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13/03/2017

INSTITUT SPÉCIALISÉ DES TRAVAUX PUBLICS DU


MINISTÈRE DE L’EQUIPEMENT DU TRANSPORT ET DE LA
LOGISTIQUE (ISTP-AGADIR)

FORMATION DES TECHNICIENS SPÉCIALISÉS EN BTP

Module : BÉTON ARMÉ AUX ÉTATS LIMITES

Yacine LAASRI / Ingénieur d’Etat en Génie Civil


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I - CHAPITRE 1 - INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

1. Définitions du béton et du béton armé :

1.1 Le Béton

Le béton est un matériau de construction usuel, qui s'apparente à une pierre


artificielle. Ses constituants essentiels sont :
 un mélange granulaire de sable et graviers formant le squelette du matériau
 un liant hydraulique, le ciment, assurant la cohésion entre les différents grains du
squelette
 l'eau est le réactif chimique provocant la prise du ciment (hydratation)
 éventuellement, et en faible quantité des produits d'addition, les adjuvants,
influencant certaines proprietés ou comportements du matériau béton.

L'intêret du matériau béton réside dans sa facilité de mise en oeuvre puisqu'il se


présente à l’état pâteux et qu'il suffit de remplir des moules (coffrages) de la forme
de l’élément à réaliser.
Béton = Gravettes+sable+eau+ciment+adjuvant
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1. Définitions du béton et du béton armé :

1.1 Le Béton

Béton = Gravettes+sable+eau+ciment+adjuvant

I - CHAPITRE 1 3
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

1.2 Le Béton Armé

Le béton armé peut être défini comme l'association judicieuse de deux matériaux, le
béton et l'acier. Ces aciers sont appelés armatures.

On distingue :
 les armatures longitudinales disposées suivant l'axe longitudinal de la pièce
 les armatures transversales disposées dans des plans perpendiculaires à l'axe de la
pièce.
Béton armé= Béton+acier

I - CHAPITRE 1 4
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

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2. Historique:

C'est en 1848 que LAMBOT, un francais, imagina d'associer des barres d'acier et du
béton de ciment pour realiser une barque.
Quelques années plus tard, MONIER, un jardinier de VERSAILLES utilisera un procédé
analogue pour fabriquer des bacs à fleurs. On lui attribue l'invention du BA qui a ensuite
été exploité en Allemagne par l'entreprise MONIER BETON BRAU (brevet déposé en
1868).
Ensuite HENNEBIQUE met au point les bases du calcul pour son utilisation rationnelle
mais il faudra attendre 1897 pour que RABUT professe le premier cours de BA à
1'ENPC.
Auparavant, en 1891, COIGNET utilisa des poutres BA prefabriquees pour la
construction d'un immeuble.
En 1906 parait la première réglementation s'appuyant sur une méthode de calcul dite aux
contraintes admissibles. La circulaire de 1906 sera remplacée par les régles BA 45 puis
BA 60, BA 68, BAEL 80, BAEL 83 et enfin BAEL 91.
Actuellement les régles EUROCODES sont en phase de démarrage en Europe.

I - CHAPITRE 1 5
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

3. Intérêt de l’association acier-béton :

- Le béton armé est un matériau composite. Il est constitué de deux matériaux de nature
et de comportement différents, associés de manière à profiter au mieux des qualités
complémentaires de chacun.

Ainsi :
Le béton est un matériau ne résistant pas ou mal à une contrainte normale de traction.
Or, cette situation se rencontre systématiquement dans les zones tendues des élements
fléchis (poutre, plancher). Dans ces parties tendues, le béton est renforcé par des barres
d'acier.
Les barres d'acier ne permettent pas toutes seules de réaliser des éléments comprimés
puisqu'elles flamberaient immédiatement. Associées au béton dans les poteaux ou les
zones comprimées des poutres, elles peuvent alors participer à la reprise de l'effort de
compression dans l‘élément de structure, le béton en reprenant malgré tout une part
importante.

I - CHAPITRE 1 6
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

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3. Intérêt de l’association acier-béton :

- L'utilisation de l'acier sous forme de barres est judicieuse et économique,


puisqu'elles ne sont disposées que dans les parties utiles. De plus, les barres d'acier
sont faciles à couper, cintrer, assembler et à manipuler.

- Il n'y a pas de réaction chimique entre l'acier et le béton. Un enrobage suffisant des
armatures par le béton les protège de la corrosion.

- Le béton armé est un des matériaux qui résiste le mieux aux incendies.

- L'acier et le béton ont un coefficient de dilatation thermique identique, ce qui évite


les dilatations différentielles entre les deux matériaux.

- Les structures en béton armé sont considerées, en fin de construction, comme


monolithique, même si elles ont été coulées en plusieurs phases, dès lors que
certaines dispositions ont été prises au niveau des reprises de bétonnage. Ces
structures présentent ainsi une possibilité d'adaptation, c'est-à-dire de redistribution
partielle des efforts des zones les plus faibles vers les zones les plus résistantes.

