ET DE L’ESPACE SOUTERRAIN
Organisation nationale adhérente à l’AITES
www.aftes.asso.fr
Recommandati ons
de l ’AFTES
Méthodes d’auscultation
des ouvrages souterrains
GT19R2F1
Recommandations de l’ AFTES
relatives aux
Cette recommandation a été approuvée par le Comité technique de l’AFTES le 19 janvier 2005
SOMMAIRE
Pages Pages
PRÉAMBULE - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 11 5. BIBLIOGRAPHIE - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 21
1. LES PARAMÈTRES À MESURER - - - - - - - - - - - - - - - - 13 5.1. Bibliographie générale - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 21
1.1. Objectifs des constructeurs et paramètres 13 5.2. Mesure des paramètres géométriques - - - - - - - - - 21
à mesurer - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 13 5.3. Mesure des paramètres mécaniques - - - - - - - - - - 22
1.2. Paramètres et types d’ouvrages - - - - - - - - - - - - - - 13 5.4. Mesure des paramètres hydrauliques - - - - - - - - - - 22
5.5. Automatisation des mesures et divers - - - - - - - - - 22
2. RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES - - - - - - - - - - - - - - 14
2.1. Plan d’auscultation - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 14
2.2. Contrôle-qualité et maintenance du système - - - - 15 ANNEXES : FICHES TECHNIQUES PAR METHODES - - - - - 23
2.3. Périodicité des mesures - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 16
2.4. Automatisation des mesures - - - - - - - - - - - - - - - - 16 ANNEXE A – TECHNIQUES COMMUNES DE BASE - - - - - - 24
2.5. Traitement et interprétation des mesures - - - - - - - 16
ANNEXE B – MESURE DES DEPLACEMENTS EN SURFACE 27
2.6. Avertissements, alertes et alarmes - - - - - - - - - - - - 17
3. COÛT DE L’AUSCULTATION - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 17 ANNEXE C – MESURE DES DEPLACEMENTS EN FORAGE 32
3.1. Composantes du coût de l’auscultation - - - - - - - - 17
3.2. Estimation globale du coût de l’auscultation - - - - - 17 ANNEXE D – MESURE DES DEPLACEMENTS A LA PAROI 37
3.3. Remarque sur les fabricants de matériel - - - - - - - - 18
ANNEXE E – MESURE DES PARAMETRES MECANIQUES - 40
4. PRÉSENTATION DES MÉTHODES DE MESURE - - - - - - 18
4.1. Principes physiques de la mesure - - - - - - - - - - - - 18 ANNEXE F – MESURE DES PARAMETRES HYDRAULIQUES 45
4.2. Présentation des fiches techniques par méthode - 18
4.3. Comparaison des méthodes d’auscultation - - - - - - - - 18
PRÉAMBULE
L
e présent document fait suite à une première
recommandation de l’AFTES sur " l’organisa-
tion de l’auscultation des tunnels ", rédigée en
1998 par le même groupe de travail et publié dans le
n° 149 de la revue Tunnels et Ouvrages Souterrains.
Comme son titre l’indique, ce premier texte portait
principalement sur la manière d’organiser l’ausculta-
tion, sur sa programmation et sur son cadre contrac-
tuel. Il y était annexé un aide-mémoire pour la rédac-
tion du PAQ-Auscultation, ainsi qu’un glossaire de
ES
métrologie franco-anglais.
Les recommandations de 1998 insistaient particulière-
ment sur la nécessité d’une bonne concordance entre
l’avancement du projet de génie civil et celui du
" sous-projet Auscultation " (cf. tableau 1), lequel
comprend idéalement 6 phases :
A gauche : ES
Cellule hydraulique de pression totale avec capteur élec-
trique pour mesure de contrainte au contact béton-rocher
A droite :
Double extensomètre à corde vibrante pour mesure des
efforts dans un cintre
FT
1) un texte de présentation générale des méthodes d’auscultation adapté à chaque type d’ouvrage ou de
utilisées, avec des commentaires sur les paramètres à terrain ; elle se veut plutôt une récapitulation critique,
mesurer, le choix des composants, la fréquence et l’auto- dans un même document, de l’essentiel de la " panoplie "
matisation des mesures, et l’ordre de grandeur des disponible en matière d’auscultation.
dépenses à prévoir ; La 1ère partie du document vise principalement l’ausculta-
2) en annexe, une quarantaine de fiches techniques par tion des travaux neufs. D’une certaine manière, elle cons-
méthode, qui décrivent chacune les caractéristiques, titue le pendant, pour ce qui est des travaux neufs, du
avantages et inconvénients des principales méthodes utili- chapitre " Auscultation " des Recommandations de
sées, en insistant en particulier sur leurs limites et diffi- l’AFTES sur les Méthodes de diagnostic des tunnels
cultés d’application ; on n’a pas cherché à être exhaustif, revêtus (cf. revue TOS, n° 131, 1995). Mais la plupart
ni à présenter les toutes dernières innovations. des méthodes décrites dans les fiches en annexe peuvent
La présente recommandation n’a donc pas l’ambition de être utilisées aussi bien pour l’auscultation de tunnels
A
constituer un " guide " pour la conception d’un système neufs que pour celle des ouvrages en service (cf. tableau 2).
1.1 - Objectifs des constructeurs et tunnel sous la mer), tandis que les tassements en surface sont
paramètres à mesurer essentiels pour un ouvrage urbain. Cependant, quel que soit
l’ouvrage, l’objectif premier de l’auscultation est de maîtriser
La liste des paramètres à mesurer pendant la construction d’un les risques d’instabilité ou de tassements à court terme, d’où il
ouvrage souterrain doit refléter les préoccupations principales
résulte presque toujours les priorités suivantes :
du maître d’ouvrage et de l’entreprise, à savoir :
• assurer la stabilité de l’ouvrage à court terme (en particulier la • 1ère priorité : évolution des déplacements en souterrain et en
sécurité du chantier), surface,
• adapter et optimiser les méthodes d’exécution, • 2ème priorité : contrôle de l’état de contrainte (à partir des
• vérifier l’impact des travaux sur l’environnement, notam- déformations),
ment sur le bâti existant,
ES
• 3ème priorité : suivi des conditions hydrauliques.
• garantir la pérennité de l’ouvrage à long terme.
A titre d’exemple, nous avons examiné quatre configurations
A ces préoccupations peuvent être associés quatre objectifs
types de tunnels très fréquentes dans la pratique, pour
majeurs de l’auscultation :
lesquelles nous avons listé les paramètres qu’il est en général le
• alerte en cas de mise en cause de la sécurité, plus important de mesurer (tableau 2) ; on notera que l’appré-
• suivi du bon comportement des ouvrages et compréhension ciation portée sur l'intérêt de ces paramètres ne préjuge en
des mécanismes en jeu, rien de leur plus ou moins grande facilité d'acquisition, qui
• prévision de l’évolution du paramètre mesuré, mais aussi sera examinée par ailleurs. Ce tableau est donné à titre indi-
d’autres paramètres qui ne le sont pas ou pas encore (grâce à catif, afin de souligner les paramètres importants, à ne jamais
l’ajustement possible des modèles de calcul), oublier ; ceci dit, certains paramètres réputés secondaires, voire
• prévisions quant au comportement et à la gestion de l’ou- non mentionnés dans le tableau, peuvent se révéler décisifs
vrage définitif. dans certains cas.
Plus précisément, la règle d’or énoncée par J. Dunicliff (1993) En tête du tableau, c’est à dessein que nous avons mentionné
est que tout appareil de mesure installé sur un chantier, donc l’observation visuelle du front et de la paroi excavée, avant les
tout paramètre mesuré, doit répondre à une question précise, divers paramètres à mesurer. Cette tâche est en effet irrempla-
FT
comme par exemple : çable, car elle seule permet de saisir certains indices inaccessi-
• la vitesse de convergence commence-t-elle à diminuer ? bles aux instruments ; c’est souvent la répétition des levés
• le tassement de tel bâtiment dépasse-t-il le seuil contractuel ? successifs, de préférence par une même personne, qui permet
• la contrainte tangentielle dans le soutènement tend-elle vers de déceler une évolution dangereuse ou imprévue. Du point de
une valeur admissible ? vue de la sécurité, c’est l’inspection visuelle associée à
• à telle distance du front, les déformations du massif et du l’auscultation qui constitue la vraie prévention.
soutènement sont-elles stabilisées ? Dans le cas d’une galerie de reconnaissance, la mesure des para-
Il convient donc de ne pas traiter le problème à l’envers (en mètres de déformabilité prend une importance particulière car
choisissant d’abord une panoplie rassurante d’appareils de l’un des objectifs d’une telle galerie est de caler la loi de
mesure, comme on le voit trop souvent), mais plutôt de : comportement du massif, qui servira de base aux calculs de
(a) lister les objectifs de mesure, en les hiérarchisant vis-à-vis de dimensionnement.
la conduite des travaux,
(b) en déduire les grandeurs physiques à mesurer et les lieux où
A
ES
. Déformation du revêtement définitif x x ❍ ●
2. PARAMÈTRES MÉCANIQUES
. Force (pied de cintre, tirant, boulon...) ● ● x
. Contrainte dans le terrain ❍ ❍
. Contrainte dans le sout./revet. ❍ x ● ❍
3. PARAMÈTRES HYDRAULIQUES
. Débit d'exhaure ❍ ● ❍
. Pluviométrie de surface x ❍ x
. Piézométrie du terrain ● ● ● ●
. Température des venues d’eau ❍ x
4. PARAMÈTRES DIVERS
. Température du terrain ●
. Température de l'air du tunnel ❍ ● x
FT
. Pression de l'air du tunnel x x
. Hygrométrie du tunnel x x ❍ ❍
. Le temps (date, heure) ● ● ● ●
. Vibrations dues aux tirs ● x
Légende : x = paramètre en général secondaire ❍ = paramètre souvent important
● = paramètre indispensable, à mesurer dans tous les cas. H = hauteur de recouvrement au-dessus de l’ouvrage
Tableau 2 - Principaux paramètres à mesurer pour quatre configurations types de tunnels :
• Tunnel dans des marnes, creusement conventionnel (H ≈X 20 m),
• Tunnelier à confinement, en terrain meuble et aquifère (site urbain),
• Tunnelier au rocher sous forte couverture (σc / γH < 4),
• Tunnel en service, dans un terrain à comportement différé (H ≈ 100 m).
