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Nicolae Iorga - Essai de Synthèse de L'histoire de L'humanité. Volumul 1 - Histoire Ancienne PDF
Nicolae Iorga - Essai de Synthèse de L'histoire de L'humanité. Volumul 1 - Histoire Ancienne PDF
IORGA
Professeur à l'Université de Bucarest,
Agréé à la Sorbonne, Correspondant de l'Institut,
Directeur de l'Ecole Roumaine en France.
ESSAI DE SYNTHÉSE
DE
L'HISTOIRE DE L'HUMANITÉ
HISTOIRE ANCIENNE
,grA,
?15.
1926
ESSAI DE SYNTHÈSE
31:10E0
L'HISTOIRE DE L'HUMINITÉ
ESSAI DE SYNTHÈSE
L'HISTOIRE DE L'HUMANIA
PAR
N. IORGA
Professeur à l'Université de Bucarest
Agréé à la Sorbonne -
PARIS
LIBRAIRIE UNIVERSITAIRE
J. GAIVIBEIR, OITEUR
1926
D. N. ¡PROA
NI ÉFACE
CHAPITRE PREMIER
Premières origines
Car ils sont les rois, les seuls rois légitimes que puisse
admettre la conception politique de ces premiers fonda-
teurs d'Etat sur la base des idées religieuses, dominantes
sans partage. Leur reine siège à côté et l'héritier ne
manque pas quelquefois dans la famille. Le « seigneur
des tombes », Nergal, est l'époux d'Allatou, ou Erichki-
gal, à la téte de Ronne 1 Les héros, comme Guilgamich,
sont là, avec leurs exploits, pour servir l'idée directiice
de la vie entière ; ils appartiennent aussi au monde sur-
.naturel, qui est ici la plus réelle des réalités. Toute une
série de légendes, formant la seule littérature de l'époque,
se forme autour de ces figures curieuses et terrifiantes
des élévations, sur le dos des aigles, vers le ciel des astres,
des descentes dans l'enfer des dieux méchants 2, des
« rajeunissements ». Les rois humains ne sont que des
agents terrestres de la divinité. On les voit présenter au
dieu, à la déesse, immobiles sous la tiare oblongue, leur
hommage comme au vrai maltre de leur royaume. Coif-
fés d'un chapeau de forme basse, barbus, vAtus d'habits
modelés sur le corps, ils tiennent d'une main le harpon du
guerrier, tandis que l'autre se pose MT le cceur, en signe
d'adoration 3 ; en bas, des soldats nus montent à l'assaut.
Une hiérarchie s'impose cependant au milieu de ces
familles divines. Elle a été déterminée par les nécessités,
immanquables dans la pénurie des matériaux locaux,
d'un commerce entre ces villes-Etats elles-mémes et entre
leur lent groupement, pendant longtemps amorphe, et le
milieu immédiat, montagnards chasseurs du Nord, pas-
teurs sallies de l'Ouest. Car c'est seulement de cette
façon qu'on peut avoir la pierre et le bronze, l'argent des
premiers poids « monétaires », l'encens des autels 4.
I Alfred Jeremias, Hölle und Paradis bei den Babyloniern, Leipzig,
1900.
2 Winckler, Himmels und Weltenbild der Babylonier, Leipzig, 1901.
3 Gressmann, Altorientalische Texte und Bilder, Tubingue, 1909.
I voy. Moses Schorr, Alt-babglonische Rechtsurkunden aus der Zeit
der ersten babgionischen Dynastie, dans les Comptes-Rendus de l'Aca-
démie de Vienne, 165 (année 1910); Thureau-Dangin, Beetlel de tablettes
chaldéennes, Paris 1903.
CHAPITRE III 27
L'expansion impérialiste
des royautés de Chaldée et d'Egypte.
Voy. surtout Götze, dans W. Dörpfeld, Troja und Ilion, 1902, IV;
D. Joseph Die Paliiste des homerischen Epos mit Riicksicht auf die-
Ausgrabungen A. Schliemonns, these de Berlin, 1894.
2 Cesnola, Cyprus, Londres, 1877.
Dans le nom meme de Minos n'y a-t-il pas le souvenir du Wiles-
égyptien
CHAPITRE V 57
avec Darius.
