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FGC/ Master M1/ Ethique, déontologie et propriété intellectuelle

Déontologie dans le monde du travail

Chapitre IV : Déontologie dans le monde du travail

I- Introduction

L'ingénieur est un citoyen responsable assurant le lien entre les sciences, les technologies et la
communauté humaine; il s'implique dans les actions civiques visant au bien commun, diffuse
son savoir et transmet son expérience au service de la société.

Dans ce sens, l’ingénieur doit se conduire avec dignité et dans le respect de la déontologie. Il
doit être franc, honnête, équitable, loyal, courtois, tolérants, respectueux des différences dans
ses relations avec autrui notamment avec ses collègues et ses clients et assurer la protection de
l’environnement, de la vie humaine et du bien-être des personnes.

Toutefois, les raisons pour qu’un ingénieur agisse contre sa volonté sont multiples : envie de
satisfaire le client, l’entreprise, pression extérieure,…Cependant, cela conduit à de la
culpabilité et au sentiment de ne pas bien faire son travail.

Pour mieux guider les ingénieurs dans l’accomplissement responsable de leur mission
professionnelle, des règles comportementales de l’ingénierie sont établie. Ces règles
permettent aux ingénieurs de savoir si leurs actions sont conformes à l’éthique et définissent
leurs devoirs et obligations envers le public, le client et la profession.

Le mot client signifie celui qui bénéficie des services professionnels d’un ingénieur, y
compris un employeur.

II- Règles fondamentales de la pratique professionnelle de l’ingénieur

La pratique professionnelle de l’ingénieur est basée sur deux valeurs fondamentales à savoir :
sens de l’éthique et l’engagement social.

II-1- Sens de l’éthique

Le sens de l’éthique révèle que l’ingénieur privilégie l’intérêt de la société et des clients,
reléguant au second plan la recherche de la rentabilité et de l’intérêt personnel. Le sens de
l’éthique sous-tend des principes d’intégrité, de disponibilité, d’indépendance, de compétence,
de responsabilité, équité, discrétion professionnelle et de solidarité à l’endroit des collègues.
Tout en visant le succès technique et scientifique, dans le respect des lois et des règlements,
l’ingénieur oriente son action suivant sa conscience professionnelle.

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II-1-1 Intégrité

L’ingénieur est dans l’obligation durant toute sa carrière professionnelle, de respecter et


d’adopter le principe d’intégrité. La notion d’intégrité recouvre la probité, l’impartialité,
l’équité, l’honnêteté et la sincérité pour toutes les questions d’ordre professionnel. Un
ingénieur intègre est celui qui fait preuve d’une probité absolue, c’est-à-dire qui suit
scrupuleusement les règles de la morale sociale et les devoirs imposés par l’honnêteté et la
justice. Il doit éviter de surestimer sa compétence ou l’efficacité de ses services et
d’utiliser son titre pour commettre des actes répréhensibles en abusant de l’autorité ou des
pouvoirs qui lui sont conférés.

Dans le cas des erreurs préjudiciables, l’ingénieur doit informer le plus tôt possible son client
de toute erreur difficilement réparable qu’il a commise dans l’exécution de son mandat.

Lorsque le client écarte un avis de l’ingénieur dans le cas où celui-ci est responsable de la
qualité technique des travaux d’ingénierie, l’ingénieur doit avertir son client par écrit, des
conséquences qui peuvent découler de la mise à l’écart de cet avis. ces conséquences
peuvent être de nature à rendre les travaux dangereux ou encore avoir des effets sur
l’environnement ou sur la vie, la santé et la sécurité du public. Elles peuvent aussi
être de nature économique en augmentant le coût des travaux ou encore en prolongeant les
délais de réalisation.

Le recours de l’ingénieur à des procédés malhonnêtes ou douteux constitue l’un des


manquements les plus sérieux au devoir d’intégrité. La reproduction illégale d’œuvres
protégées par la loi sur le droit d’auteur est un procédé malhonnête. La photocopie non
autorisée d’ouvrages techniques de même que le piratage de logiciels pourraient constituer
des infractions déontologiques punissables.

L’acceptation de ristournes d’un entrepreneur, la facturation d’honoraires pour des


services non fournis ou la présentation de fausses factures sont des gestes à proscrire
et qui sont punissables. Il est également malhonnête de verser des sommes ou des
cadeaux dans le but d’obtenir un contrat. Par ailleurs, l’ingénieur doit agir avec objectivité et
de façon neutre et désintéressée dans ses rapports avec son client et les entrepreneurs.

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II-1-2- Disponibilité

L’ingénieur doit apporter soin aux projets qui lui sont confiés. Les clients ont droit à ce que
leurs dossiers soient traités sans retard, avec toute l’attention et la disponibilité requises.

un ingénieur ne peut, sauf pour un motif juste et raisonnable, cesser d’agir pour le
compte d’un client.

II-1-3- Indépendance

L’obligation de l’ingénieur d’être indépendant vise notamment à protéger le public contre


les pressions néfastes qu’un client pourrait exercer sur lui lorsque les intérêts du client
iraient à l’encontre des intérêts du public (conflits d’intérêts), notamment en matière de
sécurité. Il doit conserver la capacité de poser des actes professionnels sans intervention
aucune, afin de conserver la confiance et l’estime de ses clients, et de respecter ses
obligations envers le public, il ne peut accorder aucune attention aux pressions et aux
influences que l’on tente d’exercer sur lui.

Dans ce contexte, tenter d’acheter la conscience de l’ingénieur, ignorer ses avis, l’inciter
à recourir à des procédés douteux ou le pousser à exécuter ses travaux à l’encontre des
règles de l’art, seraient considérés comme des motifs justes et raisonnables qui
permettraient à l’ingénieur de cesser d’agir pour le compte d’un tel client. L’ingénieur doit
aussi faire parvenir au client un préavis de délaissement dans un délai raisonnable.

L’ingénieur se doit d’éviter toute situation où il serait en conflit d’intérêts. Tout intérêt
personnel qui influe ou pourrait influer sur son jugement professionnel donne naissance
à un conflit d’intérêts. S’il constate, au cours de l’exécution d’un projet, qu’il se trouve en
conflit d’intérêts, il est obligé d’aviser le client et d’obtenir son autorisation avant de
poursuivre ses tâches.

II-1-4- Confidentialité

le respect du secret professionnel est un devoir fondamental de l’ingénieur. Dans un


souci de protection du public et du client, l’ingénieur est tenu de respecter le secret de tout
renseignement de nature confidentielle qui vient à sa connaissance dans l’exercice de sa
profession. Pour que le lien de confiance demeure, le client doit avoir l’assurance que les
confidences faites à l’ingénieur afin qu’il fournisse ses services professionnels demeurent

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secrètes. La divulgation ou l’utilisation inappropriée de certains renseignements peut nuire à


l’efficacité et à la crédibilité de sa fonction et entraver sa capacité à atteindre ses objectifs.

II-1-5- Responsabilité

La responsabilité de l’ingénieur signifie sa capacité à assumer ses choix, notamment auprès de


l’entreprise et du client, et à avoir conscience que les décisions qu’il prend auront un impact
sur la société et sur l’environnement.

II-1-6- Compétence

La compétence signifie que dans l’exécution de ses travaux, l’ingénieur doit rester vigilant et
diligent afin d’éviter toute pression qui pourrait l’amener à compromettre son intégrité ou son
indépendance professionnelle. Il doit également, tenir compte des limites de ses connaissances
et de ses aptitudes ainsi que des moyens dont il peut disposer pour exécuter ses tâches. Il
doit se tenir au courant des développements dans sa discipline afin de maintenir sa
compétence, s’efforcer d’accroître les connaissances dans son domaine d’exercice et
d’utiliser les techniques et outils les plus efficaces pour gérer sa carrière et son travail.

II-1-7- Équité

Agir avec équité, c’est agir sans préjugé, sans favoritisme et en toute impartialité en se
basant sur des faits objectifs et non sur des impressions ni en fonction d’intérêts personnels,
en accordant à chacun le mérite qui lui revient. C’est aussi agir dans le respect des droits
des personnes et en tenant compte des différences individuelles et en acceptant les critiques
professionnelles justes et honnêtes.

