une perception singulière
des singuliers, le UII est obscUl'; il peut être comparé à une lumière
très-blanche qui aveugle; tel est aussi l'Universel Dh'in dans les
très-singuliers du Monde; c'est même pOUl' cela que l'universel des
hommes est tellement O!lSCUI', .qu'i1 se montre, non devant l'œil
ouvert, mais seulement devant l'œil fel'mé; cal' le tou~ duMonde
est une œuvl'e du Divin,Amour et de la Divine Sagesse, et la sa­
gess.e dans ses t1'ès-singuliers est une lumière Divine très-blanche
qui aveugle, ainsi qu'il a éLé dit.
II. Le Seigneur Seul est l'amour mêr~'le, parce qu'il est la
vie mtme; r homme et ['Ange sont seulement d,es récipients.
Cela a été precédem'ment illustré pal~plusieurs considérations aux­
quelles il sera seulement ajouté que le Seigneur, parce qu'il est le
Dieu de l'Uilivers; est incl'éé et infini; mais l'homme et l'Ange
sont créés et finis; l'incréé et l'infini, c'est le Divin même en soi;
l'homme ne peut pas en être formé, car il serail ainsi le Divin en
soi; mais il peut être formé de choses créées et finies dans lesquelles
le 'Divin peut être el peut communiquer sa 'vie, et cela pal' la cha­
leur et la lumièl'e qui procèdent de Lui comme. soleil, par consé­
quent de son Divin Amour; comparativement comme les germina­
tions clela terre, qui ne peuvent être formées de l'essence même du
sol'eil du' Monde, mais qui le sont de choses créées dont se compose
l'humus, dans lesquelles le soleil peut êt['e ,pal' sa chaleur et sa lu­
mière et peut communiquer une sorte de vie. D'après .cela, il est
évident que l'homme et 1',Ange ne sont point en eux-mêmes la vie,
mais sont seulement des récipients de la vie., Il s'ensuit aussi que
la conception de l'homme pal' le pèl'e n'est pas une conception de
la vie, mais est seulement la conception de la première el de ,la
plus (lUl'dorme pouvant recevoir la vie, forme à laquelle comme à
une trame ou ,pl'emiel', élément se joignent successivement dans
l'utérus, jusqu'à la, dernière chose adéquate au Monde, les sub..:
stances et les matières adaptées à la réception de la vie dans leU!'
ol'dl'e et dans leul' degl'é.
DU DIVIN AMOUR. 255
III, La vie, qui est le Divin Amour, est dans une (orme.
Le Divin AmoUr, qui est la vie meme, n'est pas simplement l'a­
moul', mais il est le Divin procédant, et le Divin procédant est le
Seign'eur Lui-Même, Le Seigneul', à la"vérilé, est dans le soleil qui
apparatt aux Anges dans les Cieux, et d'où pl'ocèdent l'amour
comme chaleul' et la sagesse comme lumière; mais toujours est-il
que l'amour àvec la sagesse est aussi le Seigli'eur Lui-Même hors
du soleil; la distance est seulement 'une apparence, car le' Divin
n'est pas dans l'espace, mais il est non-distant', comme il a été dit
ci'-dessus; s'i'! appal'aU: à distance, c'est pal'ce que le Divin Amour,
tel qu'il est dans le Seigneur', ne peut etre l'eçu pal' aucun Ange,
car il les éonsumerait; en effet, il est e'n soi plus al'dent que le feu
du soleil du Monde; c'est pourquoi il est 'successivement dimi'nué
par des cil'convolutions infinies,jusqu"â ce qu'il' parvienne tempéré
et accommodé pour les Anges, et ces circonvolui'lons 'sont en outre
voilées d'uné nuée légère, pour'-qu~i1s ne soient 'pas blessés par
son ardeur. C'est là la cause dd'appa're'nce de distance entl'e le
Seigneur comme soleil et le Ciel, où sont les Ailges; néanmoins,
le Seigneur est Lui-Même présent dans le Oiel, mais d'une ma·
nièl'e adéquate à la réception. La pt'ésènce du Seigneur n'est pas
non pluscorilme la présence de l'homme, qui l'emplit un espace,
mais c'est une présence sans espace; consistant eri ce qu'elle est
dans les maxima (les pius grandes choses) et dans les' minima
(les plus petites choses); ainsi, c'est Lui-Même dans les maxima,
et Lui-Même dans les minima. Je sais 'que cela peut difficilement
êtl'e saisi par l'homme, parce qu'il peut difficilement des idées
de sa pensée éloigner les espaces; mai's cela peut être saisi par
les Anges, dans les idées desquels les espaces sont nuls ; la pensée
spil'iluefle diffère en cela de la pensée naturelle. Puis donc que l'a­
moUl' procédant du Seigneur' comme soleil est le Seigneur' Lui­
Même, et que cet amour est la vie meme, il s'ensuit què l'Amour
Même, qui est la vie, est Homme,.et que pal' conséquent il contient
ainsi dans la forme de l'infini toutes el!ehacune des choses qui sont
cbez l'homme. Ce sont 'là aussi des conséquences de ce qui a
été précédemment dit sul' la vie de tous par le Seigneur, et sur sa
Providence, sa Toute-Puissance, sa 'foute-Pl'ésence et sa Toute­
Science,
256 DU DIVIN AMOUR.
IV. Cette {onl1'le est. la {orme de l'usage dans tout le com·
plexe. C'est parce que la forme de l'amour est la f01:me de l'usage;
en elfet, les sujets de l'amoUl' sont les usages, car l'am,oul' veut
faire .les biens, et les biens ne sont autl'e chose que les usages; et
comme le Divin ArnOUl' es.t infiniment transcendant, c'est pour cela
que sa forme, est la fOl'me de l'usage dans tout le complexe.
Que ce soit en actualité le Seigneur Lui-Meme qui est chez les
Anges «Sans les,Ci~ux et chez les homD;les dans· les ,t~rrest,et en
eJ.lX, et aussi conjoint à eux par amOUI', et qu'il soit en eu~. en­
cOI'e. bien qu'il soit Lui-Meme inc.réé et inlini et que l'Ange et
l'homme soient créés et finis, c'est ce qui ne pel~t eLre saisi Pilr
l'homme naturel, tant que celui-ci ne· peut, pal' illustration venant
du Seigneur, être retiré de l'idée natUl'elle au sujet de l'espace, et
être par cela meme ùans lil lumière au sujet de l'essence Spiri­
tueHe, qui, considérée en sqi, est le Divin procédant même accom­
modé pOUl' ch~qua:,Ange, lan~ pour l'Ange du Ciel suprême que
pour l'Ange dans les Cieux infimes, et aussi pour chaque homme,
tant pour le sage que pOUl' le simple; car le Divin. qui procè,de du
Seigneur est le Divin depuis les premiers jusqu'aux derniers; les
derniel'& sO,ot, les chpses qui sont aussi appelées osseuses, c'est-à­
dil'e, la chair et l'os. Que ces choses aient même été faites. Divines
pal' le Seigneur, c'est ce qu'Il a enseigné aux disciples, en d~~!lt
qu'il avait la chair et l'os, qu'un espl'it n'a pas, - Luc, XXIV.
39;'r- et néanmoins il est entré, les portes étantfermées, et il est
~evenu illvisible, ce qui prouve m~nifestement que les dernierS' de
l'homme on1 même été faits, Divins en Lui, et que par Isuite il y a
cOl'I'espondance avec les d.erniers de l'homme. Mais eomtneut le
Divin procédant, qui est Ill. vie même et unique, peut'-il ~tre dan~
les choses.créées et finies, c'est ce qu~ maintenant sera dit.; Celle
vie ne· s'applique .pas à l'homme, si ~ n'est seulem~nt. au~ usages
qui sont dans ces choses;, les usages, considérés en eux-mêmes,
son:t spirituels, et les formes de l'usage, qui sont les membres, les
organes et les viscèl~es, SO)}t naturelles; mais toujours est-il que
ces formes sont d~ séries d'usages, tellement qu'il n'y a pas dans
un seul membre, dans ·un seul organe ni dans un seul. viscère, une
particule ou la moindre partie d'Une pal'Ucule qlLi ne soit un usage
dans une forme; la vie Divine s'applique aux usages eux-mêmes,
DU DIViN AMOUR. 257
dans toutes les séries, et donne pal' ce moyen la vie à chaque fOI'l11e;
de là vient à l'homme la vie qu'on nomme son âme. Cette vérité
pal'aH être, il est vrai, transcendante pour les hommes, mais elle ne
l'est pas pour les Anges; néanmoins elle n'est pas au-dessus de l'en-
tendement humain, parce qu'elle peut être vue comme au travers
d'un treillis par ceux qui veulent voir: elle n'est pas au-dessus de
mon enlendement, qui est un entendement rationnel illustré.
V. L'homme, dans le particulier, est dans une telle forme.
Cela peut êlre vu par ceux-là seuls qui examinent toules les choses
qui sont ùans l'homme, non-seulement avec un œil anatomique,
mais aussi avec un œil rationnel; celui qui les examine en même
temps avec un œil rationnel doit \'oil' que tous les singuliers et tl'ès-
singuliers y ont été formés d'après l'usage et pOUl' l'usage; que
chaque partie et chaque particule a une fonction dans le commun;
que l'usage commun, qui est le bien commun, regarde le très-sin-
gulier comme soi-même en lui, et que l'écipl'oquementle très-sin-
gulier se regarde dans le commun: par ce moyen, toutes les choses
qui sont dans le corps depuis la tête jusqu'aux plantes des pieds
sont un, au point même que l'homme ignore absolument qu'il con-
siste en tant de mYl'iades de parties d'une fonction val'iée et di-
verse. Pour illustrer ce sujet, je vais seulement examiner avec un
œil rationnel la structure des poumons et de la trachée: Les Pou-
mans: Leur' usage le plus commun est la respiration, qui se fait
en admettant l'air par le larynx, la Il'achée, les bronches et les ra-
meaux dans les vésicules des ,lobules; pal' là ils s'étendeut et se
resserr~nt allel'Oativement. Par là aussi ils produisent dans tout
le COl'pS organique et dans tous ses membres des mouvements ré-
ciproques; car' le cœul' et le poumon sont, dans le corps tout en-
tier, les deux sources de tous les mouvements communs, d'apl'ès
lesquels toules et chacune des choses sont conduites dans leurs ac-
tivités et leurs fonctions vitales. Les poumons aussi consocient la
vie motrice volontaire, qui est dirigée par' le cerveau, avec la vie
motrice nalurelle, qui est sous le gouvernement du cenelet. Leul'
usage consiste même à disposer 10,us les viscères du corps, Sl\l'tout
ses motoria qui sont appelés muscles, pour que la volonlé exé-
cute ses mouvements d'une manière concordante, et sans rupture
nulle part. Leur usage consiste anssi, non-seulement à conCOll-
VII, 17.
.....

258
1
DU DiVIN AMOUR.
l'il' avec tous les son~ du langage el avec tous les sons du chant,
mais même à les produire comme d'après un ulérus, Leur usage
consiste encore à recevoÎl' en eux de la partie droite du cœur tout
le sang du COl'pS, il le pUl'ifiel' de ses pal'ties visqueuses el pou­
dreuses et à les rejetel', el à lui foumir des éléments nouveaux,
comme alimenls, pal' l'aÎl' qu'ils lil'ent, et par conséquenl à le l'en­
voyer comme nouveau dans la cavité gauche du cœul', changeant
ainsi le sang veineux en sang artériel; ainsi, quanl au sang, les
poumons le filtrent, en expulsent les humeurs, le réparent, le I)ré­
parent, el de plus ils purilienll'air. Outre ces usages des poumons,
il y en a plusieurs autres, lant communs que particuliers, et là
chaque pore et chaque lobule esl cODsocié à toutes ses fonclions,
c'est-a-dire, à tous ses usages, l'un de plus près et \'auU'e de plus
loin. La Trachée: Voici ses usages: 1° DOlmel' un chemin, pour
aller et venil', à l'air (auris) et au souffle (allimi:;) des poumons,
et se Ill'étel' a chacun de leul's divel's modes ù'agil', lant dans l'in­
spil'alion que dans l'expil'ation, 2° PUl'ifier el cOl'l'igel' l'ail' tombé
dans les poumons, pour qu'il n'influe den de nuisible, el dilater
celui qui s'échappe pal' des vapeurs, el ainsi par des effœLuités l'en­
iacet' et le poussel' dehors; et aussi en général purifier de nouveau
les poumons des piluites visqueuses par des excrétions, 3° Servit'
de colonne el de soulien au lal'ynx el à l'épiglotte, ou s'adaptel'
enlièremenl a lous ses mouvemenls el à toutes les vibrations che­
vrotantes; disposel' les parois de son canal pour que l'air heurte,
el étendre sa membl'ane pOUl' qu'en heurtant l'ait' fl'émisse, et ex,·
citel' ainsi avec rudesse un son que le larynx el la glolle formenl,
c'est-a-dire, modifient en chant ou en pal'oles; puis aussi humec­
ter conlinuellementle la,'ynx. d'une l'osée vapOl'euse. 4° Donne" des
soins secoul'ables a son voisin l'œsophage, el l'assister dans sa
fonction de déglutition. 5° Introduil'e les mouvements alLel'Des l'es­
piratùires des poumons dans les pal'ties voisines, eL par celles-ci dans
celles qui sont plus éloignées et dans les ùel'Dières, a Sa\'Oil', dans
l'œsophage, el pal' celui-ci avec le diaphl'agme, dans le ventricule,
el ainsi ùans les viscères de l'abdomen, non-seulemenl dans le ca­
cobile qui monte et dans la veine jugulail'e qui descend, mais aussi
dans les uel'fs sympathiques du grand intercostal et dans le lXlgllS,
~ll'enouvelcl' pal' conséquenl la l'ie moLrice du corps. GO Insinuel'
DU DIVIN AMOUR. 25{)
ses frémissements sonores et ceux du larynx aux. parties voisines,
et pal' celles-ci aux parties les plus élevées ct les plus basses, et
exciter le sang at'lériel à s'élevei' à la tête et au cerveau, et le sang
veineux à refluel' de la tête et du cerveau, et par une modification
commune réjoui!' et animel' et pal' conséquent renouvelel' la vie
sensuelle du corps, Outre cela, un mental doué d'entendement et
exercé dans les sciences peut, sous la direction dû l'anatomie et
avec un œil obsel'vateur, s'instruire et connaltre pal' la Irachée et
en même temps pat' le larynx et les os de l'épiglotte, qui ne sont
pas mentionnés ici, comment la nature module les sons et modère
leurs nombres d'une manière articulée: il n'ya rien dans ce qui
concerne l'acoustique, la musique et l'harmonie, quelque profondé­
ment caché que ce soit, ni rien dans les verbél'ations et les frémis­
sements d'un corps continu, ni tians les modifications d'un volume
contigu ou de l'atmosphère, quelque 'profondément secl'et que ce
soit, que le spirituel d'après la nalure, ici venanl des intimes, ne
rassemble en un, et ne pOl'te dans ces deux ol'ganes et en même
temps dans l'oreille. '
11 y a de semblables arcanes dans Lous les autres viscères, tant
de la tête que du corps, el cncol'e plus dans ceux qui son! plus in-­
térieurement cachés et qu'aucun œil ne peut analyser; cal' plus une
chose est intérieure, plus elle a de perfection. En un mot, la vie émi­
nente de tout memlwe, de tout ot'gane et de lout viscèl'e, ou l'excel­
lence de la vie, consiste en ce que rien ne soil propre à quelque pal'­
tie, à moills que cela ne soit commun, et qu'ainsi il y ait dans chaque
partie l'idée de l'homme tout entier, Cet arcane est donné comme
un conclusum que l'homme eSl le complexe de tons les usages,
quels qu'ils soient, tant dans le Monde purement Spil'ituel que dans
le Monde natul'el, et que chaque usage, d'après l'idée de l'unilrers
en soi, est comme un homme, mais tel qu'est l'usage, c'est-à-dire,
la fonction de l'usage, dans le commun. L'homme tient cela de te
qu'il est lin récipient de la vie pl'océdanl du Seigneur, car la vie,
qui pl'ocède du Seigneul', est le complexe de tous les usages à l'in­
fini: en effet, le Seigneur esl le seul qui vive en soi; de là lOll! ap­
partient à sa vie; el si celte forme de l'usage n'était pas inOnie dans
le Seigneur, il ne pourrail y avoit' de forme finie ell auCun homme,
VI. f/ homme, d{[w; te conmiwl. ('st dans une tette (orllle.
260 DU DIVIN AMOUR.
Par les hommes, dans le sens le plus commun, il est entendu tout
le genre humain; dans un sens commun, tous les hommes d'un
même royaume; dans un sens moins commun, les hommes d'une
même province du J'oyaume; dans un sens encore moins com­
mun, les hommes d'une même ville; dans un sens particulier, les
hommes d'une même maison; et dans un sens singulier, chaque
homme; devant le Seigneur tout le genre humain est comme un
seul homme; et tous ceux d'un même l'oyaume sont aussi comme
un seul homme; pareillement tous ceux d'une pl'ovince; puis, tous
ceux d'une ville, et aussi ceux d'une maison; ce ne sont pas les
hommes eux-mêmes qui apparaissent ainsi ensemble, mais ce.sont
les usages chez eux; ils apparaissent ensemble comme un homme
parfait et beau ceux qui sont de bons usages, à savoir, ceux qui
les font par le Seigocul'; ce sont ceux qui font les usages pOUl' les
usages, c'est-à-dire, ceux qui aiment les usages parce que ce-sont
les usages de la maison, de la ville, de la province, du royaume, on
de tout le globe: ceux, au contraire, qui font les usages, non pour
les usages, mais pour eux - mêmes seulement ou pour le monde
seulement, apparaissent aussi devant le SeigneUl', non comme un
homme beau, mais comme un homme imparfait et difforme. De là,
on peut voir quc le Seigneur l'egal'de les hommes du Monde un à
un d'apt'ès l'usage, et en masse d'apl'ès les usages conjoints dans
la forme de l'homme. Par usages sont entendus les usages de cha­
que fonction, qui appartiennent !lU devoir, à l'étude et au t1'avail
de cette fonction; ces usages sont les bonnes œuvres elles-mêmes
en pl'ésence ùu Seigneut', Puisque tous ceux d'un même royaume
appal'aissent devant le Seigneur comme un seul homme selQll l'a­
moul' des usages, il est évident que tous les Anglais appal'aissent
devant le Seigneur comme un seul homme; de même tous les Hol­
landais, tous les Allemands, tous les Suédois el Danois, et aussi
les Français, les Espagnols, les Polonais, les Russes, mais chaque
nation selon ses lisages; dans les royaumes, ceux qui aiment les
usages de leurs offices, parce que ce sont des usages, apparaissent
ensemble comme un Homme-Ange; et ceux qui aiment les usages
de leurs offices pour les seules voluptés séparées d'avec les usages
apparaissent ensemble comme un homme-diable: les négociants,
lians l'H()mme-Ange. sont ceux qui aiment le commerce et aiment
DU DIVIN AMOUR. '-M
les richesses pour le commerce, et qui en même temps tournent
lenrs J'egards vers Dieu; mais, dans l'homme-diable, les négo.=­
ciants sont ceux qui aiment les J'ichesses et aiment le commerce
pOUl' le commerce seul; chez ceux-ci, il y a l'avarice, qui est la
racine de tous les 'maux, mais elle n'est pas chez ceux-là; car ai­
mer les richesses seules, et non quelque usage au moyen des ri­
chesses, ou mettre les l'ichesses au premier rang et le commerce
au second, c'est le fait de l'avare; ceux-ci, il est vl'ai, sont utiles
au royaume, mais lorsqu'ils mem'ent, quand leurs richesses se ré­
pandent dans l'usage public des négociants, l'utilité du royaume
par ces richesses est alors une utilité pour le royaume, mais non
pour lem' Ame. En un mot, l'acquisition des richesses pal' le com­
merce pour les richesses seules est un commerce de Juifs, mais
l'acquisition des richesses par le commerce pour le commerce est
un commerce de Hollandais; l'opulence n'est pas dangereuse pour
ceux-ci, mais elle l'est pour ceux-là. On pourvoit, il est vrai, au
bien de la république en y accumulant des richesses et en l'enri­
chissant, mais on ne pourvoit pas au bien de son âme.
VII. Le Ciel est dans une telle forme. Dans les ARCANES
CÉLESTES, il a été montré que tout le Ciel a été comme divisé en
provinces, selon les usages de tous les membres, de tous les organes
et de tous les viscères du corps humain, et que dans les Cieux les
Anges savent dans quelle province sont telles ou telles sociétés;
par exemple, quelles sociétés dans la province des yeux, quelles
dans la province des oreilles, des narines, de la bouche et de la
langue, et quelles dans la province des organes de la géné/'ation;
toutes les sociétés qui sont dans ces provinces correspondent absd­
lument aux usages de ces membres, de ces organes et de ces vis­
cères dans l'homme; c'est d'apl'ès cette cOl'I'espondance que tout le
Ciel apparatt devant le Seignem' comme un seul homme, pareille­
ment chaque province du Ciel et chaque société d'une province;
c'est aussi d'après cette correspondance que tous les Anges et tous
les Esprits sont hommes, absolument semblahles aux hommes dans
le Monde; et cela, parce que le Divin procédant du Seigneur', qui
est la vie et la forme, est homme dans les maxima et dans les
minima, comme il a été dit quelquefois. Il a été question de cette
correspond,ance dans le commun et le particulier, dans les ARCANES
:262 DU DIVIN AMOUR.
CÉLESTES, aux articles suivants: N°s 3021, 3626 à 3629, 3636
à 3M3, 37hi à 3765, 3883 à 3896, !J039 à !JOa5, 6218 à
[1228, 6318 il lt33!, 6lt03 il lllt21 , lt527 il lt53~, !l622 il 6633,
!a652 il [1660, 6791 il !a805, !a931 à !a953, 5050 à 5061, 5171
à 5189, 5377 à 5396, 5552 à 5573, 5711 à 1>727, 10030. ­
Pour que l'enfel' soit aussi dans cette forme, chacun y e3t contraint
il des tl'avaux ; mais comme ceux qui sont là font ces usages, non
par amour, mais par nécessité de nOUI'l'i1ul'e et de vêtements, il en
('ésuIte qu'ils apparaissent, il est \'l'ai, comme un homme, mais
comme un homme-diable, ainsi qu'il vrent d'être dit; voir CÏ­
dessus.
VlII. Toutes les choses du LUonde tendent aussi à une
semblable forme. Par toutes les choses du Monde, il est entendu
les choses animées, tant celles qui mal'chent et rampent sur la
terre que celles qui volent dans les cieux, et celles qui nagent
dans les eaux; et il est aussi entendu les vegétaux, tant les arbl'es
que les arbustes, les fleurs, les plantes et les hel'Iles; mais les eaux
et les matières de la terre sont seulement des moyens pour leur gé­
nération et leur production.
Par la cl'éation de l'univers, et enfin par celle de la tene et de
tout ce qui existe dans l'un et dans l'autl'e, on peut voir, mieux
que par tout autre moyen, que le Divin Amot1l', qui est la vie même
et qui est le Seigneur', est dans la forme des formes de tous les usa­
ges, laquelle fOl'me est homme; car il n'y a pas par création une
seule chose SUI' la terre qui ne soit pour l'usage: tout le règne mi­
néral est plein d'usages; il n'y a pas en lui un gl'ain de poussière,
même le plus petit, qui ne soit pour l'usage: tout le J'ègne végétal
est plein d'usages; il n'y a pas nn arbre, un plante, une fleur, ni
une herhe, qui ne soit pOUl' l'usage; bien plus; il n'y a rien dans
l'al'hl'e, dans la planle, la fleur et l'herbe, qui ne soit pour l'usage;
chaque chose, n'importe laquelle, est la forme de son usage: tout
le règne animal est aussi plein d'usages;·il n'y a pas d'animal, de­
puis le ver'misseau jusqu'au cel'f, qni ne soit pour l'usage,.et qui
ne soit aussi la forme de son usage: pareillement les autres choses
qui sont an-dessus de la tel're jusqu'au soleil: en un mot, chaque
point d'une chose Cl'éée et de celles qui créent est un usage, et
m{Jme est dans une série ascendante par lin usage d:lIls les pl'C­
DU DIVIN AMOUR. 2~3

miers vel's un usage dans les derniers, ainsi continuellement par


un usage vcrs un usage, indice manifeste que le Créateur et le
FormateUl', qui est le Seigneur, est le complexe infini de tous les
usages, dans SO\l essence l'amour, et dans sa forme l'homme, en
qui est ce complexe, Qui peut jamais être assez insensé, s'il veul
examiner ces choses, quoique dans le commun sens, pOUl' penser
qu'elles appartiennent à un soleil mort, et à la nature mOl'te qui
provient de ce soleil?
IX. Il Y a autant.d'affections que d'usages. Que le Di\'in
Amour soit la vie même, et que pal' suite l'amour chez l'homme
soit la vie, il y Il plusieurs chose:: qui l'allestent; mais pal'mi les
enseigncments qui l'allestent, le plus clair, c'est que l'esp,'it de
l'homme n'est absolument qu':lffection, et que par suite l'homme,
après la mort, devient affection, affection de l'usage bon, s'il est
Ange du Ciel, et affection de l'usage mauvais, s'il est espril de
l'enfer; c'est de là que le Ciel Il été distingué en sociétés suivant les
genres et les espèces d'affections, et pareillement l'enfer dans l'op­
posé; de là vient que, soit que l'on dise affections ou que l'on dise
sociétés dans le Monde spÎl'ituel, c'est la même chose; pal' les affer,­
tions il est entendu les continuations et les dél'Îvations de l'amoul';
l'amour peut être comparé à une fontaine, et les affections aux
ruisseaux qui en proviennent; il peut aussi être comparé au cœur,
et les affections aux vaisseaux qui en dérivent et qui en sont la
continuation, et l'Oll sait que les vaisseaux qui tl'3nsportent le sang
du cœur représentent cn tout point leur cœur, de sorte qu'ils en
sont comme les extensions; de là les cil'culations du sang à partir
du cœur par les artères, et des artères dans les veines, pOul' reve­
nir de nouveau au cœur; telles sont aussi les affections, car elles
sont des dérivlltions et des continuations de l'amour, et Pl'odllisent
des usages dans des formes, et dans celles-ci elles s'avancent des
premiers des usages à leurs derniers, et reviennent pal' ceux-ci à
l'amour d'où elles procèdent: d'apl'ès cela, il est évident que l'af­
fection est l'amour dans son essence, et que l'usage est l'amolli'
dans sa forme. II résulte de là que les objets ou fins des affect ions
sont des usages, et que par suite leurs sujets sont des usages, et
que les formes mêmes, dans lesquelles elles existent, sont des effets
qui sont leurs effigies dans lesquelles elles s'lIvnncent de la fin pl'e­
264 DU DIVIN AMOUR.
mière à la dernière, et de la fin dernière à la première, et par les­
quelles elles exécutent leurs travaux, leurs fonctions et leurs exer­
cices. Qui ne peut voir, d'après cela, que la seule affection n'est
pas en elle-même quelque chose; qu'elle devient quelque chose en
ce qu'elle est dans un usage; que l'affection de l'usage'n'est encore
qu'une idée, à moins qu'elle ne soit dans une fOl'me; et que l'affec­
·tion de l'usage dans une forme n'est encore autre chose qu'une
puissance; mais que l'affection devient pOlir la première fois quel­
que chose, quand elle est dans l'acte; celui-ci est ce qu'on entend
par l'usage même, qui, dans son essence, est l'affection. Mainte­
nant, comme les affections,sont les essences des usages, et que les
usages sont leurs sujets, il en résulte qu'il y a autant d'affections
que d'usages.
X. IL y a des genres et des espèces d'affections et des dif­
férences d'espèces li l'infini; pareillement pour les usages.
On peut le voir par le COl'pS humain, par le genre humain, pal' le
Ciel Angélique, et par le règne animal et le règne végétal; dans
chacun d'eux il y a des genres d'affeclions ou d'usages, des espèces
et des différences, en nombl'e qu'on ne saUl'ait exprimer, cal' il
n'est pas une seule chose qui soit la même qu'une autr'e; mais il y
a variété, et cette variété est partout distinguée en genres et en es­
pèces, et les gemes et les espèces sont dislingués en différences, et
les différences sont en elles-mêmes infinies, parce qu'elles procèdent
ùe l'infini; qu'il en soit ainsi, chacun peut le voir d'après les faces
humaines, dont aucune, depuis le jour de la cl'éation, n'est absolu­
ment semblable à aucune autl'e, ni ne peut êlre semblable à aucune
de celles qui seront créées pendant l'éternité; il n'y a pas non plus
dans le corps humain la moindre chose qui y soit semblable à une
autl'e : il en est de même des affections et de leurs usages, Qu'il
en soit de même des affections et de leurs usages, l'homme l'ignore
si profondément, qu'il demande ce que c'est que l'affection, et ce
que c'est que l'amoul'; cela ne peut donc être illustl'é d'autre part
que du Ciel, où tous, d'après le Divin Amour, qui est la vie même,
sont des affections: Là, le Divin Amour, qui est la vie même, est
distingué en deux Royaumes, l'un dans lf.quel règne l'amour en­
"ers le SeigneuI', et l'autre dans lequell'ègne l'amour à l'égard du
prochain; ('amour ell\'erS le Seigneur' enveloppe les usages a quo
DLJ DIVIN AMOUR. 265
(qui viennent de la source), et l'amoul' à l'égal'd du pl'ochain enve-
loppe les usages ad quem (qui retollJ'Oenl à la source); le Divin
Amour. qui est la vie même, est en oUll'e distingué en de plus pe-
tits royaumes qui peuvent être appelés provinces, et celles-ci le son!
de nouveau en sociétés, et les sociétés en familles et en maisons;
telles sont dans les Cieux les disl inctions du Divin Arnoul' en genres
et en espèces, et celles-ci de nouveau en leurs espèces qui sont en-
tendues par l'expr'ession différences; si les affections sont ainsi
di,;tinguées, et pareillement les usages, c'est pal'ce que chaque
Ange est affection et aussi est usage, Comme dans l'enfer toutes
les choses sont en opposition avec celles qui sont dans le Ciel, de
même aussi ['amour: L'amour diabolique, qui est la mort même,
est aussi distingué en deux royaumes. "un dans lequel règne l'a-
mour de soi. l'autre dans lequel "ègne l'amour du monde; l'amour
de soi enveloppe les mauvais usages a quo (qui viennent de la
source), c'est-à-dire, de soi, et "amour du monde enveloppe les
mauvais usages ad quem (qui retoul'llent à leur source). usages
qui, parce qu'ils sont faits par soi, sont faits aussi pOUl' soi; car
tout amoUl' retourne comme par un cercle à celui de qui il vient.
Cet amoul' diabolique est en outre distingué en pl'ovinces, et celles-
ci de nouveau en sociétés qui se subdivisent encore. Il y a, dans le
corps humain. de semblables distinctions des affections. et pareil-
lement des usages, parce que toutes les choses de l'homme, ainsi
qu'il a été dit ci-dessus. correspondent à toutes les choses du Ciel;
le cœur et les poumons y cOl'respondent aux deux royaumes du
Ciel; les membres, les organes et les viscères y correspondent aux
provinces du Ciel, et les contextes de chaque membre, de chaque
Ol'gane et de chaque viscère correspondent aux sociétés du Ciel;
comme ces choses, dans le commun et dans le particulier, sont des
usages, et que les usages vivent de la vie. qui est l'amour, leur
vie ne peut être appelée autrement que affection de l'usage. De
même qu'il en est du COl'pS humain, et du Ciel, de même il en est
aussi de tout le genre humain, puisque celui-ci est. ainsi que le
Ciel, comme un seul Homme devant le Seigneur, selon ce qui a
déjà été dit. Que les êtres animés de la terre et aussi ses végétaux
soient semhlaolement distingués en genres et en espèces, et en dif-
férences de geOl'es el d'espèces, cela est notoire.
266 DU DIVIN AMOUR.
Il Ya dans le règne animal deux universaux, dans l'un sont les
bêtes de la terre, et dans l'aulre les oiseaux du ciel; il Y a aussi
dans le règne végétal deux universaux, dans l'un sont les arbl'es à
fl'UitS, dans l'autre les plantes à graines; d'après ceux-ci et ceux­
là, on peut encore voit' qu'il y a des genl'es et des espèces d'affec­
tions, et des différences d'espèces à l'infini, et qu'il en est de même
des usages, puisque, comme il a été dit pl'écédemment, les affec­
lions naturelles sont les âmes des animaux, et que les usages des
affections sont les Ames des végétaux.'
XI. Il Y a des degrés d'affections et d'usages: Il y a des
degrés continus et il y a des degrés discl'ets; les uns et les autres
sont dans toute forme, tant dans le Monde spiriluel que dans le
Monde naturel; tous les hommes connaissent les degrés continus,
mais il y en a peu qui connaissent les degl'és discrets, et ceux qui
ne les connaissent pas trébuchent comme dans des ténèbres, lors­
qu'ils chel'chent à découvrir les causes des choses. Ces degr'és onl
été, les uns et les autl'es, expliqués dans le Traité DU CIEL ET DE
L'ENFER, N° 38. Les degrés continu5, que tout le monde connaU,
sont comme les degl'és de la lumière à l'omhre, ùe la chaleur au
fl'oid, du rare au dense; un tel degl'é de la lumière, de la chaleur,
de la sagesse et de l'amour, existe dans chaque société du Ciel, au
dedans d'elle; ceux qui y sont au milieu sont dans la clarté de la
lumière plus que ceux qui sont dans les derniers; selon la distance
du milieu la lumière décl'ott jusqu'aux dernier's, pareillement la
sagesse; ceux qui sont au milieu ou au centl'e de la société sont
dans la lumière de la sagesse; mais ceux qui sont dans les derniel's
du Ciel ou dans les périphéries sont ceux qui sont dan~ l'omhre de
la sagesse et qui sont simples; il en est de même à l'égard de l'a­
mOlli' dans les sociétés; les affections de l'amour qui constituent la
sagesse, el les usages des affections qui constituent la vie de ceux
qui sont dans ces sociétés, décroissent r.ontinuellement depuis le
milieu on le centre jusqu'aux derniers 01\ aux pél'iphél'ies : ce son t
là les degl'és continus. Mais les degl'ég discrets sont tout à fait dif­
fél'ents; ceux-ci vont, non pas dans la surface vers les côtés alen­
tour, mais du plus haut au plus bas; aussi sont-ils appelés de­
grés descendants; ils sont discrets comme sont les causes efiil:Îenles
et les effets, qui deviennent à leU!' tour etlicienls jusqu'à l'effet rle,'­
DU DIVIN AMOUR. 267
nicl'; ils sont aussi entre eux comme la force productrice est aux
for'ees pl'oduites, qui deviennent à leur tour produclrices jusqu'à la
dernière. chose produite; en un mot, ce sont des degrés de fOI'ma­
tion de l'un par l'autre; ainsi, depuis le premier ou le suprême
jusqu'au dernier ou l'infime, dans lequel la formation subsiste;
aussi sont-ils des antérieurs et des postél'ieurs, car les supérieurs
et les infél'ielll's sont ces degrés. Toule création a été faite par ces
degrés, et toute production est pal' eux, et pareillement toute com­
position dans la nalure du Monde, car si tu développes un composé
quelconque, tu verras que là l'un vient d'un autre, jusqu'à l'ex­
trême, qui est. le commun de tous; les trois Cieux Angéliques ont
été distingués entre eux par de tels degrés, c'est pOUl'quoi l'un est
au-dessus de l'autre; les intérieurs ùe l'homme, qui appartiennent
à son mentill, ont aussi été distingués entre eux par de tels degrés;
pareillement dans les Cieux des Anges et dans les intérieurs des
hommes, la lumière qui est la sagesse, et la chaleur qui est l'a­
moUl'; pareillement la lumière même qui est procédée du Seigneur
comme soleil, et aussi la chaleur même qui pal' suite en pl'ocMe;
c'est pourquoi la lumière dans le troisième Ciel est si resplendis­
sante, et la lumière dans le second Ciel est d'une blancheur si
éclatante, qu'elles surpassent mille fois la lumière du midi dans le
Monde; pal'eillement la sagesse, cal' la lumière et la sagesse dans
le Monde spirituel sont dans un pareil degré de perfection; il ya
donc de semblahles degrés d'affections, et comme il y en li pour
• 1

les affections, il y en a aussi pour les usages, ca!' les usages sont
les sujets dcs affections. En outre, il faut savoir que dans toute
fOl'me, tant spirituelle que naturelle, il y a des degrés tant discrets
que continus; sans les degrés discrets, il n'y a pas en elle d'inté­
rieur qui constitue la cause ou l'Ame, et SIIUS les degrés continus',
elle n'a pas d'extension ou d'apparence.
XII. Chaque usage tire sa 1JÏe du commun, et du commun
influent les choses néces~aires, utiles et agréables ri la vie,
selon la qualité de l'usage et la qualité de SOli affection. C'est
un arcane qui n'a pas encore été découvert; il s'en manifeste, il est
Vl'ai, quelque chose dans le Monde, mais non dans une telle clarté,
qu'on puisse voir que c'est ainsi; en effet, dans le Monde, chaque
homme reçoit du commun les choses nécessaires, utiles et agl'éa­
·208 DU DIViN AMOUR.
hies à la vie, selon l'excellence et l'étenùue de son administration.
Quelques-uns sont récompensés ù'après les communs, quelques
autres sont eOl'ichis d'après le commun; le commun est comme un
lac d'où coulent les récompenses, et d'où coulent les richesses; les
usages et les exercices, qui appartiennp.nt à l'affection, les déter­
minent et les produisent; mais cependuut on ne peut pas en con­
clure qu'en eux-mêmes les usages soient tels, pal'ce que, dans le
Monde, les méchants sont quelquefois récompensés et tnrichis- de
même que les bons, ceux qui ne l'emplissent point d'usages, ou
même qui en font de mauvais, de même que ceux qui en font de
bons; il en est autrement dans le Monde spirituel, où les usages sont
mis à nu, et où il est découvert de quelle origine ils sont, et dans
quel lieu ils sont dans l'homme spirituel, qui est le Seigneur dans
le Ciel; là, chacun est récompensé selon l'efficacité de l'usage, et
en même temps selon l'affection de l'usage; on n'y tolère aucun oi­
sif, point de fainéants qui cOUl'ent çà et là, point de paresseux qui
se vantent des études et des travaux des autr'es; mais chacun doit
être actif, courageux, empressé, et diligent. dans sa fonction et dans
son commerce, et chacun place l'honneur et la récompense, non au
pl'emier, mais au second ou au tr'oisième rang. C'est d'après cela
qu'inlluent chez eux les choses nécessail'es, utiles et agréahles à la
vie; si elles inOuent du commun, c'est parce qu'ils ne les acquiè­
rent pas comme dans le Monde, mais elles existent à l'instant
même et sont données gratuitement par le Seigneur; et comme il
y a dans le Monde spirituel une communication et une extension de
toutes les pensées et de toutes les affections, et que dans le Ciel la
communicalion et l'extension des affections de l'usage sont en raison
de leur qualité, et comme tous ceux qui sont dans les Cieux sont
affectés et ('éjouis pal' les usages, voilà pourqnoi les choses néces­
sail'es, utiles et agréahles à la vie reOuent etl'eviennent en abon­
dance dans le centre des usages de la ,'ie, et comme fruits de l'usage
dans celui qui fait l'usage. Les choses nécessaires à la vie, qui sont
données gl'atuitement par le Seigneur, et qui existent en un instant,
sont la nourriture, le vêtement et l'habitation, lesquelles correspon­
dent absolument à l'usage dans lequel est l'Ange; les choses utiles
sont celles qui sel'vent à ces trois et qui lui procurent de la satisfac­
tion; ce sont en outl'e différ'ents objets sur III tahle, sur les vêlements
DU DIVIN ..tMOUR. 269
et dans la maison, objets dont la beauté est en raison de l'usage, et
la splendeur en raison de ses affections; les choses agl'éables sont
celles que lui procurent ses ,'elations avec son épouse, ses amis, ses
consociés, qui tous ('aiment et qu'il chérit lui-même; cel amoUl',
qui est mutuel et réciproque, vient de loute affection de l'usage.
S'il y a de telles choses dans le Ciel, c'est parce qu'il y en a de
telles dans l'homme, cal' le Ciel correspond à toutes les choses de
l'hqmme; l'homme qui est dans l'affection de l'usage, d'après l'u­
sage ou pour l'usage, esl aussi le Ciel dans la fOl'me la plus pelite;
il n'y a pas dans l'homme un seul membre, ni dans un membre
une seule partie qui ne lire du commun ses besoins nutritifs, ses
plaisirs; là, le commun pourvoit au besoin des parties selon l'u­
sage; loul ce que "une exige pout' son œuvre y esl alliré des par­
ties voisines, el par celles-ci aussi de leurs voisines, ainsi de la to­
talité; el elle pal'eillement communique du sien aux ault'es, selon
le besoin; il en est de même dans l'homme spirituel qui esl le Ciel,
par'ce qu'il en est de même dans le Seigneul'. On voit pal' là que
chaque usage esl représentalif de Lous les usages dans Loulle corps,
et qu'ainsi dans chaque usage il y a une idée de l'univel's, et d'a­
près cela une image de l'homme; d'où il résulte que l'Ange du
Ciel est homme selon l'usage, el, bien plus, que l'usage esl homme­
Ange, s'il esl pel'luis ici de s'exprimer spil'iluellement.
XIII. Autant l' homme est dans l'amour de l'usage, au­
tant il est dans l'amour du Seigneur, autant il l'aime et
aime le prochain, et est homme. D'après l'amour des usages
nous apprenons ce qui esl entendu pal' aimel' le Seigneur et aimel'
le prochain, el aussi ce qui est entendu pal' êlre dans le Seigneut'
et être homme; par aimer le SeigneUl', il est entendu faire des
usages d'après Lui el pour Lui; par aimer le prochain, il esl en­
tenrlu fail'e des usages pOUl' l'Êglise, pOUl' la patrie, pOUl' une so­
ciété humaine et pour le conciloyen; par êtl'e dans le Seigneul', il
est entendu être à l'usage; et par être homme, il est entendu fail'e
d'après le Seigneur des usages au prochain pour le Seigneur. Que
par aimer le Seigneur il soil entendu fail'e des usages d'après
Lui el pour Lui, c'esl parce que tous les bons usages que l'homme
fait viennent du Seigneul'; les bons usages sont les biens, et l'on
sail que les biens viennent du Seigneur'; el aimer, c'est faire, car
270 DU DIVIN AMOUlt
ce que l'homme aime, il le fait; personne ne peut aimel' le Sei­
goeul' autrement, car les usages, qui sont des biens, viennent du
SeigneUl', et par suite sont des Divins, et bien plus sont le Sei­
gneur Lui-Même chez l'homme; ce sont là les choses que le Sei­
gneur peut aime,'; il ne peut être conjoint par amour à aucun des
hommes si ce n'est par ses Di vins, pal' conséquent il ne peut donner
nutrement à "homme la faculté de L'aimel'; cal' l'homme ne peut
de soi-m~me aimel' le Seigneul'; c'est le Seigneur Lui-Même qui
l'aUire, et Se le conjoint; c'est pourquoi aimer le Seigneur comme
une personne, et non les usages, c'est L'aimer de soi-même, ce
qui n'est pas aimu. CelUi qui fait les usages ou les biens pal' le
seigneur, fait aussi les usages et les biens pOUl' le Seigneur: cela
peut être illustré pal' l'amoul' céleste dans lequel sont les Anges du
troisième Ciel; ces Anges sont dans l'amour envel's le Seigneur
plus que les Anges des aull'es Cieux; les uns et les autres savent
qu'aimel' le Seigneur n'est pas autre chose que faÎl'e les biens qui
sont dès usages; ils disent que les usages sont le Seigneul' chez
eux; par usages ils entendent les usages et les biens du ministère,
de l'administration, de la fonction, lant chez les prêtres et les ma­
gistl'ats que chez les commerçants et chez les ouvl'iel's; les biens qui
ne découlent pas de lelll's emplois, ils les nomment aumônes, bien­
faits et gl'atuités, et non pas u::;ages. Que pal' aimer le prochain,
il soit entendu faire des usages pom' l'Église, pOUl' la patrie, pOUl'
une société et pOUl' le concitoyen 1 c'est pal'ce que ceux-là sont le
prochain dans le sens large et dans le sens stl'ict; eux non plm;
ne peuvent êtl'e aimés autl'ement que pal' des usages qui appal'­
liennent à l'emploi de chacun; le prêtre aime l'Église, la patrie,
une sociélé elle concitoyen, ainsi le pl'ochain, s'il enseigne et COll­
duit ses auditeUl's pai' zèle pour leUl' salut. L'administrateul' pl'in­
cipal el ceux qui sont sous ses orrll'es aimenl l'Église, la patrie,
une sociélé et le concitoyell, ainsi le prochain, s'ils remplissent
leurs fonctions pal' zèle pOUl' le bien commun j les juges, si c'est
pal' zèle pour la justice; les négociants, si c'est (Jal' un zèle de sin­
cél'ité; les ouvriel's, si c'esl pal' droiture; les domestiques, si c'est
pal' fidélité; et ainsi des aull'es : lorsque chez les uns el chcz [es
autres il y a fidélité, dl'oiture, sincél'ité, justice el zèlc, il y a amoul'
de ces usages d'après le Seiglleul', et d'après Lui il y a en eux
DU DIVIN AMOUR. 271
amoUl' du prochain dan~ le sens large et dans le sens SII'ict, cal' qui
est-ce qui, étant de cœur fidèle, dl'oit, sincère, juste, n'an'ne pas l'É.
glise, la patrie et le concitoyen? Maintenant, d'après ces considé­
rations, on voit que par aimel' le SeigneUl' il est entendu fail'e des
usages a quo (qui viennent de la source) ; que pal' aimer le pro­
chain il est entendu fah'e des usages ad quem (qui retournent à la
source); et que propter quem (pOUl' qui), c'est pour le prochain,
pour l'usage et pour le Seigneur; et qu'ainsi l'amour reto'Ume à
Celui même de qui il 1)I'ocMe, et que tout amOlli' a quo l'etourne
pal' l'amoUl' ad que11l il l'amour a quo; ce retoul' constitue son
réciproque, et l'amoUI' va et revient continuellement pal' des fait.s
qui sont des usages; cal' aimel', c'est fail'e; en effet, si l'amoul' ne
devient un l'ail, il cesse d'étre amoUl'; cal' le fait est l'effet de sa
fin, et c'est ce en quoi il existe. Autant 'homme est dans l'a­
mour de {usage, autant il est dans le Seigneur: c'est parce
qu'il est autant dans l'Église et autant dans le Ciel, et que l'Église
et le Ciel sont pal' le Seigneur comme un seul homme, dont les
fOl'mes, qu'on nomme organiques supérieures et infél'ieures, et
aussi intél'ieures et extérieures, sont constituées par tous ceux qui
aiment les usages cn les faisant; et les usages eux-mêmes compo­
sent cet homme, parce que c'est un homme spirituel qui est con­
stitué non par les personnes, mais pal' les usages qu'elles font:
toujours est-il que là sont tous ceux qui reçoivent du Seigneur l'a­
mour des usages, et ce sont ceux qui les font pour le prochain,
pOUl' les usages et pour le Seigneur; et comme cet homme est le
Divin procédant du Seigneur, et que le Divin procédant est le Sei­
gneur dans l'Église et dans le'Ciel, il s'ensuit qu'eux tous sont dans
le Seigneur. Si ceux-Nt sont /tomme, c'est parce que tout usage
qui sert de quelque manière au bien commun ou puulic est un
homme beau et parfait selon la qualité de l'usage et en même temps
selon la qualité de spn affection; cela vient de ce que, dans chacune
des choses qui sont dans le COl'pS humain, il y a d'après son usage
l'idée du tout; car chaque chose y regarde le tout comme son ex
quo (ce dont elle procède), et le tout la regarde en soi comme son
pel' quod (ce pal' quoi il s'agit) ; d'apl'ès celte idée du tout dans
chacune ùes choses, il ya que chaque usage y est homme, lant dans
les petites panies que dHIlS les gl'andes, el que la forme organique
272 DU Dl VIN A~10UR.

