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PROGRAMME DES NATIONS UNIES ROYAUME DU MAROC

POUR L’ENVIRONNEMENT(PNUE)
MINISTERE DE L'AMENAGEMENT
DU TERRITOIRE, DE L'URBANISME,
DE L'HABITAT ET DE L'ENVIRONNEMENT

DEPARTEMENT DE L'ENVIRONNEMENT

ETUDE NATIONALE SUR LA BIODIVERSITE


RAPPORT DE SYNTHESE

OBSERVATOIRE NATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DU MAROC


(ONEM)

Octobre 1998
Réédité en Octobre 2001
ETUDE NATIONALE SUR LA BIODIVERSITE
RAPPORT DE SYNTHESE

Synthèse effectuée par


Jacques FRANCHIMONT

Avec la collaboration de
El Mostafa SAADAOUI
P R E A M B U L E

La présente étude, synthétisée par Mr. Jacques FRANCHIMONT, avec l’aide de Mr. El Mostafa
SAADAOUI, Professeurs à la Faculté des Sciences de Meknès, se propose de donner une vue
d’ensemble sur la diversité biologique au Maroc. Elle représente une synthèse d’une série de rapports
thématiques (12 au total) établis par une équipe d’experts de différentes spécialités, sous la
supervision du Ministère de l’Environnement, dont voici la liste :

• Microbiologie, Biotechnologie et Transfert de Technologie (préparé par FILALI-MALTOUF A.)


• Biodiversité des Algues et du Phytoplancton (RIADI H.)
• Botanique (FENNANE M.)
• Diversité Biologique de la Faune Marine (MENIOUI M.)
• Faune aquatique continentale (Invertébrés et Poissons) (DAKKI M.)
• Invertébrés terrestres (MOUNA M.)
• Reptiles et Amphibiens du Maroc (FEKHAOUI M.)
• Biodiversité des Oiseaux (BAOUAB R. E.)
• Mammifères (BENAZZOU T.)
• Ecologie et gestion des ressources naturelles au Maroc (FRANCHIMONT J.)
• Evaluation économique de la biodiversité au Maroc (SBAI A.)
• Institutions et Législation (SBAI L.)

L’étude a été financée par le Fonds de l’Environnement Mondial (FEM) avec l’appui du Programme
des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et supervisée par le Département de
l’Environnement, et plus particulièrement : Mme Bani Layachi, Directeur de l’Observation, des
Etudes et de la Coordination, Mr. El Kebir Alaoui Mdarhri, chargé de la Division de l’Observation
et des Etudes, Mr. Abdallah Rattal, responsable de la Cellule « Biodiversité et Désertification » et
Melle Fatou Benjelloune, de la même cellule, ainsi que par le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) représenté par Mme Belfakir Khadija et Mme Loukili Hoda.
S O M M A I R E

INTRODUCTION 11

CHAPITRE I 13
PRESENTATION DU MAROC
Démographie 13
Cadre géographique 13
Domaine montagneux 13
Domaine atlantique 13
Zones arides et sahariennes 14
Zones marines et côtières 14
Zones humides continentales 14
Cadre géologique et édaphique 16
Climat 16
Etages bioclimatiques 17
Différents types d’écosystèmes au Maroc 17
Ecosystèmes forestiers 17
Ecosystèmes sahariens (regs et ergs) 23
Milieux marins et côtiers 24
Zones humides continentales 26
Falaises continentales 28
Grottes 28

CHAPITRE II 29
PROBLEMATIQUE DE LA BIODIVERSITE
Déforestation 30
Pression démographique, urbanisation et dérangements humains 30
Agriculture 31
Elevage et surpâturage 31
Industries et pollutions 32
Pêche 32

CHAPITRE III 35
INVENTAIRE DE LA BIODIVERSITE MAROCAINE
Microorganismes 35
Microorganismes d’importance agricole et forestière 35
Microorganismes utilisés à des fins agro-alimentaires 36
Bactéries destinées à des fins médicales 36
Bactéries ayant fait l’objet de recherches à caractère environnemental 36
Flore 36
Algues 37
Espèces introduites 37
Espèces envahissantes 38
Espèces menacées 38
Espèces endémiques 40
Phytoplancton marin 40
Flore terrestre 40
Les Champignons 41
S O M M A I R E

Les Lichens 41
Les Mousses 41
Les Plantes Vasculaires (Fougères et Phanérogames) 41
Faune 44
Faune marine 45
Espèces menacées 46
Espèces endémiques 48
Espèces nuisibles (introduites, envahissantes) 49
Invertébrés terrestres 50
Espèces disparues ou menacées 50
Espèces et sous-espèces endémiques 52
Faune aquatique continentale 53
Faune aquatique continentale globale 53
Espèces endémiques 55
Espèces menacées 57
Espèces introduites 59
Espèces envahissantes 59
Taxa à intérêt socio-économique 59
Amphibiens et Reptiles 61
Herpétofaune nationale 61
Espèces menacées 62
Espèces endémiques 69
Oiseaux 71
Espèces menacées 71
Espèces endémiques ou d’importance nationale 86
Mammifères 87
Espèces menacées 94
Espèces endémiques 95

CHAPITRE IV 97
AIRES PROTEGEES CONSERVATION IN SITU ET EX SITU
Conservation in situ : réseau des aires protégées et des zones 97
d’action prioritaires
Les Parcs Nationaux et Naturels 97
Les réserves biologiques 102
Le réseau des SIBE (Sites d’Importance Biologique et 103
Ecologique)
Réintroduction d’espèces animales dans les Parcs Nationaux et 106
Réserves Naturelles
Pratiques traditionnelles de conser vation 107
Conservation ex situ 107
Jardins botaniques 108
Arboreta 108
Jardins zoologiques 108
Herbiers 109
Banques de semences 109
Muséum National d’Histoire Naturelle 109
S O M M A I R E

CHAPITRE V 110
ECONOMIE ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
Introduction 110
Ressources biologiques naturelles du Maroc 110
Agriculture 110
Elevage 111
Foresterie 112
Pêches maritime 113
Pêche continentale 119
Chasse 121
Autres ressources 121

CHAPITRE VI 124
LEGISLATION DE LA BIODIVERSITE ET INSTITUTIONS
CONCERNEES
Introduction 124
Espèces réglementées 124
Algues 124
Flore 125
Faune marine 125
Invertébrés terrestres 132
Faune aquatique continentale 132
Amphibiens et Reptiles 132
Oiseaux 132
Mammifères 140
Le cadre institutionnel 141
Départements ministériels 141
Organes de recherche scientifique 142
Organes de consultation 142
Organisations non gouvernementales 142

CHAPITRE VII 144


ELEMENTS DE STRATEGIE ET DE PLAN D’ACTION SUR L A
BIODIVERSITE
Eléments de stratégie 144
Eléments de plan d’action 148

CONCLUSION 152

BIBLIOGRAPHIE CONSULTEE 153


Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

INTRODUCTION

Grâce à sa situation géographique (véritable Rio de Janeiro, 1992). Cette Conférence est venue
carrefour entre l'Europe et l'Afrique et entre la rappeler aux pays du Nord comme du Sud que le
Méditerranée et l'Atlantique), à la diversité de son monde est unique, que la planète Terre ignore les
climat et de ses habitats, et à son histoire frontières politiques et administratives et que la
paléontologique (théâtre de brassages des faunes protection de l’environnement doit être érigée en
éthiopienne et européenne pendant le Tertiaire), le priorité à tous les échelons. Cette prise de position
Maroc présente une grande variété d’écosystèmes n’est pas un choix ni un luxe, mais plutôt une nécessité

et d’espèces animales et végétales, avec une richesse incontournable pour pouvoir protéger la planète et la 11
biologique tout à fait remarquable. mieux conserver pour les générations futures.
Ce sommet a adopté un plan d’action planétaire
Cette richesse biologique présente un intérêt «l’Agenda 21», visant à instaurer un
socio-économique vital pour le pays, les développement durable, ainsi que deux
ressources biologiques exploitées représentant conventions internationales :
une part substantielle de la richesse nationale : • la Convention sur la Diversité Biologique,
agriculture (8 456 000 ha cultivables, 20% des • la Convention Cadre sur les Changements
exportations totales du pays, 25% de son P.I.B.) Climatiques.
; élevage (un tiers de la P.I.B.A., 40% de l’emploi
rural) ; foresterie (8 969 600 ha,1 500 000 000 Comme de nombreux autres Etats, le Royaume du
unités fourragères /an, bois, liège, …) ; pêcheries Maroc, qui se doit donc de mettre tout en œuvre
(production globale de plus 750 000 t, pour une pour préserver cette richesse, seule garante d’un
valeur de près de 5 milliards de DH) ; … développement durable au profit des générations
présentes et futures, a adopté ces instruments
Outre son intérêt socio-économique, la internationaux ; ainsi, il a signé la Convention sur
biodiversité nationale revêt une importante la Diversité Biologique le 11 juin 1992 et l’a
écologique particulière : plus de 24 000 espèces ratifiée le 21 août 1995, faisant de cet instrument
animales et de 7 000 espèces végétales avec un taux international une priorité pour pouvoir tracer un
d’endémisme global de 11% pour la faune, et de code de conduite à même de garantir la protection
25% pour les plantes vasculaires, taux presque sans de son patrimoine biologique.
égal par rapport à tout le bassin méditerranéen.
Dans ce cadre, le Département de l’Environnement
Or, de sérieuses menaces, dérivant essentiellement des a élaboré « l’Etude Nationale sur la Biodiversité »,
multiples activités de l’homme, pèsent sur cette dont le présent document donne les grandes lignes,
biodiversité, comme d’ailleurs dans de nombreux avec l’appui du FEM et du PNUE. L’étude
autres pays du monde. Les risques de perturbation constitue l’une des contributions importantes à la
des équilibres qui régissent la nature depuis des mise en œuvre des articles 6 et 8 de la Convention
millénaires ont atteint des seuils que la communauté sur la Diversité Biologique. Elle a été réalisée par des
internationale ne peut plus ignorer, ce qui a amené chercheurs appartenant aux universités et instituts
l’Organisation des Nations Unies à organiser le « de recherche marocains, avec la collaboration des
Sommet de la Terre », des Nations Unies sur départements ministériels et institutions concernés,
l’Environnement et le Développement (CNUED, dans le cadre d’un comité de suivi.
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Fig. 1 : Cartes géographique (haut) et toponymique (en bas) du Maroc


(Division de la Carte, Rabat)

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Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Chapitre I : PRESENTATION DU MAROC

DEMOGRAPHIE succession de massifs littoraux dépendant du


système alpin et qui culmine à peu près en son
La population marocaine est caractérisée par milieu au Jbel Tidighine (2456 m). Il constitue en
un taux de croissance démographique encore fait le prolongement de la Cordillère Bétique de
élevé (2,6%) : passant d’à peine 8 millions l’Espagne du Sud. C’est une région pluvieuse
d’habitants en 1940, elle est aujourd’hui de couverte de forêts, avec une côte certes pittoresque,
26,2 millions (d’après le recensement de mais très accidentée et peu hospitalière, se jetant
1994), et on estime qu’elle atteindra 47,5 souvent à la mer en falaises raides.
millions en l’an 2025. Elle est également
caractérisée par sa jeunesse : 53% de la Le Moyen Atlas, chaîne orientée, comme les
population a moins de 20 ans et 76% moins autres Atlas, du sud-ouest au nord-est, est
de 35 ans. La densité démographique, de constitué essentiellement de plateaux de
37,4 habitants/km2 en moyenne pour tout le moyenne altitude (Moyen Atlas tabulaire)
t e r r i t o i re national, est très variable selon les s’élevant progressivement vers le nord-est
régions. L’essentiel de la population vit dans (Moyen Atlas plissé) pour culminer à 3340 m au
les régions No rd (Ma roc atlantique, Rif ) où Jbel Bou Naceur, qui domine déjà les hauts
se concentrent la plupart des grandes villes plateaux de l’Oriental.
du pays, alors que de larges portions du
t e r r i t o i re national sont très peu peuplées. La Le Haut Atlas, chaîne étirée sur environ 700
densité démographique ne dépasse pas 5 km depuis l’Atlantique jusqu’aux Plateaux de
h a b i t a n t s / k m 2 dans la région du sud-est. l’Oriental, est l’épine dorsale de l'Atlas avec de
Na g u è re à forte composante rurale, la nombreux sommets de plus de 3500 m et
population marocaine n’a cessé de plusieurs dépassant même 4000 m. Le Jbel
s’ u r b a n i s e r, la part de la population urbaine Toubkal, avec 4165 m, est le point culminant
passant de 26% en 1950 à 42,6% en 1989. du Maroc et de toute l’Afrique Nord-
On estime que ce pourcentage atteindra Saharienne. Le Haut Atlas se termine, dans sa 13
56% en l’an 2000. A elle seule, partie ouest, par des plateaux déjà hauts de
l’agglomération de Casablanca héberge 26% 2000 m qui s’achèvent brusquement sur
de toute la population citadine du pays l’Atlantique, autour du Cap Ghir, en falaises
( Mi n i s t è re de l’ Education Nationale, 1993). pittoresques.

Enfin, l’Anti-Atlas, chaîne la plus méridionale,


est une chaîne aride qui longe la vallée du Draâ,
Le Maroc est situé à l’extrémité nord-ouest de en bordure du désert, s’étendant depuis
l’Afrique, sur l’Atlantique et la Méditerranée, et l’Atlantique vers Goulimine, jusqu’au Jbel
a une superficie de 715.000 Km2 (Fig.1). Il est Saghro au nord-est (point culminant Amoulou
divisé en trois domaines: n’Mansour : 2712 m). Il semble relié en son
- un domaine montagneux (les Atlas et le Rif) ; milieu au Haut Atlas par le Jbel Siroua (ancien
- un domaine atlantique (plateaux et plaines) ; volcan culminant à 3304 m).
- un domaine aride très vaste composé de
plateaux et de petits massifs montagneux * Domaine atlantique
(Oriental et secteur saharien).
Protégé contre l’avancée du Sahara par les
A ces domaines principaux s’ajoutent deux chaînes de l’Atlas, c’est le domaine des plaines et
grands types de zones spéciales : les zones marines plateaux qui couvrent de larges portions du
et côtières et les zones humides continentales. territoire national.

* Domaine montagneux Les plaines sont situées le long des littoraux


atlantique (Gharb, Chaouia, Doukkala, Abda,
Une originalité du Maroc, parmi les autres pays Souss) et méditerranéen (Martil, Laou, Triffa),
d’Afrique du Nord, réside dans l’importance de ainsi que dans l’intérieur (Tadla, Haouz, Saïs) et
ses montagnes, regroupées en quatre chaînes dans l’Oriental (Moulouya).
(Rif, Moyen - Haut - et Anti-Atlas). Environ
100.000 km 2 de la surface du pays s’élèvent au- Les plateaux, caractérisés par leur aspect tabulaire,
delà de 2000 mètres. s’étendent sur de plus grandes surfaces, avec des
altitudes allant de quelques centaines de mètres
Le Rif, s’étendant en arc de cercle du Détroit de jusqu’à 1000-1500 m (Zemmour, Zaërs, Zaïane,
Gibraltar à la vallée de la Moulouya, est une Causses du Moyen Atlas).
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

* Zones arides et sahariennes l’extrême Sud. Des falaises se rencontrent dans


certaines régions : Nador (Cap des Trois
Ces zones englobent les Hauts Plateaux de Fourches), Al Hoceima (Parc National d’Al
l’Oriental et les vastes zones sahariennes et Hoceima), Salé (falaises de Sidi Moussa),
présahariennes. Ces dernières sont le domaine des extrémité ouest du Haut Atlas, Oued Massa et
grandes hamadas : plateaux désertiques, nus, Lagwera (Côte des Phoques).
rocailleux, balayés par les vents, tantôt couverts de
galets (regs), tantôt de dunes (ergs, dont les Enfin, des îles relativement peu nombreuses et
dimensions restent toutefois modestes au Maroc), de dimensions modestes se rencontrent
tantôt découpées en buttes plates (gara, pluriel : également au large des côtes marocaines : Iles
gour), ou encore en dépressions fermées aux Chaffarines, Peñon d’Al Hoceima et Ilôt de Leïla
altitudes parfois négatives (sebkhas). Le niveau sur la façade méditerranéenne, Archipel
des précipitations est ici très bas et les oueds, d’Essaouira et quelques îlots localisés près de
desséchés par évaporation et infiltration, ne Cap Barbas sur la façade atlantique.
coulent qu’après d’aléatoires pluies d’orages. Les
oasis sont peu nombreuses (Figuig, Tafilalet,…), * Zones humides continentales
mais caractéristiques du Sud marocain.
De par son exposition sur l’Atlantique et la
* Zones marines et côtières Méditerranée, le Maroc est le pays le plus arrosé
et qui possède les rivières et les lacs permanents
Le Maroc possède une côte s’étirant sur 3 446 les plus importants du Maghreb (Fig 2).
km et présentant une façade méditerranéenne de
près de 600 km de long et une façade atlantique Les lacs naturels permanents, au nombre d’une
qui s’étend sur environ 2 850 km. On distingue vingtaine, sont concentrés essentiellement dans
le milieu marin et le littoral. le Moyen Atlas ; le plus grand (Aguelmame Sidi
14 Ali) a une superficie de 300 ha. On peut leur
Les propriétés physico-chimiques des masses ajouter une dizaine de marais côtiers. Plus d’une
d’eaux marines (qui varient selon qu’elles trentaine de lacs de barrages, créés assez
appartiennent au domaine méditerranéen ou récemment dans un but agricole, hydro-
atlantique), de même que les phénomènes des électrique, ou pour l’alimentation en eau potable
marées, de la houle, et de divers types de courants, des populations des villes, sont répartis à travers
modifient la nature de la faune et de la flore. le territoire national.
L’hydrologie des eaux atlantiques est relativement Les principaux cours d’eau sont les Oueds
complexe. Un phénomène particulièrement Moulouya, Oum-er-Rbiâ et Sebou, qui naissent
intéressant est lié à la circulation des vents alizés : tous dans le Moyen Atlas, le principal château
sous l’influence de ces vents qui soufflent des d’eau naturel du pays. Une vingtaine d’autres
secteurs nord à nord-est et de la rotation de la rivières moins importantes et toute une série
terre, plusieurs régions de la côte marocaine sont de petits ruisseaux permanents ou temporaires,
affectées par des remontées d’eaux froides de sources et mares temporaires sont répartis un
profondes, dénommées «upwellings» riches en peu partout sur le territoire national.
éléments nutritifs qui sont à l’origine d’une
production primaire intense.

La côte marocaine est relativement rectiligne,


hormis quelques caps très proéminents en
Méditerranée. Elle se présente sous la forme
d’une succession de falaises, plages (surtout
importantes sur la façade atlantique), platiers
rocheux, et dunes dominant immédiatement la
côte. Ces structures sont interrompues au niveau
des estuaires et des lagunes. Les estuaires les plus
importants sont ceux des trois grands fleuves
marocains: l’Oued Moulouya, sur la côte
méditerranéenne, et les Oueds Sebou et Oum-
Er-Rbiâ, sur la côte atlantique. Les principales
lagunes sont celles de Nador, Merja Zerga, le
complexe lagunaire Sidi Moussa-Oualidia, la
lagune de Khnifiss et la grande Baie de Dakhla à
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Fig. 2 : Résau H ydrographique du Maroc (avec les principaux complexes et points d’eau stagnants)

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Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Le climat est du type méditerranéen sur la quasi


Du point de vue lithologique, le Maroc offre une totalité du territoire marocain: les précipitations
grande diversité. Le socle précambrien et primaire sont concentrées en hiver, tandis que la période
rigide, faisant partie de la plaque africaine, sèche coïncide avec la saison chaude de l’été. Il est
affleure dans différentes zones du pays lorsqu’il cependant soumis à des influences locales parfois
n’est pas couvert par des formations sédimentaires profondes (mer, latitude, altitude, Sahara, courant
plus récentes, relativement aplanies dans certaines froid des Canaries, exposition des versants,…)
régions (Hamadas, plateaux,...) ou plissées engendrant une multitude de microclimats. Le
(chaînes des Atlas), dominées par des calcaires, des climat marocain est en plus caractérisé par une
dolomies et des marnes. La chaîne du Rif très grande irrégularité dans le temps, aussi bien
s’individualise par la complexité de ses nappes intra-annuelle (notamment en raison de
vigoureusement plissées et charriées. Les l’influence de l’Anticyclone des Açores), qu’inter-
principales plaines alluviales, localisées entre les annuelle, des années ou des séries d’années
différentes chaînes des Atlas et du Rif, sont pluvieuses et froides pouvant succéder à des
caractérisées par d’importantes accumulations années ou séries d’années sèches et chaudes.
argileuses, limoneuses ou localement sableuses.
Les grandes accumulations de sable s’observent
sur le littoral et dans le Maroc saharien soumis à
une intense érosion éolienne.

La diversité de la roche-mère, ainsi que la longue


évolution et l’action conjuguée du climat et de la
végétation, ont donné naissance à un grand
16 nombre de types de sols rouges fersialitiques,
sols châtains ou marrons, sols gris de steppe, sols

de type brun fersialitique, brun forestier ou Les moyennes annuelles des températures
ranker en altitude, sols isohumiques (dont le enregistrées dans les principales stations
type vertisol ou tirs particulièrement fertile), météorologiques varient de 11,1°C (Ifrane) à
rendzines, sols halomorphes,… 19,9°C (Laâyoune). La température maximale
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

absolue enregistrée a atteint 46,4°C à Marrakech Fig. 3 : Climagramme pluviothermique


et la température minimale absolue –9,8°C à (Sauvage 1963)
Ifrane. L’amplitude annuelle varie de 5,5°C
(Essaouira) à 15,5°C (Oujda). Les écarts
extrêmes (différence entre les maxima et les
minima absolus) sont beaucoup plus forts,
dépassant 40° dans bon nombre de stations et
approchent même 60° au Sahara.

Le niveau moyen des précipitations annuelles est


très variable, allant de 25 mm dans le bassin
présaharien du Draâ à près de 2000 mm dans le
Rif Central et Occidental. La plus grande partie
du Maroc reçoit moins de 500 mm ; tout le Sud,
l’Oriental et la plupart des plaines arides, moins
de 300 mm. Le niveau des précipitations varie
avec la latitude, la continentalité (éloignement
de la mer) et l’altitude. Il y a une augmentation
sensible des précipitations avec l’altitude, surtout
sur les flancs océaniques des montagnes, l’Atlas
constituant une dorsale humide et un bouclier
qui fait frein à l’avancée du désert.
Dans les régions montagneuses, les
précipitations peuvent se produire sous forme
de neige, l’enneigement pouvant atteindre
jusqu’à 8 mois de l’année sur les plus hautes 17
crêtes du Haut Atlas.

La grande diversité des caractéristiques physiques


Le quotient pluviothermique d’Emberger Q de l’habitat n’est pas sans se traduire par une
en fonction de la valeur de la moyenne des diversité également remarquable des écosystèmes,
températures minimales du mois le plus froid aussi bien par leur composante végétale
m est représenté graphiquement par un qu’animale. Il y a des écosystèmes forestiers,
climagramme pluviothermique (Fig 3). Sur ce préforestiers, présteppiques, steppiques, sahariens,
climagramme, on peut représenter par un aquatiques (marins, côtiers et continentaux) qui
point toute station climatologique du pays. s’étendent sur une gamme d’étages bioclimatiques
De plus, à l’aide des stations de base dont le : aride, semi-aride, sub-humide, humide.
climat et la végétation sont bien connus,
Emberger a délimité sur ce graphique des * Ecosystèmes forestiers
zones correspondant aux différents climats
méditerranéens (saharien, aride, semi-aride, Les écosystèmes forestiers sont constitués de
subhumide, humide, perhumide). Le formations naturelles de feuillus (chêne vert,
climagramme pluviothermique permet, chêne liège, chêne tauzin , arganier, oléastre, …)
lorsqu’on connaît les valeurs de P, M et m et de résineux (cèdre, Pin d’Alep, Pin maritime,
pour une localité, de déterminer l’étage Pin noir, thuya,…), répartis entre les différents
bioclimatique auquel appartient cette étages bioclimatiques, du semi-aride à l’humide.
localité.
Les chênaies occupent les plaines et piémonts de
Or, à chacun de ces étages climatiques montagne, tandis que la cédraie occupe les zones
correspond un étage bioclimatique englobant de montagne dans le Rif et le Moyen Atlas. Les
un ensemble de groupements végétaux qui ont pinèdes climaciques (Pin maritime et Pin noir)
les mêmes aptitudes écologiques générales. On sont localisées dans des régions d’altitude. La
dénombre ainsi 6 étages bioclimatiques au seule sapinère marocaine occupe les hauteurs du
Maroc, correspondant aux étages climatiques Rif occidental dans la région de Chaouen. Au
sus-cités et portant d’ailleurs les mêmes Sud, l’arganeraie, endémique, occupe des zones
appellations (saharien, aride, semi-aride, semi-arides et arides et constitue, avec l’acacia,
subhumide, humide, perhumide). des espèces adaptées à l’aridité.
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Le cortège floristique des forêts marocaines est animaux, on y a dénombré plus de 150 espèces
riche en espèces d’arbustes et d’herbacées, dont d’Arthropodes, tandis que l’avifaune recensée est
un grand nombre d’endémiques ou d’intérêt sensiblement la même que celle des cédraies,
médicinal et aromatique. La faune des forêts est avec cependant en plus la présence du Beccroisé
également très diversifiée et riche en espèces des sapins (Loxia curvirostra), tout à fait liée à
d’oiseaux, reptiles, mammifères (Passereaux, ces végétaux dont les graines constituent
Singe Magot, Porc-épic, Sanglier, ….). l’aliment favori de cette espèce.

