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DU CONTRAT DE CITOYENNETÉ
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Collection Explorations/Découvertes
en t e r r e s humaines
dirigée p a r A r m a n d Ajzenberg e t Lucien Bonnafé
E x p l o r a t i o n s / D é c o u v e r t e s e n t e r r e s h u m a i n e s s o u h a i t e des lecteurs c a p a b l e s
d ' o p i n i o n s p e r s o n n e l l e s - et nous souhaitons que les ouvrages de la collection en
permettent la multiplication - , capables de prendre leur bien là où il se trouve et nous
a v o n s l ' a m b i t i o n d ' e n ê t r e un d e s l i e u x o u v e r t s à des idées " a u t r e s " , c a p a b l e s
d'apprécier, m ê m e si c'est de manière critique, une opinion contraire. Nous souhaitons
que les lecteurs de cette collection aient, à chaque ouvrage publié, un rapport identique à
celui qu'ils ont à une revue dont ils attendent la livraison. D'un côté une "fidéhsatton ",
donc. D ' u n autre un engagement - le nôtre - de rigueur et de qualité.
COLLECTION
Explorations/Découvertes
en terres humaines
DU CONTRAT
DE CITOYENNETÉ
HENRILEFEBVRE
et
LE/GROUPE DE NAVARRENX
{ Armand Ajzenberg
Lucien Bonnafé
Katharine Coit
Yann Couvidat
Alain Guillerm
Fernando lannetti
Guy Lacroix
Lucia Martini-Scalzone
Serge Renaudie
Oreste Scalzone
SYL L EPI::- P É SR IC S
EDITIONS
OE D n P
i O N SEt -
ARCHIPEL
TR/v(vjsfrDiriorvis
41, rue J.-P. Timbaud
75011 Paris
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Du contrat de citoyenneté
@ Editions Syllepse et éditions Périscope 1990
ISBN 2-907993-03-8 Syllepse
ISBN 2-908396-00-9 Périscope
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DU CONTRAT DE CITOYENNETÉ
Ouvrage collectif
Avant-propos 11
OUVERTURE
Du pacte social au contrat de citoyenneté, Henri Lefebvre 15
DIFFÉRENCE ET CITOYENNETÉ
Histoire et devenir des espaces de citoyenneté en Europe,
Alain Guillerm 43
Enfant citoyen ?, Lucien Bonnafé 55
Apprendre à apprendre, Lucien Espagno 91
TRAVAIL ET CITOYENNETÉ
Fin du travail et nouvelle citoyenneté, Armand Ajzenberg 107
POLITIQUE ET CITOYENNETÉ
Critique de la politique, d'un nouvel art politique
1. Le point de vue philosophique, Fernando Iannetti 253
2. Le point de vue politique, Oreste Scalzone 293
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Jean-Jacques Rousseau
(Du contrat social, Livre T)
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AVANT-PROPOS
attachement beaucoup plus grand à la proximité : le lieu reste la seule chose mesu-
rable par rapport au marché mondial, cet énorme espace non mesurable. On assiste
à une insurrection des particularismes et un couple dialectique - mondial/local -
s'installe. Mondialisation et particularismes marchent ensemble dans un double
mouvement.
L'insurrection des particularismes est un phénomène anti-étatique, au sens où
l'attachement au lieu se dresse contre l'espace/tcmps de l'Etat et de la nation. Le
local, c'est un espace temps auquel on est attaché... même si on reconstruit une
forme Etat à une échelle plus petite, plus proche. Ce qui est tout à fait différent
parce que cela vise une autonomie vis-à-vis des grandes puissances économiques et
donc une capacité à leur résister. Ce à quoi on aspire, c'est à un dépérissement de
l'Etat-nation et c'est dans cette perspective qu'il faut entendre "contrat de citoyen-
neté" : établissement de nouveaux rapports entre les institutions et les gens.
Citoyenneté, Nouvelle citoyenneté ? D'abord, levons une équivoque. La
citoyenneté se réduirait au droit de vote et celui des immigrés serait le critère d'une
Nouvelle citoyenneté. D'accord pour le droit de vote, et pas seulement aux élec-
tions municipales, mais il reste que restreindre le débat à cette dimension permet
d'en évacuer un plus essentiel : celui des valeurs et de la confusion entretenue à
leur propos.
