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Construction Métallique Cours
Construction Métallique Cours
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Support cours Construction métallique Mr Diakhaté
1.3 Les produits
Les produits sidérurgiques employés en construction métallique sont obtenus par laminage
à chaud. Leurs dimensions et caractéristiques sont normalisées et répertoriées sur
catalogues.
- Produits longs
IPE :
IPN :
HE :
- Produits plats
Larges plats
Tôles
Bandes et feuillards
1.4 Caractéristiques des aciers normalisés
Les divers aciers de construction sont réglementés par la norme européenne EN 10 225
La norme, qui définisse les aciers normalisés, distingue :
- Des nuances d’aciers, établies sur la base de caractéristique mécanique
fondamentales, notamment la limite d’élasticité garantie σe, l’allongement à
rupture AR et la fourchette garantie de la limite de rupture σR.
- Des qualités d’aciers, qui au sein de chaque nuance, présentent des garanties
contre le risque de rupture fragile, en particulier.
Caractéristiques mécaniques des Nuances d’aciers
aciers en fonction de leur S.235 S.275 S.355
Epaisseur t
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Principaux avantages :
- Industrialisation totale
Il est possible de préfabriqué intégralement les bâtiments en ateliers, avec une grande
précision et une grande rapidité avec les laminés. Le montage sur site, par boulonnage, est
d’une grande simplicité.
- Transport aisé, en raison du poids peu élevé, qui permet de transporter loin, en
particulier à l’importation
- Résistance mécanique :
La possibilité d’adaptation plastique offre une grande sécurité.
La grande résistance de l’acier à la traction permet de franchir de grande
portée.
- Modifications
Les transformations, adaptation, surélévations ultérieures d’un ouvrage sont
aisément réalisables.
- Possibilités architecturales, beaucoup plus étendues qu’en béton.
- Principaux inconvénients :
- Résistance en compression moindre que le béton.
- Susceptibilité aux phénomènes d’instabilité élastique, en raison de la minceur des
profils.
- Mauvaise tenue au feu, exigeant des mesures de protection onéreuses.
- Nécessité d’entretien régulier des revêtements protecteurs contre la corrosion, pour
assurer la pérennité de l’ouvrage.
1.6 Classification des sections transversales
L’Eurocode 3 a instauré une classification des sections transversales, en fonction de critères
divers
- Elancement des parois,
- Résistance de calcul,
- Capacité de rotation plastique,
- Risque de voilement local, etc.
Quatre classes de sections ont été définies, allant de la section 1 (la plus performante) à la
section 4 (la plus fragile), soit :
- Classe 1 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance plastique, sans
risque de voilement local, et possédant une capacité de rotation importante pour
former une rotule plastique (Sections plastiques : celles qui peuvent former une
rotule plastique avec la capacité de rotation suffisante pour autoriser une
redistribution des moments de flexion dans la structure) ;
- Classe 2 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance plastique, sans
risque de voilement local, mais avec une capacité de rotation limitée (Sections
compactes : celles qui peuvent développer le moment de résistance plastique dans
la section mais pour lesquelles un voilement local limite la rotation sous moment
constant) ;
- Classe 3 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance élastique en fibre
extrême, mais non leur résistance plastique, du fait des risques de voilement
(Sections semi-compactes : celles pour lesquelles la contrainte dans les fibres
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extrêmes doit être limitée à l'atteinte de la limite d’élasticité car un voilement local
empêche le développement du moment de résistance plastique de la section) ;
- Classe 4 : Sections transversales pouvant atteindre leur résistance élastique, du fait
des risques de voilement local (Sections élancées : celles dans lesquelles l'atteinte
de la limite d’élasticité dans les fibres extrêmes ne peut pas être atteinte en raison
d'un voilement local prématuré).
Voilement
local
Élastique sur section Aucune
complète
fy
4
Voilement
local
Élastique sur section
efficace Aucune
Définitions
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pour les Classes 1 et 2 : le moment plastique ( Mpl Wpl . fy )
Prévenir l’effondrement
Sécurité
- Etat limite de service (ELS)
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Bonne tenue en service
Flèches
Vibrations
Les dimensionnements sont basés sur évaluation de la probabilité qu’un état limite critique
survienne.
