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Présentation générale de la société

Apres une longue période d’exportation du phosphate brut, la Tunisie s’est orientée vers la
transformation et la variation de ce minerai, par l’implantation d’une industrie de production
d’acide phosphorique et d’engrais en 1947, et ce au sein du groupe chimique tunisien.

Cette société tunisienne anonyme qui se repartie sur les régions suivants : Gabes, Gafsa,
Sfax et Tunis où s’installe la direction générale présente un pôle industriel très grand jouant
un rôle assez important à l’économie tunisienne.

I. Evaluation historique :
Le groupe chimique tunisien a été créé en 1994 suite à la fusion des sociétés d’industrie
chimique : ICM, SIAPE, ICG et SAEPA :

 1952 : création de l’usine TSP à Sfax sous le nom de la société industrielle d’acide
phosphorique et d’engrais(SIAPE)
 1972 : création d’une usine d’acide phosphorique à Gabes sous le nom de
l’industrie chimique Maghrébines (ICM)
 1979 : création de l’usine DAP à Gabes sous le nom de la société Arabe des
Engrais phosphorique et Azotés (SAEPA)
 1983 : démarrage d’une usine d’ammonitrate par la SEAPE
 1985 : création d’une nouvelle usine sous le nom d’engrais de Gabes pour la
production de DAP. Création des industries chimique de Gafsa (ISG)
 1989 : absorption des sociétés ICM, EG et ISG par la SIAPE

Nb : le GCT occupe une espace très importante dans l’économie tunisienne. En effet, il
assure une bonne activation du sud tunisien une valorisation du phosphate tunisien en le
transformant en phosphorique et engrais.

II. Fabrication industrielle de l’acide phosphorique

1. Voie humide

Le phosphate de calcium étant insoluble dans l'eau, les phosphates naturels doivent
être traités pour que les plantes puissent absorber le phosphore contenu. Il est su, depuis
longtemps, que l'acide phosphorique résulte de l'attaque des phosphates naturels par un acide
fort (en général acide sulfurique, mais acides nitriques ou chlorhydriques peuvent également
être utilisés). Avec ces deux derniers acides, il y a formation de sels solubles pouvant rendre
la séparation de l'acide phosphorique difficile ou économiquement impraticable. La teneur en
acide phosphorique est exprimée en pourcentage de P2O5.

L’acide phosphorique, ou plus correctement acide orthophosphorique H3PO4, peut être


issu de l'attaque sulfurique de roches naturelles constituées principalement de
fluorophosphates de calcium, de fer et d’aluminium. A ce titre, on peut dire que H 3PO4 est le
plus important des dérivés de l’acide sulfurique. Les réactions principales (toutes
exothermiques) de production de l'acide phosphorique, issu de l'acidification de concentrés
phosphatés, sont généralement les suivantes :

Ca3(PO4)2 + 3H2SO4 + 6H2O → 3CaSO4.2H2O + 2H3PO4

3CaF2 + 3H2SO4 + 4H2O + SiO2 → 3CaSO4.2H2O + H2SiF6 (5)

CaCO3 + H2SO4 + H2O → CaSO4.2H2O + CO2 (6)

Ou plus correctement :

Ca10(PO4)6F2 + 10H2SO4 + 10nH2O → 10CaSO4.nH2O + 6H3PO4 + 2HF (7)

Avec n : degré d'hydratation du sulfate de calcium

Selon les conditions opératoires et les valeurs de divers paramètres (température,


concentration de l'acide, …), on peut avoir :

 n = 0 : formation d'anhydrite CaSO4 (50-55% P2O5 à 120-130°C) ;


 n = 0.5 : formation d'hémihydrate CaSO4.0.5H2O (42-45% P2O5 à 20-100°C) ;
 n = 2 : formation de dihydrate CaSO4.2H2O (30-32% P2O5 à 68-78°C).

La réaction de fabrication d'acide phosphorique selon le procédé dihydrate est, par


conséquent, la suivante :

Ca10(PO4)6F2 + 10H2SO4 + 20H2O → 6H3PO4 +10CaSO4.2H2O + 2HF (8)

Cette réaction, généralement menée à 80°C (procédé Rhône Poulenc-Speichim),


conduit outre à l'acide phosphorique H3PO4 à la formation de sulfate de calcium dihydrate
CaSO4.2H2O (principale composante du phosphogypse) et d'acide fluorhydrique HF.
Les autres éléments, présents initialement dans le minerai, passent en solution à l’état
de sels et précipitent partiellement avec le sulfate de calcium, dont le degré d'hydratation
dépend de la concentration en acide utilisée et de la température (Witkamp et Van Rosmalen
[1986]). Ce dernier peut augmenter durant le transport et le stockage (Rutherford [1994]).

