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MAURICE VIEUX
LES SECRETS
DES BÂTISSEURS
AVANT-PROPOS
Figure 1
Le plus ancien procédé de construction. On entasse simplement pierre
sur pierre. Les murs sont droits, la couverture est réalisée par des
fermes. Seuls les voûtains sont réalisés en plein-cintre.
TOMBEAU DETHÉODORIC
Figure 2
Pour être mis en place, le bloc monolithe pesant, suivant les meilleures
estimations, six cents tonnes, a exigé la réalisation d'une machinerie,
que la science de cette époque ne permet pas de soupçonner, ou
l'utilisation d'un plan incliné formé avec de la terre.
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DES GENSÀPART
SE LOGER, PROBLÈMEMILLÉNAIRE
Pourseprotéger, euxet leurfamille, pendantdes millénaires les hommes
ont construit des habitations faites de bois, faites de pierres, qu'ils
entassèrent sans relâche.
Devenus sociables ils firent descendre leurs dieux sur la terre, et pour
les loger dignement ils construisirent des temples, de plus en plus
grands, de plus en plus beaux, mais semblables en tout point à leurs
demeures ou à celles des chefs qu'ils se donnèrent ou subirent.
Quelle que soit l'énormité des constructions : pyramides, temples
cyclopéens de Baalbek, sanctuaires incas, le procédé de construction, la
technologie de l'édification était toujours la même. Ontaillait les pierres
à la demande sur le chantier, on entassait pour former une colonne dont
les parties supérieures supportaient un linteau plus ou moins long, plus
ou moins solide. Parfois la porte était taillée dans une seule pierre,
formant ainsi unmonolithe. Rarement, ontentait deformerune voussure
faite de plusieurs morceaux comme en témoignent la célèbre porte des
Lionnes de Mycènes ou l'entrée de la «Coupole »d'Agamemnon.
Partout dans le monde le même procédé est utilisé. Que ce soit pour
construire la Grande Muraille de Chine commencée en 214 avant J.-C.
ou pourconstruire Romeoccupée par les Gaulois, en 390avant J.-C., où
ceux-ci n'apprirent rien qu'ils ne savaient déjà, ils laissaient quatre
siècles plus tard aux Romains le soin deconstruire la Maison Carrée de
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Nîmes. Tous ces essais vont aboutir à la formation d'une voûte dans les
arcs de Triomphe, à l'édification d'une coupole, où l'on copie en
quelque sorte le four à pain et cette constatation n'est pas dénuée
d'intérêt. On va considérer les hommes réunis dans le temple comme
une pâte, que va faire fermenter et lever le levain de la parole du prêtre,
et le four à pain, où se trouve la nourriture terrestre aura la même
destination. L'un nourrit les corps et l'autre nourrit les âmes.
On retrouvera la voûte qui forme les arcades des arênes de Nîmes
dans les monuments bénédictins, on y retrouvera aussi la coupole
comme à Saint-Front de Périgueux : de même facture que celle de la
mosquée, dite d'Omar, qui s'élève à l'emplacement exact duTemple de
Salomon à Jérusalem (fig. 3).
La coupole va disparaître totalement des constructions pendant deux
siècles et demi, comme frappée d'interdit sans que quiconque puisse
apporter le moindre élément d'information, sauf àcomparer deux dates,
que nul, sans doute pour ne pas déplaire à la science officielle, n'avait
jamais confronté : XI siècle, première cathédrale ; XIVsiècle, dernière
cathédrale.
AuXI siècle, àAgen, paysdedroitécrit, oncommenceSaint-Caprais.
Le plan primitif prévoit une coupole, puis brusquement, sans que rien
qui nous soit parvenu puisse permettre de comprendre ce qui a pu se
passer, les plans sont remaniés et ce qui devait être une collégiale à
coupole devient une église à croisée d'ogives.
Mais, jugeons avec le recul de l'histoire.
C'est au XI siècle qu'il faut se reporter pour apprécier cette situation,
née de l'activité des moines, s'exerçant dès le VII siècle, en particulier
àTournus, premièreconstruction d'une série qui setermineravers le tout
début du XIII siècle avec Saint-Trophime à Arles.
Or, au XI siècle sévit encore la grande peurde l'An Mille, dont onne
saitjusqu'à quel point elle aura donné naissance à la première croisade,
la toute première croisade, celle des pauvres gens et non celle des
seigneurs.
Tout existe dans un monastère, tel Saint-Gall en Suisse ou Cluny,
Saint-Benoît,Aniane, en France. Maisles moines vont surtout construire
pour le bénéfice de l'Ordre Bénédictin, et acheter de la terre, beaucoup
de terres. Atelle enseigne que l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à
Paris possédait près de 35000 hectares.
Tout ce que font les Bénédictins est utilitaire, rien dont on puisse se
passer. C'est à ce point vrai que chaque fois qu'il fallut reconstruire un
monastère en ruine on ne put éviter de suivre le plan primitif.
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Figure 3
Technique de réalisation d'une voûte de plein-cin
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LA QUESTIONESTPOSÉE
Dès à présent, il nous faut, effectuant un retour surce qui précède, poser
la question fondamentale : d'où vient que d'un seul coup, sans prépa-
ration, sans antériorité, sans école, des Maîtres d'œuvre vont en moins
de deux siècles consteller la France et une partie de l'Europe d'une
blanche robe de pierre ?
