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Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction (2009) 38, 188—194

LETTRE À LA RÉDACTION

Fellowship au Canada : mode d’emploi

Fellowship in Canada: Instructions

MOTS CLÉS Résumé En Amérique du Nord, le fellowship, encore appelé monitorat au Québec, s’adresse
Formation médicale ; aux médecins spécialistes souhaitant réaliser une formation complémentaire postdoctorale et
Mobilité ; obtenir une surspécialisation. Au Canada, en gynécologie-obstétrique, trois programmes de
Canada fellowship agréés par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada sont proposés :
médecine maternelle et fœtale, oncologie gynécologique et endocrinologie gynécologique de la
reproduction et de l’infertilité. Réaliser un fellowship de deux ans au Canada est une expérience
particulièrement enrichissante tant sur un plan professionnel que personnel. Nous présentons
ici les modalités des différents programmes et les démarches à entreprendre pour réaliser un
fellowship au Canada.
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Summary In North America, postdoctoral fellowships are proposed to physicians and surgeons
KEYWORDS after their residency to obtain an expertise in a specific domain of their speciality. In obstetrics
Postdoctoral and gynecology, three fellowship programs are accredited by the Royal College of Physicians
fellowships in and Surgeons of Canada: maternal fetal medicine, gynaecological oncology and reproductive
medicine; endocrinology and infertility. A two-year fellowship in Canada provides a great professional and
Professional mobility; personal experience. We present here the organization of these programs and the conditions
Canada to be admitted in a fellowship program in Canada.
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À l’heure de la mondialisation, où la majorité des étudiants Qu’est qu’un fellowship ?


des écoles de commerce et d’ingénieur partent acquérir
une expérience professionnelle à l’étranger dans le cadre En Amérique du Nord, le fellowship, encore appelé monito-
de leur cursus, les médecins en formation tendent à res- rat au Québec, est l’équivalent d’un postinternat (assistanat
ter sur le territoire français, parfois même sans changer ou clinicat) en France. Cependant, celui-ci n’est pas une
de région du début de leur externat à la fin de leur clini- formation générale en gynécologie-obstétrique, il est cen-
cat. Rares sont les internes en médecine ou les assistants tré sur un domaine précis de la spécialité. Le fellowship
chefs de clinique avec une expérience professionnelle à s’adresse aux médecins spécialistes en fin d’internat ou de
l’étranger. clinicat souhaitant réaliser une formation complémentaire
Ayant eu l’opportunité de réaliser un fellowship de deux postdoctorale et obtenir une sur spécialisation.
ans en médecine maternelle et fœtale au CHU Sainte-Justine
de Montréal, nous avons souhaité faire partager cette
expérience personnelle, humaine et professionnelle, parti- Les avantages d’un fellowship au Canada
culièrement enrichissante, en expliquant en quoi consiste
un fellowship et exposer les différentes options pour la réa- Faire une liste exhaustive des avantages à réaliser un fel-
lisation d’un fellowship au Canada. lowship, nous semble impossible, d’autant que les attentes

0368-2315/$ – see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.jgyn.2009.01.006

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Fellowship au Canada : mode d’emploi 189

