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Séries Entiã Res PDF
Séries Entiã Res PDF
Essaidi Ali
19 février 2016
Remarques :
— Soit une série entière an z n . Si la variable z est :
P
1. complexe alors la série entière an z n est dite aussi série entière complexe.
P
2. réelle alors la série entière an z n est dite série entière réelle. On la note an xn au lieu de an z n .
P P P
Si, en plus, ses coefficients sont réelles alors elle est dite série entière réelle à valeurs réelles.
— Le domaine de convergence d’une série entière n’est jamais vide. En effet, il contient 0.
— Les propriétés sur les séries de fonctions restent valables pour les séries entières.
Proposition 1.1
P L’ensemble
P des sériesP entières muni des opérations :
Somme : an z n + bn z n = P n
(an + bn )z P .
Multiplication par un scalaire : λ an z n = (λa n
! n )z .
X
an z n × bn z n = ap bq z n .
P P P
Produit :
p+q=n
est une C-algèbre commutative.
Remarque : L’ensemble des séries entières réelles à valeurs réelles muni de ces opérations est une R-algèbre commutative.
Remarques :
(an ρn ) soit
— ∀(an ) ∈ CN , 0 ∈ {ρ ≥ 0/la suiteX Xbornée}X donc toute série
X entière Xadmet un rayon
X de convergence.
X
∗
— Soit k ∈ N et λ ∈ C . Les séries an z n , an xn , |an |xn , an z n , λan z n , an z n−k et an z n+k ont
n≥k n≥k
même rayon de convergence.
— Deux séries entières qui
P ne diffèrent que d’un nombre fini de coefficients ont même rayon de convergence.
— Soit une série entière an z n de rayon de convergence R et u ∈ C.
1. Si |u| < R alors la suite (an un ) est bornée.
2. Si |u| = R alors la suite (an un ) peut être bornée ou non. En particulier, (an Rn ) n’est pas forcément bornée.
3. Si |u| > R alors la suite (an un ) n’est pas bornée.
— Soit an z n de rayon de convergence R.
P
1
CPGE Laayoune Lissane Eddine Essaidi Ali
1. Si an → 0 alors R ≥ 1.
2. Si la suite (an ) est bornée et an 6→ 0 alors R = 1.
3. Si |an | → +∞ alors R ≤ 1.
Exemples :
n Ä nä Ä nä
— On a ∀ρ ≥ 0, ρn! → 0 donc la suite ρn! est bornée donc {ρ ≥ 0/la suite ρn! soit bornée} = [0, +∞[ d’où le rayon
P zn
de convergence de la série entière n! est R = +∞.
— On a ∀ρ ≥ 0, (ρn )Pest bornée ⇐⇒ ρ ≤ 1 donc {ρ ≥ 0/la suite (ρn ) soit bornée} = [0, 1] d’où le rayon de convergence
de la série entière z n est R = 1.
an z n est une série entière et α ∈ R alors les séries entières an z n et nα an z n ont même rayon de
P P P
Proposition 1.3 Si
convergence.
X
an z n une série entière. La série entière nan z n−1 s’appelle la série entière dérivée de an z n .
P P
Définition 1.3 Soit
n≥1
Remarque : Une série entière et sa série entière dérivée ont même rayon de convergence.
X +∞
(an + bn )z n alors R ≥ min(Ra , Rb ) et on a ∀|z| < min(Ra , Rb ),
P
— Si R est le rayon de convergence de (an +
n=0
+∞
X +∞
X
bn )z n = an z n + bn z n .
n=0 n=0
Si en plus, Ra 6= Rb alors R = min(Ra , Rb ). !
P X
0
— Si R est le rayon de convergence de ap bq z n alors R0 ≥ min(Ra , Rb ) et on a ∀|z| < min(Ra , Rb ),
p+q=n
+∞
! +∞ +∞
X X X X
ap bq zn = an z n bn z n .
n=0 p+q=n n=0 n=0
Remarque :X X
— Soit an z n et bn z n deux séries entières de rayons de convergences respectifs Ra et Rb .
— Le rayon de convergence de (an + bn )z n peut être > min(Ra , Rb ). En effet, le rayon de convergence de n!z n
P P
n
est 0 alors que celui de (n! − n!)z est +∞!> 0.
P
X X
— Le rayon de convergence de ap bq z n peut être > min(Ra , Rb ). En effet, les rayons de convergences
p+q=n
de z n et 1 − z + 0 + · · · sont 1 et +∞ respectivement alors que celui de leur produit est +∞ car (1 − z) z n =
P P
1X+ 0 + ···. X
— Si an z n et bn z n sont deux séries entières de rayons de convergences respectifs Ra et Rb alors ∀|z| <
n≥n0 n≥n1
min(Ra , Rb ) :
+∞
! +∞
! +∞
! +∞ n−n
! +∞ n−n
!
X X X X X X1 X X0
an z n bn z n = ap bq zn = ap bn−p zn = an−q bq zn.
n=n0 n=n1 n=n0 +n1 p+q=n n=n0 +n1 p=n0 n=n0 +n1 q=n1
X X
— Généralement, si an z ϕ(n) et bn z ψ(n) sont deux séries entières de rayons de convergences respectifs Ra et Rb
n≥n0 n≥n1
+∞
! +∞
! +∞
!