La réaction (8) est une simplification de ce qui, réellement, se déroule dans le réacteur.
Elle peut être sous-divisée en trois réactions parallèles et simultanées :

1. ionisation instantanée de l'acide sulfurique;

H2SO4 → 2H+ + SO42- (9)

2. attaque des particules de roche phosphatée par les ions H+, dispersés dans le mélange
réactionnel ;

Ca3(PO4)2CaF2 + nH+ → 2H2PO4- + (n-6) H+ + 4Ca2+ + 2HF (10)

3. cristallisation conséquente après réaction des ions Ca2+ avec les ions SO42-;

Ca2++ SO42- → CaSO4.2H2O (11)


Description du procédé de production de
l’acide phosphorique dans
l’ICM

Schéma du procédé de production d’acide phosphorique

I. Section de phosphate humide

Depuis 1994, les ateliers de production d’acide phosphorique reçoivent un phosphate


humide d’où la notation « section phosphate humide ».

Le phosphate humide qui arrive de Gafsa par train et sera stocké dans un silo D. Au fond
de ce silo il y’a deux extracteurs à aubes qui alimente le réacteur par le phosphate à partir des
bandes transporteuses ‘CO3691’ et ‘CO3692’ puis par la bande ‘CO3693’ qui assure le
transport de phosphate vers le convoyeur ‘CO3694’, le phosphate arrive dans une trémie de
réserve d’une capacité de 50 tonnes qui permet de connaitre la quantité de phosphate envoyé

vers la cuve d’attaque à l’aide d’un doseur ‘M3690’.Finalement ,le phosphate entre dans la cuve
d’attaque à travers une bande transporteuse (CO3695).
II. Section d’attaque

Pendant cette étape, le phosphate est injecté dans la cuve d’attaque R3601 qui est un
réacteur cylindrique, en béton armé revêtu à l’intérieur d’une couche en caoutchouc et d’une
autre en brique antiacide et en Carbonne.

La cuve d’attaque est le lieu de la réaction entre le phosphate humide, l’acide


sulfurique 98% et l’acide moyen recyclé dans le réacteur dans des conditions réactionnelles
bien précises (température, taux d’acide sulfurique, densité de la bouillie,…).

Remarque:
La réaction d’acide phosphorique est une réaction exothermique. Pour régler la température
dans la cuve d’attaque, un ventilateur assure le dégagement de gaz produit dans la réaction, ce
réglage est assuré par une vanne télécommandé dans la sale de contrôle.

Fonctionnement :
Le phosphate injecté dans le compartiment central et le mélange acide sulfurique-
acide moyen dans le compartiment périphérique.
Ce mélange va être transmis à l’aide de l’ouverture OVERFLOW aux autres agitateurs
périphériques qui ont le même sens que l’agitateur central.
La bouillie circule dans la réaction et elle est aspiré par la pompe à bouillie ou remise dans
le compartiment central à travers l’ouverture Under Flow.
La réaction est exothermique, le ventilateur B3602 assure le dégagement des gaz qui
existe dans le réaction vers le tour de lavage avec injection d’eau industrielle et un deuxième
lavage des gaz dans T 3601 avec l’eau de mer dans le but de diminuer les dangers de gaz
dégagé puisque ses derniers contiennent des composées fluorés carbonique .
Grace à une pompe à bouillie P3601A, B, la bouillie passe à travers la tuyauterie de
refoulement pour arriver à l’étape de filtration.
schéma de la cuve d’attaque dans l’usine

III. Section de lavage des gaz


Le laveur de gaz, compact et divisé en compartiments, permet de laver les gaz grâce à une
pulvérisation centrale d’eau agissant dans chaque compartiment.

A la sortie du tank d'attaque, dans la section de filtration ou encore au-dessus de tank de


stockage, les gaz contiennent certains éléments pouvant avoir un impact négatif sur
l'environnement. C'est le cas du fluor, par exemple. Il est donc important de traiter ces gaz
avant de les renvoyer dans l'atmosphère.

Les laveurs de gaz ont une faible tendance à l'incrustation, les pulvérisateurs ne se
bouchent pas facilement et les derniers modèles de laveurs de gaz voient leur hauteur
fortement réduite. Ils sont bien sûr conçus dans le respect des plus strictes contraintes
environnementales.

Ces laveurs de gaz sont réalisés et commercialisés par PROFILE, notre division Equipement.
Laveur de gaz sorti cuve d’attaque

Laveur de gaz sorti filtre


Tour vide

Le laveur de gaz se présente sous la forme d'une tour vide, sans packing. Ceci
permet d'éviter les fréquents arrêts et/ou travaux de maintenance nécessaires dans
tous les autres types de laveurs de gaz. Les coûts de maintenance en sont dès lors
réduits.

En raison de l'absence d'empilage dans les colonnes, il n'y a pas de limitation du


ratio gaz / liquide qui pourrait amener des entraînements vers la cheminée.

