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I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION............................................................................................................ 4
I.2. Aperçu sur la participation nationale à la préparation de l’agenda 2030 et de l’agenda 2063 7
II. CAPACITE DU SENEGAL A METTRE EN ŒUVRE ET A SUIVRE L’AGENDA 2030 ET L’AGENDA 2063
................................................................................................................................................................. 7
II.2. Méthodologie d’évaluation de l’alignement des politiques sectorielles avec les cibles des
deux Agendas ......................................................................................................................................... 9
II.3. Cohérence entre les indicateurs des deux Agendas et le cadre de suivi des politiques
publiques ................................................................................................................................................ 11
II.4. Evaluation du degré d’alignement des indicateurs de suivi des politiques publiques sur ceux
des deux Agendas ................................................................................................................................. 18
III. PERSPECTIVES................................................................................................................................. 20
III.3. Etablissement d’une situation de référence des indicateurs des deux Agendas ................... 21
III.4. Intégration des indicateurs des 2 agendas dans le dispositif de suivi-évaluation des
politiques publiques ............................................................................................................................. 21
III.5. Projections des cibles et métadonnées des indicateurs des deux Agendas ............................22
III.6. Méthodologie d’alignement des politiques sectorielles sur les deux Agendas ......................23
Cette Réunion, à laquelle la plupart des départements ministériels ont été représentés, a
débouché sur la mise en place d’un Groupe restreint chargé de préparer divers projets de note à
soumettre au Groupe élargi.
Le groupe restreint, qui comprenait notamment des membres issus des structures coordinatrices1
du CASE (Cadre harmonisé de Suivi-Evaluation des Politiques publiques), s’est intéressé, entre
autres, aux points suivants :
Evaluer le degré de prise en compte des ODD et du plan d’actions de la Vision 2063 de
l’Union Africaine dans le PSE (Plan Sénégal Emergent) et dans son cadre de suivi ;
Proposer une stratégie et une démarche d’alignement du PSE et de son cadre de suivi sur
les Agendas définis au niveau international et régional ;
Le projet de rapport préparé par le Groupe restreint a ensuite été soumis au Groupe élargi, réuni
en atelier les 2 et 4 août 2016.
1
Primature, DGPPE/MEFP, BOM, BOS/PSE, ANSD, auxquelles ont été ajoutés l’APIX, le Ministère de l’Education
nationale, le Ministère de l’Environnement et du Développement durable, le Ministère de la Santé et de
l’Action Sociale et l’IPAR (Initiative Prospective Agricole et Rurale)
- I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
I.1. Contexte
En 2000, les dirigeants du monde ont adopté la Déclaration du Millénaire qui a abouti à la
définition de huit (8) Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). La lutte contre
l’extrême pauvreté sous toutes ses formes, dans les pays du Sud, fut ainsi placée au cœur du
programme de développement mondial durant les quinze dernières années.
Selon le rapport 2015 sur les OMD2, la proportion de personnes vivant avec moins de 1,25 USD par
jour est passée de 36% en 1990 à 15% en 2011 et devait atteindre 12% en 2015. Ainsi plus d’un milliard
de personnes ont été sorties de l’extrême pauvreté. Dans les régions en développement, le taux
de pauvreté est passé de 47% en 1990 à 14% en 2015, soit une baisse de plus de deux tiers. Le taux
de mortalité des moins de cinq ans dans la région Afrique subsaharienne est passé de 179 décès
pour 1000 naissances vivantes en 1990 à 86 décès en 2015. Les décès imputables au paludisme ont
également été considérablement réduits. Pour l’OMD sur l’éducation, on note une diminution du
nombre d’enfants non scolarisés dans le monde ; l’Afrique Subsaharienne étant la région qui a
obtenu les meilleurs résultats sur l’éducation primaire depuis l’adoption de ces objectifs de
développement. Dans cette région, le nombre d’enfants inscrits à l’école primaire a plus que
doublé, passant de 62 à 149 millions sur la période 1990-2012. Toutefois, on estime à 33 millions3 le
nombre d’enfants non scolarisés en âge d’aller à l’école en 2015, dont plus de la moitié (55%) sont
des filles.
Malgré les importants progrès de développement qu’ils ont permis, les Objectifs du Millénaire
pour le Développement ont subi de nombreuses critiques et ceci pour plusieurs raisons. Une des
principales raisons est la faible appropriation nationale due à un processus peu inclusif et une
intégration limitée dans les programmes et plans de développement aux niveaux continental,
régional et national. Une autre raison est relative à l’exigence de mise en conformité des
statistiques produites au niveau national face au besoin de renseignement des indicateurs définis
au niveau mondial.
2
http://www.un.org/fr/millenniumgoals/reports/2015/pdf/rapport_2015.pdf
3
D’après les estimations pour 2015, le nombre d’enfants non scolarisés en âge de fréquenter l’école primaire est de 57 millions (Rapport
OMD 2015).
4
http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/70/1&Lang=F
La Position Africaine Commune (PAC) a été adoptée en Janvier 2014, lors du 22ème sommet de
l’Union Africaine (UA), pour proposer un consensus sur un ensemble de priorités et défis
spécifiques à l’Afrique en matière de développement. Cette PAC qui a été développée par les
institutions régionales africaines (BAD, CEA, BRA-PNUD), sous la coordination de la Commission
de l’UA, identifie six priorités majeures : (i) transformation économique structurelle et croissance
inclusive ; (ii) science, technologies et innovation ; (iii) développement humain ; (iv) viabilité
environnementale, gestion des ressources naturelles et des risques de catastrophes ; (v) paix et
sécurité et (vi) financement et partenariat.
Ces priorités qui intègrent les dimensions économiques, sociales et environnementales, sont dans
une certaine mesure, conformes à celles identifiées dans les Objectifs de Développement Durable.
Les ODD s’appliquent à la fois aux pays du Sud qu’à ceux du Nord, à l’opposé des OMD qui ne
concernaient que les pays en développement. Ce caractère universel rend l’Agenda de 2030
cohérent avec le besoin de gérer collectivement des enjeux qui sont de plus en plus
transfrontaliers5. De surcroît, le programme de développement Post-2015 repose sur une vision
intégrée des trois dimensions du développement durable, tenant ainsi compte de
l’interdépendance entre celles économiques, sociales et environnementales. Il prend également
dûment en compte les aspects liés à la gouvernance et qui constituent tout à la fois des pré-requis
et des buts ultimes du développement intégral.
