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POLYCOPIE DE
MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS
ELASTICITE LINEAIRE
version 1.7 - Nov.2015
Erick Ringot
révisions du document
n° date auteur - correcteur nature de la modication
1.0 avril 2010 E.Ringot -
1.1 septembre 2010 E.Ringot - corrections coquilles.
1.2 juin 2011 E.Ringot - ajout des résumés de n de chapitre.
- corrections mineures et compléments dans
le chapitre déformations.
1.3 février 2012 E.Ringot - correction du chapitre cinématique et
remise en forme des graphes et images.
1.4 octobre 2012 E.Ringot - chapitre contraintes : ellipsoïde de Lamé -
champs scalaires, vectoriels, tensoriels.
- chapitre cinématique : remise en forme
des gures.
1.5 novembre 2012 E.Ringot - chapitre analyse : corrections et qques
ajouts de commentaires.
1.6 septembre 2014 E.Ringot - chapitre analyse : ajout des opérateurs en
coordonnées sphériques.
1.7 novembre 2015 E.Ringot - diverses corrections mineures. Ajout de
biographies historiques.
acquisition de compétences
La mécanique des milieux continus, l'élasticité linéaire en particulier, est à l'origine de bon nombre de théories
mathématiques venant en support à la construction (génie mécanique ou génie civil). Le but de ce cours
est de permettre l'acquisition de nouvelles compétences par l'étudiant qui sera à même de comprendre le
vocabulaire, les concepts et les méthodes mis en oeuvre dans les codes de calcul ou les règles de calcul
internationales. Les premiers outils maîtrisés par tout bon ingénieur sont ainsi mis à la portée des étudiants
de licence L3.
contenu
L'objet de la mécanique des milieux continus (mmc ) est l'étude du comportement de milieux continus qui
respectent l'hypothèse de continité. Ce cours de 3ème année de licence de mécanique est volontairement
restreint à l'étude des solides élastiques, dans l'hypothèse des petites perturbations.
1. La cinématique explique ce qu'est l'hypothèse de continuité et traite des déplacements et des défor-
mations des solides ;
2. La statique aborde les questions de forces internes et introduit le concept de contraintes et leurs
propriétés ;
3. Les lois de comportement des matériaux établissent des ponts entre les contraintes et les déformations.
La loi élastique des milieux homogènes isotropes est détaillée ;
2
3
4. Ce qu'est un problème de mécanique des milieux continus et les méthodes générales de résolution en
élasticité.
Les deux derniers chapitres présentent des éléments de calcul vectoriel et les principales formules d'élasticité
dans diérents systèmes de projection. Un recueil d'exercices faisant l'objet d'un autre document est associé
à ce cours ; il contient les sujets abordés au cours des travaux dirigés.
https ://sites.google.com/site/sciencespourlingenieur/
prérequis
Comme pour toute science, la mécanique adopte les mathématiques comme langage. Le niveau de ma-
thématique requis pour la bonne compréhension de ce cours est connu comme relevant du programme de
mathématiques pour l'ingénieur dispensé jusqu'au niveau L2 de l'enseignement supérieur (classes prépara-
toires aux grandes écoles et licences es sciences). De courts rappels émaillent ci ou là le présent polycopié
lorsque le rédacteur l'a jugé utile sans que cela présente le caractère de rigueur et d'exhaustivité d'une
démonstration mathématique.
Les lecteurs sont donc invités à compléter leurs connaissances, le cas échéant, par la lecture et la pratique
d'exercices dans des ouvrages de mathématiques appropriés .
1
Les mathématiques élémentaires comme les règles de proportionnalité, la résolution de systèmes d'équa-
tions linéaires, la trigonométrie, les propriétés du cercle, l'arithmétique, la géométrie Euclidienne, etc... sont
supposées maîtrisées.
mathématiques
Espaces vectoriels et anes. Calcul matriciel : matrice, produit de matrices, associativité, transposée, inverse,
polynôme caractéristique, valeurs et vecteurs propres. Géométrie Euclidienne élémentaire : triangle rectangle,
cercle, trigonométrie. Produit vectoriel, produit scalaire, produit mixte. Équation et représentation paramé-
trique d'une courbe et d'une surface. Coordonnées cartésiennes et cylindriques. Fonction, dérivée. Fonctions
de plusieurs variables, dérivée partielle, diérentielle. Fonctions vectorielles, analyse vectorielle. Calcul inté-
gral et calcul diérentiel. Intégrales curvilignes, intégrales de surface, intégrales de volume. Flux d'un vecteur
à travers une surface. Théorèmes de la divergence (Green, Stockes, Ostrogradski).
mécanique 2
Force, moment d'une force, torseur. Mécanique du point, mécanique du solide indéformable : torseur ciné-
matique, torseur dynamique. Principe fondamental de la dynamique. Statique.
1. La bibliographie est abondante. L'auteur recommande la lecture des ouvrages de ses collègues de l'Université des Sciences
de Toulouse : Techniques mathématiques pour la physique 1er cycle Vol. 1 et Vol. 2 de Gabriel Soum, Raymond Jagut, Pierre
Dubouix particulièrement pédagogiques et bien illustrés.
2. Le lecteur pourra utilement se reporter au chapitre liminaire du support de cours intitulé calcul des ouvrages disponible
sur le site sciencespourlingenieur pour une remémoration des concepts mécaniques de base.
Table des matières
1.1.2 continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.6.1 élongation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.6.1.1 résistor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.6.1.2 jauge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4
TABLE DES MATIÈRES 5
1.6.2 rosettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.6.2.1 matériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.6.2.2 dépouillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.7.2 intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.8 En résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2 Contraintes 35
2.1 objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2.1 espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2.2 temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2.4.1 dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.2.4.2 statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.2.5 action-réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.5.4.1 dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.6.3.2 construction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.9 En résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.2 hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3.2.1 expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
u~∗
3.4.1.3 cas où est le champ de vitesse réel : théorème de l'énergie cinétique . . 67
3.6 En résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
TABLE DES MATIÈRES 7
4.1.2 objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.1.3.4 bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
4.1.3.5 méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
4.2.1 principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
4.2.2 équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
4.3.1 principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.3.2 équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.5.1 théorème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.5.2 application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.6.4 équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
4.8 En résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
8 TABLE DES MATIÈRES
5.3.4 laplacien ∆ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.4.3.1 notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
6.2.4 équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
1.1.2 discontinuité de la matière - microvue d'une pâte de ciment : cristal de Portlandite (chaux)
et gel de silicate de calcium hydraté (C-S-H) - image en microscopie électronique LMDC
INSA/UPS Toulouse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.2.1 congurations initiale (instant t0 ) et postérieure (instant t) d'un solide : vecteur déplacement 14
1.4.1 déformation sans distorsion d'un parallélépipède bâti sur les axes principaux . . . . . . . . . 24
10
TABLE DES FIGURES 11
2.6.6 construction du cercle de Mohr lorsque les contraintes principales sont inconnues . . . . . . 53
3.2.3 Loi type déformation-contrainte pour le béton en compression (σ, < 0). . . . . . . . . . . . . 61
3.5.1 représentation des contraintes de Von Mises dans un code de calcul bidimensionnel . . . . . 69
4.6.1 Illustration des états plans de déformation (à gauche) & de contrainte (à droite). . . . . . . . 81
A
Le présent document a été rédigé à l'aide de LYX+MiKTeK (version interactive de L TEX). Les dessins ont
été réalisés à l'aide de la composante graphique Draw de OpenOce.
Chapitre 1
1.1.2 continuité
Bien que la matière soit discontinue, ce que peut mettre en évidence n'importe quelle observation microsco-
pique voire macroscopique opérée sur la plupart des matériaux, les mécaniciens ont besoin d'une hypothèse
de continuité permettant de décrire les grandeurs physiques par des champs de fonctions mathématiques
ayant les bonnes propriétés de continuité et de dérivabilité.
Figure 1.1.1 discontinuité de la matière - macrovue d'un béton : interface granulat-mortier - image en
microscopie à épiuorescence LMDC INSA/UPS Toulouse.
Cette hypothèse s'applique quand bien même des hétérogénéités apparaissent à des échelles macroscopiques.
Il en va ainsi du béton bien que les granulats enchassés dans la pâte de mortier soient bien visibles.
Naturellement, il existe aussi des situations où cette hypothèse de continuité ne permet plus de rendre compte
de la réalité physique :
il s'agit par exemple des solides possédant une frontière délimitant deux matériaux distincts ; dans ce
cas les deux domaines sont traités séparément comme étant homogènes et des équations de continuité
décrivent la solidarité des deux phases ;
ou bien qu'une discontinuité apparaisse du fait de la propagation d'une ssure. A ce propos, les
mécaniciens de la rupture distinguent trois modes de propagation (Fig.1.1.3).
12
1.2. MODÈLES DE DESCRIPTION CINÉMATIQUE 13
Figure 1.1.2 discontinuité de la matière - microvue d'une pâte de ciment : cristal de Portlandite (chaux) et
gel de silicate de calcium hydraté (C-S-H) - image en microscopie électronique LMDC INSA/UPS Toulouse.
Les matériaux composites (par exemple les composites à bres et matrice de carbone) peuvent faire
l'objet d'un calcul approximatif reposant sur une hypothèse de continuité et peuvent également être
abordés au moyen de théories plus précises (dite d'homogénéisation) quand il faut en distinguer les
diérentes phases.
Par la suite, l'hypothèse de continuité nous permettra de dénir des densités volumiques de certaines gran-
deurs physiques, parmi lesquelles la masse volumique par exemple.
Figure 1.1.3 modes de ruptures selon le mouvement relatif des lèvres de la ssure
L'appartenance d'un référentiel à la classe des référentiels Galiléens dépend du type d'application auquel
l'ingénieur est confronté. Par exemple si la Terre constitue un référentiel Galiléen plausible pour l'ingénieur
civil il en va tout diéremment pour le mécanicien en aéronautique qui s'intéresse au décollage et à la
trajectoire d'aéronefs et autres engins ballistiques.
Dans ce référentiel, la position des points de l'espace peuvent être décrits par leurs coordonnées dans un
repère formé par une origine et un jeu de trois axes indépendants (en 3D). Plusieurs repères peuvent être
associés à un même référentiel.
Les repères peuvent être de nature cartésienne, cylindrique, sphérique ou attaché à une surface selon ce que
le mécanicien juge le plus pertinent. Par exemple : repères cartésiens dénis à une rotation près, repères en
coordonnées toriques, etc... Le choix du repère est guidé par des considérations de simplication des calculs
résultant, notamment, de l'exploitation de symétries.
C'est à l'intérieur de ce repère que s'eectue la description d'un solide. Deux points de vue peuvent être
14 CHAPITRE 1. DESCRIPTION CINÉMATIQUE D'UN MILIEU CONTINU
Figure 1.2.1 congurations initiale (instant t0 ) et postérieure (instant t) d'un solide : vecteur déplacement
Soit le repère orthonormé {R} = {0, e~1 , e~2 , e~3 }, à l'instant t0 = 0 chaque point M appartenant au solide
possède des coordonnées initiales X1 , X2 , X3 . Le vecteur position initiale est ainsi :
−
→ −−→
M = OM = X1 →
−
e1 + X2 →
−
e2 + X3 →
−
e3
3
−
→ X →
M= Xi −
ei = Xi →
−
ei
i=1
Une description possible des transformations subies par le solide consiste à considérer la loi d'évolution des
positions de chaque particule dudit solide. On introduit ainsi les coordonnées x1 , x2 , x3 du point m, résultant
du déplacement de M entre les instants t0 et t. Par conséquent le vecteur position instantanée s'écrit de la
façon suivante :
3
→
− −−→ X →
m = Om = xi −
ei = xi →
−
ei
i=1
Les coordonnées xi dépendent à la fois des coordonnées Xj (position initiale) et du t (temps). De sorte que :
→
− −
→
m=→
−
m(M , t)
ou bien :
x1 = x1 (X1 , X2 , X3 , t)
x2 = x2 (X1 , X2 , X3 , t) (1.2.1)
x3 = x3 (X1 , X2 , X3 , t)
Remarque 1. On désignera par une lettre majuscule la position initiale d'un point (temps t0 ) et par une
lettre minuscule sa position instantanée au temps t.
1. Joseph Louis, comte de Lagrange (1736-1813), mathématicien, mécanicien et astronome italien.
2. Leonhard Euler (1707-1783), mathématicien et physicien suisse
3. lorsqu'un indice est répété dans le terme de sommation, il est considéré comme muet et la sommation est implicitement
étendue au domaine de valeurs de cet indice. Par exemple : αi βi = α1 β1 + α2 β2 + α3 β3 et σkk = σ11 + σ22 + σ33 .
1.2. MODÈLES DE DESCRIPTION CINÉMATIQUE 15
−→
→
− → dm
V (−
m, t) = (1.2.2)
dt
∂xi
De composantes cartésiennes (par exemple) :
∂t (Xk , t) k = 1..3 (la dérivée partielle ne concerne donc
Vi =
que la variable de temps, les positions initiales étant indépendantes du temps quant à elles).
∂ 2 xi
Γi = (Xk , t) k = 1..3 (1.2.4)
∂t2
→
− −−→ 4 :
L'introduction du vecteur déplacement u = Mm ne change pas grand chose à la formulation, en eet
−−−→ −−−→ −
→ −
→
→
− →− ∂OM − → ∂M m −→ ∂u −→ du −→
V ( m, t) = (M , t) + (M , t) = (M , t) = (M , t) (1.2.5)
| ∂t {z } ∂t ∂t dt
→
−
0
Selon ce point de vue, dit eulérien, les variables descriptives sont donc {→
−
x , t} ou {x1 , x2 , x3 , t}. Le point x
étant le point à laquelle l'observation se fait au temps t.
Ainsi une grandeur physique (par exemple scalaire) G peut être décrite de deux façons :
selon un point de vue de Lagrange, G dépend de la particule initiale et du temps et donc :
G = G(Xk , t) (1.2.6)
G = g(xk , t) (1.2.7)
Si l'on s'intéresse à la variation de la grandeur G au cours du temps, on obtient également deux formulations :
selon Lagrange, puisque les coordonnées initiales sont indépendantes du temps :
dG dG ∂G
Ġ = = (Xk , t) = (Xk , t) (1.2.8)
dt dt ∂t
selon Euler, par contre, en introduisant la diérentielle totale exacte de G :
dG dG 1 ∂G ∂G ∂G ∂G
= (xk , t) = dt + dx1 + dx2 + dx3
dt dt dt ∂t ∂x1 ∂x2 ∂x3
ce qui devient :
−−−→ n
∂G ∂G ∂G
o
le vecteur gradient de la mesure G : grad G = ∂x 1
, ∂x2
, ∂x 3
(cf. 5.3.1 ).
∂G −−−→ →
−
Ġ = (xk , t) + grad G(xk , t). V (xk , t) (1.2.9)
∂t
∂G −−−→ → −
Ġ = + grad G. V (1.2.10)
∂t
−→ −→
→
− dV ∂V →
− →−
Γ = = + grad V . V (1.2.11)
dt ∂t
En composantes cartésiennes :
3
∂Vi X ∂Vi
Γi = + Vk . (1.2.12)
∂t ∂xk
k=1
Pour caractériser une déformation éventuellement subie par un solide au cours de sa transformation, il
convient de surveiller s'il est aecté par des changements de longueur (élongations, raccourcissements) ou
des distorsions d'angle.
−−→ −−−→
Dans un premier temps, intéressons nous au sort subi par un vecteur inniment petit dM = M M 0 de la
−→ −−→0
conguration initiale. A l'instant t donné, ce vecteur s'est transformé en dm = mm ce que l'on note :
−−→ −→ −→ −
→ P ∂xi
dM → dm (et aussi dX → dx). Puisque xi = xi (Xk ), il vient dxi = ∂Xk dXk . Soit, en composantes
cartésiennes :
∂x1 ∂x1 ∂x1
dx1 =
∂X1 dX1 + ∂X2 dX2 + ∂X3 dX3
∂x2 ∂x2 ∂x2
dx2 = ∂X1 dX1 + ∂X2 dX2 + ∂X3 dX3
dx = ∂x3 ∂x3 ∂x3
3 ∂X1 dX1 + ∂X2 dX2 + ∂X3 dX3
1.3. CHAMP DE DÉFORMATION 17
On introduit ainsi le tenseur gradient F qui est un opérateur linéaire 3×3 dont les composantes sont
5 :
∂x1 ∂x1 ∂x1
∂X1 ∂X2 ∂X3
F = grad →
−
x = ∂x2 ∂x2 ∂x2
(1.3.1)
∂X1 ∂X2 ∂X3
∂x3 ∂x3 ∂x3
∂X1 ∂X2 ∂X3 {→
−
e1 ,→
−
e2 ,→
−
e3 }
Et donc :
−
→ −→
dx = F .dX (1.3.2)
→
− −−→ →
− −
Si l'on introduit maintenant le champ de déplacement par u = M m, il apparaît clairement que : →−
x = X +→
u
→
− →
−
et donc grad →
−
x = grad X + grad →
−
u avec grad →
−
x = F et grad X = I (identité). C'est-à-dire 6 :
F = I + grad →
−
u (1.3.3)
angulaire. Ainsi le tenseur gradient F n'est-il pas adéquat pour caractériser, seul, un état de déformation.
−→ −→0
Examinons plutôt la transformation du couple formé par deux vecteurs innitésimaux dX et dX . D'un point
−→ −−→0
de vue mathématique, il est avantageux de porter son attention sur l'évolution du produit scalaire dX.dX
car l'invariance du produit scalaire dans une transformation géométrique garantit que le milieu, ne subissant
ni variation de longueur ni variation d'angle, n'est pas déformé (localement) .
8
−→ −→0 −
→ →
− −→ −
→
Comme on l'a vu ci-dessus (1.3.2), les vecteurs dX et dX deviennent respectivement dx = F X et dx0 = F X 0
∂
x1 ∂X1
−
→
5. On peut noter que grad −
→
x =−
→
x ⊗ ∇ = x2 ⊗ ∂
∂X2 (voir 5.3.1.3).
x3 ∂
∂X3
∂Xi
6. On remarque que grad X est formé des composantes
∂Xj
= Xi,j = δij . On introduit le symbole δij est le symbole de
X 1,X1 X 1,X2 X 1,X3 1 0 0
−
→ −→
Kronecker valant 1 si i = j et valant 0 sinon. Ainsi : grad X = X ⊗ ∇ = X 1,X1 X2,X2 X2,X3 = 0 1 0 =I
X 1,X1 X 3,X2 X 3,X3 0 0 1
7. George Green (juillet 1793 - 31 mai 1841), physicien britannique.
8. C'est d'ailleurs par ce moyen que le torseur cinématique est mis en évidence dans les solides indéformables.
18 CHAPITRE 1. DESCRIPTION CINÉMATIQUE D'UN MILIEU CONTINU
→ −→ −→ −−→
− t t
dx.dx0 − dX.dX 0 = [dx] . [dx0 ] − [dX] . [dX 0 ]
Autrement dit
10 :
→ −→ −→ −−→
− t t
dx.dx0 − dX.dX 0 = ([F ] [dX]) . ([F ] [dX 0 ]) − [dX] [I] [dX 0 ]
→ −→ −→ −−→
− t
t
dx.dx0 − dX.dX 0 = [dX] [F ] . [F ] − [I] [dX 0 ]
→ −→ −→ −−→
− t
dx.dx0 − dX.dX 0 = 2 [dX] [E] [dX 0 ] (1.3.4)
1 t
[E] = [F ] . [F ] − [I] (1.3.5)
2
Soit :
1
E= grad →
−
u + gradt →
−
u + gradt →
−
u grad →
−
u (1.3.6)
2 | {z } | {z }
1er ordre 2eme ordre
E est le tenseur de déformation de Green-Lagrange ; il est symétrique. Il comprend un terme du 1er ordre
et un terme du second ordre.
Plutôt que d'exprimer les distorsions en termes de vecteurs initiaux, il est également possible de le faire en
termes de vecteurs naux. On obtient ainsi l'opérateur de déformation dans la conguration déformée
12 .
→ −→ −→ −−→
− t t
dx.dx0 − dX.dX 0 = [dx] . [dx0 ] − [dX] . [dX 0 ]
avec :
→ −→ −→ −−→
− t
−1
t
−1
dx.dx0 − dX.dX 0 = [dx] [I] [dx0 ] − [F ] [dx] . [F ] [dx0 ]
dx1
t
9. [dx] est le vecteur colonne dx2 et [dx] , sa transposée, le vecteur ligne [dx1 , dx2 , dx3 ]
dx3
t t
10. On notera au passage que [X] [I] [X] = [X] [X] ; ce qui permet d'introduire l'opérateur Identité [I] au besoin. On
t t t
se souvient également de la propriété de l'opération de transposition :([A] [B]) = (B) (A) , le produit matriciel n'étant pas
commutatif.
11. Emilio Almansi (1869-1948), ingénieur et mathématicien italien.
12. Pour suivre les développements mathématiques, il convient de se rappeler quelques rudiments d'algèbre et notamment les
relations :
t −1
A−1 = At
(A.B)−1 = B −1 .A−1
1.3. CHAMP DE DÉFORMATION 19
soit :
→ −→ −→ −−→
− t t
t
−1
−1
dx.dx0 − dX.dX 0 = [dx] [I] [dx0 ] − [dx] [F ] . [F ] [dx0 ]
ou encore :
→ −→0 −→ −−→0
−1
− t
t
dx.dx − dX.dX = [dx] [I] − [F ] · [F ] [dx0 ]
ainsi :
−1
t −1
[A] = [F ] [E] [F ]
−1 −1
A = Ft ·E·F
1. Petits déplacements : le déplacement de chacun des points du solide est petit de sorte que l'état actuel
(déformé) est confondu avec l'état initial dans le calcul des forces internes
13 .