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B- Résistance des sections transversales
Nous allons examiner les huit cas suivants de sollicitations, simples ou multiples selon
l’Eurocode 3, dans ce support de cours on ne va pas voir les règles CM 66 et l’Additif 80.
Air nette AB
L’aire nette d’une section transversale d’élément ou d’une paroi de section doit être prise
égale à son aire brute diminuée des aires des trous et autres ouvertures.
Dans le calcul des caractéristiques d’une section nette, la déduction pour un trou de fixation
doit être prise égale à l’aire de la section transversale brute du trou dans le plan de son axe.
Pour les trous à épaulement fraisé, on doit tenir compte de la portion fraisée de manière
appropriée.
A condition que les trous de fixations ne soient pas en quinconce, l’aire totale à déduire pour
leur prise en compte doit être la somme maximale des aires des sections des trous dans
n’importe quelle section transversale perpendiculaire à l’axe de l’élément.
Aire homogénéisée AH
L’aire homogénéisée d’une section hétérogène, constituée de deux matériaux différents, est
obtenue en utilisant un coefficient d’équivalence n égal au rapport des modules d’élasticités E
des matériaux constitutifs. Par exemple en béton armé :
AH = B + nA avec n = EA/EB
2.1 Effort axial de traction (N)
Dans les éléments sollicités en traction axiale, la valeur de calcul N de l’effort de traction dans
chaque section transversale doit satisfaire à la condition: N≤ NR avec NR la résistance de
calcul de la section à la traction.
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Nu = 0,9 Anetfu/ γM2
Nnet : résistance plastique de calcul de la section nette pour les assemblages par boulons
précontraints à l’ELU.
N ≤ NR
Où NR est la résistance de calcul à la compression de la section transversale, prise comme la
plus petite des valeurs suivantes:
a) résistance plastique de calcul de la section brute
M ≤MR
Où MR est la résistance de calcul de la section transversale à la flexion, prise égale à la plus
petite des valeurs suivantes :
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a) Pour les sections transversales de Classe 1 ou 2, moment de résistance plastique de calcul
de la section brute
MR = Mo = Weff fy / γM1
Où Weff est le module élastique de la section efficace
c) Pour les sections transversales de Classe 3, la résistance de calcul de la section brute à la
flexion doit être égale au moment de résistance élastique de calcul donné par:
V ≤ Vpl
Où Vpl est la valeur de calcul de la résistance plastique au cisaillement donnée par:
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r = rayon du congé de raccordement
tf = épaisseur de semelle et tw = épaisseur d’âme
Exemple :
Calculer l’épaisseur minimale qu’il faut donner à une âme d’une poutrelle I (sans tenir compte
du risque de voilement), soumise à un effort tranchant V de 800 KN.
h= 400 mm tf = 24 mm.
Pour les sections transversales à semelles égales et fléchies suivant l’axe de forte inertie, on
obtient :
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Pour les sections de classes 1 et 2, il faut vérifier, en l’absence d’effort tranchant, que le
moment fléchissant M reste inférieur au moment résistant plastique M N réduit du fait de
l’effort axial, soit :
M ≤ MN, avec :
- pour un plat :
c) flexion biaxiale
σx ≤ fy / γM0
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Les sections de classe 4 sont considérées comme satisfaisantes, si la contrainte longitudinale
maximale σx, calculée en utilisant les largeurs efficaces des parois comprimées, vérifie la
condition :
σx ≤ fy / γM1
Ce qui s’écrit encore :
Aeff : aire de la section transversale supposée soumise à une compression uniforme (M= 0) ;
Weff : module de résistance de la section efficace, la section transversale étant supposée
soumise uniquement à un moment fléchissant suivant l’axe concerné (N = 0) ;
e : décalage de l’axe neutre concerné, la section transversale étant supposée soumise à une
compression uniforme (M = 0)
Exercice :
On a une plate-forme de téléphérique (terminal d’arrivée), de portée 8 m.
Actions permanentes (platelage, caillebotis, poutres, entretoises, garde-corps, etc.) = 10
KN/ml et par poutre.
Actions variables : - neige normale = 40 KN/ml et par poutre.
- Poids skieurs = 20 KN/ml et par poutre.