Au niveau continental, l’Agenda 2063, défini sur la base d’une approche participative, au même
titre que les ODD, constitue le nouveau cadre stratégique pour le développement durable de
l’Afrique. Il a été élaboré dans le sillage du 50ème anniversaire de l’Organisation de l’Union
Africaine (OUA), devenue Union Africaine (UA). Il est articulé autour de sept domaines
prioritaires : (i) croissance inclusive et développement durable ; (ii) intégration et unité ; (iii)
bonne gouvernance, démocratie, droits de l’homme, justice et État de droit ; (iv) paix et sécurité ;
(v) culture et valeurs communes ; (vi) développement humain ; et (vii) l'Afrique en tant qu'acteur
et partenaire mondial.
Ces domaines, ou aspirations, ont été traduits en objectifs –goals- dont la réalisation par les
différents pays est mesurée par des indicateurs d’ordre économique, social et environnemental.
Pour assurer l’opérationnalisation de l’Agenda 2063, un premier plan d’actions décennal 2013-2023
été défini.
Le Forum régional africain pour le développement durable, réuni au Caire, du 17 au 19 mai 2016, a
rappelé que le Programme 2030 charge les gouvernements africains de la responsabilité
principale du suivi et de l'examen aux niveaux national, régional et mondial, et exige que le suivi
et l'examen s’effectuent à ces niveaux de manière systématique pour appuyer la
responsabilisation face aux citoyens. Il a également relevé que le Suivi-Evaluation de la mise en
œuvre de l'Agenda 2063 se fera aux niveaux national, régional (au niveau des Communautés
Economiques Régionales) et continental.
A cet effet, le suivi et l'examen intégrés des deux programmes au niveau national devront être
correctement alimentés par le renforcement des processus et des systèmes pertinents pour les
soutenir. En offrant une certaine souplesse aux pays pour leur permettre d’adopter des structures
de suivi et d'examen appropriées aux niveaux national et infranational, les deux programmes
fournissent des principes et des critères et mettent en évidence les instruments nécessaires à
l’efficacité du suivi :
5
http://www.ferdi.fr/sites/www.ferdi.fr/files/publication/fichiers/ferdi-p114-boussichas_et_nossek_-
fr_web.pdf
L’inclusion et l’appropriation nationale :
• « L’appropriation nationale du processus de suivi sera essentielle étant donné que les résultats
des processus au niveau national serviront de base pour les examens aux niveaux régional et
mondial. À cet effet, les examens des progrès aux niveaux national et infranational doivent être
lancés à l’initiative des pays et pris en charge par eux » ;
• « L’Agenda 2063 affirme catégoriquement que la participation de tous les acteurs au suivi et à
l'évaluation est un facteur critique de réussite, alors que le Programme 2030 dispose que les
examens devraient s’appuyer sur les contributions des peuples autochtones, de la société civile,
du secteur privé et d'autres parties prenantes. Les parlements nationaux ainsi que d'autres
institutions peuvent aussi soutenir ces processus. Les processus inclusifs auxquels participent
toutes les parties prenantes sont plus susceptibles de produire des résultats équitables pour
tous ».
Par conséquent, alors que les pays pourraient disposer d’instruments et de processus prêts à être
déployés, ceux-ci devront réussir l’épreuve décisive fixée pour le suivi et l'examen intégrés.
C’est dans le même esprit qu’en Mai 2013, le Groupe de personnalités de haut niveau chargé du
programme de développement pour l’après-20156 avait appelé à une révolution des données, avec
pour objectif de satisfaire, au niveau national, le besoin croissant en matière de statistiques et de
données fiables nécessaires à la prise de décision basée sur des preuves, à la réduction des
inégalités et au renforcement des responsabilités.
Au total, chaque pays membre des Nations Unies et de l’Union africaine devra mettre en
cohérence ses documents de planification nationale avec les objectifs, cibles et indicateurs de
l’Agenda 2063 et de l’Agenda 2030.
6
http://www.un.org/fr/sg/beyond2015_report.pdf
I.2. Aperçu sur la participation nationale à la préparation de l’agenda 2030 et de
l’agenda 2063
Par ailleurs, le Sénégal a été choisi par les Nations unies, comme pays pilote, au même titre que
49 autres pays, pour mener des consultations nationales sur l’avenir que les populations
souhaitent avoir dans les prochaines décennies. Ainsi, sur la base de consultations locales, de la
société civile, des consultations thématiques, un rapport national a été produit sur « le Sénégal
que nous voulons ».
Le Sénégal a également pris une part active à l’élaboration de l’Agenda 2063 et a accueilli sur son
sol plusieurs réunions organisées à cet effet par l’Union africaine.
L’année 2015 marque la fin de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) qui avaient été l’agenda mondial de développement adopté en 2000, en
référence aux engagements internationaux pris au Sommet de la Terre tenu à RIO en 1992.
De 2000 à 2015, plusieurs stratégies, programmes et projets sectoriels et multisectoriels ont été
mis en œuvre pour opérationnaliser l’ensemble des orientations sectorielles déclinées dans la
politique économique et sociale.
Globalement, des progrès significatifs ont été enregistrés même si toutes les cibles ne sont pas
atteintes. Le bilan montre que notre pays a atteint quatre des huit OMD. Ainsi, l’OMD-1 (réduction
de la pauvreté et de la lutte contre la faim), l’OMD-3 (autonomisation des femmes et égalité de
genre), l’OMD-6 (lutte contre le VIH-SIDA et les grandes maladies) et l’OMD-8 (mise à disposition
de l’aide publique et partenariat mondial) ont été probablement atteints ou presque atteints en
fin 2015.
Au titre des principales contraintes, le suivi des OMD a souffert de la faible disponibilité des
données, malgré des efforts considérables réalisés dans le domaine de la collecte des statistiques
ces dernières années. En effet, parmi les enquêtes d’envergure nationale, seules les enquêtes
démographiques et de santé ont connu une régularité. Quant aux enquêtes de suivi de la
pauvreté, prévues chaque deux ans, il n’y en a eu que deux sur les sept de la période 2000-2015,
soit moins de 30% de réalisation. Ces contreperformances sont en partie liées à l’imprévisibilité
des ressources financières et la dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds.
Ainsi, la bonne tendance de certains indicateurs sociaux a quelque peu ralenti avec les données
fournies par les résultats définitifs du Recensement général de la population de 2013 (RGPHAE-
2013). Il est donc impératif de mettre en place un programme d’enquêtes statistiques pour le suivi
des Objectifs de Développement Durables, en cohérence avec le Cadre de suivi et d’évaluation
harmonisé des politiques publiques (CASE) institué en mai 2015.
II.2. Méthodologie d’évaluation de l’alignement des politiques sectorielles avec
les cibles des deux Agendas
Le Sénégal entame sa deuxième année de mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent, qui
constitue le principal référentiel national en matière de politique économique et sociale.
La vision du PSE est celle d’«Un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire et dans un
Etat de droit».
