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Eriivin Straus - . . " jarre ï”/ Zÿèf ÆÆ’M/


3M

2. Clivus ou ciivus de Eiumenbach:


mouvement résultant de la configuration tvpique du crâne humain, elle permet aussi l’extension de la base,T'Ïren latin: pente} surface osseuse
inclinée en haut et en avant, formée
et la fermeture de la voûte (ciosing voult) qui en retour procure un espace plus large aux orbites. Le crane cle la lame quadrilatère du Sphémïde
des Mes présente toujours la forme caractéristique des autres quadrupèdes, chez lesquels la et de la partie basilaire de loccipital.
W" Elle supporte le tronc cérébral et
téte ne repose pas sur la colonne vertébrale. mais pend a partir d’elle. Le trou occipital se trouve donc dans iENom. ME oamieroeramare
introduction une position plus caudale; le clivus’ coupe la verticale dans un angle plus obtus. La constitution des autres .Èdictionnaire des termes de medecine
m'dition,1992.’NdT’;
r * de notre bien-etre
U ne a rteration .
. . . phvsrque . . primates — comme indiqué précédemment— leur permet éventuellement de tenir debout, mais non de se M’a'i’m 23 E L
.ar’ii.- nous inquiete et engage notre attention sur des . . . . ..
mamiemr en pÜSÏI-lre erigeei. - 3. La comparaison de l’homme avec
iùl’lctiüns qui,i l orsqu ’ e ll es sont ’intactes, nous semblent allerde soi.- . Un individu avant perdu ou étant privé de la capacité de se lever et de se tenir droit [Hi-”T. les autres primates estun thème _
Pour respirer, voir. ou marcher, une personne en bonne santé ne réfléchit pas. Mais un problèm . ‘ . . . i .. . f- mi?”i" dam-ÆTtempsimm date
respiratoire une faiblesse d l d'ff' l h “4) e dépend entièrement de l’aSSistance d’autrUI pour sa survie, parce que la posture erigee est le del TLIergementdiscute
e a vue ou une l icu té à marc er nous alertent armi les patients consult ant '.-'- - armi les zoologistes pré--darvviniens.
,a. ..... - -
de la formation -
de l i organisme -
humain. i -
Sans laide des autres, —il est condamne.- ae mourir. Une psychologie Aii’
.fia
i” un psychiatre, certains ne peentplus maîtriserl’artapparemment banalde se tenir deboutetde marcher -- = . . d . . l' l . . . d' . . d' bl .. aplul’aii es différences
lls ne son t pas para l vsés, mais, dans certaines - . ayant un fondement biologique ne oit pas oub ier que a posture erigee est une con itron in ispensa e a caractéristiques recensées par
conditions, ils ne peuvent pas, ou bien ont l’impression de ' la sauvegarde de l’homme Nous sommes debout et nous faisons l’expérience de nous-mémé dans cette Weidenreich {i946} étaient connues
ne pas pouvoir se tenir debout. Ils tremblent et vacillent. Une terreur incompréhensible leur ôte toute force . . . - M i ' iii anat’im'itii du i'i'hu'tleme
“5 fit, f d f. ._ ; relation spécifique au monde. siecie, qui envisageaient également
u I parois une in ime modification de la situation qui [.55 effraie pour rétablir cette force DE manière I la p‘iss‘bi’ié d‘une Origine
environnement, même s’ils partagent la même pièce. Car commune.
L’homme et la souris n’ont pas le même m'a-—
ËVÎCÏEHÏE la DÜSÎUFE érigée ne se berne I‘Ü as ä Cil-35 ï. , .I - isiiil' Daubentor’i publia,
1 :3”: Wädem'czœ’oî g’anË élément psvchologjoue Ell t t Il; û}: blèmes techniques de locomotion Elle contient un l’environnement n’est pas une scène avec un seul et unique décor pour tous les acteurs qui v font leurriën ’l?64 un article concernant
an man icago, niv o in; E ES pül‘ euse un sens qui ne SE résume as aux
Chica P 194mo b d p phénomènes physiologiques ' entrée. Chaque espèce a son propre environnement. ll existe une interdépendance entre les espèces et IE5différentespûs‘i‘ÜŒ-‘dumramen
go regs e ai E5 de rencontre des forces dÈSravité et de maintien de l’étiuilibre. ' -. 9mn“ Chez I'hûmme Et Chai
“E"“ii’ pari-”nié entre ' “0mn“? f-‘i L l -- l’environnement. Le monde environnant (tel que nous le percevons] est déterminé par l’organisation des r nirnallGevv Herder ideen zur
5E5 anœträ Simiins- “ "me les e ÏËËËIŒÏ depuis longtemps état de cela. Lexpressmn “W” a deux connotations i la espèces dans un processus de sélection de ce qui est approprié au cvcle fonctionnetd’action et de réaction Pi impie derGescmChie der
Principaux traits distinctifs qui. en première est celle de se mettre debout. se lever et se tenir sur ses pieds. mais c’est aussi dans son acception -' _——h i" ensihiEi’i'ga’ ”84)“ Mimi la
regard des sinoee caractérisent morale ne s’abaisser à r' “t h "t t' fd l ' ' avec cet environnement (J.’v’on Uexlruell, Theoratrcoi biology, New‘r’ork, Harcourt, Brace, 1926)._ otre posture cinoamnation de la posture erigee
_ . ien,e re onne ee juste ’ i èeenvers les amis q uiontdes i3 rob!“emesi t 9”e ' ’ SES ' r - - - envers' le monde ,, c i est un mode spécifique l ES maux qur'luisont inhérents
l’homme en posture éri 9 ée. _ erigee c
r . .. predetermrne - -
notre attitude définitive r - - d inerre ou monde estUTasse: ancienm En Œmparam

-
11':-

- Lajambe humaine ei ut” évo e “gilet convictions et agir en conséquence, même au risque de sa p ro p re vie. Nous faisons l’él ’ V . _. _. . , _ _ , , _ _. , . , __ _
oge d un homme - Lier les. formes elementaires de l’expérience humaine a la posture erigee peut etre considéré les différences essentielles cle
parmi d’autres, ris’étend entre «droite, nous admirons Célui qui défend des idées de CIT oiture. Tout orte à croire Lie le term e . . . . . . l’homme et de l’animal, Fvioskati
les articulations de la hanche p q e dm'ti’ dans comme une approche anthropologique, sr ce terme est emplove dans son acception originelle. Ce ne fut {vom Koerperiicheri ‘Weseritiichen
son acception morale est plus qu’une simple allégorie. . .. . __ _ .. ... _ _
et du genou dans sa longueur
qu au milieu du drx-neuvieme srecle que le sens du mot «anthropologie» fut restreint aux aspects Unterschieo'e der ratera urio’
maximum et 5E tient en adduction La posture érigée distingue le genre humain des autres créature ' ' - . - ._ _ . _. . . . . ’l'r’fl) eri
. , . .. svivantes. PourJohn Milton,édam . zoologiques, a l’étude de l’homme en tant qu’animal dans son évolution et son histoire, en tant qu’espece. Menschen Goettingen
tiers le liane medlane du corps. et Eve sont apparus comme e... deux silhouettes de loin les plus nobles debout et élancés debout a l’im- ' ...____.___ vint à mnduœ
' afin que les genoux soienten M a cl D' d , d l _ _ ’ ’ Le dix--neuvième siècle aspirait à voir et a comprendre l’homme exclusivement et entièrement comme un æeposait le tceurquela lacirculation
prisme érigée
et les
contact l’un l’autre. alors que “se se e ieu, rapes ans eurhonneurnaturel...i>. Certains brologistes cherchent cependant a relativisercet ' - animal Ceci était motivé par une volonté de s opposer à la théologie nu lieu de considérer que [homme intestinsa de nombreuses maladies
chez les anthropoïdes mémé si elese et accusent en des déclarations quelques peu prosa'i'ques . la posture érigé e d ”‘etre cause de hernies
. “‘4'
. .. . ... . ,. . . . , ' ' . . . . et “male- '
le derme, d.entre eu, est parvenu et de pieds plats. Mais que l’on donne raison au poète ou à ses o t _ h avait ete cree a l image de Dieu, on voulait voir en l homme le descendant du Singe. Mais clans sa réfutation . . .
a se tenir debout età marcher érigée soit c 'd l' é 139‘353" 5 misant ropes que la posture . même, cette position ami-théologique demeure théologique. On peut et on doit considérer l’homme pour ËCËCËÆÎË Ïäïäînäamamfi
I onsr erée comme une ua it ou non, il s ’a it dans tous le . ,, , . _. . . _. . _ , , ,
esjanliiî dimeïemflëmies d q , g il S cas d un critère dam. Elle LUi—meme, sans partr pris théologique ou ana-théologique. L’anthropologie peut etre développée rattachant l'homme moderne aux
et mu atms
auxduargenou E fiamaintenues
et sont hanme a. cr, n apparaît ans aucune autre espèce que chez l homme l'or]... and““3 ' indé endamment du récit bibli ue comme de la théorie de l’évolution ”mimes imam DE “DE jûu'i
Es Si elle est mg la posture érigée est é g alementlessentiellePCe qui n’est pas une conséquence Cl ' 4- 35’ [le texte date de 1966 NdT], l’avis
en abcluction, afin que les
T
. p Ce qui nous intéresse réside' ici dans ce qmmme hic et nunc et non dans la manière donti on prédominant affirme que la branche
anthm ÜI-des se tiennent ,0“ inévitable. l-ËËEËÆLŒŒË peut n’étre rien cl’ autre u’ une particularité, _ - , , _ .. - -
q la fonction
murs nature. ll ne fait cependant aucun doute que la forme et
cour béps. avec leurs genoux pires qu un M. rice accidentel de la suppose qu’il est devenu ce qu’il est. La paléontologie nous apprend ce que l’homme ou ses ancetres huma'mf" imité ŒHE des. I
du corps humain sont déterminées, dans - ' . . . . . a ' .. f . anthmpÜ’dËS mimes me" p ”5
et tournes vers l’extérieuns, presque chaque dét 'L t l _ e_taient autrefoismais non ce que l’homme est effectivement. Meme en admettant que la paléontologie ait tot que ne l’avons jamais pensée.
Par' conséqgent’
' dans Œ qu . Un enüu Et d l h hai .ip ar e l3 our a l1I osture éri é ée Le SQUEIEÏÎÊ du DÏË‘CÏ la SÎTUCÎUTË de la cheville du .. . .
découvert des ancêtres encore vivants ou disparus de l’homme, elle a peu è dire sur la maniere dont s’est ËEËËEÏ::ÏËÎEPÏÎPËËÏÜE

