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2014/2015
PLAN DU COURS
2
CHAPITRE Le transistor
O
1 bipolaire à jonction
1. INTRODUCTION
Le transistor bipolaire à jonction (ou BJT, pour « Bipolar Junction Transistor ») est un
composant électronique actif, constitué de deux jonctions P.N montées en tête bêche. Il est
constitué donc par un cristal semi-conducteur (germanium (Ge) ou silicium (Si)) comportant
trois zones dopées différemment de façon à former :
- Soit deux zones N séparées par une zone P : c’est le transistor NPN
- Soit deux zones P séparées par une zone N : c’est le transistor PNP
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Chapitre 1 : Le transistor bipolaire à jonction
La figure ci-dessous montre les structures et les symboles des transistors NPN et PNP. La flèche
sur l’émetteur indique le sens du courant et permet de connaitre le type de transistor. Elle est
orientée de la région P vers la région N.
2. EFFET TRANSISTOR
Processus principaux :
- La jonction BE, polarisée en direct, injecte des électrons de l’émetteur vers la base.
- Les électrons injectés diffusent dans la base, où ils sont minoritaires. Quelques-uns de
ces électrons subissent des recombinaisons avec les trous, majoritaires dans la base.
- Les électrons qui ont traversé la base sans avoir subi de recombinaison parviennent à la
jonction BC, polarisée en inverse. Le champ électrique qui y règne les entraîne vers le
collecteur : il en résulte, sous l'effet d'avalanche, un important courant de collecteur, Ic.
C'est ce qu'on appelle l'effet transistor.
Pour un transistor NPN, les électrons majoritaires de l'émetteur diffusent à travers la base et
atteignent le collecteur et pour le transistor PNP les trous majoritaires de l'émetteur diffusent à
travers la base et atteignent le collecteur.
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Chapitre 1 : Le transistor bipolaire à jonction
3. COURANTS ELECTRIQUES
= +
Deux gains en courant caractérisent la qualité d’un transistor. Le premier, appelé rapport de
transfert du courant ou gain alpha (ou encore gain en courant en configuration de base
commune), est donné par l’expression :
=α
= 1−α
Avec α ≈ 1 L’écart par rapport à l’unité est une mesure de l’importance de l’effet
transistor.
En effet, le bon fonctionnement du transistor requiert deux conditions :
=β
Avec :
=
1−
Pour un transistor de faible puissance (inferieure au watt), on rencontre typiquement des valeurs
de β ≥ 100, ce qui correspond à α ≥ 0.99. Pour un transistor de haute puissance (supérieure au
watt), on a β ∈ [20, 100] et α ∈ [0.95 ; 0.99].
Calcul rigoureux :
6
Chapitre 1 : Le transistor bipolaire à jonction
=α +
On devrait donc avoir la relation =β , mais lorque IB = 0 (base en l'air) il existe un petit
courant collecteur ICE0 qui est le courant de fuite entre le collecteur et l'émetteur donc :
=β +
On a : = + , ce qui donne : =α + +
1− =α + = +
=β + +1 et = +1
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Chapitre 1 : Le transistor bipolaire à jonction
Dans ce montage, la base est polarisée par la résistance désignée RB. Le potentiel de la base est
d'environ 0,7 V, car l'émetteur est à la masse et la jonction base-émetteur équivaut à une diode
passante.
Le collecteur est polarisé par la résistance désignée RC, de telle manière que la tension du
collecteur soit supérieure à la tension de la base (VCE > VBE) la jonction base-collecteur est
alors polarisée en inverse.
Caractéristiques à IB constant : Si, pour différentes valeurs du courant IB (fixé par VBB et
RB) on représente les variations du courant IC et de la tension VBE en fonction de VCE, on
obtient les deux réseaux de caractéristiques dont l'allure est représentée dans les premiers et
quatrièmes quadrants de la figure ci-dessus.
• Pour un courant IB >0 et des tensions VCE de quelques dixièmes de volts :
- La jonction B-E est polarisée en directe.
- Pour une valeur donnée de IB, on a IC < β IB (le courant IC n’est pas proportionnel à IB).
On est dans la zone de saturation
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Chapitre 1 : Le transistor bipolaire à jonction
• Pour un courant IB > 0 et des tensions VCE supérieure à des dixièmes de volts :
- La jonction B-E est polarisée en directe (VBE = 0.6 à 0.7V pour le silicium), et la jonction
B-C est polarisée en inverse.