varient d’une personne à une autre. Voici donc les principaux Le Canada étant un pays bilingue et le Québec majori-
intérêts que nous avons retenus : tairement francophone, notre pratique clinique quotidienne
au CHU Sainte-Justine à Montréal est majoritairement
• obtenir une expertise dans une surspécialité ; en français. Nous avons donc pu avoir une pratique dès
• découvrir les pratiques médicales dans un autre pays : notre arrivée sans ressentir la barrière de la langue. De
celles-ci sont parfois différentes de celles apprises en plus, concernant les démarches administratives, les formu-
France. Travailler dans un service signifie accepter une laires d’immigration sont rédigés en français. Cela permet
prise en charge différente des patientes et suivre les pro- un gain de temps non négligeable et facilite sans aucun
tocoles établis. Changer les habitudes médicales avec au doute la compréhension dans ce long parcours administra-
final des résultats identiques nous permet de nous ques- tif. Cependant, le bilinguisme étant la règle, la pratique
tionner sur nos pratiques pour améliorer la prise en charge de l’anglais est également fréquente dans le milieu franco-
des patientes [1] ; phone.
• faire connaître les pratiques françaises en gynécologie- Enfin, l’accueil chaleureux, le mode de vie et la généro-
obstétrique à l’étranger : le fellowship n’est pas une sité des canadiens, et plus spécifiquement des québécois,
formation à sens unique mais un échange entre deux pays. est probablement l’argument principal pour choisir le
Les praticiens du pays d’accueil sont généralement très Canada comme destination de fellowship.
intéressés de connaître les pratiques médicales dans les
autres pays à la recherche d’une meilleure prise en charge
des patientes ;
Les principales différences avec un
• mener des projets de recherche : l’organisation du fel-
lowship permet un juste équilibre entre une pratique postinternat en France
clinique et un temps réservé à la recherche. Les fellows
sont sollicités et encadrés pour la réalisation de projet Devant les difficultés actuelles, en France, pour obtenir
de recherche pouvant amener à des publications ou des deux années postinternat en gynécologie-obstétrique, faire
communications dans des congrès nationaux et interna- un fellowship en Amérique du Nord, peut également être
tionaux. Lors d’un fellowship, les contraintes cliniques une solution pour patienter avant un poste de chef de cli-
sont généralement moindres que lors d’un clinicat ou d’un nique ou d’assistant [3]. Cette solution permet de poursuivre
assistanat avec, en particulier, plus de temps alloué à la une formation universitaire tout en attendant un poste, en
recherche et plus de temps pour la formation théorique France, nécessaire à notre formation. Cependant, cette for-
[2] ; mation à l’étranger n’est pas reconnue en France sur le
• valider une mobilité à l’étranger en vue d’une carrière plan académique et ne valide pas l’équivalent d’un clini-
hospitalo-universitaire en France ; cat ou d’un assistanat pour une installation dans le secteur
• se créer un réseau de contacts professionnels à privé.
l’étranger ; En Amérique du Nord, tous les seniors travaillant en
• s’informer sur le fonctionnement des autres systèmes de milieu universitaire ont eux-même réalisé un fellowship
santé, systèmes universitaires, l’accès à la recherche ; et ont donc une surspécialisation. Le statut de fellow
• perfectionner son anglais, que ce soit dans la vie usuelle ou moniteur est une prolongation du statut d’interne
ou dans la pratique médicale ; (appelé résident), c’est-à-dire un statut intermédiaire entre
• vivre une expérience personnelle enrichissante en décou- l’interne et l’obstétricien-gynécologue surspécialisé. Ce sta-
vrant une autre culture, un autre mode de vie. Choisir de tut intermédiaire a l’avantage d’une autonomie progressive
réaliser un fellowship signifie s’intégrer au niveau profes- et d’un encadrement présent mais discret. Être fellow
sionnel et personnel. Le fait de rester deux ans dans un signifie être intégré dans le fonctionnement du service
pays est une expérience sociale et humaine. et ses activités, participer au tour de garde, générale-
ment sous la supervision d’un médecin senior (présent ou
non sur place). En médecine maternelle et fœtale, par
Pourquoi choisir le Canada ? exemple, le fellow aura en charge les dossiers de gros-
sesse à haut risque et sera présent sur tout geste opératoire
Il existe des avantages spécifiques à réaliser un fellow- classé difficile. Certains gestes techniques (transfusions in
ship au Canada et plus particulièrement au Québec. Tout utero. . .), rarement réalisés au cours de l’internat ou du
d’abord, les diplômes de thèse de docteur en médecine et de clinicat, sont pratiqués exclusivement par les fellows, per-
médecin spécialiste (DES) sont reconnus par le Collège des mettant une courbe d’apprentissage maximale. La période
médecins du Québec et des autres provinces canadiennes. entre la fin de l’internat et le début d’un clinicat ou
Contrairement à un fellowship au États-Unis, il n’est géné- d’un assistanat semble le moment le plus propice pour
ralement pas nécessaire de passer d’autres examens pour réaliser un fellowship mais ce dernier peut également
pouvoir pratiquer dans un centre universitaire. Toutefois, être entrepris après le clinicat dans l’attente d’un poste
cette équivalence permet de pratiquer comme fellow, donc hospitalier de surspécialité. La place du fellow, vis-à-vis
sous supervision d’un médecin diplômé au Canada et pour des obstétriciens-gynécologues seniors, d’un côté, et des
une durée limitée, mais ne permettra pas de s’installer internes, de l’autre, est probablement différente d’un pro-
comme médecin par la suite dans le pays. Cela nécessite gramme à l’autre, d’un département à l’autre ou encore
d’autres démarches (examens complets de spécialité ou d’une université à l’autre. La clé d’un fellowship réussi
équivalence obtenue par un recrutement sur un poste uni- reste l’intégration dans l’équipe soignante et l’équipe de
versitaire spécifique). recherche.

