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Dans un article publié dans la revue « société et langage », Diane Vincent a déclaré que la

sociolinguistique montre, de plus en plus, un engouement à l'analyse du discours. Bien que les
sociolinguistes ont souvent manifesté de l'intérêt à l'analyse du discours, le véritable engouement n'a
commencé qu'à partir les années 70. L'analyse du discours, est une discipline qui s’intéresse essentiellement
à articuler les textes et leurs conditions de production, marquant ainsi ses limites avec les diverses discipline
qui ont pour objet d'étude la notion du langage d'un côté, et avec l'analyse textuelle d'un autre côté. Or, la
sociolinguistique peut être définie comme l'étude de la variation et la diversité dans le langues, cherchant
ainsi à décrire l'activité du langage au sein de la société. La question de frontières entre ces deux discipline
n'est pas vraiment aisée. Certains chercheurs, tel que Schiffrin, mettent en question même l’existence de
deux disciplines, ils préfère de diviser, à côté d'autre discipline ayant le langage comme objet d'étude, su des
approches.
Sur ce point, nous nous retrouvons obligés de poser la question suivante : quelle est la nature des
relations entre l'analyse du discours et la sociolinguistiques ? Autrement dit, nous nous interrogeons sur la
manière dont les chercheurs de l'une de ces discipline peuvent se servir des outils et des méthodes de l'autre.
Dans le fil de ce travail, une confrontation entre les deux discipline semble nécessaire. Ceci ne peut
se faire sans s'interroger sur l'espace communs dans lequel, les deux disciplines opèrent ; à savoir : l’espace
des pratiques discursives et langagière investi par les sciences du langage. Dans le cade de ce travaille, nous
allons tenter de définir le ou les champs dans les quelles, chacune de ces disciplines participent, en
s’interrogeant sur les problématiques relevées par chacune des deux disciplines, pour enfin définir le cadre
opératoire commun entre les deux discipline.

P. Achards considère la sociolinguistique comme le carrefour de 3 questions principales : la question


sociologique qui s'interroge sur la place du langage dans le sociétés humaines, la question linguistique qui
s'interroge sur les problèmes posés par les variations à la théorie linguistique, et la question de pratique, qui
concerne l'utilisation sociale de la langue ( traductions, apprentissage ...etc) . Il est au préalable de noter que
le même auteur a opposer une sociolinguistique large à une sociolinguistique strict qui s'intéresse seulement
aux variations linguistiques. Cependant, c'est le sens étendu de la sociolinguistique qui prévalaient, comme le
déclare F. Gadet en 2003 «  l'étude des pratiques langagières authentiques en contexte social relève de la
sociolinguistique, au sens large ».
La sociolinguistique est caractérisé par un certain nombre de positions théoriques et de postures
méthodologiques communes : le postulat fondateur de la sociolinguistique est celui de l'hétérogénéité : à
savoir l'hétérogénéité des groupes sociaux, ce qui donne naissance aux domaines de la dialectologie et des
variations linguistiques. On ajoute à ce type d'hétérogénéité un autre type : l'hétérogénéité des langues . C'est
ce dernier type qui génère le domaine des contactes des langues.
En ce qui concerne la méthodologie, il ne serait pas faux de déclarer , comme le déclare D.
Maingueneau et J. Boutet, que la sociolinguistique est une discipline de terrains, dans la mesure qu'elle
construit des terrains d'enquête qu'investi le chercheur afin d'observer les phénomènes et les pratiques
langagières, et recueil des informations et des données concernant la matière. On parle ici de divers types de
terrains : les familles bilingues, les pratiques langagières dans les lieux de travail, les pratiques langagière
chez les jeunes urbains...Etc. Ainsi, on a témoigné vers les fins des années 80 le développement de différents
et divers courant sociolinguistiques : la sociolinguistiques de travail par exemple, ou encore la
sociolinguistique urbaines qui a produit, d'un côté, beaucoup d'analyse du parler des jeunes, soulevant ainsi
des questions de la créativité des groupes sociaux, le changement linguistiques...Etc, et d'autre part la
question du plurilinguisme urbain.
En sociolinguistique en l'occurrence française, les travaux sur le « gender » (genre) n'ont pas eu la
même retentissement qu'ils ont eu dans le monde anglo-saxon, en France, la dimension sexuelle été
analysée comme étant – entre autre- un facteur de la variation linguistique.