2. Petites déformations : les termes du tenseur de déformation sont petits devant l'unité
14 .
Les termes de déformation du second ordre deviennent négligeables devant les termes du premier ordre de
sorte que le tenseur des déformations en description Lagrangienne, que l'on note désormais ε, se réduise à :
1
grad →
−
u + gradt →
−
E'ε= u (1.3.7)
2
−
→ −→ −→
dx = dX + grad →
−
u .dX
−
→ −→ 1 −→ 1 −→ −→ −→ −→
dx = dX + grad →
−
u − gradt →
−
u .dX + grad →
−
u + gradt →
−
u .dX = dX + ω.dX + ε.dX (1.3.8)
2 2
20 CHAPITRE 1. DESCRIPTION CINÉMATIQUE D'UN MILIEU CONTINU
Or, on montre aisément qu'un tenseur anti-symétrique est équivalent à un produit vectoriel
15 , ainsi :
−
→ −→ − −→ −→
dx = dX + → ω ∧ dX + ε.dX
→
− →
−
ou encore (compte tenu de la dénition des vecteurs X et x , voir gure 1.3.1 ) :
−−→0 −−−→0 → −→ −→
mm = M M + −
ω ∧ dX + ε.dX
→
− −−→ →
− −−−→
et, puisque u (M ) = M m et u (M 0 ) = M 0 m0 alors :
13. L'hypothèse des petits déplacements est courante en mécanique du solide et les théories qui en dérivent, par exemple
en résistance des matériaux. On peut remarquer qu'elle est paradoxale dans la mesure où elle permet de faire des calculs sur
le solide comme s'il était indéformable et notamment d'établir les conditions de son équilibre statique dans la conguration
non-déformée et, ensuite seulement, de se poser la question de sa déformabilité.
Cette hypothèse est néanmoins raisonnable dans de nombreuses situations. Naturellement, il appartient au mécanicien
de statuer sur la légitimité ou non de cette hypothèse selon la situation. Par exemple, il est déraisonnable de traiter l'équilibre
ou le comportement d'une corde ou d'un câble dans l'hypothèse des petits déplacements.
Attention : cette première hypothèse ne permet pas de rendre compte de certains phénomènes importants en mécanique
du solide, notamment les phénomènes d'instabilité.
14. Cette seconde hypothèse peut légitimement être faite dans le cadre d'une théorie du solide élastique ; ce peut ne plus être
le cas lorsque les déformations plastiques deviennent importantes (par exemple dans un processus d'extrusion).
a u
−
→ −
→
15. Considérons deux vecteurs A = b et V = v exprimés dans la même base {B}. Calculons-en le produit
c w
a u bw − cv
−
→ − → −
→ − →
vectoriel A ∧ V . Alors : A ∧ V = b ∧ v = cu − aw . On reconnaît une forme linéaire des composantes
c w av − bu
bw − cv
u, v, w qui peut aussi s'écrire sous la forme d'un opérateur matriciel d'ordre 2 que l'on note A. En eet cu − aw =
av − bu
0 −c b u 0 −c b
c 0 −a v . Par conséquent, l'opérateur A s'exprime par : c 0 −a qui est un opérateur linéaire
−b a 0 w −b a 0
anti-symétrique.
0 a b −c
−
→
Inversement, à tout opérateur anti-symétrique A = −a 0 c correspond sa version vecteur A = b
−b −c 0 −a
telle que
−
→ − → − →
A· V = A ∧ V à condition que A soit antisymétrique
1 ∂u1 ∂u2 1 ∂u1 ∂u3
0 2 ∂x2
− ∂x1 2
−
∂x3 ∂x1
−
→
1 ∂u1
En particulier pour la partie anti-symétrique du tenseur grad u : ω = − − ∂u2
0 1 ∂u2
− ∂u3
2 ∂x2 ∂x1 2 ∂x3 ∂x2
− 12 ∂u 1
∂x3
− ∂u3
∂x1
− 12 ∂u2
∂x3
− ∂u3
∂x2
0
, on notera que les composantes diagonales du tenseur ω sont nulles alors que les composantes extra-diagonales sont opposées
− 21 ∂u 2
∂x3
− ∂u3
∂x2
−
→
deux à deux : ωij = −ωji . ω est donc bien anti-symétrique et on lui associe le vecteur ω = 12 ∂u 1
− ∂u3
.
∂x3 ∂x1
− 12 ∂u 1
∂x2
− ∂u2
∂x1
1.3. CHAMP DE DÉFORMATION 21
translation rotation
−−−−→ −−−→
z }| {
−→ −→
z }| {
u(M 0 ) = u(M ) +→−
ω ∧ dX + ε.dX}
| {z
| {z }
solide indéf ormable déf ormation
Dans un solide déformable, dans l'hypothèse HPP, le champ de déplacement résulte ainsi de la combinaison
(par sommation) de :
une translation locale ;
une rotation locale ;
un champ de déplacement générant la déformation pure.
t
ε=ε
1.3.6.1 élongation
Considérons un vecteur matériel de la conguration initiale de longueur dX orienté par un vecteur directeur
→
− −→ −
→
unitaire e, alors dX = dX.→
−
e. Au cours de la transformation géométrique, ce vecteur devient dx et, selon
→
− −
→
l'équation 1.3.4 dans le cas particulier où X = X0 :
−→ −→
dx2 − dX 2 = (dx − dX) (dx + dX) = 2dX.E dX
22 CHAPITRE 1. DESCRIPTION CINÉMATIQUE D'UN MILIEU CONTINU
Dans l'hypothèse des petites perturbations, on approxime la somme dx + dX par 2dX et on introduit la
notation e = dx−dX
(allongement relatif dans la direction
→
−
e ), alors :
dX
e .→
(dx − dX) (dx + dX) ' e .dX.2dX = 2 dX 2 →
− −
e
Et donc :
e = →
−
e .ε.→
−
e (1.3.10)
e est adimensionnel 16 , il est positif si le segment dX s'allonge et est négatif dans le cas d'un raccourcissement.
Ainsi :
11 12 13 e1
e = e1 e2 e3 12 22 23 e2 (1.3.11)
13 23 33 e2
e1
représente l'élongation dans la direction du vecteur unitaire
→
−
e = e2
e3
→
− −
→
Considérons, cette fois, l'angle droit construit sur deux vecteurs unitaires N et M, ceux-ci se transformant
respectivement en
→
−
n et
→
−
m (pas forcément unitaires). Encore en vertu de l'équation 1.3.4, on a :
→
− →
−−→ →
− − →
n→−
m − N M = 2 N .E M
→
−−→ →
− −→
avec NM = 0 puisque N ⊥M par hypothèse.
n→
− −
→o
or, selon la gure 1.3.5 dessinée dans le plan N,M , on voit que
17
→
−
n→−
m = |n| |m| sin γN M = (1 + N )(1 + M ) sin γN M
Si l'on considère de nouveau l'hypothèse des petites perturbations, on approxime l'angle et son sinus et on
néglige les déformations devant l'unité et donc :
→
−
n→−
m' γN M .
16. Les petites déformations ont un ordre de grandeur allant jusqu'à 10−3 ; on prend l'habitude de les exprimer en multiple
de 10−6 (résolution des appareils de mesure courants). On dénit ainsi une microdéformation et on note µ ou µdef la valeur
10−6 . Par exemple 250µdef = 250 × 10−6 = 2.5 × 10−4 . n−
−
→ −
→ → −
→o
17. En toute rigueur, il est fort possible que les vecteurs n ou m n'appartiennent pas tout à fait au plan N,M . Il s'agit,
→
− −
→
Par conséquent on obtient la distorsion (on dit aussi le glissement) de l'angle droit bâti sur N et M par :
→
− − → →
− − →
γN M = 2 N .E M = 2 N .εM (1.3.12)
On voit ainsi qu' à une distorsion positive correspond une réduction d'angle droit. Les distorsions,
tout comme les élongations, sont adimensionnelles et s'expriment également en µdef 18 .
est la demi − distorsion de l0 angle −
→ −
→
1 ∂u1 ∂u2 \
12 = 2 ∂x2 + ∂x1 x 1 , x2
est la demi − distorsion de l0 angle −
→ ,−→
1 ∂u1 ∂u3 \
13 = 2 + x 1 x 3
∂x3 ∂x1
−−→ − → − →
Soit un petit parallélépipède rectangle bâti sur les vecteurs de la base {→
−
e1 , →
−
e1 , →
−
e1 } dX1 , dX2 , dX3 , alors
:
son volume est dV = dX1 dX2 dX3 ; après transformation géométrique le volume devient dv = dx1 dx2 dx3
(l'hypothèse des petites perturbations étant prise en compte). Par conséquent la variation relative de volume,
notée θ, est :
dv − dV [(1 + 11 ) dX1 . (1 + 22 ) dX2 . (1 + 33 ) dX3 ] − [dX1 dX2 dX3 ]
θ= =
dV dX1 dX2 dX3
δdV ∂u1 ∂u2 ∂u3
θ= ' 11 + 22 + 33 = + +
dV ∂x1 ∂x2 ∂x3
θ = tr ε = div →
−
u (1.3.13)
On peut donc indiéremment exprimer la variation volumique unitaire soit par la trace du tenseur des
déformations, soit par la divergence du champ de déplacement.
On voit que, parlant de déformation, il convient de préciser soit la direction d'intérêt (pour l'estimation des
élongations), soit l'angle -et donc le plan- concerné (pour l'estimation des distorsions). C'est d'ailleurs la
raison pour laquelle il faut un opérateur d'ordre 2 (un tenseur 3 × 3) pour totalement caractériser un état
de déformation local.
18. Ce sont donc les demi-distorsions qui apparaissent dans la matrice des déformations. L'unité implicite de distorsion est
le radian qui convient à une mesure d'angle. On a donc coutume d'exprimer les distorsions en microradian ou µrad. L'usage,
toutefois, fait que l'on ne distingue pas l'unité d'élongation de celle de distorsion 1 µrad = 1 µdef = 1 µ.
19. La trace d'une matrice A, notée tr(A) est égale à la somme des termes de sa diagonale. Voir aussi le .5.3.2 pour la
dénition de la divergence.
24 CHAPITRE 1. DESCRIPTION CINÉMATIQUE D'UN MILIEU CONTINU
Figure 1.4.1 déformation sans distorsion d'un parallélépipède bâti sur les axes principaux
Dès lors, il devient légitime de s'interroger sur l'existence d'axes, centrés sur un point matériel donné dans
le solide étudié, selon lesquels les distorsions seraient nulles. Si de telles directions existent c'est qu'elles
restent perpendiculaires entre elles alors même que le solide se déforme. Autrement dit, ces directions très
particulières sont invariantes (à la rotation près) par la transformation imposée par l'opérateur ε .
Dénition 1. On appelle déformation principale toute valeur propre du tenseur des déformations.
Dénition 2. On appelle direction principale de déformation toute direction orientée par un vecteur propre
du tenseur des déformations.
Remarque : Un petit élément de volume parallélépipédique dont les arêtes sont orientées par les directions
principales reste parallélépipédique après transformation géométrique (voir la gure 1.4.1).
1. les trois valeurs propres sont égales : c'est que toute direction de l'espace autour de M0 est direction
principale et les dilatations sont les mêmes dans toutes les directions. Il n'y a aucune distorsion
dans quelque plan que ce soit. Le tenseur des déformation est dit sphérique et s'écrit sous la forme
ε = εI .
2. deux valeurs propres sont égales : il y a une troisième valeur propre associée à une direction propre.
Toute direction appartenant au plan perpendiculaire à cette direction propre est également propre.
3. les trois valeurs propres (principales) sont diérentes alors les trois directions propres (principales)
sont diérentes et orthogonales entre elles du fait de la symétrie du tenseur des déformations.
Dans la base des vecteurs propres (des directions principales) , le tenseur des déformations s'écrit ainsi :
I 0 0
ε= 0 II 0 (1.4.1)
0 0 III {→
−
eI ,−
e→ −−→
II ,eIII }
20.
11 − 12 13
det − λI = 12 22 − 23 =0
13 23 33 −
Ce que l'on peut développer en :
(11 − ) (22 − ) (33 − ) − 223 − 12 [12 (33 − ) − 13 23 ] + 13 [12 23 − 13 (22 − )] = 0
où K est déformation principale (et donc valeur propre de ε). Naturellement la solution n'est pas unique
21
mais il faut ajouter les conditions suivantes :
1. k−
e→
Kk = 1
2. classement conventionnel des solutions : I ≥ II ≥ III
3. {→
−
eI , −
e→ −−→
II , eIII } forme un trièdre direct.
−λ3 + K1 λ2 + K2 λ + K3 = 0 (1.4.3)
Comme le nom l'indique, ils sont indépendants du choix de la base de projection du tenseur , ce sont :
K1 = tr ε
2
K2 = 12 tr2 ε − tr
(1.4.4)
K3 = det
Ces invariants sont utilisés pour la dénition de certains critères (plasticité, endommagement) exprimés
en terme de déformation (voir .3.5).
Plus précisément, on restreint l'étude aux déformations (élongations et distorsions) survenant dans le plan
particulier formé par les vecteur
→
−
eI et −
e→
II .
La question traitée dans ce paragraphe est : qu'en est-il des élongations et distorsions selon les autres
directions de ce plan ? La construction de Mohr présentée ci-après constitue une méthode graphique pratique
pour répondre à cette interrogation.
→
−
On considère le dièdre de centre M formé par les vecteurs unitaires → −n et t dans la base des vecteurs
→
− −
→ →
− →
− −→ →
− →
− −→ 23 , avec les
principaux eI et eII tels que n = c eI + seII et t = −s eI + ceII orthogonaux entre eux
→
− →
−
notations c = cos θ , s = sin θ , où θ est l'angle d'inclinaison du vecteur n avec le vecteur eI . Il est alors
→
−
possible de calculer le vecteur déformation dans la direction n en appliquant le tenseur au vecteur n
→
−
, ainsi :
−−→
−
→ I 0 0 c I c
n ) = ε→
(− −
n = 0 II 0 s = II s = I c→
−
eI + II s−
e→
II
0 0 III 0 0
−−→
−→ →
−
En projetant le vecteur (−
n) selon
→
−
n puis selon t, on obtient respectivement l'élongation dans la direction
→
− →
−
\ →
−
n (équation 1.3.10) et la demi-distorsion de l'angle n, t (équation 1.3.12) :
−−→
−→ = I c2 + II s2
(−
n) = γ
2 = −(I − II )cs
−−→
−→ I +II
+ I −
= II
cos(−2θ)
(−
n) = γ
2
I −II
2 (1.5.1)
2 = 2 sin(−2θ)
Dans le plan {→
−
eI , −
e→
II } l'état de déformation autour du point M est donc caractérisé par un vecteur défor-
−−→
−→
(−
1
mation n) dont les composantes , 2 γ dépendent de l'orientation θ.
Cercle de Mohr des déformations (plan direct) Cercle de Mohr des déformations (plan indirect)
Ces composantes peuvent être reportées dans un plan (appelé plan de Mohr), dans lequel le point guratif
du vecteur déformation associé à un dièdre donné d'orientation θ décrit un cercle lorsque θ varie de 0 à π.
Cette transformation présente la caractéristique suivante :
−
→ −
→ −
23. On passe de n à t par une rotation de + π2 autour de e−→
III .
1.6. MÉTROLOGIE DES DÉFORMATIONS 27
n → −o M 1
T ransf ormation de M ohr des déf ormations M : dièdre →
−
n , t −→point , γ
2
Le cercle de Mohr des déformations présente de l'intérêt pour le dépouillement des mesures de déformation
24
par exemple. Le rayon du cercle est égal à la demi-diérence des déformations principales et son centre,
toujours situé sur l'axe est situé au milieu du segment [II , I ] de sorte que : R = 1
2 (I − II ) ; 0 =
1
2 (I + II ).
25 , γ2 , si le vecteur →
−
A noter que, dans un repère direct n tourne d'une rotation +θ alors le point guratif
du vecteur déformation tourne d'un angle −2θ sur le cercle de Mohr.
résistivité du conducteur, L la longueur du l, A sa section et D son diamètre. Après déformation du l,
4(L+∆L)
par exemple obtenue par traction, la résistance change en R + ∆R = (ρ + ∆ρ) π(D−∆D) 2 du fait de l'eet
∆R
piézorésistif doublé de l'eet de variation de volume . Il existe un domaine de relation linéaire entre
R et
∆L ∆R
= L de sorte que R = J.
On voit ainsi que la mesure de la variation de résistance du résistor permet d'en évaluer la déformation.
1.6.1.2 jauge
La jauge de déformation
28 repose sur le principe d'un l résistif déformable. Le l (constantan=nickel-
cuivre, karma=fer-nickel-chrome, nichrome=nickel-chrome, platine-tungstène), très n (∼ 20µm), est collé
sur le corps d'épreuve par l'intermédiaire d'un lm plastique, parallèlement à la direction dans laquelle la
24. Les mesures de déformation sont très souvent réalisées par l'emploi de jauges de déformation cf. 1.6.1.2.
γ
25. repère de Mohr direct : croissant vers la droite et croissant vers le haut.
2 γ
26. repère de Mohr indirect : croissant vers la droite et
2
croissant vers le bas.
27. Le tricercle de Mohr est abordé au 2.6.2 pour ce qui concerne les contraintes.
28. L'expression jauge de contrainte , parfois employé, est impropre car une contrainte n'est pas une grandeur mesurable.
28 CHAPITRE 1. DESCRIPTION CINÉMATIQUE D'UN MILIEU CONTINU
déformation doit être estimée. Une traction ou une compression exercée sur le l modie sa longueur et sa
section. Ces variations, à leur tour, induisent une modication de la résistance électrique du l. On mesure
alors cette variation de résistance entre l'état repos et l'état déformé.
Comme la variation de résistance électrique due à la déformation d'un l seul est très faible, celui-ci est
replié sur lui-même (sur une longueur allant de 2mm à plus de 60mm pour les collages sur béton) de sorte
que la déformation amplie la variation de résistance tout en conservant le caractère local de la mesure.
Le l est encapsulé dans un support plastique (polyamide ou époxy) de faible épaisseur (30 à 100µm) lui-
même collé sur le solide étudié par une colle cyanolitique. Les déformations du solide sont ainsi communiquées
à la jauge.
Les résistances électriques au repos des jauges sont standardisées. Deux valeurs sont disponibles sur le
marché : 120Ω et 350Ω. Le coecient de proportionnalité entre la déformation axiale et la variation relative
de résistance est le facteur de jauge sa valeur est voisine de J = 2, 0 (∆R/R = J.).
Les caractéristiques physiques des jauges sont consignées par le fabricant sur une feuille de données techniques
(data sheet).
Les petites variations de résistance sont mesurées dans un montage électrique dû à Samuel Hunter Chris-
tie
29 et Charles Wheatstone 30 (gure 1.6.3).
Le pont de Wheatstone est constitué de quatre résistances disposées en quadrilatère et constitue un moyen
particulièrement précis de mesurer des résistances. Un ampèremètre formant le pont entre les points C et D,
détecte le courant lorsque A et B sont reliés à une source de tension ou de courant.
On montre que :
R1 R3 − R2 R4
Vout = Vin (1.6.1)
(R1 + R2 ) (R3 + R4 )
Le pont est équilibré lorsque le signal de sortie Vout est nul quelque soit la tension d'alimentation Vin .
29. Samuel Hunter Christie (1784-1865), scientique et mathématicien britannique.
30. Charles Wheatstone (1802-1875), physicien et inventeur anglais.
1.6. MÉTROLOGIE DES DÉFORMATIONS 29
Dans l'application particulière de mesure de déformation, les branches du montage peuvent être occupées
par des jauges ; plusieurs congurations de montage sont ainsi possibles :
1) Dans le montage quart de pont , une jauge occupe l'emplacement de l'une des quatre résistance du
pont (par exemple R3 = R, valeur au repos), les autres branches ayant la même résistance R. Supposons
une variation dR de la jauge, alors l'équation 1.6.1 donne :
1 dR
Vout = Vin
4 R
2) Dans le montage demi-pont , une jauge dite active occupe la résistance R3 tandis qu'une autre
dite passive occupe la branche R4 . Les jauges au repos ont une résistance R qui est aussi celle des
autres branches. La jauge active est collée sur le solide et la jauge passive sur une petite plaquette du même
matériau, placée dans la même ambiance thermique mais soumise à aucune charge mécanique. Lorsque le
solide est sollicité, la déformation de la jauge active est égale à 3 = meca + therm et cumule les eets
dûs au chargement mécanique et la température ; cependant la jauge passive ne subit que la déformation
thermique 4 = therm . L'équation 1.6.1 selon les développements qui suivent, montre que la déformation
d'origine thermique est éliminée de la mesure :
3) Le montage pont-complet est employé pour augmenter le gain dans des applications spéciales, en
particulier pour le développement de capteurs de force.
En pratique, le pont de Wheatstone (ou pont de jauges) est un conditionneur disposant d'un bornier sur
lequel l'opérateur eectue les raccordements à la ou aux jauges.