I - CHAPITRE 1 7
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

4. Réglementation:

Le béton armé ne repose pas toujours sur des théories scientifiques. Les formules de
calcul et les nombreux coefficients utilisés ont souvent un caractère empirique mais
il est essentiel qu'ils aient été fixés à la suite de nombreux essais et que les résultats
de calcul soient conformes à l'expérience.

Jusqu'en 1980, le béton armé était calculé par la méthode des contraintes
admissibles. Ces contraintes admissibles étaient définies sur la base des contraintes
de rupture ou de limite élastique des matériaux et ensuite on multipliait par un
coefficient de sécurité.

Le coefficient de sécurité pris sur le béton est longtemps reste égal à 28 % de la


limite de rupture à 90 jours, le coefficient de sécurité de l'acier à 60 % de sa limite
élastique.

Il suffisait ensuite de calculer les contraintes dans l'acier et le béton sous l'effet le
plus défavorable des charges et de vérifier que l'on ne dépassait pas ces contraintes
admissibles. Cette notion de sécurite a évolué.

I - CHAPITRE 1 8
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

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4. Réglementation:

On cherche aujourd'hui, à prendre en compte tous les facteurs d'insécurité


séparement :

 la résistance intrinsèque des matériaux,

 la valeur la plus probable des charges permanentes et des charges variables,

 l'aspect favorable ou défavorable des actions,

 les défauts géométriques des matériaux et de leur position

la fissuration.

Nous calculons maintenant les structures en BA à l'aide des réglements aux états
limites.

I - CHAPITRE 1 9
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

5. Définition des états limites:

Un état limite est un état pour lequel une condition requise d'une construction est
strictement satisfaite et cesserait de l’être en cas de modification défavorable d'une
seule action.

Un ouvrage doit être conçu et calculé de manière à présenter pendant toute sa durée
de vie des sécurités suffisantes vis-a-vis :

de sa ruine ou de celle de l'un quelconque de ses éléments (effondrement de tout ou


partie du bâtiment),

d'un comportement en service susceptible d'affecter gravement sa durabilité, son


aspect, le confort des usagers.

Tout état limite au-delà duquel une structure ou une partie de la structure ne remplit
pas une des conditions précedentes est dit état limite. Il convient donc toujours être
en dessous des états limites pour être en securité lors de l'exploitation de l'ouvrage.

I - CHAPITRE 1 10
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

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5. Définition des états limites:

Le réglement BAEL distingue deux catégories d’états limites :

 Les états limites ultimes (ELU) qui correspondent à la ruine de l'ouvrage ou d'une
partie de l'ouvrage :
 Etat limite ultime d’équilibre statique (exp : renversement ou glissement d'un mur de
soutènement, . . .),

 Etat limite ultime de résistance des matériaux constitutifs.

 Etat limite ultime de stabilité de forme (exp : flambement, . . .).

 Les états limites de service (ELS) au-dela desquels les conditions d'exploitation
normale ou de durabilité de l'ouvrage ne sont plus satisfaites :
 Etat limite de résistance à la compression du béton,

 Etat limite de déformation (flèche),

 Etat limite d'ouverture des fissures (corrosion des armatures).

I - CHAPITRE 1 11
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

5. Définition des états limites:

Les circonstances dans lesquelles ces états limites se rencontrent, et les conséquences
d'un dépassement de ces seuils étant très différentes selon qu'il s'agit d'un ELU ou d'un
ELS, la vérification de la construction conduit à des calculs eux aussi très différents en ce
qui concerne :
- Les actions à prendre en compte et la façon de les combiner (pondération).
- Le comportement du matériau (et des sections des poutres) à utiliser.

à l'ELU, une section de poutre en BA est amenée à la rupture lorsque le béton comprimé
ou l'acier tendu dépasse leur capacité de résistance et entrent en plasticité. Le calcul est
donc mené dans l'hypothèse d'un comportement plastique des matériaux, le domaine
élastique étant dépassé.

L'ELS est atteint bien que la structure soit encore loin de son effondrement, par exemple
du fait d'une trop grande déformabilité d'un élément. Le calcul est mené dans l'hypothèse
d'un comportement élastique des matériaux.

I - CHAPITRE 1 12
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

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6. Domaine d’application du Règlement BAEL:


L'article A. 1 du BAEL 91 précise les domaines d'application ainsi que le principe des
justifications:

Les présentes règles de calcul, dites Règles BAEL 91, sont applicables à tous les ouvrages et
constructions en béton armé, soumis à des ambiances s'écartant peu des seules influences
climatiques, et dont le béton est constitué de granulats naturels normaux, avec un dosage en
ciment au moins égal à 300 kg par m3 de béton mis en oeuvre.

Les constructions suivantes restent en dehors du domaine d’application :


- les constructions en béton non armé,
- les constructions en béton léger (poids volumique compris entre 0.3T/m 3 et 1.8T/m3)
- les constructions mixtes acier-béton,
- les constructions en béton de résistance caractéristique supérieure à 60MPa.
- les éléments soumis à des températures s’écartant de celles qui résultent des seules
influences climatiques.