Les principaux écosystèmes forestiers sont : Comme les cédraies, les pinèdes sont menacées
par plusieurs insectes ravageurs, à savoir la
Les cédraies Processionnaire et de nombreuses espèces de
Coléoptères, comme les Scolytes.
Le Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) est l’essence
forestière noble du Maroc, appréciée pour ses Les tétraclinaies
valeurs économique et biogéographique. Les
cédraies, d’une superficie totale de 131.800 ha, Le Thuya de Berbérie (Tetraclinis articulata) est
occupent une place de choix dans le paysage lié géographiquement aux trois pays du
forestier marocain (Fig. 4). Elles se présentent Maghreb: Maroc, Algérie et Tunisie. Au Maroc,
toujours en futaie, généralement à cortège la surface actuelle est de l’ordre de 607.900 ha et
floristique riche et très hétérogène, pouvant être est en constante régression. Il est très souvent en
dominé par des espèces herbacées, des arbustes ou taillis vu sa capacité de rejeter de souche,
des arbres: Quercus rotundifolia, Q. faginea, capacité peu commune chez les résineux, et se
Juniperus thurifera Ilex aquifolium, Cytisus présente en général sous forme de peuplements
battandieri, Cistus laurifolius, Daphne laureola, préforestiers où il est rarement présent seul.
Crataegus laciniata, Ribes uva-crispa, Berberis Parmi ses concurrents, on peut citer: Juniperus
18 hispanica, Bupleurum spinosum…. phoenicea, Pinus halepensis, Ceratonia siliqua,
Argania spinosa, Quercus rotundifolia, Pistacia
Dans les cédraies du Moyen Atlas ont été lentiscus, Pistacia atlantica, Phillyrea latifolia.
recensées plus de 260 espèces d’Arthropodes et Le cortège floristique du sous-bois est aussi très
30 espèces d’Oiseaux nicheurs, soit l’une des riche : cistes, lavandes, genêts, romarin, alfa,
plus fortes proportions d’espèces d’oiseaux doum, etc... Les espèces d’Arthropodes recensées
sédentaires de toutes les forêts marocaines. dans les tétraclinaies sont d’environ 160 ; tandis
que les peuplements aviens nidificateurs sont
Nos cédraies sont malheureusement gravement parmi les moins variés et les moins abondants
menacées par un nombre de ravageurs, dont la des écosystèmes forestiers du nord du pays.
redoutable Processionnaire (Thaumetopoea
pityocampa), la Tordeuse du Cèdre (Acleris Les oxycédraies
undulana) diverses espèces de Scolytes
(Blastophagus piniperda, Scolytus numidicus,…). Le Genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus),
espèce de large répartition géographique et peu
Les pinèdes exigeante vis-à-vis du milieu, participe à
l’organisation de structures forestières,
Elles couvrent une superficie d’environ 95 160 préforestières et présteppiques diverses, mais
ha. Trois espèces de pins existent naturellement au sans jamais former de peuplements purs
Maroc: Pin d’Alep (Pinus halepensis), Pin remarquables. Il est souvent en mélange avec le
maritime (Pinus pinaster) et Pin noir (Pinus Chêne vert (Quercus rotundifolia), le Genévrier
nigra), la troisième espèce étant limitée à quelques rouge (Juniperus phoenicea), le Thuya de
rares îlots dans le Rif Central et Occidental, alors Berbérie (Tetraclinis articulata) ou les pins, voire
que les deux autres sont relativement fréquentes avec le Cèdre ou le Sapin (Abies pinsapo
dans le paysage forestier marocain. maroccana). Comme faune associée à
l’Oxycèdre, une espèce particulièrement
Les pinèdes hébergent un cortège floristique intéressante : le Merle à plastron (Turdus
constitué d’un mélange d’espèces arborescentes torquatus), visiteur hivernal qui se nourrit
et arbustives: Tetraclinis articulata, Juniperus essentiellement, à cette saison, de baies de
phoenicea, Quercus rotundifolia, Pistacia genévriers, assurant la dissémination des graines.
lentiscus, Phillyrea spp., Rosmarinus officinalis, Autre espèce intéressante : la Fauvette de l’Atlas,
Rosmarinus tournefortii, Stipa tenacissima, espèce endémique nord-africaine, qui migre en
Globularia alypum, Cistus spp…. Comme hiver vers le sud, jusqu’aux confins du Sahara.
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Fig. 4 : Aire de répartition du Cèdre (haut) et du Chêne-liège (bas)


(adapté de Sauvage, 1961)

19
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Les junipéraies rouges Les cupressaies

Le Genévrier de Phénicie ou Genévrier rouge Le Cyprès de l’Atlas (Cupressus atlantica) est un


(Juniperus phoenicea) est présent au Maroc en endémique du Maroc où il est l’unique
2 blocs; le premier concerne les peuplements représentant naturel de son genre. Ses
côtiers, le deuxième concerne les peuplements peuplements actuels sont des formations
de l’intérieur qui remplacent le Thuya de préforestières ou présteppiques partout dégradées.
Berbérie quand la continentalité devient Ils sont localement purs et souvent mixtes,
importante. Cette espèce n’est pas considérée infiltrés de Genévrier rouge, de Genévrier
comme une essence forestière majeure et c’est la oxycèdre, de Thuya de Berbérie ou de Chêne vert.
raison pour laquelle on ne dispose pas de La superficie occupée est estimée à 6.000 ha.
chiffres sur les surfaces de ses peuplements. Les
junipéraies rouges sont des formations Les chênaies vertes (iliçaies)
préforestières ou présteppiques, généralement
sous forme de futaies assez basses et ouvertes, à Le Chêne vert (Quercus rotundifolia) est très
sous-bois très pauvre, et se rencontrent souvent abondant au Maroc (1 364 100 ha) où on le
en mélange avec le Thuya de Berbérie, le Chêne rencontre dans toutes les régions montagneuses.
vert, l’Oxycèdre ou le Pin d’Alep. La faune, C’est une essence très plastique et rustique,
relativement peu étudiée, comporte des capable de supporter des conditions écologiques
Arthropodes (une centaine d’espèces), et une très difficiles, qui peut coloniser tous les terrains
avifaune caractéristique des formations et favoriser l’installation d’autres espèces moins
ligneuses basses : Perdrix gambra (Alectoris rustiques. Les chênaies vertes montrent des
barbara), Tourterelle des bois (Streptopelia structures généralement en taillis pluristratifiées
turtur), Merle noir (Turdus merula), Fauvette et très riches en espèces. Les principaux arbres
mélanocéphale (Sylvia melanocephala),… concurrents du Chêne vert sont le Chêne-liège
20 Dans les junipéraies de hautes altitudes, (Quercus suber), le Chêne zéen (Q. faginea) , les
l’avifaune, à tendance montagnarde, semble pins, le Cèdre, le Genévrier rouge et, à un degré
plus pauvre, avec prédominance de la Mésange moindre, le Thuya de Berbérie. Parmi les
noire (Parus ater) et l’hivernage localisé du espèces du sous-bois on peut citer: Viburnum
Merle à plastron. tinus, Arbutus unedo, Pistacia lentiscus, Ruscus
aculeatus, Daphne laureola, Ilex aquifolium,
Les thuriféraies Hedera helix, Lonicera spp., Cistus spp., etc...

Le Genévrier thurifère (Juniperus thurifera), arbre C’est au niveau des iliçaies du Moyen Atlas que
de grande longévité et d’une grande robustesse, la diversité faunistique est la plus élevée. On y
coiffe les hauts sommets atlasiques. Au dessus, ne note, en effet, plus de 400 espèces
sont encore présents que des xérophytes épineux. d’Arthropodes, avec prédominance de
Les thuriféraies, d’une superficie de 30.000 ha Coléoptères et d’Hyménoptères. Plus de 35
environ, sont des formations présteppiques, avec espèces d’Oiseaux y sont nidificatrices, dont près
essentiellement de vieux sujets pouvant atteindre des trois quarts sont d’affinité boréale, c’est-à-
des dimensions importantes (jusqu’à 5 m de dire communes avec celles des forêts d’Europe
diamètre). La faune associée est assez semblable à continentale tempérée.
celle des oxycédraies.
Les subéraies
Les sapinières
Le Chêne-liège (Quercus suber), qui occupe une
L’espèce Abies pinsapo maroccana, endémique superficie de près de 384.200 ha (Fig. 4), est une
du Maroc, est rare, cantonnée aux seules essence remarquable au sein de nos forêts vu ses rôles
montagnes calcaires du Rif Occidental, aux écologiques et socio-économiques. Les subéraies
environs de Chefchaouen, où ses peuplements s’organisent en futaies, mais on peut également avoir
n’excèdent guère 6000 ha de superficie et sont des taillis après coupes vu la capacité du Chêne-liège
généralement infiltrés de cèdres, de chênes ou à régénérer de souche. Le Chêne-liège montre des
de pins, avec très souvent un sous-bois faciès purs ou presque dans beaucoup de régions,
comparable à celui de la cédraie. Une mais est parfois associé aux Chênes vert et zéen. Le
trentaine d’espèces d’Oiseaux nicheurs y sous-bois est dans l’ensemble assez riche: Cytisus
trouvent refuge. Parmi les Mammifères, on linifolius, Thymelaea lythroides, Erica arborea, Erica
peut citer, entre autres, le Magot, le Sanglier et scoparia, Cistus monspeliensis, Myrtus communis,
la Loutre (Lutra lutra). Pteridium aquilinum....
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Les subéraies hébergent une riche faune. Par Les pistaciaies


exemple, plus de 250 espèces d’Arthropodes ont
été recensées dans la forêt de la Maâmora, ainsi Le Pistachier de l’Atlas (Pistacia atlantica) est un
que 12 espèces d’Oiseaux nidificatrices. arbre puissant pouvant atteindre 15 à 20 m de haut
et plus d’un mètre de diamètre. Actuellement, il ne
L’aire du Chêne-liège ne cesse malheureusement forme plus de peuplements purs, mais est en
de régresser sous l’action de la dégradation mélange fréquent avec le Thuya de Berbérie.
anthropozoogène à laquelle se sont ajoutés
récemment les dégâts dus à plusieurs insectes Les arganeraies
ravageurs dont des Lépidoptères : Lymantria
dispar et Melacosoma neustria, des Coléoptères : L’Arganier (Argania spinosa) est une
Cerambyx cerdo, Platypus cylindrus et Curculio caractéristique importante du secteur
glandium; des Hyménoptères : Crematogaster macaronésien marocain, secteur physionomiquement
scutellaris, … Les dégâts causés par ces et floristiquement singulier vu ses affinités
ravageurs, auxquels s’ajoutent une très forte évidentes avec les Iles Canaries, en ce sens qu’il
pression anthropozoogène, menacent la forêt de est marqué par un hiver chaud ou tempéré, une
la Maâmora d’une disparition certaine dans un humidité de l’air toujours forte et une fréquence
avenir proche. élevée de brouillards. Ses peuplements actuels
couvrent près de 828.300 ha. Ce sont souvent de
Les chênaies caducifoliées vieux taillis ou futaies, avec ou sans sous-bois
arbustif. Les principales espèces compagnes sont:
Les espèces présentes au Maroc sont: le Chêne Periploca laevigata, Senecio anteuphorbium,
zéen, le Chêne tauzin (Quercus pyrenaica) et le Launaea arborescens, Warionia saharae, Acacia
Chêne nain (Quercus lusitanica). Les 2 gummifera, Rhus tripartitum, Withania
premières espèces couvrent respectivement frutescens, Euphorbia officinarum subsp.
environ 17.000 ha et 5.000 ha, et sont réparties beaumierana et subsp. echinus, Cytisus albidus, 21
en taches plus ou moins importantes dans les Ephedra altissima, Tetraclinis articulata.
régions montagneuses. Le Chêne nain,
endémique ibéro-rifain, est limité au Tangérois. La faune associée est variée : 60 espèces
d’Arthropodes ont été répertoriées. Cependant,
Les cocciféraies dans l’arganeraie de Tafinegoult, suite à une mise
en défens de 6 ans consécutive à une coupe
Le Chêne kermès (Quercus coccifera) est limité générale des pieds d’arganiers, il y a aujourd’hui
aux régions les plus septentrionales du pays: Rif, un cortège faunistique des plus remarquables.
Béni Snassen et une seule station non loin de Au point de vue des Amphibiens et des Reptiles,
Taza vers le Sud. Les peuplements actuels 20 espèces intéressantes y sont présentes, dont 8
existent soit en garrigues pures, soit subordonnés endémiques du Maroc : le Crapaud de
à d’autres essences, en particulier le Thuya de Brongersma (Bufo brongersmai), Gecko à
Berbérie et le Chêne vert. paupières épineuses (Quedenfeldtia moerens),
Acanthodactyle de Busack (Acanthodactylus
Les oléastraies busacki), Seps de Manuel (Chalcides manueli),
Seps à écailles nombreuses (Chalcides polylepis),
L’Oléastre ou olivier sauvage (Olea europaea var. Seps mionecton (Chalcides mionecton), Orvet
oleaster) est l’espèce la plus répandue au Maroc. du Maroc (Ophisaurus koellikeri) et
Il est souvent en mélange avec d’autres espèces, Amphisbène cendré du Maroc (Blanus
dites essences secondaires, comme le lentisque, tingitanus). On note aussi le Cobra (Naja haje)
les phillaires, le tizra et le doum. L’Oléastre est et la Vipère heurtante (Bitis arietans).
également fréquent dans les tétraclinaies et, à un En ce qui concerne l’avifaune, 17 espèces
degré moindre, dans les iliçaies et les subéraies. intéressantes, endémiques ou rares ou
menacées sont présentes, dont les très rares
Les cératoniaies Autour chanteur (Melierax metabates), Aigle
ravisseur (Aquilal rapax belisarius), Aigle royal
Le Caroubier (Ceratonia siliqua) est une espèce (Aquila chrysaetos),… Les Mammifères sont
endémique de la région méditerranéenne où elle très bien représentés avec 8 espèces
se rencontre un peu partout soit à l’état naturel, intéressantes dont le Porc-épic, la Genette, le
soit introduite par l’homme. Les cératoniaies Chat ganté, le Lynx caracal et, surtout, la
pures sont rares et localisées. En revanche, le Gazelle de Cuvier (Gazella cuvieri ; une
Caroubier est fréquent dans les tétraclinaies. soixantaine d’individus en 1994).
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Les acaciaies du Maroc dont les peuplements les plus


