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Université Kadi Merbah – Ouargla

Faculté des Lettres et des Langues

Département des Lettres et Langue Française


Cours de

Recherche bibliographique
Niveau : 2ème A. Master

Préparé par : Dr Massika SENOUSSI

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Table des matières

Préambule …………………………………………………………………………… 4

CHAPITRE I : Documentation et information …………………… 5


1- La formation à l’information ……………………………………………..… 5
2- Les grands problèmes de la documentation aujourd’hui …………….6
2-1- La croissance exponentielle …………………………… 6
2-2- Facteur temps ……………………………………………. 9
3- Les principales étapes de la recherche ……………………………… 10
4- La documentation et son rôle ……………………………………….….… 12
CHAPITRE II : Les différents types de documents …….……… 13
1- Les documents primaires ……………………………….….……………… 13

1-1-Le livre …………………………………………………..………………… 13

a- Un objet ……………………………..………………………… 14
b- Un texte ………………………………..……………………… 14
c- De la rédaction à l’édition ………………………………… 15
1-2-Le périodique et sa structure ……………………………….……….. 15
a- La couverture ………………………………………….…………. 16
b- Le sommaire ou la table des matières ……….…….……….. 17
c- Le corps ………………………………………….………….…….. 17
d-L’organisation …………………………………….………….…… 17

- Le comité scientifique ……………………….…….……. 17


- Le comité de rédaction …………………………..…….. 18
- L’éditeur …………………………………………..……… 18
e-Périodiques électroniques ……………………………….………. 19

1-3-L’ouvrage collectif ……………………………………………...……… 19

1-4-Le compte rendu de congrès ………………………………..………. 20

1-5-La littérature non conventionnelle …………..…………………… 20

1-6-L’ouvrage de référence ……………………………..………………… 21

a- Les dictionnaires explicatifs ………….…….…………. 21


b- Les dictionnaires traductifs ……………….………….. 21
c- Les encyclopédies ………………………….…………… 21
d- Les répertoires spécialisés …………….……………… 22
e- Les annuaires …………………………………………... 22
f- Les lexiques ……………………………………………… 22
g- Les thésaurus …………………………………………… 22

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h- Les recueils de données ………………………………. 22
2- Les documents secondaires ………………………………………………. 23

2-1-La recherche documentaire ………………………………….. 23


2-2-Les catalogues ……………………………………..…………… 24
- Historique ………………………………..………….. 24
- Les OPAC …………………………………………….. 24
2-3-Les bases de sommaires …………………………………………. 25
- Principe général …………………………………………. 25
2-4-Les bibliographies …………………………………………………. 25
- Les bibliographies analytiques ………………………… 25

2-5-Les autres sources d'information secondaire ……….……… 26


- Pour les livres …………………………………………… 26
- Pour les périodiques …………………………….. 27

CHAPITRE III : Accéder à l’information ………………….. 27

1-Accès aux documents ………………………………………………………. 27


1-1-L’accès au texte intégral …………….………………………… 27
1-2-Les tirés à part …………………………….…………………….. 28
1-3-La recherche de la source du document ………………….. 28
1-4-Le catalogue de bibliothèque …………………………………. 28
1-5-Le prêt ……………………………………………………………… 29
1-6-Le catalogue collectif des livres ……………………………… 29
1-7-Le catalogue collectif des périodiques ……………………… 29
1-8-Le catalogue de bibliothèque …………………………………. 29
1-9-Le prêt interbibliothèques …………………………………….. 29

2-L'utilisation des documents ………………………………………………. 31

2-1-Le tri …………..…………………………………………..……… 31

2-2-La critique ………………..………………………………………. 31

2-3-Le classement …………………………………………………….. 31

2-4-L’exploitation ……………………………………………………… 32

3- Comment évaluer un document ? ……………….………………….….. 32


3-1-Evaluation externe …………………….………………………… 32
a- Auteur ………………………………………………….… 32
b- Institution ………………………………………………. 32
c- Adresse internet ………………………………………. 32
d- Evaluation par les pairs ……………………………… 33
e- Date de publication …………………………………… 33
f- Objectifs du document ……………………………….. 34
1- Évaluation interne ……………………………………………. 34

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a- Évaluation de la forme ……………………………….. 34
b- Evaluation du fond ……………………………………. 35

CHAPITRE IV : Comment rédiger une bibliographie ? ……. 35

1- Un livre …………………………………………………………..……… 36
2- Un article dans un périodique, une publication en série ……. 37
3- Une participation dans un ouvrage collectif ……………………. 38
4- Un document sur internet …………………………………………. 39
5- Les règles d'écriture ……………….……………………………… 41
5-1- La citation d'un auteur ……………….………………… 41
a- La citation numérique …………….………… 41
b- La citation « auteur-date » ………….….. 42
c- La citation de seconde main …………… 42

Bibliographie ……………………………………………………………………… 44

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Préambule

Ce manuel sur la recherche bibliographique s’adresse


principalement aux étudiants ainsi qu’aux enseignants débutants qui
préparent des recherches (mémoires, thèses, communications, articles). Il
met entre leurs mains des outils et techniques qui leur permettent de bien
mener leurs recherches en partant de principes fondamentaux de la
recherche documentaire. En effet, la recherche documentaire ne saurait
être fortuite ; elle se base sur l’acquisition de certaines compétences et
performances menant à la maîtrise de la recherche de l’information selon
des principes scientifiques qui facilitent l’accès et l’appropriation de cette
information. L’étudiant est tenu aujourd’hui de savoir gérer ses
recherches bibliographiques et se débrouiller avec l’immense
documentation qui ne cesse d’accroître avec ses différents supports,
papier ou électronique.

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CHAPITRE I : Documentation et information

1- La formation à l’information

La formation documentaire est un sujet relativement neuf. Cette notion trouve


son origine dans les années 1970 lorsqu’on parlait d’aide et d’orientation des
utilisateurs des bibliothèques, déjà submergés par la quantité croissante
d’informations. Dans les années 1980, apparaît la notion d’instruction, de
formation. Formation des utilisateurs et formation documentaire, puis
formation à l’information. Ce n’est qu’au début des années 1990 qu’apparaissent
les concepts plus globaux. Les Anglo-saxons parlent, par exemple, d’information
literacy, terme qui englobe tous les comportements de prise d’information. C’est
à ce moment-là qu’en France et en Belgique, comme dans la plupart des autres
pays industrialisés, la formation documentaire a connu un essor important.

En France, dès 1982, les universités ont mis en place des Unités Régionales de
Formation à l’Information Scientifique et Technique (URFIST). Au nombre de 7,
elles étaient au départ prévue pour initier les étudiants de 3ème cycle aux
nouvelles technologies. Elles sont toujours en place et ont considérablement
accru leur offre de service. A la fin des années 1980, dans l’enseignement
supérieur et les universités françaises, la constatation d’un taux d’échec élevé
des étudiants de 1er cycle a conduit le ministère de l’Éducation Nationale à
mettre au programme de la 1ère année des études universitaires un cours de
« méthodologie du travail universitaire ». Ce décret permettait d’inscrire
officiellement des cours de formation dans les programmes, sans les rendre
pour autant obligatoires. Les structures documentaires des grandes écoles ne
sont par ailleurs pas en reste.

Depuis 1997, à l’initiative de la sous direction des bibliothèques, la France (et


par extension l’ensemble des pays francophones) dispose d’un outil essentiel
qu’est le portail Internet FORMIST (FORMation à l’Information Scientifique et
Technique). FORMIST recense de nombreuses ressources pédagogiques sur le
thème de la maîtrise de l’information. Ses missions s’étendent à la veille
documentaire, à la production et à la diffusion de documents pédagogiques et à
la formation des formateurs.

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En Belgique francophone, bien qu’aucune initiative des pouvoirs publics n’ait
stimulé la mise en place de formation, il y a beaucoup d’initiatives en faveur de
la formation documentaire. L’Association Belge de Documentation a par
exemple créé en 1989 un groupe « formation des utilisateurs ». Relayé en 1999
par le « Groupe EduDOC », ce groupe n’a eu cesse, depuis 15 ans, d’apporter
aides et réflexions pour l’organisation de formations. Dans les universités et les
hautes écoles, il y a une vaste gamme de formations mises sur pied. Les
formations organisées sont tantôt techniques, tantôt méthodologiques, et
répondent de mieux en mieux aux besoins des utilisateurs.

En Europe, la création d’associations et de groupes de travail fait avancer la


réflexion et pousse à la création de référentiels de compétences en matière
d’accès à l’information pour bien identifier l’étendue des besoins, et de
curriculum précis pour organiser ces formations de manière optimale.

Référence : Bernard POCHET, Méthodologie documentaire. Rechercher, consulter,


rédiger à l’heure d’Internet, De Boeck, Bruxelles, 2005.