A
2 - RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
2.1 - Plan d’auscultation • ausculter rapidement et de façon détaillée les parties d’ou-
vrage à réaliser en début du chantier, afin de vérifier dès que
1.1.1. Choix des points de mesure possible les hypothèses des études et de donner le temps à
La répartition des points de mesure doit être guidée par trois l’entreprise d’optimiser ses méthodes.
objectifs : Dans les tunnels, il est recommandé d’installer régulièrement
• avoir des points représentatifs de chacun des principaux sous- des sections de mesure courantes (" profils de convergence "),
par exemple tous les 20 à 30 m selon l’hétérogénéité des
ensembles géotechniques de l’ouvrage (cf. Recommandations
terrains. Cette approche systématique, qui permet d’avoir un
sur la Caractérisation des massifs rocheux, Revue TOS, profil longitudinal de déformation relié aux terrains rencon-
n° 177, juin 2003), afin de pouvoir en extrapoler les résultats ; trés, est importante pour la sécurité d’ensemble du tunnel ; elle
• équiper les points singuliers susceptibles d’avoir un compor- n’exclut pas des sections de mesures complémentaires en cas de
tement particulier et éventuellement dangereux ; difficultés ou de variation rapide des faciès.
De plus, il ne faut pas hésiter à créer une certaine redondance Les ingénieurs en charge du génie civil pourront ainsi concen-
entre méthodes de mesure, en particulier pour les mesures déli- trer toute leur attention :
cates, afin d’améliorer la fiabilité de la moyenne des mesures et • à l’amont, sur les objectifs et la conception du système de
de pallier d’éventuelles défaillances des appareils. Il est égale- mesure,
ment prudent de prévoir et de budgéter un ensemble de points • à l’aval, sur l’interprétation des résultats et l’adaptation corré-
de mesure supérieur à ce qui est strictement nécessaire, afin de lative du projet.
faire face à la destruction inopinée de certains d’appareils, ou à
une réalité plus complexe que prévu. Quoi qu’il en soit, l’avis Pour ces tâches d’auscultation, dont le coût est toujours faible
eu égard à celui du génie civil, le choix d’équipes expérimentées
d’un spécialiste devrait toujours être requis avant de valider un
s’impose fortement : les erreurs, maladresses et mesures
programme d’auscultation.
manquées sont irrattrapables une fois que l’excavation a
progressé, et leurs conséquences sur le coût des travaux sont
2.1.1 - Choix des capteurs sans commune mesure avec l’économie espérée.
Le choix d’un capteur doit tenir compte de la grandeur
ES
physique à mesurer, de la précision recherchée, de l’environne- 2.2 - Contrôle-qualité et maintenance
ment dans lequel il sera placé et du budget disponible. du système
Quelques recommandations générales peuvent être formulées à Les procédures de contrôle de l’auscultation doivent bien sûr
ce sujet : respecter les principes de l’Assurance-qualité (cf. TOS n° 149,
• Privilégier la mesure directe de la grandeur recherchée plutôt p. 405). Elles interviennent dès la réception du matériel envoyé
que les mesures indirectes, qui nécessitent la connaissance par le fabricant, puis au moment de son installation, ensuite en
d’autres paramètres pour être interprétées et diminuent de ce régime courant lors des relevés, enfin pour la maintenance. Il
fait la fiabilité du résultat ; est fortement recommandé de s’astreindre à respecter ces
• Pour les paramètres géométriques, choisir si possible des procédures, qui au-delà du " papier " qu’elles engendrent
capteurs " à base longue ", afin de lisser la dispersion locale doivent être mises en œuvre par du personnel compétent ; leur
qui est d’autant plus grande que la base de mesure est petite ; coût est minime en regard de celui d’un appareil qui tombe en
• Veiller attentivement aux capacités de résistance des matériels panne, ou qui donne des indications douteuses nécessitant de
à l’environnement : humidité, chaleur, gel, vibrations, chocs, nouveaux contrôles à faire d’urgence. Les principaux docu-
etc. (cf. Recommandation de 1998, TOS n° 149, p. 413) ; ments à établir sont les suivants :
• Pour chaque appareil (capteur et unité d’acquisition), recher- • fiches signalétiques des capteurs et appareils de mesure,
FT
cher un compromis entre résolution et étendue de mesure, • instructions d’installation de chaque élément du système,
qualités qui varient toujours en sens contraire. Un bon • instructions d’utilisation et de maintenance,
capteur devrait avoir une résolution meilleure que 5.10-4 fois • procédures d’étalonnage et de vérification de l’état du
son étendue de mesure ; matériel,
• Choisir des capteurs dont la dérive soit très faible au cours de • modèles de fiches de suivi (" fiches de vie "), de contrôle et
la durée d’utilisation prévue, ou dont la dérive puisse être d’anomalie.
corrigée (mesures en opposition par retournement, capteurs
étalonnables…) ; La maintenance des appareils doit faire l’objet d’un
programme et d’un calendrier, et être bien entendu budgétée,
• Préférer des appareillages et câblages aussi visibles que au même titre que pour tout autre matériel. Quelques recom-
possible et étudier avec soin des dispositifs de protection, les mandations en la matière :
risques de destruction involontaire étant très grands dans un
• chaque fois que possible, reporter en surface (plutôt qu’en
espace confiné ;
profondeur) la mesure proprement dite, c’est-à-dire le
• Veiller à l’homogénéité et la compatibilité des différents capteur et l’électronique,
matériels d’une chaîne de mesure. • privilégier les systèmes facilement accessibles, permettant de
A
Enfin, le choix des appareils ne sera pas le même selon qu’il démonter, réparer ou changer les éléments les plus fragiles
s’agisse de capteurs mis en place à l’avance, et que l’on pourra sans perte d’information,
tester à loisir, et de capteurs à installer près du front, ce qui est • utiliser des capteurs, câbles et logiciels standardisés,
le cas le plus fréquent ; la mise en place de ces derniers se fera • au niveau des logiciels de traitement, prévoir une évolution
sous la " pression " du chantier, avec une exigence de fonction- possible du système de mesure (nombre et type de capteurs,
nement immédiat. remplacement éventuel).
On sait que pour une chaîne de mesure automatisée, la notion
2.1.2. Choix du prestataire de mesures de fiabilité s’applique à chaque maillon de la chaîne : capteurs
L’évolution des techniques, en particulier l’automatisation – câbles – centrale d’acquisition – local de traitement. A titre
croissante des mesures et du traitement des données, font que indicatif, pour un système d’auscultation courant comprenant
l’auscultation devient de plus en plus un métier de spécia- une centaine d’appareils (convergences, déformations,
listes. L’intérêt du chantier est que cette tâche soit confiée à de contraintes…), on exige généralement que le taux de
tels spécialistes – qu’ils soient internes ou externes aux princi- défaillance définitive reste inférieur à 5 %. Il faut là aussi
paux intervenants – afin que la partie " matériel et logiciel " hiérarchiser les types de mesures et faire en sorte que la fiabi-
pose le moins de problèmes possible (cf. TOS n° 149, p. 410). lité des mesures de haute priorité soit maximale.
2.3 - Périodicité des mesures • suivi précis des effets de la température, et possibilité de les
corriger automatiquement,
Elle doit être adaptée aux trois phases qui marquent la vie d’un
système de mesure : • rapidité d’obtention des résultats, permettant une adaptation
du projet en temps réel, ce qui peut conduire à des économies
• phase d’installation des appareils, sur le génie civil sans commune mesure avec l’investissement
• phase des mesures initiales (y compris la " mesure zéro "), consenti dans l’auscultation.
• phase des mesures courantes.
Pendant l’installation des appareils, il importe de bien relever 2.5 - Traitement et interprétation
le sens d’évolution des capteurs, de vérifier la numérotation des des mesures
points et voies de mesure, et de déceler les dysfonctionne- La phase de traitement des données comprend les tâches
ments. Cette période de tests est d’autant plus importante que suivantes :
le système de mesure est complexe ; elle mérite d’être planifiée • transformation de la grandeur mesurée (ex. tension électrique)
si l’on veut être sûr d’être prêt le jour où il faudra mesurer les en une grandeur physique pertinente (ex. allongement),
ES
évolutions dues à l’ouvrage. • validation des données, après suppression des valeurs
Dans la phase des mesures initiales, il est extrêmement utile de aberrantes,
multiplier les mesures, à la fois pour mieux asseoir la valeur de • calcul des évolutions par rapport à la mesure origine,
la " mesure-origine ", pour améliorer progressivement la préci- • prise en compte des grandeurs d’influence perturbant les
sion des mesures, pour valider dès que possible les hypothèses mesures (surtout la température), et correction des mesures
des études, enfin et surtout pour s’assurer de la stabilisation des
brutes si une bonne corrélation est mise en évidence,
mouvements.
