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Chapitre
Depuis le 30 août 2018, dernier chapitre, nous nous sommes retrouvés, pour ceux et celles qui le pou-
vaient pour les P’tits Rois…. C’était le 12 janvier de notre ère… c’était en la demeure de Nicole qui nous
ouvrait les portes de sa maison, tant pour une réunion en amont qui permettait de balayer nombre de
sujets, que pour avoir le plaisir de se retrouver et nous permettre de nous voir à raison de quatre fois
dans l’année au lieu des seuls chapitres.
A cette occasion, si la date de notre Chapitre était confirmée au 30 mars, il fallait encore trouver le lieu…
Fanny, jeune impétrante qui avait manifesté son souhait de rejoindre l’Ordre dès septembre dernier a
spontanément proposé d’organiser le chapitre dans son village… belle petite église, elle est tout à côté
à l’entrée du village…
Ce choix fut validé… et dans la semaine qui suivait les P’tits Rois Fanny me confirmait la possibilité d’or-
ganiser le chapitre à Dommartin les Vallois…
Pour le chapitre des Hautes Terres Arthuriennes dont l’ADN est le nomadisme… par choix… ce sont
toujours de bons « présages » quant à savoir où nous nous poserons pour notre prochaine rencontre….
Pour ma part, les jours s’égrainèrent au fil de l’eau… on discuta du menu… l’engouement et la mobili-
sation de Fanny nous conquirent…
Si le vendredi soir Nicole, Céline et Lili étaient à la maison pour m’aider à terminer mes petits livres, c’est
samedi matin que tout prit son ampleur…
omme vous le savez, c’est toujours un vrai déménagement… la table ronde bien sûr qui se
replie, fabriquée par un ami de Thélod, les tréteaux, notre « caisse » où quasi tous les symboles
qui décorent la Table Ronde sont protégés et consignés… et puis la lance, les épées, la pierre, la trom-
pette tibétaine et pour finir le chapitre lui-même, les costumes à descendre du deuxième étage ainsi
que le portant… un vrai déménagement !
De la vaisselle pour compléter celle de Fanny, quelques réalisations culinaires… et Gino est parti en
éclaireur pour donner le coup de main à Fanny pour la mise en place de la Table Ronde au sein du lieu
que Fanny nous avait réservé…
Pour notre part Claude et moi-même, nous avons quitté Epinal vers 14 h 45… quelques 37 kilomètres
pour rejoindre Dommartin les Vallois…. petites routes sous un joli soleil.
Dommartin-les-Vallois n’est pas un village que nous connaissions avec Claude…petites chaussées pour
y accéder et quel fût notre plaisir de découvrir cette petite commune avec sa petite église… si jolie, si
joliment entretenue. Fanny nous disait qu’il n’y avait plus qu’un office dans l’année pour fêter la Saint
Martin.
ors que nous n’étions pas là pour la Saint Martin,
nous sommes « repérés » et accueillis par Mon-
sieur le Maire qui nous attendait et nous ouvre
les portes de la petite église qui baigne dans le so-
leil…
Et les cloches sonnent pour nous rappeler qu’il est temps de s’habiller dans la sacristie… et oui… car
l’heure du Chapitre a retentit….
Il est temps pour moi de vous accueillir… quelques mots pour vous exprimer ma joie de toutes et tous
vous retrouver. De nouveaux visages …. Julian, Brigitte, Didier et son épouse nous font le bonheur de
venir nous visiter pour découvrir avant tout.
t le plaisir de retrouver Catherine qui
nous vient de Dijon… Catherine était
avec nous lors de notre installation en
mai 2017… elle est accompagnée d’une amie
Ghislaine…
Fanny
est temps maintenant d’appeler Lili au-
près de nous. Elle arrive, intimidé près
de Claude qui après quelques mots
va donc lui relater qu’elle est à l’aube de ses 7
ans et qu’elle va donc pouvoir être reconnue
comme Page. Claude, en s’adressant à elle, va
lui expliquer le cheminement des grades de
la Chevalerie. Il va lui parler des nobles idées
et comportements qui l’amène aujourd’hui
à me présenter Lili pour être reconnue Page
auprès de notre Chapitre des Hautes Terres
Arthuriennes. Il prend aussi à témoin tous les
présents pour attester de la qualité de Page que
revêt dès aujourd’hui Lili.
