Rapport Goldstone: une désinformation made in Israël ?

‫עיתון ישראלי בשפה הצרפתית‬

‫בםייד‬

Interview
Reuven Naamat :
« Seul le KKL incarne
le sionisme bâtisseur »
Journal Israélien en langue française

sur internet:
www.actu.co.il
Sécurité

Des Arabes israéliens recrutés

au cours de leurs études

Analyse
Les relations entre Israël
et la Suède se delitent

Eco / Tech
GRATUIT - Numéro - 123 - Edition du 29 janvier 2010

Un geste salué
à Jérusalem

avec

International

Le fondateur d’Al-Qaïda
est palestinien !

EDITO
Passage obligé à « Yad Vashem » :
une larme à double tranchant
Une tradition bien établie exige que
toute personnalité officielle étrangère
débute sa visite en Israël par un moment
de recueillement au Mémorial de la
Shoah de « Yad Vashem ». Nul ne nie
l’importance capitale d’un tel moment
fort pour aider à la compréhension de ce
qui se joue dans cette partie du monde,
et il est clair que chaque hôte étranger
verra son séjour en Israël d’une autre
façon une fois s’être arrêté devant les
images de l’indicible ou avoir parcouru
le Mémorial des Enfants.
Mais en Israël, de plus en plus de
personnes se demandent s’il ne faudrait
pas aborder une nouvelle réflexion sur
ce thème, non pas dans le but d’annuler
la visite à Yad Vashem, mais pour la
mettre en perspective avec d’autres
éléments forts de l’Histoire juive,
notamment en Erets Israël, et l’insérer
dans un cadre didactique plus judicieux
et authentique. Selon ces personnes,
la visite à Yad Vashem serait devenue
une sorte de « carte de visite de l’Etat
d’Israël », une justification unique et
exclusive du droit d’Israël à exister.
En voulant bien faire et évoquer avec
les hôtes étrangers le souvenir inef-
fable des 6 millions de Juifs exterminés
par la barbarie nazie, l’éthos israélien
a imprimé dans l’esprit des dirigeants
de ce monde que l’Etat d’Israël ne doit
sa création et son droit d’exister qu’à
cette catastrophe vécue par le peuple
juif il y a sept décennies. Une sorte de
compensation à la souffrance juive.
Cette vision des choses n’est pas seule-
ment nocive pour la perception d’Israël
à l’étranger. Elle fausse également le
sentiment national en Israël même, en
faisant croire qu’il a fallu la Shoah et
l’engloutissement de tout un monde
juif pour que naisse cet Etat.
Les arguments en boomerang sont
alors très faciles et destructeurs : le
monde arabe, et surtout les Arabes
palestiniens, s’indignent du fait de
devoir « payer pour les fautes et les
méfaits commis sur le sol européen
», et la communauté internationale,
dédouanée de sa responsabilité, peut
allégrement exiger d’Israël d’être «
payé en retour pour la faveur accordée
au peuple juif en 1948 », par le biais
de concessions en direction de ces «
nouvelles victimes par ricochet de la
Shoah » que seraient les Palestiniens.
Sans parler des odieuses comparaisons
entre l’attitude de Tsahal et les crimes
nazis. La formule récurrente « Sécurité
pour Israël, justice pour les Palestiniens
» découle directement de ce schéma de
pensée : les Palestiniens ont des droits,
et les Juifs doivent être « protégés » car
ils ont trop souffert. Ce qui n’implique
pas la même chose pour les deux popu-
lations.
L’information en provenance d’Israël
Edition du 29 janvier 2010 / 123
3
par Shraga Blum
La Shoah et la création de l’Etat
d’Israël sont ainsi devenues un binôme
pratiquement inséparable. Le Prési-
dent Obama en a fait clairement allu-
sion dans son discours au Caire en
direction du monde musulman, et le
Premier ministre israélien, Binyamin
Netanyahou a évoqué ce lien lors de
son « discours de Bar Ilan » ou plus
récemment à Auschwitz. Que ce soit
lors des différentes manifestations
annuelles en Pologne, dans les cérémo-
nies officielles de Yom Hashoah dans
les communautés du monde, et dans
les programmes scolaires des écoles
juives, ce lien est rappelé de manière
permanente, non sans une certaine
justification d’ailleurs, du fait de la
proximité chronologique de ces deux
événements phares du 20e siècle.
Mais il y a l’envers de la médaille
soulevé aujourd’hui par des cherch-
eurs, historiens, enseignants, hommes
politiques ou rabbins : à une époque
où le Sionisme est tant honni, il serait
bon de rappeler de manière forte que
le mouvement national juif est né bien
avant la Shoah, et qu’il se base non
pas sur la martyrologie juive mais
sur le Droit historique et biblique du
Peuple juif sur sa terre. La Shoah a
certes donné un coup de pouce au
Mouvement national juif, en pous-
sant la communauté internationale
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à soutenir plus aisément la création Fax:
de l’Etat, mais elle ne l’a pas généré. +972(0)7 32 40 68 59 France 01 78 40 71 48
Israël 07 47 14 62 13
Même Herzl, qui s’est lancé dans le
Directeurs de la publication
sionisme politique après avoir entendu
Alain Sayada (France)
les cris de « Mort aux Juifs » lors de Tel: 06 68 17 25 55 Service Distribution
la dégradation d’Alfred Dreyfus, ne fut Erez Abou (Israël) Tel: 057 420 00 43
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Celle-ci remonte à 20 siècles, depuis France Publicité France
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que les légions de Titus incendièrent 01 78 40 71 48
Claire Dana Picard Alain Sayada
le Temple et déportèrent la population Israël
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dans l’Empire romain. « L’an prochain Relations Publiques
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à Jérusalem » n’a pas été introduit dans
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nos prières en 1945.
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Certains évoquent alors aujourd’hui Photos
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l’idée de faire débuter le séjour des Alain AZRIA
personnalités étrangères en Israël non Tel: 06 63 13 70 99 Tel: 057 420 00 48
pas par la visite de « Yad Vashem »,
mais par des lieux qui expliquent le lien
ancien et indestructible entre le Peuple
juif et sa terre. On pourrait imaginer
la visite du Caveau des Patriarches
à Hevron, celle de la Ville de David,
des Tunnels du Kotel, et des différents
vestiges du Temple de Jérusalem.
Cela afin de modifier une fois pour
toutes le message transmis au monde
entier à travers ses dirigeants qui
foulent le pays : Israël n’est pas un
Etat-refuge, ni une compensation à la
souffrance juive. Il est la continuité
d’une histoire ancienne et réalise les
retrouvailles d’un peuple dispersé avec
ses racines et son Histoire.
 L’information en provenance d’Israël
A LA UNE Edition du 29 janvier 2010 / 123
4

Pérès précise : L’ennemi véritable des Palestiniens est le Hamas
Lors de la Conférence d’Herzliya, le président de l’Etat Shimon Pérès a
rappelé que le Hamas était l’ennemi des Palestiniens, bien avant d’être
celui de l’Etat Juif. Il a appelé les Palestiniens à défendre leur liberté en
combattant le Hamas, qu’il a qualifié “d’ennemi destructeur de l’Egypte,
de la Jordanie et des Palestiniens”. Il a évoqué avec satisfaction la créa-
tion d’une ville nouvelle dont le projet émane de l’Autorité palestinienne.
Salam Fayyad au Congrès d’Herzlia
Le chef du cabinet palestinien de l’AP Salam Fayyad participe
au Congrès d’Herzlia 2010. Fayyad a serré la main du ministre
de la Défense Ehoud Barak avant le début du discours de ce
dernier. Fayyad, qui est venu au congrès bien qu’il prétend
avoir reçu des menaces de mort, prononcera lui-même un
discours après le chef du parti travailliste.

L’Italie propose de servir de Un nouveau

médiateur entre Israël et la Syrie
L’Italie semble vouloir s’impliquer plus séri-
eusement dans le processus de paix au Proche-
Silvio Berlusconi peut-il faire quelque chose
dans ce domaine ? Je suppose que oui. » Pour
Orient, comme en témoignent les déclarations
du Premier ministre Silvio Berlusconi en visite
sa part le Premier ministre italien a confirmé : «
Nous essaierons de faire tout ce qui est en notre
en Israël.
Les gouvernements israéliens et italiens ont
pouvoir pour promouvoir une amitié profonde
entre Israël et la Turquie. »
tenu mardi soir une réunion commune, à l’issue Malgré ces promesses d’amélioration des
de laquelle Berlusconi et Binyamin Netanyahou relations entre Jérusalem et Ankara, Berlusconi
ont organisé une conférence de presse. a proposé de remplacer la Turquie dans le rôle
Le chef du gouvernement israélien a déclaré de médiateur entre Israël et la Syrie. Le Premier
au sujet de la dégradation d e s ministre italien a affirmé qu’il était en mesure de
relations diplomatiques transmettre des messages de Jérusalem dès ses
avec la Turquie : « prochaines visites avec les principaux membres
Nos liens avec la du gouvernement de Bachar el-Assad, dans les
Turquie sont impor- mois à venir.
tants. Je pense qu’il Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a
est de l’intérêt des quant à lui évoqué l’affaire Shalit : « Nous avons
deux parties de stabi- pour objectif de ramener Guilad Shalit sain et
liser ces relations. sauf à la maison ». Netanyahou a repoussé les
Bien sûr que tous les déclarations du Hamas qui accuse Israël d’être
Etats qui le souhaitent responsable de l’échec des négociations pour
peuvent aider sur la libération du soldat enlevé il
ce plan. y a trois ans. « Notre deux-
ième objectif est de ne pas
permettre aux terroristes
meurtriers de recommencer
à assassiner nos citoyens
en Judée Samarie et sur
les routes qui y mènent », a
souligné le Premier ministre.
Et d’ajouter : « Ce sont les
deux réponses que nous
avons également données
au médiateur allemand. Si le
Hamas veut un accord, il y en
aura un. »
Yael Ancri
Secrétaire
Général
au Conseil
de Yesha
Après la démission surprenante et médiatisée
de Pinh’as Wallerstein, c’est Naftali Benett,
37 ans, qui a été élu dimanche soir à ce poste
important, sur recommandation du Président
du Conseil de Yesha, Dany Dayan. Benett était
jusqu’il y a deux ans chef de campagne de
Binyamin Netanyahou, mais il avait quitté ses
fonctions avec fracas, selon certains, « poussé
vers la sortie par Sarah Netanyahou. »
Benett, habitant de Raanana, est titulaire d’un
diplôme en Droit, est réalise une carrière avec
succès dans le domaine du high-tech. Il est
notamment créateur de la société « Cyota »,
qui est à la pointe mondiale dans les systèmes
de lutte contre les fraudes financières. Il est
commandant de réserve dans Tsahal et encore
aujourd’hui membre de la fameuse unité d’élite
« Sayeret Matkal ».
C’est au lendemain de la Deuxième Guerre du
Liban, en 2006, à la quelle il a participé, qu’il
fut remarqué par Binyamin Netanyahou qui lui
proposa d’entrer en politique, et de travailler à
son service. Dans ce cadre, il fut l’une des chev-
illes ouvrières de la Réforme de l’Education
voulue par l’actuel Premier ministre, et il
contribua énormément au vote massif des immi-
grants russes en faveur de Netanyahou.
Dany Dayan s’est félicité de l’élection de
Benett, et s’est dit « convaincu qu’il s’agissait
de la personne qu’il fallait pour ce poste, au
vu des énormes défis que se dressent face à la
population juive de Judée-Samarie, sur le plan
politique et de l’Information, tant en Israël que
dans le monde ». Benett a en effet comme atout
un passé d’homme d’action et de leadership qui
lui sera bien nécessaire. Le nouveau Secrétaire
Général a remercié le Conseil de Yesha « pour
la confiance qu’il lui accordait », et a indiqué
« qu’il voyait son rôle comme une véritable
mission sacrée de renforcer la présence juive en
Judée-Samarie ».
Au Conseil de Yesha, on ne cache pas que les
attentes sont énormes quant au travail que devra
accomplir le nouveau venu. « Nous avons noté
une lente mais constante dégradation de la situa-
tion des Juifs de Judée-Samarie depuis une ving-
taine d’année », déclare l’un des responsables
du Conseil, « et il faudra lutter tout le temps,
car même si nous arrivons à tenir tête à Bibi,
après lui, viendra un autre Premier ministre, et
qui sait… ».
Ainsi, selon des personnes qui le connais-
sent bien, Naftali Benett « veut travailler sur
le moyen et long terme. Plutôt que de se lancer
dans des querelles politiciennes, au risque de
faire tomber le gouvernement, il veut agir dans
le domaine psychologique et changer radicale-
ment l’image qu’a le grand public des Juifs de
Judée-Samarie. Il veut également obtenir plus
de soutiens à l’étranger par des campagnes
d’information».
Mais il devra aussi s’attacher à une autre tâche,
bien difficile aussi : rehausser l’image du Conseil
de Yesha auprès d’une partie des habitants Juifs
de Judée-Samarie eux-mêmes, déçus de l’échec
de leur organe représentatif dans la lutte contre
le Désengagement du Goush Katif et du nord de
la Samarie, en 2005. De plus en plus de militants
et de Rabbanim ont pris leur distances avec le
Conseil, qu’ils considèrent comme « trop timoré
» voire « résigné » face aux différents gouver-
nements qui veulent limiter ou même réduire la
population juive de ces régions.
Cette opposition « de droite » au Conseil de
Yesha a, selon le Secrétaire Général sortant,
Pinh’as Wallerstein, « provqué une cassure
grave au sein du public sioniste-religieux, et
entamé le capital de sympathie d’une partie de
la population du pays envers la cause des Juifs
de Judée-Samarie ». Naftali Benett sera donc
appelé à lutter sur plusieurs fronts à la fois.
Shraga Blum
 L’information en provenance d’Israël
A LA UNE Edition du 29 janvier 2010 / 123
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Bombardements de Tsahal sur Gaza