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190 Lettre à la rédaction

Les surspécialités proposées au Canada en Les démarches à entreprendre


gynécologie-obstétrique et leurs modalités
Les programmes de fellowship sont ouverts aux résidents
Trois programmes en surspécialité en gynécologie- canadiens et étrangers. Le nombre de fellow par année est
obstétrique sont proposés au Canada : limité.
Les critères et parcours de sélection peuvent varier entre
• la médecine maternelle et fœtale dont l’objectif est les différents programmes et les différentes universités. Les
d’acquérir une formation spécialisée dans le suivi et procédures de sélection se font en général en fonction du
le traitement des patientes présentant une compli- dossier académique, de lettres de recommandation et d’une
cation maternelle particulière, fœtale ou obstétricale entrevue avec les membres du comité d’admission au pro-
durant la grossesse et/ou le postpartum. Plus spécifique- gramme.
ment, se former et obtenir une expertise en techniques Le candidat doit poser sa candidature au moins un an,
d’investigation fœtale (imagerie, ponction de cordon, idéalement deux ans, avant le début éventuel de son fellow-
thérapie fœtale intra-utérine. . .) ; ship. Au Canada, les programmes débutent habituellement
• l’oncologie gynécologique se spécialise dans le diagnos- le 1er juillet, mais des adaptations sont souvent possibles
tic et le traitement des cancers des voies génitales chez pour les candidats européens finissant au printemps ou à
la femme, à l’exception du cancer du sein qui est pris l’automne.
en charge le plus souvent par les chirurgiens généraux en
Amérique du Nord. Celle-ci intègre les diverses modalités Au Canada
thérapeutiques (chirurgie, chimiothérapie, radiothéra-
pie) de façon à améliorer l’ensemble des soins prodigués La description ci-dessous des démarches à entreprendre est
aux femmes atteintes de cancers génitaux. En particu- uniquement valable à l’université de Montréal et au Québec,
lier, les gynécologues-oncologues sont responsables des mais citée à titre d’exemple car très comparable dans les
prescriptions et suivis de chimiothérapies ; autres provinces du Canada. Ces démarches sont longues et
• l’endocrinologie gynécologique de la reproduction et de nécessitent une certaine organisation et de la patience. . . À
l’infertilité présente un triple volet de formation que noter que dans les universités anglophones ou non québé-
sont la clinique, la recherche et l’enseignement. Le but coises, des certificats de langue anglaise (TOEFL, TOEIC. . .)
principal du programme est de former des spécialistes sont généralement requis.
compétents en médecine et en chirurgie de la repro-
duction, familiers avec les procédures des laboratoires Obtenir un financement (voir paragraphe sur le
d’embryologie, aptes à élaborer et mener à terme un financement)
projet de recherche dans le secteur de la reproduction. Le candidat au fellowship doit être boursier d’un organisme
reconnu de son pays, de l’OMS ou de tout autre organisme
Le Tableau 1 récapitule les programmes de fellowship reconnu. On ne peut entreprendre un fellowship à ses frais.
proposés dans les différentes universités canadiennes avec Cette bourse doit être d’un minimum de 35 000 $CA.
le nom et les coordonnées du directeur de programme.
Pour exemple, le Tableau 2 résume les modalités de Être thésé et spécialiste en gynécologie-obstétrique
formation des trois fellowship proposés à l’université de Il faut idéalement avoir passé sa thèse avant de poser sa
Montréal. Même si la trame est globalement commune à candidature. Les résidents canadiens obtiennent leur MD
chaque programme quelle que soit l’université canadienne, (Medicus Doctor), équivalent académique de notre thèse
puisqu’il est fixé par le Collège royal des médecins et chirur- française au début de leur internat.
giens du Canada, il peut cependant exister des différences En cas de DES en gynécologie-obstétrique obtenu en
concernant, entre autre, le système de garde (sur place ou France, il n’est pas nécessaire a priori de passer d’autres
d’astreinte, avec ou sans supervision) et le nombre de garde examens. Mais un certain nombre de documents devront en
à effectuer mensuellement. revanche être fournis :
Généralement une participation active à l’enseignement
des externes et des internes est demandée, tant d’un point • une lettre d’appui du doyen de l’université en France
de vue clinique, au chevet des patientes, que d’un point de en précisant les dates de séjour. Lorsque le DES n’a pas
vue théorique, lors de cours, de réunions multidisciplinaires encore été obtenu, la date de fin de formation devra être
ou de conférences. précisée ;
D’autres surspécialités de fellowship peuvent être pro- • une lettre d’appui du doyen de l’université au Canada
posées par certains départements mais ceux-ci ne sont pas (généralement écrite après réception de la lettre du
accrédités par le Collège royal des médecins et chirurgiens Doyen en France et des autres documents requis) ;
du Canada. Il existe, en particulier, trois autres surspéciali- • une copie certifiée conforme de l’original des diplômes
tés en gynécologie-obstétrique : gynécologie pédiatrique et de spécialiste (DES et thèse) ;
de l’adolescence, urogynécologie et techniques avancées de • une lettre d’engagement de retour dans son pays à l’issue
laparoscopie (cœlioscopie) en gynécologie. Ces programmes du fellowship.
sont proposés sur les sites web des différentes universités
canadiennes. Par exemple, au CHU Sainte-Justine de Mont- Admission à l’université
réal, un fellowship de un an en gynécologie pédiatrique et Le directeur de programme du fellowship met géné-
de l’adolescence est proposé. ralement en relation le candidat avec les services de

