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Université d’État d’Haïti

Faculté des Sciences Humaines

Département : Communication sociale

Cours : Analyse du discours

Professeure : Alberte Ambroise Petiote

Thème du corpus : Journée internationale de la langue Créole.

Sujet : Qu’est-ce que signifie parler créole et se comporter en créole


pour les Haïtiens, notamment la communauté Facebook haïtienne ?

Devoir préparé par : Hervia Dorsainville

Date de remise : Vendredi 11 juin 2016


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Plan
Introduction

1. Présentation du travail :

1.1. Thème et sujet de recherche

1.2. Question de recherche

1.3. Justification du corpus

1.4. Problématique et hypothèse

2. Méthode de sélection du corpus

3. Analyse du corpus à partir de la langue

4. Analyse au point de vue sémantique et discursif du corpus

Conclusion

La Journée Internationale de la langue et de la culture créole est fêtée depuis plus de 30


ans à travers le monde, mais surtout dans les Caraïbes et les Amériques, soit depuis 1983 à 2016.
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Chaque 28 octobre est une occasion de célébrer et de valoriser, et cette année des diverses
activités étaient planifiées, spectacle culturel, troubadours, défilés de mode avec costume
traditionnels et un récital de poésie en créole, figuraient dans le calendrier. Également, de concert
avec le ministère de l’Éducation nationale et de la faculté de Linguistique appliquée, des panels
de réflexions, des conférences-débats et des forums ont été annoncé pour le mois d’octobre, sur
la problématique de la langue Créole. Car, elle est l’un des fruits de la colonisation française des
pays de la Caraïbe, tel que Haïti. Mais aussi, parce qu’elle doit faire concurrence avec le
Français, la langue du colonisateur.

En fait, tout ce mois d’octobre était dédié à la langue créole, l’un des éléments fondateurs
de la culture haïtienne. Parmi les rares pays où l’on a reconnu officiellement le Créole après
Haïti, nous avons l’archipel Seychelles avec l’anglais, le français et le Créole comme langue Co-
officielles ; le Vanuatu en Mélanésie qui a reconnu son créole mélanésien, le Bichlamar, comme
sa langue officielle parlée, ajouté de l’anglais et le français.

Avec l’apogée des réseaux sociaux, notamment Facebook en Haïti, ce 28 octobre 2016
passé a été témoin de nombreuses publications d’utilisateurs haïtiens voulant célébrer et se
présenter comme étant créole. Nous avions remarqué toute une pléiade de façon de se comporter
en créole, de s’identifier créole, qui s’affichait dans les différentes publications de nos amis et
amis d’amis.

Etant donné de l’actualité de la question, le buzz que cela a créé sur Facebook, et l’importance
capitale qu’elle comporte, nous avions trouvé cela intéressant d’analyser et même nécessaire un
corpus de publication des utilisateurs haïtiens de Facebook. Dans notre analyse du discours de
ces publications, nous allons chercher à savoir ce que signifie parler créole et se comporter en
créole pour les Haïtiens. Nous allons analyser la dimension dialogisme des publications, la
dimension inter-discours, faire ressortir les contres-discours, et la relation entre les discours des
utilisateurs de Facebook avec la réalité haïtienne et la réalité de la langue créole.
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1. Présentation du travail :
1.1. Thème et sujet de recherche

Notre thème de recherche ici est la langue Créole et notre sujet de recherche est la
célébration de la langue créole par les utilisateurs haïtiens du réseau social Facebook.

1.2. Question de recherche

Notre question de recherche est trouvée ce que signifie parler créole pour les haïtiens,
notamment pour la communauté Facebook ?

1.3. Justification du corpus

Le choix de notre corpus est justifiable dans le mesure où premièrement, le thème traité
ici englobe notre corpus et il est d’actualité. Il y a juste quelques jours de cela, la problématique
de la langue Créole faisant le sujet de préoccupation de presque tous les concernés à travers le
globe. Les activités et les réactions étaient très diversifiés et fusaient de tous les parts.
Deuxièmement, c’est un sujet à caractère sociale, parce que le Créole haïtien fut l’élément
unificateur qui a permis à nos ancêtres qui subissaient le joug de l’esclavage et de la
colonisation, de se révolter et d’accéder à la libération. Troisièmement, notre corpus constitue un
espace discursif, les éléments sont liés, on pourra les comparer, les confronter, faire ressortir les
différences et ressemblances. Et notre sujet ici, est pile poil dans la temporalité et du moment
discursif car la célébration de la journée internationale de la langue et de la culture créole à
accaparer les esprits.