2- Les grands problèmes de la documentation aujourd’hui

2-1-La croissance exponentielle


Le développement de la recherche scientifique, pure ou appliquée, est el que
plus de 80% des savants dont les découvertes ont été décisives dans l’état actuel
du savoir, sont encore en vie aujourd’hui. Il en est de même des auteurs de
brevets déposés où que ce soit dans le monde.

Parallèlement s’affirme l’importance de la littérature scientifique et technique.


La masse totale de ce qui a été écrit dans le domaine de la chimie double
désormais tous les huit ans ; chaque année, plus d’un million d’articles sont
publiés dans cette discipline ; chaque mois il en paraît 1 500 à 2 000 de plus.

Pour la médecine, c’est au bout d’environ dix ans que double la masse des
publications. Chaque année paraissent plus de vingt-cinq millions de pages

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d’articles scientifiques, dus à quelques deux millions d’auteurs. Environ 200 000
brevets originaux sont déposés, bon an, mal an.

Sans doute, n’a-t-on pas procédé à des calculs tout à fait exacts. Dans les années
80 par exemple de nouveaux périodiques naissent à la cadence de deux par jour.

La situation est si préoccupante que, faute de mesures extrêmement énergiques


et rapides, on aboutira à un goulot d’étranglement : le nombre et le volume des
publications croissant selon une progression exponentielle tandis que le temps
disponible pour trouver et assimiler cette masse ne varie pas très sensiblement.
Bref, l’écart entre la masse des documents et le temps disponible, ne cesse
d’accroître, or un chercheur consacre en moyenne 8 h par semaine, soit 20% de
son temps, à s’informer.

La situation est d’autant plus grave que, si augmentent toujours le nombre et le


volume des publications publiées dans les langues mondiales occidentales,
allemand, anglais, espagnol, français, grâce auxquelles en 1939, l’homme instruit
pouvait espérer accéder à 80 à 90% de la littérature de son domaine, la place
prise par le russe, par le japonais, par le chinois devient considérable. Et d’autres
langues orientales atteindront bientôt à leur suite une grande importance.

Il existe aujourd’hui plus de journaux scientifiques et techniques dans quelques


langues dont la connaissance est peu répandue chez les Occidentaux, que
certaines des langues occidentales classiques, davantage en russe qu’en
allemand, en japonais qu’en français, en chinois qu’en italien.

Or, contrairement à ce que d’aucuns pourraient penser, ce problème n’intéresse


pas uniquement quelques spécialistes dans des laboratoires ou dans des
bibliothèques, mais bien l’ensemble de l’économie sinon la population tout
entière.

La population tout entière, pourquoi pas ? Non que, comme d’aucuns l’ont
affirmé, l’on devrait craindre que le monde ne se transforme en usines à papier
et en imprimeries qui tariraient bientôt les ressources forestières tandis que les
bibliothèques occuperaient tant de places qu’elles réduiraient sensiblement les
terres arables !

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Mais parce qu’il importe, non seulement que les bibliothèques disposent de
ressources et de personnel pour faire face à cette masse, mais encore que l’on
soit outillé pour découvrir dans cette masse ce qu’il importe de lire.

Résumons-nous.

La croissance du nombre et de la masse des documents imprimés est


exponentielle.

Ainsi :

1- En chimie : la masse est doublée en plus ou moins huit ans ;


En médecine : doublement en plus ou moins dix ans ;
En droit, sociologie, sciences économiques : doublement tous les douze à
quinze ans.
2- On assiste à la naissance de deux ou trois périodiques par jour : il y a « un
excédent des naissances sur les décès » et … aucun contrôle des
naissances.
3- La littérature dite scientifique compte trois millions d’articles par an, et
deux millions d’auteurs.

Cette croissance est liée à l’accélération de l’histoire. Citons à ce propos R.


GARAUDY (L’Alternative, Coll. « Libertés 2 000 », R. Laffont, Paris, 1972) :

Un homme de 70 ans est né au milieu de l’histoire humaine : il s’est passé


autant de choses depuis sa naissance qu’il s’en était passé depuis 6 000
ans de l’histoire (p 19).

Le développement des connaissances est plus fulgurant encore. Un


fameux rapport de l’Unesco soulignait que 90% des savants qui ont vécu
depuis le début de la civilisation sont actuellement vivants.

L’un des meilleurs spécialistes mondiaux des émissions scolaires


radiotélévisées écrit : « Au rythme auquel le savoir s’épanouit, la somme
des connaissances de l’humanité sera quatre fois plus importante qu’elle
ne l’est, au moment où un enfant né aujourd’hui sortira de l’université.
Quand il aura 50 ans, 97% de ce qu’il saura à ce moment-là auront été
inventés depuis sa naissance. » (p21)

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2-2- Facteur temps
Le facteur temps jour un rôle important en raison du progrès du savoir. Il est
des domaines où l’information doit être très rapide pour rester valable. Dans
certains cas, elle est périmée après quatre mois. Même lorsque la transmission
de l’information est rapide, il s’école un assez long délai entre le moment où
l’auteur a rédigé son étude et celui où ce travail aboutit dans le cabinet du
lecteur.

Dans le cas de VINITI, il s’écoule, en moyenne, quatorze mois entre la


publication et l’analyse.

Plus il y a de publications, plus elles se « démodent » rapidement. Un signe du


vieillissement rapide de la littérature scientifique est le résultat des études faites
sur les sources bibliographiques citées dans des milliers d’articles
(« obsolescence »).

L’ancienneté moyenne était de :

4,6 ans en physique,

7,2 ans en physiologie,

8,1 ans en chimie,

10 ans en botanique.

Ces divers phénomènes : masse, langues, temps, sont mis en relief si l’on
considère la tâche d’un important service d’analyse de publications dites
primaires, tel, pour la chimie, Chemical Abstracts.

Référence : Jean E. HUMBLET, Comment se documenter, Éditions Labor,


Bruxelles, 1985.

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3- Les principales étapes de la recherche

Quel que soit le sujet traité et en fonction du domaine, les étapes d’une
recherche en sciences humaines et sociales peuvent être résumées en quatre
phases :

1) Phase d’investigation : elle consiste à réunir la documentation nécessaire


au traitement du sujet (consultation des bases de données, consultation
de manuscrits, réalisation d’enquêtes, etc.).
Objectif : établir la bibliographie générale et spécialisée du domaine.
2) Phase d’analyse : elle consiste à « décortiquer » les sources, les postulats
du domaine et le contenu des études élaborées.
Objectif : établir un plan détaillé pour la recherche envisagée.
3) Phase de documentation : elle consiste à trier et à organiser les données et
éléments utiles issus de la phase d’investigation.
Objectif : consulter des fiches (bibliographiques, citationnelles et
thématiques) ordonnées en vue de la rédaction.
4) Phase de rédaction : elle consiste à mettre par écrit les idées et données
organisées dans les fiches suivant un plan progressif d’exposition.
Objectif : rédiger des paragraphes et des sections en suivant une logique
démonstrative.

Ces différentes phases peuvent être interverties mais elles sont indispensables à
la réussite de la recherche. Le facteur « temps » est particulièrement important :
il faut savoir gérer son année de sorte à équilibrer son investissement dans
chacune de ces phases. En règle générale, c’est la phase d’analyse et de
documentation qui exige le plus de temps. Une fois les données classées et
analysées, la rédaction ne devrait pas poser de problème majeur.

La recherche est une construction à long terme, tel un édifice auquel participent
plusieurs architectes. C’est pourquoi il convient, avant d’ajouter sa propre pierre
à l’édifice, d’examiner ce qui a été déjà réalisé jusque là. C’est le sens de la
recherche bibliographique, étape préalable à toute nouvelle construction, afin
que l’étudiant chercheur ne se trouve dans la situation inconfortable de celui qui
refait à l’identique une étude déjà menée, parfois par des chercheurs bien plus
chevronnés.

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La recherche bibliographique vise donc à réunir le maximum d’informations sur
les écrits disponibles concernant le sujet choisi. Grâce aux progrès considérables
réalisés dans le stockage et la gestion des données informatiques, cette recherche
est devenue chose aisée de nos jours, si l’on sait utiliser les ressources
documentaires existantes dans les bibliothèques nationales, universitaires et
spécialisées, etc. La plupart de ces bases de données sont même disponibles
gratuitement sur le web (Internet). Citons seulement à titre indicatif deux sites :
www.bnf.fr (catalogue en ligne) et www.abes.sudoc.fr (réseau documentaire
français).

Face à la profusion documentaire, ce qu’il faut maîtriser, c’est le tri des


informations et la délimitation des ressources utiles. Pour ce faire, l’étudiant
chercheur doit d’emblée combiner plusieurs types de critères de séléction :

• Chercher par mot clé du domaine (Lettres, histoire, sociologie, etc.) ;


• Chercher par mot clé du titre ou de l’auteur (s’il s’agit d’une
monographie) ;
• Chercher par mot clé de la thématique en veillant à préciser le champ de
recherche ;
• Chercher par mot clé de la méthode critique ou du courant de pensée.