I - CHAPITRE 1 13
- INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS

CHAPITRE II – LES ACTIONS ET LES SOLLICITATIONS

A. LES ACTIONS : BASES DE CALCUL

1. Définitions :

Les actions sont des forces ou des couples directement appliquées à la construction, ainsi
que celles qui résultent des déformations dues au retrait, à la dilatation, au tassement
d'appui.

Les valeurs de chacune de ces actions ont un caractère nominal, c'est-à-dire connu dès le
départ ou donné par des textes réglementaires ou contractuels.

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2. Nature des actions

Considérons la coupe schématique d'un immeuble :

CHAPITRE II – LES ACTIONS 15


ET LES SOLLICITATIONS

2. Nature des actions

Considérons la coupe schématique d'un immeuble :

Légende de la coupe schématique :

1. Mur de facade ;
2. Mur de refend ;
3. Charge concentrée ;
4. Action du vent ;
5. Personnes ;
6. Meuble ;
7. Poussée des terres ;
8. Plancher en B.A ;
9. Cloisons ;
10. Température ;
11. Revêtement de plancher ;
12. Poutre en B.A. ;
13. Automobile ;
14. Sous-pression d'eau

CHAPITRE II – LES ACTIONS 16


ET LES SOLLICITATIONS

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2. Nature des actions


Toutes ces actions peuvent être classées en actions permanentes (G) d'intensité constante ou
très peu variables, en actions variables (Q) dont l'intensité varie fréquemment et de façon
importante dans le temps et en actions accidentelles (FA), provenant de phénomènes rares,
tels que séismes ou chocs.
On distingue entre trois types d’actions :
 Actions permanentes (notées G) :
- Poids propre de la structure : charges 1, 2, 8 et 12.
- Poids des autres éléments de la construction : charges 9 et 11.
- Poussées des terres, pression des liquides : 7 et 14
-Actions dues aux déformations différées : raccourcissement par retrait du béton dans le
plancher 8.
 Actions variables (notées Q) :
- Charges d'exploitation : 3, 5, 6 et 13
- Charges climatiques : 4
- Action de la température climatique due aux variations d'ambiance au cours de la journée :
10.
- Actions appliquées en cours de construction qui proviennent des équipements de chantier.
Actions accidentelles (FA)
Les actions accidentelles ne sont à considérer que si des documents d'ordre public ou le
marché le prévoient.

CHAPITRE II – LES ACTIONS 17


ET LES SOLLICITATIONS

2. Nature des actions

On distingue entre trois types d’actions :

 Actions permanentes (notées G) :


les actions permanentes, notées G, dont l'intensité est constante ou très peu variable dans le
temps, ou varie toujours dans le même sens en tendant vers une limite ; Elles comprennent :

•Le poids propre de la structure


•Les actions permanentes : (poids des cloisons, revêtements du sol, poids des machines etc.)
•Les poussées des terres ou les pressions des liquides pour les murs de soutènement ou les
réservoirs.

 Actions variables (notées Q) :


les actions variables, notées Q, dont l'intensité varie fréquemment et de façon importante dans
le temps ; Elles comprennent :

•les charges d’exploitation : charges dues aux poids des utilisateurs ou des matériels utilisés.
•Les charges climatiques : charges dues au vent et à la neige.
•Charges appliquées en cours d'exécution
•Les effets dus à la température : efforts dus à la dilatation.

CHAPITRE II – LES ACTIONS 18


ET LES SOLLICITATIONS

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2. Nature des actions

Actions accidentelles (FA)

les actions accidentelles, notées FA, provenant de phénomènes rares, tels que séismes ou
chocs. Elles se produisent rarement et de façon instantanée.

Comme exemples d'actions accidentelles, on peut citer les séismes, explosions,


incendies, chocs de véhicules ou bateaux sur les appuis des ponts. Pour les séismes, il y a
lieu actuellement de se reporter au RPS 2000 (Règlement parasismique de 2000).

Les actions accidentelles ne sont à considérer que si des documents d'ordre public ou le
marché le prévoient.

A défaut de textes réglementaires, il appartient au marché de fixer les valeurs


représentatives de ces actions.

CHAPITRE II – LES ACTIONS 19


ET LES SOLLICITATIONS

CHAPITRE II – LES ACTIONS 20


ET LES SOLLICITATIONS

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CHAPITRE II – LES ACTIONS 21


ET LES SOLLICITATIONS

CHAPITRE II – LES ACTIONS 22


ET LES SOLLICITATIONS

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3. Bases de calcul des charges permanentes:

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4. Bases de calcul des charges d’exploitation

CHAPITRE II – LES ACTIONS 24


ET LES SOLLICITATIONS

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5. Dégression des charges d’exploitation en fonction du nombre d’étage

Pour les bâtiments à étages, il n’est pas à prévoir que les surcharges sont appliquées simultanèment
avec l’intensité maximale, on définit alors des surcharges réduites applicables seulement dans les cas
des immeubles à usage de logements ou de bureaux.