importants se rencontrent dans les vallées
Le genre Acacia est représenté au Maroc internes du Haut Atlas en bioclimat semi-aride
essentiellement par 3 espèces: Acacia gummifera et subhumide frais et froid.
(Gommier du Maroc), A. ehrenbergiana et A.
raddiana, occupant une superficie totale de 1 Steppes a xérophytes épineux
000 000 ha. Ces espèces peuvent organiser des
climax présteppiques voire préforestiers, dans les Les formations à xérophytes épineux de haute
régions les plus déshéritées du pays en bioclimats altitude, la plupart en forme de coussinets
aride et saharien. hémisphériques, s’étendent sur de grandes
superficies des sommets des hautes montagnes, à
Le Gommier du Maroc contribue avec partir de 2.000 m jusqu’à environ 3.500 m ou
l’Arganier à la définition du secteur macaronésien même plus. C’est au sein de ces groupements (par
marocain. Ces deux espèces sont souvent en exemple dans le Parc National du Toubkal) que
mélange, mais le Gommier s’avance plus à l’on relève les taux les plus élevés en espèces
l’intérieur dans le Maroc cisatlasique aride (dir endémiques atlasiques. Parmi les principales
du Haut Atlas, Tadla, Haouz et Rehamna. Ses espèces de xérophytes : Arenaria pungens,
peuplements se rencontrent souvent en mélange Bupleurum spinosum, Cytisus balansae, Alyssum
avec des espèces xérophiles et thermophiles, spinosum, Erynacea anthyllis et Ononis atlantica.
dont: Withania frutescens, Ballota hirsuta,
Asparagus stipularis, Ephedra altissima, Les espèces animales présentes, en particulier les
Lavandula multifida, etc. Le Gommier soufre des Vertébrés, sont souvent, biogéographiquement
attaques d’un déprédateur redoutable : le parlant, des reliques paléarctiques qui ont été
Coléoptère Cérambycidé Hypoeschrus strigosus, éliminées des régions basses du pays lorsque le
dont les larves s’attaquent au bois, y séjournant climat s’est réchauffé, et dont l’aire de distribution
22 plus de deux ans avant de se nymphoser. constitue aujourd’hui des îlots géographiques
correspondant aux sommets élevés qu’elles
Acacia ehrenbergiana et A. raddiana sont des occupent. Ce phénomène d’évolution avec
arbres ou arbustes assez communs dans isolement géographique a abouti bien souvent à
l’ensemble du Sahara où ils sont « aimés » des un phénomène de spéciation particulier, avec
riverains pour l’ombre qu’ils offrent sous un apparition de formes morphologiquement assez
soleil brûlant au milieu de paysages lunaires. différentes de l’espèce-souche, que l’on dénomme
sous-espèces. Ce cas est fréquemment observé
La croissance très lente de ces acacias et la chez les Reptiles (Bons et Geniez, 1996) et les
pression anthropozoogène qu’ils subissent font Oiseaux (Thevenot, 1987). Ainsi, les Reptiles
que leurs aires, estimées actuellement à un confinés à ces hautes altitudes sont représentés par
million d’ha, régressent continuellement. L’aire trois endémiques marocains remarquables : le
de A. ehrenbergiana est limitée au Nord par le Lézard d’Andréanszky (Lacerta andreanszkyi); le
Jbel Bani, celle d’A. raddiana remonte jusqu’aux Seps montagnard (Chalcides montanus) et la
environs de Tazenakht, et plus à l’Est jusqu’aux Vipère de l’Atlas (Vipera monticola). Deux autres
revers méridionaux du Saghro et de l’Ougnat. Serpents sont présents: la Couleuvre à capuchon
(Macroprotodon cucullatus) et la Coronelle
Dans les acaciaes, en climat saharien et girondine (Coronella girondica).
présaharien, ont été répertoriées plus de 130
espèces d’Arthropodes, qui trouvent un bon abri Comme Oiseaux nicheurs caractéristiques, on peut
à l’ombre de leur feuillage dans ces zones torrides. citer : l’Alouette hausse-col (Eremophila alpestris),
Au point de vue ornithologique, deux espèces le Traquet de Seebohm (Oenanthe oenanthe
sont très caractéristiques de ces peuplements : le seebohmi), le Bouvreuil à ailes roses (Rhodopechys
Cratérope fauve (Turdoides fulvus) et la Pie- sanguinea), la sous-espèce locale du Rougequeue
grièche méridionale (Lanius meridionalis); de noir (Phoenicurus ochruros gibraltariensis) et
plus, beaucoup d’espèces de Passereaux l’Accenteur alpin (Prunella collaris), en plus
insectivores (Sylviidés, Muscicapidés, Turdidés, d’autres espèces d’altitudes inférieures qui peuvent
Laniidés) y effectuent des haltes migratoires. atteindre les xérophytaies comme limite
altitudinale supérieure de leur distribution. Les
Les rétamaies et les adénocarpaies Mammifères sont rarement inféodés à cet étage de
végétation, néanmoins, l’Ecureuil de Barbarie
Retama dasycarpa et Adenocarpus anagyrifolius (Atlantoxerus getulus) est fréquent; ainsi que le
sont deux légumineuses arbustives endémiques Mouflon à manchettes (Ammotragus lervia), très
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menacé ailleurs, et qui trouve la tranquillité dans formations qui occupent de très vastes
ces zones difficilement accessibles. étendues dans la portion orientale du Maroc,
préfèrant coloniser les sols riches en éléments
Steppe à alfa fins, ceux dominés par les éléments figurés
étant occupés par les nappes à alfa. C’est
Les nappes à alfa (Stipa tenacissima) recouvrent essentiellement Artemisia inculta (=A. herba -
des superficies très vastes estimées à plus de deux alba) qui organise les nappes à armoise des
millions d’ha, en particulier dans la portion Hauts Plateaux. Les autres formations à
orientale du Maroc. armoises sont plus alticoles et s’observent dans
La faune inféodée à ces biotopes en apparence les chaînes montagneuses de l’Atlas. Il s’agit ici
monotones est très riche. Le cortège d’excellents terrains de parcours, car ces
herpétofaunistique est des plus remarquables: 25 espèces sont très appréciées par les animaux, en
espèces s’y rencontrent ou y sont probables, particulier les ovins.
parmi lesquelles pas moins de 7 espèces de
Lacertidés en cohabitation étroite, ce qui La faune de ces steppes est particulièrement
constitue probablement, pour cette famille, un intéressante, comme en témoigne l’avifaune
record pour toute l’Afrique du Nord, voire pour représentée dans la région de Fouchal/Matarka.
le monde entier ! Parmi les espèces de Reptiles, L’avifaune est représentée par des espèces
trois espèces rarissimes au Maroc : le nidificatrices caractéristiques du biome
Psammodrome de Blanc (Psammodromus méditerranéen : Perdrix gambra, Sirli de Dupont,
blanci), l’Ophisops occidental (Ophisops Alouette de Clot-Bey (Rhamphocorys clotbey),
occidentalis), et le Boa-javelot (Eryx jaculus). Alouette bilophe (Eremophila bilopha),….
Cette steppe aride est le domaine de plusieurs L’avifaune nidificatrice appartenant au biome
espèces d’affinités sahariennes : Sténodactyle saharien est représentée par 5 espèces : Hibou
élégant (Stenodactylus stenodactylus), Agame grand-duc, Ammomane du désert (Ammomanes
variable (Trapelus mutabilis), Fouette-queue deserti), Ammomane élégante (Ammomanes 23
(Uromastyx acanthinurus), Acanthodactyle cincturus), Sirli du désert et Bouvreuil githagine
rugueux (Acanthodactylus boskianus), ainsi que (Rhodopechys githaginea). Autres espèces: Pluvier
de plusieurs taxons propres aux Hauts Plateaux guignard (hivernant rare); Outarde houbara, très
algériens ou à l’est du Maghreb et dont plusieurs menacée et aujourd’hui devenue rarissime ; Gangas
trouvent ici leur limite occidentale de unibande (Pterocles orientalis) et cata (P. alchata)
distribution: Saurodactyle de Maurétanie pouvant être occasionnellement extrêmement
(Saurodactylus mauritanicus), Psammodrome abondants lors d’invasions épisodiques
algire (Psammodromus algirus), ….. Parmi les spectaculaires (100.000 Gangas catas et 1.000
Oiseaux, 37 espèces nidificatrices sont connues Gangas unibandes recensés en décembre 1993).
pour l’ensemble de la région, dont 11, rares ou
menacées. Parmi les plus intéressantes: l’Outarde Au point de vue des Mammifères, les espèces les
houbara (Chlamydotis undulata), nicheur plus intéressantes sont la Gazelle dorcas et
régulier mais très menacé; le Hibou grand-duc l’Hyène rayée, toutes les deux en danger
(Bubo bubo ascalaphus); le Courvite isabelle d’extinction, ainsi que le Porc-épic, probable.
(Cursorius cursor); le Sirli du désert (Alaemon
alaudipes) ; le Pluvier guignard (Eudromias * Ecosystèmes sahariens (regs et ergs)
morinellus); hivernant européen et, surtout le
Sirli de Dupont (Chersophilus duponti), Des écosystèmes arborés peuvent s’y développer,
endémique nord-africain et ibérique. avec, en plus des ripisylves, des arbres
organisateurs comme: Acacia raddiana, Acacia
Au point de vue des Mammifères, 13 espèces ehrenbergiana, Faidherbia albida (= Acacia
sont connues pour l’ensemble de la région et 4 albida), Balanites aegyptiaca, Maerua
autres sont probables. Certaines espèces ont crassifolia, Rhus tripartitum…. Les écosystèmes
récemment disparu ou sont sur le point de l’être: à Chaméphytes occupent les regs (étendues
l’Hyène rayée (Hyaena hyaena barbara), espèce sahariennes à relief plat et couvertes de cailloux)
assez typique du Maroc Oriental, observée pour où ils organisent des peuplements très lâches,
la dernière fois en 1983 ; le Lynx caracal et la avec, comme principaux éléments floristiques,
Gazelle dorcas (Gazella dorcas). des Chénopodiacées (Hamada, Anabasis,
Nucularia... ). Les ergs (ou dunes de sable
Steppe à armoises sahariennes) sont plutôt pauvres en végétation et
en faune, sauf dans certains biotopes (vallées
Les armoises (Artemisia spp.) constituent des humides, steppes océaniques, oasis, …).
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La faune est représentée par de nombreuses autres espèces hautement adaptées à cet
espèces adaptées à la vie du désert. Les écosystème particulier, tels le Courvite isabelle,
Arthropodes (Arachnides et surtout Insectes) le Cratérope fauve, le Bouvreuil githagine, ….
ont une cuticule chitineuse imperméable qui L’Outarde houbara, sédentaire fréquentant les
leur permet de limiter leur évaporation. Les regs caillouteux et malheureuse victime d’une
Arachnides sont représentés par un certain chasse abusive, est au bord de l’extinction.
nombre d’espèces de Scorpions (genres Buthus,
Androctonus et Scorpio) fréquentant tous les Environ 40 espèces de Mammifères fréquentent
types de milieux, et qui peuvent être localement la zone saharienne. L’Ordre le mieux représenté
très abondants. De nombreuses familles est celui des Rongeurs, souvent de petite taille,
d’Araignées vivent sous les pierres ou tissent remarquablement adaptés au désert. Parmi les
leurs toiles sur les touffes végétales. Les Carnivores les plus caractéristiques de cette zone:
Solifuges, grands prédateurs d’Insectes, sont Renard famélique (Vulpes rueppelli), Fennec
représentés surtout par plusieurs espèces du (Fennecus zerda), Zorille (Poecilictis libyca),
genre Galeodes. Les Insectes sont Ratel (Mellivora capensis), et le très local Chat
particulièrement nombreux: Coléoptères (plus des sables (Felis margarita). Le Guépard
de 500 espèces), Hyménoptères (plus de 100 (Acinonyx jubatus) est au bord de l’extinction,
espèces), Lépidoptères et Diptères (plus de 50 ne subsistant plus qu’en nombre infime dans le
espèces pour chaque groupe), Orthoptères (une Bas-Draâ ; c’est un super-prédateur se
bonne quarantaine d’espèces au moins) ; nourrissant notamment de Gazelles, de Lièvres,
plusieurs autres Ordres sont représentés chacun d’Outardes, etc… Parmi les Insectivores:
par moins d’une vingtaine d’espèces. Hérisson du désert (Paraechinus aethiopicus)
cohabitant dans certaines zones avec le Hérisson
On connaît quatre espèces d’Amphibiens, liées d’Algérie (Erinaceus algirus), quelques espèces
aux milieux humides, dont le Crapaud de de Musaraignes (Crocidura spp.), quelques
24 Brongersma, endémique marocain. Les Reptiles, Chiroptères (chauve-souris). Enfin, les Ongulés
qui sont aussi bien adaptés que les Insectes au sont représentés par quelques espèces
climat désertique, comptent environ 40 espèces, d’Artiodactyles qui ont été chassés à outrance
soit près du tiers du nombre total d’espèces du durant les dernières décennies. Certaines d’entre
pays. Comme espèces particulièrement elles sont aujourd’hui éteintes : Oryx (Oryx
intéressantes : Tarentola boehmei, geckkonidé dammah), Addax (Addax nasomaculatus),
endémique marocain ; Fouette-queue ; Varan Bubale (Buselaphus buselaphus); d’autres sont
du désert (Varanus griseus), le plus grand sur le point de l’être : Gazelle dama (Gazella
Saurien du Sahara, pouvant atteindre 1,25 m de dama), Mouflon à manchettes, ou bien
long) ; une douzaine d’espèces de Serpents : subsistent encore en petites populations
plusieurs Couleuvres ; des Vipères : Vipère à relictuelles : Gazelle de Cuvier, Gazelle dorcas.
cornes (Cerastes cerastes), Vipère des sables
(Cerastes vipera) qui se dissimule souvent dans * Milieux marins et côtiers
le sable en ne laissant dépasser que la tête,… La
Vipère heurtante et le Cobra, deux espèces au On distingue le milieu marin et le littoral.
venin redoutable localisées surtout dans le sud-
ouest du pays (Sahara Atlantique), sont Milieu marin
hautement menacés par l’homme.
La côte atlantique du Maroc est un lieu de
Les Oiseaux sont représentés par au moins 250 transition des eaux tempérées vers celles
espèces, dont de nombreux représentants de d’affinités tropicales. La façade atlantique est
l’Ordre des Passériformes, migrateurs européens située sur la ceinture sud-tropicale où de hautes
ou nord-africains qui traversant le Sahara au pressions engendrent les vents alizés. Cette zone
cours de leurs voyages Nord-Sud et s’y arrêtent abrite un des quatre grands systèmes
pour reprendre des forces dans les différents d’enrichissement biologique des eaux (Pérou,
points d’eau permanents ou temporaires (oasis, Oman, Namibie et Maroc) par des remontées
gueltas, dayas, puits, …). Certaines oasis servent d’eaux froides profondes, riches en sels nutritifs.
également d’aires d’hivernage à une bonne Ce phénomène, désigné par l’expression
vingtaine d’espèces européennes. Une bonne «upwelling», est à la base de la richesse
quarantaine d’espèces sont des sédentaires biologique de nos côtes atlantiques qui
xérophiles, souvent polyphages : Alaudidés comptent parmi les plus poissonneuses du
(Alouettes, Ammomanes, Sirlis, etc…), Turdidés monde. Ces remontées d’eau froide sont
(divers Traquets), Ptéroclididés (Gangas) et particulièrement intenses en été.
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Le cortège floristique est composé être occupé par des espèces phanérogames, dont
essentiellement d’Algues. La flore algale, est très Posidonia oceanica, espèce endémique des côtes
importante mais encore assez méconnue, en méditerranéennes localisée à Sebkha-bou-Areg
particulier au niveau de la côte saharienne et en et aux alentours des Iles Chaffarines.
ce qui concerne le phytoplancton. Elle
comprend 489 espèces d’Algues marines La frange intertidale héberge une faune
benthiques répertoriées à ce jour, dont des extrêmement diversifiée composée de nombreux
Rhodophycées (= Algues rouges, 62%), des Foraminifères, Spongiaires, Cnidaires, Annélides
Phaeophycées (= Algues brunes, 20,2%) et des (Polychètes surtout), Mollusques (Gastéropodes
Chlorophycées (= Algues vertes, 17,8%). Les et Bivalves surtout), Arthropodes (Crustacés
Algues Procaryotes (= Cyanophycées ou Algues surtout). Les Vertébrés sont rangés dans quatre
bleues) et les représentants marins des classes (Poissons, Reptiles, Oiseaux,
Liliopsidées (appartenant aux Phanérogames) Mammifères). Sur les substrats vaseux (plages),
sont d’autres composantes, quoique nettement les dépôts de matières organiques permettent la
moins importantes, de la flore marine vie de nombreuses espèces psammophiles, telles
(respectivement 2,3 % et 0,7 % du total). les Annélides Polychètes, les Crustacés et les
Mollusques Gastéropodes et Lamellibranches.
La faune marine, encore incomplètement
répertoriée, compte 7.136 espèces connues. Son L’avifaune côtière, particulièrement riche, englobe
organisation est analogue à celle de la faune les Oiseaux dits marins, pour lesquels la mer apporte
marine mondiale, avec prédominance la source de nourriture principale. On distingue
d’Arthropodes, de Mollusques et de Vertébrés. plusieurs groupes. Le premier renferme des espèces
Les Arthropodes sont surtout représentés par les côtières terrestres qui se nourrissent dans la zone de
Crustacés, les Mollusques par les Gastéropodes balancement des marées (surtout des Limicoles :
et les Lamellibranches, et les Vertébrés par les Gravelots, Bécasseaux, Chevaliers, Barges, Courlis,
Poissons. Le reste de la faune (avec un total de Pluviers, Tournepierre, Huîtrier, etc…). Le second 25
2451 espèces) est réparti sur divers renferme des espèces qui, quoique se nourrissant en
Embranchements. La faune zooplanctonique, mer, demeurent généralement près du rivage
qui représente un maillon extrêmement (Cormorans et Laridés). La troisième catégorie
important dans la chaîne trophique de renferme les espèces qui s’éloignent volontiers des
nombreuses espèces d’intérêt économique, côtes, tels le Fou de Bassan (Sula bassana), pêcheur
semble la plus diversifiée de toute la de haute mer, et divers Labbes, espèces
Méditerranée. Elle renferme 1063 espèces kleptoparasites ayant pour habitude de poursuivre
représentées en grande partie par des les autres espèces d’oiseaux marins pour leur voler le
Arthropodes (surtout Crustacés Copépodes). poisson qu’elles ont pêché, voire pour le leur faire
Autres groupes: Protozoaires, Cténaires, larves régurgiter ! Enfin, la quatrième et dernière catégorie
de Cnidaires, Mollusques (surtout larves), renferme les espèces strictement pélagiques, c’est-à-
Poissons (sous forme d’œufs et d’alevins), ….. dire vivant au grand large (du moins à l’époque où
on peut les rencontrer au Maroc) et se nourrissant en
Littoral pleine mer. Il s’agit des Puffins, Pétrels, Phalaropes,
Mouette tridactyle (Rissa tridactyla) et Mouette de
Le littoral est composé de plusieurs types Sabine (Larus sabini).
d’habitats : frange côtière proprement dite,
lagunes, estuaires, îles, plages et falaises littorales. Les lagunes sont également particulièrement
intéressantes pour leur avifaune. De nombreux
La flore est composée essentiellement d’Algues Oiseaux d’eau (Echassiers, Anatidés, Limicoles,
et de formations à halophytes. Dans la zone Laridés, …) fréquentent les lagunes, parfois par
intertidale (zone de balancement des marées), on dizaines de milliers au moment des haltes
trouve des Cyanophycées, des Algues vertes, migratoires ou en période d’hivernage. Plusieurs
rouges et brunes, des Lichens,… Les formations espèces intéressantes y nichent. Cette avifaune
à halophytes colonisent les lagunes et les exceptionnelle est l’une des raisons pour
estuaires. Parmi celles-ci, on peut citer: lesquelles les lagunes de Khnifiss et de la Merja
Arthrocnemum indicum, Atriplex halimus, A. Zerga ont été inscrites en 1980 sur la liste des
portulacoides, Mesembryanthemum sites RAMSAR (cf. infra) en tant que zones
nodiflorum, Polypogon monspeliensis, humides d’importance internationale.
Salicornia arabica, Spartina maritima,
Spergularia tenuifolia, Sphenopus divaricatus, Comme autres habitats côtiers particulièrement
Suaeda fruticosa…. Le fond des lagunes est peut intéressants, on peut citer :
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• la Baie de Dakhla qui se singularise par la utilise les grottes se trouvant à la base des falaises
présence du Dauphin à bosse de l’Atlantique pour se reposer et se reproduire.
(Sousa teuszii), seul site connu au Maroc, ainsi
que de très nombreux Flamants roses * Zones humides continentales
(Phoenicopterus ruber), des dizaines de milliers
de Limicoles et de Laridés ; Les zones humides continentales sont des
écosystèmes variés (lacs naturels, lacs de
• l’embouchure de l’Oued Tahadart (entre barrages, cours d’eau, …) et riches sur le plan de
Tanger et Asilah) qui présente un intérêt la biodiversité.
international car elle héberge la dernière
population africaine, très menacée, de Grande La flore comprend des ripisylves, organisées par
Outarde (Otis tarda) ; de nombreuses espèces arborescentes (Fraxinus
angustifolia, Populus alba, Populus nigra, Salix
• l’Archipel d’Essaouira (ou de Mogador) alba, Salix atrocinerea, Sorbus torminalis,
héberge une importante avifaune nidificatrice, Tamarix articulata, Tamarix gallica, Vitex agnus-
dont le Faucon d’Eléonore (Falco eleonorae), castus... .) et autres types de végétation d’eau
espèce d’importance internationale (220 couples douce ou saumâtre, organisés par des éléments
en 1992), visiteur d’été tardif qui élève sa nichée floristiques spécifiques à ces milieux, dont :
à partir de prélèvements qu’il réalise sur les Phragmites australis, Scirpus spp. Juncus spp.,
Passereaux migrateurs longeant les côtes en Potamogeton pectinatus, Cyperus longus,
automne. Les Iles Chaffarines hébergent une Equisetum ramosissimum, Mentha spp…. Il y
colonie très importante (2.000 couples environ) a également une forte production de plancton et
de Goéland d’Audouin (Larus audouinii), espèce d’algues (Characées et autres...). qui constituent
mondialement rare ; le premier échelon de la pyramide trophique en
eau douce, notamment dans les lacs naturels
26 • Les plages fournissent un lieu de repos et une permanents qui sont souvent du type eutrophe
nourriture abondante et diversifiée (Annélides, (bonne productivité primaire), en raison d’eaux
Crustacés et surtout Mollusques) pour les généralement fort minéralisées, associées à la
Oiseaux, en particulier le Goéland d’Audouin. forte insolation et à des températures
La zone située au large de la Plage Blanche se relativement élevées.
distingue par l’abondance de Cétacés et de
Tortues marines qui y transitent, comme en La faune des lacs naturels permanents est riche
témoigne le nombre élevé d’échouages que l’on et diversifiée. Le zooplancton renferme
peut y observer ; essentiellement des Crustacés. Les Insectes sont
bien représentés, avec des formes nageuses
• Les falaises littorales du Parc National d’Al d’Hétéroptères et de Coléoptères, ainsi que des
Hoceima (Massif des Bokkoyas) hébergent une stades larvaires de certains Diptères (en
colonie importante de Balbuzards pêcheurs, particulier les Moustiques, dont Anopheles
Pandion haliaetus (15 à 20 couples environ, soit labranchiae, vecteur du paludisme et
plus de la moitié de la population de l’ensemble caractéristique des eaux de basses altitudes).
du bassin méditerranéen). Le Goéland Autres Invertébrés: Annélides Achètes (Sangsues
d’Audouin s’y reproduit également (20 à 50 ou Hirudinées), ectoparasites temporaires
couples, cf. Iles Chaffarines). Sur la façade hématophages du bétail venant s’y désaltérer ;
atlantique, les falaises de Sidi Moussa, étendues Crustacés; Mollusques représentés par divers
sur une dizaine de kilomètres entre Salé et Sidi Gastéropodes (Planorbes et Limnées) et
Bouknadel, hébergent, pendant la période de Lamellibranches (comme le genre Pisidium).
reproduction, une petite colonie de Faucons Du point de vue piscicole, les espèces
d’Eléonore, aujourd’hui très menacés suite à autochtones sont rares, à quelques exceptions
l’extension vers le nord du complexe urbain de près. Aguelmame Sidi Ali abritait une espèce
Rabat-Salé. C’est le second site de nidification endémique de truite, de petite taille, la Truite de
de l’espèce au Maroc (cf. Archipel d’Essaouira) Pallary (Salmo pallaryi), aujourd’hui éteinte; le
et l’unique site continental au monde ! Les lac d’Isly renferme également une forme de
falaises localisées au Nord de Tamri et au Sud de truite naturelle particulière, ressemblant à une
l’embouchure de l’Oued Massa hébergent la tanche; le lac d’Ifni héberge une abondante
dernière population d’Ibis chauves au monde. population autochtone de Truite fario (Salmo
Enfin, la Côte des Phoques (sectuer côtier du trutta). Plusieurs espèces exotiques de Poissons
futur Parc Naturel de Dakhla) héberge le furent introduites à des fins diverses : pêche
Phoque moine (Monachus monachus) qui continentale, lutte contre les Anophèles,
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l’eutrophisation, …: Brochet, Carpe commune, Hirudinées, Crustacés, Insectes,…). La seule


Gardon, Perche, Black-bass, Gambusie, Carpe espèce autochtone de Poisson est la Truite fario de
chinoise,… rivière (Salmo trutta macrostigma) qui est
devenue rarissime et ne fréquente plus que
Les Amphibiens sont représentés par la quelques rares cours d’eau des Moyen et Haut
Grenouille verte d’Afrique du Nord (Rana Atlas.. Un oiseau caractéristique de ces milieux est
saharica), le Discoglosse peint (Discoglossus le Cincle plongeur, capable de plonger et de
pictus), la Rainette méridionale (Hyla marcher sous l’eau, même dans un courant très
meridionalis) et les Crapauds vert (Bufo viridis), fort, et établissant son nid au bord du cours d’eau,
commun (Bufo bufo) et de Maurétanie (Bufo voire derrière les cascades ! Parmi les Mammifères,
mauritanicus). Les Reptiles caractéristiques les une seule espèce caractéristique : la Loutre.
plus fréquents sont l’Emyde lépreuse (Mauremys
leprosa) et la Couleuvre vipérine (Natrix maura), Les rivières chaudes de piémonts et de plaines
alors que la Cistude (Emys orbicularis) est une abritent également un riche cortège
forme relicte paléarctique nettement plus rare, d’Invertébrés, avec prédominance des Annélides
localisée dans le nord du pays et dans certaines et des Insectes. Les Poissons présentent des
zones du Moyen Atlas. peuplements naturels nettement plus riches que
ceux des cours d’eau froids de montagnes. La
Les Oiseaux sont extrêmement diversifiés, famille des Cyprinidés est très bien représentée,
comptant des espèces nidificatrices, ainsi que des avec une bonne dizaine d’espèces de Barbeaux
migratrices et, surtout, des hivernantes (Barbus spp.), dont 8 endémiques. Autres
originaires d’Europe. Selon la saison, la superficie espèces : Grande Alose, Anguille, Varicorhinus
du lac, le niveau des eaux…., on peut rencontrer: maroccanus (endémique d’Afrique du Nord);
des Palmipèdes pêcheurs, végétariens ou filtreurs Loche de rivière (Cobitis taenia maroccana)
(Grèbes, Anatidés, Rallidés) ; des Grands Blennie fluviatile (Blennius fluviatilis),…
Echassiers (Cigognes, Flamant rose); des Petits Certains oueds présahariens (région de Tiznit) 27
Echassiers ou Limicoles (Gravelots, Bécasseaux, hébergent peut-être encore deux Cichlidés
Chevaliers, Bécassines, etc…); quelques Laridés : typiquement tropicaux : Tilapia zilli et
Guifettes (Chlidonias spp.), Sterne hansel Sarotherodon galilaeus. Les Oiseaux sont
(Gelochelidon nilotica) et Mouette rieuse (Larus beaucoup plus diversifiés que sur les cours d’eau
ridibundus); le Martin-pêcheur (Alcedo atthis); de montagnes. Comme espèces nicheuses:
quelques Rapaces: Balbuzard pêcheur, Busard des Aigrette garzette (Egretta garzetta), Héron
roseaux (Circus aeruginosus); quelques bihoreau (Nycticorax nycticorax), Canard
Passereaux assez caractéristiques, telles d’assez colvert (Anas platyrhynchos), Petit Gravelot
nombreuses espèces de Sylviidés dont la (Charadrius dubius), Martin-pêcheur,
coloration terne permet facilement de passer Bouscarle de Cetti,… D’autres espèces, non
inaperçues : Cisticole des joncs (Cisticola nidificatrices, profitent des cours d’eau de
juncidis), Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), plaines pour s’y alimenter.
Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus),
Rousserolle turdoïde (A. arundinaceus), Les zones humides temporaires abritent un
Phragmite des joncs (A. schoenobaenus), riche cortège faunistique. Les Invertébrés sont
Locustelle tachetée (Locustella naevia),… essentiellement représentés par des Crustacés et
des Insectes, dont de nombreuses espèces
Les lacs de barrages ne comptent que peu résistent à la sécheresse grâce à leurs « œufs
d’espèces autochtones de Poissons, qui doivent durables », capables de survivre plusieurs mois,
d’ailleurs faire face à de graves menaces. La voire plusieurs années, en l’absence d’eau (cas
Grande Alose (Alosa alosa), qui grandit en mer, fréquent dans certaines sebkhas sahariennes).
trouve de plus en plus de difficultés pour accéder Comme espèces intéressantes : Anopheles
aux lieux de pontes, notamment à cause des labranchiae en meseta et A. sergenti dans le sud
barrages infranchissables (sans échelles à du pays, tous les deux vecteurs du paludisme ;
poissons). L’Anguille (Anguilla anguilla), qui, Bulinus truncatus, mollusque gastéropode
elle, vit en eau douce et doit se reproduire en vecteur de la bilharziose.
mer, affronte des problèmes similaires. Les
Oiseaux, quoique diversifiés, sont relativement Les Batraciens sont représentés par 11 espèces,
moins abondants que sur les lacs naturels. dont certaines, comme le Pélobate marocain
(Pelobates varaldii), sont capables, après
Les cours d’eau froids de montagne hébergent de l’assèchement du plan d’eau, de s’enfoncer dans
nombreux Invertébrés (Plathelminthes, la vase et de s’y abriter jusqu’aux pluies suivantes.
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Les Reptiles les mieux représentés sont la rousseline (Hirundo daurica) et l’Hirondelle de
Couleuvre vipérine et l’Emyde lépreuse. rochers (Ptyonoprogne rupestris).