CHAPITRE VII 79
Formation de Pile
Colonisation grecque.
par ceux qui les servaient, employant dans ses actes d'ad-
ministration courante cette facile langue arameenne que
parlaient en Egypte même les colons juifs, alors que
le persan, avec son alphabet cuneiforme, n'apparait que
dans des inscriptions royales solennelles, comme celle
de Béhistoun, habituée au grec comme A une autre
langue d'usage commun, tolerant tous les dieux clans son
propre foyer divin sans pouvoir les confondre dans une
seule mythologie d'Etat, et gardant pour les seuls natio-
naux de la conquéte ce vague mazdéisme, ce culte de
l'unique dieu du bien, Ahouramazda (Ormouz), oppose-
au dieu du mal, Ahriman, culte qui n'était pas encore
fixé dans des Codes sacrés, cette « Perse » de Darius et
de son fils Xerxes, Kchalarcha, n'était guère capable de-
détruire ou de se soumettre une civilisation nationale
longuement élaborée et arrivée presque à sa formule-
definitive.
Athènes avait été deux fois pillée par les Perses. Rien
n'était resté de ses anciens monuments, d'une construc-
tion peu solide et assez rude. On a trouvé A peine des
fragments du temple primitif de la déesse tutélaire, qui
couronnait l'Acropole ; l'art y est encore dans sa phase
gauche et lourde. Les cimetières contenant des urnes
d'époques différentes, A. partir de celles de Dipylon, pour
arriver aux produits de la nouvelle industrie, dans
laquelle le rouge et le noir alternent dans les fonds et
dans les scènes, auraient été ravagés. Dans une cité habi-
tuée à ostraciser les chefs de partis continuellement en
lutte et sans aucun scrupule pour le bien méme de la
communauté, il fallut du temps pour arriver, sous la
« présidence » sans titre et sans faste d'une personnalité
supérieure comme Périclès, A la création d'une nouvelle
ville d'après les formules d'un art nouveau.
Quant à Spart, qui avait voulu, à plusieurs reprises,
faire entrer toute cette Grèce balcanique entre les fron-
tières plus larges de sa royauté traditionnelle, elle ne
nous a laissé aucun monument digne d'intérét, et, lorsqué
le « périégéte » Pausanias parcourait le territoire hell&
nique pour y étudier l'art et recueillir la tradition qui s'y
rapporte, il signale plutelt les faits historiques que les
traces artistiques du passé.
Il est évident que de ce c6té le développement a été
arrété par les suites économiques de la guerre pour l'in-
dépendance. La richesse d'Athènes est due à un com-
merce qui ne se rattache plus au chemin des caravanes
et aux mines d'argent du Laurion. C'est une ville de
bourgeois qui retiennent en esclavage leurs auxiliaires
dahs l'agriculture et l'industrie et empéchent de progres-
ser une population des campagnes rattachée à l'organi-
sation urbaine et soumise aux empiètements des prêteurs
favorisés jadis par la loi. Les centres voisins ne recon-
naissent son hégémonie que dans certaines conditions, et
les traités nous prouvent qu'en 446-445, encore, si Chal-
kis consentait à prater serment de vassalité et à se main-
ténir dans la « soumission », elle demandait que les pry-
CHAPITRE XII 119
Arrien, VI, § 3.
2 Arrien, VI, § 9.
3 Arrien, V, § 2. Dans les mèmes régions, il trouvera aussi l'antre
de Prométhée ; ailleurs a la pierre d'Hercule 1).
4 c'est un 7cporcir,wp ; Arrien, VI, § 3.
158 ESSAI DE SYNTHÈSE DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITA
tout aussi bien d'une liberté entière que d'un satrape, qui
aurait payé le tribut h son suzerain 1 Quant aux brah-
manes eux-mames, qui avaient encore tout le pouvoir et
qui allaient bientôt imposer leurs dieux, leurs sane-
tuaires, leurs statues, leur culte des reliques au boud-
dhisme rapidement dégénéré, ils dépassarent la quiétude
de leur doctrine pour .combattre. On voit telle « cité des
brahmanes » qui tient tate à l'étranger, considéré comme
un profanateur. L'informateur du Sicilien Diodore croit
méme que cette ville d' « Harmatélia » était une des.
capitales d'une vraie nation portant le nom de cette caste
sacerdotale 2 et que les guerriers parus pour la défendre
avec leurs armes empoisonnées lui appartenaient. Cer-
tains des vaincus de la caste se réconcilièrent méme avec
le roi de leurs rois, et l'armée macédonienne accompa-
gna des sons de ses trompettes comme pour une grande
parade la fin de Calan, déjà mentionné, qui n'avait pas
voulu abandonner sa décision de se purifier par les
fiammes. Des bfichers furent allumés sous les yeux des
nouveaux maitres pour des veuves qui n'avaient pas
le droit de survivre A leurs maris défunts. Devant la reli-
.gion qui demandait de tels sacrifices avec un calme aussi
étonnant, les envahisseurs furent saisis de respect. Il
paralt mame qu'Alexandre, bien qu'ayant fait tuer cer-
tains « brahmanes sophistes » trop opiniAtres 3, disposé
comme il l'était à s'annexer toute religion, en se soumet-
tant à ses prescriptions et en adoptant les formes véné-
rées, montra le désir de passer à la place d'une des figures
de la Trinité indienne, car il voulut s'associer comme
troisième au culte du Ciel et de Bacchus 4.