Dans une caractérisation stricte, l'analyse du discours « s’intéresse de la manière privilégiée de
intrications ,dans le dispositif d'énonciation, d'une organisation textuelle (…) et d'une situation de
communication » (D. Maingueneau et J. Boutet : 2005). dans ce sens, un certains nombre de problématiques
et soulevé :
On peut tout d'abord parler de la notion de cohérence des textes, ces derniers sont considérés comme
des unités linguistiques transphrastiques (au delà de la phrase) relevant d'une genre de discours défini. Il
convient ici de rappeler que la notion de cohérence est, à côté de la notion opposante qu'est la cohésion , un
élément central de la linguistique textuelle, elle concerne le niveau globale du texte (la progression des idées
dans le texte , le champ lexical ...etc). Le traitement de cette notion de cohérence permet l'interaction des
contraintes génériques de l'analyse de discours avec celle de la linguistique textuelle (progression
thématique, recouvrements présuppositionnels...).
Ensuite, nous devons parler de la notion des genres du discours, et de ça place centrale dans l'analyse
du discours. La notion de genre est une unité topique du discours, elle représente la notion de base de la
typologie discursive, à partir de laquelle nous analysons les discours. Vers les fins des années 80, la validité
de cette notion s'est développée pour qu'elle s'applique sur toutes les productions verbale, mais ceci pose une
problématique : les conversation ordinaire sont difficilement analysable en s’appuyant sur la notion des
genres, Kebrat Orechionni souligne que les régularités de conversations ne relève pas du même type que
celles de genre. En effet, la notion de genres possède d'extrêmes diversités.
Dans un troisième temps, nous pouvons parler d'une autre notion qui se situe au centre de l'analyse
du discours, c'est celle de la position énonciative. Les genres ne se caractérises pas seulement par le
dispositif de communication, mais aussi par les différentes positions de la subjectivité énonciative qu'il
implique. Les linguistiques énonciatives et ces différentes théories (  la subjectivité dans le langage, la
polyphonie...) jouent un rôle primordiale dans l'analyse du discours.
Enfin, on peut aborder la notion de l'intertextualité et l'interdiscursivité. Ces notions contrarie la
conception traditionnelle qui considère certains texte comme clos, en effet, elle considère que les textes,
voire les discours sont souvent liés entre eux, elle décentre l'instance auctoriale , et postule que chaque
discours nécessite un travail permanent sur ces frontières.
Cependant, le fait qu'il existe des différences entre les deux discipline, ne nie pas l'existence de ce
que Maingueneau et Boutet appelle « mouvements de fond » : cela veut dire qu'il y a un horizon intellectuel
commun qu'on peut sentir les effets au niveaux de 3 plans : le mode de la construction des données, les
méthodes d'analyse, et la conception de l'activité du langage. D. Maingueneau et J. Boutet retiennent 4
mouvements :
le premier mouvement et celui des supports et des médias. Ils soulignes que l'intérêt au médias n'est
pas nouveau, on peut citer par exemple les travaux de Parry qui datent aux années 1920, sur le style
formulaire des épopées Homériques, ainsi que d'autres travaux qui ont pour intérêt de montrer que
l'opposition oral/ écrit conditionne l'activité énonciative, le contenu de texte, et l'organisation qui en gère et
en vive. Se rejoints à cette perspective un certains nombre de travaux et de chercheurs, qui découle de divers
courants, citant comme exemple le courant anthropologique, qui considère que « l'écriture ouvre de
nouveaux régimes ». On note brièvement que l'avènement des médias audio-visuels a changé la donne, en
poussant les chercheurs à dépasser la dichotomie orale/écrit, et ouvre de nouveaux horizons de recherche, sur
l'influence des technologie de communication et d'informatique sur les textes : on considère dorénavant que
ces supports et outils contribuent à la construction du sens du texte. Maingueneau et Boutet cite ici comme
un exemple une certaine Mac Luhan avec sa célèbre formule «  The medium is the message » ( le médium
est le message). En France, on parle même d'un courant tout entière dédié à ce type de recherche, appelé « 
médiologie » étudiant les effets des technologies de la communication de l'informatique sur la culture
contemporaine.
Le deuxième mouvement est celui intitulé par Maingueneau et Boutet «  informatique et grand
corpus ». les auteurs parle de la relation entre l'informatique d'un côté, et les deux discipline en question de
l'autre côté. Il est évident que la sociolinguistique variationniste s'est construit en s'appuyant sur des outil de
l'informatique qui ont servi à l'analyse de grands corpus de la langue parlée. La France fut pionnière
concernant les grands corpus de la langue écrite, en revanche, l'anglais fut pionnière dans les corpus de la
langue parlée.