II-2- Engagement social

L’ingénieur a un rôle essentiel à jouer dans la protection du public, il doit accorder la plus
haute priorité à la sécurité, la santé et le bien être du public ainsi qu’à la protection de
l’environnement en s’assurant que les travaux dans lesquels il est engagé sont conformes avec
les normes acceptées de l’ingénierie, avec les standards et les codes appropriés. Il doit
mesurer les conséquences découlant de ses travaux pendant et après leur exécution, et choisir
les meilleurs procédés technologiques.

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III- Confidentialité juridique en entreprise

La confidentialité a été définie par l'Organisation internationale de normalisation (ISO)


comme le fait de s'assurer que l'information n'est accessible qu'à ceux dont l'accès est autorisé.
La confidentialité est également un principe éthique associé à plusieurs professions,
notamment dans les domaines de la médecine, du droit, du commerce, de l'informatique, du
journalisme…etc.

Il importe donc de bien définir quel type d’informations peut avoir un tel caractère de
confidentialité. A côté des informations générales (ex. données relatives au savoir-faire ou
aux procédés technologiques, informations concernant la clientèle, etc.), d’autres peuvent
présenter un caractère confidentiel (ex. lorsque le salarié est associé à un projet spécifique).

La classification des informations qui seront diffusées dans l’entreprise est nécessaire :

- Elle permet d’éviter que des informations sensibles, confidentielles soient diffusées
volontairement ou non à l’extérieur de l’entreprise ce qui pourrait porter préjudice à son
activité ;
- Elle permet à l’inverse de ne pas restreindre inutilement l’accès à des informations
qui sont ou pourraient être utiles aux collaborateurs dans le cadre de leur travail. La
sécurité de l’information est nécessaire, mais il ne faut pas non plus la surprotéger
au risque de nuire à l’efficacité de l’activité de l’entreprise.

Classifier les informations revient à affecter un degré de sensibilité aux informations, en


s’appuyant sur des questions simples pour mesurer la sensibilité de telle ou telle information :
« cette information, sur mon activité, sur mes projets ou sur mon environnement
concurrentiel, est-elle déjà connue de manière générale ou doit-elle rester exclusive » ? « Si
mon concurrent prend connaissance aujourd’hui ou demain de telle information, cela me sera-
t-il préjudiciable (perte de part de marché par exemple) » ?

Généralement, la sensibilité des informations internes est classée selon trois niveaux :

- L’information est générale, ouverte à l’ensemble du personnel, et en cas de divulgation en


dehors de l’entreprise les conséquences sont nulles ou minimes.
- L’information est restreinte car sa divulgation peut nuire de façon importante à
l’entreprise : la divulgation d’informations concernant les clients par exemple peut se

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traduire par une perte de confiance de ces derniers et ainsi à terme par des pertes
de part de marché au profit de concurrents.
- L’information est strictement confidentielle (secrets de fabrication, stratégie de
l’entreprise…) car sa divulgation porterait lourdement préjudice à l’entreprise telles que :
pertes financières élevées, graves atteintes à la notoriété ou l’image de marque de
l’entreprise.

Une même information peut être requalifiée au cours du temps : ainsi une information
strictement confidentielle (mise au point d’un nouveau procédé, d’une nouvelle
technologie) pourra quelques mois plus tard devenir ouverte (après la réalisation de toutes
les démarches nécessaires à sa protection par un brevet par exemple).

Dans le cadre de l’exécution de son contrat de travail, l’employé est tenu à une obligation
générale de loyauté. Il doit s'abstenir de tout acte contraire à l'intérêt de l'entreprise et, en
particulier, de tout acte de concurrence. Cette obligation subsiste lorsque le contrat est
suspendu. Ceci signifie qu’il est tenu de ne pas divulguer les informations confidentielles
dont il a connaissance dans l'exercice de ses fonctions, ni à l'extérieur ni à l'intérieur de
l'entreprise. Tout manquement volontaire du salarié à ses obligations peut donner
lieu à une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu'au licenciement.