J’ai un grand plaisir à lui offrir pour l’occasion une belle édition de la
Légende du Roi Arthur… qu’elle serre très fort dans sa main.
près un intermède musical, il
est maintenant temps d’appeler
notre Compagnon Jean Marie que
j’invite à prendre la parole pour nous pré-
senter son travail.
Les verres sont offerts aux visiteurs afin qu’ils puissent eux aussi per-
cevoir la chaleur du breuvage et la notion de partage est encore plus
présente.
Il est maintenant temps de nous réunir en une fraternelle chaîne d’union…. Nous invitons les visiteurs
à nous rejoindre. La musique remplit notre petite église dédiée à Saint Martin… plus rien ne compte
que cette communion qui rend nos mains enlacées plus fortes de notre
énergie commune.
Nous rentrons
au chaud pour
le repas… aux
teintes médié-
vales sans aucun
doute…
près une tarte aux
herbes, aux champignons
et une tarte bourbon-
naise, Fanny nous offre
une venaison de sanglier…
au miel de sapin et dans sa
sauce marinée… elle a choisi
d’accompagner ce « grand » des
forêts par une porée de navets et
de pommes qui confère une douceur en
bouche tout à fait étonnante et magnifique au palais…
Elle nous a encore gâtés pour le dessert où la pomme est
reine…. Des recettes de sa grand-mère, nous confie-t-elle….
La table n’est pas muette…cliquetis des couverts dans les
assiettes… et c’est Gino qui ouvre le bal en chanson… repris
quelques minutes après par Elise qui nous offre un solo…
C’est au tour de Nicole de chanter elle aussi…
Le groupe chantera aussi des classiques de colonie de va-
cances et de feux de camps… difficile d’échapper à la chan-
son des Chevaliers de la Table Ronde…
Les voies sont fortes et sans gêne aucune… le plaisir et la
joie s’entendent jusqu’au loin derrière les collines…
Si la dernière chronique vous est parvenue tardivement, je
pressens que celle-ci vous arrivera avant même que vous
l’attendiez….
L’année 2019 nous offre de bien jolies rêveries…. Et je puis
déjà vous annoncer la venue de Catherine et de Ghislaine en qualité de compagnonnes pour notre pro-
chain Chapitre… elles nous viennent de Dijon en Bourgogne…nous nous réjouissons de leur venue….
e notre cercle s’ouvre aux Amis… pour s’ouvrir davantage sur le Monde et
que nos voix et notre engagement rayonnent de bienveillance…
Que nos chemins nous mènent en Ile d’Avalon… et que ce temps d’errance qui
nous sépare d’une nouvelle rencontre soit propice à chacun et chacune pour
que toujours nous cherchions ce qui est de plus précieux en notre coeur…
Que vive la mémoire et les exploits du Roi Arthur….
A la gloire du Roi Arthur…
Et Vive le Roi Arthur !
A très bientôt pour mon plus grand bonheur….
Dame Enora des Terres du Milieu…
Lundi 1er avril de l’ère 2019
Allocution de la Grande Maîtresse
pour le chapitre mars 2019
C’est toujours un réel plaisir quand arrive les jours qui précèdent nos Chapitres.
Ces rendez vous me sont chers.
Aujourd’hui, des nouveaux visages connus ou non qui viennent découvrir. Nous sommes très
touchés de votre intérêt.
Aujourd’hui, toujours le même plaisir pour moi de vous accueillir.
De l’émotion, j’en ai bien entendu. Notre dynamisme est bien là, encré dans notre ADN, si je
peux me permettre de le dire ainsi.
D’un noyau dur de quelques-uns début 2017 pour nous lancer dans l’aventure, aujourd’hui,
nos « rangs » s’étoffent tranquillement.
