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SOMMAIRE

Pages

Historique……………………………………………………………………………………………………….1

Introduction…......................................................................................................1

I. Fonctionnement des barrages hydroélectrique .........…………………………..2

II. L’évolution des barrages………………………………………………………………………..4

III. Les différents types de barrages……………………… ……………………………………5

IV. Les travaux permettant de mettre en place un barrage………………………..11

V. Les différents types de centrales hydroélectriques…………......………………17

VI. Les barrages hydroélectriques dans le monde………………………………..…….19

VII. Les conditions pour construire un barrage hydroélectrique……………......21

VIII. Les procédures de construction des barrages hydroélectriques…….…….21

IX. Conception et dimensionnement des barrages hydroélectriques...………24

X. Les risques pris en compte lors de la conception des barrages…………….28

XI. Les différentes étapes de construction d’un barrage............................…28

XII. Les moyens mis en œuvre dans la construction d’un barrage…………….…32

XIII. Vie des barrages hydroélectriques………………………………………………….…….34

XIV. Etude de cas : le barrage de Tignes en France…………………………………..….37

XV. Impacts des barrages hydroélectriques sur l’environnement……...……….39

Conclusion……………………..…………………………………………………………………….
Exposé de Procédés Généraux de Construction

Historique
Le premier barrage connu a été construit en Egypte vers 4000 av JC pour
faire dévier le Nil afin de créer un site pour la ville de Memphis. De nombreux
barrages en terre ont été bâtis durant l’antiquité pour former des systèmes
d’irrigation élaborés qui ont permis de rendre fertiles des régions jusque-là
improductives et alimenter en eau d’importantes populations. Par la suite,
l’homme a eu l’idée d’utiliser l’énergie des cours d’eau pour faire tourner
des moulins et des machines à eau qui permettaient de moudre le grain des
céréales pour faire de la farine et donc de se nourrir.

L'usage de la force hydraulique remonte au début de notre ère. Jusqu'au


moyen-âge, de nombreux moulins permettaient de fournir de l'énergie
mécanique. Certains d'entre eux produisent encore aujourd'hui de l'énergie
électrique renouvelable. La conversion des sites à la production d'électricité
s'est faite à partir de la fin du XIXème siècle et les premiers aménagements
hydroélectriques sont apparus dès le début du XXème siècle. De nos jours,
grâce aux moyens modernes on compte plus de 35000 barrages et 1500 en
construction dans le monde.

Introduction
L’épuisement des réserves pétrolières et la pollution atmosphérique
appellent à une réorientation progressive des politiques énergétiques. Tout
comme l’énergie éolienne et l’énergie solaire, l’hydroélectricité est l’une des
sources de substitution envisageables pour répondre à l’essor de la demande
en électricité sans léser l’environnement contrairement aux centrales
thermiques et nucléaires.
L'énergie hydroélectrique représente actuellement 20% de la production
électrique totale et 7% environ de toute l'énergie consommée dans le monde.
C’est la source d'énergie renouvelable la plus utilisée et aussi le potentiel
hydroélectrique mondial reste encore à exploiter. Dans les pays en voie de
développement, c'est souvent la seule ressource disponible localement.
L'énergie hydroélectrique est une énergie électrique obtenue par
conversion de l'énergie hydraulique fournie par les chutes d’eau; l’énergie
hydroélectrique nécessite donc un cours d’eau ou une retenue d’eau.

Rédigé par NYALETASSI Komi Djifa, élève ingénieur. 1


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Nous étudierons donc plus particulièrement les barrages hydroélectriques


qui sont des barrages de retenues d’eau pour la production de l’électricité.

I. FONCTIONNEMENT DES BARRAGES HYDROELECTRIQUES


La première fonction du barrage est simple, elle est de retenir une
importante quantité d'eau dont la principale raison est de produire de
l'électricité. Le barrage s’oppose donc à l’écoulement naturel de l’eau, sauf en
cas de forts débits, qu’il laisse alors passer. De grandes quantités d’eau
s’accumulent et forment un lac de retenue.

Lorsque l’eau est stockée, il suffit d’ouvrir les vannes du barrage fermant le
réservoir d’eau pour amorcer le cycle de production de l’électricité.

L’eau s’engouffre alors dans une conduite forcée ou dans une galerie
creusée dans la roche suivant l’installation, et se dirige vers la centrale
hydraulique située en contre-bas pour augmenter la hauteur de chute.

À la sortie de la conduite, l’écoulement de l’eau possède une grande énergie


cinétique due à sa perte d’altitude et fait tourner la roue d’une turbine reliée à
un générateur. Sous l’effet du mouvement de rotation continue, la turbine
transforme l’énergie cinétique de l’eau en énergie mécanique et entraîne le
générateur qui produit à son tour du courant électrique.

L'électricité produite dépend de la puissance de l'eau qui dépend du débit


et de la hauteur de la chute.

L'électricité produite peut soit être utilisée directement, soit stockée dans
des accumulateurs. Enfin, l'eau est restituée à la rivière pour reprendre son
cours normal grâce au canal de fuite.

La production constante d'électricité exige un débit qui ne soit pas variable


comme celui des fleuves et qui soit disponible au moment voulu. La création
des barrages a résolu ces deux problèmes.

NB : Dans le cas où l’eau provient d’un bassin, la meilleure solution pour


contrôler la production d'énergie est l'utilisation d'un système de pompage
pour ré-emplir le bassin indépendamment des conditions météorologiques ; on
parle alors de Stations de Transfert d'Energie par Pompage (STEP).

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réservoir

Centrale électrique
Lignes haute tension
transformateur

générateur

turbine

Canal d’évacuation d’eau Canal d’écoulement de l’eau Substrat rocheux

Coupe transversale d’un barrage hydroélectrique

Pour produire de l'électricité on utilise l’énergie cinétique de l’eau.


L'énergie cinétique provient de la force de gravitation (la force de gravitation
dépend de la hauteur de la chute de l'eau). L'énergie cinétique provient de
l'énergie potentielle, c'est lorsque l'eau descend des conduits que l'énergie
potentielle est transformée en énergie cinétique. Au niveau de la centrale
presque toute l'énergie potentielle est transformée.
Il suffit d'utiliser la formule suivante pour savoir la puissance de la centrale :
P=Ec/T (P = puissance de la centrale, Ec= énergie cinétique de l’eau, T = temps
mis par l’eau depuis l’entrée des conduites pour arriver sur les turbines).

Em=Ec+Ep avec Em = énergie mécanique de l’eau et Ep= énergie potentielle de


l’eau.

𝟏
Ec= ×m×v² avec m = masse de l'eau et v = vitesse de l'eau.
𝟐

Ep=m×g×h avec m=masse de l’eau, g=gravitation terrestre et h=hauteur de


chute.

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II. L’EVOLUTION DES BARRAGES


Un barrage est un ouvrage d'art construit en travers d'un cours d'eau et
destiné à réguler le débit du cours d'eau et/ou à en stocker l'eau pour
différents usages tels que le contrôle des crues, l’irrigation, l’industrie, la
pisciculture, la réserve d'eau potable, l’hydroélectricité etc.