Bien que le salarié soit soumis à une obligation générale de discrétion qui lui interdit de
divulguer à des tiers des informations dont il a connaissance du fait de ses fonctions et
dont la révélation à autrui est susceptible de nuire à l'entreprise, le contrat de travail peut en
outre prévoir une clause de confidentialité ou de secret professionnel qui vise à interdire au
salarié de divulguer des informations confidentielles relatives à l’entreprise. Le non-respect
par le salarié d’une telle clause peut justifier un licenciement.

- Exemple de clauses de confidentialité


1) M……………………….s’engage pendant la durée de son contrat de travail, et après sa
rupture à ne pas divulguer des informations confidentielles sur l’entreprise, qu’elles soient
en rapport ou non avec sa fonction. Et ceci par n’importe quel moyen : oral, verbal,
informatique, écrit…., et que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise.

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2) M………………………s’engage pendant la durée de son contrat de travail, à ne pas


divulguer des informations confidentielles sur l’entreprise, par n’importe quel moyen
(verbal ou écrit), que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise. Cette interdiction
est globale, mais vise surtout à protéger les recherches, les produits futurs, la
commercialisation future, et les secrets de fabrication. Ces informations pourront être
données à M…………………(fonction), ou à son remplaçant.

IV- Fidélité à l’entreprise

Le salarié recherche de plus en plus une entreprise qui correspond à ses valeurs et qui lui
permet de s’épanouir aussi bien dans sa vie privée que professionnelle.

L’employé est fidèle à son organisation lorsqu’il justifie d’une ancienneté significative et d’un
désintérêt pour les opportunités professionnelles externes (une très faible propension à
rechercher et examiner les offres d’emploi externes), mais également lorsqu’il adopte, dans le
cadre de son travail, une ligne de conduite qui privilégie les efforts continus et évite tout acte
de nature à perturber volontairement le fonctionnement de son organisation. En d’autres
termes, c’est celui qui ne présente pas d’intention de quitter son entreprise.

La fidélité signifie exécuter son travail dans les intérêts et les objectifs de l’entreprise et non
pas en concurrence de celle-ci, être loyal et de bonne fois. Elle résulte de la volonté
personnelle du salarié de maintenir la relation professionnelle et de l’idée qu’il se fait de son
entreprise. Le salarié décide librement et en tout connaissance de cause, de rester dans
l’organisation et se sent en adéquation avec l’entreprise et ses valeurs.

La fidélisation est l’ensemble des mesures permettant de réduire les départs volontaire des
salariés. En d’autre terme, la fidélisation est l’ensemble des dispositifs mis en œuvre par
l’entreprise pour garantir un environnement qui maintient durablement l’attachement de ses
salariées à elle-même.

Le départ volontaire est une rupture de la relation employeur – employé, initiée par ce dernier.

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IV-1- Les facteurs d’infidélité

Les raisons et les insatisfactions qui conduisent un salarié à démissionner sont:

- mauvaise entente dans l’équipe,


- sentiment de ne pas évoluer professionnellement,
- problème de management,
- financier, changer le travail pour une augmentation,
- une opportunité, promotion,
- envie de découvrir autre chose
- réduire la distance entre le lieu de travail et le domicile.

IV-2- Les facteurs de fidélité

- satisfaction des conditions du travail offerte par l’entreprise :


 temps de travail : l’heure de début et fin du travail, la période et la durée de la
pose.
 environnement immédiat qui contribue à l’épanouissement dans le lieu du travail.
 relations interpersonnelles : intégration, ambiance, cohésion des équipes et
confiance mutuelle.
 conditions financières : rémunération, primes de rendement, de représentation.
 félicitations et encouragements.
 avancement de grade ou promotion.
- Adhésion aux valeurs et objectifs de l’entreprise.
- Formation continue : acquérir toujours plus de connaissances, de compétences et de
professionnalisme.