- Dans ce cas, pour une valeur fixe de IB, le courant IC est indépendant de VCE et
pratiquement constant : IC = β.IB
On est dans la zone de fonctionnement linéaire
Caractéristiques à VCE constant : La tension VCE étant constante, nous donnons à IB (pris
comme variable) une suite de valeurs pour lesquelles nous relevons Ic et VBE. On obtient les
deux réseaux de caractéristiques dont l'allure est représentée dans les deuxièmes et
troisièmes quadrants.
- La tension VCE influe peu sur la caractéristique IB = f(VBE).
- IB = f(VBE) ≡ caractéristique de la jonction PN
- Les caractéristiques IC = f(IB) sont des droites passant pratiquement par l'origine. On
retrouve bien la relation IC = β.IB caractéristique du fonctionnement linéaire.
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CHAPITRE Polarisation du
2 transistor bipolaire
POLARISATION DU TRANSISTOR
BIPOLAIRE
1. INTRODUCTION
La polarisation permet de fixer le point de repos du transistor P0 (IC0, IB0, VBE0, VCE0) (point de
fonctionnement statique). Suivant les valeurs d’IC0, IB0, VBE0, VCE0, le transistor va fonctionner
en régime linéaire, bloqué ou saturé. Ces grandeurs vont être imposées par les éléments
extérieurs au transistor.
11
Chapitre 2 : Polarisation du transistor bipolaire
D’où :
D’où :
On a : = β d’où :
−
= 5 6
12
Chapitre 2 : Polarisation du transistor bipolaire
Le point d'intersection entre la droite de charge statique et les caractéristiques du transistor nous
donne le point de fonctionnement P0, P1 ou P2 du montage ou point de polarisation.
Ce sont les éléments extérieurs au transistor qui vont fixer ce point de fonctionnement :
Si le point de fonctionnement est en P0 alors le transistor fonctionne dans la zone
linéaire.
Si le point de fonctionnement est en P2 alors le transistor est bloqué.
Si le point de fonctionnement est en P1 alors le transistor est saturé.
On applique the théorème de Thévenin entre les ponts A et B, le montage équivalent est le
suivant :
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Chapitre 2 : Polarisation du transistor bipolaire
Avec :
7
=
+ 7
= // 7
1
= −
1
= −
La tension VBE diminue d'environ 2,2 mV par °C. Ainsi, la température peut jouer sur la stabilité
du montage à transistor.
Dans notre cas, on voit que si β varie (changement de transistor ou variation due à la
température), alors le courant IC varie fortement (IC = β.IB), ce qui déplace le point de
fonctionnement. Ce montage et le montage précèdent ne sont donc pas très stable : ils dépendent
énormément de la température de fonctionnement !
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Chapitre 2 : Polarisation du transistor bipolaire
Exemple :
Données :
- Variation relative de β :
∆ >?° − 7?°
= = 50%
25°= 7?°
D’où
∆ 150 − 100
= = 50%
25°= 100
On a
−
= 5 6
Et
= −
∆ ∆
= 51% BC = −57%
25°= 25°=
Pour le fonctionnement linéaire, nous allons utiliser un autre montage qui permettra d'obtenir
un point de fonctionnement indépendant du β du transistor et donc indépendant de la
température.
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Chapitre 2 : Polarisation du transistor bipolaire
= + +
Or : = + = 1+ = + + 1+
1
= −
+ +1 + +1
On a ≈
1
= −
+ +
EF
On a : = + + = + + ≈ BC =
G
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Chapitre 2 : Polarisation du transistor bipolaire
−
=
+
IJ −
Si ≫ , alors : ≈ , qui est indépendant de β.
G
Exemple :
Données :
LM = // 7 → LM = 9.17 QΩ
7
LM = → LM = 1.67
+ 7
On a
LM −
= 5 6
LM + 1 +
Et
1+
= − 5 +5 6 6
∆ ∆
= 14% BC = −13%
25°= 25°=
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CHAPITRE Amplificateurs à transistors
bipolaires : Petits signaux,
3 Basse fréquence
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
AMPLIFICATEURS A TRANSISTORS
BIPOLAIRES : PETITS SIGNAUX,
BASSE FREQUENCE
1. INTRODUCTION
Le régime alternatif représente le régime dynamique qui va être superposé au régime statique
(polarisation). L’objectif recherché est la fonction amplification.