Les avancées de la connaissance et des techniques ont permis d’élever


progressivement la taille des ouvrages jusqu’aux records actuels (plus de 300
mètres de haut).
La construction de barrages durables d’une hauteur et d’une réserve
plus conséquentes, est devenue possible grâce à l’usage du ciment du béton et
de la mise au point d’engins de terrassement et de transport de matériaux.
L’accroissement des besoins a entraîné la multiplication des barrages
partout dans le monde : il existe aujourd’hui plus de 35000 barrages
(dépassant les 15 mètres de hauteur), mais pour en arriver là, d’énormes
progrès ont été nécessaires et il a fallu comprendre :
 comment s’exerçait la pression de l’eau,
 utiliser au mieux les propriétés des matériaux de construction,
 ou en inventer de nouveaux,
 savoir évaluer les caractéristiques du sol sur lequel s’appuiera l’ouvrage,
 sans oublier de garantir une sécurité toujours plus grande.
C’est pourquoi la réalisation de chaque aménagement est une aventure
unique apportant sa contribution à une grande histoire qui ne cesse de
progresser de projet en projet.

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barrage ancien barrage moderne

III. LES DIFFERENTS TYPES DE BARRAGES


Les techniques de la fin du XIX e et du début du XX e siècle ne permettaient
pas l’édification de retenues de grande capacité. Les premiers barrages ont
surtout une fonction de dérivation d’une partie de l’eau vers une conduite
forcée ou un canal d’irrigation.
L’amélioration des techniques et des bétons dans le premier quart de XX e
siècle permet d’envisager la réalisation de retenues plus conséquentes,
capables de réguler la production hydro-électrique.
L’objectif premier d’un barrage hydroélectrique étant la production
d’électricité, la hauteur de l’ouvrage est cruciale car la puissance fournie
augmente avec la hauteur d’eau retenue. Pour les barrages chargés de
contrôler les inondations, le volume de la réserve est la première
préoccupation. Cependant, ils existent plusieurs types de barrages, ces
barrages sont choisis en fonction de l'environnement et des moyens à
disposition.
La géologie et la topographie du site où sera édifié le barrage commandent
le type de barrage à construire.
Il existe deux grandes catégories de barrages :
 les barrages en béton ou en maçonnerie
 et les barrages en remblai.

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3.1. Les barrages en béton ou en maçonnerie


Parmi les barrages en béton ou en maçonnerie, on trouve principalement
trois (03) catégories qui sont :
 les barrages-poids,
 les barrages-voûtes,
 et les barrages à contreforts.

3.1.1. Le barrage-poids
C’est une solide structure en béton à profil triangulaire, épaissie à sa base et
affinée vers le haut. La stabilité du barrage-poids sous l'effet de la poussée de
l'eau est assurée par le poids propre du matériau.
Ce type de barrage convient bien pour des vallées larges ayant une fondation
rocheuse.
NB : On distingue des types de barrage-poids tels que barrage-poids massif,
barrage-poids à joints évidés, barrage-poids voûte, barrage-poids incurvé,
barrage en béton compacté au rouleau (BCR).

Coupe transversale d’un barrage poids barrage poids en 3D

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photos de barrages poids


3.1.2. Le barrage-voûte
Il est généralement en béton armé dont la forme courbe permet un report
des efforts de poussée de l’eau sur les rives rocheuses de la vallée. Ce type de
barrage a parfois une double courbure verticale et horizontale
Ce type de barrage convient bien lorsque la topographie permet de fermer
la vallée par une forme arquée de longueur réduit.
Pour un barrage d’une centaine de mètres de hauteur, la largeur de la
vallée au couronnement est de l’ordre de six (06) fois la hauteur de
l’ouvrage.
NB : On distingue des types de barrage-voûte tels que barrage-voûte épais
barrage-voûte mince, barrage-voûte cylindrique, barrage-voûte à double
courbure.

Coupe transversale d’un barrage-voûte barrage-voûte en 3D

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Photos de barrages-voûtes
3.1.3. Le barrage à contreforts
Il comporte un voile d’étanchéité s’appuyant sur des piliers
régulièrement espacés. Il est formé d’un mur amont qui supporte l’eau
retenue.
L’édifice est équipé d’une série de renforts ou murs triangulaires
verticaux plus ou moins épais appelés contreforts et construits pour supporter
la plate-forme et redistribuer la poussée de l’eau vers les fondations.
Il est bien adapté aux vallées larges avec une fondation rocheuse de bonne
qualité.
NB : On distingue des types de barrage à contreforts tels que barrage-voûte
épais, barrage-voûte mince, barrage-voûte cylindrique, barrage-voûte à double
courbure.

Barrage à contreforts barrage à contreforts en 3D

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Photos de barrages à contreforts


3.2. Les barrages en remblais
Concernant les barrages en remblais, il en existe deux (02) types :
 les barrages en terre
 et les barrages en enrochements.
Il s’agit d’ouvrages de grand volume dont la construction a été rendue
possible par l’emploi des engins modernes de terrassement et de
manutention.
On choisit ce type d’ouvrage lorsque la vallée est trop large pour
admettre une structure en béton et lorsqu’on trouve les matériaux sur
place ou à faible distance.
Ces types de barrage constitués de terre et d’enrochements comportent
généralement un noyau central d’argile qui assure l’étanchéité. Dans certains
ouvrages, l’étanchéité est assurée par un masque amont en béton ou par un
noyau en béton. Ce sont les barrages les plus résistants aux tremblements de
terre.

3.2.1. Le barrage en terre


C’est la structure la plus couramment utilisée pour retenir l’eau. C’est une
digue en remblai constituée d'un seul matériau meuble suffisamment
imperméable (terre argileuse, roche ou pierre) pour assurer à la fois
l'étanchéité et la résistance. Ces matériaux sont arrosés puis tassés et
compactés (construction peu coûteuse). La base doit être 4 à 7 fois plus large

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que sa hauteur. Sa structure est souvent complétée par des dispositifs de


drainage.
Il est bien adapté aux sites ayant une fondation déformable.
NB : On distingue des types de barrage en terre tels que barrage en terre
homogène, barrage en terre zonée, barrage en terre à noyau d’argile, barrage
en terre à masque amont (béton ou bitume), barrage en terre à membrane
interne en béton bitumineux.

Photos de barrages en terre


3.2.2. Le barrage en enrochements
Il est constitué de plusieurs types des matériaux disposés de façon à assurer
séparément les fonctions de stabilité du barrage et d’étanchéité. Le découpage
du corps du barrage en matériaux différents est appelé zonage.
L'étanchéité est obtenue par une paroi en béton de ciment ou en béton
bitumineux.
Il permet de faire de grandes économies dans les volumes mis en œuvre et
d'utiliser au mieux les matériaux disponibles sur le site.
NB : On distingue des types de barrage en enrochement tels que barrage en
enrochement à noyau d’argile, barrage en enrochement à masque amont (en
béton ou bitume), barrage en enrochement à écran interne d’étanchéité
(membrane) en béton bitumineux.