L'homme est un être complexe, aux connexions multiples que sont ses apparte-
nances. Appartenances liées au territoire (quartier, ville, pays, nation, monde) et à
des communautés (famille, profession, convictions religieuses ou philosophiques,
classe sociale, conceptions politiques, âge, affinités) que nous nommons "les cul-
tures". Cultures identitaires qui font de l'individu un être social ; cultures identi-
taires qui se construisent, contradictoires souvent, se transmettent, parfois
dépérissent, au fil des siècles ; cultures qui se traduisent dans des solidarités, des
civilités, des rites, des violences qui font l'histoire.
S'identifier dans l'une de ces cultures en étant déconnecté des autres apparte-
nances conduit aux pires aberrations : de la profession au corporatisme, de la reli-
gion à l'intégrisme, de la nation au nationalisme... L'homme est un être aux
connexions multiples. Leurs ruptures sont lourdes de violences, leurs existences
porteuses de révolutions.
Limiter la citoyenneté à l'une de ces appartenances - la politique - est égale-
ment aberrant. Dépasser cette réduction, cet enfermement, c'est ce que nous avons
appelé Nouvelle citoyenneté.
La caractéristique dominante de la société actuelle est son éclatement.
Eclatement du sujet... et du citoyen :
- éclatement de l'être humain entre sa vie privée caractérisée par ce que Lucien
Bonnafé appelle "l'impossibilité à la libre disposition de soi" - vie privée jalonnée
par les tabous et les interdits idéologiques... mais aussi matériels - et sa vie familiale
où desserrement des liens familiaux et enfermement (souvent obligé pour les jeunes)
sur le noyau de base conduisent à un isolement de masse, ou encore sa vie sociale et
professionnelle caractérisée, elle, par l'exercice (dans le meilleur des cas) de spécia-
lisations élémentaires au lieu de métiers complets, par un éparpillement des statuts
(chômeurs, intérim aires, contrats à durée limitée, "privilégiés" titulaires d 'un "job"
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Par son insistance sur la dimension mondiale de tous les problèmes de notre
temps : « S'il y a des stratégies mondiales dans la pratique économique et poli-
tique, ne devrait-on pas concevoir une stratégie théorique visant cet objet à la fois
réel et virtuel : le mondial ? »
Quatre grands thèmes se sont dégagés/affirmés au fil des mois :
- la différence. Poser la question de la citoyenneté à partir de l'enfance produit,
assez généralement, un malaise. C'est un thème à partir duquel on pourrait pourtant
généraliser sur l'accession des différences à la citoyenneté, les femmes et les immi-
grés par exemple ;
- le travail et la perspective de sa fin. Fin qui est à la fois sa démythification et
son dépassement. Avec cependant, la nécessité d'être, aujourd'hui, citoyen dans
l'entreprise : condition de ce dépassement et de cette démythification ;
- la "citadinneté" et les lieux d'une Nouvelle citoyenneté. Là où se prennent les
décisions : au niveau de l'information. Là où se joue cette nouvelle citoyenneté : la
ville, l'urbain notamment ;
- la politique. Ou, plus précisément, de la politique considérée comme un art ou
une science des affaires publiques et non comme un exercice du pouvoir ; nou-
veaux rapports du citoyen, donc, à la politique dans l'espace national mais aussi,
et surtout, dans l'espace mondial.
Quatre thèmes majeurs mais pas de thème mineur. Un ensemble qui, après un
rappel - la citoyenneté est née en Europe - va, par glissements successifs, de
l'enfant citoyen à un nouvel art de la politique en passant par une hypothèse : la fin
du travail. Des thèmes choisis, parce que dérangeants.
La révolution serait finie, selon certains, ou n'aurait servi à rien. La confusion
s'établit. Consensus oblige, la mode est d'être à la mode. Pratique fatigante - "II
court, il court le furet... il est passé par ici, il repassera par là..." - quand le propre
des modes est de passer. Restent des Bastilles à prendre ? Ce qui est un lieu com-
mun et une façon gratuite de parler quand on n'en connaît plus les raisons.
Loin du "bruit" cependant se profilent des tendances longues - des valeurs
autres -, en un mot l'à-venir. L'enjeu est de taille : ou nous glissons délicieusement
sur les pentes douces du "consensus" et des "modes" (la société duale, l'individua-
lisme, le profit, une citoyenneté écartelée) - l'esprit est à l'abandon des rêves de
jeunesse : miauler avec les loups ! - ou, bicentenaire ou non de la Révolution, une
Nouvelle citoyenneté émerge mettant à jour quelques valeurs nouvelles. L'enjeu est
aussi le suivant : consensus sur des valeurs molles ou combat pour une Nouvelle
citoyenneté qui est esprit de résistance mais aussi novation sociale et politique.