Les ponts actuels (années 2015+) sont multi-voies, permettent de congurer la résistance de jauge et son
facteur, disposent de potentiomètres pour l'équilibrage au repos, sont compatibles avec les diérents mon-
tages évoqués plus-haut ; ils achent directement les mesures en µdef pourvu que le facteur de jauge soit
correctement conguré par l'opérateur.
1.6.2 rosettes
1.6.2.1 matériel
Les jauges, telles qu'elles ont été abordées précédemment, ne permettent que la détermination de l'élongation
dans une direction donnée (donnée par l'axe de la jauge). Qu'en est-il des mesures de distorsion ?
En fait, il n'existe pas de micro-dispositif permettant de mesurer directement une variation d'angle, aussi la
mesure des glissements se fait-elle indirectement par la détermination de l'état local de déformation à
30 CHAPITRE 1. DESCRIPTION CINÉMATIQUE D'UN MILIEU CONTINU
la surface du solide. Comme cet état de déformation est totalement déni par le cercle de Mohr
31 et que
celui-ci dépend de trois paramètres : la position du centre σ0 , le rayon R, une direction principale θ, on voit
qu'il est nécessaire de collecter trois informations (ici, trois déformations) pour caractériser ce cercle.
Plutôt que de coller 3 jauges séparément selon trois directions diérentes, ce qui pourrait poser des problèmes
de précision de collage et d'encombrement, on emploie des rosettes combinant sur un même support
plastique trois jauges. Les fabricants de jauges (Vishay-Micromesures, HBM) proposent ainsi des rosettes
symétriques par rapport à la jauge centrale et orientées à 45°, 60°, 120° (rosettes en 'Y' à 3 grilles ).
Si les directions principales sont connues, deux déformations dans les directions orthogonales susent à
établir le cercle de Mohr, aussi existe t-il également des rosettes à deux jauges (rosette en 'T' à 2 grilles).
1.6.2.2 dépouillement
Envisageons le dépouillement d'une rosette composée de trois grilles notées 1, 2 et 3. La grille 1, centrale,
forme un axe de symétrie (g.1.6.6) ; les grilles 2 et 3 sont situées de part et d'autres de 1 en faisant un angle
φ avec la première.
L'orientation de l'axe principal de déformation I n'est pas connue a priori. L'angle que fait la grille 1 avec
cette direction principale est noté θ.
Dans le plan de Mohr, si on note C (o , 0) le centre du cercle, alors :
le segment [C, 1] forme un angle −2θ avec l'axe .
le segment [C, 2] forme un angle +2φ avec l'axe [σo , 1].
le segment [C, 3] forme un angle −2φ avec l'axe [σo , 1].
Seules les élongations 1 , 2 et 3 obtenues par mesures extensométriques sont connues, mais non pas les
distorsions associées.
Le cercle de Mohr est totalement déni par les paramètres o , θ et R qui sont les inconnues. On les détermine
en écrivant des relations dans les triangles rectangles remarquables inscrits dans le cercle de Mohr. Ainsi :
1 = o + R cos (−2θ)
2 = o + R cos (−2 (θ − φ))
3 = o + R cos (−2 (φ + θ))
1 − o = R cos 2θ
1
2 (2 + 3 ) − o = R cos 2θ cos 2φ
1
Ce qui conduit à :
2 (2 + 3 ) − o = (1 − o ) cos 2φ
D'où la valeur de o :
De là on tire la valeur de θ :
31. En l'absence de forces de frottement sur la surface, la normale à cette dernière est direction principale.
1.7. PROBLÈME INVERSE - COMPATIBILITÉ 31
1 1 2 − 3
θ= arctan
2 sin 2φ 1 − o
Puis celle de R :
1 − o
R=
cos 2θ
1
2 γ1 = −R sin 2θ
1
2 γ2 = R sin 2 (φ − θ) (1.6.2)
1
2 γ3 = −R sin 2 (φ + θ)
Cette démonstration ne présente que le principe de dépouillement qu'il convient d'adapter aux géométries
particulières de rosettes. Les géométries 45° et 120° , les plus répandues, sont particulièrement simples à
résoudre.
dérivation : →
−
u −→ ε
Or il est utile, dans la résolution d'un problème de mécanique, de pouvoir intégrer un champ de défor-
mation pour obtenir le champ de déplacement associé (3 composantes).
intégration : ε −→ →
−
u
Dès lors, il devient légitime de se pencher sur les conditions que doivent satisfaire les 6 composantes d'un
tenseur symétrique pour que ce dernier puisse constituer véritablement un champ de déformation. La première
condition, nous l'avons vue, est que l'opérateur ε soit symétrique. Cela ne sut pas comme les paragraphes
qui suivent le montrent.
32 CHAPITRE 1. DESCRIPTION CINÉMATIQUE D'UN MILIEU CONTINU
1 1
grad→
−
u + gradt →
− grad→
−
u − gradt →
−
= u et ω = u
2 2
Soit en coordonnées cartésiennes : 2ij = ui,j + uj,i et 2ωij = ui,j − uj,i en adoptant la notation contractée :
∂f
∂xk = f,k .
−−→
Calculons les composantes du vecteur 2gradωij . Il sut pour cela de dériver partiellement par rapport aux
composantes xk :
2ωij,k = (ui,jk + uk,ij ) − (uj,ik + uk,ij ) = (ui,k + uk,i ),j − (uj,k + uk,j ),i
∂ ∂
Eectuons la combinaison
∂xl (a) − ∂xk (b), alors :
Qui se développent en :
∂ 2 11 ∂ 2 22 2 ∂ 2 11 ∂23 ∂31 ∂12
∂
+ ∂ 12
− 2 ∂x =0
∂x2 ∂x3 + ∂x1 − − =0
∂x22 ∂x21 1 ∂x2 ∂x1 ∂x2 ∂x3
∂ 2 22 ∂ 2 33 ∂ 2 23 ∂ 2 22 ∂ ∂31 ∂12 ∂23
∂x23
+ ∂x22
− 2 ∂x 2 ∂x3
=0 ∂x3 ∂x1 + ∂x2 ∂x2 − ∂x3 − ∂x1 =0 (1.7.2)
∂ 2 33 ∂ 2 11 ∂ 2 31
+ − 2 ∂x =0 ∂ 2 33 ∂12 ∂23 ∂31
∂
+ − − =0
∂x21 ∂x23 3 ∂x1
∂x1 ∂x2 ∂x3 ∂x3 ∂x1 ∂x2
Que l'on peut écrire sous forme intrinsèque (indépendante du système de projection) :
Ces équations, connues sous le nom d'équations de compatibilité, sont notamment utilisées en élasticité sous
une autre forme (voir .4.3).
1.7. PROBLÈME INVERSE - COMPATIBILITÉ 33
1.7.2 intégration
Ayant vérié qu'un tenseur satisfait bien les équations de compatibilité, on peut ensuite procéder à la
recherche du champ de déplacement correspondant. Typiquement, on procède en trois étapes :
P
1. détermination des composantes du tenseur antisymétrique à l'aide des diérentielles :
P dωij = ωij,k .dxk ,
c'est-à-dire dωij = (ik,j − kj,i ) .dxk
P
2. détermination des composantes du champ de déplacement par les diérentielles :
P dui = ui,j .dxj =
(ij − ωij ) .dxj
3. prise en compte des conditions aux limites du solide pour la détermination des constantes d'intégration.
Des conditions plus complexes peuvent exister par exemple à l'interface de deux solides déformables. Elles
peuvent encore se compliquer avec la géométrie de la surface.
Pour simplier, on considérera que la surface {∂S} enveloppant le solide étudié {S} est partitionnée en deux
surfaces (voir g.1.7.1) :
−−−→
1. {∂Sf } où les forces surfaciques fs (P ) sont connues et peuvent être éventuellement nulles ; ces condi-
tions seront vues dans le chapitre suivant (cf. 2.7).
2. {∂Su } où les déplacements sont complètement ou partiellement connus et correspondant aux sur-
faces d'appui (ou de contact avec des solides adjacents).
→
− −
→
u = u0 sur {∂Su } (1.7.4)
ou, de façon moins restrictive, lorsque seule une composante est connue :
par exemple sur l'emprise d'une surface de contact horizontale d'un solide déformable sur un plan inniment
rigide perpendiculaire à
→
−
y, on écrira :
v (P ) = 0 avec P ∈ {∂Su }
34 CHAPITRE 1. DESCRIPTION CINÉMATIQUE D'UN MILIEU CONTINU
1.8 En résumé
En description de Lagrange, les déformations d'un solide déformable sont complètement décrites par un
tenseur des déformations E appelé tenseur de Green-Lagrange. Cet opérateur est une fonction du
point. Ce tenseur est toujours symétrique ; il se simplie moyennant l'hypothèse des petites perturbations
grad →
−
u + gradt →
−
1
(HPP) et devient tenseur des petites déformations E'= 2 u aussi appelé tenseur
du premier gradient .
Ce tenseur permet de calculer l' élongation (ou le raccourcissement) dans la direction donnée par le vecteur
unitaire
→
−
u par u ε→
u = →
− −
u.
Le même opérateur permet l'évaluation de la distorsion de l'angle bâti sur deux vecteurs unitaires ortho-
gonaux
→
−
u et
→
−
v par γuv = 2uv = 2→
−
u ε→
−
v.
Le tenseur des déformations présentent trois invariants indépendants du système de projection. L'un de ces
−−→
déformation volumique θ = tr ε = div → −
invariants est la u
Tout tenseur des déformations présente des directions principales qui, lorsqu'elles sont distinctes, sont
orthogonales entre elles. Les déformations mesurées selon les directions principales sont les déformations
principales. Ces dernières sont les valeurs propres de la matrice ε.
Si un tenseur de déformation est symétrique, inversement, tout opérateur symétrique ne correspond pas
forcément à un tenseur de déformation. Il faut en plus que les six équations de compatibilité soient
satisfaites.
Dans le plan, par exemple le plan tangent à la surface du solide étudié, l'état de déformation est représentable
dans le plan de Mohr des déformations. A tout dièdre orthonormé {→
−
u,→
−
v } du plan correspond un point
dont les coordonnées sont (1) l'élongation u dans la direction
→
−
u
et (2) la demi-distorsion γuv de l'angle
u , v . L'ensemble des points images est distribué sur le cercle de Mohr des déformations centré sur l'axe
→
−
\ →
−
{} dont le diamètre est égal à la diérence des déformations principale 2R = I − II et la position est égale
1
à la demi-somme de ces mêmes déformations 0 =
2 (I + II ) . Dans le plan de Mohr direct, la rotation
d'un dièdre d'un angle +ϕ entraîne la rotation du point guratif d'un angle −2ϕ sur le cercle de Mohr.
En pratique les déformations d'élongation sont mesurées grâce à des jauges de déformation connectées à un
pont de jauges. Il faut trois jauges pour obtenir un état de déformation complet dans le plan, c'est la raison
pour laquelle les fabricants proposent des rosettes. Le dépouillement consiste à établir les déformations
principales, les directions principales et ensuite les déformations et distorsions selon des axes quelconques
grâce au cercle de Mohr des déformations.
Chapitre 2
Contraintes
2.1 objectif
Dans ce chapitre on s'intéresse aux forces internes qui se développent dans un solide soumis à des actions
extérieures. On évoquera comment ces forces se déclinent en contraintes , comment les contraintes sont
décrites par un tenseur, comment l'équilibre local est régi.
En fait la notion de force, même si elle semble intuitive de prime abord, pose un problème de dénition.
En eet une force n'est rien moins qu'un concept
1 ayant un caractère vectoriel ; elle est souvent dénie en
référence à sa capacité d'accélérer une masse, concept newtonien s'il en est.
2.2.1 espace
Newton fait l'hypothèse d'un espace dont la structure euclidienne est indépendante de la présence des corps
matériels : L'espace absolu, sans relation aux choses extérieures, demeure toujours similaire et immobile
5
Les référentiels en mouvement rectiligne uniforme les uns par rapport aux autres sont dits galiléens. En
pratique, on considère qu'un repère calé sur des étoiles xes (lointaines) de la Galaxie constitue un repère
galiléen.
Pour la plupart des applications, notamment en génie civil, on considérera qu'un référentiel lié à la Terre
constitue une bonne approximation d'un système galiléen.
1. Une force n'est pas une grandeur directement mesurable car son évaluation résulte de l'observation des déformations
(ou des déplacements diérentiels) qu'elle crée sur un solide déformable. Il en est par exemple ainsi de la mesure d'une force
par un anneau dynamométrique ou par un peson à ressort.
2. Albert Einstein (1879-1955), physicien théoricien helvético-américain né en Allemagne.
3. Isaac Newton (1643-1727), philosophe, mathématicien, physicien, alchimiste, astronome et théologien anglais.
4. Le lecteur pourra se reporter à la très intéressante édition des Principes Mathématiques de la philosophie naturelle
d'Isaac Newton traduite par la Gabrielle-Emilie de Breteuil, Marquise du Chastelet, relue par Clairault et préfacée
par Voltaire. Cette édition (la 3ème de Newton), postérieure à l'année 1726, en Français ancien donc, a été réimprimée par
Jacques Gabay en 1990 - ISBN 2-87647-070-5.
5. citation extraite de l'ouvrage La relativité de Stamatia Mavridès, collection Que sais-je, presse universitaire de France
isbn 2 13 042839 8. Voir aussi la biographie de Newton dans les Cahiers de Sciences & Vie les pères fondateurs de la science
numéro hors série n°13 de février 1993.
35
36 CHAPITRE 2. CONTRAINTES
2.2.2 temps
Newton fait l'hypothèse d'une chronologie absolue, commune à tous les sites de l'espace : le temps absolu
vrai et mathématique, sans relation à rien d'extérieur, coule uniformément et s'appelle durée .
Pour lui toutes les horloges sont synchronisables quelque soit leur distance réciproque ou leur vitesse relative.
De ce fait la simultanéité de deux évènements peut toujours être établie .
6
Les forces entre solides (ou entre les diérentes parties d'un même solide), résultent principalement de deux
interactions entre les particules constitutives de ces solides parmi quatre types d'interactions connues (table
2.1). Ces interactions sont véhiculées au niveau quantique par des particules appelées bosons d'interaction .
7
constante de
couplage
interaction boson (caractérise commentaire théorie
vecteur de l'intensité de
l'interac- l'interaction)
tion
interaction forte gluons 1 portée très courte, assure chromodynamique
la cohésion à l'intérieur quantique
du noyau atomique ;
interaction de contact
entre hadrons et les
quarks du noyau
interaction photons 1/137 forces de Van der Walls, électrodynamique
électro- liaisons chimiques, forces quantique
magnétique de contact. Peut être
répulsive ou attractive
interaction bosons 10−6 à l'origine de la théorie
faible W+,W-,Z° radioactivité électrofaible
interaction graviton 6.10−39 toujours attractive, relativité générale
gravitationnelle (pas encore portée très longue ;
détecté ce structure l'univers
jour)
6. Cela revient à supposer qu'un signal (de synchronisation) peut se propager de façon instantanée (avec une vitesse innie).
En fait Einstein, en 1905, suite aux expériences de Morlay et Michelson, a montré qu'aucun signal ne pouvait se propager à
une vitesse supérieure à celle de la lumière dans le vide. C'est la base de la théorie de la relativité restreinte.
7. Voir Sous l'atome les particules, Etienne Klein, collection Domino, Edition Flammarion, isbn 2 08 035187 7.
2.2. INTERACTIONS - CADRE NEWTONIEN 37
2. les forces à distance : uniquement attractives et d'origine gravitationnelle . Seules les interactions
9
avec le corps massif que représente la Terre sont prises en compte sous la forme du poids .
Les forces ont un caractère vectoriel. Plus précisément, un ensemble de forces peut être réduit, du point de
vue mathématique, à un torseur
10 11 .
( →
− ´ −
F (ext → S) = S ρ→γ dv = M −
γ→
G
´ −−→
{Fext→S }G = DS/R0 G ⇒ −−→ −
→ (2.2.1)
MG (ext → S) = S GM ∧ ρ→ −
γ dv = δG
2.2.4.2 statique
En l'absence d'accélération (repos) les équations se simplient car le torseur des forces extérieures agissant
sur un solide (une portion de solide) est égal au torseur nul :
( →
− →
−
F (ext → S) = 0
{Fext→S }G = {0} ⇒ −−→ →
− (2.2.2)
MG (ext → S) = 0
2.2.5 action-réaction
Il sera utile de s'intéresser à l'action d'un solide S1 sur un autre solide S2 et, réciproquement, à l'action du
solide S2 sur le premier solide S1 .
On note {Fext → S} le torseur des forces agissant sur le solide (S) formé par l'union des parties (S1 )
et (S2 ). Ces forces agissent de façon volumique (par exemple le poids) ou au contact de (S) à travers
sa surface (forces de contact, réactions). D'après le théorème fondamental de la dynamique :
{Fext → S} = DS/R0 (2.2.3)
Après séparation des deux parties, on s'intéresse à la partie (S1 ) et on observe l'action qu'exerce la
partie (S2 ) sur (S1 ) réduite à son torseur {S2 → S1 } , alors :
{Fext → S1 } + {S2 → S1 } = DS1 /R0 (2.2.4)
8. NDLA : Les forces dites centrifuges ou encore les forces de Corriolis n'apparaissent que si l'on écrit les équations de
la dynamique dans des repères non-galiléens (ce que l'auteur du présent document ne recommande pas).
9. Bien que la constante de couplage de l'interaction gravitationnelle soit 1036 fois plus petite que la constante de couplage
électromagnétique, les forces gravitationnelles (poids) doivent souvent être prises en compte du fait que cette interaction est
uniquement attractive et possède une longue portée.
10. Attention, deux systèmes de forces ayant les mêmes torseurs sont équivalents du point de vue statique et donc du point
de vue du solide indéformable mais n'ont pas forcément les mêmes eets sur un milieu déformable. La répartition des eorts
constituant un torseur importe donc en mécanique des milieux continus.
11. Mieux vaut le préciser : ne pas confondre tenseur et torseur .
12. En règle général le champ de vitesse (et par voie de conséquence le champ d'accélération) n'est pas le champ de vitesse
d'un solide indéformable, le but de la mmc étant justement de mettre en évidence les déformations. Le champ de vitesse d'un
solide déformable n'est donc pas réductible à un torseur cinématique.
38 CHAPITRE 2. CONTRAINTES
On s'intéresse aussi à la partie (S2 ) et on observe l'action qu'exerce la partie (S1 ) sur (S2 ) réduite à
son torseur {S1 → S2 } , alors :
{Fext → S2 } + {S1 → S2 } = DS2 /R0 (2.2.5)
[{Fext → S1 } + {Fext → S2 }] +
{S
2 → S1 } + {S
1 → S2 } =
DS1 /R0 + DS2 /R0
{Fext → S} + {S2 → S1 } + {S1 → S2 } = DS/R0
Le principe d'action-réaction s'énonce ainsi : Le torseur des actions qu'exerce le solide (S2 ) sur le solide (S1 )
est égal à l'opposé du torseur des actions qu'exerce le solide (S1 ) sur le solide (S2 ).
Ce principe s'étend au niveau local : en tout point situé à l'interface des deux parties, la force surfacique
qu'exerce le solide S1 sur le solide S2 est opposée à la force surfacique qu'exerce le solide S2 sur le solide S1 .
A noter que le principe d'action-réaction n'est absolument pas dépendant d'un état particulier d'équilibre et
qu'il s'impose aussi aux solides en contact entre eux en régime dynamique
13 .
13. Il convient donc de ne pas confondre (ce que l'on trouve malheureusement dans certaines références bibliographiques) :
équilibre, action-réaction, équivalence de torseurs.
2.3. CHAMP DE CONTRAINTE 39
• Ces torseurs ont une résultante homogène à une force par unité de surface et un moment homogène à un
couple par unité de surface. La répartition de moments est uniquement prise en compte dans la théorie de la
magnétodynamique décrivant les eets à distance provoqués par un champ magnétique (ce qui ne sera pas
abordé ici).
• Ces torseurs (réduits à des glisseurs donc) dépendent du point M auxquels ils sont appliqués ;
• Ces torseurs dépendent également de l'orientation locale de la surface (caractérisée par le vecteur normal
unitaire extérieur à (S1 ) et noté
→
−
n comme le montre la gure 2.3.2) ;
• Postulat de Cauchy 15 : ces torseurs ont un caractère local : ils ne dépendent que de M et de
→
−
n et
non pas de la forme ou du volume de (S1 ).
Pour les situations courantes, la distribution de moments surfaciques est ignorée. Nous ferons donc l'hypo-
thèse suivante :
14. Le raisonnement est valable avec tout autre type de surface de partitionnement.
15. Augustin Louis, baron Cauchy (1789-1857), mathématicien français, membre de l'Académie des sciences et professeur à
l'École polytechnique.
40 CHAPITRE 2. CONTRAINTES
• Les forces internes de contact qu'exerce (S2 ) sur (S1 ) à travers la surface commune sont modélisées
uniquement par une distribution de forces surfaciques (ou force par unité de surface) dépendant du point M
de ladite surface et de l'orientation
→
−
n locale
16 . Dimension des forces surfaciques de contact
F.L−2
, unité
SI : Pascal (1P a = 1N/m2 ), unité courante : le MégaPascal 1M P a = 106 P a .
−−−−−→
−→
−
• Ces forces surfaciques sont appelées vecteur contrainte et sont notées T (M, n ) , notation qui souligne
la double dépendance du vecteur contrainte avec la localité (le point M) et l'orientation de la facette (le
vecteur
→
−
n ).