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Photos de barrages en enrochements

IV. LES TRAVAUX PERMETTANT DE METTRE EN PLACE UN


BARRAGE HYDROELECTRIQUE
On distingue trois types de travaux dans la production de l’hydroélectricité
tels que les ouvrages de génie civil, les équipements électriques et les
équipements hydrauliques.
4.1. Les ouvrages de génie civil
Les principaux ouvrages de génie civil sont le barrage, les conduites d’eau et
la centrale en elle-même.
4.1.1. Le barrage
Le barrage dirige l’eau dans un canal, un tunnel ou directement dans une
conduite forcée. L’eau passe ensuite dans la turbine qu’elle fait tourner avec
suffisamment de force pour créer de l’électricité par le biais d’une génératrice,
après quoi elle retourne à la rivière par le canal de fuite.
4.1.2. Les conduites de d’eau
Les conduites d’eau sont les suivantes :
 Une conduite forcée, qui peut parfois prendre la forme d’un tunnel
souterrain, qui amène l’eau jusqu’à la turbine de la centrale. Elle est
généralement en acier galvanisé, en fer et plus rarement en fibre de
verre, en plastique ou en béton.
 L’entrée et la sortie de la turbine, qui incluent les soupapes et les vannes
nécessaires pour arrêter l’arrivée d’eau lors de la fermeture pour
l’entretien. Ces composants sont généralement en acier.

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 Un canal de fuite, qui transporte l’eau de la sortie de la turbine jusqu’à la


rivière. Ce canal est en général excavé, muni de vanne en bois qui
permettent les opérations d’entretien.

Photo de conduites d’eau

4.1.3. La centrale
La centrale en elle-même contient la ou les turbines et la plupart des
équipements mécaniques et électriques. La centrale doit assurer une
infrastructure, un accès pour l’entretien et un niveau de sécurité adéquats. La
centrale est construite en béton et autres matériaux locaux.

4.2. Equipements hydrauliques


Comme équipements hydrauliques on peut citer les turbines. Les turbines
constituent l’organe qui justifie l’existence de nombreux barrages, ce sont elles
qui permettent la production d’hydroélectricité en entraînant l’alternateur qui
va transformer l’énergie hydraulique en énergie électrique. Pour faire
fonctionner une turbine correctement, un système de régulation doit être mis
en place. Ce dernier doit permettre d’adapter le régime de vitesse de la turbine
en fonction de la consommation électrique et du débit à l’entrée de la prise
d’eau. Il y a en général trois types de turbine qui sont :
 Turbine Kaplan :
C’est la plus appropriée pour le turbinage des faibles chutes. Les puissances
correspondantes peuvent varier de quelques kW à plusieurs centaines de

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kW. Elle se caractérise par sa roue qui est similaire à une hélice de bateau et
dont les pales sont réglables.

Photo d’une turbine Kaplan


 Turbine Pelton :
Elle est utilisée pour les hautes chutes et petits débits. Elle est constituée
d'une roue à augets mise en mouvement par un jet provenant d'un ou de
plusieurs injecteurs :
- les augets sont profilés pour obtenir un rendement maximum tout en
permettant à l'eau de s'échapper sur les côtés de la roue. Ils comportent
une échancrure qui assure une pénétration progressive optimale du jet dans
l'auget,
- l'injecteur est conçu pour produire un jet cylindrique aussi homogène que
possible avec un minimum de dispersion.

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Photo d’une turbine Pelton

 et turbine Francis :
Elle est généralement utilisée pour de moyennes chutes et peut développer
des puissances très importantes. Son rendement est très bon : pour des débits
variant de 60 à 100 % du débit nominal il dépasse 80 %, cependant ce matériel
n'est pas recommandé lorsque le débit est susceptible de varier au-delà de ces
limites.

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Photo d’une turbine Francis

4.3. Equipements électriques


On distingue la génératrice, les pylônes, les lignes de transport et autres
composants électriques.
4.3.1. La génératrice
Les génératrices utilisées sont de deux grands types : synchrones et
asynchrones (ou à inductions). La génératrice synchrone peut fonctionner
isolément, tandis que la génératrice asynchrone doit normalement fonctionner
de concert avec d’autres ou être raccordée au réseau principal. Les premières
sont utilisées comme principale source d’énergie par les compagnies
d’électricité et pour les petites centrales hydrauliques isolées en milieu rural.

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Les génératrices à induction d’une capacité inférieure à 500 kW sont


généralement préférées pour les petites centrales hydroélectriques qui
fournissent l’électricité à un important réseau de distribution existant.

Photo d’une génératrice

4.3.2. Les pylônes


Le rôle des pylônes est de porter les câbles électriques dans un réseau
aérien. Ils doivent être capables de supporter le poids de ces câbles ainsi que
celui des composants installés en haut de poteau, tout en résistant aux
contraintes mécaniques et aux agressions chimiques du milieu extérieur. On
distingue trois (03) types de pylônes : les pylônes en bois, les pylônes en béton
et les pylônes en acier.

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Photos de pylônes en acier


4.3.3. Les lignes de transport
Ces lignes servent à transporter le courant électrique.
4.3.4. Autres composants électriques
Les autres composants constituants une centrale hydraulique sont les suivants :
 Système électrique de protection et de contrôle, tableau de commande
avec coffret de puissance ;
 Dispositif de commutation électrique ;
 Transformateurs auxiliaires et de transport de l’énergie ;
 Services auxiliaires, notamment l’éclairage, ainsi que l’énergie pour
alimenter les systèmes de contrôle et le dispositif de commutation
électrique ;
 Système de ventilation.

V. LES DIFFERENTS TYPES DE CENTRALES HYDROELECTRIQUES


Les projets de production d'énergie hydroélectrique englobent des projets
de barrages-réservoirs et de différents types de centrales hydroélectriques.
Cette diversité permet à l'énergie hydroélectrique de répondre aux importants
besoins urbains centralisés ainsi qu'aux besoins ruraux décentralisés.

L'utilisation de la force motrice de l'eau peut s'envisager soit au "fil de l'eau"


soit à partir de retenues obtenues par des barrages. On distingue alors
plusieurs techniques et centrales : les centrales au fil de l'eau, les centrales de

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lac de type "barrage", les centrales par éclusées, les centrales de pompage-
turbinage (ou stations de transfert d'énergie par pompage: STEP) et la pico-
hydroélectricité.

5.1. Les centrales au fil de l'eau ou de basse chute

Les centrales au fil de l'eau ne disposant pas de capacité pour retenir l'eau,
elles turbinent en continu le débit du cours d'eau. La chute est de moins de
30m.