Cependant, la relation entre l'analyse du discours et l'informatique renvoie à 1969, avec l'analyse
automatique du discours de M. Pêcheux. Cette entreprise visait à rompre la continuité du texte, afin d'extraire
une sorte d’inconscient du texte. Dans le mouvement de fond actuel, les choses se sont développées et
transformées, il ne s'agit plus seulement d'une simple analyse du discours en moyennant les outils
informatique, mais les méthodes d'analyse changent de plus en plus, surtout avec le développement incessant
des capacités informatiques, des logiciels, des capacités de stockage et de traitement de corpus ce qui
permettent l'analyse de grand corpus. Les méthodes de commentaire traditionnelles qui se basent
nécessairement sur l'art de lire se sont trouvés bouleversés. L'analyse se réduit en moins en moins vers une
lecture empathique.
Le troisième mouvement de fond et celui de l'interdisciplinarité. La nature sociale du langage et du
processus de la communication conduit à une approche intégrée. Sociolinguistique comme analyse du
discours sont à l'origine interdisciplinaires, elles sont largement développées sur ce fait : elles sont passées
d'une interdisciplinarité prônée et réclamée à une interdisciplinarité pratiques
La sociolinguistique est interdisciplinaire même dans la mesure où elle rassemble deux discipline : la
linguistique et la sociologie. Cependant, ce n'est absolument pas suffisant pour la juger comme
interdisciplinaire, cela peut tout simplement n'être qu'une simple pétition qui reste loin des pratiques des
chercheurs. Cependant, dans le domaine de la sociolinguistique aujourd'hui, on est passé de l'état où on se
demandait quelle discipline convoquer, ou quelle frontières déplacer, on tend surtout à donner la primauté
au travail collectif, à des pratiques interdisciplinaires. Autrement dit, on a dépasser la vision de conjoindre
deux disciplines distinctes à celle de la coproduction collective.
Dans l'analyse du discours, l'interdisciplinarité est un caractère fondateur, dans la mesure où le
discours est considéré comme l'objet d'étude de plusieurs disciplines, ainsi, le texte considéré lui aussi
comme l'objet d'étude empirique de l'analyse du discours est lui aussi considéré comme une préface de
distinctes disciplines.
Parler d'une interdisciplinarité entre la sociolinguistique et l'analyse du discours se reflète aujourd'hui
plutôt sur les pratiques des chercheurs que sur les fondement théoriques. Mais cela ne va pas sans y avoir
quelque conséquences, les chercheurs travaillant souvent dans des cercles interdisciplinaires ne peuvent
échapper à un changement et une modification de leurs rapports avec leurs disciplines originales.
Le dernier mouvement de fond intitulé « interaction et action : le tournant praxiologique ».
contrairement à la sociolinguistique américaine, qui est fondamentalement interactionniste, la
sociolinguistique française n'a témoigné le développement d'une problématique du pouvoir et des groupes
sociaux vers une problématique asymétrique et interactionniste que vers la fin des années 70. Ce faisant, des
changements de masses ont eu lieu tant sur le plan méthodologique, objets de recherche, que sur le plan
théorique, l'analyse des groupe sociaux tend à être abandonnée et à être remplacée par l'étude de l'activité
des interactants : leur coopération lors de la construction de l'activité interactionniste et du dialogue. Le
niveau d'observation change d'une macro vers une microanalyse.
L'analyse du discours a resté pour longtemps défiante des corpus interactionnelle. Cela peut être
expliqué par le fait que malgré l'analyse du discours s'est constituée pour bon part en contrariant la tradition
philologique, cette dernière, en revanche, a continué souvent de l'informer en profondeur. Cela peut tenir
aussi à la relation plus ou moins conflictuelle entre l'analyse du discours européenne en l’occurrence
française, et les courants anglo-saxons, dont les présupposés idéalistes et empiristes ont souvent été
considérés incompatible avec la démarche, et les méthodologie de l'analyse du discours. De ce fait, une sorte
de répartition tacite s'est produit : l'analyse du discours francophone s’intéresse aux discours institutionnels
comme le discours journalistique, politique...Etc, tant que les américains s'en charge des conversations.
La réticence marqué par l'analyse du discours française envers les conversations et les interactions
n'est guère dû à un manque ou un interdit théorique, mais c'est plutôt du à une réticence générale dans le
monde académique envers l'oralité.
Là encore, il est difficile d'établir des frontières étanches entre les disciplines et les domaines se
réclamant de l’interaction est difficile sur le plan conceptuel, et institutionnel. Ainsi, AD, sociolinguistique,
et analyse des conversations trouvent souvent des points de convergence, au point où on parle d'un tournant
praxiologique en science humaine et social.

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