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L’archéologie sur le
chantier de ...

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Archéologie et société

Hors-série 6 | 2022
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3 - Enrichissement du patrimoine national
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en sciences humaines et sociales

L’archéologie sur le chantier


OPENEDITION
de
sécurisation de Notre-Dame de Nos plateformes

Paris OPENEDITION BOOKS

Archaeology at the security site of Notre-Dame de Paris OPENEDITION JOURNALS


La arqueología en las obras de seguridad de Notre-Dame de París
HYPOTHESES
DOROTHÉE CHAOUI-DERIEUX
avec la collaboration de Christophe Besnier CALENDA
p. 420-425
https://doi.org/10.4000/archeopages.14785 Bibliothèques et institutions

OpenEdition Freemium

Résumés
Français English Español
Par leur situation sur l’île de la Cité, la cathédrale Notre-Dame de Paris et ses abords
immédiats constituent en eux-mêmes un site archéologique majeur, au sujet duquel se pose
encore un certain nombre de questions. Dès lors, l’incendie du 15 avril 2019 a provoqué dans la
communauté scientifique, et plus particulièrement parmi les archéologues, beaucoup
d’interrogations, mais surtout d’attentes quant à la prise en compte du sujet archéologique
dans le cadre du chantier de sécurisation et de restauration. En effet, si la chronologie de la
construction de la cathédrale — dans son état gothique — est relativement bien connue dans
ses grandes lignes, on ne peut pas en dire autant des états antérieurs. Le chantier de
sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris, hors norme à tous points de vue, a eu cette
vertu de démontrer, s’il en était besoin, la possible et parfaite intégration de la question
archéologique dans la bonne marche d’un chantier de restauration de monument historique
lorsque tous les interlocuteurs travaillent en toute confiance. Les découvertes constituent
autant d’éléments, qui après leur étude, permettront non seulement d’enrichir la connaissance
de la construction de Notre-Dame et de ses restaurations et la compréhension de ce lieu
d’inhumation privilégiée qu’est la croisée de transept, mais aussi de documenter de manière
inédite le jubé médiéval. Elles ouvrent de nouvelles perspectives sur les aspects urbains
antérieurs à l’édifice gothique.

Due to their location on the Ile de la Cité, Notre-Dame de Paris and its immediate
surroundings make up a single major archaeological site, about which many questions are still
being asked. As a consequence, the fire on 15 April 2019 resulted in many new questions for
the scientific community, in particular for archaeologists. Indeed, although the chronology of
the cathedral’s construction — in its Gothic state — is, broadly speaking, well known, one
cannot say likewise of earlier stages. The building site meant to secure Notre-Dame de Paris,
exceptional from every possible viewpoint, is proof (if indeed such proof is required) of the
CATALOGUE
possible and perfect integration of archaeological issues in the good working order of a Tout
historical monument restoration site, when all players and interlocutors work fully trusting
one another. The manifold discoveries are elements that, when OPENEDITION
studied, will not only allow
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deeper insight on Notre-Dame’s construction and restorations, as well understanding of this
privileged location for inhumations at the transept’s intersection, but also provide new data on
REVUES on the urban aspects preceding Gothic
the medieval rood screen. They open new perspectives
construction.

Debido a su localización en plena Isla de la Cité, la catedral de Notre-Dame de París y su


entorno inmediato constituyen en sí mismos un sitio arqueológico de la mayor importancia, y
que plantea aún buen número de cuestiones. Así pues, el incendio del 15 de abril de 2019
suscitó entre la comunidad científica —y más aún entre los arqueólogos— numerosas
interrogantes, pero por sobre todo generó expectativas sobre el papel que desempeñaría la
arqueología en las obras de seguridad y restauración del monumento. En efecto, si bien la
cronología de construcción de la catedral en su estado gótico se conoce a grandes rasgos
bastante bien, no puede decirse lo mismo de sus estados previos. Las obras de seguridad de
Notre-Dame de París, extraordinarias desde todo punto de vista, tuvieron la virtud de
demostrar —si acaso hacía falta hacerlo— la posible y perfecta integración de la actividad
arqueológica en el desarrollo de la obra de restauración de un monumento histórico cuando
todas las partes implicadas en el proyecto trabajan con plena confianza. Los descubrimientos
constituyen elementos que, tras su análisis, permitirán no sólo enriquecer los conocimientos
acerca de la construcción de Notre-Dame, sus restauraciones y una mejor comprensión de la
encrucijada del transepto —lugar de sepultura privilegiada—, sino además documentar de
manera inédita el ambón medieval. Además, abren nuevas perspectivas acerca de los aspectos
urbanos anteriores al edificio gótico.