Plus rares que sur les lacs permanents, mais * Grottes


néanmoins très diversifiés, les Oiseaux
fréquentant les mares temporaires appartiennent Plus de 60 grottes existent au Maroc, plusieurs
aux groupes des Palmipèdes, des Echassiers, des d’entre elles représentant un intérêt préhistorique, en
Rapaces, des Passereaux. Certaines de ces espèces plus de leur intérêt bioécologique. Ces milieux sont
nidifient régulièrement dans ces zones. caractérisés par une absence plus ou moins accentuée
de lumière, et la relative stabilité de la température et
Enfin, les cours d’eau temporair es et les sources du degré hygrométrique élevé de l’air. Beaucoup de
sont deux autres types de zones humides qui cavernes souterraines sont le siège d’une circulation
abritent de nombreux Invertébrés et quelques d’eau (flaques, suintements, cours d’eau).
Batraciens et Reptiles. Les sources renferment
souvent des espèces endémiques, parfois propres A l’entrée des grottes, on trouve quelques Algues
à chaque source. A signaler la rare Salamandre microscopiques, quelques Mousses, des
tachetée (Salamandra salamandra algira) dans Ptéridophytes variés et quelques Plantes
certaines sources du Rif et du Moyen Atlas Vasculaires, surtout herbacées.
(Jbels Tazekka et Bou Iblane).
La faune troglobie (=cavernicole au sens strict) se
* Falaises continentales compose d’une dizaine d’espèces d’Arthropodes
(Insectes et Crustacés aquatiques). La faune
A des altitudes plus ou moins élevées se troglophile (souvent étrangère à ce milieu, mais qui
rencontrent dans ces milieux diverses espèces peut fréquenter l’entrée des grottes régulièrement)
d’Oiseaux, dont des Rapaces diurnes, en renferme de nombreux Invertébrés (Arachnides,
28 particulier l’Aigle royal qui a été décimé dans les Crustacés, Myriapodes et Insectes); quelques
plaines, les derniers Gypaètes barbus (Gypaetus espèces aquatiques qui fréquentent les sources et les
barbatus) extrêmement menacés et le Hibou puits, telles des Plathelminthes (Turbellariés) et des
grand-duc. Les Corvidés nicheurs sédentaires sont petits Crustacés (Isopodes, Amphipodes,
aussi bien représentés : Grand Corbeau (Corvus Copépodes et Ostracodes). Parmi les Vertébrés, les
corax), Choucas des tours (Corvus monedula), Chauves-Souris (Mammifères Chiroptères)

Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), et choisissent les cavernes pour s’abriter et se
Chocard à bec jaune (Pyrrhocorax graculus), On reproduire, mais se nourrissent à l’extérieur en
trouve aussi le Pigeon biset (Columba livia), le chassant les Insectes qu’elles repèrent à l’aide de leur
Martinet alpin (Apus melba), l’Hirondelle système d’écho-location (sonar) très perfectionné.
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Chapitre II : PROBLEMATIQUE DE LA BIODIVERSITE

Si le Maroc présente le privilège d’héberger une Au point de vue faunistique, la situation n’est
biodiversité exceptionnelle (aussi bien animale que guère plus brillante. Les animaux disparaissent
végétale) parmi les pays méditerranéens, il faut également à une vitesse alarmante, et bon
malheureusement dire que l’impact des différentes nombre d’espèces sont aujourd’hui soit éteintes,
activités humaines va souvent à l’encontre de la soit gravement menacées.
préservation de cette biodiversité et d’une gestion
rationnelle de nos ressources naturelles. Les L’ichtyofaune est fortement menacée, aussi bien en
écosystèmes sont plus ou moins touchés par les mer qu’en eau douce. La pêche maritime enregistre
activités directes ou indirectes de l’homme une baisse continue des captures, due essentiellement
(agriculture intensive, surpâturage, industrie, à la surexploitation de nos ressources halieutiques,
urbanisation,….), liées au développement notamment par des flottes étrangères (espagnole,
économique et à la croissance démographique qu’a russe, japonaise, coréenne). En eau douce, ce sont des
connus le pays. Dans des cas extrêmes, l’impact espèces comme l’alose et l’anguille qui sont menacées,
négatif de ces activités aboutit à une disparition notamment par la pollution des cours d’eau et
irrémédiable d’espèces animales ou végétales. surtout la construction de barrages (sans échelles à
poissons) qui empêchent leurs migrations vers les
L’extinction d’espèces animales et végétales est lieux de ponte. La Grande Alose a ainsi pratiquement
un processus naturel faisant partie de l'évolution disparu de certains fleuves (Sebou, Bou Regreg).
biologique. Des espèces disparaissent tandis que
d'autres, mieux adaptées, apparaissent, assurant Dans le cas des Oiseaux, au moins une dizaine
ainsi la pérennité de la vie. Les espèces animales d’espèces nidificatrices ont disparu depuis le début
et végétales qui peuplent aujourd’hui notre de ce siècle, et une trentaine d’autres (soit environ
planète, dont à peine 1,4 million ont été décrites le dixième de l’avifaune totale du pays) sont
jusqu’à présent, sur un nombre total estimé entre aujourd’hui menacées d’extinction. Les causes de
5 et 30 millions, sont issues d’espèces antérieures disparition, par ordre d’importance décroissante,
aujourd’hui éteintes, selon un lent processus peuvent être énumérées comme suit : prédation 29
évolutif qui s’est déroulé sur des périodes humaine (chasse et braconnage), dérangements
d’échelle géologique. humains (nomadisme, pastoralisme, tourisme),
pesticides, dégradation forestière.
Cependant, si les extinctions "naturelles"
n’affectent guère la biodiversité à une échelle de Pour ce qui est des Mammifères, 6 espèces ont
temps humaine, celles causées par les perturbations disparu entre 1925 et 1956, dont 4 Ongulés
actuelles dues à l'Homme, et sans crises climatiques (Oryx, Addax, Gazelle leptocère, Bubale) et 2
ni géologiques majeures, entraînent des Carnivores (Lion de l’Atlas et Serval). Le dernier
changements quantitatifs et qualitatifs importants Lion de l’Atlas a été vu dans le Moyen Atlas en
qui réduisent la diversité biologique. Le taux 1930. Faut-il rappeler que ce sont les Lions de
d’extinction des espèces, estimé à une seule espèce l’Atlas qui étaient utilisés pour les luttes de
tous les deux siècles en moyenne avant notre ère, a gladiateurs dans les amphithéâtres romains, et
été multiplié, durant le vingtième siècle, par 40 au que les éléphants alors nombreux dans les
moins pour les Mammifères (y compris les espèces plaines marocaines étaient utilisés comme
marines), voire par 1 000 pour les Oiseaux (y animaux de guerre par les Romains !
compris les Oiseaux marins). Au cours des années
80, on a estimé qu'une à deux espèces de plantes Il est à signaler que, d’après des restes retrouvés
sauvages disparaissaient chaque jour quelque part datant de l’an –12.000 à la fin du 19ème siècle, soit
dans le monde. Au rythme actuel des disparitions, 139 siècles, seulement 15 espèces d’Ongulés et 3
20% des espèces qui peuplent encore notre planète Carnivores ont disparu. Un calcul simple montre
seront éteintes d’ici l'an 2000. Sachant qu'en que le rythme d’extinction a été multiplié par 32
moyenne une espèce végétale conditionne la survie pour les Ongulés (voire 39 en cas d’extinction de la
d'une dizaine d'espèces animales, on peut se poser Gazelle dama) et 91 pour les Carnivores (voire 182
des questions sur la gravité de la situation. Ainsi, la en cas de disparition de la Panthère et du Guépard).
notion de ressources inépuisables est désormais
caduque. Notre patrimoine naturel et la police Notons que, parmi les Mammifères, ce sont les
d'assurance que constitue la biodiversité sont donc espèces de grande taille qui ont été les plus
une ressource tarissable. touchées ; les plus petites espèces arrivent à se
maintenir, quoique parfois avec une certaine
On considère que, sur les 7.000 espèces de difficulté. Les causes d’extinction sont multiples:
plantes vasculaires qui composent la flore du dégradation des milieux, surfréquentation des
Maroc, environ 1 000 taxons sont menacés ! milieux par l’homme, chasse et braconnage avec
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des armes à feu perfectionnées, réseau routier et importantes: Sebta, Tétouan, Al Hoceima, Melilla et
moyens de transport augmentant l’accessibilité Nador auxquelles s’ajoutent une dizaine de petites
aux zones autrefois difficiles d’accès….. villes dont l’accroissement de la population est
rapide. La lagune de Smir, autrefois un milieu des
Ce chapitre passe en revue ces différentes activités, plus riches du pays, est irrémédiablement perdue. Il
résultant toutes d’une forte pression anthropogène, s’agissait d’un lieu de haltes migratoires du rarissime
et leur influence sur les écosystèmes naturels : Courlis à bec grêle (Numenius tenuirostris), espèce
d’intérêt mondial aujourd’hui quasiment éteint.
Avec la perte de ce patrimoine, la région de Tétouan
perd un espace écologique, mais aussi récréatif,
Les écosystèmes forestiers souffrent essentiellement du éducatif, social et touristique, d’une qualité unique.
prélèvement du bois de feu et des défrichements La lagune de Nador est également très menacée,
pratiqués par les populations riveraines au profit des ainsi que les plages de la côte Sebta-Tanger,...
extensions des cultures, en particulier dans les zones où
les terres de culture sont rares. Peu importants avant Sur la côte atlantique, de nombreuses zones sont
l’indépendance, les délits de défrichement se sont touchées: embouchure du Loukkos et marais de
fortement accrus durant les dernières décennies et sont Larache (menacés par l’extension de la ville de
particulièrement graves dans les régions isolées où la Larache); dans la lagune de Merja Zerga, on
surveillance des Services Forestiers est défaillante. Ils dénombre 11 douars dont 7 dans le périmètre de la
portent généralement sur des formations préforestières réserve avec une population estimée à plus de
en vue de la céréaliculture ou de l’arboriculture 10.000 habitants qui exploitent la lagune (pêche de
traditionnelle. On estime que 31.000 ha de forêts poissons et de coquillages, récolte de joncs) avec un
disparaissent chaque année. Ces défrichements cortège de nuisances qui accompagnent ces activités;
délictueux peuvent porter également sur des zones à grandes concentrations urbaines comme
écosystèmes spécialisés tels que ceux des dunes (régions Kénitra, Rabat, Casablanca, El Jadida; complexe
30 d’Essaouira) ou des zones humides (surexploitation de lagunaire de Sidi Moussa-Oualidia; côte nord
joncs, roseaux, … sur les bords des lacs, merjas, d’Agadir; Baie de Dakhla ;… Les sables, graviers et
lagunes, rives des cours d’eau de montagne...). La forêt galets des côtes, qui se présentent en accumulations
doit également satisfaire une demande croissante de plus ou moins importantes selon les zones, sont
bois de feu, dont les prélèvements s’évaluent à exploités commercialement pour les besoins du
11.000.000 m3, soit 30% des besoins énergétiques du bâtiment, souvent de façon excessive et anarchique.
pays. Cette quantité dépasse largement les possibilités Leur processus de génération naturelle extrêmement
de la forêt marocaine. lent en fait une ressource non-renouvelable.

Ce phénomène de déforestation conduit à un La flore des zones humides subit une


dysfonctionnement majeur se traduisant par une surexploitation par le pâturages ou pour les
absence de régénération et de très profondes besoins de l’artisanat local (joncs, roseaux,….).
perturbations des grands cycles comme celui de
l’eau, avec aggravation des processus de l’érosion et Les populations du gibier sont victimes de pratiques
des phénomènes des inondations. Un exemple de de braconnage, dont les effets se font particulièrement
destruction d’écosystème forestier entier peut être sentir dans les zones à forte densité de population.
observé dans le Rif Central où l’écosystème à Chêne-
liège a été pratiquement anéanti. Les dégâts causés Le développement touristique génère une
par la déforestation pour le bois de feu ou les affluence dans toutes les forêts, autour des plans
défrichements sont aggravés par d’autres facteurs tels d'eau et autres zones humides, sur le littoral:
que: incendies de forêts, attaques par les ravageurs pollutions par les ordures ménagères, lavages de
(en particulier le Bombyx disparate et le Chenille linges, baignades, perturbation des oiseaux par
processionnaire), sècheresses, ainsi que par les les motos et engins de sport nautiques, … Par
insuffisances inhérentes aux modes d’aménagement exemple, la lagune de Nador (Sebkha Bou Areg)
et de gestion. est très menacée par la dégradation du cordon
dunaire par les estivants (camping sauvage),
prolifération des déchêts solides,…

La forêt et le littoral constituent souvent une réserve


foncière pour différentes sortes d'infrastructures
Problème global. Comme zones particulièrement publiques et privées (routes, usines, complexes
touchées, on peut citer les exemples suivants. Le touristiques…) le long des littoraux atlantique et
littoral méditerranéen avec plusieurs grandes villes méditerranéen, Maâmora, ..…
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insectes. Les techniques agricoles, et notamment la


faible utilisation d’engrais et de pesticides, n’ont
Les régions des grandes plaines ont connu depuis les pas eu un effet aussi nocif que dans les régions à
années 1930 le développement d’une agriculture agriculture moderne. Les mauvaises herbes sont
moderne avec de nouvelles cultures orientées vers souvent utilisées pour nourrir le bétail. Tout ceci
l’industrie, l’élevage intensif, le ravitaillement des explique la conservation de bon nombre de plantes
grandes villes du Maroc ou l’exportation (canne à et animaux autochtones dans les aires cultivées de
sucre, betterave à sucre, plantes fourragères, fruits et ces régions. Bien entendu, il faut reconnaître que
légumes de primeurs notamment...). Ces régions la productivité agricole dans ces régions reste bien
ont connu l’introduction de techniques modernes en deçà de celle des régions à agriculture moderne.
qui ont certes permis des augmentations très
importantes de la productivité du secteur agricole,
mais qui ont malheureusement également appauvri
la biodiversité, en particulier en ce qui concerne les Les effectifs des troupeaux (bovins, ovins et
plantes cultivées (érosion génétique). L’introduction caprins) au niveau national connaissent de très
de nouvelles variétés, généralement plus fragiles, a importantes fluctuations qui sont dues aux
en outre entraîné une utilisation souvent irrégularités climatiques. Mais en règle générale, il
anarchique de produits phytosanitaires, ce qui a y a un surpâturage qui cause une dégradation des
engendré un certain nombre de problèmes tels que écosystèmes sylvo-pastoraux et de leur biodiversité,
l’apparition de parasites résistants. L’application de surtout dans les régions qui connaissent de fortes
doses de plus en plus fortes a engendré des effets concentrations de cheptel. Le problème du
néfastes sur les ressources naturelles et spécialement surpâturage est aggravé par la réduction progressive
les ressources biologiques. des surfaces laissées en jachères et des terrains de
L’usage d’engrais et de pesticides est appelé à parcours (collectifs et forestiers), conséquence de
augmenter durant les années à venir, ce qui ne besoins sans cesse croissants en céréales nécessitant
manquera pas d’augmenter le degré de pollution l’extension des terres cultivées.
des sols et des eaux, et par conséquent d’aggraver Le problème du surpâturage est aggravé durant 31
la détérioration des ressources naturelles et d’une les années de sécheresse. Les ventes massives du
manière générale de la biodiversité. De telles cheptel des zones où sévit la sécheresse viennent
catastrophes ont en fait déjà eu lieu, par exemple alourdir une charge déjà excessive pour les
dans la plaine du Souss où, du fait de l’extension régions relativement arrosées.
des cultures modernes, l’écosystème à Arganier a Le surpâturage est donc une menace
été complètement anéanti; le sol complètement grandissante qui constitue la principale cause de
détruit est abandonné à l’érosion éolienne; l’eau dégradation des écosystèmes forestiers, car le
de la nappe phréatique qui était, il y a une cheptel prélève, directement ou indirectement
vingtaine d’années, à 10-15 m de profondeur, se par émondage effectué par les bergers, une
trouve actuellement à 150 voire 200 m. quantité très importante de biomasse, et
vn
aànseédlun
aret culture
duagesL
’ : L’extension des terres cultivées ; exemples empêche, par le broutage ou le piétinement des
de zones touchées: forêts (cf. infra), marais de semis, toute régénération naturelle des essences
Chararba sur le littoral méditerranéen, complexe sylvatiques. Le surpâturage engendré se traduit
lagunaire Sidi Moussa-Oualidia sur le littoral ainsi par la disparition ou la réduction
atlantique,… Les infrastructures agricoles : considérable d’un grand nombre d’espèces
drainage de zones humides (Gharb), irrigation, appétées. Il finit par déclencher les processus
constructions de bassins, captage des sources d’érosion qui ont déjà atteint une portion
pour alimenter les villes et les périmètres de importante des montagnes dénudées.
cultures,… Les barrages empêchent les Dans la mesure où il représente, dans les conditions
migrations des aloses et anguilles entre les eaux actuelles, la première ressource pour les populations
douces et la mer,… humaines des montagnes, mais aussi l’une des
Il existe heureusement beaucoup de régions où principales causes de dégradation des écosystèmes
l’activité agricole n’a pas eu un impact aussi négatif forestiers et de l’appauvrissement de la biodiversité,
sur la biodiversité. Ce sont les régions de la côte le problème du pâturage en forêts reste, pour le
Nord, des régions de l’arrière-pays des montagnes Maroc comme pour de nombreux pays du
et collines, des reliefs de la bordure Ouest du Haut pourtour méditerranéenn, l’une des préoccupations
Atlas, des hautes vallées du Haut Atlas et des oasis fondamentales des aménagistes sylvo-pastoraux et
de la frange saharienne. Ces régions ont connu des gestionnaires des aires protégées.
une agriculture qui s’est développée depuis le Il est à signaler que, de toutes les espèces
néolithique. Très tôt y ont été pratiquées des animales composant le cheptel, la chèvre, qui est
cultures de céréales, légumineuses alimentaires et la plus rustique, est la plus nuisible puisqu’elle se
fourragères, arbres fruitiers et plantes nourrit du feuillage des arbres et arbustes qui
aromatiques... . Les agriculteurs y ont sélectionné constitue l’ossature des structures et
des variétés locales résistantes aux maladies et aux architectures des écosystèmes forestiers.
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De larges tranches de la côte atlantique et Les ressources halieutiques connaissent partout


méditerranéenne (notamment la lagune de une diminution des captures, même dans les zones
Nador), ainsi que de nombreux grands centres réputées les plus poissonneuses comme nos côtes
urbains sont touchés. Les industries méridionales (Dakhla). Le stock méditerranéen de
polluantes (chimie des phosphates), tanneries corail a été épuisé à cause d’une exploitation
et industries alimentaires font partie des abusive. Les algues du genre Gelidium ont disparu
industries dont la croissance a été la plus forte. de nombreuses régions du littoral.
L’adduction de polluants industriels et d’eaux S’il existe heureusement beaucoup d’écosystèmes
usées sont à l’origine d’un problème de plus naturels bien conservés, beaucoup sont en état de
en plus grave: la pollution des milieux dégradation poussée, et un nombre non
aquatiques et côtiers. négligeable sont même complètement éteints.
L’état de conservation de la biodiversité est
synthétisé dans le Tableau 1.
L’état de conservation des écosystèmes forestiers,
préforestiers et spécialisés est indiqué dans le
Tableau 2.
Tableau 1 : Situation globale et tendances de la biodiversité nationale

Occupation Qualité Modifications


des terres de modification 10 dernières années 10 prochaines années

Zones humides, Forte Appauvrissement de la même tendance


Domaines forestiers Localement bien conservée biodiversité
(Forêt alfa, reboisement), Perturbation modérée Diminution de surface
32 littoral même tendance
Terres cultivables Perte considérable Biodiversité anéantie même tendance
Augmentation surface
Autres terres : parcours Perte assez importante Biodiversité très apauvrie même tendance
et terres improductives Diminution de surface

Tableau 2 : Etat de conser vation des écosystèmes naturels terrestres dans leurs zones biogéographiques

TYPES D’ ÉCOSYSTÈMES ETAT ACTUEL


“Méditerranéens ”
Abies maroccana 1* : - bien conservés, très dynamiques, localement dégradés.
Cedrus atlantica 1 : - bien conservés, localement assez dégradés dans le Rif.
12,16 : - très bien conservés sur la façade atlantique du Moyen Atlas ; assez dégradés, en
dépérissement ou éteints dans Certaines portions du Moyen Atlas et Haut Atlas.
Pinus halepensis 1 :- localement conservés, assez dégradés ailleurs.
12, 16 :- assez bien conservés localement, dégradés ailleurs.
13, 14: - peu dégradés, assez dégradés localement.
15 :- assez bien conservés, peu dégradés par endroits.
18 :- peu dégradés à assez dégradés.
20 :- assez bien conservés.
Pinus pinaster var. 1 :- localement conservés, dégradés ailleurs.
maghrebiana 12, 16 :- assez bien conservés sur la façade atlantique, très dégradés ou éteints dans le Haut Atlas Oriental.
15 :- assez bien conservés, localement assez dégradés.
Pinus pinaster 1 :- assez bien conservés localement, dégradés ailleurs.
var.iberica
Pinus ilusiana var. 1 :- bien conservés localement, assez dégradés ailleurs.
mauretanica
Quercus rotundifolia 1 :- localement conservés, assez dégradés dans le Rif, bien conservés dans le Tazekka.
5 :- assez bien conservés, dégradés par endroits.
8, 9 :- assez bien conservés, dégradés à assez dégradés par endroits.
12, 16 :- les plus beaux du Maroc, très bien conservés sur une bonne portion de la zone,
assez dégradés à très dégradés localement dans le Haut Atlas Oriental.
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13, 14 :- assez bien conservés, localement dégradés à très dégradés.


15 :- localement bien conservés, peu dégradés à très dégradés ailleurs.
17 :- dégradés à très dégradés.
20 :- assez bien conservés, localement très dégradés.
Quercus suber 1 :- bien conservés, assez à très dégradés ou éteints dans le Rif Central.
2, 3 :- localement bien conservés, assez à très dégradés ailleurs.
8, 9 :- assez bien conservés, dégradés à assez dégradés par endroits.
18 :- assez dégradés à très dégradés ou éteints.
Quercus coccifera 1 :- forestiers éteints sauf quelques rares îlots (Sibe: Brikcha, Souk El Had)
localisés, ou autour des lieux saints. - préforestiers : assez bien conservés.
Quercus faginea 1 : - localement bien conservés, assez ou très dégradés ailleurs.
12 :- très beaux et bien conservés sur la façade atlantique.
Quercus pyrenaica 1 :- localement bien conservés, assez dégradés ailleurs
Olea oleaster 1, 2, 3, 4, 7, 8, 9, 10, 18:- forestiers éteints sauf îlots maraboutiques et par endroits.
- préforestiers très localisés, assez bien conservés par endroits, très dégradés ailleurs.
Tetraclinis articulata 1 :- localement bien conservés, peu ou assez dégradés ailleurs.
3 :- très localisés, assez dégradés.
5 :- très étendus, bien conservés ou peu dégradés, très localement dégradés ou éteints.
8, 9 :- assez bien conservés, dégradés à assez dégradés par endroits.
12 :- assez bien conservés, moyennement à assez dégradés ailleurs.
13, 14 :- bien conservés, moyennement à assez dégradés ailleurs.
15 :- bien conservés, localement dégradés à très dégradés.
17 :- peu dégradés localement, assez à très dégradés ailleurs
18 :- assez dégradés localement, très dégradés ou éteints ailleurs.
20 :- bien conservés localement, dégradés à très dégradés ailleurs.
Juniperus phoenicea 1 :- assez à très dégradés ou éteints.
2, 3 :- bien conservés, localement dégradés ou éteints.
5 :- bien conservés par endroits, dégradés ou très dégradés ou même éteints ailleurs. 33
12, 16 :- moyennement à très dégradés.
13, 14 :- peu dégradés, localement très dégradés.
15 :- peu dégradés localement, très dégradés ailleurs.
17 :- très localisés, dégradés à très dégradés.
18 :-peu dégradés localement, assez à très dégradés ou éteints ailleurs
21 :- dégradés à très dégradés.
Juniperus thurifera 12, 16 :- dégradés, à très dégradés ou éteints.
14 :- très dégradés, en dépérissement, ou éteints.
15 :- assez dégradés localement, très dégradés, ou éteints ailleurs.
Juniperus oxycedrus 5, 13, 14, 15 : - assez à très dégradés.
Cupressus atlantica 13, 14 :- très localisés; peu, assez ou très dégradés.
Quercus lusitanica 1 :- assez à très dégradés.
Pistacia atlantica 7 :- très localisés, très dégradés ou éteints.
8, 9, 12 :- localisés, assez bien conservés, en réinstallation dans les périmètres de reboisement
de certaines vallées.
18 :- îlots maraboutiques assez bien conservés, éteints ailleurs, en réinstallation dans les
périmètres de reboisement.
19 :- îlots maraboutiques, en réinstallation dans nebkhas et périmètres de reboisement.
Argania spinosa 4 :- très localisés (Abda Sud), assez à très dégradés.
5 :- très communs, assez dégradés par endroits, très dégradés ou éteints ailleurs.
6 :- autrefois très communs, actuellement très dégradés ou éteints.
8 :- très localisés, assez bien conservés.
13 :- moyennement dégradés localement, très dégradés ailleurs.
17 :- peu dégradés localement, assez à très dégradés ailleurs.
20 :- très localisés, assez à très dégradés.
Ceratonia siliqua 1, 5, 8, 9, 12, 14, 15, 20 : - localement assez bien conservés, dégradés à très dégradés ailleurs.
Acacia gummifera 10, 11 :- autrefois très étendus, actuellement éteints sur l'ensemble de leur aire sauf îlots
maraboutiques, ou jeunes sujets et réinstallation dans les périmètres de reboisement.
Retama dasycarpa 13, 14, 17 :- moyennement à très dégradés.
Adenocarpus 13, 14, 17 :- moyennement à très dégradés.
anaghyrifolius
1, 12, 13, 14, 15, 16, 17 : – Localement assez bien conservés, dégradés à très dégradés
Xérophytes épineux ailleurs.
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Stipa tenacissima 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21 :-assez bien conservés, dégradés à très dégradés ou éteints par
endroits.
Artemisia inculta 11, 15, 16, 17, 18, 19, 21 :- assez bien conservés par endroits, assez dégradés, très dégradés ou
et autres éteints localement.

