Vous êtes sur la page 1sur 16

Pierre noire (islam)

Pour les articles homonymes, voir Pierre noire.

Pèlerins essayant de toucher la Pierre noire enchâssée dans le coin sud-est de la


Kaaba.

La Pierre noire (arabe : ‫ الحجر األسود‬al-Ḥajar al-Aswad, ourdou : ‫سنگ‬


‫سیاہ‬Sang-e-Sayah) est située dans l'angle sud-est de la Kaaba qui se
trouve au centre de la mosquée al-Haram de La Mecque en Arabie
saoudite. Elle est une relique islamique qui, selon la tradition
musulmane, remonte à l'époque d'Adam et Ève1.

La Pierre était vénérée dans l'Arabie préislamique. Elle fut placée intacte
dans le mur de la Kaaba par le prophète Mahomet en 605, cinq ans
avant sa première révélation. Elle s'est depuis cassée en plusieurs
fragments qui ont été cimentés dans un cadre en argent dans le flanc de
la Kaaba. Son apparence est celle d'une roche noire avec des teintes
rougeâtres d’environ 30 cm de diamètre dont la surface a été polie par
les mains de millions de pèlerins2. Selon la tradition islamique, elle serait
tombée du ciel pour indiquer à Adam et Ève où construire un autel. Bien
qu'elle ait souvent été décrite comme une météorite, son origine reste
inconnue3.

Les pèlerins font le tour de la Kaaba dans le cadre de


la circumambulation (tawaf) faisant partie du Hajj. C'est à partir de la
Pierre noire que commence et finit la circumambulation autour de la
Ka'ba (7 tours). Beaucoup essayent de s'approcher et d'embrasser la
Pierre noire pour reproduire le baiser qu'elle aurait reçue de la part de
Mahomet4. S'ils ne peuvent pas l'atteindre, les pèlerins doivent alors se
contenter de tendre la main droite vers la Pierre lors de leurs sept
rotations autour de la Kaaba5.
Sommaire

 1 Description physique
 2 Histoire et tradition
 3 Rôle rituel
 4 Symbolisme
 5 Théories scientifiques sur son origine
 6 Notes et références
 7 Liens externes
Description physique

La hauteur de la Pierre Noire à partir du sol est d'un mètre et demi. Elle a
une couleur noire avec un creux qui a la forme d'une tasse. Elle est
ceinte d'un cadre d'argent pur, qui la protège. L'endroit où s'insère la
pierre est de couleur blanchâtre. La pierre est noire seulement sur sa
surface apparente, le reste de la roche étant de couleur blanche6.

La Pierre noire est composée de plusieurs fragments maintenus


ensemble par un cadre en argent lui-même accroché à la Pierre par des
clous en argent7. Certains des plus petits fragments ont été cimentés
ensemble pour former les sept ou huit fragments visibles. La face
exposée de la Pierre mesure environ 20 cm par 16. Sa taille initiale est
inconnue car les données la concernant ont fortement changé et elle a
subi de multiples modifications. Au Xe siècle, un observateur rapporta
qu'elle mesurait une coudée de long (un peu plus de 46 cm). Au début
du XVIIe siècle, les documents indiquent qu'elle mesurait 140 cm par
122. Ali Bey indiqua au XVIIIe siècle qu'elle avait une hauteur
de 110 cm et Méhémet Ali rapporta que sa taille était de 76 cm en
longueur par 44 cm en largeur3.

Croquis de la Pierre noire réalisé au milieu du XIXe siècle.

La Pierre noire est décrite pour la première fois dans la littérature


occidentale auXIXe siècle par des voyageurs européens qui visitèrent la
Kaaba en se faisant passer pour des pèlerins. L'explorateur suisse Jean
Louis Burckhardt visita La Mecque en 1814 et donna une description
détaillée dans son livre Voyages en Arabie publié en 1829 :