• Sur un plan formel, mathématique, il existe donc une transformation, notée provisoirement σ̃ , qui à chaque
paire formée d'un point et d'un vecteur unitaire associe un vecteur contrainte :
−−−−−−−→
σ̃ : (M, →
−
n ) −→ T (M, →
n)
−−−−−→−→ →
−
T (M, −
n ) = σn →
−
n + τn t
• Le vecteur →
−
n est parfaitement déni et la composante σn est appelée composante normale de contrainte
ou, plus simplement contrainte normale ; il s'agit d'une composante scalaire algébrique. Si elle est positive
c'est qu'elle exerce un eet de traction localement à la surface du solide ; si, au contraire, elle est négative,
c'est qu'elle traduit une compression locale.
→
− →
− −−−−−−−→ →
−
• Le vecteur τn t est déni par diérence τn t = T (M, →n ) − σn →
−
n . Le vecteur t est ainsi déni au sens
près selon le signe qui est attribué par la composante τn . La composante τn a de multiples dénominations
équivalentes ; elle est ainsi appelée contrainte tangente ou contrainte de cisaillement ou contrainte
de scission .
−→
La projection du vecteur Φk k = 1..3 sur les vecteurs unitaires du repère permet d'en introduire les compo-
−→ →
− →
− →
−
santes : Φk = σk1 e1 + σk2 e2 + σk3 e3 . Les composantes σkj se voient ainsi attribuer un double indice : le 1er
indice k faisant référence à celui du vecteur unitaire directeur de la facette et le second indice j à l'axe de
projection, k, j = 1..3.
L'équilibre (statique ou dynamique) du domaine tétraédrique est simplement établi grâce à un bilan de forces
résumé dans le tableau ci-dessous.
16. Cela signie bien que si l'on change l'orientation de la facette (ou du plan) passant par le même point M, le vecteur
force supercielle change également.
2.4. PROPRIÉTÉS DES CONTRAINTES 41
Avec dS1 = dS.n1 , dS2 = dS.n2 , dS3 = dS.n3 (par projection) et dV = 16 dx1 dx2 dx3 .
Le principe fondamental de la dynamique appliqué au tétraèdre permet ainsi d'écrire :
→
− −
→ −
→ −
→
T dS − Φ1 dS1 − Φ2 dS2 − Φ3 dS3 + ρ→
−
g dV = ρ→
−
γ dV
Soit :
→
− − → −
→ −
→
T − Φ1 n1 − Φ2 n2 − Φ3 n3 dS + ρ→
−
g dV = ρ→
−
γ dV
Lorsque les cotés du tétraèdre tendent vers zéro, les termes de volume, d'ordre supérieur, deviennent négli-
geables devant le terme de surface
17 , de sorte que :
→
− − → −
→ −
→ →
−
T − Φ1 n 1 − Φ2 n 2 − Φ 3 n 3 ' 0
Et ainsi :
T1 σ11 σ12 σ13 n1
T2 = σ21 σ22 σ23 n2
T3 σ31 σ32 σ33 n3
−−−−−−−→
On vient donc de démontrer que l'opérateur e : (M, →
σ −
n ) −→ T (M, →
n) est linéaire
18 , d'ordre 2. C'est un
tenseur
19 dont les composantes viennent d'être déterminées. On note :
17. C'est la forme tétraédrique du volume isolé qui conduit à l'élimination des termes d'ordre 3 devant ceux d'ordre 2. Si
l'on avait pris un volume parallélépipédique, non seulement la nature tensorielle du champ de contraintes n'aurait pas pu être
montrée, mais encore les termes d'ordre 2 ne seraient apparus que par diérence de sorte que ne subsisteraient que des termes
d'ordre 3. Voir la remarque 5 du 2.4.2.
18. Cette linéarité concerne l'orientation du vecteur
−
→
n et non pas la position du point M.
19. Tenseur de contraintes de Cauchy.
42 CHAPITRE 2. CONTRAINTES
−−−−−→−→
T (M, −
n ) = σ(M ).→
−
n (2.4.1)
champ scalaire
Une grandeur constitue un champ scalaire si sa valeur est constituée d'un seul nombre réel ET si cette
valeur n'a pas de caractère directionnel.
∀M ∈ R3 −→ T (M ) ∈ R
Exemple 2. Un champ de température constitue un champ scalaire. Non seulement la valeur se résume en
un nombre (la température) mais encore ce dernier ne dépend il pas de la direction dans laquelle la sonde
thermique est exposée.
champ vectoriel
Une grandeur constitue un champ vectoriel si sa valeur est constituée d'un seul nombre réel ET si cette
valeur possède un caractère directionnel.
→
−
∀M ∈ R3 −→ V (M ) ∈ R3
Exemple 3. Le champ des vitesses d'écoulement de l'air dans un local est un champ vectoriel. On peut
imaginer, par exemple, mesurer la vitesse de l'air grâce à un anénomètre (tube équipé d'une ailette dont la
vitesse de rotation est directement liée à celle de l'air qui la meut). Pour chaque position M de l'anénomètre
on peut choisir d'orienter celui-ci dans diérentes directions (par exemple selon la verticale ou l'horizontale
et parallélement ou perpendiculairement à la plus grande longueur du local). On observe alors que la mesure
dépend de cette orientation en plus de dépendre également de la position de la sonde de vitesse. De ce fait
on constate bien qu'il n'est pas possible de décrire le champ de vitesse par un scalaire et qu'une grandeur de
dimension supérieure (un vecteur donc) est nécessaire pour cela.
champ tensoriel
Une grandeur constitue un champ tensoriel si sa valeur est vectorielle tout en étant directionnel.
∀M ∈ R3 −→ σ (M ) ∈ R3×3
Exemple 4. Le champ de contrainte régnant dans un solide est un champ tensoriel. En eect le caractère
directionnel rend compte de ce que la contrainte agissant sur une facette centrée au point d'intérêt varie
lorsque l'orientation de ladite facette (qui sert ici de sonde) change. La valeur de la contrainte est un
vecteur en ce que s'exercent une composante normale à la facette mais aussi une composante tangente
agissant dans le plan de la facette.
La démonstration qui suit vise à établir les conditions de l' équilibre local.
20. On notera ∂Ω le bord (l'enveloppe) d'un domaine Ω.
2.4. PROPRIÉTÉS DES CONTRAINTES 43
Remarque 5. Dans la littérature, on trouve souvent une méthode consistant à isoler un petit parallélépipède
rectangle et conduisant à la même solution bien qu'en particularisant le développement des calculs aux
coordonnées cartésiennes.
Considérons un sous-domaine D quelconque extrait du solide (S) et suivons-le dans son mouvement (des-
cription de Lagrange) :
Le solide, globalement, est soumis à des actions extérieures appliquées à sa surface (∂S) et des actions
volumiques dans le volume {S} ; sous ces actions, il est le siège de déplacements, de déformations et de
contraintes éventuellement variables dans le temps.
Tout volume {D} extrait de{S} est soumis aux forces volumiques ainsi qu'aux forces de surface qui s'ex-
priment à sa surface (∂D) ; ces dernières forces surfaciques ne sont autres que les vecteurs contrainte agissant
en chaque point P de l'enveloppe localement orientée par le vecteur →−n normal extérieur à {D}.
˚ ‹ ˚
→
− −−−−− −→
fv (M )dv + T (P, →
−
n ).dS = ρ→
−
γ (M )dv
D ∂D D
ˆ ˛ ˆ
→
− −
→
fv (M )dv + σ(P ).dS = ρ→
−
γ (M )dv
D ∂D D
Le théorème de la divergence
21 (ou théorème du ux-divergence voir eq.5.4.6) permet de transformer l'inté-
grale de surface (sur l'enveloppe fermée) en intégrale de volume :
ˆ ˆ ˆ
→
− −−→
fv (M ).dv + div (σ).dv = ρ→
−
γ (M ).dv
D D D
21. En analyse vectorielle, le théorème de ux-divergence, aussi appelé le théorème de Green-Ostrogradski, relie la diver-
gence d'un champ vectoriel à la valeur de l'intégrale de surface du ux déni par ce champ. Il présente plusieurs formes parmi
¸ → ´ ¸ → ´ −
lesquelles la plus connue est : ~−
f. dS = Ω div f~.dv . Ici on utilise la forme
− −→
σ dS = Ω div σdv .
∂Ω ∂Ω
→−
− → −
−→ −
→
L'opérateur divergence est déni par la relation div f~ = ∇ f = fk,k (pour un scalaire) et div σ = σ ∇ (pour un tenseur).
−−→ −
→
La divergence d'un tenseur est un vecteur donc les coordonnées cartésiennes sont données par : div σ = σik,k . ei . Noter que k
est ici l'indice muet de sommation.
44 CHAPITRE 2. CONTRAINTES
−−→ →
−
div σ + fv = ρ→
−
γ (2.4.2)
Cette équation exprime l'équilibre local (au sens dynamique du terme) de toute particule incluse dans le
solide.
En statique, et si l'on convient que la force de volume n'est autre que le poids volumique, il vient :
−−→ →
−
div σ + ρ→
−
g = 0 (2.4.3)
EQUILIBRE LOCAL :
loi générale :
−−→ →
−
div σ + fv = ρ→
−
γ
en statique :
−−→ →
− →
−
div σ + fv = 0
en l'absence de forces de volume :
−−→ →
−
div σ = 0
ˆ ˛ ˆ
−−→ →− −−→ −−−−− −→ −−→
OM ∧ fv (M )dv + OP ∧ T (P, →
−
n ).dS = OM ∧ ρ→
−
γ (M )dv
D ∂D D
ˆ ˛ ˆ
−−→ →− −−→ −
→ −−→ −−→ →
−
OM ∧ fv (M )dv + OP ∧ σ dS = OM ∧ div σ + fv dv
D ∂D D
Il reste : ˛ ˆ
−−→ −
→ −−→ −−→
OP ∧ σ dS = OM ∧ div σdv
∂D D
˛ ˆ
−−→ →
− →
− −−→ −−→ →
OP ∧ σ n . e1 dS = OM ∧ div σ .−
e1 dv
∂D D
Se réduit
23 à :
˛ ˆ
(x2 σ3j − x3 σ2j ) .nj dS = (x2 σ3j,j − x3 σ2j,j ) dv
∂D D
22. Lemme fondamental : si une intégrale est nulle quelque soit le domaine d'intégration, c'est que l'intégrande est nul :
´
Ωf dv = 0 ∀Ω⇒ f ≡ 0.
σ11 n1 + σ12 n2 + σ13 n3 = σ1i ni x2 σ3i ni − x3 σ2i ni
−
→ −
−→ −
→
et OP ∧ σ. n = x3 σ1i ni − x1 σ3i ni
23. σ. n = σ2i ni
σ3i ni x1 σ23i ni − x2 σ1i ni
2.5. DIAGONALISATION DU TENSEUR DES CONTRAINTES 45
ˆ ˆ
∂ ∂σ3j ∂σ2j
(x2 σ3j − x3 σ2j ) dv = x2 − x3 dv ∀D
∂xj ∂xj ∂xj
D D
σ23 − σ32 = 0
σij = σji
σ = σt (2.4.4)
interprétation Si on considère un dièdre droit et en particulier un dièdre dont les faces orientées par les
vecteurs
→
−
ei et →
−ej , la composante de contrainte σij agit sur la facette orientée par →−
e i dans la direction →
−ej
→
− →
−
alors que σji agit sur la facette orientée par e j dans la direction e i . Ces deux composantes sont égales (par
exemple les composantes σ23 et σ32 de la gure 2.4.3), ce qui traduit la réciprocité des contraintes. Cette
réciprocité garantit l'équilibre, en moment, de toutes les particules du solide.
¸ ´ ∂f
24. La forme employée ici est la suivante :
∂Ω f.ni dS = Ω ∂x dv
i
δij = 0 si i 6= j ∂xi
25. On introduit le terme de Kroneker δij tel que en ayant remarqué que
∂xj
= δij .
δij = 1 si i = j
46 CHAPITRE 2. CONTRAINTES
Les directions principales de contraintes sont les vecteurs propres formant la base
→
−
e I, →
−
e II , →
−
e III orthonor-
26 et respectivement associées aux contraintes principales σ ,σ ,σ →
−
mée I II III . Ainsi e J est solution de l'équation
→
−
(σ − σJ I).→
−
e J = 0 (J = I, II, III). Cette équation linéaire homogène admet une famille vectorielle comme
solution. On choisit de retenir des vecteurs unitaires formant une base orthonormée directe.
Le tenseur des contraintes, dans la base des directions principales s'écrit donc :
σI 0 0
σ= 0 σII 0 (2.5.1)
0 0 σIII {→
− −→,e−−→
eI ,e II III }
Propriété : Sur une facette orientée par un vecteur directeur principal, il n'y a pas de cisaillement.
det σ − λI = λ3 + L1 λ2 + L2 λ + L3
Équation dans laquelle les coecients sont indépendants de la base de projection de la matrice σ : ce sont
les invariants du tenseur des contraintes dont la valeur est donnée ci-dessous :
L1 = tr σ
2
L2 = 12 tr2 σ − tr σ
(2.5.2)
L3 = det σ
Valeurs que l'on peut déterminer soit dans une base quelconque
→
−
e 1, →
−
e 2, →
−
e 3 27 :
26. Si les trois contraintes principales sont égales, toute direction de l'espace est direction principale. Le tenseur est alors sphé-
rique car, dans toute base il s'écrit σ = σI I . On trouve ce genre d'état de contrainte dans un liquide en équilibre hydrostatique,
la contrainte principale est alors égale à σI = −p où p désigne la pression .
27. On notera Σ la trace du tenseur des contraintes Σ = det σ .
2.5. DIAGONALISATION DU TENSEUR DES CONTRAINTES 47
L1 = σkk = σ1 + σ2 + σ3
L2 = 12 (σii σ jj − σij σij )
L3 = det σ
L1 = σKK = σI + σII + σIII
L2 = σI σII + σII σIII + σIII σI
L3 = σI σII σIII
C'est la raison pour laquelle les mécaniciens décomposent le tenseur des contraintes en deux termes :
1 1 1
σ = σS + σD tr σ D = 0 tr σ s = tr σ = σkk σS = σkk I σD = σ − tr σ I
3 3 3
1
(2σ11 − σ22 − σ33 ) σ12 σ13 1 0 0
3
1 1
3 (2σ22 − σ33 − σ11 )
σ= σ12 σ23 + (σ11 + σ22 + σ33 ) 0 1 0
1 3
3 (2σ33 − σ11 − σ22 )
σ13 σ23 0 0 1
| {z } | {z }
σD σS
J1 = tr σ D = 0 par déf inition
2
J2 = − 12 tr σ D
J3 = det σ D
Pour expliciter davantage ces termes, on peut diagonaliser le déviateur, et ce dans la même base de directions
principales que le tenseur des contraintes, en :
28. Ce ne serait pas le cas d'un matériau poreux, par exemple le béton, qui s'eondre sur lui-même par réduction des vides
internes sous l'action d'une pression hydrostatique importante.
48 CHAPITRE 2. CONTRAINTES
sI 0 0
σD = 0 sII 0
0 0 sIII {→
−
eI ,−
e→ −−→
II ,eIII }
Alors :
J1 = 0 1h i
2 2 2
J2 = sI sII + sII sIII + sIII sI = (σI − σII ) + (σII − σIII ) + (σIII − σI ) (2.5.3)
6
J3 = sI sII sIII
Remarque 6. Ce paragraphe ne concerne pas les variations du champ de contrainte dans l'espace (lorsque le
point M change de position dans le solide d'intérêt).
n1 sin φ cos θ
n2 = sin φ sin θ
n3 cos φ {→
− e2 ,→
e1 ,→
− −
e3 }
→
−
et celles du vecteur contrainte T :
Φ1 σ11 sin φ cos θ + σ12 sin φ sin θ + σ13 cos φ
Φ2 = σ12 sin φ cos θ + σ22 sin φ sin θ + σ23 cos φ
Φ3 σ13 sin φ cos θ + σ23 sin φ sin θ + σ33 cos φ {→−
e1 ,→
−
e2 ,→
−
e3 }
On reconnaîtra la représentation paramétrique d'une surface ellipsoïdique. Ainsi le point guratif du vecteur
contrainte, qui n'est autre que l'extrémité de ce vecteur contrainte, décrit un ellipsoïde dont les axes, par
leur orientation et leur longueur, renseignent sur les directions et les contraintes principales.
Dans la base des directions principales de contraintes, la matrice représentative du tenseur des contraintes en
un point M du solide (S) est donnée par l'équation 2.5.1. Considérons la facette centrée en M et orientée par
le vecteur
→
−
n de composantes n1 , n2 , n3 dans la base des vecteurs propres {→−
e I, →
−
e II , →
−
e III }, alors (équation
2.4.1), le vecteur contrainte agissant en M sur ladite facette vaut :
2.6. REPRÉSENTATION GRAPHIQUE D'UN ÉTAT DE CONTRAINTE EN UN POINT 49
−−−−−→−
→ σ1 σI 0 0 n1 σI n1
n ) = σ(M ).→
T (M, − −
n ⇒ σ2 = 0 σII 0 n2 = σII n2 avec σI > σII > σIII
σ3 0 0 σIII n3 σIII n3
On peut calculer les composantes normale et tangentielle ( 2.3.3) de ce vecteur projetées respectivement
sur la normale à la facette et dans son plan.
→
− −−−−−−−→ →
−
T = T (M, →
n ) = σn →
−
n + τn t
→
−
De plus, puisque nous avons le choix, convenons de prendre τn positif, le sens de t découlant de ce choix.
Alors :
→
− −
σn = T .
→
(
n = σI n21 + 2 2
σIIpn2 + σIII n3
→
− →
− 2 2
τn =
T − σn n
= T − σn
2 2 2
σ + τn2 = σI2 n21 + σII 2
n1 + σIII n21
n
σn = σn21 + σII n22 + σIII n23
n21 + n22 + n23 = 1
σI > σII > σIII
Compte tenu des inéquations, d'une part, du fait que n2j ≥ 0 d'autre part, on déduit les inéquations :
2
τn + (σn − σII ) (σn − σIII ) ≥ 0
τ 2 + (σn − σIII ) (σn − σI ) ≤ 0 (2.6.2)
n2
τn + (σn − σI ) (σn − σII ) ≥ 0
50 CHAPITRE 2. CONTRAINTES
→
−
Si, à tout vecteur contrainte T on fait correspondre un point image Φ dans le plan {σ, τ } (plan de Mohr),
les inéquations précédentes montrent que le point Φ (σn , τn ) est inclus dans l'espace géométrique délimité
par trois cercles : c'est le tricercle de Mohr .
→
−
⇒Dans le plan de Mohr le point guratif Φ du vecteur contrainte T
se situe sur le cercle de centre de
1 1
coordonnées σ0 =
2 (σI + σ II ) ; 0 et de rayon R =
2 (σ I − σ II ) . Ce cercle est le cercle de Mohr des
contraintes (restreintes au plan d'étude) ; le paragraphe suivant en précise les modalités de construction.
2.6.3.2 construction
La composante σIII étant ignorée, la construction du cercle de Mohr des contraintes concerne un état
de contrainte localement plan
30 . L'état de contrainte est ainsi caractérisé par un tenseur des contraintes
29. Si cette surface est libre de toute force surfacique, on a, en plus, σIII = 0.
30. Le raisonnement vaut aussi pour les états de déformations planes si on fait abstraction de la composante de contrainte
σ3 .
2.6. REPRÉSENTATION GRAPHIQUE D'UN ÉTAT DE CONTRAINTE EN UN POINT 51
Figure 2.6.3 état plan de contrainte (cas du plan perpendiculaire à l'axe III)
réduit
31 à :
σI 0 0
σ= 0 σII 0 (2.6.3)
0 0 0 {→−
eI ,−
e→ −−→
II ,eIII }
σI 0
σ̃ = (2.6.4)
0 σII {→
− −→
eI ,e II }
L'objet du cercle de Mohr (g.2.6.4) est de permettre la détermination graphique (quantitative et rapide
32 .)
des vecteurs contraintes agissant sur des facettes contenant le vecteur
−
e−→
III ; le vecteur directeur d'une telle
facette exclut donc
−
e−→ →
−
n = n1 →−
eI + n2 −
et, par conséquent, e→
III II .
−
→ →
−
T1 = σ1 →
−
n + τ1 t avec σ1 = σI c2 + σII s2 et τ1 = −cs (σI − σII )
Par commodité, on introduit l'angle double 2θ de sorte que
34 :
σI −σII
σ1 = σI +σ
2
II
+ 2 cos 2θ
τ1 = − σI −σ
2
II
sin 2θ
ou :
σI + σII σI − σII
σ1 = + cos (−2θ)
2 2
| {z } | {z }
σo R
σI − σII
τ1 = sin (−2θ)
2
| {z }
R
→
−
NOTE 1 : Dans le plan {σ, τ }, le point guratif Φ1 du vecteur contrainte T1 est situé sur un cercle centré
1 1
en Φ0 (σo , 0), de rayon R, avec σo = 2 (σI + σII ) et R= 2 (σI − σII ).
NOTE 2 : Si la normale à la facette fait un angle θ avec la direction principale
→
−
e I, alors le rayon [Φo Φ]
fait un angle −2θ avec l'axe {σ} (prendre attention au changement de sens de rotation).
33. Contrairement au cas du tricercle, ici on xe le sens du vecteur tangent =⇒la composante de cisaillement est donc
algébrique et peut être négative.