1.4. Problématique et hypothèse

Une façon des plus simple pour les gens de célébrer la journée internationale de la langue
créole était de le parler, l’utiliser, et de l’afficher. A travers les différentes publications sur
Facebook, nous avions remarqué qu’il y a une toute une pléiade de façon de concevoir la langue
créole et de le parler, tant au niveau de la langue en elle-même que du comportement par rapport
à la langue. Le manque de communication qui sévit dans les différentes couches sociales de la
population est dû au fait qu’il existe de nombreuses divergences sur pourquoi, quand, comment
et qu’est-ce que parler Créole. Ces différentes réactions des gens sur Facebook illustrent bien
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cette problématique. La langue en tant que l’un des principaux outils de développement d’une
nation est trop importante pour être négliger. Et pour pouvoir parler Créole haïtien, faudrait déjà
s’entendre sur ce que c’est que de le parler. Donc, nous proposons d’analyser dans le cadre de ce
travail, à travers les différentes publications ce que les gens pensent parler créole. Nous pourrons
avancer une hypothèse que les haïtiens jusqu'à présent ne sont pas vraiment entendu sur ce que
veut dire parler créole, le comment, le pourquoi, l’importance également. Et s’il existe certaines
actions en ce sens, elles ne sont pas institutionnalisées et vulgarisées au sein de la population, si
bien que dans la représentation sociale des gens de la langue il existe une vraie cacophonie.

2. Méthode de sélection du corpus

Nous avions pris le soin afin que les éléments du corpus soient diversifiés, en relation
avec notre thème de recherche mais surtout de même nature c’est-à-dire qu’ils sont tous des
publications d’haïtiens et proviennent de la même source qui est la file d’actualité de Facebook.
Nous n’avions pas pu tenir compte du sexe, de l’âge, statut matrimonial, ou d’autre informations
personnelles de la personne, compte tenu du fait qu’ils sont nombreux, que cela prendrait
beaucoup trop de temps pour collecter et analyser des données sur ces paramètres. Uniquement
les publications avec un texte ont été considéré, car les publications sur Facebook peuvent être
photo, lien, ou vidéo. Parce qu’il nous serait très difficile d’arriver à présenter et analyser un
corpus présentant toutes ces modalités. D’autre en plus qu’il n’est pas nécessaire dans le cadre de
ce travail d’être exhaustif dans la sélection du corpus.

Les commentaires sur les publications et les réponses aux commentaires sont négligés,
car ce sont des éléments dépendants et subalternes de la publication. D’où, ils sont influençables,
ce ne sont pas des éléments de premier choix pour notre analyse, puisque la question qui nous
intéresse ici ce sont les réactions des utilisateurs haïtiens de Facebook face à la journée
internationale de la langue créole et de la culture créole, non pas la réaction aux publications des
internautes sur la question. Aussi, afin de garder une certaine unicité dans le type de discours pris
en compte dans notre corpus. Parce qu’un commentaire n’est pas une publication, ne possède pas
la même importance, ou visibilité, ou objectif. D’autre en plus que le commentaire correspond à
une réaction à une publication et la réponse aux commentaires est la réaction à une autre
réaction. Chose que ne nous allons pas aborder dans le cadre de ce travail. Donc, c’est le
message principal de la publication qui nous intéresse, il s’agit du corps de la publication.
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Néanmoins, nous avions pris le soin d’élargir notre cadre de recherche en collectant des
publications sur notre page Facebook personnel faites par nos amis, et d’aller sur les pages
personnelles de nos amis pour collecter les publications faites par leurs amis. Donc, nous avions
élargi de trois fois sa valeur le cercle d’amis afin de collecter des publications avec l’hashtag
#jounenlangkreyol. Certains éléments de la publication comme la date, l’heure de publication et
le corps de la publication seront prises en compte dans notre analyse. Nous avions pris le soin
également de prendre des photos des publications des utilisateurs et nous avions choisi
uniquement les publications du 28 octobre 2016 avec l’hashtag #jounenlangkreyol afin d’assurer
l’authenticité de notre corpus. Et enfin, nous nous sommes rassurés de la confidentialité de ces
publications soit respectée afin de garder en sécurité l’identité de la personne auteur de la
publication. (Voir l’illustration ci-dessous)