appene I mime
Ihomn'ie, nmmale
les lignes de et)ü le
imaginaires e a ancl e ede ES courbures
g même CiESSEEÎl'l. des membres tous servent
dE la colonne vertébrale i les proportions“. produite l’évolution qui mène à l’homme moderne, ou sur celui--ci En observant les hominidésÿou les autresiîduprniocene ou peu apres.
n I3 m ne eux n ë a en pas i Ci Ci d h CE! que” homme n:.ÊS,4p"”.5. En obse Mali in. Portmann {Biologische Fragmente
reliant les centres des articulations ilÜllllllË du D0 Ï'
i H i.
au einer tebre vorn Menschen,
de la hanche, du genou et de la S Li CÜF S. CÜn l'i U'Ëiii. à a É I .— I Il {e e J
.Ws :ËJËÎÏLSIralgeedhËJÂEÏementdes membres antérieurs (épaules, bras et mains) et celui du crâne en un crâne .. causes de l’ évolution exige une connaissance des espèces à la fois anciennes et nouvelles Aucun iËiiÏnËiigÜËeiËÊÎËÏËrÏm

.p_|_c_i_rp_b traverse ce pian. De plus, , concepteur (deSigner) ne tenterait de iustifier l’allure et la forme présente d’une automobile par la seule d’hominidés dont témoignent des
55:21::‘Se::ic:r:tiïurchaquÊ Dans la posture érigée, la colonne vertébrale assume pourla première fois la fonction architecturale référenceàases modèles précurseurs. ll est vrai qu’une voiture moderne possède les mêmes traitsiäîäïÏïääîît’ïfiïäpäjs'e Et
jambe juste au_dessus du centre ,Mne. Le crâne repose sur les surfaces articulaires de l’atlas (qui ici, mérite effectivement son fondamentaux qu’une vieille guimbarcle, mais ce qui donne a une automobile son allure caractéristique-ne moderne. Il existe aussi une autre
des NUL-”mm", du gent,“ nom), telle une architrave coiffant l’extrémité des colonnes. Cette disposition rend possible etessentiel le i vient pas d’un modèle ancien. C’est la fonction et la structure dynamique propres cl’ une automobile qui ÆEÏÏÜÎŒÏHÏLË:äëïishîäï’;
et de la cheville. ’
mouvement de larticulation
’ ’ . '
occiput-atlas - -
vers l’avant, en directton a.
du centre de la base du crane, ce déterminent sa forme. chimpanzés gorilles ereristeepler15 Z:
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15

La posture érigée

Les paléontologues ont tendance à exagérer ce que l’on doit aux ancêtres de l’homme. Dans une “il pattes, mai5)i
La régulation automatique seule ne suffit pas. Un vieux cheval peut aller dormir sur ses quatre
étude très éclairante concernant le développement de l’humérus du poisson jusqu’à l’homme, W. K. Gregory, l homme doit étre éveillé pour se tenir debout. Bien que chaque respiration, chaque préhension buccale,
és en :Tf’é 7
(Tire numerus frorn fish to mon, American Museum Novitates, Januarv 31, 1949) établit que l’homme a hérité chaque pas que nous faisons nous relient è la nature, nous devenons d’abord-vraiment nous-mém
que de fit. a. Srb/ n
du schéma élémentaire de locomotion des premiers vertébrés et qu’il doit la Formation d’un humérus et nous opposant a la Ère. Dans le@ nous nous livrons complètement au monde, bien plus
ne refusons À
d’ un cubitus virtuels aux crossoptérygiens de l’äage dévonien. Pourtant, la démarche de l’homme et son nous en abstraite. Nous nous abandonnons au monde, renonçant è notre individualité. Nous

"l
dépendent
attitude semblent quelque peu éloignées de celles des ostracodermes siluriens. plus la gravité, nous ne nous opposons plus au monde. L’éveil Wf et la force de gravitation
Avec tout le reSpect que l’on doit aux talents de ces premiers ancêtres, nous ne devrions pas omettre l’uun de l’autre. flÎeTeÎi est essentiel à la posture érigée afin de contrecarrer la gravité et la gravité détermine
mai(l_e_s_jppgs4_,, Æléù (liait)
d’étudier notre propre situation. L’homme n’est pas seulement l’aboutissement d’un long développement; l’expérience éveillée. Les rèves d’une nuit n’ont aucun rapport avec les réves d’une autre nuit,
il est aussi un nouveau commencement. On est en droit de douter que les vieilles pierres ne révèlent tous ue moment. anticipe le
uns aux autr es. “S form ent un .__Cünt'"uum20Ü Chèque heure, chaq
Ê les secrets de l’existence humaine. au sont “ès et nous v prépare. Retenus par la gravité e U" Pûïni DFÊCÏS. NOUS ne pouvons surmonter
prochain
les tc-
celle de
l’intervalle que dans une suite ordonnée. Pendant nos heures d’éveil, l’idée de suite entraîne
e d’éveil une
conséquence. La gravité, qui nous maintient alignés dans l’axe vertical, impose à l’expérienc
nos
La cinétique humaine manière d’agir structurée. Pendant le sommeil, quand nous'ne nous opposons plus è la gravité, dans
Acquérir la posture érigée pique, et finalement
réves d’apesanteur, ou dans nos fantaisies d’élévation, l’aventure devient kaléidosco
,fe-
.2 “2,55“
La posture érigée n’apparaît pas d’emblée dans la vie de l’individu. Le coeur du fœtus bat dans le sans forme précise. L’idée de suite alors n’entraîne plus celle de conséquence. L’éveil n’est pas la simple
ventre de la mère. Mais respirer commence avec le premier cri à la naissance. La posture érigée se fait attendre addition d’événements, encore moins un obstacle a un «ça-i» fonctionnant par ailleurs de manière heureuse.
J î , fins
également. Même quand les conditions physiologiques sont remplies ... i.e. maturation des fibres, Seul l’homme éveillé Peut se protéger lui--méme, et faire en sorte d’assouvir ses besoins.
développement des réflexes posturaux, ou plus tard allongement des jambes — , l’enfant ne maîtrise pas Dans la philosophie de il'homas Hobbesj l’homme hanté par la peur d’ une mort violente crée a; “pi e.-
tout de suite la posture érigée. Il doit l’apprendre, la conquérir. L’acquisition de la verticalité va passer par une communauté afin de contréier ses tendances perturbatrices naturelles. Une discorde permanente et

«m4.
r
a
K...
sur?“
plusieurs étapes, qui, bien qu’elles ne soient pas entièrement séparées, sont suffisamment distinctes. Les insoluble s'en suit entre l’homme dans l’état de nature et l’homme en tant que membre de la société. m
progrès sont lents ; le processus prend un certain nombre d’années. Ce développement sera suivi par le fait Locke, Jeanvlacques Rousseau, Sigmund Freudjet W5 se sont emparés du sujet et l’ont traité à leur
de sel___ev__m, de se tenir debout, et enfin, de marcher. \— (3e.“ manière. Si seulement toutes ces descriptions de l’homme dans l’état de nature étaient davantage que des
L’origine et la réalisation effective de la posture érigée ne coïncident pas, il en est ainsi du premier fantaisies historiques i Pourtant, nous n’ avons pas besoin d’inventer la préhistoire; nous pouvons nous

fihhînfiääj:hmwmri
-

servir d’une expérience tres concrete. Nous pouvons lire la fondation naturelle de l homme dans sa struc
I n’.
'I

cri : le début de la fonction reSpiratoire ne coïncide pas avec l’origine de la respiration. Les gonditions>äi
M. N

nécessaires a la réalisation d’une fonction, q:’il s’agisse de respirer, de parler, ou de se tenir debout, ne ture physique même. Si nous considérons l’homme dans sa posture. érigée, nous faisons bien d’ envisager‘iiÿîj r
En.
que ce n’est pas la société qui l’a d’abord mené au conflit avec la nature, maisque c’est l’opposition/5
leurs origines. Tant qu’on parle de respirer et de marcher, la distinction paraît banale et ne vaut pas la peine naturelle de l’homme ä la nature qui lui permet de produire la société, l’histoire et les conventions.
d’étre mentionnée. Il v a cependant des situations où. la distinctilpn est moins évidente, mais non moins La direction ascensionnelle, à l’encontre“de la gravité, inscrit dans l’espace des régions du monde
réelle. On se demande si parfois les psvchologues généticiens ne confondent pas réellement les notions de gig auxquelles nous attachons des aleurs me celles qu s’expriment par le haut et le bas, lf'élévation et le
commencement et d’origine. déclin, monter et tomber, supérieur et inférieur, “élevé et abaissé, respecter (looking op) et méprEeÎnÎSur 5:3
La posture érigée'caractérise l’espèce humaine. Chaque individu doit néanmoins lutter pour Œpe, tout en haut, lointains et inaccessibles, résident les dieux homériques. Sur le Mont Sinaï, ËËËË.
véritablement se l’approprier. On ne naît pas homme, on le devient. Cette acquisition ne tolère aucune reçoit les dix commandements. En dessous, dans les profondeurs, se trouvent les Ënlïeïàet le monde des
_
négligence. illors que le coeur continue de battre depuis notre état de fœtus jusqu’à la mort sans intervention Ombres. La, sont les feux de l’enfer. Cependant, de telles appréciations ne sont pas sans équivoque. En
e 5. Une des mais instances
active de notre part, alors que la respiration'ne nécessite ni ne tolère une interférence volontaire au--delà ÏËÊ anglaïsrîl’adjectif nbasg (bas, vil, ignoble), et le nom «base» (la base) ont, en dépit de leur ressemblanc
îlïeîïddîînasppareil
d’etroites limites, la posture érigée demeure une äche accomplirdurant la vie entière. avant que la réflexion i la
phonétique, des racines étvmologiq ues différentes et dessens opposés. L’adjectif «base» est dérivé de leËfaisïïiéèïep
ça constitue le pôle
ou que l’auto connaissance de sa propre verticalit/
ene soit possible, et non comme si elles étaient un racine latine b__o____ssus avec l'a connotation de «short» (court, petit), et plus tard «leur» (faible, mauvais) ;le psychique Le
prélude a lui, le travail contre-gravitaire fait son apparition au royaume desfonctions biologiques élémentaires \ nom n_lo_ase>>, vient de la racine grecque boinoi— «marcher.» ou «faire des pas». La terre qui nous attire vers pulsmnnei de ra personnalitë'
CÜHÎEWÈ ËKPÏESS'Ü"
de l’homme. Lorsqu’il se lève, lorsqu’il atteint la posture érigée, l’homme doit nécessairement lutter contre tu: (le bas est également le sol qui nous porte et nous donne un appui. L’homme à la carrure imposante indique 595
psvchique des pulsions sont
inconscients pomme part
la force de gravité. Cela semble être dans son tempérament de s’opposer aux aspects objectifs et 5’52 a sa démarche pleine de dignité qu’il porte un lourd fardeau mais s’en accommode. En tant qu’action
lesquelles elle lutte. ... si} t5 hérédfiaires et mnès, pour 1 autre
Et1_m:r_ëür9,lp posture érigée ne peut pas fahe'abstraftion des forces contre
i