Amplifier un signal : c’est augmenter son amplitude sans toucher à sa forme (linéaire). Pour
garantir une fonction linéaire de l’amplification, on se place dans des conditions du régime
petit signaux. Le point de fonctionnement se trouve dans la zone dite linéaire.
Petits signaux : les signaux sont de faible amplitude autour du point de fonctionnement de
manière à ce que le transistor travaille toujours en régime linéaire (il n’est ni bloqué, ni
saturé).
Les condensateurs C1 et C2 sont des condensateurs dits de liaison. Ils évitent que les courants
continus de polarisation circulent éventuellement dans les parties qui précèdent ou suivent
l’amplificateur. Ils sont choisis de façon à ce que :
• Leur impédance soit très faible à la fréquence de travail (en régime dynamique) : on les
assimile alors à des court-circuit.
19
Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
• En continu, ils ont une très grande impédance : on les assimile alors à des circuits
ouverts.
Ces condensateurs n’affectent donc pas le point de fonctionnement statique (point de
polarisation).
RL : résistance d’entrée de l’étage suivant
Le transistor va donc pouvoir être modélisé par un système linéaire dans ce cas bien précis, et
on peut parler de superposition de deux régimes :
• Un régime continu qui sert à fixer le point de polarisation Po du montage.
• Un régime sinusoïdal (petits signaux) qui représente le signal utile à amplifier.
On peut donc en déduire les deux circuits équivalents suivant :
C = V C
W C =− // X Y C
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
En régime alternatif petits signaux autour du point de fonctionnement Po, le transistor peut être
vu comme un quadripôle actif. On va donc établir un schéma équivalent petits signaux. Ainsi,
on utilisera les lois générales des circuits électriques plutôt que d’utiliser un raisonnement
graphique qui peut être assez lourd.
Pour modéliser le transistor en petits signaux basse fréquence, nous utiliserons les paramètres
hybrides (paramètres « h »), modèle le plus utilisé.
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
Lorsque les grandeurs caractéristiques choisies sont la tension d’entrée V1 et le courant de sortie
i2, les paramètres qui les lient au courant d’entrée i1 et à la tension de sortie V2 sont appelés
paramètres hybrides et sont notés hij.
Nous avons :
V1 = h11.i1 + h12.V2
i2 = h21.i1 + h22.V2
Le terme « hybride » vient du fait que les paramètres hij ne possèdent pas tous la même
dimension. Ces paramètres « h » sont bien adaptés à la description des transistors bipolaires
fonctionnant à faible fréquence et dans l’approximation des faibles signaux.
Le schéma équivalent est établi pour le montage émetteur commun, c’est à dire que c’est l’émetteur qui
est la référence commune.
≡
Y ≡Y
7 ≡
Y7 ≡ Y
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
]
• ℎ = 5 6
]Y ^ : C’est la pente de la caractéristique VBE = f(IB)
F_`Zabc, de
]
• ℎ 7 = 5
]
6 : C’est la pente de la caractéristique VBE = f(VCE) ;
fJ`Zabc, de
h12 est de l’ordre de 10-4 à 10-5. On pourra donc considérer que h12
est nul.
]Y
• ℎ7 = 5]Y 6 = : C’est la pente de la caractéristique IC = f(IB)
^ F_`Zabc, de
qui est sensiblement une droite d’équation IC = β.IB
]
• ℎ77 = 5 ]Y 6 : Si les caractéristiques IC = f(VCE) sont bien
f J`Zabc, de
horizontales, alors h22 = 0.
Ainsi, plus h22 est faible, meilleur est le transistor. En réalité h22 est de l’ordre de 10-5 s. On a donc 1/h22
qui est très élevé.
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
ℎ 7≈0
ℎ77 ≈ 0
Pour ce montage, le signal d’entrée est appliqué sur la base du transistor alors que la sortie est prise sur
le collecteur, l’émetteur reste commun aux mailles d’entrée et de sortie comme le montre la figure ci-
dessous.