« Elle est de figure ovale irrégulière, à peu près de sept pouces de


diamètre, et a une surface ondulée, composée d'une douzaine de petites
pierres de dimensions et de formes différentes, bien jointes ensemble
par une petite quantité de ciment, et parfaitement polie ; son aspect ferait
croire qu'elle a été brisée par un coup violent en plusieurs morceaux,
puis réunie de nouveau. Il est très difficile de déterminer avec exactitude
la nature de cette pierre, dont la surface a été usée et réduite à son état
actuel par les baisers et les attouchements de plusieurs millions de
pèlerins, Elle me parut ressembler à une lave, contenant plusieurs
petites particules hétérogènes d'une substance blanchâtre et d'une autre
jaunâtre. Sa couleur actuelle est un brun sombre et rougeâtre, qui se
rapproche du noir ; elle est entourée complètement d'une bordure
composée d'une substance que je pris pour un ciment compact de poix
et de gravier ; également de couleur brunâtre, mais un peu différente.
Cette bordure qui sert à maintenir les morceaux détachés, a deux à trois
pouces de large, et s'élève un peu au-dessus de la surface de la pierre.
La pierre et la bordure sont bordées tout autour d'une plaque d'argent
plus large en bas qu'en haut, et offrant des deux côtés un renflement
considérable par en bas, comme si une partie de la pierre était cachée
dessous. Le bas de cette plaque est garni de clous d'argent8,9. »

Lors de sa visite de la Kaaba en 1853, Sir Richard Francis Burton nota :

« La couleur m'a paru noire et métallique et le centre de la pierre était


enfoncé de deux pouces par rapport à l'encadrement métallique. Les
bords sont formés d'un ciment rouge sombre qui se trouve presque au
niveau du métal et descendent vers le centre de la pierre. L’encadrement
est maintenant formé d'une arche massive en or ou en argent doré. J'ai
noté que l'ouverture où se trouve la pierre a une largeur d'un empan et
de trois pouces8. »

Anton von Laurin, le consul-général autrichien en Égypte, put étudier un


fragment de la Pierre retiré par Méhémet Ali en 1817 et rapporta qu'elle
avait un extérieur complètement noir et un intérieur gris-argenté
légèrement granuleux où étaient incrustés de petits cristaux d'un
matériau vert sombre. Il existe quelques points blancs et jaunes sur la
face de la Pierre et elle est officiellement décrite comme étant
complètement blanche à l'exception de la face.

L'encadrement autour de la Pierre noire et la kiswa, l'étoffe entourant la


Kaaba, ont été entretenus durant des siècles par les sultans ottomans du
fait de leur rôle de Gardien des deux Mosquées saintes. Ces éléments
sont périodiquement remplacés à cause de l'usure causée par les
manipulations des pèlerins. Ils sont alors ramenés à Istanbul et
conservés avec les Reliques Sacrées du palais de Topkapı10.

Histoire et tradition

Illustration de 1315 tirée du Jami al-tawarikh, inspirée du récit de la


remise en place de la Pierre noire par Mahomet et les aînés des clans
de La Mecque11.

La Pierre noire était vénérée avant la période islamique. À l'époque


de Mahomet, elle était déjà associée avec la Kaaba, un sanctuaire
préislamique qui faisait l'objet de pèlerinages. Dans son livre, Islam: A
Short History, Karen Armstrong avance que la Kaaba était dédiée
à Houbal, une divinité nabatéenne, et qu'elle contenait 360 idoles qui
représentaient soit les jours de l'année soit des effigies du panthéon
arabique. Les cultures sémites du Moyen-Orient utilisaient
traditionnellement des pierres inhabituelles pour marquer des lieux de
vénération, une pratique citée dans le Coran12. Une « pierre rouge » était
associée avec la divinité de la ville de Ghaiman dans le sud de l'Arabie
et il y existait une « pierre blanche » dans la Kaaba d'al-Abalat (près de
la ville de Tabala, au sud de La Mecque). Les pratiques religieuses de
cette époque étaient souvent associées avec la vénération des pierres,
des montagnes, des formations géologiques particulières ou des arbres
caractéristiques13. La Kaaba marquait l'endroit où le monde sacré
rencontrait le monde profane et la Pierre noire était un symbole
supplémentaire de ce contact entre le divin et le terrestre14.