fondamentaux de la nature par des moyens naturels. Cependant, la gravité n’est jamais entièrementp
refoulés et acquis [ ]
surmontée, la posture érigée maintient toujours son caractère d’action contradictoire. Elle requiert notre
W . I In Vocabulaire de la PSYChanaÜŒEr
activité et notre attention. ' J. Laplanche et l.—B. Pontalis, Put,
coll. Quadrige. 3“" éd.. 2002. NdT
u.- .1..."
mnmu—u‘h—n—n—“Musuhn
l?

La posture érigée

Se tenir debout s de nous 11"12


Se lever et tenir debout sont des actions qui requièrent tant d’efforts que nous apprécion
' ' I reposer, de nousrelaxer, de nous abandonner de nous allonger,- et de nousrlaisser aller Nous ressentons
.19’1 1 1111En se levant[a l’homme con GUIÊ'FÏSÜÜ Importance dans le monde. Les parents ne sont P35 les_ seuls -
_'
.. _-_-i W
......._....=. ———1111-=— -—1—1.1—11-111_1
- 1- . ou, comme il
la le pla1srr voluptueux de succomber. L’activité sexuelle demeure une manière d’étre allongé
aaccuel 11 avec ‘oie es ro rèsd ' 1 1-
uÊÊËËÊÜËŒ' L *enfant ne se re1ou1t pas moms de 50”. EXPIÜ'Ï- '1 EXISÎE Un - . 5.51"-
. 1 d’ _ d] 1 p g -
est dit,__de «coucher» ou de dormir avec. Par leur expérience1 leur comportement et leur intentioun ceux qui 1
* -' .
pu1ssan es1r e se ever et de r" ‘ aux forces qur attrrent vers le bas.“
N l b _ d eS'StÏËan-S un desequrhbre dentsrem ——
‘ ' - 1 - .
s vadonnentrrévèlent la coexistence contradictoire entre l’eve1let i’abandon Un symposium accueillait les È:
1 1 ’autre récom P ense, t elle la SEI’EISŸEICÜOÜ de la fa1m,lattent1on, ÜU 1E5 applaudissements
u f esom
_ -
1-11111-
jusqu’a ce
et: 1
L’en an ne utte certainement pas pour la ÏEËÎËÊ LëChf—‘C ne le dëCÜurage pas. Il se réjouit de ia liberté . anciens grecs, pour les romains c’était un conviviurn; ils étaient allongés sur leurs couches,
Ëe 1 '
.11: Mium signifie «boire
ac uise râcea a osture éri ée—h La posture éngée, que qu’après maintes libations1aD1onvsos et Bacchus iI-ls glissent enfin au sol.
q g p b g la liberté de se tenrrsurses pleds Et de .marcher. _ _
. lors, la posrtron naturelle
1 h PP tenons 1entom ant, reste menacee
dnousa .’ par les chutes durant toute la v1e. Des ensemble» ou «tète» Le rnot allemand tvpique «Gelage», pourrait bien traduire cela Ce sont les dialogues
_._____....
- .
e ’blomme l‘d
'
est a «résistanc 9’51 . U” (ÜChE‘F FGDÜSE dans 50" propre P0id51 Les ChÜSGS ClUI NOUS eutüurent _? de Platon qui ont pour la première fois donné au mot symposrum son sens actuel. L’ancienne et la nouvelle
t . . . ' . .
i' . . , . .

et en sécur''ÏE'’ tranqurllemen
511 so 1 es 1
’ ' 1- 1 acception ne sont pas sr elo1gnees qu’on pourrart le crorre. Leur relatlon peut au551 s’exprimer — Platon xËCi
11 t en
sem t P051935 au 50L mais la posture de l’homme necessrte un ' __.- '
' r x
1 dort. etre .
perpétuellement 1 :-._f' l’indique clairement — en termes de différence entre la tenue debout et le laisser aller.
e or . 1e es t avant tout active,
v1. ________
111,1, carleffort dans lequel nous sommes engagés
renouvelé. Notre tache n’est pas fmie une fois que nous nous sommes levés et que nous tenons debout
Nous devons «résister». On dit de l’individu capable d’accomplir cela qu’il est stable et persévérant. ' ' 2. La distance avec les choSes

ÆEÆEËSË exprime bien le sens psvchologiQUe de la tenue verticale dans se ' I Dans la posture érigée. le contact direct avec les chosees est repprté Lorsque
l’enfant rampe sur
b _ M, _ eles facettes. --
Le couplage des 115 131111131 1111131151111 de
s ver es anglals 1_<to stand» (se tenrr debout) et «to stand 1 et ses genoux, il reste non seulement en contact avec le sol, mais é quatre pattes, comme les
ses mams
td l - 1
, ,11. 50111111111115» (farre nrr q que chose debout) leur donne le sens de r s t .
es, 1l entre drrectement en contact avec les-choses. L’axe longitudinal de son corps coïncide avec
t . .
ri. i‘
la menace au clan e t 1 11 tt
ë i5 er, e
———— onc ce l“ deË‘î‘lËËEÊË 1 -' quadruped
d
-
marche l’ho m me dé p lace son cor p s fig;
l a direction de son dé p lacement ' Tout cela chan g een se levant ‘ Dansl a ..__1.’ re-
j ' g r, e a a aque. La racine étvmologique de-rrstandrng
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»—-__s_rg_
' : ESÎ l’un- des éléments
1 les 1 ''
plus prolifiques, non seulement de la langue an laise mais dans une transposition verticale l’étendue de son corps étant perpendicu laire à la direction de son déplace-
Mentionnon . 1 _ _ 1 _ 1g _, ’ 1 aussr u grec, du latm, du françars etde t allemand.
ment. Il se trouve tou ours co trente} aux hoses. Un tel l nt l e m t cl voir les ch Ü ses
S sr-mp ement 1c1 quelques1 clenves d une serre presque exhaustive = en plus de combinaisons ' .._-___..... l <1 r1 à c e oigneme “i p r E e
- pret)
1 an d‘mg 1;, v» (se ten1r -
.. et rrmaklng
telles que «standing for» (re p régent er,11:s a stand» (prendre position, -. 1 ’
puisqu’il est d__égagé du contact direct de la saisie et de lincorpora tion, dans un même geste..devient
ntre) il existe une foule de m t d 11 1 _ 1 1 _
,1. 1,1 s’éleverco
de légers changements mars qu1 sont encore
Ü S on a racme a SUE"statement, alors {tregardeirxt’horizon est élargi, repoussé, le lointain acquiert une grande importance. Dans la mème ..
ä 11.1 reconn aissa bl es, asavoir: estate, status, standard, estate, statute, institution, constitution, i 1 1 11111 111:1.
_ t d' _ .. ... _ mesure, le contact drrect avec les choses proches est perdu.-
substance establish un derstan d ; ' Le 1111050 he et astr me @1 ba d f ë 111013 a'tl ét les P r un
1 1 ,assrs , Istant...». Cette famllle entrera de mots n’est lree que par un seul serv l es 0' ou
. .. i ' p p ono 0m ans un 055 “i5 qur
1- .1 . _. .
ui se tient p rès du sol, les ét Ü iles s on tloint amas il l L" e St ëg al d e ram a sser des ch Ü ses au
et unique sens Principal Tous se réfèrent ‘ h ' -
' a une C ose mstrtuee,_er1gee, construrte
'
Et tenant
._ E" - equIlrbre "" j eune enfant q
instable, menacée par la chute et l’effondrement La chut ’ . sol; mais en grandissant, il va apprendre à accepter nos manières de se tenir à table, ou la nourriture se
1 ,1... clowns ,.1 . d _ _ __ ' 1 _ e n a pas tou1ours un caractère tragrque. Les 11 1 1 et une
curllere
112i .1- 1 ClU l 5 SÜIEI'IÎ mo 9m95 DU de la vlerlle ecolè,prlma1res ou sublimes, ont tous utilisé la chute comme
1111—. trouve é distance. Nous dressons la table; nous servons le repas; nous utrllsons une
W...- 1 une farce efficace pourdéciencher le rire r lors d’un fur
b l l ' fourchette. Notre façon de manger est réglée par un rituel, dont nous aimons nous débarrasse
avec l’acquisition de la DE 1 _ __
' u e engee, une am iva ence à a uell
._____..__. q
"'
e "”1 n échappe Imprégne Et
' *
-_ pique—nique par exemple. Le manque de naturel et l’utilisation d’ustensiles entravent la satisfaction directe
teintet tl
ou e comportement humain La posture érigée nous détache du sol, nous tient à l’écart des choses,
_ 5 -
de la faim. La bouche est tenuea distance de l ’ assiette, ce sont les mains qui transportent la nourriture
cl d1 1 1 .1 1 11""‘m‘i1
e nous gar e a Istance de nos semblables. Chacune de ces trois distances peut être éprouvée aussi bien lusqu a elle. La curllere ou la fourchette ne créent pas la distance; les outilsÂne peuvent
étre inventés et
.1513 comme un gain que comme une e t
r e. utilisés que là où une distance existe déiè. Dans les premiers ü de la vie, lesm tiennent les choses
mois
- ' “En“ L.»--"'_"‘-r-""'_"""" W 1,1111 513.111