V- Responsabilité au sein de l’entreprise

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est l’intégration volontaire par les
entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités
commerciales et à leurs relations avec leurs parties prenantes. Une entreprise aujourd’hui,
doit se soucier de ses impacts sur l’environnement et sur la société.

La RSE intègre l’ensemble des obligations économiques, légales, éthiques et


discrétionnaires de l’organisation envers la société à un moment donné.

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La RSE est la déclinaison des principes du développement durable à l’échelle de l’entreprise.


Les entreprises doivent contribuer à améliorer la société et protéger l’environnement,
c’est-à-dire être économiquement viable, avoir un impact positif sur la société mais aussi
mieux respecter l’environnement.

VI- Conflits d’intérêts

Un conflit d'intérêts constitue toute situation d'interférence entre un intérêt public et des
intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou à paraître influencer l'exercice
indépendant, impartial et objectif d'une fonction.

Le conflit d’intérêts est caractérisé par le fait qu’une personne risque de perdre son
indépendance intellectuelle ou son objectivité et se trouve ainsi fragilisée dans l’exercice de
ses responsabilités.

Le conflit d’intérêts diffère de la corruption dans la mesure où celle-ci nécessite


généralement un accord entre deux parties au moins et le versement d’une somme
d’argent ou l'existence d’un avantage quelconque. En revanche, il y a conflit d’intérêts
lorsqu’une personne est susceptible de pouvoir privilégier ses intérêts personnels au
détriment de ses responsabilités professionnelles.

Donc, parler de conflit d’intérêt signifier la recherche, par un employé, de tout avantage
pour lui-même, sa famille, amis et personnes proches, organisations avec lesquelles il a
des relations d’affaires ou politiques, en profitant de l’autorité et du pouvoir qui lui confère
sa profession.

Les intérêts peuvent être des avantages pécuniaires ou non pécuniaires : obtention d’une
autorisation, évitement d’une sanction, surévaluation d’un bien, acceptation de cadeaux d’une
valeur significative, obtention d’une promotion pour soi-même ou une personne proche,
obtention d’une faveur pour soi ou pour un proche.

VI-1- Exemples :

- Un membre de jury d’examen ou de concours interroge un candidat qu’il connaît ou qui


lui a été recommandé en contradiction avec le principe de neutralité.

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- Un employé qui est bien placé dans la conception d’un projet qui achète des
terrains par où va passer une nouvelle route ou un nouveau bâtiment public afin de
bénéficier des conséquences importantes quant à la valeur marchande des terrains.
- Agir de façon à ce que son conjoint, son partenaire, son enfant ou l’un de ses parents soit
embauché par l’entreprise pour laquelle le salarié travaille, ou par un concurrent, un
fournisseur ou un client de son entreprise.

VI-2- Types de conflits d’intérêts

Un employé peut se retrouver dans une situation de conflit d’intérêts qui soit :

VI-2-1- Concrète ou réelle : lorsque ses fonctions sont ou seront influencées par ses intérêts
privés.

VI-2-2- Perçue ou apparente : lorsque ses fonctions semblent être influencées par ses
intérêts privés.

VI-2-3- Prévisible ou potentielle : lorsque ses fonctions pourraient être influencées à l’avenir
par ses intérêts privés.

VI-3- Les mesures à prendre pour éliminer les conflits d’intérêts

Les mesures visant à pallier ou éliminer un conflit d’intérêts en fonction de la gravité de la


situation sont :

- Restreindre la participation d’une personne. Par exemple, se retirer de la prise de


décisions. Une telle mesure ne sera pas indiquée si le conflit d’intérêts survient souvent ou
si la personne ne peut s’abstenir de participer à certains volets de l’activité.
- Chercher l’aide d’une tierce partie. Par exemple, demander à une partie neutre de siéger à
un conseil de recrutement.
- Retirer à la personne en cause les fonctions reliées au conflit. Lorsqu’on ne peut
restreindre la participation ou obtenir l’aide d’une tierce partie, on peut relever la personne
des fonctions reliées au conflit d’intérêts. Cette personne pourrait se voir confier d’autres
fonctions.
- Renoncer à ses intérêts privés. En cas de grave conflit, la personne pourrait choisir de
renoncer à ses intérêts privés, tels que la participation au conseil d’une autre organisation
qui est à la source du conflit.