34. Rappelons que cos 2θ = cos2 θ − sin2 θ = c2 − s2 et que sin 2θ = 2 cos θ sin θ=2cs
52 CHAPITRE 2. CONTRAINTES
σ11 τ12
σ̃ = (2.6.5)
τ12 σ22 {→
−
e1 ,→
−
e2 }
−
→
Deux vecteurs contraintes peuvent être facilement établis : T1 est celui qui agit sur la facette orientée par
→
− −
→
n1 = →
−
e1 et T2 celui qui agit sur la facette orientée par
→
−
n2 = →
−e 2 . Alors :
−
→ σ11 τ12 1 σ11
T1 = =
τ12 σ11 0 τ12
−
→ →+τ → −
⇒ T1 = σ11 →
−
e1 + τ12 →
−
e2 = σ11 −
n 1 12 t1
2.7. CONDITIONS AUX LIMITES DU SOLIDE EXPRIMÉES EN CONTRAINTES 53
et :
−
→ σ11 τ12 0 τ12
T2 = =
τ12 σ11 1 σ22
−
→ →−τ → − →
−
⇒ T2 = τ12 →
−
e1 + σ22 →
−
e2 = σ22 −
n 2
→
−
12 t2 car t2 = − e1
−
→
\
n −
→ π
Comme l'angle de rotation 1 , n2 2 , les points guratifs Φ1 et Φ2 des vecteurs contraintes corres-
est égal à
pondants sont diamétralement opposés (avec des cisaillements algébriquement opposés) et, par conséquent,
ces deux points caractérisent complètement le cercle de Mohr :
σI = σo + R σII = σo − R
Figure 2.6.6 construction du cercle de Mohr lorsque les contraintes principales sont inconnues
τ12 τ12
Et ensuite les directions principales se déduisent de : tan (−2θ) = σ1 −σo ⇒ θ = − 12 arctan σ1 −σo où θ est
1. détermination de l'équation
36 du bord (surface en 3D ou ligne en 2D) : ψ (P ) = 0 ;
−−−→
2. détermination du vecteur normal extérieur n(P ) ;
−−−→ −−−→
3. calcul du vecteur contrainte T (P ) = σ(P ).n(P ) ;
−−−→ −−−→
4. identication avec la force de surface : T (P ) = fs (P ) ; on en déduit alors des conditions portant sur
le tenseur des contraintes.
36. Dans l'espace tridimensionnel, une surface est dénie par une représentation paramétrique à deux paramètres ou, alter-
nativement, par une équation. En coordonnées cartésiennes, une représentation paramétrique s'écrit :
x = f (u, v)
y = g (u, v)
z = h (u, v)
Une équation est de la formeψ(x, y, z) = 0. Par exemple, un cylindre centré sur l'axe Oz de rayon R aura pour représentation
paramétrique x = R cos θ, y = R sin θ, z = h (paramètres : θ et h) ou pour équation x2 + y 2 = R2 .
2.8. MÉTROLOGIE DES CONTRAINTES 55
La photoélasticité est basée sur la biréfringence de certains matériaux transparents sous l'eet de contraintes :
alors que le matériau est initialement isotrope, la lumière se décompose selon les axes principaux de réfrin-
gence (indices de réfraction principaux diérents) qui coïncident avec les axes principaux de contrainte
lorsqu'il est soumis à une action mécanique. Les deux ondes lumineuses issues de cette décomposition se
propageant à des vitesses diérentes, elles se voient être déphasées à la sortie du solide. Le déphasage dépend
à la fois de l'épaisseur du solide, de l'intensité de l'état de contrainte et de la longueur d'onde de la lumière.
Cette technique est bien adaptée à l'étude de problèmes en contraintes planes, les éprouvettes étant décou-
pées dans des plaques constituées dans un matériau biréfringent (araldite le plus souvent) et observées en
transmission.
Le déphasage peut conduire à l'extinction de l'onde recomposée mettant ainsi en évidence les lignes d'égal
déphasage que l'on peut associer à des lignes d'égale diérence de contraintes principales, isochromes, encore
appelées lignes isostatiques .
La lumière incidente est polarisée linéairement (voire circulairement) grâce à un polariseur. Après avoir
traversé le modèle biréfringent, la lumière est ltrée par un second polariseur croisé avec le polariseur d'entrée
et appelé analyseur. Ce dernier permet en eet de révéler les déphasages nuls ou proportionnels à la longueur
d'onde de la lumière ou de l'une de ses composantes.
Nλ
σI − σII =
Ce
•C le coecient photoélastique,
•e l'épaisseur du modèle.
[C] = L2 .F −1 ,
Le coecient photoélastique a pour dimension l'inverse d'une contrainte : il est exprimé
en Brewster , tel que 1Brewster = 10−12 P a−1 . La table ci-dessous indique les valeurs de constantes
photoélastiques pour diérents matériaux.
Alternativement, une extinction totale de la lumière survient là où les axes des Polaroïds coïncident avec les
axes principaux de contrainte. Des lignes noires se dessinent ainsi : ce sont les isoclines
37 .
37. Ces dernières peuvent être éliminées du champ de vision en polarisant la lumière circulairement.
56 CHAPITRE 2. CONTRAINTES
L'observation sous contrainte en lumière polarisée permet de visualiser les franges d'extinction de la lumière
et de déterminer le niveau de contrainte local sur des géométries compliquées.
2.9 En résumé
Les forces internes agissant dans un solide soumis à des actions externes sont caractérisées par un état de
→
−
contrainte. En tout point M (S) on est ainsi amené à considérer le vecteur contrainte T qui
d'un solide
→
−
agit sur une facette orientée par un vecteur n donné. Il s'agit d'une force surfacique exprimée en P ascal.
Ce vecteur dépend à la fois de la localisation du point M au sein du solide et de l'orientation de la facette.
En fait on montre que ce vecteur s'obtient par application du tenseur des contraintes σ (M ) au vecteur
− →
→ − →
−
unitaire n : T = σ n . Le vecteur contrainte se décompose lui-même en une composante de contrainte portée
par n et appelée contrainte normale σn et une composante de contrainte agissant sur le plan de la facette
→
−
et appelée contrainte tangentielle τn .
Le tenseur des contraintes est symétrique ce qui traduit l'équilibre local en moment de toute particule du
solide, propriété également connue sous l'expression de réciprocité des contraintes de cisaillement .
−−→ →
−
L'équilibre local en force est régi par une relation diérentielle : div σ + fv = ρ→
−
γ en tout point du solide.
Comme tout tenseur, le tenseur des contraintes présente des invariants indépendants de la base de projection.
On décompose souvent le tenseur des contrainte en tenseur sphérique et tenseur déviatorique. Ce sont
surtout les invariants du tenseur déviatorique qui permettent d'écrire les critères d'irréversibilité.
Le tenseur des contraintes possèdent des directions principales de contraintes. Une facette orientée par
un vecteur principal de contrainte n'est soumise à aucun cisaillement. Les contraintes qui agissent sur les
facettes orientées par les vecteurs principaux sont ainsi portées par lesdits vecteurs principaux : ce sont les
contraintes principales. Ces dernières sont les valeurs propres du tenseur des contraintes.
A la surface des solides ou lorsque l'état de contrainte est plan, on peut représenter l'état de contrainte
dans le plan de Mohr des contraintes d'axes {σ, τ }. A tout vecteur unitaire →
−
n du plan étudié le vecteur
→
− →
−
contrainte est décomposé en composante normale et composante tangente T = σn →
−
n + τn t . Ce vecteur est
associé à un point guratif Φ de coordonnées {σn , τn } qui s'inscrit sur le cercle de Mohr toujours centré sur
l'axe {σ}. Lorsque la facette tourne d'un angle ϕ alors le point guratif tourne de l'angle −2ϕ. Le diamètre
du cercle de Mohr des contraintes est égale à la diérence des contraintes principales 2R = σI − σII et son
1
centre est localisé à la cote σ0 =
2 (σI + σII ).
2.9. EN RÉSUMÉ 57
Les limites du solide (∂S) sont soumises à l'exercice de forces surfaciques (éventuellement nulles) telles que
→
−
fs = σ (P ∈ ∂S) · →
−
n →
−
où n est la normale extérieure (sortante) de (∂S) en P. Cette relation traduit une
condition aux limites du solide. Le cas des forces concentrées (ou les couples) est traité par passage à la
limite ou par sommation.
Chapitre 3
3.1 introduction 1
La théorie de l'élasticité est un champ particulier d'étude des matériaux solides dans lequel on considère que
contraintes et déformations sont liées par une relation linéaire .
Par exemple :
1. certaines illustrations de ce chapitre sont extraites du livre Comportement mécanique du béton dirigé par J-M Rey-
nouard et G Pijaudier-Cabot - ISBN 2-7462-0980-2 Ed. Lavoisier.
2. Rappelons que nous supposons l'hypothèse des petites perturbations satisfaite et que les déplacements du solide (de la
structure) sont petits devant ses dimensions propres.
58
3.2. HYPOTHÈSES 59
S'il est sollicité durablement à moins de la moitié de sa résistance, le béton présente les caractéristiques
3
d'un matériau viscoélastique . Cela signie que les déformations augmentent dans le temps alors même
que la charge reste constante. Dans une action mono-axiale de compression appliquée à l'instant t0 ,
la déformation à l'instant t est exprimée par une fonction de uage J(t0 , t) telle que (t) = J(t0 , t).σ0 .
S'ajoutent à cela, d'autres considérations :
les déformations peuvent résulter d'une dilatation thermique th = α∆T ;
le caractère cyclique d'un chargement provoque le phénomène de fatigue à l'origine d'un endom-
magement alors même que le niveau de sollicitation est relativement faible eu égard à la résistance
du matériau (g. 3.1.1) ;
le caractère triaxial de certains chargements ;
la capacité de consolidation sous charge hydrostatique de certains matériaux ;
la possibilité de viscoplasticité ;
la non symétrie de comportement des matériaux en traction et en compression (béton) ;
la nature anisotrope de certains matériaux (le bois, les céramiques extrudées, les matériaux composites
à base de bres) ;
la nature composite de certains solides (béton armé, composites à base de carbone) ;
la sensibilité des caractéristiques mécaniques des matériaux avec la température (tous), voire avec
l'hygrométrie (bois, béton) ;
le caractère évolutif, vieillissant, des matériaux au cours de leur histoire du fait de la migration de
l'eau ou d'espèces chimiques (béton, verre) ;
le couplage avec des actions physicochimiques (rayonnement électromagnétique, adsorption-désorption,
dégradations chimiques, corrosion) ;
les eets dynamiques (chocs).
On le voit, l'hypothèse du comportement élastique
des matériaux ne rend pas compte de tous les phéno-
mènes évoqués ci-dessus. Néanmoins, il s'agit d'une
loi applicable pourvu que le niveau de contrainte ne
soit pas trop élevé. Les ingénieurs s'appuient donc
sur cette hypothèse en première intention et eec-
tuent des vérications supplémentaires a posteriori ;
c'est ainsi qu'en béton armé, par exemple, il est loi-
sible de déterminer les sollicitations avec l'hypothèse
de l'élasticité, de dimensionner les sections aux états
limites de service avec cette même hypothèse, les
règles Européennes de calcul (Eurocodes) xant les Figure 3.1.1 courbe déformation - nombre de cycles
modalités pratiques du calcul.
Lorsque la situation l'exige (ouvrages spéciaux, requête d'une grande précision, recherche scientique) des
modèles plus élaborés sont développés ou utilisés moyennant leur implémentation dans des codes de calcul
numérique.
3.2 hypothèses
3.2.1 expérimentation
Sans entrer dans le détail des expériences propres à identier le comportement mécanique de tous les
matériaux, attardons nous sur la caractérisation de deux d'entre eux : l'acier et le béton (vis à vis des actions
de courte durée).
3. Le béton peut, sous certaines conditions, être considéré comme un matériau viscoélastique vieillissant. Les déformations
de uage dépendent non seulement de la durée d'application du chargement mais encore de l'âge du béton au moment de
l'application dudit chargement.
60 CHAPITRE 3. LOI DE COMPORTEMENT ÉLASTIQUE LINÉAIRE
et la déformation transversale 22 (modication du périmètre). Elle est soumise à l'action d'un eort de
traction F croissant. On admet que, dans la zone centrale de longeur initiale L, la contrainte de traction σ11
est uniforme et vaut σ = F/A où A est l'aire de la section droite initiale.
2) une étape au cours de laquelle la déformation augmente alors que la contrainte reste constante. Ce palier
est appelé palier plastique et on dit que le matériau s'écoule . Au niveau nanoscopique, cette phase
s'accompagne de réajustements au sein du réseau atomique : les dislocations issues des irrégularités locales
de propagent. Si l'on venait à stopper puis inverser la vitesse de déformation, on observerait immédiatement
une diminution de la contrainte. Le rapport ∆σ/∆ reprend alors la valeur qu'il avait en régime élastique ; c'est
la preuve que le matériau n'est pas endommagé ; par contre une déformation résiduelle p subsiste lorsque la
contrainte devient nulle.
4) la déformation axiale continuant d'augmenter, la valeur de σ passe par une valeur maximale, considérée
comme étant la contrainte à la rupture du matériau. S'en suit une diminution de la contrainte de traction
accompagnant une réduction localisée de la section de l'éprouvette : c'est la striction . L'essai peut être
poursuivi jusqu'à la séparation de l'éprouvette en deux morceaux.
Le comportement mécanique du béton est mis en évidence et caractérisé par un essai mené en laboratoire.
On eectue des tests de compression d'éprouvettes cylindriques (typiquement Φ11cm × h22cm ou Φ16cm ×
h32cm ) après une période de durcissement adéquat. L'éprouvette est instrumentée avec des jauges ou
des extensomètres de sorte à pouvoir mesurer la déformation axiale = 11 dans la région centrale et la
déformation transversale 22 . La contrainte moyenne est estimée comme rapport de l'eort de compression
F à l'aire de section droite de l'éprouvette A : σ = σ11 = F/A. L'essai est conduit à vitesse de déformation
constante.
1. Étape de comportement linéaire quasi-élastique : tant que la contrainte ne dépasse pas environ 40%
de la résistance à la compression du béton, les déformations sont réversibles. De nouveau, on admet la
relation σ11 = E11 . Le module d'élasticité dépend de la composition du béton ; un ordre de grandeur
est E ∼ 40 GP a. L'observation de la déformation transversale montre que l'éprouvette se dilate laté-
ralement au fur et à mesure qu'elle se contracte longitudinalement. La relation entre les déformations
axiales et transversales est encore linéaire et on peut écrire 22 = −ν11 7 . Le coecient de Poisson
pour le béton non ssuré est de l'ordre de 0.2.
Figure 3.2.3 Loi type déformation-contrainte pour le béton en compression (σ, < 0).
2. La courbe {, σ} s'inéchit lorsque la déformation augmente et passe ensuite par un maximum. Cette
inexion résulte de l'initiation de la microssuration dans le matériau jusqu'à épuisement de la capacité
portante. La contrainte maximale (localisant le pic ) est prise pour résistance mécanique du béton.
Cette valeur dépend de la composition du béton ; elle présente une forte variabilité d'un essai à l'autre
en raison du caractère hétérogène et statistique du béton : elle doit donc être déterminée comme
moyenne d'une série d'essais. La valeur à la rupture varie entre 25 M P a pour un béton ordinaire à plus
7. Cette fois, 11 est négative (raccourcissement) alors que 22 est positive (dilatation latérale).
62 CHAPITRE 3. LOI DE COMPORTEMENT ÉLASTIQUE LINÉAIRE
de 90 M P a pour un béton de haute performance. A noter que les déformations transversales n'évoluent
pratiquement plus pendant cette étape d'endommagement. Si l'on déchargeait l'éprouvette dans cette
phase, on observerait que la pente dσ/d est moindre que la pente initiale : l'endommagement du
béton aaiblit le module d'élasticité. De plus il reste une déformation irréversible lorsque la contrainte
s'annule.
Si l'on entreprend un essai en cisaillement, grâce, par exemple, à un test en torsion, on observe de nouveau
la proportionnalité entre la contrainte de cisaillement et la distorsion correspondante :
E
G' (3.2.3)
2 (1 + ν)
Il est notable que le coecient de dilatation de l'acier et celui du béton sont voisins. Ils valent αacier =
αbéton = 10.10−6 K −1 environ.
ε = S σ − σ 0 + αδT (3.3.1)
3.3. FORMULATIONS DE LA LOI ÉLASTIQUE LINÉAIRE 63
A la température de référence T0 , le solide peut être le siège d'un champ de contraintes résiduelles dites
autocontraintes σ0 en l'absence même de forces extérieures.
Cette expression (3.3.1) se simplie lorsque le matériau est isotrope, ce que nous supposerons dans la suite.
(1 + ν) ν
= σ − tr σ I + αδT
|{z} I (3.3.2)
E E
th
E le module d'élasticité ou module de Young 9 . Sa dimension est celle d'une contrainte [E] = F.L−2 ,
son unité SI est le Pascal P a à laquelle on préférera le mégaPascal M P a (voire le gigaPascal GP a)
par commodité dans toutes les applications courantes.
ν le coecient de réduction ou coecient de Poisson. Il est sans dimension et est compris dans
l'intervalle [0 ; 0.5].
α le coecient de dilatation thermique. Sa dimension est celle de l'inverse d'une température [α] =
10 est donc l'inverse de Kelvin K −1 ; δT représente la diérence de température
−1
T et son unité
avec la température T0 de référence.
Cette relation montre, chose importante, que les directions principales de contrainte et de déformation sont
confondues.
La loi de Lamé-Duhamel est réciproque de la précédente (eq. 4.1.8) dans la mesure où, cette fois, ce sont les
contraintes qui sont exprimées en termes de déformations (et de température) :
σ = 2µ + λtr I − βδT I (3.3.3)
µ est le 1er coecient de Lamé. On remarque que, si l'état de contrainte est réduit à une contrainte
de cisaillement σ12 , alors σ12 = 2µ12 . Par analogie avec la relation déjà présentée (eq. 3.2.2) on voit
que ce coecient de Lamé n'est autre que le module de cisaillement : µ = G. Sa dimension est celle
[µ] = F.L−2
d'une contrainte et son unité le Pascal P a.
λ est le 2nd coecient de Lamé. Dimension : celle d'une contrainte [µ] = F.L−2 et unité : Pascal
P a.
β est un coecient de contrainte thermique : on voit clairement que si les déformations sont bloquées
(matériau conné) alors qu'il y a augmentation de température, se développe un état de contrainte
sphérique dont la composante est négative (pression) σ thermique = −p = −βδT . La dimension de β
[β] = F.L−2 .T −1 . Ce coecient s'exprime en
est donc celle du rapport contrainte / température :
Pascal par Kelvin, P a/K .
F.L−2 )
Relations dans lesquelles C et S sont respectivement les tenseurs d'élasticité (dimension et de
compliance (dimension inverse). Ce sont des tenseurs du quatrième ordre et sont représentés par une
matrice à 4 dimensions.
Compte tenu de la symétrie des tenseurs de contrainte et de déformation, Voigt donne une représentation
vectorielle aux tenseurs (avec une convention un peu diérente pour chacun d'eux) comme suit :
σ11
σ22
σ11 σ12 σ13
σ33
σ= σ12 σ22 σ23 −→ σ = (3.3.5)
τ23 = σ23
σ13 σ23 σ33
τ13 = σ13
τ12 = σ12
et :
11
22
11 12 13
33
ε = 12 22 23 −→ =
γ23
(3.3.6)
= 2.23
13 23 33
γ13
= 2.13
γ12 = 2.12
Dans cette transformation de Voigt tout se passe comme si on avait contracté les indices doubles en
indices simples avec la convention :
...avec la diérence notable qu'un coecient ×2 aecte les termes 4 à 6 du pseudovecteur des déformations.
Ainsi, dans le pseudovecteur des contraintes les termes 4 à 6 sont occupés par les cisaillements alors qu'il
s'agit des distorsions dans le pseudovecteur des déformations 13 .
La loi de comportement élastique est également changée par la transformation de Voigt car elle met en
relation les deux pseudovecteurs. Ainsi, en élasticité isotrope = Sσ :
−ν −ν
1
0 0 0
11 E E E σ11
−ν 1 −ν
22 E E E 0 0 0
σ22
−ν −ν 1
0 0 0
33 σ33
= E E E
. (3.3.8)
2(1+ν)
γ23
0 0 0 E 0 0 τ23
2(1+ν)
γ13 0
0 0 0 0 τ13
E
γ12 2(1+ν) τ12
0 0 0 0 0 E
| {z }
S
Le tenseur des compliance S est ainsi simplement représenté par une matrice 6×6 notée ici S.
Inversement σ = C :
σ11 2µ + λ λ λ 0 0 0 11
σ22
λ 2µ + λ λ 0 0 0
22
σ33
= λ λ 2µ + λ 0 0 0
. 33
(3.3.9)
τ23
0 0 0 µ 0 0
γ23
τ13 0 0 0 0 µ 0 γ13
τ12 0 0 0 0 0 µ γ12
| {z }
C
E ν αE
σ= + tr I − ∆T I
1+ν 1 − 2ν 1 − 2ν
Et inversement :
1 λ β
= σ− tr σ I + ∆T I
2µ 3λ + 2µ 3λ + 2µ
14. Lorsque la formule des puissances virtuelles est, comme ici, démontrée à partir du principe fondamental de la dyna-
mique, il conviendrait de parler de théorème des puissances virtuelles. On pourrait, au contraire, poser le principe des
puissances virtuelles pour en déduire le théorème fondamental de la dynamique. Quoiqu'il en soit les puissances viruelles ne
constituent pas un principe supplémentaire au principe fondamental de la dynamique mais plutôt un principe de substitution.