Dans tous les cas, il ne faut pas ignorer les grandes bases de données
institutionnelles telles que DocThèses (catalogue des thèses soutenues en France
depuis 1972), Francis (tous les périodiques en sciences humaines et sociales),
Electre (tous les livres publiés en France), et Myriade (localisation des titres de
périodiques).

Cependant, la recherche bibliographique ne peut se limiter à la consultation des


bases de données électroniques. Une manière astucieuse de compléter cette
recherche consiste à commencer par la bibliographie figurant à la fin du dernier
ouvrage publié sur la question.

Référence : Mathieu GUIDÈRE, Méthodologie de la recherche, Ellipses, Paris, 2003.

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4- La documentation et son rôle

Documentation : l’information systématique par « documents » (écrits, films,


etc.) prend le nom de documentation.

Information : par information, on vise d’abord la diffusion de nouvelles. On


parlera également de transmission de l’information par exemple par satellite.

On qualifiera « d’information » tout ce qui contribue à informer. D’un point de


vue opérationnel, l’information suppose une transmission du savoir.

Dans tout processus d’information, on distingue nécessairement : l’émetteur, le


récepteur, le support (document, note, etc.) et parfois l’intermédiaire.

Documents : on entend par là ce qui, ayant une forme matérielle, est porteur
d’information.

Archives : il s’agit d’une branche spéciale de la documentation qui s’occupe du


stockage et de la conservation de documents.

Définition précise de la documentation : la documentation consiste à réunir, à


classer, à sélectionner, à diffuser et à utiliser tous les genres d’informations.
C’est l’art et la science d’organiser et de manier l’information pour toutes les
sciences et toutes les techniques. Telle qu’elle existe aujourd’hui, elle a été mise
au point par Paul OTELET, au début du 20ème siècle.

Le traitement de l’information et de la communication ont eu des influences


heureuses dans beaucoup de domaines. Sans lui, la recherche scientifique
n’atteindrait pas l’ampleur qui la caractérise aujourd’hui, mais il est lui-même
l’objet de progrès extrêmement rapides. Auxiliaire important dans la « phase de
gestion » d’une série d’activités humaines, il joue un rôle de premier plan dans
l’activité économique et la direction des entreprises : études de marchés,
situation des pays prospectés, etc.

Enfin, son influence est considérable dans « la vie tout court ».

L’information détermine tous les rapports entre hommes : « Si le comportement


des hommes n’est pas absolument conditionné par les informations disponibles,

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leurs décisions sont limitées par les informations dont ils disposent à un
moment donné. »

Il n’est donc pas surprenant que les publications de vulgarisation prennent un


tel essor.

Référence : Jean E. HUMBLET, Comment se documenter, Éditions Labor,


Bruxelles, 1985.

CHAPITRE II : Les différents types de documents


L’information est la matière première sur laquelle vont s’exercer les techniques
documentaires. Elle peut se présenter sous des formes plus ou moins concrètes :
un renseignement, un fait, un chiffre, une image ou un son. Ces données sont
reproductibles et peuvent être transmises à l’aide de supports concrets : la voix,
le journal, un film, un livre ou un document sur Internet. Il existe plusieurs
typologies pour décrire les canaux d’information. Nous privilégierons celle qui
différencie le type d’élaboration : documents primaires, secondaires et tertiaires.
Les documents primaires sont ceux qui donnent directement de l’information,
les documents secondaires recensent les documents primaires (catalogues
imprimés ou informatisés, bibliographies, etc.) et les documents tertiaires
décrivent et font le point à propos des sources documentaires secondaires et
primaires.

Chaque type de document peut se définir par un petit nombre de


caractéristiques bibliographiques. Ce sont ces caractéristiques qui nous
permettent de rédiger des descriptions bibliographiques.

1- Les documents primaires

1-1-Le livre : le livre a longtemps été une source d’information privilégiée. Il


pouvait, aux siècles derniers, renfermer tout le savoir dans de belles

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encyclopédies. Le livre est bien antérieur à la création de l’imprimerie (milieu
du XVème siècle). Sur papyrus, parchemin ou papier, les hommes ont, depuis
l’antiquité, consigné par écrit des informations en vue de les faire circuler.

A l’heure actuelle, bien d’autres médias ont volé la vedette au livre, comme les
publications en série, les documents audiovisuels et les documents sur support
informatique qui nous « envahissent » petit à petit.

Le livre est objet, assemblage de feuilles imprimées et reliées, il peut être


apprécié en tant que tel. Le livre est texte, c’est son contenu qi apporte
l’information. Objet et texte, il est identifié par une référence bibliographique.

a- Un objet
L’histoire du livre est donc très ancienne. Également appelé monographie, c’est
un ouvrage formant un tout et traitant d’un seul sujet. La plupart des livres
édités à l’heure actuelle se présentent sous des formats variant du format « livre
de poche » au format A3. De la première à la dernière page (la quatrième de
couverture), le livre est composé de plusieurs parties distinctes.

- La couverture ;
- la page de titre ;
- la page du copyright ;
- l’avant-propos ;
- le corps du livre ;
- la bibliographie ;
- les annexes ;
- le glossaire ou le lexique ;
- l’index et la table des matières.

b- Un texte
Le texte est séparé en parties et chapitres. S’il ne s’agit pas d’un roman ou d’un
texte assimilé, il n’est pas toujours nécessaire de parcourir tout le texte de la
première à la dernière page pour y trouver une information. Deux outils cités
plus haut doivent être utilisés dans ce cas :

- L’index qui renvoie le lecteur dans le texte à partir de mots clés ;

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- La table des matières (ou le sommaire) qui sert de guide vers une ou
plusieurs parties du texte.

Dans le cas de l’index, il est important de choisir le ou les mots clés qui
représentent exactement l’information cherchée. Ces mots clés sont extraits du
texte. Les synonymes sont rarement envisagés. C’est au lecteur à imaginer tous
les termes possibles.

c- De la rédaction à l’édition
Le temps de préparation d’un livre est relativement long. L’auteur, lorsqu’il a
constitué un manuscrit (provisoire), le présente à un ou plusieurs éditeurs pour
publication. L’éditeur le soumet alors à plusieurs lecteurs qui évaluent le
manuscrit sur le fond et sur la forme. L’éditeur, de son côté, évalue la faisabilité
du projet d’édition (coût de préparation, coût d’impression, public cible, etc.).

Si l’éditeur estime, après ces analyses, qu’il peut publier l’ouvrage, il le fait
savoir à l’auteur et lui transmet une convention d’édition et éventuellement le
manuscrit annoté. Par cette convention, l’éditeur s’engage à finaliser le livre et à
le diffuser. De son côté, l’auteur s’engage à fournir un manuscrit définitif dans
un délai fixé et abandonne certains droits à l’éditeur.

Le livre sera relu puis confié à un metteur en page. L’éditeur fera aussi appel
aux maquettistes, graphistes et autres spécialistes pour donner au livre sa
présentation finale. L’éditeur présentera au moins une épreuve à l’auteur.
L’auteur ne peut plus apporter que des modifications mineures sur la dernière
épreuve.

Il se passe plusieurs mois entre le dépôt du manuscrit définitif et la sortie du


livre. L’éditeur reste maître d’œuvre du livre. Il se charge de l’impression et de
la diffusion (vente directe, vente via des diffuseurs et via des libraires).

1-2- Le périodique et sa structure


Parfois appelé journal, le périodique est une publication qui paraît à intervalles
réguliers, donnant des informations sur l’actualité. C’est une source
d’information permanente.

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C’est en 1661 qu’était publié le premier périodique scientifique, « Le Journal des
Savants ». On estime aujourd’hui à un million le nombre de ces périodiques.

En science, les périodiques sont les plus importants des documents primaires
par leur contenu mais aussi par leur nombre. Ils collent à l’actualité de la
recherche tant fondamentale qu’appliquée. Le périodique remplit quatre
fonctions essentielles : la diffusion de l’information, l’enregistrement de cette
information, sa validation et son archivage. Il est devenu essentiel dans le
dialogue entre les chercheurs puisqu’il dégage les questions sans réponse, décrit
les travaux en cours et donne les conclusions des recherches récemment
abouties, décrit des applications de la recherche et fait l’état des connaissances.

La croissance du nombre de publications s’explique par la croissance du nombre


et la diversité des disciplines scientifiques, observables par la multiplication des
diplômes scientifiques délivrés et par le nombre de centres et d’équipes de
recherche. Les chercheurs communiquent leurs réflexions et les résultats de
leurs travaux à leurs collègues pour les faire évaluer (évaluation par les pairs,
comités de lecture) et pour faire progresser la science mais aussi pour leur
propre carrière ; le nombre de publications d’un chercheur est un critère
d’évaluation largement utilisé. L’expression « Publish or perish » (publier ou
périr) utilisée pour la première fois par Hertzel (1973) illustre bien cette
obligation, tantôt tacite tantôt explicite, imposée aux chercheurs.