saisie 1.111,11
- _dan_s un reflex de réh sion. L’utilisation d’outils n’est pas p ossible avant q ue le contact direct de e
. . '-x..1
1. La distance par rapport au sol ne soit abandonné . Ce développem ent n’est pas seulement le résultat de l’évolution de la motricité. Il se
- _ . .'
.1 n’apprenne 1amals ..
. les bonnes manleres ..
( A En nous lev a n t, nous gagnons une llberte ‘ .. -
" de mouvementque nous apprec1ons, 1
malsnous perdons peut qu 1. un hand1cape ou qu’un etre souffrant de parésie les
'
" avec le sol qu1' nous 1 ' '
et ceia nous manque. Nous _ ..
desapprenne, et ce non pas tant à cause d’une défaillance motrice qu’en raison d’une perte ou d’une
en meme tern ps un contact sur porte, avec la Terre Mère, '
.- 11 LvLtISItlùn .
1 ' 111 de la posture vertlcale 1 . . également une drstance.
_ 1” mauvaise accommodations la distance Pointer du doigt présuppose____
. . Cet acte 6 c 1 ESÏZ" 111111111» Chtasîeurëï
nousteno ns s__e______uls et devons compter sur nos propres forces et eapacttes. 50mm" P '" Pipi” a" U
1 '5 ’-"' semble étre une activité typiquement humaine. Les animaux ne comprennent pas facilement, si ce n’est PaSÏtËan 1511511111 11 1111111111 Le pûmtage
1l entraîne unc l;an g ement caractéristique dans le langage. Durant les premières années, l enfant emploie son
une relation antagoniste 95th? développementnaturel du
” _ l prénom uan il aried ‘
g 113151 âgg gg 5g 1g ”‘61 (me .1 . .1 . .. _. .. _ 1111. du tout. le geste de desrgner des objets éloignés. La pathologie fait apparaître
je» ,1 l qL D 1a tte
e Il" M35 lorsouil | b
”’ “i temd arrêtdu Chien me“ le
1i ä uti Iser e D renom «le» pour se désigngrr, Ce changement marque une première étape vers l’autonomie 15- entre l’action de saisir et celle cl’ indiquer du doigt. Dans certains cas, la désignation est altérée, alors que
Ë? la préhension n’est pas affectée ou s’intensifie plus tard et devient une saisie forcée (K. Goldstein, Über 1111112111 de bondir
1i Parmi tous les mots, le pronom j
» a un statut p artic u l'1er. Ch acun l’ utilise pour se référer a sa seule ' , . , .
1 . 1-. _ _ 10195 EXPEFIEHŒS d ablatiüns
1 .person . r -' - . 11 ' Zergen and Grerfen, vol. 4, Berlin, Der Nervenarzt,1931)’.
'l a MM pour chaque
ne «Je» ESt le. terme le plus général qu1 sort. Et en memedetemps,tout autre personne, qui néanmoins est ' - d'aires mmcales révèlent que
1 personne qur l’emplo1e. En utilisant le mot «je», ie me distingue 1 l’action de saisir est contrôlée
ù par l’aire 6 de Brodmann.
1 ’1 mon semblable '
’ïÎë‘
a.

" . '
'r"'r't.-“.1c-Is:tg,vv_"utthîç.'ïë swîÿïrv-“Ë En":ifs?EF=5'-'fs_5""iiîilîï?’.1-Ëir’.-ï‘IÏ.îr’P: ”"5 ' '
aie ' '

28 l9

Laapesi‘.ure érigée

3. La distance avec les semblables Les modèles culturels n’inventent pas des formes de manière arbitraire mais. è l’intérieur de
Dans la posture érigée, nous nous trouvons face à faceavec les autres, c’estè -édire é,aloignés ._ /i cadres donnés, i_ls formalisent une manière de faire socialement admise, qui n’est valable que pour une
l’écart— è l’image de verticales qui ne se rencontrent jamais Sur le plan horizontal les parallèles convergent période et un groupe précis. Avec la posture érigée qui contrecarre la gravité, la verticale orientée vers le
en un point de fuite. Théoriquement, le point de fuite de verticales parallèles — auxquelles nous pouvons haut et s’éloignant du centre de gravité, devient un facteur déterminant naturel. La verticale est une
étre comparés lorsque nous nous tenons debout face è face — est à une distance infinie. Cependant, dans constante. Même si la téte est inclinée, et que, par conséquent, sa projection sur la rétine varie, la position
la finitude de la vision, les verticales parallèles ne se rencontrent pas. En conséquence, la stricte posture ÈÎ manifeste de la verticale est toujours la même. au plus jeune âge, les ËËËË sont capables de tracer une
érigée exprime l’austérité, l’lnaccessibilité, l’air catégorique, la domination, la majesté, le caractère ligne verticale ou horizontale, de copier une croix ou un carré, mais ils échouent quand il leur est demandé
impitovable, ou l’attitude inabordable, comme dans une svmétrie catatonique. C’est d’abord l’inclinaison de copier le même carré présenté sous la forme d’un losangei’. ' ‘
sagittale qui nous rapproche les uns des autres. Cette inclinaisonB qui apparaît dans le simple
fait de «tendre versa, signifie littéralement «se déporterhors» de l’agstère verticale.
Les dictateurs, inspectant leurs troupes de parades, essaient d’exprimer leurs volontés dt? Marcher

imperturbables et inébranlables par leurs attitudes rigides. Les attitudes codifiées, la pantomime, et les Une fois debout, l’homme est prét à archŒPour cela il doit remettre en ieu l’équilibre précaire qu’il a
gestes signifiants ne font que suivre des modèles établis d’après les expressions spontanées. Quand nous atteint pour se tenir debout. Un quadrupède se tient dans une relative sécurité sur ses quatre pattesqui
baissons la tète ou que nous nous agenouillons pour prier, quand nous courbons le dos ou que nous plions fixent au sol une assise appropriée. Mémé quand l’animal marche ou trotte, le centre de gravité ne bouge
ies genoux lors d’un salut, cette déviation de la verticale révèle quelque chose de la relation que nous pas au dessus de cette base. La situation de l’homme est différente. Le centre de gravité est élevé bien au- .
entretenons avec elle. 45 dessus d’ une assise limitée. Cela apporte beaucoup plus de liberté et de variété au mouvement, mais
Il en est ainsi avec les expressions de révérence, de demande et d’octroid’une requête, et de bien augmente également l’instabilité et le danger de chute. L’homme doit trouverl’appui en lui-mémé. Lorsqu’il 5
d’autres encore. il est parfois difficile de remonter aux formes d’origine en raison de la codification et de la se tient debout et qu’il marche, il doit se maintenir en suspension.
réduction qu’entraîne la socialisation des gestes ; mais méme la forme rigide des saluts militaires peut étre Les jambes sont comme des colonnes qui portent le corps; le tronc s’appuie dans l’articulation de _'
revivifiée par une expression spontanée, avec une légère inclinaison courtoise de la tète par exemple. la hanche, sur les fémurs comme sur des piliers. C’est du moins ce qu’il nous semble. Et l’apparence est
il n’v a qu’une seule verticale, mais il existe de nombreuses dérivations possibles, chacune por- Qo assez convaincante pour qu’une personne hgstérigue s’en serve comme modèle dans son astasié—ebasre. _
teuse d’ un sens expressif spécifique. Lorsque [emporte sa casquette de travers, son amie comprend Mais, si l’on observe le phénomène plus en détail, le contraste avec les principes architectoniques-de la
bien ses «intentions» à son air suffisant. Lors du W5, il est permis que le roi Comus se penche a la colonne et du pilier est saisissant, De nombreux temples anciens se sont effondrés mais leurs colonnes r
renverse et que sa couronne glisse. Mais,è l’occasion d’ une inauguration, mème les partisans de la tiennent toujours debout. Les piliers de pierre d’ un pont sont construits è partir de fondations ascendantes.
simplicité seraient sérieusement affectés si le président portait son haut-de-forme (prolongement et Chaque section inférieure porte réellement celle du dessus, qui peut être enlevée sans déséquilibrer celles
W