5.2. Les centrales de lac de type "barrage" ou de haute chute

Elles permettent de produire de l'électricité en retenant l'eau dans un


réservoir (lac) situé en amont d'un barrage. Le passage de l'eau dans des
turbines permet de produire de l'électricité. Cette technologie représente
une puissance très rapidement mobilisable en période de pointe de
consommation, en vidant davantage le réservoir. La chute est supérieure à
300m.

5.3. Les centrales par éclusées ou de moyenne chute

Ces centrales permettent un stockage quotidien ou hebdomadaire de


quantités moyennes d'eau. La chute est comprise entre 30m et 300m.

5.4. Les centrales de pompage-turbinage (ou stations de transfert


d'énergie par pompage: STEP)

Elles utilisent un réservoir amont et un réservoir aval entre lesquels l'eau est
pompée vers l'amont en période de basse consommation quand l'électricité est
peu chère et turbinée vers l'aval en période de pointe de consommation. Il ne
s'agit pas à proprement dit d'un site de production mais davantage d'un centre
de stockage d'énergie.

5.5. La pico-hydroélectricité

Il s'agit d'un procédé encore récent et peu développé. Le principe est


d'équiper des canalisations d'eau potable de micro turbines qui se servent de la
gravité pour produire de l'énergie.

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VI. LES BARRAGES HYDROELECTRIQUES DANS LE MONDE


Parlons d’abord du barrage hydroélectrique de NANGBETO construit sur le
fleuve MONO à la frontière entre le Togo et Bénin. A sa création, ce barrage de
capacité 60 Mégawatts, de potentiel 148 Gigawatt-heures/an et de réserve
d’eau 1,7 milliards de m³ avait pour objectif principal, la satisfaction des
besoins en énergie électrique à moyen terme du Togo et du Bénin.

Nous allons maintenant énumérer les barrages hydroélectriques les plus


importants dans le monde dont la puissance électrique installée est comprise
entre 5000 mégawatts et 30000 mégawatts. Ces barrages sont classés dans le
tableau suivant.

Noms Pays Production Année de mis en


annuelle service
d’électricité (en
GWh)
Barrage des Trois Chine 84700 2009
Gorges
Barrage d’Itaipu Brésil-Portugal 96400 1984
Barrage de Guri Venezuela 87000 1978
Barrage de Brésil 21000 1984
Tucurui
Barrage de Russie 21000000 1978
Saiansk
Centrale Robert- Canada 5,616 1981
Bourassa
Centrale de Canada 3500 1971
Churchill Falls

NB : Le classement dans le tableau est fait suivant l’ordre décroissant de


puissance électrique installée des barrages.

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Le barrage des trois gorges

Les caractéristiques du barrage des trois gorges

C’est le barrage hydroélectrique le plus puissant du monde.

 Hauteur : 185 mètres (5 mètres au-dessus du réservoir maximal)


 Longueur : 2309 mètres
 Puissance hydroélectrique : 18200 Mégawatts (équivalent
d'environ 15 réacteurs nucléaires de puissance moyenne)
 Production : 84,7 Térawattheures par an
 Réservoir : 39 milliards de m³ s’étendant de Chongqing à Yichang
(superficie : 650 km2)
 Hauteur de chute : environ 90 mètres.

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VII. LES CONDITIONS POUR CONSTRUIRE UN BARRAGE


HYDROELECTRIQUE
Les techniques de construction d’un barrage nécessitent une étude
approfondie de la topographie, de la géologie et de l’hydrologie. Ces trois
facteurs permettent de comprendre les phénomènes hydrauliques et ainsi
d’adopter le corps et le type de construction au lieu choisi.

Ainsi Il faut :
 de bonnes conditions topographiques: l’idéal, ce sont les gorges d’un
cours d’eau, ou un resserrement en général. Si l’on veut stocker un
maximum d’eau, il faut aussi calculer le volume de cuvette en amont du
barrage. Une vallée large et plate, c’est parfait.
 De bonnes conditions géologiques: les roches sur lesquelles s’appuie le
barrage doivent être stables et étanches, à la fois pour des raisons
d’efficacité et de sécurité.
 De bonnes conditions hydrologiques: les précipitations sur le bassin
versant qui alimente la cuvette du barrage doivent être suffisantes pour
la remplir et compenser les pertes d’évaporation du lac de retenue.
NB : Il faut bien sûr convaincre les éventuels habitants de la cuvette de
déménager et les indemniser.

VIII. LES PROCEDURES DE CONCEPTION DES BARRAGES


HYDROELECTRIQUES
Lors de la conception d’un barrage, comme dans tout autre projet de génie
civil, on peut distinguer trois phases bien caractérisées qui sont : études
préliminaires ou Avant-Projet Sommaire (APS), études d’Avant-Projet Détaillé
(APD) et études de réalisation des ouvrages (dossier d’exécution).

8.1. Première phase : études préliminaires


Elle concerne les reconnaissances et les études générales de la zone en
question développée en vue dans le but:
 d’établir l’inventaire des réalisations susceptibles de satisfaire des
besoins soit déjà exprimés soit répertoriés dans la zone,

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 d’apprécier l’intérêt économique de la réalisation de ces


aménagements.
Elle comprend les étapes suivantes :
 collecte des données disponibles : documents cartographiques,
données climatiques, renseignements géologiques, données relatives
aux pratiques agricoles et aux besoins d’eaux.
 inventaires des sites potentiels et Critères de choix : topographiques,
géologique et géotechnique, hydrologique, proximité des lieux
d’utilisation, critères économiques, reconnaissance des lieux,
reconnaissance géologique et géotechnique, examen des sites
topographiques rapides, reconnaissance du périmètre irrigable et/ou
des agglomérations rurales.
Les études préliminaires à réaliser sont :
1- Etude topographique
2- Etude hydrologique
3- Etude géologique et géotechnique
4- Evaluation des besoins
5- Evaluation des caractéristiques de l’aménagement
6- Choix des sites
7- Schémas des aménagements - Estimations des coûts
8- Enquête sanitaire et sur le milieu
9- Programme de réalisation
10- Etablissement du rapport de synthèse.

8.2. Deuxième phase : études d’Avant-Projet Détaillé (APD)

Elle concerne les études des variantes présélectionnées lors de la phase


préliminaire. Il s’agit des études d’avant-projet détaillé qui permettront la
réalisation des aménagements.

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Les études d’avant-projet détaillé comprennent :

1- Levés et études topographiques

2- Etudes hydrologiques

3- Etudes géologiques et géotechniques

4- Evaluation des besoins en eau

5- Etude de régularisation

6- Etudes d’impacts du projet

7- Types, caractéristiques et dimensionnements des ouvrages

8- Les prescriptions techniques

9- Avant-métré et détail estimatif.

8.3. Troisième phase : études de réalisation des ouvrages (dossier


d’exécution)

Elle concerne les conditions d’organisation, les prescriptions techniques


pour une bonne exécution et les contrôles qui doivent être mis en œuvre
pendant la construction des ouvrages.

Pour ces études on a les aspects suivants :

 Moyens pour la réalisation du projet (engins, matériaux, matières


consommables, personnel)
 Organisation du chantier
 Exécution des travaux (séquence des opérations, principaux travaux,
contrôle des travaux).