Il n’en reste pas moins que le périodique, imprimé ou électronique, est le


support privilégié du dialogue entre les chercheurs du monde entier.

a- La couverture : le périodique est composé d’une couverture qui nous


renseigne sur :
- Le titre du périodique ;
- Le numéro du volume : en général le numéro du volume correspond à
l’âge du périodique, le volume 1 correspondant à la première année
d’édition (certains éditeurs publient plusieurs volumes sur plusieurs
années) ;
- Le numéro du fascicule dans le volume : le nombre de fascicules
paraissant dans un volume dépend de sa fréquence de parution (entre 1
et 52 fois par an) ;
- L’année de parution qui complète l’information sur le volume en cours ;

16 | P a g e
- Le numéro international normalisé d’une publication en série (ISSN).

b- Le sommaire ou la table des matières : à l’intérieur, dans les


premières pages, se trouve le sommaire ou la table des matières du
périodique qui reprend le nom du ou des auteurs des articles qui
composent le fascicule, le titre de ces articles et le numéro de la première
page des articles. Certains sommaires sont imprimés au dos du fascicule,
ce qui les rend plus accessibles et en facilite la photocopie ou le scannage
pour les bases de sommaires.

c- Le corps : le corps d’un périodique comporte généralement :


- Des articles scientifiques qui sont en général le fruit d’un travail de
recherche spécialisé ;
- Une revue de la presse, qui reprend et analyse le contenu d’autres
périodiques du même domaine ou d’un domaine proche ;
- Des annonces : de congrès, de produits commerciaux, de services, etc. ;
- Une chronique des livres nouvellement parus (livres reçus ou book
review), envoyés par leur auteur ou leur éditeur en service de presse pour
être signalés dans le périodique. En général, ce signalement
s’accompagne d’un résumé, souvent critique, rédigé par un lecteur.

Les articles, la revue de presse, les annonces et la liste des livres reçus
constituent d’importantes sources de références vers d’autres documents.

d- L’organisation
En général, trois instances distinctes interviennent dans le fonctionnement d’une
revue scientifique. Ces trois instances se chargent respectivement de la politique
générale de la revue, du contenu de la revue et de son édition. On peut trouver
de nombreuses variations dans ce schéma mais le principe de fonctionnement
reste toujours le même.

Le comité scientifique : appelé également « éditorial board » ou


« scientific commitee », ce groupe de personnes décide de la politique
éditoriale de la revue. C’est lui qui décide des budgets ou des
modifications de présentation et qui désigne les membres du comité de
rédaction ou l’éditeur.

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Lorsque ce comité est composé de personnes de nationalités différentes,
on parlera alors d’une revue internationale.

Le comité de rédaction : ce comité est le garant quant au fond des


articles et des communications qui paraissent dans la revue. Le comité est
en général composé d’un rédacteur en chef, secondé par un secrétaire de
rédaction, et de membres.
C’est le rédacteur en chef qui réceptionne les manuscrits des auteurs. Il
soumet ces manuscrits à des lecteurs, spécialistes du domaine envisagé
par l’article. Cette pratique garantit la qualité de la revue et s’appelle :
évaluation par les pairs (ou referees) ou peer review.
Lorsque le manuscrit est accepté par le comité de rédaction, l’auteur en
est informé et il est transmis à l’éditeur.

L’éditeur : l’éditeur (publisher en anglais) est chargé de toute la gestion


pratique de la revue. Il est chargé :
- De la composition et de la mise en page ;
- De l’impression ;
- De la diffusion.

C’est la première de ces étapes qui est la plus longue. Les manuscrits qui
sont confiés à l’éditeur sont en général enregistrés sur support informatique
mais dans des formats très variés. Le principal travail consiste à rendre ces
manuscrits conformes à toutes les prescriptions de la revue (format,
typographie, titre, tableau, illustration, légende, résumé, bibliographie, etc.)
présentées dans le guide des auteurs.

L’éditeur doit également veiller à éliminer toutes les fautes de grammaire,


d’orthographe, et de frappe et les éventuelles incohérences de sens qui
auraient échappé à la vigilance du comité de rédaction.

Avant l’impression définitive du document (ou sa mise à disposition sur


Internet pour les revues électroniques), une épreuve est transmise à l’auteur
principal.

18 | P a g e
e- Périodiques électroniques
Il y a quelques années, le CD ROM semblait pouvoir prendre la place des
éditions imprimées. A l’heure actuelle, il n’y a pas plus de 5 000 titres sur ce
support. Le support d’avenir est très clairement Internet et les périodiques
électroniques. Les périodiques électroniques posent cependant encore des
problèmes pour leur archivage et leur prix. Un périodique imprimé peut être
conservé même après la disparition de son éditeur. Avec le périodique
électronique, l’information est disponible tant que le site Internet existe et est
accessible. A l’heure actuelle, il y a peu d’éditeurs qui proposent une solution
pour l’archivage. Par ailleurs, sans frais d’impression et d’expédition, est-il
normal que les éditeurs facturent un périodique électronique au même prix
qu’un périodique imprimé ?

Certains périodiques sont exclusivement électroniques e leur nombre est


croissant. Ce sont souvent des publications institutionnelles accessibles
gratuitement.

1-3- L’ouvrage collectif


L’ouvrage collectif est au niveau de sa conception à mi-chemin entre le
périodique et le livre. Il est composé d’articles rédigés par différents auteurs, en
général spécialistes d’un même domaine, rassemblés dans un même ouvrage. Sa
description bibliographique emprunte donc des caractéristiques :

- De l’un, si la référence bibliographique est descriptive : c’est l’ouvrage


collectif lui-même qui est décrit ;
- De l’autre, si la référence bibliographique est analytique : c’est la
participation d’un des auteurs qui est décrite avec des précisions sur la
source (l’ouvrage collectif lui-même).

La responsabilité du contenu de cet ouvrage est confiée à un éditeur


scientifique. C’est d’ailleurs bien souvent ce dernier qui aura pris l’initiative de
la création de cet ouvrage et aura pris contact avec les auteurs participants à sa
rédaction. Comme pour un livre, l’éditeur scientifique, en quelque sorte
« l’auteur » de l’ouvrage, en confiera l’édition à un éditeur (commercial) qui se

19 | P a g e
chargera des aspects matériels de la publication (mise en page, impression, etc.).
Ce dernier se charge aussi de la diffusion et de la vente.

1-4- Le compte rendu de congrès


Le compte rendu de congrès est un cas particulier d’ouvrage collectif. Les
différents articles insérés dans le document sont les textes de conférences et
communications présentées lors d’un congrès ou d’une réunion scientifique.

L’éditeur scientifique, qui est parfois l’organisateur du congrès, joue le même


rôle que pour l’ouvrage collectif. Dans une bibliographie, le titre du document
sera idéalement complété avec :

- Le nom du congrès ;
- La date à laquelle il s’est déroulé ;
- Le lieu.

1-5- La littérature non conventionnelle


La littérature non conventionnelle (littérature grise, littérature souterraine,
littérature non commercialisée) comprend notamment :

- Les exposés ;
- Les textes de cours ;
- Les études non diffusées ;
- Les plans ;
- Les programmes d’activités ;
- Les rapports ;
- Les thèses et mémoires non publiés ;
- Les rapports de stages ;
- …

C’est une littérature très prisée car porteuse d’actualité. Elle est en général très
recherchée par les utilisateurs et les centres de documentation. Elle fait souvent
l’objet d’échanges de personne à personne, entre spécialistes d’un même
domaine.

20 | P a g e
Une partie seulement de ces documents est recensée dans es bibliographies
analytiques. Ils le sont très rarement dans les bases de sommaires.

1-6- L’ouvrage de référence


Également appelés les « usuels », les ouvrages de référence donnent une
quantité impressionnante d’informations et sont presque la passage obligé lors
d’une recherche d’information. Ils donnent des informations assez concises et
des explications sur les termes à utiliser. Ces documents existent sous la forme
de documents imprimés mais aussi, bien souvent, sous un format électronique
accessible via Internet ou sur CD ROM.