accentuation de la verticale) de guingois. Il n’existe pas de professeurs ni de manuels pour instruire dans 25 qui sont en bas. Ni le squelette ni les jambes ne tiendraient par eux-mémés. Mémé si les musCles, depuis
ce domaine. Mais il n’existe également aucun élève qui ait besoin de cette instruction. Sans jamais l’avoir leur origine sur le pelvis. pouvaient se contracter en permanence, les jambes ne pourraient pas'faire-cela.
8. Le terme vient du latin, clins,
appris, nous comprenons les règles qui gouvernent ces attitudes et les autres champs de l’expression. Nous Les jambes doivent étre tenues en suspension par l’action anti-gravitaire des muscles et le contrepoids du ' "
qui signifie incliner (se pencher). ne les comprenons pas de manière conceptuelle, mais semble-t-ll, de manière intuitive. Ce qui est valable tronc. Une colonne, un pilier, ou une tour finissent en pointe. Leur base est plus large que leur extrémité. .
ll est intéressant de voir combien tant pour {facteur que pour les
sgectateur. Les jambes humaines ont également une forme conique, mais la partie la plus importante se situe en haut.
le langage est. construit en accord
avec les phénomènes expressifs.
f On peut rétorquer qu’il s’agit de _modeles culturels avec lesquels nous grandissons et que ces attitudes 50 L’attaché des muscles et donc leur volume principal se trouve en haut. Les muscles et leurs tendons '
La langue anglaise possède deux définitives sont le résultat de nombreuses étapes infinitésimales. Pour soutenir ce point de vue, il est possible s’étendent du bassin jusqu’au genou. puis du genou jusqu’à la cheville. Leur actioncompensatoire est
mots de la même structure quio
Dl. de souligner le fait que les gestes de salut étaient différents autrefois de ce qu’ils sont maintenant, et qu’ils 9. E. Gibson et O. tviovvrer,
cependant dirigée vers le haut.
deux racines différentes, mais fi
_ {Determr'nants of the percefved
il existe aussi lemme allemand....‘\ sont différents en Occident et en Orient. Pourtant, malgré leurs divergences, ces gestes ne sont que les La circonférence des cuisses è l’articulation de la hanche étant considérablement plus large que vertical and horizontal, Psychol.
Zuneigung, qui dérive encore r variations d’un même thème. Tous sont liés à la verticale et tous sont des mW—ŒÎË la circonférence des chevilles, la iambe ressemble à un obélisque inversé plus qu’à une colonne. Cette Rev., 1938} pensent que notre
d’une autre étymologie, et qui, orientation dans l'espace est
. mSeules les exceptions confirment la règle. Nous donnons notre accord en hochant la tète, mouvement à? jambe-obélisque ne peut pas se porter seule sur son extrémité. il existe un système gvrostatique d’équilibre
cependant, signifie la méme chose déterminée par des facteurs
au niveau de l’inscription spatiale "qui manifestement conduit la tète vers le bas selon la gravité, hors de l’axe vertical Or, il a été observé que tqui fait que les jambes sont tenues tout autant qu’elles nous portent. Les anciens noms que l’anatomie posturaux, alors que la stimulation
visuelle serait d'une moindre
du mouvement. Tout cela nous ce geste n’était pas universel, qu’il existait des peuples chez qui le même mouvement vertical de la tète donnait aux muscles et la signification traditionnelle de leurs fonctions induisent souvent en erreur. Le
mène au fait que les métaphores importance (dans notre orienta-
signifiait la négation, le désaccord. Cependant, ces deux formes d’expression qui se ressemblent effectivement biceps fémoris et les ischio-jambiers, qu’on appelle muscles fléchisseurs de la jambe plient le bas de la
ne se contentent pas de reporter tion). Dans leurs expériences plus
le sens d’un médium sur un autre. ne sont pas identiques. Notre mode d’assertion, tout comme leur mode de négation, est un mouvement e'n jambe dans une position déterminée, alors quedans une autre position, ils étendent le genou et lahanche. récentes, S. ésch et H. Witkin
li existe une relation bien plus deux temps - un mouvement vers le bas et un autre vers le haut et l’arrière. Mais, alors que dans l’asser— {r Ü (Studies in space perception,
Les muscles érecteurs 'du tronc et les muscles des jambes coopèrent en. synergie —en prenant la gr_avité
intime - par exemple celle J. Exper. Psvchoi., 1948},
qui existe entre le mouvement
tion, l’accent est porté vers le bas, il s’effectue vers le haut pour la négation. La tète est alors bougée à partir comme partenaire invisible— dansla mesure où ils s’attachent dans les régions adjacentes de l’iliaque et du parviennent cependant a la
expressif et l’attitude émotionnelle. de la position inclinée vers la verticale, exprimant l’inaccessibilité et le déni. sacrum. Ils agissent sur le bassin dans des directions opposées. Ils opèrent une rotation du pelvis autour conclusion inverse.
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La posture érigée

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Le développement des bras et des mains dans la posture érigée

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de l’axe qui joint les tètes fémorales, connectant les centres des articulations des hanches. Il existe un deuxième '

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's-Ën- ..:.'.'-'.'l"‘ - '-|... .. m:"-
La main comme organe sensible et comme instrument

.. ._ .. . .
..
système d’équilibration entre la droite et la gauche qui permet que tronc et pelvis préservent l’équilibre

.
Dans la posture érigée, les extrémités è l’avant du corps n’ont plus la tâche de porter et de transporter

_ . Ï .. .
dans le plan sagittal. Les observations cliniques de dystrophrres et de paralysies nous apprennent quels

.-1-:
muscles particuliers —par ex. le grand fessier, l’illio-psoas, le-quadriceps, le sacrospinalis (ensemble des le corps. Délivrées de ces anciens devoirs, elles sont libres pour _cle nouvelles tâches. Les membres

,1"?
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*-"I-n--—-....._.-"—
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'--.._--"""-FF ""u—r'rrfl-H— -'--u...___,,_...,....—.

r»Tilt

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muscles érecteurs du rachis)— contribuent à la posture érigée ; et par des expériences physiologiques, nous
parvenons è savoir comment ils sont coordonnés. C’est en combinant l’observation et l’expérience que posture érigée n’est pas seulement la condition génétique de ce développement elle continue aussi deE l
Ë.
diriger les fonctions de la main et du bras.

nous recueillons des informations sur la locomotion. Parvenus è ce point, un nouveau champ de problèmes
s’offre à nous, è savoir: comment un être équipé de tels outils moteurs va-t-il faire l’expérience du monde On a très souvent désigné l’opposition du pouce avec les autres doigts comme l’innovation la plus
et de lui--mème dans ce monde? à essentielle de l’eSpèce humaine. Cela n’est pas tout è fait exact. C’est inexact parce que l’opposition avec
La marche du bipède humain est un®ouvement rythmique a moyen duquel, dans une séquence le pouce commence è apparaître chez d’autres ètres que les primates humains". Et ce n’est pas complète- > fn/n r... ÏWFÉÜ
de pas, tout le poids du corps repose pendant un court laps de temps sur une seule iambe. Le centre de ment vrai parce qu’il s’agit là d’un détail distingué du tout. Pour les mèmes raisons, ou leur absence, on a
ici-1.4.];
gravité doit ètre proieté vers l’avant.LLeLbipède passe cl’ un équilibre déjà instableèaun équilibre encore considéré l’index comme une acquisition spécifiquement humaine. Les partisans de cette affirmation , ”Me;
épié?.
moins stable. L’appui va lui être enlevé un instant jusqu’à ce que la jambe passant devant n’empêche une pensent, bien sûr, è sa fonction de désignation. Mais l’index ne pourrait pas désigner si les mains n’étaient fief
chute imminente. La marche de l’homme est en fait une chute sans cesse différée. Un obstacle imprévu oug pas rattachées au bras, et si bras et mains n’étaient pas liés è la posture éfigée.
' une petite irrégularité du sol peut donc précipiter la chute. La démarche humaine est un mouvement expansif, Dans la posture érigée, la main devient un org‘gne de toucher cognitif actif— c’est l’instrument
réalisé dans l’espoir que la jambe qui passe devant va en dernier recours trouver un sol solide. C’est un J
'I.
'diacritiquàaar excellence. En tant que tel la main se situe au mème niveau que l’oeil ou l’oreille. L’anatomie
mouvement fait «à crédit». La confiance et la timidité, l’allégresse et la dépression, la stabilité et l’insécurité 'xqîïi'pr'é’sâte l’oeil et l’oreille comme des organes des sens n’accorde pas le mème privilège è la main.
l sont toutes exprimées par la démarche (gait). _ L’anatomie dissèque. Elle divise la main en différentes couches, et «dans un ordre systématique», présente

a
_

.... —-
La démarche du bipède est en fait un équilibre alternant d’une iambe sur l’autrg; ce qui permet la peau comme une part du tégument, classe les os dans l’ostéologie, les muscles dans le système musculaire,
_i' deslvariationsldep . “W _ Dans le pas dejpolka) même la séquence et les vaisseaux dans le système vasculaire. ll est curieux de ne pas considérer la main comme un organe,
i
il_r

'-'-'-""
rythmique de droite et gauche, et gauche et droite est interrompde et inversée. La symétrie des réflexes puisque «organe», signifie à l’origine «ustensile». PourŒ la main était «l’instrument des instruments».

. n"“WU‘L-I'H:—.7'HJ—F-M-H-H
l locomoteurs qui alternent rythmiquement est dès lors rdmËger Les pas, qui varient de nombreuses façons, L’anatomie a de bonnes raisons de procéder ainsi ; cependant, ces raisons ne sont pas simplement d’ordre
A Il a! I II h L‘A-3 ’ H.

peuvent etre conjugués en une combinaison, en un mètre. La Œesà n estpas seule a evoluer selon des
J
pragmatique. La main n’est instrument que si on l’envisage vivante, liée è l’expérience de l’être — c’est-è
«pieds métriques» dans une anapeste, un iambe ou une trochée. Lorsque nou marc on ou danson_ _nous dire pour l’homme qui tend sa main, touche et saisit. La description anatomique qui attribue les tissus de
'1'. _ LE": Il] exécutons une. grande variété de combinaisons déterminées. (réer l former». èjgnifie que nous suivons une la main è différents systèmes est une analyse ciu corps mort. Les systèmes d’intégration qui fonctionnent

..
'.

comme des cadres de référence diffèrent largement.