Pour celles et ceux qui ont acté leur souhait d’être membre de l’Ordre International des
Chevaliers et Gentes Dame de la Table Ronde à la Cour du Roi Arthur, votre implication et votre
présence sont autant d’’éléments qui me confortent dans le choix fin 2016 de la création du
Chapitre des Hautes Terres Arthuriennes.
Ces moments de partage ont contribué à ce que nous puissions éprouver notre volonté
commune de poursuivre nos travaux et cette si belle aventure humaine.
Aujourd’hui encore, ce qui nous unit, ce sont autant cet engagement que nous partageons,
nos travaux, que la notion de plaisir qui est pour moi indispensable.
Ses buts : Chapitres (cérémonies) : ils ont
- « promouvoir et préserver les souvenirs du lieu, pour chaque branche, deux fois l’an à
Roi Arthur et de ses chevaliers, les idéaux de des dates proches des solstices et se tiennent
la Quête du Graal, dans des lieux chargés d’une symbolique en
rapport avec la matière arthurienne. L’assiduité
- défendre les droits de l’homme et de tous les est indispensable. Les travaux portent
hommes dans le respect de leurs différences exclusivement sur le symbolisme de la légende
religieuses, culturelles, philosophiques». arthurienne tel que l’ont transmis traditions
orales poètes et historiens.
L’ordre est signataire de « l’appel commun
à la Fraternité» des grandes organisations
Autres activités : voyages d’études,
réunions de travail, actions humanitaires.
humanitaires et religieuses en 1983.
A périodes régulières, les membres de l’Ordre
Le Compagnonnage (période d’errance) se rendent en l’Ile Avalon (Glastonbury) et au
est lié à une production de travaux avant de Grand Hall de Chevalerie de Tintagel (haut lieu
devenir chevalier ou dame arthurien), tout membre se devant de les visiter
au moins une fois dans sa vie.
Depuis mai 2017, il existe en France quatre
branches : Normandie, Ile de France, Anjou et
Vosges.
09- 1967 :
Georges Bertin a 17 ans. Passionné de littérature arthurienne, il rencontre, à La Ferté Macé (61) où il
habite, un érudit local, René Bansard qui l’initie à la recherche arthurienne de terrain, ils prendront
contact avec J.C. Payen, professeur arthurien à l’Université de Caen, en 1969. Correspondances.
10- 11-1969 :
adhésion, en Angleterre, de René Bansard, Georges et Annie Bertin. à la fraternité des Chevaliers de la
Table Ronde (OTR), ordre chevaleresque hospitalier international, fondé par Thomas Glasscock, qui a
pour but de proclamer les hauts faits du Roi Arthur et de ses chevaliers et de militer pour la fraternité
universelle.
Pentecôte 1978 :
Georges et Annie Bertin et Michel Goussin se rendent à Glastonbury pour être invités par Tom Mor,
1er chevalier de l’OTR, à poursuivre leur quête arthurienne sans relâche.
27-12-1983 :
Georges Bertin et Michel Goussin se rendent à Tintagel où ils sont reçus par le chapitre anglais de
l’OTR et adoubés chevaliers avec mission de créer un chapitre en France.
Pentecôte 1984 :
Tom Mor, International First Knight, vient en Normandie adouber publiquement de sa main 10 nou-
veaux chevaliers et dames français qui ont manifesté leur attachement aux valeurs de l’OTR.
Georges Bertin est le premier Grand-Maître de l’OTR en France. Il occupera cette fonction 8 années,
jusqu’en décembre 1992.
2010 :
Tom Mor transmet la grande maîtrise internationale de l’Ordre à Georges et Annie Bertin. Il reste GM
pour le Royaume Uni.
2011 :
création de la branche Ile de France
2013 :
création de la branche Anjou Plantagenêt, dont le Grand Maître actuel est Lauric GUILLAUD
2017 (mai) :
création de la branche vosgienne de l’Ordre à Epinal par Claude Vautrin et moi-même.