CHAPITRE II – LES ACTIONS 25


ET LES SOLLICITATIONS

5. Dégression des charges d’exploitation en fonction du nombre d’étages

CHAPITRE II – LES ACTIONS 26


ET LES SOLLICITATIONS

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B. LES SOLLICITATIONS : BASES DE CALCULS :


Les sollicitations sont les éléments de réduction des forces extérieures et des couples
appliqués aux éléments de structure :
N : effort normal
V : effort tranchant
M : moment fléchissant.
Ces sollicitations sont calculées après combinaisons des actions.
1. Méthode de calcul des sollicitations :
1.1 Combinaisons d’actions (Annexe D du BAEL) :
Principe :
En fonction des situations qu'une construction va connaître, nous allons être obligé de
superposer les effets de plusieurs actions. Pour cela :
a) - Nous affectons à chaque type d'action, un coefficient de sécurite partiel.
b) - Nous combinons les actions obtenues (principe de superposition des effets)
c) - Nous détérminons la ou les combinaisons qui engendrent les sollicitations les plus
déavorables dans les éléments de la construction.
Nous utiliserons les combinaisons avec les notations suivantes :
Gmax : ensemble des actions permanentes défavorables
Gmin : ensemble des actions permanentes favorables
Q : action variable.
CHAPITRE II – LES ACTIONS 27
ET LES SOLLICITATIONS

Notions sur Gmax et Gmin pour la vérification de l‘équilibre :

a) - Cas d'un mur de souténement :

•La poussée Q pousse vers un renversement du mur


Elle agit donc dans un sens défavorable
 Elle intervient en Gmax.

•L'action des terres R derrière le voile agit dans le sens de la stabilité


Elle agit donc un sens favorable
 Elle intervient donc en Gmin.

CHAPITRE II – LES ACTIONS 28


ET LES SOLLICITATIONS

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Notions sur Gmax et Gmin pour la vérification de l‘équilibre :

b) Cas d'une marche en console :

•Le poids P de la marche agit dans un sens défavorable


 il intervient en Gmax.

•Le contrepoids C du mur agit dans un sens favorable


 il intervient donc en Gmin.

CHAPITRE II – LES ACTIONS 29


ET LES SOLLICITATIONS

Notions sur Gmax et Gmin pour la vérification de l‘équilibre :

b) Cas d'une marche en console :

•Le poids P de la marche agit dans un sens défavorable


 il intervient en Gmax.

•Le contrepoids C du mur agit dans un sens favorable


 il intervient donc en Gmin.

CHAPITRE II – LES ACTIONS 30


ET LES SOLLICITATIONS

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2. Combinaisons fondamentales :
2.1 Cas général

A L'ELU :

1,35Gmax + Gmin + αQ

A l'ELS :
Gmax + Gmin + Q

Avec :

•Gmax : ensemble des actions permanentes défavorables


•Gmin : ensemble des actions permanentes favorables
•Q : action variable.
•α = 1,5 dans le cas général
•α = 1,35 pour la température, les charges d'exploitation etroitement
bornées ou de caractère particulier (convois militaires ou exceptionnels) et
pour les bâtiments agricoles abritant des animaux et des produits sans
présence humaine permanente.

CHAPITRE II – LES ACTIONS 31


ET LES SOLLICITATIONS

2. Combinaisons fondamentales :

2.2 Cas particuliers


a) Poutre sur deux appuis prolongée par un porte à faux :

Etats limites ultimes (ELU) :

Remarque : La combinaison 4 est


prise en compte pour la justification
de l’équilibre statique mais avec
0,9G au lieu de G dans la travée
adjacente au porte à faux.

Etats limites de service (ELS) :

CHAPITRE II – LES ACTIONS 32


ET LES SOLLICITATIONS

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2. Combinaisons fondamentales :

2.2 Cas particuliers


b) Cas des planchers : dalles ou poutres à plusieurs travées :

Etats limites ultimes (ELU) :


Combinaison Travées chargées Travées déchargées
1 1,35 G + 1,5 Q 1,35 G
2 G + 1,5 Q G

Etats limites de service (ELS) :

Combinaison Travées chargées Travées déchargées


1 G+Q G

c) Cas des poteaux et des fondations:

L'unique combinaison à considérer est :


1,35 G + 1,5 Q

CHAPITRE II – LES ACTIONS 33


ET LES SOLLICITATIONS

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES DES MATERIAUX


1. Caractéristiques du béton
1.1 Résistance du béton
a) Résistance à la compression

Pour l‘établissement des projets et dans les cas courants, un béton est défini par la valeur
de sa résistance à la compression à 28 jours.