• confrontation des mesures entre elles (d’un même type dans
En phase courante, la fréquence des mesures doit être adaptée à différentes sections, ou de plusieurs types dans une même
l’évolution présumée de la grandeur mesurée, et être périodi- section),
quement adaptée aux résultats observés ; elle sera bien sûr diffé-
• représentation des résultats sous formes de graphiques clairs,
rente s’il s’agit de donner une alerte ou de suivre l’évolution
d’un ouvrage dans le temps. La prudence incite à considérer que qui seuls permettront de pointer les évolutions importantes.
les phénomènes importants voire dangereux seront peut-être On rappellera que la transmission ou le stockage de fichiers
beaucoup plus rapides que prévu... Quoi qu’il en soit, le borde- informatiques restent des opérations vaines si chaque fichier
reau des prix doit mentionner de façon explicite cette périodi- n’est pas accompagné de l’identification claire et complète de
cité et prévoir l’incidence de ses variations en plus ou en moins. toutes les données qu’il contient (lieu, date, heure, unité,
FT
Pour l’auscultation de tunnels en service, il importe de qualité, formule de conversion, etc.).
programmer à la fois : L’interprétation de l’auscultation en termes de comportement
• le rythme initial des mesures, en fonction notamment du de l’ouvrage est d’une importance primordiale en phase
cycle des saisons qui influe toujours sur les résultats (une travaux. C’est une opération distincte du traitement des
mesure tous les 2 ou 3 mois paraît un minimum en début de mesures, qu’elle doit suivre dans les plus brefs délais ; le résultat
programme pour déceler les variations saisonnières) ; de cette interprétation doit être transmis immédiatement au
• des bilans périodiques entre maître d’ouvrage et opérateur de responsable des travaux, sous forme d’un document clair,
mesure (tous les 2 à 3 ans, au moins), afin d’examiner les concis et directement lisible par un ingénieur non spécialisé en
résultats et d’adapter la nature et la périodicité des mesures métrologie. L’interprétation consiste essentiellement à
ultérieures. confronter les résultats de mesures à d’autres informations,
telles que :
2.4 - Automatisation des mesures • avancement du front, du stross et autres données relatives au
Si les mesures sont automatisées, un rythme d’acquisition assez déroulement des travaux,
soutenu est conseillé (de l’ordre d’une mesure par heure) ; on • variations géologiques rencontrées,
A
peut ainsi mettre en évidence des phénomènes qui resteraient • évolutions pluviométriques et piézométriques,
autrement insoupçonnés. Le problème se déplace alors vers la • variations de température, lorsque aucune correction systé-
capacité d’enregistrement du système, et surtout vers la capa- matique n’a pu être faite (tout ouvrage, par sa dilatation, est
cité des opérateurs à traiter, visualiser et interpréter en temps d’abord une sorte de thermomètre),
utile une masse considérable de données ; il faut donc se
donner les moyens de traiter et stocker commodément cette • déformations prévues dans les calculs de dimensionnement
information au fur et à mesure, faute de quoi le système d’aus- de l’ouvrage.
cultation deviendrait inexploitable. Dans certains cas, l’interprétation de l’auscultation nécessitera
Certes, l’automatisation comporte un surcoût initial par d’acquérir des données complémentaires sur les caractéris-
rapport aux mesures manuelles ; mais elle entraîne un saut tiques du terrain (déformabilité du terrain, par exemple, pour
qualitatif qui la rend difficilement comparable à celles-ci : bien comprendre les convergences mesurées).
• faculté d’augmenter à volonté et sans surcoût la fréquence des Même si le système de mesure, voire de traitement des données,
mesures (possibilité d’effets de loupe), peut être entièrement automatisé, l’interprétation ne le sera
• possibilité de mettre en évidence un bruit de fond, et éven- jamais ; au contraire, la masse de données recueillies deman-
tuellement de le corriger, dera toujours l’intervention d’un spécialiste, au moins dans la
phase initiale. Celui-ci dégagera les grandes lignes du comporte- même terrain ; aussi est-il préférable de considérer une série de
ment de l’ouvrage après prise en compte des effets parasites ; seuils correspondant à des degrés croissants de vigilance, tels
l’interprétation peut ensuite être poursuivie par l’exploitant, que seuils d’attention, d’avertissement et d’alarme.
jusqu’à l’occurrence d’un nouveau phénomène inattendu. Dans tout ce processus de traitement et d’interprétation, et a
fortiori en cas d’alarme, il est absolument essentiel que soient
2.6 - Avertissements, alertes bien définis à l’avance :
et alarmes • le cheminement de l’information,
En matière d’alarmes, la plus grande prudence s’impose eu • les responsabilités des différents acteurs,
égard aux incertitudes qui caractérisent toujours le sous-sol – • les délais de transmission ou de décision attendus de chacun,
contrairement au cas des processus industriels. La définition • enfin et surtout, une panoplie de dispositions constructives
précise de seuils demande un très long apprentissage dans le propres à faire face aux diverses évolutions possibles de l’ouvrage.
associés.
ES
3 - COÛT DE L’AUSCULTATION
ES
(2) Estimation initiale (5) Pour 6 ans d’auscultation des bâtiments et du sol au-dessus du
(3) Dont 0,6 ME pour le contrôle des tassements en surface projet, avec 74 stations motorisés.
Tableau 3 – Comparaison entre le coût de l’auscultation et celui du génie civil
que l’assistance fournie par l’entreprise ; il n’inclut pas les pour les tournées de mesures. Si le nombre d’appareils justifie
forages nécessaires aux appareils, ni les arrêts de chantier, ni le un équipement d’acquisition automatique, il faut envisager un
coût de l’interprétation par le maître d’œuvre. investissement initial beaucoup plus élevé, auquel s’ajoutera un
Ce tableau montre que le coût moyen de l’auscultation – tel coût d’exploitation de l’ordre de 10 à 20 000 e/an.
que défini ci-dessus – varie en général entre 1 et 3 % du coût
des travaux de génie civil. Il n’est pas surprenant que ce ratio 3.3 - Remarque sur les fabricants de
soit plus élevé pour un tunnel en site urbain (type Toulon), ou matériel
pour un tunnel court en terrain difficile (type Rosti) ; en effet, Les matériels d’auscultation utilisés en génie civil (capteurs et
une faible longueur de tunnel augmente le poids relatif du câbles) doivent être définis et commandés longtemps à
creusement des têtes et celui du rodage de l’avancement, phases l’avance, car les délais de livraison sont en général assez longs :
qui font toujours l’objet d’une auscultation plus intensive.
FT
souvent plus de 3 mois. Il s’agit en effet d’un marché très étroit
c) Cas des tunnels anciens (moins de 100 ME à l’échelle mondiale), avec peu de fournis-
Le coût de l’équipement d’un tunnel ancien pour le suivi seurs, peu de stocks, des séries de fabrication courtes et une
périodique des déformations varie fortement selon son état de durée de vie commerciale des capteurs très longue. Il en résulte
dégradation. A titre indicatif, on peut avancer un coût de que le développement et la validation de nouvelles techniques
l’ordre de 10 000 E pour l’équipement minimal d’un tunnel de – comme les fibres optiques – sont très lents et dépendent
quelques centaines de mètres en dispositifs manuels de mesure, souvent de maîtres d’ouvrage " mécènes ", ou de rares chantiers
sans oublier de rajouter chaque année la moitié de cette somme à budget important.
• pérennité nécessaire des appareils pendant plusieurs années, fiche descriptive que l’on trouvera dans les annexes B à F ci-
voire dizaines d’années, alors même qu’il est très difficile de après. Ces fiches sont en effet classées en 5 catégories, selon la
les réparer ou de les remplacer, nature du paramètre recherché :
• haute précision requise pour certains paramètres (un mm de Annexe B – Mesure des paramètres géométriques (tassements
convergence sur un diamètre de tunnel de 10 m exige une et rotations en surface),
précision relative de 10-4). Annexe C – Mesure des paramètres géométriques (déplace-
Ces difficultés ont écarté du champ habituel de l’auscultation ments en forage),
un certain nombre de capteurs industriels (jauges de déforma- Annexe D – Mesure des paramètres géométriques (déplace-
tion, capteurs électriques ou électroniques) pour cause de ments et déformations à la paroi),
mauvaise tenue dans le temps. En revanche, elles ont fait naître
des procédés de mesure particuliers comme le distancemètre à Annexe E – Mesure des paramètres mécaniques (efforts,
fil invar, la corde vibrante ou les appareils à contre-pression. contraintes et vibrations),
Annexe F – Mesure des paramètres hydrauliques (pression et
A partir des années 1990, l’amélioration rapide de certains
ES
débit).
dispositifs de mesure, de leur capacité de résistance aux agres-
sions et de leur environnement informatique, a fait émerger Le contenu de ces fiches est volontairement succinct et ne
des procédés nouveaux, issus de l’industrie civile ou militaire, dispense pas de consulter les notices techniques des fournis-
tels que : seurs, auxquelles il faudra toujours se reporter lors de la mise en
• la topographie optique de précision, qui supplante de plus en place des appareils, ni les diverses publications qui rendent
plus le fil invar pour les mesures de convergence, en dépit compte de l’expérience des utilisateurs (cf. Bibliographie).
d’une moindre précision ; L’objectif de ces fiches est de présenter et expliquer les
• les extensomètres à fibre optique, qui concurrenceront les méthodes de mesure aux non spécialistes, sans entrer dans les
appareils à corde vibrante ou les extensomètres de forage détails, mais en insistant particulièrement sur tout ce que l’on
lorsque les prix des composants diminueront ; ne trouve pas ou rarement dans les notices : inconvénients de la
• le suivi ultrasonique de l’évolution des contraintes dans les méthode, fragilité des appareils, limites d’utilisation, coûts
boulons d’ancrage ; directs et induits... Chaque fiche comprend ainsi les rubriques
suivantes :
• de nouvelles techniques de traitement des signaux acous-
tiques émis au voisinage des travaux miniers ; • objectifs de la méthode et principe de base utilisé,
• l’automatisation complète des mesures, qui entraîne un saut • caractéristiques principales des appareils,
FT
qualitatif en permettant de multiplier les mesures au • précision et limites d’utilisation,
moindre coût ; • difficultés de mise en œuvre et robustesse,
• enfin, plus récemment, les mesures topographiques de • coûts, durée de mise en œuvre, temps de mesure,
précision en surface : théodolite motorisé, GPS, interféro- • possibilités de télémesure.
métrie radar…
Les éléments de coût, donnés à titre indicatif, concernent prin-
Aujourd’hui, les techniques de base auxquelles font appel les cipalement le prix d’achat des appareils, sachant que celui-ci est
méthodes de mesure utilisées en travaux souterrains peuvent souvent faible comparé au coût de mis en œuvre et d’exploita-
être rangées en six catégories, soit des plus anciennes aux plus tion du système, notamment pour les méthodes les plus
récentes : récentes (cf. § 3.1) ; de plus, une estimation du coût d’installa-
• les mesures mécaniques, tion est donnée sous forme de journées de technicien supérieur.
• les mesures optiques de précision,
Enfin, le parti a été pris de ne jamais citer les fabricants de
• les capteurs à corde vibrante, matériel, hormis quelques exceptions (lorsqu’il s’agit de l’in-
• les appareils pneumatiques, venteur de l’appareil, par exemple).