Pour ma part, comme certains d’entre vous le savent déjà, j’ai rencontré Georges BERTIN en mai 2016
lors du festival des Imaginales à EPINAL… des échanges qui nous ont conduit à la création d’un cha-
pitre sur nos terres vosgiennes…
Pour terminer, je citerai Georges BERTIN « l’Ordre est ouvert aux hommes et aux femmes majeur(e)
s qui acceptent de pratiquer les uns vis-à-vis des autres une solidarité active. Ni société secrète, ni
confrérie folklorique, l’Ordre tente, sur la base de l’étude et de la pratique de la symbolique des Ro-
mans de la Table Ronde, d’apporter une pierre à l’édifice d’une humanité plus fraternelle, à la cause
de la paix et de la compréhension universelle. »La Dame de la Quête :
Après que Lili ait été reçue « page », mon propos :
« Et maintenant Lili, au nom de tous les membres du Chapitre,
je suis heureuse de te remettre ce présent. Et nous sommes
fiers de te compter parmi nous. »
Choisir un nom de chevalier
Cher Gentes Dames, chers Chevaliers de tous les horizons, chers
Compagnons et vous toutes et tous très chers amis
1/ La difficulté
Ainsi donc il fallait urgemment choisir un nom de chevalier. Cela peut sembler tout simple. Pourtant cela m’a pris plusieurs
années. Comment expliquer ce blocage, cette impossibilité ?
J’ai toujours été étonné, sidéré par ceux qui quasiment instantanément savent à qui s’identifier. Mais comment font-ils ?
Encore aujourd’hui je ne sais pas. Et pourtant il fallait choisir un nom nouveau.
3/Pourquoi je n’y arrivais pas ? Voici peut-être quelques pseudos bonnes raison :
--- Enfant j’avais lu les mémoires du médecin personnel de Winston Churchill. Il avait été constamment à ses côtés pendant
toutes les heures héroïques de la guerre. Il disait, avec de multiples exemples à la clef : « il n’est pas de grand homme pour
son médecin ». Ainsi le héros grandissime ne devenait qu’un héros de façade. En vrai le héros n’était qu’un humain avec de
multiples facettes fort contradictoires.
Je reprendrai aussi l’image qu’utilise François Delivré : en chaque humain il y a un chevalier en fer blanc + un masque + un
prince + un crapaud.
Alors choisir un nom est-ce que cela serait trahir la réalité ? Comment trouver un nom qui ne soit pas un paravent ?
--- Mon nom vient de mes grands-parents. Or ils ont subi la shoah. Ainsi mon grand-père avait 10 frères et sœur et une
nombreuse parenté et il n’y a eu aucun survivant. Ainsi ma grand-mère avait 10 frères et sœurs et une nombreuse parenté
et c’est la seule qui a survécu avec ses 4 enfants. Ainsi mon nom a survécu comme miraculeusement. Depuis ma plus tendre
enfance et encore aujourd’hui cela ma’ donné des devoirs, des responsabilités. Toute ma vie, dans les conditions difficiles
ou dangereuses, je m’en suis souvenu et cela m’a donné la rage pour me battre et survivre. Alors changer de nom est-ce se
renier, est-ce une trahison, est-ce un oubli du devoir de mémoire ?
4/ Une rencontre
Lors des Imaginales j’ai écouté puis j’ai rencontré Lauric Guillaud chez Anne Laure, Dame Enora des Terres du Milieu. C’est
ça aussi les hasards de la vie. J’ai alors eu envie de lire un de ses livres. Il y parlait de l’image de la wilderness dans l’explo-
ration du continent américain. Ce livre m’a profondément touché. En effet il parlait de la découverte traumatisante de la
wilderness par de prétendus civilisés. En découvrant bon grès, mal grès les paysages nouveaux et la wilderness chacun
pouvait penser à sa wilderness cachée.
Je me suis alors souvenu que chaque humain est supposé travailler et s’efforcer de se civiliser. Il n’y a pas de bon sauvage.
L’enfant est un pervers polymorphe. C’est par un travail sur soi qu’il arrive éventuellement et partiellement à s’extraire de sa
wilderness, de sa sauvagerie, de sa bestialité originelle.
Subitement je me suis alors souvenu de mon nom. Il y a wild dans mon nom. Est-ce que cela m’a inconsciemment influencé
depuis mon enfance ? Je ne sais pas. Mais ce n’est pas impossible. Comment ? Je ne sais pas.