Les guerriers de l'Inde, les Kchatriyas, ne fiéchirent
pas cependant devant ce successeur des rois de Perse
qu'ils étaient depuis des siècles habitués A affronter, et
Atiarala oúx gxpevsv Execs, ; ibid., § 54. 11 épousa une fille de Pto-
lomée (Justin, XXIII, §§ 2, 6).
2 Diodore de Sidle, XX, § 64.
3 Ibid., XXI, § 49.
CHAPITRE XIX 191
I Polybe, I, § 72.
CHAPITRE 213
Polybe, I, §§ 15 et suiv.
2 Polybe, I, § 18.
214 ESSAI DE SYNTHASE DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITA
"AwrixecrO2t, Troy xxsi vilv lauptacc nrcyp.citoro... x21 Ti'lç Elg 'IT2X12v
Zt262crEwç (Polybe, V, § 101); TriVTEÇ ispòç To64; tv 'IT2X12 axorcoùç exvi-
.6),e7cov (ibid., § 105).
1 Dcp2Tew6tievot RET'aircoi); VII, § 9.
226 ESSAI DE SYNTHESE DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITE
Polybe, XXV, § 8.
248 ESSA1 DE SYNTHESE DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITE
que des villes, ces premiers riches sans passé, sans mé-
rites politiques ne pouvaient plus être négligés.
Avec le problème du système A employer pour retenir
dans leur devoir des fonctiomiaires en territoire conquis,
sujets à étre étourdis dans leurs habitudes de pauvreté par
les seductions qu'offraient des sociétés dans lesquelles la.
corruption s'alliait aux richesses,i1 y avait celui de confier
aux chevaliers une charge dans ce sens. A peine les grandes.
lignes de circulation en Italie, du Nord au Sud et de l'Est
l'Ouest, venaient-elles d'être tracées alors que la
Grèce, l'Orient étaient munis depuis longtemps de voles
de commerce célèbres, et il y avait un énorme travail A.
accomplir : comme plus tard dans la France du second
Empire, on pouvait éviter la révolution par le travail
public, créateur et rémunérateur. L'existenee, d'un côté,
d'une foule d'étrangers b. Rome, le mouvement nerveux
des clients politiques demandant une récompense à leurs
chefs, consuls et surtout tribuns, maltres et sujets
méme temps de cette « démocratie » agitée h. la grecque,.
et, de d'autre, la possibilité, unie à une nécessité politi-
que, d'établir des colonies au milieu des groupes de soli-
darité, au caractère archaique, des Italiques, donnaient.
aussi un sujet à solutions aux protagonistes d'un monde
arrivé h. un si haut degré de puissance, mais resté h sa
base méme mal assis et exposé aux catastrophes. Sans
compter ces esclaves qui sentaient vaguement que par-
leur nombre et leur force physique ils pouvaient étre les
maltres là où toutes les fonctions leur étaient confiées.
sans aucune récompense.
Tibère Gracchus, le premier champion et la première
victime des conflits que devaient provoquer ces antago-
nismes d'intéréts, n'était pas un révolutionnaire de tem-
pérament ou de conception. Comme déjà une loi avait
voulu écarter richesse parvenue installée dans Pager
ublicus en fixant un maximum de propriété rurale ne.
dépassant pas 500 « jugères » et méme un maximum de-
bétail, II insista comme tribun pour l'exécution de cette
mesure et parvint h amener la nomination de triumvirs.
chargés de distribuer les champs devenus libres d'usurpa-
CHAPITRE XXIV 249
Ibid., § 108.
Plutarque, Sulla, XI, 2.
3 Strabon, XI, xiv, §§ 5-6, 15.
4 Loc. cit., § 54.
CHAPITRE XXV 259
quit Crassus. Pacor, fils d'Orode, envahit la Syrie, mais petit par
les Romains. Le fils meurtrier d'Orode est ce Fraata qui, pendant
des années, fut mi perfide ennemi de Rome.
1 C'était un poke et un historien. Plutarque, Crassus, XIX.
Sur Arianne, » phylarque » des Arabes, ibid., XXI, 1. Son fils Pacor
épousa la sceur du Parthe, ibid., XXIII, 1. Sur les tambours parthes,
ibid.
2 Florus, III, 11.
3 Salluste, Catilina, § XL et suiv.
4 De bello gallico, I, xxxv, xxxm. Sa mort, III, max... Cf. Un Ario-
viste gaulois ancien, dans Florus, II, 4.