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IX. CONCEPTION ET DIMENSIONNEMENT DES BARRAGES


HYDROELECTRIQUES
Les aspects pris en compte sont : les éléments de calcul, le choix de
barrage à construire, l’étude des infiltrations dans le barrage et dans les
fondations, le phénomène de renard et l’étude de stabilité. Toutes ces études
sont régies par les ‘’formules de géotechnique’’.

9.1. Les éléments de calcul


Un barrage est soumis à une force horizontale liée à la pression exercée par
l'eau sur sa surface immergée. La pression hydrostatique en chaque point est
fonction de la hauteur d'eau au-dessus de ce point :

où est la masse volumique de l'eau égale à 1 000 kg/m3 ; est


la pesanteur sensiblement égale à 9,81 m/s2 ; est la hauteur d'eau au-dessus
du point considéré mesurée en mètre (m) et la pression hydrostatique
exprimée en pascal (Pa).

La force résultante est l'intégrale des pressions hydrostatiques s'exerçant


sur la surface immergée du barrage.

Cette formule ne s'intègre pas « à la main » pour les barrages à géométrie


compliquée. En revanche, une expression analytique peut être obtenue pour
un élément de barrage poids (de largeur , et de hauteur immergée constante
):

d'où :

On voit dans cette formule que la poussée exercée par l'eau sur un barrage
augmente avec le carré de la hauteur de la retenue (ce qui est vrai pour tout
type de barrage). Elle ne dépend bien sûr pas du volume d'eau stocké dans la
retenue. Le point d'application de cette force se situe au barycentre du
diagramme des pressions, soit généralement au tiers de la hauteur de retenue.

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Les calculs ci-dessus ne concernent que les barrages en matériaux rigides


(béton, maçonnerie…), quel que soit leur type (poids, voûte, contreforts…). En
revanche l'intégration n'intéresse que les barrages de type poids ou
contreforts, qui sont régis par la statique du solide. Pour les voûtes, les efforts
étant reportés latéralement par des mécanismes de flexion et de compression,
un calcul ne prenant en compte que les forces verticales n'est pas suffisant et il
est nécessaire de recourir à la résistance des matériaux (Déformation élastique)
et souvent à des méthodes numériques avancées (méthode des éléments finis
linéaires voire non-linéaires).

En revanche, en ce qui concerne les barrages en matériaux meubles (sol,


terre, enrochements, remblais…), les calculs sont apparentés à des calculs de
stabilité de pente des talus qui doivent prendre en compte l'état saturé ou non
de ces remblais.

Plan d’eau amont

H1 F1 Plan d’eau aval


Barrage

F2 H2

W : sous-pression

Avec F1 et F2 les forces hydrostatiques respectivement en amont et en aval.

9.2. Le choix de barrage à construire

Le choix du barrage à construire est conditionné par des critères tels que la
forme de la vallée, le risque sismique, les aspects géologie et géotechnique de
la zone concernée, les matériaux de construction, les conditions climatiques et
les crues à maîtrise ; l’économie et la sécurité.

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9.3. L’étude des infiltrations dans le barrage et ses fondations

Le barrage ne pouvant être complètement étanche, il importe d'étudier les


infiltrations qui permettront de déterminer:

 la ligne de saturation,
 la pression de l'eau interstitielle dans le massif
 et le débit de fuite

La vitesse et le débit de l’écoulement sont donnés par la loi de DARCY :

V=Ki et Q=SV
avec

V la vitesse de l’écoulement en m/s,

Q le débit de l’écoulement en m3/s,

K le coefficient de perméabilité de milieu poreux en m/s,

i le gradient hydraulique et

S la section de l’écoulement en m2.

9.4. Le phénomène de Renard

A l'aval du barrage, l'eau entraine les particules de terrains. Dès que les
grains sont enlevés, ceux qui les environnent sont à leur tour emportés, ce qui
crée une sorte de galerie qui remonte progressivement de l'aval vers l'amont.

Plus cette galerie se forme, plus sa surface de drainage augmente et le flux


d'eau qui s'écoule grandit. Lorsque le renard atteint la retenue d'eau, il se
forme une fuite brutale et toute la digue risque d'être emportée.

Plus la cohésion est faible et plus les grains sont petits, plus le risque est
élevé.

La prévention contre ce phénomène consiste à obliger l'eau à parcourir un


chemin suffisamment long sous la digue afin que les résurgences ne se
produisent pas à l'aval.

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9.5. L’étude de la stabilité du barrage


Un barrage est soumis à plusieurs forces. Les plus significatives sont :

 la pression hydrostatique exercée par l'eau sur son parement


exposé à la retenue d'eau et son parement aval en présence
d’eau ;
 les sous-pressions (poussée d'Archimède), exercées par l'eau
percolant dans le corps du barrage ou la fondation ;
 les éventuelles forces causées par l'accélération sismique.

Pour résister à ces forces, deux stratégies sont utilisées :

 construire un ouvrage suffisamment massif pour résister par son


simple poids, qu'il soit rigide (barrage-poids en béton) ou souple
(barrage en remblai) ;
 construire un barrage capable de reporter ces efforts vers des
rives ou une fondation rocheuse résistante (barrage-voûte).

Cependant la stabilité d’un barrage concerne :

 le calcul des pressions de soulèvement à la base du barrage,


 la stabilité au glissement : elle est vérifiée si le rapport f×∑ FV /∑FH est en
général supérieur à 1,5 ; avec
 f le coefficient de frottement barrage-fondation
 ∑ FV la somme des forces verticales
 ∑FH la somme des forces horizontales,
 la stabilité interne,

 la stabilité au renversement : elle est vérifiée si le rapport ∑MS/∑MR est


en général supérieur 1,5 ; avec
 ∑MS la somme des moments stabilisateurs par rapport à la base
aval du barrage
 ∑MR la somme des moments renverseurs par rapport à la base aval
du barrage,
 calcul du tassement et
 la stabilité mécanique de l’ouvrage.

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X. LES RIQUES PRIS EN COMPTE LORS DE LA CONCEPTION DES


BARRAGES

 Etude de la résistance aux crues:


Tous les barrages sont aujourd’hui équipés d’évacuateurs de crues.

 Etude de la résistance aux séismes:


Il faut tenir compte de la stabilité des sols entourant la cuvette de retenue.
Des analyses rigoureuses sont effectuées sur les fondations naturelles qui
doivent être étanches et avoir la résistance nécessaire pour supporter le
poids du barrage et de l’eau.