. .l
.li il forme donnée, que nous sommes capables de nous conduire selon un pian re‘ glé d’avance, que nous pouvons
Ÿ; h 2K “Î it utiliser nos membres comme des instruments. Quiconque conduisant une voiture utilise ses jambes et ses La main»objet de l’anatomie et celle que j’éprouve comme partie de mon corps ne sont pas
l
ËII' ftl'll ç;12:; pieds comme des outils. Et personne cependant, n’en fait plus que l’organiste qui appuie sur une pédale de
précisément la même chose. Quand l’anatomiste brandit son scalpel, il agit en regardWë’ÿ propre main
MW
WV’J WW

avec son pied. Un tel usage instrumental des membres, qui n’est apparemment pas limité aux bras et aux comme s’il n’avait aucun savoir de l’anatomie. Ce changement d’attitude n’est pas simplement un retour 10. Cependant les proportions
M
de leurs mains. en particulier la
mains, nécessite une centralisation des fonctions, et un hémisphère dominant. Pour des mouvements alternant imè un état nai',f priae. Comme quiconque, l’anatomiste ne pense pas è innerver
longueur du métacarpe empêchent
de manière symétrique, des structures bilatérales, segmentales, et supra—segmentales peuvent suffire. les antagonistes, les interosseux, et les fiéchisseurs des doigts. ll n’utilise gaila main maisêàmain. La relation la formation de la pince entre les

Mais la fonction instrumentale des membres repose sur la latéralisation et l’utilisation d’une intégration è possessive qu’exprime l’emploi des pronoms «ma», «ta», «sa», aussi simples et familiers qu’ils apparaissent, doigts et le pouce, et de ses effets
caractéristiques (G. Revesz,
îun niveau supérieur. souligne en fait l’un des problèmes les plus difficiles pour notre entendement. Elle signale la transition du a
4.: Dia menschiicne Hand, Nevv York
Une dégradation de cette coordination devrait aboutir à l’apraxie cinétique du tronc et des jambes. physiologique au psychologique“. _ a Basel, Karger, 1944).
Et'certains cas ont en effet été signalés (N. j. Nielsen, Agnosia, apraxia, aphasie (2nd ed.), Nevv York 3L L’anatomie et la physiologie rapportent le corps comme un tout et ses parties è un espacerŒ—t—Itrrël
1 i. Ch. Sherrington (Thé integrative
London, Hceber, 1946), confirmant cette hypothèse. Leur nombre est restreint. Comme 0. Sittig (Über -— comme cadre de référence Mais dans l’expérience, j’éprouve bien ma main comme un organe en réFaT/mrr action of the nervous system
Apraxie. Berlin, S. Karger, 1931) l’a signalé, nous devrions vraiment accorder plus d’attention è ces symp_ avec le monde. (ËËEÏŒUÏ m’ environne n ’.est pas la partie d’ un réseau neutre et étendu, déterminé par un Lm'fi"
(9th ed.), Cambridge, Cambridge
Univ. Press, 194?} souligne cet
tôrnes. Mais, même dans ce cas, ils pourraient échapper è l’observation pour deux raisons : la première est système de coordonnées cartésien. L’espace éprouvé est un espace d’action, c’est mon espace d’action. Je
i écart entre l’approche et
que la parésie peut couvrir i’apraxie des jambes ; et la deuxième est que la démarche et d’autres mouve- l‘a suis connecte è cet eSpace par l’intermédiaire de mon corps, de mes membres, de mes mains. L’expérience la méthode physiologique et

ments symétriques peuvent demeurer intacts quand des actions nécessitant des mouvements moins dépossession vient de cette expérience de mon corps en tant qu’il est mien._Toutes autres évocations de psychologique. Bien qu’il n’évoque

symétriques tels que- oufcdanseï, font déiè défaut.


“W relations possessives sont dérivées de cette expérience L’emploi du possessif «mon» implique une
«jdifférence qui ne se justifie que dans la relation éprouvée entre moi et le monde. Si la psychologie s’écarte il en est apparemment clairement
“al-45%
pas directement les problèmes
posés par la relation possessive,

pi" de ce concept d’expérience élémentaire, elle perd son sujet et son contenu spécifiques. conscient.
ri ' ne «r est:essaierons «.- ïfil‘îèmnçfifisfiestganswh
3.5.31 î'lrcr.

36
3?

La posture é l i Ëi é ë

armes de guerre: le gourdin, l‘épée, la lance, l’arc, la fronde et le boomerang, pour n‘en citer
que quelques
formes élémentaires. Comme David le prouva à Goliath avec succès, l‘espace latéral Cependant, même les mouvements simultanés des deux bras ne sont pas nécessairement parfaitement
permet l‘action è
distance“. La supériorité n‘a pas toujours été le fait des forces légères. Néanmoins l‘action symétriques. Ils apparaissent svmétriques mais ne le sont pas dans leur intention. ll est possible que dans
è distance, pour
laquelle un geste primordial et pérenne est celui du lancer, conserve toute son importanc le mème temps, les bras soient tendus et que les mains montrent des directions opposées, a droite et a
e, et avec elle,
celle de l‘espace latéral. gauche. C’est ce contraste de directions qui divise, articule, et organise l‘espacemlateral, occasionnant son

Le développement des armes primitives et élaborées nous amène à nous interroger hétérogénéité. Les différentes parties produites dans cet espace peuvent être réunies dans un tout
sur une
possible étvmologie commune aux termes «arm» (le membre) et «arms» (les armes). À cette ordonné où une moitié domine l‘autre (latéralisation‘i). La syntaxe spatiale ne peut pas s‘émanciper d‘un

._.._-.I,._::_5.._:.._
22 Dans cette légende Biblique,
question, les
une situation qui se répète linguistes répondent a la fois oui et non. Non parce que «arms», «armingx. (du verbe armer), et «armement principe général d‘ordre, qui requiert toujours une partie dirigeante à laquelle les autres sont subordon-
indéfiniment est présentée comme . »
(force de frappe, armement), sont liés historiquement a la racine latine orme. Le mot romain nées. La paire droite—gauche, est la véritable incarnation de l‘unité qui se déploie elle—même en deux
un événement unique. La Bible se pour «arma (le
membre) est brochium, avec une autre dérivation et un autre sens. Quoiqu‘il en soit, la racine opposés, ou, si nousartons des opposés, la paire est l‘intégration de variantes opposées. Les deux

._.. ._.i_':..n_. ,.,,_;,,.r.._,_._.,.;,_ c.—


donne beaucoup de mal a décrire
de arma,
la lourde armure de Goliath
l‘arme, est aussi or. aspects vont ensemble. La distinction pratique entre la droite et la gauche et leur coordination précèdent
(Sam l : 1?). li est aussi relaté que
.Pj' :Ï rifle «an or:
Si l‘on considère le geste du lancer, il est impossible de passerëzsus silence la différence remarquab leur distinction conceptuelle. Les cas ahurissants d‘auto-topo—agnosie démontrent dans quelle mesurel‘or;
Saul offrit a David sa propre épée, le
un «casque de cuivres, et une qui existe dans la manière de lancer des deux sexes. Cela semble, a priori, être la manifestat ganisation du schéma corporel, en tant que réseau directionnel, domine la cognition. Dans le svndrome de
ion d‘une
«cotte de mailles». Cependant, Gerstmann, nous rencontrons 1. une agnosie du doigt, 2. une agraphie, et 3. une acalculie, en plus d‘une
David qui n‘était pas entraîné a
l perturbation droite-gauche. Cherchant un dénominateur commun à ces pathologies, nous pourrions le trouver
l‘emploi de ces armes les déposa. Harper, 194o) illustre des faits familiers par quelques bonnes photos. Ces photos présentent
des petites
Il ne serait pas faux de supposer
que la Bible, dans un raccourci
poétique, décrit comme un duel ce
filles de cinq et six ans et deux garçons du même âge lançant une balle. La fillette de cinq ans n‘utilise
pas
du tout l‘espace latéral. Elle ne tend pas son bras sur le côté, elle ne vrille pas le buste, et ne bouge pas ses
li dans la perte de la capacité è coordonner des directions opposées en une seule, ou dans la rupture de
l‘unité en des directions opposées (dissociation, segmentation) :

qui est réellement le conflit de jambes, qui restent cotela côte. La seule chose qu‘elle fait pour préparer le lancer est de lever son bras i s. Les doigts de la main répètent, pour ainsi dire, le schéma droite-gauche d‘un côté. Le pouce et le petit
droit l doigt pointent dans des directions opposées. Cette divergence maximum (l‘opposition directe) donne le
deux civilisations et deux tactiques
militaires. Goii‘ath, le phiilstin
devant elle a l‘horizontale et de plier l‘avant bras derrière en pronation. Dans le mouvement final, l‘action l modèle pour les positions intermédiaires.
est limitée au triceps et aux fléchisseurs de la main. L‘amplitude de son mouvement dans l‘articulation
appartient a une nation de marins du i
a. l‘écriture, la formation de lettres dans l’eSpace, présuppose la même capacité è différencier un schéma

._.. .,_'. ._. 71-45. ........'_.,-__,...,_ o..._,.,..___.,,._.._._____..___, _.


établie, avancée dans les tech- coude n’excède pas un angle d‘environ 9o°. La longueur du levier du coude jusqu‘à la paume de la main
niques de la forge du métal ; David de directions variées et è les établir en avance simultanément. La forme des lettres b et d illustre bien cela.
coïncide avec la longueur de l‘avant bras. La balle est libérée sans force, ni vitesse ou ciblage précis. Elle entre i
est décrit comme un berger,
presque immédiatement dans la phase descendante d‘une parabole abrupte. À six ans, la petite fille incliner
l
il a. Les nombres suivent le même principe. Deux, le modèle de tous les nombres, est une unité de un plus
appartenant a une petite tribu
nomade qui a envahi les terres des légèrement son épaule droite et avance son pied gauche d‘ un petit pas, mais ne montre pas de progrès plus un, qui, tout en devenant une unité, restent séparés : un et un, ou deux. La figure «un» est l‘unité, la
ËMN
Philistins de l‘intérieur. Le conflit
importants. Lorsqu‘il se prépare è lancer, un garçon du même âge tend son bras droit sur le coté et derrière, ‘x figure «deux» est une unité. Par conséquent, nous-ne devrions pas ètre surpris qu‘un enfant apprenne
des deux types de tactiques milih
effectue une supination de l‘avant bras‘i, vrille, tourne, courbe le buste, et bouge son pied droit versi
Ni les nombres cardinaux bien après qu‘il ne maîtrise les nombres ordinaux. alors qu‘il connaît la série des
taires coexistantes est le suivant :
Goliath, lourdement armé —_ la l‘arrière. De cette position, il peut soutenir son lancer avec presque toute la force de son appareil moteur. numéros et qu‘il énumère les doigts d‘une main, il n‘est pas capable de les résumer en une unité de
«ligne ivlaginota des Philistins — est il
L‘amplitude de son mouvement final atteint un angle de 180°. Il s‘organise autour de la jambe gauche cinq. Quand il a atteint l‘âge où il peut concevoir des nombres cardinaux, il est habituellement capable
presque immobilisé par le poids i