est dans la pal'lie comme dans la totalité; bien plus, les parties de
parties, qui sont intérieul'es, sont hommes plus que les composées,
parce que toute perfection devient plus grande vel's les intérieul's;
car toutes les fOl'mes organiques, dans l'homme, ont été composées
d'après des fOl'mes intérieures, et celles-ci d'après des formes en­
cOl'e plus intérieures, jusqu'aux intimes, pal' lesquelles existe la
communication avec toute affection et toute pensée du mental de
l'homme; en effet, le mental de l'homme dans chacune de ses
choses s'étend dans tout ce qui appartient à son corps; son excur­
sion est dans toutes les choses du COI'pS, car il est la forme même
de la vie: s'il n'y avait pas un corps pour le mental, l'homme ne
serait ni un mental, ni un homme; c'est de là que la décision et
l'assentiment de la volonté de l'homme sont déterminés à l'in­
stant, et produisent et déterminent les actes, absolument comme si
la pensée elle-même et la volonté étaient en eux et non au-dessus
d'eux. Que pal' SOli usage chacun des plus petits degrés dans
l'homme soit homme, c'e~t ce qui ne tombe pas dans l'idée natu­
l'elle, .comme cela tombe dans l'idée spirituelle; dans l'idée spil'i­
tuelle, l'homme n'est pas une personne, mais il est un usage; car
l'idée sl'il'jtuelle est sans l'idée de la personne, comme elle est sans
l'idée de la matière, de l'eslJace et du temps; c'est pourquoi, 100's­
qu'un Ange en voit un autre dans le Ciel, il le voit, il la ';él'ité,
comme homme, mais il pense à lui comme :usage; et même l'Ange
par la face apparait selon l'usage dans lequel il est, et son affection
fait la vie de sa face; d'après ces ex plications, on peut voir que
chaque usage bon est en forme un homme.
XIV. Ceux qui s~aiment par-dessus toutes cho,çes, et qui
aiment le monde comme eux-même.~, ne ,Wllt ni /tommes, ni
dans le Seigneur. Ceux qui s'aiment et aiment le monde ·pcuvent
même faire de bons usages, et ils en font aussi; mais, chez eux,
les affections de l'usage ne sont pas bonnes, car elles viennent
d'eux-mêmes et non du Seigneur, et elles SOllt pour eux-mêmes
et non pour le prochain; ils disent, il est vrai, et ils persua­
dent qu'elles sont pOUl' le pl'ochain, entendu dans le sens large
et dans le sens strict, c'est-il-dire, pOUl' l'Église, pOUl' la pairie,
pour une société et pour les concitoyens; quelques-uns même osent
dire qu'elles sont pOUl' Dieu, parce qu'ils ont agi d'après ses com­
DU DIVIN AMOUIL 273
mandements ualls la Parole, et aussi qu'elles viennent tle Dieu,
pal'ce que ce sont des biens, et que tout bien est'de Dieu, 10l'sque
cependant les usages qu'ils font sont pour eux~mêmes parce qu'ils
viennent d'eux-mêmes, et pour le pl'ochain afin qu'ils reviennent
sur eux-mêmes; ils SOllt connus et distingués de ceux qui font les
usages d'après le SeigneUl' pOUl' le prochain. entendu dans le sens
lal'ge et dalls le sens stl'ict. en ce que dans chaque chose ils se con-
sidèrent eux et le monde, en ce qu'ils aiment la l'éputation pOUl'
différentes fins, qui sont des usages d'après eux-mêmes; ils n'ont
même de l'affection pour les usages qu'autant qu'ils se voient dans
ces usages eux et ce qui leul' appartient; en outl'e, leur's plaisirs
sont tous des pluisirs du COI'pS, et ils recherchent ceux qui viennent
du monde; on peut voir quels ils sont pal' cette compill'aison : Eux-
mêmes sont la tête; le monde est le corps; l'f~glise', la patrie. les
concitoyens, sont les plantes des pieds; et Dieu est la c!laussUl'e;
mais pour ceux qui aiment les usages d'a(lt'ès ('umoul' des usages. le
SeigneUl' est la tête; l'Église. la patl'ie, les coneitoyens. qui consti.:
tuent le pl'ochaill, sont le corps jusqu'aux genoux; le monde, ce sont
les pieds depuis les genoux jusqu'aux plantes. et eux-mêmes sont
es plantes des pieds convenablement chaussées; par là on voit que
les uns sont absolument à l'invel'se desautl'es, et qu'il n'y a rien
de l'homme en ceux qui font des usages d'après eux-mêmes ou
d'après l'amour de soi. Il y a deux origines de tous les amours et
de toutes les affections; l'une vient du Soleil du Ciel, qui est le pUl'
amour; l'autte, du soleil du Monde, qui est PU)' feu. Ceux qui ti-
rent du Soleil du Ciel ['alllour sont spirituels et vivants, et le Sei-
gneur les élève au-dessus de leur propre; mais ceux qui tirent du
soleil du Monde "amour sont naturels et mOI'ts, et se plongent
d'eux-mêmes dans leur PI'O[H'e, d'où il résulte qu'ils voient la na-
tUl'e seule dans tous les objets de la 'vue; et, s'ils l'econnaissent
Dieu,lc~est de bouche et nun de cœur; ce sont eux qui sont enten-
dus dans la Parole par les adol'atelll's du 'soleil, de la lune et de
toute j'armée des cieux; ils appal'aissent, il est Hai, comme des
hommes dans' le Monde spirituel, mais comme des monstl'es à la
lumiere du Ciel; et leur vic leurl paraît à eux comme la vie, mais
aux Anges comme la mort; parmi eux, il en est plusieul's qui ont
été considérés comme érudits dans le Monde; et, ce qui m'a tl'ès-
VIL '18.
2ï4 DU DIVIN AMOUR,
souvent étonné, ils se cl'oient sages, parce qu'ils attribuent lout à
la nature et à la prudence, et ils regardent les aulres comme des
simples.
XV. L'homme n'estpas d'un mental sain, si l'usage n'est
pas son affection ou son occupation. Il y a en l'homme une
pensée externe, et il ya en lui une pensée interne; l'homme est
dans la pensée externe lorsqu'il est en société, soit qu'alors il
écoute, soit qu'il parle, soit qu'il enseigne, soit qu'il agisse, el
aussi lorsqu'il écrit; mais le mental est dans la pensée intel'De lors­
qu'il est à la maison et qu'il replace dans son affection intérieul'e
les questions traitées; celte pensée de son espl'it est la pensée propre
en soi, tandis que la pl'écédente est la pensée propre de son espl'it
dans le corps; elles restent l'nne et l'autre chez l'homme après la
mort, et alors on ne sait pas quel est l'homme, avant que sa pensée
extel'ne lui soit enlel'ée; car alol's la pensée parle el agit d'après
son affection. L'homme qui est d'un mental sain verra el entendra
alors des choses merveilleuses; il entendra et \'eITa que heaucoup
Ile ceux qui, dans le Monde, ont parlé avec sagesse, prêché avec
capacité, enseigné avec érudition, écrit avec savoil', et agi même
avec prudence, dès que l'externe de leur mental est enlevé, pensent,
pal'Ient et agissent avec extravagance comme les maniaques dans
le Monde; et, ce qui est étonnant, ils se croient alors plus sages
que les aull'es. Mais pour qu'ils ne restent pas longtemps dans l'ex­
travagance, ils sont remis de temps à autre dans les externes, et
par ce moyen dans la vie civile et morale dans laquelle ils ont été
dans le Monde: quand, dans les sociétés où ils sont et dans le
Ciel, le souvenir de leurs folies leur est donné, ils voient aussi eux­
mêmes et avouent qu'ils ont parlé avec extravagance'et agi avec
folie; mais loujours est-il qu'aussitôt qu'ils sont remis dans leurs
intérieurs ou dans les propres de leur esprit, ils déraisonnent
comme précédemment; ils ont plusieurs folies qui reviennent à
ceci: Ils veulent dominer, voler, commettre adultère, blasphémel',
faire du mal, mépriser l'honnête, le juste, le sincère, et tout vrai et
tout bien de l'Église et du Ciel, les l'ejeter et s'en moquel'; et, ce
qui est encore plus étonnant, ils aiment cet étu de leur espr'it; en
elfet, on en a éprouvé plusieurs pour savoir s'ils préféraient pense"
sainement ou follement, et l'on a découvert qll'ils pl'éféraient pen­
DU DIVIN AMOUR. 275
sel' follement; on a aussi dévoilé la cause d'un tel éLat, c'est qu'ils
s'étaient aimés el avaient aimé le monde par-dessus touLes choses,
c'est q~'ils ne s'étaient appliqués au;( uSllges que pour l'honneur
et le lucre, eL qu'ils avaient préféré les plaisirs du corps aux. plai­
sirs de l'âme; ils avaient été dans le Monde d'un tel caractèr'e,
que jamais ils n'avaient pensé sainement, si ce n'est pendant qu'ils
se trouvaient en société avec des hommes; le seul soulagement qui
puisse être donné à leur folie, c'est de les envoyer en enfer pour y
fail'e des travaux sous la direction d'un juge; tant qu'ils sont occu­
pés à tmvailler, ils ne déraisonnent pas, cal' les travaux dont ils
s'occupent les tiennent comme en prison et dans des liens pOUL'
qu'ils ne se jettent pas dans les délires de leurs cupidités; là, ils
travaillent pOUL' la nourri Lure, le vêlement et le lit, ainsi malgr'é
eu;( par nécessité, et non Iibl'ement par affection. Au cOlltl'aire,
tous ceux qui, dans le Monde, ont aimé les lisages, et les ont faits
par amOUJ' des usages, pensent sainement dans leU!' esprit, et leul'
esprit pense sainement dans le corps, car cette pensée intérieure
est aussi la pensée extérieure, et le langage est par celle-ci d'après
celle-la, et aussi leur action; l'affection de l'usage a J'etenu en elle
leur menLal, et ne permet pas qu'ils s'abandonnent à des frivolités,
à des choses lascives et désholluêtes, à des extravagances et à des
ruses, ni qu'ils soient les jouets de diverses convoitises; ceux-là
après la mort deviennent semblables; leuI's mentais sont en eux­
mêmes angéliques, et lorsque la pensée extérieure est enlevée, ils
deviennent spirituels et Anges, et sont aillsi des récipients de la
sagesse céleste qui procède du Seigneur. Maintenant, d'après ces
considérations, il est évident que l'homme n'est pas d'un mental
sain, si l'usage n'est pas son affection ou son occupation.
XVI. Tout homme est une affection, et ily a autant d'a/~
fections diverses qu'il y a d'hommes qui sont nés et qu'il y
en a qui naîtront à éternité. On peut principalement le voir par
les Auges du Ciel et par les EspriLs de l'enfel', qui tous sont des
affections; les Esprits de l'enfer; des affections mauvaises qui sont
des convoitises; et les Anges du Ciel, des affeetions bonnes. Si
tout homme est une affection, c'est pal'ce que sa vie est amolli', et
que ce sont les continuations et les dérivations de l'amoul' qui
sont appelées affections; c'est pourquoi les affections en elles­
2ï6 DU DIVIN AMûUH.
mênles sont aussi des amoul's, mais des amours subordonnés à l'a"
moul' commun, comme à leUl' maître ou à leUl' chef; ainsi, puisque
la vie elle-même est amour, il s'ensuit que toutes et chacune des
choses tle la. vie sont d'es affections, et que par conséquent 'l'homme
lui -même est une affection, Qu'il en soit ainsi, la'plupal'l des hom­
mes tlans le Monde s'en étonnel'ont; qu'ils s'en étonneront, il m'a
été donné de le savoir de la bouche de tous ceux qui viennent du
Monde naturel dans le Monde spil'Huel; je n'en ai pas encore
trouvé un seul qui sllt qu'il était une affection; bien plus, il y en
avait, peu qui sussent ce que c'était qu'une affection; et quand je di­
sais qué l'affection était l'amolli' dans sa continuité et dans sa déri­
vation, ils demandaient ce que c'était que l'amoUl', disant que l'a­
moul' est dans· la nature des choses, parce qu'ils perçoivent ce que
c'est que la pensée, mais non ce que c'est que l'affection, par la rai­
son que celle-ci, pel'sonne ne la perçoit ainsi j ils disaient en avoil'
connaissance pal' l'amour,d'un fiancé avant le mariage, pUI' l'amoul'
d/une mère ell'vel'S son enfant, et un peu aussi par l'amour'd'un pel'e,
IOl'sqtie ceux-ci emol'assent leul' fiancée ou lem' enfant j quelques­
uns même au [feu d'une fiancée parlèrent d'une courtisane: alors je
leUl' dis que la pensée n'est aIJsolument rien par elle-même, mais
qu'elle est quelque chose par'l'affection qui appal'lient à l'amour
de la vie d'e l'homme, parce que la pensée existe d'après l'affec­
tion, comme la chose fOl'mée existe d'après celle qui l'a formée, et
que si ['onpel'çoit la pensée et non l'affection, c'est pal'ce que l'on
pel'coit hi chose fOl'mée et non celle qui fOI'me, de même que l'on
perçoit le corps pal' ses sens et non l'âme; et comme ils avaient été
étonnés tle ce que je leUl' avais dit, Hs en furentjnstrnits de nouveau
pal' plusieurs expél'iences; pal' exemple, que toutes les choses de
la pensée viennent de "affection, et sont selon ('affection; qu'ils ne
pouvaient pellsel' sans elle, ni en'opposition avec elle; que chacun
est tel qu'est son affection, et que c'est pOUl' cela que tous sont
examinés d'après lem' affection, et que personne ne l'est d'après
son tangage; car le langage procède de 'la pensée de l'affection ex­
terne, qui consiste en ce que l'on vent favol'isel', plail'e, êlt'e loué,
passel' pout homme civil, moral et sage, et ces choses poilr les Hns
de' l'affection intCl'ne, dont elles sont les moyens; mais toujours est­
il que par le son du langage, à moins qu'il ne s'agisse d'u'n hypo­
DU DIVIN AMOUR. 2ïï
crite consommé, l'affection elle-même est entendue, cal' Ielangage
des mots appartient à la pensée, et le SOli qu langage appartient à
l'affection; c'est poul'quoi il leur fut dit, que, de même qu'il n'y ~
pas de langage sans un son, de même il ne peut1pas y a\'oir de pen­
sée sans une affection, et qu'il est évident, d'après cela, que l'af­
fection est le tout de la pensée, comme le son est le tout du lan­
gage, cal' le langage ~st seulement l'al'ticulation du son. Pal' Iii
ils fureut instruits qpe l'homme n'est absolument qu'unejaffection,
et ensuite par cela même ils apprirent que tout le Ciel et toqt l'en­
fer ont été distingués comme en royaumes'l en provinces et en so­
ciétés, selon les diffél'eJ].Ces, génériques et spécifiques des affections,
et nullement selon quelques différences des pensées, et que le Sei­
gneur Seul connaît ,les affections. Il suit de là que les variétés ct
les différences des affections ,~ont infinies, et qu'il yen a autant que
d'hommes qui sont nés et qui ,naîtront il étel'llité,
.XVIl. La vie éternelle est à r homme ,çelon ,çon affection de
['usage. Puisque l'affection est l'homme Ini-même, et que l'usage
esl,l'effet et l'œuvre de l'affectio,n,, et,est comme le champ ou le lieu
de son exercice, et p,uisqu'il n'est pas don~é d'affection sans son su­
jet, et que même elle périt, il ell résulte qu'i1,n'y a pas d'affection
de la vie de l'horpme sans l'usage; et puisque l'affection et l'usage
font un, il en l'ésulte que l'homme, qui e~t une affection, est re­
connu tel qu'il est par l'usage, diffic,ilement et peu .dans le Monde
naturel, mais clairement et complètement dans le Monde spirituel;
c'est une conséquence de la chalem' et de la lumière du Ciel, cal'
le spil'ituelle met à découvel't luI et chacune des choses qui lui ap­
parliennenl t parce que dons son essence le -spirituel est divin, amom'
et divine sagesse, et dans son apparence, chaleur du Ciel et lu­
mière du Ciel; cette chaleur et Cflt~e lumière dévoilenL les affections
des usages, comme la chalcUI' du soleiLdu Monde dévoile tes objers
de la terre par les odeurs et par les saveurs, et comme la lumièr~
du soleil du Monde les dévoile par les couleurs et par les divel'ses
distinctions de lumière et d'ombre. Si la vie éternelle est il chaqu~
homme selon son affection de l'usage, c'est Ilarce que l'affection,
est l'homme lui-même, et que de là telle est l'affection, tel est
l'homme; mais l'affection de l'usage est en généJ'al de deux gen­
l'es; il Ya j'affection spirituelle de l'usage, el il y a \'aft'ectioll na­
27t\ DU DIVIN AMOUR,
tUl'elle de l'usage; elles sont semblables l'une et l'autre dans la
fOl'me externe, mais elles sont tout à fait dissemblables dans la
forme interne j c'est pour cela qu'elles ne sont pas distinguées par
les hommes dans le Monde, mais elles le sont très-bien par les
Anges dans le Ciel; elles sont, en effet, entièrement opposées l'une
à l'autre; car l'affection spirituelle de l'usage donne à l'homme le
Ciel, tandis que l'affection naturelle de l'usage; sans l'affection spi­
rituelle, donne l'enfel'; en effet, l'aft'ection naturelle de l'usage est
seulement pour les honneurs et les profits, ainsi pour soi-même et
pourle monùe comme fins, tandis que l'affection spirituelle de l'u­
sage est pour la gloire de Dieu et pour ses usages, ainsi pour le
Seigneur et pour le prochain comme fins. 11 y a, en effet, dans le
Monde des hommes qui l'emplissentleUl's fonctions et leurs emplois
avec application, travail et ardeur; des magistrats, des gouvel'­
neurs, des officiers, en les exerçant avec diligence et habileté; deS
pl'êtres, des ministres, en prêchant avec al'deur comme si c'était
par zèle; des hommes de lettres, en écrivant des livres remplis de
piété, de doctrine et d'érudition; et d'autres en agissant d'une ma­
nière semblable; et par là aussi, ils rendent de signalés usages à
l'Église, à la patrie, à la société et au concitoyen; et cependant
plusieul's d'entre eux font cela d'après la seule affection naturelle,
c'est-à-dire, pour eux-mêmes afin d'être honorés et d'être élevés
en dignités, ou pOUl' le monde afin d'en tirer du pl'ofit et de s'en­
richir; ces fins, chez quelques-uns d'eux, enflamment tellement
leur affection à faire des llsages, qu'ils en font pal'fois"de plus émi­
nents que ceux qui sont dans l'affection spirituelle de l'usllge;' j'ai
parlé, après leur mOI't, lorsqiJ'i1s étllient devenus des Esprits, avec
plusieurs de ceux qui avaient été dans ce genre d'affection de l'u...
sage; ils l'éclamaient alors le Ciel en raison de leur mérite; maiS
comme ils avaient fait desllsages d'apl'ès la seule affection natu­
relle, ainsi pour eux-mêmes et pour le monde, et lion pour Dieu
ni pour le pl'ochain, ils reçurent une réponse semblable à celle
qu'on trouve dans Matthieu: l( Plusieurs me diront en ce jour­
M.: Seignell7"! Seigneur! par ,tonNom n'avons-nous pa,ç pro­
7Jhétisé? et par ton Nom n'avons-Mus pas chassé des démons?
et en ton Nom beaucoup d'actes de ptdssOIlce n'av011s-ncùls
pn.~ faits? Mais alors je lellr dinJÏ: Je Ile .çais d'où 1JOU,~ ête.~;
DU DIVIN AMOUH. 279
,'etÙ'ez.-vous de Moi, vous tous, ouvriers d'iniquité. Il - VII,
22, 23. - Et dans Luc: Il Alors vous commencerez cl dirè :
Nous avons mangé devant toi, et nous avons bu, et dans nos
places tu as enseigné; mais il dira: Je vous dis, je ne sais
d'où vous etes, retirez-l'ous de !rIoi, vous t'ous, oUllriers d'i­
niquité. " - XlII. 26, 27. - On les examina aussi pour savoil'
quels hommes ils avaient été dans le Monde, et l'on découvrit que
leurs intérieurs élaient pleins de convoitises et de maux condensés,
lesquels, chez quelques-uns, apparurent couleut' de feu d'après
l'amour de soi; chez d'autres, livides d'après l'amour du monde;
chez d'autres, sombres d'après le l'ejet des spirituels; et toutefois
les extél'ieul's apparaissaient d'une coulelll' de neige et de pourpre
d'après les usages dans la fOl'me ex terne. On vit par là que, hien
qu'ils cussent fait des usages, cependant ils n'avaient pensé en
eux-mêmes qU'à la réputation pour obtenir des honneurs et des
profils, et que de là venait la forme qu'avait prise leul' esprit, non­
seulement en soi mais encore par sa vie; et que les bonnes actions
avaient été seulement, ou des apparences, pOUl' Ile pas se montrer
tels qu'ils étaient, ou seulement ùes moyens pOUl' arriver aux hon­
neurs et aux richesses qui élaient leurs fins; ces choses concel'Dent
l'affection naLurelle des usages. Mais l'affection spirituelle de ('u­
sage est interne et en même temps externe, et autant elle est ex­
terne ou naturelle, autant aussi elle est spirituelle, cal' le spirituel
influe dans le nalul'81 et le dispose il la correspondance, pal' consé­
quent il l'instar de soi; toutefois, comme on ignore ahsolument dans
le Monde ce que c'est que l'affection spirituelle de l'usage, et en
quoi elle est distinguée de l'affection naturelle, parce qu'elles pa­
raissent semhlables dans la forme extel'ne, il sel'a dit comment 011
acquierLl'affectioll spirituelle; elle ne s'acquiert pas pal'la foi seule,
qui est la foi séparée d'avec la chal'ité, car cette foi est seulement
une foi cogitative sans l'actuel en elle; et comme elle a été sépal'ée
d'avec la charité, elle a aussi été séparée d'avec l'affection, qui est
l'homme même; c'est poul'quoi, après la mOI't, elle se dissipe même
comme quelque chose d'aérien; mais on acquiert l'affection spiri­
tuelle en fuyant les maux parce qu'ils sont des péchés, ce qui se
fait pal' un combat contl'e eux; les maux que l'homme doit fuir'
sont Lous écrits dans le Décalogue; autant l'homme comhal contre
.....

280 DU DIVIN AMOUR.


ces maux, qui sont les péchés, autant il devient affection spiri­
tueIle, et ainsi d'après la vie spirituelle il fait des usages; pal' le
combat contre les maux sont dissipées ces choses qui obsèdent ses
intél'ieurs, lesquelles, comme il a été dit ci-de~sus, apparaissenl
chez les uns couleUl' de feu, chez d'autres sombres, el chez d~au­
tl'es livides; et ainsi est ouvert son mental spirituel, par lequel le
Seigneur entre dans le menta,l natUl'el de l'homme, et le dispose
à faire des usages spirituels qui paraissent toutefois comme natu­
reIs; c'est à ceux-ci, el non aux autres"que le Seigneul' peUL ac­
cordel' de L'aimer par-dessus toutes choses, et d~aimer le prochain
comme eux-mêmes. Si l'homme, par le combat contre les maux
comme péchés, s'est acquis quelque spirituel dans le Monde, quel­
que faible que soit ce spirituel, il est llauvéj et ses usages croi~senl
dans la suite comme le grain de sénevé qui devient un urbl'e, selon
les paroles du Seigneur, dans M.Hthieu, - XIII. 32. Marc, lV.
30,31, 32. Luc, XIII. 18,19.
XVllI. La volonté de l'homme est .çon affection. C'esl pal'ce
que la volonté de l'~omme est le réceptacle de son amour, et l'en­
tendement le réceptacle de sa sagesse, et que ce qui esl le récep..,.
tacle de l'amQur est aussi le réceptacle de toules les affections,
parce que les affections sont seulement les continuations et les dé­
l'ivations de l'amour, comme il a été dit ci-dessus; il est dit le ré­
ceptacle de l'amour, parce que l'amour ne peut être donné chez
l'homme que dans une forme récipiente, qui soit,suhstantielle; sans
. elle, l'amo,ul' n'affecterait pas, il retoul'llerai~, et serail pa,r, cela
même comme ne demeurant pas; la forme même qui le l'eçoit peut
aussi être décrite, mais ce n'est pas ici le lien; de là vient que la
volonté est dite le réceptacle de l'amour. Que la volonté soit le
tout de l'homme et dans toutes les choses qui le constituent, et,
qu'eIle soit ainsi l'homme lui-même, de même que l'amour dans
son complexe est homme, c'est ce qui va devenir évident :, Au su­
jet de tout ce q~i appartient à son amour ou à son affection, .e~
même de ce qui appartient à sa vie, l'homme dit qu~i1 veut; pan
exemple, qu'il veut agir, qu'il veut parler, qu'il veul penser, qu'il
veut percevoil' ; dans toutes ces choses il y a la volonté, et si elle
n'y était pas, il n'agirait pas, ne parlel'ait pus, ne pensel'ait pas,
ne percevrait pas; bien plus, si elle n'était pas dans les singulier~
DU DIVIN AMOUR. 281.
et les très-singuliers de ces cboses, elles cesseraient à l'insta.nt;
car la volonté est en elles comme la vie ou l'âme est dans le COJ'pS
et dans ehacune de ses pal'ties : on peut dire aussi aimer au lieu
de vouloir; plll' exemple, qu'on aime faire, parler, penser, pel'ce-
roil'; pal'eillement, au sujet des sens externes du corps, on dit
qu'on vcut voir, qu'on veul entendl'e, qu'on vcut manger, boire et
savourer; qu'on veut odorer, qu'on veut marcher, converser, jouer,
et ainsi du reste; dans chacune de ces choses la volonté est encore
l'agent, cal' si elle étaill'etirée, il y aurait à l'instant arrêt, et c'est
aussi par la volonté qu'elles cessent. Que la volonté soit l'amour
de l'homme dans une forme. on le voit clail'ement en ce que tout
plaisir, tout..agrémcnt, tout charme, tout bonheur, toute béatitude,
choses qui appartiennent aussi à l'amour, sont de même senties et
perl/ues; qu'elles appartiennent aussi à la volonté, cela est évide,nt,
cal' tout ce qui est plaisir, agrément, chal'me, bonheur et béatitude,
l'homme le veut aussi, et même en en parlant il dit qu'il veut;
l'homme parle de même ~u bien ct du vrai, car ce qu'il aime, il
l'appelle bien ct le fait par conséquent chose de ,sa volonté; et ce
qui confirme le bien de son amour ou de sa volonté, il l'appelle
vrai, et il l'aime aussi et \'eut te penser et en pnrler. Au sujet même
de tout ce qu'il souhaite, ambitionne, désire, appète, chel'che, et
de tout ce à quoi il tend, J'homme dit qu'il \'eut, parce que tout
c~la appartient il son amOllI'; cal' il veut ce qu'il souhaite, pal'ce
qu'il l'aime ; il veut ce qu'il ambitionne et désire, pal'ce qu'il l'ai-
me; il veut ce qu'il apr1ète et cherche, pal'ce qu'il l'aime; et il veut
ce à quoi il tend, et il y tend, parce qu'il j'aime. D'après cela, on
peut voir que la volonté et l'amoUr, ou la volonté et l'affection chez
l'homme sont un, et que la volonté, puisqu'elle est ['a~119ul', est
seulement la vie de l'amour, et qu'elle est l'homme même ; que la
vOolonté soit auss[,la vie de l'entendement de l'l)omme, et pal' suite
la vie de sa pensée, cela sera,confil'lné dans ce qui suit., Si l'homme
ignore que la volonté est l'h,omme même, c'est pal' la même cau&e
d'après laq~lelle il ignore que ['amour ou l'affection est l'homme'
même; êhacunaussi fait attention aux choses qu'il voit ou sent,
mais non à la viç, àme ou essence, d'après laquelle il voit et sent;
celle-ci est cachée intérieurement rlans les sensitifs, et l'homme
naturel ne porte pas sa pensée jusque là; il en est autrement, de
282 DU DIVIN AMOUR.
l'homme spirituel, parce que ce n'est pas le sensitif qui est l'objet
de sa sagesse, mais c'est l'essentiel qui est dans le sensitif, et
qui en soi est spirituel aussi: de là vient que plusieors disent que
la pensée est le tout de l'homme, et qu'elle est l'homme même, ou
que l'homme est homme parce qu'il pense, lorsque cependant le
tout de sa pensée est l'affection; ,'etire de la pensée l'affection, et
tu seras une souche, L'homme qui est rationnel d'après le spiri­
tuel, qui sait ce que c'est que le bien et le vrai, et pal' suite ce que
c'est que le mal et le faux, peut connattre, d'après ce qui a été dit,
quelles sont ses affections, et quelle est son affection dominante;
car il y en a aulant d'indices qu'il y a de plaisirs de la pensée, du
langage, de l'action, àe la vue, de l'ouie, et qu'il y a d'ambitions,
de dé.<;irs et d'intentions; mais qu'il y mette une attention sél'ieuse,
et qu'il réfléchisse.
XIX. Aimer, dans la Parole, c'est faire des usages. C'est
parce qu'aimel', c'est vouloir', el que vouloir, c'est faire; qu'aimer,
ce"soit vouloir, cela vient d'être confirmé; mais que vouloir, ce
soit faire, œla va être confirmé ici: La volonté, considérée en elle­
même, n'est pas l'amour, mais elle en est le réceptacle, et un tel
réceptacle, que non-seulement elle reçoit l'amour, mais qu'elle
s'imbibe aussi de ses états, et revêt des formes en l'apport avec
eux; car tout ce qui appartient à la vie de l'homme influe, parce
que l'homme est, non la vie, mais un récipient de la vie, pal' con­
séquent il apparlientl'éciproquement à l'amour, puisque l'amour est
la vie i cela peut être iHustré pai' les sel1soria de l'homme; en effet,
l'œil est le récipient de la lumière, mais il n'est pas la lumière, ayant
dès lors été fOl'mé pOUl' recevoir toutes les val'iétés de la lumière; l'o­
reille est le récipient du son, de sa modulation et de son articulation,
mais elle n'est pas le son; pareillement les autres sens externes de
J'homme; il en est de même des selisoria internes, qui sont mo­
difiés el mis en action pal' la lumièl'e et la chaleur spirituelles; pal'
conséquent, il en est de même de la volonté, en ce qu'elle est le
rÜeptoire de la chaleur spirituelle qui, dans son essence, eStl'a­
mour; ce réceploire est partout dans l'homme, maïs dans ses pre­
miers il est dans les cerveaux; ces premiers, ou pl'lncipes ou chefs,
sont ces substances qui y salit appelées cortir,ales et cendl'ées;
c'cst de ees substances que la volonté descend de tous côtés pal' le,~
DU DIVIN AMOUR, 283
fibres, comme par des rayons, dans toutes les parties de la face et
dans toutes celles du corps, et qu'elle y tournoie et circule selon sa
forme, qui est la forme spirituelle-animale, dont. il a été ques­
tion ailleurs: ainsi toutes et chacune des choses y sont mises en
action, depuis les premiers jusqu'aux derniers, et dans les der­
niel's elles s'établissent effets. On sait que tout est mis en mouve­
ment par un effort, et que l'effort cessant, le mouvement cesse;
ainsi la volonté de l'homme est l'effort vif dans l'homme, et elle
agit dans les derniers pal' l'intermédiaire de fibres et de nerfs, qui
en eux-mêmes ne sont que de perpétuels efforts continués depuis
les principes dans les cerveaux jusqu'aux del'Diel's dans les COI'pO­
reIs, où les efforts deviennent des actes. Ces choses ont été rap­
portées, afin qu'on sache ce que c'est que la volonté, et qu'elle est
]e l'éceptacle de l'amour, dans un perpétuel effort d'agir, lequel
effort est excité et déterminé en actes par l'amour qui influe et qui
est reçu.
De là maintenant il suit qu'aimer c'est faire, parce que c'est
vouloir; car tout ce que l'homme aime, il le veut; et ce qu'il veut,
il le fait s'il est possihle ; et s'il ne le fait pas, parce que ce n'est
pas possihle, néanmoins cela est dans un acte intél'ieur qui n'est
pas manifesté; cal' il ne peut y avoir chez l'homme aucun effort ou
aucune volonté, à moins qu'elle ne soit aussi dans les derniers; et
lorsqu'elle est dans les del'Diers, elle est dans un acte intérieur;
mais cet acte n'est pas perçu par un autre, n} par l'homme lui­
même, parce qu'il ex iste dans son esprit, et c'est de Iii que la vo'­
lonté et l'acte sont un, et que la volonté est réputée pOUl' le fait;
cela n'est pas ainsi dans le Monde naturel, parce que l'acle inté­
rieur de la volonté ne S'y manifeste pas; mais cela est ainsi dans
le Monde spirituel, où il se manifeste; car là tous agissent selon
leurs amours; ceux qui sont dans l'amour céleste agissent sâine­
ment; ceux qui sont dans l'amour infernal, follement; et si par
quelque cratnte Ils n'agissent pas, leur volonté est intérieurement
active; ils la contiennent pour qu'elle n'éclate point, et cette action
ne cesse qu'en même temps que la volonté; puis donc que la vo­
lonté et l'acte sont un, el que la volonté est l'effol't de l'amour'; il
s'ensuit que, dans la Parole, pal' aimer il n'est pas entendu autre
chose que faire; qu'ainsi pal' aimer le Seigneur et aimeJ' le [11'0­
284 DU DIVIN AMOUR.
chain il est enlen~u faire des usages pour le >prochai~ ù'après l'a­
mour qui vient du Seigneur'; qu'il en soit ainsi, le Seigneur' "en­
seigne Lui-Même dans Je~n : Il Celui qui a mes préceptes et les
fait, c'est (etui-là qui M'aime; mais celui qui ne M'aime pas,
mes parole,ç ne garde Pfl$. 1) - XIV. 2~" 2h. - Dans le Même:
Il Demeurez dans mon amour; si mes commandement,ç VallS

gardez, vous demeurerez dans 1170n amour. » - XV. n, 10.


- Et, dans le Même, le Seigneur dit tl'ois fois à Pierr'e : Il M'ai­
mes-tu? et lI'ois f?is Pi~r.'e~épondit qu'il l'aimait; et le Sei­
1)

gneur lui dit trois fois: Il Pai,ç me,Ç agneaux et mes brebis. »­
XXI. 15, 16, 17, - Il Ya aussi deux choses qui ne peuvent êtrç
séparées; ces d~ux choses sont l'être et J'existe.'; l'êtr'e n'est pas
quelque chose s'il n'existe pas, et il devient quelque chose par
l'exister : i~ en est de même à l'égard d'aimel' et de faire, ou à l'é­
gard de vo~lloiJ' et d'agit'; il n'est pas donné d'aimer et de ne pas
fail'e, ni de vouloir et de ne pas agir'; cal' aime.' et vouloir n'exis­
tent point, mais par faire et agir ils existent; c'est poul'quoi, lors­
que l'homme fait et agit, il ya alors seulement amour et volonté.
C'est ainsi, et non autrement, que le Seigneul' est aimé et que le
prochain est aimé.
XX. r.: amour pl'oduit la chaleur. C'est parce l'amour eslla
vie même el ja force viv~ de taules les choses qui sont dans le
Monde entiel,'; 1'0J'igine de tous les efforts, de toutes les fOl'ces, de
toutes les activités et de tous les mou\'ements, n'y vient pas d'au­
tre part q,lJe du Divin Amour, qui est le Seigneur, et qui dans les
Cieux"devant I~ Anges apparaît comme Soleil; qu'llUtl'e chose
sail l'amO\~r et autre cho~e la chaleur, on le voit clairement ~ar la
ditrérence de l'un et de l'aull'e dans l'Ange et dans l'homme:
D~aprè~ l'amoUl', l'Ange veu.t et pense, il perçoit et est sage, il sellt
intimement en lui la héatitude et, 1a félicité, et aussi il aime; pa­
~eillemeIJt l'I/0rJtl'11e; c'est là ce qu'ils éprouvent dans leur mental;
mais dans 'e~Qrps ils senlent J'un et l'autre quelque chose de chau,d~
et cela ~,aI\S héati,lude eL sans félicité; de là il est évident que la
ch.illeur est un effel de l'acti\"ité, de la vie ou de l'amour; que la
ehalellf soit 1;111 ;~fff:t de l'amour. on pelIt le voir par heaucoup de
c~<lses;pal' exemple: L'homme par 138 intimes s'échau'ffe selon
les amours de sa vic, ml\me;lll milieu oc l'hiver, et la chalcur rtu
DU Dl VIN AMOUR. 285
soleil du Monde n'a rien de commun avec cette chaleui'; selon que
son a.mom' augmente, I
il bouillonne, il brille et s'enflamm'e; et se-
.
Ion que son amour diminue, il languit, devient froid et meurt;
ainsi, absolument selon les activités de l'amoUl' de-la vie, Il en est
aussi de même chez les animaux de la tene et chez les oiseaux du
ciel; les uns et les all~res ont pal'fois plt)S chaud' clans le milieu de
l'hiver qu'au milieu de l'élé; cal' leul' cœul"aIOl'S· tressaille, lem'
sang houillonne, lem's fibr'es sont tièdes, et tout ce qu'il ya de
plus petit en eux avec ce qu'il y a de plus gl'and l'emplit ses fonc­
tions vitales, et la chalelll' ne lui vient pas du soleil, mais elle vient
de la vie de leur âme, qui est l'affection, Si l'amour produit la
chaleUl', c'est pal'ce qu'il est la vie de toutes les fOl'ces dans l'uni­
vers, et celte vie ne peut enlt'el' dans les substances récipientes,
qui ont été créées, si ce n'est au moyen d'un actif qui est la cha­
leur', Le Seigneur, dans la cl'éation de l'univers, s'est pl'épal'é de­
puis les premiers jusqu'aux derniel's tous les milieux, par lesquels
en tout degré il produit des usages, et le milieu universel et le
plus près de la conjonction est la chaleul', dans laquelle peut exis­
ter l'essence de l'activité de l'amour. Comme la chaleur existe pal'
l'amour du prochain, c'est pOUl' cela qu'il y a cOl'l'espondance entl'e
l'amoUl' ct la chaleur, cal' il y a correspondance enlre toule cause
et son effet; c'est d'après la cOl'l'espondance que Ile Soleil du Ciel,
qui est le Seigneur, appal'aH comme de feu, et que l'amoul' qui en
procède est pel'çu pal' les Anges comme.chaleur; que, pareillement,
la Divine Sagesse du Seigneur dans les Cieux apparaît comme
lumière, et que la face du Seigneur, quand il s'est transfiguré, a
,'esplendi comme le soleil,- Mallh, XVII. 2, -- C'est d'après cette
conespondance, que Ic saint de l'amoul' 'clin SeigneUl' a élé "epré­
senté pal' le feu de ('alilel, et par le f<tu dans les lampes du chande­
Hel' dans' le tabel'llacle; que le Seigneur est apparu dans le feu SUl'
la montagne du Sinaï, et dans une /l'amme de- feu pendant la nuit
SUi' le tabernacle; et que par su'fle p{usieui's nalions ont eu' un t'eu
sacré, Et ont établi pour le ganTel' des \'ierges'qui ont été appelées
Vestales. C'esl d'après celte cOl'l'e~p6ndailce, que dans la Parole,
eid plusieul's passages, pal' l~ feu et pai' la flamme il est enlendu
l'amom. C'est anssi d'après Ulle perceptioh intérieurc de celte COI'.
l'espondance, que nous prions que le feu sacré embrase nos cleur's,
286 DU DIVIN AMOUR.
et pal' ce feu nous entendons un saint amour. C'est d'apl'ès ~ette
même correspondance, que l'amour céleste, dans le Ciel, a~Raratt
de loin comme un feu; aussi le Seigneur a-t-il dit que les justes
brilleront comme le soleil dans le Royaume du Père, - Matth.
XIII. ha. - C'est de même d'après elle, que, dans l'enfer, l'a­
mour infel'Oal apparait de loin comme un feu. Voir, dan~ le Traité
DU CIEL ET DE L'ENFER, les N°s 566, 575.
XXI, Le Divin Amour, qui est la vie même, produit, au
moyen de la chaleur, les formes spirituelles animales avec
toutes et chacune des choses qui sont en elles. Il y a dans le
commun deux formes que le Seigneur Créateur de l'univers a pro­
duites, dans les derniers et dans les intimes du Monde, par son
soleil qui est le Divin Amour et la vie même: La forme animale et
la forme végétale. Par les formes animales sont entendus les ani­
maux de tout genre, les hommes et les Anges; et pal' les formes
"égétales sont entendus les végétaux de tout genre, comme arbres,
plantes et fleurs; il a déjà été question de ces deux formes; mais
comme il s'agit ici du Divin Amoul' d'après l~quel toutes choses
ont été créées, et d'après lequel aussi toutes choses depuis la créa.­
tion sont pel'pétuellement formées, il m'est permis de rapportel'
encore ici quelque chose SUI' la première forme, qui est la forme
.animale. Le Divin Amour, qui est la vie même, d'après son Au­
teur, qui est le Seigneur, n'a pas dans son sein d'autre ùut que de
créer et de former des images et des l'essemblances de lui-même,
qui sQntles hommes, et d'après les hommes les Anges, puis aussi
de revêtil' d'un corps correspondant les affections de tout genre,
qui sont les animaux; toutes ces formes, tant les parfaites que les
impaJ'l'aites, sont des fOl'mes de l'amour, et sont semùlables quant
à la vie dans les externes, qui consiste en ce qu'elles veulent se
mouvoir, marcher, agit', \"oir, entendre, odorer, goûter, sentir,
manger, boire, se consociel' et se multiplier; mais dissemblaùles
quant à la vie dans les internes, qui consiste en ce qu'elles veulent
penser, vouloit', pal'Ier, savoir, comprendl'c, être sage, et trouver
ùans ces actes du plaisiJ' et de la béatitude; ces formes-ci sont les
hommes et les Anges, mais les autres sont des êtl'es animés de
plusieurs genres. POUl' que ces facultés existent dans l'effet et dans
l'usage, elles ont été faites et admil'ablement ol'ganisées de sub­
DU DIVIN AMOUR. 287
stances et de matières créées. Que le Seigneur, qui est homme,
ainsi que son Divin Amour, qui est la vie même, les ait formées
de son Spil'Huel pl'océdant de Lili comme Soleil, c'est ce qui est
manifeste en ce qu'elles sont des âmes vivantes et des affeclions, et
que toutes, tant les imparfaites que les parfaites, son t semblables
dans les externes. A moins d'êtl'e myope, ou nyctalope, ou d'avoir'
une amaurose sur les yeux, qui est-ce qui ne peut voi[' que de
telles choses ne viennent pas d'autre part? Élève ta raison un peu
au-dessus du fond de la nature, et tu le gollteras. Que la cha­
leur soit le moyen de fOl'mation, c'est ce qui est connll par le bain
dans lequel est "embryon dans l'uté['uS et le poussin dam; l'œuf.
Si l'on croit que c'est la chaleur du soleil du Monde qui produit,
c'est d'après un mental aveuglé pal' les illusions des sens du corps;
la chaleur de ce soleil ne fail rien plus qu'ouvrir les extrêmes des
COI'pS, ou les parties culanées, pour que la chaleur interne puisse
même y inOuer; car ainsi la l'ie vient dans un plein effet depuis leS
premiers jusqu'aux derniers, et c'est de là que chaque année, dans
la saison du pl'intemps et de l'été, les animaux de la ter['e et les
oiseaux du ciel entrent dans les fonctions, les devoirs et les plai­
sirs de leul' prolification, et les renouvellent; il en est autrement
de l'homme, chez lequel la chaleur' provenant de l'amour intérieur
est excitée par les charmes des pensées, et qui a des vêlements
pour chasser le froid répandu dans les parties cutanées, qui sont
les extrêmes du corps.
DE LA

~,

DIVINE SAGESSE
,

"