3. Analyse du corpus à partir de la langue

Les publications de Facebook sont des éléments plurisémiotique, ils comportent des
photos de profil, des images, vidéos et des icônes avec un liste d’action que l’utilisateur peut
effectuer pour exprimer des sentiments comme : joie, tristesse, surprise, colère, ou tout
simplement un j’aime. Le genre de discours de notre corpus est la publication numérisée, elle
désigne des contenus proposés sur la page Facebook par ses utilisateurs accessibles aux autres
utilisateurs du réseau social. Les actes de paroles dans le cadre de Facebook s’inscrivent dans
une scène englobante qui est de type de discours un « statut » ou un « statut partagé » en tant que
type de discours. (Voir l’illustration ci-dessous)
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La scène générique correspond à l’utilisation de proverbe, de slogans et de tirades contre


d’autres utilisateurs. Et la scénographie, avec pour stratégie une mise en scène simple, percutant
et qui attire beaucoup l’attention. Juste, une phrase courte, très chargé sémantiquement, avec des
éléments communs où tout le monde peut se reconnaître. Ces phrases sont publiées en ligne, sur
un réseau social qui rassemble des millions d'haïtiens d’où avec la possibilité de partage de la
publication en boucle infini. Ces contenus, sont à objectif de diffusion et d’où la fonction des
textes sont principalement expressive. Quant aux performance linguistiques, c’est un vrai
problème puisque la langue créole est en cours d'institutionnalisation, les règles et lois qui
régissent l’utilisation écrite de la langue ne sont pas précises. Le niveau de langage est très
familier, jusqu'à devenir vulgaire certaine fois, avec des écarts de langages notoires, de
nombreuses allusions au sexe. Par exemple : Ayisyen pa manje bwa, men yo koupe bwa ;Si kapòt
te gen nen, gen kote li pa t ap rantre ; Dyaspora pa bwa sispann fè l voye ; Si koupe te gen
alsiyis, akouchman pa ta gen rèl.

4. Analyse au point de vue sémantique et discursif du corpus

Dans cette partie du travail, nous allons travailler avec les notions d’inter-discours, de
dialogisme, de polyphonie, et de positionnement. L’analyse de l’univers discursif qui constitue
notre corpus vue sa grande diversité d’auteur de publication. Mais avant de débuter l’analyse du
point de vue sémantique et discursif de notre corpus, nous allons vous dire dans quelle acception
du discours nous sommes. Ici, le discours est compris 1 en tant que le langage mis en action, un
énoncé supérieur à la phrase qui fait référence à tout un réseau de signifiance (espace, sonorité,
couleurs, gestualité et autres pratiques diverses). Notre vision de l’analyse du discours nous met
sur la voie sémantique du discours, et très proche de celle d’Althusser, car on ira vers la
matérialité où la superstructure produit et véhicule l’idéologie.

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Définition de Benveniste prise dans les notes de cours.
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Il est important aussi de noter que nous ne considérons pas les différentes publications de
manière isolée, nous les avions sélectionné de façon à créer un discours net et cohérent. Nous
avons en premier lieu ceux qui pensent célébrer ou se montrer en tant que créole sur Facebook
peut se résumer en quelque proverbe célèbre. Ils partagent des proverbes très commun, c’est-à-
dire connus de la plupart des gens, mais pas vraiment pertinent et ne retient pas trop l’attention.
(Voir l’illustration ci-dessous)

