Chapitre I Pliage

Cours deuxième niveau

Procédés d’obtention des pièces

Pliage

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I. PRINCIPE
Le pliage ou cambrage est une opération de mise en forme à froid. Les pièces à réaliser
sont obtenues à partir d’une tôle plane développable.
Sous l’action d’une force appliquée sur le flan, reposant sur deux ou plusieurs appuis
(fig1), ou encastré à une extrémité (fig2), ce dernier ce déforme si le fléchissement est
suffisant, le flan ne reprend pas sa forme initiale, mais une forme intermédiaire qui est
d’autant plus éloignée de celle obtenue par le fléchissement maximum.

Figure 1 : pliage sur presse plieuse Figure 2 : pliage sur plieuse presse

II. LES TECHNIQUES DE PLIAGE :

Les différentes formes de pliage reportées dans le Tableau 1 peuvent être obtenue soient
par pliage en l’aire ou par frappe.
Pliage en l’aire : toutes les formes du Tableau 1 peuvent être obtenues par pliage en
l’aire. Dans le cas de ce procédé l’avance du poinçon ou la rotation du volet plieur se
fait d’une manière progressive.
Pliage avec frappe : cette technique de pliage se limite à la réalisation des formes
obtenues par une presse plieuse (poinçon et matrice) et le cambrage est obtenu par
frappe (pliage en V, pliage en U, pliage en coin et pliage par appui).

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Tableau 1 : Techniques de pliage

III. CARACTERESTIQUES DE PLIAGE

III.1. Fibre neutre
Sous l’action du poinçon, le métal est soumis aux efforts de compression et de traction
(fig.3), leurs intensité s’annule sur la fibre neutre et leurs valeurs maximum est atteinte en
Cmax et Amax. Le maintien de l’équilibre des surfaces (l’une augmente, l’autre diminue)
provoque un déplacement de la fibre neutre vers le rayon intérieur.

Figure 3 : fibre neutre

R
Ce déplacement dépend du rapport et la position de la fibre neutre peut être déterminé
e
par la relation suivante : d i = ki . e ou k est donnée par le Tableau 2.

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Il est possible de définir approximativement l’allongement supporté par les fibres les plus
tendues.
Tableau 2 : détermination de k en fonction de r/e

r/e ≥ 0,65 ≥1 ≥ 1,5 ≥ 2,4 ≥ 2,8

k 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5

III.2. Allongement de la fibre extérieure

Dans le cas ou R ≥ 3 e , il est défini par la relation :
⎛ e ⎞
( R + e )α − ⎜ R + ⎟α
⎝ 2 ⎠
A (%) = 100
⎛ e ⎞
⎜ R + ⎟α
⎝ 2 ⎠

III.3. Rayon minimal de pliage

Le pliage doit être exécuté selon un rayon minimal Rm qui dépend de :
- la nature du métal.
- L’angle de pliage.
- L’anisotropie (variation des caractéristiques mécaniques suivant les différentes
directions) du métal et de son épaisseur.
Où on le détermine à partir du Tableau 3:

Tableau 3 : rayon de pliage minimum admissible R d’après DIN 6935

Qualité Sens du Plus petit rayon admissible R pour les épaisseurs « e »

d’acier pliage
avec par
résistance rapport >1 >1,5 >2,5 >3 >4 >5 >6 >7 >8 >10 >12 >14 >16 >18
mini à la
au sens 1 à à à à à à à à à à à à à à
rupture
de 1,5 2,5 3 4 5 6 7 8 10 12 14 16 18 20
laminage
< à40 En 1 1,6 2,5 3 5 6 8 10 12 16 20 25 28 36 40
kgf/mm2 travers 1 1,6 2,5 3 6 8 10 12 16 20 25 28 32 40 45
En long
De 40 à En 1,2 2 3 4 5 8 10 12 16 20 25 28 32 40 45
50 travers 1,2 2 3 4 6 10 12 16 20 25 32 36 40 45 50
kgf/mm2 En long
De 50 à En 1,6 2,5 4 5 6 8 10 12 16 20 25 32 36 45 50
65 travers 1,6 2,5 4 5 8 10 12 16 20 25 32 36 40 50 63
kgf/mm2 En long

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III.4 LONGUEUR DEVELOPPEE DE FLAN

Connaissant la position de la fibre neutre on peut facilement calculer la longueur
développée du flan par deux méthodes.
1ère méthode :
Cette méthode consiste à décomposer la pièce on éléments simples permets de calculer
rapidement (fig.4), ont faisant la somme de tous les segments, la longueur développée de
flan.
L f = L1 + Rn1 .α 1 + L2 + Rn2 .α 2 + L3 + ... + Ln + Rn i .α i
Si les rayons de la fibre neutre ne sont pas connus, la formule suivante permet de trouver
les Rni.