Les types d’ouvrages de référence sont nombreux, nous avons tenté ci-dessous
un essai de typologie simplifiée, avec de brèves définitions et quelques
exemples.

a- Les dictionnaires explicatifs


Ce sont des recueils de mots rangés par ordre alphabétique, suivis de leur
définition. Ces dictionnaires sont soit généralistes (exemple : Le petit Larousse
ou Le petit Robert, le Dictionnaire Universel Francophone), soit spécialisés dans
un domaine (exemple : le Dictionnaire interactif des sciences et techniques, le
Dictionnaire de l’informatique et d’Internet ou le Dictionnaire des sciences
économiques), soit traitant un aspect particulier de la langue (le Dictionnaire
des synonymes, le Grand dictionnaire terminologique, le Dictionnaire des citations).

b- Les dictionnaires traductifs


Ce sont des recueils de mots rangés par ordre alphabétique suivis de leur
traduction en une ou plusieurs langues (ex : Harrap’s ou Oxford ou le
Dictionnaire bilingue expérimental anglais-français).

c- Les encyclopédies
Présentées en un ou plusieurs volumes, ce sont des ouvrages où est exposé,
alphabétiquement ou méthodiquement, l’ensemble des connaissances

21 | P a g e
universelles. Ces encyclopédies sont générales (exemple : Encyclopedia
Britanica ou Encarta) ou spécialisées, spécifiques à un domaine du savoir
(exemple : Encyclopedia of virology). On enregistre un nombre croissant
d’encyclopédies sur Internet, certaines, comme Wikipedia, sont des
encyclopédies collectives alimentées par des contributions individuelles.

d- Les répertoires spécialisés


Ce sont des tables ou recueils où les matières (des adresses par exemple) sont
rangées dans un ordre qui les rend faciles à trouver (ex : répertoire des
bibliothèques belges en ligne).

e- Les annuaires
Ce sont des recueils annuels, tenus à jour, de personnes, de membres d’une
profession ou de sociétés (ex : annuaire du personnel d’une université).

f- Les lexiques
Ce sont des dictionnaires spécialisés reprenant les termes (descripteurs ou
non) utilisés dans une science ou une technique (ex : lexique de botanique).

g- Les thésaurus
Ce sont des répertoires alphabétiques de descripteurs présentés avec leurs
relations sémantiques et hiérarchiques (ex : MeSH, Medical subject Headings,
thésaurus utilisé pour l’indexation de la base Medline de la National Library of
Medecine). Les thésaurus peuvent être monolingues ou multilingues. Ils sont
toujours spécialisés dans un domaine qui peut être très étendu
(macrothésaurus) ou très étroit (microthésaurus).

h- Les recueils de données


Ces ouvrages contiennent soit des données statistiques brutes en provenance
d’organismes officiels (ex : FAOSTAT, données statistiques de la FAO) ou de
sociétés privées, soit des données textuelles (ex : Recueil des lois et arrêtés).

22 | P a g e
2- Les documents secondaires

2-1- La recherche documentaire


Lors d'un besoin précis d’information, si on ne dispose d’aucun document
ni de la référence de documents, on peut :
− Se promener dans les rayons d’une bibliothèque et faire confiance au
hasard ;
− Avoir trouvé la référence d’un document dans un cours, dans la
bibliographie d’un livre ou d’un article ou sur Internet et se présenter au
comptoir d’une bibliothèque pour le demander;
− Chercher dans sa mémoire des expériences antérieures ou questionner
des collègues et connaissances.

Ces méthodes, bien que très courantes, ne sont pas les plus efficaces et ne
donnent probablement qu’une information partielle. C’est la recherche
documentaire sous toutes ses formes qui fera découvrir la référence des
documents primaires nécessaires.
La recherche documentaire est la méthode la plus efficace pour trouver la
référence de documents qui contiennent l’information recherchée. Les
étapes suivantes étant de retrouver ces documents, les lire, les critiquer, les
utiliser...

Jusqu’il y a peu, la recherche documentaire se pratiquait dans des bulletins


signalétiques, des bulletins de sommaires, des revues d'abstracts (résumés
en français) ou d’autres documents imprimés. Le travail de recherche était
long et fastidieux. Actuellement les systèmes informatisés les ont largement
remplacés. Seules subsistent quelques bibliographies imprimées, très
spécialisées ou d’un fonds particulier.
Les outils électroniques sont principalement :
− Les catalogues ;
− Les bases de sommaires ;
− Les bibliographies analytiques.
Ces outils font référence à des documents scientifiques soit imprimés soit, de
plus en s souvent, accessibles sur Internet.

23 | P a g e
2-2- Les catalogues
Historique

Il y a quelques années, on trouvait des fichiers manuels dans presque toutes


les bibliothèques. D’une manière générale, ils ne sont plus mis à jour et sont
relayés par les systèmes informatisés. Les fichiers manuels étaient constitués
de notices catalographiques sur fiches bristol de 75 x 125 mm, classées
alphabétiquement dans des tiroirs. Plusieurs classements pouvaient être
proposés en plus du catalogue-auteur : le catalogue-matière, le catalogue
topographique, le catalogue par titre, le catalogue géographique, le catalogue
chronologique et le catalogue des périodiques.
Avec la généralisation des outils informatiques, de nombreux progiciels de
gestion documentaire et de gestion de bibliothèque sont apparus. Ils
simplifient la gestion des bibliothèques et facilitent l’accès aux données.

Les OPAC

Les OPAC (Online Public Access Catalog), accès publics aux catalogues de
bibliothèques informatisés, sont progressivement sortis des bibliothèques.
D’abord distribués dans les campus, lorsqu’il s’agit d’universités, ils
permettent souvent de savoir si un ouvrage est disponible et de le réserver à
distance. Les catalogues sont aujourd’hui interrogeables de n’importe où
grâce à Internet.
Le catalogue est une image du contenu de la bibliothèque. Il reprend les
informations principales (titre, auteur(s), date, éditeur(s), etc.) relatives à
tous les documents présents dans la bibliothèque. Le catalogue n’analyse pas
le contenu des documents, quelques descripteurs ou matières sont parfois
utilisés pour décrire le document. Il est inutile de chercher un article de
périodique sur la base de son titre ou de son auteur dans un catalogue, le
catalogue n’en décrit pas. Par contre, le catalogue indiquera si le périodique
qui contient cet article se trouve ou non dans la bibliothèque. Le catalogue
donnera aussi sa localisation dans la bibliothèque.

24 | P a g e
2-3- Les bases de sommaires

Principe général
Les bases de sommaires, appelées également revues de sommaires ou
bibliographies courantes, sont alimentées par les tables des matières des
périodiques. Ces bases qui se multiplient depuis le développement d’Internet
ont toutes un objectif commercial.
- soit par leur consultation qui est payante ;
- soit par la fourniture payante de documents suite à leur utilisation ;
- soit les deux.

Le principe de base du fonctionnement de cet outil est simple. Ces


sociétés (privées ou publiques) reçoivent et/ou s’abonnent à un
maximum de périodiques scientifiques, généralement sans distinction de
domaine et de niveau. La majorité de leurs ressources proviennent
d’accords commerciaux avec de gros éditeurs. Elles reprennent, par
lecture optique ou à partir des données fournies par les éditeurs, les
tables des matières de ces périodiques et les introduisent dans des
fichiers mis à jour quotidiennement.

2-4- Les bibliographies

Les bibliographies analytiques

La description des documents effectuée dans les bibliographies analytiques


est presque toujours accompagnée d’une analyse du contenu sous la forme
d’un résumé et fait l’objet d’une description approfondie au moyen de
descripteurs. Les informations ajoutées justifient largement le délai entre le
moment où la publication est éditée et le moment où elle est signalée dans la
bibliographie (au minimum 3 mois).
Comme pour les outils précédents, leur diffusion est électronique par contre
leur utilisation est généralement payante. Certains éditeurs proposent
néanmoins, gratuitement sur Internet, une version « allégée » de leur
bibliographie.

25 | P a g e
Les bibliographies analytiques ou bibliographies rétrospectives diffèrent des
bases de sommaires par leur domaine de couverture toujours spécifique et
par la profondeur de leur analyse effectuée par des documentalistes.

Les nouvelles applications développées dans les universités et chez les


fournisseurs d'information (agences d’abonnements, éditeurs, etc.)
permettent de plus en plus souvent d'accéder au texte intégral des
périodiques directement à partir d’une notice affichée à l’écran. L’accès à ce
texte intégral même s’il est théoriquement et techniquement possible pour
tous les périodiques ayant une version électronique, est réduit aux
périodiques auxquels l’utilisateur a effectivement accès.

2-5- Les autres sources d'information secondaire


Dans les bibliothèques se trouvent, en plus des systèmes déjà décrits
(catalogues, bases de sommaires, bibliographies analytiques, etc.), un certain
nombre d’outils permettant de connaître l’existence de documents ou de
localiser des documents qui se trouvent ailleurs (dans d’autres bibliothèques,
etc.).
Pour les livres
On utilisera le catalogue d’autres bibliothèques sur papier ou en bases de
données et des bibliographies nationales. En Belgique, la Conférence des
bibliothécaires en chef des universités a créé le Catalogue Collectif Belge (CCB)
sur CD-ROM. En France, le Catalogue collectif de France rassemble le catalogue
de la Bibliothèque nationale de France, celui des bibliothèques universitaires
et de 55 bibliothèques municipales ; il est accessible sur Internet. Par Internet,
on peut aussi accéder aux catalogues de la majorité des bibliothèques
universitaires.
On peut, pour vérifier l’existence d’un livre, consulter des ouvrages comme :
- Le livres disponibles/French books in print édité tous les ans à Paris par le
Cercle de la Librairie (disponible également sur CD-ROM et Internet sous le
nom d'Electre) ;
- le Cumulative book index édité tous les mois par Wilson à New York ;
- le Books in print édité tous les mois par Bowkers à New York ;
- le British books in print édité tous les ans par Whitaker à Londres ;
- le catalogue des éditeurs ou des distributeurs souvent disponible sur
Internet ;

26 | P a g e
- etc.