Sahariens
Acacia raddiana - Assez bien conservés ou peu dégradés dans le Tafilalt, le Moyen Draâ.
- Très bien conservés dans le Bas Draâ, Ouarkziz, très dynamiques.
- Localement assez bien à très bien conservés, peu dégradés ailleurs, très dégradés ou en
dépérissement par endroits dans la Province de Dakhla
Acacia ehrenbergiana - Assez bien conservés sur tout leur territoire, en extension.
Balanites aegyptiaca - Très bien conservés sur tout leur territoire, très dynamique, en extension.
Maerua crassifolia - Assez dégradés, très dégradés localement.
Rhus tripartitum - Localement assez bien conservés, dégradés à très dégradés ou éteints ailleurs.
Chaméphytes des - Peu à assez dégradés, très dégradés localement.
rocailles et Hamadas

Ecosystèmes spécialisés

Ripisylves (Populus, - Assez bien conservés localement, assez à très perturbés ailleurs, éteints localement.
Salix, Tamarix,
Fraxinus...)
• à arbustes ou - Assez bien conservés, localement très perturbés.
34 herbacées des milieux
humides
• à halophytes - Très bien conservés, localement dégradés, très dégradés ou éteints.

• à psammophiles - Localement bien conservés; dégradés, très dégradés ou éteints ailleurs.

*: Les chiffres de 1 à 22 correspondent aux zones définies par Sauvage et Vindt :1 : Rif +
Tazekka; 2 : Gharb ; 3 : Maâmora ; 4 : Chaouia + Doukkala ; 6 : Souss ;7 : Moyen Sebou
(Saïs) ; 8 : Zaërs ; 9 : Zaïane ; 10 : Tadla ; 11 : Haouz + Rehamna ; 12 : Moyen Atlas ;
13 : Seksaoua ; 14 : Haut Atlas Central ; 15 : Mgoun ; 16 : Haut Atlas Oriental ; 17 : Anti
Atlas + Saghro ; 18 : Nkor + Triffa ; 19 : Maroc Oriental ; 20 : Plateaux de l’Oriental ;
21 : Atlas Saharien (Figuig) ; 22 : Maroc Saharien.
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Chapitre III
INVENTAIRE DE LA BIODIVERSITE MAROCAINE
Le Maroc héberge une riche biodiversité, le Aspergillus niger, Botrytis cinerea, Botrytis fabae,
nombre total d’espèces animales et végétales Curvularia lunata, Diplodia mutila, Erysiphe
répertoriées y dépassant les 17 000, chiffre polygoni, Fusarium oxysporum, Fusarium solani,
certainement très en deçà de la réalité, de Fusarium sp., Heminthosporium australiensis,
nombreuses espèces (surtout pour les catégories
taxonomiques inférieures) restant encore à
découvrir. Le présent chapitre se propose de
brosser un inventaire de cette biodiversité,
concernant toutes les espèces connues et
répertoriées dans la bibliographie ou conservées
au Musée de l’Institut Scientifique. La
bibliographie consultée pour établir le présent
inventaire a été actualisée par les efforts des
experts recrutés dans le cadre de la présente étude
pour la rédaction des rapports thématiques.

En conclusion, l’inventaire donné ici est


certainement très sous-estimé. Ce premier
travail d’évaluation de la biodiversité nationale
sera donc certainement amené à être actualisé au
fur et mesure des progrès de la recherche.

L’histoire de la microbiologie au Maroc est assez Heminthosporium oryzea, Heminthosporium


récente. Certains domaines de recherche tels que spicifera, Leveilluta taurica, Mucor racemosus, 35
la phytopathologie, la microbiologie du sol, la Penicillium aurantiogriseum, Penicillium
microbiologie agro-alimentaire, la microbiologie crustosum, Penicillium crysogenum, Penicillium
de l’eau et de l’environnement et la decumbens, Penicillium expansum, Penicillium
microbiologie médicale sont relativement bien glabrum, Penicillium purpurescens, Peronospora
développées. Ce chapitre donne des listes (très viciae, Phoma uvicola, Phytophtora citrophthora,
partielles) des principaux groupes de Phytophtora infestans, Pyricularia oryzea,
microorganismes identifiées au Maroc: Pythium irregulare, Rhizoctonia solani, Rhizopus
stolonifer, Stemphylium botryosum, Taphrina
* Microorganismes d’importance agricole et deformans, Trichoderma rarzianum, Trichoderma
forestière : viride, Trichotheum roseum, Uromyces fabae,
Plusieurs groupes, dont : Verticillium albo-atrum, Verticilium sp.,
Xerocomus chryseriteron.
- des champignons phytopathogènes qui
attaquent les plantes cultivées par l’homme, - Champignons mycorhiziens : Amanita
pouvant parfois causer des dégâts considérables citrina, Amanita pantherina, sp., Glomus
(ex : bayoud du Palmier dattier) ; intraradis, Glomus sp., Hebeloma
- des champignons mycorhiziens, qui aident, mesophaerum., Hebeloma sinapizans,
parfois de façon déterminante, à la croissance Amanita rubescens, Clitocybe sinopica,
des plantes (aussi bien les espèces cultivées que Entrophospora sp., Flammula sp., Gigaspora
les essences forestières) ; sp., Laccaria bicolor, Lentinus edodes,
- des bactéries symbiotiques fixatrices d’azote Lepiota procer, Lipista nuda, Phallus
atmosphérique, espèces associées essentiellement impudicus, Pholiota sp., Pisolithus tinctorius,
aux plantes supérieures de la famille des Rhizopogon vulgaris, Rhizopogon sp.,
Légumineuses, formant au niveau des racines de Sclerocystis sp., Scleroderma sp., Scutellospora
ces plantes des nodosités dans lesquelles l’azote sp., Suillus sp., Suillus granulatus,
atmosphérique est capté puis transformé en Tricholoripsis sp., Tuber sp..
azote organique assimilable par la plante (en
échange d’hydrocarbures fournis par la plante). - Bactéries symbiotiques fixatrices d’azote :
Rhizobium ciceri, R. elti, R. fredii, R. galegae,
- Champignons phytopathogènes (y compris les R. huakuii, R. leguminosarum bv phaseoli, R.
parasites de denrées stockées): Alternaria alternata, leguminosarum bv. trifolii, R. leguminosarum
Alternaria sp., Armillaria mellea, Ascochyta fabae, bv. viciae, R. loti, R. meliloti, R. tropici.
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* Microorganismes utilisés à des fins agro- Pseudomonas sp., Pseudomonas aeruginosa,


alimentaires : Pseudomonas fluorescens, Staphylococcus sp.,
Ce groupe renferme des espèces de bactéries et Yersinia enterolitica.
de champignons (dont les levures) qui entrent
dans la fabrication de nombreux produits de
consommation quotidienne tels que les
fromages, yaourts et produits laitiers fermentés, La flore marocaine compte environ 7 000
pain et patisseries, boissons alcooliques, boissons espèces connues (Tableau 3). Les plantes
douces et diététiques. inférieures (algues, champignons et mousses)
n’ont pas encore été suffisamment répertoriées et
- Champignons : Candida lipolytica, Candida leurs caractéristiques géographiques et
milleri, Candida sake, C. tropicalis, Candida biologiques restent fragmentaires. Pour la flore
utilis, Candida zeylanoides, Candida sp., vasculaire, par contre, l’inventaire est
Debaryomyces castelli, Debaryomyces hansenii, relativement bien établi ; elle compte environ 4
Geotrichum candidum, Kluyveromyces lactis, 500 espèces, appartenant à 940 genres et 135
Kluyveromyces marxianus, Penicillium familles, dont environ 1/4 d’espèces
camembertii, Penicillium roquefortii, endémiques! La flore vasculaire est massivement
Penicillium verrucosum var. cyclopium, Pichia représentée au sein des écosystèmes forestiers où
saitoi, Pichia stipitis, Saccharomyces cerevisiae, vivent près des deux tiers des espèces; le tiers
Saccharomyces kluyveri, Saccharomyces mellis, restant se partage surtout entre les formations
Torulopsis lactis-condensi, Trigonopsis steppiques et les biotopes humides. Les régions
variabilis, Zygosaccharomyces sp. montagneuses du Rif et des Atlas sont les
secteurs les plus importants en matière
- Bactéries : Bacillus sp, Clostridium sp., d’endémisme.
Lactobacillus brevis, L. buchneri, L. bulgaricus,
36 L. casei, L. delbrukii, L. fermentum, L.
helveticus, L. lactis, L. plantarum, Lactococcus
lactis, Leuconostoc cremoris, L. dextranicum, L.
oenos, L. lactis, L. mesenteroides, Pediococcus
acidilactici, P. damnosus, P. pentosaceus.

* Bactéries destinées à des fins médicales:


Bacteroïdes fragilis, Bacteroïdes vulgaris,
Clostridium acetobutylicum, Clostridium
sordelli, Escherichia coli, Mycobacterium
smegmatis, Pseudomonas aeruginosa,
Salmonella abortus-ovis, Staphylococcus
aureus, Streptococcus faecalis.

* Bactéries ayant fait l’objet de recherches à


caractère environnemental
(dépollution des eaux) : Klebsiella pneumoniae,
Klebsiella sp., Proteus sp., Proteus mirabilis,

Tableus 3 :Nombre d’espèces de la flore marocaine inventoriées et estimées

Genres taxonomiques Nombre d’espèces inventoriées Nombre d’espèces estimées

Algues pluricellulaires 500 600


Champignons supérieurs 820 1 000
Lichens 700 1 000
Mousses 350 500
Fougères 60 60
Phanérogames 4 500 4 500
Total 6 930 8 000
(Fennane, 1996)
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* Algues

Les côtes marocaines recèlent une grande Fig. 5 : Richesse spécifique sur les façades maritimes
richesse en espèces d’algues d’intérêt
économique et écologique, mais cette richesse
est loin d’être complètement inventoriée, de
grandes lacunes restant à combler : ainsi
plusieurs zones rocheuses inaccessibles sur
l’Atlantique n’ont pas encore été étudiées; les
côtes des provinces sahariennes restent sous
explorées ; beaucoup de travaux systématiques
restent sans suivi et, enfin, de nombreuses
espèces récoltées n’ont pas encore été
déterminées par manque de flores nécessaires
pour l’identification et la reconnaissance de ces
espèces. Les richesses en phytoplancton restent
également à évaluer.
On distingue parmi les algues des espèces
benthiques fixées au substrat ou reposant sur le
fond de la mer et des espèces pélagiques qui
nagent ou flottent en suspension dans l’eau
comme les algues unicellulaires microscopiques
ou phytoplancton.

La flore macroalgale compte un total de 489


espèces, dont 303 Rhodophyceae (Algues 37
rouges), 99 Phaeophyceae (Algues brunes) et 87
Chlorophyceae (Algues vertes). Les
Cyanophyceae (Algues bleues procaryotes) sont
représentées par 12 espèces et les Liliopsidae
(Phanérogames ou Monocotylédones marines)
par 4 espèces. Avec 381 espèces, la façade
méditerranéenne est légèrement plus riche que la
côte atlantique (323 espèces) (Fig. 5). signaler : Rissoella verruculosa, Cystoseira
mediterranea, C. crinita, C. spinosa, C. stricta et
Parmi la flore algale au sens strict, on peut la phanérogame Posidonia oceanica.
déceler une certaine affinité des espèces pour
chaque type de façade ; on a ainsi 108 espèces Il est à noter qu’à l’échelle de la région
atlantiques, 166 méditerranéennes et 255 méditerranéenne, on a recensé 500
atlantico-méditeranéennes. Rhodophyceae, 200 Phaeophyceae et 200
Chlorophyceae. Le Maroc en tant que pays
L’examen des origines phytogéographiques des méditerranéen occupe donc une place
espèces d'algues connues montre que plusieurs convenable quant à sa richesse spécifique algale,
taxa d’origine atlantique ont franchi le Détroit bien que d’importants secteurs de ses côtes ne
de Gibraltar et se sont installés en Méditerranée soient pas encore explorées.
Occidentale et particulièrement sur la façade
marocaine, le Cap des Trois Fourches Espèces introduites
constituant la limite Est de propagation de ces
espèces. Parmi ces espèces, le Gelidium L’apparition brutale d’une espèce d’algue dans
sesquipedale, Gigartina pistillata, Fucus spiralis, une région où elle était inconnue auparavant
Cystoseira humilis, C. gibraltarica et résulte en général d’une introduction, le plus
C.tamariscifolia. Des taxa d’origine tropicale souvent d’origine anthropique. Au Maroc,
non signalés sur la côte atlantique sont présents aucune étude n’a été encore été réalisée jusqu’à
en Méditerranée comme: Sargassum acinarium, présent dans ce sens.
Acetabularia acetabulum, A. calyclus,
Dasycladus vermicularis, Halimeda tuna, Parmi les cas connus d’introductions récentes :
Udotea petiolata et Caulerpa prolifera. Parmi les Rhodophyceae (algues rouges) : Antithamnion
espèces strictement méditerranéennes, il faut algeriensis et Asparagopsis armata,
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respectivement originaires de la zone indo- La pullulation récente de ces espèces sur la


pacifique et d’Australie. Chlorophyceae (algues Méditerranée marocaine est donc à prendre en
vertes) : Codium fragile, Acetablularia calyculus considération, car elles sont susceptibles de modifier le
et Caulerpa racemosa. Phaeophycées (Algues fonctionnement de l’écosystème littoral et lagunaire.
brunes) : Colpomenia perigrina.
Espèces menacées
Quoique ces introductions ne semblent avoir eu
aucune incidence particulière, ni sur On considère ici comme espèces menacées:
l’environnement, ni sur les activités économiques - les espèces dont le cycle de développement se fait
des régions concernées, un suivi scientifique doit avec difficulté ou très lentement ;
être réalisé afin de limiter l’impact de toute - les espèces qui commencent à disparaître
introduction sur la diversité spécifique et les complètement des eaux superficielles et se
activités socio-économiques nationales. confinent en profondeur à cause de la dégradation
de leur milieu de vie habituel ;
Espèces envahissantes - les espèces qui sont arrachées (anarchiquement)
manuellement pour l’exploitation industrielle.
L’acclimatation d’une plante dans un nouvel
écosystème peut résulter en une véritable invasion Le Tableau 4 suivant donne la liste des espèces
pouvant aboutir à l’élimination des espèces menacées.
indigènes et leur remplacement par un peuplement
monospécifique de l’algue envahissante. Les espèces menacées sont au nombre de 21,
Un cas d’invasion est signalé dans la Lagune de dont 3 Chlorophyceae, 7 Phaeophyceae et 10
Nador (Sebkha Bou Areg) où l'on assiste à la Rhodophyceae, auxquelles il faut ajouter une
disparition progressive de Posidonia oceanica, Liliopsidée (espèce phanérogame).
endémique méditerranéenne, suite à la prolifération
38 de Caulerpa prolifera et autres espèces nouvelles. Un cas particulièrement frappant est l’élimination
progressive des champs de grandes laminaires
(Laminaria, Sacchoriza et Phyllariopsis) aussi bien de la
côte atlantique que méditerranéenne; ces espèces
semblent fuir les eaux superficielles pour descendre en
profondeur (jusqu’à 30m). Certaines des algues rouges
menacées sont exploitées industriellement pour
l’extraction de l’agar-agar. Gelidium sesquipedale, l’espèce
la plus recherchée pour son rendement élevé en agar,
accuse une régression drastique due à sa surexploitation et
dans une certaine mesure à la pollution, et ce malgré sa
grande capacité de régénération végétative; sa récolte,
Sur les côtes marocaines, on a recensé 7 autrefois par simple ramassage à marée basse, nécessite
espèces envahissantes (dont 6 dans la seule aujourd’hui la plongée à des profondeurs de plus en plus
Lagune de Nador) appartenant toutes aux importantes. Concernant Posidonia oceanica,
Chlorophycées : phanérogame endémique, sa régression progressive dans
la lagune de Nador, qui est son seul site de prédilection au
- 3 Ulvacées (Enteromorpha intestinalis, Maroc, est due essentiellement à la pollution et
Enteromorpha prolifera, Ulva olivascens), l’apparition d’espèces flottantes liées à celles-ci.
- 3 Cladophoracées (Chaetomorpha linum,
Cladophora vadorum, Cladophora globulina), Certaines des espèces menacées peuvent faire l’objet
- 1 Caulerpacée (Caulerpa prolifera). d’une valorisation économique comme Bryopsis
(algue verte), Laminaria et Sacchoriza (algues
Enteromorpha intestinalis est la seule espèce brunes), et plusieurs espèces d’algues rouges.
présente à la fois en mer ouverte et au niveau
lagunaire ; elle pullule sur plusieurs secteurs de la
côte atlantique, en particulier à Jorf Lasfar où elle
constitue un peuplement monospécifique s’étendant
sur plusieurs kilomètres. Les autres espèces sont
cantonnées pour le moment au niveau lagunaire.

Le processus d’invasion, une fois déclenché, est


difficile à arrêter.
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Tableau 4 : Espèces d’algues marines menacées


Gravité de la
Ecologie menace
Classées Espèces Types de menace Zone de forte Cartes
(Habitat) NR NN menace
A M

CHLOROPHYCEAE Ulva fasciata RMM1 *** - Eaux résiduaires - Villes portuaires 1


Bryopsis plumosa PHIP *** *** ménagères et - Grandes
industrielles agglomérations
B. balbisiana PHIP *** -Forte urbanisation 2
-Trafic naval 3

PHAEOPHYCEAE Stypocaulon PHIC * *** - Pollution urbaine -El Jadida 4


Scoparium et industrielle de la -Essaouira
zone intertidale -Tanger
-Entre Sebta et
Halopteris filicina PHI *** ** Ksar Essaghir 5
Dictyopteris SI ** *** -Nador 6
Membranacea

Padina pavonia PHIC *** - Mêmes menaces -Les deux Côtes 7


Laminaria chroleuca SRH *** - Contamination -Larache 8
Superficielle des eaux -El Jadida
Côtières et marines -Essaouira
-entre Tanger et Nador
Phyllaria renifomis SRH *** -Nador 9
P.purpurascens
Sacchoriza bulbosa SRH *** -Larache 10
39
-El Jadida
-Essaouira
-Sebta-Nador

RHODOPHYCEA Gelidium SSB *** -Arrachage intense -Larache 11


sesquipedale - Période de repos -EL Jadida-Essaouira
biologique non respectée -Côte saharienne
G. spinulosum SSB -Pollution -D'autres zones de 12
G. latifolium PHI *** * menaces probables 13
G. pulchellum PHI *** * 14
G. crinaleFM FM *** * 15
G. pusillum PHIB *** * 16
Pterocladia capillacea SSB *** * 17
Gracilaria confervoides PHI *** * - Pollution urbaine -Larache 18
G.multipartita PHIC *** * et industrielle de la -Mohammedia
G.cervicornis PHI *** * zone intertidale -El Jadida 19
Gigartina pistillata SC *** * -Essouira 20
-Agadir 21

LILIOPSIDAE Posidonia oceanica PHIM *** - Pollution -Nador 22


- Suffocation par
envahissement d’autres
algues

Légende
NR : Niveau régional ; NN : Niveau national ; A : Côte atlantique; M : Côte méditerranéenne ; ***: Très menacée ; **: Moyennement menacée;
* : Menacée. Ecologie : RMM1 : Roche médiolittorale moyenne 1, PHIP: Photophile infralittoral portuaire, PHIC: Photophile infralittoral
relativement calme, PHI : Photophile infralittoral, SI : Sciaphile infralittoral, SRh : Sciaphile rhéophile, SSB : Sciaphile superficiel battu, FM :
Frange médiolittorale, PHIB : Photophile infralittoral battu, SC : Sciaphile de mode relativement calme, PHIM : Photophile infralittoral
thermophile des substrats meubles.
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Espèces endémiques Les marées rouges peuvent durer de deux à quinze


jours, disparaissant rapidement après épuisement des
La flore marine méditerranéenne marocaine sels nutritifs, ou suite à des modifications
renferme 2 espèces endémiques: l’algue rouge hydrologiques (brassage des eaux) ou par des vents
Rissoella verruculosa qui se rencontre entre le puissants avec changements de direction. Ces marées
Cap des Trois Fourches et Al Hoceima, avec un rouges sont quelquefois accompagnées d’une
peuplement moins important aux Iles production de matière visqueuse organique d’origine
Chaffarines, et l’espèce phanérogame Posidonia phytoplanctonique pouvant réduire l’éclairement et
oceanica, localisée à Sebkha Bou Areg (Lagune inhiber la productivité de l’écosystème, avec
de Nador). Cette dernière espèce est aujourd’hui réduction consécutive de la pêche sardinière et
menacée de disparition totale à cause de la dégradation de la qualité des stations balnéaires
pollution et l’apparition d’autres espèces (crème gélatineuse à la surface de l’eau, toxines
(surtout des Chlorophyceae) adaptées aux eaux brûlantes au contact de la peau des baigneurs
dégradées. Ces espèces peuvent soit flotter en provoquant également divers troubles respiratoires,
surface empêchant ainsi le passage de la lumière, avec asthme, fièvre, douleurs articulaires et
soit envahir directement l’herbier à Posidonia, périorbitales, éruptions cutanées, etc..).
causant son asphyxie (surtout Caulerpa
prolifera). Ce taxon endémique, comme les * Flore terrestre
autres espèces de sa famille, a une grande
productivité primaire, permet la clarification de L'effectif global de la flore nationale (excepté les
l’eau , retient les aliments en suspension et algues unicellulaires et les champignons
représente aussi une niche écologique pour inférieurs), est d’environ 7000 espèces (Tableau
beaucoup d’espèces animales. Sa préservation est 3), chiffre certainement inférieur à la réalité.
donc de la plus haute importance. L’inventaire est relativement bien établi
seulement pour les Ptéridophytes et les
40 Phytoplancton marin Phanérogames, quoique, même pour ces
groupes, d’autres aspects (répartition
Il est constitué d’algues microscopiques qui sont, géographique, écologie, biologie des espèces, ...)
soit pluricellulaires et filamenteuses, soit surtout soient encore loin d’être suffisamment connus.
uncicellulaires. On a recensé 68 espèces (chiffre
vraisemblablement très sous-estimé) à ce jour à D'une manière générale, la diversité végétale en
l’échelle nationale, dont 36 Diatomées, 22 zone méditerranéenne n'est plus à démontrer, et
Dinoflagellées, 3 Chrysophycées, 3 Chlorophycées, encore moins celle du Maroc. Au sein du Bassin
2 Xanthophycées et 2 Coccolithophorridées. Méditerranéen, riche de près de 30 000 espèces
L’abondance du phytoplancton dépend de la vasculaires, le Maroc, qui occupe la 2ème place
température de l’eau et de sa richesse en sels nutritifs après la Turquie, dispose d’une grande variété de
(phosphates et nitrates). Le phytoplancton assure biotopes façonnés par de longues séries
dans une large mesure la production primaire qui d'événements géologiques et climatiques
détermine la richesse des zones de pêche. complexes, dont le résultat de cette histoire riche
s'exprime par une diversité presque sans égal
L’utilisation de plus en plus massive d’engrais en dans le bassin méditerranéen.
agriculture et de détergents a résulté en une
augmentation rapide des apports minéraux vers les En plus de sa diversité, une caractéristique
bassins versants puis vers les eaux littorales, ce qui a remarquable de notre flore est son taux d’endémisme
engendré, dans certains sites, surtout en exceptionnellement élevé : on estime à 930 (soit
Méditerranée (mer fermée), le développement d’un environ 25% !) le nombre de taxa endémiques parmi
type de phytoplancton responsable du phénomène les plantes vasculaires; les principaux foyers
des marées rouges (« bloom ») , et la prolifération d'endémisme étant les hauts sommets montagneux.
d’espèces produisant des toxines (intoxication des Cette caractéristique se retrouve d’ailleurs encore à
bivalves et des poissons, quelquefois fatale pour l’échelle de l’ensemble du Bassin Méditerranéen qui
l’homme). Ce sont surtout les Dinoflagellées qui est aussi un lieu de fort endémisme, localisé
sont responsables de ces deux phénomènes ; les notamment en altitude, tout à fait comparable à celui
principales espèces responsables des marées rouges qui caractérise les hautes montagnes équatoriales.
sont Gonayaulax polygramma, Gymnodinium sp., Cependant, malgré ses grands avantages, le monde
Peredinium sp. et Noctiluca scintillans; méditerranéen (s.l.) ne se voit pas toujours attribué la
l’intoxication des fruits de mer et des poissons est place qui lui revient, les messages véhiculés par les
provoquée notamment par l’espèce Dinophysis médias étant surtout centrés sur les flores tropicales,
acuta, ainsi que par Alexandrium tamarensis. particulièrement celles des forêts tropicales humides.
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Les principales composantes de la flore terrestre Les Mousses


nationale sont :
Contrairement aux groupes précédents, les
Les Champignons mousses sont beaucoup plus remarquables dans
les paysages végétaux, leurs tapis verts herbacés
On a l’habitude de diviser les champignons en qui couvrent les surfaces humides (rochers, sols,
deux grands groupes: les champignons inférieurs murs, troncs,...) ne pouvant passer inaperçus.
(ou microscopiques) et les champignons supérieurs Cependant, même ces espèces demeurent très
(macromycètes). Le premier groupe fait l’intérêt de peu étudiées au Maroc. La liste globale qui
plusieurs disciplines, notamment la microbiologie, contient 350 espèces dont une dizaine
la pédologie et les biotechnologies plutôt que de la d’endémiques est également très ancienne
floristique. En revanche, le 2ème groupe reste très puisqu’elle remonte aux années 1930.
attaché à cette matière. Le catalogue de Malençon
& Bertault reste le principal document pour la Les Plantes Vasculaires
connaissance de l’inventaire national des (Fougères et Phanérogames)
champignons supérieurs malgré que, de l’avis
même de ses auteurs, la liste compilée est loin d’être La flore vasculaire du Maroc est relativement
complète et les renseignements fournis sur les taxa bien étudiée par rapport aux autres groupes,
cités restent fragmentaires. Dans la vie mais reste néanmoins peu connue par
quotidienne, les champignons supérieurs ne sont comparaison avec d'autres pays voisins.
utilisés que par une faible minorité de la
population, dans la cuisine, ou pour certaines Au niveau inventaire, on peut considérer que la
préparations médicinales. quasi-totalité des espèces présentes sur notre
territoire sont déjà répertoriées, mais l’information
Pour les champignons inférieurs, seules les est dispersée sur des centaines de publications à
contributions de Werner permettent de fournir l’intérieur et à l’extérieur du pays. Le manque 41
quelques renseignements. La liste globale d’ouvrages de synthèses (Flores et Catalogues) fait
assemblée pour ce rapport contient plus de 820 cruellement défaut dans nos bibliothèques et porte
espèces réparties sur 18 familles. préjudice au progrès des recherches, sans parler du
handicap qu’une telle situation représente pour
Les Lichens tous ceux qui s’intéressent à la flore marocaine:
enseignants, étudiants, forestiers, agronomes,
Ce groupe renferme 760 espèces connues au pharmaciens, etc.
Maroc, dont l’inventaire est presque exclusivement
l’oeuvre de Werner dans les premières décennies de Le nombre total de plantes vasculaires est estimé
ce siècle. La liste compilée doit donc être complétée plus de 4500 espèces réparties sur 930 genres et
et actualisée, travail qui semble malheureusement
aléatoire dans avenir proche par manque de Tableau 5 : Richesse spécifique des 9 premières familles de la
lichénologues nationaux pour s’en occuper. flore marocaine

Familles Nombre d’espèces

Asteraceae 500
Fabaceae 400
Poaceae 300
Caryophyllaceae 217
Lamiaceae 207
Cruciferae 185
Apiaceae 160
Scrophulariaceae 130
Liliaceae (incl. Amaryllidaceae) 110
Autres familles 1310

(Ibn Tattou & Fennane, 1989.)