Flèche maximale autorisée : L / 200
Dimensionner les poutres HEA (acier S. 235)
- En isostatique (sur deux appuis simples)
- En hyperstatique (bi-encastrées)
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C- Dimensionnement des poutres fléchies
Rappel : Les poutres fléchies sont sollicitées par un moment fléchissant M et un effort
tranchant V.
Le moment fléchissant développe des contraintes dans le matériau, dont la répartition est bi-
triangulaire, tant que l’on reste dans le domaine élastique du diagramme
contrainte/déformation.
Les contraintes développées sur les flèches extrêmes, par rapport à l’axe neutre élastique qui
passe par G, sont :
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La section en I idéale ressort 3 fois plus performante que la section rectangulaire de référence.
- Section totale : Ω = As + Ai + d tw
- Position de l’axe neutre élastique :
Ecrivons l’équilibre des moments statiques par rapport à cet axe neutre.
En négligeant tfi et tfs, qui sont faibles en regard de Vs, Vi et h, et en posant Vi = h- Vs, on
obtient :
Compte tenu que les élancements admissibles courants des poutres sont :
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La hauteur h est fixée en fonction de la portée l, d’où l’on tire aussitôt l’épaisseur d’âme tw :
tw = Aw / h.
Exercice :
Déterminer la section d’un profilé PRS, de 50 m de portée, isostatique, en acier S.355,
recevant une surcharge de 50 KN / ml. Pour des raisons de corrosion, l’épaisseur de l’âme
sera tw = 20 mm.
Pour limiter les déformations, adoptons un élancement classique de 1/25.
Lorsque les contraintes sur les fibres extrêmes atteignent la limite élastique fy, le moment
fléchissant sollicitant la section médiane est égal au moment élastique Mel. Si on augmente la
charge, les contraintes ne sont plus proportionnelles aux déformations. Les fibres extrêmes se
plastifient.
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On peut augmenter la charge jusqu’à ce que la section médiane soit entièrement plastifiée.
C'est-à-dire que le moment fléchissant soit égal au moment plastique Mpl. La courbe de la
poutre est très importante dans la zone centrale de la poutre qui est plastifiée. On admet qu’il
se forme, dans la section médiane une rotule plastique (ou articulation). La poutre se
comporte comme deux éléments rigides reliés par une articulation. On dit qu’il y a
plastification totale.
Si on augmente la charge, les sections d’encastrement, les plus sollicitées, vont se plastifier en
premier. On atteint dans ces sections le moment plastique Mpl.
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Il se forme alors une rotule plastique à chaque encastrement. L’apparition de rotule plastique
n’est possible que s’il n’y a aucun phénomène de voilement local.
Si la capacité de rotation des sections A et C est importante on peut encore augmenter la
charge. L’accroissement de charge Γq est repris par la poutre qui a un comportement bi-
articulé après plastification des sections d’encastrement. On dit que les sections A et C sont
épuisées et travaillent comme des articulations pour ce supplément de charge. La poutre
devient isostatique.
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- Capacité de rotation : Les éléments plastifiés doivent etre capable de supporter la
rotation des rotules plastiques.
- Absence d’instabilité : La plastification des sections n’est possible qu’en l’absence
de tout phénomène d’instabilité (voilement local, déversement).
Classe 1 : les sections de classe 1 peuvent former une rotule plastique et ont une capacité de
rotation importante.
Classe 2 : les sections de classe 2 peuvent former une rotule plastique mais avec une capacité
de rotation limitée.
Classe 3 : les sections de classe 3 ne peuvent pas former une rotule plastique. Le moment
fléchissant les sollicitant peut atteindre le moment élastique Mel mais le voilement local est
susceptible d’empêcher le développement du moment plastique Mpl
Classe 4 : les sections de classe 4 ne peuvent pas former une rotule plastique. Le voilement
local est susceptible d’empêcher le développement du moment plastique Mel
Exemples : Dimensionner
1- Soit un IPE 400, fléchi selon son plan principal d’inertie. Acier S.235.
b = 180 mm tf = 13.5 mm
d = 331 mm tw = 8.6 mm
2- Soit un PRS fléchi selon son plan principal d’inertie. La nuance d’acier est S.355.
b = 360 mm tf = 22 mm
h = 1.000 mm tw = 10 mm
3- Soit un PRS fléchi selon son plan principal d’inertie. La nuance d’acier est S.355.
b = 320 mm tf = 10 mm
h = 1200 mm tw = 10 mm
NB : Pour les classes 4 voir lest détails dans l’Eurocode 3.