Le PSE est mis en œuvre à travers un Plan d’Actions prioritaires (PAP) quinquennal adossé aux
axes stratégiques, aux objectifs sectoriels et aux lignes d’actions de la Stratégie. Le PAP se décline
à travers des projets et programmes de développement inscrits dans un cadre budgétaire sur la
période 2014-2018.
Cependant, il convient d’aller plus loin et de décliner les liens réels entre les 169 cibles des ODD et
les résultats du PSE, à travers les lettres de politiques sectorielles et les plans locaux de
développement (PLD), afin de répondre aux exigences du nouvel agenda.
A cet effet, les liens de causalité du PSE passent par les relations de la chaîne de résultats entre les
axes stratégiques (résultats ultimes ou finaux), les objectifs stratégiques (résultats d’effet
intermédiaire) et les lignes d’action (résultats directs ou extrants).
L’évaluation de l’articulation entre le PSE et les ODD peut se faire par une méthode de notation
(scoring) des lignes d’actions et des cibles selon les liens qui existent entre eux, comme indiqué
dans le tableau 1 ci-dessous.
Etape 1 : Notation de chaque cible ODD en fonction du lien avec la ligne d’action:
- [ ], vide (sans notation), car par définition de cette cible ODD, le Sénégal n’est pas
concerné ;
- 0, si le Sénégal est concerné par la cible ODD, mais la ligne d’action n’a aucun lien avec
elle ;
- 1, si le Sénégal est concerné et la ligne d’action a un lien, même partiel, avec la cible ODD.
Tableau 1: Priorisation des ODD : Notation des résultats directs du PSE
ODD1 ODD2 … ODD17
Plan Sénégal Emergent
C1 C2 … C1 C2 … … C1 C2 …
Résultats Résultats
Secteurs R directs
Ultimes intermédiaires
Axes Secteurs OS LA Score
AS1 SS1 OS1 LA1 1 1
AS1 SS1 OS1 LA2 1 1
AS1 SS1 OS1 … 1 1
AS1 SS1 OS2 LA1 1 1
AS1 SS1 OS2 LA2 1 1 1 3
AS1 SS1 OS2 … 0
AS1 SS1 … … 0
… … … … 1 1
AS3 SS33 OS1 LA1 0
AS3 SS33 OS1 LA2 0
AS3 SS33 OS1 … 1 1
AS3 SS33 OS2 LA1 0
AS3 SS33 OS2 LA2 1 1 2
AS3 SS33 OS2 … 0
AS3 SS33 … … 1 1 2
AS3 … … … 0
Score
Prime 2 4 0 0 1 0 0 4 2 0 13
Source : DGPPE
Le même exercice peut être effectué concernant les cibles de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Sur la base de cette méthode de notation, les cibles des 2 agendas seront classées afin de prendre
en charge leur intégration et mise en œuvre dans les politiques publiques.
II.3. Cohérence entre les indicateurs des deux Agendas et le cadre de suivi des
politiques publiques
Pour mesurer et suivre les progrès de développement réalisés grâce à la mise en œuvre
des ODD, un exercice a été fait sur les indicateurs pour voir le niveau de disponibilité des
données.
Les 4 groupes constitués ont travaillé sur la base d’un support/fichier Excel conçu au
niveau mondial, et autour de trois groupes d’indicateurs (TIER 1, TIER 2, TIER 3) :
- TIER1 : Il s’agit d’indicateurs clairs d’un point de vue conceptuel, avec une
méthodologie établie et des données qui sont régulièrement produites par les
pays ;
- TIER 2 : Il s’agit d’indicateurs clairs d’un point de vue conceptuel, avec une
méthodologie établie mais dont les données ne sont pas régulièrement produites
par les pays;
- TIER 3 : Il s’agit d’indicateurs qui n’ont pas encore une méthodologie établie ou
dont la méthodologie est en train d’être développée/testée.
Le système de codification utilisé est établi sur la base d’un tableau intitulé : « tableau
indicateur TIER confirmation » qui attribue « yes » aux indicateurs susceptibles d’être
changés et « no » aux indicateurs qu’on ne peut pas changer et avec la possibilité
d’ajouter pour ces derniers indicateurs (avec la mention« no ») une colonne
« commentaire ».
Globalement, le Sénégal est capable de renseigner un peu plus des deux tiers des indicateurs
ODD, soit 68,5%.
Ceci confirme grossièrement les conclusions de l’étude-test conduite par l’IPAR avant l’adoption
des ODD, dans le cadre d’une initiative mondiale sur la révolution des données et le programme
de développement Post-20157. Cette étude, qui a permis de faire une cartographie des sources de
données nationales, avait montré que la disponibilité des données était relativement bonne pour
suivre les indicateurs des ODD au Sénégal (64% des indicateurs pouvant être renseignés à partir
des sources de données nationales). Cependant des défis restaient à relever pour certains
domaines comme la Gouvernance, l’Emploi et l’Environnement.
L’analyse, conduite pour établir ce présent rapport, montre des disparités dans la capacité à
renseigner les indicateurs, selon les dimensions économique, sociale, environnementale et de
gouvernance
Les indicateurs qui étaient pris en compte dans les OMD, mettant davantage l’accent sur les aspects
sociaux et économiques, sont les mieux renseignés avec respectivement 78,5% et 74,5%. La prise en
compte des questions d’inégalités et de durabilité dans les indicateurs économiques réduit la
capacité à les renseigner. Cette dernière passe de 74,5% à 62,0%.
Quant aux indicateurs sur la Gouvernance et l’Environnement, ils sont les plus faiblement
renseignés avec 66,7% pour chaque groupe d’indicateurs. Cela pourrait s’expliquer par la faible
prise en compte des aspects environnementaux et sur l’absence de la gouvernance dans l’Agenda
du Millénaire.
7
Le rapport de l’étude, les points saillants et un blog ont été publiés en Décembre 2015. Ils sont disponibles aux adresses suivantes :
http://www.post2015datatest.com/wp-content/uploads/2015/12/Final-Version-Senegal-Report-Data-Test.pdf;
http://www.post2015datatest.com/wp-content/uploads/2015/12/Senegal-Report-Data-Test-Report-Highlights_French.pdf ;
http://www.post2015datatest.com/publication/article-data-key-to-successful-sdg-implementation-and-monitoring-in-senegal/;
L’analyse sur la disponibilité des données par ODD montre également des différences sur la
capacité à renseigner les indicateurs à partir des sources de données nationales (cf. Tableau 3 ci-
dessous : Tableau analytique de la capacité à renseigner les indicateurs de l’Agenda 2030).