I. La Divine Sagesse, dans les Cieux, apparal't comme lu­


mière devant les yeux des Anges. Dans le SelgneUl', il ya l'a­
mour et il y a la sagesse; l'amour en Lui est l'être, et la sagesse
en Lui est l'existel'; cependant ces choses en Lui sont, non pas
deux, mais un; car la sagesse appartient à l'amour, et l'amoul'
appartient à la sagesse'; c'est par celte union, qui est \'écipl'oque,
qu'ils deviennent un, et cet un est le Divin Amoul' qui dans les
Cieux apparalt devant les Anges comme Soleil; l'union réciproque
de la Divine Sagesse et du Divin Amour est entendue par ces pal.
raIes <lu Seigneur : « Ne crois-tu pas, Philippe, que Moi (je
suis) dans le Père, et que le Père (est) en ill oi? Croyez·Moi
que lIf'oi (je suis) dans le Père, et 'fue le Père (est) en Moi. II
- Jean, XIV. lO, H. - Et pal' celles-ci: (( Moi et le Père
nous sommes un, )) - Jean, X. 30. - Mais ces deux, qui dans
le Seigneur sont un, procèdent de Lui comme Soleil comme deux
choses distinctes, la sagesse comme lumière et l'amoul' comme
chaleur; mais elles procèdent distinctes quant il l'appartllce, en
elles-mêmes cependant elles ne sont pas distinctes, car la lumièl'e
appartient il la chaleul' et la chaleur appartient à la lumière; en
effet, elles sont un dans le plus petit point ainsi qu'elles le sont dans
le soleil, cal' ce qui procède du soleil est aussi le soleil dans les
choses les plus petites, et pal' sniLe univel'sellement en tout; il est
dit tout point et le plus petit, muis il n'est entendu ni un point ni
le plus petit de l'espace; en effet, dans ce qui est Divin il n'y a pas
d'espace, cal' ce qui est Divin est spirituel et non pas naturel.
Puisque du Seigneur comme Soleil procèdent la sagesse et l'amoUl'
comme deux ehoses distinctes quant à l'apparence, la sagesse sous
DE LA DIVINE SAGJ<~SSE, 28H
une forme de lumière, et l'amour sous une perception de chaleur,
c'est pour cela qu'elles sont reçues pal' les Anges comme étant dis-
tinctement deux; les uns reçoivent en plus gl'onde abondance la cha-
leur qui est l'amour, et les autl'es la lumière qui est la sagesse;
~'est même pOUl' cela que les Anges de tous les Cieux sont distin-
gués en deux Royaumes; ceux qui ootreçu plus de chaleur qui est
l'amour, que de lumièl'e qui est la sagesse, constituent l'un de ces
royaumes, et sont nommés Anges célestes; ce sont eux qui com-
posent les Cieux suprêmes; ceux qui ont reçu plus de lumière qui
est la sagesse, que de chaleur qui est l'amour, constituent l'autre
royaume, et sont nommés Anges spirituels; ce sont eux qui con-
stituent les Cieux inférieurs. II est dit que ceux-ci ont plus t'eçu
de lumière, qui est la sagesse, que fie chaleur qui est l'amOlli';
mais ce plus est un plus en apparence, cal' ils ne sont pas sages
plus que selon que l'amour chez eux fait un avec la sagesse; c'est
aussi pour cela que les Anges spil'ituels sont appelés intelligents, et
non pas sages, Ceci concerne la lumièl'e dans le Seigneur, et d'a-
près le Seigneur, et dans les Anges. La Divine Sagesse qui, dans
les Cieux, apparatl comme lumière, dans son essence n'est pas lu-
mière, mais elle se revêt de lumière, afin qu'elle apparaisse aussi
devant la vue des Anges. Dans son essence, la sagesse est le Divin
Vrai, et la lumière est son apparence et sa conespondance; il cn
~t de la lum ièl'e <Je la sagesse comme de la chaleur de l'amour,
dont il a été question ci-dessus. Puisque la lumièl'e correspond à
la sagesse, et que le Seigneur est la Divine Sagesse, c'est aussi
pour cela que le Seigneur, dans la Parole, est appelé Lumière dans
beaucoup de passages; par exemple, dans les suivants: (( Il était
la lumiére néritabie qui éclclù'e tout homme '1)enant dans le
monde, )) - Jean, I. 9. - (( Jésus dit: Moi. je suis la lumiére
du. monde; ceLui qui Me .~uit ne marchera point dans les té,
nèbres. mais iL aura la lumiÛe de la vie. )) - Jean, VIII. 1.2.
- (1 Jésus dit .' Encore un peu de temps la lumiére est avec

110US; marchez tandis que la lumière vous avez. de peur que


les ténébres ne vous surprennent. .Tandis que la lumière '/)ou,~
avez. croyez en la lumièro. afin que fils de lumière 'V01l8 soyez.
Moi. LwnièJ;e, dans le monde je .mis 'Velllt. afin que quiconque
Cl'oit en Moi dans Les ténèbre.ç ne demeure point, » - .Jenlll
VIT. :19,
:290 DE LA DIVINE SAGESSE.
XII. 35, 36, !J6; - et dans plusieurs endl'oits ailleurs. Sa Di­
vine Sagesse a été aussi représentée par ses vêtements, lorsqu'il
!\'e~ttransfigul'é; (1 ses velements apparurent comme la lumiè­
re, resplendissants et blancs comme de la neige, tels qu'un
(oulon sur la ten'e ne peut blanchir. II - Marc, IX. 3. Maltb.
XVII. 2; - dans la Parole, les vêtements signHient les vl'ais de
la sagesse; aussi tous les Anges dans les Cieux apparaissent-ils
vêtus selon les vrais de leUl' science, de leur intelligence el de leur
llagesse. Que la lumière soit l'appal'ence de la sagesse, et qu'elle
en soit la correspondance; cela est évident dans le Ciel et non dans
le Monde; car dans le Ciel il n'y a d'autre lumière que la lumière
spil'ituelle, qui est la lumière de la sagesse, éclairant toutes les
choses qui d'après le Divin Amour y existent; par' la sagesse les
Anges peuvent les compl'elldre dans leur essence, et par la lumière
les voil' dans leUl' forme; aussi dans les Cieux la lumière est-elle
chez les Anges dans un même degré que la sagesse; dans les Cieux
!lupl'émes, il ya ul'le lumièl'e de flamme qui brille comme si elle
émanait de l'or le plus resplendissant; et cela, parce que les Anges
!lont dans la sagesse; dans les Cieux inférieurs, il ya une lumière
hlanche qui brille comme si elle émanait de l'argent le mieux poli;
et cela, parce que les Anges sont dans l'intelligence; et dans les
Cieux infimes, il y a une lumière comme la lumière du Monde en
plein midi; et celaI parce que les Anges sont dans la science, ta
lumière des Cieux supérieurs est éclatante absolument comme se
montre une étoile qui brille et resplendit en elle-même pendant la
nuit; et il y a continuellement lumière, parce que le sOleil ne s'y
Bouche point. C'est celte méme lumière qui, dans le Monde, illustre
l'entendement de ces hommes qui aiment à être sages, mais elle ne
leUl' apparatt point, parce qu'ils sont natl1l'els et non spirituels;
elle peut appal'attre, car elle m'est, apparue, mais devant les yeux
de mon esprit; il m'a aussi été donné de percevoir que, dans la lu­
mière du Ciel supl'ême, fêlais dans la sagesse; dans la lumière du
second Ciel, dans l'intelligence; et dans la lumière du dernier Ciel,
dans la science; et que quand je me (rouvais seulement dans la lu­
mière naturelle, j'étais dans ('ignor'ance des choses spil'HueHes.
Pour que je susse dans quelle lumière sont aujourd'bui les él'u­
dlls tians le. Monde, il me fut présenté il la "ue deux chemins; l'ull
DI'~ LA DlVINE SAGESSE. ~H}l

était appelé le chemin de la sagesse, et l'autre le chemin de la fo­


lie; au bout du chemin de la sagesse était lin palais dans la lu­
mière, mais au bout du chemin de la folie il y avait quelque chose
qui ressemblait à un palais, mais dans l'ombre; des él'udits furent
rassemblés au nombre de trois cents, et on leur accol'da de choi~ir
le chemin par lequel ils voud,'aient aile,'; et l'on vit que deux cent
soixante entraient dans le chemin de la folie, et seulement quarante
dans le chemin de la sagesse; ceux qui pl'irentle chemin de la ~a­
gesse entraient dans le palais de lumière où étaient des choses ma­
.gnifiques, et on leu l' donna des vêtements de fin lin, et ils devin­
rent des Anges; ceux, au contl'aire, qui prirent le chemin de la
folie voulaient entl'el' dans ce qui ressemblait à un palais dans
l'ombre, mais voici, c'était un théâll'e d'histrions, où ils se vêti­
rent d'habits de comédiens, et ils déclamaient couverts de masques,
et ils dev'inrent insensés. II me fut dit ensuite qu'il y avait aujour­
d'hui autant et de semblables érudits insensés qui sont dans la lu­
mière naturelle, par l'apport au nombl'e d'érudits sages qui sont
dans la lumière spiritnelle; et que la lumière spirituelle est pOUl'
ceux qui aiment à comprendre si ce qu'un autre dit est vrai, tandis
que la lumière naturelle est pour ceux qui aiment seulement con­
firmer.ce qui a été dit par d'alitres. .
II. Le Seigneur a créé rhez l' h01n?ne et ensuite (ornu
chez lui un réceptacle de l'amour. lequel est !w volonté, et il
y adjoint un réceptacle de la sagesse, lequel est son entende­
ment. Puisque dans le SeigneurH ya deux choses, et que ëeS deux
choses, l'amour et la sagesse, procèdent de Lui, et puisque l'homme
a été créé pOUl' qu'il en soit la ressemblance et l'image, ressemhlanre
par l'amour, et image par la sagesse, c'est pom' cela que cher.
l'homme il a été créé deux réceptacles, l'un pOUl' l'amour et l'an­
tre pour la sagesse; le réceptacle de l'amour esi ce qu'on appelle
la volonté, et le réceptacle de la sagèsse ce qu'oll appelle l'enten­
dement; l'homme sait que ces deux choses sOl)t cItez lui, mais il
ne sail pas qu'elles ont été conjointes de la même manièl'e qu'ellcs
le sonl dans le Seigneul', avec celle diffél'ence que dans le Seignelii'
elles sont la vie, tandis que dans l'holnme elles sont les l'éceptacl('~
de la vie, On ne peut dé\'eloppet, quelles sont Icul's formes, parce
que ce sont des formes spit'ituelles, et que les choses spil'ituelles
2H2 DE LA DIVINE SAGESSE,
sont tl'anscenqantes; ce sont des formes au dedans de formes, s'é­
levant jusqu'au troisième degré, innombrables, discrètes, mais
toutefois unanimes; toutes ces formes, réceptacles de l'amour et
de la sagesse, ont leur origine dans les cerveaux; là sont les com­
mencements et les têtes des fibres, pal' lesquelles leurs efforts et
leurs fOl'ces découlent vers toutes les choses du corps, tant les su­
périeures que les infél'ieures, et s'établissent sens dans les organes
des sens, mouvements dans les organes du mouvement, et fOllc~
tions de nuh'ition, de chylification, de sanguinification, de sépara­
tion, de répurgation et de pl'olification, dans les autres organes;
ainsi, usages spéciaux. dans chacun de ces ol'ganes, Ces choses
étant données comme pl'éliminaires, on verra que ces formes,
qui sont les réceptacles de l'amoul' et de la sagesse, existent en
pl'emier lieu chez l'homme conçu et naissant dans l'utérus; que
d'elles pal' le continu sont tirées et produites toutes les chOses du
~orps, depuis la tête jusqu'aux plantes des pieds; que leUl's pro- .
ductions se font selon les lois de la cOl'I'espondance, et que c'est
pOUl' cela que toutes les choses du corps, les intel'lles et les exter­
nes, sont des correspondances, Ces formes, qui sont les récep­
tacles de l'arnour et de la sagesse, existent en premier lieu
chez l'homme conçu et naissant dans l'utérus: on peut le voir
pal' l'expérience, et le confirmer par la raison; par l'expérience,
d'après les premiers rudiments des emhryons dans les utérus après
la conception, et aussi d'après les rudiments des poussins dans les
œufs après J'incubation; ces premières formes ne se montt'ent pas
elles-mêmes à l'œil, mais on aperçoit leurs premières productions
qui constituent la tête; que la tête soit plus grosse dans le com­
mencement, on le sait; et l'on sait aussi que de la tête est projetée
une toile pour toutes les choses dans le corps: d'après cela, il est
évident que ces fOl'mes sont les commencementS. Pal' la rai,wn, en
ce que toute création vient du Seigneur comme Soleil, qui est le Di.
l'in Amour et la Divine Sagesse, d'après lesquels il y a cl'éation de
l'homme; la formation de l'emhryon et de l'homme-enfant dans
l'utérus est à l'instar de la création, et se nomme Génération,
parce qu'elle se fait pel' traducem; il suit de là que les premières
formes, surtout chez l'homme, sont des l'éceptacles de l'amoul' et
de la sagesse, et que la (',l'éation des autres parties qui constituent
DE LA DIVINE SAGESSE. 293
l'homme se fait par ces formes; en outre, aucun effet n'existe pal'
soi-même, mais tout effet existe pal' une cause antérieure qui est
appelée efficiente; et celle-ci existe, non par soi-même, mais pal'
une cause qui est appelée fin, dans laquelle tout ce qui suit est en
effort et en idée, en effort dans le Divin ArnouL' et en idée dans la
Divine Sagesse, lesquels sont la fin des fins. Cette vél'ité sel'a
vue plus pleinement dans ce qui va suivre. - De ces formes par
le continu sont tirées el p,'oduites toutes les choses du corps,
depuis latêlejusqu'aux plantes des pieds: on peut aussi le "oir
par l'expél'ilmce, et le confirmer pal' la raison; par l'expérience,
en ce que de ces fOl'mes primitives sont tirées des fibres vers les
organes des sens (organa sensoria) de la face, qui sont appelés
yeux, (}t'eilles, narines et langue; puis, vel'S les organes moteurs
(organa 1/1,otoria) de'tout le corps, qui sont appelés muscles; pa·
reillement vers lous les viscèl'es organisés qui servent aux différents
usages dans le corps; toutes ces choses, tant les viscel'es que les
organes, sont de pures conlex tUl'es de fibres et de nerfs qui effluent
de l'un et de l'autre cel'veau et de la moelle épinière; les vaisseaux
sanguins eux-mêmes, par lesquels se font·en même temps les con..
textul'CS, sont aussi composés de fibres qui ont là leUl' origine. Qui­
conque a des connaissances en anatomie peut voit' que tout autour
du cel'veau, puis au dedans du cerveau, ainsi que dans le cervelet,
et dans la moelle épinière, il y a de petites sphèl'es, comme des
molécules, appelées substances el glandes corticales et cenùrées, et
que toutes les fibres, en quelque nombre qu'elles soient dans les
cel'veaux, et tous les nerfs qui en sont formés, en quelque nombre
qu'ils soient dans le corps, ,sol'tent et procèdent de ces petites sphè­
J'es ou substances; ce sont là les formes initiales dont sont tÎl'ées et
produites toutes les choses du corps, depuis la tête jusqu'aux planles
des pieds. - Par la raison, en ce qu'il ne peut pas y avoil' de fi­
bl'es sans origines, et que les parties organiques du corps produites
par des fibres diversement compliquées sont des effets qui ne peu­
vent par eux-mêmes vivl'e, sentir, ni se mouvoir, mais qui vivent,
sentent et se meuvent pal' le continu d'après leurs oL'igines; soit
une illustration pal' des exemples: L'œil voit, non pal' lui-même,
mais par le continu d'après l'entendement; l'entendement voit pal'
l'œil et meut aussi l'œil, il le fixe vel's les objets et y étend sa pé­
291 DE LA DlY1N~ SAGESSE.
Iiélration (il1telldit aciem). L'o!'eilie aussi entend, non par elle­
même, mais pal' le continu d'après l'entendement; l'entendement
entend pal' les ol'eilles, et les fixe aussi, il les dresse et les tend
vers les sons. La langue aussi parle, non pal' elle-même, mais d'a·
près la pensée de l'entendement; la pensée pal'Ie par la langue, et
elle varie les sons et élève leurs modes à volonté. 11 en est de même
des muscles, ils ne se meuvent pas pal' eux-mêmes; mais la vo­
Jonté, d'accord avec l'entendement, les meut et les fail agÎl' comme
il lui plall. D'apl'ès cela, on voit qu'il n'y a l'ien dans le corps qui
sente et se meuve par soi, mais que toutes ses putïes sentent et se
meuvent d'après leurs origines, dans lesquelles résident l'entende­
ment et la volonté, et qui sont par conséquent dans l'homme les
réceptacles de l'amour et de la sagesse; puis aussi, que ces origines
sont les pl'emière& formes, et Que les organ'es, tant ceux des sens
que ceux des mouvements, sont des formes qui procèdent des pre­
mièl'es; cal' c'est selon la fOl'matioB que se fai! l'influx, qui va, non
vas des formes secondes dans les premières, mais des premières
ùans les secondes; car l'inllux des premières dans les secondes est
J'inllux spil'ituel, et l'inllux des secondes dans les premièl'es est
l'inllux naturel, qui est appelé aussi inllux physique. - Ces pro­
ductions se (ont selon les lois de la correspondance, et c'est
pour cela que toutes les choses du corps, les internes et le6
externes, sont des con·e,~pondances. Ce que c'est que la corres­
pondance, on l'a jusqu'à présent ignoré dans le Monde, et cela,
parce qu'on a ignoré ce que c'est que le spirituel" et Qu'il y a COI'­
respo.ndance entre le natul'el et le spirituel; quand quelque chose,
pal' Je spirituel comme ol'iginc et cause, devient visihle et percep­
tible devant les sens, il y a alors correspondance entre ce naturel
et ce spil'ituel; lIne telle cort'espondance existe entre les spil'ituels
el les natul'els chez l'ho.mme; les spirituels sont toutes les choses
qui appartiennent à sOJ} amoUl' et à sa sagesse, pa.' conséquent qui
appartiennent à sa volonté et à son entenùement, et les natu~els
sont toutes les choses qui appartiennent à son corps; comme c.'est
pal' celles·là que celles-ci ont existé et existent pel'pétuellement,
c'est-a-dire, subsistent, elles sonl des correspondances, et pal' cela
meme font un, comme la fin, la cause et l'effet; ainsi la face fait
IIll .\\'ec les affeclions ùu menlal (allùnus), le langage avec lu pen­
DE LA DIVINE SAGESSE. 293
sée, et les actions de tous les membres avec la volonté; il en est
de même du reste. La loi universelle des correspondances, c'est
que le spirituel s'adapte à l'usage qui est sa fin, qu'il fasse agir et
modifie l'usage pal' la chalem et la lumière, et que pal' des moyens
auxquels il a été pourvu il s'en l'evêle jusqu'à ce qu'il devienne
forme servant à la fin, dans laquelle forme le spirituel fait la fin,
l'usage la cause, et le naturel l'effet; mais, dans le Monde spiri­
tuel, il yale substantiel au lieu du naturel; toutes les choses qui
sont dans l'homme sont de telles fOI'mes. Voir plusieurs détails
sur la cOl'I'espondance dans le l'l'ailé DU ClEL ET DE L'ENFER,
N°s 87 à 102, 103 à 115; et SUI' les différentes cOl'l'espondances
dans les ARCANES CÉLESTES, OÙ il est question de la COITespon­
dance de la face et des aÎl's du visage avec les affections du mental,
N011568,2988,2989,3631,4796,4797, 4880, 5165,5168,
569a, 9306; de la correspondance du COl'pS, quant à ses gestes et
à ses actions, avec les intellectuels et les volontaires, Nol 2988,
3632, 4215; de la conespondance des sens dans le commun,
Nol 4318 à 4330; de la correspondance des yeux el de la vue,
Nol 4403 à 44 20; de la correspondance des narines et de l'odorat,
Nol 4624 à 4634; de la correspondance des oreilles et de l'ouïe,
N°' 4652 à 4660; de la correspondance de la langue el du golit,
Nol 4791 à 4805; de la correspondance des mains, des bras, des
épaules et des pieds, Nol 4931 à 4953; de la correspondance des
lombes et des membres de la génération, No' 5050 à 5062; de la
correspondance des viscères intérieurs du corps, spécialement de
J'estomac, du vagin, de la citel'lle et des conduits du chyle,
N°' 5171 à 5189; de la correspondance de la l'ale, N° 9698; de
la cOl'l'espondance du péritoine, des reins el de la vessie, Nol 5377
à 5396; de la correspondance de la peau et des os, Nol 5552 à
5573; de la correspondance du cartilage xiphoïde, N° 9236; de
la correspondance de la mémoire des choses ahsll'ailes, N° 6808 ;
de la corl'espondance des choses matérielles, N° 7253; de la cor­
respondance du Ciel avec l'homme, Nol M1, 1900, H)32, 2996,
2998, 362ft à 3629, 3634, 3636 à 3643, 3741 à 37!l5, 3884,
hOU, 4279, ft5,23, h52!J, 4625, 6013, 6057, 9279, 9632;
que la science des correspondances a été chez les Anciens la science
des sciences, surtout chez les Orientaux, mais qu'elle esl aujoUl'­
296 DE LA DIVINE SAGESS~.

d'bui entièrement oblitérée, NOl 3021, 3!119, ft280, &7!l9, 4844,


4964, ft965, 5702, 600ft, 6692, 7097,7729, 7779. 9301,
10252, 1Oft07; que sans la science des correspondances on ne
compl'end pas la Parole, N°s 2890 il 2893, 2987 à 3003, 3213
il 3227, 31172 il 3lt85, 8615, 10687; que toutes les choses qui
apllal'aissent dans les Cieux sont des correspondances. No' 1521.
1532, 1619 il 1625. 1807. 1808. 1971. 197ft. 1977, 1980,
1981,2299,2601, 3213 à 3226, 3348, 3350, 3457, 3ft8S,
37ft8, 9681, 957ft, 9576, 9677; que toutes les choses qui sont
dans le Monde natul'el et dans ses trois l'ègnes correspondent il
toutes les choses qui sont dans le Monde spirituel, No, 1632, 1881,
2758, 2890 à 2893, 2987 à 3003, 3213 à 3227, 3lt83, 3624
36lt9, IIOM, ft053, ft116, &366,ft939, 5116,6377, 0428,
5ft77, 8211, 9280. En outre, dans les ARCANES C~LJ;STES il a été
traité de la correspondance du sens naturel de la Parole, qui est
le sens de sa lettre, avec les spirituels, qui sont l'amoUl' et la sa­
gesse dans le culte pal' le Seigneur, lesquels constiluent son sens
interne; 011 voit allssi celle cOl'l'espondance confirmée dans la Doc­
THINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ÉCRITURE SAINTE, N°' 5
a 26, et en outre, No' 27 à 69, Pour avoil' une idée de la cones­
liondance de .la volonté et de l'entendement, il faut consulter les
Al'ticles' ci-dessus indiqués.
Ill. De la formation de l'homme dans l'utérus par le Sei­
gneur, au moyen d'un influx dans ces deux réceptacles. Puis­
que dans la formation de l'homme dans l'utél'uS les spit'ituels se
conjoignent aux naturels, il y a plusieurs choses qui ne peuvenn
être décrites, car les spirituels sont des choses qui sont abstraites
des naturels, d'où il résulte qu'il n'y li pas de mots pOUl' les ex­
primer dans le langage naturel, sinon quelques expressions géné­
rales que certains holbmes comprennent avec plus d'intelligence
que d'autres hommes; pal' elles néanmoïns et par des comparatifs
qui sont aussi des cOl'I'espondances, les points suivants seront ex­
pliqués : 1. Le Seigneur se conjoint il l'homme dans l'utél'us de la
mèl'e dès la premièl'e conception, et il 10 forme. 2. Il se conjoint
dans ces deux réceptacles, dans l'un pal' l'amoul', dans l'autre par
la sagesse. 3. L'amoul' et la sagesse forment ensemble et avec unai­
nimité toutes et chacune des r,hoses, mais toujolll's cst-il ((u'eu elles
DE LA. DIVINE SAGESSE. 297
ils sont distincts. h. Les réceptacles chez l'homme ont été dis-
tingués en trois degrés, l'un au dedans de l'autre, et les deux de-
gl'és supérieurs sont les habitacles du Seigneul', mais non le degl'é
infime, 5. L'un des réceplacles est pour là volonté de l'homme
fulUl', et l'autre pour son entendement, et cependant il n'y a abso-
lument rien de sa volonté ni de son entendement dans la formation.
6. Dans l'embl'yon avant l'enfantement il y a la vie, mais l'embl'yon
n'en a pas conscience.
1. Le Seigneur se cOlljoillt à t'homme dalls t'utérus de ta
mère dès la première conception, et il le forme. - Par le Sei-
gneur il est entendu ici, comme ailleurs, le Divin qui procède de
Lui con1me Soleil du Ciel où sont les Anges, Dlvin d'après lequel
et par lequel toutes choses ont été créées dans le Monde enlier; que
ce Divin soit la vie même, cela a déjà été confirmé; que celte vie
même soit présente dès la pl'emièl'e conception et qu'elle forme,
cela résulte de ce que l'homme doit être formé par la vie même, afin
qu'il soit une forme de la vie, forme qui est homme; afin qu'il soit
l'image et la ressemblance de Dieu, laquelle aussi est homme; afin
qu'il soit un l'écipient de l'amour et de la sagesse, qui sont la vie
par le Seigneul', aillsi un récipient du SeigneUl' Lui-Même: que
l'homnle soit dans le Seigneur, et le Seigneul' en lui, et que le Sei-
gneur ait sa demeUl'e chez ('homme, si l'homme L'aime, c'est ce qu'il
enseigne Lui-Même; le Seigneul' se prépare cela dans l'utérus,
comme on le velTa dans la suite; c'est pourquoi, dans la Pal'ole,
Jéhovah ou le SeigneuI' est appelé Cl'éilteur, FormateUl' et Facteur
dès l'ulérus,- Ésaïe, XLII. 1. XLIV. 2, 2h. XLIX. 5; - et dans
Da\'id, il est dit que SUI' Lui il a été jeté et appuyé dès l'utél'us,
- Ps. XXII. 2, LXXI. ô. - Tant que l'homme est dans l'uté-
rus, il est dans l'innocence; de là son premier état après "enfante-
ment est un état d'innocence, et le Seigneur n'habite chez l'homme
que dans son innocence; c'est pourquoi alors pl'iucipalement quand
il t'.st dans l'innocence; pal'eillement l'homme est alors dans l'état de
paix; si l'homme est alors dans ('état d'innocence et dans l'état de'
paix, c'est parce que le Divin Amour et la Divine Sagesse sont
l'innocence même et la paix même, comme on peut le voir dans le
Tl'aité DU ClEL ET DE L'ENFER, No' 216 à 283, 28h à 200. Je
prévois que, lorsque tu liras ces choses, quelques doutes se [wésen-
298 DE LA DIVINE SAGESSE.
teront à l'esprit; mais lis entièl'ement jusqu'à la fin, et ensuite l'e­
cueille-toi, et les doutes disparaitl'ont.
2. Il se conjoint dans ces deux l'éceptacLes, dans J'Ull par
L'amour, dans l'autre pal' la sagesse. - C'est une conséquence
. de l'AI'ticie précédent, où il a été confirmé que d'après ces deux
réceptacles ont été formées et produites toutes les choses du corps,
tant les internes que les externes, depuis la tête jusqu'aux pieds;
et comme les auspices et les commencements de loutes les parties
viennent de ces l'éceptacles, il s'ensuit qu'il ya en eux le Divin qui
forme, et que par eux il est dans celles qui en sont les continua­
tions; mais 10I'squ'i1 est dans celles-ci et dans celles-là, c'est spi­
rituellement qu'il y est et non matériellement; car il est dans leurs
usages, et les usages considérés en eux-mêmes sont immatériels,
mais les choses indispensables pal' lesquelles les usages deviennent
effets sont matérielles. Ces premiers réceptacles qui sont les com­
mencements de l'hoqJme sont du père, mais la formation au com­
plet est de la mère; en effet, la semence vient de l'homme; en lui
sont les vaisseaux spermaliques et les testicules, dans lesquels la
semence est cohobée et décantée; sa réception est faite par la fem­
me, c'est dans son utérus qu'il y a la chaleur pal' laquelle elle est
fomentée, et de petites bouches (oscuLa) pal' lesquelles elle est
nourrie; dans la nature, l'ien n'existe que d'après une semence, et
ne croiL que par la chaleur; dans la suite il sera dit aussi quelle
forme ont ces commencements qui appartiennent à l'homme.
Comme le pl'emiel' l'udiment de l'homme est la semence, et qu'elle
est un double réceptacle de la vie, il est évident que l'âme humaine
n'est pas la vie par la vie, ou la vie en soi, cal' il n'y a qu'une vie
unique, et celle vie est Dieu; il a été dit ailleurs d'où vient à
l'homme le perceptif de la vie; et comme il y a continuité des ré­
ceptacles à partir des cerveaux par les flbl'es dans toutes les choses
du corps, il est même évident qu'il y a continuité de réception de
la vie en elles, et qu'ainsi l'âme n'est pas ici ou là, mais qu'elle
est d'apl'ès ces réceptacles dans toute forme, non autrement que
comme la cause est dans les choses causées, et le principe dans les
pl'incipiés.
3. L'amour et la sagesse fm'ment ensembLe et avec unani·
mité toutes et chacune des choses, mais toujours 'st-il qu'en
DE LA DIVINE SAGESSK. 299
elles ils sont distincts. ~ L'amour et la sagesse sont deux choses
distinctes, absolument comme la chaleur et la lumière; la chaleur
est sentie, pal'eillement l'amoul'; et la lumièl'e est vue, pal'eillemeut
la sagesse; la sagesse est vue quand ('homme pense, et l'amour est
senti quand l'homme est affecté; mais toujours est-il que dans les
fOl'mations ils opèrent, non comme deux, mais comme un, Il en est
de cela comme de la chaleul' et de la lumièl'e du soleil du Monde; la
chaleur, dans la saison du printemps et de l'été, coopère avec la lu­
mièl'e et la lumière avec la chaleul', et il y a végétation et germi­
nation; pareillement l'amour, dans l'état de paix et de tl'anquillité,
coopèl'e avec la sagesse et la sagesse avec l'amour, et il y a pro­
duction et formation, et cela dans l'embryon et dans l'homme, Que
la eoopél'ation de l'amoul' et de la sagesse soit comme la coopél'a­
tion de la chaleur et de la lumière, c'est ce qui devient manifeste
par les appal'ences dans le Moude spirituel; là, l'amour est chaleur
et la sagesse est lumière, et là tout vit dans les Anges et fleurit au­
tOUl' d'eux, absolument selon l'union de ('amour et de la sagesse
chez eux. L'union de l'amour et de la sagesse est récipl'oque; l'a­
rnoul' s'unit à la sages$e et la sagesse se ré-unit à l'amour; de là
J'amoul' agit et la sagesse réagit; pal' ce ('éciproque existe lout
effet. Telle est l'union réciproque, et pal' suite la réciprocalion de
la volonté et de l'entendement, du bien et du vrai, puis de la cha­
rité et de la foi chez l'homme dans lequel est le Seigneul'; et même
telle est l'uuion du Seigneur Lu.i-Même avec 1"Église, ce qui est
entendu par les paroles du Seigneur aux ùisciples, dans Jean,
« qu'ils étaient en Lui, et Lui en eux. Il - XIV. 20;~ et
ail1euI's : la même union est aussi entendue pal' "'union de l'homme
avec la femme, dans Marc; « Us seront deux dans une seule
chair; ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chail', »
- X, 8 : - cal' l'homme est né pOUl' être entendement et pal'
suite sagesse, et la femme pour être volonté et par suite aftection
provenant de l'amour; su~· ce sujet, voir dans le Traité DU CIEL
ET DE L'ENFER, les NOl 366 à 386. Comme il y a deux choses,
l'amoUl' et la sagesse, qui fOl'ment l'embl'yon dans l'utérus, c'est
pOUl' cela qu'il y a deux l'éceptacles, l'un pOUl' l'amour et ('autl'e
pOUl' la sagesse; c'est aussi pour cela que partout dans le corps il
y a deux parties qui sont pm'eillement dislinctes et sont unies; il Y
...,

300 DB LA DIVINE SAGBSSE.


a deux hémisphères du Cel'veau, deux yeux, deux oreilles, deux
narines, deux cavilés du cœut', deux mains, deux pieds, deux
reins, deux testicules; les autres viscères sont aussi doubles, et
partout ce qui est à lem partie droite se t'éfère au bien del'amoul',
et ce qui est à la gauche au vl'ai de la sagesse; que ces parties
douhles soient tellement conjointes, qu'elles fassent mutuellement
et réciproquement un, c'est ce que peut voir un observateur ha­
bile, s'il veut s'en donner la peine; l'union elle-même se montre fi.
la vue dans les fibres étendues en avant et en arrière et entl'elacées
dans le milieu; c'est de là aussi que, dans la Pal'ole, la droite et la
gauche ont une telle signification. D'après cela, on voit clairement
celle vérité, que l'amour et la sagesse forment ensemble et avec
unanimité, dans l'embryon, toutes et chacune des choses; mais
toujours est-il qu'en elles ils sont distincts.
!J. Les ,"éceptades citez, r homme ont été distingués en
tl'ois degrés, l'un au dedalls de l'autre, et les deux degrés
supérieurs sont les habitacles du Seignew', mais non le de­
gré infime. - Pl'évoyant le cas où quelqu'un se fOI'mel'ait une
fausse idée des commencements de la forme humaine, qui appal'­
tiennent à la semence de l'homme, en ce qu'ils sont nommés l'é­
ceptacles, cat' le mot même de réceptacle (lt'ésenle facilement l'idée
d'uu pelit vase ou d'un petit tube, je vais, autant que les mots du
langage naturel me le permettront, désigncl' et décrire celle forme
initiale, telle qu'elle a été vue et m'a été montrée dans les Cieux:
Ces réceptacles ne sont pas tubulés ou insinués comme de pe­
tils vaisseaux, mais ils sont comme est un cerveau dont le type
est le plus petit et impel'ceptible, et en même temps comme une
ébauche de la partie antérieure de la face, sans qu'on y voie aucun
appendice. Ce cerveau primitif dans la partie convexe supél'ieu're
était un assell.1btage de globules ou de petites sphères contiguês;
chacune de ces sphères était composée delsphèl'es semblable.;, mais
plus petiles; et de nouveau chacune de celles-ciét:üt composée de
sphères encore plus petites : pal' devant, dans la partie concav.e,
au lieu de l'a face on voyait une sOl'te d'ébauche; mais dans l'en­
foncement, entre la con"exité et oelle concavité, i1n'y avait pas de
fibre; la partie convexe t!-taitenvelopp.ée d'une méninge très-ténue,
qui était trangpul'cntc, 'l'cl j'ai V'll et Ici m'u été montré le primitif
DE LA DIVINE SAGESSE, 301
de l'homme, dont le premier degré ou le degré intime élail l'as­
semblage décril en premier lieu; le second degré ou Je degré du
milieu, l'assemblage décrit en second lieu; et le troisième degré ou
le degl'é suprême,. l'assemblage décl'il cn tl'oisième lieu" ces as­
semblages étant aillsi l'lin au dedans de ['autre: il m'a été dit qne
dans chaque petite sphère il y avait des tissures inex pl'imables,
plus mer\'eilleuses, et encore plus mel'veilleuses, selon. les degrés,
el que dans chacune d'elles la pal'lie droile eSl le lit ou le réceptacle
de l'amour, el fa pal'lie gauche le lit ou le réceptacle de la sagesse,
et que cependant pal' des entrelacements admirables ils sont comme
élant associés et habilant la même tente, de la même manière que
sonlles deux hémisphèl'es du cel'Veau, De plmi, il m'a été montré,
dans une lumière qui brillail, que l'assemblage des dellcx degrés
inlél'ieurs, quant à la position et à la fluxion, élail dans l'ordre et
dans la fOl'me du Ciel, mais que l'assemblage du degré infime,
quanl à la position el à la fluxion, était dans l'ord,'e el dans la
forme de l'enfer; de là vient qu'il a été dit que les réceptacles chez
"homme sonl distingués en Irois (Iegrés, l'lin au dedans de l'autl'e,
et que les deux Supél'ieul's sont les habitacles du Seigneur, mais
non l'infime. Si l'infime était tel, c'était pal'ce que l'homme pal' la
tache hél'éditaire naît contre l'ordre et contre la forme du Ciel, et
par suile dans les maux de tont genre, et parce que celle tache est
dans le naturel, qui est l'infime de la vie de l'homme; et qu'elle
n'est pas lavée, si chez lui ne sont pas ouverts les degl'és supérieurs
qui ont, été formés pour la réception de l'amoul' et de la sagesse
procédant du Seigneul'. Mais comment ces degl'és intérieurs sont
ouverts, c'est ce que le Seigneur enseigne dans la Parole, el ce qui
sera enseigné dans la suite. Cependant pOUl' obtenil' de la lumière
sur ce sujet, qu'on voie ce qui a été précédemment dit SUI' les de­
grés, pag. 266,267, el SUI' le cerveau, pag. 292,293. Ces degrés
sont appelés supéricUI's, quoiqu'ils soient inlérieurs, et cela, parce
qu'il y a pour les degrés un ordre successif cl un ordre simullané;
dans l'ordrc successif sont les supérieurs et les infél'ieurs, mais
dans l'or'clre simultané sont les intérieurs el les extérieurs, et les
mêmes choses qui sont intél'Ïeul'es dans l'ol'dl'e simultané sont su­
périeul'es dans l'ordre successif; de même aussi celles qui sont ex­
térieures dans l'ordre simultané sont infél'ieul'es dans l'ordl'e suc­
302 DE LA DIVINE SAGESSE.
cessif; et, comme il y a trois degl'és dans ['homme, il y a pal' con­
séquent trois degrés de Cieux; en effet, les Cieux consistent en
hommes qui sont devenus Anges; ces Cieux, selon les degl'és dans
l'ordre successif, apparaissent l'un au-dessus de l'aull'e, et selon
les degl'és dans l'ol'dre simultané, l'un au dedans de l'autre. C'est
de là que, dans la Parole, le haut signifie l'interne, et que le Sei­
gneur est appelé le T"ès-Haut, parce qu'il est dans les intimes. En
effet, comme l'homme, à sa première origine, est un tel habilacle
du Seigneur, ainsi que cela a été décrit, et qu'alors ces trois degrés
sont ouverts, et que tout ce qui procède du Seigneur comme Soleil
dans les minima et dans les maxima est homme, ainsi que cela
a déjà élé confirmé en son lieu, voilà pOUl'quoi il ne peut se faire
d'extension dans une autre forme que dans la fOI'me humaine, et
qu'il ne peut être donné d'extension que pal' les rayons de la lu­
mière pl'océdant de la sagesse au moyen de la chaleur procédant
de l'amour, par conséquent que par des fibres vivifiées; ce sont des
rayons en l'orme. Qu'il y ait une semblable détermination, c'est ce,
qui se manifeste à l'œil. 11 ya chez l'homme autant de degl'és de la
vie, mais chez les bêtes les deux degrés supérieUl's n'existent point,
il y a seulement le degré infime; aussi les commencements de leur
vie sont-ils, non des l'éceptacles de l'amour et de la sagesse du
Seigneur, mais des réceptacles de l'affection et de la science natu­
relles dans lesquelles même elles naissent; ces réceptacles, chez les
bêtes qui ne sont pas immondes, ne sont pas retournés contre l'or­
dre du cours universel, mais ils y sont conformes j c'est pourquoi
aussitôt après leur naissance elles sont portées dans leurs fohctions
et les connaissent; car elles o'ont )lu pervertir leurs affections,
parce qu'elles n'ont pas un intellectuel qui ail pu, d'après la lu­
mière spil'ituelle, penser et raisonner, et faire violence aux lois de
l'ordre Divin.
5. L'un des réceptacles est pour la volonté de ['homme
futur, et r autre pour son entendement, et cependant il n'y a
absolument rien de sa volonté ni de son entendement dans la
formation. - La volonté et l'entendement ne commencent pas
chez l'homme avant que les poumons aient été ouverts, ce qui n'ar­
rive qu'apl'ès l'cnfantement j car la volonté de l'homme ùevient
alors le réceptacle de l'amour, et l'entendement de\'icnl le récep­
DE LA DIVINE SAGESSE. aos
tacle de la sagesse; si cela n'a d'abord lieu que quand les poumons
ont été ouverts, c'est parce que les poumons correspondent à la vie
de l'entendement, et que le cœur correspond à la vie de la volonté,
et pal'ce que sans la coopération de l'entendement et de la volonté,
il n'y a pour l'homme aucune vie pl'opre, comme il n'yen a aucune
sans la coopération de l'amour et de la sagesse, par laquelle coo­
pération l'embryon, comme il a été ùit ci-dessus, est formé et vi­
vifié; dans l'embryon !~ cœur seul hat et le foie bondit, le cœur
pOlir la cil'culalion du sang, et le foie pOUl' la réception de la nour­
riture; le mouvement des autres viscères eil procède; c'est ce mou­
vement qui, après le milieu de la gestation, est senti comme pul­
satif. Toutefois ce mouvement ne vient pas de quelque vie propre
du fœtus; la vie prop"e est la vie de la "olonté et la vie de l'en­
tendement; mais la vie de l'enfant est la vie d'une volonté qui
commence et d'un entendement qui commence, d'après lesquels
seuls existe dans le corps une vie sensitive et motl'ice; celle
vie ne peut être donnée par le seul battement du cœur, mais
elle est donnée pal' sa conjonction avec la respiration des poumons;
qu'il en soit ainsi, on le voit clairement par les hommes qui ont et
la volonté et l'entendement, et qui tombent eh défaillance ou qui
sont suffoqués; leur respiration étant fel'mée, ils sont comme mQJ'ts,
ne sentent pas, ne remuent pas les membres, ne pensent pas, n'ont
pas de volonté, el cependant le cœur exécute ses systoles et le sang
circule; mais dès que les poumons reprennent leurs respirations,
l'homme rentre dans ses actes et dans ses sens, dans sa volonté et
dans son entendement: d'après ces considérations, on peut con­
clure quelle est la vie du fœtus dans l'utérus, où le cœur seulement
exécute ses mouvements, sans que les poumons puissent encOl'e
agis', c'est-à-dire qu'il n'y a en lui rien de la vie de la volonté ni
rien de la vie de l'entendement, mais que la vie seule, qui vient du
Seigneur, et dont l'homme doit jouir plus tard, dirige la forma­
tion. Mais, sur ce sujet, on verra plusieUl's autres détails dans l'Ar­
ticle suivant.
6, .Dans l'embryon avant l'enfantement il y fl la vie, mais
/'embryon n'en a pas conscience. - C'est une conséquence de
ce qui précède, et aussi de ce que la vie, dont l'embryon vit dans
l'utérus, n'est pas 1\ Ini, mais :Jrrarlient au SeigneUl' Seul, qui
~enl est la via.
SOft DE LA DIVINE SAGESSE.
IV. Il Y a similitude et analogie entre la formation de
l'homme dans l'utérus et sa réformation et sa régénération.
La réformation de l'homme est absolument semblable à sa forma­
lion dans l'utérus, avec la seule différence que l'homme pendant la
réformation a la volonté et l'entendement, et que dans l'uté~us il
n'a ni volonté ni entendement; mais toujours est-il que celle dift'é­
rence n'empêche pas qu'il n'y ait similitude et analogie; car lors­
que le Seigneur réforme et régénère l'homme, il conduit pareille­
ment sa volonté et son entendement; toutefois par la volonté don­
née à l'homme et par l'entendement qui lui est donné, il semble
que l'homme lui-même se conduit, c'est-à-dire qu'il veut et fait
par lui-même, et qu'il pense et parle par lui-même; mais tou­
jours est- il qu'il sait pal' la Parole et pal' la doctrine d'après
la Pal'Ole, que c'est, non pas lui-même, mais le Seigneur, et
qu'ainsi c'es~ seulement une app3l'ence; il peut même savoir que
celle apparence est pOUl' la réception et l'appropriation; cal'
sans elle il n'y a pas le réciproque pour qu'il aime le Seigneur
comme le Seigneur l'aime, ni pour qu'il aime le prochain comme
par soi-même, ni pour qu'il croie au Seigneur comme par soi­
même; sans ce récipl'oque, l'homme serait comme un automate,
dans lequel le Seigneur ne pourrait être, car le Seigneur veut être
àimé, aussi donne-t-il à l'homme ce vouloir: d'après cela, il est
évident que la volonté n'appartient pas à l'homme, ni l'entende­
ment non plus, et que celui-ci et celle-là sont en lui comme ils y
étaient dans l'utél'Us, c'est-à-dire qu'ils ne lui appartenaient point;
mais que ces deux facultés ont été données if l'homme, afin qu'il
veuille et pense, et qu'il fasse et parle comme par lni-même, mais
que néanmoins il sache, comprenne et croie qu'elles ne sont pas pal'
lui; par là l'homme est réformé et régénél'é, ct il l'eçoit dans la vo­
lonté l'amour et dans l'entendement la sagesse, par lesquels il a
aussi été formé dans l'utérus. Pal' là aussi sont ouverts chez
l'homme les deux degrés SUpél'ir.ul's de sa vie, degrés qui ont été,
comme il a été dit ci-dessus, les habitacles du Seigneul' dans sa
formation; et le degré infime qui était, comme il a encol'e été dit
ci-dessus,in\"erse el l'etoul'l1é, est aussi l'éformé. Pal' cette analo­
gie et cette similitude on voit clairement que l'homme qui est régé­
néré est comme de nouveau c_onçu, formé, enfanté et élevé, et cela,
DE LA DIVINE S:\GESS~~. 30f>
dans le but qu'il devienne l'essefklblance du Seigneul' quant à l'a-
mour et image du Seigneur quant il la sagesse; et si on le veut
croire, l'homme pal' cela même devient nouveau, non·seulement en
ce qu'il lui est donné une nouvelle volonté et un nouvel entende-
ment, mais aussi en ce qu'il reçoit un nouveau corps pOUl' son es-
prit; les précédents, il est vrai, ne sont pas détruits, mais ils sont
écartés, de sorte qu'ils ne pal'aissent pas, et les nouveaux sont for-
més dans le régénéré, comme dans l'utér'us, par l'amoUl' et la sa-
gesse, qui sont le Seigneur; en effet, tels sont la volonté et l'en-
teudemenl de l'homme, tel est aussi l'homme dans toutes choses
et dans chaque chose; car toutes et chacune des choses de l'homme,
depuis la tête jusqu'aux pieds, sont des productions, comme il a
aussi été confirmé ci-dessus. .
V. Chez, l'homme, après l'enfantement, La voLonté devient
Le réceptacle de L'amour, et L'entendement Le rücptacLe de
La sagesse. - Que chez l'homme il y ait deux facultés de la vie,
la volonté et l'entendement, on le sait; en effet, l'homme peut \'OU-
loir et il peut comprendre; bien plus, il peut comprendre ce qu'il
ne veut pas; de là il est évident que la volonté et l'entendement
sont deux choses distinctes chez l'homme, et que la volonté est le
l'éceptac!e de l'amour, et l'eutendemellt le réceptacle de la sagesse;
pal'là il est évident que l'amour appartient à la volonté, cal' ce que
l'homme aime, il le veut aussi, et que lil sagesse appartient à l'en-
tendement, car ce que l'homme gollte (sapit) ou sail, il le voit par
l'entendement; la vue de l'entendement est la pensée; tant que
l'homme demeure dans l'utérus, il n'a pas ces deux facultés; que
dans sa formation le fœtus n'ait eu ahsolument l'ien de la volonté
ni de l'entendement, cela a été continné ci-dessus. Il suit de lil que
le Seigneur a préparé deux réceptacles, l'un pour la volonté de
l'homme futur, et l'autre pour son entendement, le réceptacle qui
est appelé volonté pour la réception d.e l'amour, et le réceptacle
qui est appelé entendement pOUl' la réception de la sagesse, et qu'il
les a préparés par son amour et par sa sagesse; mais la volonté et
l'entendement ne passent point en l'homme avant que celui-ci ait
été complètement formé pour être enfanté: le Seigneur avait aussi
pourvu il des moyens, afi41 qu'en eux l'amour et la sagesse pl'océdant
de Lui.Même soient l'eçus de plus en plus pleinement à mesure que
m 2~
306 DI;; LA DiVINE SAGESSE,
l'homme devieul adulte et vieillit. Si la volonté et l'entendement
sont dits réceptacles, c'est parce que la volonté n'est pas quelq~e
spirituel abstrait, mais elle est un sujet sulJstancié et fOl'mé pour
la réception de l'amour qui procède du Seigneu l', et parce que
l'entendemeut n'est pas non plus quelque spirituel abstrait, mais il
est un sujet substanciéet formé pour la réception de la sagesse pro­
cédant du Seigneur; en effet, la volonté et l'entendement existent
en actualité; quoiqu'ils ne paraissent point devant la vue, toujours
est-il qu'ils sont intérieurement dans les substances qui font la par­
lie co'rticale du cel'veau, et aussi çà èt là dans la substance médul­
laire du cerveau, surtout là dans les corps striés, et intérieurement
dans la substance médullaire du cervelet, et aussi dans la moelle
épinière, dont ils font le noyau; il ya donc, non pas deux récep­
tacles, mais des réceptacles innombrables, et chacun d'eux est
double et a aussi les trois degrés, comme il a été dil ci-dessus.
Que la volonté et l'entendement soient des réceptacles et soient là,
on le voit clairement en ce qu'ils sont les principes et les têtes de
toutes les fibres dont tout le corps est tissu, et que par les fibres qui
s'étendent de là ont été formés tous les organes des sens et du mou­
vement, cal' ils en sont les commencements et les fins; et les 01'­
ganes sensoria sentent, el les organes motoria sont mus, unique­
ment parce qu'ils sortent des habitacles de la volonté et de l'enten­
dement, el qu'ils en sou. des continuations; ces réceptacles chez
les enfants sont petits et tendres; ensuite ils prennent del'accrois­
sement el sont perfectionnés selon les sciences et ('affection des
sciences, sont établis dans leur intégrité selon l'intelligence et l'a­
moui' des usages, s'amollisent selon l'innocence et l'amour envers
le Seigneur, et deviennent fermes et se durcissent pal' les opposés.
Les changements de leUl' état sont les affections, les variations de
leur fonne sont les pensées, l'existence et la permanence des affec­
tions et des pensées constituent la mémoire, et leur reproduction
la réminiscence; les unes et les autres prises ensemble sont le
mental humain.
VI. Il Y tl llne cotrespondanc:e du cœut avec la r%nié,
el du poumon avec l'entendement. C'est une chose inconnue
dans le Monde, parce qu'on ignore ce que c'est qu'une cor'l'espon­
dance, el qu'il y a cOl'l'cspondancc de toutes b choses qni sont
DE LA DIVINE SAGESSE. 307
dans le Monde avec toutes celles qui sont dans le Ciel; on ignore
pareillement que dans l'homme il y a cOI'l'espondance de toutes les
choses du corps avec toutes celles du mental, cal' c'est la corl'es­
pondance des naturels avec les spirituels; mais ce que c'est que la
correspondance, puis en quoi elle consiste, et même avec quelles
choses elle a lieu dans le corps humain, cela a été dit ci-dessus,
pag. 295, 296, Comme il ya dans ·l'homme correspondance de
toules les choses du corps avec toules celles du mental, il, y a sur­
tout correspondance avec le cœur et le poumon; cette corl'espon­
dance est universelle, parce que le cœUl' règne dàns tout le corps,
et aussi le poumon; le cœur et le poumon sont les' deux sources de
tous les mouvements natul'els dans le COI~pS, et la volonté et. l'en­
tendement sont les deux sources de toutes les activités spirituelles
dans le même corps~ eL l,es mouvements naturels du COl'pS doivent
cOl'I'espondre aux activités de son esprit, car s'ils ne cOl'l'espon­
daierit pas, la vie du corps cesserait, et aussi la vie du mental
(animils) : la cOl'l'espondance fait que l'une et l'autre existent et
subsistent. Que le cœur cort'espondeà la volonté, ou; ce qui est la
même chose, à ·l'amour, cela esl évident d~àprès la variation de son
pouls selon leg affections; ses variations consistent en ce qu'il bat
avec lenleul' ou avec célél'ité, fortement ou faiblement, avec mol­
'.Iesse ou avec dureté, également ou inégalement, et ainsi du l'este;
pal' conséquent, dans la joie autrement que dans la tristesse, dans
la tranquillité d'esprit autrement que dans la colère, dans l'intré­
pidité autrement que dans la crainte, quand le corps est chaud au­
trement que quand il est fl'oid, et divcl'semenl dans les maladies,
et ainsi du l'este; toutes les affections appartiennent à l'airJOul' et
pal' suile à la volonté. Puisque le cœul'col'I'espond aux alfections
qui appal'liennent à l'amour et pal' suite à la volonté, voilà pOUl'­
quoi les sages anciens ont attribué les affections au cœur', et que
quelques-uns y ont placé leur domicile; de là, dans le langage or­
dinaire, sont venues ces locutions: Cœur magnanime, cœur ti­
mide, cœur joyeux, cœur triste, cœur tendl'e, cœur dur, cœu,'
gl'and, cœur pusillanime, cœur intègre, cœur hl'isé, cœur de
chair, cœul' de piel'I'e; IOUl'd, mou; vil de cœul', sans cœur, don­
nel' du cœul' pour agil', donnel' un même cœul', donnel' un CŒJUI'
nouveau, gardel' dans le cœul', l'ecevoir dans le cœur, ne pas se
308 DE LA DIVINE SAGESSE.
montel' le cœUl', se l'affermir le cœur, s'enorgueillil' le cœur, ami
de cœur; de là viennent aussi les expressions, concorde, discorde,
--lâcheté de cœul' (vecordia), et plusieurs aulres semblables. Dans
la Parole aussi, la volonté ou l'amour est partout signifié par le
ceeul', et cela, parce que toute la Parole a été écrite pal' des corres­
pondances. 11 en est de même du poumon, dont l'âme ou l'esprit
signifie l'entendement; car de même que le cœul' correspond à l'a­
mour ou à la volonté, de même l'Ame ou l'esprit des poumons,
c'est-à-dire, la respiralion, correspond à l'entendement; c'est de
là qu'il est dit dans la Parole que l'homme doit aimel' Dieu de tout
cœur et de toute âme, ce qui signifie qu'il doit l'aimer de Ioule sa
volonté et de tout son entendement; pareillement il est dit que Dieu
doit créel' dans l'homme un nouveau cœUl' et un nouvel esprit; là
pal' le ceeul' il est signifié la volonté, et pal' l'esprit l'entendement,
parce que l'homme est créé de nouveau quand il est l'~génél'é;
c'est de là aussi qu'au sujet d'Adam il est dit·que Jého\'ah Dieu
souilla dans ses narines âme de vies, et le fit âme vivante, ce qui
signifie que Dieu lui iospil'a la sagesse; les nal'ioes aussi, d'après
la conespondance de la l'espiration qu'elles procurent, signifient la
perception; c'est de là qu'oo dit d'un homme intelligenl, qu'il a le
nez fin, et d'un homme dépourvu d'intelligence, qu'il a la nal'ine
épaisse (homo naris obesœ); c'est aussi à cause de cela que le
Seigneur souffla SUI' ses disciples, et leur dit: Il Recevez Esprit
Saint. Il - Jean, XX. 22; - le souffle sur eux signifiait l'intel­
ligence qu'ils devaient recevoir, et par Esprit Saint, il est entendu
la Di\'ine Sagesse qui enseigne et illustre l'homme; le Seigneur a
agi ainsi poue manifester que la Divine Sagesse, qui est entendue
par, Esprit Saint" procède de Lui. Que l'âme et l'esprit soient
employés pour la respiration, c'est aussi ce qui est connu par le
langage ordinaire; en effet, l'on dit qu'uu homme rend l'âme et
rend l'esprit quand il meurt, car alors il cesse de souffl81' (animare)
et de respirer (.~pirare); en outre, l'espl'it (spiritus), dans la plu­
part des langues, signifie l'un et l'autre, lant l'esprit dans le Ciel
Ique le soutDe de l'homme, et aussi le vent; de là chez plusieurs
cette idée dominante que les esprits dans les Cieux sont comme des
venls, et que les Ames des hommes apl'ès la mort sont comme .des
:wutlles; el, qui plus est, que Dieu Lui-Même est comme un souf­
D~ LA DIVINE SAGESSE. 30~