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D- Les assemblages
Un assemblage est un dispositif qui permet de réunir et de solidariser plusieurs pièces entre
elles, en assurant la transmission et la répartition des diverses sollicitations entre les pièces,
sans générer de sollicitations parasites notamment de torsions.
Les assemblages peuvent etre considérés comme autant de « talons d’Achille » dans une
structure, et les anciens ont coutume de dire qu’une charpente sous dimensionnée, mais
correctement assemblée, est préférable à une charpente correctement dimensionnée, mais mal
assemblée.
Les principaux modes d’assemblage sont :
- Le rivetage
- Le boulonnage
- Le soudage
- Le collage.
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4.1.2 Effet de la longueur de l’assemblage
L’étude des assemblages sollicités au cisaillement a mis en évidence l’influence de la
longueur de l’assemblage sur la charge de ruine. Les plus grandes déformations se situent aux
extrémités de l’assemblage ; les boulons des extrémités sont donc plus sollicités que les
boulons centraux.
Tous les boulons d’un assemblage sollicité au cisaillement ne transmettent pas la même
charge. Lors de la vérification d’un assemblage dont la distance entre le premier et le dernier
boulon d’une tole dépasse 15 fois le diamètre d du boulon, on tiendra compte de ce
phénomène en multipliant la résistance ultime théorique par un facteur de réduction β donné
par :
β = 1- (l – 15.d) / (200.d) avec 0.75 ≤ β ≤ 1
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𝜏𝑢𝐵 : Contrainte ultime de cisaillement de l’acier du béton.
A : aire de la section de la tige du boulon (A= πd²/4).
As : aire de la section résistante.
γM : marge supplémentaire pour la résistance des moyens d’assemblage (γM=1.25).
Où la contrainte ultime de cisaillement de l’acier du boulon vaut environ :
𝑓𝑢𝐵
𝜏𝑢𝐵 =
√3
𝑓𝑢𝐵 : Valeur de calcul de la résistance à la traction de l’acier du boulon.
Quelle que soit la classe de qualité de l’acier, la résistance ultime VR d’une section cisaillée
dans la tige d’un boulon est donnée par la relation :
𝑉𝑅 = 0.5𝑓𝑢𝐵 𝐴𝑠
Les résistances de calcul pour une section cisaillée dans la tige d’un boulon, quelle que soit la
classe de qualité de l’acier :
𝟎. 𝟔𝐟𝐮𝐛 𝐀
𝐅𝐯.𝐑𝐝 =
𝛄𝐌𝐛
Fv.Rd : Résistances de calcul au cisaillement d’une section cisaillée.
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Où α est la plus petite des valeurs suivantes :
1
Boulon non précontraint 𝑇𝑅 = 0.75 𝛾 𝑓𝑢𝐵 𝐴𝑠
𝑀
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La section résistance As d’un boulon est : As = Π.d²s / 4, ds étant le diamètre résistant, calculé
comme la moyenne arithmétique entre le diamètre en fond de filet d1 et le diamètre sur flanc
d2.
Exercices :
1. Assemblage de deux cornières sur un gousset
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4.1.9 Dimensionnement des boulons précontraints
Bien que présentant le même aspect qu’un boulon ordinaire, un boulon HR est constitué
d’acier à haute limite élastique et comporte une rondelle incorporée à la tête. Lors du
boulonnage, il est serré fortement, ce qui a pour effet de lui communiquer un effort de
précontrainte, qui agit parallèlement à l’axe du boulon, donc perpendiculaire aux plans de
contact des pièces. Cette précontrainte développe, par frottement mutuel des pièces, une forte
résistance à leur glissement relatif.
Contrairement aux boulons ordinaires, les boulons HR ne travaillent pas au cisaillement, mais
transmettent les efforts par frottement.
Le coefficient de frottement μ des pièces en contact joue donc un rôle prépondérant.