de son armure ._ puisque quelqu‘un tendue comme un axe central. Le ravon de ce demi-cercle excède de beaucoup toute la longueur du bras. de distinguer la droite et la gauche.
doit porter son bouclier devant lui
La balle quitte la main dans une accélération considérable; la ligne de force décrit une courbe aplatie
a il ne peut qu‘avancer tout droit
dans un combat de proximité, alors Comme cette différence apparaît dans la prime enfance, elle n‘ a rien à voir avec le développementi
que David, sorte de combattant de la poitrine féminine. Alors que les légendaires amazones se supprimaient le sein droit afin d‘ utiliser l‘arci Considérations neurophysfologiques
de guérillera, trouve son compte
et la lance”, Nausicaa et toutes ses camarades lançaient certainement la balle de la mème manière que Les plus grandes habiletés sont subordonnées à la coordination d‘opposés —— c‘est-è-dire a la coordination
dans la mobilité, i‘esquive et les nos
attaques soudaines. Ce conflit Bettv, Marie, et Susanne. Comment expliquer cette différence.7 La petite fille n‘a pas plus de difficulté de parties relativement indépendantes qui ne sont pas liées ensemble par svrnétrie, homologie, ou
ia
entre la défense fortifiée et garder l‘équilibre que le petit garçon. Il est vrai que sa puissance musculaire est moindre, mais on synergie. Un bon violoniste qui exécute une série de pizzicati rapides coordonne les mouvements de sa
devrait .
l‘attaque mobile se retrouve dans
s‘attendre, par conséquent, a ce qu‘elle compense ce manque de force par un mouvement préparatoire main et de ses doigts gauches avec ceux de son épaule et'bras droits. Il doit associer en une seule combinaison,
)
toute l‘histoire militaire jusqu‘à
nos jours. supplémentaire. nu lieu de quoi nous la vovons éviter de spiraler. Peut-ètre que la manière masculine l‘action de muscles distaux d‘un côté avec celle de muscles proximaux de l‘autre. Ses mouvements doivent
’______._—------—,
de
lancer correspond a «l‘excentricité» masculine alors que l‘attitude féminine, révèle une retenue profondéme ètre rapides, précis, en mesure et en rythme, avec les accents et le phrasé adéquats. En jouant avec une
23. La supination atteint son
fisvuk-v- -. nt
ampleur la plus pleine et plus libre
ancrée et une tendance à tourner autour de son propre centre. La différence alors, serait du domaine de partition, son mouvement va être dirigé par la vue et contrôlé par l‘ouïe. «film ne signifie pas ici simplement
dans l‘abduction horiaontale du l‘expression; il ne s‘agirait pas d‘ une différence de force et de conformation du CÜËS mais relèärait répondre aux stimuli optiques, mais interpréter les signes qui expriment le ton, le découpage temporel, et
d‘une i.
bras. attitude psychologique générale dans la relation au monde et a l‘espace. l ,1! tri. ÆstFL-fj ”i
r {r "I f :‘pïnËîfl 1. Il. r!
les dvnarniques ; «écouter» n‘équivaut pas non plus a la simple réception-de stimuli acoustiques mais è
24. Amazone signifie a—maaos, Jusqu‘à présent, l‘espace latéral a été évoqué comme s‘il s‘agissait d‘une entité homogène. Et en l‘antici ation et à [aperception de sons ordonnés apparaissant sous les divers aspects de la musique. La
c‘est-a-dire « sans poitrine n. effet, dans de nombreux mouvements, nous levons les bras de manière symétrique dans l‘espace alentour. flexibilité et la multidirectionnalité sont indispensables au mouvement des membres supérieurs. Celui-ci ne 25. NdT.
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33 39

la posture érigée

devrait pas étre accompli sans mouvements compensatoires du tronc et des jambes; en d’autres termes,
des ajustements posturaux sont continuellement nécessaires, et — comme si tout cela ne suffisait pas —- vertebres, 1909) le pense, qu’en l’absence de croisement, la projection optique serait totalement Incom-
notre artiste doit encore battre la mesure avec son pied, dans un mouvement mécanique, répétitif, allant à patible avec les objets visibles. Chez les mammifères avant des champs visuels qui se chevauchent, les
l’encontre de toutes les variations. Pour finir, un récital activera énergiquement l’autonomie et l’intégration fibres temporales restent décroisées. La double représentation corticale des mouvements latéraux de l’ceil
des svstèmes. prouve leur-grande importance. Le champ frontal de l’oeil régule sans doute les mouvements volontaires '
Une telle performance, qui implique les fonctions du corps global, dépend des capacités du des veux ; le champ-occipital contrôle le regard latéral induit par la vue d’objets mobiles.
svstème nerveux à différencier et à intégrer. Les plus hautes formes d’intégration sont proportionnelles aux Dans le tronc cérébral, les fibres nucléaires corticales atteignent le centre «pontique» du regard
divisions possibles de la tâche. L’espace latéral, le développement de la dextérité, ont apporté les plus latéral conjugué”, qui est aussi influencé par les stimuli acoustiques et vestibulaires. La section finale. de
hautes formes d’ intégration. Alors qu’on a accumulé un savoir considérable en ce qui concerne les parties cette voie n’a pas encore été entièrement comprise. Les connexions nucléaires corticales ajoutent un
coopérantes, l’organisation du tout est toujours insuffisamment comprise L’anatomie neurologique éÎÎà contrôle conscient et volontaire aux régulations automatiques du regard et de la posture du mésencéphale.
neurophvsiologie n’ont que rarement envisagé les divers mécanismes liés a l’espace latéral comme unité Dans ce groupe, le réflexe de Moro a une signification spéciale dans le problème qui nous Occupé. Les
fonctionnelle. Une étude rapide permet d’énumérer ses composants majeurs, leurs connexions, et haï: fonctions des tubercules quadrijumeaux supérieurs semblent limitées, chez l’homme, au contrôle des
modes d’interaction. mouvements verticaux, alors que les larges champs de l’oeil cortical dirigent surtout la rotation des veux du
L’expérience clinique plus que l’observation expérimentale désigne le lobe pariétal inférieur côté du controlatéral. Certains svstèmes, provenant du mésencéphale et se terminant dans la moelle
(gvrus supramarginalis et angularis) comme responsable du plus haut niveau d’intégration concerné ici. épinière cervicale, intègrent les fonctions des accès, des muscles du cou et des épaules, à l’intérieur du svstème
Des cas complexes de troubles de la latéralisation, d’agnosie du doigt, d’agraphie, d’alexie, et d’apraxie ont sensori-moteur complexe dans le contrôle de l’espace latéral. Au niveau le plus périphérique, la formation
été relevés. Comme il s’agit 1a d’un niveau supérieur de coordination, il doit intégrer les impulsions tactiles, du plexus semble servir la coordination des muscles'proximaux et distaux.
à la fois extéroceptives et proprioceptives, ainsi que celles dues aux stimuli acoustiques et optiques. Si la
notion de «relations de voisinage» a un sens, il nous/alors considérer le lobe pariétal inférieur comme un
centre, entouré et connecté avec les aires somesthétiques du gvrus postcentral, les aires optiques du lobe tu posture érigée et in formation de le tète humaine
occipital et l’aire de réception acoustique du lobe temporal. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’une La posture érigée a permis que l’oeil et l’oreille se retrouvent éloignés du sol. Parmi les différents
quelconque activité motrice commence la, mais les mouvements sont intégrés, dirigés et contrôlés de cet sens, l’odorat a perdu son rôle privilégié. La vue et l’ouïe s’attribuèrent la domination et dorénavant, ces
endroit. Les relations de voisinage opérées soulignent que le lobe pariétal inférieur reçoit des impulsions sens fonctionnent véritablement comme des sens à distance. Dans chaque espèce, l’oeil et l’oreille reagissent
de l’aire 22 de Brodmann, ou champ acoustique contraire, et de l’aire 19 ou champ occipital de l’oeil, les aux stimuli dus à des objets éloignés; mais l’intérêt des animaux se limite aux objets proches. Leur attention
deux aires servant a ce que le corps s’adapte aux événements dans l’espace latéral. Le gvrus pariétal est éveillée par ce qui se trouve dans les limites de ce qu’ils peuvent atteindre ou approcher. La relation
supérieur, l’aire 7 de Brodmann, n’a pas encore. été mentionné. 0. Foerster (Die motorishen Bohnen und existant entre les veux et la bouche distingue la figure humaine de celle des animaux a quatre pattes. Les
Felcier in 0. Bumke & 0. Foerster, Handbuch des Neurologie, vol. Vl, Berlin, Springer—Verlag, 1936) pense mâchoires, le museau, la trompe, et le bec des animaux — l’ensemble de ces organes agissant au niveaufldu
qu’il s’agit d’un" champ extrapvramidal, plus important que l’aire pré-centrale 6 avec ses subdivisions”. contact direct de la saisie et de la préhension - sont placés dans le champ de vision des veux. Avec
Comme les aires 19 et 22,'l’aire 7 est également supposée étre au service de mouvements liés a l’espace l’acquisition de la posture érigée et le développement des bras, la bouche n’est plus nécessaire “pour capturer
latéral. Ceci complète la liste des aires concourant au fonctionnement du lobe pariétal inférieur, qui, par et transporter ou pour attaquer et se défendre. Cette partie du visage se rétracte alors sous le champ de
conséquent, se trouve en étroite relation avec le champ extra pvramidal initiant les mouvements svnergiques. vision des veux, qui peuvent maintenant se tourner directement en un regard ouvert et perçant, vers les
ainsi qu’avec les gvrus centraux et leur organisation focale spécifique. Si les aires 39 et 40 fonctionnent choses distantes et s’appuver pleinement sur elles, afin de les observer avec l’intérêt détaché du questionnement. a-"nF-h -'-I