Pour les périodiques


On dispose soit des catalogues de bibliothèques spécialisées, soit de
certains catalogues comme :
- Antilope, qui est le catalogue collectif des périodiques des
universités belges interrogeable sur CD-ROM et via Internet ;
- le Catalogue Collectif National des périodiques en France, inclus
dans le catalogue du Système universitaire de documentation (Sudoc)
de l’ABES (Agence Bibliographique de l’Enseignement supérieur) ;
- le Serials in British Library (qui fait suite au British Union Catalogue of
Periodicals avant 1955);
- l’Union list of serials in libraries in Canada, commercialisée par Wilson
(New York) ;
- le Library of Congress Online Catalog ;
- etc.
Comme dans les autres cas, certaines de ces sources d’information sont
disponibles via Internet ou sur CD-ROM.
La manipulation de ces outils n’est pas toujours aisée et le personnel des
bibliothèques est en général formé pour apporter une aide dans la
recherche de documents. Cette recherche peut parfois se révéler très
compliquée (par exemple : un rapport produit par un petit centre de
recherches australien, rapport dont on ne connait que le titre et l’année
d’édition...).

CHAPITRE III : Accéder à l’information

1- Accès aux documents

1-1- L’accès au texte intégral

Après une recherche documentaire et la sélection des références pertinentes,


il faut se procurer les documents primaires, généralement dans une
bibliothèque. Depuis quelques années, certaines bases de sommaires et

27 | P a g e
certaines bibliographies analytiques offrent directement un lien vers le texte
intégral d’un simple « clic » de souris (un lien mais pas nécessairement un
accès gratuit !).

1-2- Les tirés à part

Si on n’a pas accès, à partir de l’outil de recherche, au texte intégral du


document, il faut se procurer le document par un moyen plus classique. Si le
système documentaire renseigne l’adresse professionnelle de l’auteur, on a la
possibilité de s’adresser directement à celui-ci pour obtenir un tiré à part de
sa publication. L’auteur est généralement enchanté de l’intérêt que l’on porte
à ses travaux.

1-3- La recherche de la source du document

Il faut déterminer avec exactitude la source du document. Pour l’article de


périodique, il faut repérer le titre de la revue, le numéro de volume et de
fascicule et les pages concernées. Pour une participation, il faut extraire le
titre de l’ouvrage collectif, le nom de l’éditeur scientifique, la date de
parution et les pages. Pour le texte d’une conférence dans un compte rendu
de congrès, la même démarche est nécessaire.

1-4- Le catalogue de bibliothèque

Le catalogue de bibliothèque permet de retrouver un titre de livre (ou son


auteur), un litre de périodique, un titre d’ouvrage collectif ou de compte
rendu de congrès (ou son éditeur scientifique) en entrant un ou plusieurs
mots du titre ou un nom. Une fois la référence d’un document sélectionnée, il
faut repérer sa localisation, la « cote » de celui-ci dans la bibliothèque (le
local, le rayon, le numéro). Cette information figure généralement sous la
rubrique « exemplaire ». Dans les bibliothèques, des plans de (classement des
documents sont généralement mis à disposition.

28 | P a g e
1-5- Le prêt

Toutes les bibliothèques ont un règlement qui détermine non seulement la


durée du prêt mais aussi les types d’utilisateurs autorisés et tout ce qui régit
l’utilisation de leurs services. Dans une bibliothèque, on peut généralement
emprunter des livres, rapports et autres documents pendant une période
allant d’une à quatre semaines, rarement plus. Pour les articles, les
bibliothèques scientifiques ne prêtent généralement pas leurs périodiques
mais mettent des photocopieurs à disposition.

1-6- Le catalogue collectif des livres

Si le livre ou l’ouvrage collectif recherché ne se trouve pas dans une


bibliothèque, on peut vérifier si une autre bibliothèque le possède. Les
bibliothèques universitaires belges éditent périodiquement un catalogue
collectif des livres (le CCB) sur CD-ROM ; en France, le Catalogue collectif de
France rassemble le catalogue de la Bibliothèque nationale de France, celui
des bibliothèques universitaires et de 60 bibliothèques municipales ; il est
accessible sur Internet. Ces catalogues permettent de consulter l’ensemble
des fonds des bibliothèques. On peut aussi, via Internet, consulter
individuellement le catalogue de chacune des bibliothèques.

1-7- Le catalogue collectif des périodiques

Pour un article de périodique qui n’est pas accessible en texte intégral sur
Internet ou n’est pas dans la bibliothèque, il faut consulter le catalogue
collectif des périodiques dans les universités belges (Antilope) ou le catalogue
français du Système universitaire de documentation (Sudoc) de l’ABES (Agence
Bibliographique de l’Enseigne supérieur). Ils sont librement accessibles sur
Internet et permettent de localiser la (ou les) bibliothèque(s) qui possède(nt)
le périodique recherché.

1-8- Le prêt interbibliothèques

Si le document recherché ne se trouve pas dans la bibliothèque, on peut se


rendre dans une bibliothèque qui possède le document ou avoir recours au

29 | P a g e
prêt entre bibliothèques et interbibliothèques (PIB). Presque toutes les
bibliothèques proposent un service dans les pays développés.
Ce service est en général payant (à partir de 5 € par document). Par le PIB on
peut obtenir :
- Le prêt d’un livre ou d’un autre document pour une durée qui
dépasse rarement 15 jours ;
- La photocopie d’un article ou d’une participation dans un
ouvrage collectif.
S’il s’agit d’un livre, le bibliothécaire qui emprunte s’engage généralement à
ne pas laisser sortir le document de sa bibliothèque. Pour les articles, la
transmission de photocopies s'effectue de plus en plus souvent par voie
électronique (via Internet). Cette transmission est évidemment beaucoup
plus rapide que la voie postale classique.
Le PIB se fait le plus souvent au niveau national (échange national) mais il
est parfois nécessaire d’avoir recours à des bibliothèques ou des institutions
étrangères (échange international).
En Belgique, le système Impala automatise la demande de photocopies
d’articles entre les bibliothèques qui font partie de son réseau. Le système
Impala est associé au système Antilope.

En France, le Système universitaire de documentation (Sudoc) propose un


répertoire qui décrit 3 000 établissements documentaires participant aux
activités du réseau Sudoc. Il offre les informations nécessaires à leur
identification, à leur localisation et à l’utilisation des services qu’ils
proposent (adresse, heures d’ouverture, spécialités, etc.). Les demandes de
PIB sont gérées par le logiciel PEBNet.

Avec le prêt interbibliothèques, comme avec les systèmes commerciaux de


fourniture électronique de documents, se pose le problème des droits
d’auteur. Une taxe est perçue par certains fournisseurs. Le lecteur s’engage
par ailleurs à respecter la propriété intellectuelle de tout document (utiliser
le document à des fins strictement personnelles et respecter les règles de
citation et d’utilisation de l’information).

30 | P a g e
2- L'utilisation des documents
Une fois les documents en main, viennent le tri, la critique, l’exploitation et
le classemenl des informations obtenues.

2-1- Le tri

Lors de la recherche documentaire, des documents qui paraissaient


pertinents ont été sélectionnés sur la base du titre, des descripteurs ou du
résumé. Une fois en main, certains devront être éliminés, ne correspondant
pas à la recherche.

2-2- La critique

Tous les documents n’ont pas la même valeur et il convient d’adopter une
attitude critique face à ceux-ci, face aux propos et démonstrations d’un
auteur.

2-3- Le classement

Cinq à dix documents sont aisés à gérer. Par contre, si le «stock


documentaire» est plus important, il faut s’organiser. La méthode classique
consiste à créer un fichier de lecture sur papier. Cette méthode qui a fait ses
preuves ne tient évidemment pas compte des avantages de l’informatique
mais est beaucoup moins onéreuse. Dans le cas d’une solution informatique,
on a le choix entre acheter un produit du commerce spécifique à la gestion
des bibliographies (EndNote, est le produit le plus vendu dans le monde, il
coûte approximativement 200 $) ou développer un fichier avec Access, Dbase,
FileMaker ou dans un traitement de texte.

Chaque fiche doit impérativement contenir :


- toutes les indications bibliographiques (auteur(s), date, titre et
source) ;
- un certain nombre de descripteurs ;
- un résumé (généralement une copie du résumé de l’auteur) ;
- des notes sur l’intérêt porté à ce document et éventuellement

31 | P a g e
des passages du texte à citer dans une communication.

2-4- L’exploitation

Exploiter un document c’est, après lecture et critique, retirer du propos de


l’auteur ce qui est pertinent, l’utiliser pour sa propre formation ou s’en servir
comme base de référence pour une argumentation ou une démonstration (en
réfutation ou en appui).