Entrées d’index
Mots-clés : cathédrale, restauration, monument historique, prescription archéologique,
coactivité
Keywords: Île-de-France (region), Middle Ages, Antiquity, cathedral, restoration, historical
monument, archaeological prescription, coactivity
Index géographique : Paris, Île-de-France
Index chronologique : Moyen Âge, Antiquité
Palabras claves: París, Edad Media, Antigüedad, cathedral, restauración, monumento
histórico, prescripción arqueológica, coactividad, Isla de Francia (región)

Texte intégral
1 Par leur situation sur l’île de la Cité, la cathédrale Notre-Dame de Paris et ses abords
immédiats constituent en eux-mêmes un site archéologique majeur, au sujet duquel se
posent encore un certain nombre de questions. Dès lors, l’incendie du 15 avril 2019 a
provoqué dans la communauté scientifique, et plus particulièrement parmi les
archéologues, beaucoup d’interrogations mais surtout d’attentes quant à la prise en
compte du sujet archéologique dans le cadre du chantier de sécurisation et de
restauration. En effet, si la chronologie de la construction de la cathédrale – dans son
état gothique – est relativement bien connue dans ses grandes lignes, on ne peut pas en
dire autant des états antérieurs, seulement documentés par quelques découvertes
réalisées depuis le XVIIIe siècle à l’intérieur du monument et aux abords de celui-ci, et
par la documentation écrite. En-dehors des édifices stricto sensu, la question des
aménagements de berges pour les périodes plus anciennes ainsi que celle du tracé du
rempart du Bas-Empire suscitent toujours un certain nombre d’interrogations. Associé
dès les lendemains de l’incendie au chantier qui se mettait en œuvre sous maîtrise
d’ouvrage de la Drac d’Île-de-France1, le service régional de l’archéologie (SRA), par sa
présence quasi quotidienne sur site, par sa participation aux très nombreuses réunions,
par son implication concrète sur le terrain2, a réussi progressivement à faire prendre en
compte le sujet archéologique (et en premier lieu le sujet « vestiges ») par tous ses
interlocuteurs.

Les travaux de prélèvement et de tri


des vestiges au sol et sur les voûtes
2 Lorsque la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris prend feu le 15 avril 2019,
entrainant avec elle la chute de la flèche de Viollet-le-Duc, d’une partie des voûtes de la
croisée et de l’un des arcs doubleaux de la nef, les services du ministère de la Culture en
charge du contrôle scientifique et technique de l’édifice3 se retrouvent face à un défi
sans précédent : le déblaiement de ces décombres au sol et sur les voûtes représente, en
effet, un préalable indispensable pour mener à bien la sécurisation de l’édifice et de
ceux qui y travaillent, et ce dans un calendrier extrêmement contraint. Cependant, au
vu de la valeur historique et archéologique de tous ces matériaux, déjà protégés au titre
des monuments historiques, il n’est pas question de procéder sans méthode. Une
« pédagogie du vestige » se met alors en place, afin d’attirer l’attention de chacun sur le
caractère patrimonial de ce que certains considèrent encore comme des gravats. C’est
ainsi que quelques jours à peine après l’incendie est instauré un chantier de
prélèvement, de tri et d’inventaire des vestiges, selon un protocole méthodologique
rédigé conjointement par le SRA et le Laboratoire de recherche des monuments
historiques (LRMH), et validé par l’archéodendromètre du Centre de recherche et de
restauration des musées de France (C2RMF). Dès cette phase, un archéologue de
l’Inrap, Marc Viré, fin connaisseur de la cathédrale, est sollicité pour œuvrer, aux côtés
des collègues du ministère de la Culture, du Laboratoire central de la préfecture de
police (LCPP) et des compagnons sur le chantier, au tri de tous les éléments effondrés :
l’objectif est d’identifier, selon des critères propres à chaque matériau (bois, pierre,
métal essentiellement), ce qui doit être conservé, soit dans une perspective de
restauration, soit dans une perspective de recherche à plus long terme (Chaoui-Derieux
et al. 2021). Dans ce contexte de pollution au plomb, et alors même que l’édifice est loin
d’être sécurisé, tous doivent agir dans l’urgence, sans mettre en péril le calendrier très
contraint annoncé pour la restauration : c’est donc munis d’équipements de protection
individuels (EPI), dont un masque à assistance respiratoire, que spécialistes des
matériaux et archéologues, à l’abri dans les bas-côtés de la cathédrale, guident des
conducteurs d’engins téléguidés pour prélever, par procuration, éléments de charpente,
de flèche, blocs de voûte effondrés, armatures métalliques, le tout enchevêtré avec des
morceaux d’échafaudage calciné et avec les chaises encore en place dans l’édifice [ill. 1].