L’ambassadeur de Turquie n’a pas réclamé sa mutation
L’ambassadeur de Turquie en Israël n’aurait pas demandé à être
muté à cause de l’humiliation que lui aurait infligée le vice-
ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon. Ce démenti a
été apporté mardi soir par Ankara et publié par un journal turc.
Cette information avait été démentie également un peu plus tôt
par l’ambassade de Turquie en Israël.
Des appareils de l’armée de l’Air israélienne ont bombardé
dans la nuit de mardi à mercredi plusieurs objectifs dans
la bande de Gaza dont des galeries souterraines servant à
l’acheminement clandestin d’armes au profit des terroristes
de la région. Le porte-parole de Tsahal a précisé que cette
opération était une riposte aux tirs de roquettes sur les agglo-
mérations israéliennes.

Rapport Goldstone: une désinformation made in Israël ?

Im Tirtsou (« Si vous le voulez »)
sont les deux premiers mots, traduits
en hébreu, de la fameuse phrase
prononcée par Théodor Herzl,
lorsqu’il a évoqué la naissance de
l’Etat juif sur la terre d’Israël au
cours du Premier Congrès Sion-
iste de Bâle en 1897. Et ce thème
est repris de nos jours en Israël
par un mouvement d’étudiants
nationaliste luttant depuis quelques
années contre les tendances « post-
sionistes » très à la mode à notre
époque.
Im Tirtsou a été créé en 2006 par
Ronen Shoval, 29 ans, marié et père
de deux enfants, qui habite à Ramat
Hasharon, n’est pas religieux et
travaille dans le High-tech. Son
mouvement, qui ne s’apparente
pas à la droite israélienne, compte
aujourd’hui plus d’un millier
d’adhérents et milite dans huit
centres universitaires. Il a organisé
déjà un certain nombre de manifes-
tations, dont celle des réservistes
après la deuxième guerre du Liban.
Son nouveau cheval de bataille: la
coopération de nombreuses associ-
ations israéliennes avec la commis-
sion Goldstone, qui a notamment
accusé Tsahal de « crimes de guerre
» à l’issue de son enquête sur
l’opération Plomb Durci à Gaza
l’hiver dernier. Cette question fait
l’objet d’un long article, écrit dans
le supplément du Shabbat de Maariv
par le journaliste Ben Caspit, bien
connu du public israélien.
Dans son introduction, Caspit
souligne sans tarder que « selon une
nouvelle enquête, 92 % des cita-
tions discriminatoires du rapport
de l’Onu proviennent de seize
organisations israéliennes dont la
plupart sont soutenues financière-
ment par le Nouveau Fonds pour
Israël, Hakeren Hahadasha LeIsrael
(en anglais: New Israel Fund) ». Ce
qui n’empêche pas cette puissante
fondation philanthropique, inscrite
aux États-Unis, d’apporter par
ailleurs une aide réellement salu-
taire (il est question de millions
de dollars) à près de 300 groupes
ou associations diverses en Israël,
le plus souvent dans le domaine
social.
Ben Caspit, qui déplore l’action
de ces associations, estime que
l’image de marque d’Israël en a été
profondément marquée et que les
pressions internationales se sont
intensifiées avec entre autres des
appels au boycott d’Israël. « Tout
cela a été attisé par le rapport Gold-
stone, précise-t-il ».
Evoquant le militantisme de ces
groupes aidant la commission
Goldstone, Caspit a ajouté: « C’est
un fait qu’ils gagnent, et même
largement, dans leur combat pour
conquérir l’opinion publique. Israël
« saigne », des officiers de Tsahal
sont confinés dans leur bureau, des
dirigeants annulent leurs voyages
à l’étranger, de la marchandise
israélienne est retirée des étalages,
et ce n’est qu’un début ». Caspit
poursuit: « Finalement, le message
de toutes ces organisations est le
même. Elles prétendent toutes
que Tsahal commet des crimes de
guerre, elles appellent au boycott
économique et militaire contre
Israël, elles réclament des pour-
suites judiciaires contre des mili-
taires et des politiciens israéliens,
elles incitent à l’insoumission ou à
la désertion des rangs de l’armée,
et elles encouragent les pressions
internationales sur Israël ».
Pour tenter de contrer tout cela,
Im Tirtsou a décidé de lancer ces
jours-ci, une nouvelle campagne
d’information contre le New Israel
Fund et sa présidente, l’ancienne
députée d’extrême gauche (Meretz)
Naomi Hazan. Samedi soir, des
militants se sont rassemblés devant
le domicile du professeur Hazan,
à Jérusalem, pour dénoncer la part
active de ce fonds dans les incrimi-
nations du rapport Goldstone.
Claire Dana-Picard

ECHO PHOTOS ALAIN AZRIA
INTERVIEW
« Seul le KKL incarne le sionisme bâtisseur »
D’où provient votre attachement viscéral
au sionisme ?
Reuven Naamat : Je suis né en Afghanistan,
en 1943. Mon père était investi dans le mouve-
ment sioniste indien. Dès la fin de la guerre
d’Indépendance, notre famille a commencé
à planifier son alya, une entreprise longue et
Ecouter l’interview dans son intégralité sur www.actu.co.il
périlleuse à l’époque. Nous sommes finale-
ment arrivés en Israël en 1952. Grâce à notre
maîtrise de l’hébreu, que mon père parlait à
la maison, notre intégration fut rapide. Nous
nous sommes établis à Beth Shemesh où mon
père était directeur du service du Travail. Ainsi
le sionisme est-il devenu de bonne heure ma
réalité quotidienne.
L’information
L’information en
en provenance
provenance d’Israël
T.J. : Quelle formation professionnelle
avez-vous suivie ?
R.N. : À l’issue du service militaire, j’ai
suivi un double cursus en cinéma et en histoire
d’Israël et du peuple juif. Après avoir travaillé
pour le ministère de la Défense, j’ai exercé
dans le domaine de l’éducation, auprès de la
municipalité de Beth Shemesh, et me suis paral-
lèlement lancé dans la photographie et dans le
cinéma. J’étais également instructeur de tir à la
cible pour l’armée.
Avez-vous déjà effectué des missions en
France ?
R.N. : Je débute ma troisième expérience
dans l’Hexagone. À la fin des années 80, j’ai
été nommé directeur régional de l’Agence juive
pour Israël dans le sud de la France. Ensuite,
j’ai officié à Paris, en tant que délégué général à
l’éducation et à la jeunesse. C’est à cette époque
que nous avons organisé le projet Exodus, un
périple en bateau sur les traces des migrants de
1947.
Parlez-nous de vos onze années d’expérience
au KKL de Jérusalem.
R.N. : En tant que directeur au sein du
département de l’Éducation et de la Jeunesse,
j’étais chargé de monter des actions en faveur
des mouvements de jeunesse juifs de diaspora
d’Israël
Edition du 29 janvier 2010 / 123
6
Interview de Reuven Naamat
– avec lesquels nous venons de planter une
magnifique forêt à proximité de Sderot – et de
diffuser l’éducation sioniste auprès des enfants
israéliens. Je suis notamment le fondateur du
projet Maof, destiné aux jeunes immigrants
défavorisés des villes de développement. Dans
ce cadre, nous organisons chaque année des
activités pédagogiques orientées vers le sion-
isme, l’écologie et l’œuvre du KKL. Leurs
parents bénéficient quant à eux du projet Metzil,
auquel participent le ministère de l’Intégration
et les services d’intégration des municipalités.
Des visites à leur attention sont organisées
dans les sites du KKL chaque vendredi. Enfin,
le KKL se propose de monter des expositions
permanentes, ouvertes à tous, dans les villes
parvenues au terme de leur contrat de cinq ans
avec le projet Maof.
Quel message souhaitez-vous adresser aux
Juifs de France ?
R.N. : Israël est le seul État juif. C’est notre
maison, et il est de la responsabilité de chacun
d’entre nous de contribuer à son entretien et à
son épanouissement. Aujourd’hui, seul le KKL
incarne ce sionisme bâtisseur et il a besoin de
votre soutien. Ne manquez pas ce rendez-vous
avec votre histoire et votre avenir !