En effet, pour plus de la moitié des ODD (i.e. 9 parmi les 17), la capacité à renseigner leurs
indicateurs est supérieure à celle de l’ensemble des 17 ODD. Dans cette première catégorie,
l’ODD6 est le seul dont la totalité des onze indicateurs peut être renseignée à partir des sources
de données nationales, soit une capacité de 100%. Cette capacité est relativement bonne, avec
plus de 80%, pour les ODD 8, 3 et 7 qui portent respectivement sur la croissance et le travail
décent, la santé et le bien-être, et l’accès aux services énergétiques. Les ODD 2, 9, 4, 17 et 58
suivent respectivement avec une capacité à renseigner leurs indicateurs qui est supérieure à 70%.
Une deuxième catégorie composée de cinq ODD, dans l’ordre suivant 11, 15, 16, 1 et 14, se
distingue avec une capacité à renseigner les indicateurs qui est comprise entre 50% et 66,7%.
Enfin, les ODD 13, 12 et 10 forment la dernière catégorie qui a la plus faible capacité à renseigner
les indicateurs, avec un pourcentage inférieur à 43%. Cette faible capacité pourrait
essentiellement s’expliquer par le fait que ces objectifs qui renvoient aux concepts de durabilité
et d’inégalités ne sont pas encore bien pris en compte dans le dispositif actuel de collecte/mesure
des données.
Une partie des indicateurs ODD sont mesurables avec le dispositif actuel de suivi des indicateurs,
essentiellement les dimensions économie, social et de gouvernance. Néanmoins pour respecter
les engagements, surtout concernant la désagrégation des mesures, il est essentiel de réviser les
dispositifs de collecte de données existants, aussi bien les données d’enquêtes que celles
administratives.
Le même travail réalisé avec les indicateurs de l’Agenda 2030 sur les ODD a été effectué avec les
indicateurs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine (UA). Au total 233 indicateurs ont été identifiés
et répartis en 209 objectifs.
Globalement, avec le dispositif actuel de suivi du Sénégal, il est possible de renseigner un peu
plus des deux tiers des indicateurs de l’Agenda 2063, soit 67,0%.
8 L’ODD 2 porte sur la faim, le 9 concerne l’industrialisation et les infrastructures, le 4 est relatif à l’éducation de qualité, le 17 concerne
le partenariat mondial et le 5 porte sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et filles.
9 Dans l’objectif 9, on a dénombré aucun indicateur.
10 Evaluation à affiner en rapport avec les ministères sectoriels
Quatre catégories se distinguent selon la capacité de renseigner les indicateurs :
la première est formée d’indicateurs de la dimension bonne gouvernance, avec une
possibilité de renseignement de l’ensemble des indicateurs ;
la catégorie suivante est composée d’indicateurs dans le domaine du partenariat, avec une
capacité de renseignement compris entre 70,0% et 90,0%,
la troisième catégorie, essentiellement formée d’indicateurs économiques, d’égalité des
sexes et de respect des droits, est renseignée, entre 33,3% et 66,7% de l’ensemble des
indicateurs des objectifs,
la quatrième et dernière catégorie qui est formée par l’objectif 7, qui traite des questions
environnementales, est mesurée par notre dispositif à hauteur de 17,6%.
Le détail de la capacité de mesure des indicateurs par le dispositif national actuel peut être décliné
par objectif comme suit :
L’objectif 1, intitulé « Un haut niveau de vie, qualité de vie et bien - être pour tous », est
formé par trente-trois (33) indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le dispositif
national de suivi du Sénégal est de vingt-huit (28) indicateurs, représentant 84,9% de
l’ensemble ;
L’objectif 2, intitulé « Des citoyens bien éduqués et compétences, révolution soutenue par la
science, technologie et l'innovation », est formé par neuf (9) indicateurs. La capacité à
renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi du Sénégal est de sept (7)
indicateurs, représentant 77,8% de l’ensemble ;
L’objectif 3, intitulé « Des citoyens en bonne santé et bien nourris », est formé par seize (16)
indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi du
Sénégal est de seize (16) indicateurs, représentant 100,0% de l’ensemble ;
L’objectif 4, intitulé « Des économies transformées et des emplois créés », est formé par
vingt (20) indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi
du Sénégal est de onze (11) indicateurs, représentant 55,0% de l’ensemble ;
L’objectif 5, intitulé « Une agriculture moderne pour une productivité, ainsi qu’une
production accrue », est formé par treize (13) indicateurs. La capacité à renseigner cet
objectif par le dispositif national de suivi du Sénégal est de sept (7) indicateurs,
représentant 53,8% de l’ensemble ;
L’objectif 6, intitulé « Une économie bleue, comme l’océan pour une accélération de la
croissance économique », est formé par neuf (9) indicateurs. La capacité à renseigner cet
objectif par le dispositif national de suivi du Sénégal est de six (6) indicateurs, représentant
66,7% de l’ensemble ;
L’objectif 7, intitulé « Un environnement et un climat durable pour toute la communauté
pour une économie résiliente », est formé par dix-sept (17) indicateurs. La capacité à
renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi du Sénégal est de trois (3)
indicateurs, représentant 17,6% de l’ensemble ;
L’objectif 8, intitulé « Afrique unie (fédérale ou confédéré) », est formé par huit (8)
indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi du
Sénégal est de huit (8) indicateurs, représentant 100,0% de l’ensemble ;
L’objectif 9, intitulé« les principales institutions financiers et monétaires continentales sont
établies et fonctionnelles», n’est formé d’aucun indicateur ;
L’objectif 10, intitulé « Des infrastructures de rang mondial en Afrique », est formé par dix
(10) indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi du
Sénégal est de neuf (9) indicateurs, représentant 90,0% de l’ensemble ;
L’objectif 11, intitulé « Les valeurs démocratiques, les pratiques, les principes universels des
droits de l'homme, la justice et la primauté du droit respectés », est formé par quinze (1511)
11
Sur le fichier excel j’ai dénombré 11 au lieu de 15 comme marqué dans le power point.
indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi du
Sénégal est de cinq (5) indicateurs, représentant 33,3% de l’ensemble ;
L’objectif 12, intitulé « La capacité des institutions et le leadership transformés à tous les
niveaux », est formé par six (6) indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le
dispositif national de suivi du Sénégal est de quatre (4) indicateurs, représentant 66,7% de
l’ensemble ;
L’objectif 13, intitulé « La paix, la sécurité et la stabilité sont préservées », est formé par
deux (2) indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi
du Sénégal est de deux (2) indicateurs, représentant 100,0% de l’ensemble ;
L’objectif 14, intitulé « Une Afrique stable et pacifique », est formé par quatre (4)
indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi du
Sénégal est de quatre (4) indicateurs, représentant 100,0% de l’ensemble ;
L’objectif 15, intitulé « Une paix fonctionnelle et opérationnelle en Afrique et une
architecture de sécurité », est formé par trois (3) indicateurs. La capacité à renseigner cet
objectif par le dispositif national de suivi du Sénégal est de trois (3) indicateurs,
représentant 100,0% de l’ensemble ;
L’objectif 16, intitulé « Un renaissance culturelle africaine prééminente », est formé par dix
(10) indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi du
Sénégal est de quatre (4) indicateurs, représentant 40,0% de l’ensemble ;
L’objectif 17, intitulé « Egalité totale entre les deux sexes dans toutes les sphères de la vie »,
est formé par vingt-huit (28) indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le
dispositif national de suivi du Sénégal est de treize (13) indicateurs, représentant 46,4% de
l’ensemble ;
L’objectif 18, intitulé « Les jeunes et les enfants sont engagés et responsable », est formé par
dix (10) indicateurs. La capacité à renseigner cet objectif par le dispositif national de suivi
du Sénégal est de sept (7) indicateurs, représentant 70,0% de l’ensemble ;
L’objectif 19, intitulé « l’Afrique comme un partenaire majeur dans les affaires mondiales et
la coexistence pacifique », est formé par dix (10) indicateurs. La capacité à renseigner cet
objectif par le dispositif national de suivi du Sénégal est de neuf (9) indicateurs,
représentant 90,0% de l’ensemble ;
L’objectif 20, intitulé « l’Afrique assume l'entière responsabilité pour le financement de son
développement », est formé par dix (10) indicateurs. Le dispositif national de suivi du
Sénégal est capable de renseigner tous les dix (10) indicateurs de cet objectif, représentant
100,0% de l’ensemble.
Le dispositif actuel de suivi des indicateurs du Sénégal permet de renseigner les deux tiers des
indicateurs de l’agenda 2063. Toutefois pour parvenir à assurer un suivi correct de la série
d’indicateurs et répondre aux souhaits de désagrégation de certains indicateurs, comme dans le
cadre des ODD, une révision des dispositifs de collecte de données ? aussi bien d’enquêtes que
ceux administratives , s’impose.
16
Tableau 4 : Tableau analytique de la capacité de renseigner les indicateurs de l’Agenda 2063
Nombre Capacité du Sénégal
Nombre
Objectifs Agenda 2063 d'indicateurs à renseigner les
d'indicateurs
renseignables indicateurs
Goal 9: Key Continental Financial and Monetary Institutions established and functional 0 0 Non Concerné
Goal 3 : Des citoyens en bonne santé et bien nourris 16 16 100,0
Goal 8 : Afrique unie (fédérale ou confédéré) 8 8 100,0
Goal 13 : paix, la sécurité et la stabilité sont préservées 2 2 100,0
Goal 14 : Une Afrique stable et pacifique 4 4 100,0
Goal 15 : Une paix fonctionnelle et opérationnelle en Afrique et une architecture de sécurité 3 3 100,0
Goal 20 : l’Afrique assume l'entière responsabilité pour le financement de son développement 10 10 100,0
Goal 10 : Des infrastructures de rang mondial en Afrique 10 9 90,0
Goal 19 : l’Afrique comme un partenaire majeur dans les affaires mondiales et la coexistence
10 9 90,0
pacifique
Goal 1 : Un haut niveau de vie, qualité de vie et bien - être pour tous 33 28 84,8
Goal 2 : Des citoyens bien éduqués et compétences, révolution soutenue par la science,
9 7 77,8
technologie et l'innovation
Goal 18 : Les jeunes et les enfants sont engagés et responsable 10 7 70,0
Goal 6 : Une économie bleue, comme l’océan pour une accélération de la croissance économique 9 6 66,7
Goal 12 : La capacité des institutions et le leadership transformés à tous les niveaux 6 4 66,7
Goal 4 : Des économies transformées et des emplois créés 20 11 55,0
Goal 5 : Une agriculture moderne pour une productivité, ainsi qu’une production accrue 13 7 53,8
Goal 17 : Egalité totale entre les deux sexes dans toutes les sphères de la vie 28 13 46,4
Goal 16 : Un renaissance culturelle africaine prééminente 10 4 40,0
Goal 11 : Les valeurs démocratiques, les pratiques, les principes universels des droits de l'homme,
15 5 33,3
la justice et la primauté du droit respectés
Goal 7 : Un environnement et un climat durable pour toute la communauté pour une économie
17 3 17,6
résiliente
TOTAL 233 156 67,0
17
II.4. Evaluation du degré d’alignement des indicateurs de suivi des politiques
publiques sur ceux des deux Agendas
L’évaluation de l’alignement des indicateurs des 2 Agendas a été effectuée dans la logique de la
prise en charge des cibles dans les politiques publiques.
Une mise en perspective des indicateurs ODD par rapport aux indicateurs de suivi des politiques
publiques, à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE), permet de conclure que près deux
indicateurs sur trois sont déjà opérationnels dans les dispositifs nationaux de suivi et d’évaluation
des politiques publiques. En effet, sur un ensemble de 220 indicateurs étudiés, 135 figurent dans
les cadres nationaux, soit un taux de 61,4%.
Un tableau synthétique de présentation des indicateurs (Tier I et II confondus) déclinés par ODD,
et présents dans le PSE, permet de dresser un premier aperçu de l’efficacité du suivi par objectif.
Tableau 5 : Niveau de prise en compte des indicateurs des ODD par le cadre de suivi du PSE
Nombre d’indicateurs
Objectifs de Développement
Nombre d’indicateurs ODD disponibles dans les cadres
Durable (ODD)
nationaux
ODD 1 12 10
ODD 2 14 7
ODD 3 26 17
ODD 4 11 8
ODD 5 14 8
ODD 6 11 8
ODD 7 6 5
ODD 8 17 11
ODD 9 12 7
ODD 10 11 3
ODD 11 15 9
ODD 12 13 4
ODD 13 7 6
ODD 14 10 5
ODD 15 12 3
ODD 16 23 11
ODD 17 25 13
Par ailleurs, un certain nombre d’indicateurs présents dans le PSE nécessiteraient d’être
complétés pour être en totale harmonie avec ceux des ODD. On peut citer par exemple
l’indicateur ODD du taux de chômage par sexe, âge et situation de handicap, qui, bien que
figurant dans le PSE est uniquement décliné par sexe et par âge.
18
Tableau 6 : Nombre d’indicateurs par ODD et selon l’existence ou non dans les cadres nationaux
de suivi des politiques publiques.
Le tableau 6 ci-dessus montre que si tous les indicateurs des ODD, à l’état actuel, sont stabilisés
au niveau international, le Sénégal devra intégrer au fur et à mesure près de 85 indicateurs dans
les cadres nationaux de suivi des politiques publiques à l’image de la stratégie d’intégration des
cibles dans les lettres de politiques sectorielles.