1. Deux engins téléguidés de la société SGLM prélèvent délicatement, parmi les


décombres effondrés à l’amas de la croisée, une tête d’ange (avec restes de
polychromie dorée) provenant de la clé de voûte.
La clé de voûte a été reconstruite au XVIIIe siècle par Germain Boffrand, déposée puis reposée par
Viollet-le-Duc lors de la construction de la flèche au XIXe siècle. Les trois autres têtes d’ange qui
ornaient la clé ont également pu être récupérées lors du tri des vestiges, mais beaucoup moins bien
conservées. On aperçoit en arrière-plan la Rubalise délimitant les zones non accessibles pour des
raisons de sécurité.
C2RMF / A. Komenda.
3 Les amas du bras nord du transept (quelques blocs effondrés de la voûte du
XVIIIe siècle) et de la croisée (éléments provenant de la flèche de Viollet-le-Duc, blocs de
la voûte de la croisée, éléments d’échafaudage) doivent être traités prioritairement, car
situés en « zone police », et selon le calendrier imposé par le LCPP. Pour ces deux amas,
une « simple » campagne de documentation photographique est mise en œuvre, avec
prises de vue systématiques, depuis un échafaudage roulant, de chacun des
prélèvements réalisés par les engins téléguidés (pince ou godet selon le type de
matériau prélevé). Le contexte de chaque godet est ainsi documenté, offrant aux
décombres sélectionnés une valeur scientifique, qui permettra, à court ou long terme,
leurs étude et analyse.
4 L’urgence est relativement moindre pour l’amas de la partie orientale de la nef dans
lequel s’est effondré l’un des arcs doubleaux ainsi qu’une partie de la charpente
médiévale, sous le poids de la pointe de la flèche de Viollet-le-Duc4. Le SRA décide alors
d’émettre pour ce secteur une décision de fouille d’office5 incluant notamment un
enregistrement automatisé de l’information grâce à une couverture photogrammétrique
systématisée et à une géolocalisation de chaque élément (bois de charpente) ou godet
prélevé [ill. 2]. La rédaction d’un arrêté de décision de fouille confère de plus à ces
vestiges le statut de biens archéologiques mobiliers, en plus de celui d’objets protégés
au titre des monuments historiques.

2. Mise en place d’un système de prises de vue orthophotographiques par l’entreprise


Art graphique et Patrimoine.
Le SRA a missionné cette société pour géolocaliser le plus précisément possible, avant leur
prélèvement dans l’amas de la nef, les éléments de charpente ainsi que les blocs de l’arc doubleau
effondré. Des capteurs photos ont été installés sur les tailloirs des chapiteaux de la nef, avec
déclenchement automatique depuis une tablette : la réception des orthophotographies en très léger
différé par rapport à l’opération de prélèvement a ainsi permis au responsable d’opération de
documenter le traitement stratigraphique de l’amas, et de numéroter très précisément chacun des
éléments prélevés.
Drac Île-de-France / SRA, D. Chaoui-Derieux.
5 L’ensemble de ces matériaux, prélevés, triés et conservés, est ensuite stocké sur des
palettes dans des barnums installés sur le parvis de la cathédrale, où ils font l’objet d’un
premier récolement. La constitution d’une base de données permet, dès ce stade, de
dialoguer avec les architectes quant au remploi potentiel de certains éléments dans le
cadre de la restauration, ou tout du moins de leur utilisation comme modèle. À terme,
elle offrira à la communauté scientifique une documentation de première main pour
initier des programmes de recherche dans le cadre du chantier scientifique Notre-Dame
coordonné par le CNRS et le ministère de la Culture.
6 Concernant les matériaux effondrés sur les voûtes, traités dans un second temps, là
encore les questions de sécurité des personnels et d’accès direct aux vestiges ont rendu
complexes les opérations de prélèvement, qui n’ont pu se faire que par procuration. Ici
point d’engin téléguidé mais l’aide très précieuse de cordistes, qui, harnachés aux
poutres des planchers installés sur les voûtes après incendie, ont extrait selon un
carroyage préalablement défini en collaboration avec le SRA, et après numérotation
individuelle de tous les gros éléments, tous les morceaux de charpente, gros charbons
de bois, armatures métalliques, afin que ceux-ci fassent l’objet d’un nouveau tri dans les
barnums. En lieu et place des orthophotographies mises en œuvre pour l’amas de la nef,
un protocole d’acquisition automatique d’images a été créé spécifiquement par l’UMR
3495 « MAP »6, en collaboration avec le C2RMF, permettant d’effectuer un relevé
scanner 3D et de documenter le traitement stratigraphique des amas (système de cable-
cams).
7 À l’heure actuelle, l’intégralité des matériaux identifiés comme vestiges7 est conservée
dans des entrepôts loués par l’établissement public Notre-Dame au nord de l’Île-de-
France, sous la responsabilité du SRA. Au même titre que tous les autres biens
archéologiques mobiliers, ils seront, dès l’inventaire de gestion finalisé, mis à la
disposition des chercheurs qui voudront en faire l’étude, et notamment aux différents
groupes de travail du chantier scientifique8. La spécificité de leur provenance et de leur
contexte de prélèvement, dans un environnement plombé, complique cependant leur
accessibilité, puisque toute manipulation et tout prélèvement nécessiteront le port d’un
EPI spécifique, et notamment d’un masque à assistance respiratoire.