IV. Section de filtration :

La filtration est un procédé de séparation de deux phases : phase solide (gypse) et phase
liquide (l’acide phosphorique). Cette opération est assurée par un filtre à toiles filtrantes qui
fonctionne sous vide (400mmHg).
La section de filtration est composée essentiellement d’un filtre qui est composé de 30
cellules trapézoïdales, une pompe à vide de 5 séparateur, une boite à vide qui est constitué
d’une partie fixe et d’une autre mobile, et un bac à filtre qui est constitué des trois secteurs :
 Le premier secteur est réservé par l’acide 28% qui résulte de la filtration bouillie et
qui est envoyé directement au stockage pour être utilisé dans la production de l’acide
54%.
 Le deuxième secteur est le secteur de l’acide moyen 18% à 20% au niveau du quel
on trouve la nacelle à acide faible, c’est le premier lavage du gypse.
L’acide récupéré est envoyé vers le réacteur pour maintenir le titre et la densité du
P2O5 de la bouillie.
 Le troisième secteur est le secteur d’acide faible obtenu après un deuxième lavage du
gypse permet d’obtenir l’acide faible qui sera pompé vers la nacelle alimentant le
secteur acide moyen du filtre.
 Après la première filtration de la bouillie et le deuxième lavage, le gypse est culbuté et
il sera évacué dans un bac à gypse avec un débit d’eau de mer puis refoulé à la mer par
une pompe 3606.
 La petite couche de gypse restant sur les toiles est éliminée par un jet d’eau
industrielle à l’acide des pulvérisateurs à une pression de 10bars.
 Après l’extraction de gypse, les toiles sont lavées à l’eau qui sera refoulé vers la
nacelle alimentant le secteur faible.
Image du filtre

Schéma simplifié du filtre


V. Section concentration :
L’objectif de cette opération est d’obtenir l’acide phosphorique 54%. L’acide phosphorique
28% doit être concentré par évaporation de H2O qu’il contient.
La concentration de l’acide 28% se fait par la déshydratation.
L’unité de concentration 3700 est composée de 3 lignes de concentration identique qui
fonctionnent en parallèle.

Les éléments de cette boucle :


Pompe de circulation : permet la circulation de l’acide dans la boucle de concentration.
 Echangeur (E3711) : c’est un échangeur thermique qui permet le transfert de la
chaleur entre l’acide phosphorique et la vapeur. Les échangeurs utilisés dans
les lignes de concentration sont de type tubulaire.
 Bouilleur (D3711) : reçoit l’acide phosphorique provenant de l’échangeur et
fonctionne sous vide dans le but de diminuer la température d’évolution de
l’acide.
 Séparateur (D3720) : joue le rôle de récupération des gouttelettes d’acide qui
seront envoyées vers le bouilleur.
 Le condenseur (D3712) : la création de vide de la boucle de concentration par
la chute libre d’eau de mer en transportant la vapeur sortant du bouilleur qui
sera condensée et envoyée vers le bac hydraulique.
Description de procédé :
L’acide phosphorique 28% entre dans la boucle de concentration et passe dans
l’échangeur il sera chauffé par la vapeur. Puis, l’acide passe dans le bouilleur ou il y’a la
libération de vapeur d’eau.
Cette vapeur est aspiré par le vide crée dans le condenseur.
En fin, l’acide phosphorique 54% sortant du bouilleur sera envoyé vers le stockage à l’aide
d’une pompe P3712.
Remarque : contrôle du condensât par un pH mètre :

 Si pH<6 : les condensas seront rejettes vers égout.


 Si pH>6 : les condensas sont récupérés au service d’utilité.
Figure 10: Schéma de l’unité de concentration

VI. Section de stockage :


Après filtration, l’acide phosphorique 28% est stocké dans des bacs puis extrait par des
pompes qui alimentent les trois lignes de concentration.

1. Stockage d’acide 28% :


Au cours de cette étape, l’acide 28% sera stocké dans des réservoirs, il y’a trois TK :
 TK 3701 : est utilisé pour le refroidissement de l’acide qui contient un agitateur MX
3701.
 deux réservoirs TK 3702A et TK 3702B est utilisés pour la décantation.
Chaque TK a un épaississeur qui empêche l’accumulation de la boue au fond de réservoir.
Puis, la boue sera envoyée vers la cuve d’attaque par l’intermédiaire de deux pompes. Cette
opération permet d’augmenter le titre d’acide phosphorique.

2. Stockage d’acide 54% :


Après la concentration, d’acide 54% doit être stocké dans des réservoirs identiques TK
3712/1, 2, 3 de volume utile 3700 m3. Chaque TK est 2quip2 d’un épaississeur facilitant
l’envoi de bous vers le bac a boue par l’intermédiaire des trois pompes P3723/1B, 2A, 3B.
Puis, cette bous doit être transférée vers la cuve d’attaque.

Schéma d’un back de stockage d’acide phosphorique


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