Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I. INTRODUCTION
II. THEORIES
L'aimantation M , dans la matière est due à l'existence de moments magnétiques atomiques
qui s'alignent dans une direction privilégiée sous l'action d'un champ magnétique. Ces
moments magnétiques sont formellement assimilables à des courants circulaires
électroniques internes.
Si n est le nombre de moments magnétiques par unité de volume et m le moment
magnétique moyen, l'aimantation s'exprime par M = n m .
On dit d'une substance qu'elle est paramagnétique, lorsque ses atomes ont un moment
magnétique permanent qui s'oriente partiellement en présence d'un champ H externe
donnant lieu ainsi à une aimantation d'orientation. Une propriété générale de la matière est
le diamagnétisme où, dans ce cas, le champ externe induit un moment magnétique dû à la
perturbation de la trajectoire électronique dans les atomes. Il en résulte aussi une
aimantation mais de sens opposé au champ H . De manière générale, on peut exprimer le
champ d'induction B à l'intérieur de la matière par :
(1) B = µ 0 ( H + M ) = µ 0 (1 + χ) H = µ 0 µ r H = µH
[M] A/m
M n'a pas généralement tout à fait la même direction que H sauf dans le cas particulier des
corps isotropes.
χ µr
Cu -1 10-5 0.99999
Pt 26 10-5 1.00026
Des phénomènes coopératifs d'orientation des moments, propres à certaines substances, les
rendent particulièrement magnétiques. C'est le cas, en particulier, des substances
ferromagnétiques qui se caractérisent par les propriétés suivantes :
- La susceptibilité magnétique χ = M / H est de l'ordre de 103 alors que dans les
substances paramagnétiques χ ~ 10-5. Les matériaux ferromagnétiques s'aimantent donc
très facilement.
- La relation entre M et H n'est plus linéaire.
- La relation entre M et H n'est plus univoque, l'échantillon présente des effets
d'hystérésis (Cf. figure 1).
- L'aimantation M dépend, non seulement de H , mais encore des traitements antérieurs
qu'a subi l'échantillon ("histoire") et elle persiste plus ou moins après la suppression du
champ H (aimant permanent).
M
Ms
Mr
-Hs Hs
H
Hc
-M s
Figure 1
Il est évident que seules les substances composées au moins en partie d'atomes
paramagnétiques peuvent être ferromagnétiques. En outre, la caractéristique des
échantillons ferromagnétiques est l'existence de domaines (dits de Weiss) constitués par un
ensemble de moments magnétiques alignés dans la même direction :
H=0 H
Figure 2
Ce sont des moments résultants (flèches) de ces domaines qui ont tendance à s'aligner dans
la direction du champ appliqué, produisant ainsi une aimantation.
Cycle d'hystérésis
Si après avoir atteint Hs (cf. figure 1) on diminue H, la magnétisation ne suit pas la même
courbe qu'à l'aller, car les domaines de Weiss tendent à conserver leur orientation par suite
de tensions élastiques internes de l'échantillon. On comprend que pour parcourir un cycle
d'hystérésis, il faut fournir un certain travail (renversement et orientation des moments
magnétiques) qui se transforme en chaleur et échauffe la matière. Cette énergie est
proportionnelle à la surface du cycle SM.
(2) E = Vm µ0 ∫ M ⋅ dH = µ 0 VmSM
(3) P = µo VmSM ν
Ce qui signifie que si la fréquence du champ H alternatif dans lequel est plongé le
ferromagnétique est trop élevée, ce dernier va chauffer fortement.
100
En pratique on mesure B( H ) plutôt que M ( H ) et, par conséquent, la relation ci-dessus
devient :
(4) P = VmSB ν
avec SB = ∫ B ⋅ dH = µ0 ∫ H ⋅ dH + µ 0 ∫ M ⋅ dH = µ0SM
car ∫ ⋅ dH = 0 ( les intégrales sont évaluées sur le cycle complet)
H
Matériaux ferromagnétiques
Les composés ferromagnétiques sont souvent classés en deux catégories : les matériaux
magnétiquement doux et les matériaux magnétiquement durs, dont les différentes
caractéristiques sont décrites ci-dessous :
M M
H H
L
N ⋅I
(6) H0 =
( L + d 2 ) 1/ 2
2
d
N = nombre de spires H0
Figure 3
Pour cette expérience, nous allons employer, comme circuit magnétique fermé, un tore.
Dans ce cas le champ magnétique H0 généré par N spires vaut :
N ⋅I
(7) H0 =
L
R r
R+r
avec L = 2π = circonférence moyenne du d S
2
tore.
Loi d'induction
La tension induite aux bornes d'une boucle conductrice de surface S dans laquelle une
variation de flux magnétique dφ a lieu pendant le temps dt vaut :
dφ
(8) Vind = − avec φ = B⋅S [φ] = Vs = Weber
dt
Si B est perpendiculaire à la surface
(i. e. B // S ), on peut écrire :
dB S B
Vind = − N ⋅ S
dt
Figure 5
102
a) courant sinusoïdal :
b) courant triangulaire :
I(t)
I0
t
Figure 6
la tension induite Vind est alors donnée par :
N ⋅ n ⋅S
(13) Vind = 2µ0µ r ⋅ I0 ⋅ ω
πL
Le schéma de cette mesure est présenté sur la figure 7. On utilise un oscilloscope pour
mesure les deux signaux.
sur le canal 1 : la chute de tension aux bornes d'une résistance R de 51Ω afin de
connaître le courant dans la bobine d'excitation
sur le canal 2: la tension induite dans la bobine de détection
103
Générateur
I
de
signaux
2
N1 N2
R=50Ω
1
Figure 7
Ieff max. 1A
R1
A Y2
x10
Rp x1000
20 Ω
Y1
Ux I H
Figure 8
Uind C US
Figure 9
1 1
On a U S =
C ∫ I dt ≅
R C ∫ ind
U dt approximation correcte si RC >> T où T est la période
R1 ⋅ C1
d’où B(t) = − ⋅ US (t)
n ⋅S
R1 ⋅ C1
Donc en multipliant l'échelle verticale de l'oscilloscope par le facteur on obtient
n ⋅S ⋅ A
l'induction B.
IV. MANIPULATIONS
5. Mesurer les courbes d'hystérésis B(H) des différents tores et calculer Hc, Hs, Bs et Br .