La mise en œuvre d’opérations


d’archéologie préventive
8 Outre le travail sur les vestiges effondrés, le chantier de sécurisation de la cathédrale
a nécessité, au fur et à mesure de son avancement, l’installation rapide d’équipements
techniques dont la mise en œuvre était susceptible de porter atteinte à la conservation
de niveaux anthropiques. Dès les débuts du chantier, le SRA a donc alerté maîtrise
d’ouvrage et maîtrise d’œuvre sur l’extrême sensibilité archéologique du site, tant à
l’intérieur même de l’édifice qu’à ses abords immédiats, et de la nécessaire mise en
œuvre d’opérations d’archéologie préventive en amont dès lors que des aménagements
le nécessiteraient. Parallèlement, la loi n° 2019-803 du 29 juillet 2019 pour la
conservation et la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris a prévu, dans son
article 11, que l’Inrap serait l’opérateur chargé de réaliser les fouilles archéologiques
rendues nécessaires dans le cadre de ces travaux.
9 Plusieurs diagnostics et fouilles ont ainsi été réalisés durant les deux premières
années du chantier, faisant suite à chaque fois à une demande anticipée de prescription
de la part du maître d’ouvrage. La pose de deux transformateurs électriques, l’un au
niveau du square Jean-XXIII9, l’autre au niveau de la promenade Maurice-Carême10,
est à l’origine des deux premiers diagnostics : le terrassement envisagé dans le cadre
des travaux n’excédant pas plus d’un mètre de profondeur, les niveaux mis au jour ont
essentiellement concerné les périodes récentes (remblais et sols du XIXe siècle). De
même, un troisième diagnostic, en amont de la construction d’une nouvelle base-vie au
sud du square Jean-XXIII11 (terrassement sur une faible épaisseur), a permis la mise en
évidence de la fondation du mur de clôture du square de l’Archevêché (début du
XXe siècle), et de niveaux de remblais de la seconde moitié du XXe siècle, liés à la
reconstruction du quai de Seine effondré.
10 Une fouille directe a été prescrite à l’emplacement projeté de l’installation de la grue
à tour, au chevet de la cathédrale12. À cet endroit précis avaient en effet été mis au jour
plusieurs états d’un mur épais de plus de 2 mètres, juste sous le niveau de sol13, au
printemps 1918, lors de travaux de terrassements destinés à remplir des sacs de terre
pour protéger les monuments des bombardements allemands. Fondé sur plus de
5 mètres, le mur avait été démonté sur environ 1,50 m au niveau de l’ouverture du
sondage. Au vu de sa mise en œuvre (gros blocs irréguliers à la base, petits moellons en
partie supérieure), différentes hypothèses avaient alors été envisagées quant à sa
datation et à son interprétation ; sa non-représentation sur les plans de la période
moderne plaidait en tout cas en faveur d’une datation plus ancienne (médiévale ?).
11 Le projet d’implantation de la grue nécessitait, après le terrassement du niveau de
terre végétale, le forage de quatre pieux d’un mètre de diamètre sur une profondeur
d’environ 20 mètres, et la réalisation d’un massif de fondation bétonné. Si l’emprise
totale des travaux (100 m²) a été soumise à prescription et entièrement décapée sous
surveillance archéologique, seule l’emprise des puits devait faire l’objet de la fouille.
Malgré la très grande réactivité de l’Inrap, l’expérience, l’expertise et la disponibilité du
responsable d’opération et de son équipe, l’intervention n’a pas été totalement
satisfaisante à cause des délais extrêmement restreints pour mener à bien l’intervention
et par les difficultés techniques de mise en œuvre du blindage des puits14. Les
observations et relevés précis n’ont pu porter que sur le puits dans lequel fut
redécouvert le mur, ce qui a quand même permis d’affiner sa datation : il est interprété
comme un mur de quai et daté de la fin du XIe siècle -début du XIIe siècle [ill. 3].

3. Équipe de l’Inrap à l’œuvre dans le seul puits blindé ayant réellement fait l’objet d’une
fouille préalablement à l’installation de la grue.