En deuxième lieu, nous avons ceux qui publient des phrases de prisés ou des slogans très
resan, que la majorité des jeunes de la capitale ou certaines villes de provinces sont très familier
avec. Ces discours sont très présents aussi dans la musique dite moderne haïtienne Rabòday.
(Voir l’illustration ci-dessous)

En troisième lieu, nous avons ceux qui profitent de l’occasion pour faire l’intéressant en
faisant preuve d’imagination, car sur les réseaux sociaux les actes communicationnels
correspondent à un besoin d’affichage afin de gagner la reconnaissance de son cercle d’amis
internautes. Ils créent leurs propres slogans, à partir d’une réalité haïtienne très distinctes, comme
la faim, la diaspora, les limena, le sexe, et autres. (Voir l’illustration ci-dessous)
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En quatrième lieu, il y a ceux qui incitent à l’utilisation de la langue, en font la promotion


ou tout simplement, affermissent de manière publication leur attachement avec la langue créole
en tant que leur langue. La notion de positionnement intervient ici, lorsque les auteurs des
publications s’identifient vouloir parler créole, si bien qu’ils incitent les autres à faire de même.
(Voir l’illustration ci-dessous)

Et en dernier lieu, ceux qui nous intéresse ici le plus, mais, peu nombreux, ceux qui
réagissent aux différentes publications de ses amis utilisateurs. Ils portent un certain regard
critique, dans le sens ils proposent un autre type de discours sur la représentation de la langue
créole et sa célébration. Ici, on peut remarquer l’aspect dialogique de notre corpus, lorsque
l’utilisateur fait référence dans sa publication des contenus des autres publications de ses amis.
On dirait une réponse ouverte, mise sur la toile à l’intention de ses Co-utilisateurs de Facebook.
(Voir l’illustration ci-dessous)
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Mais, il y a une publication qui elle comporte de nombreux éléments discursifs, très riche
en charge sémantique. Où l’on retrouve la notion d’inter-discours, des discours qui circulent
entre les discours, lorsque l’auteur de la publication qualifie les autres utilisateurs de Facebook
qui publient à cette occasion de bourgeois prétentieux qui profitent de pour s’exprime en créole
avec le niveau langage que l’on pourrait qualifier de vulgaire ou de familier. Et il insinue que ce
jour serait imposer aux bourgeois prétentieux de parler créole, car ils n’y ont pas droit dans les
364 autres jours de l’année (365 jours en cas d’année bissextile). Là, on remarque aussi une
critique acerbe contre la bourgeoisie dépendante haïtienne qui est très proche de ses anciens
colonisateurs. La notion de positionnement, se présent ici également car l’auteur est très contre
cette pratique qui est de publier des proverbes chaque 28 octobre en signe de célébration de la
langue créole et sa culture, geste très réductrice, l’on pourrait croire que la langue créole n’est
pas si riche que l’on pense, que les pratiques, comportement, mœurs, habits, coutumes, ne font
pas partie dans le fait de vivre en créole, s’exprimer en créole. Et enfin, la notion de polyphonie,
plusieurs voix qui interfèrent avec d’autres voix, intervient dans cette publication, lorsqu’il
ironise une certaine Esmeralda qui animait une activité à l’académie créole et pourtant ne peut
même pas s’exprimer totalement ou correctement en créole. (Voir l’illustration ci-dessous)
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Conclusion

En guise de conclusion, nous pouvons dire qu’il existe un certain effort quant aux
respects de certaines règles ou lois déjà communément admises pour le créole, comme une seule
lettre, un seul son, dans l’orthographe des mots. Nous avions aussi vue que cette journée pour la
grande majorité des haïtiens vivant en Haïti ou à l’étranger a été prise à légère sur Facebook. Et
pourtant cette journée, ce mois d’octobre dédié à la langue et la culture créole devrait être un
devoir de mémoire et insister sur la promotion de l’utilisation de la langue créole dans toutes les
situations communicationnelles. Quant à la réponse à notre question de recherche, nous pouvons
dire que la grande majorité ne savent pas qu’est-ce que veut dire parler créole se comporter en
créole, et de ce fait peut être la plupart d’entre ne se sont pas encore posé la question, voir avoir
une concertation sur la question.
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