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Fellowship au Canada : mode d’emploi 191

Tableau 1 Directeurs de programmes des trois surspécialités dans les différentes universités canadiennes (source : Collège
royal des médecins et chirurgiens du Canada).
Program directors of the three accredited fellowship programs.

Médecine maternelle et Oncologie gynécologique Endocrinologie


fœtale gynécologique de la
reproduction et de
l’infertilité

University of British Columbia, Dr Alain Gagnon Dr Mark Heywood Dr Sheila Pride


Vancouver B.C. Women’s Hospital Division of Gynecologic Department of Obstetrics
4500 Oak Street Oncology and Gynaecology
Room 1T62 GLDHCC 6th Floor BC Women’s Hospital
Vancouver BC V6H 3N1 2775 Heather Street D601D-4500 Oak Street
Vancouver BC V5Z 1M9 Vancouver BC V6H 3N1
University of Calgary, Calgary Dr Jo-Ann Johnson Dr Prafull Ghatage
Room 403, North Tower Department of Gynecologic
Foothills Medical Centre Oncology
1403-29 Street NW Tom Baker Cancer Centre
Calgary AB T2N 2T9 1331-29th Street NW
Calgary AB T2N 4N2

University of Manitoba, Dr Carol Schneider Dr Garry V. Krepart


Winnipeg Women’s Hospital WR-120 Women’s Hospital
Health Sciences Centre 735 Notre Dame Avenue
Room WS-019 820 Winnipeg MB R3E 0L8
Sherbrook Street
Winnipeg MB R3A 1R9

University of Western Ontario, Dr Robert Gratton Dr Akira Sugimoto Dr Jackie Hollett-Caines


London Division of Maternal-Fetal Department of Obstetrics and Gynecologic Reproductive
Medicine Gynecology Endocrinology and Infertility
St. Joseph’s Health Care, London Health Sciences A9-309, LHSC—University
Room B327 Centre Hospital
268 Grosvenor Street Victoria Hospital Room WT 339 Windermere Road
London ON N6A 4V2 C512 London ON N6A 5A5
800 Commissioners Road East
London ON N6A 4G5

McMaster University, Hamilton Dr Patricia Smith Dr Megan Freebury Karnis


Hamilton Health Sciences West End Clinic
Centre 690 Main Street West
1200 Main Street West Hamilton ON L8S 1A4
Room 4F1-8
Hamilton ON L8N 3Z5

University of Toronto, Toronto Dr John Kingdom Dr Allan Covens Dr Ellen Greenblatt