On attribue à Mahomet l'installation de la Pierre noire dans le mur de la


Kaaba. Un récit issu du Sirah Rasul Allah de Ibn Ishaq relate comment
les clans de La Mecque ont rénové la Kaaba à la suite d'un incendie qui
avait partiellement détruit la structure en 605. La Pierre noire avait
temporairement été retirée pour faciliter les travaux. Les clans n'étaient
cependant pas d'accord pour savoir lequel d'entre-eux aurait l'honneur
de remettre la Pierre noire à sa place. Ils décidèrent de confier cette
tâche au premier homme qui entrerait dans le sanctuaire et cette
personne fut Mahomet, alors âgé de 35 ans, cinq ans avant qu'il n'ait sa
première révélation. Il demanda qu'on lui apporte une étoffe et plaça la
Pierre noire en son centre. Les aînés des clans prirent les coins du drap
et l'emmenèrent au bon endroit. Mahomet prit alors la Pierre et la remit
en place, satisfaisant ainsi l'honneur de tous les clans15.
La Pierre subit plusieurs profanations et dommages au cours des
siècles. Elle aurait été touchée et fracassée par une pierre lancée par
une catapulte durant le siège omeyyade de La Mecque en 756. Les
fragments furent rassemblés par Abd Allah ibn Zubayr avec un ligament
en argent15. En janvier 930, la Pierre fut volée par des Qarmates qui
l'emmenèrent dans leur base à Hajar (actuel Bahreïn). Selon l’historien
ottoman du XIXe siècle, Qutb al-Din, le chef des Qarmates Abu Tahir al-
Qarmati plaça la Pierre noire dans sa propre mosquée, le Masjid al-
Dirar, avec l'intention de détourner le Hajj de La Mecque. Cela échoua
car les pèlerins continuèrent de prier en direction de l'emplacement où
se trouvait la Pierre16.

Selon l’historien du Xe siècle, Al-Juwani, la Pierre fut rendue 23 ans plus


tard en 952. Les Qarmates conservèrent la Pierre noire et demandèrent
une forte rançon aux Abbassides. Elle fut emballée dans un sac et
envoyée à la mosquée du vendredi de Koufa avec un message
indiquant « Par ordre nous l'avons prise et par ordre nous l'avons
ramenée ». Son enlèvement et son déménagement causèrent de
nouveaux dommages et la pierre fut brisée en sept morceaux12,17,18.
D'après Qutb al-Din, Abu Tahir « fut atteint par la gangrène, sa chair fut
dévorée par les vers et il mourut dans d'atroces souffrances16 ».

Au XIe siècle, un homme supposément envoyé par le calife fatimide Al-


Hakim bi-Amr Allah, tenta de briser la Pierre noire mais fut
immédiatement tué sans qu'il n'ait eu le temps de causer de gros
dégâts16. Selon Johann Ludwig Burckhardt, quelqu'un macula la Pierre
noire avec des excréments en 1674 pour que « quiconque l'embrasse ait
la barbe souillée ». Les Perses chiites furent suspectés d'être
responsables mais Richard Francis Burton doutait qu'ils soient les
coupables ; il attribua l'acte à « quelque juif ou grec qui risqua sa vie
pour satisfaire une furieuse intolérance19 ».

L'historien Maurice Gaudefroy-Demombynes rapporte que lorsque


les wahhabites prirent La Mecque aux forces ottomanes vers 1800, ils
saccagèrent la Kaaba et foulèrent la Pierre noire de leurs pieds20.

Rôle rituel

Lors du Hajj les pèlerins doivent faire sept fois le tour de la Kaaba dans
le sens inverse des aiguilles d'une montre (tawaf). Ils tentent
d'embrasser la Pierre noire sept fois, une pour chaque rotation. La Pierre
noire en elle-même n'est ni adorée, ni vénérée par ces pèlerins, ce rite
leur permet de reproduire les actions de Mahomet pour en perpétuer sa
tradition. Du fait de la forte affluence actuelle, il est impossible que tout le
monde puisse embrasser la pierre et il est donc acceptable pour les
pèlerins de simplement tendre la main dans la direction de la Pierre à
chaque tour de la Kaaba. Certains disent même que la Pierre noire doit
simplement être considérée comme un repère, utile pour garder le
compte des circumambulations réalisées21.

Dans Dawn in Madinah: A Pilgrim's Progress, l'érudit Muzaffar Iqbal


décrivit son expérience avec la Pierre noire lors de son pèlerinage à La
Mecque :

« À la fin de la seconde [circumabulation de la Kaaba], j’ai profité de l'un


de ces moments extraordinaires qui se produisent parfois autour de la
Pierre noire. Alors que j’approchai l'Angle, la large foule fut
soudainement repoussée par un homme corpulent qui venait juste
d'embrasser la Pierre noire. Cela a créé un mouvement de recul et une
ouverture temporaire autour de la Pierre noire alors que je m'en
approchai ; j'ai rapidement saisi l'opportunité, récité Bismillahi Allahu
akbar wa lillahi-hamd [« Au nom de Dieu, Dieu est le plus grand et toutes
les louanges sont à Dieu »], posé mes mains sur la Pierre noire et je l'ai
embrassée. Des milliers de lignes d’argent ont scintillé, la Pierre a brillé
et quelque chose s'est réveillé au plus profond de moi. Quelques
secondes sont passées puis j'ai été repoussé par le garde22. »