• les capteurs électriques de déplacement,
A
considérée en priorité (c’est celle qui est la mieux adaptée (cf. phases D1 et D2 des Recommandations de 1998,
techniquement aux objectifs poursuivis) ; TOS n° 149, p. 403) ; les notes 1 et 2 indiquent des mesures
• facilité d’installation : si la note 4 indique une installation délicates, nécessitant des précautions particulières ;
facile, les notes 2 et surtout 1 demandent impérativement • coût : il s’agit ici d’un indicateur relatif (vis-à-vis des autres
l’intervention d’un spécialiste ayant des références dans la méthodes), pour une situation standard ; il inclut l’installa-
mise en œuvre de la technique considérée ; tion des appareils et le traitement des mesures. Attention : la
• facilité de mesure : cet indicateur concerne à la fois la note 4 correspond au coût le plus faible !
mesure proprement dite et le traitement des résultats
ES
B1 Nivellement topographique classique 4 3 3 3
B2 Mesures optiques sur bâtiments 4 2 2 2
-B- B3 Téléniveau hydraulique 3 2 3 2
Déplacements B4 Nivelle à vis micrométrique 3 4 4 4
et rotations
en surface B5 Electronivelle 1 3 3 2
B6 Inclinomètre à servo-accéléromètre 3 3 3 3
B7 Position d’un point par GPS 2 2 2 2
D1 Convergence optique 4 3 2 2
-D- D2 Distancemètre à fil invar 4 3 3 3
D3 Extensomètre à corde vibrante 3 3 4 3
Déplacements
et déformations D4 Fissuromètre à corde vibrante 3 3 4 3
à la paroi D5 Fisuromètre à capteur électrique 3 3 4 3
D6 Fissuromètre mécanique 4 4 4 4
Paramètres 1 4 2
E4 Cellule hydraulique de pression totale 2
mécaniques 3 2 1
E5 Mesure de contraintes par surcarottage 1
E6 Borehole-slotter 3 1 2 1
E7 Vérin plat 3 2 3 1
E8 Mesure des vibrations 4 2 3 3
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5.2 - Mesure des paramètres
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A
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A
ANNEXES
FICHES TECHNIQUES PAR MÉTHODES
Pages Pages
ES
Fiche A2 - Mesures optiques de précision - - - - - - - - - - - - - - - 24 Fiche D2 - Distancemètre à fil invar - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 38
Fiche A3 - Capteurs à corde vibrante - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 24 Fiche D3 - Extensomètre à corde vibrante - - - - - - - - - - - - - - - 39
Fiche A4 - Mesures pneumatiques ou à contre-pression - - - - 25 Fiche D4 - Fissuromètre à corde vibrante - - - - - - - - - - - - - - - - 39
Fiche A5 - Capteurs électriques de déplacement - - - - - - - - - - 25 Fiche D5 - Fissuromètre à capteur électrique - - - - - - - - - - - - - 39
Fiche A6 - Capteurs à fibre optique - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 25 Fiche D6 - Fissuromètre mécanique - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 40
ANNEXE A
ES
On peut aussi y inclure les manomètres à tube de Bourdon, où
la déformation liée à une variation de pression est transmise
mécaniquement à une aiguille.
Applications : plusieurs types d’appareils munis de capteurs à • la cellule de pression interstitielle (cf. fiche F2) : une corde
corde vibrante sont utilisés en génie civil, notamment : vibrante est fixée à son extrémité à une membrane métallique
• l’extensomètre : la déformation d’un support rigide décimé- soumise à la pression extérieure : toute variation de celle-ci est
trique est transmise à la corde vibrante par un corps métal- directement transmise à la corde vibrante ;
lique de faible rigidité (cf. fiche D4) ; une variante est le fissu- • le cellule hydraulique (cf. fiche E3), qui permet de mesurer
romètre à corde vibrante (cf. fiche D5) ; des efforts.
ES
membrane, et si on augmente ensuite la pression du fluide, la table, sans que la précision soit excellente ; de plus, un tel appa-
membrane va se déformer dans l’autre sens et libérer l’orifice reil est difficilement automatisable.
lorsque la pression à l’intérieur de la chambre équilibrera la Applications : en dépit de ces défauts, le principe de la contre-
pression extérieure. Le fluide s’échappe alors par l’orifice en pression est beaucoup utilisé pour les piézomètres, les capteurs
direction d’un appareil qui détecte cet échappement (débit- de force et surtout les cellules hydrauliques de pression totale,
mètre). pour la mesure des contraintes (cf. fiche E4).
Deux bobines électriques placées l’une près de l’autre réagissent • extensomètres sans tiges à capteurs inductifs (cf. fiche C3),
en fonction de leur position et des propriétés électromagné- tassomètres,
tiques du système. C’est sur ce principe que fonctionnent les • capteurs de débit (cf. fiche F3), de pression, de température,
capteurs inductifs LVDT (Linear Variable Displacement etc.
ES
Des extensomètres ont été développés en utilisant les principes et très faibles dimensions), mais aussi quelques difficultés
3 et 5. On notera que le principe de fonctionnement des d'application :
réseaux de Bragg permet de monter plusieurs réseaux en série • sensibilité à la température, souvent compensée par un
sur la même fibre. Il suffit de caler tous les réseaux sur des capteur spécifique ou une fibre de référence inactive,
fréquences différentes pour disposer d'un capteur multipoints, • difficulté de multiplexage optique (à l’exception des réseaux
ne nécessitant qu’un seul analyseur. de Bragg),
Les capteurs à fibre optique présentent des avantages inté- • difficulté d'étalonnage pour les capteurs de type 1 et 2,
ressants (insensibilité aux perturbations électromagnétiques • coût des éléments sensibles et des appareils de mesure.
ANNEXE B
Les mesures des mouvements provoqués en surface par les travaux de niveau (cf. fiche B3) ou des rotations (cf. fiche B4 à B6),
souterrains peuvent être classées en trois grandes catégories : avec une précision bien meilleure que les mesures topogra-
• Les mesures topographiques (ou optiques), qui relèvent la phiques ;
position de repères passifs fixés sur les structures (cf. fiches B1 • Les mesures par satellite, encore au stade expérimental mais
et B2) ; l’automatisation récente des appareils de mesure leur qui permettent un suivi pluriannuel soit de points isolés
ES
permet désormais de relever à grande fréquence un très grand munis de capteurs GPS (cf. fiche B7), soit de très grandes
nombre de points ; surfaces où l’on a pu identifier des réflecteurs permanents
• Les mesures de mouvements ponctuels par des capteurs fixés (interférométrie radar, non traitée ici).
sur les structures et reliés à une centrale d’acquisition ; elles Pour tous ces types de mesure, il importe de bien veiller à la
permettent par exemple de suivre en continu des variations qualité du support des capteurs et à leut fixation.
Le nivellement topographique est devenu au cours des années A noter que la précision du système est également déterminée
1990 la méthode de référence pour suivre les mouvements de par le type de mire, pour lequel il y a trois facteurs de choix :
terrain en surface au droit du tracé d'un tunnel. Deux types de précision à atteindre, longueur transportée (1 à 3 m), type de
niveaux sont généralement utilisés : niveau automatique matériau (bois, aluminium, fibre de verre, invar). En pratique,
(réglage automatique du plan de visée) et niveau automatique avec un niveau automatique numérique et une mire à codes
FT
numérique, ce dernier permettant la lecture électronique de barres en invar, le dixième de millimètre est apprécié et la
la mire. fermeture d’un cheminement se réalise au millimètre.
Intérêt du niveau automatique numérique Limites d'utilisation
• Nécessité d'une visibilité dégagée.
Les mesures (lecture de la mire et enregistrement des données) • Difficulté des mesures de nuit avec les niveaux automatiques
sont entièrement automatiques : confort de mesure (absence numériques.
d'erreur de lecture de la mire et d'erreur d'écriture), fiabilité et • Conditions météorologiques : par grand vent, le niveau
précision des données. De plus, la possibilité de programmes numérique calcule néanmoins une valeur moyenne avec un
intégrés et le chargement automatique des données sur PC écart type.
permettent d'associer la qualité et la sécurité de l'information, • Absence de vibrations.
avec un rendement élevé. Mise en œuvre et robustesse
Précision Mobilisation nécessaire d'un géomètre et de son aide pour
Les nivellements se classent suivant le degré de précision requis : effectuer les mesures. L’appareil est adapté aux conditions de
chantier, mais nécessite une révision annuelle.
A
ES
temps réel.
Principe et objectifs Précision et conditions d’utilisation
L’objectif est de mesurer les mouvements subis par des bâti- La précision est de 1 mm environ pour une distance de 100 m
ments du fait de travaux souterrains exécutés à leur aplomb. entre la cible et la station totale. Le choix de sites haut perchés,
Classiquement, on suivait les tassements en surface en nivelant qui soient à la fois panoramiques et à l’abri du vandalisme, est
des piges implantées dans le sol, au moyen de niveaux moto- bien sûr essentiel pour pouvoir stationner dans de bonnes
risés ou non (cf. fiche B1). C’est le développement récent des conditions. L’étendue de mesure de chaque station peut
tachéomètres de précision qui a révolutionné les mesures topo- atteindre plusieurs km, mais est en général comprise entre
graphiques en surface, comme ce fut le cas pour les conver- quelques dizaines et centaines de m pour les applications
gences en galerie (cf. fiche D1) ; ces appareils, encore appelés urbaines. Les repères visés sont soit des cibles réfléchissantes,
" stations totales " car ils mesurent à la fois les distances et les soit des prismes ; leur implantation en hauteur n’est pas
angles, permettent en effet : toujours facile et demande des démarches et du temps.