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130 familles. Les familles les plus riches, ° Plantes rares ou menacées
comptant plus de 100 espèces sont au nombre
de neuf seulement (Tableau 5), et regroupent L'état actuel des connaissances nous permet
ensemble plus de 2200 espèces, soit près de la d'inscrire 1641 taxa (espèces ou sous-espèces)
moitié de la richesse spécifique totale du pays. sur la liste des plantes vasculaires rares ou
Au contraire, les familles les plus pauvres (moins menacées au Maroc, dont plus des deux tiers très
de cinq espèces chacune) sont nombreuses, de rares (Fig. 6). Cette liste doit être constamment
l’ordre de soixante, dont près de la moitié révisée au fur et à mesure de l'apport
représentées par une seule espèce: e.g. d'informations chorologiques nouvelles afin de
Sapotaceae, Droseraceae, Coriariaceae, la mettre à jour et d'y apporter les précisions
Berberidaceae, Menispermaceae, Adoxaceae,... nécessaires, aussi bien pour sa composition que
Concernant les genres, Silene occupe la première pour le statut des taxa.
place avec 69 espèces. Centaurea, Teucrium, La répartition des taxa rares entre les différentes
Ononis, Euphorbia, Astragalus, Trifolium et divisions géographiques du Maroc montrent que
Linaria ont chacun entre 40 et 50 espèces. les plus grands effectifs se rencontrent dans le
Viennent ensuite Orobanche, Juncus, Rif, le Haut Atlas, le Moyen Atlas et les plaines
Helianthemum, Erodium, Ranunculus, Lotus, et plateaux atlantiques du Maroc septentrional
Vicia et Carex, qui comptent chacun entre 30 et (Fig. 7). Des études plus détaillées devraient
35 espèces (à noter cependant que certains permettre d'identifier les foyers les plus riches en
chiffres avancés dans ce travail sont bien taxa rares dans ces régions , ainsi que pour les
inférieurs aux estimations actuelles). autres sur l'ensemble du pays.

L’analyse biogéographique sommaire de la flore


Figure 7 : Nombre de taxa rares par région
marocaine montre que cette dernière est de géographique
souche autochtone, essentiellement
42 méditerranéenne ou mésogéenne, enrichie
d’apports de plus ou moins grande importance,
venant du nord (éléments holarctiques), du sud
(éléments tropicaux ou sahariens), de l'est
(éléments irano-touraniens) ou de l’ouest
(éléments macaronésiens).

Figure 6 :
Nombre de taxa par catégories de rareté

Légende :
RR : très rare; nombre de localités
connues £ 5.
RR?: soupçonné très rare.
R : rare; en général signalé dans 1 ou 2
divisions du Catalogue des plantes du
Maroc de
Jahandiez & Maire (1931-34) et
Emberger & Maire (1941).
V : vulnérable (ou semble l’être); en voie
de régression et pourrait devenir rare à
court terme.
Légende :
Ms : Maroc saharien
As : Atlas saharien
AA : Anti-Atlas
HA : Haut Atlas
MA : Moyen Atlas
Mam : Maroc atlantique moyen
Man : Maroc atlantique nord
Om : Montagnes du Maroc Oriental
Op : Plaines et plateaux de l'Oriental
LM : Littoral de la Méditerranée
R: Rif
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Sur le plan taxonomique, 2/3 de la flore rare ou Figure 8 : Richesse des principales familles en taxa rares
menacée du Maroc appartiennent à 8 familles
seulement; le tiers restant est réparti sur plus de 100
familles. Les Asteraceae (Composées) viennent en
tête avec 288 taxa, suivies par les Fabaceae (Legu-
minosae), les Poaceae (Graminées), les Lamiaceae
(Labiées), les Caryophyl-laceae, les Brassicaceae
(Crucifères), les Scrophula-riaceae et les Apiaceae
(Ombellifères) (Fig. 8).

° Flore endémique

On prend en considération, à côté des espèces


endémiques du Maroc seul, celles endémiques à
la fois du Maroc et d’un des pays voisins :
Figure 9 : Nombre de taxa par catégorie d'endémique
E : taxa endémiques du Maroc
I : taxa endémiques du Maroc et de la Péninsule
Ibérique
A : taxa endémiques du Maroc et de l’Algérie
M : taxa endémiques du Maroc et de la Mauritanie
C : taxa endémiques du Maroc et des Iles Canaries.

Le nombre total d'endémiques (s.l.) s'élève à


1350 taxa (espèces ou sous-espèces), dont
presque les deux tiers spécifiques au Maroc (Fig. 43
9). Les lots d'endémiques partagés avec l'Algérie
(A) ou avec la Péninsule Ibérique (I) sont
relativement importants. En revanche, les
espèces partagées avec la Mauritanie (M) ou avec
les Iles Canaries (C) sont très peu nombreuses. Figure 10 : Nombre d'endémiques par division géographique

La répartition de cette flore endémique du


Maroc met en lumière la valeur biogéographique
très élevée du Haut Atlas, constatation conforme
aux idées anciennes et admises par tous les
spécialistes. Ceci est lié au rôle très important
joué pendant le quaternaire (périodes des
glaciations) par les hautes altitudes nord-
africaines comme refuge aux taxa holarctiques.
Les autres chaînes montagneuses montrent
également une importance remarquable (Fig.
10). Par ailleurs, il convient de souligner que
toutes les divisions géographiques du pays
montrent, à des degrés divers, la présence de taxa
endémiques. Figure 11 : Richesse des principales familles en taxa endémiques

Sur le plan taxono-mique, environ les 3/4 de la


flore endémique marocaine appartiennent à 8
familles seulement : Asteraceae, Fa-baceae,
Lamiaceae, Cruci-ferae, Caryophyllaceae, Poa-ceae,
Apiaceae et Scrophu-lariaceae. Ces familles (Fig.
11) regroupent 579 taxa, soit environ les 3/4 du
total. Le quart restant se répartit sur plus de 100
familles. Les Asteraceae apparaissent là aussi
comme étant les plus représentées occupant la
première place loin devant toutes les autres familles.
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° Flore à la fois rare et endémique Figure 12 : Nombre de taxa rares et endémiques


par division géographique
Cette fraction de notre patrimoine végétal
concerne 475 taxa.

Ces espèces sont d’une importance qui dépasse le


cadre national et il est donc urgent de tout
mettre en oeuvre pour réduire ou éliminer les
menaces qui pèsent sur elles et qui résultent de
l'état de dégradation générale que connaissent
nos écosystèmes presque partout au Maroc. Les
régions montagneuses, qui malheureusement
sont très touchées par ce fléau, en abritent un
très grand nombre (Fig. 12).

La faune (Tableau 6) est bien répertoriée Les secteurs les plus riches en matière
essentiellement pour les Vertébrés terrestres (529 d’endémisme sont le littoral macaronésien et le
espèces). Cependant, le plus grand nombre Maroc saharien océanique pour les Mammifères;
d’espèces se rencontre chez les Invertébrés terrestres les hautes montagnes (Haut et Moyen Atlas) et
(15 293 espèces connues, dont 88% pour la seule les plaines océaniques pour les Reptiles.
classe des Insectes !). A signaler que les chiffres
donnés au Tableau sont certainement sous-estimés,
44 en particulier pour les taxa rares ou menacés de
faune marine, faune aquatique continentale, et
surtout invertébrés terrestres, et méritent donc
d’être précisés par des études plus approfondies.
Ce sont les massifs montagneux du Rif et des
Atlas et les plaines littorales qui sont
globalement les plus riches en espèces, en raison
de la grande diversité des habitats qui sont
offerts dans ces zones (forêts, steppes, cultures,
zones humides). Dans le domaine de la
faunistique, en ce qui concerne les Vertébrés, la
steppe domine quelque peu la forêt grâce aux
Reptiles, les zones humides étant surtout
importantes par les espèces rares et endémiques,
et aussi par les Invertébrés.

Tableau 6 : Biodiversité faunistique du Maroc

Groupe Nombres total d’espèces Endémiques Rares ou menacées

Faune marine 7136 236 271 min.


Faune aquatique 15 293 136 125 min.
continentale
Invertébrés terrestres 1 575 2 280 69 min.
Amphibiens 11 2 3
Reptiles 92 21 31
Oiseaux 334 0 98
Mammifères 92 8 18
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* Faune marine

La faune marine, encore incomplètement Les Arthropodes (27% de la faune totale) sont
répertoriée, compte plus de 7.000 espèces surtout représentés par les Crustacés ; les
connues. Son organisation est analogue à celle de Mollusques (22%) par les Gastéropodes et les
la faune marine mondiale, avec prédominance Lamellibranches ; et les Vertébrés (16%) par les
d’Arthropodes, de Mollusques et de Vertébrés Poissons. Le reste de cette faune est réparti sur
qui, ensemble, constituent environ 65 % du 15 embranchements d’importance variable
total de la faune connue au Maroc, valeur très (Tableau 7) :
proche de celle calculée à l’échelle mondiale.
Tableau 7 : Composantes de la faune marine

Embranchements Nombres
d’espèces

Arthropodes 1925
Mollusques 1596
Vertébrés 1145
Protozoaires 551
Coelentérés (=Cnidaires + Cténaires) 438
Lophophoriens (=Bryozoaires+Brachiopodes+Phoronidiens) 399
Annélides(=Polychètes + Achètes + Oligochètes) 351
Spongiaires 303
Echinodermes 167
Urochordés (=Tuniciers) 115
Siponculides 35 45
Chaetognathes 29
Plathelminthes 29
Germes (Bactéries, Vibrio) 19
Némathelminthes 12
Némertiens 10
Echiuriens 9
Céphalocordés 2
Radiolaires 1
Total 7 136
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Tableau 8 : Composantes du zooplancton marin


A l'échelle nationale, le Corail rouge, menacé sur
Embranchements Nombres toute son aire de dispersion, est surexploité dans
d’espèces de nombreux points (Asilah, Larache, Al
Hoceima, etc.). A titre d'exemple, dans le
Arthropodes 691 gisement méditerranéen d'Al Hoceima, la
Coélentérés (=Cnidaires + Cténaires) 131 collecte du Corail rouge a chuté de 4815 kg en
Mollusques 72 1984 à seulement 183 kg en 1991.
Protozoaires 62
Vertébrés (=Poissons) 32 Pour les autres espèces de coraux, on ne connaît
pratiquement rien sur leur statut, à part qu'ils
Chaetognathes 29
sont reconnus menacés dans pratiquement toute
Urocordés (=Tuniciers) 23 leur aire de distribution. Ces coraux, très
Annélides 15 vulnérables et qui demandent des dizaines
Lophophoriens 5 d'années pour atteindre la taille commerciale,
Echinodermes 2 doivent être considérés comme menacés comme
Radiolaires 1 partout dans le monde.
Total 1063 Les Mollusques les plus menacés de nos eaux sont au
nombre de 20, ce qui constitue 1,12% du total de ce
La faune zooplanctonique marine du Maroc semble la groupe. Il s'agit plus particulièrement de
plus diversifiée de toute la Méditerranée, avec 1063 Céphalopodes et de Bivalves. Ils sont essentiellement
espèces, représentées en grande partie (65%) par des menacés par l'action anthropique (pollution,
Crustacés, surtout des Copépodes (cf. Tableau 8). Les surexploitation et destruction de leurs habitats). Il
Poissons, représentés sous forme d’œufs et d’alevins, s'agit principalement de Venerupis decussata et
46 constituent 3% environ des espèces du zooplancton. Cerastoderma edule, limités pratiquement aux
Le zooplancton représente un maillon extrêmement milieux estuariens et lagunaires, ainsi que Callista
important dans la chaîne trophique de nombreuses chione, Perna perna et Mytilus sp. La première
espèces d’intérêt économique. espèce est très exploitée en Méditerranée, la seconde
en Atlantique et les moules (Mytilus) le long des
Espèces menacées deux façades maritimes.

La faune marine menacée du Maroc englobe Les espèces Pinna nobilis et Ostrea edulis,
271 espèces (soit 3,75% du total de la faune disparues de nombreux points de la
marine du pays), dont 108 coraux, 85 espèces Méditerranée, existent encore en petits
de poissons, 23 crustacés, 21 mammifères gisements dans la lagune de Nador, mais sont
marins, 20 mollusques, 6 tortues marines, 5 soumises à la pollution et au braconnage. Un
spongiaires, et enfin, 2 agnathes. autre Mollusque Gastéropode, Patella
ferruginea, également très menacé en
Les Spongiaires menacés appartiennent aux deux Méditerranée, devient actuellement de plus en
genres Spongia et Hippospongia. Ces espèces ne plus rare sur nos roches littorales.
sont, certes, pas surexploitées ni même
exploitées au Maroc; mais elles sont tellement Parmi les Crustacés les plus menacés, figurent 23
rares et très probablement touchées par une espèces : Aristeomorpha foliacea, Aristeus
épidémie virale qui a décimé leurs populations
dans la Méditerranée qu'elles doivent être
"strictement interdites" à la pêche.
Les Cnidaires menacés de nos côtes comptent 108
coraux, soit près du tiers de l'ensemble de ce
groupe. Ils sont également tous menacés à l'échelle
internationale. Il s'agit du Corail rouge (Corallium
rubrum), de nombreux coraux noirs et blancs
(Scléractiniaires, Stylastéridés et Antipathaires),
ainsi que de la Gorgonaire Eunicella verrucaria. La
menace essentielle qui pèse sur ces espèces est la
surexploitation de leurs stocks et la destruction de
leurs populations par divers engins de pêches
comme les chaluts de fonds.
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antennatus, Plesiopenaeus edwardsianus, espèce ont été remontés sur la seule façade
Aristeus varidans, Crangon crangon, Palaemon méditerranéenne du Maroc. La Tortue-luth
serratus, Heterocarpus ensifer, Parapandalus (Dermochelys coriacea) est également menacée
narval, Plesionika martia, Solenocera par la pêche accidentelle, surtout sur les côtes
membranacea, Parapenaeus longirostris, sahariennes du Maroc. Au sud du Maroc et en
Penaeopsis serratus, Penaeus kerathurus, Mauritanie, une autre espèce, la Tortue verte
Penaeus notialis, Sicyonia galeata, Scyllarides (Chelonia mydas), est très appréciée par les
latus, Scyllarus arctus, Homarus gammarus, populations locales; ce qui pourrait y entraver le
Nephrops norvegicus, Palinurus elephas, maintien de ses populations si des mesures
Palinurus mauritanicus, Palinurus regius. La d'exploitation rationnelle ne sont pas instituées.
majorité sont des crevettes; mais, il y a aussi le Les autres espèces, à savoir la Tortue imbriquée
Homard, les Cigales de mer, les Langoustes et la (Eretmochelys imbricata), la Tortue de Kemp
Langoustine, qui commencent à se faire rares sur (Lepidochelys kempi) et la Tortue olivacée
notre littoral, surtout dans la zone nord du (Lepidochelys olivacea), sont très rares dans
Royaume. Il faut peut être ajouter, à cette liste, notre région.
le crabe Cancer pagurus, très apprécié par le
consommateur européen, qui existe dans le pays, La majorité des Mammifères marins pouvant être
bien que très rare, et dont le statut est rencontrés le long du littoral marocain (21
pratiquement inconnu. espèces), dont de nombreux Odontocètes, tous les
Mysticètes et le Pinnipède Monachus monachus,
L'un des plus importants groupes menacés est sont très menacés sur nos côtes, comme à l'échelle
certainement celui des Poissons, groupe qui joue mondiale. Deux de ces Mammifères, la Baleine
un rôle stratégique dans l'économie marocaine et bleue (Balaenoptera musculus) et la Baleine
un rôle écologique crucial dans l'équilibre de franche (Balaena glacialis), ont déjà complètement
l'écosystème marin. Un grand nombre d'espèces disparu de nos eaux, sachant que cette dernière
(près de 90) sont exploitées aussi bien par les trouvait dans la Baie de Cintra (côte saharienne à 47
flottes côtière et hauturière marocaines que par l'extrême sud du Maroc) un milieu propice pour
celles d'autres pays liés au Maroc par des accords sa reproduction et plus particulièrement sa mise
de pêche (Union Européenne, Russie, Japon, etc.). bas. La Jubarte (Megaptera novaengliae),
Parmi ces poissons, il y a essentiellement la également très menacée à l'échelle mondiale, est
sardine, la sardinelle, l'anchois, le chinchard, les devenue extrêmement rare sur nos côtes; pourtant,
thonidés, les scombridés, le merlu, le pageot, le les eaux atlantiques marocaines sont considérées
rouget, etc...qui constituent l'essentiel des prises. comme une voie de migration de cette espèce.
D'autres espèces comme les aloses (Alosa alosa,
Alosa falax) et l'anguille (Anguilla anguilla), Le Phoque moine (Monachus monachus) a
espèces amphihalines, souffrent d'autres types de pratiquement disparu de toute la façade
menaces. Les aloses ont été affectées par la méditerranéenne du pays et de toute la partie
pollution (en particulier dans les principaux sites nord de sa façade atlantique pour se cantonner
de l'Oued Sebou et Oued Bou Regreg), mais dans une zone très restreinte du littoral saharien
surtout par les constructions des ouvrages appelée, à juste titre, "côte des phoques". Parmi
hydrauliques (barrages) qui ont considérablement les causes de cette régression dramatique : les
diminué les arrivées des eaux douces dans les massacres, jadis, des populations sahariennes de
estuaires, ainsi que par l'intense pression de pêche cette espèce par les Portugais, la pêche
sur ces espèces très prisées au Maroc. Quant à accidentelle, la surexploitation des ressources
l'anguille, en plus de ces mêmes actions halieutiques constituant sa nourriture, la
anthropiques, elle est soumise à une destruction de leurs sites de reproduction. Il
surexploitation anarchique de ses stades larvaires existe également des causes naturelles comme
(civelles) qui sont de très haute valeur marchande. l'effondrement de certaines des grottes qui
servent d'abris pour cette espèce ou encore, en
Toutes les six espèces de tortues marines pouvant juin 1997, de l'empoisonnement et de la mort
être rencontrées sur les côtes marocaines sont d'une soixantaine d'individus par des eaux
menacées, comme à l'échelle mondiale. L'espèce colorées.
la plus fréquente au Maroc, la Tortue caouanne
(Caretta caretta), est souvent remontée Le Dauphin bossu (Sousa teuszii), signalé
accidentellement dans les filets des pêcheurs. A récemment sur nos côtes méridionales (1990), y est
titre d'exemple, les seules données statistiques essentiellement menacé à cause de ses faibles effectifs
qui existent et qui datent de 1991 montrent que à l'échelle régionale et mondiale; mais, aussi, à cause
pour cette seule année, 3581 individus de cette de son aire de répartition très restreinte.
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Les autres Cétacés du Maroc sont quart du total des endémiques, et appartenant
essentiellement menacés par les captures généralement soit à des groupes très peu étudiés à
accidentelles dans les filets de pêche et par la l'échelle du Maroc (Ostracodes et Cumacés), soit à des
raréfaction de leur nourriture suite à la milieux peu ou pas explorés (milieux estuariens et
surexploitation des ressources halieutiques. région saharienne). Il s'agit d’espèces appartenant aux
genres Danielopolina, Eupolycope, Hemicytherura,
Espèces endémiques Leptocythere, Loxoconcha, Neocytherideis, Ruggiera,
Semicytherura, Trachyleberis, Junctichela, Sarsiella,
Plusieurs groupes systématiques ont des représentants Rutiderma, Euphilomedes, Philomedes,
endémiques au Maroc : Spongiaires, Coélentérés, Pseudophilimedes, Parastenope, Synasterope,
Annélides polychètes, Sipunculides, Bryozoaires, Balanus, Lithoglypptes, Diastylis, Campylaspis,
Brachiopodes, Mollusques, Echinodermes, Makrokylindrus, Apseudes, Cyathura, Eurydice,
Chaetognathes, Urocordés et Poissons. Lakenosphaera, Pentidotea, Parachiridotea,
Ganthesia, Arcturella, Astacilla, Gnathia,
Les Spongiaires sont constitués par 12 espèces Unciola, Maeropsis, Euonyx, Socarnopsis,
endémiques de la région ibéro-marocaine (taux Liropus, Asthenognatus, Phyllactella,
d’endémisme de 3,3%), découvertes pour la Lilljeborgia, Sympleustes et Podoceropsis.
plupart lors de récentes campagnes
océanographiques (1994). Ces espèces sont Les Sipunculides comptent deux sous-espèces
réparties sur neuf genres (Petrosia, Bubaropsis, (Golfingia abyssorum punctata et G. rugosa
Gellius, Halicometes, Histodermion, mauritaniense) endémiques de la région
Polymastia, Quasilina, Oceanapia et Raspailia). marocaine, alors que les Chaetognathes, les
Brachiopodes, les Echiuriens et les Poissons, sont
Les Coélentérés sont représentés par 8 représentés, chacun, par une seule espèce
endémiques (taux d'endémisme de 1,83%), endémique (taux d'endémisme respectifs de
48 dont la majorité n'a également été découverte 3,44% ; 0,2% ; 11,11% et 0,08%).
que récemment dans les eaux de la région
marocaine, et qui appartiennent aux genres Les Urocordés comptent 18 espèces endémiques
Plumularia, Halecium, Asterosmilia, (15,78% de taux d’endémisme) appartenant aux
Placotrochides, Stylaster et Crypthelia. genres Molgula, Psilostyela, Polycarpa, Styela,
Les Annélides Polychètes comptent 9 Polycitor, Eudistmoa, Liouvillea, Ypsilocarpa,
Synoicum, Trididemnum, Didemnum et Aplidium.