societe
Edition du 29 janvier 2010 /
La loi des bouteilles consignées approuvée par la Knesset
La nouvelle proposition de loi sur les bouteilles consignées a
été approuvée par la Knesset en 2e et 3e lecture. D’après la loi
présentée par le ministère de la Protection de l’environnement,
les bouteilles d’un litre et demi seront également consignées,
pour encourager le recyclage.
Ilan Ramon:
sept ans déjà !
L’astronaute Ilan Ramon z’l,
disparu tragiquement dans
l’explosion de la navette Columbia
il y a sept ans, est devenu un héros
pour les Israéliens qui admirent
son parcours admirable. Mais cette
merveilleuse réussite profession-
nelle ne l’a pas éloigné de la terre
d’Israël, à laquelle il était profon-
dément attaché, ni de la tradition
juive.
Ilan Ramon a été désigné par
l’armée de l’Air israélienne en
1997 pour être le premier astro-
naute israélien. Cette nomination
s’inscrivait dans le cadre d’un
accord signé entre Israël et les
Etats-Unis en 1995, portant sur la
présence d’un pilote israélien dans
une navette spatiale de la NASA.
Ramon s’est alors installé pour
quelques temps aux USA avec sa
femme et ses quatre enfants pour
suivre un entraînement intensif.
On se souvient qu’Ilan Ramon
avait emporté avec lui, lors de son
voyage dans l’espace en 2003, un
certain nombre d’objets lui rappe-
lant sa patrie. Il avait d’ailleurs
déclaré que son vol était « chargé
de symboles pour le peuple juif ».
Parmi eux, il y avait un dessin («
Paysage lunaire ») réalisé par un
adolescent de 14 ans, Peter Ginz,
du camp de Theresinstadt, qui n’a
pas survécu à la Shoah.
Ramon, né en 1954, était colonel
dans l’armée de l’Air israélienne.
Dans le cadre de son service
militaire, entamé en 1974, il a
notamment participé en juin 1981
à l’opération de Tsahal contre la
centrale nucléaire d’Osirak, en
Irak.
Une cérémonie a eu lieu lundi soir
en souvenir d’Ilan Ramon et cette
fois, les membres de sa famille
pleuraient en même temps un autre
être cher, disparu il y a quelques
mois, son fils Assaf z’l. Le jeune
homme est décédé en septembre
dernier dans le crash de son avion
et a été enterré aux côtés de son
père, au cimetière de Nahalal.
Parmi les personnes venues
rendre hommage à l’astronaute se
trouvaient de nombreux officiers
qui ont côtoyé Ilan Ramon au cours
de sa brillante carrière ainsi que ses
amis et les membres de sa famille.
Rona Ramon, prenant la parole
pour évoquer le souvenir de son
mari et de son fils, a déclaré d’une
voix vibrante d’émotion: « Ilanke,
veille sur Assaf là-haut », faisant
pleurer toute l’assistance.
Claire Dana-Picard
L’information en provenance d’Israël
http://www.actu.co.il ECONOMIE
Edition du 29 janvier 2010 / 123
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Goush Etzion: plantation de 3000 arbres
Après la plantation d’un cèdre, la semaine dernière, par le
Premier ministre, Benyamin Netanyahou, 60 bus se sont rendus
lundi dans le Goush Etzion, au sud de Jérusalem, avec à leur
bord 3000 enfants inscrits au mouvement de jeunesse Ezra. Ils
sont restés environ huit heures sur une colline déserte qui doit
se transformer en parc en partie boisé. 3000 jeunes plants ont
été mis en terre.
Quand la fille d’un ancien nazi
s’efforce de racheter le passé
de son père
Après avoir appris à l’âge de 18 ans
le passé de son père, ancien officier
SS, Didi Henke fit le voyage, de son
Allemagne natale en Israël avant de
s’y installer pour aider les survivants
des camps. Aujourd’hui, quelque
20 ans plus tard, le ministère des
Affaires Sociales lui rend hommage.
« Tout d’un coup, dit-elle, à mes
18 ans, ma vie s’est renversée.
Apprendre, sans jamais en avoir
entendu parler auparavant, que votre
père était un officier nazi, croyez-moi
que c’est un choc difficile à décrire ».
La femme de 67 ans a encore du mal
à trouver ses mots pour décrire ce que
fut pour elle ce moment de vérité.
Après cette découverte qui lui brisa
le cœur, Henke décida de déménager
en Israël et dédia sa vie à l’Etat et au
bien-être des survivants de la Shoah.
Elle apprit le passé de son père
par hasard, lors de ses études
universitaires en Allemagne. « Dans
un des cours, on nous demandait
d’apprendre l’histoire de nos villes
», se souvient-elle. J’ai cherché
des sources d’information dans les
archives de l’université, et tout d’un
coup, j’ai découvert que mon père
était un officier nazi, qui, parmi tant
d’autres choses, était chargé de gérer
A cette époque, ses parents étaient sabilité actuelle à l’égard de ce qui
les dossiers énergétiques de la ville. morts et ses frères et sœurs, qui
s’est passé dans notre pays ».
Cela m’a fait un choc. J’étais horri- restaient fidèles à l’image d’un
fiée. J’ai décidé de lui en parler mais Ce mardi, le ministre des Affaires
nazi « respectable » que leur donna
lui, tout comme ma mère, refusèrent leur père, restèrent simplement en Sociales a ouvert une cérémonie en
l’honneur d’Henke et de 1500 autres
de coopérer ». contact, mais l’on ne pouvait parler
Le fait que son père ne montrait de véritables relations pour autant. étrangers qui arrivèrent en Israël cette
aucun remord pour ses actes passés Depuis 1990, Henke est volontaire année pour s’y porter volontaires.
mena Henke à couper court tous au sein de l’organisation Yad Sarah Les volontaires, dont de nombreux
liens avec lui: « J’ai considéré qu’il et aide les survivants de la Shoah. jeunes originaires d’Allemagne, mais
était désormais hors de mon cœur et « Certains ont passé des moments aussi d’Hollande et d’Italie, vivent
j’ai décidé de dédier le reste de ma
difficiles avant de se faire à l’idée que en Israël depuis plusieurs mois main-
vie aux survivants de la Shoah, dans j’ai un accent allemand, mais avec le
l’espoir de réparer – autant que faire temps, nous avons noué de bonnes
tenant et sont volontaires dans des
domaines très variés.
se peut – ce que fut le passé de mon relations, et j’ai même de véritables
père ». Intervenant à la cérémonie, Yitzhak
amis parmi eux », dit-elle dans un
Folle amoureuse d’Israël ! hébreu courant qu’elle a acquis au fil Herzog, le ministre des Affaires soci-
des ans.
Du jour où Henke visita Israël pour ales, a su mettre en évidence la valeur
la première fois en 1978, elle éprouva Henke vit actuellement à Jérusalem. et l’importance de leur engagement:
d’emblée un coup de foudre et fit Elle estime que la vie en Israël et son
« A la fin de leur séjour en Israël,
pas moins de 52 allers-retours. Puis, travail de volontaire la comblent,
les volontaires acquièrent un statut
quand vint sa retraite (1987) et avec avant de préciser : « Etant la seconde
celle-ci, la possibilité pour elle de génération d’Allemands après la similaire à celui des loyaux ambas-
se consacrer enfin pleinement à son Shoah, nous devrions aussi estimer sadeurs de l’Etat d’Israël ».
projet, elle s’installa dans l’Etat juif. que nous avons une part de respon- Daniel Gandus