3- Comment évaluer un document ?

3-1- Evaluation externe

a- Auteur
Il faut s’interroger sur les compétences et la fonction du ou des auteurs.
Celles-ci doivent être clairement énoncées (institution et titres universitaires).
Est-il par ailleurs possible l’entrer en contact avec ceux-ci ?

b- Institution
Connaître l’institution qui est à l’origine d’un document apporte aussi une
indication sur la fiabilité des informations. Un organisme officiel ou un
centre spécialisé sont supposés être des autorités plus crédibles qu’un
individu qui diffuse des informations à titre individuel. D’une manière
générale, les informations qui émanent de sources qui précisent leurs
références peuvent être considérées comme plus fiables.

Cette évaluation touche à la fois à l’appartenance professionnelle du ou des


auteurs et à l’origine géographique de l’information évaluée. Si l’institution
ou l’organisme rencontré est peu connu, dispose-t-on d’assez d’informations
pour se forger une opinion ?

c- Adresse internet
Pour les documents (les « pages ») sur Internet, une analyse de l’URL
(Uniform Resource Locator) du site peut aussi apporter des informations sur le
document. L’adresse URL d’un site (par exemple :

32 | P a g e
http://www.ulb.ac.be/project/learnet/nosressources.html) est composée de
quatre parties :

- la première « http:// » nous confirme qu’il s’agit d’une « page » écrite en


HTML (Hyper Text Markup Language), le langage de base du web ;
- la deuxième « www.ulb.ac.be» nous informe sur le site qui héberge le
document. Ici, il s’agit de l’ULB, une université (« .ac ») belge (« .be »).
Chaque élément de l’adresse d’un site est séparé par un point et le dernier
élément est composé de 2 ou 3 lettres qui représentent un pays (« .be »,
«.fr», « .ni », « .ca »...) ou un domaine (« .com pour commercial, « .edu »
pour éducation, « .org » pour organisation...) ;
— la troisième « /project/learnet/ » est l’adresse du document sur le site
Internet. Il apparaît ici que ce document devrait appartenir à un projet du
nom de Learnet ;
— la quatrième « nosressources.html » est le nom du document.

d- Evaluation par les pairs


Le document a-t-il fait l’objet d’une évaluation par les pairs ? C’est en
principe le cas pour les revues scientifiques imprimées ou électroniques.
Toutefois, toutes les revues ne pratiquent pas cette évaluation. En ce qui
concerne les informations sur Internet, la prudence est de rigueur. Il est
difficile, surtout s’il s’agit d’une communication isolée, de savoir si elle a été
validée par un ou plusieurs scientifiques, spécialistes du domaine (ce sera
parfois précisé).

e- Date de publication
La date de publication est un excellent indicateur de la qualité de
l’information. La duré de vie d’une information est très variable d’un
domaine à l’autre. L’information dans certains domaines scientifiques très
pointus (comme la microbiologie, le génie génétique, etc.) a une durée de vie
très courte. Par contre, dans les sciences humaines, l’information ne devient
parfois obsolète qu’après plusieurs années, voire jamais.

33 | P a g e
Il n’est pas toujours aisé de déterminer la date d’un document. Pour un
document sur Internet, si la date d’édition ou de mise à jour n’est pas donnée
explicitement, il est souvent possible de l'obtenir en utilisant la fonction de
visualisation des informations sur le document, offerte par tous les
navigateurs.

f- Objectifs du document
Les objectifs d’un document peuvent être divers et variés. Il est important de
connaître les objectifs poursuivis. Un document de vulgarisation est très
différent d’un document fondateur, de complément ou de synthèse. Il a en
général une visée didactique alors que les autres sont directement destinés
aux scientifiques.

4- Évaluation interne

a- Évaluation de la forme
Que ce soit un site Internet ou un article publié dans un périodique
scientifique, il faut être attentif à :
- la présentation : le document est-il convenablement présenté avec une
mise en page esthétique (sans être « tape à l’œil ») ou au contraire est-il
totalement inesthétique et bâclé ?
- la structuration du texte : la présentation est-elle claire et facile d’accès ou
au contraire confuse et désordonnée ? Peut-on rapidement saisir l’objet du
document ou faut-il une lecture attentive pour avoir une idée du sujet
traité?
- la structuration du document : le document est-il structuré normalement
avec un titre, un résumé, une introduction et une séparation en parties ?
Pour les documents plus longs (un livre ou un site Internet comportant de
nombreuses pages), y a-t-il une table des matières ou un sommaire et un
index ?
- le style de la rédaction : le style de la rédaction est-il pesant ou au
contraire simple et accessible ? Le document est-il rédigé dans une langue
correcte (orthographe et grammaire) ?

34 | P a g e
- le vocabulaire utilisé : le vocabulaire utilisé est-il accessible ? L’usage
d’un vocabulaire spécifique à une discipline (un jargon) se justifie-t-il ou
s’agit-il plutôt d’un moyen utilisé par l’auteur pour se mettre en valeur ?

b- Evaluation du fond
Lors d’une analyse plus approfondie, on essayera aussi de s’attacher au fond
du document, au discours du ou des auteurs du document. Dans cette
évaluation, il faut repérer les traces de la subjectivité de l’auteur, distinguer
les idées et thèmes traités par l’auteur et savoir à qui attribuer les différentes
idées qui composent son discours, distinguer les idées qui doivent être
attribuées à d’autres. Les principaux aspects à observer sont :
- la clarté : les faits et les idées sont-ils clairement décrits ou l’auteur
présente t il des impressions et des opinions personnelles ?
- l’argumentation : l’auteur mélange-t-il des arguments de type moraux et
des arguments scientifiques dans son discours ?
- les limites : l’auteur définit-il clairement les limites (géographiques,
temporelles, etc.) ?
- les concepts : tous les concepts utilisés sont-ils clairs ou sont-ils utilisés de
manière ambigüe ?
- les données : y a-t-il une homogénéité dans les données utilisées, sont-
elles comparables entre elles (données statistiques de population par
exemple) ?
- les sources : l’auteur distingue-t-il clairement ses propres affirmations de
celles d’autres auteurs ? Fait-il le lien avec d’autres travaux antérieurs ?
Ses références externes sont-elles récentes et à jour ? Sa bibliographie est-
elle exhaustive (tous les auteurs cités dans le texte sont-ils repris dans la
bibliographie ?) et tous les ouvrages repris dans la bibliographie sont-ils
cités dans le texte avec précision ? La bibliographie est elle bien rédigée et
peut-on avec celle-ci retrouver tous les documents cités ?

CHAPITRE IV : Comment rédiger une


bibliographie ?

La présentation des références bibliographiques est variable tant dans les


systèmes informatisés que dans les bibliographies imprimées. Ce manuel

35 | P a g e
décrit la présentation conseillée par l’ISO. Cette norme identifie les éléments
constitutifs des références bibliographiques et précise la séquence normalisée
pour la présentation de ces éléments.
Ce sont ces principes de construction des références bibliographiques qu’il
faut respecter lors de la rédaction d’une bibliographie. Les variantes (dans la
ponctuation, etc.) préconisées par les éditeurs ou propres à une institution
sont nombreuses.

1- Un livre

Éléments à retenir
Pour la description d’un livre, les éléments à retenir sont les suivants :
Responsabilité principale : Gall, J-C.
Titre : Paléoécologie. Paysages et environnements disparus
Édition : 2ème éd.
Publication (lieu et éditeur) : Paris : Masson
Année de publication : 1998
Importance matérielle (nombre de pages) : 239 p.
Numéro normalisé : 2-225-83084-3

ISO 690

En suivant scrupuleusement la norme ISO 690, il conviendrait de rédiger


la notice de la manière suivante :

Gall, J-C. Paléoécologie. Paysages et environnements disparus. 2e éd. Paris :


Masson, 1998. 239 p. ISBN 2-225-83084-3

Dans une revue scientifique


Dans une revue scientifique, il est souhaitable d’utiliser la méthode auteur-
date et de simplifier (suppression de l’ISBN et du nombre de pages) la
présentation de la notice de la manière suivante :

Gall J-C. (1998). Paléoécologie. Paysages et environnements disparus. 2 éd.

36 | P a g e
Paris : Masson

Pour un livre, c’est le titre du livre qui est mis en évidence (ici en italique).
Nous verrons plus loin que pour un article dans une publication en série ou
pour une participation dans un ouvrage collectif, c'est le titre de la
publication en série ou de l’ouvrage collectif qui sera mis en évidence.

