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L'immigration arabe est-elle la meilleure chose arrivée à l'Europe?

Article · October 2023

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Yigal Bin-Nun
Tel Aviv University
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L'immigration arabe est-elle
la meilleure chose arrivée à
l’Europe?
Je commence par la fin :
qui pouvait arriver à l’Europe
ces cinquante dernières années.

Yigal Bin-Nun

« La France n’est plus ce qu’elle était », « Les Arabes


envahissent l’Europe », C’est le type de propos auxquels
j’ai droit quand je dis avoir vécu en France pendant 14 ans.
Ils attendent évidemment de moi que je sois d’accord
avec eux. Comme si le reste du monde n’avait pas
changé. Comme si la France devait rester telle qu’elle
l’était dans les films de notre jeunesse avec Jean Gabin,
Alain Delon ou Louis de Funès. Comme si le pire désastre
arrivé à l’Europe était l’arrivée des Arabes. Comme s’il
était évident qu’il fallait arrêter ce désastre.

IL N’Y A RIEN À ARRÊTER


Les Arabes en Europe sont un fait accompli. Il est temps
de réaliser qu’il n’y a aucun moyen d’endiguer
l’immigration des Chinois, des Pakistanais, des Indiens,
des Arabes en Europe. Ils continueront à arriver et ce n’est
pas la peine d’enfouir sa tête dans le sable pour ne pas le
voir.
L’intégration d’émigrants n’est jamais facile. Elle provoque
des traumatismes. Les nouveaux arrivés sont toujours
humiliés, exploités et font l’objet de discriminations. Mais
peu à peu, la grande partie est assimilée et s’intègre à la la
société dominante et à sa culture. A l’évidence, l’Europe
ne sera plus ce qu’elle a été. Et c’est une bonne chose.
Les immigrés peuvent faire aujourd’hui l’objet de
discriminations. Mais qui pourra demain empêcher les
Arabes, les Indiens ou les Chinois d’être élus demain
maires, députés, leaders politiques ou Chefs d’Etat dans
toute l’Europe ?
Cela arrivera plus vite que nous le pensons. Et c’est ce qui
fait peur à mes interlocuteurs israéliens. Ils pensent que
les Arabes sont des terroristes, des antisémites et des
ennemis d’Israël. Ils imposeront la loi de la Charia en
Europe. Il est vrai qu’il y a des terroristes arabes qui ont
fait preuve des niveaux les plus élevés de haine, de
crimes et de racisme. Mais la plus grande partie des
Arabes en France sont des patriotes français. Les
Israéliens seraient surpris d’apprendre que beaucoup
d’Arabes en France sont très favorables aux Juifs et sont
aussi de grands admirateurs d’Israël, souvent bien plus
que des Français de souche.
Il n’y a pas moyen de savoir combien d’Arabes ou de
Musulmans vivent aujourd’hui en France parce que
signaler la religion ou l’origine ethnique d’une personne
est interdit par la loi. Quant aux immigrés d’Afrique ou
d’Asie venus en France, tôt ou tard, leurs enfants ou leurs
petits enfants se marieront avec des jeunes de familles
françaises de souche ce qui bouleversera à long terme la
démographie du pays. Et c’est une bonne chose.

L’EUROPE SERA DIFFÉRENTE


L’Europe sera différente. Ce ne sera plus l’Europe plongée
dans une des formes les plus extrêmes de la décadence
raciste de l’humanité. Peut on s’imaginer ce qu’aurait pu
être l’histoire du vingtième siècle si l’Allemagne et
l’Europe étaient profondément pluri-ethniques? Aurait-t-
on pu exterminer des populations sur une base raciste ou
religieuse? La leçon du vingtième siècle est claire :
l’apologie de l’ethnie, de la religion et du nationalisme à
outrance est la recette pour un désastre que ni le progrès
scientifique et ni une culture raffinée n’ont pu empêcher.
Les solutions ne sont pas simples. Les populations
d’origine se défendent par des moyens subtils. L’époque
du colonialisme, de l’exploitation, de la discrimination
terminée, nous entrons a priori dans l’ère de la
bienveillance et de la tolérance.