Elle est notée fc28 et choisie en fonction des conditions de fabrication du béton, de la
classe du ciment utilisé et de son dosage au m3.

fc28 est déterminé à l’aide des essais de compression sur des éprouvettes cylindriques
32X16 (32 cm de hauteur et 16 cm de diamètre).

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 34


DES MATERIAUX

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Lorsque l‘âge du béton est inférieur à 28 jours, on prend en compte les calculs de
résistance fcj valeur caractéristique à j jours qui est obtenue, suivant les cas par les
formules suivantes :

b) Résistance à la traction

la résistance caractéristique à la traction ftj à j jours qui est conventionnellement


définie par la relation suivante :

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 35


DES MATERIAUX

1.2 Diagramme Contraintes-Déformations du béton :

σbc : contrainte de compression du béton


εbc : déformation du béton en compression
fcj : résistance caractéristique du béton en compression à j jours
fbc : résistance conventionnelle ultime à la compression
γb : coefficient de sécurité pris égale à :
γb=1,5 dans le cas général
γb=1,15 pour les combinaisons accidentelles
•θ : dépend de la durée « d » de l’application des charges. θ est égal à :
θ =1 si d > 24h
θ =0,9 si 1h ≤ d ≤ 24h
θ =0,85 si d< 1h
CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 36
DES MATERIAUX

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1.3 Déformation du béton :


a) Module de déformation longitudinale
 Module de déformation longitudinale instantanée

- Sous des contraintes d'une durée d'application inférieure à 24 heures, on admet, a


défaut de mesures, qu‘à l‘âge de j jours, le module de déformation longitudinale
instantanée du béton Eij est égale a :

 Module de déformation longitudinale différée


- Sous des contraintes de longue durée d'application, on admet, à défaut de mesures, qu‘à
l‘âge de j jours, le module de déformation longitudinale différée du béton Eij est égale à :

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 37


DES MATERIAUX

b) Module de déformation transversale


- Le module de déformation transversale se traduit par le coefficient du poisson :

Ce coefficient est pris égale à :

ν = 0,2 pour la vérification à l’ELS

ν = 0 pour la vérification à l’ELU

ΔL : raccourcissement longitudinal
Δd : gonflement transversal
v = Δd/ΔL coefficient de Poisson
Béton non fissuré ν = 0,20
Béton fissuré ν =o

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 38


DES MATERIAUX

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2. Particularités du béton
2.1 Le retrait

a. Définition: C’est la diminution de la longueur d’un élément en béton. On peut


l’assimiler à l’effet de l’abaissment de la température qui entraîne un
raccourcissement.

b. Causes:
- le retrait avant prise est causé par l’évaporation d’une partie de l’eau que contient le
béton, des fissures peuvent s’ensuivre car le béton se trouve étiré dans sa masse.
- Après prise, il se produit :
• Le retrait thermique : dû au retour du béton à la température ambiante après
dissipation de la chaleur de prise de ciment. On constate une légère diminution de
longueur.
• Le retrait hydraulique : dû à une diminution de volume résultant de l’hydratation
et du durcissement de la pâte de ciment. Le retrait croit avec la finesse de ciment
et le dosage.
c. Estimation de retrait :
Δl=3 xL
Δl est le raccourcissement.
L est la longueur de l’élément.

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 39


DES MATERIAUX

2.2 la dilatation

a. Définition: C’est l’augmentation de la longueur d’un élément en béton.

b. Estimation de dilatation :

on obtient: Δl=2 xL
Δl est la dilatation.
L est la longueur de l’élément.

2.3 le fluage
a. Définition:
C’est le phénomène de déformation provoquée dans le temps sous une charge fixe
constamment appliquée.
Cette déformation différée est égale au double de la déformation instantanée du béton.
Le fluage est pratiquement complet au bout de 3 ans.

b. Estimation de fluage :
Δl=4 à 5 xL
Δl est le fluage.
L est la longueur de l’élément.
CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 40
DES MATERIAUX

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3. Particularités de l’acier:
3.1 Définition

Le matériau acier est un alliage fer et carbone en faible pourcentage.


Les aciers utilisés en BA sont les aciers de nuance douce (0,15 à 0,25 % de carbone) et les
aciers de nuance mi-dure et dure (0,25 à 0,40 % de carbone).

3.2 Caractéristiques mécaniques:

a. Module d’élasticité :

Le module d‘élasticité Es est pratiquement constant quel que soit l'acier utilisé et est pris
égal a :
Es = 200 000 Mpa

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 41


DES MATERIAUX

b. Diagramme Contraintes-Déformations :

Contrairement au béton, l’acier possède un comportement identique en traction et en


compression.

 Cas de traction :
•Droite OA (domaine élastique) :  s = fe /Es
•AB d’ordonnée Ϫs = fe (domaine plastique)
•B correspond à un allongement :  s = 10 ‰

Cas de la compression : Diagramme symétrique à celui de la traction par rapport à l’origine O.