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- Démissionner de ses fonctions. Dans les cas graves, lorsque d’autres solutions sont
impossibles, la personne peut être tenue de démissionner du poste qui donne lieu au
conflit.

VII- Corruption dans le travail

VI-1- Définition

La corruption consiste à abuser des responsabilités conférées pour s’enrichir personnellement.


Elle peut se définir comme l’acte par lequel une personne investie d'une fonction déterminée,
publique ou privée, sollicite ou accepte un don, une offre ou une promesse, en vue
d'accomplir, retarder ou omettre d'accomplir un acte entrant, d'une façon directe ou indirecte,
dans le cadre de ses fonctions.

VI-2- Formes de la corruption

VI-2-1- Corruption publique, corruption privée

La corruption peut être publique ou privée, nationale ou internationale. Elle est qualifiée de
publique lorsqu’ il s’agit d’un pacte de corruption entre un agent privé et un agent public. La
corruption privée quant à elle est un pacte de corruption entre deux agents privés.

VI-2-2- Corruption nationale, corruption internationale

La corruption nationale est un acte de corruption entre deux agents du même pays, elle est
généralement mentionnée dans les codes pénaux des pays concernés. La corruption
internationale est un acte de corruption commis entre deux agents appartenant à des pays
différents. Les pays incriminant la corruption internationale sont ceux ayant ratifié une des
conventions internationale anti-corruption (Nations Unies par exemple).

VI-2-3- Corruption active

Le fait de proposer, d’offrir ou de donner, directement ou indirectement, tout avantage indu à


l’un de ses agents publics, pour lui-même ou pour quelqu’un d’autre, afin qu’il accomplisse
ou s’abstienne d’accomplir un acte dans l’exercice de ses fonctions est considéré comme une
corruption active.

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VI-2-4- Corruption passive

La corruption passive désigne le fait pour un agent public de solliciter ou d’accepter,


directement ou indirectement, un avantage indu, pour lui-même ou pour une autre personne
ou entité, afin d’accomplir ou de s’abstenir d’accomplir un acte dans l’exercice de ses
fonctions officielles.

VI-2-5- Népotisme

Le népotisme correspond au favoritisme envers la famille et les amis sans considération du


mérite. La famille et les amis sont favorisés en raison des relations personnelles étroites plutôt
que sur la base d’une appréciation professionnelle et objective de leurs aptitudes ou capacités.

VI-2-6- Détournement

Le détournement correspond à l’appropriation illicite ou le détournement de biens ou de fonds


confiés légalement à une personne en sa qualité officielle d’agent. Autrement dit, un acte de
détournement est constitué lorsqu'une personne ayant accès à des fonds ou des actifs, du fait
de sa position officielle au sein d’une administration, d’une entreprise ou d’une organisation,
les utilise illégalement à des fins d’enrichissement personnel ou dans tout autre but illicite.

VI-2-7- Clientélisme

Il s'agit d'échanges mutuels et inégalitaires de biens et de services entre des patrons plus
riches et plus puissants exploitant des clients moins riches et moins puissants.

VI-2-8- Collusion

Un accord secret entre des parties appartenant au secteur public et/ou au secteur privé, conclu
dans le but de commettre une fraude et de réaliser des gains illicites.

VI-2-9- Extorsion

L’extorsion se produit lorsqu’un agent public sollicite ou obtient illégalement de l’argent ou


des biens matériels par intimidation. L’extorsion a lieu par le moyen de menaces de violences
physiques ou matérielles, de menaces d’accusation personnalisée de délit, ou de menaces de
révéler des informations compromettantes.

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VI-2-10- Cadeaux

Les exemples de corruption couvrent les cas où un cadeau ou un autre avantage financier est
offert, accordé, sollicité ou accepté en échange d’un service recherché. Cadeaux et hospitalité
peuvent se révéler être un comportement corrompu en soi, et ils peuvent servir à promouvoir
la corruption ou être interprétés comme relevant de la corruption. Ces cadeaux peuvent
prendre la forme de versement d’argent en espèces ou d’actifs offerts sous forme de cadeaux
ou de dons. L’hospitalité couvre les repas, les frais d’hôtel, les billets d’avion et les
divertissements ou événements sportifs.