Pour faciliter l'accomplissement du rite aujourd'hui, des lumières vertes


ont été placées à la droite des pèlerins, sur des lampadaires localisés
dans l'axe parallèle avec des panneaux indicateurs aux niveaux
supérieurs de la mosquée. Sur la Ka'ba, l'endroit de la Pierre noire est
indiqué par quatre lampes accrochées sur la tenture de la paroi sur
laquelle est inscrit : Allah Akbar en lettres brodées en or et en argent. Il
est ainsi plus facile pour le pèlerin à distance de se tourner vers la Pierre
noire23.

Symbolisme

La tradition islamique raconte que c'est Gabriel qui l'a apportée du ciel à
Abraham pour qu'elle soit placée dans le temple, à la même place
qu'aujourd'hui24.

La tradition islamique indique ainsi que la Pierre serait descendue


du Paradis pour montrer à Adam et Ève où construire un autel qui devint
le premier temple sur Terre. Les musulmans considèrent que la pierre
était initialement pure et d'un blanc étincelant mais qu'elle est devenue
noire à cause des péchés humains25. L'autel d'Adam et la pierre auraient
ensuite disparu lors du Déluge de Noé. Selon Tabari (Ta'rikh, I, 193-
194), la Kaaba, pourtant située dans un bas fond, échappe au Déluge
(sourate LIV - Cor. VI, 6) ainsi que la pierre noire encastrée : la
construction et la pierre noire sont "exhaussées au ciel". Ibrahim l'aurait
ensuite retrouvée sur le site original de l'autel d'Adam lors d'une
révélation de l'archange Gabriel12. Ibrahim ordonna alors à son
fils Ismaël, qui était un ancêtre de Mahomet, de construire un nouveau
temple, la Kaaba, pour accueillir la Pierre26.

L'islam interdit formellement l'idolâtrie. Les musulmans considèrent que


le rôle de la Pierre dans le Hajj est purement symbolique et n'accordent
aucun pouvoir à la pierre en elle-même. Un hadith rapporte que lorsque
le second calife Omar ibn al-Khattâb (580-644) embrassa la Pierre, il
déclara devant l'assemblée réunie : « Je sais que tu es une pierre et que
tu ne peux ni apporter profit ni porter préjudice. Si je n'avais pas vu le
messager d'Allah [Mahomet] t'embrasser, je ne t'aurais pas
embrassée27 ». La plupart des musulmans suivent l’exemple d'Omar ;
cela n'indique cependant pas un manque de respect pour la Pierre noire
mais simplement la croyance que le bien et le mal sont uniquement dans
les mains de Dieu. En 1911, Muhammad Labib al-Batanuni écrivit que la
pratique pré-islamique de vénération des pierres (y compris de la Pierre
noire) n'apparut pas parce que ces pierres sont « sacrées en tant que
telles mais parce que leur relation à quelque chose est sainte et
respectée28 ». L'érudit islamique indien Muhammad Hamidullah résuma
la signification de la Pierre noire :

« Le Prophète a nommé la (Pierre noire) la « main droite de Dieu »


(yamin-Allah) et à dessein. De fait, quelqu'un y pose la main pour
conclure un pacte et Dieu obtient ainsi notre pacte d'allégeance et de
soumission. Dans la terminologie islamique, Dieu est notre roi et ... dans
(son) royaume il y a une métropole (Umm al-Qurra) et naturellement un
palais s'y trouve (Bait-Allah, maison de Dieu). Si un sujet veut témoigner
de sa loyauté, il doit se rendre au palais royal et conclure
personnellement un pacte d'allégeance. La main droite du Dieu invisible
doit être symboliquement visible. Et cela est le al-Hajar al-Aswad, la
Pierre noire de la Kaaba29. »

Des vues littéraires de la Pierre noire ont cependant émergé au cours


des dernières années. Une petite minorité accepte de manière littérale
un hadith allégorique qui affirme que « la Pierre apparaîtra le Jour du
Jugement avec des yeux pour voir et une langue pour parler et
témoignera en faveur de ceux qui l'ont embrassée avec une dévotion
sincère et se prononcera contre ceux qui ont bavardé ou eu des paroles
profanes durant leur circumambulation de la Kaaba28 ».