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 42


DES MATERIAUX

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3.3 classification des aciers:


Les aciers utilisés en armatures de béton armé sont désignés par :
Leur forme (barre lisse, barre haute adhérence)
Leur nuance (doux, mi-dur, dur) correspondant au pourcentage de carbone contenu dans
l’acier entre 0.15% et 0.4% de carbone.
Leur limite élastique exprimée en MPa (symbole E )
Ex : Fe E235
Fe : acier (et non fer )
E : limite élastique ( fe )
235 : 235 Mpa

3.3.1 classification des aciers par forme :


a. Les ronds lisses :
Ce sont des aciers doux, lamines a chaud et de surface lisse, ne presentant aucune asperite.
Les nuances utilisees sont les Fe E215 et Fe E235.

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 43


DES MATERIAUX

b. Les barres à haute adhérence:


Elles sont obtenues par laminage à chaud d'un acier
naturellement dur. Ces armatures ont leur surface
marquée par des crénelures de formes diverses
de facon à assurer une meilleure adhérence avec
le béton.
Ces aciers existent dans les nuances FeE400 et
FeE500.

c. Les treillis soudés (TS) :


Les treillis soudés sont constitués par des fils se croisant perpendiculairement et soudés
électriquement à leur croisement.

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 44


DES MATERIAUX

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3.4 Caractéristiques générales des aciers:

Les aciers sont livrés en barres de 12 m dans les diamètres dits nominaux suivants :

CHAPITRE III - CARACTERISTIQUES 45


DES MATERIAUX

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

les Règles BAEL fixent certaines dispositions constructives d’ordre


général ou particulières à certains éléments de structure.

Les prescriptions qui s’y rapportent définissent, en partie tout au


moins, ce que l’on désigne souvent sous le vocable d’ailleurs assez
vague de règles de l’art ; elles fixent en général des dispositions
souvent de caractère forfaitaire, qui résultent de l’expérience des
constructeurs, par opposition aux règles de calcul, d’un caractère tout
différent, qui font l’objet des articles précédents.

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 46
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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CHAPITRE IV – DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ


1. Protection des armatures
l’enrobage de toute armature (qu’il s’agisse d’une armature longitudinale, d’une armature
transversale), défini comme la distance de l’axe de cette armature au parement le plus
voisin, diminuée du rayon nominal de celle-ci, est au moins égal à :

— 5 cm pour les ouvrages à la mer ou exposés aux embruns ou aux brouillards salins,
ainsi que pour les ouvrages exposés à des atmosphères très agressives (cas de certaines
constructions industrielles) ;

— 3 cm pour les parois, coffrées ou non, soumises (ou susceptibles de l’être) à des
actions agressives, ou exposées aux intempéries ou à des condensations ou encore, eu
égard à la destination des ouvrages, au contact d’un liquide (voir remarques ci-après) ;

— 1 cm pour les parois situées dans des locaux couverts et clos, et non exposées aux
condensations (par exemple, planchers intérieurs de logements ou bureaux).

La valeur de 5 cm peut être réduite à 3 cm si, soit les armatures, soit le béton sont
convenablement protégés par un procédé à l’efficacité démontrée. La valeur de 3 cm peut
être réduite à 2 cm lorsque la résistance caractéristique du béton à la compression est au
moins égale à 40 MPa.
CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 47
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

Remarques :

— a) les enrobages des armatures doivent tenir compte des enlèvements éventuels de
matière postérieurs à la mise en place du béton (bouchardage, lavage ou brossage
précoce) ; les valeurs précédentes n’admettent donc aucune tolérance en moins ;

— b) dans le cas général, et en particulier dans celui des ouvrages à la mer, ou exposés
aux embruns, aux brouillards salins, ou à des atmosphères très agressives, il ne convient
pas d’augmenter inconsidérément les enrobages très au-delà des valeurs minimales fixées
précédemment, car on risque alors une accentuation de la fissuration ;

— c) le respect des enrobages prescrits précédemment ne suffit pas à assurer une


protection efficace des armatures ; de manière générale, l’enrobage minimal doit être fixé
compte tenu de la dimension maximale des granulats et de la maniabilité du béton et il est
essentiel de mettre en oeuvre un béton de bonne compacité.

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 48
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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13/03/2017

2. Possibilités de bétonnage correct

Les prescriptions qui suivent s’ajoutent à celles du paragraphe 1 concernant la protection


des armatures ; leur respect s’impose pour assurer un bon enrobage des barres et, en
conséquence, une adhérence convenable.
De ce point de vue, il y a toujours intérêt à utiliser des barres de diamètre aussi réduit que
possible.

2.1 Armatures de plaques ou de coques

Le diamètre des barres employées comme armatures de plaques ou de coques doit être au
plus égal au dixième de l’épaisseur totale de ces éléments.

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 49
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

2.2 Barres en paquets

Les barres peuvent être groupées en paquets, à condition de les disposer de façon
compacte et d’opposer le minimum de gêne à la mise en place du béton. Dans tous les
cas, la hauteur du paquet doit être au plus égale au double de sa largeur, d’où les
dispositions de la figure 1 pour les paquets de deux et trois barres.