fie. parce qu'il est appelé espl'it. lorsque cependant Dieu Lui·Même
est Homme. pal'eillement l'âme de l'homme après la mort. puis
aussi tout espl'it dans les Cieux; mais ils sont appelés ainsi, parce
que l'âme et l'esprit, d'après la correspondance, signillent la sa­
gesse. Que le poumon corresponde à l'entendement comme le cœm'
correspond à la volonté, on le voit encore mieux d'après. la pensée
et le langage de l'homme; toute pensée appartient à l'entendement,
et tout langage appal'lient à la pensée; l'homme ne peut penser
sans qu'il y ait concours et accord du souffle pulmonaire; c~est
pourquoi, quand il pense tacitement. il respiJ'e tacitement; s'il
pense. profondément. il respire profondément; pareillement si c'est
avec lenteur, avec précipitation. avec attention, avec calme~ av,ec
passion, et ainsi du reste; s'il relient tout à fait son haleine, il ne
pourra pas penser, sinon en son esprit et par la respiration de son
esprit, et ainsi du l'este; que le langage de la bouche. qui proc~de
de la pensée de l'entendement de l'homme. fasse un avec la respi­
ration des poumons, et tellement un. qu'il ne puisse proférer le
moindre son ni le moindre mot sans l'assistance secourable qui
vient du poumon par le larynx etl'épiglolte, c'e&t ee que chacun,
s'il, le veut" peu~ reconnattl'e en soi-même par une vive expérience,
Que le cœur cOl'I'esponde li la volonté et le poumon à l'entende­
ment, on le voit aussi par le gouvernement universel de l'un et de
l'autre dans tout le corps et dans tout ce qui, en généralet en p~r­
ticulier. appartient au corps; que le gouvernement. du cœur y soit
pal' les al'tères et par les veines, on le sait; qu'il y ait aussi le gou­
vernementdes poumons, tout anatomiste peutie voir; car le poum,on
par sa respil'ation agit dans les cOles et dans le diaphragme, et par
le diaphragme et les cOtes, au moyen des ligaments et au moyen du
péritoine, dans tous les viscèl'es du corps entier et aussi dans tous,
ses muscles, et non-seulement ils enveloppent, mais encore ils en­
t,renl profonùément, et si profondément, q,u'il n'y a pas dans un vis­
cèl'e ni dans un muscle, depuis la superficie jusqu'à l'intime, la plus
petite partie qui ne til'e que,lque chose des ligaments, par cons,équent
de la l'espiration ; et l'estomac en tire plus que les a,utl'es viscères.
parce que son œsophage passe par le diaphragme et $'adjoint à la tra­
cbée qui sort du poumon; par suite aussi le cœur lui-mêt:ne a au,ssi
un mOuvemenl pulmonaire outre le sien propre, c~r il est couché
310 DE LA DiVINE SAGESSE,
5111' le diaphragme et est étendu dans le sinus du poumon, et pal'
les ol'eilleltes il y est cohél'ent et continué i pareillement aussi le
respiratoil'e passe dans les artèr'es et les veines i c'est pOUl' cela que
le cœur' et le poumon sont de compagnie dans une seule chambre
séparée du reste du corps, laquelle chambre est appelée poitrine,
Un œiL SCl'utateUl' peut 'voir d'après cela que tous les mouvements
vifs, qui sont appelés actions et existent au moyen des muscles,
se font'pal' la coopération du mouvement cardiaque et du mouve­
ment pulmonaire, lequel double mouvement, tant le commun qui
est externe que le singulier qui est interne, se produit dans chacune
des 'parLie.~ ; et cel!ui qui a de la perspicacité peut même voir que
ce.'làeux' soul'ces des mouvements du corps cort'espondent à la vo­
lonté' et à l'entendement; puisqu'elles sont produites par ces deux
fllcollés. Cela m'a même été confil'mé dans le Ciel i il m'a été
donné d'êll'e avec des Anges qui représenlaient cela d'une manière
vivante : Par une admirable et inexpr'imable fluxion en gyl'es
ils formaient une ressemblance de cœUl' et une ressemblance de
poumon avec tontes les choses intérieures et extérieures de leur
contexture, et alors ils suivaient le flux du Ciel; car le Ciel,
d'après l'influx de 'l'amour et de la sagesse pl'océdant du Sei­
gneur', est en elfol't pour de telles formes; ils l'epl'ésentaient ainsi
chacune 'des choses qui sont dans le cœur et chacune de celles'qui 1

sont dllns le poumon, et aussi lem' union, qu'ils appelaient mariage


de l'amout' et de la sagesse; et ils disaient que dans tout le corps
et dans chacun de ses memhl'es, de ses organes et de ses viscères,
il y a qüelque ch'ose de semhlable à ce qui se passait là entl'e les
choses qui sont dans le cœur et celles qui sont dans le poumon; et
que là où deux' n'agissent pas et où chacun d'eux ne remplit pas
distinctement ses fonctions, il ne peut y avoir aucun mouvement
de la \'ie par quelque principe volontail'e, ni aucun sens 1l,e la vie
p:lI' qùelque principe inteHectuel. D'après ce qui a été dit jusqu'ici,
l'iiomine qui veut gotÜér juSq'U'ilUX tc~tJses peut être instruit et in­
fot'mé comment la volonté se conjoint à Pènlendement et l'entende­
ment à la volonlé,' el comment ils agissent dans la conjonction;
comment la volonté agit d'apr~s lé cœur, comment l'entendement
agit d'apl'ès le poumon, et cdfl'iment d'après la conjonction du cœur
el du poumon il y a conjonction réciproque de la volonté et de l'en­
DE LA DIVINE SAGESSI~. 31'1
tendement. La vér.ilé de l'Article précédent, que chez l'homme,
apl'ès l'enfantement, .le réceptacle de l'amour devient \'olonté et
.le l'éceptacle de la sagesse entendement, a été confil'mée par des
pl'euves humaines; en effet, après l'enfant~q1ent les poumons S'.oll­
vrent ct commencent, de compagnie avec le cœur, la vie ar.live qui
apparliellt à la volonté, et la vie sensitive qui appartient à l'enten­
dement de l'homme; cette vie active et celte vie sensitive existent,
non pas par la seule opération du cœur, ni par la seule opél'ation
des poumons, mais par leur coopération; elles n'existent pas,\non
plus sans la cOl'I'espondance, ni dans l'évanouissement, ni che?
ceux qui sont. suffoqués.
VII. Il Y a conjonction du C01'PS et de l'esp"it chez
i' homme. par ses moupements cardiaques et pulmonaire,~, el
la séparation u fait quand ces mouvements cessent. POLIr ql.le
ceci soit saisi, il est nécessaire de mettre en avant quelques Pro­
positions qui serviront comme de flambeau; on verra qu'il en est
ainsi d'apt'ès celles qui sont mises en avant; ce sont celles-ci:
\]:' L'esprit de l'homme est également homme. Ci:: Il a égaIe­
ment un cœul' et par suite un pouls, et un poumon et pal' suite
une I·espil'ation.\f ,Le pouls de son cœur eL la l'espiration de
son poumon influent dans le pouls du cœur et dans la respiration
des poumons chez l'homme dans le Monde. A: La vie du COl'pS,
qui est naturelle, existe et subsiste ~~r cet influx, et eUe cesse par
son éloignement cL sa séparation. 15. L'homme alors de naturel
devient spil'ituel.
1. L'esprit de l'homme est également homme: on voit
dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER que cela a été prouvé par
de Ilombreuses expériences, N°' 73 à 77, 3H à 316, 45'l, 461
à 469; et que chaque homme est esprit quant à ses intérieurs,
No' 432 à hM. Il faut y ajouter que tout spirituel dans son essence
est homme, ainsi tout ce qui appartient à l'amoUl' et à la sagesse
procédant du Seigneul', car cela est spirituel; si tout spirituel ou
tout ce qui procède du Seigneur est homme, c'est parce que le
Seigneur Lui-Même, qui est le Dieu de l'univers, est Homme, et
que de Lui il ne peut pas procéder quelque chose qui ne Lui serait
pas semblable, car le Divin qui procède esL immuable en soi et sans
éte~due, et ce qui n'a pas d'étendue est partout tel; de.là vient sa
-...

312 DE LA DiVINE SAGESSE.


'foute-PI'ésence, Si rhomme a conçu, au sujet de l'Ange, de l'es­
pl'it et de soi-même après la mort, l'idée qu'on est comme de l'é­
ther ou de l'ah' sans corps humain, c'est parce que des érudits
sensuels ont conçu l'espl'it dIaprés son nom, qui veut dire souille
de la bouche, et d'après son invisihilité et sa non apparence devant
les yeux; cal' les hommes sensuels pensent seulement d'après le
sensuel du corps et d'après le matél'iel, puis au~si d'après quelques
passages de la Parole non entendus spirituellement; cependant
pal' la Pal'Ole ils savaient que le Seigneur, quoiqu'il filt homme
quant à la chair et quant aux os, devint néanmoins invisible devant
les disciples, et qu'il sortit les pOl'tes étant fermées; ils savaient
aussi pal' la Parole que plusieurs personnages ont vu comme
hommes des Anges qui n'avaient pas pris la fOl'me humaine, mais
qui se manifestaient dans leur propre fOl'me devant les yeux de,lem'
espl'it, lesquels alors avaient été ouverts. Alin donc que l'homme ne
l'estAt pas plus longtemps dans ceUe idée erronée sur les Esprits
et les Anges et sur les âmes après la mort, il a' plu au SeigneuI'
d'OUVl'il' la vue de mon esprit, et de me dOnIlel' de parler face à
face avec les Anges et avec des hommes décédés, de les con­
templel', de les touchel', et de leur dire plusieul's choses SUl' l'in­
créduliié et l'illusion des' hommes qui vivent maintenant; ce com­
mel'ce joUrmiiier avec eux dure depuis l'année 1.7 hA jusqu'à c~
moment, c'est-à-dire, depuis dix-neuf ans. D'apl'ès ces consi-'"
dérations, on peut voir que l'esprit de l'homme est également
homme.
2. L'esprit de l'homme a également uu cœur et par
suite un pouls, et un poumon et p«r suite une re,~piration :
cela sera d'abord confirmé par l'expérien'ce, et ensuite d'après la
raison. Pal' l'Expérience: Le Ciel i Angélique est distingué en
deux Royaumes, l'un qui est appelé Céleste, et l'àutre qui est ap­
pelé Spil'ituel; le Royaume céleste est dans l'amoUl' envel'S le Sei­
gneu'I', et le Royaume spirituel est dans la sa'gesse d'apl'ès cet
amoul'; le Ciel a été ainsi distingué, pal'ce que l'allloul' et la sa­
gesse dans le Seigneur et d'après· le Seigneur sont deux choses dis­
tinctes, mais cependant unies; C~l' elles sont d'istinctes comme la'
chaleur et la lumière qui procèdent du soleil, ainsi qu'il a déjà été
dit: .les Anges du Royaume céleste, parce qu'ils sont dans 'l'a­
DE LA DIVINE SAGESSIl:. 313
moul' envers le Seigneur, repl'ésentent le cœl\l' du Ciel, et les An-
ges spirituels, parce qu'ils sont dans la sagesse d'après cet amour,
représentent le poumon du Ciel; car tout le Ciel, comme il a été
précédemment dit, est en présence du Seigneur comme un seul
homme; l'influx du Royaume céleste dans le Royaume spirituel
est même semblable à ('influx du cœur dans le poumon chez
l'homme; de la vient la cOl'l'espondance universelle du Ciel avec
ces deux mouvements, le cardiaque et le pulmonaire, chez chacun.
11 m'a aussi été donné d'entendl'e dire aux Espl'its et aux Anges
que leurs artères reçoivent du cœur leurs pulsations, et qu'ils res-
pil'ent également comme les hommes dans le Monde; puis aussi,
que chez eux les pulsations val'ient selon les états de l'amour, et
la respiration selon l'état de la sagesse, Ils ont eux-mêmes' tâté la
jointure de leur main et me l'ont dit, et moi-même j'ai perçu plu-
sieurs fois la respiration de leur bouche, Comme tout le Ciel a été
distingué en sociétés selon les atrections qui appartiennent à l'a-
mour, et que toute sagesse et toute intelligence sont selon ces affec-
tions, il en résulte que chaque société a une respiration particu-
lière qui est distincte de la respiration d'une autre société, et pa-
J'eillement un pouls du cœur particulier et distinct; aussi per-
sonne ne peut-il entrer d'nne société dans une autl'e plus élevée,
ni descendre 'd'un Ciel supérieul' dans un inférieur, ou mon-
ter d'un Ciel inférieur dans un supél'ieul', car le cœur souffre
et le poumon est resserré; à plus fOl'te raison personne ne peut-il
se l'endre de l'Enfer dans le Ciel; celui qui ose monter respire
comme un moribond à l'agonie, ou comme un poisson til'é des eaux
dans l'air. La distinction universelle des respirations et des pulsa.
tions est selon l'idée de Dieu, car de (',ette idée résultent les diffé-
rences de l'amoul' et par suite celles de la sagesse; c'est pourquoi
une nation d'une l'eligion ne peut entrer chez les nations d'une an-
tre religion; il m'à été montré que les Chrétiens ne pouvaient en-
trer chez les Mahométans, à cause de leul' respiration. La l'espira-
tion est tl'ès-facile et très-douce chez ceux qui ont de Dieu l'idée
d'un homme, et dans la Chrétienté chez ceux qui ont du Seigneur·
l'idée qu'il est le Dieu du Ciel; mais la respiration est difficile et
dure chez ceux qui nient sa Divinité, comme font les Sociniens et
les Ariens. Puisque le pouls fait un avec l'amour de la volonté, et
3H DE LA DIVINE SAGESSE.

que la respiration fait un avee la sagesse de l'entendement, ceux


qui doivent venir dans le Ciel sont pal' conséquent d'abord inau­
gu\'és dans la vie angélique pal' des respirations qui sont d'accord,
ce qui se fait pal' diffél'ents moyens; ensuite ils viennent dans des
perceptions intérieures, et dans le libre céleste. D'après la Raison:
L'esprit de l'homme n'est pas nne substance séparée des viscères,
des organes et des memhres de l'homme, mais il y est étl'oiLement
adhél'ent, car le spirituel suit loute leur chaine depuis les extimes
jusqu'aux intimes, et par suite aussi toute chaine et toute fibre dll
cœur èt des poumons; c'est pourquoi,' lOl'sque le lien en tre le corps
et l'espr,it de l'homme est rompu, l'esprit est dans la semblable.
forme dans laquelle était l'homme précédemment; il Ya seulement
séparation de la substance spil'ituelle d'avec la substance ,maté­
rielle; de là vient que l'Esprit a également un cœur et un poumon,
comme l'homme en avait dans le Monde; c'est même pOUl' cela
qu'il a de semblables sens et de semblables mouvements, et qu'il a
aussi un langage; et les sens, les mouvements et le langage n'exis­
tent pas sans le cœur et sans les poumons; les Esprits ont aussi
des atmosphères, mais elles sont spil'ituelles; combien s'abusent
étrangement ceux qui assignent à l'âme un lieu particuliel' quelque
part, soit dans le cerveau, soit dans le cœur, cal' l'âme de l'hom­
me, qui doit vivl'e après la mort, est son esprit 1
3. Le pouls de son cœur et la respiration de son poumon
influent dans le pouls du cœur et dans la respiration des
poumons chez l'homme dans le Monde. Cela aussi sera confir­
mé par l'ex périenco et ensuite par la raison: Par l'Expérience:
Tant que l'homme. vit dans le Monde, il a une double respiration
pulmonaite,et un double pouls cardia,que; il ne le sait pas, parce
qu'il ne sait pas que l'homme est espl'it quant à ses intérieurs, et
que l'esp.rit est également homme; que cependant l'un et l'autl'O
mouvement existe continuellement dans l'homme, et que de là ces
mouvements de l'esprit influent dans ces deux mouvements du
corps, c'est ce qu'il m'a été donné de percevoir par le sens: J'ai été
réduit une foi~ à ces mouvements de l'esprit lorsqu'il y avait chez
moi des Esprits qui, dans un fort persuasif, avaient pu enlever à 1
l'entendement tonte faculté de penser et pareillement alors le pou­
voir de respirer; pour que je n'en énrouvasse pas de pl'éjudice, je
- DE"LA DlVI~g SAGESSE. 315
fus réduit à la respiration de mon esprit, que je sentis alors mani­
festement en accord avec la respiration des Anges du Ciel; de là
il devint évident que le Ciel dans le commun, et là tout Ange dans
le particuliel', respire; puis aussi, que, alitant souffre l'entende­
ment, autant souffre aussi la respiration, car le persuasif que pos­
sèdent cedains mauvais Esprits dans le Monde spirituel suffoque
aussi en même temps la respiration et l'entendement; aussi !'ap­
pelle-t-on le suffocatif du corps et le nécalif de l'esprit (animus):
il a aussi été donné également aux Anges pouvoir dedil'iger ma
respil'ation, et une fois aussi de diminuer et de retirer successive­
ment la respiration de mon corps, jusqu'à ce qu'il ne restAt que la
respiration de mon esprit, laquelle je perçus même alors par le
sens : et, outre cela, j'ai été dans la :respiration de mon esprit
toutes les fois que j'ai été dans le même état. que les Esprits et les
Anges; et, autant de fois j'ai été élevé dans ]e Ciel, autant de fois
j'ài .été en esprit et non en corps, étant autre tant en corps qu'en
esprit. Quant au retrait de l'animation du poumon et du COI'PS et
au maintien de l'animation de mon esprit, voir aussi dans le Traité
DU CIEL .ET DE L'ENFER, N° Mg. D'après la Raison: Au moyen
de ces vives expériences, on pellt voir que chaque homme jouissant
d'une double respiration, l'une au dedans de l'autre, peut d'après
l'entendement penser rationnellement et même spirituellement, et
être aussi par cela même distingué des bêtes; puis encore, qu'il
peut être illustré quant à l'entendement, être élevé dans le Ciel, et
respirel' avec les Anges, et ainsi être réfol'mé et être régénéré; de
plus, où est l'exteme, là aussi doit être l'interne; cela doit être
dans toute action et dans toute sensation; l'externe donne le com­
mun et l'interne le singulier, et où le f,ommun n'est pas, le singu­
lier n'y est pas non plus; de là vient que chez les hommes il y a
un mouvement systolique et animatoire tant externe qu'interne, un
mouvement externe qui est naturel, et un mouvement interne qui
est spirituel; c'est même ainsi que la volonté, de compagnie avec
l'entendement, peut produire les mouvements cOl'porels, et que
l'entendement peut aussi avec la volonlé pl'oduire les sens corpo­
rels. Il y a aussi dans les bêles un pouls commun el un pouls sin­
gulier, une respiration commune eL une l'espiralion singulière;
mais chez les hêtes l'exleme et l'interne sont naturels, tandis que
510 DE LA DIVINE SAGESSE,
chez l'homme l'externe est natU\'el et l'intel'Oe est spirituel, En un
mot, tel est l'entendement, telle est la respil'ation, parce que tel est
l'espril de l'homme; c'est l'esprit qui pense d'apres l'enlendement
et qui agit d'après la volonté; pOUl' que ces opérations spil'ituelles
puissent inlluer dans le COl'pS, ct portel' l'homme à penser et à vou­
loir naturellement, il raut que la respiration et le pouls de l'esprit
soient conjoints à la respiration et au pouls du corps, et qu'il y ait
influx de l'un dans l'autre, autl'ement il n'y a pas de tl'allslation.
!J, La vie du corps, qui est naturelle, existe et subsiste par
cet influx, et elle cesse par son éloignement et ,ça sépara.
tion, Que l'homme apres la mOl't soit également homme comme:
ill'a\'ait été aupal'avant, mais qu'apl'ès la mOlt il devienne homme.
esprit, c'est pal'ce que son spirilu,e1 ou le substantiel de l~espl'i~ a été
adjoint à son naturel ou au matél'iel du COl'pS avec tant de justesse
el d'union, qu'il n'y a pas une fibl'ille, une légere trame ou la plus
petite toile où l'humain de l'esprit ne soit avec l'humain. du corps;
et comme la vie du tout et la vie des parties dépendent uniquement
de ces deux mouvements universaux, le mouvemenl systolique du
cœur et le' mouvement respil'aloil'e ùu poumon, il s'ensuit, lorsque
ces mouvemellts cessent dans le COl'pS, que les naturels qui sont les
matériels sont séparés de.s spirituels qui iOnt les substantiels, car
ils ne peuvent plus raire ensemble le même ll'avai!; c'est pour cela
que ce qui est l'agent même, c'est-à.dil'e, le spirituel, j:e relire de
chacune des choses qui étaient nlises en action, c'est-à-dil'e, des
l

naturels, et ainsi l'homme devient un auwe homme; c'est, donc. là,


la mOl't de l'homme, el cette· mort est sa résU\'I'ection. Voir. dans
le Tl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, quelques particularités sur ce
sujet rapportées d'apl'es une vive expérience, N°' hh5 à !J52, !J53
à k60, !J61 à fJ69,
11 parait comme évident que l'homme est mort quand la respil'a­
tion cesse, mais toujours est-il qu'il n'est pas mort avant que, le
mouvement du cœur ait en même temt>S cessé, ce qui a''I'i've ordi­
nairement plus tard; que I!homme ne soit pas mo!'t auparav.ant,
c~est ce que prouve la vie des enrants dans l'utérus, et aussi la
vie des adultes dans les évanouissements et dans' les suffoea­
lions; dans ces états le cœur a ses systoles et ses diastoles, le
poumon étant dans l'inaction, et cependant ils vivent, quoique pri­
DE LA DIVINE SAGESSE. 317
vés de sens et de mouvement, ainsi quoiqu'ils n'aient aucune con­
science de la vie; la raison de cela, c'est qu'alors la respiration de
l'esprit continue même d'exister, mais aucune respiration du corps
n'y correspond, pal' suite il n'y a pas non plus réciprocalion des
deux mouvements vitaux du cœur et du poumon; sans corres­
pondance et sans récipl'ocatjon, il n'existe pas de vie dans le sens,
et il n'y a pas d'action: il en est de la vie naturelle du corps de
l'homme comme de la vie spirituelle de son mental; si la volonté
et l'entendement, ou l'amour et la sagesse, n'agissent pas conjoin­
tement, il ne se fait aucune opél'atiou rationnelle; si I~entendement
ou la sagesse se retire, la volonté avec l'amour devient comme
morte; mais toujours est-il qu'elle vit sans avoir conscience d'elle­
même, si seulement l'entendement a été fermé, comme il arrive
chez ceux qui pel'dentla mémoire; il en est autrement si la volonté
ou l'amour se retire, alors c'en est fait du meutal de l'homme,
comme c'en est fait de lui, quand le cœur cesse de battre. II m'a
été donné de savoir que la séparation de l'esprit d'avec le corps se
fait pour l'ordinail'e le second jour après la dernière agonie, en ce
que je me suis entretenu, le troisième jour apl'ès celte agonie, avec
quelques défunts qui étaient alors des esprits,
5, L'homme alors de naturel devient spirituel, L'homme
naturel diffèl'e absolument de l'homme spirituel, et l'homme spiri­
tuel ahsolument de l'homme naturel; la différ'ence est si grande,
que t'.homme ne peut être en même temps homme spirituel et
homme naturel. Celui qui ignol'e ce qu'est le spirituel dans son
essence peut croire que le spirituel est seulement le naturel plus
pur qui, dans l'homme, est appelé le rationnel; mais le spit'ituel
est au-dessus du rationnel, et il en diffèl'e autant que la lumière du
jour diffère de l'ombre du soir dans la saison de l'automne; la dis­
tinction ni la différence ne peuvent êll'e connues que par' quelqu'un
qui est dans l'un et dans l'autre Monde, le n:lturel et le spiriluel,
et à qui il est donné d'altemer' tour à tour, tantôt d'êll'e dans l'un,
et tantôt dans l'autre, et d'inspectel' l'un pal' l'autre au moyen de
réflexions;"d'apl'ès cette faculté qui m'a été donnée, j'ai connu
quel est l'homme naturel, et quel est l'homme spirituel qui est l'es­
prit. Pour qu'oo le sache, ceia sera décrit en peu de mots: Dans
tout ce qui appartient à sa pensée et à son langage, et dans tout ce
318 DE LA DIVINE SAGESSE.
qui appartient à sa volonté et il son aCLion, l'homme uatul'el a pOUl'
sujeL la matière, l'espace, le temps et la quantité; ces choses chez
lui sont fixes et détel'minées, et sans elles il n'est dans aucune idée
de la pensée et du langage qui en procède, ni dans aucune affection
de la volonté, ni pal' suite dans aucune action. L'homme spirituel
ou l'Esprit n'a pas ces choses pour sujeLs, mais il les a seulement
pOUl' objets; eL cela, pal'ce que dans le Monde spirituel il y a des
objets tout il fait semblables il ceu~ qui sont dans le Monde natu­
l'el; il Ya des tenes, des campagnes, des· champs, des jardins et
des forêts; 11 Ya des maisons distribuées en chambres, et dans ces
chambres tout ce qui est utile; il Ya aussi des vêtements, les uns
propl'es aux femmes et les autres aux hommes, comme dans le
Monde; il Ya des tables, des mets, des hoissons, comme dans le
Monde; il y.a aussi des animaux, les uns doux, les autres·nuisi­
bles; il ya pal' conséquent des espaces et des temps, des nombres
et des mesures; toutes ces choses ressemblent tellement il eelles
qni sont dans le Monde, que l'œil ne peut absolument pas en faire
la distinction; mais cependant elles sont toutes des apparences,
celles qui appartiennent a l'entendement des Anges des apparences
de la sagesse, et celles qui apPUl'tiennent a leur volonté des appa­
l'ences de la perception des amours; car elles sont cl'éées en un
momenL par le Seigneur, et en un moment aussi elles sont dissi­
pées ; elles l'estent ou ne l'estent pas selon la conslance ou l'incon­
stance des Esprits ou des Anges chez lesquels elles sont des appa­
l'ences; cela vient de ce qu'elles sont seulemenL les objets'de leurs
pensées et de leurs affections, eL que les sujets sont les choses d'a­
près lesquelles elles apparaissent, c'est-a-dire, celles qui, comme
il a été dit, appartiennent il la sagesse et a l'amour, ainsi des spi­
rituels; par exemple, quand ils voient des espaces, ils n'y pensent
pas d'après l'espace; quand ils voienL des jardins, et dans ces jardins
des al'bres, des fruits, des arbl'isseaux, des fleul's eL des semences,
ils y pensent, non pas d'après l'apparence, mais d'après les cho~es
en l'aison desquelles ces objets appal'aissent; il en est de même du
l'este; de là vient que les pensées des spirituels sonL absolument
autres que les pensées des naturels, pareillement les affeclions,
eL,teliement autres, qu'elles sontll'allscendantes et ne tombent pas
dans les idées naLurelles, si ce Il'est quelque peu ùalls la vue inté­
DE LA DIVIN"; SAGESSE. 219
l'ieure rationnelle; et cela, non autrement que pal' des ahstl'actions
ou l'éloignement des quantités pal' les qualités; d'après cela, il est
évident que les Anges ont une sogesse qui, pOUl' "homme naturel,
est incompréhensible et inexprimable; comme telles sont leurs
pensées, ils ont aussi un langage analogue qui diffère tellement
des langages des hommes, qu'ils' ne se ressemblent pas en un seul
mot; il en est de même de leur écriture, qui, bien que semblable
quant aux lettres à l'écritUl'e des hommes du Monde, ne peut ce­
pendant être comprise pai' aucun homme du Monde; chaque con­
sonne y est un sens, chaque voyelle y est une affection i et les
voyelles ne sont pas écrites, mais sont ponctuées; les travaux ma­
. nuels, qui sont innomhl'ables, et les fonctions de leurs offices diffè­
renl également des travaux et des fonctions des hommes naturels
dans le Monde; ces idées ne peuvent êlre décl'ites pal' les mots
d'une langue humaine. Par celle légèl'e esquisse, on peut perce­
voir que le nalurel et le spil'jtuel diffèrenl comme l'ombre,etla lu­
lilière, Mais néanmoins il y a plusielll's différences, cal' il y a des
spirituels.sensuels, des spirituels rationnels et des spirituels céles­
tes; il ya aussi des spirituels mauvais et des spirituels bons; les
diffél'ences sont selon les affections et les pensées qui en dérivent,
et les appal'ences sont selon ces différences. On voit, d'apl'ès cela,
que l'homme de naturel derient spirituel, aussitOt que le poumon
et le cœur du corps cessent leurs mouvements, et que pal' la le
corps matériel est repoussé pal' le corps spirituel.
VIII. Il n'y a et il ne peut y avoir aucun Ange, ni aucu1I
Esprit, qui ne soit né homme dans le Monde. Que les Anges
n'aient pas été C1'éés immédiatement, mais que tous ceux qui sont
dans le Ciel soient d'abord nés hommes, et soient develJus Anges
après une vie passée dans le Monde, on le roit démontré dans le
Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, No' 312 à 3:18; et qu'aucun Ange
n'ait pu exister sans être né homme dans le Monù',~, et que cela soit
conforme à l'ol'ùl'e Divin, on le voit d'après les Propositions qui
suivent: L Il )' a dans l'homme un mental angélique, 2, Un tel
mental ne peut êtl'e formé que dans l'homme. 3. Ni ne peul elre
procréé, et êll'e multiplié pal' des procréations. h, Les Esprits et
tes Anges tiennent de lil de pouvoir suhsistel' et vivre il élernitë,
5. 'El de pou"oil' être adjoints ct conjoints an genre humain, G, Et
320 DE LA DIVINE SAGESSE,
ainsi le Ciel, q'ui a été la fin (le but) de la création, 8 pu existel'.
1. Il Y a dans l'homme un mental angélique. On sait dans
la Chrétienté que l'homme est né pour le Ciel, et que même, s'il
vit bien, il àoit venir dans Je Ciel, et y être consocié avec les Anges
comme l'ull d'eux; on sait aussi qu'il lni a été donné une Ame ou
un mental d'une semblahle qualité, et qu'il doit vine à éternité; ql!e
ce mental, considél'é en soi, est la sagesse pl'océdant du Seigneur
d'apl'ès l'amour envers Lui, et que les Anges ont aussi un sembla­
ble mental; de là il est évident qu'il y a dans l'homme un mental
angélique: qu'on ajoute il cela que ce menLaI est l'homme lui­
même, car tout homme d'après lui est homme, et tel il est, tel est
l'homme; le corps, dont ce mental dans le Monde est revêtu et en­
veloppé, n'est pas en soi l'homme, car le corps ne peut recevoir
pal' soi la sagesse qui procède du Seigneur, ni aimer le Seigneur,
mais il le pellt pal' son mental; aussi est-ce pour cela que le corps
est séparé et l'ejeté, lorsque le mental doit s'en aller et devenir Ange.
Si même alors l'homme vient dans la sagesse angélique, c'est parce
que les degl'és supérieurs de la vie de son mental sont ouverts, car
dans tout homme il y a les trois degrés de la vic; le degl'é infime
est naturel, dans ce degl'é est l'homme dans le Monde; le second
degré est spirituel, dans ce degré est tout Ange dans les Cieux in­
férieurs; le troisième degré est céleste, en lui est tout Ange dans
les Cieux supérieul's, et l'homme est Ange, selon que chez lui dans
le Monde les deux degl'és supérieurs sont ouverts pal' la sagesse
procédant du Seigneur, et pal' l'amour envers Lui; mais toujours
est-il que l'homme ne sait pas dans le Monde que ces degrés ont
été ouyel'ts, avant qu'i! ait été séparé d'avec le premiel' degré, qui
est le naturel, et la sépal'atïon se fait pal' la mort du corps; il m'a
été donné de voir et d'entendre qu'il possède alol's la sagesse comme
l'Ange, quoiqu'il n'en ait pas été ainsi dans le Monde; j'ai vu dans
les Cieux plusieurs personnes de l'un et de l'autre sexe, que j'avais
connues dans le Monde, et qui, pendant qu'clles y vivaient, avaient
cru avec simplicité ce que le Seigneul' a dit dans la Parole et y
avaient conformé fidèlement leur vie; et, les ayant entendues parler
dans le Ciel, leurs paroles étaient ineffahles, comme il est dit des
Anges. 2. Un tel mental ne pput ~tre formé que dans l'homo
me. C'est pal'ce que tout influx Divin va des premiers dans les
DE LA DIVINE SAGESSE. 321
derniers, et par connexion avec les derniers dans les moyens; et
que le Seigneur lie ainsi toutes les choses de la création; aussi est-
il nppelé le Premier et le Demiel'; c'est aussi pour cela qu'il est
venu Lui-Même dnns le Monde, s'est l'evêtu d'un COl'pS humain, et
s'y est aussi glorifié, afin de gouvel'ller par les pl'emiel's et en même
temps pal' les demiers tout l'univers, tant le Ciel que le Monde.
C'est la même chose pOUl' toute opération Divine; s'Wen est ainsi,
c'est que dans les del'1liel's coex.istent toutes choses; cal' toutes les
choses qui sont dans un ordre successif sont là dans un ordl'e si-
multané; c'est pOUl'quoi, toutes les choses qui sont dans l'ordf'l~ si-
mullané sont dans une connexion continuelle avec toutes celles qui
sont dans l'Ol'dre successif j d'où il est évident que le Divin dans le
demiel' est dans son plein; cc que c'est que l'ordre successif et
quel il est, et ce que c'est que l'ordre simullané et quel est cet or-
dre, ou le voit ci-dessus, pag. 266,267; d'après cela, il est tlvidimt
que toute création a été faite dans les derniers, et que toute opéra-
tion Divine s'étend jusqu'aux del'niel's, et que là elle crée et opère.
Que le mental angélique soit forlllé dans l'homme, on le voit pal'
la formation de l'homme dans l'utél'l1sj puis, pal' sa formation
après l'enfantement j et par cela que c'est une loi de l'ordre Divin,
que toute chose re\'ienne des deruiers au premiel' d'où elle procède,
et l'homme à son CréateUl'. Par la furmation de l'homme dans
l'utérus; cela est évident d'après ce qui a été dit ci-dessus, pag.
296 à 303, où il a été rnontl'é que dans l'utérus, jusqu'à l'cnran.,.
tement, l'homme est pleinement formé, d'après la vie pl'océdallt
du Seigneul', pOUl' la réception de la vie qui vient de Lui, pOUl' la
réception de l'amoul' pal' là volonté futul'e, et pOUl' la réception de
la sagesse pal' l'entendement futur, lesquels constituent ensemhle
le mental, qui peut devenir angélique. Par sa formation après
l'el/fantement, en ce que Lous les moyens sont POUI'VUS pOUl' que
l'homme puisse devenir un Lei mental ; en effet, chaque nalion pos-
sède lIne l'cligioll, et la pl'ésence du Seigneul' est partout, et il y a
conjonction selon l'amoul' ct par suite selon la sagesse, ainsi il y a
dans tout homme possihilité de fOl'malion, et, pOUl' qui le veut, fol'-
mation continuelle depuis l'enfance jusqu'a la vieillesse pour le
Ciel, afin qu'il devienne Ange. Par cela que c'est une loi de l' or-
dre Divin que toute chose rel)ienne des derniers au premier
YlI. 21.
32! D~ LA DIVINE SAGESSE.
d'où elle procède; on peut le voil' pal' tout objet créé dans le
Monde: La semence est le premier de l'arbre; pal' la semence l'ar­
bre SOl't de terre, pousse des branches, fleurit, pl'oduit des fl'uits
et y repose la semence; ainsi ilt'evient à ce dont il procède; il en
est de même de tout arbuste, de toute plante et de toute lIeul', La
semence est aussi le premier de l'animal; celui-ci est fOl'lné ou dans
une matrice ou dans un œuf jusqu'à l'enfantement; ensuite il croît
et devient un animal semblable; et quand il est pal'venu à son état
mllr, il a aussi en soi de la semence; ainsi, tout dans le règne animal,
comme tout dans le t'ègllc végétal, s'élève du premier ail demier,
et du del'niel' revient au premier (j'où il procède, Il en est de même
de l'homme, mais avec celle diffét'ence que le premier de l'animal
et du végétal est naturel, et que pal' conséquent après qu'il s'est élevé
il retombe dans la nature; au contraire, le pre 111 iel' de l'homme
est spil'ituel, semblable à son âme, pouvant reeevoir le Divin
ArnoUl' et la Divine Sagesse; ce premiel', séparé du corps qui
tombe dans la nature, ne peut pas ne pas retoUl'llel' au Seigneut',
de qui lui vient la vie: d'v.utres types de ce fait existent aussi
dans l'un et l'ault'e règne, le végétal et l'animal; dans le végé­
tal, les végétaux sont de nouveau suscités d'une cendre; et dans
le règne animal, d'après la métamorphose des vermisseaux en
chrysalides et en papillons. 3. Le mental angélique ne peut être
procl'éé, ni être multiplié par des proCl'l\ations que dans
l' homme: celui qui connait quelles sont les substances dans le
Monde spirituel, et quelles elles sontrelalivement à la matière dans
le Monde naturel, peut facilement vOÏJ' qu'il n'y a de procréations
de mentais angéliques que dans ceux et d'après ceux qui habitent
sur la terre, œuvre del'llière de la création; mais comme on ignore
quelles sont les substances dans le Monde spil'ituel J'elativement
aux matières dans le Monde naturel, cela va maintenant être dit:
Les substances dans le Monde spirituel apparaissent comme si elles
étaient matét'jelles, mais toujoul's est-il qu'elles ne le sont pas; et
comme elles ne sont pas matérielles, c'est pour cela qu'elles ne sont
pas constantes; elles sont les COt'('espondances des affections des
Anges, et continuent d'exister arec les affections ou avec les An­
ges, et se dissipent avec ces affections; il en aUI'ail été de même
des Anges, s'ils Poussent été cl'Aés dan~ le Monde spil'itnel; mnis en
DE LA DIVINE SAGESSE. 32~

oulre, chez les Anges, la IH'ocréalion et la multiplication qui en


provient ne sont el ne peuvem êlre qu'une procréaI ion et une mul­
tiplication spiriluelles, qui apparliennent à la sagesse et à l'amour,
telles que sont aussi celles des âmes des hommes qui sont engen­
drés de noureall ou régénérés; dans le Monde naturel, au conll'ait'e,
il y a de(malières par lesquelles et d'après lesquelles peuvenl êll'e
failes des Pl'ocl'éalions et ensuile des formaI ions, par conséquenl des
multiplications d'hommes et par suite des multiplications d'Anges.
4. Les Esprits et les Anges tiennent de là de pouvoir subsill­
ter et vivre à éternité: c'est parce que si l'Ange ou l'Esprit
subsisle, il tient cela de ce qu'il est d'ubord né homme dans le
Monde; en elfel, il lient avec soi des inlimes de la nalure un mé­
dium enll'(le spiriluel et le nalurel, médium pal' lequel il est fini
pour qu'il soit subsislant et permanent; par ce médium il a le re­
lalif aux choses qui sont dans la nalure, et aussi le cOI'respondam
à ces choses. 5. Pal' ce médium aussi les· Esprits et les Aliges
peuvent être adjoints et conjoints au genre humain: en effet,
il ya conjonction, et où il y a conjonclion , il doit aussi y n\roir un
médium; qu'il y ail un lei médium, les Anges le savenl; mais
comme il vient des intimes de la nalUl'e, el que les mols des lan­
gues appal'liennent aux del'lJiers de la nalure, il ne peut êlre décrit
que par des ahsll'aclions, Mainlenant, d'après ces considéra lions,
il suit, 6. que le Ciel angélique, qui a été la {in (le but) dt: la
création, n'a pas existé autrement, et qu'ainsi le genre humain
en est la pépinière et le magasin (promptuarium).
IX. Le Divin Amour eE.t le Divin Bien, et la Diville Sa­
gesse est le Divin Vrai. C'est pal'ce que lout ce que l'amour fait
est le bien, el que tout ce que la sagesse enseigne est le \Tai; de
là il est évident que le Divin Amour, d'après l'effet, qui est l'usage,
est appelé le Divin Bien, el que la Divine Sagesse, aussi d'ilprès
l'effet, qui est l'usage, esl appelée le Divin Vrai; car l'effel con­
sisle à faire el aussi à enseignel', mais l'un appal'lienl à l';lmour el
l'aulre à la sagesse; el Lout effeL esL un usage, el l'usage est ce
·qu'on nomme bien el vrai; mais le bien est l'essence de l'lisage, et
le vl'ai en esl la forme. Il esl inutile d'enlrel' dans de plus longues
explicaliolls et de les ùédui!'e, puisque chacun d'après la l'ai30n
peut voir que ('amour fait el que la sagrsse enseigne, et que ce que
32& DE LA DIVINE SAGESSB.
l'ariloUl' fait est le bien, et que ce que la sagesse enseigne est le
vl'ai; puis aussi, que le hien que l'amoul' fait est l'usage, et que le
vrai que la sagesse enseigne est aussi l'usage. Examin~ seulement
en toi-même ce que c'est que l'amour sans le bien dans l'effet, et '
ce que c'est que le bien dans l'effet sans l'usage; est-ce que l'amour
est quelque chose, et est-ce que le bien est quelque chose? mais
dans l'usage c'est quelque chose; l'amour existe donc dans l'usage:
pareillement la sagesse pal' le moyen du vrai, cal' celle~ci enseigne
et l'amour fait, C'est de là que la chaleur pl'océdant du Soleil qui
est le Seigneur est appelée Divin Bien, et que la lumière procédant
aussi de ce Soleil est appelée Divin Vrai; elles sont ainsi appelées
d'après l'elfet, car celle chaleur est l'effet de l'amour, et cette lu­
mière est l'effet de la sagesse, et elles sont l'une el l'autre l'usage;
car cette chaleur vivifie les Anges, et celle lumière les illustre; et
pareillement les hommes,
Dans l' Mticle précédent, il a été dit ce que c'est que le Divin
Amour, ici maintenant il sel'a dit ce que c'est que la Divine Sa­
gesse: La Divine Sagesse est celle qui est appelée Divine Provi­
dence, et qui est aussi appelée Divin Ordl'e; et les Divins Vrais
sont ceux qui sont appelés lois de la Divine Providence, desquels il
a été tl'ailé ci-dessus, et qui sont aussi appelés lois du Divin Ordre:
ces lois d'un cOté regal'dent le Seignelll', de l'autre l'homme, et de
part et d'autre la conjonction; le Divin AmOlli' a pour objet de con~
duire l'homme et de l'attirer àsoi, et la Divine Sagesse a pour ob­
jet d'enseigner à ['homme le chemin qu'il doit suivre pour venil' en
conjonction avec le Seigneur, Le SeigneuI' enseigne ce chemin dans
la Parole, et spécialement dans le Décalogue; c'est pourquoi du
doigt du Seigneur Lui-Même ont été éCl'ites ses deux tables, dont
l'une regarde le Seigneur et l'autre l'homme, et l'une et l'autre la
conjonction: afin donc que ce chemin soit connu, le Décalogue sera
expliqué, ce qui sera fait dans la suite (1).
L'homme étant uu récipient et du Divin Amour et de la Divine
Sagesse, il lui a pal' conséquent été donné une volonté et il lui a
été donné un entendement, une volonté dans laquelle i1·doit rece­