μ = 0.50 pour les surfaces de la classe A
μ = 0.40 pour les surfaces de la classe B
μ = 0.30 pour les surfaces de la classe C
μ = 0.20 pour les surfaces de la classe D
Classe A : surfaces décapées par grenaillage ou sablage, avec enlèvement de toutes les
plaques de rouilles non adhérentes et sans piqûres de corrosion ;
Surface décapées par grenaillage ou sablage et métallisées par projection d’aluminium ;
Surface décapées par grenaillage ou sablage et métallisées par projection d’un revêtement à
base de zinc, garanti d’assurer un coefficient de glissement qui ne soit pas inférieur à 0.5
Classe B : Pas de recommandations.
Classe C : Surface nettoyées par brossage métallique ou à la flamme avec enlèvement de
toutes les plaques de rouilles non adhérentes.
Classe D : Surfaces non traitées.
Si Fp est l’effort de précontrainte axial dans un boulon et Fs l’effort de cisaillement transmis
par l’assemblage et sollicitant ledit boulon, il faut vérifier que l’interface des pièces en contact
puisse transmettre l’effort tangent, sans glissement, soit :
Fs ≤ μ Fp
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4.1.10 Résistance au glissement
La résistance au glissement Fs d’un boulon HR précontraint vaut :
Fp est la précontrainte,
μ est le coefficient de frottement des pièces,
m le nombre d’interfaces de frottement,
ks un coefficient fonction de la dimension des trous de perçage et vaut :
ks = 1.0 pour les trous à tolérances normales, à savoir :
1 mm pour les boulons Φ12 et Φ 14,
2 mm pour les boulons Φ16 à Φ 24,
3 mm pour les boulons Φ27 et plus.
Ks = 0.85 pour les trous circulaires surdimensionnés et pour les trous oblongs courts.
Ks = 0.7 pour les trous oblongs longs.
L’effort de précontrainte autorisé dans les boulons vaut :
Fp = 0.7.fub.As
Si un assemblage résistant au glissement est soumis à un effort de traction FT concomitant
avec un effort de cisaillement Fv, qui tend à provoquer le glissement, la résistance au
glissement par boulon doit être calculée selon la formule ci-après :
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Exercice : attache d’une cornière sur un gousset
Principe du soudage
4.2.2 Phénomène thermique
Lors d'une opération de soudage, d'énormes quantités d'énergie calorifique sont transmises à
des zones localisées des pièces soudées engendrant des modifications sévères des
températures de ces zones. Bien que la simulation de l'arc électrique fait l'objet d'une étude à
part, il est quand même primordial de comprendre comment se déroule ce transfert de chaleur
afin de pouvoir expliquer le cycle thermique qu'il génère en tout point de la pièce assemblée
et par là-même comprendre les modifications métallurgiques et mécaniques qui s'en suivent.
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L'apport de chaleur fourni par l'arc électrique est dû principalement aux déplacements des
électrons et au dépôt du métal d'apport en fusion dans le bain fondu. Toutefois, d'autres modes
d'échange thermique, prennent place lors d'une opération de soudage. En premier lieu, le
transfert de chaleur à l'intérieur du bain de fission s'effectue par la convection que créent les
tensions superficielles à la surface du bain et les forces électromagnétiques dues à l'arc
électrique. D'autre part, l'apport en énergie reçu par le joint soudé s'accompagne évidemment
par des pertes causées essentiellement par son transport par conduction à l'intérieur de la pièce
vers les dispositifs de fixations. D'autres causes, de moindres effets, favorisent ces pertes en
chaleur : la convection des surfaces chaudes de la pièce et leurs rayonnements vers
l'environnement, le rayonnement du bain de fusion et du plasma (arc électrique) et finalement,
l'évaporation du bain de fusion.
En conséquence, seule une partie de l'énergie calorifique du procédé de soudage est transmise
par l'arc électrique ce qui rend nécessaire l'utilisation d'un coefficient de rendement du
procédé.
Pendant le passage de la torche le long du joint de soudure, la température de chaque point de
la pièce à assembler varie suivant une courbe dont les caractéristiques diffèrent selon la
position du point considéré par rapport au joint. Cette courbe de variations de températures en
fonction du temps est dite : cycle thermique de soudage.
La dissymétrie du cycle thermique est due à un refroidissement plus long que réchauffement à
cause de la lenteur de la diffusion de la chaleur par conduction dans la pièce.