Des droits sont ici mis en évidence, d'autres simplement émergent, d'autres
encore sont probablement omis. Qu'importe. Puisse cet ouvrage contribuer à ali-
menter le débat, l'action pour une Nouvelle citoyenneté. Si tel est le cas nous
aurons rempli la mission que nous nous sommes fixée.
A. A.
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OUVERTURE
Henri Lefebvre
DU PACTE SOCIAL
AU CONTRAT DE CITOYENNETÉ
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Les catégories
Ce sont des concepts. Selon l'orientation marxiste, il y a dilemme et
alternative : ou bien des concepts théoriques - ou bien l'empirisme et
l'irrationnel, le scepticisme. Les concepts s'enchaînent dans une théorie.
On peut les approfondir, exposer leurs liens, voire compléter leur liste ;
ils ont une solidité, sans quoi ils passeraient dans une autre rubrique. La
production de choses et de rapports (sociaux) figure au premier rang,
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Les t h è m e s
La p r o b l é m a t i q u e
L'héritage jacobin
L e vigoureux appel de Marx pour une révolution totale - cet appel qui
n'a reçu que des réponses partielles et qui se trouve partiellement occulté
- ne saurait reléguer dans l'oubli la Révolution française. Que nous en
reste-t-il ? Elle sembla, pendant une période, proche de la révolution selon
Marx : son antécédent en harmonie avec elle. Après quoi divergences et
distances s'accentuèrent. Le Siècle des lumières aurait-il disparu, nous
laissant dans l'ombre et (le marxisme mis à part) nous menaçant d'obscu-
rantisme ? Quelle place accorder à l'héritage de J.-J. Rousseau et de
Condorcet ? A l'héritage jacobin ? Stimulants ou bien obstacles ? La
société française serait-elle prise entre le jacobinisme et le bonapartisme,
deux traditions ? Comment la délivrer ? Au nom du jacobinisme et parfois
au nom de Marx, on a opposé le patriotisme, le sentiment national authen-
tique au chauvinisme. En fait, une fusion-confusion s'est opérée. Le sti-
mulant peut devenir obstacle, étant donné les événements et les
conjonctures politiques qui montrent un fétichisme de l'Etat (pour parler
comme Marx) qui s'étend inégalement mais à l'échelle mondiale. Or ce
fétichisme s'accepte du côté jacobin comme du côté marxiste, non sans
quelques divergences sur l'exercice du pouvoir. Les uns le croient capable
de miracles, notamment de résoudre tous les problèmes économico-socio-
politiques. D'autres en restreignent la portée. Tous, ou presque tous, font
abstraction de l'intervention créatrice du peuple, de la base et même de la
classe ouvrière (celle-ci tantôt fétichisée, tantôt dédaignée). Dans ce
cadre, les controverses entre la démocratie et l'autoritarisme, qui
devraient depuis longtemps avoir trouvé leur solution, rebondissent : entre
l'Etat fort et la démocratie directe, entre l'idée d'un consensus global et le
projet d'une autogestion aux diverses échelles, de l'entreprise à la société.
Ce qui déchargerait l'héritage jacobin des hypothèques qui le chargent.
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membre non de telle société mais de l'espèce humaine, ces deux notions
différentes et solidaires entrent au même titre dans la poclamation des
Droits. Revendications et affirmations ont la même source et impliquent
la même indignation contre la tyrannie, contre le despotisme, contre
l'arbitraire et la violation de la Liberté. Que cette dernière notion -
revendicative c'est-à-dire active et suscitant des actions - reste obscure,
cela n'apparaît pas encore en 1789. La question des rapports entre la
nature et la raison fournira des thèmes à la philosophie allemande, de
Kant à Hegel, qui s'efforcent de penser la révolution politique en
France. Pour les philosophes français comme pour les politiques, pas de
problème : la raison se fonde en nature et s'il faut plier la nature à la rai-
son c'est que les deux entrent également dans la Liberté. Jean-Jacques
Rousseau avait énoncé l'interrogation ; il pressent la question - celle de
l'histoire générale, de l'histoire des institutions acceptées et des oppres-
sions tolérées - donc celle de la liberté aliénée. De même Condorcet
souligne les bornes de la Déclaration fondamentale, en 1789, surtout en
ce qui concerne les femmes, mais ne voit aucune difficulté dans le rap-
port du droit à la nature : les droits de l'homme sont des droits naturels
(cf. Condorcet par M. Crampe-Carnabet, PUF 1986, p. 39). En raison de
l'importance des philosophes et de la philosophie, c'est donc
"l'homme" qui vient en pleine lumière, au centre des préoccupations :
l'homme en général, comme sujet et objet de la raison universelle.
"L'homme" ? Par une extraordinaire conséquence, que l'on peut
aujourd'hui taxer d'inconséquence, les femmes ne sont pas prises en
considération : elles se voient exclues de l'espèce humaine, de la raison
et de la nature, de la société. Mais la voix du peuple, sa "volonté",
considérée comme particulière et non comme générale au sens de
Rousseau, n'entre pas davantage en compte. Pour être "homme", il faut
être propriétaire, bien que cette condition ne soit pas suffisante.
"L'homme", ce n'est pas encore la démocratie malgré la célèbre liai-
son : Liberté-Egalité-Fratcrnité. Pourtant, cette abstraction ne reste pas
dans l'abstrait, parce que liée à la raison théorique et pratique, au savoir,
à l'organisation de la vie sociale et à l'industrie naissante. Malgré les
limites originelles, les Droits de l'homme se définiront par la suite en se
concrétisant, en se diversifiant, en animant des luttes intenses ; ils inclu-
ront des précisions gagnées au cours de ces luttes qui comprendront des
luttes de classes mais aussi des rivalités et des combats entre les
peuples. Les droits se diversifient et deviennent pratiques au cours des
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multiplient. Deux ordres de faits, entre tous, exigent autour de nous une
redéfinition de la citoyenneté : le continent, à savoir l'Europe, et les mou-
vements de population immigrés-émigrés. L'interdépendance prend la
forme contradictoire de la dépendance-indépendance. La mondialisation
prend la forme contradictoire de l'identité (appartenance) et de la diffé-
rence, à travers rivalités et querelles, ententes et mésententes. L'économie
prend la forme du gaspillage et de la destruction. La technologie - en
gros, l'informationnel - prend aussi forme contradictoire : communica-
tion et transparence - opacités et secrets. La plupart des tentatives d'ana-
lyse omettent l'une ou l'autre de ces dimensions et de ces contradictions,
en surestimant telle dimension, en voilant telle contradiction.
L'appartenance ne peut plus se déterminer simplement par la famille
et le nom (l'origine) ou par le lieu (la résidence). Elle se démultiplie ;
chacun "appartient" à sa famille, à un village ou à une ville, à une
région, à un métier, à un pays (la patrie, la nation et la nationalité), à un
Etat, à un continent (l'Europe, pour nous), à une ou à plusieurs cultures,
etc. Si l'on envisage cette problématique dans toute son ampleur, on
s'aperçoit qu'elle est aussi bien éthique et philosophique que politique.
Ce dernier aspect s'examine ici, mais avec toutes ses dimensions.
Plus on l'examine, plus cette situation se révèle complexe et trouble.
Le rapport entre les membres d'une société, donc d'une nation et d'un
Etat, à cet Etat et à cette nation doit se redéfinir. Ce rapport, c'est-à-dire
la citoyenneté, exige des précisions stipulées, allant au-delà des droits
acquis de représentation. Stipuler des droits, c'est d'abord les négocier et
ensuite les formuler dans un contrat. Alors que Jean-Jacques Rousseau
distingue explicitement le politique du contrat social (cf. livre III, cha-
pitre XDI) en le considérant comme un simple effet circonstanciel de la
volonté générale, la formule "moderne" de citoyenneté doit prendre la
forme du contrat. Entre qui et qui ? Entre l'Etat et le citoyen. Ce qui
diminue, jusqu'à la supprimer éventuellement, la distance entre l'Etat, le
gouvernement, le pouvoir institué, d'un côté, et de l'autre les citoyens :
la société civile. La contractualisation du rapport n'accentue pas le poids
de l'Etat. La formulation politique de la relation atténue au contraire
l'autonomisation du politique et de l'étatique, leur extériorité à la société
civile et son autorité souveraine. La contradiction portée au cœur du poli-
tique, au-dessus de "la" politique, ouvre une voie vers la solution. Ce qui
entre dans un projet de société, plus vaste de toute évidence, car il doit
aussi couvrir le champ de l'économique, du marché intérieur, de l'indus-
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Le nouveau contrat
DIFFÉRENCE
ET CITOYENNETÉ
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Le mensuel tiers-mondis
dans le monde arabe. V
ques, économiques socia
Nord-Sud et Sud-Sud.
3, rue de Metz, 75
((Archipel» : réseau transnational de synergies éditoriales.
«Trans/imago : agence de communication et de services éditoriaux.
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fJ1A
GI
NE
Achevé d'imprimer en juillet 1991
sur les presses de l'imprimerie
L'Immagine - Grafiche Galeati
Imola (Italie)
Dépôt légal : juillet 1991