comme un champ d’intégration, la représentation bilatérale de la sensibilité et de la motricité est indispensable. L’action de la bouche a été subordonnee __a la vismn
Les fibres commissurales et d’association, qui fournissent, semble—t-il, les connexions principales, pourraient Le langage exprime cette relation en désignant le tout, la face, par ses parties dominantes— les
bien servir ce but. Avec les connexions commissurales des aires correspondantes, un temps différentiel, veux, comme dans le mot anglais et français «visagestdans l’allemand «Ms et dans le grec prosopon.
à travers lequel l’hémisphère mineur peut être subordonné au dominant, peut devenir effectif. illors que l’origine du mot latin fociès— et par conséquent, également celle du mot anglais «faces — est incertaine,
Dans l’espace latéral, l’action est en grande partie dirigée et controlée par la vision. L’appareil le verbe eto face», assume de nouveau, dans un tour remarquable, Ëens phénoménologique original :
oculo-moteur, à tous ses niveaux, _ de la éri P hérie au cham i3I cortical de l’oeil, gp as moins ue les voies
...______ n. l.
regarder les choses droit devant et s’v confronter. Les veux qui dirigent les mâchoires et les crocs vers la
, optiques centrales de la vision périphérique à la vision focale, est intimement lié au mouvement dans proie sont toujours charmés et envoûtés par la proximité. Pour les veux, regarder les choses droit devant — 2? rameur semble m fawe
...,_._.. ...-F... .—- . -.- .--n-..-n-.-.-- -—|

l’esgace latéral. La division homonyme des champs visuels et de la rétine qui se frave un chemin dans la avec le regard de la posture érigée— les révèle dans leur propre nature. La vue pénètre en profondeur, la déférer-me aux relatigns qui existent
26. De nos jours, l'on considère macula est _le dispositif le plus approprié au contrèle de l’espace latéral, et peut-ètre encore davantage pour entre les novaux vestibulaires et
vue devient pénétration.
l’aire F de Brodmann comme .1 a un " î
les novaux oculo-moteurs Par le
le siège de l’aire des praxies, en
la vision binoculaire frontale. Chez les vertébrés inférieurs toutes les fibres de la rétine se croisent. Les animaux se meuvent dans le sens de leur axe digestif. Leur corps s’etend de la bouche a l anus, biais du faisceau longitudinal
relation avec l'aire 6 dT} La raison en est peut-être, comme S. Ramon v Cajal (Histologie du système nerveux de l’homme et des soit de l’entrée è la sortie, d’un début ä une fin. L:orientation spatiale du corps humain est différentew médial. (NdT)
4:1

La posture érigée

dans le svstême nerveux central. Aucune partie ne peut être modifiée indépendamment des autres. L____a___
à La bouche est toujours une arrivée (pour la nutrition”) mais plus un début (dans le déplacement’ÜJ’anus
posture érigée produit une transformation de la sensibilité et de lanmotricité, de la périphérie et du. centre
une issue mais plus une fin. L’homme en posture érigée, les pieds au sol. et la tête en haut...ne, bouge pas
saEr
ëm
de la forme et de la fonction. Si la posture érigée permet la formation du crâne humain et, de ce fait, celle
dans la direction de son axe digestif. ll bouge en direction de ce qu’il vqit, ll est entouré d’ un panorama du
......

du cerveau humain, son maintien nécessite le développement du système nerveux. Qui peut dire ce qui
monde, d’ un espace partagé en régions, quise rejoignent ensemble dans la totalité de l’univers. Autour de
ph..- 1.— ........

apparaît en premier et ce quibvient en dernier— où est la cause, où est l’effet i Toutes ces modifications sont 11
lui, les horizons s’ouvrent dans un rayonnement toujours grandissant La galaxie et le deluge les concepts
liées â la posture érigée en tant qu’elle est 1MHËEÆËIL «Chez l’homme, tout converge dans 'sa forme
d’infini et d’éternel, entrent dans l’orbite des intérêts humains La transformation des mâchoires animales
actuelle. Toute son histoire est compréhensible â travers cela, rien ne l’est sans cela» (Herder, 1734).
L’étude de la posture érigée ne devrait pas être négligée au profit de celle de l’hommeétendu, ou
les seules parties remaniées. Les mâchoires animales visent â la force brute. Les muscles qui ferment ces
de l’hom me couché. Ce serait ignorer lâ des faits évidents et incontestables, accessibles sans recours ades
mâchoires, en particuliers les masseters, sont conçus pour des mouvements simples et puissants.
interprétations extrinsèques, de faits qui exigent d’être considérés et ont force de preuve et de démonstration.
D’énormes arêtes et d’énormes crêtes, qui donnent aux muscles de la mastication un point d’insertion
Reconnaissons que le sommeil et le mie fait d’être allongé au sol ou avec quelqu’un, sont des fonctions
approprié au développement de leur puissance, modèlent le crâne du gorille. Celles-ci disparaissent quand
essentielles; il n’en est pas moins vrai cependant que l’homme est formé pour la posture et la démarche
les mâchoires se transforment en bouche. L’effacement de ces pics offre plus d’espace au cerveau pour se
érigée et que la posture érigée, tout aussi originale que n’importe quelle conduite, détermäjnîersppfmpoùd‘em
d__évelopper, tandis qu’en même temps, la réduction des puissants muscles de la mastication permet
d’ être au monde.
l’apparition de mimiques subtiles et l’apparition des muscles de la phonation. Wmmrm.-4.u-_m.r.- au; 4- :-. :r-LI

«La démarche érigée de l’ homme est la seule qui lui soit naturelle, c’est même l’organisation requise
La transformation des mâchoires en bouche n’est qu’un des pré-requis nécessaires au développement
'_pour toute performance de son espèce et de son caractère particulier» (Herder, 1784]. L’apparence
du langage. De nombreux autres facteurs entrent en jeu. Dans la posture érigée, l’oreille n’est plus limitée
physique de l’homme révèle sa nature profonde.
â la perception de bruits— froissement, crépitement, sifflement, mugissement, rugissement—qui sont les
indices d’événements actuels, tels les avertissements, les menaces, ou les pièges. L’oreille externe perd sa
mobilité. alors que les muscles de l’oreille sont conservés, ils cessent cependant d’orienter l’oreille vers ce
Résumé
qui “se passe Détachées de cette réalité Immedrate l’oreille peut saisir des sonsaâl’intérieur de la forme
HI-d- F—u.--__-,_...,.. -—..-— mac-un r:-_-=r. ”un -'.r- .n=.I: .-.-n:


même“des sons Îdans leur structure musrcale ou phonetrque Cette capacitêâ séparer la gesrcrlt acous- La faille ouverte par la dichotomie cartésienne du corps et de liesorit est donc refermée. mais pas

tique de la matière sonore permet de produire, et de rire produire» délibérément des sons articulés selon . encore cicatrisée, par la simple référence â l’unité corps-esprit (the mind»body unfty]. Ce terme n’est utile '
Lque s’il contient un sens définitif et iglpggans ses
présupposés aussi bien que dans ses conséquences.
un schéma préconçu.
rïtu moment'même où celui qui parle produit des mots — des sons articulés qui fonctionnent
' eee d’une unité corps—esprit nécessite, en premier lieu, une révision des concepts psychologiques
comme des symboles porteurs de sens — ceux- ci devraient être reçus et çompris, “par ceux qui écoutent, -.ï_..-Çt'ra'ditionnels qui sont formés selon la dichotomie corps-esprit. L’expérience ne peut plus être “interprétée
comme une succession— une accumulation ou une intégration de sensations, perceptions, pensées, idées
exactement de la même façon. Le son articulé, le phonème, a une forme imposée. Le phonème lui même
..-._-et-volontés, appararssantdans l’ame, l’esprit, la conscience, et l’inconscient Dans l’expérience, l’homme se
est un universel La relation existant entre le discours et le locuteur peut être tenue en suspens afin que le -
discours en tant que tel puisse être extrait, écrit, préservé, répété. Le discours qui relie le locuteur et le
destinataire les garde en même temps â distance. La conversation la plus intime est soumise â des règles Cette étude débat de la relation corps-esprit d’ un point de vue bien défini. Par l’analyse de la

phonétiques et grammaticales communes et strictes ainsi qu’â des significations intentionnel-les. Il n’est
-.___._p-Üst"'re érigée, elle souligne en détails la correspondance entre le physique de l’ homme et les traits
pas possible qu’un cri spontané soit faux. La prononciation d’un mot ou la production d’un phonéme ne il..___-_e1.ém
mentaires de son expérience et de son comportement. Elle initie également une étude de la manière
adont __attitudes
les expressives de l’homme sont liées a son orientation fondamentale dans le monde en tant
peut être que juste ou fausse. La virtuosité acquise par la personne ordinaire qui s’exprime personnelle-
que créature érigée.
ment et individuellement par le médium général du langage cache le vrai caractère de la communication.
linguistique. C’est ce que la réflexion redécouvre quand un trouble'quelconque interfère dans l’emploi La posture érigée, dominant l’existence humaine dans son unité, nous permet de voir qu’il n’existe

simple et rapide du langage ou lorsque l’immédiateté du contact ne tolérant pas la distance linguistique,_le_ “mana-'44-“

mot s’éteint dans un cri de colère, un tendre babil, ou un .Ë119"99,_1H3_U1?1Êr c: Ill'il'v'. ........

Dans la conversation, nous parlons de quelque chose avec uneautre personne. La conversation
La Posture érigée, chap. '1', Ervvin Straus,
nécessite donc une mise â distance dans trois directions : celle-du signe acoustique, afin que le phonème . Phenomenological Psvchologv, Nevv York, Basic Book, lnc., Publishers, 1966.
puisse être perçu dans sa forme pure ; celle des choses, afin qu’elles puissent faire l’objet d’un discours Traduit de l’allemand en anglais par Erli_ng Eng et de l’anglais au français par Anne Lenglet.

commun ; et celle de l’autre personne, afin que le discours serve d’intermédiaire entre celui qui parle et
celui qui écoute. La posture érigée produit de telles distances. Elle nous relève 'du sol, nous installe___en
28. NclT. gaposition aux choses, et nous confronte â l’autre.
Les organes des sens ne peuvent pas changer sans qu’il n’v ait un changement correspondant
29. NdT._

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