8
ECONOMIE L’information en provenance d’Israël
Temps et contretemps
Les relations entre Israël et la Suède se delitent
Les israéliens s’inquiètent de la tour-
nure que prennent les évènements en
Suède car ils influencent les relations
entre leurs deux pays. Ils s’estiment
en droit de défendre tous les juifs, là
où ils se trouvent, parce que la créa-
tion de l’Etat d’Israël les a, selon eux,
nantis d’une mission de protection
internationale. Les juifs, les jeunes
en particulier, quittent massivement
Malmö, la troisième ville de Suède,
car ils se sentent menacés. Les décla-
rations fracassantes de leur maire,
Ilmar Reepalu, assimilant le sionisme
et l’antisémitisme à « deux formes
inacceptables d’extrémisme » ne les
aideront pas à les rassurer d’autant
plus que l’amalgame avec la politique
israélienne tend à politiser le débat
: « mes administrés juifs doivent se
distancer publiquement de la politique
israélienne et des violations des droits
de la population civile de Gaza ».
Selon les responsables de la commu-
nauté, les juifs qui sont au nombre
de 20.000 dans tout le pays subissent
des attaques violentes de la part de la
population musulmane qui représente
30% des habitants de la ville. Les
réclamations auprès des autorités
locales ne sont pas relayées puisque
les insultes antisémites peintes sur
les murs du centre communautaire et
les jets de pierre quotidiens visant les
juifs sont considérés comme routin-
iers et non suffisamment significatifs
pour que des mesures efficaces soient
prises. Les soucis électoraux pren-
nent en fait le pas sur la réalité locale.
La volonté de la ville de Malmö de
se distinguer par une position anti-
israélienne frisant l’antisémitisme
n’est pas une attitude nouvelle. Elle
cherche à s’attirer les bonnes grâces
des pays arabes pour se protéger de
ses concitoyens musulmans qu’elle
risque de ne plus pouvoir contrôler.
En effet, à l’occasion de la Coupe
Davis, l’accès au public a été interdit
pour des raisons de sécurité lors de la
prestation des joueurs israéliens. Les
organisateurs de la Coupe n’y ont pas
été de main morte puisque la ville a
été exclue pour cinq ans.
Le poids des musulmans
Il semble bien que le maire de
Malmö, sous la pression du tiers de
ses administrés, ne soit plus totale-
ment neutre pour défendre ouverte-
ment la minorité juive de sa ville. La
religion musulmane, apparue récem-
ment par l’immigration issue de pays
comme la Bosnie-Herzégovine, la
Turquie, l’Irak, l’Iran, la Somalie et
le Liban, est la deuxième religion du
pays après le christianisme luthérien.
Le gouvernement suédois s’est par
ailleurs donné l’obligation de financer
les écoles privées religieuses, en
particulier le collège Al-Azhar où les
filles ont l’obligation de se couvrir de
la tunique noire (abbaya) et de porter
le foulard. De nouvelles mosquées
élèvent leurs minarets en toute
légalité à proximité des lieux de culte
chrétiens.
Cette liberté donnée aux musulmans
de pratiquer leur religion ne démontre
nullement que les suédois sont anti-
sémites. Per Ahlmark, l’ancien vice
premier ministre suédois et chef
du Parti Libéral de 1975 à 1978, a
milité contre l’antisémitisme et il fut
le premier homme d’Etat non Juif à
affirmer que la haine d’Israël deve-
nait un substitut à l’antisémitisme
L’information en provenance
Edition du 29 janvier
Edition du 29 janvier 2010 / 123
traditionnel. Mais selon Manfred
Gerstenfeld, du Jerusalem Center for
Public Affairs (JCPA), la Suède et
l’ensemble les pays Scandinaves sont
à présent installés à l’avant-garde
de la campagne pour diaboliser et
délégitimer Israël.
Le conflit avec Israël n’est pas
nouveau puisqu’il s’était déjà mani-
festé du temps du premier ministre
Olof Palme, assassiné en pleine rue
en 1986, qui avait prôné une nouvelle
politique étrangère très critique vis-à-
vis d’Israël. Il avait fustigé l’Etat juif
pour ses manquements aux droits de
l’homme et pour son refus de se plier
totalement aux recommandations
de l’ONU. En se couvrant derrière
une prétendue défense des droits de
l’homme, Olof Plame fut le premier
dirigeant européen à subvertir le déni
de la Shoa en accusant les israéliens
de se conduire en nazis envers les
palestiniens. Il fut en fait un précur-
seur puisque la comparaison des juifs
avec les nazis devient aujourd’hui
une dominante du discours politique
au Moyen-Orient.
Les dirigeants suédois semblent
de plus en plus influencés par
l’agressivité et la puissance des
musulmans qui ont immigré en masse.
Ils ont subi passivement de violentes
attaques à l’occasion de la publica-
tion des douze caricatures montrant le
prophète Mohammed. Les décisions
qu’ils ont prises à cette occasion et
leur comportement avaient alors été
qualifiés de simple capitulation.
Incidents répétés
Les incidents entre les deux pays
se sont multipliés. L’ambassadeur
d’Israël Zvi Mazel avait été expulsé,
le 16 janvier 2004, du Musée
National des Antiquités à la suite
des dommages qu’il avait causés à
l’œuvre « Blanche Neige et la folie
de la vérité ». La prétendue œuvre
consistait en un petit bateau trans-
portant la photo d’un kamikaze du
Jihad islamique, flottant sur une
petite piscine remplie d’eau rougie.
Elle symbolisait l’acte de la terroriste
Hanadi Jaradat qui a fait exploser
sa bombe, le 4 octobre à Haïfa, en
entraînant la mort de 21 personnes. «
Ce n’était pas une œuvre d’art, c’était
une monstruosité, une déformation
obscène de la réalité, une glorifica-
tion des auteurs d’attentats-suicide
» avait expliqué l’ambassadeur pour
sa défense. Cependant, son attitude
avait été condamnée par les autorités
suédoises qui n’avaient pas apprécié
que l’ambassadeur abuse de sa posi-
d’Israël
8
2010 / 123
Par Jacques BENILLOUCHE
tion diplomatique.
Israël et la Suède avaient été, plus
récemment, au bord de la rupture
diplomatique à la suite de la publi-
cation, le 17 août 2009, d’un article
dans le quotidien « Aftonbladet »
accusant l’armée israélienne de trafic
d’organes durant la guerre de Gaza.
Le tabloïd n’apportait pas de preuves
tangibles mais, dans sa quête de
scoop, il avait rapporté uniquement
des rumeurs en provenance du côté
palestinien qui n’étaient étayées ni par
des images fiables ni par des sources
médicales sérieuses. Il n’a reproduit
que des témoignages de familles
palestiniennes non identifiées préten-
dant que leurs proches auraient subi
l’ablation de certains de leurs organes.
L’article présentait, sans rigueur jour-
naliste, une thèse sous forme de faits
avérés alors qu’il s’agissait en réalité
d’hypothèses et de suppositions.
Les israéliens avaient alors réclamé
une condamnation ferme de ces
manipulations de la part du gouver-
nement suédois mais elle fut refusée
au nom de la sacro sainte liberté de
presse. L’auteur, Donald Bostrom,
avait rapporté des témoignages de
Palestiniens de Cisjordanie et de la
Bande de Gaza identifiés uniquement
par leurs prénoms, sans étayer son
commentaire d’aucune preuve vérifi-
able. Il a par la suite reconnu, sur la
radio militaire israélienne, la légèreté
de ses accusations en déclarant : «
Cela me préoccupe dans le sens où
je voudrais qu’on enquête sur ces
accusations, c’est vrai. Mais, savoir
si elles sont vraies ou pas, je n’en ai
aucune idée ».
L’affaire de Malmö démontre
l’impact de plus en plus sérieux des
populations musulmanes en Europe
et son influence politique sur les
relations avec Israël. Il semble que
les pays européens commencent à
prendre conscience de la nouvelle
réalité liée à la présence musulmane
croissante sur leur territoire qui risque
de leur faire perdre leur autonomie
décisionnelle. Cependant, tétanisés
par leur crainte de se mettre à dos les
musulmans et par conséquent d’être
soumis au chantage économique
des pays arabes, les dirigeants euro-
péens perdent leur âme en atten-
dant de perdre leur combat pour la
démocratie.
 L’information en provenance d’Israël 10
securite Edition du 29 janvier 2010 / 123
Informations contradictoires du Hamas
Le Hamas poursuit sa guerre psychologique en publiant
des informations contradictoires sur l’affaire Shalit. A
Une roquette près du conseil régional d’Eshkol présent, l’un de ses chefs, Mahmoud A-Zahar, indique
Une roquette Kassam, tirée depuis la bande de Gaza, que les pourparlers pour la libération du soldat, séquestré
s’est abattue dans une zone inhabitée du conseil régional depuis trois ans et demi par les terroristes, ont échoué.
d’Eshkol, dans le Sud du pays. Fort heureusement, on ne Dans une interview accordée à la BBC, A-Zahar a
déplore ni victimes ni dégâts matériels. accusé le Premier ministre israélien Netanyahou d’avoir
bloqué les négociations. “Depuis son intervention, a-t-il
prétendu, nous avons fait un pas en arrière”.

Un couteau Bowie Golfe persique: des batteries

pour assassiner américaines face à l’Iran
du Juif

Il s’appelle Rami Abou Diya et Bowie doté d’une lame de 18 cm.

a 27 ans. Il aurait pu commettre
un attentat meurtrier, sans la vigi-
lance de l’armée israélienne. Le
parquet de Jérusalem a déposé un
acte d’accusation contre ce résident
de Bitounia, à côté de Ramallah
en Samarie, qui a tenté il y a deux
semaines de perpétrer un attentat à
l’arme blanche dans la Vieille Ville
de Jérusalem.
Fort heureusement, les attentats
meurtriers ont diminué ces derniers
temps grâce aux efforts des forces
de l’ordre, qui ne baissent pas
la garde, malgré les allègements
exigés par la gauche et la commu-
nauté internationale. Mais les tenta-
tives d’attentats déjouées par Tsahal
sont nombreuses.
D’après l’acte d’accusation rédigé
par maître Ronen Itshak, Abou
Diya avait l’intention de poignarder
un soldat de Tsahal ou un Juif prati-
quant, qu’il comptait reconnaître
par son chapeau ou ses péoth, au
Mur occidental ou dans une autre
partie de la Vieille Ville de Jéru-
salem.
L’acte d’accusation dévoile les
intentions d’Abou Diya. Le terror-
iste avait l’intention d’attraper sa
victime par le cou et de lui planter
un poignard dans la poitrine. Pour
ce faire, il a fait acquisition dans un
magasin de Ramallah d’un couteau
Au départ, il pensait perpétrer
son crime au poste de contrôle de
Kalandia, où il avait l’intention de
poignarder un soldat ou un garde
frontière. Abou Diya, anxieux,
resta un quart d’heure à observer sa
proie, mais le barrage était trop bien
gardé pour lui et tous les soldats
portaient des gilets pare-balles.
Frustré, il reparti chez lui.
Mais Rima Abou Diya n’avait
pas dit son dernier mot. Quelques
heures plus tard, armé de son
fameux poignard, il essaya deux
autres barrages, ceux d’A-Ram et
Jaba. Mais la garde n’y était pas
moins bonne. Abou Diya décida de
remettre la partie au lendemain.
Le lendemain, il réussit à s’infiltrer
de l’autre côté de la ligne verte sans
permis et prit un car pour la Vieille
Ville de Jérusalem, bien décidé
cette fois à parvenir à ses fins. Alors
qu’il recherchait une proie corre-
spondant à ses désirs, deux gardes
frontières remarquèrent son attitude
suspecte et l’arrêtèrent, mettant fin
au voyage de la mort d’Abou Diya.
Yael Ancri
La menace que fait planer Téhéran
sur la sécurité du monde semble se
préciser et c’est sans doute pour cette
raison que le gouvernement des Etats-
Unis a décidé de passer à l’acte, après
ses nombreux avertissements, et
d’installer des batteries antiaériennes
dans le Golfe persique pour pouvoir
parer à toute attaque iranienne.
Cette information a été commu-
niquée samedi soir par le New York
Times. Le quotidien américain a
précisé que des missiles antimissiles
Patriot seraient disposés dans quatre
Etats arabes de la région, à savoir le
Qatar, l’Union des Emirats, le Bahreïn
et le Koweït. Mais ces précautions
n’étant apparemment pas suffisantes,
la flotte américaine compte déployer
de son côté plusieurs navires de
guerre, avec l’équipement adéquat,
au large des côtes iraniennes.
Selon des officiels américains, les
démarches auraient été accélérées ces
derniers temps en raison des craintes
d’une réaction violente de l’Iran
face aux intentions de l’Occident de
lui imposer de nouvelles sanctions,
plus strictes que les précédentes.
Washington devrait régler la ques-
tion de ces mesures contre l’Iran d’ici
quelques semaines devant le Conseil
de Sécurité de l’Onu.
Mais il y aurait une autre raison
au déploiement de ces nouveaux
dispositifs de défense. Il serait en effet
question de « rassurer » Israël et de
convaincre ses dirigeants qu’il n’est
pas nécessaire ni urgent pour l’instant
de lancer une offensive contre les
installations nucléaires iraniennes.
Et puis, il s’agirait aussi de calmer
les inquiétudes des pays arabes, en
leur rappelant que les USA sont prêts
à riposter à toute menace provenant
de Téhéran, et de les dissuader de
développer leur propre programme
nucléaire.
Dans le même contexte, on
apprend, cette fois par le Washington
Post, que l’administration Obama
prévoit de renforcer la protection
des terminaux de forage de pétrole
dans les Etats du Golfe persique et
d’accentuer le commerce des armes
dans cette région. Selon cette source
d’information, les Etats voisins de
l’Iran craignent que Téhéran ne les
attaque si les Etats-Unis ou Israël
bombardent ses réacteurs nucléaires.
Claire Dana-Picard

est disponible sur les vols

 L’information en provenance d’Israël 11
SECURITE
Edition du 29 janvier 2010 / http://www.actu.co.il
Edition ECONOMIE
dudu
Edition 2920
janvier 123
2010 // 123
Nov.2009

Les terroristes revendiquent la double tentative d’attentat

Arrestation d’un terroriste en Samarie
Les forces de sécurité ont arrêté, au sud de Tulkarem en Samarie,
un Palestinien en possession d’une charge explosive, de deux
grenades, d’un couteau et de plusieurs balles de fusil. Après son
premier interrogatoire, il s’est avéré qu’il comptait se rendre au
cœur d’Israël avec son arsenal. Tout son matériel a été confisqué
et neutralisé.
Un individu qui a appelé le site de Ynet, se présentant
comme représentant des organisations terroristes de Gaza, a
déclaré que les fûts d’explosifs étaient destinés respective-
ment au port d’Ashdod et aux infrastructures pétrolifères
d’Ashkelon. Il a soutenu que la tentative d’attentat provenait
d’une action menée conjointement par différentes factions
terroristes, dont les bataillons d’El-Qods, la branche armée
du Jihad islamique, et le Fatah.