Sur les quatre puits, deux ont dû être arrêtés à 1,5 m de profondeur, dans des remblais du début du
XXe siècle, et le troisième a été interrompu à 2,5 m de profondeur, dans des remblais modernes. Dans
le seul puits restant, la fouille des niveaux médiévaux, la datation du mur de quai et le relevé
stratigraphique ont été réalisés en urgence, à la toute fin du chantier. La base du mur a été reconnue à
plus de 6 mètres de profondeur, mais le blindage (en panneaux métalliques) s’arrêtant à 4,5 m, la base
de la stratigraphie n’a malheureusement pas pu être correctement appréhendée.
Inrap.
12 Dans le cadre strict du chantier de sécurisation, l’intérieur de la cathédrale n’a pas été
directement concerné par la mise en œuvre de travaux pouvant avoir un impact sur la
conservation de niveaux et/ou de vestiges. Néanmoins, le souhait de la maîtrise
d’œuvre d’échafauder de fond en comble l’ensemble de l’édifice nécessitait de maîtriser
a minima l’état du sol et du sous-sol. Dans ce cadre, le SRA a plaidé dès les débuts du
chantier, puis de manière récurrente à chaque réunion de coordination, pour l’intérêt
commun de mener à bien une campagne de prospection géophysique dans une
cathédrale vide de tout ameublement. Ces efforts ont fini par porter leurs fruits, et une
demande anticipée de prescription a été rédigée par le maître d’ouvrage. L’opération
devait néanmoins tenir compte d’un certain nombre de contraintes : coactivité avec les
entreprises, présence d’échafaudages dans le bras sud du transept et dans les deux
« chapelles-test », pollution au plomb des sols, recours à des engins téléguidés pour y
fixer le matériel de prospection et, comme depuis le début du chantier, calendrier
extrêmement fluctuant et contraint… Là encore, la souplesse dont ont fait part le
responsable et son équipe, le travail de pédagogie entrepris avec les entreprises
partenaires (notamment l’entreprise SGLM aux manettes des engins téléguidés), ont
garanti le succès de l’opération15.
13 La prospection avait pour objectif de reconnaître l’état actuel du sous-sol afin de
déterminer l’existence d’édifices ou d’états antérieurs à la cathédrale gothique, de
préciser le système de fondations du dernier état, et de mettre en évidence d’éventuelles
anomalies topographiques (ossuaires, caveaux…). Si les travaux récents menés dans le
cadre de la Topographie chrétienne des cités de Gaule, à partir de l’analyse des sources
écrites et archéologiques, permettent de proposer l’existence de plusieurs états avant
l’édifice gothique (Barbier et al. 2012), on en connaît finalement encore peu d’éléments
tangibles, à l’exception de quelques maçonneries mises en évidence depuis le
XVIIIe siècle à l’intérieur de l’édifice (deux maçonneries dans le chœur en 1711, dont une
utilisait en remploi des blocs appartenant au pilier des Nautes ; maçonneries et
sépultures mises au jour en 1982-1983 lors d’une fouille de sauvetage par la
commission du Vieux Paris).
14 Compte-tenu de la présence d’un dallage sur l’intégralité de la surface à couvrir, deux
méthodes d’intervention ont été mises en œuvre de manière complémentaire : la
méthode radar, avec un maillage permettant une mesure de profil tous les 50 cm au
maximum, et la méthode électrostatique, avec un maillage permettant une mesure de
profil tous les 2 mètres au maximum16. Réalisée par la cellule détection de l’Inrap à
l’automne 2020, cette opération a permis de révéler, outre les anomalies liées au réseau
de carneaux du XIXe siècle, de nombreuses anomalies archéologiques, à partir de 50-
60 cm de profondeur [ill. 4].

4. Système d’acquisition 3D-radar tracté à l’aide d’un engin téléguidé au niveau de la


croisée.

La croisée a été préalablement déblayée et nettoyée afin d’enlever tous les éléments pouvant dégrader
le contact entre les antennes/pôles et le sol. En son centre, les fragments du dallage brisé encore en
place ont rendu plus délicate l’intervention. La zone étant encore inaccessible pour des raisons de
sécurité (instabilité des voûtes), le matériel de prospection a dû être adapté aux engins de la société
SGLM ayant servi aux opérations de prélèvement immédiatement après l’incendie. Dans le secteur de
la croisée, la forte teneur en argile et la présence de nombreux réseaux des XIXe et XXe siècles ont
malheureusement fortement perturbé la lecture des données géophysiques.
Inrap.
15 Si aujourd’hui le chantier de sécurisation a officiellement laissé place au chantier de
restauration à proprement parler, plusieurs opérations d’archéologie préventive sont
encore à prévoir. Au printemps 2021, lors de sondages géotechniques à la croisée, ont
été identifiés et relevés un certain nombre de vestiges : claveaux de la voûte du
XVIIIe siècle massifs de maçonnerie, radiers de fondation, caveaux funéraires liés au
plâtre (Puaux 2021). Le souhait de la maîtrise d’œuvre de pouvoir effectuer dans ce
secteur un terrassement sur une épaisseur de 35 à 40 cm, en amont du coulage d’une
chape de répartition (préalablement au montage du futur échafaudage de la flèche), a
donné lieu à une nouvelle demande anticipée de prescription de la part de
l’établissement public, à laquelle le SRA a répondu par une prescription de fouille
directe : bien que concernant une très faible épaisseur, l’objectif de cette opération17 est
la mise en évidence et la caractérisation des éléments antérieurs au niveau de dallage de
Viollet-le-Duc, et notamment les niveaux de chantier du XIXe siècle, d’éventuels
éléments appartenant aux états antérieurs de la cathédrale gothique ou aux différentes
étapes de construction de l’édifice, ainsi que de possibles éléments funéraires.
16 Enfin, à l’extérieur de la cathédrale, en amont de la réalisation de locaux techniques
entre le presbytère et la sacristie, a été prescrit un diagnostic dont le démarrage est
envisagé courant 2022. Sa localisation à l’emplacement supposé du palais épiscopal
dans son état des XIe-XIIe siècles laisse espérer des résultats prometteurs.
17 Le chantier de sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris, hors norme à tous
points de vue, a eu cette vertu de démontrer, s’il en était besoin, la possible et parfaite
intégration de la question archéologique dans la bonne marche d’un chantier de
restauration de monument historique lorsque tous les interlocuteurs travaillent en
toute confiance.
18 Dans le cas précis de Notre-Dame, malgré un calendrier sous pression politique,
malgré des conditions de travail rendues complexes par la présence du plomb, le bilan
de trois années de chantier de sécurisation se révèle positif sur de très nombreux
points : excellente collaboration avec l’ensemble des interlocuteurs (maîtrise d’œuvre,
maîtrise d’ouvrage, compagnons, différents services du ministère, opérateur), mise en
place d’un protocole inédit pour le tri et le prélèvement des vestiges, avancées
scientifiques rendues possibles grâce aux opérations d’archéologie préventive, travaux
déjà initiés et à venir sur les matériaux, et aventure humaine sans précédent.