(1.) Il s'agit ici du Traité ayant pour titre: Doctrine de Vie pOUl' la
Nouvelle Jérusalem (['apl'ès les Préceptes dll Décalogue, publié en 1.763.
DE LA DIVINE SAGESSE. 325
voir le Divin Amour, et un entendement dans lequel il doit rece­
VOil' la Divine Sagesse, le Divin Amour dans la volonté par la vie,
et la Divine Sn gesse dans l'entendement pal' la doctl'ine; mais
comment se fait la réception par la doctrine dans la vie, et par la
vie dans la doctrine, c'est la tout le travail, qui sera enseigné aussi
clairement qu'il est possible de le faire dans l'explication du Déca­
logue.
X. Il y a une conjonction réciproque de l'amour et de la
sagesse, ou, ce qui est la même chose, de la volonté et de l'enten­
dement, puis aussi de l'affection et de la pensée, et pal'eillement du
bien et du nai. C'est la un arcane non encore révélé; qu'il yait
conjonction, la raison peut le découvrir, mais non de même que la
conjonction est réciproque; que la raison puisse découvrir qu'il y
a conjonction, on le voit en ce qu'elle-même ne peut exister que
pal' la conjonction de l'affect~on et de la pensée; personne, en effet,
ne peut penser sans affection, et qui voudra rechercher, percevra
que l'affection est la vie de la pensée, et que telle est l'affection,
telle est la pensée; c'est pourquoi si l'une s'échauffe, l'autre s'é­
chauffe, et si l'une se refroidit, l'autl'e se reFroidit; c'est pourquoi,
quand l'homme est dans l'allégresse, ses pensées sont gaies; quand
il est dans la tristesse, ses pensées sont tristes; de même, quand
il se livre à la colère, ses pensées sont véhémentes, et ainsi du
reste; de ta pensée supérieure pénètl'e dans ta pensée inférieure, et
donne toute ton allention, et tu le verras. Il y a une semblable
conjonction de l'amour et de la sagesse, parce que toute affection
appartient a l'amour, et toute pensée à la sagesse; puis aussi, une
semblable conjonction de la volonté et de l'entendement, car l'a­
mour appartient à la volonté, et la sagesse à l'entendement; et une
semblable conjonction du bien et du vrai, parce que le bien appar­
tient à l'amour, et le vrai à la sagesse, comme il a été confirmé
dans le précédent Article; sur cette conjonction, voir ce qui a été
rapporté dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N°' 11
à 27.
Que la conjonction soit réciproque, cela aussi peut être conclu
de l'affection et de la pensée, et de ce que l'affection produit la pen­
sée et que la pensée reproduit l'affection; mais cela peut surtout
être conclu de la conjonction réciproque du cœur et des poumons;
3:lt> DE LA DIVINt:: SAGESSE.
car, ainsi qu'il a déjà été montré, Art. VIl et Vlll, Il Ya chez
l'homme une correspondance complète entre le cœur et la volonté,
et entre le poumon et l'entendement; nous pouvons donc, par la
conjonction du cœur et du poumon, être instruits sur la conjonction
de la volonté et de l'entendement, et par conséquent SUl' la con­
jonction de l'amour et de la sagesse. Du parallélisme entre ces
deux instituts on peut voit' :(j')Que la vie de la volonté se conjoint
à la 'ie de l'entendement.~.=Que la conjonction est l'éeiproque, et
quelle elle esl.Œ"Que la vie de l'entendement purifie la vie de la
volonté; que pareillement elle la perfectionne etl'exalte.(iîQue la
vie de la volonté coopèl'e avec la vie de l'entendement dans tout
mou\'ement, et que réciproquement la vie de l'entendement coopère
IIvec la vie de la volonté dans tout sens.~ Pareillement dans le
son et dans le langage.@:' Pareillement chez les bons et chez les
méchants, avec celle différence que chez les méchants la vie de la
volonté n'est ni purifiée, ni pel'fectionnée, ni exaltée par la vie de
l'entendement, mais qu'elle est corrompue, dépravée et ahl'utie.
7J Que l'amour, qui est la vie de la volonté, fait toute la vie de
l'homme.
Mais il faut d'abord qu'on sache que pal' la vie de la volonté il
est entendu l'amour et l'affection, et que pal' la vie de l'entende­
ment il est entendu la sagesse, la science et l'intelligence: il faut
aussi qu'on sache que le cœul' lui-même, avec tous ses vaisseaux
dans tout le corps, correspond à la volonté, et que leur sang cor­
respond à l'amour et à ses affections qui constituent la vie de la vo­
Ion lé; que le poumon avec la tl'achée, le larynx et la glolle, et en­
lin la langue, correspond à l'entendement; et que la l'espiration,
qui se fail par l'influx de l'air à travers le lar'ynx et la tl'achée dans
les bronches des poumons, cOl'I'espond à la vie de l'entendement:
il faut qu'on sache ees choses, pOUl' que la vél'ité soit saisie, au
moyen des correspondances, avec clal'té et justesse. J'anive main­
teuant au parallélisme.
1. l.a vie de la volonté se conjoint à la vie de l' ent ende­
/lient. Pal' le parallélisme on voit que la vie de la volonté, qui est
l'amour, influe dans l'entendement ct en fait la vie intime; que l'en·
lendementla reçoit spontanément, et que la "olonté pat' l'inflnx de
~on amour dans l'entendement produit d'abord les affections, qui
\
\
\ DE LA DIVINg SAGESSE. 32ï
sonlles propres choses de la volonté ou de l'amour, el ensuite l(J.o;
perceptions, et enfin les pensées avec les idées, dans la coopél'a­
lion. Qu'il en soit ainsi, on peul le voil' d'après la conjonction du
cœur avec le poumon; le cœUl' par son oreil\elle droite envoie tout
son sang dans le poumon et ensanglante ses vaisseaux, ce qui fait
que le poumon, de blanc qu'il esl, parait sanglanl; le cœur envoie
son sang pal' un voile ou une tunique ex lime, qui esl appelée pé­
l'icarde, el celle tunique entoure les vaisseaux jusqu'aux inlimes du
poumon; ainsi le cœur failla vie du poumon et lui donne la fa­
cullé de pouvoir respirer; la respil'ation se fait pal' l'influx de l'air
dans les bronches et pal' leurs mouvements l'éciproques ou ha­
leines.
2, La conjonction est récipl'oque, et quelle est celte con­
jonction, Pal' le pal'allélisme on peut voir que j'enlendement ren­
voie la vie de l'amour qu'il a reçue de la volonté, non par le même
chemin pal' lequel il l'a reçue, mais par un autl'e à cOté; et que pal'
suite la volonté dirige la vie dans toul le corps. Toutefois, celle
conjonction réciproque peul êlre plus amplement saisie d'après la
conjonclion réciproque du cœur et du poumon, parce que ces deux
conjonctions sont semblables: Le cœUl' par son oreillette droite en­
,'oie le sang dans le poumon, comme il vient d'êll'e dit; elle pou­
mon, après l'avoil' reçu, le l'envoie dans l'oreillelle gauche du
cœur, ainsi par un autre chemin, elle cœUl' avec une force vigou­
"euse le l'épand de son ventricule gauche de tout cOté par l'aol'te
dans le corps, el pal' les carotides dans le cerveau; au moyen de
ces artères el de leurs ramifications, le cœur dirige la vie active
dans toulle COI'pS, car la force active du cœur est dans les artèl'es;
ce sang al'lél'Ïel coule ensuite de toul cOté dans les veines, par les­
quelles il reflue vers le ventricule droit du cœur, et de là, il va de
nouveau, comme aupal'avant, dans le poumon d'une manière réci­
proqup.; cette circulalion du sang est continuelle dans l'homme,
parce que le sang correspond à la vie de l'amour, et la l'espiration
à la vie de l'entendement: d'après ce qui vient d'être dit, il est
évident qu'il y a une conjonction récipl'oque de l'amoUl' et de le sa­
gesse, el que l'amoul' est la vie même et la seule vie de l'homme.
3, La vie de l'entendement puri{ielaviedelavolonté. Cela
est évidenl, non·seulement par la cOI'l'espondance avec le poumon et
328 D.ll: LA DIVIN~ SAGESSll:.
le cœur, mais encore en ce que l'homme par ses parents est né dans
.Ies maux, et que par suite il aime les choses corporelles et mondaines
plos que les choses célestes et spirituelles, et que pat' conséquent
sa vie, qui est amour, est mauvaise et impure par natllJ'e; chacun,
d'après sa raison, peut voil' que celte vie ne peut être pnrifiée que
par l'entendement, et qu'elIe est pUI'ifiée par les ''l'ais spil'ituels,
moraux et civils, qui constituent Pentendement : c'est même pOllt'
cela qu'il a été donné à l'homme de pou voit' percevoit' et penser
avec affirmation des choses qui sont contrait'es à l'amour de sa vo­
lonté; et non-seulement de voir qu'elles sont contraires, mais aussi
de pouvoir y résister, s'ilt'egarde vers Dieu, et ainsi d'éloigner les
pervet'sités et les impuretés de sa volonté, ce qui est être purifié.
Ceci peut ,aussi être illustré par la défécation du. sang dans le pou­
mon: Que là le sang envoyé du cœul' soit épuré, c'est ce qui est
connu des anatomistes, en ce que le sang flue du cœur dans le
poumon en plus grande abondance qu'il ne reflue du poumon dans
le cœur; puis aussi, en ce qu'il flue indigeste et impur, mais qu'il
l'eflue châtié et pUl'; puis encore, en ce qu'il y a dans le poumon
un tissu celluleux, dans lequel le sang du cœur nettoie ses im­
puretés, et les jette dans les vésicules et les rameaux des bron­
ches; et que l'humeur piluiteuse dans les narines et dans la bouche
vient en grande partie de là, ainsi que l'exhalaison venteuse: d'a­
près cela, il est évident que Je sang épais du cœur est pudfié dans
le poumon. Ces faits peuvent illustrer ce qui vient d'être dit, puis­
que le sang du cœur correspond à l'amour de la volonté, qui est la
vie de l'homme, et la respiration du poumon à la pet'ception et à la
pensée de l'entendement, perception et pensée pal' lesquelles se fait
la purification, La vie de l'entendement perfectionne aussi et
e,7:alte la vie de la volonté: c'est parce que l'amour de la volonté,
qui fait la vie. de J'homme, a été nettoyé des maux au moyen de
l'entendement; l'homme de corporel et mondain devientsoirituel
et céleste, et alol'5 les vrais et les biens du Ciel et de l'Église de­
viennent choses de l'affection, et nounissent son âme; ainsi la vie
de sa volonté devient nouvelle, et d'après elle se fait la vie de l'en­
tendement, par conséquent l'une et l'autre vie est pet'fectionnée et
exaltée; cela se fait dans "entendement et par l'entendement, mais
d'après la volonté, car la volonté est l'homme lui-même. C'est
DE LA DIVINE SAGESSE. 329
aussi ce qui est confirmé pal' la correspondance du poumon et du
cœur: Le poumon. qui correspond à l'entendement, purifie non-
seulement de sa lie le sang. comme il a été dit pl'écédemment,
mais encore il le nourrit d'air; cal' l'air est plein d'éléments vola-
tils et d'odeurs, homogènes à la matière du sang; et il y a aussi
d'innombrables plexus sanguins dans les lobes des bronches, qui,
selon la coutume. s'imbibent des fluides dans lesquels ils sont plon-
gés; de là le sang prend de la vigueul' et de l'éclat, et il devient
artél'iel. tel qu'il est quand il se rend du poumon dans le sinus
gauche du cœUl'. Que l'atmosphère noul'I'isse par de nouveaux ali-
ments le sang pulmonaire, cela est évident pal' beaucoup d'expé-
riences; en effet. il y a des exhalaisons qui nuisent au poumon, et
·il yen a qui lui donnent de la vigueur; ainsi les unes sont perni-
cieuses et les autres salutaires; il y a même des étl'es qui ont vécu
longtemps sans nourriture tel'l'estre. par conséquent avec le seul
aliment atmosphérique; il esl des espèces d'animaux. comme les
ours. les vipères. les caméléons el d'autres, qui continuent à vivre
sans autre nourriture. D'après ces considérations, il est évident
que le sang pulmonaire esl même noulTi pal' l'atmosphère; pal'
conséquent aussi la vie de l'entendement perfectionne et exalte la
vie de la volonté. selon la correspondance.
!J. La vie de la volonté coopère avec la vie de l'entende-
ment dans tout mouvement, et réciproquement la vie de l'en-
tendement coopère avec la vie de la volonté dans tout sens.
Que la volonté el l'entendement coopèrenl dans toutes et dans cha-
cune des choses du corps, comme le cœur et le poumon. cela a élé
montré ci-dessus; mais que la volonté lienne le premier rang dans
la pl'ocluction des mouvements, et que l'entendement tienne le PI'C-
miel' rang dans l'exercice des sens, cela n'a pas encore été mon-
tré. Si la volonté Lient le premier rang dans les mouvements, c'est
une conséquence du ministère qu'elle l'emplit; car c'est d'après le
vouloir qu'on fait et qu'on agit; et si l'entendement tient le premier
rang dans les sens. c'est aussi une conséquence de son ministère, en
ce qu'il perçoit et par suite sent; mais toujours est-il qu'il ne peut
existel' de mouvement ni de sens sans la coopération de l'un et de
l'autre. C'est aussi ce qui est évident d'après la coopération du
cœur et du poumon; que le cœur tienne le premiel' l'ang ct le pou-
3ao DE LA DIVINE SAGESSE.
mon le second, cela est évidenl d'apl'ès les muscles, en ce que Ut
les artères agissent, elles petites luniques l'éagissent d'après les li­
gamenls; les al'tèl'Cs se contractent au moyen de fibl'es mises en
action par le cerveau, el elles se détendent au moyen de pelites
luniques d'après les ligaments introduits; les artèl'es dépendent
du cœUI', et les ligaments, parce que pal' continualion ils viennent
du diaphl'3gme ou du péritoine ou d'aulre part, sont dans le mou­
vement alterne des poumons; de là il est évident que dans les mou­
vements le sang du cœuI' tienl le pl'emier rang, el la respiration
du poumoll le second. Quand la respimlion dans les muscles du
poumon Irent le second l'ang pal' les ligaments sus-indiqués, qui
sont dans son mouvement, ces ligaments font même une enveloppe
commune dans les muscles, et aussi les tuniques des fill1'es motri­
ces, et pénètl'ent de là vers le$ minima; ainsi, par suile il y a des
réaclions communes et singulières, et les singulières peuvenl être
multipliées de diverses manières sous le commun, selon la loi de la
nalure en toutes choses. 11 en esl de même avec la volonté et l'en­
tendement. Que le poumon, au contraire, lienne le premier rang
dans les sens elle cœur le second, cela est évident par un examen
des organes des sens qui le confirme; mais comme leurs lissus sont
difficiles à démêler, et que leurs variétés Ile peuvent êU'e décl'ites
ici, il suffit qu'on sache que lous les ol'ganes des sens cOlTespondenl à
des choses analogues qui appartiennent à l'entendement; en effet,
l'organe qe la vue correspond à l'intelligence, l'organe de l'ouie à
l'obéissance par déférence, l'o/'gane de l'odorat à la pel'ception, la
langue à la sagesse, elle toucher à la perception dans le commun.
5. Pareillement dans le son et dans le langage. Il a été dit
précédemment que les formations de l'amoul' d'après la volonté
dans l'entendement sont d'abord des affeclions, ensuite des pel'cep­
lions, et enfin des pensées; el l'on sail que lous les sons existent
pal' le poumon, el qu'il y a des varialions de sons qui tirenl fort
peu de choses de l'entendement, d'autres qui en lirenl davantage,
et d'autr'es qui en lirent beaucoup; les sons qui lirent peu de choses
de l'entendement sonl ceux du chant el de la musique; ceux qui en
lirent davantage de l'entendement sont les sons inlérieurs du lan­
gage; et ceux qui en til'ent encore plus de l'enlendement sont les
~ons extérieur's du langage; le langage lui-même met ces v3l'ia­
Db: LA DIVINl1: SAGESSE. 331
lions en évidence par les articulations du son, qui sont les mots.
Qu'il y ait correspondance des sons et du langage avec la vie de la
volonté, Qui est l'amour, et avec la vie de l'entendement, qui est la
sagesse,.cela aussi peut être perçu d'après le son, Qui est tel qu'est
l'affection de l'amour, et d'après le langage, Qui est tel qu'est la
sagesse de l'entendement; cela est pel'çu manifestement pal' les
Auges, mais obscurément par les hommes; la correspondance du
son lui-même est avec l'affection commune de l'amour dans l'en­
tendement; la conespondance des variations du son, tels que sont
les chants et la musique, est avec les variations des affections qui
sont d'après l'amour de la volonté dans l'entendement; la corres­
pondance des variations du son Qui tirent rort peu de choses de
l'entendement est avec.la perception; celle ùes val'iations qui en ti­
l'enl da\'anlage est avec la variation des pel'ceptions; celle des va­
J'iations qui en tirent beaucoup est avec la pensée et les variations
de la pensée; et les idées de la pensée ont une cOl'respondance avec
les mots; ceci est dit en somme. 11 y a deux poumons qui sont
appelés lobes, les SOUl'ces de leur l'espil'ation sont appelées bron­
ches, le canal dans lequel elles se terminent est appelé tl'achée ou
tl'achéc-al'lèl'e, la tête.de ce canal est appelé larynx, et l'ouverture
pOUl' le son y est appelée glotte; de là il ya une continuation dans
les nal'ines et dans la langue, et une sOl'lie par l'ouvel'tUl'e des lè­
Vl'es; ces choses appal'tiennenl, dans un seul complexe, au poumon,
à sa l'espiration et à ce qni concel'lle le son, et prises ensemble elles
correspondent à l'entendement d'après la volonté; ce qui en elles
concel'lle le son cOI','espond à l'eutendement, et ce qni en elles a
r:Jppol'l au mouvement conespond à la volonté,
6, Cela arrive chez les bons et chez les méchants, avec
cette différence que chez les méchants la vie de la volonté
/1'est ni purifiée, ni perfectionnée, ni exaltée par la vie de
l'{'l/lendement, mais qu'elle est cOr1'ompue, dépmvée et abru­
tie. Chez chaque homme il y a volonté et entendement, et il ya
aussi conjonction réciproque dé la volonté et de l'entendement, par
conséquent aussi bien chez les méchants que chez les bons; mais
l'amoul' de la volonlé diffère chez chacun, el par suile aussi la sa­
gesse de l'entendement, à tel point, que chez les bons et chez les
méchanls c'cst l'opposé; chcz les bons il 'i a l'amoul' du bien et
332 DE LA DIVINE SAGESSE.
par suite l'entendement du vrai, mais chez les méchants il y a l'a­
mour du mal et pal' suite l'entendement du faux. Puis donc que
chez les bons l'amour de la volonté est non-seulement purifié pal'
l'entendement, mais encore perfectionné et exalté, comme il a été
confil'mé ci-dessus, il s'ensuit que chez les méchants l'amour de la
volonté est corrompu, dépl'avé et abruti pal' l'entendement: dans
les externes, il pst vrai, il semble qu'il y ait ressemblance, parce
que les ex lernes simulent et mentent; mais dans les internes il y a
dissemblance, Mais ce sujet, tel qu'il est en soi, peut être illustré
par la correspondance. du cœur et des poumons: Chez chaque
homme il y a un creU!' et un poumon; il Ya aussi une correspon­
dance, même réciproque, entre le cœl1l' et le poumon; et chez cha­
cun le sang du cœur est déllegmé dans le poumon et nourri d'ail'
au moyen d'éléments volatils et d'odeurs, mais cependant d'une
manière tout à fait différente chez les bons que chez les méchants:
quelles sont chez les bons et chez les méchants la déflegmation et
la nutrition du sang dans le poumon, on peut le conclure d'après
ces enseignements de l'expérience: Dans le Monde spirituel, un
Esprit hon aUire avec délices pal' les nal'ines les exhalaisons odo­
riférantes et suaves, et il a en horreur les exhalaisons putl'ides et
d'une mauvaise odeur; l'Esprit mauvais, au contraire, attire avec
délices par les narines les exhalaisons putrides et d'une mauvaise
odeur, et il fuit les exhalaisons odoriférantes et suaves; de là vient
que dans les enfel's il ya des odeUl's infectes, rances, stercol'euses,
cadavéreuses, et autres semblables; et cela, parce que toute odeur
correspond à la perception qui vient de l'affection de l'amour de
chacun; dans les Cieux c'est tout l'opposé. D'après ces considél'a­
tions, il est évident que chez les hommes, dans le Monde, le sang
au moyen de l'air est nourri par des semblables comme homogènes,
et est pUl'gé pal' des dissemblables comme hétérogènes; dans les
intimes, le sang humain est spirituel, dans les extimes il est cor­
porel; c'est pourquoi ceux qui sont spirituels le nourrissent de
choses qui ùans la natUl'e correspondent aux spirituels, tandis que
ceux qui sont purement naturels le nourrissent de choses qui dans
la nature correspondent aux corporels; de là vient que chez les
hommes la dissemhlance du sang est aussi grande que la dissem­
blance des arnoUl'S, et qu'elle est telle que celle des amours, car le
DE LA DIVINE SAGESSE. sss

sang correspond à l'amour, ainsi qu'il est évident d'après ce qui a


été dit ci-dessus.
7. L'amour, qui est la vie de la volonté, fail toute la vie
de l'homme, On croit que la pensée fait toute la vie de l'homme,
mais c'est l'amour; si l'on a celte Cl'oyance, c'est parce que la pen­
sée se fait voir il l'homme, et non de même l'amoul'. Si tu enlèves
l'amour, ou quelque ruisseau de l'amoul', qui est appelé affection,
tu ne penses plus, tu deviens froid, et tu meurs; mais non si tu en­
lèves seulement la pensée, comme il alTive 10l'sque la mémoire est
perdue, et aussi dans le sommeil, les évanouissements, les suffo­
cations, et dans l'utérus, états dans lesquels, quoique l'homme ne
pense pas, toujours est-il qu'il vit tant que le cœur bat, car le
cœUl' correspond à l'amoUl'; semblable chose a lieu avec la volontd
et avec l'entendement, car l'amour appartient à la volonté, et lâ
pensée appartient à l'enlendement. Que l'amour fasse toute la vie
de l'homme, cela a été illustré dans ce qui précède par la cOlTes­
pondance du cœur avec le poumon; et par elle il a été montré que,
de même que le cœur dans l'utérus forme le poumon pOUl' que par
lui il y ait l'espiration, et par celle-ci langage, de même aussi l'a­
moUl' forme l'entendement, pour que par lui il pense, et que d'a­
près la pensée il pad\'; de même aussi il il été montl'é que l'amour
d'après soi produit les affections auxquelles appartiennent les in­
tentions, et pal' les affections la pel'ception à laquelle appartiennent
les lumièl'es, et pal' la pel'ception la pensée à laquelle apparliennent
les idées, ct d'apl'ès celles-ci la mémoire; et que ces choses, prises
ensemble, auxquelles conespondent dans une semblable sél'ie toules
celles du poumon, appartiennent à l'amoUl' de l'entendement. Com­
me l'amour avait fOl'mé l'entendement pour l'usage de la pensée et
du langage, de même aussi il avait formé toutes les autres fonc­
tions de la vie pour leurs usages, quelques-unes pour l'w;agede la
nutrition, d'autl'es pOUl' les usages de la chylification et de la san­
guiniflcation, d'autres pour les usages de la procréation, d'autres
pour les usages de la sensation, d'aulres pour les usages de l'ac­
tion et ùe la locomotion, fonctions dans lesquelles il n'y a que le
formateUl' lui-même, c'est-à-dire, l'amour, qui puisse diriger la
vie; la formation a été faite par le cœur et par son sang, parce que
le sang correspond à l'amOlli', et le cœUl' au réceptacle de l'amour;
38& DB LA DlVINI~ SAGESSE.
et les viscères, les organes et les membres de tout le cOlllS sont les
choses dans lesquelles les fonctions des usages ont été formées pal'
l'amour au moyen du cœur: celui qui peut se livrer à un examen
approfondi doit voir que dans les viscères, les organes et les mem··
hres il ya des progressions d'usages du pl'emiel' au dernier se!1l­
hlables à celles qui sont dans le poumon. D'après ces considéralions
et celles qui pl'écèdellt, il est évident que ('amour Je la "olollté fait
toute la vie de l'homme, et que la vie de l'entendement en provient,
et qu'ainsi l'homme est son amoul' et son entendement d'après l'a­
moul' selon l'amoul'.
XI. L'amOU7" em'ers le Seigneur d'npr(l,ç le Seigneur exi,çlc
dans la charité, et la sagesse existe dans la [oi. Ceux qui, au
sujet de l'amoul' envers le Seignelll' et de la charité à l'égard du
prochain, pensent seulement naturellement, et non en même temps
spirituellement, ne pensent autl'ement, parce qu'ils ne peuvent
pen5el' aul1'ement, sinon que le Seigneur' doit être aimé quant à la
personne, et aussi le prochain quant à la pel'sonne; mais ceux qui
pensent et natUl'ellement et spil'ituellement perçoivent, et d'après
la perception pensent que le méchant comme le hon peut aimer le
Seigneur quant à la personne, pareillement le prochain, et qüe si
le méchant aime, il ne peut être l'é-aimé, mais que si le bon aime,
il le peut; de là l'homme spirituel-nutUl'el conclut qu'aimel' le Sei­
gneur, c'est aimer cc qui vient de Lui, ce qui en soi est Je Divin
dans lequel est le Seigneur, et que c'est là faire du bien au pro­
chain, et qu'ainsi il n'est pas autrement possiLJle d'être aimé du
SeigneUl', ni d'être conjoint à Lui par amour; mais ('homme natu­
rel ne peut pensel' spirituellement su,' ce sujet, si ces choses ne
sont pas mises d'une manière distincte sous ses yeux. La distinc­
tion va donc être établie dans ces Al'ticles Sul' r: AMOUR ET I.A CHA­
Rll'ÉQ:: L'amoul' des usages est la charité.<i' Le Seigneul' est le a
quo (celui de qui procède), et le prochain est le ad qllem (celui à
qui se rapporte), 3'. L'amoul' envers le Seigneul' existe dans la cha­
rité, parce qu'il ex iste dans l'usage.(!:' L'usage consiste à s'ac­
quitter de son devoit' et à faire son tl'a\'ail dans les formes voulues,
et avec fidélité, sincérité et justice@1I ya des usages communs,
qui sont aussi des usages de \a charité.(6) Les usages ne de\"ien­
nent usages de la charite que chez celui q'û1 combat contl'e les maux,
DE LA DIViNE SAGESSE.
335
lesquels pl'oviennent de l'enfer,G Pal'ce que ces maux sont oppo­

sés à l'amoUl' enver's le Seigneur' et à la charité à l'égard du pro­

chain.<§.. Les usages qui ont pOllr pr'emière et dernièr'e fin le bien

- pl'opl'e ne sont pas des usages de la charité. SUI' LA SAGESSE ET LA


FOI. J. La foi n'est autre cho::e que la vérité.G: La vérité devient
vérité quand elle est perçue et aimée; et elle est appelée foi quand
elle est sue et pensée.(l: Les vl'ais de la foi regardent d'une part
le Seigneul' et de l'autl'e le prochain.@ En somme, les vrais en­
seignent comment le Seigneul' doit êlre appl'oché pour qu'il yait
conjonction, et ensuite comment le Seigneul' fait les usages par
l'homme.@ L'un et l'autre sont enseignés pal' les vrais spirituels,
les vl'ais moraux et les vl'ais civils.l~ La foi cOllsiste il savoil' ces
vl'ais et à les penser, la charité consiste il les vouloir et il les faire.
z: C'est pourquoi, lorsque le Divin Amour du Seigneur' ex iste
chez l'homme dans la cll3l'ité qui consiste à vouloir et à faire ces
vrais, la Divine Sagesse ùu Seigneur existe chez l'homme dans la
foi qui consiste à les savoir et à les penser.@ La conjonction de
la charité et de la foi est réciproque.
SUR L'AMOUR ET l.A CHARITÉ. 1.. L'amour des usages est la
charité. Dans tout, en général et en pal'ticuliel', il y a ces Irois
choses: La fin, la cause et l'effet; la fin est le a quo (ce d'où
procède), la cause est le per quod (ce par quoi est fait), et l'effet
est le in quo (ce dans quoi vient la fin); et IOl'sque la fin pal' la
cause est dans l'eiret, alors elle ex iste. Dans tout amour' et dans
toute affection de l'amour est la fin, et la fin tend il fail'e ou veut
faire ce qu'elle aime, et l'acte est son effet. Le Seigneur est la fin a
quo (celui de qui procède), l'homme est la cause pel' quem (celui
par qui est fail), et l'usage est l'effet in quo (ce dans quoi la fin exis­
te); le Seigneur est la fin a quo, parce que par son Divin Amoul'
il tend à fail'e ou veut fail'e continuellement des usages, c'est-à­
dil'e, des biens pOUl' le genl'c humain; l'homme est la cause per
quem, parce qu'il est ou peut être dans l'amour des usages, ct que
dans cet amoul' il tend à faire ou veut faire des usages, et parce
que les usages sont les effets dans lesquels la lin existe; ce sont
aussi les usages qui sont appelés des biens: de là il est éviùent que
l'amour des usages esl la chal'ité que l'homme doit avoil' il l'(~gal'd
du pl'ochain. Qne tl~ns tont, en général et en puliculieJ', il yait
386 DE LA DIVINE SAGESSE.
la fin, la cause et l'effet, c'est ce qu'on peut l'econnattl'e pour cha­
que chose, quelle qu'elle soit; par exemple, lorsqu'un homme fait
quelque chose, il dit alol's, ou en soi-même, ou à un ault'e, ou un
autre lui dit: POUl'quoi fais-tu cela? ainsi, quelle est ta lin (ton but) 7
Par quoi le fais-tu? ainsi, pal' quelle cause? Et, qu'est-ce que tu fais?
ce qui est l'elt'et : la fin, la cause et l'effet sont aussi appelés cause
finale, cause moyenne et causatum; et la loi des causes, c'est que
la fin soit le tout dans la cause, et par suite le tout dans l'effet, car
la fin même est l'essence de la cause et de l'effet; pareillement est
le Seigneur, parce qu'il est la fin, le tout dans l'amour des usa­
ges ou dans la charité chez l'homme, et pal' suite le tout dans les
usages faits par l'homme, c'est-à-dire, dans les usages faits au
moyen de l'homme: c'est de là que dans l'Église on doit cl'oire que
tout bien vient de Dieu, et que l'ien de bien ne vient de l'homme,
et que le bien qui vient de Dieu est le bien même: il s'ensuit donc
que faire la charité, c'est faire des usages, ou des biens qui sont
des usages, qu'ainsi l'amour des usages est la charité.
2. Le Seigneur est le A QUO (celui de qui procèdeJ, et le
pl'ochain est le AD QUEM (celui cl qui se rapporteJ, Que le Sei­
gneur soit celui de ~ui pl'ocooe et existe l'amour des usages ou la
charité, cela est évident d'après ce qui a été dit ci-dessus; que le
prochain soit le ad quem (celui à qui se rapporte), c'est pal'ce que
le prochain est celui à "égard de qui on doit avoir de la charité, et
envers qui la charité doit être exeJ'cée, Comme il a été dit que le
prochain est le ad quem, il sera dit aussi ce que c'est que le pl'O­
chain et qui est le pl'Ochain : Le prochain, dans le sens lal'ge, est
le commun ou le public; dans un sens moins large, c'est l'Église,
la patrie, une société grande et une société petite; et dans le sens
strict, c'est le concitoyen, le compagnon et le fl'ère; faire des usa­
ges pour les uns et pour les autres pal' amour, c'est exercer la cha­
rilé à l'égard du prochain, cal' celui-la les aime; il tes aime, parce
que l'amour des usages et l'amoul' du prochain ne peuvent être sé­
parés; l'homme, il est \'l'ai, peut pal' amour des usages ou pal' la
charité fail'e du bien a un ennemi-et à un:méchant, mais illeul' fait
des usages de r6sipiscence ou de réconciliation, usages qui sont di­
vers et sont faits de diverses manières. Voir - Matth. V. 25,
!t3, !J4 et suiv, Luc, VI. 27, 28, 35.
DE LA DIVINE SAGESSE. 3S7
3. L'amollr ent'ers le Seigneur existe dans la charité. parce
qu'il existe dans l'usage. Le Seigneur l'enseigne Lui-Même, dans
Jean, en ces termes: (1 Qui a mes commandements et les (ail.
c'est celui';lil qui M'aime. Si quelqu'un M'aime. ma parole il
garde. Celui qui ne M'aime P(lS. mes paroleslIe garde pas. Il
- XIV. 21, 23, 24. - Dans le Même: (1 Si vous gardez mes
commandements. vous demeurerez. dan.s mon amour. Il -
XV. 10; - gal'ùer mes préceptes, mes paroles, mes commande-
ments, c'est faire les biens de la charité, qui sont des usages au
prochain. Et dans le Même: « Jélius dit tl'oili (ois à Pierre:
M'aimes-tu? et trois (ois Pierre répondit qu'il l'aimait. Jé-
sus lui dit trois {ois: Pais mes agneaux et mes brebis. Il -
XXI. 15, 16, 17; - palll'e les agneaux et les brebis, ce sont les
usages ou les hiens de la chal'ité chez ceux qui prêchent l'Évangile
et aiment le Seigneur; de là il devient évident que l'amoul' envel's
le. Seigneur existe dans la charité, pal'ce qu'il existe dans l'usage;
puis aussi, que la conjonction de l'amour envel's le Seigneur avec
la chal'ité à l'égal'd du pr'ochain, ainsi la conjonction du Seigneur
avec l'homme, est dans l'usage, et que tcl et aussi grand est l'a-
mour de l'usage, telle et aussi gl'aode est la conJonction; car le
Seigneul' est dans l'usage comme dans·le bien qui procède de Lui-
Même, et l'homme qui est dans l'amour de l'usage est dans ('u-
sage comme par soi-même, mais toutefois il rcconnalt ((u'il Y'est
pal' le Sei,gnelll' et non pal' soi-même: en elfet, l'hooJme ne peut
de soi-même aimer' le Seigneur, et ne peut. de soi-même fail'\}, des
usages; mais le Seigneul' l'aime, etifait que son amour en lui re-
vienne à sa source; et il fail au~si qu'il pal'3!sse ~ I.'hol\1me qu'il
aime pal' lui-même le Seigneur : cela donc est l'al}loUl'. ùu Sei...
gneur d'apl'ès le Seigneur : pal' là uussi on voit comment l'amour
envers le Seigneur existe dans. la charité ou dans l'amoul; de J'u-
sage.
h. L'lisage consiste à s'acquitter de son devoir et il {aire
son travail d;ms les {ormes voulues. et arec fidélité. sincérité
et Justice. Onne sail qu'obscurément, et encol'e n'est-ce que peu
de personnes, ce qui est pl'o[wement entendu dans la Parole pal'
les biens lie la chal'ité, qui sont <Jussi appelés œu\'l'CS, et même
fl'uits, et ici usages; (l'après le sens lilléral de la Parole, on croit
)'1(,
'J')
--.
338 DE LA DIVINE SAGESSE.
qu'ils consistent à donner aux pauvl'eS, à secoUl'ir les indigents, il
faire du hien aux veuves et aux orphelins, et en d'autres choses
semblables; toutefois, ces usages ne sont pas entendus là par fruits,
œuvres et hiens de la charité, mais il est enrendu s'acquitter de son
devoir, de son emploi el de son travail dans les formes voulues, et
avec fidélité, sincérité et justice; lorsqu'on agit ainsi, on estlltile
uu commun ou au public, pal' conséquent aussi à la patrie, il une
société grande et il une société petite, au concitoyen, au compagnon
et 'aU frère,qui sont le prochain dans le sens large ""et dans le sens
strict, comme il a été dit ci-dessus; cal' alors chacun, qu'il soit.
prêtre, ou gouvemeur et fonctionnaire, ou négociant, ou artisan,
fait chaque jouI' des usages; le prêtre par la prédication, le gou­
vemeur et les fonctionnaires par l'administl'alion, le marchand par
le commerce, et l'artisan par son travail; par exemple, le magis­
trat qui juge dans les formes voulues,: avec fidélité, sincérité et
justice, fail des usages,au pl'ochain toutes les fois qu'il juge; le mi­
nistre pareillement toutes les fois qu'il ellseigne; de même aussi
les ault'es. Que de tels usages soient entendus pal' biens de la cha..!
J'ité et par œuvl'es, c'est ce qui est évident d'après le gouvemement
du Seigneur dans les Cieux; là, comme dans le Monde, chacun
est chargé de quelque fonction et de quelque sel'\'ice, ou de quelque
office, ou de quelque'lràvail ; et chacun y jouit de la magnificence,
de l'opulence et de la félicité, selon· qu:il agit avec fidélité, sinct­
l'ité et juslioe; le paresseux ou le lâche n'est pas admis dans le
Ciel, mais il est rejeté soit dansl'enfel', soit dans un désel't, où il
vit dans le manque de toot et 'dillls la 'misèl'e : ces occupations tians
les Cieux sont appelées biens de la charité, œuvl'es et usages, Qui­
conque aussi, dans le Monde; est fidèle, sincère et juste d.ans sa
fo'nclion et dans son tl'avait; est de même fidèle, sincère et juste