Egypte : tentative Terrorisme: des Arabes israéliens

d’attentat au tombeau recrutés au cours de leurs études
du Abir Yaakov
Les services de sécurité égyptiens
affirment avoir récemment déman-
telé une organisation terroriste
musulmane, qui avait l’intention de
faire exploser le tombeau du Rav
Yaakov Abouhatsera – le grand-père
du Baba Salé – au moment où il serait
bondé de touristes juifs et israéliens.
Le quotidien égyptien Al-Masri
al-Youm indique que les autorités
égyptiennes ont commencé à inter-
roger 25 terroristes, appréhendés le
mois dernier. Le journal a décrit la
cellule terroriste découverte comme
étant « la première organisation de
Djihad armé capturée depuis les
importantes vagues d’arrestations
de membres d’organismes islamistes
dans la fin des années 90 en Egypte.
» La cellule terroriste avait d’autres
Les terroristes arrêtés appartien-
nent à une organisation se réclamant
des théories radicales de Sayyid
Qutb, un des fondateurs des Frères
musulmans en Egypte. Ils sont soup-
çonnés d’avoir préparé un attentat à
la bombe, qu’ils avaient l’intention
de perpétrer sur le site du tombeau du
Abir Yaakob le jour de la Hiloula du
saint, qui a lieu le 20 Tévet (au début
du mois de janvier).
La police a saisi chez les membres
de la cellule terroriste des produits
explosifs, des ogives de missiles,
dont des roquettes Kassam comme
celles fabriquées par le Hamas.
D’après le journal, c’est la première
fois qu’est découverte une organisa-
tion terroriste de cette taille et dotée
d’une pareille quantité d’armes.
Le journal a publié les noms des
membres de la cellule terroriste et
indiqué que ces derniers avaient
organisé des camps militaires dans
une région désertique d’Egypte,
pour s’entraîner à utiliser les armes
saisies en leur possession. Les
terroristes se seraient également
rendus au Soudan, pour s’entraîner
auprès d’organisations terroristes du
Darfour.
cibles. A leur retour du Darfour, les
terroristes avaient l’intention de faire
exploser des navires américains dans
le canal de Suez et des banques du
Caire et d’Alexandrie.
Le Rav Yaakov Abouhatsera est né
en 5566 (1805) au Maroc. Il étudia
la Tora sous la direction de son père,
le Rav Messaoud Abouhatsera, qu’il
remplaça au poste de Rav de la ville
de Teffilalet, après le décès de ce
dernier. Il faisait des miracles et était
un exemple de bonté, apprécié de
tous. Il essaya six fois de monter en
Israël, mais ce n’est qu’en 1879 qu’il
réussit à convaincre la communauté
de le laisser partir, puisque son fils
était assez grand pour le remplacer.
Il traversa l’Algérie, la Tunisie, la
Libye, puis l’Egypte, où il arriva
jusqu’à la ville de Damanhour.
Malheureusement, il tomba malade
et décéda le 20 tévet 5640 (1880). Il
fut enterré sur place. Le Abir Yaakov
a écrit douze livres et s’est surtout
penché sur la Kabbale. Il avait quatre
fils. Son célèbre petit-fils le Baba Salé
est enterré à Nétivot.
Yael Ancri
Le Hamas cherche constamment à
enrôler des Arabes d’Israël séjournant
à l’étranger pour perpétrer des atten-
tats au sein de la population israéli-
enne et une de ses tentatives vient
d’être déjouée grâce à la vigilance et
l’efficacité des services de sécurité.
Cette nouvelle affaire, que la presse
vient d’être autorisée à divulguer,
concerne cette fois deux Palestiniens
résidant dans la Vieille Ville de Jéru-
salem, qui ont été arrêtés le mois
dernier par les autorités. Les suspects,
Murad Kamal, 24 ans, de Wadi Joz,
et Murad Nimer, 25 ans, de Tsour
Baher, sont titulaires d’une carte
d’identité israélienne. Ils ont semble-
t-il été recrutés par le Hamas alors
qu’ils poursuivaient leurs études, l’un
en Jordanie et l’autre à Dubaï.
Kamal et Nimer ont été interpellés
alors qu’ils se trouvaient tous deux à
la gare routière de Beershéva. Leur
mission consistait, dans un premier
temps, à recueillir des informations
sur différents sites où le Hamas
comptait perpétrer des attentats.
Tous les renseignements récoltés
étaient soigneusement enregistrés
et conservés sur un « disk-on-key »
qu’ils devaient faire passer à leurs «
employeurs ». Ils devaient par la suite
recevoir des explosifs et ils avaient
déjà aménagé une grotte, près du
Sataf (région de Jérusalem), pour les
entreposer.
L’organisation terroriste visait
notamment la gare routière de
Jérusalem, le centre commercial
de Malha, dans la capitale, la gare
routière de Beershéva (où ont été
surpris les suspects), le secteur des
hôtels et le bord de mer de Tel Aviv,
des stations de bus à Jérusalem et à tout en maintenant ses contacts avec ainsi se déplacer librement dans le
Mevasseret et la région de la base des terroristes du Hamas, notamment
militaire de Tel Hashomer où sont pays sans éveiller de soupçons. Et
en Turquie.
concentrés de nombreux soldats. de rappeler qu’une fois de plus, on
Les deux hommes sont retournés
Murad Nimer a fait des études constatait les efforts du Hamas et
d’ingénieur en Jordanie entre les en Israël au cours de l’année 2009
pour accomplir leur sinistre mission d’autres organisations terroristes,
années 2003 et 2007 avant d’être
et c’est à cette époque qu’ils ont qui tentaient de recruter des hommes
recruté par le Hamas et de rencontrer
des agents en Arabie Saoudite. C’est commencé à sillonner le pays en vue dans le milieu estudiantin, en donnant
lui qui s’est chargé d’enrôler Murad de trouver des lieux propices pour des bien sûr la préférence à ceux qui
attentats meurtriers.
Kamal qui étudiait alors la pharmacie avaient choisi les métiers d’ingénieur
dans une université jordanienne. En Le Shin Bet a souligné que leur carte
d’identité israélienne leur a été très ou de chimiste.
2008, Nimer s’est installé à Dubaï où
il a exercé sa profession d’ingénieur utile, étant donné qu’ils pouvaient Claire Dana-Picard

Pour une Alya réussie, un seul interlocuteur

FRANCE-ISRAEL

` 1
N age m ent
én
Dém
du
 L’information en provenance d’Israël 12
ECHO PHOTOs alain azria Edition du 29 janvier 2010 / 123
 L’information en provenance d’Israël 13
ECHO PHOTOs alain azria Edition du 29 janvier 2010 / 123

economie
ECO/TECH
En partenariat avec:
www.israelvalley.com
La question n’est pas de
savoir si un tremblement
de terre se produira en
Israël, mais quand ?
Dans la foulée de la catastrophe qui a frappé
Haïti, la Compagnie générale d’électricité
israélienne a jugé utile de diffuser, à l’adresse
de ses abonnés, un diaporama de type didac-
tique : que faire en cas de secousse tellurique
de forte magnitude ? Avec, en prime, un court
préambule sur les causes qui font que, de temps
à autres, la nature s’énerve. Et ça fait mal.
Très mal même. Et ce rappel, d’une part des
dangers encourus et, d’autre part, des gestes
qui peuvent sauver des vies, n’était pas inutile.
Le pays, dans son ensemble, est situé le long
d’une entaille de l’écorce terrestre longue de
6500 km, dont le grand fossé du Jourdain, de la
mer Morte et de la vallée de la Arava témoigne
à ciel ouvert. Mais cette faille est elle-même
coincée entre les deux plaques tectoniques,
l’africaine et l’arabe, de caractère instable.
Flavius Joseph mentionne une dure secousse,
vers 30 avant notre ère. Mais, plus près de
nous, en 1837, le nord du pays a été frappé
par une secousse de magnitude 7 sur l’échelle
de Richter. Bilan : des milliers de morts. Le
11 juillet 1927, c’est un tremblement de terre
d’une magnitude de 6,2 qui a secoué l’ensemble
du pays, mais plus particulièrement Jérusalem,
Ramleh, Naplouse, Tibériade, Safed. Le bilan
: 500 morts, 800 blessés, des milliers de sans-
abri, des quartiers rasés. Il a fallu presque 70
ans pour réparer les dommages causés, en
particulier au St-Sépulcre et à la mosquée
El-Aqsa. En 1995, la secousse a atteint 7,2 sur
l’échelle de Richter. L’épicentre s’étant situé
au cœur de désert de Judée, loin de tout centre
habité, la casse a été limitée.
Aujourd’hui, tous les experts des Instituts de
Géologie et de Géophysique en conviennent :
la question n’est pas de savoir si un tremble-
ment de terre se produira, mais quand. Et
plus le temps entre la dernière secousse et la
prochaine, sera long,a plus la secousse sera
violente. Et meurtrière. En 1927, le pays dépas-
sait à peine le million d’habitants. A l’heure
présente, près de 10 millions de personnes
logent entre Jourdain et Méditerranée, et de
Metula à Eilat. 730000 demeurent à Jérusalem.
Selon les prévisions de ces mêmes experts,
si la secousse atteint la magnitude de 7 sur
l’échelle de Richter, le bilan s’élèvera à 16
000 morts, 89 000 blessés dont 6000 griève-
ment, 377 000 sans-abris, tandis que 40% des
maisons et des immeubles seront soit totale-
ment détruits, soit gravement endommagés.
Une rude catastrophe donc.
Un geste salué à Jérusalem
A l’occasion de la Journée internationale
de commémoration de l’Holocauste, Jacques
Chirac s’est rendu mercredi au Mémorial de la
Shoah à Paris, où il s’est recueilli devant le mur
des Noms des 76.000 Juifs déportés de France,
entre 1942 et 1944.
Il faut croire que l’ex-Président Chirac est un
fidèle de la parole donnée. Pour ceux qui ont la
mémoire courte : le 16 juillet 1995, à l’occasion
du 53e anniversaire de la rafle du Vélodrome
d’Hiver, Jacques Chirac avait reconnu « la faute
collective » de la France, et avait déclaré : « ces
heures noires souillent à jamais notre histoire
et sont une injure à notre passé et à nos tradi-
tions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été
secondée par des Français, par l’État français. »
Cette semaine il était encore une fois au
Mémorial de la Shoah. C’est bien lui qui aura
marqué de manière historique l’histoire de la
France et d’Israël dans le domaine des relations
liées à la Shoah. Il aura été celui qui aura tourné
la page terrible de la “France Collaborationiste”
en reconnaissant la faute de la France. En Israël,
son geste est considéré comme inoaubliable. Je
me suis promis de faire en sorte que Jacques
Chirac ait une rue en Israël portant son nom.
Déjà une ville importante et située a 20 km au
sud de Tel-Aviv va reçevoir ma demande (faite
à titre personnel) qui sera présentée au Conseil
Municipal.
A SAVOIR : Jacques Chirac, avait inau-
guré le 25 janvier 2005, à Paris, le Mémorial
de la Shoah. Son discours avait marqué les
esprits: “Je suis venu ici, aujourd’hui, rappeler
l’engagement de la France à toujours se souvenir
du martyre juif. M’inclinant avec respect devant
les victimes de la Shoah, je suis venu rappeler la
promesse de notre pays de ne jamais oublier ce
qu’il n’a pas su empêcher.
“Souviens-toi. N’oublie pas”.
“Zakhor, Al Tichkah”.
En ce lieu où l’émotion se mêle au recueil-
lement, l’immense chagrin au regret, cet
impératif, placé au cœur du judaïsme, résonne
d’un écho singulier. Ce matin, c’est une nouvelle
fois la mémoire qui nous rassemble. Le simple
héroïsme du témoin, l’humble fierté de la
mémoire, la puissance du souvenir et le refus
de l’oubli, sont l’ultime défaite de la barbarie.
Le mémorial de la Shoah invite la France à se
souvenir de ceux que Malraux appelait “nos
L’information en
L’information en provenance
provenance d’Israël
d’Israël 14
Edition du
Edition du 29
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29 janvier
janvier 2010 123
2010 // 123
Pourquoi donc des drones Israeliens de la firme elbit
dans le ciel de Port-au-Prince ?
Un drône de la société israélienne Elbit, le Skylark a effectué plusieurs sorties dans
l’espace aérien de Haïti, pour des missions à l’extérieur de Port-au-Prince. Il devait
répérer la situation physique de plusieurs orphelinats financés par les USA et avec
lesquels Washington avait perdu le contact après le séisme. Les orphelinats étaient
indemnes.
frères dans l’ordre de la nuit”. Son inauguration national, des manifestations à vocation péda-
est l’aboutissement d’un long cheminement, gogique et commémorative, en partenariat avec
ouvert au plus sombre de l’horreur nazie. Quand six institutions en charge de lieux de mémoire
chaque jour des convois précipitaient vers les
liés à la persécution, l’internement, la déporta-
usines de mort des hommes, des femmes, des
enfants, promis à la terrible destinée de l’oubli, tion et l’extermination des Juifs de France.
un homme décida qu’il fallait commencer à Le matin 27 janvier, Luc Chatel est venu en
consigner les événements et les faits, collecter visite au Mémorial. Après avoir parcouru le
des documents, rassembler des archives. Accu- musée en compagnie du Président du Mémorial
muler des preuves pour les produire un jour Eric de Rothschild, le ministre de l’Education
devant le tribunal des hommes et pour que est allé à la rencontre des élèves du lycée
tombe le jugement de l’Histoire. Prendre des
Coubertin de Paris, présents en cette journée
notes au cœur de l’Apocalypse, rassembler
papiers et témoignages, face à la mécanique au Mémorial pour une rencontre avec Ida Grin-
inexorable de l’extermination, tel fut le défi span, ancienne déportée.
relevé par Isaac Schneersohn. Symbole émou- C’est en fin de matinée qu’à eu lieu au Mémo-
vant de l’héroïsme et admirable illustration du rial, la cérémonie commémorative à la mémoire
travail de l’historien.”
des victimes de la Shoah. Jacques Chirac est
ISRAELVALLEY PLUS venu à cette occasion se recueillir devant le
(1) A l’occasion du 65ème anniversaire de tombeau symbolique des six millions de Juifs
l’ouverture du camp d’Auschwitz et de la morts sans sépulture, devant lequel des élèves
Journée internationale de commémoration
en mémoire des victimes de l’Holocauste, ont lu le texte écrit à l’occasion de cette journée
le Mémorial de la Shoah a pris l’initiative européenne de mémoire et de prévention.
d’organiser et coordonne sur tout le territoire Daniel Rouach
 L’information en
L’information en provenance
provenance d’Israël
d’Israël 16
economie
ECO/TECH Edition du
Edition du 29
16
29 janvier
janvier 2010 123
2010 // 123