Chez les Echinodermes, le taux d'endémisme est de


6%. Il s'agit de formes appartenant aux genres
Hyphalaster, Luidia, Zoroaster, Ophiacantha,
Antedon, Gephyrocrinus, Pentacrinus,
Neomorphaster, Ophiernus et Ophiomitrella. Le
groupe faunistique qui montre le plus grand nombre
de formes endémiques dans la région marocaine reste
celui des Mollusques qui, avec 84 espèces connues,
représente un peu plus du tiers du total des espèces
endémiques ; le taux d'endémisme reste cependant
relativement faible (5,27%). La majorité de ces
espèces provient de la région saharienne non encore
entièrement explorée et appartiennent aux genres
Cerithium, Actaeopyramis, Haminaea, Runcina,
Aplysia, Berthellina, Aglaja, Limopsis, Crenella,
endémiques (taux d'endémisme de 2,05%), Dentalium, Arca, Nesis, Abra, Cuspidaria,
appartenant aux genres Lysippe, Melinna, Pholadomya, Verticordia, Donovania, Anura,
Mastobranchus, Ambo, Cirrinereis, Nereis et Turbonilla, Calliostoma, Monodonta, Doto,
Panousea. Les deux espèces découvertes le plus Gibbula, Solariella, Cerithiopsis, Cyclostrema,
récemment dans les eaux nationales, Cymbium, Turris, Cythara, Thesbia, Odostomia,
respectivement en 1995 et 1996, sont Tharyx Eulimella, Fissurella, Fusus, Hydrobia, Marginella,
retieri et Diopatra marocensis. Persicula, Nassa, Ringicula, Cingula, Rissoa,
Murex, Placida, Tornatina, Tritonalia, Trophon,
Les Arthropodes comptent 58 endémiques (taux Ercolania, Styliger, Chromodoris, Bermudella,
d'endémisme de 1,88%), représentant à eux seuls le Favorinus, Vexillum, Euthria, Mytilimeria et Tambja.
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Enfin, les Bryozoaires comptent une trentaine africana, M. collaris globulifera, M. italica,
d'espèces endémiques appartenant aux genres Nerocila cephalotes, N. maculata, N. orbignyi,
Idmonea, Entalophoroecia, Tubilipora,
Cellarina, Cellaria, Cellepora, Costozzia,
Schismopora, Puellina, Spiralaria,
Hippodiplosia, Schizomavella, Schizoporella,
Schizellozoon, Codonella, Smittina, Porella,
Microporella, Holoporella, Electra,
Adeonellopsis, Schizotheca, Acanthodesia,
Rigionula et Peristomella.
En conclusion, avec un taux d'endémisme de
3,31%, le Maroc est situé parmi les pays ayant
un pourcentage d'endémisme normal; mais ce
taux d'endémisme devrait, en principe, être plus
élevé pour deux raisons principales: de
nombreux secteurs des côtes marocaines restent
encore inexplorés ; la surface réelle prospectée est
considérablement plus faible que celle utilisée
pour le calcul de cet indice.
Lironeca sp., Anilocra physodes, A. frontalis, A.
Espèces nuisibles capensis, Cirolana cranchi, Cymothoa
(introduites, envahissantes) brasiliensis, Irolana nana, Cymothocya
epimerica, Idusa dieuzeidei, Gnathia falax, G.
Comme espèces envahissantes, on peut citer inopinata, Paragnathia formica, Alella
deux espèces de méduses : Aurelia aurita et, macrotrachelus, Clavellopsis sargi, C.strumosa,
surtout, Pelagia noctiluca. Cette dernière, en C. characis, Caligus pageti, C.ligustus, C. 49
particulier, présente des pullulations apodus, C. pagelli, C. mugilis, Cucullanus sp.,
spectaculaires, au point que l'on parle de Ergasilus lizae, Lernaea branchialis,
"bloom" à l'instar du "bloom Lernanthropus brevis, Neobranchia cygniformis,
phytoplanctonique". Il est également possible de Hatcschekia pagellibogneravei, Elytrophora
considérer la prolifération des moules (Mytilus, brachyptera et Nogagus elongatus…), ainsi que
Perna) dans les conduits d'eaux réchauffées des des Vertébrés Agnathes : lamproies (Pteromyzon
usines thermo-électriques. marinus et Lampetra fluviatilis) et myxines
(Myxine glutinosa et Myxine ios).
Les espèces nuisibles totalisent 81,
essentiellement dominées par le groupe des Comme parasites ou prédateurs de
Crustacés (47 espèces), Bactéries et Virus (14), Lamellibranches, citons : des Polychètes
Mollusques (5), Plathelminthes (5), Polychètes (Polydora ciliata, P. hoplura, P. caeca et P.
(4), Acanthocéphales (2), Echinodermes (2) et armata), des Bopyres (Pleurocryptella formosa et
Cnidaires (2). Bopyrus squillarum), des Crustacés Copépodes
Plusieurs espèces de germes, essentiellement des (Mytilicola intestinalis) et Décapodes (le crabe
bactéries, ont été identifiées dans les eaux, dans Pinnotheres pisum), des Echinodermes Astérides
le sédiment ou dans des Mollusques marins au (Asterias rubens : Etoile huîtrière, avide de
Maroc, et peuvent causer des maladies moules et huîtres).
dermiques ou entériques chez l'homme ou être
à l'origine de dégâts dans les populations des Enfin, comme autres espèces nuisibles, citons : les
Lamellibranches élevés dans certains sites Rhizocéphales, tels Sacculina carcini et Sacculina
aquacoles. gonoplacis (Crustacés parasites presque exclusifs
Comme parasites de poissons, en particulier de crabes) ; le Crustacé Limnoria lignorum et
d’élevage, on peut citer le Cnidaire déjà certains Mollusques (tarets : Teredo convexa, T.
mentionné (Pelagia noctiluca), certains malleolus, T. norvegica, T. pedicellata, T.
Acanthocéphales (Neochinorhynchus agilis et phaseolina) forent des galeries dans les coques de
Acanthocephalus propinquus), certains bateaux; les deux Crustacés Calappa granulata et
Plathelminthes (Metamicrocotyla cephalus, Carcinus maenas sont à l'origine du colmatage et
Microcotyle mugilis, Boothriocephalus andresi, donc de la perte de filets de pêche ; certains
B. gregarius et B. renaudii), de nombreux Mollusques lithophages s'attaquent aux roches,
Crustacés (Meinertia oestroides, M. endommageant les jetées de pierre (Lithophaga
steindachneri, M. collaris typica, M. collaris aristata et L. lithophaga).
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* Invertébrés terrestres
Tableau 9 : Faune invertébrée terrestre du Maroc
Taxa F G EG EE Comme pour d’autres groupes faunistiques, le
Sous-règne PR OTOZOAIRES Maroc possède une grande richesse en
C/ Flagellés
O/ Opalines 1 1 1 Invertébrés Terrestres avec beaucoup d'espèces
O/ Protomonadines 1 1 3
C/ Rhizopodes endémiques. Ce groupe, qui constitue la
O/ Amoebiens 1 1 1 majorité de la faune vivant sur terre, a très tôt
O/ Thécamoebiens 4 6 13 5
C/ Filosa suscité l'intérêt de nombreux chercheurs. Ainsi,
O/ Testaceafilosa 1 3 10 5
C/ Sporozoaires
O/ Grégarines 2 3 3 1
il fut procédé à l'inventaire systématique du
O/ Coccidies
O/ Haplosporidies
1
3
1
4
2
7
milieu biologique et à la constitution de
C/ Cnidosporidies
O/ Myxosporides 1 1 1
collections d'un Muséum National d'Histoire
C/ Ciliés
O/ Holotriches 2 2 3
Naturelle (vocation de l'Institut Scientifique,
O/ Péritriches
O/ Spirotriches
1
1
1
1
1
1
créé en 1920). Des auteurs se sont intéressés à la
E/ PL ATHELMINTHES
C/ Trématodes
systématique de la faune marocaine notamment
O/ Monogènes 3 6 6 Brolemann (Myriapodes), Kocher (Coléoptères),
O/ Digéniens 19 29 30 1
C/ Cestodes Mimeur et Vidal (Rhynchotes), Pallary
O/ Pseudophyllidiens 2 4 4
O/ Cyclophyllidiens 8 25 36 (Gastéropodes), Rungs (Lépidoptères), Seguy
O/ Tetrarhynchidea 3 3 3
E/ ASCHELMINTHES (Diptères), Simon et Benhalima (Araignées),
C/ Acanthocéphales
O/ Archiacanthocéphales 2 4 4 Vachon (Scorpions),... Des connaissances
O/ Palaecanthocéphales 2 2 3
O/ Eoacanthocéphales 1 1 1 substantielles ont donc été acquises, mais restent
C/ Nématomorphes
O/ Gordiacées 1 1 3 cependant fragmentaires.
C/ Nématodes
O/ Trichurides 1 1 1 La faune invertébrée terrestre globale du Maroc
O/ Trichinellides 1 1 1
O/ Tylenchides 1 8 10 est donnée dans le Tableau 9 (qui s’arrête au
O/ Ascaridides 4 12 17
O/ Spirurides 3 6 6 1 niveau de l’Ordre).
O/ Strongylides 4 4 5
O/ Hétéroderides 1 2 7
O/? ? 6 6
50 E/ MOLLUSQUES La faune invertébrée terrestre renferme un total
C/ Gastéropodes
O/ Geophila 16 73 601 112 de 15 293 espèces réparties sur 4 712 genres,
E/ ANNELIDES 699 familles, 66 ordres, 18 Classes, 6
C/ Clitellates (S C/ Oligochètes)
O/ Opisthopores 2 4 5 Embranchements et 1 Sous-Règne.
E/ PENTASTOMIDES
E/ ARTHROPODES
O/ Linguatulides 1 3 3 L’Embranchement des Arthropodes est le plus
C/ ARACHNIDES
O/ Acariens 91 135 + 290 51
riche en nombre d’espèces et renferme à lui seul
O/ Araignées 37
14Es
201
+70 Es
473 69
14 495 espèces, soit 94,8% de toutes les espèces.
O/ Opilionides
O/ Palpigrades
1
1
10
1
12
1
1 Pour ce qui est des Classes, les Insectes sont
O/ Pédipalpes
O/ Pseudoscorpions
1
7
1
16 25
1 1
5
dominants avec 13 461 espèces, soit 88% du
O/ Scorpions
O/ Solifuges
3 7 18 22 nombre total d’espèces.
5 10 27 3
C/ Malacostracés
O/ Péracarides
(S-O/ Isopodes) 10 22 40 Espèces disparues ou menacées
C/ Chilopodes
S. C/ Notostigmophores 1 2 2 2
S. C/ Pleurostigmophores 8 26 57 12
C/ Progoneates Parmi les Invertébrés terrestres, certains groupes
O/ Diplopodes 13 23 39 27
O/ Pauropodes 3 9 40 11 sont plus menacés que d’autres, dans la mesure
O/ Symphiles ? 7 9 1
C/ Insectes où ils font l’objet d’un commerce international.
O/ Blattoïdes 2 16 49 18
O/ Caelifères 6 88 239 55 C’est le cas de toute la faune à caractère
O/ Coléoptères 113 1 243 5 303 934
O/ Collemboles 12 58 113 23 esthétique, et notamment les Papillons, dont
O/ Dermaptères 4 8 19 1
O/ Diploures 3 7 24 1 certaines espèces ont disparu du Maroc: le
O/ Diptères 57 350 928 51
O/ Ensifères 5 61 226 65 Lycaenidé Polyommatus escheri ahmar
O/ Hyménoptères 59 545 2 503 246
O/ Isoptères 2 3 4 1 (anciennement localisé au Bou Iblane), et les 2
O/ Lépidoptères 59 880 2 217 390
O/ Mantoïdes 2 23 38 7 Piéridés Pieris mannii haroldi et P. napi atlantis
O/ Phasmatoïdes 2 3 4
O/ Phthiraptères 3 7 5 (aucune observation depuis une vingtaine
O/ Planipennes 6 47 109 11
O/ Protoures 3 3 9 d’années).
O/ Psocoptères 13 24 54 8
O/ Raphidioptères 2 2 2
O/ Rhynchotes
O/ Siphonaptères
57
6
591
21
1 477
42
131
1
Parmi les espèces et sous-espèces menacées de
O/ Strepsiptères
O/ Thysanoptères
3
3
8
26
9
69
2
2
Lépidoptères Rhopalocères endémiques et sub-
O/ Thysanoures 2 8 18 3 endémiques (nord-africains), beaucoup sont
Légende : localisées au Moyen Atlas. L’existence de cette
• Familles (F) faune, comme pour les autres espèces, est
• Genres (G)
• Espèces en général (EG) menacée essentiellement par les activités
• Espèces et sous-espèces endémiques (EE)
• Genres et espèces estimés (Es) humaines. Certaines espèces et sous-espèces sont
par ailleurs « abondantes » durant leur période
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Tableau 10 : Liste des espèces et des sous-espèces F/ Pieridae


de Lépidoptères à protéger Anthocharis belia androgyne Leech LR
Euchloe falloui falloui Alrd VU
Familles et espèces ou sous-espèces VU
Euchloe falloui fairuzae Tarrier
F/ Hesperiidae Euchloe tagis atlasica Rungs CR
Borbo borbonica zelleri Leder LR Euchloe tagis reisseri Back&Reiss CR
Gegenes nostrodamus F LR Pieris segonzaci Le Cer f VU
Spialia doris daphne Evans VU Zegris eupheme maroccana Berd VU
Syrichtus mohammed Obth VU
F/ Saturnidae
F/ Danaidae Saturnia atlantica Luc VU
Danaus chrysippus L VU
F/ Satyridae
F/ Lemoniidae Arethusana boabdil aksouali Wyatt EN
Lemonia philopalus rungsi Roug VU Berberia abdelkader abdelkader Pierret VU
Berberia abdelkader taghzefti Wyatt VU
F/ Lycaenidae Berberia lambessanus Staudg VU
Callophrys avis barraguei Dujard VU Chazara prieuri kebira Wyatt EN
Cigaritis allardi estherae Brévignon VU Coenonympha fettigii inframaculata Oberth VU
Cigaritis allardi meridionalis Riley VU Coenonympha arcanioides Pierret LR
Cigaritis allardi occidentalis Le Cerf LR Coenonympha austauti Oberth EN 51
Cigaritis zohra monticola Riley LR Coenonympha vaucheri annoceuri Wyat VU
Heodes alciphron heracleana Blach EN Coenonymphavaucheri beraberensis Lay&Rose VU
Iolana iolas debilitata Schltz EN Coenonympha vaucheri rifensis Weis EN
Lysandra albicans berber Le Cerf EN Coenonympha vaucheri vaucheri Blach Hipparchia VU
Lysandra albicans dujardini Barr EN alcyone caroli Rothschd LR
Maurus vogelii insperatus Tennet EN Hipparchia hansii colombati Oberth VU
Maurus vogelii vogelii Oberth CR Hipparchia hansii edithae Tarrier VU
Plebejus allardi antiatlasicus Tarrier EN Hipparchia hansii tansleyi Tarrier VU
Plebejus martinii allardi Obth VU Hyponephele maroccana maroccana Blach LR
Plebejus martinii regularis Tennet EN Hyponephele maroccana nivellei Oberth Lasiommata LR
Plebejus martinii ungemachi Roths VU meadealdoi Rothsch EN
Plebejus vogelii Klug EN Lasiomnatae maera meadewaldoi Roth VU
Polyommatus albicans berber Le Cer f EN Melanargia ines colossea Rothsch. EN
Polyommatus albicans dujardini Barg VU Melanargia occitanica maghrebica Varin VU
Polyommatus amandus abdelaziz Blachier VU Pseudochazara atlantis atlantis Aust VU
Polyommatus atlanticus atlanticus Elw VU Pseudochazara atlantis benderi Weiss VU
Polyommatus atlanticus weissi Dujar EN Pseudochazara atlantis colini Wyatt EN
Pseudophilotes bavius fatma Oberth EN Pyronia tithonus distincta Rothsch. EN
Thersamonia phoebus Blach EN Satyrus ferula atlantea Verity LR
Tomares mauretanicus amelni Tarrier EN
Tomares mauretanicus antonius Brévg LR F/ Sphingidae
Tomares mauretanicus mauretanicus Luc LR Hemaris fuciformis jordani Clark VU
Hemaris tityus aksana Le Cer f VU
F/ Nymphalidae Hippotion osiris Dalm LR
Cinclidia aetheria algirica Ruhl LR Hyles nicaea castissima Aust VU
Didymaeformia deserticola deserticola Oberth VU Proserpinus proserpina Pallas VU
Euphydryas aurinia ellisoni Rungs LR Proserpinus proserpina gigas Obth VU
Euphydryas desfontainii gibrati Oberth LR Smerinthus ocellatus atlanticus Aust VU
Fabreciana auresiana astrifera Higgins VU
Fabreciana auresiana hassani Weiss VU F/ Zygaenidae
Fabreciana auresiana maroccana Belter LR Zygaena beatrix Przendza VU
Mellicta dejone nitida Ober t EN Zygaena elodia Powell EN
Mesoacidalia exclesior Rothsch VU Zygaena maroccana Roth VU
Mesoacidalia lyauteyi Oberth EN Zygaena orana contristans Oberth VU
Zygaena orana hajebensis Reiss&Trem VU
F/ Papilionidae Zygaena orana tatla Reiss VU
Papilio saharaea Obth EN Zygaena persephone Zerny EN
Zerynthia rumina africana Stichel VU
Légende (selon les critères IUCN 1994) :
CR : Au bord de l’extinction (critically endangered)
EN : menacées (endangered)
VU : vulnérable (vulnerable)
LR : peu menacé (lower risk)
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de vol, mais seulement dans leur biotope qui, - Le Cerambycidé Dorysthenes forficatus,
dans certains cas, est très réduit (parfois ravageur du palmier nain (Chamaerops humilis)
quelques m2), ceci en étroite relation avec leur et espèce proprement marocaine, qui semble se
plante nourricière. Les Lépidoptères sont donc raréfier à la suite de l'élimination progressive de
considérés comme « bio-indicateurs » sa plante nourricière.
importants de l’état de leur milieu.
La liste, donnée au Tableau 10, n’est pas Espèces et sous-espèces endémiques
définitive, mais constitue une première
proposition pour une éventuelle réglementation. Le nombre des espèces et des sous-espèces
dans le cadre d'une protection de la biodiversité. endémiques recensées dans cette étude est de 2280
52 réparties sur 1 Sous-Règne, 4 Embranchements et
En plus des Lépidoptères, des menaces pèsent 9 Classes. L'Embranchement des Arthropodes est
également sur d’autres groupes, tels que les le plus riche en nombre (2155) et en pourcentage
Coléoptères, en particulier les deux espèces : (94,5%) d'éléments endémiques marocains
(Tableau 11). Pour ce qui est des Classes, on
- Le Carabidé Calosoma sycophanta, grand constate que les Insectes sont dominants avec
prédateur de chenilles, dont les populations ont 1950 espèces et sous-espèces endémiques et un
beaucoup chuté ces dernières années taux de 85,5%.
principalement dans la forêt de la Maâmora.
L'insecte se trouve naturellement dans les
régions forestières du Maroc septentrional et
central, principalement dans les Atlas.

Tableau 11: Faune invertébrée terrestre espèces démiques


(au niveau Classe)

Classes Nombres Pourcentages

Filosa 5 0.22
Rhizopodes 5 0.22
Sporozoaires 1 0.04
Nématodes 1 0.04
Gastéropodes 112 4.9
Arachnides 152 6.7
Chilopodes 14 0.6
Progonéates 39 1.7
Insectes 1950 85.5
Total 2280
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* Faune aquatique continentale Faune aquatique continentale globale

Le Maroc est relativement riche en eaux L’inventaire (au niveau de l’Ordre), basé sur une
continentales : lacs naturels (localisés étude bibliographique sélective, est donné dans
essentiellement au Moyen Atlas) ou de barrages, le Tableau 12. Les principaux résultats peuvent
rivières, merjas, eaux phréatiques,….. Ces eaux être énoncés comme suit :
hébergent une faune méditerranéenne
caractérisée par :
• un taux d'endémisme relativement élevé ;
• une richesse en reliques afro-tropicales, témoin
d'un passé climatique (ère tertiaire) chaud et
humide ;
• une variété spécifique relativement faible,
comparée à celle des pays d’Europe ;
• une distribution altitudinale différente de celle
d’Europe, avec une ascension fréquente dans les
montagnes marocaines des espèces communes
avec l'Europe ;
• une écologie assez particulière, reflet d’une
hydrologie et d’un climat méditerranéens, avec
des influences atlantiques et sahariennes plus ou
moins marquées.
- une faune relativement pauvre, comparée à celle
Notre faune aquatique continentale englobe des pays d'Europe, d'Asie et de l'ensemble du
tous les macro-invertébrés aquatiques (depuis les Maghreb : elle ne compte que 1575 espèces et
Rotifères jusqu’aux Insectes) et les Poissons. Les sous-espèces, réparties entre 646 genres, 198 53
groupes inférieurs (Spongiaires, Cnidaires, familles et 37 ordres ; ces divers taxa appartiennent
Némathelminthes, Tardigrades, Gastrotriches), aux Embranchements des Plathelminthes,
microscopiques dans leur quasi totalité et encore Aschelminthes, Mollusques, Annélides,
très mal connus, ne sont pas considérés. Arthropodes et Chordés. Il faut cependant
considérer que cet inventaire n’est pas exhaustif et
Malgré de nombreuses études déjà effectuées sur la ne représente que 80 % du nombre total réel
faune aquatique continentale, nos connaissances d’espèces et sous-espèces (estimé à 2 000) ;
semblent encore loin de couvrir l’ensemble de
cette faune : plusieurs régions restent à prospecter, - les Insectes, avec 1140 espèces et sous-espèces,
alors que l'échantillonnage de certains groupes représentent 72 % de cette faune, avec 55 %
nécessite des techniques appropriées qui ont répartis entre les Diptères et les Coléoptères. Les
souvent été négligées dans les récentes recherches. Crustacés représentent 14 % seulement, suivis

Tableau 12 : Faune aquatique continentale du Maroc

Niveau taxonomique Ordres Familles Genres Espèces % Total % Esp/Fam %Esp/Gen

PLATHELMINTHES 2 4 5 5 0,32 1,3 1,0


Cl. TURBELLARIA 2 4 5 5 0,32 1,3 1,0
O. Tricladida 3 3 3 0,19 1,0 1,0
O. Rhabdocoelida 1 2 2 0,13 2,0 1,0
ASCHELMINTHES 1 7 14 23 1,46 3,3 1,6
Cl. ROTIFERA 1 7 14 23 1,46 3,3 1,6
O. Monogononata 7 14 23 1,46 3,3 1,6
MOLLUSCA 3 15 32 52 3,30 3,5 1,6
Cl. GASTROPODI 2 12 28 39 2,48 3,3 1,4
O. Prosobranchia 6 14 19 1,21 3,2 1,4
O. Pulmonata 6 14 20 1,27 3,3 1,4
Cl. BIVALVIA 1 3 4 13 0,83 4,3 3,3
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Eulamellibranchia 3 4 13 0,83 4,3 3,3