LE MULTICULTURALISME
En Amérique du Nord, on a inventé le « multiculturalisme
». C’est un terme sympathique qui veut dire : « Vous
autres, immigrants venus de pays sous développés, vous
avez aussi une culture et nous la respectons tout comme
la nôtre à égalité. Nous n’allons pas vous imposer nôtre
culture. Tout au contraire, nous allons vous aider à
préserver la vôtre ».
C’est ainsi que pour maintenir sa supériorité,
l’establishment culturel enferme les immigrés dans la cage
dorée du folklore inoffensif de leur pays d’origine. Il crée
ainsi une ségrégation – version atténuée de l’apartheid –
entre sa culture et celle des immigrés (arabes,
indiens,chinois, africains etc.) Les acquis de la culture
universelle demeurent ainsi réservés aux populations de
souche et les autres sont contraints de se cantonner dans
leurs traditions, dans l’étroit domaine du folklore, et dans
une incapacité d’accéder à la culture.

C’est ce qui s’est passé aussi en Israël.

Ce multiculturalisme a pris ici l’aspect du« melting pot »


Grace à lui les premiers pionniers se sont emparés des
organismes de la haute culture et ont refoulé les nouveaux
venus dans le ghetto du folklore. L’establishment s’est
efforcé à promouvoir des fêtes ethniques comme
substitut au développement culturel. En quelque sorte, on
va vous donner plein de chansons orientales de basse
qualité à la radio, on va glorifier la fête de la Mimouna, on
va même nous prosterner pour baiser la main du rabbin
Ovadia Yosef, mais laissez nous la direction de l’orchestre
philharmonique, du Théâtre Habima, de l’Opéra, des
institutions culturelles et des universités.
L’establishment a affermi son pouvoir sournoisement par
hypocrisie et par habileté à jeter de la poudre aux yeux
des nouveaux venus. Certains sont tombés dans le piège.
On a ainsi créé des localités mono-ethniques peuplées
uniquement d’immigrés ce qui a retardé leur assimilation à
la société générale.
Malgré ses remarquables progrès, Israël souffre d’une
segmentarisation extrême. On pourrait même dire qu’il y a
plusieurs peuples dans ce pays, totalement séparés les
uns des autres.

COMPARTIMENTAGE
Ce compartimentage hermétique ne provient pas de
causes économiques ou sociales. Israël est l’un des rares
pays au monde où l’identité des citoyens dépend
officiellement de leur origine ethnique. La dépendance
exclusive en Israël de la religion juive était sans doute
compréhensible quand le pays offrait une solution
humanitaire aux rescapés de l’Holocauste et aux Juifs
persécutés dans leur pays d’origine. Mais de nos jours
quelle est la justification d’établir notre identité
uniquement sur des critères religieux?
Le sionisme qui voulait créer un « asile de nuit » pour les
Juifs a atteint son but et terminé sa mission. Aujourd’hui
Israël ne peut continuer à se cramponner à des idéologies
révolues devenues anachroniques. A t-on encore besoin
d’une Agence Juive? Ne vaudrait-il pas mieux la remplacer
par une agence nationale d’immigration qui pourvoirait
aux besoins du pays et aux considérations humanitaires ?
Ne devrait on pas permettre à toute personne dont le pays
pourrait avoir besoin d’adhérer à la nation israélienne,
sans distinction de religion. Aujourd’hui une personne qui
voudrait construire son avenir au sein du peuple israélien
est obligé de renier sa religion pour se convertir à une
autre religion à laquelle beaucoup d’Israéliens n’y croient
pas.
UNE NATION NORMALE
D’autres pays ont résolu ce problème en interdisant la
mention dans tout document officiel, public ou
confidentiel, la religion ou l’origine ethnique de ses
citoyens.
Nous ne devons pas agir comme si nous étions différents
du reste de l’humanité.
Nous vivons aujourd’hui dans un mélange de globalisation
économique et social et de régionalisme culturel. Nous
sommes déjà capables d’arrêter d’agir comme si nous
étions une race à part, et devenir une nation normale
dépourvue de ségrégation ethnique.
De toute façon, à terme, dans un avenir historique, une
nation basée démographiquement sur une seule ethnie ou
une seule religion ne pourra plus continuer de l’être et
deviendra tôt ou tard pluri-ethnique.
Yigal Bin -Nun
L’auteur est un historien israélien et un chercheur dans
l’historiographie des textes de la Bible.