Les paquets de plus de trois barres ne peuvent être utilisés que s’ils ne sont soumis à
aucune sollicitation d’entraînement (armatures de tirants, par exemple).

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 50
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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13/03/2017

2.3 Enrobage

L’enrobage de chaque armature est au moins égal à :


— son diamètre, si elle est isolée ;
— la largeur du paquet dont elle fait partie, dans le cas contraire.

2.4 Distances entre armatures voisines

Entre deux armatures voisines, la distance libre (évaluée à partir des sections nominales)
est au moins égale, dans toutes les directions, à :
— leur diamètre, si elles sont isolées ;
— la largeur des paquets dont elles font partie, dans le cas contraire.

En outre, cette même distance libre doit être au moins égale à cg dans la direction verticale
et à 1,5 cg dans la direction horizontale, cg désignant la grosseur du plus gros granulat
utilisé.

Les dispositions concernant l’enrobage (§ 2.3) et les distances entre armatures voisines (§
2.4) sont schématiquement représentées sur la figure 2, dans le cas le plus général de
paquets de largeur a et de hauteur b ≤ 2a.

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 51
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 52
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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13/03/2017

2.5 Maillage des armatures

Les mailles des grilles formées par les armatures doivent être assez larges pour ne pas
affecter l’homogénéité du béton frais lors de sa mise en place.

Dans le cas de poutres, les dispositions indiquées au paragraphe 2.4 sont valables pour
l’espacement des armatures longitudinales, tant que l’espacement des cours successifs des
armatures transversales est au moins égal à deux fois la distance libre entre armatures
longitudinales.

Quand il n’en est pas ainsi, il convient de vérifier que le quotient rg de l’aire par le
périmètre du vide intérieur d’une maille de grille (rayon moyen de la maille) satisfait aux
inégalités suivantes :

• rg ≥ cg /1,4 si les plus gros éléments du granulat sont roulés ;


• rg ≥ cg /1,2 si les plus gros éléments du granulat sont concassés.

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 53
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

2.6 Entassement d’armatures

On doit éviter les entassements excessifs d’armatures ; ceux-ci peuvent notamment se


rencontrer dans les zones de croisement ou de jonction des éléments de la structure.

S’il n’est pas possible d’éviter de tels entassements, il y a lieu de mettre en oeuvre un
béton spécial (granulat moins gros, éventuellement dosage plus important) ; mention
doit en être portée sur les plans.

Le rayon moyen Rm du moule ou coffrage (quotient du volume du moule par la surface


des parois et des armatures) doit être au moins égal à cg .

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 54
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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2.7 Nombre maximum « k » de barres par lit :


1er cas : Enrobage = 2cm

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 55
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

2.7 Nombre maximum « k » de barres par lit :


2ème cas : Enrobage = 3cm

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 56
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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13/03/2017

2.7 Nombre maximum « k » de barres par lit :


3ème cas : Enrobage = 4cm

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 57
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

2.7 Nombre maximum « k » de barres par lit :


4ème cas : Enrobage = 5cm

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 58
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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2.8 Béton vibré par aiguilles

Quand le béton doit être vibré par aiguilles, il convient de ménager des intervalles de
dimensions suffisantes pour permettre le passage des aiguilles, à des distances telles
que l’efficacité de la vibration s’étende à la totalité du béton

2.9 Pièces de grandes dimensions

Dans certaines pièces de très grandes dimensions, c’est-à-dire dont les moules ont
des dimensions telles que les ouvriers peuvent y pénétrer et y travailler, il convient
d’adopter des dispositions d’armatures permettant à ceux-ci d’accéder à l’intérieur et
d’atteindre tous les points où le béton doit être mis en place.

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 59
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

3. Reprise de bétonnage
L’emplacement et la configuration de toute surface de reprise, correspondant à un
arrêt de bétonnage, doivent être indiqués sur les plans d’exécution, ainsi que la
disposition des armatures éventuellement nécessaires, déterminées par application
de la Règle des coutures.

4. Poussée au vide
L’exemple classique d’une poussée au vide est celui de barres qui suivent le
contour d’un angle rentrant alors qu’elles sont tendues d’un angle saillant alors
qu’elles sont comprimées .

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 60
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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13/03/2017

4. Poussée au vide (Suite)


Par un tracé judicieux des armatures, on peut éviter les poussées au vide .

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 61
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

4. Poussée au vide (Suite)


S’il est impossible d’éviter un tracé courbe donnant lieu à des poussées au vide , il
faut équilibrer celle-ci par des armatures transversales convenablement placées et
convenablement ancrées, et de section suffisante. 2 cas à traiter :

1er cas : Si la poussée au vide est une force concentrée Ru :

Il faut prévoir au voisinage de son


point d’application une section
totale ΣAt d’armatures de couture
telle que :

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 62
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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13/03/2017

4. Poussée au vide (Suite)


2ème cas : Si la poussée au vide est étalée sur une longueur

Il faut prévoir des nappes de section At espacées de St et telles que :

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 63
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

5. Les coffrages de chantier

5.1 Le rôle du coffrage


Une propriété essentielle du béton est son aptitude à épouser la forme dans laquelle
on le coule lorsqu’il est encore à l’état frais. Sur chantier, les outils utilisés pour le
moulage du béton sont les coffrages.