Rni = Ri + K . e

Figure 4 : méthode de décomposition pour déterminer la longueur développée du flanc

2éme méthode : L f = A + B − C ; (fig.5)

Figure 5 : méthode de calcule pour déterminer la longueur développée du flan

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C peut être déterminé ont utilisons l’abaque 1 ou la formule suivantes :

⎛ 180 − θ ⎞ π
C = 2 (R + e ) cot g ⎜ ⎟− (R + k .e ) θ
⎝ 2 ⎠ 180
Abaque 1 : Valeur de C

Exemple d’utilisation :
Donnée :
Rayon de pliage intérieur r = 4,5 mm ; angle de pliage θ = 60° ; épaisseur de la tôle
e = 1,5 mm
Résultas :
La valeur de C est donnée par la courbe située à l’intersection de la droite qui joint les
valeurs de r, de l’horizontale passant par l’angle α = 30° (ouvert) C = 1,5 mm

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Extrait de l’ouvrage : Die Design Hand book , American Society of Tool and
Manufacturing Engineers, édité par Mc Graw- Hill Book company, p.2-15
Abaque 1 : pour déterminer la longueur développée du flan

III.5. CALCUL DE L’ANGLE DE PLIAGE

™ Cas de pliage sur une presse plieuse
¾ Retour élastique :
Pendant l’opération de pliage, sous l’action du poinçon, la tôle est pliée d’un angle α1
(angle du poinçon), lorsque le poinçon se relève l’angle s’ouvre légèrement jusqu’à un
angle α2 différent de α1 (fig. 6a). Ce phénomène, du au relâchement des contraintes
élastique, est appelé retour élastique. Pour avoir des plies précises, il faut tenir compte du
retour élastique pendant la conception de l’outillage.

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Figure 6a : retour élastique dans le cas du pliage sur une presse plieuse

¾ Angle du poinçon : (Fig.6b)

Pour le calcul de l’angle du poinçon on utilise la méthode suivante :
θ
α p = π −θ0 Avec θ 0 =
K'

Figure 6b : angle du poinçon pour une presse plieuse

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αp : angle du poinçon
Ө : Angle de pliage après le retour élastique
Ө0 : Angle de pliage avant le retour élastique
K : coefficient de retour élastique
On peut calculer K en utilisant l’abaque ci-dessous :
ABAQUE DE RETOUR ELASTIQUE
ri
On calcule et par projection de la valeur trouvée sur la courbe des matériaux
e
1 r 'm
qui convient (fig. 7), on détermine = et en déduire K = ?
K rm

r 'm
Figure 7 : retour élastique des tôles pliées exprimé par en fonction du rayon intérieur
rm
de pliage sur l’épaisseur
Remarque :
Le retour élastique augmente lorsque l’un des paramètres suivant augment :
Le rayon de pliage

La limite d’élasticité du métal (Re)

Le coefficient d’amplitude (k).
Le retour élastique diminue lorsque l’un des paramètres suivants diminue :
Le module d’élasticité (E)
Le coefficient d’écrouissage (n)
™ Cas de pliage sur une plieuse presse
Pendant l’opération de pliage, la tôle est pliée d’un angle α1, lorsque le tablier
plieur revient à sa position initiale, l’angle s’ouvre légèrement jusqu’à un angle α2 différent
de α1 (fig. 6b). Pour cela on utilise la méthode du calcul approximatif suivante :

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α 1 = K 'α 2
Avec : α1 : Angle de pliage avant le retour élastique,
α2 : Angle de pliage après le retour élastique,
K' : constante donnée par le Tableau 4.
R
Tableau 4 : valeur de K' en fonction de pour quelques matériaux.
e
K'
R/e Aluminium Acier Laiton Z 2 CN
doux 18-10
≤1 0.99 0.99 0.98 0.99
≤2 0.99 0.99 0.97 0.97
≤4 0.99 0.98 0.95 0.94
≤ 10 0.99 0.95 0.92 0.90
≤ 40 0.96 0.85 0.82 0.65

Figure 6b: retour élastique dans le cas de pliage sur une presse plieuse

III.6. EFFORT ET ENERGIE DE PLIAGE

La connaissance de l’effort à fournir dans le pliage est utile pour le choix de la
presse, pour cela on utilise les formules expérimentales ou les abaques.

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III.6.1. LES FORMULES EXPERIMENTALES (voir tableau 5)

Tableau 5 : effort et énergie de pliage

Opération
de pliage Effort (N) Energie (j) Observation

V 5e 10e 15e 20e 25e 30e

e2 W = 0,7 hF
F = C.L.Rr . 1000 C 1,45 1,27 1,22 1,18 1,17 1,17
V
Avec : L : largeur pliée
0,7 hF V : ouverture du Vé
F = 0,5.e.L.Rr W = e : épaisseur de la tôle
1000 Rr : résistance à la rupture traction
h : hauteur
C : coefficient en fonction de V

On détermine C d’après la courbe ; (fig.8) C = f (V )

Figure 8 : coefficient en fonction de V

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III.6.2. Abaques des efforts de pliage :

On peut aussi déterminer les efforts de pliage on utilise les abaques suivants :
Abaque 2 pour le pliage d’un Acier doux S235

Abaque 2 : effort de pliage en Vé d’un Acier doux S235.