~
apl'ès sa sortie du Monde, et il est accepté dans le Ciel pal' les An­
ges; et chacun y a aussi la joie céleste selon la qualité de la lidé­
Iilé\' d'e là sincérité et de la justice; la raison de cela, c'est que le
ulental (animus), attaché à sa fonction et à son ll'avail par l'alllom'

de l'usage, estl'etenu tout entier, et est a10l's dans un plaisir spi­


l'ituel, qui est le plaisir àe la lidélité, de la sincérité et de la justice,
et il est détoumé du plaisil' de la fraude et de la malice, puis aussi
du plaisir de la senle conversation et de la table, plaisil' qui est
DE LA DIVINE SAGESSE. S3U
aussi celul de l'oisiveté, et l'oisiveté est l'ol'eillel' du diable. Chacun
peut voir que le Seigneur ne peut pas avoil' sa demelll'e dans. l'a­
mour de ceux-ci, mais qu'il peut l'avoir dans l'anlour de ceux-là.
5, II Y a des usages communs, .qui sont aussi deI! usagel! de
la charl~té, Les usages propres et l'OOls ùe la charité sont les usa­
ges de chaque fonction et de chaque administration, comme il a
été dit ci-dessus, usages qui deviennent alol's des biens de la cha­
rité, dans lesquels existe l'amolli' envel's 'le Seigneur, ou dans les­
quels cet amour est conjoint, lorsque l'homme les fait d'apl'ès la
fidélité et la sincérité spirituelles, lesquelles sont chez ccux qui ai­
ment les usages parce qu'ils sont des usages, et qui croient que
tout bien vient du Seigneur, Mais oULr'e ces usages, il y en a aussi
d'autt'es qUi sont communs; par exemple : Aimer fidèlement le
conjoint, élevel' cenvenablement les enfants, disposel' pl'Udemment
la maison, agi~ justement avec les domesliques; ces œuvres devien­
nent ùes œuvres de la charité, quand elles se font d'après l'amour
de Fusage, et envers le conjoint quand elles se font d'après un amour
mutuel et chaste: ces usages sont les usages domestiques qui <!p­
partiennentà la chal/ilé, Il ya encore d'autres usages communs,
comme de faire des présents utiles et dus au ministère de l'Église;
ces biens deviennent des usages de la charité, en tant que l'Église
est aimée comme prochain dans un degl'ésupérieul' : parmi les
usages communs sont encore ceux de fournil' aux dépenses et aux
Iravaux de construction et de conservation des hospices d'ol'phe­
lins, des hôpitaux, des lieux d'exercice et d'autres lieux sembla­
bles, usages qui, quant à la portion, sont indifférents; secourir
les indigents; les veuves et les orphelins, pat' cela seul qu'ils sont
indigents, veuves et orphelins, et donnel' à des mendiants par cela
seul qu'ils sonl mendiants, ce sont là des usages de la charité ex­
Leme, laquelle charité est appelée piété; mais ce ne sont pas des
usages de la charité inteme, si r.e n'est qu'autallt qu'ils tirent leur
origine de l'usage même et de l'amotit' de l'usagtJ, cal' la charité
externe sans l'interne n'est pas la char'ité, c'est l'interne qui fait
qu'elle' devient réellement charité; en effet, la charité externe d'a­
près l'interne agil prudemment, tandis que la chal'ité exlerne sans
l'interne agit imprudemment, ettl'ès-souvent injustement.
6, Les usages Ile dem'ellnelll u.wges de la charité que chez
340 DE LA DIVINE SAGESSE.
eelui qui combat contre les maux, lesquels proviennent de
l'enfer. En effet, les usages que l'homme fait tant qu'il est dans
l'enfer, c'est-à-dire, lant que l'amour qui fait sa vie est dans l'en­
fer et vient de l'eufer, ne sonl pas des usages de la charilé; cal'
ces usages n'ont rien de commun .avec le Ciel, et le Seigneui' n'est
pas en eux. L'amoul' de la vie de l'homme est en enfer et vient
de l'enfer, tant que l'homme n'a pas combattu contre les maux qui
y sout et qui en viennent; ces maux sont écrits dans le Décalogue
et seront examinés dans son Explication: ces usa~es qui se font,
ou sous une apparence de charitt\, ou sous une apparence de piélé,
ont été décrits dans la Pal'ole; ceux qui se font sous une apparence
de chal'i1t\, dans Mallhieu, en ces ICl'mes : « Plu:;ieurs me diront
87J ce iour-là : Seigneur 1 Seigneur 1 par tOIl Nom n'llvons­
TIOUS pas prophétisé? et par ton Nom n'llVOn9-nOUS pas chassé
les démons? et en ton Nom n'avons-nous pa.' {ait beaucoup
d'actes de puissance? Mais alorsie leur dirai ouvertement:
Je 7Ie vous connais point; retirez-vous de Moi, ouvriers d'i­
niquité. Il - VII. 22, 23; - ct· ceux qui se font sous une appa­
rence de piété, dans Luc: «( Alors vous commencerez à dire:
Nous avons mangé devant Toi, et nous avons bu, et dan.ç nos
places tu as 'enseigné; mais il dira: Je vous dis: Je ne sais
d'où vous etes; retireZ-l)OUS de Moi, vous tous, .ouvriers d'i­
niquité. Il - XliI. 26, 27; - ils ont aussi été représentés par
les cinq viel'gesfolles, qui n'avaient point d'huile dans leurs lam­
pes; quand l'époux vint, il leur dit: « Je ne t'OUS connais point. Il
- Matth. XXV. 1. à 12. -En effel, tant que les maux infel'Daux
et diaboliques n'ont pas élé éloignés par le combal, l'homme peut
faire des usages dans lesquels cependant il n'y ail l'ien de la cha­
rité, ni pal' suite rien de la piété, cal' ils sont inléJ'Ïeurement cor­
rompu$.
7. Parce que ces usages sont opposés à l'amour e111)erS le
Seigneur et à la charité à l'égard du prochain, En effet, tous
les usages qui, dans leur essence, sont des usages de la charité,
viennent du Seignenl' et sont faits pal' Lui au moyen des hommes,
et alors dans l'usage le Seigneul' se conjoint avec l'homme, ou l'a­
mour envers le Seigneu)' se conjoint avec la chariléà l'égard du
prochain: que personne ne puisse faire quelque usage que pal' le
DE LA DIViNE SAGESSE. 141
Seigneur', Lui-Même l'enseigne, dans Jean: (1 Celui qui demeure
en Moi, et Moi en lui, celui-là porte du fruit beaucoup; car,
sans Moi, l.'OUS ne pouvez faire rien. Il - XV. 5; - le fl'uil,
c'est ('usage, Que les usages qui sont faits pal' l'homme qui n'a pas
combattu ou qui ne combat pas contre les maux pl'ovenant de l'en­
fel' soient· opposés à l'amour envel's le Seigneul' et à la charité
à l'égard du prochain, c'est parce que les maux qui sont inté­
rieurement cachés dans ces usages sont opposés au Seigneur, par
conséquent opposés à l'amour envers Lui, et par suite opposés à
l'amour de l'usage, qui est la charité; en elfet, l'enfer et le Ciel ne
peuvent être ensemble, cal' ils sonl opposés, ou l'un contl'e l'autre;
c'est pourquoi ceux qui fonl de tels usages n'aimenl point le pro­
chainll,c'est-à-dire, le commun elle public, l'Église, la palrie, une
société, le concitoyen, le compagnon el le fl'ère, qui sont le pro­
chain dans le sens large el dans le sens stricl : qu'il en soit ainsi,
cela est devenu évidenl POUl' moi par un gl'and nombre d'expé­
riences. Tels sont ces usages au dedans de ('homme qui les fait;
mais hOl's de l'homme, ils sont néanmoins des usages, que même le
Seigneur excile chez l'homme pour le hien commun et parUculier,
mais ils ne sont pas faits par le SeigneUl'; aussi ces usages ne sont­
ils point rémunérés dans le Ciel, mais ils sont rémunérés el doivent
l'êlre dans le Monde.
8. Les usages qui ont pour première et dernière fin le bien
pl'opre ne sont pas des usages de la charité. Que la fin soille
tout de ('elfet ou le tout de l'usage, et que le Seigneur soil cette
fin, el que ce soit d'après la fin que l'usage est usage de la charité,
cela a été confirmé ci-dessus dans cel Article; lors donc que
l'homme est sa fin, c'est-à-dire, son hieu propre, il est lui-même
le tout de l'effet ou le tout de l'usage; de là il arrive que son usage
n'est pas usage par l'essence, mais qu'il l'est par l'apparence, et
que dans cet usage il y a la vie qui procède du corps, ct non au­
cune vie procédant de l'esprit.
SUR LA SAGESSE ET LA FOI, 1. La l'oi n'est autre chose que
la l:érité. La Chrétienté, après que la charité eul cessé, commença
à ignorer que \a charité et la foi. sont un 1 pal' conséquent qu'il n'y
a pas de foi où il n'y a pas de chal'Hé, et qu'il n'y a pas de chal'i1é
où il n'y a pas de foi; ùe cette ignorance il est résulté lin leI aveu­
34:l DE LA DIVINE SAGESSE.
glement, qu'on ne sut plus ce que c'était que la charité, ni ce que c'é­
tait que la foi: alol's on commença à les séparer, non-seulement par
la pensée, mais même par la doctl'ine, et à di visel' par là l'Église
Chrétienne, qui en soi esl une, en plusieurs Églises; et à distinguér
celles-ci selon les dogmes de ,la foi séparée. Quand, chez' t'homme,
la charité et la foi ont été séparées, on ne sait pas ce que ,c'e:;! que
la charité, ni ce que c'est que la foi; en effet, il doit yavoir ohal'ité
pour qu'il y ait foi, et la foi doil enseigner cel,a, et aussi la charité
doit' rillustrel', et la foi doit le voir. Si donc la chal'ilé et lalfoi sont
sépal'ées, il n'y a ni l'une ni l'autre chez l'homme; c'est comm,e
10l'squc tu ôtes le flambeau, tu ôtes aussi la lumière, et il y a ob­
scurité : c'est pOUl' cela que par la foi on entend ce que l'homme
croit et ne vOil pas; aussi dit-on qu'il faut croire telle 011 telle
chose, et à peine est-il quelqu'ull qui dise: Cl Je ne vois pas; 1) mais
011 dit: c( Je cl'ois; Il ainsi personne ne sait si la chose est vraie ou
fausse'; par conséquent un aveugle conduit un aveugle, et tous deux
tombent dans la fosse. Que la foi ne soit autre chose que la vél'ité,
c'est même ce qu'on reconnaH; lorsqu'oll dit que le vrai appar'lienl
à la foi, Cl que la foi apparlient au vrai; mais quand quelqu'un de­
mande si telle ou telle chose eslla vél'ité, on répond: Cl C'est de foi;'»),
el celui-là n'en recherche pas davantage. Ainsi, chacun accepte
pOUl' vérité de foi, les yeux fermés et l'entendement bouché, lout
ce qui constilue la croyance dans laquelle il est né. Un tel aveugle­
ment n'a jamais été appelé foi par les anciells, mais ils appelaient
foi ce qu'ils avaient pu, pal' quelque lumière dans la pensée, recon­
nailre être vrai; de là vient que, dans la Langue Héhraïque, la vé..
rilé et la foi sont exprimées pal' le même mot; ce mot est Amen
et Amuna.
2. La v~rité derient v~rité quand elle est perçue et aimée;
et elle est appelée foi quand elle est sue et pensée. Les défen­
seurs de la foi séparée veulenl qu'on les croie, lorsqu'ils disent que
les choses spirituelles ne peuvent être saisies pal' l'entendement hu­
main, parce qu'elles sont au-dessus de sa portée; mais toujours
est-il qu'ils ne nienl point l'illustration; l'illustration qu'ils ne nient
point est entendue ici par la perception, ainsi, par ce fait que la
"érilé devient vérité quand elle esl perçue et aimée; mais toujoul's
c:;t-il· que c'cst l'amour du 'Tai qui fait que la vérité perç.ue devient
DE LA DIVINE SAGESSE. 3h3
vérité, car cet amour donne la vie; que cette iUusl1~ation soit ,la
pel'ception, c'eslparce que toute vérité èst dans lal~lumière, et qüe
l'entendement de l'homme peut être élevé dans, celle lumière; -si
toute vél'ité est dans la lumière, à'est parce que la lumière \procé­
dant du Seigneur comme Solei'l est la vérité même; c'est'de là que
tout vrai brille dans le Ciel, et que la Parole, qui est le Divin Vrai,
•y donne aux Anges la lumière commune; c'est pour cela mênie
que le Seigneur est appelé Parole et aussi Lumière, - Jean, l. f,
2, 3. - 11 m'a été donné de savoir par de nombreuses expériences
que l'entendement humain peut être élevé dans celte lumière, même
l'entendement de ceux qui ne sont pas dans l'amour du vrai, pour\7u
qu'ils soient dans le désir de savoir, ou dans l'affection de la gloire
pl'ovenant de ce désir, avec celle différence, que ceux qui sont dans
l'amolli' du vrai sont en actualité dans la lumière du Ciel, et par
conséquent dans l'illustration et la perception du vrai quand ils Ii­
senUaParole, tandis que les autres ne sont ni dans l'illustration
ni dans la perception du vrai, mais ils sont seulement dans la con­
firmation de leurs principes, sans qu'ils sachent s'ils sont vrais ou
s'ils sont faux; avec encore cette différence, que ceux qui sont dans
l'amour du vl'ai, lorsqu'ils lisent la Parole et pensent d'après elle,
tiennent constamment la vue de leur entendement dans le pl'incipe
même, et rechel'chent de c(llte manière si une chose est vl'aie avant
de la confirmer, tandis que les autres adoptent Ull principe d'après
une science de mémoire, sans vouloil' savoir s'il estvl'ai; et, s'ils
désirent une renommée d'él'lldition, ils le conlirment par la Parole
et par la raison; et tel est le génie de l'érudition, lequel est le faste,
qu'il peut confirmer tout faux au point qu'il apparalL à lui-même
et aux autrescornme vrai: de là, dans l'Église, des hérésies, des
dissensions et des apologies de dogmes qui sont opposés 'entre eux;
de là aussi il y a celte différence, que ceux qui sont dans l'amour
du vrai sont dans la sagesse et deviellnent spirituels, tandis que
les autres restent naturels et sont dans la folie au sujet des choses
spil'Huelles. Que la vérité soit dite foi quand elle est sue et pensée,
c'est parce que la vérité p6l'çue devient ensuite une chose de mé­
moire, qui est crue; de là encore il est évident que la foi n'est au­
Il'e chose que la vérité.
3. Les vrais de la (oi re,gardent d'Illle part le Seigneur, et
3M DE LA DiViNE SAGESSE.
de L'autre le prochain. Tous les vl'ais regal'dent, comme leurs
objets universaux, ces trois, à saVOil', au-dessus d'eux le Seigneur
et le Ciel, près d'eux le ,Monde et le proohain, et au-de6sous d'eux
le diable et l'cnfel'; et les nais enseignel'ont à l'homme com­
ment il pent être sépal'é du diable et de l'eofel', et être conjoint au
Seignel,ll' et au Ciel; et cela, pal' la vie dans le Monde dans lequel
il est. etllar la vie avec le prochain avec lequel il est; pal' l'une'
et l'autre vie s'opèrent toute sépal'ation et toute conjonction : pOUl'
que l'homme soit sépal'é du diable el de l'enfCl', el soit conjoint au
Seigneul' et au Ciel, il faut qu'il connaisse les maux el pal' suite
les faux, parce qu'ils sont le diable et l'enfel', el' qu'il connaisse les
biens et d'après eux les vrais, parce qu'ils sont le Seigneur et le
Ciel; que les maux et les faux soient le diable et ('enfel', c'est parce
qu'ils en pl'Oviennent; et que les hiens et les vrais soient le Seigneur
et le Ciel, c'est parce qu'ils en pl'ocèdenl. Si l'homme. ne connalt
ni ceux-ci ni ceux-là, il ne voit aucun chemin pOUl' sOl'til' de l'en­
fel', ni aucun chemin pOUl' entl'er dans le Ciel; les vl'ais enseigne­
ront ces chemins, et les vrais qui enseignent ont été donnés à
l'homme dans la Pal'ole et proviennent de la Parole; et parce que
ç'est dès le Monde qu'on prend les chemins pOUl' sortir de l~enfer
et POUl' elltl'el' au Ciel, et que l'homme vit dans le Monde' et y vit
a\'ec le lll'ochain, la vie dans le Monde est par conséqlient le cbemin
que les vrais enseignent; si donc la vie de l'homme est selon les
vrais de la Pamle, le chemin qui conduit en enfel' et qui vient de
l'enrel' se ferme, et le chemin qui conduit au Seigneul' et qui vient
du SeigneUl' s'ouvre, et la vie de l'homme devient la vie du Sei­
gneur chez lui; c'est là ce qui est en tendu par I(:;s paroles du Sei­
gneur, dao:> Jean: « Moi, Je suis le chemin, la vérité et la vie. II
- XIV. 6. - Au contl'aire, si la vie de l'homme est en opposi­
tion avec lesvl'a,is de la Parole, alors le chemin qui vient du Ciel
et qui conduit au Ciel est fermé, et le chemin qui conduità'l'ellfer
et qui vient de l'enfel' estouvel't, et la vie de l'homme ne devient
pas la vie, mais elle devient la mort., Que la \'ie du 8eigneur chez
l'homme soit la vie de la charité à l'égard du prochain, et que la
conjonction soit dans l'amour des lisages, cela a été dit ci-dessus
au sujet ùe la charité; et comme les vrais enseigneht celte vie, il
est évident qu'ils regarùent d'une parI le Seigneur et de J'autre le
Jwochain.
DE LA DIVINE SAGESSE. 3115
4. Les vrais enseignent comment le Seigneur doit Itre
approché pour qu'i[ y ait conjonction, et ensuite comment
le Seigneur {ailles usages par t'homme. eomment le Seigneur
doit êtl'e approché, cela a été dit ailleurs, et cela sera dit fOlt au
long dans l'Explication dli Décalogue; mais comment le Sèigneur
fait ensuite les usages chez Ilhomme; cela sera dit maintenant: On
sait que pal' lui-même l'homme ne peut faire aucun bien qui soit le
bien en soi, mais que c'est par le Seigneur, ni par conséquent au-
cun usage qui soit l'usage en soi, car l'usage est le bien; il s'en-
suit que le Seigneur fait par l'homme tout usage qui est le bien:
que le Seigneur veuille que l'homme fasse le bien comme par soi-
même, cela a été mOlltl'é ailleurs; mais comment l'homme doit
fai·re le bien comme par soi-même, c'est aussi ce que les vrais de
la Parole enseignent; et comme les vrais l'enseignent, il est évident
que les vrais' appartiennent à la science et à la pensée, et que les
biens appartiennent à la volonté et au fait; et qu'ainsi les vrais de-
viennent des biens par fail'e et vouloir; en effet, ce que l'homme
veut et 'fait, il l'appelle bien; et ce que l'homme sait et pense,il
l'appelle vrai; et ce qui est dans le fait, par conséquent dans le
bien, c'est et vouloit' et pensel' etsavoil'; le complexe de ces tl'ois
dans le dernier est donc le bien, cela en soi a une forme externe
d'après les vrais dans la pensée, èt une forme interne d'après l'a-
moUl' de la volonté. Mais comment le Seigneur fait chez l'homme
les usages qui sont des biens, cela a été dit et montré dans l'ex-
plication des Lois de sa Divine PI'ovidence.
5. L'un et l'autre sont enseignés par les vrais spirituels,
les vrais moraux et les vrais civils. Il sera dit premièl'ement ce
que c'est que les vrais spirituels, les vrais moraux et les vrais civils;
secondement, que l'homme spil'ituel est aussi homme mOl'al et hom-
me civil; troisièmement, que le spil'ituelest dans le moral et dans
le civil; quatrièmement, que s'ils sont séparés, il n'y a pas de con-
jonction avec le Scigneu'r. 1" Ce que c'est que les vrais spirituels,
les vl'ais moraux et les vrais civils: Les vrais spirituels sont ceux
que la Parole enseigne sul'Dieu; qu'il est un, le Créateur de l'u-
nivers; qu'il est infini, éternel, tout-puissant, tout-sachant, tout-
présent, pourvoyant; que le Seigneur quant il l'Humain est son fils;
que"Dïen C"éateur et le Seigneur sont un; qu'il est Rédempteur,
346 DE LA DIVINE SAGESSE.
Réformateur, Régénérateur et Sauveur; qu'il est le Seigneur du Ciel
et de la terre; qu'il est. le Divin Amour et la, Divine Sagesse; qu'il
est le bien 'mème et le vrai mème; qu'il esL la vie n'1~me; que tollt
ce qui appartient à l'amour, à la charité et au bien" et tout ce qui
appartient à la sagesse, à la foi et au vrai, vient de Lui, eL que rien
de cela ne vient de l'homme, et que pal' suite .nul homme n~a aucun
mérite d'après quelque amour~ quelque charité, qUelque bien, ni
d'après quelque sagesse, quelque foi, quelque vrai; que pal' consé­
quent Seul il doit être adoré; et, en outl'e, que la Parole est le
Saint Divin; qu'il y a llne vie apl'ès la mort; qu'il y a un Ciel et
un enfer, un Ciel pour ceux qui vivent bien, et un enfel' pour ceux
qui vivent mal; et plusieurs autres vrais' qui appal'tiennent à la
doctl'ine d'après la Parole, pal' exemple, sur le Baptême et sur la
Sainte Cène. Ces vrai s et d'antres semblables sont proprement des
vrais spirituels. Les vrais moraux sont ceux que la Parole enseigne
SUI' la vie de l'homme avec le prochain, vie qui est appelée charité,
dont les biens, qui sont les usages, se réfèrent en somme à la jus­
tice et à l'équité, à la sincérité et à la droiture, à la chasteté, à la
tempérance, à la vérité, à la pl'Udence et à la bienveillance; aux
vrais de la vie morale appartiennent même les opposés, quL détrui­
sent la charité, et qui se réfèrent en somme à l'injustice et à l'ini­
quité, à la non-sincérité et à la fraude, à la lasciveté, à l'intempé­
rance, au mensonge, à l'astuce, à l'inimitié, à la haine et à la ven­
geance, et à la malveillance. Si ceux-ci sont dits aussi vrais de la
vie mOI'ale, c'est pal'ce que touLe chose que l'homme pense être
ainsi, que cette chose soit un mal, ou un bien, il la met au nombre
des vrais, cal' il dit qu'il est vl'ai que c'est un mal, ou qlle c'est
un bien : ce sont là les vrais moraux, Les vrais civils sont les
lois civiles des royaumes et des cités, lois qui en somme se réfèrent
à plusieurs ,actes de justice qui sont prescrits, et, dans l'opposé, à
divers actes Ide violence qui existent.. 2° Que l'homme spirituel
elltaussi'homme moral et homme civil, Plusieurs cl'oient, et, d'a­
près plusieurs, on croit que les hommes Spifituels sont· ceux qui
connaissent les vrais spirituels ci-dessus énumérés, que ceux qui
en disc:,ourent sont davantage hommes spirituels, et que ceux qui
les perçoiven.t. pal' quelque entendement le ,sont encore plus; t,ou­
jours, est-i1 cependant Que ce.n'e~t pas là être homme spirituel,
DE LA DIVINE SAGESS.E. 3A7
t c'est seulement savoir, c'est penser et parler d'après la science, et
c'est pel'cevoir par le don de l'entendement, qui appal'tient à tout
homme; et ces choses seules ne fonL pas l'homme spirituel, il leur .
manque l'amour qui procède du Seigneur, et l'amour procédant du
Seigneul' est l'amoUl' des usages, amour qui est appelé charilé;
dans la chal'ité le Seigneur se conjoint à l'homme et le, fait spi­
l'Huel, car alors l'homme fait des usages d'après le Seigneur et
non d',après soi; c'est ce que le Seigneur enseigne, dans la Pa­
role, en plusieurs endroits, et en ces termes dans Jean: It De­
meurez en Moi, et 1lfoi en vous; comme le sarment ne peut
de lui-même porter du fruit s'il ne demeure dans le cep, de
m~me non plus, VOltS, si en Moi vous ne demeurez. Moi, je
suis le cep; vous, les sarments. Qui demeure en Moi, et Moi
en ·lui, celui-là porte du fruit beaucoup; car, sans Moi, vous
ne pouvez faire rien. » - XV. !J, 5; - les fruits sont les usages
ou les biens de la charité, et les biens de la charité ne sont autre
choselq:ue les biens moraux: de là il est évident que l'homme spi­
rituel est aussi homme mOI'al. Que l'homme moral soit aussi
homme civil, c'est parce que les lois civiles sont les usages eux­
mêmes en acte, usages qui sont appelés exercices, œuvres et faits.
Soit. pour exemple le septième précepte du Décalogue: Il Tu ne
voleras point; )1 le spirituel, dans ce précepte, c'est de n'enlevel1
au Seigneur aucune chose en se l'attl'ihuant, et en disant qu'elle
l.lppartienL en propre à l'homme; puis aussi, ùe ne pas par des
faux enlever à un autre .les vrais de sa foi: le moral, c'est ùe ne
pas agir avec le prochain sans sincérité, avec injustice et fraudll­
leusement, et de ne pas lui dérober ses richesses: le civil, c'est de
ne. pas, voler. Qui ne peut voil' que l'homme qui est conduit par le
Seigneur, et qui en raison de cela. est homme spirituel, ne soit
aussi homme moral et homme civil? Soit encore pour exemple le
cinquième pl'écepte : Il Tu ne tueras point; )1 le spirituel, dans ce
précepte, c'est de ne pas nier Dieu, par conséquent le Seigneur;
car Le nier, c'est Le tuer et re crucifier chez soi; puis aussi, ne
pas détruire en l'homme la vie spirituelle; car c'est tuer ainsi son
âme: le moral, c'est de ne pas a:voir de~aine pour le prochain, e,t
de ne .pas désirer se venger cie lui, car la haine et la vengeance
portent en elles-mêmes sa mort: le ci:vil, c'est de ne pas tuer son
SâS DE LA DIVINE SAGESSE.
corps. Par là, on voit encore que l'homme spirituel, qui est celui que
le Seigneur conduit, est aussi bomme moral et homtne civil; mais
. il en est autrement de celui qui est conduit par soi-même; il va'en
être question. 3° Que le spirituel est dans le moral et dans le civil.
Cela \'ésulte de ce qui vient d'être dit, que le Seigneur se conjoint
avec l'homme dans l'amour des usages, ou dans la charité à l'é­
gard du pï{)chain; le spirituel ,existe pal' la conjonction du Sei­
gneur', le moral par la charité, et le civil p'llr l'exercice de la cha­
rité. Le spil'ituel doit être dans ('homme pour qu'il soit sauvé, et
il est par le Seigneur, fion au·d·essus ou hors de l'homme, mais au
dedans de lui; cc même spirituel peut être dans la science seule de
l'homme, et de là dans sa pensée et dans son langage, mais il faut
qu'il soit dans sa vie; et sa vie, c'est vouloil' et faire; c'est pour­
quoi, quand'savoil' et pensel' sont aussi vouloir et faire, le spil'ituel
est alors dans le moral et dans le civil. Si l'on dit: « Comment pnis-je
vouloir et faire? l) Je l'éponds: « Combats contre les maux qui sont de
l'enfer, et tu voudras et tu feras, non par toi-même, mais par le Sei­
gneur; car, les maux étant éloignés, le Seigneur fait tout. 1) ho Que
s'ils sont séparés, il n'y apas de conjonction avec le Seigneur. C'est
ce qu'on peut voir d'apl'ès la raison et l'expérience, D'uprès la mi­
son: Si un homme possède une telle mémoire et un tel entendement,
qu'il puisse savoir et percevoiI' toutes les choses qui concernent le
vrai du Ciel et de l'Église, et qu'il ne veuille en faire aucune, ne dit­
on pas de lui, que c'est un homme intelligent, mais sans droiture;
et même qu'il est d'autant plus punissalJle?ll suit de là que celui qui
sépal'e le spil'Ïtuel du moral et du civil, n'est ni homme spirituel,
ni homme moral, ni homme civil, D'après l'expérience: 11 y a dans
le Monde de semblables hommes; j'ai parlé à quelques-uns d'entre
eux apl'ès leur mort, et j'ai appris qu'ils savaient toutes les choses
de la Parole, et pal' suite beaucoup de vrais; et ils avaient Cl'U
qu'en raison de lem' savoir ils brilleraient dans le Giel comme des
étoiles; mais lorsque leur vie eut été examinée, elle fut trouvée
Qlliquement corpol'elle et mondaine, et infernale·d',après les maux et
lèS infamies qu'en eux-mêmes i1sa...aiellt pensés et voulus; pal' suite
toutes les choses qu'ils sava'ient de la Parole leur furent enlevées,
et ils furent abandonnés à leur volonté, et jetés vers lem's sem­
blables dans l'enfer, oit ils tinrent des discours extl'avagants selon
DE LA DIVINE 5AGESSE. 34:0
leurs pensées daus le Monde, et firent -des actions honteuses selon
les amours qu'ils y avaient eus,
6. La {oi consiste li savoir ces vrais et à les pel'l$er, la cha·
rité comiste à les vouloir et à les {aire, Que la vérité soit appelée
foi, quand l'homme la sait et la pense, cela a été conllrmé ci-des­
sus; mais que la vérité devienne charité, quand l'homœe la veut et
la fait, cela maintenant va être confirmé: La vérité est comme une
semellce qui, hors de tene, est considérée seulement comme se­
mence, mais qui, mise en terre, devient plante ou al'bre, en revêt
la forme, et par suite l)l'end un autl'e nom: la vérité est aussi
comme un habit qui, hors de l'homme, est seulement une éloffe ac­
commodée pour le COI'PS, mais qui, étant endossé, devient un vê­
tement dans lequel est l'homme. II en est de même de la vérilé et
de la charité; tant que la vérité est seulement sue et pensée, elle
est seulement vérité et est appelée foi; mais lorsque l'homme la
veut ~tla fait, elle devient charité, absolument comme la semence
devient plante ou arbre, ou comme l'étoffe devient un vêtement
dans lequel est ('homme, La science et pal' suite la pensée sont
aussi deux facultés distinctes de la volonté et par conséquent du fait,
et peuvent aussi en être séparées, cal' l'homme peut savoir et pen­
sel' beaucoup de choses qu'il ne veut pas et par suite nejait pas;
séparées, elles ne font pas la vie de l'homme; mais conjointes,
elles la font: c'est la même chose pOUL' la foi et la charité. Cela
sera encore illustré par des comparaisons: La lumière et la chaleur
dans le Monde sont deux choses distinctes, qui peuvent être et sé­
parées et conjointes; elles sont séparées dans la saisoll de l'hiver,
et conjointes dans la saison de l'été; séparées, elles ne font pas la
vie végétative, c'est-à-dire, elles ne pl'oduisent rien; mais con~
jointes, elles la font et produisent. Aull'e comparaison: Le poumon
et le cœur dans l'homme sont deux choses distinctes, dont les mou­
vements peuvent allssi être et séparés et conjoints; ils son~ séparés
dans les évanouissements et dans les suffocations; séparés, ils ne
fonl pas la vie du corps de l'homme; mais conjoints, ils la font. Il
en est de même de la science et de la pensée de l'homme auxquelles
appartient la foi, et de la volonté et du fait auxquels appartienl
la charité; le poumon aussi cOl'l'espond à la pensée et par suite à
la foi, et pareillement la lumière; et le cœur cOI'I'espolHl il la vo­
350 DE LA DIVINE SAGESSE.
Jonté et par suile à la charité, pareillement la chaleul'. Pal' ces
compal'aisons, on peut voir que dans la foi séparée de la chal'ité,
il n'y a pas plus de vie que dans le savoir et le pensel' séparés du
vouloir et du faire; la vie, qui est là, consiste seulement en ce que
l'homme veut pensel' et fait qu'il parle, ainsi croit.
7. C'est pourquoi, lorsque le Divin Amour du Seigneur
existe chez, l'homme dans la chadté qui consiste ltl)ouloir
et à faire les vrais, la Divine Sagesse du Seignew' existe chez,
l' homme dans la foi qui consiste lt les savoir et à les pen­
ser. Ce que c'est que le Divin Amour du SeigneUl', et ce que
c'e.c;t que sa Divine Sagesse, cela a été dit ci-dessus; il a aussi été
parlé de la charité et de la foi, et de la conjonction du Seignem'
dans l'amour des usages, qui est la chal'ité chez l'homme; mainte­
nant donc il sera parlé de la conjonction du Seigneur avec' la foi
chez l'homme. Le SeigneuI' se conjoint avec l'homme dans la cha­
rité, et d'après -eUe dans hl foi; mais non dans la foi ni d'après elle
dans la charité; la raison de, cela, c'est que lu conjonction du Sei­
gneul' avec l'homme est dans l'amour de sa volonté qui fait sa'vie,
ainsi dans la charité qui fait sa vie spirituelle; de là le Seigneur
vivifie les Vl'ais de la pensée, qui sont appelés vrais de la foi, et il
les conjoint à la vie. Chez l'homme, les premiers vrais, qui sont
appelés foi, ne sont pas encore vivants, cal' ils appartiennent à la
mémoire seule et par suite à la pensée et au langage; ils sont ad·
joints à son amour !JatUl'el qui, d'après son dés il' de savoir', ,les
acquiert, et d'llprès son désir de faire parade de sa science ou de
son érudition, les réveille, soit pour y penser, soit pour en parler;
mais ces vrais sont pOUl' la premièl'efois vivifiés, lorsque l'homme
se régénère, ce qui se fait par une vie conforme aux vrais, vie qui
est la charité; ulol's s'ouvre pour l'homme le mental spirituel, dans
lequel se fait la conjonction du SeigneuI' al'ec l'homme, et par suite
sont vivifiés les vrais de la première et de la seconde enfance et de
la premièl'c adolescence de l'homme; puis, se fait la conjonction
du Divin Arnoul' et de la Divine Sagesse avec la chal'ité chez
l'homme, et de la Divine Sagesse et du Divin Amour dans la foi
chez lui; et il arrive que, de même que 'le Divin Amour el la Divine
Sagesse dans le Seigneul' sont un, de 'même la charité et la foi chez
l'homme sont un, Mais, SUI' ce sUjet, il en sera dil davantage dans
l'Explication du Décalogue.
DE LA DIVINE SAGESSE. 351
8. La conjonction de la charité et de la roi est r~ciproque.
C'est ce qui a été ex pliqué ci-dessus, lorsqu'il a été trai).éde I~
conjonction réciproque de l'amoul' eL de la sagesse; et celle-ci a été
iIIustl'ée par la cOl'respondance avec la conjonction réciproque du
cœur et des poumons.
XII. Le Seigneur par son Divin Amour et sa Divine Sa­
gesse anime toutes les choses dans le Ciel et toutes les choses
dans le Alonde, jusque dans leurs derniers, les unes pour
qu'elles vivellt, les autres pour qu'elles soient et existent.
L'œil \'oit l'univers, et le mental pense au sujet de l'univers. d'a­
bord qu'il a été créé, et ensuite pal' qui il a été créé; le mental qui
pense d'après l'œil pense qu'il a été créé par la nature;, le mental
qui ne pense pas d'af)J'ès l'œil pense· qu'il a été créé par Dieu; et
le mental qui tient un juste milieu pense qu'il procède d'un ttre
dont il n'a pas d'idée, cal' il perçoit qu'aucune chose ne peut venir
de rien; mais cementai tombe dans la nature, parce qu'il ade
l'infini l'idée de l'espace, et de l'éternel l'idée dntemps, et ceux­
ci sont naturels intérieurs; et ceux qui pensent avec simplicité à
la natul'e comme cl'éatrice sont naturels extérieurs; mais ceux qui
pensent avec simplicité que Dieu est le Créateur de l'univers sont
spirituels extérieurs, et ceux qui pensent arec sagesse d'après la
religion que Dieu est le Cl'éateuI' de l'univel's sont spirituels inté­
rieurs; ceux-ci et les précédents pensent d'après le Seigneur.
Maintenant, pOUl' qu'on perçoh'e, et qu'ainsi l'on sache que tout a
été cl'éé par Dieu, qui est le SeigneuI' d'éternité, le Divin Arnoul'
Même et la Divine Sagesse Même, ainsi la Vie Meme, il faut pro~
céder distinctement, ce qui sel'a fait dans. cet ordre Q')Le SeiglleuI~
est le Soleil dans le Ciel Allgélique,& De ce Soleil vieDtl'origine
de toutes, choses.@ Pal' ce Soleil il y a présence du Seigneur
pal'tout,(f Toutes les choses qui ont été créées ont été créées pour
le service de la Vie Même, qui est le Seiglleur~ Les âmes de vie,
les âmes vivantes et les âmes végétatives, d'apl'ès la vie qui pro­
cède du SeigneUl', sont animées pal' les usages et selon les usages.
1. Le Seigneur est le Soleil dans le Ciel Angélique, Cela
jusqu'à présent a été ignoré, parce qu'on a ignoré qu'il y a un
Monde spirituel distinct du Monde naturel, que celui-la est au­
dessus de celui-ci, et que le commun n'existe entre eux que comme
352 DE LA DIVINE SAGESSE,
entre l'antérieur et le postérieur, et comme entre la cause etl'eftèt;
pal' suite on a ignoré ce que c'est que le spirituel, et qu'en outre
dans le Monde spirituel il y a les Anges et les Esprits, et que
les uns et les autres sont hommes, semblables eu tout aux hommes
de notre Monde, à la seule différence qu'eux sont spirituels, tandis
que les hommes sont naturels; puis anssi, que toules les choses y
soin d'ol'igine spirituelle seulement, tandis qu'ici elles sont d'ori­
gine tant spirituelle que naturelle j et comme on ignorait ces cho­
ses, on n'a pas su non plus qu'il y a" pOUl' les Anges et poul',les
Esprits une auu'e lumièl'e et une autre chaleur que pOUl' les hom­
mes, et que là la lumière et la chaleul' tirent leur essence de leUl'
Soleil, comme la lumière et la chaleur tirent leur essence de notre
soleil; qu'ainsi l'essence de la lumière et de' la chaleur de leul' So­
leil est spirituelle, et que l'essence de la lumière et de la chateul'
de notre soleil est une essence naturelle, à laquelle cependant est
adjoint le spirituel procédant de leur Soleil, spirituel qui chez
l'homme illustre son entendement, comme lc naturel éclaire son
œil, D'après ces considérations-ci et celles-là, il est évident que le
Soleil du Monde spirituel est, dans son essence; ce dont tout spiri­
tuel tire son origine, et que le soleil du ,Monde nalm'el est, dans
son essence, ce dont tont naturel tire son origine: le spirituel ne
peut til'el' son essence d'autre pal't que du Divin Amour et Je la
Divine Sagesse, cal' aimel' et êtl'e sage, c'est le spirituel; et le na­
turel ne peut tirer son origiue d'autre part que d'un pur feu et
d'une pure lumière: il s'ensuit donc que le Soleil d"uMonde sllir'i­
tuel dans son être est Dieu, qui est le Seigneur d'éte1'Oité; que la
chaleur procédant de ce Soleil est l'amour, 'et que la iumièl'e pro­
cédant de ce Soleil est la sagesse. Si jusqu'à présent, il n'a rien
été révélé sur ce Soleil, quoique ce soitiui qui est entenc\u ùans la
Parole, dans plusieul's passages où le soleil est nommé, c'est par'ce
que cela ne devait pas être révélé avant que le Jugement Demie!'
eù.t élé accompli, el qu'une nouvelle Église, qui est la Nouvelle Jé­
rusalem, eù.t été instaurée par le Seigneur; il ya plusieurs causes
quiempêchaicnt que cela ne fClt révélé auparavant, mais ce n'est
pas ici le lieu de les pl'ésentel', Quanù une fois' l'on sait que les
Anges et les Esprits sont hommes, et qu'ils vivenlenlre eux
comme les hommes dans le Monùe, et sont absolument au-ùessus
DE LA 1>1 VINE SAGESSE. :H)3
de la nature, tandis que les hommes sont au dedans de la natul'e,
on peut, d'après la l'aison, conclure qu'ils ont un autre Soleil, et
que c'est de ce Soleil que le lout de l'amoul' et le tout de III sagesse,
et par suite le tout de la vie vraiment humaine, tirent leur origine.
Que ce Soleil me soit apparu, et, aussi en lui le SeigneUl', on le
voit dans le Tl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 1.:1 6 à HO; et
dans l'Opuscule DES PLANÈTES ET DES TERRES DANS L'UNIVERS,
No' !JO, U, 42.
2. De ce Soleil vient t'origine de toutes choses. Personne
ne peut penser que l'univel's soit d'érernité, ni qu'il vienne de rien;
et pal' suite l'on ne peut niet' qu'il n'ait été créé, qu'il ne l'ait été
, par quelqu'un, que ce quelqu'un ne soit l':f:tl'e Même en soi infini
et éternel, l'Amour Même, la Sagesse Même, et la Vie Même; qu'il
n'y ait un centl'e commun, d'où il contemple et gouverne toutes
choses comme pl'ésentes, et pOUl'voit à tout; qu'il n'y ait conjonc-
tion avec lui,; que selon la conjonction de la vie d'amour et de sa-
gesse il n'y ait béatitude et félicité; que ce centre n'apparaisse de-
vant les Anges comme Soleil, ni que cette apparence de feu et de
flamme ne vienne du Divin ArnOUl' et de la Divine Sagesse qui
procèdent de Dieu, et par lesquels existe tout spirituel, et pal' ·Ie
spiriluel, au moyen ùu soleil du Monde, tout naturel: Le mental
humain, d'apl'ès l'entendement qui peut être élevé dans la lumièl'c
de la vérité, peut voir, s'il le veut, que l'unh'ers a été créé par un
.Dieu, qui est tel, et qui est un. Puis donc qu'il ya deux soleils, l'un
du Monde spirituel et l'autre du Monde naturel, et que le Soleil
du Monde spirituel l'egarde à partir du premier les derniet's, et
le soleil du Monde natUl'el, à pal'tir du moyen jusqu'aux der-
niers, il est évident que le Soleil du Monde spirituel, clans lequel
est Dieu, et leqùel procède de Dieu qui est la vie même, est ce
d'après quoi toules choses ont été faites et cl'éées; et que le soleil
du Monde, dans lequel est un feu, et lequel est d'un feu qui n'est
pas la vie, est ce par quoi ont élé, créées seulement les choses qui
sont au-dessous du moyen, et qui en elles-mêmes sont mortes:
c'est pourquoi reconnaUre la naLure, qui en soi est morLe, c'est
adol'er le feu qui est dans le soleil du Monde, ceux qui font cela
sont morts; mais reconnaUre la vie créaLt'ice, c'est adorer Dieu
qui est dans le Soleil du Ciel, ceux qui font cela sont vivants;
VII. 23.
35A l>E LA DIVINE SAGESSE,
sont dits hommes mOlts ceux qui sont ùans l'enfer, et sont dits
hommes vivants ceux qui sont dans le Ciel.
3. Par ce Soleil il y a présence du Seigneur partout, On
sait dans l'Église, d'apl'ès la Parole, que la Toute-Présence appar­
tient au Seigneul'; et il a été dit précédemment ce que c'est que sa
'foute-Présence, et quelle elle est; ici il sel'a dit comment elle peut
être saisie: Elle peut être saisie d'après la correspondance du soleil
du Monde avec le Soleil du Ciel, et par suite d'apl'ès celle de la
natUl'e avec la vie, correspondance qui sert aussi pour la compa­
l'aisonh; cacun sait que le soleil du Monde est partout dans son
Monde, et que sa présence ex iste p'ar la lumière et par la chaleur,
présence qui est telle que, quoiqu'il soit ùistant, il est comme en
elles; la différence est que la chaleur qu'il émet est dans son ori­
gine un fell, et que la lumière qu'il émet aussi est par suite dans
son OI'igine une flamme, et que toutes les choses qui ont été créées
par ce soleil sont ses récipients, plus ou moins parfaits, selon les
formes et les distances; de là vient que toutes les choses du Monde
naturel croissent selon la présence de leur soleil, et décroissent se­
lon son absence; elles cl'oissent à mesure que sa chaleur fait un
avec sa lumière, et décroissent à mesUl'e que sa chaleur ne fait pas
un avec sa l~mière. Toutefois, ce soleil opèl'e ainsi dans les choses.
qui sont au-dessous de lui, lesquelles sont appelées naturelles; mais
li n'opèl'e ab~olumeDt rien dans celles qui sout au-dessus de lui et
sont appelées spirituelles; en effet, opérer dans les choses infé- .
rieures, c'est selon l'ordl'e, car c'est opél'el' dans les choses qu'on
a produites; mais opél'er dans les choses supérieures, ou opérer
dans celles dont on procède, c'est contre l'ordre; le Soleil du Ciel
est celui d'où pl'ocède le soleil du Monde, et les choses spirituelles
sont celles d'où procèdent les choses naturelles: par cette compa­
raison, la présence peut en quelque sorte être vue d'après le soleil.
Mais la présence du Soleil du Ciel est universelle, non-seulement
dans le Monde spirituel, où sont les Anges et les Espl'its, mais
aussi dans le Monde natul'el, où sont les hommes, cal' les hommes
ne reçoi\lent pas d'autre part l'amour de lem' volonté et la sagesse
de leur entendement; et sans ce Soleil aucun animal ne vivl'ait,
ni aucun végétal n'existerait; SUI' ce sujet, voir ce qui a été dit
et illustl'é précëdemment, pag. 351 à 353, La pr'ésence de ce So­
DE LA DIVINE SAGESSE. 3f>5
lei! existe aussi pal' la chaleur et la lumièl'e, mais sa chaleur dans
son essence est l'amour, et sa lumière dans son essence est la sa­
gesse, auxquelles la lumière et la chaleUl' du soleil du Monde sont
subol'données, en ajoutant ce pal' quoi elles existent dans la nature
et y subsistent. Mais la pl'ésence du Soleil du Ciel pal' la chaleur
et la lumière spirituelles diffère de la présence du soleil nu Monde
par la chaleur et la lumière natUl'elles, en cela que la pl'ésence du
Soleil du Ciel est universelle et dominante, tant dans le Monde spi­
rituel que dans le Monde naturel, tandis que la présence du soleil·
du Monde est seulement spéciale pour le Monde naturel, et y est
dans un état de dépendance; puis aussi, en ce que la présence 'du
Soleil du Ciel n'est pas dans l'étendue de l'espace et du temps,
tandis que la pl'ésence du soleil du Monde est dans celte étendue,
ca,' l'étendue de l'espace et du temps a été créée avec la nature;
c'est de là que la présence du Soleil du Ciel est une toute-pl'ésence.
La pl'ésence du Soleil du Ciel,considél'ée en soi, est constante; en
effet, le Soleil du Ciel est toujours dans son ol'ient et dans sa puis­
sance; mais chez les récipients, qui sont pl'incipalementles Anges,
les Esprits et les hommes, il est inconstant et non dans sa puis­
sance, car il est varié selon la réception; en cela, à ce Soleil COI'­
respond le soleil du Monde, parce qu'il est constant aussi dans SOli
lieu et dans sa fOl'ce, mais que pour la telTe, qui est le l'écipient,
il devient inconstant et non dans sa force, car il est varié selon les
conversions de la terre autour de l'axe, lesquelles font les joul's et
les nuits, et selon les pl'ogressions autour du soleil, lesquelles font
les p"intemps, les étés, les automnes et les hivers: par là on voit
la correspondance des choses naturelles du Monde 3\'eC les choses
spil'ituelles du Ciel. La présence du Soleil du Ciel dans le Monde
naturel peut aussi être illustrée pal' la pl'ésence de l'entendement
et de la volonté dans le corps de. l'homme: là, ce que l'entende­
ment pense, la bouche le prononce à l'instant; et ce que la volonté
se propose, le COl'pS le fait à l'instant; en effet, le mental de
l'homme est son Monde spirituel, et son cQrps est son Monde na­
turel; c'est de là que les anciens ont appelé l'homme microcosme.
Lorsque ces choses sOnt comprises, l'homme sage peut voir et per­
cevoir l'opération divine et l'influx spirituel dans les objets de la
nature, soit qu'il examine un arbre avec son fruit, ou une plante
356 DÉ LA DIVINE SAGESSE,
avcc sa semence, ou soit qu'il considère un vel' 8\'CC sa cbrysalide
ct le papillon qui en sorl, ou"Une abeille avec son Dliel et sa cire,
ou un autre animal; et il peut aussi vail' la folie de ceux qui, dans
ces mel'veilles, voient et perçoivent la nature seule.
li. Toutes les choses qui ont été cnéées ont été créées pour
le service de la Vie M~me, qui est le Seigneur. Il sel'a d'abord
dit quelque chose de la vie, et plus tard, de la création de toutes
choses pOUl' le sel'vice de la vie: La vie est l'amour et la sagesse ;
car aulant l'homme, par la sagesse, aime Dieu et le prochain, au'"
tanl il vit; mais la Vie Même, qui est la vie de toules cboses, est le
Divin Amom' et la Divine Sagesse; le Divin Arnoul' est l'Être de la
Vie, et la Divine Sagesse en est l'Exister; l'un uni réciproquement
à l'autl'e est le Seigneur; l'un et l'autre, tant le Divin Ètl'e que le
Divin Exister, sont infinis et étemels, car le Divin Amour est in­
·fini et étemel, et la Divine Sagesse est infinie et éternelle; cette
sagesse cepennant et cet amoul' peuvent avoi,r conjonction avec
l'Ange et avec l'homme, bien qu'il n'y ait pas de rapport entre le
fin; et l'influi : mais comme cela tombe difficilement sous l'enten,..
demeot, il Sel'a par conséquent expliqué comment il peut y avoir
quelque conjonction, quoiqu'il n'y ait pas de l'apport: Il n'y a au­
cun "apport entre le natmel et le spirituel, mais il y a conjonction
par les cOI'respondances; il n'y a pas non plus de rapport entre le
spil'ituel dans lequel sont les Anges du dernier Ciel ,et le céleste
dans Lequel 5GBt les Anges du Ciel suprême, mais il y a conjonc­
tion par les cOI'I'espondanœs; pareillement, il n'y a pas de rapport
entre le 'céleste dans lequel sont les Ang€s du Ciel suprême et le
Divin du SeigneUl', mais néanmoins il y a conjonction pal' Les cor­
respondances. Aillem's il a été dit et expliqué que le Divin est in­
fini et éternel; et comme il est le tout dans toutes les choses de la
vie d'amour et de sagesse chez les Anges et ~hez les hommes, et
que les uns et les autres ont été cl'éés récipients de la vie procédant
du Seignem', par conséquent finis, et que le SeigneUl' est iRcréé, est
la vie en soi, et par suite la vie même, c'est pOUl' cela que, bien que
les hommes, et pal' eux les Anges et les Esprits, doivent êlt'e multi­
pliés à éternité, le Seigneul' néanmoins leur ,donne cette vie, et les
conduit de soi-même dans les très-singuliers, comme on le voit con­
fil'mé ci-dessus, où 11 a ét6 tl'aité de sa Divine Pl'ovidence i en cela
DE LA DIVINE SAGESSE, 367
est l'éterne., et où est l'éternel, là aussi est l'inllni. Puisqu'il n'y il
pas de rapport enlI'e l'infini et le Oni, tout homme doit se ga'rder de
pense l' SUI' l'inOni comme sur une chose de néant; on ne peut pas
dire du néant qu'il est infini et étcl'Oel, ni qu,'i1 a conjonction avec
quelque chose; rien non plus ne se fait de den; mais le Divin in­
fini et éternel est l' ~tre Même, d'après lequel le Oni a été créé, et
avec lequel il y a conjonction. Mais cela pourrait être illustré de
plusieul'S manières par la comparaison des natul'els avec les spiJ'i­
tuels, entJIe lesquels il n'y a pas de l'apport, quoiqu'il y ait cepen­
dant conjonction par les correspondances: Tels sont entl'Er eux la
cause et l'elfet, tels entre eux Fantérieur et le postérieur, tels allssi
entre eux un degré supérieur et un degl'é inférieur, et tels entre eux
l'amo,Ut' et la sagesse des hommes et des Anges; mais toujoUl's est..
il que l'amour et la sagesse des Anges, quoique ineffables et incom­
préhensibles pOUl' l'homme, sont néanmoins finis l'un et l'autre, et
ne sont susceptibles de l'infini que pail les. c@III'espondances. Que
toutes les choses aient étê cl'éées pour le service de la vie, qui est.
le Seigneur, cela suit eil ol'dl'e de ce que les hommes et d'après eux
les Anges ont élé cl'éés pour recevoir la vie pl'océdant du, Seigneur,
et aussi ne sont que des réceptacles, quoique d~après le Iihl'e, dans
lequel ils sont tenus par le SeigneUl', ils paraissent comme s'ils
n'étaient pas des réceptacles; mais cependant' ils sont toujours
des réceptacles, tant les bons que les méchants; cal' le libre dans
lequel ils sont lenus vient aussi du Seigneur. La vie des hommes
et des Anges, c'est compl'endre, et pal' suite. penser et parler, et
c'est vouloir, et par suite faire; c'est pou l'quoi ces. choscs appar­
tiennent aussi à la vie pl'océdant du SeigneUl', paree q,u'elles sont
les effels de la vie. Toutes les choses qui ont' été créées dans le
Monde oot été créées po~r I,'usage, l'émolument, même pOUl' la
délectation des hommes, quelques-unes d'une manière prochaine,
quelques autres d'une manière éloignée; maintenant, puisqu'elles
ont été créées pour l'homme, il s'ensuit qu'elles sont pour le sel'­
vice du Seigneur, qui est la vie chez les hommes. li semble qu'elles
soient des services chez les bons, parce que eux vivent par le Sei­
gneUl', mais nqn chez les méchants; néanmoins les choses qui ont
é~é créées cèdent· à l'usage l'émolument e~ la délectation, aussi bien.
pour les uns que (lOUI' les autl'es ; cal' le Sei~neut' dit Il qu'il fait le­
358 DE LA DIVINE SAGESSE.
ver son soleil SUI' les méchants et sur les bons, et qu'il envoie la
pluie sur les justes et SUI' les injustes, Il - Matth. V, 115 : -que
les méchants n'aient par eux-mêmes den de la vie, et qu'ils soient
néanmoins conduits par le Seigneur, à leur insu et quoiqu'ils ne
le veuillent pas, on peut le voir dans les endroits où il a été traité
de la vie de ceux qui sont dans l'enfel'.
5. Les âmes de vie, les tlmes vivantes et les âmes végéta­
tives, d'après la vie qui procède du Seigneur, sont animées
par les usoges et selon les usages, Par les âmes de vie sont en­
tendus les hommes et les Anges; par les âmes vivantes sont enten­
dus les animaux qui sont aussi nommés, dans la Parole, âmes vi­
vantes; et pal' les âmes végétatives sont entendus les arbres et les
plantes de tout genre; que les âmes de vie, ou les hommes et les
Anges, soient animés de la vie qui procède du Seigneur, il en a été
traité dans ce qui précède; que les âmes vivantes, ou les animaux,
soient animés par la vie procédant du Seigneur, cela aussi a été
montré dans ce qui précède; pareillement les âmes végétatives, car
ces âmes sont les usages qui sont les derniers effets de la vie, et
I~s âmes vivantes sont les affections de différents genres, corres­
pondantes à la vie de ceux qui sont dans le l\'londe spirituel; elles
peuvent, d'après cette correspondance, être appelées vies médiates;
par animation il est entendu, non-seulement qu'elles vivent, mais
aussi qu'elles sont et existent: si continuellement elles sont ani­
mées, c'est-à-dire, vivent, sont et existent par le Seigneur, c'est
parce qu'une création, pourvu qu'elle ait été une fois accomplie, est
néanmoins continuée par l'influx procédant du Soleil du Ciel; s'il
n'y avait pas de là un influx nouveau du Ciel, tout pél'irait; car,
sans cet influx, l'influx du soleil du Monde n'est rien; en effet, ce­
lui-ci est seulement la cause instrumentale, tandis que celui-là est
la cause principale: il y a correspomlance de la chaleul' et de son
effet avec la vie de l'amolli' du Seigneur, et il ya cOI'respondance
de la lumière et de son effet avec la vie de la sagesse du Seigneur;
car le Divin Amour procédant du Soleil du Ciel est chaleul' dans
le Monde spirituel, et la Divine Sagesse procédant de ce Soleil y
est lumière; à celle chaleur et à cette lumière corl'espondent la
chaleur et la lumièl'e du soleil du Monde, cal' tout est (',orrespon­
dance, Mais comment le Seigneur, de son Divin Amour et de sa
DE LA DIVINE SAG~SSE. 359
Divine Sagesse, qui sont la vie elle-même, influe sur l'univers créé
et l'anime, cela sel'a dit aussi en peu de mots: Le Divin procédant
est ce qui, autoul' du Seigneur,appal'ait aux Anges comme Soleil;
de là procède le Divin du Seigneur par des atmosphères spirituelles
qu'il avait créées pour la h'anslation de la lumièl'e et de la chaleur
jusqu'aux Anges, et qu'il avait accommodées à la vie, non-seule­
ment de leur mental, mais aussi de leur corps, afin que par la
lumière ils reçoivent l'intelligence, puis aussi afin qu'ils voient, et
que même ils respirent selon la correspondance, car les Anges res­
pirent comme les hommes, et afin que par la chaleur ils reçoivent
l'amoul', puis aussi qu'ils sentent, et que même leur cœur batte
selon la corl'espondance, car les Anges jouissent comme les hom­
mes du battement du cœur; ces atmosphères spirituelles augmen­
tent en densité pal' les degrés discl'ets, dont il a été traité ci-des­
sus, jusqu'aux Anges du Ciel infime, pour lesquels eUes se trou­
vent ainsi accommodées; de là vient que les Anges du Ciel suprême
vivent comme dans l'aure pure, les Anges du Ciel moyen comme
dans l'éthC1', et les Anges du Ciel infime comme dans l'air; sous
ces atmosphères, dans chaque Ciel, sont les tenes SUi' lesqueUes ils
babitent; là, sont leurs palais et leurs maisons, des jardins para­
disiaques, et, en outre, des champs cultivés, des rosel'aies, des
lieux pleins de verdure, qui chaque matin existent nouveaux, cha­
que chose étant en rapport avec l'amour et la sagesse que les An­
ges reçoivent du Seigneur; toutes ces choses sont d'une origine
spirituelle, et il n'yen a aucune d'origine naturelle; l'origine
spirituelle est la vie d'après le Seigneur. A la correspondance
de ces choses ont étê créées toutes celles qui sont vues dans le
Monde naturel, où par conséquent elles existent semblables, avec
cette différence qu'elles sont pareillement d'origine spirituelle, mais
en même temps d'origine naturelle; l'origine natm'eUe a été ajou­
tée, afin qu'elles soient en même temps matérielles et fixes, dans
le but de la procréation du genre humain, qui ne peut avoir lieu
que dans les derniers, où est le plein; et afin que d'après le genre
humain comme pé~inièl'e existent des habitants du Monde spirituel.
qui sont les Anges; cette, fin est la première et la demière de la
création. Toutefois, l'idée complète de la création ou de l'existence
de toutes les choses dans leuI' ol'dre pal' la vie, qui est le Seigneur,
360 DE LA DIVINE SAGESSE.
ne peut êlre donnée, en raison d'arcanes, qui dans le Ciel sont
connus, et m'ont, il est vrai, été communiqués, mais qui, étant
trop pl'ofonds, ne peuvent par cela même être décrits qu'au moyen
de volumes, et encore seraient-ils à peine compris; en voici ce­
pendant le sommaire: Le Soleil du Ciel, dans lequel est le Sei­
gneur, est le centre commun de l'univers, et toutes les choses de
l'univel'S sont des périphéries et des périphéries jusqu'à la dernière,
et par Lui Seul il les gouverne comme un tout continu, mais les
moyennes d'après la demière, et perpétuellement il les anime et
les met en activité aussi facilement que l'homme par son entende­
ment et sa volonté anime et met en activité sem carps; et l'influx
est dans les usages, et d'après les usages dans leurs fOl'mes.
Suit l'idée angélique sur la cl'éation de l'univers pal' le Sei­
gneur.
IDÉE ANGÉLIQUE
sun LA CRÉATION DE L'UNIVERS PAR LE SEIGNEUR,