2- Un article dans un périodique, une publication en série

Éléments à retenir
Pour la description d’un article dans un périodique ou une publication en
série, les éléments à retenir sont les suivants :

Responsabilité principale : Deleu, M. ; Wathelet, B. ; Brasseur, R. et Paquot,


M.
Titre de l'article : Aperçu des techniques d'analyse conformationnelle des
macromolécules
Source :
Titre du périodique : Biotechnologie, Agronomie, Société et Environnement
Année : 1998
Volume : 2
Fascicule : 4
Pagination de la partie : p. 234-247

ISO 690
En suivant scrupuleusement la norme ISO 690, il conviendrait de rédiger la
notice de la manière suivante :

Deleu, M. et al. Aperçu des techniques d'analyse conformationnelle des


macromolécules biologiques. Biotechnologie, Agronomie, Société et
Environnement, 1998, vol 2, no 4, p. 234-247

37 | P a g e
Dans une revue scientifique

Dans une revue scientifique, il est souhaitable d’utiliser la méthode auteur-


date et de simplifier (suppression de « vol », « no », « p. ») la présentation
de la notice de la manière suivante :

Deleu M., Wathelet B., Brasseur R., Paquot M. (1998). Aperçu des
techniques d'analyse conformationnelle des macromolécules biologiques.
Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2(4), 234-247

3- Une participation dans un ouvrage collectif

Éléments à retenir

Pour la description d’une participation à un ouvrage collectif, les éléments à


retenir sont les suivants :

Responsabilité principale : Troxler, W.L.


Titre de la partie : Thermal desorption
In Éditeur scientifique : Kearney, P. and Roberts, T.
Titre de l'ouvrage hôte : Pesticide remediation in soils and water
Publication

Lieu et éditeur : Chichester, UK : Wiley

Année de publication : 1998 Pagination de la partie : p, 105-128

Pour un compte rendu de congrès, qui se décrit comme un ouvrage collectif,


le titre contiendra, autant que possible, la date et le lieu de la manifestation.

ISO 690

38 | P a g e
En suivant scrupuleusement la norme ISO 690, il conviendrait de rédiger la
notice de la manière suivante :

Troxler, W.L. Thermal desorption. In Kearney, P. and Roberts, T. (eds.),


Pesticide remediation in soils and water. Chichester, UK : Wiley, 1998, p.
105-128

Dans une revue scientifique

Dans une revue scientifique, il est souhaitable d’utiliser la méthode auteur-


date et de simplifier légèrement la présentation de la notice de la manière
suivante :

Troxler W.l ( l'i'iH) I hormal desorption. In Kearney P., Roberts T., eds.
Pesticide remediation in soils and water. Chichester, UK : Wiley, p. 105-128

L’ouvrage collectif lui-même se décrira comme un livre:

Kearney P., RobertsT. (eds.) (1998). Pesticide remediation in soils and water.
Chichester, UK : Wiley

4- Un document sur Internet

Éléments à retenir

La description d’un document sur Internet, les éléments à retenir sont les
suivants :

Responsabilité principale : Ashby J.A., Braun A.R., Gracia T., Del Pilar
Guerrero L., Her- do/ I A., Quiros C.A., Roa J.I.
Titre : Investing in Farmers as Researchers. Ciat publication n° 318
Publication (lieu et éditeur) : Cali (Colombie) : CIAT
Année de publication : 2000
Adresse Internet : http://www.ciat.cgiar.org/downloads/pdf/lnvesting—

39 | P a g e
farmers.pdf

Date de consultation : 20 janvier 2002

Ils’agit donc d’une description identique à celle d’un document imprimé avec
en plus :

- l’indication [en ligne] juste après le titre ;


- l’indication de la source sur Internet (World Wide Web, FTP, etc.)
- l’indication de la date de consultation.

ISO 690–2

En suivant scrupuleusement la norme ISO 690-2, il conviendrait de rédiger la


notice de la manière suivante :

Ashby J.A. et al. Investing in Farmers as Researchers. Ciat publication n 318


[en ligne]. Cali, Colombie : CIAT, 2000 [réf. du 20 janvier 2002]. Disponible
sur World Wide Web : //www.ciat.cgiar.org/downloads/pdf/lnvesting-
farmers.pdf

Dans une revue scientifique


Dans une revue scientifique, il est souhaitable d’utiliser la méthode auteur-
date et de présenter la notice de la manière suivante :

Ashby J.A., Braun A.R., Gracia T., Del Pilar Guerrero L., Hernandez L.A.,
Quiros C.A., Roa J.l. (2000). Investing in Farmers as Researchers. Ciat publication
n°318 [en ligne]. Cali, Colombie : CIAT, 2000. Disponible sur World Wide
Web <http://www.ciat.cgiar.org/downloads/pdf/lnvesting—
farmers.pdf>. Consulté le 20 janvier 2002

40 | P a g e
5- Les règles d'écriture

Certaines règles doivent être respectées lors de l’écriture d’une référence


bibliographique. Ci-dessous, quelques-unes des règles qui sont proposées
dans la norme ISO 690 :
- l’information reprise dans la référence bibliographique doit en
général être transcrite comme elle se présente dans la source mais des
détails tels que l’emploi des majuscules ou de la ponctuation ne sont
pas nécessairement reproduits lors de la transcription ;
- la mise en évidence des éléments déterminants de la publication
(titre d’une monographie ou d’un périodique), présentés en caractères
italiques, peut être différente dans une autre typographie, par exemple
en caractères soulignés ;
- les noms des auteurs doivent être cités tels qu’ils apparaissent
dans la source mais inversés si nécessaire (le prénom ou son(ses)
initiales(s) sui(ven)t le nom pour mettre en évidence l’ordre
alphabétique) ;
- le nom de la collectivité-auteur assumant la responsabilité
principale doit être cité tel qu’il apparaît dans la source (exemple :
Unesco) ;
- lorsqu’il y a plus de trois auteurs, il suffit d’indiquer le premier,
les deux premiers ou les trois premiers. Les autres noms d’auteur
peuvent être omis ;
- lorsqu’un ou plusieurs noms sont omis, l’abréviation « et al. »
(du latin et alii) est ajoutée après le dernier nom d’auteur ;
- un sous-titre ou toutes autres informations relatives au titre
peuvent être transcrits, si cela est jugé nécessaire à la compréhension.

5-1- La citation d'un auteur


Dans les publications scientifiques, au moins deux méthodes sont
acceptées pour la citation des auteurs dans le texte et le renvoi à une
référence bibliographique.
a- La citation numérique
Des numéros, présentés sous forme d’exposant (exemple: ... tel que le
mentionne Brown1 dans...) ou entre parenthèses, insérés dans le texte,
renvoient aux documents dans leur ordre de citation. Les références

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bibliographiques sont présentées suivant la méthode classique, en bas de
page, ou en fin de chapitre ou de document, en liste, suivant l’ordre
numérique.

La répétition de la mention d’une même référence bibliographique à un autre


endroit du texte n’est pas obligatoire et peut être remplacée par l’expression
op. cit.

La citation numérique est également appelée « méthode Vancouvert ».

b- La citation « auteur-date »

Quand l’auteur est cité dans le texte avec la mention de la date de publication
(par exemple : « (Brown, 1994) » ou « ... tel que le mentionne Brown
(1994)...»), la date dans la référence bibliographique sera reportée derrière le
nom de l’auteur, telle qu’elle apparaît dans la citation placée dans le texte.
Dans ce cas, les références bibliographiques, présentées sous la forme
moderne (auteur-date), sont classées dans l’ordre alphabétique des noms
d’auteur (par ordre chronologique de date pour un même auteur ; l’auteur
unique précédera toujours ce même auteur accompagné d’un coauteur) en fin
de chapitre ou de document.
La référence bibliographique est parfois présentée en bas de page en plus de
son insertion dans la bibliographie.
La citation auteur-date est également appelée « méthode Harvard ».

c- La citation de seconde main

Lorsqu’on cite un auteur cité par un autre auteur sans avoir le document, la
méthode la plus élégante est de reprendre en note de bas de page la référence
bibliographique d’origine et de la compléter par « cité par auteur (date) » en
renvoyant ainsi le lecteur à la bibliographie.

Exemple : « Canonne A., L’Hoest C., Libon C. & Lorphèvre G. (1987).


Classification décimale universelle. Edition abrégée FID. no. 652. Liège :
Edition du C.L.P.L.F. cité par : Berten (1999) »).

42 | P a g e
Il convient d'être très prudent avec ces citations de seconde main qui peuvent
parfois comporter des erreurs.

Référence : Bernard POCHET, Méthodologie documentaire. Rechercher, consulter,


rédiger à l’heure d’Internet, De Boeck, Bruxelles, 2005.

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BIBLIOGRAPHIE

GUIDÈRE Mathieu, Méthodologie de la recherche, Ellipses, Paris, 2003.

HUMBLET Jean E., Comment se documenter, Éditions Labor, Bruxelles, 1985.

POCHET Bernard, Méthodologie documentaire. Rechercher, consulter, rédiger à


l’heure d’Internet, De Boeck, Bruxelles, 2005.

ROUVEYRON Jean-Claude, Du projet à la soutenance, Maisonneuve & Larose,


Paris, 1999.

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