XI. LES DIFFERENTES ETAPES DE CONSTRUCTION D’UN BARRAGE


HYDROELECTRIQUE
Les concepteurs de barrages peuvent s’appuyer sur un recueil
d’informations particulièrement détaillés, grâce à un effort mené de longues
dates. Un projet est souvent modifié en cours de construction. En effet, le
contact du terrain va amener à recueillir de nouvelles données et à adopter
l’ouvrage en conséquence.
Les reconnaissances sur le terrain jouent un rôle fondamental. Le chantier
lui-même constitue un véritable laboratoire où maître d’œuvre et entrepreneur
expérimentent des solutions aux problèmes souvent imprévus qu’ils
rencontrent.
Nous allons seulement énumérer les principales étapes.
11.1. Implantation
Le site étant choisi, on repère l’axe avec des bornes en béton installées à
chaque extrémité. Ces bornes serviront de repères pendant les travaux et
ne doivent pas être déplacés. Dans l’alignement des repères, on plante des
piquets à intervalles réguliers. Sur la base de ce relevé, on peut déterminer :
 la hauteur des remblais en chaque point ;
 la largeur de la digue à la base
 et le volume des remblais.

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11.2. La mise hors d’eau et excavation


La construction d’un barrage nécessite la mise à sec et la préparation des
fondations. L’assèchement est réalisé au moyen de digues ou barrages
provisoires appelés batardeaux et construits à l’amont du site pour protéger la
zone des travaux contre les inondations. Ils détournent la rivière pendant la
construction au moyen de conduites (plus de 10 m de diamètre), de galeries
ou de canaux de dérivation. Si les travaux se réalisent entièrement pendant
une saison sèche, les batardeaux ne sont pas nécessaire.
L’eau stockée par les batardeaux peut être utilisée pour les travaux
(compactage) et éventuellement gâchage des bétons.
L’eau qui retourne à la rivière en aval du barrage ne doit pas avoir la
possibilité de creuser ou d’éroder ni le lit de la rivière, ni d’affecter la
fondation du barrage.
Certains travaux d’excavation, en particulier pour des barrages-voûtes
dans des sites montagneux, relèvent d’un véritable exploit technique du fait
des nombreuses contraintes qui pèsent alors: terrains très pentus, nécessité
de respecter la stabilité des rives, de bien mesurer les charges d’explosifs à
utiliser.

11.3. Préparation des fondations


La préparation des fondations est une étape essentielle du chantier.
 Pour les barrages en terre, le principal problème est celui de
l’étanchéité particulièrement dans le cas d’alluvions, il est alors
nécessaire d’améliorer cette étanchéité en procédant à des injections.
On peut également être amener à dresser, dans les fondations
mêmes, un mur destiné à stopper les infiltrations. C’est une
variante des injections appelée la technique des parois moulées.

 Pour les barrages en béton, le rocher doit toujours être amélioré,


parce qu’il n’est jamais tout à fait imperméable. Les explosifs utilisés
pour enlever les rochers les plus mauvais contribuent également à
les détériorer. On va donc réaliser un rideau d’injections qui a pour

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Exposé de Procédés Généraux de Construction

but de réduire les infiltrations et les fuites sous la fondation du


barrage.

11.4. Construction des ouvrages


Les matériaux sont transportés, déposés et répandus pour atteindre
l’épaisseur requise. Si le matériau naturel n’a pas la teneur en eau requise pour
un bon compactage, on procède à son humidification soit au banc d’emprunt
soit après épandage à l’aide d’une citerne munie d’une rampe distributrice. Le
compactage se fait à l’aide d’engins de compactage.
L’épaisseur des couches et le nombre de passes de l’engin sont déterminés
par une planche d’essais réalisée sur le chantier.
La digue est construite avec une surlargeur de 20 à 40 cm qui permet un
bon compactage des talus qui sont ensuite découpés à la pente requise.
11.4.1. Construction d’un barrage en remblai
Elle est constituée de 3 éléments : de la terre ou des enrochements, de
l’eau et de l’énergie.
Sa construction consiste à étaler des couches de matériaux successives,
préalablement humidifiées si nécessaire pour obtenir le compactage
recherché.
Celui-ci est réalisé à l’aide de rouleaux « à pieds de moutons » ou de
rouleaux lisses vibrants. La terre utilisée est prélevée le plus possible du
site des travaux (jamais plus de quelques kilomètres). Celle-ci est ensuite
convoyée jusqu’au chantier par dumpers.
Le mode de compactage peut varier selon la nature du matériau : une
terre plus argileuse ou plus graveleuse ne sera pas traitée de la même
manière : drains et filtres assurant la transition entre matériaux à
granulométrie différente.
Les différentes épaisseurs de terre seront ensuite montées les unes sur les
autres par couches successives.
11.4.2. Construction d’un barrage en béton
Une fois les fondations creusées, le barrage est divisé en plots suivant des
plans verticaux, dont les dimensions seront définies en fonction des bétons
employés.

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Exposé de Procédés Généraux de Construction

Les plots décalés les uns par rapport aux autres, puis clavés, c’est à dire que
du ciment est injecté entre les plots pour transformer le béton en masse
monolithique.
La recherche des matériaux doit être faite le plus près possible du chantier.
En montagne, le transport se fera par bandes transporteuses.
Le ciment provient en général des usines à proximité du site.
Le béton est mis en place en le serrant avec des aiguilles vibrantes, ce qui a
pour propriété de le rendre liquide et d’occuper ainsi tout l’espace prévu
entre les coffrages.

11.4.3. Les barrages compactés au rouleau (BCR)


L’évolution des techniques a favorisé l’apparition de nouvelles
techniques d’exécution pour les barrages.
Ceux-ci possèdent un profil de barrage-poids, mais leur technique de
construction se situe à mi-chemin entre les barrages en terre et en béton. Il est
alors possible d’employer un béton à faible teneur de ciment, travaillé sur
toute la surface du barrage et étalé par couches successives grâce aux rouleaux
compacteurs.

11.5. Autres travaux


Tolérance de tassement : quand le remblai de la digue est terminé, on lui
ajoute une hauteur de remblai, d’environ 5% de la hauteur du barrage, pour
couvrir les tassements futurs.
Drain : Le drain vertical ou le drain de pied est réalisé en même temps que la
digue.
Fossé de pied : Un fossé est réalisé à l’extrémité du drain qui sert à évacuer
les eaux infiltrées et les eaux de ruissellement sur le talus aval.

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Photos montrant les chantiers de construction de barrages

XII. LES MOYENS MIS EN ŒUVRES DANS LA CONSTRUCTION D’UN


BARRAGE HYDROELECTRIQUE
12.1. Les acteurs de la construction
Un barrage apparaît comme une œuvre collective, où chaque participant a
un rôle essentiel à jouer.
Vont être impliqués :
 Le maître d’ouvrage :
C’est lui qui est à l’origine du projet
 Le maître d’œuvre :
Il intervient comme ingénieur-conseil pour accompagner le maître d’ouvrage
dans la mise en place d’un avant-projet, puis de l’appel d’offre.
C’est lui qui conçoit l’ouvrage (dont on peut dire qu’il est en quelque sorte
l’architecte).
Il intervient la plupart du temps sur le chantier lui-même en dirigeant et
en surveillant les travaux au titre de chef d’aménagement.
 Les entrepreneurs :
Chacune des tâches doit être menée avec rigueur et dans les délais.