Subitement il m’est apparu que le combat de ma vie avait été de comprendre, de déchiffrer, de tenter de sortir (au moins par-
tiellement) de cette wilderness. J’étais donc bien ce « Wildenberg out of wilderness ». Et en plus l’abréviation était amusante
WOOW. Cela correspond à une onomatopée d’étonnement admiratif qui est fréquente dans certaines bandes dessinées.
Bien évidemment vous pourriez avoir une lecture différente. Je vous laisse donc le choix. C’est à chacun de choisir: soit
“Wildenberg out of Wilderness” soit “Wilderness out of Wildenberg”. Dans 4 heures je ramasse les copies sur parchemins.
WOOW sera donc mon nom de Chevalier. C’est bref, cela sonne bien et cela a un sens très fort pour moi. Cela me plait. Cela
me donne beaucoup de joie.
Merci à vous tous.
Présenté le samedi 30 mars 2019
Chapitre des Hautes Terres Arthuriennes
François WILDENBERG
La quête
Dame Enora,
Gentes Dames et demoiselles,
Chevaliers, compagnons et apprentis
1
JM Hody mars 2019
Nous sommes hétérodirigés !!
Une quête initiatique naît du besoin de dépasser les limites imposées par la
prison du quotidien, ce n'est pas un voyage anodin, purement touristique.
Elle nous invite à sortir de notre contexte habituel, notre zone de confort, hors
de nos frontières, pour s'ouvrir à de nouveaux horizons, espace des possibilités
de notre Chemin de vie.
2
JM Hody mars 2019
créateur, de la puissance de nos pensées, nos paroles et nos émotions, qui sont
à l'origine de ce que nous vivons, et pouvons faire l'expérience consciente de
recevoir ou d’offrir plus de bonheur et atteindre nos objectifs.
Il arrive souvent que l'on découvre parfois des parcelles de « Lumière » au cours
de ces voyages, et c'est aussi ce que je souhaite pour chacun (e) d'entre vous.
Lors du voyage initiatique tel que je le conçois il est question de faire un voyage
intérieur, ou hors du temps, à l'étranger, dans un autre pays que celui que l'on
connaît, qui va permettre de s'éveiller à une nouvelle connaissance,
connaissance du Soi, de sa dimension spirituelle, vécue en conscience. Une
nouvelle connaissance par le biais de l'expérience vécue lors du voyage, qui
ouvre à un renouveau en soi et fait que, quand on rentre du voyage, quelque
chose a changé en nous.
Chez les Chevaliers de la Table Ronde, le monde ancien est le point de départ de
la quête initiatique.
Joseph Campbell (1) nous disait que : « Le héros est celui qui sacrifie sa vie à
quelque chose de plus grand que lui. » Le héros est celui qui se dépasse, qui
transcende ses limites personnelles pour accéder à un état supérieur. Selon
Campbell, c'est par un sacrifice que le héros entreprend cette aventure: le
sacrifice, c'est-à-dire le risque, celui de sa propre vie. En effet, le héros est, par
nature, un aventurier, un être d'exception qui défie l'inconnu, qui toise la mort.
Le héros est un aventurier qui quitte tout pour poursuivre une quête; qui investit
son existence dans une entreprise qui le transformera radicalement. On ne
revient jamais tout à fait le même d'une telle odyssée.
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JM Hody mars 2019
« Quand vous comprenez la véritable nature du problème ; se perdre,
s'abandonner à quelque chose de plus grand que soi ; vous comprenez aussi
qu'elle est l'ultime épreuve. Quand on arrête de penser à soi, à la préservation
de sa propre vie de façon primaire, on subit une transformation véritablement
héroïque de la conscience. »
Le héros est celui qui accepte de se perdre pour mieux se retrouver, qui consent
à risquer le dépassement de ses limites personnelles. « Le GRAAL, qui sans doute
aujourd’hui », dit FULCANELLI (3) « est le mystère le plus élevé de la chevalerie
mystique et de la Franc-Maçonnerie qui en découle. »
Le terme «sacré» peut surprendre. En effet, qu'y a-t-il de sacré dans l'aventure
du héros ?