15. Si le champ de vitesse virtuelle n'est pas continu, il convient de prendre en compte un terme de puissance interne de
−
→
u ? ait
liaison Pic ? en plus des termes décrits ici. A noter qu'il n'est pas nécessaire que le champ une signication physique
et, en particulier, qu'il corresponde à un champ de vitesse réel.
66 CHAPITRE 3. LOI DE COMPORTEMENT ÉLASTIQUE LINÉAIRE
ˆ ˆ ˆ
−−→ → →
−→
div σ.−
u ? dv + fv −
u ? dv = ρ→
−
γ .→
−
u ? dv
S S S
−−→ →
Remarquons que div σ.−
u ? = σij,j .u?i = (σij .u?i ),j − σij .u?i,j
D'autre part σij .u?i,j = σji .u?j,i en changeant le nom des indices muets de sommation et, compte tenu de
1
? ? ? ? ?
du tenseur σ , il vient σij .ui,j = σij .uj,i ou encore σij .ui,j = σij .
la symétrie
2 uj,i + ui,j . C'est donc
= σij .?ij en remarquant que ε = 12 grad → −
u ? + gradt →−
?
que σij .u?i,j u ? est le tenseur des vitesses de
déformations virtuelles
16 .
Ainsi : ˆ ˆ ˆ
−−→ →
−→
→
− −
div σ. u − σ : ε dv + fv u dv = ρ→
−
γ .→
−
? ? ?
u ? dv
S S S
ˆ ˆ ˆ ˆ ˆ
→
−→
σ.→
−
n .→
−?
σ.→
−
n .→
−?
fv − ρ→
−
γ .→
−
?
u dS + u dS + −σ : ε dv + u ? dv = u ? dv
∂Su ∂Sf S S S
Et donc :
En résumé :
Enoncé : La somme de la puissance virtuelle interne et de la puissance virtuelle externe est égale à la
puissance virtuelle d'accélération.
Termes :
Puissance virtuelle externe (ou puissance virtuelle des forces externes) ; elle est composée de trois
termes :
´ −
→−? −
→
la puissance virtuelle des réactions d'appui : Pel? = ∂Su
fu .→
u dS où fu désigne les forces surfa-
ciques d'appui.
´ →
− →
la puissance virtuelle des forces de surfaces :
?
Pes = fs .−
∂Sf
u ? dS
´ →−−?
la puissance virtuelle des forces de volume :
?
Pev = S fv →
u dv
Puissance virtuelle interne (ou puissance virtuelle des forces internes) :
´?
Pi? =
S
−σ : ε dv
Puissance virtuelle d'accélération :
´ →
?
Pa =
S
ρ−γ .→
−
u ? dv
NDLA - Le principe des puissances virtuelles est un outil très ecace dans le traitement des problèmes
de mécanique du solide. Il permet d'aborder des questions de statique, de stabilité, de dynamique des
poutres, plaques et coques. On l'emploie brut ou sous la forme d'un théorème dérivé. Voir par exemple
la démonstration du théorème de Ritz abordée au chapitre suivant (.4.5).
16. La double somme σij ij est appelée produit contracté du tenseur des contraintes et du tenseur des déformations ; ce
produit est noté σ : ε. Il est commutatif.
3.4. PUISSANCE, TRAVAIL, ÉNERGIE 67
3.4.1.3 cas où u~∗ est le champ de vitesse réel : théorème de l'énergie cinétique
´ − → ´ →
− −
Dans ce cas {→
−u ? } ≡ {→
−
u }, la puissance d'accélération (réelle) s'écrit Pa = S ρ→
γ .−
u dv = S ρ ddtu .→
u dv soit
?
´ 1 d 2 d
´ 1 2
encore Pa = S 2 ρ dt u dv = dt S 2 ρ u dv on reconnaît la variation de l'énergie cinétique Ec . D'où le
théorème de l'énergie cinétique :
dEc
Pe + Pi = (3.4.2)
dt
Avec :
Puissance externe (ou puissance des forces externes) composée de deux termes :
´ →
− →
la puissance des forces de surfaces : Pes = ∂Sf
fs .−
u dS
´ →−→−
la puissance des forces de volume : Pev = S fv u dv
´
Puissance interne (ou puissance des forces internes) : Pi = −σ : dv
˙
´ 1 →
S
Énergie cinétique : Ec = S 2
ρ−
u 2 dv
Si l'on intègre sur l'histoire du chargement entre l'instant initial t0 = 0 et l'instant actuel t, en convenant que
l'énergie élastique initiale était nulle, on dénit l'énergie élastique par unité de volume par l'une ou l'autre
des expressions équivalentes suivantes :
1 1 1
we = σ : ε = σ : Sσ = ε : Cε (3.4.3)
2 2 2
Et, par sommation sur le volume, l'énergie élastique emmagasinée par le solide vaut :
ˆ ˆ ˆ
1 1
We = we dv = σ : ε dv = ε : Cε dv (3.4.4)
2 2
S S S
La valeur de l'énergie volumique peut être précisée en utilisant la notation de Voigt (eq. 3.3.8 et 3.3.9) :
1 1 1
we = σ = σSσ = C (3.4.5)
2 2 2
1
2µij ij + λθ2
we = (3.4.6)
2
1 1+ν ν
we = σij σij − Σ2 (3.4.7)
2 E E
17. A condition de considérer des liaisons sans frottement.
18. On notera le changement de signe.
68 CHAPITRE 3. LOI DE COMPORTEMENT ÉLASTIQUE LINÉAIRE
Tf = We + Ec (3.4.8)
ÉNONCÉ : Le travail des forces extérieures est égale à l'énergie cinétique augmentée de l'énergie élastique.
I En statique, tout le travail des forces extérieures est converti en énergie élastique.
La dénition du seuil en deça duquel le matériau a un comportement élastique linéaire et au delà duquel il
ne l'a plus est donc importante et diérentes dénitions, plus ou moins adaptées à certains matériaux, ont
été énoncées au cours du temps.
Lors d'un essai de traction ou de compression mono-axial, il est aisé de mettre en évidence un seuil qui
s'exprime alors comme une valeur limite de la contrainte (de traction ou de compression).
Pour des états de contrainte plus complexes, la notion de seuil doit être étendue en devient un critère
qui porte non plus sur une seule composante scalaire de contrainte mais sur le tenseur lui-même.
Le recours à la projection de Mohr permet d'imager la signication des diérents critères. Les critères
forment des surfaces enveloppes, éventuellement ouvertes, dans l'espace tridimensionnel des contraintes prin-
cipales.
C'est un critère d'extension maximale : la contrainte principale maximale σI est limitée supérieurement par
une valeur expérientale σet > 0 déterminée par un essai de traction simple alors que la conrainte princi-
pale minimale σIII est limitée inférieurement par une valeur expérimentale σec < 0 déduite d'un essai de
compression simple. La contrainte intermédiaire σII n'est pas prise en considération.
1
C'est un crière de cisaillement maximal τmax : celui-ci est limité par une valeur τe = 2 σe déterminée
expérimentalement par un essai de torsion pure. Et donc :
1 1
τmax = × max {|σI − σII | , |σII − σIII | , |σIII − σI |} ≤ σe ⇒ σI − σIII ≤ σe (3.5.2)
2 2
Ce critère ne prend pas en compte la composante sphérique du tenseur des contraintes ; il est bien adapté
aux matériaux à microstructre compacte comme les métaux.
Pour décrire le niveau de sollicitation locale du maériau, on peut utiliser le concept de contrainte équiva-
lente de Tresca :
σT = σI − σIII
C'est un critère souvent employé pour dénir la limite élastique des métaux. La logique en est la suivante :
1. un métal n'est pas sensible aux fortes pressions hydrostatiques ⇒ le critère concernera donc le dévia-
teur des contraintes s (voir .2.5.4).
2. le critère est indépendant de la base de projection ⇒le critère sera exprimé à l'aide des invariants du
déviateur.
J1 = 0 1h i
2 2 2
J2 = sI sII + sII sIII + sIII sI = (σI − σII ) + (σII − σIII ) + (σIII − σI ) (3.5.3)
6
J3 = sI sII sIII
3. le critère est symétrique en traction-compression ⇒ l'invariant J3 n'intervient pas, le critère porte sur
J2 seul.
4. la limite est xée par un test de traction pure (σII = σIII = 0) où J2 = 31 σI2 et σI ≤ σe
Par conséquent le critère de Von Mises est :
1 2 2 2 2
J2 ≤ σ ⇐⇒ (σI − σII ) + (σII − σIII ) + (σIII − σI ) ≤ 2σe2 (3.5.4)
3 e
r h
1 2 2 2
i
σV M = (σI − σII ) + (σII − σIII ) + (σIII − σI ) (3.5.5)
2
σV M ≤ σe (3.5.6)
La contrainte de Von Mises est souvent utilisée pour illustrer la répartition des niveaux de contrainte subis par
un solide (les codes de calcul associent un niveau de contrainte à une couleur, les zones rouges matérialisant
des zones de concentration de contrainte ).
3.6 En résumé
L'élasticité est la théorie de la mécanique des mi-
lieux continus restreinte au cas des matériaux élas-
tiques linéaires. Un matériau est élastique linéaire
s'il existe une relation linéaire entre le tenseur des
déformations et le tenseur des contraintes (et la tem-
pérature). Lorsque le matériau est isotrope et ho-
mogène l'élasticité est décrite alternativement par
la loi de Hooke Lamé. Ces lois intro-
ou la loi de
duisent le module de Young, le coecient de
Poisson et les coecients de Lamé ainsi que le
coecient de dilatation thermique.
21. Richard Edler von Mises (1883-1953), savant autrichien, ingénieur en mécanique des uides, aérodynamique et aéronau-
tique, ainsi qu'en statistique et en théorie des probabilités.
70 CHAPITRE 3. LOI DE COMPORTEMENT ÉLASTIQUE LINÉAIRE
Les critères de limite élastique dénissent les limites dans lesquelles les grandeurs contrainte ou dé-
formation doivent être connées pour assurer à un matériau qu'il ne subisse aucune irréversibilité. Pour les
matériaux métalliques, c'est le second invariant du déviateur des contraintes qui permet de former un critère.
Le critère de Von Mises , bien adapté aux métaux, est le plus connu.
Chapitre 4
−−−→
* (∂Sf ) lieu des forces de surfaces connues fs (P ).
4.1.2 objectif
71
72 CHAPITRE 4. MÉTHODES DE RÉSOLUTION DES PROBLÈMES D'ÉLASTICITÉ
−−→ →
− →
−
div σ + fv = 0 (4.1.2)
1
grad →
−
u + gradt →
−
= u (4.1.6)
2
Conditions aux limites :
Loi de Hooke-Duhamel :
(1 + ν) ν
= σ − tr σ I + αδT
|{z} I (4.1.8)
E E
th
inversement :
E ν αE
σ= + tr ε I − δT I (4.1.9)
1+ν 1 − 2ν 1 − 2ν
Loi de Lamé-Duhamel :
σ = 2µ + λtr ε I − βδT I (4.1.10)
et :
1 λ β
= σ− tr σ I + δT I (4.1.11)
2µ 3λ + 2µ 3λ + 2µ
4.1.3.4 bilan
4.2. MÉTHODE DE NAVIER 73
NOTE : Le nombre d'équations statiques (3) est inférieur au nombre d'inconnues statiques (6) : le seul
recours aux équations de statique ne permet généralement pas de résoudre un problème d'élasticité, sauf
à réduire le nombre d'inconnues par des hypothèses supplémentaires. V Un solide, vu sous l'angle de la
mécanique des milieux continus, constitue un système hyperstatique.
4.1.3.5 méthodologie
Pour résoudre un problème d'élasticité, l'ingénieur est obligé
de combiner entre elles les équations ci-dessus. Avant cela, il
doit s'assigner un objectif primaire : veut-il aborder le pro-
blème sous l'angle des forces internes auquel cas il s'attachera
à déterminer en priorité le champ de contraintes ou préférera
t-il d'abord établir le champ de déplacement ?
Figure 4.1.3 méthodologie de résolution jet des paragraphes suivants. Il faut y adjoindre les conditions
d'un problème d'élasticité aux limites pour que la solution particulière, unique, se dessine
complètement.
4.2.1 principe
La méthode de Navier s'inscrit dans une méthode des déplacements . On l'emploie chaque fois que
l'objectif primaire est la détermination du champ de déplacement. Pour obtenir les équations diérentielles
n−−−→o
permettant la détermination du champ u(M ) , on combine tour à tour :
4.2.2 équations
Équilibre local (4.1.2) :
−−→ →
− →
−
div σ + fv = 0
−−→ h i →− →
−
div 2µ + λtr ε I + fv = 0
−−→ 1 −−→ →− →
−
2µdiv grad →
−
u + gradt →
−
u + λdiv div →
−
u .I + fv = 0
2
Donc :
→
−− −−−→ →
− →
−
µ∆ →
u + (µ + λ) grad div →
−
u + fv = 0
→
−→ −−−→
En notant que ∆−u = grad div →
−
u − rot rot →
−
u 6, il vient l'autre forme de la même équation :
−−−→ →
− →
−
(λ + 2µ) grad div →
−
u − µrot rot →
−
u + fv = 0
→
−− −−−→ →
− →
−
µ∆ →
u + (µ + λ) grad div →
−
u + fv = 0 (4.2.1)
−−−→ →
− →
−
(λ + 2µ) grad div →
−
u − µrot rot →
−
u + fv = 0 (4.2.2)
A quoi il convient d'ajouter les conditions limites en déplacement déjà énoncées (4.1.7) :
De tels champs sont utilisés dans les méthodes approchées (par exemple la méthode de Ritz en éléments
nis ou encore dans les méthodes d'analyse limite en calcul élastoplastique des structures métalliques).
N OT E : Le champ de déplacement réel (solution exacte des équations de Navier) est cinématiquement
admissible.
4.3.1 principe
La méthode de Beltrami constitue une méthode des forces ; elle est utilisée lorsque l'objectif primaire
est d'établir le champ de contrainte. Pour cela, on écrit les équations de compatibilité en terme de contraintes
grâce à la loi de comportement élastique tout en prenant en compte l'équilibre local.
4.3.2 équations
Partons des 6 équations de compatibilité (4.1.5) :
(1 + ν) ν 1 − 2ν (1 + ν) ν
= σ − tr σ I ⇒ tr ε = tr σ et ∆ = ∆ σ − ∆ tr σ I
E E E E E
posons Σ = tr σ , alors :
−−→ −−→
grad div (1 + ν) σ − νΣI + gradt div (1 + ν) σ − νΣI
−−−→
−grad grad ((1 − 2ν) Σ) − (1 + ν) ∆ σ − ν∆ ΣI = 0
ou encore
10 :
−−−
→
2grad grad Σ
−−→
−−→ hz −−−→ }| −−−→ i{
t t
(1 + ν) grad div σ + grad div σ − ∆ σ − ν grad grad Σ + grad grad Σ
−−−→
− (1 − 2ν) grad grad Σ + ν∆ ΣI = 0
par conséquent :
∆
→
−→ −−−→ →
−
z }| {
µdiv ∆ u + (µ + λ) div grad div →
− −
u + div fv = 0
−−−→ →
−−
div ∆ →
u = ∆ div →
− div →
− 1−2ν
comme div grad f = ∆ f et que u, et que, d'autre part u = tr ε = θ = E Σ ,
il vient :
1 − 2ν →
− →
−
(2µ + λ) ∆ Σ + div fv = 0 (4.3.2)
E
Finalement, compte tenu des relations 65, il reste :
2µ + λ →
− →
−
∆ Σ + div fv = 0
2µ + 3λ
soit :
1−ν →
− →
−
∆ Σ + div fv = 0 (4.3.3)
1+ν
Prenons maintenant en compte l'équation d'équilibre local 4.1.2, et substituons dans l'équation 4.3.1, il
vient :
1 −−−→ →
− →
− ν →
−
∆σ+ grad grad Σ + grad fv + gradt fv + div fv I = 0 (4.3.4)
1+ν 1−ν
1 −−−→
∆σ + grad grad Σ = 0
1+ν
1 −−−→
∆∆σ + grad grad ∆ Σ = 0
1+ν
→
−
et comme div fv = 0, il reste :
∆ 2σ = 0
D'autre part l'équation 4.3.3 devient ∆Σ = 0 : la trace des contraintes est une fonction harmonique.
11. Dans le cas où l'élévation de température T intervient, les équations de Beltrami deviennent :
1 −−−→ −
→ −
→ ν −
→ αE −−→
∆σ + grad grad Σ + grad fv + gradt fv + div fv I + gradgradT + ∆T I = 0
1+ν 1−ν 1+ν
−
→ −
→ 1 −−−→ ν
grad fv + gradt fv + ∆ σ + grad grad Σ − ∆ΣI = 0 (4.3.5)
1+ν 1+ν
13. En réalité, à cause de la dilatation volumique, le poids volumique est légèrement modié du fait des déformations du
solide.
4.4. UNICITÉ DE LA SOLUTION D'UN PROBLÈME D'ÉLASTICITÉ 77
N OT E : Le champ de contrainte réel (solution exacte des équations de Beltrami) est statiquement
admissible.
Le théorème de l'énergie (.3.4.3) permet d'armer qu'en l'absence de forces appliquée, le travail de celle-ci
étant nul, l'énergie élastique emmagasinée par le solide est également nulle et donc :
ˆ
1
We = σ 1 − σ 2 : S σ 1 − σ 2 dv = 0
2
S
n→
−? o
4.4.3 champ CA et champ σ? SA associés
u
Si pour un problème d'élasticité et par la loi de comportement, on peut associer un champ de déplacement
{→
− ?
u ? } cinématiquement admissible à un champ de contrainte σ statiquement admissible, alors les champs
→
− ?
u ? , σ constituent la solution unique du problème.
La méthode de Ritz constitue une méthode approchée dans la recherche d'une solution à un problème de
mécanique des milieux continus.
14. A condition que les déplacements de la structure restent petits et que la loi de Hooke reste valable.
15. We est une forme bilinéaire positive et symétrique des forces extérieures à condition que la conguration d'équilibre soit
stable.
16. Walther Ritz (1878-1909), physicien suisse spécialiste de la physique théorique.
78 CHAPITRE 4. MÉTHODES DE RÉSOLUTION DES PROBLÈMES D'ÉLASTICITÉ
4.5.1 théorème
En statique, on introduit la fonctionnelle Potentiel (nommé potentiel ou énergie potentielle) notée V et
composée comme suit :
Dans laquelle :
ˆ ˆ
1 ∗ ∗ 1 ∗
Ve (u∗ ) = ε : Cε .dv = : C∗ .dv
2 2
S S
Vf est le potentiel
18 des forces extérieures 19 :
ˆ ˆ
− −
→ → − −
→ →
Vf (u∗) = − fv .u∗ .dv + fs .u∗ .dS
S ∂S
| {z } | {z }
f orces volumiques f orces surf aciques
Supposons que {u∗} soit égal au champ de déplacement réel à une perturbation cinématiquement admissible
{δu} près :
∗
ε = | ε
{z } + | δε
{z } (4.5.3)
ˆ
1
Ve (u∗ ) = δε : Cδε + 2δε : |{z}
Cε +ε : Cε dv (4.5.4)
2
S σ
D'autre part :
ˆ ˆ ˆ ˆ
→
− − → →
− − → →
− → →
− →
Vf (u∗ ) = − fv .δu.dv + fs .δu.dS − fv .−
u .dv + fs .−
u .dS (4.5.5)
S ∂S S ∂S
17. ATTENTION : il ne s'agit pas de l'énergie élastique mais bien d'un potentiel car le champ de déplacement envisagé ici
n'est qu'un candidat parmi l'ensemble des champs cinématiquement admissibles.
18. Noter le signe négatif qui précède l'expression.
19. ATTENTION : il ne s'agit pas du travail des forces´ extérieures
´ −−→ − mais d'un potentiel. En eet le travail des forces extérieures
→
t
appliquées à un solide dans l'hypothèse HPP s'écrirait
S 0 f (t).du dv pour les forces de volume par exemple.
4.5. MÉTHODE DE RITZ 79
ˆ ˆ ˆ
1 →
− →
−
V (u∗) = ε : Cε.dv − fv .→−
u .dv + fs .→ −
u .dS
2
S S ∂S
| {z }
V(u)
Pe ∗
Pi ∗
(4.5.6)
z }| {
z ˆ }| { ˆ ˆ ˆ
→
− − → →
− − → 1
− − σ : δε.dv + fv .δu.dv + fs .δu.dS + δε : Cδε.dv
2
S S ∂S S
| {z }
| {z } f orme bilinéaire symétrique ≥0
Pi ∗+Pe ∗=0
Le 1er terme est le potentiel V (u) calculée pour la valeur du champ réel de déplacement.
Le second terme est nul en vertu du principe des puissances virtuelles (voir eq.3.4.1).
Le troisième terme est une forme bilinéaire du champ de perturbation des déformations (et donc des
déplacements dans l'hypothèse des petites perturbations). Cette forme bilinéaire est dénie, symé-
trique et positive
20 .
Par conséquent :
Énoncé de Ritz : Parmi l'ensemble de tous les champs de déplacements cinématiquement admissibles, le
champ de déplacement réel (solution du problème d'élasticité) minimise le Potentiel du système solide.