La fouille sous la croisée de transept


Christophe Besnier
La reconstruction de la flèche de la cathédrale nécessitant le montage d’un échafaudage
de 600 tonnes et la mise en place d’une dalle de fondation provisoire à la croisée de
transept une fouille d’archéologie préventive a été prescrite par le SRA. Cette fouille de
100 m2, initialement prévue pour une durée de trois à cinq semaines à partir du
2 février 2022, devait examiner le sol jusqu’à une quarantaine de centimètres de
profondeur. En raison de l’importance des vestiges à documenter, la durée de la fouille
a été portée à neuf semaines. Deux sondages complémentaires, permettant d’aller sous
les 40 cm d’impact de l’aménagement, ont également été décidés pour dégager un
sarcophage en plomb et les éléments de sculpture appartenant au jubé médiéval.
A tout d’abord été mis au jour un important réseau de chauffage en briques installé par
E. Viollet-le-Duc au XIXe siècle [ill. 5] . Au sein des remblais des tranchées de
construction de ces calorifères ont été trouvés des objets témoignant des vestiges percés
par ce réseau : os humains, dallage de marbre, fragments de sculpture, céramique
médiévale, mais aussi céramiques, fragments d’amphore, dalle de marbre attestant de
niveaux antiques sous la croisée. Rappelons que le pilier des Nautes a été découvert au
XVIIIe siècle sous le chœur de Notre-Dame.
Un radier de pierres calcaires a également été identifié à une quinzaine de centimètres
seulement de profondeur. Occupant près de la moitié de l’emprise, il est constitué d’un
à deux niveaux de pierres calcaires, d’une épaisseur variant de 15 à 30 cm. Il était
supposé être le radier de sol du XIXe siècle, mais les relations stratigraphiques ont
permis de montrer qu’une origine médiévale de ce radier n’est pas à exclure. Pour le
moment, il est datable entre le XIVe siècle et le début du XVIIIe siècle ; les études à venir
affineront cette datation. D’autres niveaux de sol construits pour la plupart en mortier
avec cailloutis ont été identifiés en coupe sous le radier. Certains d’entre eux portent
des traces de rubéfaction. Le sol le plus profond, observé à 1,10 m de profondeur, est un
sol bétonné extrêmement compact et épais d’une quinzaine de centimètres.
Dix caveaux funéraires ont pu être identifiés. Deux caveaux perforent le radier, tandis
que les autres sont scellés par celui-ci. Ils sont majoritairement construits en parois de
plâtre scellées par une dalle de couverture en pierre. À une exception près, les caveaux
qui ont pu être étudiés sont ceux qui ont été recoupés par les calorifères, et dont le
contenu avait en grande partie disparu. L’exception évoquée concerne une sépulture
avec sarcophage anthropomorphe en plomb située sous le radier et sous des remblais
contenant de la céramique flamulée18 médiévale [ill. 6]. Seule l’étude du défunt et des
objets associés permettra de l’inscrire chronologiquement. Un autre sarcophage en
plomb a été identifié, logé dans un caveau intact dans l’axe central de la croisée. Il est
situé sous une seule assise de radier. Le contenu de ce caveau a pu être entr’aperçu
grâce à un interstice entre la dalle de couverture et les parois. Le cercueil de plomb y
semble intact, et aucun remblai ne vient remplir la cavité.
En bordure orientale de l’emprise, sur une bande d’environ 1,50 m de largeur et
parallèle à l’emprise de fouille, des centaines de fragments de sculptures peintes, en
calcaire, sont apparus dès le niveau de décapage [ill. 7]. Ces éléments lapidaires, allant
de quelques centaines de grammes à près de 400 kg, sont des représentations de
personnage (bustes, mains, pieds, visages, dont très vraisemblablement un visage du
Christ lors de la descente au tombeau), des éléments de décor (feuillage, fruits…) mais
également des représentations d’édifice religieux. Une première analyse stylistique
permet de les dater de la première moitié du XIIIe siècle. La position de ces rejets près
du chœur, leur datation et le répertoire iconographique liés à des scènes de la Passion
du Christ les font attribuer au jubé médiéval, érigé dans la première moitié du
XIIIe siècle et détruit au début du XVIIIe siècle. Le nombre des éléments retrouvés va
considérablement renouveler la connaissance de ce jubé dont seulement huit fragments
sont conservés au Louvre et une vingtaine dans les réserves lapidaires de la cathédrale.
Enfin, une fondation maçonnée de 1,50 m de largeur a été observée le long de la limite
est de l’emprise, apparaissant à une profondeur comprise entre 70 et 90 cm. Cette
maçonnerie sert d’appui aux rejets du jubé et est également perforée par plusieurs
caveaux. Ce mur, sous réserve des études à venir, peut témoigner d’un état antérieur à
l’édifice gothique. La présence de pierres présentant des traces de layage19 autorise à le
supposer, même s’il est possible que ces dernières soient en réemploi.
Ces découvertes constituent autant d’éléments, qui, après leur étude, permettront de
mieux comprendre ce lieu d’inhumation privilégiée qu’est la croisée de transept et
d’enrichir non seulement la connaissance de la construction de Notre-Dame mais aussi
des aspects antérieurs à l’édifice gothique, tant médiévaux qu’antiques.