Nath Manel Perrot a commenté un lien que Tribune


Juive a partagé sur Facebook

.
Nath a écrit : « Ou lala! quel melting pot notionnel!
parler des Arabes et de leur apport, au même titre que
celui des Chinois ou des Indiens!! Chaque peuple n’a pas
apporté les mêmes choses, loin s’en faut…ensuite ces
trois communautés, qui co-existent en France,
notamment, ne s’aiment pas entre elles, et créent du
communautarisme…faut-il s’en réjouir tant que ça?
Ensuite, oui c’est “la meilleure chose” après
l’autodestruction la plus terrible qu’ait connu la France
notamment et l’Allemagne, depuis la première guerre
mondiale, qui a laissé un déficit de population masculine
notamment, donc de main-d’oeuvre, crucialement béant,
d’où la nécessité d’un apport, d’une contre-partie
étrangère issue du tiers-monde, pour répondre à l’attente
de la construction d’une société compétitive basée sur le
taylorisme, ma performance et le capitalisme outrés! Faut-
il seulement se réjouir de cela pour l’Humanité en
général?! Pour la france, on peut dire qu’elle ne s’est
jamais réellement relevée de cette catastrophe que fut “la
grande guerre”, de tout ce gachis humain. Cela me fait un
peu penser aussi à l’Afrique, et à son hémorragie
démographique, due aux guerres tribales, certes, mais
aussi et surtout à l’esclavage, qui l’a laissé sur le flanc.
Pour ce qui est des Arabes “intégrés”, minoritaires
aujourd’hui, les plus éduqués pour la plupart, quoi que, on
peut dire qu’ils ont pu apporter de bonnes et belles
choses…mais pour l’immense majorité d’entre eux, restés
trop incultes, hermétiques au changement de mentalité,
conservatrice de moeurs très éloignées des nôtres, une
ligne de tension persiste durablement entre leur culture et
la notre, occidentale. Et même une ligne de fracture
depuis les influences islamistes de tous bords…sans
parler d’assimilation, dont le terme ne revêt pas que de
bonnes choses, loin de là, l’intégration est de plus en plus
un pari perdu…que va-t-il advenir de ces sociétés
morcelées en de multiples communautés, plus ou moins
imperméables et hostiles les unes aux autres? Qu’en est-il
de la construction d’une commune identité? Du partage
de valeurs communes inaliénables, démocratiques et
républicaines? Car monsieur, ne l’oublions jamais, les
Arabes sont un peuple dominant, poussés vers cela par le
Coran lui-même, vecteur de conquête prosélyte,”
fagocitrice”de toute autre identité cultuelle, qu’on le
veuille ou non. Souffrant d’une sorte de complexe de
supériorité, mêlé en cela de racisme, les Arabes sont loin
d’établir un climat de paix en Europe, et plus
généralement en Occident, actuellement!! Exit l’âge d’or
andalou, et de sa belle collaboration culturelle inter-
communautaire entre les trois religions monothéistes, les
trois cultures les plus influentes à l’époque. A une époque
où la régression règne et frappe partout, la quête
identitaire pacifique, et la cohabitation communautaire,
n’a jamais été aussi pénible en Europe, en Occident.
Cohabiter, accepter l’autre sans perdre sa propre identité,
se tolérer dans un mieux vivre ensemble, en respectant
les particularités de chacun, mais aussi les grandes
valeurs laiques communes, tel sera le bien grand et
difficile défi que devra relever l’Europe (et l’Occident) de
demain… »

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