NOTE : Sur le plan mathématique, il s'agit d'un problème variationnel (minimisation d'une fonction-
nelle).
Rappel : Bien diérencier potentiel élastique et énergie élastique , d'une part, et travail des forces
extérieures et potentiel des forces extérieures d'autre part. Le théorème de Ritz s'exprime en terme
de potentiels.
Si l'on prend l'exemple d'un ressort de rigidité k soumis à l'action d'une force F et que l'on cherche son
allongement u.
Les deux méthodes peuvent être comparées pour cet exemple simple :
20. Si les grands déplacements sont envisagés, la forme bilinéaire peut ne pas être positive dans le cas d'une instabilité de
forme.
80 CHAPITRE 4. MÉTHODES DE RÉSOLUTION DES PROBLÈMES D'ÉLASTICITÉ
4.5.2 application
Ce théorème est à la base d'une méthode de recherche de solutions approchées des problèmes d'élasticité. Elle
s'inscrit dans une logique de recherche du champ de déplacement, celui-ci étant candidat dans une famille
de champs de déplacement cinématiquement admissibles.
n
→
− Zi .→
−
X
u ∗ (M ) = ϕi (x, y, z) avec ϕi CA. (4.5.8)
i=1
Les paramètres scalaires Zi sont des amplitudes (proportionnelles à des déplacements) tandis que le fonctions
→
−
ϕi sont des fonctions de forme judicieusement choisies. Du fait de la substitution de la fonction →
−
u ∗ par la
→
− ∗
combinaison linéaire de fonctions connues, la fonctionnelle V ( u ) est remplacée, sur le plan mathématique,
par une fonction à plusieurs variables Ve (Zi ).
Le problème pratique de minimisation de la fonctionnelle V est ainsi ramené à la recherche des zéros des
dérivées partielles de la fonction V
e. La meilleure solution (compte tenu du choix fait a priori des fonctions
de forme) est ainsi obtenue en résolvant le jeu d'équations :
∂V
e
=0 ∀j (4.5.9)
∂Zj
En élasticité linéaire, sous la condition des petites perturbations, ces équations sont linéaires et forment un
système déni, positif et symétrique
22 . On obtient :
K11 K12 ··· Z1 F1
K12 K22 Z 2 F2
. .. = .. (4.5.10)
.. ..
. . Kn,n−1 . .
Kn,n−1 Kn,n Zn Fn
Ce système [K] [Z] = [F ] est composé d'une matrice de rigidité [K], du vecteur déplacement [Z] dont
les composantes sont les amplitudes Zi encore nommées degrés de liberté et, enn, le vecteur des forces
généralisés [F ] qui ne dépend que du chargement appliqué à l'ossature et du choix des fonctions de forme.
A partir de là :
−1
La colonne des inconnues [Zi ] Pn [Z]→ = [K]
est calculée en inversant le système linéaire : . [F ]
→
−∗
On en déduit ensuite le champ de déplacement approché : u (M ) = Z .−ϕ
i=1 i ii (M )
→
− →
−
h
∗ 1 ∗ t ∗
De là on tire le champ de déformation approché : ε = grad u + grad u 2
∗ ∗
Et nalement les contraintes : σ = 2µε + λθ∗ I
Si le champ de contrainte obtenu est statiquement admissible et satisfait les conditions aux limites,
→
− ∗ ?
l'ensemble u ∗, σ , ε constitue la solution réelle du problème d'élasticité sinon il ne s'agit que
d'une approximation.
Sur chaque élément, le champ de déplacement est donné par les amplitudes des déplacements de points
particuliers appelés noeuds (par exemple, mais pas seulement, les sommets). Chaque élément possède
donc sa propre matrice de rigidité (matrice élémentaire).
Cette méthode trouve des développements importants en dehors du champ de l'élasticité ou même du cadre
strict de la mécanique. On trouve ainsi des codes permettant de traiter des problèmes de thermique (conduc-
tion), de diusion, de mécanique des uides, d'électromagnétisme, et même de phénomènes couplés.
Dans une telle conguration, non seulement le problème est considérablement simplié du point du vue des
mathématiques, mais encore bénécie t-il de méthodes de résolution spéciques.
Figure 4.6.1 Illustration des états plans de déformation (à gauche) & de contrainte (à droite).
1. l'état plan de déformation concerne les corps prismatiques dont la longueur (selon z axe du prime) est
inniment plus grand que les dimensions transversales de la section droite. Ce prisme est uniquement
soumis à des eorts latéraux agissant perpendiculairement à l'axe du prisme et uniformément sur
toute la longueur. Dans ce cas, on convient que le déplacement axial uz est nul et qu'il n'y a pas
de déformation axiale le long de cet axe ni de distorsion des angles droits bâtis sur cet axe et toute
direction orthogonale. Ainsi, en coordonnées cartésiennes, zz = zx = zy = 0. Cette fois c'est
le tenseur des déformations qui ne comporte plus que trois composantes non-nulles xx , yy , xy . A
noter que, du fait du coecient de Poisson, la contrainte normale axiale n'est pas nulle mais vaut
σzz = +ν.(σxx + σyy ).
σxx (x, y) σxy (x, y) 0 εxx (x, y) εxy (x, y) 0
σ déf planes = · · · σyy (x, y) 0 et εdéf planes = ··· εyy (x, y) 0
··· ··· σzz (x, y) 6= 0 ··· ··· 0
2. l'état plan de contrainte concerne les plaques minces chargées dans leur plan (il n'y a donc pas de
exion comme cela serait le cas pour un plancher par exemple). Les surfaces parallèles délimitant
la plaque ne sont pas chargées. Si on note ~z l'axe perpendiculaire à la plaque on considère que
−→
les grandeurs ne dépendent pas de la coordonnée z. De plus le vecteur contrainte ΦZ = σ.~z est
uniformément nul. Le tenseur des contraintes ne comporte donc plus que 3 composantes non-nulles,
par exemple σxx, σyy, σxy en coordonnées cartésiennes qui ne dépendent que des coordonnées x et y.
A noter que, du fait du coecient de Poisson, la déformation transversale zz n'est pas nulle mais
vaut zz = −ν.(xx + yy ) localement.
σxx (x, y) σxy (x, y) 0 εxx (x, y) εxy (x, y) 0
σ cont. planes = · · · σyy (x, y) 0 et εcont. planes = ··· εyy (x, y) 0
··· ··· 0 ··· ··· εzz (x, y) 6= 0
σ11 (x1 , x2 ) σ12 (x1 , x2 ) 0 11 (x1 , x2 ) 12 (x1 , x2 ) 0
σ(M ) = σ12 (x1 , x2 ) σ22 (x1 , x2 ) 0 ε(M ) = 12 (x1 , x2 ) 22 (x1 , x2 ) 0
0 0 0 0 0 0
On pose σ̃ la partie plane du tenseur des On pose ˜ la partie plane du tenseur des
contraintes. déformations.
σ11 (x1 , x2 ) σ12 (x1 , x2 ) 11 (x1 , x2 ) 12 (x1 , x2 )
σ̃(M ) = ˜(M ) =
σ12 (x1 , x2 ) σ22 (x1 , x2 ) 12 (x1 , x2 ) 22 (x1 , x2 )
Du fait de la loi de Hooke, le tenseur des Du fait de la loi de Hooke, le tenseur des
déformations (non-plan) est : contraintes (non plan) est :
11 (x1 , x2 ) 12 (x1 , x2 ) 0 σ11 (x1 , x2 ) σ12 (x1 , x2 ) 0
ε(M ) = 12 (x1 , x2 ) 22 (x1 , x2 ) 0 σ(M ) = σ12 (x1 , x2 ) σ22 (x1 , x2 ) 0
0 0 33 (x1 , x2 ) 0 0 σ33 (x1 , x2 )
On pose ˜ la partie plane du tenseur des On pose σ̃ la partie plane du tenseur des
déformations. contraintes :
11 (x1 , x2 ) 12 (x1 , x2 ) σ11 (x1 , x2 ) σ12 (x1 , x2 )
˜(M ) = σ̃(M ) =
12 (x1 , x2 ) 22 (x1 , x2 ) σ12 (x1 , x2 ) σ22 (x1 , x2 )
∂ 2 11 ∂ 2 22 ∂ 2 12 ∂ 2 11 ∂23 ∂31 ∂12
∂
+ − 2 ∂x =0
∂x2 ∂x3 + ∂x1 − − =0
∂x22 ∂x21 1 ∂x2 ∂x1 ∂x2 ∂x3
∂ 2 22 ∂ 2 33 ∂ 2 23 ∂ 2 22 ∂ ∂31 ∂12 ∂23
∂x23
+ ∂x22
− 2 ∂x 2 ∂x3
=0 ∂x3 ∂x1 + ∂x2 ∂x2 − ∂x3 − ∂x1 =0
∂ 2 33 ∂ 2 11 ∂ 2 31
+ − 2 ∂x =0 ∂ 2 33 ∂12 ∂23 ∂31
∂
+ − − =0
∂x21 ∂x23 3 ∂x1
∂x1 ∂x2 ∂x3 ∂x3 ∂x1 ∂x2
∂
Compte tenu de ce que 31 = 32 = 0 et que
∂x3 ≡ 0, en élasticité plane, il reste :
∂ 2 11 2 2
∂x22
+ ∂∂x22
2
∂ 12
− 2 ∂x1 ∂x2
=0
1
∂ 2 33
∂x2 2 = 0
∂ 2 33
∂x21
=0
∂ 2 33
∂x1 ∂x2 = 0
En état plan de déformation le terme 33 est également nul de sorte qu'il ne reste qu'une seule
équation :
4.6.4 équilibre
Etat plan de contrainte Etat plan de déformation
Les équations d'équilibre se réduisent à : Les équations d'équilibre se réduisent à :
→
− →
− →
− →
−
⇒ div σ̃ + fv = 0 ⇒ div σ̃ + fv = 0
84 CHAPITRE 4. MÉTHODES DE RÉSOLUTION DES PROBLÈMES D'ÉLASTICITÉ
−−−−− → σ11 σ12 0 n1 −−−−− → σ11 σ12 0 n1
T (P, →
−
n ) = σ(P ).→
−
n = σ12 σ22 0 . n2 T (P, →
−
n ) = σ(P ).→
−
n = σ12 σ22 0 . n2
0 0 0 0 0 0 σ33 0
s s
T1 f1 T1 f1
⇒ T2 = f2s ⇒ T2 = f2s
0 f3s 0 f3s
Cela conrme bien qu'il ne peut y avoir de force Cela conrme bien qu'il ne peut y avoir de force
agissant selon
→
−
e3 . axiale.
de même :
1 − ν2
ν
22 = σ22 − σ11
E 1−ν
et enn :
1 − ν2
1+ν 1
12 = σ12 = σ12
E E 1−ν
1 − ν2
ν
⇒ 12 = 1+ σ12
E 1−ν
on pose : on pose :
0 0 E ν
1 + 2ν ν
E = E0 et ν = E0 = et ν 0 =
(1 + ν0)
2 1 + ν0 1 − ν2 1−ν
alors, en état plan de déformation :
σ11 −ν 0 σ22
11 =
E 00
22 = σ22 −ν
E0
σ11
0
(1+ν )
12 = E 0 σ12
4.6. ÉLASTICITÉ BIDIMENSIONNELLE 85
E ν 1+ν
σ̃ = ˜ + θ̃I˜ ˜ = σ̃ − ν Σ̃I˜
1+ν 1−ν E
ou :
ou :
1+ν ν 1 + ν0 ν0 ˜
˜ = σ̃ − Σ̃I˜ ˜ = σ̃ − Σ̃I
E E E0 E0
σ11 1 ν 0 11 σ11
σ22 = E ν E
1 0 22 σ22 = ×
1 − ν2 1 (1 + ν) (1 − 2ν)
σ12 0 0 2 (1 − ν) γ12 σ
12
1−ν ν 0 11
et ν 1−ν 0 22
E 1
σ12 = γ12 = Gγ12 0 0 2 (1 − 2ν) γ12
2 (1 + ν)
et
E
σ12 = γ12 = Gγ12
2 (1 + ν)
11 1 11 (2µ + λ)
= × = ×
22 4µ (1 + λ)
22 2
2µ 4 (µ + λ) + λ2
σ11
−λ
2µ + λ 0 2 (µ + λ) −λ σ11
σ22
−λ 2 (µ + λ) σ22
et
σ12 et
γ12 = σ12
µ γ12 =
ε33 =0 µ
ε33 =0
1 0
24. Noter que I˜ = et donc tr I˜ = 2 (non pas 3).
0 1
86 CHAPITRE 4. MÉTHODES DE RÉSOLUTION DES PROBLÈMES D'ÉLASTICITÉ
σ
1 11 11 1
we = σ22 22 = (σ11 .11 + σ22 .22 + σ12 .γ12 ) (4.6.2)
2 2
σ12 γ12
En contraintes : En contraintes :
1 − ν 2 σ11 − ν (1 + ν) σ22
σ (σ − νσ22 ) σ
1 1 11 11 1 1 11
we = +σ22 (σ22 − νσ11 ) we = +σ22 1 − ν 2 σ22 − ν (1 + ν) σ11
2E 2 2E 2
+2 (1 + ν) σ12 +2 (1 + ν) σ12
soit : soit :
1 1 2 2 2
1 1 2 2
we = × σ11 + σ22 − 2νσ11 σ22 + 2 (1 + ν) σ12 × (1 − ν) σ11 + σ22
2 E we = 2 E
2
−2ν (1 + ν) σ11 σ22 + 2 (1 + ν) σ12
En déformations : En déformations :
1 E 2 2 1−ν 2
we = ε + ε + 2νε11 ε 22 + γ
2 1 − ν 2 11 22
2 12
soit : soit :
1 1 2 2 2
1 1 2 2
we = × σ11 + σ22 − 2νσ11 σ22 + 2 (1 + ν) σ12 × (1 − ν) σ11 + σ22
2 E we = 2 E
2
−2ν (1 + ν) σ11 σ22 + 2 (1 + ν) σ12
En déformations : En déformations :
1 E 2 2 1−ν 2
we = ε + ε22 + 2νε11 ε22 + γ12
2 1 − ν 2 11 2
1 ∂2 1 ∂2
E ∂x22 [σ11 − νσ22 ] + E ∂x21 [σ22 − νσ11 ]
∂ 2 σ12
−2 1+ν
E ∂x1 ∂x2 =0
soit :
h ∆ (σ11 +iσ22 )
∂ 2 σ11 ∂ 2 σ22 ∂ 2 σ12
− (1 + ν) ∂x21
+ ∂x22
+ 2 ∂x 1 ∂x2
=0
−−→ →
− →
−
or : div σ̃ + fv = 0 , c'est-à-dire :
(
∂σ11 ∂σ12 v ∂
∂x1 + ∂x2 + f1 = 0 × ∂x 1
∂σ12 ∂σ22 v ∂
∂x1 + ∂x2 + f2 = 0 × ∂x 2
en sommant :
→
− →
−
∆ Σ̃ + (1 + ν) div fv = 0 (4.6.3) ∆ Σ̃ + (1 + ν 0 ) div fv = 0
soit :
1 →
−
∆ Σ̃ + div fv = 0 (4.6.4)
1−ν
Supposons, ce qui constitue quand même une situation très courante, que les forces de volumes dérivent d'un
potentiel
26 :
→
− −−−→
fv = grad V ⇔ f1v = ∂V /∂x1 et f2v = ∂V /∂x2
( (
∂σ11 ∂σ12 ∂(σ11 +V )
∂x1 + ∂x2 + ∂V
∂x1 =0 ∂x1 = − ∂σ
∂x2
12
25. George Biddell Airy (1801-1892), mathématicien, astronome, géodésien et physicien britannique.
−
→ −
→ −
→
26. Par exemple, si la gravité agit selon l'axe e1 alors : fv = ρg e1 , le potentiel correspondant au poids volumique est V = ρgx1 .
∂2h ∂2h
27.
∂x1 ∂x2
= ∂x2 ∂x1
(dans une double dérivation, l'ordre de dérivation n'importe pas si la fonction h est susamment
lisse ).
88 CHAPITRE 4. MÉTHODES DE RÉSOLUTION DES PROBLÈMES D'ÉLASTICITÉ
(
∂ϕ ∂ψ
σ11 + V = ∂x 2
σ22 + V = ∂x 1
∂ϕ ∂ψ
σ12 = − ∂x1 σ12 = − ∂x2
∂ϕ ∂ψ
Comme, manifestement
∂x1 = ∂x2 , on peut de nouveau introduire une fonction Φ telle que :
∂Φ ∂Φ
ϕ= et ψ=
∂x2 ∂x1
Par conséquent :
∂ϕ ∂2Φ
σ11 + V = ∂x2 =
∂x22
∂ψ ∂2Φ
σ22 + V = ∂x1
= ∂x21
(4.6.5)
σ = − ∂2Φ
12 ∂x1 ∂x2
→
− Équation de Beltrami :
∆ Σ̃ + (1 + ν) div fv = 0
→
−
∆ Σ̃ + (1 + ν 0 ) div fv = 0
avec :
Σ̃ = σ11 + σ22 = ∆ Φ − 2V
donc
28 :
∆ (∆ Φ − 2V ) + (1 + ν) ∆ V = 0
par conséquent :
transposition en déformations planes :
∆ 2 Φ + (1 − ν) ∆ V = 0 (4.6.6)
∆ 2 Φ + (1 − ν 0 ) ∆ V = 0
c'est-à-dire :
1 − 2ν
∆ 2Φ + ∆V = 0 (4.6.7)
1−ν
∆ 2Φ = 0 (4.6.8)
−−−→
28. div grad h = ∆ h
4.7. ÉLASTICITÉ AXISYMÉTRIQUE 89
Chercher une fonction Φ (x1 , x2 ) telle que (si les forces de volume sont harmoniques) ∆ 2Φ = 0 et dont les
contraintes dérivent par les relations :
∂2Φ
2 − V
σ11 = ∂x
2
∂2Φ
σ22 = ∂x2 − V (4.6.9)
1
σ = − ∂2Φ
12 ∂x1 ∂x2
Le champ de contrainte satisfait alors automatiquement les équations d'équilibre et les équations de compati-
−−−−− → → −
bilité. Il doit aussi vérier les conditions aux limites en contrainte : T (P, →
−
n ) = fs sur ∂Sf . Les déplacements
dérivant des contraintes doivent, quant à eux, vérier les
→
− →
−
conditions en déplacement u = u 0 sur ∂Su .
VEn pratique la recherche d'une telle fonction Φ est aussi compliquée que la recherche directe du champ
de contrainte (équation aux dérivées partielles du 4ème ordre) ; aussi cherche t-on souvent une solution
approchée sous la forme d'un polynôme
X
Φ= αi xn1 xm
2 (4.6.10)
dont l'ordre est de 4 au maximum avec des coecients judicieusement choisis de sorte à exploiter les symétries
éventuelles et les conditions limites en contraintes. On trouve ainsi des application intéressantes notamment
en théorie des poutres pour la mise en évidence d'eets du second ordre par rapport aux hypothèses classiques
de Navier-Bernoulli.
La solution obtenue par ce moyen est statiquement admissible mais pas souvent cinématiquement admissible.
Les relations liant la fonction d'Airy aux contraintes en coordonnées polaires sont :
1 ∂Φ 1 ∂ 2 Φ
σ rr (r, θ) = + −V
r ∂r r ∂θ2
∂2Φ
σ θθ = −V (4.6.11)
∂r2
σ (r, θ) = − ∂ 1 ∂Φ
rθ
∂r r ∂θ
4.8 En résumé
Traiter un problème d'élasticité c'est établir les champs de contrainte, de
déformation et de déplacement régnant dans un solide soumis à des actions
extérieures (ou/et à un champ de température). Les méthodes exactes
se décomposent en méthode de Beltrami (recherche des contraintes, 6
équations diérentielles) et en méthode de Navier (recherche de déplacement, 3 équations diérentielles).
La solution exacte est unique.
La méthode de Ritz est une méthode approchée consistant à rechercher le champ de déplacement parmi des
motifs cinématiquement admissibles. Pour cela on cherche à minimiser une fonction Potentiel contenant un
terme de potentiel élastique associé à un terme de potentiel des forces extérieures. Parmi toutes les solutions
candidates la meilleure conduit à la valeur la plus faible du Potentiel, la solution exacte conduisant au
mini minimorum. A noter que la solution en contrainte déduite du champ de déplacement obtenu n'est pas
nécessairement statiquement admissible.
En élasticité bidimensionnelle dite élasticité plane , on distingue les états plans de déformation et les états
plans de contrainte. Les équations générales prennent alors une forme dégradée. On utilise la fonction d'Airy
qui est bi-harmonique dans la grande majorité des cas et dont le champ de contrainte dérive. Là encore, on
peut se satisfaire d'une solution approchée en adoptant pour fonction d'Airy un polynôme du 4ème degré
pour s'assurer de la bi-harmonicité et permettant de satisfaire les conditions limites en contrainte. Le champ
de contrainte ainsi obtenu est statiquement admissible.
Chapitre 5
5.1 notations
5.1.1 Notation des dérivées partielles
∂g ∂g
= g,i ou = ∂i g (5.1.1)
∂xi ∂xi
2.
3 3 →
− →
− →
−
produit externe R × R → R entre un scalaire et un vecteur : v = λ u = λ. u (eet de dilatation
si λ > 1 ou de contraction si 0 < λ < 1 ou changement de sens du vecteur siλ < 0 )
3.