5 Ibid., I, m. On se demande si les Tulingi (cf. les Astinges, etc.),
qui, avec les Boii, se trouvent it ctoté des Helvètes (ibid., I, 'my
cf. xxvm-xxix), ne portent pas un nom germanique. Un des chefs
sueves, Cimberius (ibid., xxxvu), rappelle les vieux Cimbres.
276 ESSAI DE SYNTHASE DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITA
I Velleius Paterculus.
2 Triumviri électi constituendae et corrigendae reipublicae.
CHAPITRE xxvr 287
I Ibid., § 75.
2Il aurait perdu 24.000 soldats.
3 Plutarque, Antoine, XXXIV. u. Strabon, XI, my, § 9. A ces ills
il avait donné le nom » égyptien » de Philadelphe et celui du
grand Alexandre. Le premier Ptolomée, succéda it Juba comme roi
de Mauritanie. Strabon, XVII, III, § 7. Cf. Plutarque, loc. cit. XXXVI,
§ 3; LIV, § 3 ; LIX, § 12. Il voulait faire de ces fils des rois de Mé-
die et de Syrie. Un projet de mariage entre la fille du roi des /Odes
et un flls de Cléopiltre, Lill, § 5.
4 D'après les Mémoires d'un de ses officiers Dellius, Strabon, XI,
§§ 3, 15. Cf. aussi Tacite, Historiae, et Plutarque, Antoine,
XXV, §§ 2-3, XXXIV et suiv. (méme source).
5 Plutarque, Antoine, XXXIV, 2 (A Ephèse).
292 ESSAI DE SYNTRÈSE DE L'HISTOIRE DE L'HIJMANITÉ
Guerres de Germanio
I Dio Cassius.
322 ESSAI DE SYNTHESE DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITE
Dio Cassius.
2 Hérodien, I, § 87. 11 explique le dévergondage du jeune prince
par des conjurations, des intrigues, des révoltes comme celle du
latro Maternus en Gaule et en Espagne, des tumultes urbains,
des incendies.
3 Mais déjà Auguste avail invité des Bls de nobles et des cheval
liers à faire preuve au cirque de leur vigueur et de leur habileté
(Suélone, Auguste).
4 Alexandrie, la flotte d'Afrique reçurent le méme qualificatif. 11
CEIAPITRE XXIX 327
thee, hoc est pars Gothorum » (ibid., § 6). Les Scythes » qui,
ci
i Les Juifs visitaient de nuit la place ofi avait été brd'é SOD
-corps ; Suétone, Cesar, § LXXXIV. Tibère les expulsa et les envoya
-dans des colonies ; Tibére, § XXXVI.
Suétone, Auguste. Il lona son petit-flls de n'avoir pas sacrillé
dans le temple de Jérusalem ; ibid.
344 ESSAI DE SYNTHESE DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITE
1 Cf. sur les disputes des 6W:clues de l'Illyricum au Iv° siècle l'ou-
vrage de M. Zeiller, Les origines chrétiennes dans les provinces
danubiennes de l'Empire Romain, Paris, 1918.
2 Voy. Zeiller, ouvr. cit.
364 ESSAI DE SYNTHESE DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITA
...
CHAPITRE XXXIII
Pages
PRÉFACE V
CHAPITRE PRE MIER. Premières origines 1
Races, civilisations et langues 14
Les races établies dans leur phase isolée :
Chaldéens et Egyptiens avant les
guerres asiatiques 22
IV. L'expansion impérialiste des royautés de
Chaldée et d'Egypte 36
V. Les nouvelles nations. Entre Semites
et Aryens 48
VI. Nouvel essor de l'impérialisme asiatique:
l'Assyrie. Ses vassaux : Israel 61
VII. Apparition et expansion des a Aryens » 72
VIII. Formation de l'hellénisme 81
IX. Colonisation grecque 90
X. Premier conflit entre le monde méditer-
randen et la civilisation asiatigue 99
XI. L'épreuve de la nouvelle civilisation
hellénique 107
XII. Effets de la victoire hellénique. Civi-
lisation athenienne 116
XIII Disparition de l'hellénisme politique 128
XIV. L'Hellade hors de l'Hellade. La ty-
rannie créatrice. 137
XV. La monarchie universelle de Macedoine 147
XVI. Système de la monarchie helleno-asia-
tique 155
XVII L'Orient indien et la conquete
d'Alexandre 164
XVII I. Les a royautés nationales 175
XIX. Les imitateurs &rangers d'Alexandre-
le-Grand 186
XX. Les nations nouvelles Celtes et Romains
Tentative d'un empire carthaginois. 195
390 ESSAI DE SYNTHÈSE DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITA