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Préambule
Le Peuple du Sénégal souverain,
Profondément attaché à ses valeurs culturelles fondamentales qui constituent le ciment de l’unité
nationale ;
Convaincu de la volonté de tous les citoyens hommes et femmes, d’assumer un destin commun par la
solidarité, le travail et l’engagement patriotique ;
Considérant que la construction nationale repose sur la liberté individuelle et le respect de la personne
humaine, sources de créativité ;
Conscient de la nécessité d’affirmer et de consolider les fondements de la Nation et de l’État ;
Attaché à l’idéal de l’unité africaine ;
Affirme :
— son adhésion à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et aux instruments
internationaux adoptés par l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de l’Unité africaine,
notamment la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948, la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes du 18 décembre 1979, la
Convention relative aux Droits de l’Enfant du 20 novembre 1989 et la Charte africaine des Droits de
l’Homme et des Peuples du 27 juin 1981 ;
— son attachement à la transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques ainsi qu’au
principe de bonne gouvernance ;
— sa détermination à lutter pour la paix et la fraternité avec tous les peuples du monde ;
Proclame :
— le principe intangible de l’intégrité du territoire national et de l’unité nationale dans le respect des
spécificités culturelles de toutes les composantes de la Nation;
— l’inaltérabilité de la souveraineté nationale qui s’exprime à travers des procédures et consultations
transparentes et démocratiques ;
— la séparation et l’équilibre des pouvoirs conçus et exercés à travers des procédures démocratiques ;
— le respect des libertés fondamentales et des droits du citoyen comme base de la société sénégalaise ;
— le respect et la consolidation d’un État de droit dans lequel l’État et les citoyens sont soumis aux
mêmes normes juridiques sous le contrôle d’une justice indépendante et impartiale ;
— l’accès de tous les citoyens, sans discrimination, à l’exercice du pouvoir à tous les niveaux ;
— l’égal accès de tous les citoyens aux services publics ;
— le rejet et l’élimination, sous toutes leurs formes, de l’injustice, des inégalités et des discriminations ;
— la volonté du Sénégal d’être un État moderne qui fonctionne selon le jeu loyal et équitable entre une
majorité qui gouverne et une opposition démocratique, et un État qui reconnaît cette opposition
comme un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable au bon fonctionnement du
mécanisme démocratique ;
Approuve et adopte la présente Constitution dont le préambule est partie intégrante
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défense est un droit absolu dans tous les états et à tous les degrés de la procédure.
Article 10. — Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume,
l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la
considération d’autrui, ni à la l’ordre public.
Article 11. — La création d’un organe de presse pour l’information politique, économique, culturelle,
sportive, sociale, récréative ou scientifique est libre et n’est soumise à aucune autorisation préalable.
Le régime de la presse est fixé par la loi.
Article 12. — Tous les citoyens ont le droit de constituer librement des associations, des groupements
économiques, culturels et sociaux ainsi que des sociétés, sous réserve de se conformer aux formalités
édictées par les lois et règlements.
Les groupements dont le but ou l’activité est contraire aux lois pénales ou dirigé contre l’ordre public
sont prohibés.
Art. 13. — Le secret de la correspondance, des communications postales, télégraphiques,
téléphoniques et électroniques est inviolable. Il ne peut être ordonné de restriction à cette inviolabilité
qu’en application de la loi.
Art. 14. — Tous les citoyens de la République ont le droit de se déplacer et de s’établir librement aussi
bien sur toute l’étendue du territoire national qu’à l’étranger.
Ces libertés s’exercent dans les conditions prévues par la loi.
Art. 15. — Le droit de propriété est garanti par la présente Constitution. Il ne peut y être porté atteinte
que dans le cas de nécessité publique légalement constatée, sous réserve d’une juste et préalable
indemnité.
L’homme et la femme ont également le droit d’accéder à la possession et à la propriété de la terre dans
les conditions déterminées par la loi.
Art. 16. — Le domicile est inviolable.
Il ne peut être ordonné de perquisition que par le juge ou par les autres autorités désignées par la loi.
Les perquisitions ne peuvent être exécutées que dans les formes prescrites par celle-ci. Des mesures
portant atteinte à l’inviolabilité du domicile ou la restreignant ne peuvent être prises que pour parer à
un danger collectif ou protéger des personnes en péril de mort.
Ces mesures peuvent être également prises, en application de la loi, pour protéger l’ordre public contre
les menaces imminentes, singulièrement pour lutter contre les risques d’épidémie ou pour protéger la
jeunesse en danger.
Mariage et famille
Art. 17. — Le mariage et la famille constituent la base naturelle et morale de la communauté humaine.
Ils sont placés sous la protection de l’État.
L’État et les collectivités publiques ont le devoir de veiller à la santé physique et morale de la famille et,
en particulier, des personnes handicapées et des personnes âgées.
L’état garantit aux familles en général et à celles vivant en milieu rural en particulier l’accès aux
services de santé et au bien-être. Il garantit également aux femmes en général et à celles vivant en
milieu rural en particulier, le droit à l’allègement de leurs conditions de vie.
Art. 18. — Le mariage forcé est une violation de la liberté individuelle. Elle est interdite et punie dans
les conditions fixées par la loi.
Art. 19. — La femme a le droit d’avoir son patrimoine propre comme le mari. Elle a le droit de gestion
personnelle de ses biens.
Art. 20. — Les parents ont le droit naturel et le devoir d’élever leurs enfants. Ils sont soutenus, dans
cette tâche, par l’État et les collectivités publiques.
La jeunesse est protégée par l’État et les collectivités publiques contre l’exploitation, la drogue, les
stupéfiants, l’abandon moral et la délinquance.
Éducation
Art. 21. — L’État et les collectivités publiques créent les conditions préalables et les institutions
publiques qui garantissent l’éducation des enfants.
Art. 22. — L’État a le devoir et la charge de l’éducation et de la formation de la jeunesse par des écoles
publiques.
Tous les enfants, garçons et filles, en tous lieux du territoire national, ont le droit d’accéder à l’école.
Les institutions et les communautés religieuses ou non religieuses sont également reconnues comme
moyens d’éducation.
Toutes les institutions nationales, publiques ou privées, ont le devoir d’alphabétiser leurs membres et
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Si aucune contestation n’a été déposée dans les délais au greffe du Conseil constitutionnel, le Conseil
proclame immédiatement les résultats définitifs du scrutin.
En cas de contestation, le Conseil statue sur la réclamation dans les cinq jours francs du dépôt de
celle-ci. Sa décision emporte proclamation définitive du scrutin ou annulation de l’élection.
En cas d’annulation, il est procédé à un nouveau tour du scrutin dans les vingt et un jours francs qui
suivent.
Article 36. — Le Président de la République élu entre en fonction après la proclamation définitive de
son élection et l’expiration du mandat de son prédécesseur.
Le Président de la République en exercice reste en fonction jusqu’à l’installation de son successeur.
Au cas où le Président de la République élu décède, se trouve définitivement empêché ou renonce au
bénéfice de son élection avant son entrée en fonction, il est procédé à de nouvelles élections dans les
conditions prévues à l’article 31.
Article 37. — Le Président de la République est installé dans ses fonctions après avoir prêté serment
devant le Conseil constitutionnel en séance publique.
Le serment est prêté dans les termes suivants :
“ Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de Président de
la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la
Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles,
l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la
réalisation de l’unité africaine ”.
Le Président de la République nouvellement élu fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au
Conseil constitutionnel qui la rend publique.
Article 38. — La charge de Président de la République est incompatible avec l’appartenance à toute
assemblée élective, Assemblée nationale ou assemblées locales, et avec l’exercice de toute autre
fonction, publique ou privée, rémunérée.
Toutefois, il a la faculté d’exercer des fonctions dans un parti politique ou d’être membre d’académies
dans un des domaines du savoir.
Article 39. — En cas de démission, d’empêchement ou de décès, le Président de la République est
suppléé par le Président de l’Assemblée nationale.
Au cas où celui-ci serait lui-même dans l’un des cas ci-dessus, la suppléance est assurée par l’un des
vice-présidents de l’Assemblée nationale dans l’ordre de préséance.
La même règle définie par l’article précédent s’applique à toutes les suppléances.
En tout état de cause, le suppléant doit remplir toutes les conditions fixées à l’article 28.
Article 40. — Pendant la durée de la suppléance, les dispositions des articles 49, 51, 86, 87, 103 ne
sont pas applicables.
Article 41. — La démission, l’empêchement ou le décès du Président de la République sont constatés
par le Conseil Constitutionnel saisi par le Président de la République en cas de démission, par
l’autorité appelée à le suppléer en cas d’empêchement ou de décès.
Il en est de même de la constatation de la démission, de l’empêchement ou du décès du Président de
l’Assemblée nationale ou des personnes appelées à le suppléer.
Article 42. — Le Président de la République est le gardien de la Constitution. Il est le premier
Protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal.
Il incarne l’unité nationale.
Il est le garant du fonctionnement régulier des institutions, de l’indépendance nationale et de
l’intégrité du territoire.
Il détermine la politique de la Nation.
Il préside le Conseil des Ministres.
Article 43. — Le Président de la République signe les ordonnances et les décrets.
Les actes du Président de la République, à l’exception de ceux qu’il accomplit en vertu des articles 45,
46, 47, 48, 49 alinéa 1, 52, 74, 76 alinéa 2, 79, 83, 87, 89 et 90 sont contresignés par le Premier
ministre.
Article 44. — Le Président de la République nomme aux emplois civils.
Article 45. — Le Président de la République est responsable de la Défense nationale. Il préside le
Conseil supérieur de la Défense nationale et le Conseil national de Sécurité.
Il est le Chef suprême des armées ; il nomme à tous les emplois militaires et dispose de la force armée.
Article 46. — Le Président de la République accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires
auprès des puissances étrangères.
Les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires des puissances étrangères sont accrédités auprès de
lui.
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La loi organique peut autoriser, exceptionnellement, la délégation de vote. Dans ce cas, nul ne peut
recevoir délégation de plus d’un mandat.
Article 65. — L’Assemblée nationale peut déléguer à sa commission des délégations le pouvoir de
prendre des mesures qui sont du domaine de la loi.
Cette délégation s’effectue par une résolution de l’Assemblée nationale dont le Président de la
République est immédiatement informé.
Dans les limites de temps et de compétence fixées par la résolution prévue ci-dessus, la commission
des délégations prend des délibérations qui sont promulguées comme des lois.
Ces délibérations sont déposées sur le bureau de l’Assemblée nationale. Faute d’avoir été modifiées
par l’Assemblée nationale dans les quinze jours de la session, elles deviennent définitives.
Article 66. — Les séances de l’Assemblée sont publiques. Le huit clos n’est prononcé
qu’exceptionnellement et pour une durée limitée.
Le compte-rendu in-extenso des débats ainsi que les documents parlementaires sont publiés dans le
Journal des débats ou au Journal Officiel.
Titre VII. — Des rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif
Article 67. — L’Assemblée nationale détient le pouvoir législatif. Elle vote seule la loi.
La loi fixe les règles concernant :
— les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés
publiques, les sujétions imposées par la Défense nationale aux citoyens en leur personne et en leurs
biens ;
— le statut de l’opposition ;
— la nationalité, l’état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions et
libéralités ;
— la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leurs sont applicables, la procédure
pénale, l’amnistie, la création de nouveaux ordres de juridictions et le statut des magistrats ;
— l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures, le régime
d’émission de la monnaie ;
— le régime électoral de l’Assemblée nationale et des assemblées locales ;
— les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l’État ;
— les nationalisations d’entreprises et les transferts de propriété d’entreprises du secteur public au
secteur privé.
La loi détermine les principes fondamentaux :
— de l’organisation générale de la Défense nationale ;
— de la libre administration des collectivités locales, de leurs compétences et de leurs ressources ;
— de l’enseignement ;
— du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales, du droit du
travail, du droit syndical et de la sécurité sociale ;
— du régime de rémunération des agents de l’État.
Les lois de finances déterminent les ressources et les charges de l’État dans les conditions et sous les
réserves prévues par une loi organique. Les créations et transformations d’emplois publics ne peuvent
être opérées que par les lois de finances.
Les lois de programme déterminent les objectifs de l’action économique et sociale de l’État. Le plan est
approuvé par la loi.
Les dispositions du présent article pourront être précisées et complétées par une loi organique.
En outre, le Président de la République, sur proposition du Premier ministre, peut en raison de leur
importance sociale, économique ou financière, soumettre au vote de l’Assemblée nationale, des projets
de loi relatifs à des matières autres que celles énumérées au présent article, sans qu’il en résulte une
dérogation aux dispositions du deuxième alinéa de l’article 76.
Article 68. — L’Assemblée nationale vote les projets de lois de finances dans les conditions prévues par
une loi organique.
Le projet de loi de finances de l’année, qui comprend notamment le budget, est déposé sur le bureau
de l’Assemblée nationale, au plus tard, le jour de l’ouverture de la session fixée.
L’Assemblée nationale dispose de soixante jours au plus pour voter les projets de lois de finances.
Si, par suite d’un cas de force majeure, le Président de la République n’a pu déposer le projet de loi de
finances de l’année en temps utile pour que l’Assemblée dispose, avant la fin de la session fixée, du
délai prévu à l’alinéa précédent, la session est immédiatement et de plein droit prolongée jusqu’à
l’adoption de la loi de finances.
Si le projet de loi de finances n’est pas voté définitivement à l’expiration du délai de soixante jours
prévu ci-dessus, il est mis en vigueur par décret, compte tenu des amendements votés par l’Assemblée
nationale et acceptés par le Président de la République.
Si compte tenu de la procédure prévue ci-dessus, la loi de finances de l’année n’a pu être mise en
vigueur avant le début de l’année financière, le Président de la République est autorisé à reconduire
par décret les services votés.
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l’aggravation d’une charge publique, à moins que ces propositions ou amendements ne soient assortis
de propositions de recettes compensatrices.
Si le Gouvernement le demande, l’Assemblée nationale saisie se prononce par un seul vote sur tout ou
partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le
Gouvernement.
Article 83. — S’il apparaît, au cours de la procédure législative qu’une proposition ou un amendement
n’est pas du domaine de la loi, le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement peuvent
opposer l’irrecevabilité.
En cas de désaccord, le Conseil constitutionnel, à la demande du Président de la République, de
l’Assemblée nationale ou du Premier ministre, statue dans les huit jours.
Article 84. — L’inscription, par priorité, à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale d’un projet ou d’une
proposition de loi ou d’une déclaration de politique générale, est de droit si le Président de la
République ou le Premier Ministre en fait la demande.
Article 85. — Les députés peuvent poser au Premier Ministre et aux autres membres du
Gouvernement qui sont tenus d’y répondre, des questions écrites et des questions orales avec ou sans
débat. Les questions ou les réponses qui leur sont faites ne sont pas suivies de vote.
L’Assemblée nationale peut désigner, en son sein, des commissions d’enquête.
La loi détermine les conditions d’organisation et de fonctionnement ainsi que les pouvoirs des
commissions d’enquête.
Article 86. — Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des Ministres, décider de poser
la question de confiance sur un programme ou une déclaration de politique générale. Le vote sur la
question de confiance ne peut intervenir que deux jours francs après qu’elle a été posée.
La confiance est refusée au scrutin public à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée
nationale. Le refus de confiance entraîne la démission collective du Gouvernement.
L’Assemblée nationale peut provoquer la démission du gouvernement par le vote d’une motion de
censure.
La motion de censure doit, à peine d’irrecevabilité, être revêtue de la signature d’un dixième des
membres composant l’Assemblée nationale. Le vote de la motion de censure ne peut intervenir que
deux jours francs après son dépôt sur le bureau de l’Assemblée nationale.
La motion de censure est votée au scrutin public, à la majorité absolue des membres composant
l’Assemblée nationale ; seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure. Si la motion de
censure est adoptée, le Premier Ministre remet immédiatement la démission du Gouvernement au
Président de la République. Une nouvelle motion de censure ne peut être déposée au cours de la
même session.
Article 87. — Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier Ministre et
celui du Président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée
nationale.
Toutefois la dissolution ne peut intervenir durant les deux premières années de législature.
Le décret de dissolution fixe la date du scrutin pour l’élection des députés. Le scrutin a lieu soixante
jours ou moins et quatre-vingt dix jours au plus après la date de publication dudit décret.
L’Assemblée nationale dissoute ne peut se réunir. Toutefois, le mandat des députés n’expire qu’à la
date de la proclamation de l’élection des membres de la nouvelle Assemblée nationale.
Titre VIII. — Du pouvoir judiciaire
Article 88. — Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est
exercé par le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État, la Cour de Cassation, la Cour des Comptes et
les Cours et Tribunaux.
Article 89. — Le Conseil constitutionnel comprend cinq membres dont un Président, un Vice-président
et trois juges.
La durée de leur mandat est de six ans. Le Conseil est renouvelé tous les deux ans à raison du
Président ou de deux membres autres que le Président, dans l’ordre qui résulte des dates d’échéance
de leurs mandats.
Les membres du Conseil constitutionnel sont nommés par le Président de la République.
Les conditions à remplir pour pouvoir être nommé membre du Conseil constitutionnel sont
déterminées par la loi organique.
Le mandat des membres du Conseil constitutionnel ne peut être renouvelé.
Il ne peut être mis fin aux fonctions des membres du Conseil constitutionnel avant l’expiration de leur
mandat que sur leur demande ou pour incapacité physique, et dans les conditions prévues par la loi
organique.
Article 90. — Le magistrats autres que les membres du Conseil constitutionnel et de la Cour des
comptes sont nommés par le Président de la République après avis du Conseil supérieur de la
Magistrature. Les magistrats de la Cour des Comptes sont nommés par le Président de la République,
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Article 100. — La Haute Cour de Justice est composée de membres élus par l’Assemblée nationale.
Elle est présidée par un magistrat.
L’organisation de la Haute Cour de Justice et la procédure suivie devant elle sont déterminées par une
loi organique.
Article 101. — Le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de
ses fonctions qu’en cas de haute trahison. Il ne peut être mis en accusation que par l’Assemblée
nationale, statuant par un vote au scrutin secret, à la majorité des trois cinquièmes des membres la
composant ; il est jugé par la Haute Cour de Justice.
Le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes
accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes et délits au moment où ils ont été
commis. Ils sont jugés par la Haute Cour de Justice.
La procédure définie ci-dessus leur est applicable, ainsi qu’à leurs complices, dans le cas de complot
contre la sûreté de l’État. Dans les cas prévus au présent alinéa, la Haute Cour est liée par la
définition des crimes et délits ainsi que par la détermination des peines, telles qu’elles résultent des
lois pénales en vigueur au moment où les faits ont été commis.
Titre XI. — Des collectivités locales
Article 102. — Les collectivités locales constituent le cadre institutionnel de la participation des
citoyens à la gestion des affaires publiques. Elles s’administrent librement par des assemblées élues.
Leur organisation, leur composition et leur fonctionnement sont déterminés par la loi.
Titre XII. — De la révision
Article 103. — L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de
la République et aux députés.
Le Premier Ministre peut proposer au Président de la République une révision de la Constitution.
Le projet ou la proposition de révision de la Constitution doit être adopté par l’Assemblée nationale. La
révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet ou la proposition n’est pas présenté au référendum lorsque le Président de la
République décide de le soumettre à la seule Assemblée nationale.
Dans ce cas, le projet ou la proposition n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes
(3/5) des membres composant l’Assemblée nationale.
Les articles 65 et 77 ne sont pas applicables aux lois constitutionnelles.
La forme républicaine de l’État ne peut faire l’objet d’une révision.
Titre XIII. — Dispositions transitoires
Article 104. — Le Président de la République en fonction poursuit son mandat jusqu’à son terme.
Toutes les autres dispositions de la présente Constitution lui sont applicables.
Article 105. — En vue de la mise en application rapide de toutes les dispositions de la présente
Constitution, le Président de la République est autorisé à regrouper le maximum d’élections dans le
temps.
À cet effet, il peut prononcer la dissolution de tous les conseils des collectivités locales. Il peut
également, soit prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale, soit organiser simplement des
élections anticipées sans dissolution.
Dans ce dernier cas, l’actuelle Assemblée nationale continue d’exercer ses fonctions jusqu’à la mise en
place de la nouvelle Assemblée nationale.
La nouvelle Assemblée nationale est convoquée par décret.
Article 106. — Les mesures législatives nécessaires à la mise en place de la nouvelle Assemblée
nationale et des nouvelles assemblées locales qui suivent l’adoption de la présente Constitution,
notamment celles concernant le régime électoral et la composition de ces assemblées, sont fixées par
l’actuelle Assemblée nationale si elle n’est pas dissoute. Dans le cas contraire, elles sont fixées par le
Président de la République, après avis du Conseil d’État, par ordonnance ayant force de loi. Les délais
de convocation des élections et la durée de la compagne électorale peuvent être réduits.
Article 107. — Les lois et règlements en vigueur, lorsqu’ils ne sont pas contraires à la présente
Constitution, restent en vigueur tant qu’ils n’auront pas été modifiés ou abrogés.
En tout état de cause, toutes les dispositions relatives au Sénat et au Conseil économique et social
sont abrogées entraînant d’office la suppression de ces institutions.
Par le Haut Conseil de l’Audiovisuel, le Président de la République est autorisé à mettre fin aux
fonctions des membres actuels et à procéder, par consensus, à la nomination de nouveaux membres.
Il peut, en tant que de besoin, prendre toutes les mesures nécessaires à cet effet.
Article 108. — La présente Constitution sera soumise au peuple par voie de référendum. Après
adoption, elle sera publiée au Journal Officiel comme loi suprême de la République.
La Constitution adoptée entre en vigueur à compter du jour de sa promulgation par le Président de la
République. Cette promulgation doit intervenir dans les huit jours suivant la proclamation du résultat
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