• de mesurer le tassement de repères installés en hauteur sur des Coût
immeubles, ce qui évite la gêne constante que constituaient Les tachéomètres motorisés sont bien sûr coûteux (environ
pour le topographe les piétons, véhicules en stationnement et 25 000 e), mais ils sont mis en œuvre par des prestataires de
FT
autres obstacles ; mesure spécialisés qui les déplacent de chantier en chantier ; il
en est de même pour la centrale de commande avec ses logi-
• d’effectuer des mesures en XYZ, donc de mesurer la rotation ciels, qui est commune à plusieurs stations motorisées et coûte
d’immeubles qui auraient tendance à basculer ; ces mesures environ 15 000 e. Le coût d’installation d’une station, y
peuvent être faites soit avec un théodolite manuel stationné compris protection et câblage, est d’environ 5 000 e, et celui
au sol, soit avec un théodolite motorisé implanté en hauteur des prismes réfléchissants 150 e/pièce.
et permettant de viser un grand nombre de repères. On peut
alors calculer les coordonnées absolues des repères visés en Soulignons cependant que pour une opération d’envergure
mobilisant un grand nombre de stations totales, le coût du
relevant aussi, lors de chaque " ronde de mesure ", les coor- matériel devient secondaire eu égard aux prestations de
données d’un certain nombre de points réputés fixes (non conception, installation, interprétation et contrôle de l’en-
affectés par les travaux). semble du système, et à la rémunération du savoir-faire
Ainsi, le suivi des effets en surface d’un chantier souterrain en correspondant.
site urbain dense peut se faire automatiquement, avec un
A
ES
la nivelle.
• Non automatisable.
Nivelle à vis micrométrique • Coût : embase : 35 e, nivelle : 180e.
Conclusion
Principe et objectifs • Points forts : faible coût, très grande précision et facilité des
Cet appareil permet de mesurer en un point la rotation d’une mesures.
structure ou de la surface du sol. Il est constitué d'une embase, • Points faibles : système non automatisable, qui ne donne
d'un niveau à bulle tournant autour d'un axe horizontal et qu’une mesure locale (rotation).
Fiche B5 - Electronivelle
Principe Comme pour l’électronivelle, ce capteur peut être fixé seul pour
Ce capteur est basé sur le principe d’une balance de force mesurer une rotation, ou être installé sous forme d’une chaîne
travaillant en boucle fermée. Le cœur du capteur est un détec- de capteurs pour mesurer un mouvement vertical ; mais cette
teur de déplacement ; la force nécessaire pour ramener une deuxième configuration est rare en raison du coût du capteur.
masselotte pendulaire à sa position initiale par rapport au
détecteur de déplacement est proportionnelle au sinus de
l’angle d’inclinaison ; cette force est appliquée à la masselotte
par un système électromagnétique, actionné par un courant
dont on mesure l’intensité (l’appareil est donc automatisable).
L'ensemble est scellé dans une capsule d'huile de silicone,
permettant l'amortissement des vibrations et des chocs.
ES
Principe Limite d’utilisation
Une balise reçoit les signaux émis par une constellation de Dans les mesures de haute précision, les distances entre balises
satellites du Global Positioning System (GPS). A tout ne doivent pas dépasser 10 km, et la différence d’altitude entre
moment, au moins cinq de ces satellites sont visibles par la les deux points doit être faible. Les balises doivent "voir" les
balise en tout point du globe terrestre. A partir des signaux des satellites ; la précision diminue avec la densité des obstacles :
satellites, qui émettent l’heure et leur position en continu avec arbres, immeubles, montagnes.
une très grande précision, la balise calcule sa position dans Mise en œuvre et robustesse
l’espace en XYZ. La mise en œuvre d’un système de mesure GPS devient
complexe lorsque une haute précision est recherchée. Mais ce
Précision sont des appareils qui sont prévus pour fonctionner à l’exté-
La résolution atteinte est le millimètre. En mode différentiel, rieur dans des conditions difficiles.
où on compare la position d’une première balise placée en un Coûts
point de référence et d’une seconde balise, et avec un logiciel
Balise monofréquence de précision : 7 000 e
de traitement performant, l’incertitude sur la position est de
Balise bifréquence de précision : 20 000 e (évolution rapide
FT
± 5 mm en altitude, et de ± 2 mm en X et en Y pour des
distances entre balises de 10 km maximum. des prix).
Télémesure
Un système de mesure GPS est automatisable.
ES
- Analyses différées poussées - Coût de mesure indépendant du temps
- Analyses différées poussées
- Mouvement d'ensemble de la structure-
- Pas trop cher - Précis - Pas trop cher - Précis
Points faibles - Précision moyene - Cher - Cumul des - Très cher
imprécisions
ANNEXE C
La mesure des mouvements à l’intérieur du massif au voisinage • soit en mesurant directement les mouvements en profondeur
d’ouvrages souterrains nécessite de disposer de forages. Ceux-ci grâce à des capteurs fixes, implantés en divers points du
sont équipés de bagues ou de tubes spéciaux scellés au terrain forage (cf. fiches C3 et C4) ;
dont ils suivent les mouvements ; on mesure alors les déplace- • soit en mesurant les mouvements grâce à une sonde mobile
ments de ces bagues de trois manières : qui parcourt le forage en mesurant des distances et/ou des
• soit en ramenant les translations vers la tête du forage (en inclinaisons dans des intervalles déterminés (cf. fiches C5, C6
surface ou en souterrain) où elles sont mesurées par le biais et C7).
de tiges rigides, comme dans les extensomètres classiques
ES
(cf. fiches C1 et C2) ;
ES
Pour un extensomètre triple avec tiges ancrées à 1 m, 3 m et
10 m de la paroi, il faut compter, outre le forage lui-même,
800 e pour les tiges et 1000 e pour les capteurs, non compris la
Mise en place d’un extensomètre à tiges
centrale d’acquisition toujours commune à plusieurs extenso-
dans un forage en paroi
mètres (à partir de 3000 e).
L’installation d’une section de mesures avec 3 extensomètres
triples remontants, y compris le câblage, est un travail délicat
Principe et obectifs qui demande 2 interventions d’une demi-journée (séparées par
Identiques à ceux de l’extensomètre manuel (cf. fiche B1), sauf le temps nécessaire au durcissement du coulis) pour un techni-
pour la mesure en tête de forage : le comparateur est remplacé cien confirmé et un aide, forages non compris.
par des capteurs de déplacement (un par tige), ce qui rend l’ap-
pareil facilement automatisable. Cependant, si la distance entre
la tête de forage et la centrale d’acquisition est trop grande, il
faut interposer un système de conditionnement du signal.
Précision
FT
Celle des capteurs, soit 0,01 mm.
Difficultés ou limites d’utilisation
Le problème principal est que la course des capteurs de dépla-
cement doit être adaptée à l’amplitude des mouvements diffé-
rentiels, que justement on ne sait pas bien prévoir dans les
sections de mesure justifiant un tel appareillage ; en cas de
dépassement de l’amplitude prévue, il faut alors intervenir
pour rallonger la tige.
Tête d’extensomètre à capteurs électriques
A
ES
décisifs : le bon ancrage des tubes plastiques solidaires du
stable, la position de sa tête sera donnée à ± 3 mm. Il est 42 points de mesure. Les mesures sont bien sûr facilement
d’ailleurs recommandé d’installer un forage tubé jumeau pour automatisables. La sortie en fréquence de ces capteurs facilite
faire des mesures de contrôle régulières à l’aide d’une sonde son acquisition à grande distance et constitue l’un des avan-
inclinométrique à servo-accéléromètre (cf. fiche C6). L’étendue tages principaux de ce système (comme pour les cordes
de mesure du capteur est de ± 10°. vibrantes).
Principe et objectifs
L’objectif initial de cet appareil, d’origine suisse, était de
mesurer les déplacements axiaux dans un forage. Le principe
de base est de découper le forage en tronçons calibrés élémen-
taires de 1 m, dont on vient mesurer périodiquement les varia-
tions de longueur. Du fait de cette conception modulaire, l’ap-
pareil peut être aussi bien rallongé que raccourci après son
installation initiale, au gré des évolutions de l’ouvrage, sans que
soit altérée la référence initiale des mesures. Un modèle
courant est le " sliding micrometer ", qui comprend les
éléments suivants :
ES
• un tubage PVC souple constitué de tronçons indépendants de
1 m de long, scellés au massif dont ils suivent les déformations ;
• des bagues en laiton usiné, qui séparent chaque tronçon du
tubage ;
• une sonde mobile, qui vient mesurer avec une grande préci-
sion, tronçon par tronçon, la distance entre bagues contigües,
• un train de tige servant à positionner la sonde (avec un treuil
au-delà de 30 m).
Utilisation au front de taille
C’est la modularité de cette méthode qui la rend particulière-
ment bien adaptée à la mesure des déformations à l’avant du
front de taille. L’appareil, installé au front dans un forage hori-
zontal, est parfois nommé " extrusomètre ", car il mesure la
déformation longitudinale (ou extrusion) du noyau d’avance-
FT
ment. Tant que l’autre extrémité de l’appareil n’est pas influencée
par l’avancement, la somme des allongements des tronçons Mise en place d’un extensomètre au fond d’un puits
élémentaires est une mesure de l’extrusion totale du front. A
chaque passe d’avancement, un ou plusieurs tronçons sont
détruits, mais le système reste opérationnel. bien sûr veiller à l’équilibre thermique entre le terrain et la
Précision sonde, et étalonner périodiquement la sonde sur un bâti en
invar. Pour une utilisation comme extrusomètre, il faut veiller
Dans la sonde, la variation d’écartement entre bagues conti- lors de l’excavation du front à bien obturer la partie du forage
guës est mesurée par un capteur inductif de déplacement de qui ne sera pas détruite ; en cas d’excavation à l’explosif, il faut
type LVDT, qui donne une excellente précision, en principe positionner les trous du bouchon à plusieurs mètres de l’appa-
3 microns pour une base de 1 m ; la course du capteur est de reil pour limiter l’endommagement.