L'idée des Anges sur l'univel's créé par le Seigneul' est celle-
ci : Que Dieu est le centre, et qu'il est homme, et que si
Dieu n'était pas homme, la cl'éation n'aurait pas été posllible, et
que le Seigneur d'éternité est ce Dieu, Sur la création, ils dirent
que le Seigneur d'éternité ou Dieu, par son Divin 'procédant, a,
créé l'univers et toutes les choses qui y sont, et que le Divin pro-
cédant étant aussi la Vie Même, toutes choses ont été créées d'a-
près la vie et pal' la vie; que le Divin pl'oeédant le plus pl'ès est ce
qui apparatt comme Soleil devant les Anges; que devant leurs
yeux ce Soleil appal'alt comme de feu et de flamme, et que le Divin
procédant est le Divin Amour et la Divine Sagesse, qui de loin ont
Ulle telle apparence; ils alléguèrent que ce Divin procédant est ce
que les Anciens ont l'eprésenté par de simples cercles d'or ou de
lumière autour de la tête de Dieu, cercles que les peintres d'au-
jourd'hui d'apl'ès l'antiquité retiennent enCOI'e. Ils dit'ent que de ce
Soleil, comme d'un grand centre, procèdent des cercles, l'un après
l'autre, et l'un de I;autre, jusqu'au dernier, où est leur fin, ce der-
nier subsistant en l'epos; et que ces cercles, qui procèdent l'un de
l'autl'e et l'un après l'autre, et qui apparaissent comme étendus
en large et en long, sont des atmosphères spirituelles que la lu-
mière· et la chaleur. de leur Soleil remplissent, et par lesquelles
cette lumière et cette chaleur se propagent jusqu'au dernier cel'cle;
et que dans le del'Oier, au moyeu de ces atmosphèl'es, et ensuite
au moyen des atmosphèl'eS naturelles qui procèdent du soleil du
Monde, a été faite la création de la terre, et sur elle la création de
tout ce qui sert à l'usage, création qui ensuite est continuée pal'
des générations d'après des semences dans des Utél'US ou dans des
œufs. Ces Anges, qui savaient que l'univers ainsi créé était un ou-
vrage ~ontinu depuis le CréaLeul' jusqu'aux dûnjer~, et que, comme
362 IDÉE ANGÉLIQUE.
ouvrage continu, il était suspendu, mis en activité et gouverné,
comme un tout tenu enchaîné par le Seigneur, qui est le centre
commun, dirent que le pl'emier procédanttélait continué jusqu'aux
derniers par d~~gr~J!L~ts: absolument comme la lin par les
causes dans les effets, ou comme le pl'oduisant et les produits en
série continue; et que la continuation étâit non-seulement dan.~,
mais encore autour, depuis le premier, et par suite depuis toul
antérieur dans tout postérieur, jusqu'au plus postérieur; et qu'ainsi1
le premier et par le premier les postérieurs coexistent, selon leur
ordre, dans le plus postérieur ou dans le dernier. D'après ce con­
tinu, ~omme étant un, ils eurent sur le Seigneur J'idée qu'il était
tout dans tous, qu'il était tout-puissant, tont-présent et tout­
sachant, qu'il était infini et éternel; et aussi l'idée de ce qu'était
l'ordre selon lequel le Seigneur par son Divin Amour et sa Divine
Sagesse dispose tout, poul'Voit à tout et gouverne tout.
On leur demanda d'où provenait alors l'enfer; ils répondirent:
Du Libre de l'homme, sans lequel l'homme De serait pas homme;
que l'homme d'après ce libre a l'om pu en lui le continu, lequel étant
rompu, la séparation a été faite; et le continu, qui par la création
était en lui, est devenu comme une chaine ou un oUVl'age accro­
ché qui, lorsque les crochets en dessus ont été l'ompus et arrachés,
tombe, et ensuite pend par de légers fils. La séparation ou la
, rupture a été faite par la négation de Dieu.

FIN,

OBSERVATION.

Robert Hindmarsh, auquel nous devons la publication de ce Traité pos­


thume, imprimé à Londres, en i790, à la suite de l'Apocalypsis cxpli­
cala, 4' vol., a placé à la fin une nole que nous croyons devoir repro­
duire:

AftNOTATIOft DO TYPOGRAPHE.

Il faul qu'on sache que le précédenl Opuscule sur le DIVIN AMOUR et la


DIVINE SAGESSE, depuis la page 225 (page 253 de ce volume) jusqu'ici,
quoique composé par EMMANUEL SWEDENBORG, a cependant élé imprimé,
non d'après l'Autographe, mais d'après une copie défectueuse faite par
un Scribe, qui sans doute n'a pas, en beaucoup d'endroits, suivi exacte­
ment l'Original. Par ce moLir, le Typographe a jugé nécessaire de corriger
très-souvent, non-seulement des mots, mais encore des sens, et d'avoir
continuellement sous les yeux, aulant qu'il a pu, le dessein de l'Auteur.
Toutefois, s'il se rencontrait encore quelques erreurs, il est laissé au Lec­
, teur bénévole loule lalitude de faire, comme Hlui plaira, des corrections
plus judicieuses.
Londres.
ROBERT HllmUARSH.
AVERTISSEMENT

Le principal but des Index que nOUs plaçons à la suite des Ouvrages de
Swedenborg, c'est de préparer les moyens d'arriver plus tard à obtenir,
en langue vulgaire, une traduction de la Bible aussi exacte qu'il sera pos­
sible. Voir dans la Revue (c LA NOUVÈLLE JÉRUSALUI » deux Lettres, où
ce sujet est développé, l'une dans le r,ome vu) pages 249 à 254; et l'autre
dans le Tome VlH, pages 369 à 372.
Pout remplir ce but, deux choses nous ont paru nécessaires: :t Avoir0

des Index complets. 2" Indiquer par dès signes particuliers, non-seule­
ment les Numéros où le passage est expliqué, ou illustré, en tout ou en
partie, mais aussi les Numéros où, dans l'original, le texte biblique est>
donné en latin.
Les Index doivent {rre complets. paree que telle citation qui, à la p~e­
mière vue, paraltrait de trop peu d'importance pour être signalée, pour­
rait cependant, après examen, offrir de précieux documents; et aussi,
parce que teÜe remarque, qui n'intéresserait que médiocrement cerlains
lecteurs, pourraH être d'un très-grand intérêt pour d'autres.
Le texte latin doit ~tre signalé, afin d'éviter une grande perte de
temps à ceux qui yeulent s'assurer du texte. En effet, dans ces Inde:z;. un'
grand nombre de Versets de la Parole sont cités sans que le texte soil
donné; et souvent, lorsqu'il est donM dans certains Numéros, il ne l'est
pas dans les autres. Dans le p.'emier cas, le ler.teur est averti qu'il le cher­
cherait en vain; dans le second cas, il ne le cherchera que dans les Nu­
méros signalés. Un autre a'l'antage, c'est que, quand un Verset est donné
textuellement dans plusieurs Numéros, on pourra facilement s'y reporter
pour s'assurer s'il y a des variantes ou s'i! n'yen a pas, ces variantes pou­
vant être d'un grand secours· pour la traduction du passage.
Enfin le passage est cité ou textuellement ou en termes non formels. Il
importait encore d'indiquer cette différence j car si le texte exprimé en
termes non formels n'a pas la même valeur que le texte même, il peut du
moins servir à reconstituer ce texte en donnant les racines des mols.
Désigner ces diverses indications par des signes typographiques qui par
eux-mêmes n'auraient aucune signification, ce serait charger la mémoire
du lecteur, nous avons préféré recourir à des leUres initiales donl la si­
gnification sera facilemenl retenue. Les trois lettres 0, i, t, initiales des
mols Explication, Illustmlion et Texte, suffisent pour exprimer huit in­
dications différentes, t signifiant texte {ormel du passage, et celle même
lettre retournée, t, signifiant texte en terme~ non (ormels.
INDEX

DES

PASSAGES DE LA PAROLE

NOTA. - Les Lellres placées à la suite d'un Numéro signiftent, 3 savoir:


1 Te~te formel du passage.
1 Texte en termes non formels.
~ Explication.
Illustration.
le Texte fOI'mel & explication.
li Texte formel & Illustration.
le Texte non formel & explication.
li Texte non formel & illustration.
Si le Numéro n'est suivi d'aucune Lettre, il y a seulement renvoi au Passage pour
confirmation.
Le signe i (illustration du passage) indique, non pas seulemeut une Explication dt!­
laillée, mais aussi et principalemeut un de ces traits de lumière, qui ne consistent sou­
vent qu'en un seul mot, et qui cependaut peuvent résoudre un point controversé.

GENÈSE.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


r . . • 1, 2, 3, 27 • • . 294 tï , Il • . • • 8,9,16,17 •• , 739 1i
2, 3, 4, 5. • • 5260 10 & suiv. • • • 5181.
3, 4, 5, . • • , 5271i , 13. . • • • • • 654
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~1301, 183 1 IV•• .1 à la fin • • • • 8171 i
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3lS(S
GENtSE.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


V. • • • 2 . . • • • 555 i,725 li XV • • • 13. • • • • . • 633 1e
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VII • • • 1 11 9. • • • • • 650 le 18• • • • 56910, 654 le
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10 & suiv •.•• 6541i 16•• • •• 430
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18,19, 20 • • 340 1 25,32. • • .
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XV • • • 5 • . • •
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911 12,18 • • 27910 17• . . • • • • 696 1
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367
GEN~SE.

Chap. Vers. Numéros.


Chap. Vers. Numéros.

XXIX •• 32. • • . • • • 434 10


XLIII • • 32. • • • • • • 391

32, 33, S4, 35. • 430


XLVI. • 1 à la fin. • • • 6540

33. . • ' • • • 443 10


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27. • • • • • 750 1


XXX. • • ià 25 . . • 430
XLVII • .24. • • • • • 5480


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XLVIII. • 3, 5, 6. • . • 440 1i


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16. • • • • • • 1301

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Ch. cité. • . . . 431


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21, • • . . • 654
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XXXII •• 20. . •• . • 41210
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368

EXODE.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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12 & suiv. . • • 727 13. • • • • • • 328 10
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21, 22,23 • 5261 19,21 • • •• 654 10
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EXODE.

Chap. Vers. Numéros. 1 Chap. Vers. Numéros.


XV • • • 23,24,25 •• 5221,61811 XXI.
1 • Ch. cité .• . 946
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12, 13, 21 . • . 1791 Ch. cité • • • • 946
31. • . . • • • 146 1 Il XXlll • • 2 . • . .• • 787 1
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5 & suiv •. • 527 16,15,16,19,26 • 865
6 •....• 518 15. •. • 412 10,661 1
9,10,11,12 7271 17. . . . . • 7251
13. • • • • • 388 1 18. . • • . . . 329 0
16•• . . · 734 18 20, 21. • • 313 10,412 18
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9. . • . • 5941,937 10 29. . . . • ..• 388 10
11,12 • • . • . 78 1 3t. . • . • • • 518 10
11, 15, 16, 18. . 5321 Ch. cité • . . 946
14. • • • • • • 1951 Il XXIV . · 2,18. . • 937
16. • . 55, 1791, 273 3 à 11.. •. 329 11
16 à 25. • • • • 502 10 3,4,7,8,10. • 70t li
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20.. • • • • 4051 Il 9, 10, 11, 12. 2701e
XX • . • 4, 5. • • • . • 827 1e 10• • • . • 691, 717 1i
5 . . • • •. 53211 15,16,17,18 .• 594J
7 •..••• 608 17.. • 405
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16. . . • • 78 1 9 • .• • .• 7991
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21,22. · 3911 16. . • 392" 392, 7001
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XXI. •• 2,3 . .. • 409 18. • . , . . 242
18 à 22. . • . • 2i7 1•
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23,24. • • • • 5560 21,22 . ••• 700 1
28 à·33. • • 655 22. • • 277, 283, 392
33,34. . .. 537 li 23,24. . . • • 2421
37. • . • • 548 10 4121 0
VII. 24.
37D
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Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


XXV. • • 31 11 40. • . . . SOli
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31, 38. • • . . 2li21
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26, 27, 28, 29.. 791

35. • • • • . . 155
30. . • • • . • 375

36,37. • • . • 2721
32, 33, 38 . . • 375 1

36,37,38 20!l1,li27li
34, 35, 36, 37. • 1151 1

40• • . • • . • Bli3
3411 36. . . • • 3211 10

371
EXODE.

Chap. Vers. Nnméros. Chap. Vers. Numéros.


XXX. • • Ch. cité • • • 324 XXXV. • 31. • • . • • • U 70
XXXI • • 3 • • • • • • • H70 1 XXXVI•• l, 2 & suiv • • • H861
3 & suiv • • • • U861 8 • • • • • • • U43
7,18. . • . • 392 8 à 37 • • • • • 799
16. • • • • • • 701 1 XXXVII • 2. • • • • • • 316
18. • • • • • • 2221 7,8,9. • • • • 2770
XXXII. • 6 • • • • • • • 365 17 à 24• • • . • 504
15• . • • • • . 392 18 à 25• • • • • 257
20• . • • • • • H821 25,26 . • • • • 316
32, 33. • • 199 1, 2221 XXXVIII. 2 • • • • • 316,41.7
Ch. cité • • 279, 433 9,16• • . • • • H43
XXXIII•• 9, 10. . • . • 5941 18,19 • • • • • 208
H • • • • • • • 41.2 10 XXXIX. • 6, 7. . • • • • 431
12,17. • . • . 1481 8 • • • • • • • H86 •
14,15 • • . • 41.2 li 8 à 21, 29 • . . 431
18 à 23. • • • • 41.2 lî 10• • • • • • 364
20. . • • • 78 1, 41.2 10 10 à 15• • • • • 39
Ch. cité. • • 433 14• • • • • • • 430
XXXIV•• 5. • • • • . • 5941 27• • • • • • • H43
10. . • . • . • 696 1 28• • • • • • • 1009
16• • • • . • . 141. 10 30• • • • • • • 272
18• • • • • • • 257 30,31. • • • • 204
19,20 . • • • • nOl XL ••• 9,10, H. • • . 375
20• • • • • • • 661 12. • • • • • • 475
23• • . . • . • 725 13, 14, 15 • • • 375 1
25. • • • . • • 3290 20. • • • • 392 1, 700
27. • • • • • • 701 1 24,25. • • • • 50la
28• . . • • • 633 30,31. • . • • 475
28 à la fin · . 9371 0 36, 37, 38 • • • 594
XXXV. • 2, 3, 4. • • • • 937
7 •••• •
38. . • . • • . f 799
504
ti
• • 364

LÉVITIQUE.

Chap. Vers. Numéros. .Chap. Vers. Numéros.


1 • • • • 2, 3. • • • • • 725l i Il • • . . 1,2. • • • . • 324 10
5, H, 15. . • • 32910 1, 2, 15 • • • • 4911 8
8 • • • • . . • H590 2,9 . • • • • • 365
f
9, 1.3, 1.7 .• 504
324, 365
0
2, 9, 10, 1.:1.. • •504 0
2,9,12 • • • • 324
11. • • • 1 • . . • . . • 11531 4,5,7 • . • • MOle
372
LhITIQUE.

Cbap. Vers. ~uméros. Cha". Vers. Numéros.


II. • • • li. • ·.
13. • • • . . • 701li
6191 i VII • • . 19, 20, 21 • . . 6171
21• • . . • 79,1082
III • • . 1, 6. . . • • 725; 23 à 27. • • • • 3298
2,8,13 • • • . 3298 23, 25. • 11598, 1160 8
3 . . . . . . . 365 25,27. • • • • 750 t
3 à 16 • • • . 1159 8 34,35,36 • • 375t
il, 10, 15. • . • 167e Ch. cité • • • . 1153
5 . . . . . . . 324 VIII. • .• 1 à la fin. • • • 204
5,16• • • • 504e 6 . • • • . • • 475
9 • • • • • • • 5591e 7 • • • • • . . 395
17•. 329c,H59 o,1160 e 9 • • • • • • • 272
IV. • . • 3 & s., 13 & s. • • 279 10, 11, 12 . . • 375
6,7, :17, 18 • . • 3291e H~ . • . • . • 257
7 . • • • • • • 3:16 12,30 • • • • • 375 t
7,:18,25~aO,34 .• 417 :15. • . • • • • 316
8 à 35 . • • . . 11598 :15 & suiv. • • . 279
9. • • • • • • :1678 :15,24 • . • • • 3298
16, 17. • • . • 2571 e 24. • • • • • • 32g e
20, 26, 31, 35. • 365 25. • • • • • . 559 9
23• • • • • • • 817 28. • • • • • • 324
25, 30, 34 • 3:161, 32ge 3:1• • . . • • . :1082
3:1. • • • . • • 324 31,32,33 • . • 6:17
35• • • • • . . 5040 33, 34. • • • • 25718
V. • . • 2,3 . • . . . • 79 IX• • • . 2 . • • • • • . 279
9. • • • • • • 32g e 2,3,4, 8 à 23. • 817
12•• • . • • 5040 9 .••••. 316
16,24 . • • . 548 e 19•• . • • • 559 0
Ch. cité • • • • 1153 24. • • . • • • 504 t
VI• • . • 3 • • • • • . • 95110 X . • • . 1,2. • . • • • 49610
5 • • • • • 1791,365 1, 2, 3, 4, 5. • • 324 Le
5, 6. • • • 3911, 496 10 1 & sui v.. • • • 5041 0
8, 14.·. • • 324, 365 6 . • • • • . 66,577 18
9, :10, 11 . • . 617 8,9. . • . • • 3760
9,19. •• • . . 63010 13,14,15 • • • 617
H,20. . 791 XI. . • • 1 à la fin. . • • 617­
H, 22 . • • • • 729 ti 2,27,47. • • • 388 t
30• . • • • • • 504 0 t3 & suiv. . •• HOO
Ch. cité. • • . 1153 . 20,2:1,22 • • . 543 1i
Vil • • . 3, 4, 30, 3:1. • . 11590 28,40. . • • :195
6 • . • . • • • 725 i 31 à 36• . • • • 79t
6,7. . . • . • 617 32• • • • .• 4751 8
11• . • • • • . 365 37,38. . • •• 79
15 à 21 •• • .1082 42• • . • • • • 6221i
16,17,18 • . 5321 Ch. cité • 650
375
LÉVITIQUE.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


XII • • • 6, 8. • • • • • 311110 XVIlI •• 24, 25, 28 • • • 235 to
XI 11. • • 1 à la fin. • • 9620 XIX. • • 2 • • • • • • • 204 10
46• • • • • • • 922 0 5 • • • • • • • 365
XIV. • • U, 5, 6, 7~ 104210 6,7. • • • • • 532
49 à 52 • • • 9 • . . • • • • 4171;
7,8,27,38,5f •• 25710 10• • • • • • 9190
8,9 • • • • 195, 4751 e 12. • • • • • • 608
ll1 à 17 ~ 6001e 13. • • • • • • 69510
2!ià 28 • • • • Ill. . • • • • • 23910
20,21,33 . . 365 17. • • • • • • 746 10
XV ••• 1 à la fin. .. 79 19. • • • • • • 1951
lI,5 • • • • • i63 te 23,24,25. • 1091e,5321
5 à 12 • • • • • 4751 e 27. • • • • • • 4171i
XVI • . • 1 à 5, 32. • • • 1961 30. • • • • • • 696 t
2 à 20 ••• • 817 35,36 •. 27210, 629 10
3 •.• • •• 279 36. • • • • • • 373
4 • • • • • • • 951 10 37. • • • • 785, 9l16o
4,24••• • • 475 0 XX • . . 2,3 • • • • • • 768 ti
5 à 29 • • • • • 7301 i 5, 6. . • • • • 14i lo
11, 12, 13 • . • 334 1i 7,8 • • • • • • 204 t
12, 13. • • • • lI96 10 8 • • • • • • • 785
12 à 15•• 2571 0, 3291e 10• • • • • • • 1411
13. . . . . . 392 1 11 à 21• • • 141 i
14, 15. • • • . 42210 22• • • • • ' •• 9460
18• • • • . • 316 24. • • • • • • 619
18 19
,
~25710, 32ge
••• lI17
25,26. ... 650 ti
XXI. • • 2, 3, 11 • • • • 1861
32• . . • • • 95110 5 . • • • lI171 i, 577 10
r.h. cité • •• 392 5,10• • • • • • 66
XVII••. 5 • • • • • ~ 365 6 ••• • • • 5040
6 •.• 3290,1:1.59 0 7,9, 13, 14. • • 1411
6,7 . . • • • • 586 li 13. • • • • • • 863 0
7 .• • • • • 1001 13, :1.4, 15 • • • 86310
10•. • • . • lI:l.2 10 14,15 • • • • • 768 1i
10, H . • • . • 750 li 16 à 2l1. • • • • 617
11, 12, 13, 14. • 3290 17 à 23. • • 1521, 86710
:1.4. • • • • • • 750li 18. • • • • • • 23910
15. • • • • • • 750t XXII••• 2 à 8••• • • 6:1.7
:1.5,:1.6 • • • 47510 h • • • • • • • 79
XVIII • .:1. à 28. • • • • 3041 6,7 • • • • • • :1.082
5 . • • • • 785,946 e :1.0. • • • . • • 69510
6 à 23 • • • • • 434 1.0,11,12 • . • 6171
6 à 30 • • • • !dO 12, 13. • 6171
21• . . • • 768 i 14• • • . · • 5480
374
LtVITIQUE.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


XXII. • • 1.9 à 25. • • • • 8671 0 XXV. · 18• • • ' • • • 9!t6'
22. • • • • 1.521,23910 25, 35, 47 • • • 746 1
31., 32, 33 • • • 785 39, 40, 41 • • . 409
XXIII •• 4,5,6, 7, 8~ 257 0 46. • . • • • • 746 1
9,39 à 44~ • . XXVI. 1. . • • • • • • 827 10
1 •
8,1.3, 18. • • • 324 2 • • • . •• 696
t
9, 1.0, H, 1.2, 1. 3 865 3, 4. • • • • • 644 11
1.4,1.5,20 à 25} 3, 4, 6. • • • • 30410
12, 13, 18 . . • 365 3, 6. • ••. • • 365 li
1.3,18. • • • . 376 3, 6, 1.4, 22. • • 388 li
1.7• • . . • • • H53 3, 9, 1.5 • • . • 7011i
1.8• • • • • • • 279 4, 14, 1.5. ',' • 785
1.8, 19. • • • • 817 4,20. • . • • . 1.0910
22. • • . . 417 i 5 • . • . . • • 9190
39, 40. • • • • 4581i 5, 1.0. . . • . • 6171 0
39 à 44. . • • • 799 6. • • • • • • 650li
40, 41.. • . • • 1.0910 8 • • • • • • • 548 10
Ch. cité • • • . 11.53 H, 12. . • 97 t , 79910
XXIV • . 2 . . . • . • . 638 e 15• • • • . • • 946 0
2, 3, 4.. •• 504 1 16. • • • • • • 1.521
5 • • • • . • . U53 18, 21., 24, 28. . 25710
5,6. • . • • • 430l c 21, 23, 24, 27.. 971
5,6,7,8,9 ••• 617 1 23, 26. • • • • 67511
7 • • • • 324 10, 4911 0 26. • 555 1i , 6171 0, 727 i
1.0 à 17, 23 • • 655 27, 31. • • • . 324 1
20. • • . • . • 5560 28, 29. • • . • 1.08210
XXV. • • 1. à 8. • • • . • 3041 29. • • • 62710, 7241
7 • • • • • • • 388 t 30• • • • • . • 5871~
8,9 • •• • 2571 0 XXVII. · 13,15,19,27,31 • M8 0

NOMBRES.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers . NLllllél'os.


1• • 3 & suiv. .• • 573 1 Il .• • 10 à 16•• 4341
5 à 16. • • 431 18 à 24•• 44910
1.0 à 54.. .• 799 25 à 31•• 438 to
44. • • •. • 4301 Ch. cité •• 422 0
II. • • 1. à la fi D • • 431.1 0 III. • ià la fin. 4441
3 ••••••• 42210 7 à 39 •• 799
3 à 10. • 4451 0, 44710 12, 13 • • • 719li
3, Il, 16, 2[1. • • 673 t 12, 13,41., 45. 28'
371)
~OMBRES.

Chap. Vm. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


111 • • • 38. • • • . • • 4221e XI•. .7,8. 1461
IV. . . • 3, 23, 30, 39 • • 5731 XII • • • 1. 11 8.• 6241­
6,7,9,11,12. • 576 L XIII. •• 4 à 15. 431
7. • • • . • . 412 e 20• • • 865
8 • • • • • • • 1042101 23. . . 403 10
23, 35, 39} 611 73"li 23,24 •• 918 i
43, 47 ~. l, " 27. 619
V • • • • 1 à 6• • . • • • 922. 33•• 543 1e
6 à 8• • . • • • 548e XIV. .8 . . • 619
12 à 29. . • 5221, 6~81i il,22. 70610
VI. • . • i à 21. • . •• 661 e 111. 5940
1,2,3,4,15,17•. 376 18. 5321 e
3,4. • • • • • 9i8 1i 21, 22, 23 675 10
6,7. • . • • • 1861 2ll•• 76S ti
17• • . • • • • 365 33• • • ill1 10
18. •• • . • 9181; 33,3ll • 633 10
20. •• • • . 918 10 M.. 392
23 à 27. • • • • 3ll0 ti XV • . .3 •. 324
24, 25, 26•• 365 ti ,412 1; 3, 7,13 365
VII • . . 1 . • • • . • • 375 4 à 7, 10, 24 . • 376
111 la fin . . . • 431 17 à 22•• 865
84, 87. • • • • 43010 23 & suiv'. 7780
89. • 277 1, 2831, 700 le 24• • • • 279
VIll. . • 2, 3, 4. • . . • 504 30,31 • 778 ti
6, 7. • • • . . 4751 e 32 à 37. 655
8 & suiv. . • • . 279 38,39. • 5761e, 10421 e
15,16,17,1.8,19. 28 e 39. 1.41 1
15,19,24..25,26. 1.55 39, ltO • 785
16,17 . • • • . 71.0 i XVI. .1 à 35. 3241e
24, 25. • • • 64, 734 11 26. . • 79
IX• • • • 11• . . . • • . 5221 291133. 304 e
15. . • • • • • 7991 XVII•• • 1, 2, 3, 4. 4960
15 & sui v • • 594e, 79" 1 à 15. 32410
15 à la fin. • • • 504 5 ••• 7681 i
X • . • • 111 10. • • •• 55 7 à 15 . 324 1e
1 à 11 • • • . • 5021e 11,12. 496 e
11, 12, 34 • • • 594e 171125. 7271 1
31 à 36. . • • • 700ti 171126. 44410
35. • • • • . . /11.2 10 181123. li3i1i
36. • • • • • . 3361e 1\)•• 30:2 1
Ch. cité. .• 422 e 27, 28 . 7991
XI. • . • 1, 2, 3. • •• 5041 XVIII • .1,22,23. 799
5,6,31,33,34 • M3 ti 8 .• 6841
6. . • • • • . 750t! 8 à 20 •. • 375 1, 865
~'j

NOMBRtS.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


XVIll • • 10, H, 13, 19. • 617l
XXIV . • 6, 7. . • • . . 518 li

15. • • • • • • 65010
9 • • • • 278 1i ,340 1o

17. . • . • • • 3290
17 ~ 72 10, 1400, 179

17,18 . • . . • B590
• . { 417[0, 422 1

24 fi 28. • • • • 6i 5 10
23, 24. • • • • M4 li

26 fi 30. . • • • 9220
XXV• . • 1 à 4. • • 4Oi lo , 65510

Ch. cilé • • • • U53


1 fi 18. • • • • 141 0

XIX •• • 1 à 10. • • • • 364lo


1,2, 3, 9. • • • 14i t

4 . . . • • • . 25710
1, 2, 3, 9, 18. • 140 1

6. . • • . • • 10421 0 6. • • • • • • 7461

Ch. cité. •• 555

B à la fin • ~ ~~~:' 195


XXVI • • 5 à 56. • • 431, 431

B, 13, 16, 22.. 79 1


10. • • • . • • 3040

14 à 19. • . • . 799
XXVII. • 18 à la fin. • •• 79

16, 18. • • • • 659 1;


XXVlII•• 1 fi 9. .• •• 314

1~ 18,19. • 1310
2 . • . . . • . 504 0

XX •• .3 • • . . • . • 7461
6, 8, 13 • • 324, 365

7 à 13 • • • • • 7270
7 à 10, 24, 31. • 376

8 à 13. • • . • 4Ble
9, 10. • • • • • 3141

17. • • • . • • 6001 0
U fi 15... •• 3141 0

XXI. · 5 à 9. •. .• 58111
16 à 24.. .• 3141 0

6,8,9. • • .• 70 10
19,20. • • . • 279

16,17,18 • 537 1î
26 à la fin. • 3141, 865

17, 18.. •. 727 li


Ch. cité . • • • 1153

XXII•• • 5, 6, 16, 17. • • 140


XXIX •• 1 à 7. • • • • • 3141

7 •.•••.• 140 1
p24

2, 6, 8, 13, 36. • { 365

9, 10, 12, 20 • • 140

32. • • • . • • 14010
6, U, 16, 19, 22~

33. • • . . • • 140li
25,27,28,31 • 376

XXIII • .1 • • • • . • • 391
34,38, 39

1 à 7, 15,16,17,). 25710
Ch. cité • . • • U53

18, 29, 30 ~
XXXI . • i ù 8. . . • • • 5021

5, 12, 16. • • • 140


5, 6, 49 • • • • 43010

5,16. . • . . . 140
6 . • •• . , 55

· 7 à 15, 18 à 24. • 140


8, 9, 16 . • • • 140t

23. . •• ., 14010
16,17,18 •• 555 11

23,24.. .• 278 li
III à 25. • • • • 5321

XXIV. • 1 • • • . • 140, 140 1


22, 23. • • . • 242l o

1 à 4 & s.. • 431 li


XXXII. . 1 fi la fin . 434, 4351

2 • • •• •• 39
13. . • • • • • 633 10

3, 4, 15, 16. . • 140 1


29. . • •• • 654
5 • . • . .• 79911
33, 39, 40 • • • 41lO
.5à9,16ài9). 140
XXXHI.• 9 . • • • • 458;
201124 ~ •
55. • • • • 560 li
377

NOMBRES.

Ch3p. Vers. Numl!ros. Ch3p. Vers. Numéros.


XXXIV•• 14•• · . M51 XXXV •• 1 à 3h . Mlt
1.7 à 28. lI31, lt31 5 .•. lt1. 7l e

DEUTÉRONOME.

Ch3p. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


1 •• .7,8 . • • 569 10 V. . •. H. . . . • 1.02 1, 608 te
8 • 768 10 19 à 23.• 5911
13• . •
23• .
·. 577 li 20, 21, 22
21. ..
• • 696
• • 1112 10
• •• 4301
li 26. . . • • 69610
31,33 •
33••
· 730
flOlt,59lt o 28. • 9lt6 10
35• • • • • • 608 VI• • . • 1 . • •• 9lt6 1e
Il. • . • 7 . .... 633 10 2, 13, 1lt, 211 • 696 1e
27. • • 60010 3 ..• · •• 619
30•• 183 1e 5 '•• 750 10 , 785
III' • • • 1L • • • ·. 163 1i 5,8 • • • !t27 1i , 838 1e
12 à 20• • • • 43lt 8,9.
10, H • • •
· .. 2081
638 1i
13. • • • • • • 440
16,17 • • • • lt35 1 H .• ·.
...
6171i
• 608 1
IV•••• 1 . • .
· • 9lt6 e
3 • • . • • • • 787 10
13.
22. • • 706 10
11,12,15 594 25•• • •• 785
1.1,12,15,32,36 • 501l e VII . • . 5 •• 391e
13. • . •• 222 e, 675 1 H ••. • • • 9lt6 1o
16,17,18 • 587 1i ,827 1e 12 à 16• • • • 340 li
17•• ' · .
,
17,18 • • • • • G50ti
2821i 13• • •
15• • •
62210, 710 li
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19• • • • • 401, 573 1e 22. • • • • 388e, 650l i
20• • • SltOle, 65lt 25• • ., • • • . 587 10
23 à 28•• • • HMo 25,26. • 242 1e, 1045 0
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3l!. 706 10 2,3, h. • . • • 730 10
36. • • 50lt o 2,3,15,16. • . G33 10
37. • • • . • • 7G81e 3 . • . • 1461e , 617
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2,3 •• ·. 701 1 7 • , . • 518 1i , 538 1e
h .•. ·. lt12 0 7,8. 37ltli,lt03Ie,619Ie
5,19,20,21,23.
8 • • • • • • • 587 0
50lio 7,9. · ...
15• • • • SltOle, 581 10
70 1

9,10• • • 5321 0, 785 15,1G. • . . 730 lo


YIl, 25.
378
DEUTÉRONOME.

Ch3p. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


VIII ••• 19. . · .. 7871e XV . .1,2 ••• • • 746 1e
IX• • • . 5,6 • • • • . 433 1 5 ..•• 785
9, H •. • • 70110 11. ••• • . 238 0
9,11,18,25 • 633 11,12 • • . 746 1
9,15. • • • • 392 12 & suiv. • 409
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5 • • • • • • • 700 t 23• • • • • • 32ge
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12. • • . • • • 750 i 6 .•• · . 401 1i
12,20.
15. • • • •
·. 696 1i
• 768 0
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13. • • • • • • 922e
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20. •• • 608, 69610 16• • . • • . • 7251;
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9,21. . . . • . 608 19. • . 152 1e , 412 1i
11,1.4,16,17. . 644 1i XVII• . • 2 . . • • • 701 0
• • 750 i
1.3• • • •
13, 14. • . • • 376 1i
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3,5 . . . . . • · 57.3e
401e
15• • • .. 6171e 5,6,7 • • • • 655
18. • • • • 42ji, 838e 11,:/0 • • • • 60010
22• • • ... 97 1e 14, 15, 16 •• 355 1i
24. • • . • 569to lf), 16, 17 • • • 654 li
XII . . • 2 . · ... 405 te 15,20 . • • • 746 1e
3 ••..• • 391 0 18•. • . • . 687
5, 1.1, 1.3!. 10210 19• • • • 696 1., 785
14,18,26 •. XVIII. • 1 . • • . . • . 504e
1.7,23, 24, 25. . 3290 4 .•. • • 865
27. . 329 0,617 1,1082 9, 10 • • • • . 10450
31. • . • . • . 1045 0 9,10,11. . • . 5900
XIII • . . 2,3,4 • • • . . 7061i 15 à 20. · . . 624 1e
5 . · .... 696 li 15, 18. • • • . 7461e
6 ••• • • 3280 19. • • • • 946 0
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13, 16, 17 • • • 13110 9 •••.• 970
1.4,15 • • • • • 9220 10,13 • • • • • 3290
14, 15, 16, 17. • 504 1e 21. • • • • 556 i , 750t
14,16,17 • • . 652 1i XX . • . 1, 2, 3, 4. • • 734 1i
XIV • . . l i à 20• . . • • BOO 5, 6, 7, 8. ·. 734 1i
22. • • . . . . 675 10 6,7 . . . · 919·
379
DEUTÉRûl'lûME.