X X X X
alors ∀|z| < min(Ra , Rb ), an z ϕ(n) bn z ψ(n) = ap bq z ϕ(p)+ϕ(q) .
n=n0n=n 1 n=n 0 +n 1 p+q=n
Formules importantes : Soit une série entière an z n de rayon de convergence R et de somme f .
P
n +∞
X f (z) X
— On pose ∀n ∈ N, Sn = ak . Alors ∀|z| < min(R, 1), = Sn z n .
1 − z n=0
k=0
n +∞
X f (z) X
— On pose ∀n ∈ N, Tn = (−1)k ak . Alors ∀|z| < min(R, 1), = (−1)n Tn z n .
1 + z n=0
k=0
P n
Remarque : En général, on n’a pas convergence uniforme sur le disque ouvert de convergence D(0, R). En effet, pour z ,
on a R = 1 et kz n k∞,D(0,1) = 1 6→ 0 donc la série z n ne converge pas uniformément sur D(0, 1).
P
Corollaire 1.8 Si an z n est une série entière de rayon de convergence R > 0 alors sa somme f est continue sur D(0, R).
P
+∞
X
(−1)k ak xk ≤ an+1 xn+1 ≤ an+1 → 0 donc la suite des reste de
On a, la majoration du reste, ∀n ∈ N, ∀x ∈ [0, 1],
k=n+1
(−1)n an xn converge uniformément sur [0, 1] vers 0 d’où la série entière (−1)n an xn converge uniformément sur [0, 1].
P P
+∞
X
En particulier, le rayon de convergence de (−1)n an xn est ≥ 1 et la fonction f (x) = (−1)n an xn est continue sur [0, 1].
P
n=0
P n
Proposition 2.1 Si an x est une série entière réelle de rayon de convergence R > 0 alors sa somme f est continue sur
Z x +∞
X an n+1
] − R, R[ et on a ∀x ∈] − R, R[, f (t)dt = x .
0 n=0
n+1
Exemples d’application :
+∞ Z x +∞ n+1 +∞ n
1 X dt X x X x
1. On a ∀|x| < 1, = xn donc ∀|x| < 1, ln(1 − x) = − = − = − ou encore
1−x n=0 0 1 − t n=0
n + 1 n=1
n
+∞
X (−1)n−1 n
∀|x| < 1, ln(1 + x) = x .
n=1
n
+∞
1
X (−1)n−1 n
La suite n est décroissante et tend vers 0 donc la fonction f : x 7→ x est continue sur [0, 1].
n=1
n
On a ∀x ∈ [0, 1[, f (x) = ln(1 + x), f et x 7→ ln(1 + x) sont continues sur [0, 1] donc ∀x ∈ [0, 1], ln(1 + x) = f (x) =
+∞ +∞
X (−1)n−1 n X (−1)n−1
x . En particulier, ln(2) = ln(1 + 1) = f (1) = .
n=0
n n=1
n
+∞ Z x +∞
1 X
n 2n dt X (−1)n x2n+1
2. On a ∀|x| < 1, 2
= (−1) x donc ∀|x| < 1, arctan(x) = 2
= .
1+x n=0 0 1+t n=0
2n + 1
+∞
Ä
1
ä X (−1)n x2n+1
La suite 2n+1 est décroissante et tend vers 0 donc la fonction f : x 7→ est continue sur [0, 1].
n=0
2n + 1
On a ∀x ∈ [0, 1[, f (x) = arctan(x), f et arctan sont continues sur [0, 1] donc ∀x ∈ [0, 1], arctan(x) = f (x) =
+∞ +∞
X (−1)n x2n+1 π X (−1)n
. En particulier, = arctan 1 = f (1) = .
n=0
2n + 1 4 n=0
2n + 1
+∞ Z x +∞
1 X
2n dt X x2n+1
3. On a ∀|x| < 1, = x donc ∀|x| < 1, argthx = = .
1 − x2 n=0 0 1−t
2
n=0
2n + 1
Proposition 2.2 Si an xn est une série entière réelle de rayon de convergence R > 0 alors sa somme f est de classe C 1 sur
P
+∞
X +∞
X
] − R, R[ et on a ∀x ∈] − R, R[, f 0 (x) = nan xn−1 = (n + 1)an+1 xn .
n=1 n=0
Proposition 2.3 Si an x est une série entière réelle de rayon de convergence R > 0 alors sa somme f est de classe C ∞ sur
n
P
+∞
X +∞
X
(k) k n−k k
] − R, R[ et on a ∀x ∈] − R, R[, ∀k ∈ N, f (x) = k!Cn an x = k!Cn+k an+k xn .
n=k n=0
Å ã(k) +∞ +∞
1 1 1 X X
Exemple d’application : On a ∀k ∈ N, ∀|x| < 1, k+1
= = Cnk xn−k = k
Cn+k xn .