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12.2. Les matériaux et matériels mis en œuvre


La mise en œuvre des terres et des enrochements a bénéficié des progrès
scientifiques de la mécanique des sols, mais aussi de l’évolution des matériels.
Connaissances théoriques et innovations techniques ont ainsi permis de
progresser dans la connaissance et la manipulation des différents types de
terre, afin de les insérer dans les remblais qui forment les barrages. Leur
mise en place a pu se faire grâce à l’apparition de nouveaux matériels
d’extraction ( pelles ) de transport ( dumpers ) et de compactage ( rouleaux ).
L’extraction et le transport peuvent aussi être réalisés grâce à des scrapers.
La mise en œuvre des enrochements a également bénéficiée des
progrès apportés au compactage par les rouleaux vibrants.
Ces progrès ont permis de bâtir des ouvrages atteignant ou dépassant les
300 mètres de haut.
La mise au point de différentes formes de ciments a provoqué des avancées
considérables dans le domaine des injections. Des ciments de plus en plus
fins ont pu dès lors être utilisés pour combler les fissures dans les roches.
Les grues-tours constituent une spécialité française avec des sociétés
particulièrement en pointe dans ce domaine.
L’utilisation de blondins : Il s’agit de câbles que l’on met en place pour
distribuer matériaux et matériels sur toute la hauteur du barrage et qui
ressemblent à des téléphériques (moyens de transport utilisant des cabines
accrochées à des câbles mobiles). Un blondin peut transporter jusqu’à un petit
bulldozer (20 tonnes). Celui-ci est employé pour étaler le béton sur des
plots de surface importante.

On distingue entre autres les matériels hydromécaniques regroupant :


 les matériels permettant à l’ouvrage de fonctionner (vannes et robinets)
 ceux qui conduisent l’eau aux usines voisines (conduites forcées)
 ceux qui permettent de transformer l’énergie hydraulique en énergie
électrique (turbines).
NB : Le montage du matériel hydromécanique est une opération délicate,
requérant des personnels très qualifiés. En effet, il s’agit d’appareils de très

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Exposé de Procédés Généraux de Construction

haute technicité, installés in situ, avec un poids de pièce unitaire très important
et une tolérance extrêmement faible.

Photos montrant les matériaux et matériels mis en œuvre dans la construction


d’un barrage

XIII. VIE DES BARRAGES HYDROELECTRIQUES


La vie des barrages concerne principalement :
 l’entretien
 et la surveillance.

13.1. L’entretien des barrages


En général l’entretien touche plus les talus et les structures annexes.
13.1.1. L’entretien des talus
Il dépend du revêtement de protection mis en place.
 sur les talus enherbés, l’herbe doit être coupée chaque année après
qu’elle a produit des graines ;
 sur les talus revêtus de pierre ou de moellons, vérifier que les moellons
sont bien en place et faire les corrections nécessaires.
 les arbustes et les arbres doivent être déracinés sur les talus amont et
aval.

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13.1.2. L’entretien des structures annexes

 Prise d’eau
Il faut régulièrement nettoyer l’entrée de la prise d’eau pour éviter qu’elle soit
obstruée par des branches, des objets flottants ou des sédiments.
 Evacuateur de crues
Il faut régulièrement nettoyer l’entrée de l’évacuateur pour éviter qu’elle soit
obstruée par des branches ou des objets flottants.
Il faut aussi vérifier et réparer les éventuels affouillements à l’aval du déversoir
et des seuils.
 Comblement de la retenue par des sédiments
Sous l’effet de l’érosion du bassin, la retenue peut se combler de
sédiments et perdre sa capacité de stockage.
Il existe plusieurs méthodes pour faire face à ce problème :
 le dragage de la retenue c’est-à-dire l’enlèvement des sédiments ; cette
méthode qui implique l’utilisation d’engins de terrassements est très
onéreuse ;
 le rehaussement de la digue qui est la méthode la plus économique.

13.2. La surveillance ou contrôle des barrages


L’approche scientifique dans la surveillance des ouvrages a commencé à
s’ébaucher à partir du XIXe siècle, avant de s’affiner au XXe siècle.
Peu à peu, des appareils d’observation du comportement des ouvrages
se sont mis en place, d’abord utilisés dans les structures métalliques. Il
faudra attendre les années 1920 pour pouvoir suivre avec une certaine
précision le comportement des ouvrages.
Aujourd’hui, les mesures portent principalement sur:
 la pression de l’eau dans les fondations (et à l’intérieur du barrage
lui-même s’il est en terre),
 les déplacements de la crête du barrage, de la structure et à
l’intérieur de celle-ci,

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 les débits d’eau passant à travers le barrage.

Les principaux contrôles sont :


 Contrôle du tassement
Les tassements proviennent des réarrangements des grains de matériaux
des fondations ou des remblais; ils se soldent par un affaissement des remblais
visible en surface. La cote de la crête doit être contrôlée chaque année à l’aide
d’un niveau et à partir des repères posés lors de la construction.
Les tassements excessifs peuvent avoir pour effet le déversement par-
dessus la digue, ce qui va endommager celui-ci.
Si le tassement est trop important, il est nécessaire de surélever la digue
pour retrouver sa cote en crête initiale.
Les tassements peuvent se produire de façon inégale (tassement
différentiel). Ceci est très dangereux car des fissures peuvent apparaître et
constituer des voies propices pour les fuites.
 Contrôle des infiltrations
Les infiltrations à travers et sous la digue peuvent provoquer le
phénomène de renard hydraulique et entrainer la destruction du barrage.
Une surveillance attentive des suintements (écoulements s’effectuant de
manière presque imperceptible) à la base du talus aval permettra de vérifier
qu’il n’y a pas d’augmentation de débit ou de transport de matériaux.
On peut réduire les infiltrations en mettant en place un tapis étanche à
l’amont.
On peut aussi réaliser une tranchée drainage à la base de la digue à l’aval
afin d’assurer le bon drainage et éviter le transport de matériaux.

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XIV. ETUDE DE CAS: Le Barrage de Tignes en France.


Imaginés dès 1930, les travaux de construction du barrage commencent en
1947. Après-guerre, les besoins en énergie sont énormes et la cuvette du
Chevril se prête particulièrement bien à la construction d'un grand barrage.

Village de Tignes avant la construction du barrage

Le barrage de Tignes était le plus grand barrage-voute d'Europe en altitude au


moment de sa construction.
La voûte mesure 180m de hauteur, dont 20m en fondations, pour une longueur
de 295m et une épaisseur de 43m.
Sa construction a utilisé 630 000 m3 de matériaux.

Barrage de Tignes en Hiver


La hauteur maximale de l'eau du barrage se situe à 1790m d'altitude et le lac
occupe 270 hectares. L'eau, turbinée vers les usines des Brévières Malgovert et

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du Chevril, chute par une conduite forcée et produit 805 gigawattheures


d'électricité par an.
Au pied de la voûte, il y a une hauteur de chute de 233m. La production
d'électricité du barrage de Tignes sur une période de un an couvre entièrement
les besoins en électricité pour la ville de Grenoble. La mise en eau fut réalisée
en 1952. Mais ce projet de grande envergure ne se fit pas sans heurts...