D'autre part, pour un même point de mesure, les caractéristiques du cycle thermique du
soudage (le temps d'échauffement, le temps de maintien à haute température, le taux de
refroidissement et la température maximale) varient en fonction des paramètres du procédé,
des types de matériaux utilisés, des dimensions des pièces ainsi que des conditions initiales.
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On notera qu’une trop forte proportion d’oxygène entraîne une chaleur plus importante mais
le risque d’oxydation augmente.
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Il existe de nombreuses variantes à cette technique de soudage tel que le soudage par molette
qui est une variante du précédant, ici les électrodes sont remplacées par des molettes
tournantes ce qui permet un soudage continu ou discontinu très rapide.
Ce procédé est très utilisé en grande et petite série, il est aussi très rapide. Il est utilisé dans de
très nombreux domaines : l'industrie automobile, aéronautique, aérospatiale, nucléaire,
électrique et électronique, les appareils ménagers, le mobilier métallique, les armatures en fils,
le soudage en bout de barre, de profilés, de pièces tubulaires, de tôles, etc.
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La réalisation d’un assemblage étanche.
Elle nécessite par contre certaines précautions de mise en œuvre, notamment :
Le recours à un personnel qualifié,
La protection des soudures sur le chantier vis-à-vis des intempéries,
L’utilisation de procédés de contrôles de qualité sur le chantier.
assemblage cruciforme ou en T dans lequel les pièces à souder sont plus ou moins
perpendiculaires l'une par rapport à l'autre,
assemblage d'angle dans lequel les pièces sont plus ou moins perpendiculaires l'une
par rapport à l'autre.
Lors du dimensionnement d’un cordon d’angle, on doit vérifier que les forces puissent être
transmises d’une pièce à l’autre à travers la soudure ; elles doivent donc passer par les
sections :
La section de gorge Aw = a l, qui est soumise à un effort de traction, et
Les sections de contact As = s l, sollicitées par des efforts de traction ou de
cisaillement.
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conditions suivantes (quelle que soit la direction des forces), valables respectivement pour les
sections de gorge Aw et de contact As :
Rw = 0.5fuE a l
Rs = 0.7fy s l
Rw: résistance ultime de la section de gorge
Rs : résistance ultime de la section de contact
fuE : résistance à la traction du métal d’apport (indice E pour électrode)
l : longueur du cordon d’angle considéré.
Les valeurs des sections de gorge Aw et de contact As, admises pour le calcul, sont celles qui
correspondent respectivement à la hauteur et au coté du triangle inscrit dans le cordon
d’angle. Comme on admet en général que le triangle inscrit est isocèle, on a : s = a√2
- Cordons frontaux
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- Cordons latéraux :
- Cordons obliques :
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4.5 Résistance des soudures en bout, bouchons, ou entailles
Dans l’Eurocode, on distingue les soudures d’angle, en entaille, en bout, en bouchon et sur
bords tombés.
Une soudure en bout est réalisée sur l'épaisseur des plats aboutés dans un assemblage bout-à-
bout ou en T. En règle générale, les bords des plats doivent être préparés avant soudage. Dans
certains cas, lorsque l'épaisseur des plats est inférieure à 5 mm, on peut se dispenser de cette
préparation.
Pour les soudures en bout, une distinction est faite entre :
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Soudures en bout à pénétration partielle
Les soudures en entaille et en bouchon, sont rarement utilisées dans les structures de bâtiment.
Elles ont pour fonction principale d'empêcher le voilement ou la séparation des plats qui se
recouvrent.
Pour l'ingénieur, une règle de bonne pratique est d'éviter les concentrations importantes de
contraintes qui apparaissent aux angles vifs rentrants des assemblages entre pièces de sections
transversales différentes. Éviter ces concentrations de contraintes est d'une importance toute
particulière si l'assemblage est soumis à fatigue. Afin de réduire les concentrations de
contraintes, la transition douce d'une section à une autre est recommandée.
La résistance des soudures en entaille et en bouchon est calculée par l'intermédiaire de la
méthode de la contrainte moyenne exposée pour les soudures d'angle. Lors du calcul, l'aire
utile de la soudure en entaille ou en bouchon est prise égale à l'aire de l'entaille ou du trou.