19
III. PERSPECTIVES
Depuis la deuxième quinzaine du mois d’août l’ANSD, en collaboration avec l’IPAR, a initié une
phase de collecte des statistiques portant sur les indicateurs ODD déclarés possible d’être calculés
par les sectoriels lors des ateliers diagnostics de la capacité du Sénégal à assurer le suivi des ODD.
Cette collecte permet d’avoir la situation exacte de la capacité de renseignement des indicateurs
ODD par le dispositif actuel.
Une partie des indicateurs ODD sont mesurables avec le dispositif actuel de suivi des indicateurs,.
Néanmoins pour respecter les engagements, surtout concernant la désagrégation des mesures, il
est essentiel de réviser les dispositifs de collecte de données existants, aussi bien les données
d’enquêtes que celles administratives.
Pour réaliser une mesure adéquate des indicateurs ODD, il faut ainsi impérativement procéder à
un recadrage des dispositifs de collecte des données.
Le Sénégal a été choisi comme pays pilote de l'initiative de suivi Intégré des cibles de l'ODD lié à
l'eau, appelé GEMI, créée en 2014 comme une initiative inter-agence opérant dans le cadre des
activités de ONU-Eau. Les agences concernées sont: le Programme des Nations Unies pour
l'Environnement (PNUE), l'ONU-Habitat, le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF),
l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation des
Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) et l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Sa première phase de mise en
œuvre couvre les périodes de 2015 à 2018.
La démarche retenue couvre les étapes ci-après, pour ce qui concerne la mise en œuvre du suivi
des ODD dans le secteur Eau / Assainissement :
o Elaboration de la feuille de route post-OMD en 2014 (avec un programme
d’investissement chiffré) pour mieux anticiper la fin de la feuille de route des ODD avec un
horizon sur 2025 ;
o Adoption des 17 ODD en 2015 et fixation des premières cibles au Sénégal en relation avec
le MEFP ;
20
o Besoin de mieux analyser les implications conceptuelles et techniques de l’ODD 6 (notions
d’accès à l’eau : qualité, accessibilité et disponibilité / Assainissement : gestion sécurisée
des ouvrages ….) ;
o Définition d’une nouvelle situation de référence, ajustement des besoins d’investissement
et élaboration du nouveau Programme Sectoriel 2030.
o Initiative de renforcement du système sectoriel d’Information et de Suivi-évaluation (1
Millions euro de la BAD sur 5 ans) ;
o Révision de la Lettre de Politique Sectorielle ;
o Révision du Manuel des Indicateurs et élaboration de guides de procédures pour le suivi-
évaluation ;
o Généralisation de l’utilisation de SenWSIS pour faciliter le suivi des projets et
programmes ;
o Réalisation d’enquêtes nationales et régionales WASH sur la base de questionnaires très
détaillés pour alimenter tous les besoins en informations afin de renseigner les
indicateurs ;
o Renforcement des capacités des acteurs du secteur en matière de suivi-évaluation
(SEN030 T2, PRC-CTB, PSEA-BAD, CGS-UE).
Il sera mené une étude destinée à établir le niveau de référence de chaque indicateur pour
l’année 2015 (autant que faire se peut), afin de pouvoir mesurer l’évolution des Objectifs du
Développement Durable (ODD) au cours des prochaines années.
Ce travail devra, à partir de la source statistique la plus récente et la plus fiable, déterminer la
valeur de chaque indicateur et prévoir le mécanisme et la périodicité de son actualisation.
Cette étude contribuera à renforcer le système de suivi du PSE, en permettant à l’ANSD de mieux
programmer ses opérations de collecte pour mettre à disposition les données nécessaires au
suivi-évaluation du PSE, y compris des indicateurs de l’Agenda 2030 et de l’Agenda 2063.
En fonction des cibles des ODD en phasage avec la chaîne de résultats du PSE, une liste
d’indicateurs de suivi spécifique des ODD sera élaborée en respectant les critères SCREAM ou
SMART et en cohérence avec le SIG du CASE. Pour le renseignement périodique de ces
indicateurs, l’ANSD pourra éventuellement réviser le plan d’actions de la Stratégie Nationale de
Développement de la Statistique (SNDS).
Les indicateurs de suivi des deux Agendas seront intégrés selon plusieurs paramètres indiqués
dans le tableau 8 ci-dessous.
21
Tableau 8 : Méthode harmonisée de l’intégration des indicateurs en phase avec celle des cibles
des 2 agendas
- Proposer un indicateur
- Proposer un indicateur proxy afin de proxy au niveau national
rendre compte de l’état
- Renseigner afin de rendre compte de
Groupe1 (cibles d’avancement de la cible de l’ODD ;
les
ODD) - Mettre en place un dispositif de l’état d’avancement de la
métadonnées
collecte avant 2019 (Ex : révision de cible de l’ODD et renseigner
la SNDS)
les métadonnées
- Non Concerné
- Proposer un indicateur
- Proposer un indicateur proxy afin de proxy au niveau national
rendre compte de l’état
- Renseigner afin de rendre compte de
Groupe2 (cibles d’avancement de la cible de l’ODD ;
les
ODD) - Mettre en place un dispositif de l’état d’avancement de la
métadonnées
collecte avant 2019 (Ex : révision de cible de l’ODD et renseigner
la SNDS)
les métadonnées
- Non Concerné
- Proposer un indicateur
proxy au niveau national
- Renseigner - Mettre en place un dispositif de afin de rendre compte de
Groupe3 (cibles
les collecte avant 2019 (Ex : révision de
ODD) l’état d’avancement de la
métadonnées la SNDS)
cible de l’ODD et renseigner
les métadonnées
III.5. Projections des cibles et métadonnées des indicateurs des deux Agendas
Dans le cadre de ses missions, entre autres, le suivi des indicateurs, la Direction Générale de la
Planification et des Politiques Economiques (DGPPE), en partenariat avec le Millenium Institute de
Washington, a développé un modèle de projection à moyen et long termes appelé modèle T21. Eu
égard à l’importance de ce modèle, la DGPPE, en collaboration avec le Millenium Institute de
22
Washington, a entamé une étude dénommée « Intégration des ODD dans les analyses
prospectives ».
Ce modèle générique représente les mécanismes de développement que l’on rencontre dans la
plupart des pays développés et en développement. Ainsi, il couvre un large éventail de défis
auxquels les pays font face à travers le monde : de la pauvreté à la dégradation de
l’environnement, en passant par l’éducation, la santé, la croissance économique et l’expansion
démographique, etc.
En d’autres termes, le modèle T-21 est conçu pour prendre en charge les principaux défis de
moyen et long termes rencontrés par les pays dans leur processus de développement. C’est sur la
base du modèle générique qu’est construit T21-Sénégal, qui intègre les spécificités du pays.