Maternal—Fetal Medicine Toronto Sunnybrook Regional OPG Building
Program Cancer Centre Suite 3149
Room OPG3-3265 2075 Bayview Avenue Edmond 700 University Avenue
Mount Sinai Hospital Odette Building Room T2-051 Toronto ON M5G 1X5
600 University Avenue Toronto ON M4N 3M5
Toronto ON M5G 1X5

University of Ottawa, Ottawa Dr Mark Walker Dr Tien Le Dr Delani Kotarba


Division of Maternal—Fetal Division of Gynecology and Ottawa Fertility Center
Medicine Oncology 955 Green Valey Cresc
The Ottawa Hospital, Ottawa Hospital, General Ottawa ON K2C 3V4
General Campus Campus
501 Smyth Road Box 241 501 Smyth Road, Room 8130
Ottawa ON K1H 8L6 Ottawa ON K1H 8L6

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192 Lettre à la rédaction

Tableau 1 (Suite )

Médecine maternelle et Oncologie gynécologique Endocrinologie


fœtale gynécologique de la
reproduction et de
l’infertilité

McGill University, Montréal Dr Angelina Mallozzi Dr Lucy Gilbert Royal Dr Hananel Holzer McGill
Royal Victoria Hospital Victoria Hospital Reproductive Center
Department of 687 Pine Ave W 687 Pine Avenue West,
Obstetrics/Gynecology 687 Suite F9.06 Room F6.58
Pine Avenue West Montréal Montréal QC H3A 1A1 Montréal QC H3A 1A1
QC H3A 1A1

Université de Montréal, Dr Lynda Hudon Dr Pierre Drouin Dr Jacques Kadoch


Montréal Département Service de Département
d’obstétrique-gynécologie gynécologie-oncologique d’obstétrique-gynécologie
CHU Sainte-Justine 3175, Hôpital Notre Dame du CHUM Hôpital Saint-Luc 1058, rue
Côte Ste-Catherine 1560, rue Sherbrooke E St-Denis
Montréal QC H3T 1C5 Montréal QC H2L 4M1 Montréal QC H2X 3J4

Université Laval, Québec Dr Marie Plante


Service d’oncogynécologie
CHUQ—HDQ
11, Côte du Palais
Québec QC G1R 2J6

Dalhousie University, Halifax Dr Lynne McLeod Dr Renda Bouzayen


Department of Obstetrics Department of Obstetrics
and Gynecology and Gynecology
IWK Health Centre, IWK Health Centre,
Women’s Site 5850/5980 Women’s Site
University Avenue 5850/5980 University
Room 2114, P.O. Box 9700 Avenue P.O. Box 9700, Main
Halifax NS B3K 6R8 Level
Halifax NS B3K 6R8

l’université pour les différentes modalités d’admission L’employeur, c’est-à-dire dans le cas présent l’université,
et d’inscription. Pour l’université de Montréal, toutes les entreprend la plupart des démarches et fait une lettre
modalités d’admission sont disponibles sur le site : http:// d’acceptation pour le fellowship demandé. Mais, il faut
www.med.umontreal.ca/etudes/programme formation/ avant cela lui fournir certains documents afin que son offre
postdoctorales/admission/stage perfectionnement.html. d’emploi soit approuvée, en particulier : une copie de la
L’université, une fois le dossier d’admission complet, lettre attestant l’admissibilité à une carte de stage délivrée
envoie une copie pour étude au Collège des méde- par le Collège des médecins du Québec, un formulaire de
cins du Québec pour obtenir la lettre d’admissibilité du demande de certificat d’acceptation pour travail temporaire
moniteur à des stages de perfectionnement à titre de moni- du Québec et les pièces justificatives requises.
teur (fellow) octroyée par le Collège des médecins du Il faut également faire une demande de permis de tra-
Québec. vail auprès de l’ambassade du Canada à Paris (bureau des
visas). L’obtention du permis de travail officiel se fait à
l’arrivée sur le territoire canadien, sur présentation de la
Obtenir un permis de travail lettre d’autorisation, remise par le bureau canadien des
Ce permis de travail est obligatoire pour entrer au Canada. visas.
C’est l’université qui envoie tous les documents nécessaires En France, le gouvernement du Canada exige que tous
pour la demande du permis de travail. Les délais d’obtention les immigrés même temporaires, ainsi que chaque membre
sont parfois longs, il faut compter plusieurs mois. de la famille, passent un examen médical effectué par un
médecin désigné par Citoyenneté et immigration Canada.
En France
Le financement
Une immigration pour un fellowship est une immigration
temporaire avec des démarches spécifiques et donc moins Tous les candidats étrangers à un fellowship doivent être
longues que pour l’immigration permanente. boursiers d’un organisme reconnu. Le financement est obli-

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Fellowship au Canada : mode d’emploi 193

Tableau 2 Description de la formation pratique et théorique des trois programmes de fellowship proposés à l’université de
Montréal et accrédités par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada.
Obstetrics and gynecology accredited fellowship programs: description of structure and organisation at Montreal University.

Médecine maternelle et Oncologie gynécologique Endocrinologie


fœtale gynécologique de la
reproduction et de
l’infertilité

Durée 2 ans 2 ans + 1 année facultative 2 ans + 1 année facultative


dont le contenu est défini
selon le plan de carrière du
fellow

Périodesa obligatoires 6 périodes de grossesses à 16 périodes en gynécologie 6 périodes de clinique de


risque (consultation et/ou oncologique (soins pré- et médecine et de chirurgie de
hospitalisation) postopératoires, chirurgie la reproduction (hors FIV)
3 périodes d’échographie et bénigne, chirurgie radicale) 7 périodes de FIV
d’échocardiographie fœtale 2 périodes en clinique 3 périodes d’échographie
3 périodes de diagnostic externe (consultations) 3 périodes de biologie de la
anténatal 2 périodes en reproduction
2 périodes de médecine radiooncologie 1 période d’endocrinologie
interne en 2 périodes d’oncologie de l’adolescence
gynécologie-obstétrique médicale
1 période d’anesthésie
obstétricale
1 période de génétique
1 période d’hématologie
obstétricale
1 période de néonatologie

Périodesa facultatives 2 périodes à option choisis 4 périodes au choix parmi : 3 périodes à options parmi :
en fonction du plan de
carrière du candidat
chirurgie colorectale uroandrologie
soins palliatifs génétique de la
reproduction
soins intensifs échographie et dépistage
prénatal
chirurgie cœlioscopie
chirurgie urologique
chirurgie vasculaire
pathologie

Périodesa de recherche 6 périodes allouées 1 période à intégrer parmi 5 périodes de recherche


exclusivement à la les périodes facultatives (clinique, biologique ou
recherche clinique ou à la fondamentale)
recherche fondamentale

Formation théorique Épidémiologie et Épidémiologie et


complémentaire biostatistiques biostatistiques
Introduction à la physiologie
fœtale de l’embryon au
fœtus
a Une période = quatre semaines.

gatoire et fait partie des conditions d’admission pour entrer fellows étrangers (environ 25 000 euros annuels). Avant de
au Canada. postuler pour un poste de fellowship, il est donc primor-
Du côté canadien, certains programmes de fellowship dial de se renseigner auprès du directeur de programme et
proposent des bourses disponibles pour les candidats étran- de la direction de l’enseignement du centre hospitalier. Les
gers. Au CHU Sainte-Justine, la Fondation Sainte-Justine demandes sont à faire avant janvier de chaque année et les
octroie sur dossier académique des bourses annuelles à des bourses sont accordées lors d’une assemblée qui se réunit