Quelle est donc cette force mystérieuse qui les anime, ce grand
Architecte au nomduquel ils vont entreprendre de construire suivant un
plan quepersonne neconnaissait avant eux et quepersonne neconnaîtra
plus jamais après eux ?
Pour quelles impérieuses raisons vont-ils s'enfermer pour réfléchir.
Qui va les obliger de se cacher pourpenser, qui les obligera de se réunir
le soir à la flamme d'une chandelle ; et au nom de quel irrépressible
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LES PRÉCURSEURS
La lutte pour soustraire les récoltes aux divers aléas auxquels sont
soumis les cultures de produits alimentaires conduisit à l'étude des
conditions d'obtention des plantes céréalières et fourragères afin de
permettreàlatribudesurvivreetdenourrirlesanimauxtenusenréserve
et abattus au fur et à mesuredes besoins.
Les expériences poursuivies en vue de la constitution de réserves
alimentaires doivent être considérées commeprocédant des techniques
de la recherche scientifique.
Lescolonies d'abeilles et decastors dont la survie est assurée par la
constitution deréserves alimentaires possèdentuneorganisation sociale
d'un niveau incontestablement plus élevé que les colonies d'autres
animaux, et, plus l'organisation possède un niveau élevé plus l'activité
degroupe est nécessaire, et par voie deconséquence plus la communi-
cation est indispensable.
Pourcequiles concerne,lesanimauxvontemmagasinerleurrécolte ;
les hommes, pour satisfaire à la nécessité sociale, vont franchir unpas
décisif, ils vont faire subir une transformation aux produits de leur
culture oude leur pêche.
C'est pour mieux manger, donc mieux vivre, que lh' omme est sorti
des cavernes.
Lamalédiction biblique voulut qu'il fut l'artisan de son propre pain.
Sa faculté d'adaptation lui fit imaginer une forme de société où il le
gagna à la sueur dufront des autres.
Pour être juste, il faut observer que les peuples esclavagistes,
généralement, devinrent mécaniciens et géomètres. Les peuples non
esclavagistes, peut-être en échange de leur refus d'humilier leurs
semblables, reçurent en partage le don des mathématiques et de la
technologie.
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LALONGUEMARCHEDUMILLEMARIN
En - 350, Aristote (- 384 - 322) rédige un traité d'astronomie intitulé :
«LeCiel ». Onytrouveuneaffirmation pourlemoinsétonnante si l'on
songe à ce qu'il faut posséder de connaissances en mathématiques, en
géométrie, en astronomie, pour la formuler.
Eneffet Aristote prétend que l'une des dimensions de l'un des plus
anciens stades grecs (peut-être s'agit-il de celui qui fut utilisé en -776
à Olympie lors de la codification des Jeux olympiques) égalait la
400000 partie de la circonférence terrestre. Or, cette dimension vaut
exactement 100mètres.
Comment,avec quels moyens, a-t-on pu, au moinshuit siècles avant
notre ère, mesurer la circonférence de la Terre et la trouver égale à
40millions demètres ?Soit uneerreur parrapport àla mesure actuelle
de 9000mètres en suivant unméridien et de 75000mètres en suivant
l'équateur, etdanslemeilleurdescasuneerreurdeunmillième, oupour
prendre uneéchelle decomparaison,uneerreur deunmillimètre surun
mètre, ou de un micron sur un millimètre, ce qui n'est réalisé dans
l'industrie que depuis une trentaine d'annés.
Unouvrage d'Hérodote (- 484 -425) qui fut en contact au cours de
sonséjourenEgypteaveclesprêtres et les savants,utilise cette mesure,
ce qui pourrait laisser présumer que les prêtres égyptiens la connais-
saient, laquelle ne pouvait provenir des Hindous ou des Assyro-
Chaldéens, ceux-ci neconnaissant pas ladivision ducercle en360°. Ils
nepouvaientmesurerlalongueurd'un degrédelongitudedontlavaleur
est égale àla 360epartie delacirconférencedelaTerremesuréesuivant
un méridien, soit 111 136,530mètres. La 60epartie de cette grandeur
vaut 1852,275 mètres, ce qui correspond à la valeur du mille nautique
universellement adoptéedepuis les Grecs, et que, deplus, ils étaient les
seuls àconnaître. Il est admispar tous les historiens des sciences qu'ils
furent les seuls à transposer sur la surface terrestre les mesures
astronomiques dont il est établi qu'ils ne les ont pas calculées.
Onsait queles Egyptiensutilisaient commemesure lacoudée sacrée
valant 635millimètres, valeurégale àla 10000000 partie durayon de
la Terre, dont la valeur actuelle est de6367654mètres. Il est facile de
conclure que les Egyptiens avaient mesuré le rayon de la Terre. Il est
moins facile depréciser quels étaient les instruments utilisés.
Onpeut essayer de reconstituer la méthode suivie. Sachant que, dès
uneépoquetrès reculée, aumoins 1000ans avantnotre ère, l'industrie
du verre était connue, il est parfaitement admissible de supposer
l'existence d'une industrie rudimentaire du verre d'optique aboutissant
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