5. Vue prise depuis les échafaudages après la dépose du dallage qui montre l’impact du
réseau de chauffage (conduits en briques) sur le sous-sol de la croisée de transept et
notamment sur le radier empierré.
Le chœur est à droite de la photo.
D. Gliksman, Inrap.

6. Sarcophage en plomb, après dégagement complet.


Il a pu être observé qu’il est en position secondaire, placé de biais sur une couche de remblais dans un
sarcophage en plâtre. Au premier plan, le sol bétonné. En arrière-plan, on distingue les calorifères du
XIXe siècle, dont l’un est percé par trois claveaux tombés lors de l’incendie de 2019.

D. Gliksman, Inrap.

7. Éléments sculptés appartenant au jubé médiéval, dont on voit ici quelques blocs
parmi les plus imposants, reposant sur une fondation plus ancienne.
Au premier plan, on aperçoit la succession de différents niveaux de sol sous le radier empierré.
Ch. Besnier, Inrap.

Bibliographie
Pour les opérations archéologiques citées dans cet article, les références, notices et documents
liés des rapports sont consultables sur le catalogue des fonds documentaires de l’Inrap :
https://dolia.inrap.fr ou dans les SRA.
BARBIER J., BUSSON D., SOULAY V. 2012 : Avant la cathédrale gothique, in Vingt-Trois A. (dir.),
Notre-Dame de Paris, Strasbourg - Paris, La Nuée bleue - Place des Victoires (coll. La grâce
d’une cathédrale), 2012, p. 17-28.
CHAOUI-DERIEUX D., BOUET B., PUAUX O. 2021 : Les opérations d’archéologie menées dans le
cadre du chantier de sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris, in Patrimoines, La
revue de l’Institut national du patrimoine, 16, p. 121-129.

Notes
1 La Drac a été maître d’ouvrage du projet jusqu’à son remplacement par l’établissement public
Notre-Dame au 1er décembre 2019.
2 Et par l’application du dispositif réglementaire, bien sûr.
3 Drac Île-de-France : conservation régionale des monuments historiques, SRA ; Laboratoire
de recherche des monuments historiques.
4 Cet amas n’est en effet pas situé en « zone police ».
5 Arrêté n° 2019-332 du 14 mai 2019 portant décision d’une fouille archéologique d’office :
opération réalisée entre juillet et novembre 2019, sous la responsabilité de Nicolas Warmé,
Inrap.
6 Modèles et simulations pour l’architecture et le patrimoine.
7 Plus de 10 000 morceaux de bois, 650 palettes de pierre, 350 palettes de métal, sans compter
tous les petits objets isolés (clous forgés, éléments d’horloge, cloches, verre…).
8 Selon les termes de la convention de dépôt pour étude signée entre la Drac et le CNRS le
30 octobre 2020.
9 Diagnostic réalisé en novembre 2019 sous la responsabilité de Xavier Peixoto, Inrap.
10 Diagnostic réalisé en novembre 2019 et mars 2020 sous la responsabilité de Xavier Peixoto,
Inrap.
11 Diagnostic réalisé en janvier 2020 sous la responsabilité de Nicolas Warmé, Inrap.
12 Fouille réalisée en octobre-novembre 2019 sous la responsabilité de Xavier Peixoto, Inrap.
13 Procès-verbal de la commission du Vieux Paris du 31 mai 1919, rapport du docteur Capitan,
p. 102-105 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5745923f/f6.item.
14 Blindage réalisé par une entreprise intervenant déjà sur le chantier, mais non spécialisée
dans ce type de travaux.
15 Diagnostic réalisé en octobre-novembre 2020 sous la responsabilité de Guillaume Hulin,
Inrap.
16 En collaboration avec des membres de l’UMR 7619 « Metis », auteurs d’un prototype.
17 Fouille réalisée en février-mars 2022, sous la direction de Christophe Besnier, Inrap.
18 Décor en bandes rouges régulières.
19 Rayures laissées par des outils.