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 64
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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13/03/2017

5.2 Conception des coffrages


Si le choix des coffrages dépend de l’ouvrage à réaliser et du nombre de ses réemplois, on
peut néanmoins dégager un certain nombre d’exigences communes qu’ils doivent
satisfaire.

5.2.1 Indéformabilité et stabilité

Un coffrage doit être indéformable sous l’effet de la poussée du béton et lors de la


vibration. Le respect des tolérances dimensionnelles de l’ouvrage dépend directement de ce
critère.

La conception du coffrage doit donc s’attacher à respecter cette indéformabilité et cette


stabilité en considérant la pression statique exercée par le béton (dans les cas courants 2 à 6
t/m2 selon la hauteur du bétonnage) et les contraintes dynamiques qui découlent de la
vibration (qui varient selon le mode de vibration et le type de vibrateurs et de leur
répartition).

La conception est fonction du nombre de réemplois. En particulier en cas de réutilisation


fréquente, l’altération de certains types de coffrages (en bois notamment) est de nature à
modifier leurs caractéristiques mécaniques et dimensionnelles ainsi que l’aspect final du
béton.

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 65
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

5.2.2 Étanchéité
Un coffrage est constitué par la juxtaposition de panneaux ou éléments ; l’absence
d’étanchéité aux joints a pour effet de laisser passer l’eau ou la laitance du béton, ce qui
provoque sur le parement des défauts d’aspect : hétérogénéité de texture et de teinte, nids
de cailloux.
Pour les bétons destinés à rester apparents, l’étanchéité des coffrages doit être
particulièrement soignée.

5.2.3 État de surface


Un coffrage est le négatif de l’ouvrage à réaliser.
Tout défaut de surface de coffrage se retrouvera donc sur le parement de l’ouvrage. Si un
effet décoratif peut être recherché volontairement en utilisant par exemple le veinage des
planches ou leur assemblage, il n’en va pas de même lorsqu’il s’agit de défauts tels que
trous, déformations de surface dues à des chocs, têtes de boulons, désaffleurements.

5.3 les types de coffrage

•Les coffrages en bois


•Les coffrages métalliques
•Les coffrages en matériaux de synthèse

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 66
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

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Exemple de coffrage métallique des poutres

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Exemple des étaiements et échafaudages

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5.4 Préparation des coffrages


La préparation des coffrages porte principalement sur les points suivants:
 La vérification du positionnement et de la stabilité
 L’étanchéité
 Le nettoyage : Il faut veiller à éliminer tout ce qui peut constituer une source de
salissures ou d’altération du béton : boulons, déchets végétaux, l’eau stagnante doit
être évacuée.
 La préparation de la surface : Après nettoyage et enlèvement de toute trace de
béton adhérent, le produit de démoulage doit être appliqué de façon régulière sur
toute la surface, sans excès.

5.5 Produits de démoulage


Pour limiter les phénomènes d’adhérence, on utilise des produits de démoulage qui ont
plusieurs fonctions :
Protéger la surface coffrante en vue de son réemploi,
Faciliter l’entretien du coffrage,
Limiter l’oxydation et la corrosion des coffrages métalliques,
Imperméabiliser les coffrages à base de bois.

CHAPITRE IV – DISPOSITIONS 69
CONSTRUCTIVES DU BÉTON ARMÉ

CHAPITRE V – ADHÉRENCE ACIER – BÉTON


1. Définition
L'adhérence est un phénomène de liaison tangentielle à l'interface acier béton due au
frottement . Les règles à respecter sont relatives à l'Etat Limite Ultime.
Supposons une barre scellée dans un massif en béton. Si on exerce un effort d'arrachement
suivant l'axe de la barre, on peut avoir trois modes de rupture :

CHAPITRE V – ADHÉRENCE 70
ACIER – BÉTON

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2. Ancrages droits
La longueur de scellement droit, notée Ls, est la longueur sur laquelle il faut associer l'acier et
le béton pour qu'à la sortie de l'ancrage, l'acier puisse travailler en traction à sa limite
élastique fe.

CHAPITRE V – ADHÉRENCE 71
ACIER – BÉTON

3. Ancrages courbes

3.1 Rayons de coubure minimaux :

3.2 Caractéristiques des crochets courants :

CHAPITRE V – ADHÉRENCE 72
ACIER – BÉTON

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4. Jonctions par recouvrement


4.1 Barres rectilignes sans crochet:

4.2 Barres rectilignes avec crochet:

CHAPITRE V – ADHÉRENCE 73
ACIER – BÉTON

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