3 3 3 →
− →
− →−
produit vectoriel de deux vecteurs : R × R → R : w = u ∧ v (permet de mesurer l'aire du
parallélogramme bâti sur les vecteurs opérandes. Le vecteur résultat appartient à la normale au plan
déni par les vecteurs opérandes. Si ces derniers sont colinéaires le produit vectoriel est nul)
91
92 CHAPITRE 5. DÉFINITIONS & THÉORÈMES DE L'ANALYSE VECTORIELLE
−
→ −
→
M = x1 →
−
e1 + x2 →
−
e2 + x3 →
−
e3 M = r→
−
er + z →
−
ez
coordonnées : coordonnées :
x1 , x2 , x3 ou x, y, z r, θ, z
−−→ −−→
dM = dx1 →
−
e1 + dx2 →
−
e2 + dx3 →
−
e3 dM = dr→
−
er + rdθ→
−
eθ + dz →
−
ez
∂→
− →
− ∂→ →
− →
−
∂→− − ∂→−
ej →
− er
= 0 eθ
= 0 ez
= 0
= 0 ∀i, j ∂r
∂−→ ∂r
∂−
→ ∂r→
− →
−
∂xi
∂θ
er
=→−
eθ eθ
∂θ = −→−
er ∂ ez
∂θ = 0
→
−
∂ er →
− ∂−
→
eθ →
− ∂→−
ez →
−
∂z = 0 ∂z = 0 ∂z = 0
−−→
5.3.1.1 vecteur gradient d'un champ scalaire grad
dénition :
−−−→ −−→
dg = grad g.dM
coordonnées cartésiennes :
−−−→ ∂g →− ∂g →− ∂g →−
grad g = e1 + e2 + e3
∂x1 ∂x2 ∂x3
coordonnées cylindriques :
−−−→ ∂g →
− 1 ∂g →
− ∂g →
−
grad g = er + eθ + ez
∂r r ∂θ ∂z
coordonnées sphériques :
−−−→ ∂g →
− 1 ∂g →
− 1 ∂g −
grad g = er + eθ + e→
ϕ
∂r r ∂θ r sin ϕ ∂ϕ
→
−
5.3.1.2 opérateur symbolique ∇
L'intérêt de l'opérateur Nabla est qu'il permet d'exprimer symboliquement les opérateurs diérentiels et
d'énoncer des relations entre eux.
ATTENTION : Nabla ne permet pas d'établir les composantes des opérateurs dans d'autres systèmes de
projection que le système cartésien. Cela vient du fait que les vecteurs de base sont invariants par dérivation
uniquement en coordonnées cartésiennes.
B1 B2 B3
A1 B1 ↓ ↓ ↓ A1 B1 A1 B 2 A1 B 3
→
− → −
A ⊗ B = A2 ⊗ B2 =
A1 → A1 B 1 A1 B 2 A1 B 3 = A2 B1
A2 B 2 A2 B 3
A3 B3 A2 → A2 B 1 A2 B 2 A2 B 3 A3 B1 A3 B 2 A3 B 3
A3 → A3 B 1 A3 B 2 A3 B 3
Alors :
→
−
grad →
−
u =→
−
u ⊗∇ (5.3.1)
1. Une nabla est une harpe grecque ayant la forme d'un delta inversé.
2. Ce produit s'appelle aussi produit dyadique . On pourra trouver une dénition alternative dans la littérature.
94 CHAPITRE 5. DÉFINITIONS & THÉORÈMES DE L'ANALYSE VECTORIELLE
coordonnées cartésiennes :
∂ ∂u1 ∂u1 ∂u1
u1 ∂x1 ∂x1 ∂x2 ∂x3
grad →
−
u = 2 u2 ⊗ ∂ = ∂u2 ∂u2 ∂u2
(5.3.2)
∂x2 ∂x1 ∂x2 ∂x3
u3 ∂ ∂u3 ∂u3 ∂u3
∂x3 ∂x1 ∂x2 ∂x3
coordonnées cylindriques :
coordonnées sphériques :
Soit (dv) un petit volume centré au point P délimité par son enveloppe fermée (∂dv). Soit un champ
→
−
u (P )
vectoriel du point. Soit encore dΦ→
− le ux sortant du vecteur
→
−
u à travers (∂dv). C'est un scalaire. La
u
divergence locale en P est dénie par :
dénition :
→
−
u = div u · dv
dΦ→
−
→
− −
div →
−
u = ∇.→
u
coordonnées cartésiennes :
coordonnées cylindriques :
1 ∂ 1 ∂uθ ∂uz
div →
−
u = (r.ur ) + +
r ∂r r ∂θ ∂z
coordonnées sphériques :
→
− 1 ∂ 2 1 ∂ ∂uϕ
div u = 2 r ur + [sin θuθ ] +
r ∂r r sin θ ∂θ ∂ϕ
ou
∂ur ur 1 ∂uθ 1 ∂uϕ uθ
div →
−
u = +2 + + +
∂r r r ∂θ r sin θ ∂ϕ r tan θ
5.3. OPÉRATEURS VECTORIELS 95
−→
5.3.2.2 divergence vectorielle d'un tenseur div
dénition symbolique :
∂
T11 T12 T13 ∂x1
−−→ →
− ∂
div T = T ∇ = T21 T22 T23 ∂x2
T31 T32 T33 ∂
∂x3
coordonnées cartésiennes :
∂T11 ∂T12 ∂T13
∂x1 + ∂x2 + ∂x3
−−→ ∂T21 ∂T22 ∂T23
div T = + +
∂x1 ∂x2 ∂x3
∂T31 ∂T32 ∂T33
∂x1 + ∂x2 + ∂x3
coordonnées cylindriques :
coordonnées sphériques :
Soit (dΩ) un petit élément de surface orientée, centré au pointP délimité par son contour fermé (∂dΩ). Soit
→
−u (P ) vectoriel du point. Soit encore dC→ →
−
un champ u la circulation du vecteur u le long de (∂dΩ) . C'est un
−
scalaire.
→
− →
−
La composante du rotationel du vecteur u portée par la normale n orientant l'élément de surface
(dΩ) est dénie par :
dénition :
rot →
−
u ·→
−
n · dΩ = dC→
−
u
Il faut trois composantes pour dénir complétement le vecteur rotationnel.
dénition symbolique :
→
− −
rot →
−
u = ∇ ∧→
u
coordonnées cartésiennes :
∂ ∂u3 ∂u2
−
∂x1 u1 ∂x2 ∂x3
rot →
−
u = ∂ ∧ u2 = ∂u1
− ∂u3
∂x2 ∂x3 ∂x1
∂ u3 ∂u2 ∂u1
−
∂x3 ∂x1 ∂x2 e1 ,→
{→
− −
e2 ,→
−
e3 }
coordonnées cylindriques :
1 ∂uz ∂uθ
r ∂θ − ∂z
rot →
−
u = ∂ur
∂z − ∂r
∂uz
1 ∂ 1 ∂ur
r ∂r (ru θ ) − r ∂θ {→
−
er ,→
−
eθ ,→
−
ez }
coordonnées sphériques :
1 ∂ ∂uϕ
[sin θuϕ ] −
r sin
θ ∂θ ∂ϕ
→
− 1 1 ∂ur ∂
rot u = − [ruϕ ]
r sin θ ∂ϕ ∂r
1 ∂ ∂ur
[ruθ ] −
r ∂r ∂θ {→
−
er ,→
−
eθ ,−
e→
ϕ}
96 CHAPITRE 5. DÉFINITIONS & THÉORÈMES DE L'ANALYSE VECTORIELLE
5.3.4 laplacien ∆
L'opérateur laplacien est un opérateur diérentiel du second ordre ; il ne change pas la dimension de la
grandeur à laquelle il s'applique.
−−−→
⇒ ∆ g = div grad g
coordonnées cartésiennes :
coordonnées cylindriques :
coordonnées sphériques :
1 ∂2g
1 ∂ ∂g 1 ∂ ∂g
∆g = r2 + sin θ +
r2 ∂r ∂r sin θ ∂θ ∂θ sin θ ∂ϕ2
→
−
5.3.4.2 laplacien d'un champ vectoriel ∆
dénition symbolique :
→
−→ →
− − →
− − →
−
∆−u = ∇ 2→
u = ∇ ⊗→
u ∇
→
−− −−→
⇒ ∆→u = div grad →
−
u
coordonnées cartésiennes :
∆ u1
∂2
→
−→
∆−u = →
−
u = ∆ u2
∂xii
∆ u3
coordonnées cylindriques :
1 ∂ 2 ur ∂ 2 ur
2 ∂uθ
1 ∂
r ∂u ur
1
ur + 2 ∂u 2 + ∂z 2 − r 2 ∂θ −
∂r + r 2 ∂θ
r
∆ ur − θ
r ∂r r2
→
−→ r2 ∂θ
∆−
2 2
u = ∆ uθ − 1
uθ − 2 ∂u r = 1 ∂ ∂uθ ∂ u ∂ u
r ∂r + r12 ∂θ2θ + ∂z2θ + r22 ∂u ∂θ −
uθ
r
r2 ∂θ r ∂r r2
∆ uz 1 ∂ ∂uz 1 ∂ 2 uz ∂ 2 uz
r ∂r r ∂r + r2 ∂θ2 + ∂z2
− −−→ →
−
rot grad g = 0
→
−
div rot →
−
u = 0
−−−→ →
−−
rot rot →
−
u = grad div →
−
u −∆→u
−−−→
∆ g = div grad g
−−−→ −
div (f →
−
u ) = grad f.→
u + f.div →
−
u (5.4.2)
div (→
−
u ∧→
−
v ) = rot →
−
u .→
−
v − rot →
−
v .→
−
u (5.4.3)
−−−→
rot (f →
−
u ) = f.rot →
−
u + grad f ∧ →
−
u (5.4.4)
´ ¸
5.4.3 formes intégrales d'analyse vectorielle : D
∂g = ∂D
g
5.4.3.1 notations
D est un domaine (volume en 3D, surface plane ou
gauche) délimité par un contour ∂D (surface fermée,
contour linéique fermé ).
3
→
−
ds est un élément de longueur orienté.
3. Le contour fermé n'est pas nécessairement plan.
98 CHAPITRE 5. DÉFINITIONS & THÉORÈMES DE L'ANALYSE VECTORIELLE
‹ ˚
→
− −
→
u .dS = div →
−
u .dV (5.4.5)
∂D D
Variante : somme vectorielle des vecteurs contraintes agissant sur une enveloppe fermée :
‹ ‹ ˚
−
→ −−→
σ.dS = σ.→
−
n dS = div σ.dV (5.4.6)
∂D ∂D D
théorèmes associés
théorème du gradient (utile à la démonstration du théorème d'Archimède par exemple) :
‹ ˚
−
→ −−−→
f.dS = grad f.dV (5.4.7)
∂D D
corrolaire :
‹ ‹ ˚
∂f
f.dSi = f.ni. dS = .dV (5.4.8)
∂xi
∂D ∂D D
théorème du rotationnel :
‹ ˚
→
− −
→
u ∧ dS = −rot →
−
u .dV (5.4.9)
∂D D
‹ ˚
−−−→ −−−→ −
→
f.grad g − g.grad f dS = (f.∆ g − g.∆ f ) .dV (5.4.10)
∂D D
théorème de Green (forme 2 avec une seule fonction scalaire ) :
‹ ˚
−−−→ − → −−−→
f.grad f.dS = f.∆ f + grad 2 f .dV (5.4.11)
∂D D
Circulation d'un vecteur le long d'un contour fermé. la normale à la surface est orientée par la règle du
tire-bouchon compte tenu du sens de parcours du contour .
7
˛ ¨
→
− →
− −
→
u .ds = rot →
−
u .dS (5.4.12)
∂D D
6.1 hypothèses
Hypothèse des petites perturbations
Hypothèse de l'élasticité linéaire
Température uniforme
Forces de volume dérivant d'un potentiel harmonique
Equilibre statique
6.2.4 équilibre
équation intrinsèque :
−−→ →
−
div σ + fv = ρ→
−
γ (6.2.3)
coordonnées cartésiennes :
99
100 CHAPITRE 6. FORMULAIRE D'ÉLASTICITÉ LINÉAIRE
∂σ11 ∂σ12 ∂σ13
∂x1 + ∂x2 + ∂x3 + f1v = ργ1
∂σ12 ∂σ22 ∂σ23
∂x1 + ∂x2 + ∂x3 + f2v = ργ2 (6.2.4)
∂σ13 ∂σ23 ∂σ33
+ f3v = ργ3
∂x1 + ∂x2 + ∂x3
coordonnées cylindriques :
coordonnées sphériques :
t
σ=σ dans tout système de projection (6.2.7)
6.3.2 CL en déplacements
→
−
u =→
−
u0 sur (∂Su ) ou ui = ui0 sur (∂Su ) (6.3.2)
1
grad →
−
u + gradt →
−
ε= u (6.4.1)
2
coordonnées cartésiennes :
6.5. CRITÈRES D'ÉLASTICITÉ 101
∂u1 1 ∂u1 ∂u2 1 ∂u1 ∂u3
11 = ∂x1 12 = 2 ∂x2 + ∂x1 13 = 2 +
∂x3 ∂x1
ε=
12 22 = ∂u2
23 = 1 ∂u2
+ ∂u3 (6.4.2)
∂x2 2 ∂x3 ∂x2
∂u3
13 23 33 = ∂x3 {→
−
e1 ,→
−
e2 ,→
−
e3 }
coordonnées cylindriques :
∂ur 1 1 ∂ur
+ ∂u uθ 1 ∂uz ∂ur
rr = rθ = − rz = +
θ
∂r 2 r ∂θ ∂r r 2 ∂r ∂z
1 ∂uθ 1 ∂uθ 1 ∂uz
ε = rθ θθ = r ur + ∂θ θz = 2 ∂z + r ∂θ
(6.4.3)
∂uz
rz θz zz = ∂z {→
−
er ,→
−
eθ ,→
−
ez }
−−−→
grad div + gradt div − grad grad tr ε −∆ =0 (6.4.4)
coordonnées cartésiennes :
∂ 2 11 ∂ 2 22 2 ∂ 2 11 ∂23 ∂31 ∂12
∂
+ ∂ 12
− 2 ∂x =0
∂x2 ∂x3 + ∂x1 − − =0
∂x22 ∂x21 1 ∂x2 ∂x1 ∂x2 ∂x3
∂ 2 22 ∂ 2 33 ∂ 2 23 ∂ 2 22 ∂ ∂31 ∂12 ∂23
∂x23
+ ∂x22
− 2 ∂x 2 ∂x3
=0 ∂x3 ∂x1 + ∂x2 ∂x2 − ∂x3 − ∂x1 =0 (6.4.5)
∂ 2 33 ∂ 2 11 ∂ 2 31
+ − 2 ∂x =0 ∂ 2 33 ∂12 ∂23 ∂31
∂
+ − − =0
∂x21 ∂x23 3 ∂x1
∂x1 ∂x2 ∂x3 ∂x3 ∂x1 ∂x2
critère de Saint-Venant :
critère de Von-Mises :
1 2 2 2
1
(σI − σII ) + (σII − σIII ) + (σIII − σI ) ≤ σe2 (6.5.3)
6 3
critère de Tresca :
(1 + ν) ν
= σ − tr σ I (6.6.1)
E E
loi de Lamé :
σ = 2µ + λtr ε I (6.6.2)
( (
Eν
λ = (1+ν)(1−2ν) E = µ 3λ+2µ
λ+µ
E λ (6.6.3)
µ = G = 2(1+ν) ν = 2(λ+µ)
coordonnées cartésiennes :
∂
v
µ∆ ui +2(λ + µ)
∂xi tr ε + fi = 0
∂ g ∂2g ∂2g
∆ g = ∂x2 + ∂x2 + ∂x2 (6.7.2)
1 3 3
tr ε = ∂u ∂u2 ∂u3
∂x1 + ∂x2 + ∂x3
1
coordonnées cylindriques :
µ ∆ ur − r12 ur + 2 ∂u ∂
∂θ + (λ + µ) ∂r tr ε
θ
+ frv = 0
∂u
1 1 ∂
µ ∆ uθ − r2 uθ − 2 ∂θr + (λ + µ) r ∂θ tr ε + fθv = 0
∂
µ∆ uz + (λ+ µ)∂z tr ε + fzv = 0 (6.7.3)
2 2
∆g = 1 ∂
r ∂r + r12 ∂∂θg2 + ∂∂zg2
∂g
r ∂r
tr ε = div → −
u = 1 ∂ (ru ) + 1 ∂uθ + ∂uz
r ∂r r r 2 ∂θ ∂z
coordonnées cartésiennes :
2 1 ∂2Σ ν →
− ∂frv
∆ σrr − r 2 (σrr − σθθ ) + 1+ν ∂r 2 + 1−ν div fv + 2 ∂r =0
→
−
frv
2 1 1 ∂Σ ν
∆ σθθ − r 2 (σrr − σθθ ) + 1+ν r ∂r +v1−ν div fv + 2 r =0
→
−
1 ∂2Σ ν ∂fz
∆ σzz + 1+ν ∂z 2 + 1−ν divv fv + 2 ∂r = 0
4 1 v ∂fθ
∆ σrθ − r 2 σrθ − r fθ +2 ∂r = 0
1 1 ∂ Σ ∂fzv ∂frv
∆ σrz − r 2 σrz + 1+ν ∂z∂r + ∂r + ∂z = 0
(6.8.3)
v
∂fθ
1
∆ σθz − r2 σθz + ∂z = 02
2
r ∂g + r12 ∂∂θg2 + ∂∂zg2
1 ∂
∆g =
r ∂r
∂r
Σ = tr σ = σrr + σθθ + σzz
→
− ∂f v ∂fzv
div fv = 1r ∂r
∂
(rfrv ) + r12 ∂θθ +
∂z
coordonnées cartésiennes :
∂V
fxv =
∂x
∂V sur {→
−
x,→
−
y} (6.9.1)
fyv = ∂y
coordonnées cylindriques :
∂V
frv =
∂r
1 ∂V sur {→
−
er , →
−
eθ } (6.9.2)
fθv = r ∂θ
σxx (x, y) σxy (x, y)
σ̃ = (6.9.3)
σxy (x, y) σyy (x, y) {→
−
x ,→
−
y}
+ν (σxx + σyy ) déf ormations planes
σzz = (6.9.4)
0 contraintes planes
coordonnées cylindriques :
σrr (r, θ) σrθ (r, θ)
σ̃ = (6.9.5)
σrθ (r, θ) σθθ (r, θ) {→
−
er ,→
−
eθ }
+ν (σrr + σθθ ) déf ormations planes
σzz = (6.9.6)
0 contraintes planes
104 CHAPITRE 6. FORMULAIRE D'ÉLASTICITÉ LINÉAIRE
( ∂(σxx +V ) ∂σ
∂x + ∂yxy =0
∂σxy ∂(σyy +V ) (6.9.7)
∂x + ∂y =0
coordonnées cylindriques :
→
−
u (x, y) = u(x, y).→
−
x + v(x, y).→
−
y (6.9.9)
→
−
u (r, θ) = u(r, θ).→
−
er + v(r, θ).→
−
eθ (6.9.10)
xx (x, y) xy (x, y)
˜ = (6.9.11)
xy (x, y) yy (x, y) {→
−
x ,→
−
y}
xx = ∂u
∂x
∂v
yy = ∂y
xy = 21 ∂u + ∂v (6.9.12)
∂y ∂x
0 déf ormations planes
zz =
−ν (xx + yy ) contraintes planes
rr (r, θ) rθ (r, θ)
˜ = (6.9.13)
rθ (r, θ) θθ (r, θ) {→
−
er ,→
−
e θ}
= ∂u
rr ∂r
θθ = ur + 1r ∂v
∂θ
1 1 ∂v ∂v v
rθ =2 r ∂θ + ∂r − r
(6.9.14)
0 déf ormations planes
zz =
−ν (rr + θθ ) contraintes planes
E
σxx =
(1−ν 2 ) (xx + νyy )
E
σyy = (1−ν 2 ) (yy + νxx ) (6.9.15)
σ = E
xy 1+ν xy
E
σrr =
(1−ν 2 ) (rr + νθθ )
E
σθθ = (1−ν 2 ) (θθ + νrr ) (6.9.16)
σ = E
rθ 1+ν rθ
1+ν
xx = E ((1 − ν) σxx − νσyy )
1+ν
yy = E ((1 − ν) σyy − νσxx ) (6.9.17)
1+ν
xy = E σxy
1+ν
rr = E ((1 − ν) σrr − νσθθ )
1+ν
θθ = E ((1 − ν) σθθ − νσrr ) (6.9.18)
1+ν
rθ = E σrθ
∂2Φ
σxx + V = ∂y2
2
σyy + V = ∂∂xΦ2 (6.9.19)
∂2Φ
σxy = − ∂x∂y
1 ∂Φ 1 ∂2Φ
σrr + V =
r ∂r + r ∂θ 2
2
(6.9.20)
σθθ + V = ∂∂rΦ2
∂ 1 ∂Φ
σrθ = − ∂r
r ∂θ
6.9.7 Propriété
Si le potentiel V est harmonique, alors la fonction d'Airy est bi-harmonique.
En coordonnées cartésiennes :
En coordonnées polaires :
∂2 1 ∂2 ∂ 2 Φ 1 ∂Φ 1 ∂2Φ
2 1 ∂
∆ Φ= + + 2 2 + + 2 2 =0 (6.9.22)
∂r r ∂r r ∂θ ∂r r ∂r r ∂θ
E.Ringot, Toulouse