Pour les besoins de la cause, nous emprunterons à Roger Caillois (4) sa définition
du mot «sacré»: « pour désigner ce à quoi chacun voue le meilleur de lui-même,
ce que chacun tient pour la valeur suprême, ce qu'il vénère, ce à quoi il
sacrifierait au besoin sa vie. »
Le chevalier entre dans l'univers du sacré, ai-je dit, grâce à l'aide procurée par
des forces ou des êtres surnaturels. Ces êtres et ces forces ne symbolisent-ils pas
l'acte de transcender un quotidien que l'on laisse derrière soi, un quotidien jugé
banal duquel on se détache pour faire le saut dans l'aventure ? En franchissant
le seuil, le chevalier laisse, le superflu, pour se consacrer tout entier à l'essentiel,
à ce qu'il juge essentiel, à ce sacré qu'il a choisi et qui donnera sens à tout: son
Graal.
N'en est-il pas de même lorsque nous venons au chapitre ? Ne franchissons nous
pas le seuil en laissant nos soucis quotidiens pour nous retrouver dans le sacré
et la fraternité ? Nous pouvons ressentir des ondes positives et pourquoi pas un
Egrégore, sorte de fusion spirituelle entre les membres présents, cela ne fait-il
pas partie du sacré ?
La seconde phase est constituée par l'aventure initiatique et ses difficultés, ses
épreuves. Le succès n'est pas assuré, le doute envahit le héros, souvent son
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JM Hody mars 2019
esprit, le désespoir également. La route conduisant au Graal est longue et
pénible, les leurres et les faux espoirs, abondants. Beaucoup d'appelés, peu
d'élus. Nombre de chevaliers périssent au combat, succombent aux tentations,
abandonnent la quête... Le héros doit apprendre à mourir à lui-même pour
rencontrer l'ultime !
Rappelons-nous cet épisode où Perceval, tombé dans une douve, suffoque par
noyade, entre la vie et la mort, il abandonne tout. Nu, symbole de l'humilité
absolue, de l'abandon total de lui-même, il entre dans le château du Roi-Pêcheur
et parvient au Saint Graal.
Le héros doit revenir, sous peine de sombrer dans la folie ou dans l'oubli. Le
retour n’est jamais facile. Le seuil devra de nouveau être franchi, mais en sens
inverse. Il faut que l'extase prenne fin et que le héros redevienne lui-même. Or,
l'entreprise ne peut être aisée, car le héros qui revient au monde profane n'est
plus exactement le même. Le ravissement a laissé des traces. Puisque c'est un
homme nouveau qui revient au monde.
Le quotidien ne peut plus jamais être « comme avant », parce que le héros est
revenu transformé de son voyage initiatique. Un travail attend le héros et
empêche son retour d'être paisible et sans histoire : puisqu'il est revenu enrichi
de son aventure spirituelle, il doit maintenant renouveler le monde. Ayant fait
l'expérience de l'autre, ayant été revêtu de l'autre, le héros est maintenant
investi d'une mission : ayant renoncé à lui-même et au monde, il doit maintenant
sanctifier le monde.
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JM Hody mars 2019
Voilà le destin du héros. Il lui est impossible de se détacher totalement et
définitivement de la réalité quotidienne : s'il s'en détache, c'est temporairement
et dans le but d'y revenir.
- Et s'il lui fallait de nouveau juger de ces ombres et concourir avec les
prisonniers qui n'ont jamais quitté leurs chaînes, pendant que sa vue est encore
confuse et avant que ses yeux se soient remis et accoutumés à l'obscurité, ce
qui demanderait un temps assez long, ne prêterait-il pas à rire et ne diraient-
ils pas de lui que, pour être monté là-haut, il en est revenu les yeux gâtés, que
ce n'est même pas la peine de tenter l'ascension; et, si quelqu'un essayait de
les délier et de les conduire en haut, et qu'ils pussent le tenir en leurs mains et
le tuer, ne le tueraient-ils pas ?