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L’épaisseur a d’un cordon d’angle est appelée gorge de la soudure. La valeur minimale amin de
la gorge d’un cordon d’angle transmettant un effort est fixée en fonction de l’épaisseur emax de
la plus grande des pièces à assembler :
amax = 0.7emin
Dans le cas d’un cordon d’angle posé des deux cotés d’une tôle, la gorge a ne devrait pas
dépasser la demi-épaisseur de cette tôle afin de ne pas la bruler totalement lors du soudage,
mais surtout pour éviter que le joint soudé ne puisse plus être suffisamment plastifié :
amax = 0.5e
Soit un tube 80 x 80 x 5,
soudé sur une platine par un
cordon périmétrique
d’épaisseur a = 5 mm. Quel
effort axial pondéré N peut-
il supporter ? Acier S.235.
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attache de deux cornières sur un gousset
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E- Les phénomènes d’instabilité élastique
Le calcul d’une structure exige que, sous toutes les combinaisons d’actions possibles, définies
réglementairement, la stabilité statique soit assurée.
- Tant globalement, au niveau de la structure
- Qu’individuellement au niveau de chaque élément.
Dans une pièce, les actions développent diverses sollicitations, qui génèrent des contraintes au
sein du matériau et des déformations des éléments.
Il s’agit donc, afin de garantir le degré de sécurité souhaité ou souhaitable, de vérifier que les
contraintes et les déformations restent en deçà des limites admissibles.
Deux cas de figure se présentent :
- Le cas des petites déformations
Tant que l’on reste dans le domaine des petites déformations, on admet que les
sollicitations ne varient pas (ou peu) sous l’effet des déformations, ce qui conduit
simplement à vérifier que les contraintes restent inférieures à la contrainte de ruine.
- Le cas de grandes déformations
Dans ce cas, les déformations modifient considérablement les sollicitations qui les ont
initiées et nécessitent des calculs spécifiques.
L’étude des phénomènes d’instabilités élastiques est particulièrement importante en
construction métallique, car ils sont très fréquents du fait de l’utilisation d’éléments minces et
de grand élancement.
Nous nous proposons donc d’examiner successivement les trois principaux phénomènes
d’instabilité (flambement, déversement, voilement), sous leurs aspects théoriques,
expérimentaux et réglementaires.
5.1 Flambement
5.1.1 Aspect théorique du flambement
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D’une manière générale, selon les conditions aux appuis, la force critique d’Euler vaut :
l0 étant la longueur réelle de la barre. En introduisant la longueur de flambement lk, elle s’écrit
alors :
40
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5.1.2 Aspect expérimental du flambement
L’expérimentation en laboratoire, effectuée sur des poutrelles laminées courantes, soumises à
des efforts de compression progressivement croissants, montre que la ruine des pièces se
manifeste de deux façons différentes, selon l’élancement des pièces.
- Pour les pièces de faible élancement (forte section, faible hauteur, λ ˂ 20), la ruine se
manifeste pour l’affaissement des membrures, sous la contrainte σe
approximativement.
- Pour les pièces de grand élancement (λ ˃ 100), la ruine intervient pour une contrainte
d’affaissement σs (inférieure à la limite élastique σe et à la contrainte d’Euler σk), pour
laquelle on observe une augmentation brutale des déformations, avec l’apparition de
zones plastifiées, suivie d’un effondrement. En outre, la courbe contrainte/déformation
n’est pas linéaire.
L’affaissement a lieu pour une contrainte σs inférieure σk.
Flexion simple
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βA = 1 pour les sections transversales de classe 1, 2 ou 3
βA = Aeff / A pour les sections transversales de classe 4.
Et χ est le coefficient de réduction pour le mode de flambement à considérer.
Pour les éléments à section transversales constante, sollicités en compression axiale constante,
la valeur de χ pour l’élancement réduit, peut être déterminée par la formule :
Les courbes de flambement sont les courbes donnant le coefficient de réduction χ en fonction
de l’élancement réduit.