± 5 mm. Il existe des sondes moins sophistiquées, donc moins
coûteuses, qui donnent une précision de 0,03 mm/m Coûts et délais
(" Sliding Deformeter "). Coût du tubage et des bagues pour un Sliding Micrometer :
70 e/ml (hors coût du forage) ; coût de la sonde, des tiges de
A
Mise en œuvre
guidage et du poste de mesure : 25 000 e ; pour un appareillage de
En position verticale, la longueur totale du tubage équipé peut type Sliding Deformeter, moins précis, le prix est divisé par deux.
atteindre 100 m. En configuration d’extrusomètre, on équipe un
forage horizontal dont la longueur est de 2 à 3 fois le diamètre de Durée de mise en place d’un extensomètre : 6 h avec 2 opéra-
l’excavation, en tous cas supérieure à celle des boulons longitudi- teurs pour 20 ml, y compris mesure à blanc. Durée des mesures
naux ; ceci nécessite une stabilité minimale du forage nu. Si on pour forage de 20 ml : 2 h avec un seul opérateur.
veut mesurer l’extrusion du front tout au long de l’avancement NB. Un nouveau développement du " Sliding micrometer " a été
du tunnel, un nouveau forage doit être équipé dès que des réalisé en équipant la même sonde de deux capteurs d’inclinaison
mouvements sont décelés dans le tronçon le plus éloigné du (servo-accéléromètres, cf. fiche B6), disposés dans des directions
front. De bonnes mesures nécessitent un excellent contact méca- perpendiculaires. Appliqué à un forage vertical, le dispositif ainsi
nique entre les bagues et la sonde, sans poussière ni dépôt. obtenu devient à la fois un tassomètre et un inclinomètre ; ceci
est particulièrement intéressant pour suivre depuis la surface les
Robustesse mouvements du terrain au voisinage de l’extrados d’un tunnel,
Le dispositif est très robuste et moins perturbé par les grandes notamment avant le passage du front. La précision obtenue sur
déformations que les inclinomètres à tubes rainurés. Il faut les déplacements transversaux est de ± 0,1 mm.
ES
sur les causes d'erreur qui peuvent être introduites par l'usure
et l'instabilité, non de la partie centrale du capteur, mais des
éléments annexes comme les roulettes, les axes de ces dernières,
Sonde inclinométrique à servo-accéléromètre les ressorts d'application des roulettes, et le câble qui sert à
repérer la profondeur des mesures successives. La profondeur
maximale des forages équipés atteint 100 à 120 m.
Principe et objectifs
Précision
C’est l’inclinomètre de forage le plus largement utilisé. La
sonde inclinométrique construite autour d'un servo-accéléro- Selon la norme NF, l’intervalle de répétabilité des mesures (à 2
mètre est inséparable des tubes rainurés, qui sont scellés au écarts-types) est meilleur que ± 4.10-4 radian ; en fait, pour un
terrain dans des forages verticaux ; elle permet de mesurer les forage de 80 m, l’incertitude sur le déplacement est inférieure à
déplacements horizontaux de ces tubes, par intégration des 2 mm. Les premiers mouvements mesurés sont souvent dus à la
variations angulaires relevées tout au long des tubes. " mise en place " du tube dans son forage. La mesure n'est pas
automatisable, mais le processus peut être facilité par des logi-
La mesure inclinométrique consiste à mesurer à partir d'une ciels de saisie et de traitement adaptés, qui évitent toute écriture
date donnée l'angle de la sonde avec la verticale tous les 0,50 m, manuelle et dessinent directement la déformée du forage.
FT
en commençant par le fond du forage. Par intégration à partir
du fond du forage et par différence avec la mesure initiale tout Coût et délais
au long du forage, on obtient les déplacements dans deux Le coût d'un tube inclinométrique est de l'ordre de 25 e/m,
directions perpendiculaires. pièces annexes comprises. Sa mise en place demande 1 jour
Les tubes inclinométriques sont livrés par longueurs de 3 m, et pour une longueur de l'ordre de 30 ml. Une sonde inclinomé-
réunis entre eux par des manchons dits télescopiques. En fait, trique bidirectionnelle coûte environ 6 000 e, plus le touret et
l'adaptation aux mouvements du terrain des tubes résulte du le poste de lecture (5 000 à 7 000 e). La mesure d’un forage de
faible module de déformation des tubes et du coulis de scelle- 30 ml avec retournement (double mesure) prend environ
ment. Les tubes sont en plastique ou en métal, sachant que l’on 1/2 heure.
Le but de cet appareil mis au point par le LCPC est de mesurer La mise en œuvre ne pose pas de difficulté. La procédure de
les déplacements verticaux tout au long d’un forage vertical. mesure doit être bien établie ; il est fréquent qu’une bague
Un tube équipé de bagues magnétiques est placé dans un donne une ou plusieurs positions fantômes qu’il faut recon-
forage, et l’ensemble est scellé au terrain. Les déplacements naître. Mais c’est un appareil de mesure robuste.
verticaux du terrain qui provoquent le déplacement des bagues Coûts et délais
sont mesurés par une sonde que l’on glisse dans le tube, et qui • Matériel de mesure : 850 e.
repère la position précise des bagues par rapport à la surface. Bagues : 50 e/unité.
Précision et limites d’utilisation Tube : 50 e pour 3 m.
Elle dépend de la qualité du scellement et de la précision de la • Durée d’installation : quelques heures, hors durcissement du
graduation du câble de la sonde : ± 5 mm au mieux pour une coulis.
profondeur de 30 m. Il n’y a pas a priori de limite de profon- • Relevé : 1 h pour un tassomètre de 30 m de profondeur.
deur, mais bien sûr plus la profondeur est grande, plus la préci- Télémesure
sion est faible, comme pour toute diagraphie. Appareil très difficilement automatisable.
ANNEXE D
La mesure des mouvements que subissent les parois d’un • les mesures classiques de convergence au fil invar (cf. fiche
ouvrage souterrain est plus délicate en profondeur qu’à l’air D2), qui sont plus précises que les mesures optiques, mais
libre car on manque en général de repères stables, c’est-à-dire malcommodes à exécuter dans des ouvrages en construction
non influencés par les travaux ; mais pour des ouvrages en ou sous circulation ; elles restent cependant très utilisées pour
construction, on se contente très souvent de mesures relatives, certains ouvrages en exploitation (où l’on s’intéresse plutôt à
en particulier à grande profondeur. Trois types de méthodes des variations millimétriques), ainsi que pour des galeries
sont utilisées : expérimentales ou de petites dimensions ;
• les mesures topographiques sur repères fixés à la paroi, qui • la mesure de l’évolution de fissures ou de joints structurels,
sont devenues de plus en plus courantes depuis que les réalisée soit avec des capteurs fixes reliés à une centrale d’ac-
ES
tachéomètres peuvent mesurer à la fois les distances et les quisition (cf. fiches D3 et D4), soit avec un fissuromètre
angles (cf. fiche D1) ; elles sont très bien adaptées aux travaux portable que l’on déplace de base en base (cf. fiche D5).
neufs, où l’on s’intéresse surtout à des déformations centimé-
triques voire décimétriques ;
par rapport à un point de référence supposé fixe, ainsi que la les conditions sont très favorables. La distance de mesure
valeur des convergences et tassements (absolus ou différentiels). compatible avec cette précision va de 5 m à 30 m ; au-delà, les
mesures sont toujours possibles mais la précision baisse.
Avantages directs pour le processus de mesure
Facilité de mise en œuvre et robustesse
- Cette méthode ne nécessite qu'un seul opérateur en galerie
(sauf pour le scellement des cibles qui nécessite une nacelle) ; le Les mesures sont faciles sous réserve que l’atmosphère de la
travail de mesure proprement dit est généralement rapide, et galerie soit suffisamment propre et que les cibles soient bien
les mesures faciles. éclairées ; elles nécessitent l’absence de vibrations. De son côté,
le tachéomètre est un appareil robuste, qui nécessite cependant
- Les opérations de saisie sont supprimées grâce à l'enregistre- une révision annuelle.
ment direct des mesures, et le contenu de la mémoire incluse
dans l'appareil de visée est transféré sur ordinateur ; l'interven- Coût
tion humaine est donc limitée et les calculs automatisés, ce qui • Tachéomètre : environ 25 000 e
rend le processus très fiable. • Cibles bi-réflex : 30 à 60 e selon le type de cible et la quantité
- La méthode est applicable aussi bien aux grandes voûtes commandée.
qu'aux petites galeries.
ES
pour plusieurs cordes de longueur différente, en sertissant sur
Principe et objectifs le fil une olive d’acier à une distance correspondant à la
longueur de chaque corde). Si un fil est déformé ou cassé lors
On mesure à différentes dates la longueur de cordes (au sens d’une manipulation, il doit être remplacé, ce qui interrompt la
géométrique) joignant des plots scellés dans le parement d’une continuité du suivi des convergences.
section de tunnel. L’appareillage comprend, outre les plots et
l’appareil de mesure, un jeu de fils calibrés en acier invar, de Coûts
différentes longueurs, permettant de mesurer toutes les • Coût du matériel de mesure :
distances souhaitées en les mettant bout à bout (principe du 10 000 e pour le distancemètre mécanique,
jeu de poids). Ces fils sont tendus entre deux plots par l’inter- 15 000 e pour le distancemètre électrique ;
médiaire d’un appareil mesurant sous tension constante la plots : 35 e/U ;
distance résiduelle. Un " profil de convergence " comprend fil invar : 15 e le ml.
typiquement 3 (ou 5) plots, dont un en calotte, ce qui permet • Fourniture et pose pour une section de 5 plots : 500 e.
de mesurer jusqu’à 10 cordes horizontales ou obliques.
• Prestation de mesure pour un profil à 5 repères : 1 h, avec 2
Précision et limites d’utilisation opérateurs plus le chauffeur de la nacelle.