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194 Lettre à la rédaction

une seule fois dans l’année. D’où l’importance de connaître Camille Le Ray et Sandrine Wavrant ont été financées par la
les dates limite. Fondation de l’hôpital Sainte-Justine.
En France, certains organismes et sociétés offrent des Nous remercions vivement le docteur Pierre Drouin,
financements pour des séjours à l’étranger mais ceux-ci sont le docteur Jacques Kadoch et monsieur Martin Vezina de
relativement peu nombreux et la concurrence avec d’autres l’université de Montréal pour la relecture de ce manuscrit.
spécialités médicales est importante. Avoir un projet de
recherche précis et au mieux un cursus scientifique parallèle Conflits d’intérêts
(Master, Doctorat ès sciences) avant de partir est sans doute
une des clés pour obtenir un financement du côté français. Nous ne déclarons aucun conflit d’intérêt.
Plus spécifiquement en gynécologie-obstétrique, le
Collège national des gynécologue-obstétriciens français
(CNGOF) offre chaque année une ou plusieurs bourses
Références
pour un séjour d’étude à l’étranger pouvant aller jusqu’à
18 000 euros. Un des critères pour postuler à cette bourse est [1] Le Ray C, Audibert F. Duration of pushing in labor: literature
review. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) 2008;37:325—8.
de présenter un projet de recherche. La Société française
[2] Mandel R, Maheux B, Chalvon Demersay A. Professional activity
de médecine périnatale (SFMP) propose spécifiquement des of fellows in French pediatric intensive care units. North Ame-
bourses destinées à des voyages d’études d’un montant de rican fellowship programs: a comparative study. Arch Pediatr
2500 à 4000 euros. 2004;11:1419—24.
En cancérologie, les offres sont relativement plus nom- [3] Carcopino X, Bats AS. What about fellowship for French resi-
breuses. Entre autres, la Fondation de France et la dents in obstetrics and gynecology? J Gynecol Obstet Biol Reprod
Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (Paris) 2006;35:242—6.
attribuent des bourses à des médecins pour un projet de
mobilité internationale sur un thème de recherche clinique Pour en savoir plus
en cancérologie. L’Association pour la Recherche contre
le Cancer, la ligue nationale contre le cancer, l’institut Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF) :
Gustave-Roussy, l’Union nationale contre le cancer pro- www.cngof.asso.fr
posent également des subventions. Société française de médecine périnatale (SFMP) : www.sfmp.
Il est également possible de postuler à d’autres pro- net
Société des obstétriciens gynécologues du Canada (SOGC) :
grammes de bourse plus généralistes. Le programme
www.sogc.org
Egide—BFE (boursiers français à l’étranger) du ministère des
Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada :
Affaires étrangères et européennes proposent des bourses http://crmcc.medical.org
(bourses Lavoisier) chaque année aux Français souhaitant Collège des médecins du Québec : www.cmq.org
poursuivre leur formation à l’étranger. L’Association amicale Université de Montréal : www.umontreal.ca
des anciens internes en médecine des hôpitaux et hospices CHU Sainte-Justine : www.chu-sainte-justine.org
civils de Paris décerne une bourse à un interne de spécia- Immigration-Québec : www.immigration-quebec.gouv.qc.ca
lité de la région Île-de-France en exercice au moment du Citoyenneté et immigration Canada : www.cic.gc.ca/francais/
dépôt du dossier pour l’aider soit à réaliser un travail origi- index.asp
nal de recherche clinique ou fondamentale, soit à acquérir Egide : www.egide.asso.fr
Fondation de France : www.fdf.org
une formation complémentaire dans sa spécialité. La fon-
Fondation Rotary : www.rotary.org
dation Rotary accorde également des bourses d’études d’un
ou deux ans à l’étranger. Enfin, certains centres hospitaliers C. Le Ray a,b,∗
français proposent une aide financière versée au retour en S. Wavrant a,c
France dans le service à certains médecins dans le cadre L. Hudon a
d’une formation complémentaire dans leur spécialité. F. Audibert a
a
Département de gynécologie-obstétrique, CHU
Conclusion Sainte-Justine, université de Montréal, Montréal, Canada
b
Maternité de Port-Royal, hôpital
Les programmes de fellowship canadiens sont ouverts aux Cochin—Saint-Vincent-de-Paul, université Paris-Descartes,
candidats français souhaitant obtenir une formation dans Assistance publique—Hôpitaux de Paris, 123, boulevard de
une surspécialité en gynécologie-obstétrique. Le parcours Port-Royal, 75014 Paris, France
c
d’admission et d’immigration pour pouvoir réaliser un Département de gynécologie-obstétrique, hôpital
fellowship au Canada est certes long. Obtenir un finan- Femme—Mère—Enfant, hospices civils de Lyon,
cement peut dans certains cas s’avérer difficile. Mais Lyon, France
l’investissement avant le départ est sans aucun doute large- ∗
Auteur correspondant.
ment récompensé par cette expérience professionnelle et Adresse e-mail : camille.le-ray@cch.aphp.fr
humaine très enrichissante. (C. Le Ray).
Pour leur fellowship, Camille Le Ray a reçu la bourse
du Collège national des gynécologues-obstétriciens français, Disponible sur Internet le 17 mars 2009

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