Ce modèle T21-Sénégal, basé sur la dynamique des systèmes, en intégrant les aspects
économiques, sociaux et environnementaux de l’économie, permet d’analyser et de suivre les
politiques publiques pour mieux orienter les choix stratégiques et faciliter la prise de décisions
dans le processus de planification du développement. A cet effet, cet outil d’analyse permettra de
faire l’ensemble des projections des cibles des indicateurs selon les phases déclinées plus haut.
Dans ce sens, il génère des projections sur tous les ODD en fournissant les résultats sur chacun de
ces indicateurs à l’horizon voulu selon le scénario et les niveaux d’investissement nécessaires
pour les atteindre.
III.6. Méthodologie d’alignement des politiques sectorielles sur les deux Agendas
III.6.1. Intégration et priorisation des ODD : Phasage avec les plans quinquennaux du PSE
La démarche suivante sera adoptée pour favoriser l’alignement des politiques sectorielles
sur les deux Agendas. Elle part des résultats du travail effectué dans la Section II.2 ci-
dessus qui a permis de classer les cibles des ODD en 4 groupes, selon leur degré
d’articulation avec les politiques sectorielles :
• Si la cible ODD est dans le groupe1 (Cf. section II.2), alors, il s’agira d’exécuter et de veiller
à la mise en œuvre du PSE à travers les politiques sectorielles pour atteindre ses objectifs
chiffrés dans le PAP 2014-2018 et maintenir le cap de la mise en œuvre de cette ligne
d’action dans les prochains plans prioritaires (ex. PAP 2019-2023) ;
III.6.2. Besoins de financement additionnel du PAP 2014-2018 pour une prise en main des ODD dans le
PSE
Après avoir identifié les cibles qui cadrent avec les lignes d’action du PSE (PAP-2014-2018), celles-ci
feront l’objet d’un costing à travers le PTIP 2016-2018 et compléter par des « idées de projet »
budgétisées. Ce qui permettra de dégager un besoin additionnel compatible avec les cibles
intermédiaires des ODD sur la période 2016-2018. Le comité de maturation des projets veillera au
respect de ces cibles dans l’évaluation ex-ante des projets et programmes. Cette étape prendra
en compte les disparités de genre, tant au sein de la population qu’au niveau des régions et
communes.
Le DPBEP est un ensemble de programmes publics qui définit le cadre dans lequel les secteurs ou
ministères peuvent prendre des décisions dans la répartition et l’emploi des ressources.
Dans le contexte de la mise en œuvre du PSE et des ODD, l’élaboration du DPBEP pourrait suivre
la démarche ci-après :
Les nouvelles directives de l’UEMOA, encourage la mise en place de budgets par objectifs. En
effet, le budget par objectifs propose une démarche nouvelle dans la conception, l’exécution, le
suivi et l’évaluation des budgets. Le cadre d’élaboration réunit les mêmes acteurs que celui du
budget classique. Mais les interventions se font cette fois dans un environnement rénové. La
construction d’un budget par objectifs exige au préalable d’une part la formulation d’une
politique sectorielle concertée et coordonnée entre les acteurs du Gouvernement, les bailleurs
extérieurs, les collectivités locales, les organisations œuvrant dans le secteur et les populations et
d’autre part une stratégie générale du gouvernement pour le développement et le pilotage du
secteur visé sur un horizon pluriannuel.
24
La démarche conduisant à la confection du budget par objectifs se déroule en plusieurs étapes :
Précisément, le suivi des objectifs des agendas 2030 et 2063 est une démarche nouvelle certes, au
niveau sectoriel ; mais elle est déjà prise en charge de manière implicite par les ministères
sectoriels. De plus, au regard des objectifs du CASE et à la lumière des directives de l’UEOMA,
notamment la délégation de l’ordonnancement, la démarche objective est d’ancrer le cœur des
dispositifs de suivi-évaluation des projets, programmes et politiques publiques au niveau des
secteurs. Par souci d’harmonisation et de cohérence des méthodes et outils, la viabilité
institutionnelle du suivi spécifique des indicateurs des objectifs des agendas 2030 et 2063 s’y
trouverait conforté à travers les mécanismes définis dans le CASE.
Dans cette optique, le Gouvernement, à travers le CASE, devra redynamiser le rôle des entités
ministérielles (Cellules d’Etudes et de Planification, CEPs) en ce qui concerne la fonction
« planification, programmation, suivi et évaluation » de manière à intégrer les préoccupations de
mesure liées aux indicateurs associés aux agendas 2030 et 2063.
Dans cette perspective, la Primature, en concertation avec le BOM, donne des directives aux
ministères sectoriels en direction du renforcement des capacités fonctionnelles des CEPs dans
leurs missions d’assurer une planification, le suivi et évaluation des projets, programmes et
politiques publics en respect des normes requises.
25
titre du PSE. En outre, ils s’assurent auprès des CEPs du suivi effectif des indicateurs ODD en
rapport avec les données désagrégées par genre et par régions géographiques.
En termes de processus, le suivi épouse parfaitement ceux du CASE et fait partie intégrante du
mécanisme. Par exemple, les indicateurs de suivi des ODD seront systématiquement intégrés
dans le SIG du PSE et donc ne seront pas distincts de ceux identifiés pour le suivi du PSE. La RAC
sera donc un cadre de partage des résultats prioritaires enregistrés dans la mise en œuvre du PSE
concernant les ODD, y consacrera une analyse spécifique (à travers un document annexe) et
identifiera les contraintes de mise en œuvre des ODD.
Les rapports ainsi élaborés seront soumis pour adoption à un Comité interministériel, présidé par
le Premier Ministre, en présence de l’ensemble des membres du Gouvernement, avant leur
présentation lors de la Revue Annuelle Conjointe présidée par le Président de la République.
La participation des acteurs autres que l’administration publique est un élément important de
la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation du PSE, de l’Agenda 2030 et de l’Agenda 2063.
Société civile
La société civile a un grand rôle à jouer dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de la
stratégie de développement national. En plus d’être une exigence de la communauté
internationale, l’implication des organisations citoyennes trouve des justifications qui tiennent
aux nombreux atouts qu’elles présentent :
- la proximité aux populations,
- la flexibilité,
- la capacité de mobilisation de fonds en complément à la recherche de financement
par l’Etat,
- la capacité de lobbying,
- la capacité à mobiliser les acteurs et les populations,
- la capacité à sensibiliser les populations,
- la capacité à identifier les besoins des populations,
- une riche expertise,
- etc.