Théories scientifiques sur son origine

La nature de la Pierre noire a fait l'objet de nombreux débats. Elle a été


décrite comme un basalte, une agate, un morceau de verre naturel ou
plus fréquemment comme une météorite. Paul Partsch, le conservateur
de la collection minéralogique impériale austro-hongroise, a publié la
première étude historique de la Pierre noire en 1857 et privilégiait une
origine météoritique. Robert Dietz et John McHone ont proposé en 1974
que la Pierre noire était en fait une agate en s'appuyant sur ses
caractéristiques physiques et sur le rapport d'un géologue arabe
indiquant que la Pierre contient des bandes de diffusion caractéristiques
clairement visibles3. Un indice significatif quant à sa nature est fourni par
un compte-rendu de la récupération de la Pierre en 951, 21 ans après
qu'elle eut été volée : selon un chroniqueur, la Pierre pouvait flotter dans
l'eau. Si ce récit est correct alors la Pierre noire ne peut être une agate,
une lave basaltique ou une météorite et cela pourrait laisser penser
qu'elle serait formée de verre ou de ponce7.

Elsebeth Thomsen de l'université de Copenhague a avancé une


hypothèse différente en 1980 en suggérant que la Pierre serait un
fragment de verre ou une impactite formé par l'impact d'une météorite il y
a quelque 6 000 ans à Wabar30 dans le désert du Rub al-
Khali à 1 100 km à l'est de La Mecque. Les cratères de Wabar sont
connus pour abriter des blocs de verre créés par la chaleur et la pression
de l'impact et mélangés à des billes d'un alliage de fer et de nickel issus
de la météorite (dont la plus grande partie fut détruite lors de l'impact).
Certains de ces blocs sont composés de verre noir brillant avec un
intérieur blanc ou jaune et des cavités lui permettant de flotter sur l'eau.
Les scientifiques n'apprirent l'existence de ces cratères qu'en 1932 mais
ils étaient situés près d'une route caravanière venant d'Oman et ils
étaient très probablement connus par les habitants du désert. La région
était certainement réputée car dans un ancien poème arabe, Wabar ou
Ubar (également connue comme la « cité des mille piliers ») était le site
d'une fabuleuse cité qui fut détruite par le feu divin à cause de
l'immoralité de son roi. Il est donc tout à fait probable que les habitants
de la région aient assisté à l'impact si l'âge estimé des cratères est
correct7. Néanmoins une analyse scientifique réalisée en 2004 indique
que l'impact aurait eu lieu il y a moins de 300 ans bien plus récemment
que ce que l'on pensait jusque-là31. L'hypothèse météoritique est donc
aujourd'hui considérée comme douteuse et le Musée d'histoire naturelle
de Londres suggère qu'il pourrait s'agir d'une pseudométéorite, une
roche terrestre à laquelle on attribue à tort une origine extraterrestre32.