Le gouvernement israélien va investir 90 millions de dollars

En partenariat avec: pour mécaniser l’agriculture et réduire la part des travailleurs étrangers.
La commission interministérielle chargée de proposer des mesures visant à réduire le nombre de travailleurs
étrangers dans l’agriculture israélienne vient de remettre son rapport. Elle propose de mécaniser l’agriculture
contre un investissement public de 325 millions de shekels (90 millions de dollars), ce qui devrait permettre
de réduire sa dépendance de la main d’œuvre étrangère. La commission interministérielle, mise en place par
le gouvernement israélien en août 2008, a été dirigée par le prof. Tsvi Ekstein, qui est aussi le vice-gouver-
www.israelvalley.com neur de la Banque centrale. Les différents ministères concernés ont participé aux travaux de la commission:
Finances, Agriculture, Industrie, Commerce et Emploi, ainsi que le syndicat des Agriculteurs.

Kibboutz Israël - On assiste en Israël à une floraison de centres de remise

en forme alliant détente et santé : les spas. l’un des plus anciens et des plus
charmants est le spa du kibboutz d’Ein Guédi, au bord de la Mer Morte.
Depuis une dizaine d’années, on
assiste en Israël à une floraison de
centres de remise en forme alliant
détente et santé : les Spas. Nouveau
concept haut de gamme, le spa est
aussi bien le centre de remise en
forme que l’institut de beauté toute
option doté d’un bain à remous ou
« jacuzzi ». L’idée est celle d’un
traitement par les eaux, aujourd’hui
non plus seulement pour le corps
mais aussi pour l’esprit… Santé
et relaxation. La culture du bien-
être connaît un succès grandissant
auprès des Israéliens mais aussi
attire de nombreux touristes des
quatre coins du monde.
Phénomène assez récent et en
pleine explosion, le spa trouve en
réalité son origine chez les Romains,
grands amateurs de thermes, raison
pour laquelle de nombreuses cités
romaines ont été créées à côté de
sources thermales. Le mot « spa
», conformément à ses racines
romaines, est issu des initiales
latines « Sanitas Per Aqua » signi-
fiant « santé par les eaux ». Il s’agit
en effet de tirer profit des bienfaits
de l’eau, ou plutôt des eaux puisque
chacune a sa spécificité : eau sulfu-
reuse, eau boueuse, eau salée pour
des bains flottants, eau riches en
gaz dissous, eau douce… Le pays,
si petit soit-il, possède des richesses
naturelles qui n’ont pas fini d’être
exploitées. La Mer Morte située à
400 mètres au-dessous de la Médi-
terranée, soit le point le plus bas du
globe, constitue depuis des siècles
une ressource bio-climatologique
reconnue. Ses eaux présentent de
grandes qualités notamment pour le
traitement des maladies de la peau
et des maladies psychosomatiques.
La brume marine chargée de brome
a un effet apaisant sur le système
nerveux !
Rhumatismes, arthrite, circula-
tion, fragilité cardiaque, asthme,
incidents dermatologiques…
Autant de maux pour lesquels la
nature ici offre une solution. Les
médecins découvrent qu’il existe
un rapport entre l’hypertension, les
maladies du cœur et les surcharges
pondérales. Des constatations
qui ajoutent encore au succès des
spas israéliens. Galilée, Judée,
Mer méditerranée, mer Morte,
mer Rouge…Que ce soit dans des
villages, des maisons d’hôtes, des
kibboutz ou des hôtels, le spa étend
son règne dans tout le pays. Sous
les rayons bienfaisants du soleil,
les complexes de santé-beauté se
multiplient et se perfectionnent.
Séances d’hydrothérapie, massages
en tous genres, sauna, jacuzzi,
douches au jet, bains d’algues, de
soufre, d’aloé-véra… Les centres
proposent également pour la
plupart des salles de fitness et des
restaurants diététiques. Le but :
retrouver la forme en se faisant
plaisir ! L’environnement a été
soigneusement choisi pour offrir
un calme serein et une atmosphère
sans stress, loin des bureaux et du
tumulte citadin. Les téléphones
portables sont au vestiaire.
L’un des plus anciens et des plus
charmants est le spa du kibboutz
d’Ein Guédi, au bord de la mer
Morte. Dans cette oasis naturelle
où l’eau descend en cascades des
montagnes du désert de Judée, les
petits bungalows des hôtes sont
parsemés au cœur d’un superbe
jardin botanique de plantes tropi-
cales rares. Au programme : bains
de boue salée, d’eaux chaudes et
sulfureuses, et exposition solaire à
moindre risque puisque la pression
atmosphérique de la région réduit
les effets des rayons ultra-violets
! C’est aussi le lieu idéal pour une
cure d’oxygène.
Dépaysant aussi, le spa du
kibboutz de Hamat-Gader, situé aux
frontières syrienne et jordanienne,
aux multiples piscines, aux petits
chalets et aux aires de jeux pour
les enfants, lesquels sont attirés
surtout par les crocodiles et alliga-
tors venus du monde entier que l’on
peut admirer dans leurs immenses
bassins.
En Galilée, à Mitzpe HaYamim,
dans un endroit dominant la vallée
du Jourdain et le lac de Tibériade,
150 hectares de pur bonheur. Un
spa « bio » où, en plus de la piscine
et des massages, on trouve une
véritable ferme qui fournit le lait,
les légumes, le vin, les fromages, le
pain, l’huile… le tout 100% naturel.
Il s’agit de retrouver la forme et
d’apprendre comment ne plus la
perdre !
Il y en a véritablement pour tous
les goûts. Au bord de la mer Morte
ou de la mer Rouge, les pieds dans
l’eau, des hôtels somptueux propo-
sent des spas 100% luxe. Piscines
intérieures et extérieures : flotter
dedans ou dehors est au bon plaisir
de chacun… Et, pour le citadin
stressé ou en quête de détente, ou
encore pour le touriste épuisé (et il
y en a !), on trouve même quelques
spas au cœur de la ville, à Jérusalem
l’hôtel David Citadel ou à Tel Aviv
à l’hôtel Hilton, par exemple. En
mer comme en ville, Israël est en
quête du Jardin d’Eden perdu…
 L’information en provenance d’Israël
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ECONOMIE
international L’information en provenance d’Israël Edition du 29 janvier 123
2010 / 18
Edition du 29 janvier 2010 / 123

Nouveau tir expérimental d’un missile iranien

Les autorités iraniennes ont annoncé qu’elles avaient procédé
avec succès, ce mercredi, au tir expérimental d’un missile
capable de transporter des satellites dans l’espace. L’engin,
d’après la presse iranienne, peut porter un satellite pesant 100
kilos et l’envoyer à une distance de 500 kms. Le missile précé-
dent avait été lancé il y a exactement un an, à l’occasion du 30e
anniversaire de la révolution islamique. Déjà à l’époque, il avait
suscité l’inquiétude en Occident.
Aide militaire de la Corée du Nord à la Syrie
Selon la presse japonaise, la Corée du Nord travaille sur un
projet d’élaboration d’un blindage fabriqué dans un acier
spécial, capable de résister à de très hautes températures et à
des pressions importantes. Il devrait entrer dans la fabrication
de missiles, de blindages militaires, et de centrifugeuses à gaz
en Syrie.