L’incertitude de mesure est de ± 0,2 mm pour des bases déca-
FT
Télémesure
métriques, et de ± 0,1 mm pour de petites galeries ou puits
(Ø < 5 m) ; elle donc meilleure que celle des mesures optiques, Rarement automatisable. Cependant des dispositifs perma-
et indépendante de l’atmosphère du tunnel. Cependant, la nents de mesure au fil invar, reliés à une centrale de mesure,
précision diminue au-delà de 20 m. Bien entendu, il ne faut sont utilisés pour la surveillance de certains ouvrages souter-
pas d’obstacle fixe en travers de la galerie, et il faut pouvoir rains non circulés.
arrêter facilement la circulation des engins. NB. Une variante du distancemètre mécanique est le distance-
Mise en œuvre et robustesse mètre à ruban invar. Cet appareil, qui était déjà moins utilisé
que le système à fil invar avant l’apparition des méthodes
La mise en œuvre est délicate dans l’embarras des travaux, avec optiques, ne s’en distingue que par les caractères suivants :
des risques pour le personnel et le matériel du fait des circula- • mesure de longueur absolue par lecture d’un ruban gradué,
tions ; ainsi, dans les tunnels en exploitation, chaque mesure
requiert un arrêt du trafic ; de plus, une nacelle est nécessaire • appareil plus lourd et encombrant, difficile à manipuler pour
lorsque la section comprend des repères en voûte. Mais c’est un des plots d’accès difficile,
appareillage robuste, où les chutes sont cependant à éviter. Un • précision moins bonne au-delà de 10 m, car le ruban,
étalonnage du matériel est nécessaire pour le suivi à long terme ; sensible aux courants d’air et à son poids, prend une forme
A
ES
fréquence de résonance d’une corde vibrante (cf. fiche A3).
n’est pas parfaitement connu. L’étendue de mesure est limitée
Précision en partie haute par le fluage (voire la rupture) de la corde, et en
C’est un appareil de très grande précision et répétabilité. Le partie basse par sa mauvaise réponse à basse fréquence.
principe de la mesure, celle d’une fréquence, permet d’at-
teindre aisément une résolution de 0,1 micromètre par mètre, Coût
d’où une incertitude habituelle de mesure de ± 3. 10-6. • Capteur : 120 à 200 e ; poste de lecture mobile : 3000 e ;
centrale de mesure fixe : à partir de 4 000 e.
Robustesse
• Temps d’installation : 5 capteurs par heure ; durée d’un relevé :
C’est un capteur extrêmement robuste, dont la durée de vie est 5 minutes par point.
de plusieurs dizaines d’années ; dans ce cas, on peut traiter les
résultats annuels par des méthodes statistiques qui permettent Télémesure
de bien séparer les différents facteurs gouvernant la déforma- Mesures automatisables.
ES
sures par un capot. Pour le long terme, il faut utiliser des dispo-
de référence indéformable permet de régler le comparateur sitifs en alliage inoxydable.
avant chaque mesure. L’incertitude de mesure est excellente :
± 0,2 mm ; Coût et délais
• les fissuromètres tridirectionnels : la base de mesure peut être • Fourniture d’un appareil tridirectionnel en inox : 600 e.
constituée soit de deux éléments métalliques coudés scellés de • Temps d’installation d’une base type Vinchon : 1/2 heure ;
part et d’autre de la fissure (type Vinchon), soit comporter temps de mesure : quelques minutes.
une pige centrale (type CETE) ; la disposition de cette base
Télémesure
est telle qu’elle permet de mesurer les 3 composantes du
déplacement relatif des épontes ; la course permise est de 10 à Non automatisable par définition.
FT
ANNEXE E
Cette annexe regroupe trois types de mesures très différentes : • on ne peut extrapoler valablement l’état de contraintes
(a) La mesure des efforts au sein ou à l’extrémité d’éléments mesuré dans un volume donné que dans le cas exceptionnel
d’un massif non fracturé ; dans les massifs fracturés, on
de soutènement (cintres ou butons le plus souvent) ; ces
ignore souvent la représentativité des mesures effectuées, qui
mesures peuvent être bien maîtrisées sur les chantiers et donnent une information essentiellement ponctuelle dont
donnent des résultats dont l’incertitude est connue ; elles font l’incertitude propre est par ailleurs très élevée ;
l’objet des fiches E1 à E3, auxquelles il y aurait lieu de rajouter
la fiche D4 (extensomètre à corde vibrante), déjà citée pour la • les mesures ponctuelles de contrainte en milieu rocheux
mesure des déplacements mais très souvent utilisée pour (surcarottage et borehole slotter) nécessitent de faire des hypo-
thèses supplémentaires quant aux paramètres élastiques du
mesurer les efforts dans les cintres et les butons ;
A
milieu étudié ; ces méthodes sont citées ici par souci d’homo-
(b) La mesure des contraintes dans le massif ou le soutène- généité, bien qu’elles soient surtout utilisées dans le cadre de
ment, objet des fiches E4 à E7 ; contrairement aux premières, reconnaissances préalables plutôt que pour l’auscultation.
ces mesures sont toujours difficiles et approximatives, pour au Par contre, les mesures de contraintes par fracturation hydrau-
moins trois raisons : lique n’ont pas été décrites car elles relèvent plus de la recon-
• l’introduction d’un appareil de mesure dans le milieu à tester naissance géotechnique par forages profonds.
modifie forcément l’état de contraintes là où on veut le c) La mesure des vibrations engendrées par certaines
mesurer (sauf dans le cas des extensomètres mis en place dans méthodes d’excavation comme le tir à l’explosif, le brise-roche,
une voûte avant de couler le béton) ; etc. (fiche E8).
Fiche E1 - Dynamomètre
Précision
L’incertitude habituelle de mesure est de ± 5 % de l’étendue de
mesure.
Limite d’utilisation
Les gammes de mesure sont très variables selon les capteurs,
mais la mesure des forces faibles est délicate. Les capteurs sont
souvent sensibles à l’excentrement de la force appliquée et à la
température.
Mise en œuvre et robustesse
La force appliquée doit être centrée et répartie convenablement
ES
sur le capteur. Mais ce sont des appareils robustes – à l’excep-
tion des modèles à jauges, réservés au laboratoire.
Cale dynamométrique en pied de cintre, avec capteur de pression Coût
Principe et objectifs • Capteur : 800 à 1800 e suivant la gamme ;
poste de mesure : 2800 e.
C’est un capteur qui mesure une force. Il est utilisé le plus
souvent pour suivre la tension d’un tirant ou d’un boulon • Temps d’installation : 5 capteurs par heure.
(donc la pression qu’il exerce sur sa plaque d’appui), ou encore • Mesure : 5 minutes par capteur.
la compression exercée par un pied de cintre. Le principe de Télémesure
mesure est le plus souvent la mesure directe de la pression
engendrée par cette force, au moyen de capteurs variés : à corde Capteurs automatisables (sauf pour les modèles à contre
vibrante, à contre pression, à jauge électrique ou encore à pression).
manomètre électrique.
La mesure est ponctuelle, sur la longueur de la jauge qui est difficultés de tenue à long terme sur site limitent l’usage de ces
habituellement de 6 mm. Pour les milieux poreux ou microfis- jauges à des mesures de courte durée. La mesure elle-même sur
surés, il faut utiliser des jauges de grande longueur (60 mm ou le site est délicate car la moindre variation de résistance (au
plus), plus difficiles à mettre en place. Pour les structures, il niveau des contacts, par exemple) est vue comme une déforma-
faut multiplier le nombre de jauges sur une section afin de faire tion ! Globalement, la robustesse de jauges, même bien instal-
une moyenne ; on en utilise aussi pour suivre l’évolution des lées et protégées sur site, peut être qualifiée de moyenne ; elles
efforts dans des boulons instrumentés, où l’on colle des jauges sont très sensibles à l’humidité.
à intervalles réguliers
Coût
Précision
• Jauge : 2 à 25 e ;
En laboratoire, la résolution est meilleure que un micromètre poste de mesure manuel : 2 500 e.
par mètre. Sur site, en l’absence de dérive, la précision à long
terme atteint 10-5. • Installation : 0,5 h par point instrumenté.
• Mesure : 5 minutes par jauge.
Limites d’utilisation
Les variations de résistance mesurées sont très faibles, donc très Télémesure
sensibles aux grandeurs parasites (humidité particulièrement). Mesures automatisables grâce à des conditionneurs spécifiques.
ES
soufflet. La raideur propre du coussin, bien que diminuée par • Prix d’un soufflet : 1300 e ;
des gorges et autres dispositifs à sa périphérie, nécessite un prix d’une centrale de mesure (qui peut être commune à un
étalonnage. grand nombre de capteurs) : 3500 e.
Difficultés ou limites d’utilisation • Temps d’installation pour une paire de " coussins " hydrau-
La qualité de la mesure est liée à celle de l’insertion de l’appareil liques en pieds de cintre : 2 h (avec 2 opérateurs).
dans le milieu à ausculter, comme pour les cellules hydrau- Possibilité de télémesure
liques à pression totale (cf. fiche n° E4) ; aussi n’est-il pas Facilement automatisable (contrairement aux cellules de
recommandé de l’utiliser pour mesurer des contraintes à l’in- contrainte à pression totale), avec tous les avantages des
terface entre le soutènement et un terrain moins rigide. capteurs à sortie en fréquence.
Limite d’utilisation
FT
Il y a une très forte interaction entre le terrain et la cellule de
mesure, puisque le seul fait d’installer le capteur modifie forcé-
ment l’état de contrainte que l’on veut mesurer. Par suite, la
valeur de pression relevée par le capteur est habituellement
assez éloignée de la valeur vraie qu’il est impossible, sauf excep-
tion, de mesurer précisément par cette méthode.
Mise en œuvre et robustesse
La procédure de mise en place doit limiter au maximum les
interactions terrain-capteur, par exemple en utilisant des maté-
riaux de scellement de même rigidité que le terrain. Au demeu-
rant, c’est un capteur très robuste. Mais la circulation du fluide
qui sert à déterminer la pression dans les tubulures est quelque-
Cellule hydraulique de pression totale fois perturbée par des bulles de gaz.
Coût
A
ES
mesurer les déformations de la roche ; Coûts et délais
• reprise de la foration en gros diamètre autour du trou pilote, Pour une cellule type CSIRO HI, le coût d’amenée-repli d’un
de façon à libérer complètement les contraintes dans la équipement complet (hors machine de forage à mobiliser) peut
carotte contenant la cellule ; pendant le " surcarottage ", la être estimé à 5 000 e, et celui d’une mesure du tenseur complet
cellule enregistre les déformations de la carotte ; par surcarottage à 4 000 e. Une équipe bien rodée de deux
• mesure au laboratoire des paramètres élastiques (E et ν) de la personnes mobilisée pendant une semaine peut faire environ 5
carotte extraite. essais (non compris l’exécution préalable des trous de gros
diamètre jusqu’à la profondeur des essais).