VI-2-11- Paiement de facilitation

Un paiement de facilitation est un paiement pour s’assurer qu’un acte ou un service dont
l'auteur du paiement est déjà en droit de bénéficier sera effectivement ou plus rapidement
accompli.

VI-2-12- Blanchiment d’argent

Le blanchiment d’argent désigne les procédés permettant de cacher l’origine, les détenteurs ou
la destination de fonds provenant d’activités illicites en les réinjectant dans le circuit
économique officiel.

VI-2-13- Abus de fonctions

Il consiste à abuser intentionnellement de ses fonctions ou de son poste en accomplissant ou


en s'abstenant d'accomplir, dans l'exercice de ses fonctions, un acte en violation des lois et des
règlements afin d'obtenir un avantage indu pour lui-même ou pour une autre personne ou
entité.

VI-3- Conséquences de la corruption

- Enrichissement illégale,
- Entrave de la croissance économique :
 L’augmentation des coûts, sur facturation des projets
 Une réduction de la productivité,
 Un découragement de l'investissement,
 Une limitation du développement des petites et moyennes entreprises,
 Dilapidation de l’argent publique.

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- Une réduction de la confiance dans les institutions publiques.

VI-4- Lutte contre la corruption

- Afin de lutter contre la corruption, chaque entreprise doit encourager notamment


l'intégrité, l'honnêteté et la responsabilité chez ses employés, conformément aux principes
et aux normes de conduites adoptés pour l'exercice correct, honorable et adéquat de leurs
fonctions.
- Respect et promotion de l’Ethique,
- Formation du personnel dans le domaine la règlementation du travail,
- Respect de la règlementation
- Révision de la règlementation et revoir à la hausse les sanctions.

VI-5- Sanction contre la corruption

L’article 25 de la Loi n° 06-01 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006,


modifiée et complétée, relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, stipule que :
Sont punis d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de 200.000 DA à
1.000.000 DA :

1- Le fait de promettre d'offrir ou d'accorder à un agent public, directement ou


indirectement un avantage indu, soit pour lui-même ou pour une autre personne ou
entité, afin qu'il accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte dans l'exercice de ses
fonctions ;
2- Le fait, pour un agent public, de solliciter ou d'accepter, directement ou indirectement,
un avantage indu, pour lui-même ou pour une autre personne ou entité, afin qu'il
accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte relevant de ses fonctions.

L’article 37 : est puni d'un emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d'une amende de
200.000 DA à 1.000.000 DA, tout agent public qui ne peut raisonnablement justifier une
augmentation substantielle de son patrimoine par rapport à ses revenus légitimes
(enrichissement illicite).

L’article 38 : est puni d'un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d'une amende de
50.000 DA à 200.000 DA, le fait par un agent public d'accepter d'une personne un cadeau ou
tout avantage indu susceptible de pouvoir influencer le traitement d'une procédure ou d'une
transaction liée à ses fonctions (Le donateur est puni des mêmes peines).

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L’article 40 : Sont punis d'un emprisonnement de six (6) mois à cinq (5) ans et d'une amende
de 50.000 DA à 500.000 DA :

1- le fait de promettre, d'offrir ou d'accorder, directement ou indirectement, un avantage


indu à toute personne qui dirige une entité du secteur privé ou travaille pour une telle
entité, en quelque qualité que ce soit, pour elle-même ou pour une autre personne, afin
qu'elle accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte en violation de ses devoirs ;
2- le fait, pour une personne qui dirige une entité du secteur privé ou travaille pour une
telle entité, en quelque qualité que ce soit, de solliciter ou d'accepter, directement ou
indirectement, un avantage indu, pour elle-même ou pour une autre personne ou entité
afin qu'elle accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte en violation de ses devoirs.

Mme TAREK.K /2017-2018 15

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