« Les messages de paix

ont accentué la tension »
Le professeur Eytan Guilboa,
docteur en sciences géopolitiques à
l’université Bar-Ilan de Ramat-Gan,
analyse les effets des messages de
paix lancés par le nouveau président
américain, Barack Obama, en direc-
tion du monde arabo-musulman.
Guilboa se penche sur les derniers
développements observés au Moyen-
Orient: « La mise en place du système
de défense antimissile américain sur
le sol de pays alliés, dans le Golfe
persique, n’est pas sans rappeler la
politique typiquement américaine de
la période de la guerre froide. »
Il doute de l’efficacité de l’envoi de

Pour ceux qui veulent porte-avions sillonnant les mers lors

de chaque crise qui frappe la région.
Pour lui, il ne s’est agi à chaque

«vivre» Tel Aviv

occasion que d’une démonstration de
force peu efficace.
Le point le plus crucial soulevé
par le professeur consiste en l’erreur
tactique et psychologique d’Obama,
qui a tendu la main au dictateur
iranien, persuadé que l’idéologie de
réconciliation et du dialogue le ferait
renoncer à son programme nucléaire.
Pour lui, le résultat obtenu a démenti
toutes ses espérances, le régime de
Téhéran s’étant senti confiant, notam-
ment depuis le discours du président
en Egypte, dans le contexte duquel
il avait insisté sur son deuxième
prénom, dans l’intention probable de La machine des Etats-Unis semble consiste à montrer d’une part, que les
faire réduire l’animosité envers les toutefois se mettre en mouvement, Américains savent reconnaître leurs
Etats-Unis et le bloc occidental. et des porte-avions sont à nouveau alliés afin que ceux-ci ne se sentent
L’administration d’Obama a dû, en train de se positionner en face des pas tentés de se laisser entraîner
face à cet échec, et en collaboration côtes iraniennes. Ils sont, selon le dans un bloc motivé par les affinités
avec l’Union européenne, imposer un New-York Time, équipés de missiles ethnoculturelles régionales et, d’autre
ultimatum, l’Iran ayant catégorique- bien plus précis et performants que part, qu’ils n’ont pas l’intention
ment refusé de transmettre son ceux qui avaient été disposés dans la d’abandonner la région à la Chine et/
uranium à un pays tiers. région lors des précédentes mises en ou à la Russie.
« L’ultimatum ayant expiré à la fin place de la machine de guerre améri-
de l’année 2009, et comme, depuis, Le professeur conclut en ces termes:
caine.
il ne s’est rien produit, les Améric- Le professeur Guilboa parle d’un « La plupart des Etats de la région
ains ont été contraints de mener une triple message américain. Tout comprendront le message, mais qu’en
action, fût-elle symbolique et limitée. d’abord, Obama veut montrer que est-il de l’Iran ? Cette démarche inter-
Ce geste est destiné à donner un sang vient peut-être un peu trop tard, car les
Dizengoff Center est le cœur nouveau à la force de dissuasion des
les USA restent une grande puissance
mondiale, et que leurs capacités n’ont messages de paix n’ont eu en retour
palpitant de Tel-Aviv. Ce centre
Etats-Unis, et de remettre en place rien perdu de leur vigueur. Ensuite, qu’une attitude de durcissement et de
leur dispositif stratégique et mili- il s’agit de démontrer qu’ils sont mépris. Obama s’est rendu compte de
commercial moderne et spacieux taire. A ce stade, les Américains se
contentent de viser à en faire passer
prêts à l’utiliser, même s’ils favo-
risent encore pour l’instant les voies
son erreur et il fait machine arrière.
Mais rien n’est encore sûr. »
est un reflet fidèle de la ville, vous le message. »
de la diplomatie. Le troisième point Yéochoua Sultan

y sentirez les vibrations et le rythme

de Tel-Aviv. Dizengoff Center En bref
est le lieu de vie idéal pour
Tel-Aviv. Envoi de policiers en Haïti ?
A la suite de l’important séisme qui a secoué Haïti, le
président des Etats-Unis, Barack Obama, avait demandé
à Israël de participer à l’effort destiné à empêcher
l’anarchie de s’emparer du pays en dépêchant des
forces de police. Samedi soir, le député Michael Ben
Ari s’est adressé au ministre de la Sécurité intérieure,
Aharonovitch, et a exprimé sa vive opposition à une telle
démarche politique d’envergure internationale.
Il soutient que l’envoi de policiers en Haïti est contraire
à la loi. Il souligne, dans la lettre qu’il a adressée au
ministre, qu’il n’avait en revanche fait part d’aucune
opposition à l’envoi d’une délégation humanitaire
destinée à sauver des vies humaines.
Son argumentation se fonde sur le manque d’effectifs
de la police en Israël et sur la loi de la Knesset:
Le point Vital de Tel–Aviv « Y aurait-il trop de policiers dans notre pays pour y
faire respecter la loi ? Est-ce que la criminalité en Israël
est totalement sous contrôle ? » Il a cité la règlementa-
tion selon laquelle l’envoi de policiers à l’étranger est
interdit, contrairement aux amendements concernant
l’armée. L’envoi de policiers en Haïti ne correspond,
selon lui, à aucun des alinéas définissant les différentes
responsabilités de la police.
La demande d’envoyer des policiers israéliens a été
réitérée par le secrétaire général de l’ONU la semaine
dernière. Les autorités s’apprêtent donc à organiser le
départ de cent policiers qui devraient s’allier aux forces
de l’ONU, dont l’objectif est de ramener l’ordre sur place.
Les régions les plus touchées ont en effet fait l’objet de
pillages, et les supermarchés éventrés par le séisme y ont
été entièrement vidés. Des gangs se sont ensuite formés
et les combats de rues où chacun cherche à exercer son
influence sont devenus courants. Ils menacent d’autre
part de s’emparer de l’aide alimentaire.
Yéochoua Sultan
 L’information en provenance d’Israël
international Edition du 29 janvier 2010 / 123
19

L’Iran dénonce le « terrorisme » d’Israël !! Rencontre Obama-Abdallah II aux USA

Les autorités iraniennes ont accusé Israël d’avoir tué à Dubaï
le terroriste Mabhouh, considéré comme l’un des chefs du
Hamas. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères,
à Téhéran, a déclaré lors d’une conférence de presse que cette
élimination était “une preuve supplémentaire de la politique
terroriste du régime sioniste qui portait atteinte régulièrement
à la souveraineté de ses voisins”.
Le président des États-Unis Barack Obama a reçu à la Maison
Blanche le roi de Jordanie Abdallah II. L’entretien a porté
essentiellement sur “les moyens de relancer les pourparlers
entre Israël et les Palestiniens”. Obama aurait salué les posi-
tions adoptées par Amman, qui soutient l’idée de “deux Etats
pour deux peuples”, et la contribution de la Jordanie aux
efforts pour la paix dans la région.

L’hypocrisie commerciale
de l’Europe
Alors qu’en façade, les pays
européens parlent de sanctions
économiques envers l’Iran, et font
mine de s’inquiéter de l’avancée de
son programme nucléaire, il s’avère
en coulisses que les liens commer-
ciaux entre les pays de l’Union euro-
péenne et le régime des Ayatollahs
connaissent encore de beaux jours.
Un document révélé par le ministère
israélien des Affaires étrangères, se
basant sur les chiffres publiés par
l’Union européenne, note certes une
baisse moyenne de 31% des échanges
commerciaux entre l’Europe et
l’Iran, mais souligne qu’ils se chif-
frent encore en dizaines de milliards
d’euros.
Selon le Rapport, de 2007 à juillet
2009, le commerce entre l’Iran et
les pays européens s’est élevé à 60
milliards d‘euros. Parmi les pays
en tête du palmarès : l’Allemagne,
l’Italie, la France, les Pays-Bas et
l’Espagne, qui à eux seuls représen-
tent près de 80% du volume des
échanges entre le Vieux Continent et
l’Iran. C’est pour le moins curieux
lorsque l’on s’aperçoit que les diri-
geants français et allemands se sont
exprimés récemment clairement et
fermement en faveur de l’imposition
de nouvelles sanctions en direction de
Téhéran !
Pour les analystes du ministère des
Affaires étrangères, « ces données
montrent à quel point il sera diffi-
cile aux dirigeants politiques de ces
pays d’imposer à leurs entreprises
de cesser les liens commerciaux
avec l’Iran ou d’en baisser fortement
l’amplitude ». Cette constatation peut
être mise en parallèle avec la récente
intervention de l’Office Américain du
Commerce ainsi que certains groupes
industriels américains, auprès du
président Obama, lui indiquant «
que de nouvelles sanctions sur l’Iran
pourraient avoir des conséquences
néfastes sur la situation économique
et sociale intérieure des Etats-Unis ».
La baisse des échanges commer-
ciaux enregistrée cette dernière année
concernait principalement les impor-
tations en provenance d’Iran. Le
chiffre total de ces importations est
passé de 8 milliards d’euros en 2008 à
4 milliards d’euros en 2009. Mais les
exportations n’ont baissé que de 8%,
ce qui montrent la difficulté pour les
économies européennes à renoncer à
des rentrées d’argent, fussent-elles en
provenance d’un pays que ce mêmes
pays fustigent par ailleurs à longueur
d’année par des déclarations solen-
nelles et menaçantes. Les risques de
voir le chômage encore augmenter,
ainsi que les pressions des acteurs
économiques locaux constituent
des éléments dont les responsables
politiques tiendront compte lorsqu’il
s’agira de lever la main en faveur
de nouvelles sanctions envers l’Iran,
surtout en cette période de crise inter-
nationale.
A l’autre bout de la lorgnette, Israël,
une fois de plus esseulé, qui a beau
envoyer ses émissaires aux quatre
coins du monde pour tirer la sonnette
d’alarme, mais qui pèse bien peu face
aux intérêts économiques des pays
développés.
Et à Téhéran, on se frotte les mains.
Shraga Blum
Le fondateur d’Al-Qaïda
est palestinien !
Un fait saisissant qui est évidem-
ment occulté et mis en sourdine par
les médias internationaux mais aussi
hélas par les services d’Information
israéliens : Ossama Ben Laden,
icône autoproclamée de la mouvance
terroriste internationale, et perçu
comme tel par le monde entier,
n’est pas le fondateur d’Al-Qaïda.
Le milliardaire saoudien a en réalité
un « père spirituel » qui a pour nom
Abdallah Azzam, Palestinien natif
d’un village près de Jénine, Silat
Al-Hartiya, aujourd’hui l’un des
fiefs du Hamas en Judée-Samarie.
Ephraïm Halévy, ancien Directeur du
Mossad est formel : « Al-Qaïda n’est
pas né en Arabie Saoudite mais en
Judée-Samarie ». Ainsi, cette organi-
sation honnie et redoutée dans le
monde occidental mais aussi dans une
partie du monde arabe, est beaucoup
plus d’inspiration palestinienne que
saoudienne, contrairement à ce que
l’Histoire officielle l’a écrit.
Abdallah Azzam était parti pour
la Jordanie après la Guerre des Six
Jours et y avait entrepris des études
islamiques. Il commença rapide-
ment à se « tailler une réputation »
de théoricien de l’islamisme radical,
et fit ensuite un séjour au Caire, puis
en Arabie Saoudite et en Afghanistan.
C’est là, en 1988 qu’il fit connais-
sance, en pleine guerre contre les
Soviétiques, d’un certain Ossama Ben
Laden. Les deux hommes se lièrent
d’amitié et c’est de là que prit nais-
sance l’idée « Al-Qaïda ». Ben Laden
apportait sa capacité organisation-
nelle et ses impressionnantes sources
de financement, alors qu’Abdallah
Azzam apportait l’idéologie. Les
relations entre les deux ne se canton-
nèrent pas au lien « maître-élève
». Ben Laden considérait Abdallah
Azzam comme son propre père et lui
avait juré allégeance, ce qui dans la
tradition islamique est un concept très
fort.
Le Dr. Assaf Elmaliah’, qui a fait
une thèse de Doctorat sur Abdallah
Azzam, a pris connaissance par
hasard de l’existence de ce person-
nage « de l’ombre », antisémite viru-
lent, et a été frappé par la popularité
et l’empreinte d’Abdallah Azzam
non seulement dans les foyers et les
mosquées de Judée-Samarie, mais
aussi sur les quelque 7700 sites
Internet répertoriés dans le domaine
du Jihad International. Elmaliah’
cite pour exemple l’un des films qui
circulent sur le Net, « La Cellule de
Hambourg », dans lequel l’un des
terroristes qui préparait les attentats
du 11 septembre, tente de convaincre
les autres futurs terroristes à parti-
ciper « à cette grande mission de
Jihad, afin d’exécuter la volonté
d’Abdallah Azzam ». De même,
le terroriste qui perpétra le terrible
attentat au Dolphinarium de Tel-Aviv,
en 2001, a prononcé le nom d’Azzam
dans la cassette enregistrée avant
l’attentat. Les Brigades terroristes «
Al-Aqsa » s’appelaient auparavant «
Brigades Abdallah Azzam ». Pour le
Dr. Elmaliah « Abdallah Azzam est
devenu le maître à penser du Hamas
ainsi que quantité d’autres groupus-
cules terroristes ».
Abdallah Azzam fut éliminé en 1989
au Pakistan, dans l’explosion de sa
voiture. Beaucoup y virent la marque
des services secrets israéliens.
On comprend aisément la raison
pour laquelle de nombreux milieux,
médias y compris, préfèrent garder
ce fait sous l’éteignoir. L’Histoire du
terrorisme mondial et la cause palesti-
nienne seraient probablement perçus
de manière différente par beaucoup
de gens s’ils savaient c’est un Pales-
tinien qui est à l’origine des attentats
les plus meurtriers perpétrés à travers
le monde, ainsi que des craintes
vécues par des millions de gens de
par le monde à l’heure actuelle.
Ce qui est moins compréhensible,
une fois de plus, c’est l’absence
d’utilisation de cette « bombe »
médiatique par les différents canaux
d’information officiels israéliens, qui
auraient là un élément important pour
monter à la face du monde le vrai
visage de la « cause palestinienne »
que tant de pays soutiennent.
Shraga Blum