Dès 1946, les habitants portèrent l'affaire devant les tribunaux afin
d'obtenir l'annulation les décrets estimant d'utilité publique les travaux du
barrage ainsi que les montants des indemnités pour les expropriations. Malgré
toutes leurs actions ils seront relogés au nouveau village des Boisses. Le lac
allait donc noyer le village, son église, son cimetière et ses champs. Les cloches
du clocher furent enlevées, les cuirs de Cordoue et de nombreuses statues ont
été déménagées vers la nouvelle église et servirent à la reconstruction de
l'édifice. Le village fut dynamité pour que les eaux puissent prendre la place.
Les habitants qui vivaient de la terre et de l'élevage se reconvertirent aux
métiers du tourisme en montagne. Tignes est devenue une des stations les plus
célèbres du monde.

Barrage de Tignes après construction

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XV. IMPACTS DES BARRAGES HYDROELECTRIQUES SUR L’ENVIRONNEMENT

15.1. Impacts positifs ou avantages


Les avantages qu’offrent les barrages hydroélectriques sont multiples :
 L’énergie hydroélectrique est une énergie propre (renouvelable),
 Aucune consommation de ressources,
 Rejet infime de dioxyde de carbone,
 Production élevée d'électricité possible,
 Débit d'eau (et donc d'électricité) contrôlable,
 La gestion des cours d’eau permet le contrôle des crues :
 en période de sécheresse, on lâche de l’eau ;
 en période d’inondation, on retient le surplus d’eau ;
 Apports économiques :
 Embauche des ouvriers,
 Tourisme,
 Création de plages artificielles et développement d’activités
nautiques

15.2. Impacts négatifs ou inconvénients


Les barrages hydroélectriques présentent aussi des inconvénients
malgré les avantages qu’ils offrent. Ces impacts négatifs sont :

 Pollution atmosphérique
L'énergie hydraulique n'occasionne pas de dégagement de gaz à effet de
serre, si l'on néglige les émissions provenant de la végétation en
décomposition et d’autres réactions biologiques naturelles. La production
d'hydroélectricité peut donc être considérée comme très faiblement
émettrice de gaz responsable de pollution atmosphérique.

 Dégradation des sols


 Suite à la construction d'un barrage, qui nécessite le défrichage de
grandes zones, on observe parfois une dégradation des bassins
versants : le déboisement provoque un ruissellement et une érosion
accrue, d'où un lessivage accentué des terres. Il en résulte d'une part un

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appauvrissement des sols et d'autre part une "sursédimentation"


dans le réservoir provenant des particules arrachées au sol.

 De plus, l'inondation des terres (cultures, prairies, forêts, parcs naturels,


zones d'habitation ...) provoque la migration voire la disparition de
nombreuses espèces animales et végétales.
Exemple type : La construction sur le Nil du gigantesque barrage d’Assouan en
Égypte (160 milliards de m³ de capacité de retenue) a provoqué une baisse
sensible de la teneur en limons (formation sédimentaire) de l’eau, en aval
du barrage. Résultat : le delta du Nil, qui avançait jusque-là sur la mer, a
commencé à reculer.

 Pollution des eaux


Une perturbation naturelle ou anthropique (modification du débit,
pollution, crue) en amont du cours d'eau, aura des répercussions au niveau
biologique en aval. La perturbation la plus connue est celle de la faune, et plus
particulièrement des poissons. Cette pollution de l'eau entraîne une
modification du milieu de vie des poissons, qui manquent alors d'oxygène. Et
à l’inverse, quand on lâche brutalement de l’eau du haut du barrage, elle
s’enrichit beaucoup en oxygène et contient des microbulles d’air qui
provoquent des embolies (obstructions des vaisseaux sanguins) gazeuses chez
les poissons.

 Intégration au milieu
 Des impacts d'ordre sociaux interviennent tels que les déplacements de
population dus à la submersion des terres cultivables, les pertes des
traditions par l'abandon des villages, la disparition de sites
archéologiques.
Exemple type : la construction du barrage des Trois Gorges en Chine a déplacé
près de 2 millions de personnes, détruit des milliers d'hectares de terres
agricoles (436 km2 de terres ont disparu), des villages entiers et des sites
archéologiques (15 villes et 116 villages ont été engloutis).
 De plus, l'exploitation électrique du barrage est parfois en contradiction
avec les besoin locaux des pêcheurs.

Rédigé par NYALETASSI Komi Djifa, élève ingénieur. 40


Exposé de Procédés Généraux de Construction

 Enfin, dans les zones où les maladies hydriques tropicales sont


endémiques, la construction de nouveaux réservoirs peut augmenter
les risques en termes de santé. En effet le stockage de l'eau, les
phénomènes de concentration en éléments nutritifs, en polluants (NH4,
nitrates...) favorisent le développement de bactéries, de virus, de
protozoaires et de vers parasites.
NB : Les impacts les plus importants sont dus au stockage et à la
stagnation de grandes quantités d'eau à cause de l’importance de l’activité
bactériologique qui s’y développe.
On peut citer aussi comme inconvénients : le coût de l’aménagement et les
risques de rupture du barrage.
Faces à tous ces inconvénients, il a été créé la Commission Mondiale des
Barrages (CMB) qui a les objectifs suivants :
 analyser l'impact des grands barrages en matière de développement et
évaluer les « alternatives » ce qui concerne la mise en valeur des
ressources hydrauliques et énergétiques ; et
 élaborer, si nécessaire, des critères, des directives et des normes
acceptables à l'échelle internationale, en matière de planification,
conception, évaluation, construction, exploitation et suivi des grands
barrages ainsi que leur mise hors service.

CONCLUSION
Dans le monde, l’énergie l’hydroélectricité a encore un potentiel de
développement. Comme la plupart des autres sources d’énergie renouvelable,
l’hydroélectricité demande des investissements élevés pour la réalisation du
projet mais ensuite les frais d’exploitation et d’entretien sont très faibles. La
majeure partie des investissements est consacrée aux ouvrages de génie civil;
c’est pourquoi 75 % de ces investissements dépendent du site.
Les ouvrages hydrauliques sont des ouvrages importants pour la satisfaction
des besoins en eau des populations, pour la sécurité alimentaire et pour le
développement rural en général. Ils doivent toujours faire l’objet d’études
sérieuses en relation avec leurs dimensions et être réalisés selon les règles de

Rédigé par NYALETASSI Komi Djifa, élève ingénieur. 41


Exposé de Procédés Généraux de Construction

l’art, par des ingénieurs et techniciens compétents, ce qui garantira leur


efficacité et leur longévité. On n’insistera jamais assez sur la nécessité de
l’entretien des ouvrages qui doit être systématique et régulier.

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