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
is
ie Rg
RE RL Vs
eg R1//R2
Ve
V
g = = // 7 //ℎ
YV
En général, RB est très grande devant h11. On a donc Ze ≈ h11 qui est de l’ordre du kilo Ohm.
L’impédance d’entrée du montage émetteur commun est relativement faible (Moyenne).
Pour déterminer l’impédance de sortie, on doit court-circuter toutes les sources de tensions, débrancher
la charge et la remplacer par une source idéale V0 qui débite dans le reste du circuit un courant i0,
l’impédance de sorte Zs est donnée par la relation qui suit :
gW =
Y
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
On a : Ve = 0 ib =0 , d’où
gW =
Zs est de l’ordre du kilo ohm. L’impédance de sortie du montage est relativement élevée.
Gain en tension
W
hi =
V
On a :
W = − // X ℎ7 Yj
V = ℎ Yj
ℎ7
hi = − // X
ℎ
Gain en courant
YW
hf =
YV
On a :
YW YW W V 1
hf = = = − hi gV
YV W V YV X
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
ℎ21
→ hf = = // o // 7 //ℎ
o ℎ11
Le montage émetteur commun (le plus utilisé) permet une amplification en courant et en tension
Dans ce montage, le signal d’entrée est appliqué sur l’émetteur du transistor alors que la sortie est prise
sur le collecteur, la base reste commune aux mailles d’entrée et de sortie.
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
Impédance d’entrée
On a :
V
g = //
Yq
V = −ℎ Yj V ℎ11
=
Yq ℎ21 + 1
Yq = −ℎ7 Yj − Yj = − 1 + ℎ7 Yj
ℎ11
g = //
ℎ21 + 1
L’impédance d’entrée est de l’ordre d’une dizaine d’ohms. L’impédance d’entrée du montage base
commune est donc relativement faible.
Impédance de sortie
gW = = //
Y Y
ℎ Yj = −r // st ℎ7 + 1 Yj uℎ +r // st ℎ7 + 1 vYj = 0
Yj = 0
gW =
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
Zs est de l’ordre du kilo Ohm. L’impédance de sortie du montage peut donc être relativement élevée.
Gain en tension
W = − // X ℎ7 Yj
V = − ℎ Yj
ℎ7
hi = // X
ℎ
Le gain est positif. Le montage base commune est un amplificateur non inverseur.
Gain en courant
On a :
YW YW W V ℎ21 ℎ11
hf = = = − = // o
YV W V YV o ℎ11 ℎ21 + 1
// X
hf = −
w
Le montage base commun permet une amplification en tension et n’amplifie pas en courant, mais
présente une faible impédance d’entrée. Son utilisation se limite à l’emploi en haute fréquence.
Dans ce montage, le signal d’entrée est appliqué sur la base du transistor mais la sortie est prise
de l’émetteur alors que le collecteur reste commun aux deux mailles d’entrée et de sortie.
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
Impédance d’entrée
V V
g = = // 7 //
YV Yj
On a :
V = // X ℎ7 + 1 Yj + ℎ Yj = y // X ℎ7 + 1 + ℎ zYj
V
= // X ℎ21 + 1 + ℎ11
Yj
g = // 7 //yℎ11 + // X ℎ21 + 1 z
Impédance de sortie
Le schéma équivalent devient :
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
gW = = //
Y Y
D’après le schéma on a :
Y = ℎ7 + 1 Yj
r { // 1 // 2 t + ℎ11
=
= − |r Y ℎ21 + 1
s // // 7t + ℎ } Yj
ℎ11 + r { // 1 // 2 t
gW = //
ℎ21 + 1
Gain en tension
On a :
W = − // X ℎ7 + 1 Yj
W ℎ
V = W + ℎ Yj V = W +ℎ V = 51 + 6 W
// X ℎ7 + 1 // X ℎ7 + 1
ℎ
hi = 51 + 6
// X ℎ7 + 1
|lm | ≈ Le gain est égal à l’unité. Le montage collecteur commun est tel que
Vs = Ve (pas d’amplification en tension).
Gain en courant
On a :
1 ℎ21 + 1 ~ // o
hf = − 1 // 2 //rℎ11 + ℎ21 + 1 ~ // o t
o ℎ11 + ℎ21 + 1 ~ // o
h11<<1
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Chapitre 3 : Amplificateurs à transistors bipolaires
// 7
hf =
o
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