Notes et références
1. ↑ al-Mubarkpuri Sheikh Safi-ur-Rehman, Ar-Raheeq Al-Makhtum
(The Sealed Nectar): Biography of the Prophet, Dar-us-Salam
Publications, 2002 (ISBN 1-59144-071-8)
2. ↑ Malek Chebel, Dictionnaire des symboles musulmans, Albin
Michel, 1995
3. ↑ a, b et c John G. Burke, Cosmic Debris: Meteorites in History,
University of California Press, 1991, 221–223 p.(ISBN 978-0-520-
07396-8)
4. ↑ Jeri Elliott, Your Door to Arabia, Lower Hutt, N.Z., R.
Eberhardt, 1992 (ISBN 0-473-01546-3)
5. ↑ Mamdouh N. Mohamed, Hajj to Umrah: From A to Z, Amana
Publications, 1996 (ISBN 0-915957-54-X)
6. ↑ IMA - Catalogue d'exposition - Hajj - Le pèlerinage à la Mecque -
page 57 et page 58
7. ↑ a, b et c Alex Bevan, John De Laeter, Meteorites: A Journey
Through Space and Time, p. 14-15. UNSW Press, 2002.ISBN 0-
86840-490-X
8. ↑ a et b Cité dans Thomas Patrick Hughes, A Dictionary of Islam, p.
154. W. H. Allen & Co, 1885
9. ↑ Jean Louis Burckhardt, « Voyages en Arabie » [archive]
10. ↑ Hilmi Aydın, The sacred trusts: Pavilion of the Sacred
Relics, Topkapı Palace Museum, Tughra Books, 2004(ISBN 978-
1-932099-72-0)
11. ↑ Université de Californie du Sud, « The Prophet of Islam—
His Biography » [archive] (consulté le 3 décembre 2010)
12. ↑ a, b et c Cyril Glasse, New Encyclopedia of Islam, p. 245.
Rowman Altamira, 2001. ISBN 0-7591-0190-6
13. ↑ G. E. von Grunebaum, Classical Islam: A History 600 A.D.–
1258 A.D., Aldine Publishing Company, 1970(ISBN 978-0-202-
15016-1)
14. ↑ Karen Armstrong, Jerusalem: One City, Three Faiths, A.A.
Knopf, 1996 (ISBN 978-0-679-43596-9), p. 221
15. ↑ a et b Hırka-i Saadet Dairesi et Hilmi Aydın, The sacred
trusts: Pavilion of the Sacred Relics, Topkapı Palace Museum,
Istanbul, Tughra Books, 2004 (ISBN 978-1-932099-72-0)
16. ↑ a, b et c Francis E. Peters, Mecca: a literary history of the
Muslim Holy Land, Princeton University Press, 1994, 125–
126 p. (ISBN 978-0-691-03267-2)
17. ↑ « Qarmatiyyah » [archive], Overview of World Religions, St.
Martin's College (consulté le 4 mai 2007)
18. ↑ « Black Stone of Mecca (Islam) » [archive], Encyclopædia
Britannica (consulté le 11 mai 2012)
19. ↑ Richard Francis Burton, Personal narrative of a pilgrimage
to El-Madinah and Meccah, G. P. Putnam & Co., 1856, p. 394
20. ↑ Maurice Gaudefroy-Demombynes, Le Pèlerinage à la
Mekke, Paris, Geuthner, 1923 (ISBN 0879914564)
21. ↑ The Saudi Arabia Information Resource, « The Holy City of
Makkah » [archive] (consulté le 12 août 2006)
22. ↑ Muzaffar Iqbal, Dawn in Madinah: A Pilgrim's Progress, The
Other Press, 2007 (ISBN 978-983-9154-92-4), p. 21
23. ↑ IMA - Catalogue d'exposition - Hajj - Le pèlerinage à la
Mecque - page 61
24. ↑ IMA - Catalogue d'exposition - Hajj - Le pèlerinage à la
Mecque - page 58
25. ↑ Shaykh Tabarsi, Tafsir, vol. 1, p. 460, 468. Traduction citée
par Francis E. Peters, Muhammad and the Origins of
Islam, p. 5.SUNY Press, 1994. ISBN 0-7914-1876-6
26. ↑ Muhammad, Martin Lings, Chapter 1. The House of God
27. ↑ University of Southern California, « Pilgrimage
(Hajj) » [archive] (consulté le 12 août 2006)
28. ↑ a et b Hava Lazarus-Yafeh, Some religious aspects of Islam:
a collection of articles, Leiden, Brill, 1981, 120–124 p.(ISBN 978-
90-04-06329-7)
29. ↑ David W. Shenk, Journeys of the Muslim nation and the
Christian church: exploring the mission of two communities, Uzima
Publishing House, 2006 (ISBN 978-9966-855-21-3),p. 161
30. ↑ Elsebeth Thomsen, « New Light on the Origin of the Holy
Black Stone of the Ka'ba », Journal:
Meteoritics, vol. 15, 1980,p. 87 (lire en ligne [archive])
31. ↑ J.R. Prescott, G.B. Robertson, C. Shoemaker,
E.M.Shoemaker et J. Wynn, « Luminescence dating of the Wabar
meteorite craters, Saudi Arabia », Journal of Geophysical
Research, no 109, 2004 (DOI 10.1029/2003JE002136)
32. ↑ Monica M. Grady et A.L. Graham, Catalogue of meteorites:
with special reference to those represented in the collection of the
Natural History Museum, London, vol. 1, Cambridge University
Press, 2000 (ISBN 978-0-521-66303-8), p. 263

Vous aimerez peut-être aussi