Cet abaque est établi pour un acier (400 < Rm < 450 N/mm2). Etant donné l’épaisseur E de
la tôle à pliée et le rayon de pliage ri, on détermine la force F, qui sera multipliée par 104 N
par mètre de largeur pliée (F*104 N/m). Par ailleurs l’abaque indique la longueur minimale
du bord b ainsi la largeur du Vé : V (6 < V <8*e).

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IV.MACHINES DE PLIAGE
On distingue deux types de machines à savoir :
Les plieuses presse.
Les presses plieuse.
IV.I . EXEMPLE DES PLIEUSES PRESSE

Plieuse Presse électromécanique

Plieuse électrique pouvant être proposée en deux versions :

- version semi-électrique : relevage du tablier plieur motorisé, serrage du sommier
manuel.
- version tout électrique : relevage du tablier plieur motorisé, serrage du sommier
électrique.
Le réglage de l'angle de pliage se fait par un capteur de proximité.
Elle est fournie complète, avec butée arrière à réglage manuel. C’est une machine à grande
rapidité de réglage. Elle permet une longueur de pliage allant 1 m à 3 m, pour tôles de 1,5 à
6 mm d'épaisseur, selon la longueur à pliée.

Machines aux normes CE.

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IV.2 EXEMPLES DES PRESSES PLIEUSES

Presse plieuse hydraulique

Presse plieuse à commande hydraulique par pédalier double. Ça puissance est de 50 t, 100
t, 150 t, 200 t ou 250 t. Elle permet une longueur de pliage allant de 1250 mm à 4000 mm.
Se sont des machines à col de cygne, d'une profondeur de 250 mm. La course de la lame-
poinçon est délimitée par des butées, incorporées dans les vérins hydrauliques. Ces
machines sont livrées avec : lame, poinçon, matrice et un plein d'huile.

Elles ont une grande rapidité de réglage grâce à la motorisation des vérins. Elles peuvent
être fournies avec une butée arrière, commandée par un moteur électrique. Elles sont
menues d’un affichage digital, situé sur le devant de la machine.

Machines aux normes CE.

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Bibliographie
Pliage – Emboutissage - Découpage

Livres :
- Collection TECHNIQUES ET NORMALISATION. Auteur : A.CHEVALIER
- Précis de Construction mécanique, Auteur : R. DIETRICH // AFNOR-NATHAN//.
- DECOUPAGE CAMBRAGE EMBOUTISSAGE, méthodes en application dans les
Ateliers d’outillage, Auteur : G.ATON //DUNOD//
- Technique de l’ingénieur, traité mécanique et chaleur.
- Cours de 3éme année de maîtrise en génie mécanique de monsieur BEN RHOMA
AMIR.

Internet :
- Site La souris chaudronneuse
- www.targe-sa.fr
- www.ac-versailles.fr
- WWW.membres.lycos.fr

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V. APPLICATIONS
Application 1:
Soit à réaliser une série de pièce en tôle d’acier par le procédé de pliage sur matrice et
poinçon (presse plieuse). La forme et les dimensions de la pièce sont présentées sur la
figure ci-dessous. Les caractéristiques mécaniques de la tôle sont les suivantes.
¾ Limite d’élasticité Re = 250 MPa ;

¾ Epaisseur initiale e0 = 2 mm ;

¾ l1 = 85 mm ; r1 = 4 mm ; α1 = 30°
¾ l 2 = 125 mm ; r2 = 12 mm ; α2 = 120°
¾ l 3 = 155 mm ; r3 = 8 mm ; α3 = 60°
¾ l 4 = 185 mm ;

α1

α2

α3

Figure : pièce obtenu

1) Déterminer la longueur totale développée et les positions de lignes de pliages pour

obtenir la pièce ci-dessus.

2) Déterminer l’effort nécessaire permettant la réalisation du pli n°1 (r1 = 4 mm ; α 1 =

30°). Sachant que la largeur de la tôle est de 1 m. En déduire l’ouverture de la matrice.
3) En tenant compte du retour élastique de la tôle, quel doit être l’angle du poinçon
utilisé pour la réalisation du pli n° 3.

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Application 2 :
On désire fabriquer une série de casier à vis en tôle ordinaire de résistance à la traction Rt =
40 daN/mm2. L’ensemble représenté ci-dessous est constitué de trois éléments,
l’assemblage est réalisé par soudure par point.
1°) Calculer la longueur développée de la pièce (1) (on suppose que la position de la fibre
neutre est placée à ri + k.e avec k = 0,5).
2°) Sachant qu’on va utiliser une plieuse presse pour effectuer le pliage de la pièce
considérée. Quels sont les paramètres qui interviennent dans le réglage du jeu.
3°) Si on dispose à l’atelier d’une presse plieuse à travail vertical de capacité 40 KN.
Est-il possible de réaliser le pliage entre matrice et poinçon à α2 = 90 et ri2 = 2 (on donne
ouverture de la matrice V = 8*e).

Pièce 1

Données :

A = 30 mm e1 = 1,5 mm
B = 80 mm e2 - e2’ = 1 mm
C = 70 mm ri1 = 7 mm
D = 10 mm ri2 = 2 mm
F = 15 mm ri3 = ri4 = e1 mm

θ = π/3

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