Table des illustrations


1. Deux engins téléguidés de la société SGLM prélèvent délicatement,
Titre parmi les décombres effondrés à l’amas de la croisée, une tête d’ange
(avec restes de polychromie dorée) provenant de la clé de voûte.
La clé de voûte a été reconstruite au xviiie siècle par Germain Boffrand,
déposée puis reposée par Viollet-le-Duc lors de la construction de la
e
Légende flèche au xix siècle. Les trois autres têtes d’ange qui ornaient la clé ont
également pu être récupérées lors du tri des vestiges, mais beaucoup
moins bien conservées. On aperçoit en arrière-plan la Rubalise délimitant
les zones non accessibles pour des raisons de sécurité.
http://journals.openedition.org/archeopages/docannexe/image/14785/img-
URL
1.jpg
Fichier image/jpeg, 537k
2. Mise en place d’un système de prises de vue orthophotographiques
Titre
par l’entreprise Art graphique et Patrimoine.
Le SRA a missionné cette société pour géolocaliser le plus précisément
possible, avant leur prélèvement dans l’amas de la nef, les éléments de
charpente ainsi que les blocs de l’arc doubleau effondré. Des capteurs
photos ont été installés sur les tailloirs des chapiteaux de la nef, avec
Légende déclenchement automatique depuis une tablette : la réception des
orthophotographies en très léger différé par rapport à l’opération de
prélèvement a ainsi permis au responsable d’opération de documenter le
traitement stratigraphique de l’amas, et de numéroter très précisément
chacun des éléments prélevés.
Crédits Drac Île-de-France / SRA, D. Chaoui-Derieux.
http://journals.openedition.org/archeopages/docannexe/image/14785/img-
URL
2.jpg
Fichier image/jpeg, 584k
3. Équipe de l’Inrap à l’œuvre dans le seul puits blindé ayant réellement
Titre
fait l’objet d’une fouille préalablement à l’installation de la grue.
Sur les quatre puits, deux ont dû être arrêtés à 1,5 m de profondeur, dans
des remblais du début du xxe siècle, et le troisième a été interrompu à
2,5 m de profondeur, dans des remblais modernes. Dans le seul puits
restant, la fouille des niveaux médiévaux, la datation du mur de quai et le
Légende relevé stratigraphique ont été réalisés en urgence, à la toute fin du
chantier. La base du mur a été reconnue à plus de 6 mètres de
profondeur, mais le blindage (en panneaux métalliques) s’arrêtant à
4,5 m, la base de la stratigraphie n’a malheureusement pas pu être
correctement appréhendée.
Crédits Inrap.
http://journals.openedition.org/archeopages/docannexe/image/14785/img-
URL
3.jpg
Fichier image/jpeg, 580k
4. Système d’acquisition 3D-radar tracté à l’aide d’un engin téléguidé au
Titre
niveau de la croisée.
La croisée a été préalablement déblayée et nettoyée afin d’enlever tous
les éléments pouvant dégrader le contact entre les antennes/pôles et le
sol. En son centre, les fragments du dallage brisé encore en place ont
rendu plus délicate l’intervention. La zone étant encore inaccessible pour
des raisons de sécurité (instabilité des voûtes), le matériel de prospection
Légende
a dû être adapté aux engins de la société SGLM ayant servi aux
opérations de prélèvement immédiatement après l’incendie. Dans le
secteur de la croisée, la forte teneur en argile et la présence de
nombreux réseaux des xixe et xxe siècles ont malheureusement
fortement perturbé la lecture des données géophysiques.
http://journals.openedition.org/archeopages/docannexe/image/14785/img-
URL
4.jpg
Fichier image/jpeg, 439k
5. Vue prise depuis les échafaudages après la dépose du dallage qui
Titre montre l’impact du réseau de chauffage (conduits en briques) sur le sous-
sol de la croisée de transept et notamment sur le radier empierré.
Légende Le chœur est à droite de la photo.
Crédits D. Gliksman, Inrap.
http://journals.openedition.org/archeopages/docannexe/image/14785/img-
URL
5.jpg
Fichier image/jpeg, 551k
Titre 6. Sarcophage en plomb, après dégagement complet.
Il a pu être observé qu’il est en position secondaire, placé de biais sur
une couche de remblais dans un sarcophage en plâtre. Au premier plan,
Légende
le sol bétonné. En arrière-plan, on distingue les calorifères du xixe siècle,
dont l’un est percé par trois claveaux tombés lors de l’incendie de 2019.
Crédits D. Gliksman, Inrap.
http://journals.openedition.org/archeopages/docannexe/image/14785/img-
URL
6.jpg
Fichier image/jpeg, 466k
7. Éléments sculptés appartenant au jubé médiéval, dont on voit ici
Titre quelques blocs parmi les plus imposants, reposant sur une fondation plus
ancienne.
Au premier plan, on aperçoit la succession de différents niveaux de sol
Légende
sous le radier empierré.
Crédits Ch. Besnier, Inrap.
http://journals.openedition.org/archeopages/docannexe/image/14785/img-
URL
7.jpg
Fichier image/jpeg, 453k

Pour citer cet article


Référence papier
Dorothée Chaoui-Derieux, « L’archéologie sur le chantier de sécurisation de Notre-Dame de
Paris », Archéopages, Hors-série 6 | -1, 420-425.

Référence électronique
Dorothée Chaoui-Derieux, « L’archéologie sur le chantier de sécurisation de Notre-Dame de
Paris », Archéopages [En ligne], Hors-série 6 | 2022, mis en ligne le 03 août 2023, consulté le
29 novembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/archeopages/14785 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/archeopages.14785

Auteur
Dorothée Chaoui-Derieux

Drac Île-de-France, SRA, UMR 7041 « ArScAn »


Articles du même auteur
Vingt ans de prescription et d’archéologie préventive à Paris [Texte intégral]
Twenty years of legal statutes and preventive archaeology in Paris
Veinte años de prescripción y de arqueología preventiva en París
Paru dans Archéopages, Hors-série 6 | 2022

Collaborateur

Christophe Besnier
Inrap

Droits d’auteur
Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits
réservés », sauf mention contraire.

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