Journal distribué
en France et en Israel
 L’information en provenance d’Israël 20
POLITIQUE Edition du 29 janvier 2010 / 123

Barak s’entretient avec Ban Ki-moon

Liebermann rencontre son homologue espagnol
Le ministre de la Défense Ehoud Barak s’est entretenu
Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liebermann, a rencontré mardi avec le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon pour
son homologue espagnol, Miguel Moratinos, et s’est entretenu avec l’informer notamment des résultats obtenus dans la région par
lui de l’évolution des relations entre Israël et l’Union européenne. Il l’émissaire américain George Mitchell. Les deux hommes ont
a déclaré qu’il attendait de l’Espagne, en tant que nouvelle présidente également parlé des dédommagements, s’élevant à plus de 10
de l’UE, qu’elle travaille en étroite relation avec Israël. Il a remis à millions de dollars, versés par Israël aux Nations unies pour
Moratinos une copie de la réponse d’Israël au rapport Goldstone. Il a les dégâts causés à l’un de leurs bâtiments à Gaza, pendant
remercié l’Espagne pour son soutien à l’entrée d’Israël dans l’OCDE. l’opération Plomb Durci.

Un lobby de droite Rencontre Lieberman-Berlusconi:

pour préserver faire pression sur la Russie
la terre d’Israël

Les décisions prises dernièrement
par le Premier ministre Netanyahou
ne semblent pas concorder avec la
politique du Likoud et c’est pour cette
raison que certains députés de ce parti
ont décidé de créer un « lobby pour
la terre d’Israël » et d’annoncer sa
formation ce mardi à la Knesset.
Ce nouveau groupe de pression
tentera d’accueillir sous une seule
bannière tous les représentants de
la droite à la Knesset, ainsi que des
organisations extra-parlementaires
comme par exemple le Conseil de
Judée-Samarie, l’organisation des
droits de l’homme de Yesha et les
conseils des localités juives.
Ce projet aurait pour objectif de
« renforcer le Premier ministre,
d’affaiblir l’influence de son ministre
de la Défense Ehoud Barak (leader du
parti travailliste) et de lutter contre
le gel des constructions juives ». Le
président de ce nouveau lobby sera le
député Zeev Elkin, chef de la coali-
tion. Lors de l’assemblée générale
qui marquera la naissance de ce lobby
devraient prendre la parole notam-
ment le président de la Knesset Ruby
Rivline, les ministres Benny Begin
et Moshé Kahlon, et le président du
Le Premier ministre italien Silvio portant sur la vente d’une batterie s’est rendu lundi soir au mémorial de
Berlusconi, qui poursuit son séjour de missiles antiaériens sophistiqués, Yad Vashem, à Jérusalem. A l’issue
en Israël, a rencontré mardi le chef de type S-300. Ce contrat, s’il est de cette visite qui l’a profondément
de la diplomatie israélienne Avigdor honoré, risque de rompre l’équilibre
marqué, il a déclaré qu’il avait eu
Lieberman dans un hôtel de Jéru- des forces au Proche-Orient et
salem. Ce dernier a tenu avant tout à d’empêcher Israël et les Etats-Unis l’impression d’avoir « reçu un coup
saluer l’attitude de l’Italie, estimant d’intervenir militairement, si néces- de poing dans le ventre ».
Conseil de Yesha Danny Dayan. qu’elle était une alliée sûre et loyale saire, contre les installations nuclé- Berlusconi était accompagné du
d’Israël et qu’elle soutenait ses posi- aires de l’Iran. ministre de l’Éducation Guideon Saar
Au cours de cette première tions sur la scène internationale.
rencontre, il est prévu de lire les Lieberman, exposant clairement et du président de Yad Vashem Avner
lettres de soutien des ministres Au cours de l’entretien, Lieberman a la situation à son hôte, a précisé:
Shalev. Dans la « Tente du Souvenir
Guilad Erdan, Guideon Saar et Israël demandé à son interlocuteur de prof- « L’Italie doit jouer un rôle décisif
iter de ses liens privilégiés avec les dans la mise en place d’une législa- », il a rallumé la flamme et a déposé
Katz. Les organisateurs prévoient la
autorités russes pour les convaincre tion internationale donnant aux Etats une gerbe de fleurs en souvenir des
présence d’une vingtaine de députés
de tous les partis de droite, dont de la nécessité d’imposer des sanc- démocratiques les moyens de faire six millions de Juifs massacrés par
le Likoud, Israël Beteinou, Shass, tions plus sévères à Téhéran. Il a face au terrorisme ». Il a expliqué les Nazis. Avant de quitter le site, il a
Ihoud Leoumi, Habayit Hayehoudi et ajouté qu’il fallait exercer sur elles qu’à l’heure actuelle, le monde ne écrit ces quelques mots dans le Livre
Yaadout Hatora. On attendrait même des pressions afin qu’elles renoncent disposait pas de dispositifs légaux lui
d’Or: « Notre âme crie, cela semble
quelques députés de Kadima. à leurs ventes d’armes à l’Iran. permettant de lutter contre ce fléau.
impossible, mais elle se lamente et
L’un des initiateurs de ce projet a Lieberman se basait sur des infor- Avant de rencontrer Lieberman, et
mations indiquant que Moscou avait juste après son entretien avec Netan- hurle – plus jamais ça ».
tenu à préciser qu’il n’était pas ques-
tion d’une réunion de « rebelles » conclu une transaction avec Téhéran yahou, le Premier ministre italien Claire Dana-Picard
s’opposant au Premier ministre mais
au contraire de personnes souhaitant «
renforcer Netanyahou et non le déni-
grer » tout en tentant de neutraliser la
force de Barak.
Le lobby tiendra ce mardi sa
première réunion de travail pour
débattre du gel imposé aux établisse-
ments scolaires de Judée-Samarie.
Les participants parleront égale-
ment de l’action qu’ils comptent
mener pour la reprise intensive de la
construction dans les localités juives
dès que prendra fin le délai de dix
mois de gel qui leur a été imposé.
Claire Dana-Picard

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 L’information en provenance d’Israël 22
POLITIQUE Edition du 29 janvier 2010 / 123

Salam Fayyad aurait « déçu » Sylvan Shalom

Le ministre du Développement du Néguev et de la Galilée
Sylvan Shalom (Likoud) a dénoncé l’attitude du chef de
cabinet de l’AP Salam Fayyad, lui reprochant d’avoir
dernièrement modifié ses positions. Prenant la parole au
Congrès d’Herzliya, Shalom a précisé: “Lorsque nous nous
sommes rencontrés par le passé, j’ai eu l’impression qu’il
souhaitait la paix. Mais ces derniers temps, il me semble qu’il
a changé d’opinion pour des raisons politiques”.
Mazouz: « alourdir la peine des terroristes »
Le conseiller juridique sortant du gouvernement, Mazouz, a remis
au ministre de la Justice un projet de loi visant à alourdir la peine
d’emprisonnement des terroristes, la faisant passer de 30 à 40 ans
de réclusion.

Netanyahou: Berlusconi est un leader courageux

Le Premier ministre italien Silvio
Berlusconi a atterri lundi matin en
Israël en compagnie de huit de ses
ministres pour une visite de trois
jours dans le pays. Au cours de son
séjour, il prendra la parole devant
la Knesset et rencontrera les dirige-
ants israéliens pour débattre avec
eux de la menace iranienne, et bien
entendu du « conflit israélo-pales-
tinien ». Selon certains commen-
tateurs, il compterait notamment
insister auprès de Netanyahou sur «
l’importance du gel de la construc-
tion dans les implantations juives ».
Silvio Berlusconi a bénéficié
d’un accueil très chaleureux de son
homologue israélien, Binyamin
Netanyahou, qui a organisé une
réception en son honneur. Lors de
ce premier contact, Netanyahou a
déclaré notamment que son hôte
était un « leader courageux, combat-
tant pour la paix ». Il a ajouté que
« c’était à Rome et à Jérusalem
qu’avaient été établies les bases
de la culture occidentale ». Et de
préciser: « Il est donc essentiel que
l’Italie et Israël se tiennent côte à
côte pour défendre avec détermina-
tion notre avenir et notre culture ».
De son côté, le Premier ministre
italien a émis l’espoir de voir se
resserrer davantage encore les
liens entre Israël et l’Italie après
sa visite. « C’est un événement
important pour les relations entre
nos deux pays, a estimé Berlus-
coni après sa brève entrevue avec
Netanyahou. Je suis de très près la
politique d’Israël et je ne peux que
ressentir le manque de sensibilité
du monde à votre égard ». Et il a
répété qu’il souhaitait qu’Israël
rejoigne l’Union européenne. Abor-
dant ensuite la question du nuclé-
aire iranien, Berlusconi a déploré
l’indifférence de la communauté
internationale face à cette menace
pourtant bien réelle.
Berlusconi a ensuite souhaité
réussite et prospérité au peuple juif
« dont l’existence se trouve encore
aujourd’hui en danger ». Il a ajouté:
« Nous sommes ici pour exprimer
notre proximité, notre amitié, et
notre volonté de coopérer et égale-
ment pour saluer la culture juive et
souligner son lien avec la christian-
isme ».
Claire Dana-Picard
Edition du 29 janvier 2010 / http://www.actu.co.il ECONOMIE