Il me semble opportun de soulever une objection tout à fait légitime qui peut
s'élever: à quoi bon ? À quoi bon rêver d'aventure initiatique, quand un monde
réel reste à transformer ? La misère du monde est bien concrète. La véritable
humilité nécessaire à la transformation du monde ne passerait-elle pas plutôt
par le renoncement à ces chimères, à cette envie de voyage initiatique
justement, qui n'est que perte de temps ? Il faut avouer que l'objection est de
taille.
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JM Hody mars 2019
En réponse, je pense que :
L'être humain a besoin de rêve. À l'heure où, dans nos écoles, on s'interroge sur
la pertinence de certains cours alors que des étudiants descendent dans la rue
et manifestent pour que des mesures soient prises pour le climat. N’y a-t-il pas
un paradoxe ?
Donner sa place aux émotions, aux fantaisies plus ou moins incohérentes, aux
fantasmes de l'esprit et au plaisir sous toutes ses formes, reste indéniablement
apeurant. Tout parait tellement plus clair sous les lumières de la raison : les faits,
les choses et les êtres peuvent être nommés, classés, planifiés.
Puisque de toute façon cette face nocturne s'imposera... aussi bien lui laisser
place et l'endiguer.
Une fois la fête terminée, une fois le jeu achevé, chacun rentre chez soi, chacun
revient à son univers quotidien... L'expérience initiatique est complétée.
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JM Hody mars 2019
1. Eco. De Superman au Surhomme. Traduction de Meriem Bouzaher. Paris:
Bernard Grasset, 1993, p. 150.
2. Joseph Campbell, Puissance du mythe. En collaboration avec Bill Moyers.
Traduction de Jazenne Tanzac. Paris: J'ai lu, 1991, p. 209.
3. Fulcanelli Demeures philosophales et le Symbolisme hermétique dans ses
rapports avec l'art sacré et l'ésotérisme du grand-œuvre. Dernière
réédition : Société nouvelle des Éditions Pauvert, Paris, 2001.
4. Roger Caillois, L'homme et le sacré, Paris: Gallimard, 1950, p. 170.
5. Platon. Oeuvres complètes, t. VII. La République, livre VII. Traduction de
Émile Chambry. Paris: Les Belles Lettres, 1933, 516e-517
6. Gilbert Durand, Les structures anthropologiques de l'imaginaire, Paris:
Dunod, 1981.
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JM Hody mars 2019
Branche
Charte de l'Ordre
Principes de la Quête
1) Un vrai chevalier doit être un gentilhomme et ne point faillir à son honneur.
2) Un vrai chevalier doit soutenir la dignité de l’Homme et de la Femme, et se rappeler que
tous sont nés égaux en dignité et en droits.
3 Le savoir-vivre d’un vrai chevalier est un exemple pour la jeunesse.
4) Un vrai chevalier ne saurait jamais agir de façon outrageante, ni tuer ou être cruel envers
aucun homme ni amimal.
5) Un vrai chevalier respecte et défend les droits de tous les hommes et femmes à avoir et
pratiquer des croyances religieuses qu’il ne partage pas.
6) Un vrai chevalier ne prend pas part à de mauvaises querelles, mais en toutes circonstances
soutient les droits légitimes de tout homme et de toute femme.
7) Un vrai chevalier est l’esclave de sa parole.
8) Un vrai chevalier doit être honorable en toutes choses et discerner le bien du mal.
9) La conduite d’un vrai chevalier doit être modeste, il ne doit pas rechercher les honneurs
pour lui-même.
10) Un vrai chevalier doit chercher à protéger les opprimés et ne jamais faillir à la charité, la
fidélité et la vérité.
11) Un vrai chevalier ne dit du mal de personne. Une langue médisante apporte honte et
opprobre à un honorable chevalier.
12) Un vrai chevalier ne trahit jamais la confiance ou les confidences qui lui sont faites par un
de ses frères chevaliers.
13) Un vrai chevalier doit consacrer sa vie à ce que les peuples du monde puissent vivre
ensemble dans la plus grande paix et la plus grande tolérance.