Les déformations de la carotte sont mesurées le plus souvent
Variante du " sous-carottage "
par des rosettes de jauges de contraintes collées soit contre l’ex-
Pour éviter certaines difficultés propres au surcarottage
trémité de la carotte (système " Doorstopper "), soit contre les
(discage des carottes, échauffement, présence d’un câble à l’in-
parois du trou-pilote (système CSIRO), avec de nombreuses térieur du carottier), on a imaginé de libérer les contraintes
variantes. On peut alors remonter aux contraintes initiales si autour de la sonde positionnée dans le trou-pilote en réalisant
l’on connaît la loi de comportement de la roche ; mais pour un forage de gros diamètre non plus autour mais à côté du
résoudre le tenseur complet, il faut le plus souvent 2 à 3 forages trou-pilote. On réalise alors typiquement 3 trous pilotes,
d’orientation différente, avec si possible plusieurs essais par orientés à 120° autour du futur gros forage et garnis chacun
FT
forages. A noter que la méthode CEJM (cellule extensomé- d’une sonde mesurant les déformations ; puis on réalise le gros
trique à jauges multiples) permet de déterminer le tenseur à trou en Ø 300 à 500 mm. L’interprétation nécessite alors une
partir d’un seul forage (cf. Bull. de liaison des LPC, n° 172, modélisation intermédiaire, pour savoir comment on peut
1991). remonter aux contraintes initiales à partir des variations de
contraintes mesurées dans les trous périphériques.
Principe et objectif du trou avec des vérins. Cette méthode n’est bien adaptée
Le but de cette méthode est de mesurer rapidement la qu’aux roches dotées d’une résistance suffisante (Rc > 10 MPa),
contrainte tangentielle à la paroi d’un forage, en 2D, grâce à à comportement isotrope et non plastifiées par l’excès de
une sonde réutilisable capable de faire de nombreuses mesures. contrainte.
Le principe de base est de provoquer le relâchement de cette Précision et interprétation
A
contrainte au voisinage de la paroi en réalisant une saignée La mesure de la déformation à la paroi est d’une très grande
semi-circulaire dans un plan axial ; cette saignée est réalisée par précision (10-6), mais la résolution du tenseur des contraintes
une scie pneumatique rétractable de 90 mm de diamètre, est toujours délicate car elle nécessite à la fois la connaissance
contenue dans la sonde et refroidie à l’eau. des paramètres élastiques de la roche (E et ν), et un nombre
La déformation tangentielle (diminution du périmètre du suffisant de forages d’orientation différente (au moins 3). De
trou) qui résulte du relâchement de la contrainte est mesurée à plus, les résultats sont toujours très perturbés par l’existence de
proximité de la saignée pendant et après le sciage, au moyen fractures à proximité des saignées testées ; par suite, les mesures
d’un déformètre de haute sensibilité, muni de pointes rétracta- n’ont de sens que loin des zones affectées par l’excavation.
bles qui sont plaquées contre la paroi. Un essai comprend clas- Coûts et délais
siquement l’exécution de 3 saignées en un point d’un forage,
orientées à 120°. Le coût d’amenée-repli de la sonde est d’environ 7 000 E ; une
détermination complète du tenseur à partir d’essais dans 3
Conditions de mise en œuvre forages orthogonaux est alors facturée 15 000 E. Une fois les
Les mesures se font dans un forage Ø 103 mm, jusqu’à 30 m forages mis à disposition, et sachant qu’un essai dure environ
de profondeur, la sonde étant manœuvrée avec des tiges. Pour 10 minutes, une équipe bien entraînée de deux opérateurs peut
exécuter chaque saignée, la sonde est bloquée contre les parois réaliser et tester 4 saignées à l’heure.
ES
rieure à 3 fois le diamètre de la saignée – en particulier dans les
Comme pour le borehole-slotter (cf. fiche E6), cette méthode galeries tirées " brutalement " à l’explosif. A noter qu’un appa-
utilise le principe du relâchement des contraintes de part et reil allemand permet d’aller faire une saignée jusqu’à 1,50 m à
d’autre d’une saignée ; mais ici la saignée est réalisée à la paroi l’intérieur du parement.
d’une galerie avec une scie de quelque 50 cm de diamètre, qui
pénètre d’un demi rayon dans le terrain. La distance entre les Précision
épontes de la saignée est mesurée avec soin, avant et après Lorsque ces conditions sont réunies, la pression d’annulation
sciage, grâce à un fissuromètre mécanique qui s’ajuste sur des des déformations donne avec une précision meilleure que 10%
plots en laiton scellés dans la paroi (cf . fiche D6). On introduit de la contrainte normale à la saignée, quelque soit l’orientation
alors dans la saignée un vérin plat que l’on met en pression des contraintes principales. Bien que vieille d’un demi siècle et
jusqu’à annulation des déformations de la paroi ; la pression lourde en main d’oeuvre, cette méthode relativement simple
permettant de restituer l’état initial est assimilée à la contrainte reste donc très fiable.
naturelle qui régnait normalement à la saignée. Coûts et délais
Cette méthode permet une excellente évaluation de la Le coût de la scie et de son bâti, qu’il faut fixer sur la paroi à
contrainte verticale dans des piliers de mine non fissurés ; elle chaque essai, est d’environ 7 000 e, celui d’un vérin plat 200 e
permet aussi de bien évaluer la contrainte tangentielle à la paroi (sous réserve qu’ils soient fabriqués en série). Une équipe bien
rodée de deux personnes peut créer et tester 3 à 5 saignées par
FT
de galeries en terrain massif et bien purgé, ou encore dans des
revêtements maçonnées ou bétonnés. Mais si l’on veut accéder poste, selon les conditions d’accès au point de mesure.
ANNEXE F
Les méthodes de mesure des paramètres hydrauliques utiles • les mesures de débit d’un canal d’exhaure, qu’il s’agisse d’un
pour les travaux souterrains comprennent classiquement trois fossé ouvert (fiches F3) ou d’une conduite fermée (fiches F4
et F5),
catégories :
• les mesures de perméabilité du terrain, non traitées ici car
• les mesures de la pression interstitielle régnant au sein du elles sont plutôt pratiquées lors des reconnaissances préala-
terrain, qu’on la mesure directement au point étudié ou par le bles et rarement pendant les travaux.
biais du niveau hydrostatique d’un forage (cf. fiches F1 et F2),
ES
Fiche F1 - Piézomètre ouvert
ES
Le capteur doit être positionné dans le gravier de la chambre ; ment par un obturateur gonflable, ce qui nécessite une étan-
c’est généralement un capteur de pression absolue à corde chéité parfaite). Plusieurs chambres peuvent être superposées
vibrante, en raison de sa robustesse, notamment dans le cas où dans un même forage.
il n’est pas retirable du forage pour étalonnage ou échange. • Précautions de pose : stabilité de la chambre, propreté des
Possibilité de capteurs piézorésistifs (de pression absolue ou parois et du gravier, scellement correct de la chambre, satura-
relative), ou à contre-pression. tion préalable du filtre du capteur. Pose plus délicate lorsque
Précision l’opération nécessite la présence d’un tubage provisoire du
trou.
• Capteur à corde vibrante : 0,1 à 0,25 % de la pleine échelle.
Etendue de mesure : 0-20 m à 0-500 m d’eau. Pour les • Durée de pose : 3 à 4 h pour le nettoyage du trou (profondeur
capteurs de pression absolue à faible étendue de mesure, < 30 m), la descente du gravier et du capteur, et le scellement
nécessité de disposer d’un baromètre pour corriger les du bouchon, avec un technicien et le foreur si nécessaire.
mesures. Coût
• Capteurs piézorésistifs : 0,2 à 0,5 % de la pleine échelle. • Fourniture du capteur à corde vibrante : 500 à 1000 e ;
Etendues de mesure très variées (quelques mètres à plus de câble : 4 à 8 e/m ;
2000 m d’eau). poste de lecture : 2500 à 3500 e.
FT
Limites d’utilisation • Mesure manuelle : 5 minutes de technicien.
Profondeur maximale de mise en place : 100 à 200 m en génie Télémesure
civil, dans des forages verticaux ou peu à moyennement Mesures automatisables par raccordement des capteurs à une
inclinés (difficultés à mettre en place le gravier et le ciment si centrale d’acquisition de données compatible avec ceux-ci
l’inclinaison dépasse 45°). (mesure d’une fréquence pour les cordes vibrantes).
Limite d’utilisation
• La vitesse du liquide doit être comprise entre 0,1 et 10 m/s.
• Il faut que la conduite soit pleine.
• Le fluide conducteur doit avoir une résistivité minimale
(ρ > 5 µS).
Robustesse
Le système de mesure est peu sensible à la nature du fluide,
Débimètre même s’il s’agit de fluides chargés. Il n’occasionne pratique-
électromagnétique ment pas d’obstruction ni de pertes de charge.
sur tuyauterie
Mise en œuvre
ES
Comme la mesure ne peut être faite que sur une conduite
pleine, les fournisseurs recommandent d’installer le dispositif
en partie basse d’une conduite, et au milieu d’un tronçon recti-
ligne de longueur suffisante (pas de turbulences). De plus, il
faut procéder à un nettoyage périodique des électrodes, et
veiller à ce que la conduite soit raccordée à une masse élec-
trique de bonne qualité.
Principe et objectif
Coût
D’après la loi de Faraday, si un liquide en mouvement, électri-
quement conducteur, est soumis à un champ magnétique, il Selon diamètre : 2 000 à 4 000 e pour une conduite Ø 40 à
apparaît une différence de potentiel (proportionnelle à la 100 mm. Onéreux pour de plus gros diamètres (les systèmes à
vitesse du liquide) entre deux électrodes placées perpendiculai- insertion sont alors mieux adaptés).
rement au mouvement et au champ magnétique. La mesure de Télémesure
la vitesse se résume donc à celle d’une tension électrique.
Le système est prévu pour transmettre des signaux analogiques
Précision (boucle de courant pour le débit) ou des impulsions (pour le
FT
Elle est de 0,2 % à 0,5 % de la pleine échelle de mesure. De volume débité) ; il est raccordable à une centrale d’acquisition
plus, le système possède une grande dynamique de mesure de données adaptée.
(jusqu'à 100).
Tous droits de reproduction, adaptation, totales ou partielles sous quelques formes que ce soit, sont expressément réservés.