Une bonne valorisation de ces atouts devrait permettre à la société civile d’occuper une
grande place et de jouer d’importants rôles dans le cadre du suivi PSE et des agendas
internationaux de développement. L’intervention de la société civile pourra être multiforme
grâce notamment à la diversité des organisations engagées dans l’action citoyenne.
Participation du Parlement
La participation du Parlement n’est pas explicitement prise en charge par le cadre
institutionnel actuel du PSE. Son implication est envisagée au niveau supérieur mais le degré
reste à préciser.
Dans le cadre de sa mission, l’Assemblée Nationale exerce des pouvoirs et des tâches de
contrôle et de suivi des activités gouvernementales. Ces prérogatives se manifestent à travers
le vote et le contrôle budgétaire, les sessions ordinaires et extraordinaires et les questions
orales qui sont des occasions pour les Parlementaires : (i) d’interpeller l’Exécutif sur l’état
d’exécution des politiques et programmes ainsi que sur l’orientation de l’intervention
26
gouvernementale et, (ii) d’attirer l’attention des autorités sur des points précis qui
concernent la vie de la nation.
Les prérogatives de la Représentation nationale doivent être mises à contribution pour un
contrôle le plus rigoureux possible de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation de la
stratégie. Dans ce but, des dispositions nécessaires devront être prises pour permettre aux
élus du peuple de suivre de près les actions du PSE et des agendas internationaux. A terme, il
serait souhaitable d’inviter le Parlement à tenir tous les ans une session sur l’état
d’avancement de la mise en œuvre du PSE et des agendas internationaux, une occasion où le
Gouvernement viendra présenter devant les représentants du peuple l’état d’avancement des
activités, des résultats à mi-parcours, des blocages, des corrections et améliorations à
apporter, etc. Afin de mieux faire jouer ce rôle aux députés, il est nécessaire de renforcer
leurs capacités, en particulier d’analyse et de proposition dans le domaine de la lutte contre la
pauvreté et du développement durable. Des mesures et actions idoines vont être engagées
dans ce sens.
Collectivités locales
Secteur privé
Partenaires au développement
Pour son financement, le PSE fera substantiellement appel aux ressources extérieures. En
plus de la contribution financière, les partenaires au développement devraient plus que par le
passé développer leur mission d’assistance technique en raison notamment de l’intégration
croissante de dimensions nouvelles à la politique de l’Etat : décentralisation et participation
citoyenne.
Pour les années futures, les partenaires extérieurs devraient privilégier la responsabilité
mutuelle et l’obligation de rendre compte. Concrètement, la coopération devra intégrer les
points ci-après :
- la confiance et la responsabilisation de l’expertise locale et son appui dans les domaines
où elle manifeste un besoin
27
- l’élaboration d’un calendrier de mise à jour qui associe Etat et partenaires au
développement
- l’harmonisation des procédures des bailleurs de fonds. Dans ce but, le Sénégal devrait
mener une campagne internationale pour amener les donateurs à une simplification et à
une harmonisation de leurs procédures.
L’obligation de rendre des comptes à laquelle sont soumis les bailleurs de fonds commande
de leur part une participation au suivi et à l’évaluation des activités qui les impliquent. Dans
cette tâche, ils devraient favoriser une collaboration avec la société civile pour suivre la
traçabilité des ressources, l’effectivité de leur utilisation, la qualité des produits qui en sont
issus et leurs impacts sur les bénéficiaires.
Les figures ci-après décrivent les différents mécanismes et processus qui seront mis en œuvre.
28
Figure 2 : Processus de mise en œuvre
;
Conditions préalables
Conception d’un cadre institutionnel approprié
Cadrage Macroéconomique
Plan d’Actions Global
DPBEP et DPPD
Diagnostic stratégique
Budget-Programme
Cadre Logique
Tableau des Indicateurs
unifié
Cadres de concertation
Conception et mise en œuvre d’outils de
Système de suivi-
Secteur privé
Dispositif de coordination
30
ANNEXE : ACTIVITES ET CHRONOGRAMME :
Activités Objectifs/ résultats Echéance
Préparer un rapport bilan de la mise en œuvre des OMD au Sénégal (Bilan 2000-2015) :
- Evolution du cadre macroéconomique sur la période 1990-2015
Evaluation finale des OMD au - Principaux programmes et stratégies mis en œuvre au cours de la période 2000-2015 Terminée
Sénégal - Tendance des cibles par OMD et les leçons apprises (1990-2015)
- Les goulots d’étranglements et contraintes de mise en œuvre
- Le PSE, nouveau paradigme pour l’accélération des OMD ?
Elaboration d’un document de stratégie de suivi des ODD et de l’Agenda 2063au Sénégal :
- Résumé du rapport bilan OMD et des leçons apprises ;
- Mise en cohérence et articulation des lignes d’actions prioritaires du PSE et les cibles des 17 ODD et de l’Agenda 2063 ;
- Faire la priorisation des ODD et de l’Agenda 2063 au Sénégal basée sur les critères de priorisation des lignes d’actions du
PSE
Elaboration de la stratégie nationale - Faire le costing des cibles en se basant sur les projets et programmes du PTIP et les mesures du PSE et dégager un Besoin
de suivi de la mise en œuvre des de financement pour chaque ODD prioritaire ou cible de et de l’Agenda 2063 (Acquis et gap) ; En cours
ODD et de l’Agenda 2063 - Proposer une architecture institutionnelle de suivi des ODD et de l’Agenda 2063;
- Proposer une liste d’indicateurs des ODD et de l’Agenda 2063, en cohérence avec les indicateurs de suivi du PSE (CASE) ;
- Préparer une liste restreinte des indicateurs phares de suivi des ODD au niveau national en tenant compte de l’approche
genre et les projections – cibles ;
- Organiser deux ateliers : Technique de validation du document et politique d’adoption de la stratégie nationale
- Tenue d’un Conseil interministériel sur le Document de stratégie
Présenter les ODD à toutes les catégories d’acteurs au niveau régional et local avec une stratégie de communication et
d’accompagnement de la prise en main des ODD par toute la nation (Relais communautaires) :
Vulgarisation des ODD et de - Organiser 14 ateliers régionaux ; novembre-
l’Agenda 2063 dans les régions - Organiser 5 ateliers avec les commissions d’acteurs décembre 2016
- Organiser 5 ateliers de formations des Maires et leurs adjoints
- 3 ateliers de formation avec les Organisations de la société civile
Elaboration un avant-projet de document de programme budgétisé avec l’ensemble des parties prenantes :
Elaboration d’un programme - Composante « production de rapports de suivi »
Novembre-
national de suivi de la mise en œuvre - Composante « formation en renforcement de capacités des acteurs »
décembre 2016
des ODD et de l’Agenda 2063 - Composantes « production d’outils de suivi des ODD »
- Composante « gestion du programme »
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