Chap.
XX.
Vers.
.10 à 14. · ..
Numéros. Chap. Vers. .
725l i XXVII •. 5 • . • • • .
Numéros.
391 t
16• • • • • 750 1 7 .. ... 617
19,20 • . •· 109le 12,13 • • • • • 431
XXI •. ,ià~. . · • 329 0 1~ , . • . . • 587 h
5. . . • • 340 0 , 444 1e 15 à 26. • . . • 228
1.1.,12 • . • . • 577 le 18. • • • • • • 239 t e
1.1.,12,13 . . . 555 1i 19• . • . . • • H21e
17•• , • '. . . 28 e 26. . . • • • • 785
19• • • . • • 20816 XXVIII. • 4 • • • • • • • nOIe
20, 21.,22,23. • 655 1i
10
13. .. 559 1i
22,23. • •• Hlt5 tlt• • . • • • • 6000
XXII. • • 5 • • • • • 195 1, 555ti 15, 28, 29 • • • 239 1e
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13 à 21.. • • . 863 10 27, 3lt, 35, 36. • 962 1e
15,21 • • • • 208 0 38• • • • • • • 5lt3 te
20, 21, 24 • • • 655 39, 40. . • . • 638 1i
23 à 27• . • • 863 ; l 40. • . • • • . 375 1
28,29 •
x"'ŒI •• /J, 5 ••
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1ltO
43, lilt. • • • • 559 1e
58. • • • . . • 696 1e
13, :1.4 . • • • 9228 59,61. • . • • 584 10
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19. · . • • 1li:1.l XXIX . • 8, 9,1.1. à :I./J. . 701. 10
XXIV •• 6 • • • • 750 1,1.1.82 1i 17• • • • • • 5i9ti
7. • 746 1,750 1, U56 1e 21, 22. • • • • 578 1e
:1.4. • • • • • • 238 e 22. • . . .. 653 11
:1.4, 15. • • • • 695 1e XXXI , • 1fl; , • • • • • 696 10
16. · .. 5321 17, 18. • • • . /J12 1e
18. · ... 328 0 20. • • • • 608, 619
21. • • • • • 91ge 24, 25, 26 • • • 700
XXV••• 3 • . . • 633 li, 746 t XXXII •• 2 • . • . 507 1e, 6lili ll
13. • • • , • • 373 3 . . • • • . • 8/JOe
13, 14,:15 . . • 629 1e 4,:13,18,30,31. • 4U li
15. . . . . . . . 30lil i 7,8. . . • • • 43t ti
XXVI • • 1 à la fin • · • 865 8. • • 39, 331 1i , 72/Jli
3, t5. ·. • 608
9, :1.5• . . • • • 6:1.9
10• • • . • . • 730l i
10,1.1.,:1.2•• 281 1i ,283 1o
12. • , • • • . 532l :1.2,13. • • . . 355 10
15• • . • • • 204 t3. , • • • 375 li , 619 li
15, :1.6, 19 , • • 20lt l ti li
:1.3 :I./J {31/J , 374
16. • . • • • . 750 i ' •. 3761e
17, '.' . . 970, 9lt6 8 :l.lt. . , . 329 8, 9180
XXVII . • 2, 3, /J, 8. • . 22218 :1.5. • • • . .1.1.590
;) , . • • • • . 6:1.9 :1.6, :1.7. • • • • 586lt
380
DEUTÉRONOME.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros:


XXXII •• 17.• .. .1001 XXXHI•• 13, 14 • hOl ti
20•. · . 412 10 13, 14, 15 • • • 405 1i
20 à 35•• ·
. 433 1i
22• • • • .405 ti , 504 1
13 à17•••
13,16 . • • • • 577 i
448 ti

22, 23. • • . • 357. li 15• • • . . . • 422 1i


24•• 556 1i , 650 to 16,23 • • •• 295 1i
25. .. · . 863 ti ~3161i 336 1i
1? •.•• 440 1: .
26•• • . . lt17 li
32 ~6l8Ii, 653 10 18,19 . 445li, 447 10
• • • .• 9l8 1i 20• • . • .• 278 10
32,33. • 519li, 714 10 20,21 • • .• 435 1i
38••• • 376e 23• . • · • 439 1i
42• . . • • • • 8U li 24, 25 . • 7010, 438 1i
Ch. cité . • • . 120 26• • • • • • . 36 1e
XXX Ill.• 2,3 • . • • • 204 1i 26,27 . • • • • 594 1i
6 •.•• 43410 28. . . · 376 ti ,483 1e
8 à 12 . . • • • 4114 1i Ch. cité •• 431 0,443 0
10.• . 324 10 , 494 10 XXXlV•• 3 . • •• 45810
H • • . . • • • 585 1e 4 . .• •• 608
12• . • • • 449 1i 9 .••• 79
13. • • 5380 10• . • • • 412 0

JOSUÉ.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


I. • .4 . • • • 596 1; VIII. • 26 à 29. · • 65510
7 •. • • 6000 30,31 . • • • 5851
11• • • • • • 5321 32. • • • 937 1
II . • • • 12. • • . • • 608 IX•.••. 20. . . ;'" • 608
18, 21. . • • . 104210 X • . • . 11. . . • 503 1i
lU ••• 1à17 •• 700 li 12,13. ·. 401 1i
2 ••.••• 5321 26,27 • • . • 655 10
IV•. .1 à 20 . • • • 700li XIII. •. 1 à 33. · • 434
1 à 9, 20. • •
3 & suiv••
• 4301 0
• 2220
22. . •
24 à 28•.
·. 1401
435 1
V. .• 6 . • • 619 25• • • • . • • 654
13,15 . 458 10 29, 30, 31 • . • 440
.1 à 20 ••
VI. •
1 à 26 •
• • 50210
• 700 ti XV.
31• . •
.5 • . •
· • 447
4i7
4 à 20.
24. . . • •
· .. 55
• 4581 0 XVI.
Ch. cité •
. Ch. cilé
431
• 431
.,

381
JOSUÉ.

Ch~p. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


XVII. • • 5 à 13, :l.6~ XVIII • • :l.2,lli,:l.5,20. • li:l.7
:1.7,:1.8 •• liliO
Ch. cité • . • . li3:1.

Ch. cité •• • li3:1. XIX. • • Ch. cité • • li3:1.

XVIII •• 7 ••• • •• li3li XXI ••• :1. à la fin ••


• Mli
:I.i 1128• • • • M910 XXII. . • 9 à 3li. • • • • li3lil 0

JUGES.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


1 • • • • :1.6• • • • • • • li5810 VI• • • • 25 à 29••• 279
.11 • • • • 2 • • • • • 39:1.0 Ch. cité • • • • 8:1.:1.0
III • • • :1.3. • • • • • • 4581 e VII • .5,6,7. ••• 455 1i
Ch. cité • • 8:1.:1.0 :1.2• • . • • • • 5li3o
IV•• .6 • • • • • • • lili7 :1.6 à 22. 5021
Ch. cité •• • 8:1.:1. 0 IX• • • . 7 à :1.6 ••• 638 1i
V•• • b. • • 59li li X•••• 4 ••••• 3:1.0
6, 7. . •• • 652li 1 Ch. cité •• 8:1.1 e, 8:1.7 0
7,8.. • 208 10 XI. • • • Ch. cité • • 8:1.:1.0
0, :1.0•• 3:1. 10 XII • • . :l.li. • • 3:1. 0
0,:1. 0, 20, 22. • • 355 1i XIII ••• 7 • • • • • • • 66 1
:1.4,:1.8,:1.9,20 •• M7 li 2:1.,22 •• • 4:1.2 0
:1.5,:1.6,:1.7 ••
:1.7. ••
li3li li
' •• 5:1.4 1i
22• • • •
Ch. cité ••
.. 78 1
8:1.7 e
:1.8• • • • 439 1i XIV ••• 8 • • • • • • • 6191 i
:1.9,20 • • • • • 72 1 XVI. •• :1.3 à 31. 66,66 1
30•• ••• 8630 17•• 66
31. ••• 40:1. 10, 422 10 30•• • • • • 750 1
Vi. ••• :1.,2 • • • • • • 4:1. Ole
5. • • • • • • M30
XX • .:1.,2. ·.
26• • • • • •
4:1.7 1i
68710
:1.7,2:1.. • • • • 706 1e XXI ••• 2 • • • • • • 68710
2:1.. • • • 50lilo, 72710 7 • .. .. 608
22, 23. • • • • 4:1.2 10 .,
.,
I. SAMUEL.

Ch~p. Vers. Numéros. 1 Chap. Vers. Numéros.


1• . .15. • . 750 10 Il. • • • 1, 10. • 3161i
25. " • . . 27fJ 2 .• • ••• liHlo
382
1. SAMUEL.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Nnméros.


II. • .4 . . • • 357 1i , 78310 XIII •• '. Ch. cité • • • • 817 0
4,5. • • . . . 386 10 XIV. .10• • • . . 706 10
5 • · .
257 1i , 721ti
~25310, 304
25,26,27,29 .• 6H~,:
Ch. cité . • • • 817 0
8 . .• 741 1i XV ••• 1 • . . • • • 375

· .. · .
10• • . . 684 ti 27,28. • • • 395 lî
18. • 951 XVI. • • 1 à 14. • • . . 449
34. ·.
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II. SAMUEL.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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383
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Chap. Vers. Numéros. CIJap. Vers. Numéros.


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Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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II. ROIS.
1

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385

PSAUMES.

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VIl. 26.
386
PSAUMES.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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PSAUMES.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. N·uméros.


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Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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389
PSAUMES.

Chàp. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numél'Oli.


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390
PSAUMES.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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391
PSAUMES.

Chap. Vers. Numél'os, Chap. Vers, Numéros.


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392
PSAUMES.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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394
PSAUMES.

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Vers.
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Numéros.
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399
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Chap. Vers. Numéros. Chap. Vcrs.Num~ros.

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Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.

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Chap. Vers. Numéros. Chup. Vers. Numérus.


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Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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Chap. Vers. NumMlS. Chap. Vers. Numéros.


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Chap. Ver•. Numéros. Char· Vers. Numéros.


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408
JÉRÉMIE.

Chap. Vers. Numéros. Char· Vers. Numéros.


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8,9 •• • 70:1.0 29,30,31' ••• 601 ti
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:1.9•• 6591 e 31,33 . • • • 659 tî
22• • • • 4:1.9 te ,8Hli 32• • • • • • lI:1.9 10
23,25 ••• 72tti 33. . . . • • 3:1.5 10
28••• • • • 768 0 36,37 • • • • • 3651
30•• 768 li X:((VI . . 4 • • • • • • • 97
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2, :1.0.• ·. 1I82 1 5 • . • • 3.01l Ie, 650le
5 •.• .'. 946 1i 6 à 22. • •• :1.029
5,6 •• :1.02 1,293, 1I33 1e XXVIII•. 1 à 16. • • • :1.029
7,8 •• 1I33 e 6 • • • • • • • 228
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3:1.31e
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XXIX •• :1. à 2:1. •
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9, :1.0. • • • 376ti 5,28•• • 617 10
:1.0••• 30il le , 7S0li :1.4. • • • • • • 811 lo
1.l1. • :lllt lo ,653 1; 16, '17. • • ll03 10
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JÊRÉMIE.

Chap. Ver.. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


XXIX •• 17,18. .131 0,386 10 XXXII •. 19. . • 98 1, 250 1

23. • • • • • • 141 10
20, 21 • ••• 706 10

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22• . • • • 608, 619

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29 à 35. •• . 1029

9, 10. • • 677 10 , 696 10


30. •• • • 585 li

10. • • • •• 8110
30 à 35. • • • . 433

12, 14, 17 • • • 584~


33. • •• •• 412 10

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35. • • • • •• 1045 0

18. • •• • 799 1• 38, 39, 40 •• 70t ti

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23. • • • • • • 419 0
41. . . • 750 li
XXXI •• 1 à 14, 23 à 40 • 433 0
42, 44. • • • • 223 1i
4,13. • • • • • 863 10
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4,21. • •• • 863 0
XXXIII. • 3 • • .• .• 223 0

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9. . • . . 71 1, 483 10 6,9. •• • 365 1;

10. • 50 1, 406 10, 113310


9 • • • • • • • 696 1e

10, 11, 12 • • . 374\i


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10, 11, 12 • • . 650 10

12. • . • 376 10 , 750 1


11. • • • • • • 660e
14• • . • • • • 115910
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15, 16, 17 • • • 695 1i


,15, 16. • • 293, 433 0

16. • • • • • . 484 10
15,.16,17,181. 4Mli

20. • • •• • 6220
20, 21, 22}

21. • • • 219 1e , 706 1e 18, 19, 20 . , 701

21,22. • •• 555 ti 20, 21, 22 • • • 7010

23. • • • . • • 405
20,21,25,26. • 527 1i

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21. • • • • . • 1551

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22. • . • 573 10, 768 10

27. • •• , {768 1;; 768 10


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31,32,33,34. • ,701 1i
17• • • •.
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33, 34. • •• 826 10
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35•• 275li, 401 10 ,527 10
21. . . , •• 750

35, 36. • 610 10, 7681i


XXXV •. 7,9 . • • • • 919

36, 37. • • 629 1i


11. • • . 1029

37. • • .10570
19. • •• 639 1

XXXI[ •. 1 à 7. .• • 1029
XXXVI. . 10. • 630 1

8,44. • • .• 44910
29.. • • • • 6500

:1.5. • • • . 919
30. • • • 481 1i
VII. 29.
410
JÉRÉMIE.

Chap. Vers. Numéros. C1Jap. Vers. Numéros.


XXXVII. 7,10,1.1 & s. 5730 XLVII •• li •• 406 10
XXXVIII. 6 à 13.. •• 5371; XLVIII•• 8 •• 223 10
17. • • • • • • 573 10• 86610
.1.7 à 23.. •• 1029 17,18. 727 1i
XXXiX. • 2 à 18. • • • • 1029 25. 316li
9 & suiv.. . • • 409 26•• 23510
10. . • • . 919 28. 411 li
XLI. • • 1 à 8. • • • • • 374 1; (376Ii, 9191i
32 , 33 •• •(922
1 à 12. • • • . 1029 10
XLII. • • 13 à 18 &s. • • 654 li 33• • • • • • • 6600
13 à 18, 22. • 38610 37. •• • • • 195
1
XLIII " • 9 à 12 • • • • 540li 37,38. • • • • 637 1i
10. • • • • • • 409 38. • • • • 652 10
1.1,12. 8Uli 45. • • • •• 4170
1.1,13. •• 4011 46,47. •• • 8Ulî
XLiV • • 2 à 24. • • • • 433 XLIX • • 1,2,3 • • • • 435 11
3, 5, 8, 15, 18. • 324 0 2 ; • . • • • • 50410
7 • • • • 555 10, 573 3 • • 195, 237 10, 637 11
8 • . •• •• 585tl 8,30. •• •• 538 10
9 • • • • • • • 65210 9 • • • • • • • 91910
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1.1. • • • •• 41210 16. • • • • • • 410 li
12, 13, 27 • • • 3860 17. • . • • 58410
17,18,:19 . 3760 17, 18.. • 653 10
17,18,19,21,25 • 32410 18,33. • • •• 63 10
17, 18, i9, 25. . 401 21. • • • • 400li
26. •• • • • 60810 24. • • • • • • 7211e
29, 30. • • . • 706 10 25, 26.. 652 1i , 734 1i
XLV••• 5 • • • • 7501,10820 28• • . • • . : 422
XLVI •• 2, 6, 10 •• • 56910 29• • • • • • • 799ti
2, 7 à :li. . . . 654 li 32.. • 417 1i , 41910
4 . • • •.•• 557 1i 33. • " 280 11 , 7141i
4,9. . • 3550 34 à 39. • • • • 357
6, 7, 8.. •• 518li 35. • • • • • • 357ti
9 • • • • 78310 36. • • •• . 41810
H. • • • 8630 38. • • • 310
14 à 26. •• • 6540 L •• .2. • • • • • 70610
20, 21. • • 279 1, 6951 3 • . " •• 65010
20, 22, 23 • • • 5430 5. • • • • • • 7010
22. •• . •• U451; 6 .... • • • • • 40510
2~, 23. • • • • 581.1 9, 14, 29, 42 • • 357 1i
27• • • • • • • 81.1t; 1.1• • • • • • • U590
XLVIl •• 1 à 7. • . 8170 13. • • 584te
2. . • 2231e,51810 15. • • 502 1
liU
Jf:REMIE.

Chap. Vers. Numéros. Char· Vers. Numéros.


L •• .16.. •. • 9Ul o LI•• • 13•• 662,1038°,1086
17. . • •• • 278e lli. • • • 608 10, 750 i
19. . . • •• li82 t 15. . . •• 30li i , 7M.i
19, 20. • •• h3S to 15,16. • • . • M9 0
30. • . • 652 i ,
73li i 16. • . . • ~261? 273e
33,3li . • • 8HI; {6lili'
3h• • • • • • • 328t 17;18 . • • . • 587;
35. . • •• • 8Mle 19. • . • h31, 727;
35 à 38.. •• 131 1i 20, 21. • •• 355 10
35, hO . • 053 10 20, 21, 22, 23. • 863 1i
36. • . • . • . 783 to 22.. ..•• 555 10
36, 37, 38 • • • 355 li 25.. J405 1i , hUle
37 à 40•• 1029 1°,1037 • • {MOI, 697 10
38. • • • • . • 30hli 26. h17 10
38, 39. . • • • 587 to 'l7. 502e
hl, h2. . • . • 275 li 33. 911le
h2• . . . • . • 3550 ali. 6221;
, , 71ho
h3. . • • . • . 72110 3li,37. 71h ti
Ch. cité • • • • 1029 36• 483 10
LI. • 2, 25, 26, 37). . 1037 36, li~ • 275 10
hi, li2, li3) 37,38,39 601 ti
3. • 357;, 557 to , 573 10 38. 2780
6,7,8,25) 1029 l o 39. 481 1i
26,37) . • . 39,57 . . 187 10, 10060
7 •. ~376o, 376 1, 960l i h2. 538 10
• {1035 to , 10li5 1o li3. . . • . • , 6310
9 • • • • • • . 594 t • 63,6li • 569 1i
12, 13. • • . • 1033 10 Ch. cité . 1029
12,27. . • • • 706 to LU •• .1 à la fin • .1029

LAMENTATIONS.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


1• • 2 •• li8li l 1• .18. • . • 8Hli
h •• 8630 18, 19. • • • • 270 10
4, 15, 18. 863 1i 20. •• •.. 622 0
6 .•• 850 0 II. • 1 • • 69 10, MSli, 606 10
8 • 2liO lo 1,4,8,10,13,18. 8500
11,16,19 750l i 2,3. • • . . • 316 10
15. 922li 2,10. • • • . . 30h o
16. /' • 72ft li h ••• , 357 1i , 7991i
412
LAMENTA'flONS.

CIJap. VeI'S. Numéros. Chap. Vers. Numéros•


Il. • 6, 9. • . . " 31 8 IV•• • H, 13,:14 • 239 lî •
7. ••• 201l, 39:1 li :12. • • • • • • 74:1 lî
:10. •• ~ :1951, 577 18 :13, 14. • • • • 3291î
• t637 18 , :1:175 10 :14,:15. • • •• 79
:10, :13, 2:1 • • • 863 1i :16. • • • 412 1e, 4:12 li
:1:1, :12. • •• 376 1i :19. • • • • • • 281 18
:11.,:19.. 652 1i :19, 20. • • • • 375 1e
:12.. • •• 750 li 2 ~175Io; 375
:13. • • • • • • 8630 O. • • •• (419 Ie, 684 li
:16• • • • • . • 55618 21. • 240 1e, 660 1e, 960 18
:17. • • • • 316 10 22. • • • 850 1e, 850
:19.. . :187 li, 386 li V. .2' • • • • • • • :1:12:1e
21. •• • 3:15 1i 2,4,6,8. • • • 654 1i
22. • • • • • • 4:13 li 4 • • • • • • • :1:145 1e
111 • :1, 2. • • •• 727 10 8, 9, 10 • • • • 386lî
8,9, :10, H. • • 78:1 li 9 •• 131 1e, 730 11 , 750 1
:15, :17. • • • • 3651 :10. • • • •• 540 lî
:15, :18,:19 • • • 5:19 li :10, :11, 12 • • • 863 18
56. • • • • • • 4:19 li :10, :1:1, 12, 13. • 655 li
IV•• • :1,2. • • • • • 242 1i :1:1,12. • • • • 5551i
2 •• • • • • 850 10 12. . • • • • • 4:12 1e
5 • • • • • •• :104218 12; 14. • • • • 270 le
5,6. • • • • • 653 10 :13• • • • • • • 11821i
5, 8, :14, :18. • • 652 li :14, :15. • • • • 3261;
7 • • • • • • • 364 li :15, :16. . • :126°, 2721e
7,8 •••• :1961, 372 1i :17. • • • • • • :1521.
:1d.. •• :1831, 555 1i t8• • • • • • • 405

ÉZÉCHIEL.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. NUméros.


I . ,4 . 594 io 1 • .24• • . . • • • 8541
· 4, 6, 23, 24. 2831i 26. • 253 18, 280 1, 297 1
4, 13, 26, 27 • 50418 26, 27, 28 • • • 595 ti
5,6 • • • • • 2801 28. • • • • •• 77 t
5,6, :10, :13,221 • 277 10 Ch. r.ité •• ~277, 650
26, 27, 28} • (:1038
5,!3,:14,:15,22 • 388 Il . . . :1,2. • •• 77, 666 1e
7 • • • 6910, 70 1, 2791e 1,3,6,8• • • . 63
:10.. •• . . , 611010 4 • • • • •• 412 ti
22. '• • • . • • 93118 ll,6 •• , •• 5441;
U3

ÉZÉCHIEL.

Chap. Vers. Numéros', Chap, Vers, Numéros.


II • • • • 8, 9, 10 . • •• 6111 li VII • • 6, 7, 10 . . . • 179 18
9, 10. • • 22218, 299 1 15•• 131 1e, 3861e, 827 e
III. • 1, 2, 3. • • • • 222 0 17,18. . • • • 637 18
1, 2, 3, 4. • • • 619 1; 17, 18,19 • . . 67710
1,3,4,10,17,25. • 63 18. • . . • 66 10 , 57710
2 • . • • • • • 504e 19• • . • 62210, 750 li
3 • • . . • . • 622 10 19, 20. • 827 ti , 10450
5,6. • • . . • 45510 22• • . • • . • 412 10
7,8. • •• 427 10 23, 24, 27 • . • i75 1i
8 • • • . • • • 412 1; 26,27 • 31e, 237 li , 624 1i
9 •••••. 4Hle VIII . . • 3,4 • • . . . • 208
13• • • • • • 283 1i 5,6,8,12,15 • • 63
18 à 21. . . . • 186 10 6 à 18 . . • . • 1045 0
23, 24. • . . • 666 10 10. • . • • . • 650 1i
24• • • · .. 77 H • • • • • . • 494
IV. . • • 1 à 13. • • • • 655e 16• • • • • 401 1, 422 0
1 à la fin. • . 8051 0 IX. • • . 3, 4, H • • • • 9511e
1,16• • . . • • 63 4 .... • • 8381 a
3 • • • . . • • 706 1i 4, 5, 6. • • • • 427 10
4 ••• • . • 60010
5,6. . • . • . 655
4,6. ·.
5,6. • . . • • 315 ti
863 1i

6,7,17 • • • . 6331i 6 . • • . 27010, 5551i


10 à 17. • . • • 6i71 i 10• • • . • • • 57710
16• • • • • • 727 li X. , . . 1 • • • • • 2538,297
16,17 • · .. 711 1,2,4à9,14j.277
V. . • • 1. • • ' . 66 10, 9081e 16, 18, 19
1,2 . • . • 577 le 2,6,7. • • • • 951
361, 594 1i
2 ..
2,12.
• • 10190
• • 419 1i
3,4 ••
3,4,5.
·
• . • 630 li
5~ 6 • . • • • 419 1e 4 ••• • •• 220 10
6 •••••• 97 5,21. . • · • 283 i
6,7 •• · . . 946 0 9,12••• • . 152 1
10. • . Bi 710, 724 1i 15. • • . • . . 388
H •• • • . • 10450 15,20 • • • . • 277 1
11,12,16,17 •• 386 1e 19. . 1791e , 208, 422 10
16• • • • • '.' 727 i Ch 'lé ~277, 650
17• • • • 388 1e, 650 18 • Cl •• 1038
VI. . • • 1 à 10 . • • • . 8Hli XI. . • • 6 • . . · •• 652 1i
2,3 . • • . . • 405 1i 12, 20. . • • • 946 e
3,4, 6, 13 • . • 391 1i 15. • • • . • • 746 1
4,5. . • . • • 587 10 19. • • • • • • 1082 10
H, 12 • . • . • 386 10 21. . . • 577 0, 1045e
VII • • • 2,23•• ·. 304 1i 22,23 . ·. .
4221i
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EZECHIEL.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


XII • • • 2 • • . . . 108, 152 XVI. • 20, 21,45 • 724 10
2,3,9,18,21,27 63 23. • • 531
14. . . . • • • 419 10 24,25,31 • 652 li
:18,:19. • . . 71 26. · :1082 1•
:19, 20.. • 304 li 26, 28, 29 654 1!
XJlI. • . 2, 3, 9. •• • 624 li 27,57 • • • 817·
3. . . .• 183 10 29. • • 840 0
5 • . • • •• 734 1i 31,32,33,34 •• 695!!
10, 1:1., 12. • 237 1i 39, ao,41 655
10, :16. . •• 365 1 4a. 577 0
1:1.. • . . • . • 503 10 46 à 50. 653 1;
1:1., :13, 14. . 644 li 49• • • • 2380
13. • . • • . 419 10 60,61,62 433 0
18, :19. • • 750 1 XVII. . .U 8. 281 li
19. • • . • . . 18610 10. 4:19 10
XIV. • • 3, 4, 5, 6. • . • 587 li 15. 35se
~. • •• " 10450 19; • • •• 5770
7,8. . • • . • 412 10 23. 283 10, 1:I.00ll
13• • • . • • • 727i 24. . 1091,507 0
13,15,17,19,21 • 3881; XVlll . .2,3,4. 556[
13, 15, 21 •• 386 li 4,20. 750 1
13,17,19 • • • 650 10 5,6. 555 li
14,16,17,18,20 724 1i 7 • 240 18
XV. . 4,6,7,8. 504 1 9 • 946 0
7 . . • • • • • 4:12 10 10, 1:1., 12, 13. 329­
XVI. • 2 à 63 • • • •• :104510 12. 238 0
3 • • • . • 840­ 16. 195 18
5,6,9,22,36,38 . 329 li 20• . • 532l
6 & suiv.. • • . 240 li 31•• 183 10
8 •. 283 li, 608 1, 70:10 XIX. . là la fin . • :10298
8, 9, 10, 13. • . 375 1i 2, 3,7. • 304 11
9 • • • • • • • 475 1i 3,5,6. 2780
:10 à14,16,:17,:18. :195 1i 3,6 •• 280 li , 72218
:10, :13. • 1:1.43 10,1:1.44 3,7 •• 60:1!!
1:1.,12. . . . . 1261. :10 à 14•• 727 11
:11, :13, :17, 18 •• 242 1i 10, 12, 13, :14. 504 1i
12. . • • 272 10, 577 10 12•• 4:19 10
13• • • . • • • 6171i :13. 730 li
13, 19. • 619 1i , 1:1.531; XX • .6. 6:19
15, 26; 28, 29i. 141 1i 7,8. • 10450
32,33, a5 & s5 11,13,25 9460
17. • •• 725 1i , 827 11 12,20 • 7060
18. . • • • . • 491 1 13,16. 97
18,19. . • • • 324 1i 26,31 • 724 1c
lJ1.5
ÉZÉCHIEL.

Ch3p. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


XX. · 28.. • • • . . 376 e XXV. .4.. 799
31.·. • • . . • 504 1e 13. . " • . 650 le
32. • • • 183 10, 1145 0 15,16. • • . • 8170
34, 35, 36, 37. • 730 li 16. . • • . • .. 275te
35•.' • • • • • 412 10 XXVI . • 2 • • • • • . • 208 1e
40. • • • • • • 405 1 3, 4, 14 • • • • 411 1e
40, 41, 42 • • . 433 0 7 • • • • .• 65410
41. • . •• . 1:24 1 7,8, 10, 11. 355 li
XXI. · 2, 3. . • . • . Il04 to 11,12. • • • • 6521i
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4, 9, 10 . . . 10820 13. . • . . • 326 1e
12. • . • . • • 183 1e 13, 14.. •• 3:23 li
14 à 20, 33 . 131 te 15, 16, 18 • • . 406 1i
20, 21. • • • • 600 li 16•• 395 1i , 687 1i , 988 1e
30,31. • 126e 16, 17, 18 •• 275 1i
35,36.. • . 840 0 1.9, 20. . . • • 538 1;
36,37. •• • 504 1e 20. • . . . • • 304 e
XXII. . · 2, Il. • • 14810 XXVII •. 1 à la fin. • • • 840le
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18 à 22. • . • . 540 li 4,5,6, 8, 9, 25 51.4 ti
24,25 . • 357,6Mto 6,15. • • • . • 1146 li
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31. . • • • 577 0 7,16,20,23,24 • 1951i
XXIIl • · 1 à 49. • . 433,1029 0 7,24. • • • . • 576 1i
2, 3, 4 • . . . 555li 8,9 • • • • • • 1170ti
2 à 33. • • . . 654 ti 13. • 70 10, 750 1i , 1156li
2,3,5,6,7,111. 141 1i 13, 14. • • . • 355li
14,16,17&s\ 16, 22. • • . • 717 1e
3,8 . • 863e 17. • 375 1e, 433 1i , 619 1e
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4,8,9,10,181. 21. • • . . 3141;, 8170
240 10
28,29 \ 22. • . • • 24210
5,6,12,23. 355 1i 26.. • . • • 4191
6,12. .1042 26, 27. • •• 538 Li
8, 12, 14, 16 . 827 1i 28, 29, 30 •• 514 10
20. 355e 30. • •• 577 te , 11751e
26. 195 1e 31. . • • . 195, 637li
31, 32, 33, 34. 960 li 35. • . . . • 406 i
37. 724 1i XXVIII. . 3, 4, 5. . • • 514 1
42. 1260 4,5 • . 236 1i , 840 li
45,46, 47 655 4,13. • • • . • 2421e
47. • 315 1i 7 .. . . • 1311e
XXIV. .7 . Ml 10 7, 8 . . 315 1i , 5371i
21,25 . 724 1i 10. • • . . . . 817e
h16
ÉZÉCHIEL.

Chap. Vers-. Numéros.


Chap. Vers. Numéros.

XXVIII•• :1.2, :1.3. • • . • 7:l.7ti


XXXII •• 18, i9. • • • • 8:1.7 0

:13. • BOlo, 268, 364


:1.8,20,22,23,24 • 659 1i

:13, :1.4,:1.5 • • • 277 li


23 à 27. • • • • 3041

:1.3, :1.5. • • • • 294 1i


24• • • • • • • 3040

:1.4. • • • • • • 405
XXXIII•• 5 • • • • • •• 55 10

26.· • • • • • 91.9
27. • . •• • 650 10

XXIX •• :1. à :1.2. • • • • 654 li


27,28. •• • 388 1i

3 • • • • • • • 342 0
28. •• ••• 405 li
3, 4. •• 7:l.4 Ii , 7:1.4 0
XXXIV. • 3 • • • • 67 10, :1.1590

3,4,5 • • • • • M3 1i
5, 8. • • 388 li, 650 10

3, 4, 5, :1.0 • • • 5:1.80
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5. 388 1i ,650 10,BOOlo


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B, :1.2, :1.3, :1.4. • 633 1i


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:1. 7. • • • • 600 0, 8:1.7 10

:14. • • • • • • 8400
18,19. • • • • 632 1i

:1.8. • • • ; 66 10, 577 10


2:1.. • • • •• 316 1i

2:1.• • • • • • • 3:1.6 10
23,24, 25. • 70:l. Ii

XXX. • .:1. il la fin. • . • 654 li ,23, 25, 28 • • • 650 li

B, :1.2. • • • • M8 li 24• • • • • • • 409 1

:1.2. • .• " 8liO o 25, 27. • • • • 365 1i

15,16 •• " 72:1. li 25, 28. • • • • 388 10

18. • • • • • • 594 10
26, 27.. 340 li, 644 10

XXXI • • 1, 2, 3, 5} 388 1i
31• • • • • • • 280 10

:1.0,:1.2,:1.3\ ••
XXXVI. . 6, 9. • • • • • 304 1i

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8 • • . • • • • 405 10

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XXXVII • 1 à14. • • • • 899 0

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B, 12, 13,14. • 899 10

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8 • • • • • . • 304 1i
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13. • . • . • . 650 10
:1.6,17, :1.9, 20 •. B45 1i
lt17
ÉZÉCHIEL.

Chap, Vers. Numéros. 1Chap. Vers. Numéros.


xxxvii. 16, 1.7, 1.9~\ 23à31.,44&s •• 630
21.,22,24 433 1i liS. • • • • • • 1082
25,26,27 M, • •. •. 44li
1.6, 1.7, 1.9,22. • 448 1e Ch. cité • • 220, 422.
21. à 28. • • • • 433 0 XL ~ XLVIII . Ch. cités. • . . 6300
23, 24, '.li? • • • 2051 xU. . . 1. à5, 1. 3 1 6')7. 6291­
1.4, 22 j . - ,
24. • • . • 409 1, 946 0
24, 26, 27 • • • 701 1i 1.,2,3, 1.1., 1.7~
25, 26. •• • 3651i 1.8, 1.9, ~o . 208
XXXVIII. 9 • • • . , • • 594 10 23, 24, ~5
1.5, 1.6. •• • 355 11 1.8, 1.9, 20 • . • 277 le
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1.8 1.9 20 {400 ,51.3 Io 18, 20, 23, 25. • 4581 e
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1.8, 20, 21. •• 405 1e Ch. ci~é . • • • 220
1.9,20. • • • • 342 1e XLII. • • 1. à 1.4. • • • • 630
20• . • • • • • HOOI. 1. à latin. 627­
21.. . . • . • • 746 10 2,1.2,1.5 . • 208
22•• 503 1., 404 e, 578 1• :16,1.7,1.8,1.9 •• 418
23• • • • • • .' 644 le
Ch. ci!é • • ~ ~;~;.ll22e
~"\XIX •• li. 388 li , 650 1e, 1.1.00 1•
6 • • • • • . • 406 10 XLIII . . 1,2, 3, li. •• 208
8,9 • . • • • • 357 li • 1.,2, li •." • 179 1e
9,1.2. . • • • • 257 1i 1, 2, 4, 5. . 422 li
1.7. • • • • 3420 2 • . •. . . 71 1•
1.7,1.8,1.9 .1.082. 4, 5, 6, 7. • . 630 1•
{329 1• 388 li li,7 •• • • • • 253 1
1.7 à 21.. • ·~61.7< 650 li 1.0,1.1. . • • • • 629 1i
1.7, 20, ~1. " 355 1i 1.3& suiv.. • 6291e
1.7,21. • • • • • 1.1.00 1; il). •. • • 444
1.9• • • , . .1.1.591. 20. • • •• • lJ1. 7
'21 à 29. • 433 e Ch. cité • • • • 220
23. • • • • 41.2 t - XLIV . . 1, 2.. ••• li22 1i
28, 29.. • 41.2 te 1., 2, 3, 1.7 • 208
29. • • • 329 1• 9 . • • •• • 817·
XI,. • 1. & suiv • • • • 2231 1.5•. , •• 444
2 • " • '" 405 1 1.7,18 • • .' 951 1•
3 • • • • • 70 1., 951.10 20. • ... ., 66
3, 5, 6, 8/6271.,629Ie 22. • •• •• 863 e
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6,8,9,1.0, HI 'Ch. rHé • 220
1.3,1.4,1.5,1.8~ 208 XLV. • • 1.0. • . , • 629 1e
1.9,20,24,27\ • 1.5. . • •• • 365
28,32,35,36) 23. • • • 25710
1.7 à 22,31.,34&s. 6301 Ch. cilé • 220
VII. 30.
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.... p j •
EZÉCHIEL.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


XLVI • 1 • . • . . . • 422 10 XLVII • •Ch. cité 220
1,2,3,8,12,19 • 208 XLV Ill. .U8.• • • 417 1
Ch. cité . • • • 220 1 & suiv • 39
XLVII. • 1,2. . . . • • 208 l 'ù la fin • • 431 0,431
1 à 12. . • • • 518 1i 2,3 . • • 438 1
1, 2, 8, '9. • . • 17910 8 à 22 .• 433
1, 2, 8, 9, 12 • • 422 1i 11,12 •. 444
1,8 Ù Ü . . 342 li ,513 Ii 16, 23à 28} 4171
3,4,5, 7, 9.. 629 1i 33, 34 .~.
!) • • • • • 750 1 27• • • 435 i
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13. . • . • 448 10 34,35 • 438 ti
1.3 & suiv. .• 422 0 35. • . 223
13,20 • . . 431 ch. cité 4220
17 Ù 20.. . 417

DANIEL.

Vers.
0

Numéros. Chap. Vers. , Numéros.


Cllap.
1 . . . . 19,20. • • 675 10 IV•• .27.• • • • • 1029 1e
Il. • • • 22. • . · .• 662 27, 28, 29 • • . 650 1
31 à 35. · •• 1029 1i 29,30, 31 • .1029
32.• 33. • 701 0, 57710 34• • • . • • • 1029 to
32, 33~ 34~ •• 176ti V• • • . 1 & suiv . . 587 1"
41,4",,43 1 à la fin. • • 102\)10
34,35.. . • . Hl li 2,3,4 ••• • 22010
37,38 .• 650 10 ,1029 1 2 & suiv . . . 2421 0
38• . • . • • • 1029 1 2, 3, 4, 5, 21 • • 376 1i
43•• 23710,411li,1029Ie 2, 5, 25, 27. • . 453 10
44. • • • 4111, 102910 1
12,14 ••.• 183 1
48. • . • • • • 8la4o 23• . • • • • • 1029 1
III • . • 1 à 7. • • • • . 102910 25,26,27, 28 •. 373 1i
IV. . . . 7,8,9. • •• 1091 VL • • • 8, 9, 10 • • • • 102910
7 à 13 • • • . • 650 li VII • • • 2, 3. • •• • • 418 10
7 à 1.4. • . •• 1029 10 2 à 7. • • . . • 650 10
7 à 1.2, 14, 15 •• 11001i 3 à 7. . . • • . 102910
7,19. . . . .10291 3,7,8, 20, 21~ 316 ti
9 . . • . • • • 662 23, 24, 25 .
10• • • • •• 204' 4 '. • • . . • • 102910
13, 22, 29 . . 257to 5 . . • . • 722 1, 781 1i
17,18,19 . • • 1029 5,7 •. . .. 5561i

DANIEL.

Chap. Vers. Numéros. 1 Chap. Vers. Numéros.


VIl • • 6. • • . . . • 780 li IX.. .11,13. . •• 937t
7,20,2l1. • • • 675 10 16. • • • . 405 t
~ 67 10 195 10 20. . . . . , lI05
9 . • • •• {2530 : 988 1e 24. . 20ll, 375 10, 624 ti
~ 199 1 336 1i 24, 25, 26, 27'. • 684 1i
9,10. • .,{ 5041~
25. • . • 375 10, 652 16
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1 . • . 1à11. • . 655 0 1.. .2 f 141 16
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Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.

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HABAKUK.

Bhap. Vers. Numéros. Chap. · Vers. Numéros,


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Chap. Vers. Numéro~. \ Chap. Vers. Numéros.


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Ill. .• • . . 7270 17. • 375 l0 , li03 li , 638 10

SÉPHANIE.

Chap. Vcrs. Numéros. Chap. Vcr•. Numéros.


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AGGÉE.

Chap. Vcrs. Num61'os, Chap. Vers. Numéros.


1 • • .9, ill. . 573 II. . .12. • . • • • • 1082
Il. • • • li, 8, 23 • • . . 573 12,13,14 .. 79
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7, 8, 9. • . 220 1, 242 10 22 { 253 0, 35510
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ZACHARIE.

CI13p. Vers. Numéros. 1Cllap. Vers. Numéros.


1 •• .3 . • • • 5n 1 . . . . 8 • . • • •• 36410
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626
ZACHARIE.

Clwp. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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22,23. !L33 li , 675 1e 7~'ll, 10 . . • • 205 10
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ZACHIl UIE.

CI!ap. Vers. Numéros. Char· Vers. Numéros.


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2, 3, 4, 5. 624 li 12, 15. • . • 584 1i
4 •• 395 1i 13, 14, 15, 16. 650 li
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3 .. 734 1e 17. • • • 644 10
3,4,5. · • . 405 1i 20. . • . 204 10 , 355 1i

MALACHIE.

Char· Vers. Numéros. 1 Chap. Vers. Numéros.


1 •••. 3 .•• 714 ti , 730 11 II. . . ill. . . . • 701, 701 1i
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23,24 . • 624 1°, 724\i
1128

MATTHIEU.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


1 •• • 18 à 2S. • 81.5,1069 1 V•.•. 5 ••.• • • 30/l 10
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3,6 . . · . 118 10 19, 20. • 193 1., lOOS­
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MATTHIEU.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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MATTHIEU.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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· 1, 2, 3, 4. •. 706 1i
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431
MATIHIEU.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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15 à 19.. 209 1e, lIHli 12•• 405 10
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18, 19. 9 U, 860, 206 1e 15. 746 1i
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26. . • • . • • 328 10 35. . • •• • 746 1i
27 \ 631, 981, 200 XIX. • 3 à 12. • • 710 li
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1132
MATTHIEU.

Chap. Vers. 0
Numéros. 1 Chap. Vers. Numél·os.
XXI ••• 9 ••• · 102 t, 3110 1e XXIII •• 25,27,28 • • 8112 t
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MATTHIEU.

Chap. Vers. Numéros. 1Chap. Vel's. Numéros.


XXIV • • 30,31. • • • • 849 10 XXV. . 33, 34 & suiv • • 29810
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32.
113ft
MATTHIEU.

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MARC.

Chap. Vers. Numéros. Ch~p. Vers. Numéros.


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36,37. . • • • 328c 9,10•. ••• 31100
636
MARC.

Chap. Vers. Numéros. IOhap. Vers. Numéros.


XI. • • • 12,13. • • . • 403 i XIII. • • Ch. cilé • .. 5
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1137

LUC.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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1138
LUC.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vcrs. Numéro•.


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Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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22. • • • •. 531 1 44 à 49. • •• 526 10
24, 25, 26, 27. ISSe XXIV •. 1 • • • • •• 532
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36. ••.• 8110 li M. . • 83 1', 538, 937 10
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1,2,3. 617, 113li l 1 à 10. , • 10691 e
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JEAN.

Chap. Vers. Numéros" Chap. Vers. Numéros.


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1,2,3, li, 111. • 82 1 4 . • • • •205 i
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Chap. Vers. Numéros. 1Chap. Vero. Numéros.


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Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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APOCALYPSE.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.


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449
APOCALVPSE.

Chap. Vers. Numéros. Chap. Vel·s. Numéros.


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650
APOCALYPSE.

Chap. Vers. Numéros. Cil~lJ. Vers. Num~ros .

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CANTIQUE DE SALOMON.

C"~I)' Vers. Numérus .

1 •. • L7•• . 746°
152

1. CHRONIQUES.

Chal'. Vers. Numéros. 1 Chap. . Ver'!'. Numéros.

V •••• i .. • 237 V• . • • 1,2 . • • 434 1

Il.' CHUONIQUES.

xxx Y. . • . • 20,21,22,23, 24. • . 1010

ACTES DES APOTRES.

Il. . . .3,4 . . . . • 455 10

JUDES.

9 •••.• . 735 Ii ,740

-""-"­

DIVIN AMOUR.
MATTHIEU.
Chap. Vers. Numéros. r Chup. Vers. Numéros.
VII • • . 22,23 • • XVlIlo XIII. .43. XXle
XIII. • • 32. . • · XVIIe XVII... 2 • . • • XX1

MARC.
IV. • . • . • • 30, iH, 32 . . . . . . XVIIe

LUC.

Chap. Vers. Numéros. , Chap. Vers. Numéros.


XIII. · 18,19 . • XVIIe XXIV.. 39. • [VIe
26,27 . • XVIJle

.JEAN.
Chap. Vers. Numéros. 1 Chap. Vor•. Numéros.
XIV. • 21,24 • XIXI K.'XI. .15,16,17 •• XIXI
XV • · !J, 10. . • • XIXI
TABLE

DES ERBEUnS TYPOGRAPHIQUES DES CITATIONS DU TEXTE LATIN,

CORRIGÉF.S DANS CETTE TRADUCTION.

NOTA. Il n'cst question, dons la seconde partie de celte Table, que des erreurs qui ne peu\'cnt
pas être reconnues à une première inspection.

·Pa~. Lill. Text. latin. Pag.


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2l13 ••• li. · ... XIII. • XlII. lI3. . • 286. • . 5
2!J5. . . 1 .• .. . M. • ••• lI6. .290 .• 1
2l18 • • . ill . 2897. " . · . 2987. • • 206. • • li
2l18. .20. • . • • 2897. · . 2987. . 296. • . 12
21~9. . . 12. • . . . LXXI. 5. • . • LXXI. 6 • .297. .21.\

P31:'. Lin.

0 8 influxus il/a, lire in(luxus ille.


1G 27 et dabo, lire sic dabo, comme dans l'Kxplication.
11 ;)3 avis montium, lire avi montium.
'17 58 virum consilii, lire virum con.~ilii mei, commc dans A. C. 4Û.
19 50 ex vina scortatiouis, lire ex vina irœ Scor/a/ionis.
35 57 e manu duplum, lire e manu Jehovœ duplum, c. ùans A. n. 762.
50t ~8 populi, lire poculi.
37 29 qni in corde, lire quia in corde.
~5 27 Divinum, lire Divinam.
45 ~,.
.;) patracinantw'. lire patl'ocman/ur.

48 46 Après terra longinquitatis, ajouter apurl Esajam.

53 12 pel' quœ illius, lire pel' quœ il/is.

t;5 39 llrorsum, lire prorsus.

62 7 seniorll1n cjus, lire sociol1lm ejus.

68 11 iufluxus illa, lire influxus i/le.

nÇJ 58 /'ertifl lex, lire Quarta lex.

n \0 ventum (erunt, lire ventl/m serunt.

73 20 aspil'itu, lire a spiritu.

79 28 bonD saturabitur, lire bonD meo soturabi/ur, r.. ùans A. C. 10033.

118 38 .4.plul Esajam, lire Apur/ Jeremia1il.

9H
,.
,) Apud Euudem., lire llpud Esajam.
105 !l vocem Il/cemœ, lire lumen lucernœ.
112 1j pel' draconem, lire per Babylonem.
122 ~'l a/mospltœl'ia, liré atmosphœl'ica.
126 3~1 in COl'jJOl'f /111111(11/1/, lirp in ""rpo/'f ///Ilil/IIlO.
[,56
rag. Lin.
0128 10 tonica, lire toxica.
128 4-1 charitatù, lire spi/'Uua/e.
141 '12 ut Domini, lire ut Dominus.
225 U qui est, lire quœ est.
229 U Anyeli, lire Anyli.
235 5;) sicut ipse, lire sicut ipsa.
258 20 a(fecl'ionum. 1/SUS, lire afrectionem 'Usus.
259 51 iUe post mortem, lire illa post mor/cm.
240 21 confirmat suce, lire con{irmc!t sui.
255 4- 'et cogitat, lire et cogitet.
215 54- se]Jarare i/los, lire separare il/as.

TABLE.
SIGNES ilES OUVRAGE S DE L'AUTEU R CITis DANS CRTTE

A. C. . Arcanes Célestes.
A. IL . Apocalypse Ilél'éléc.

ERRATA.

Page 262, lig. 28, un plante, lisez: une plante.


319, - 16, di(ferellt, lisez: difl'èrent.
:154, - lU, raisanft; cacun, lisez :.1'aison; cftacun.

ERRATA SUPPLÉ1UENTAlRE.
"01. "ag. Li".
JI[ 27:J 22 Matthieu XXIV, lisez: Matthieu XXV.
VI 59 30 J{atthieu XXIV, lisez : ,l/attllieu XXV.
VI 91 3 Jean, X. Il ù .U, lisez: Jean, XI. Il' à Ü.
VI 137 11 omisses meoUeuses, liscz : graisses moelleuses.

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