Plus simplement et plus rapidement, χ peut etre obtenu en fonction de l’élancement réduit, au
moyen du tableau suivant :
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Flambement flexion
Les éléments sollicités simultanément en flexion et en compression axiale, doivent satisfaire à
diverses conditions, selon la classe de leur section transversale
- Section de classes 1 et 2 :
- Section de classe 3 :
Les formules établies pour les sections 1 et 2, que ce soit avec ou sans risque de déversement,
restent valables à la condition de remplacer Mpl = W pl. fy par Mel = Wel. fy
- Section de classe 4 :
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Si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut également vérifier :
Longueur de flambement
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La longueur de flambement lk d’un élément peut etre déterminée, en fonction de sa longueur
nominale lo, à partir de l’annexe E de l’Eurocode 3.
Il convient de calculer les facteurs de distribution de rigidité η1 et η2, respectivement en tête et
en pied du poteau qui valent :
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Exercices :
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5.2 Le déversement
Le déversement des pièces fléchies est le second phénomène d’instabilité élastique, après le
flambement, avec lequel il présente une analogie certaine.
Appliquons une charge concentrée verticale F en son centre de gravité G. L’essai, réalisé sous
presse en laboratoire, montre que la poutre s’effondre brutalement sous une charge Fk=5.2 KN
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Qui est très nettement inférieure à la contrainte limite d’élastique fy = 235 MPa
On constate donc, que pour une faible valeur de la contrainte de flexion, la poutre prend
brutalement une flèche latérale, qui provoque la rotation de la poutre et par suite sa ruine,
alors que nous sommes encore loin de la limite élastique.
Section rectangulaire
Equation classique du déverse :
Section rectangulaire
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5.2.3 Aspect réglementaire du déversement
Les vérifications réglementaires du déversement des pièces fléchies sont :
Le moment de flexion maximal Mf doit être inférieur au moment ultime de déversement :
χLT est le coefficient de réduction pour le déversement, qui est fonction de l’élancement réduit
de l’élément vis-à-vis du déversement et qui a pour valeur :
Où
Le moment critique élastique de déversement Mcr doit être calculé avec les caractéristiques de
la section brute. Pour les sections de classe 4, le calcul de Mcr sera fait sans considération de
l’inertie de torsion uniforme de l’élément.
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Les valeurs du coefficient χLT peuvent être obtenues à partir du tableau des coefficients de
réduction de flambement en faisant
Pour les poutres à section transversale constante et doublement symétriques, notamment les
séries de profils laminés I en H, l’élancement peut être déterminé par la formule suivante
approximativement, qui place en sécurité :
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Le facteur k concerne la rotation de l’extrémité en plan. Il est analogue au rapport l / L d’un
élément comprimé.
Ifc moment d’inertie de flexion de la semelle comprimée suivant l’axe de faible inertie de la
section ;
It moment d’inertie de flexion de la semelle tendue suivant l’axe de faible inertie de la
section ;
hs distance entre les centres de cisaillement des semelles.
Exercice :
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Le coefficient de majoration dynamique sera pris égal à 1.3 (pour tenir compte des à-coups de
levage, des oscillations dues au vent et des difficultés de coordination des deux grutiers).
Les poutres risquent-elles sous leur seul poids propre, de déverser lors du levage ?
Caractéristiques géométriques du PRS :
H = 1500 mm
h = 1420 mm
b = 400 mm
tw = 15 mm
tf = 40 mm.
2. Poutre de palan
Une poutre HEA 400 de 6 m de portée, encastrée à ses deux extrémités en regard de la torsion
et de la flexion, support en son centre de gravité un palan. Quelle charge maximale Q peut
supporter la poutre sans déverser ?
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5.2 Le voilement
La théorie du voilement consiste généralement à utiliser la méthode énergétique de
Timoshenko, qui détermine une contrainte critique, obtenue dès lors que le travail des forces
extérieures appliquées atteint le niveau de potentiel interne de la plaque sollicitée.
L’expérience montre cependant que cette théorie est insuffisante, car les contraintes critiques
calculées ne correspondent que rarement aux contraintes de ruine expérimentales.
Cela s’explique, entre autres, par les effets de membranes, à savoir des tractions stabilisatrices
générées par les déformations transversales, que la théorie ne prend pas en compte.
Méthodes de calcul
- Post-critique simple : cisaillement pur
il faut vérifier que l’effort tranchant de calcul est inférieur à l’effort résistant, soit V ≤ Vba.
Avec :
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τba étant la contrainte moyenne (dite post-critique simple) de cisaillement, qui est fonction de
l’élancement de l’âme et qui vaut :
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