(1 − x) k! 1−x n=0
n=k
n
an x est une série entière réelle de rayon de convergence R > 0 et de somme f alors ∀n ∈ N, an =
P
Corollaire 2.4 Si
f (n) (0)
n! .
Corollaire 2.5 Soient an xn et bn xn deux séries entières réelles de rayons de convergence > 0 et de sommes respectives
P P
f et g.
Si ∃ε > 0 tel que ∀x ∈] − ε, ε[, f (x) = g(x) alors ∀n ∈ N, bn = an .
Remarque : D’après la définition précédente, on ne s’intéressera, dans la suite, qu’ aux développements en séries entières en 0.
Exemples :
+∞
1 X
1
— L’application x 7→ 1−x est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et on a ∀|x| < 1, = xn .
1 − x n=0
+∞
X (−1)n−1 n
— L’application x 7→ ln(1+x) est développable en série entière sur ]−1, 1[ et on a ∀|x| < 1, ln(1+x) = x .
n=1
n
+∞
X (−1)n 2n+1
— L’application arctan est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et on a ∀|x| < 1, arctan x = x .
n=1
2n + 1
+∞
X x2n+1
— L’application argth est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et on a ∀|x| < 1, argthx = .
n=1
2n + 1
Corollaire 2.8 Soit I un intervalle non vide de R, r > 0 et f : I → C développable en série entière sur ] − r, r[.
+∞
X
On pose ∀x ∈] − r, r[, f (x) = an xn .
n=0
Si f est paire (resp. impaire) sur ] − r, r[ alors ∀n ∈ N, a2n+1 = 0 (resp. ∀n ∈ N, a2n = 0).
Définition 2.2 Soit I un intervalle non vide de R tel que 0 ∈ I et f : I → C de classe C ∞ au voisinage de 0.
P f (n) (0) n
La série entière n! x s’appelle la série de Taylor de f en 0.
Remarques : Soit I un intervalle non vide de R tel que 0 ∈ I, r > 0 et f : I → C de classe C ∞ au voisinage de 0.
— Si f est développable en série entière sur ] − r, r[ alors la série de Taylor de f en 0 est de rayon de convergence ≥ r et
de somme f sur ] − r, r[.
— Si le rayon de convergence de la série de Taylor de f en 0 est nul alors f n’est pas développable en série entière en 0.
— Si la série de Taylor de f en 0 converge sur ß ] − r, r[1 alors
f n’est pas forcément développable en série entière sur
exp − x2 si x 6= 0
] − r, r[. En effet, pour la fonction f (x) = , on a ∀n ∈ N, ∃Pn ∈ R[X], ∀x ∈ R∗ , f (n) (x) =
0 si x = 0
Pn x1 exp − x12 donc ∀n ∈ N, lim f (n) (x) = 0 d’où f est C ∞ sur R et ∀n ∈ N, f (n) (0) = 0.
x→0
+∞ (n)
X f (0) n
Si f était développable en série entière en 0 alors ∃ε > 0 tel que ∀x ∈] − ε, ε[, f (x) = x = 0. Absurde,
n=0
n!
car ∀x ∈ R∗ , f (x) 6= 0 d’où f n’est pas développable en série entière en 0. !
n
X f (k) (0) k
— Pour montrer que f est développable en série entière sur ]−r, r[, on montre que ∀x ∈]−r, r[, lim f (x) − x =
n→+∞ k!
k=0
0.
+∞ n
X x
Proposition 2.9 — La fonction x 7→ ex est développable en série entière sur R et on a ∀x ∈ R, ex = .
n=0
n!
+∞
X x2n
— Les fonctions ch et sh sont développables en séries entières sur R et on a ∀x ∈ R, ch(x) = et sh(x) =
n=0
(2n)!
+∞
X x2n+1
.
n=0
(2n + 1)!
+∞
X lnn a n
— ∀a > 0, la fonction x 7→ ax est développable en série entière sur R et on a ∀x ∈ R, ax = x .
n=0
n!
+∞
X (−1)n 2n
Proposition 2.10 Les fonctions cos et sin sont développables en séries entières sur R et on a ∀x ∈ R, cos(x) = x
n=0
(2n)!
+∞
X (−1)n 2n+1
et sin(x) = x .
n=0
(2n + 1)!
Proposition 2.11 Soit α ∈ R. La fonction f (x) = (1 + x)α est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et on a ∀x ∈
+∞
X α(α − 1) · · · (α − n + 1) n
] − 1, 1[, (1 + x)α = 1 + x .
n=1
n!
Corollaire 2.12 ∀x ∈] − 1, 1[ :
+∞
1 X (2n)! n
— √ = x .
1 − x n=0 22n (n!)2
+∞
1 X (2n)! 2n
— √ = 2n (n!)2
x .
1 − x2 n=0
2
+∞
X (2n)!
— arcsin(x) = x2n+1 .
n=0
22n (2n+ 1)(n!)2
+∞
1 X (2n)! 2n
— √ = (−1)n 2n x .
1+x 2
n=0
2 (n!)2
+∞
X (2n)!
— argsh(x) = (−1)n 2n 2
x2n+1 .
n=0
2 (2n + 1)(n!)