ANNELIDA 5 13 34 48 3,05 3,7 1,4
Cl. OLIGOCHAETA 3 9 26 38 2,41 4,2 1,5
O. Prosopores 1 2 4 0,25 4,0 2,0
O. Haplotaxida 7 23 32 2,03 4,6 1,4
O. Incertae-sedis 1 1 2 0,13 2,0 2,0
Cl. HIRUDINEA 2 4 8 10 0,63 2,5 1,3
O. Rhynchobdellae 1 3 4 0,25 4,0 1,3
O. Arhynchobdellae 3 5 6 0,38 2,0 1,2
ARTHROPODA 20 148 537 1403 89,08 9,5 2,6
Cl. CRUSTACEA 11 48 115 218 13,84 4,5 1,9
O. Anostraca 7 9 13 0,83 1,9 1,4
O. Conchostraca 2 3 3 0,19 1,5 1,0
O. Notostraca 1 2 5 0,32 5,0 2,5
O. Cladocera 6 25 57 3,62 9,5 2,3
O. Ostracoda 7 18 27 1,71 3,9 1,5
O. Copepoda 9 37 66 4,19 7,3 1,8
O. Isopoda 6 7 16 1,02 2,7 2,3
O. Amphipoda 4 8 24 1,52 6,0 3,0
O. Thermosbaenacea 1 1 2 0,13 2,0 2,0
O. Syncarida 1 1 1 0,06 1,0 1,0
O. Decapoda 4 4 4 0,25 1,0 1,0
Cl. ARACHNIDA 1 12 21 45 2,86 3,8 2,1
O. Hydracarina 12 21 45 2,86 3,8 2,1
54 Cl. INSECTA 8 88 401 1140 72,38 13,0 2,8
O. Ephemeroptera 9 19 42 2,67 4,7 2,2
O. Odonata 9 30 62 3,94 6,9 2,1
O. Plecoptera 7 16 24 1,52 3,4 1,5
O. Heteroptera 11 23 76 4,83 6,9 3,3
O. Neuroptera 1 1 1 0,06 1,0 1,0
O. Trichoptera 14 40 72 4,57 5,1 1,8
O. Diptera 25 210 623 39,56 24,9 3,0
O. Coleoptera 12 62 240 15,24 20,0 3,9
CHORDATA 6 11 24 44 2,79 4,0 1,8
Cl. PISCES 6 11 24 44 2,79 4,0 1,8
O. Anguilliformes 1 1 1 0,06 1,0 1,0
O. Clupéiformes 1 1 2 0,13 2,0 2,0
O. Salmoniformes 2 2 4 0,25 2,0 2,0
O. Cyprinodontiformes 1 2 4 0,25 4,0 2,0
O. Cypriniformes 2 10 23 1,46 11,5 2,3
O. Perciformes 4 8 10 0,63 2,5 1,3

Total Général 37 198 646 1575 100,00 8,0 2,4


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des Mollusques, Annélides, Hydracariens et La présence remarquable de genres endémiques


Poissons, qui ne représentent que 2,8-3,3 % mérite une mention à part ; c'est en particulier le
chacun. La faune ichtyologique est représentée à cas, parmi les Turbellariés, du genre
36% par des espèces importées. L'analyse de la monospécifique Acromyadenium propre à
variété (richesse spécifique) par groupe peut être l'Atlas. Les deux genres de Crustacés Maroccolana
faite par le nombre moyen d'espèces que (Isopode) et Maghrebidiella (Amphipode)
contient chaque niveau taxonomique. seraient également propres au Maroc.
La variété intragénérique (nombre d'espèces et
de sous-espèces par genre ) est de 2,4 en Le taux d'endémisme (nombre d'endémiques
moyenne pour l'ensemble de la faune, avec des dans un groupe comparé au nombre total
moyennes encore plus faibles chez les groupes d'espèces de ce même groupe) varie selon le
essentiellement d'eau courante (Plécoptères, groupe zoologique :
Trichoptères, Ephéméroptères, p. ex.). Les plus
fortes valeurs sont parmi certaines familles de • les plus forts taux sont enregistrés chez les
Diptères, Coléoptères, Hétéroptères, Bivalves ... Crustacés, avec les Thermosbaenacea au premier
Ce résultat témoigne de l'existence d'un grand rang, suivis par les Amphipodes (où les espèces
nombre de genres monospécifiques. de la famille des Metacrangonictidae sont dans
leur quasi totalité endémiques), puis par les
Le nombre moyen d’espèces et de sous-espèces par Isopodes, les Anostracés et les Copépodes ;
famille est de 8 en moyenne pour toute la faune, avec • les Hydracariens montrent un taux relativement
des chiffres plus faibles pour les peuplements des élevé (environ 18 %), mais qui restera à confirmer
eaux courantes que pour ceux des eaux stagnantes. avec des études futures plus complètes ;
• chez les Insectes, le taux moyen est assez faible
Cette faible diversité constitue une raison pour (6,6 %), mais les valeurs calculées pour chaque
insister sur les processus de conservation, étant ordre permettent de détacher les Trichoptères (avec
donné que la protection d'une espèce signifiera 29,2 %) et les Ephéméroptères (avec 23,8 %) 55
souvent la protection de tout le genre, du moins nettement au-dessus des autres ordres présentant
à l'échelle nationale. des endémiques. Les Coléoptères et les Diptères,
bien qu'ils aient fourni les plus grands nombres
Espèces endémiques d'endémiques, présentent de faibles taux (3,23-
6,25 % respectivement) ; toutefois, une analyse
La liste est présentée dans le Tableau 13. plus fine a révélé que les familles de Diptères les
Parmi les 1575 taxa connus du Maroc, 136 espèces et plus concernées sont les Blephariceridae et les
sous-espèces sont endémiques du pays, soit un taux Simuliidae, alors que dans les Coléoptères,
moyen d'environ 8,63 %. Une aussi forte proportion l'endémisme est partagé entre les Dytiscidae, les
donne certainement une originalité et un grand Elmidae et les Hydraenidae, les plus forts taux étant
intérêt en biodiversité à la faune des eaux dans les deux dernières familles ;
continentales du Maroc.Le nombre d'endémiques est • un taux respectable (25,0 %) est enregistré
très inégalement réparti entre les différents groupes : chez les Poissons (y compris une espèce disparue,
Salmo pallaryi, qui était endémique du Moyen
• Insectes : 75 taxa endémiques (soit 55,2 % du Atlas), notamment les Cypriniformes (43,5 %
nombre total d’endémiques), répartis d’endémiques) ; cela malgré que nous n'avons
principalement entre les Diptères (26), les pas tenu compte du grand nombre de formes
Trichoptères (21), les Coléoptères (15) et les régionales de Barbeaux décrites autrefois en tant
Ephéméroptères (10) ; qu'espèces indépendantes puis remises en
synonymie. Il n'a pas non plus été tenu compte
• Crustacés : 39 endémiques (28,7 % du nombre des différentes formes (variétés) de Truites
total), partagés surtout entre les Amphipodes autochtones signalées dans la bibliographie et
(19), les Isopodes (8) et les Copépodes (7), avec qui n'ont toujours pas fait l'objet d'études
toutefois deux espèces d'Anostracés du genre taxonomiques précises.
nord-africain Tanymastigites et les deux Une analyse préliminaire de la répartition
représentants marocains des Thermosbaenacea ; géographique des endémiques montre une très
forte concentration au niveau des massifs
• Poissons : 11 endémiques, l'une d'elles ayant montagneux des Haut et Moyen Atlas, chacun
disparu (Salmo pallaryi) et toutes les autres parmi les hébergeant en exclusivité plus du quart de cette
Cypriniformes (huit espèces du genre Barbus, une faune. Les plaines et plateaux atlantiques ont
du complexe Varichorinus/Labeobarbus et la forme également un contingent d'endémiques
marocaine de la Loche de rivière). (principalement dans les puits et dayas). Les
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Tableau 13 : Faune aquatique continentale endémique


.
Groupe Nb. total Nombre d'endémiques Taux Proportion
Systématique d'espèces Genres Esp.+ssp. Endémisme / total (%)

PLATHELMINTHES 5 1 1 20,00 0,74


Cl. TURBELLARIA 5 1 1 20,00 0,74
O. Tricladida 3 1 1 33,33 0,74
O. Rhabdocoelida 2 0 0 0,00 0,00
ASCHELMINTHES 23 0 0 0,00 0,00
Cl. ROTIFERA 23 0 0 0,00 0,00
O. Monogononata 23 0 0 0,00 0,00
MOLLUSCA 52 0 2 3,85 1,47
Cl. GASTROPODI 39 0 1 2,56 0,74
O. Prosobranchia 19 0 1 5,26 0,74
O. Pulmonata 20 0 0 0,00 0,00
Cl. BIVALVIA 13 0 1 7,69 0,74
O. Eulamellibranchia 13 0 1 7,69 0,74
ANNELIDA 48 0 0 0,00 0,00
Cl. OLIGOCHAETA 38 0 0 0,00 0,00
O. Prosopores 4 0 0 0,00 0,00
O. Haplotaxida 32 0 0 0,00 0,00
(O. Incertae-sedis) 2 0 0 0,00 0,00
Cl. HIRUDINEA 10 0 0 0,00 0,00
O. Rhynchobdellae 4 0 0 0,00 0,00
O. Arhynchobdellae 6 0 0 0,00 0,00
ARTHROPODA 1403 2 122 8,70 89,71
56 Cl. CRUSTACEA 218 1 39 17,89 28,68
O. Anostraca 13 0 2 15,38 1,47
O. Conchostraca 3 0 0 0,00 0,00
O. Notostraca 5 0 0 0,00 0,00
O. Cladocera 57 0 0 0,00 0,00
O. Ostracoda 27 0 1 3,70 0,74
O. Copepoda 66 0 7 10,61 5,15
O. Isopoda 16 0 8 50,00 5,88
O. Amphipoda 24 1 19 79,17 13,97
O. Thermosbaenacea 2 0 2 100,00 1,47
O. Syncarida 1 0 0 0,00 0,00
O. Decapoda 4 0 0 0,00 0,00
Cl. ARACHNIDA 45 0 8 17,78 5,88
O. Hydracarina 45 0 8 17,78 5,88
Cl. INSECTA 1140 1 75 6,58 55,15
O. Ephemeroptera 42 0 10 23,81 7,35
O. Odonata 62 0 2 3,23 1,47
O. Plecoptera 24 1 1 4,17 0,74
O. Heteroptera 76 0 0 0,00 0,00
O. Neuroptera 1 0 0 0,00 0,00
O. Trichoptera 72 0 21 29,17 15,44
O. Diptera 623 0 26 4,17 19,12
O. Coleoptera 240 0 15 6,25 11,03
CHORDATA 44 0 11 25,00 8,09
Cl. PISCES 44 0 11 25,00 8,09
O. Anguilliformes 1 0 0 0,00 0,00
O. Clupeiformes 2 0 0 0,00 0,00
O. Salmoniformes 4 0 1 25,00 0,74
O. Cyprinodontiformes 4 0 0 0,00 0,00
O. Cypriniformes 23 0 10 43,48 7,35
O. Perciformes 10 0 0 0,00 0,00

Total Général 1575 3 136 8,63 100,00


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résultats actuels concernant le Rif sont encore - pompage et dérivation des eaux destinés
lacunaires et ne reflètent pas convenablement essentiellement à l'irrigation ou à
l'originalité des eaux de ce massif, puisqu'il ne l'approvisionnement des populations en eau
compte que cinq espèces exclusives. potable ;
Sur le plan écologique, un résultat fondamental - pollution : industrielle (huileries, sucreries
peut déjà être tiré de l'observation des papeteries, tanneries,...), fertilisants et pesticides.
préférences des endémiques : l’endémisme La pollution a atteint actuellement toutes les
atteint son apogée principalement parmi les grandes rivières, bien qu’avec des degrés
peuplements phréaticoles (stygobies), d’impacts variés ;
crénophiles (des sources) et rhithrophiles (des - pression anthropozoogène: tourisme
cours d’eau froids/frais d’altitude). Toutefois, les anarchique (par exemple autour des lacs et de
cours d’eau de basse altitude et les eaux certaines rivières du Moyen Atlas) , pollution
stagnantes (dayas surtout) ont également leurs eutrophisante par les excréments du bétail ;
endémiques (avec un contingent non - surexploitation des ressources présentes (joncs,
négligeable de reliques tropicales). roseaux, pêche excessive de la Grande Alose près
des embouchures,…).
Le nombre réel d'espèces endémiques Plusieurs degrés de menaces ont été distingués,
marocaines est certainement plus grand que auxquels a été ajoutée la catégorie « disparus » :
celui que nous donnons puisque, dans certains
groupes, les études ont été à peine ébauchées - menacé (M) : taxon ayant de très faibles
(Hydracariens, Crustacés Isopodes, Neuroptères, chances de survie, à cause de sa répartition très
Coléoptères Hydraenidae et Dryopidae ... pour restreinte dans l'espace (endémiques très
ne citer que les groupes comportant de grandes localisés) et des menaces qui pèsent sur lui ou sur
lacunes). son habitat ; ce type de taxa demandera des
mesures de conservation urgentes ;
Par ailleurs, la limitation volontaire de cette - vulnérable (V) : taxon aux exigences 57
étude aux endémiques marocaines ne permet pas écologiques très strictes (sachant qu’une
de refléter pleinement toutes les originalités de la plasticité écologique donne une plus grande
faune de nos eaux continentales ; les endémiques chance de survie aux espèces et vice-versa) et à
nord-africaines et ouest- méditerranéennes sont répartition marocaine limitée ;
également bien représentées au Maroc et certains - rare (R) : en nette régression, mais encore
sites nationaux seraient parmi les derniers relativement bien représenté au Maroc ;
refuges de celles-ci. - probablement menacé (?) : apparemment rare,
mais les données sont insuffisantes pour son
Espèces menacées classement ;
- disparu (D) : n'existe plus au Maroc.
Les zones humides continentales marocaines ont L’inventaire des taxa menacés est donné au
malheureusement subi une dégradation sévère Tableau 14.
liée à une croissance démographique accélérée et Le nombre de taxa rares/vulnérables s'estime à
à un développement industriel et agricole qui quelque 137 espèces et sous-espèces, parmi
ont eu des impacts négatifs, de surcroît aggravés lesquels 110 sont endémiques du Maroc (sans
par une sécheresse prolongée. Parmi ces impacts: compter une espèce disparue, Salmo pallaryi) et
les autres nord-africains ou ouest-
- drainage : de grandes surfaces marécageuses, en méditerranéens. Seize espèces sont considérées
particulier dans le Gharb, ont été asséchées pour comme menacées et une vingtaine comme
être transformées en champs de cultures ; vulnérables, alors que la grande majorité (soit
- rétention d’eau par les barrages : à côté de leur 89) sont classées rares. Des vérifications restent à
impact incontestablement positif, les lacs de faire pour treize taxa indiqués dans le présent
barrages ont souvent contribué (avec la travail comme probablement menacés s.l., du
participation simultanée du drainage, des moins rares.
pompages et de la réduction des apports d’eau
aux nappes phréatiques) à l’assèchement des Le plus grand nombre d'espèces menacées se
marécages et rivières qui se trouvent à leur aval trouve parmi les Insectes : 87 (63,5 % du
et dont la mise en eau est devenue très nombre total), suivis par les Crustacés (28) et les
irrégulière, voire aléatoire. Plusieurs exemples Poissons (11). Le pourcentage d’espèces
peuvent être relevés dans les régions du Gharb - menacées est de 8,7 % pour l'ensemble de la
Loukkos, de la Basse Moulouya, du Bas Smir, de faune inventoriée dans le pays, alors que des taux
l’étendue d'eau de l'Iriki sur le Bas Draâ , … ; de 30-100 % sont enregistrés pour plusieurs
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Tableau 14 : Faune aquatique continentale menacée

Groupe systématique Nb. Total Nb. Taxa Proportion Menacés Menacés (degrés) Indét
d’espèces Menaces / total (%) Vulnér Rures

PLATHELMINTHES 5 1 0,73 1 0 0 0
Cl. TURBELLARIA 5 1 0,73 1 0 0 0
O. Tricladida 3 1 0,73 1 0 0 0
O. Rhabdocoelida 2 0 0,00 0 0 0 0
ASCHELMINTHES 23 0 0,00 0 0 0 0
Cl. ROTIFERA 23 0 0,00 0 0 0 0
O. Monogononata 23 0 0,00 0 0 0 0
MOLLUSCA 52 1 0,73 0 0 1 0
Cl. GASTROPODI 39 0 0,00 0 0 0 0
O. Prosobranchia 19 0 0,00 0 0 0 0
O. Pulmonata 20 0 0,00 0 0 0 0
Cl. BIVALVIA 13 1 0,73 0 0 1 0
O. Eulamellibranchia 13 1 0,73 0 0 1 0
ANNELIDA 48 1 0,73 0 0 1 0
Cl. OLIGOCHAETA 38 0 0,00 0 0 0 0
O. Prosopores 4 0 0,00 0 0 0 0
O. Haplotaxida 32 0 0,00 0 0 0 0
O. Incertae-sedis 2 0 0,00 0 0 0 0
Cl. HIRUDINEA 10 1 0,73 0 0 1 0
O. Rhynchobdellae 4 0 0,00 0 0 0 0
O. Arhynchobdellae 6 1 0,73 0 0 1 0
ARTHROPODA 1403 123 89,78 14 16 81 12
58 Cl. CRUSTACEA 218 28 20,44 2 1 22 3
O. Anostraca 13 3 2,19 0 0 0 3
O. Conchostraca 3 0 0,00 0 0 0 0
O. Notostraca 5 0 0,00 0 0 0 0
O. Cladocera 57 0 0,00 0 0 0 0
O. Ostracoda 27 0 0,00 0 0 0 0
O. Copepoda 66 5 3,65 2 0 3 0
O. Isopoda 16 2 1,46 0 0 2 0
O. Amphipoda 24 15 10,95 0 1 14 0
O. Thermosbaenacea 2 2 1,46 0 0 2 0
O. Syncarida 1 1 0,72 0 0 1 0
O. Decapoda 4 0 0,00 0 0 0 0
Cl. ARACHNIDA 45 8 5,84 0 0 8 0
O. Hydracarina 45 8 5,84 0 0 8 0
Cl. INSECTA 1140 87 63,50 12 15 51 9
O. Ephemeroptera 42 12 8,76 4 1 7 0
O. Odonata 62 3 2,19 0 0 2 1
O. Plecoptera 24 10 7,30 0 2 7 1
O. Heteroptera 76 3 2,19 0 0 1 2
O. Neuroptera 1 0 0,00 0 0 0 0
O. Trichoptera 72 17 12,41 7 3 6 1
O. Diptera 623 27 19,71 0 7 17 3
O. Coleoptera 240 15 10,95 1 2 11 1
CHORDATA 43 11 8,03 1 4 6 1
Cl. PISCES 43 11 8,03 1 4 6 1
O. Anguilliformes 1 1 0,73 0 0 1 0
O. Clupeiformes 2 2 1,45 1 0 1 0
O. Salmoniformes 3 1 0,73 0 0 1 1
O. Cyprinodontiformes 4 0 0,00 0 0 0 0
O. Cypriniformes 23 4 2,92 0 4 0 0
O. Perciformes 10 3 2,19 0 0 3 0

Total Général 1575 137 100,00 16 20 89 13


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groupes. Les taxa les plus menacés (et le plus Amphipodes), les Melaniidés (Mollusques
grand nombre de menaces) existent dans les Gastéropodes) ... Ces animaux profitent de
sources ou les cours d'eau froids d'altitude ou l'enrichissement des cours d'eau en matière
encore dans les eaux phréatiques. Ce résultat est organique. Par ailleurs, il a été constaté une
tout à fait attendu puisque la liste des taxa montée en altitude d’espèces d’eaux chaudes
menacés est composée principalement (voir Dakki, 1987). Ce phénomène est dû
d'endémiques, inféodés surtout aux eaux des principalement aux fortes perturbations
massifs montagneux et aux milieux souterrains (réductions) du débit des cours d'eau, entraînant
de basses plaines. un réchauffement des eaux en altitude. Le
meilleur exemple parmi les Vertébrés est celui
Espèces introduites des Barbeaux (Barbus callensis en particulier),
qui montent jusqu’à 1900 mètres d’altitude dans
Seuls les Poissons (16 espèces au moins, soit certains cours d'eau (par exemple Guigou)
environ 36% du peuplement ichtyologique considérés normalement comme habitats à
marocain) et deux Ecrevisses (Crustacés Salmonidés.
Décapodes) sont concernés.
Taxa à intérêt socio-économique
Ces introductions ont pour principaux objectifs
le développement de la pêche dans les eaux Il y a essentiellement 2 catégories d’espèces à
continentales et, pour le cas des Carpes, la lutte intérêt socio-économique :
contre l'eutrophisation ; la conservation de ces - Poissons et Ecrevisses en tant que formes
espèces (en tant qu’éléments de la biodiversité) exploitées ;
n'est pas considérée pour le moment. Certaines - Sangsues, Mollusques (Bulin et Planorbe),
d’entre elles (Brochet, Carpes, Black-Bass, Arc- Moustiques et autres Diptères piqueurs, en tant
en-ciel ...) sont, en partie ou en totalité, que vecteurs de maladies et sources de nuisances.
reproduites artificiellement et n’ont pas de rôle L'intérêt de ces espèces en tant que source de 59
positif dans la diversité biologique au Maroc. Au biodiversité est relativement faible, sauf en ce qui
contraire, certaines introductions pourraient être concerne les activités humaines qu'elles
néfastes : c’est probablement le cas des engendrent (exploitation ou lutte) et qui
déversements réalisés autrefois dans constituent souvent des sources d'impacts sur la
l’Aguelmame Sidi Ali, qui seraient une cause biodiversité. Certaines espèces autochtones de
très probable de la disparition de la Truite de poissons constituent une richesse économique
Pallary. Il est également à craindre que les qu'il importera de gérer convenablement afin
déversements de Truites fario dans des biotopes d'assurer sa conservation et son exploitation
contenant déjà des populations autochtones ne durable.
mènent à des "pollutions génétiques", sans
oublier les possibilités de compétition et ° Poissons et pêche
d'antagonisme entre taxa locaux et introduits.
La Truite fario, disparue dans certains points
Un certain rôle dans la conservation de la d'eau du Maroc, jouit d'une protection
biodiversité aurait pu être reconnu à ces relativement plus grande que toutes les autres
introductions, dans la mesure où elles devaient espèces, favorisée par sa grande valeur pour la
contribuer à alléger la pression de pêche sur les pêche sportive et, surtout, par sa répartition
espèces autochtones. La régression de ces géographique (et écologique) qui l'éloigne des
dernières ne semble pas confirmer cette grands centres urbains et agricoles.
hypothèse, exception faite du cas de certains L’Alose est encore plus menacée. Les rares aloses
Bareaux, encore que ceux-ci semblent subsister qui échappent à la pêche marine trouvent de
grâce à leurs larges préférences écologiques et à la moins en moins des rivières en eau pour entrer
basse « qualité » que leur attribuent les pêcheurs. en eau douce ; lorsqu'elles y pénètrent, elles
doivent échapper à la pollution (Sabatier, 1993)
Espèces envahissantes pour arriver jusqu'aux barrages (bien nombreux
et sans échelles à poissons). La Grande Alose en
Plusieurs études scientifiques ont montré des particulier est devenue extrêmement rare, alors
proliférations d’invertébrés filtreurs ou qu'elle se vendait il y a dix ans en grandes
détritivores, tels que des Hydropsychidés quantités. L'espoir d'une réhabilitation de cette
(Insectes Trichoptères), les Baetidés (Insectes espèce dans certains cours d'eau est à l’origine de
Ephéméroptères), les Chironomidés (Insectes son interdiction récente à la pêche par le
Diptères), les Gammaridés (Crustacés Ministère de l'Agriculture.
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L'Anguille continue de marquer sa présence dans les suivies de la Maâmora-Zemmour, puis de la


cours d'eau, lagunes, merjas côtières, canaux de Meseta Atlantique.
drainage, qui échappent encore à un excès de Ces résultats sont peu surprenants dans la mesure où
pollution. L'anguilliculture pratiquée dans certains nos montagnes sont le siège de phénomènes
marais côtiers est probablement une forme adéquate climatiques particuliers par rapport au reste du pays ;
de gestion pour la conservation, encore faut-il qu'elle les êtres vivants y ont subit un isolement écologique
envisage l'éventualité de l'épuisement, à long terme, durant tout le quaternaire et il est normal de s'y
du stock de reproducteurs qui redescendent en mer. attendre à un fort taux d'endémisme, avec
Vu leur faible valeur dans la pêche, les mesures de développement même d'une faune exclusive de
conservation sont rarement évoquées pour les chaque région montagneuse, les massifs les plus élevés
Barbeaux. Bien qu'ils soient réputés comme ayant et les plus riches en eau étant les plus riches en
des stratégies démographiques favorables à leur auto- endémiques. A cette faune originale, considérée
conservation, cet argument "simpliste" ne devrait automatiquement vulnérable, s'ajoute un ensemble
pas amener à négliger l'étude de leur biologie, de taxa d'eau froide (psychrosténothermes)
d'autant plus qu'aucune preuve n'a été obtenue communs avec l'Europe et qui se sont confinés dans
depuis fort longtemps de la survie de certaines les eaux fraîches des montagnes ; parmi ceux-ci,
espèces endémiques. certaines espèces à répartition ouest-méditerranéenne
sont devenues relativement rares et méritent des
° Vecteurs de maladies et autres mesures de conservation.
animaux “nuisibles ” L'abondance des sources et cours d'eau froids,
habitats les plus propices à l'endémisme en région
Les Moustiques sont tous nuisibles, mais les plus méditerranéenne (Giudicelli & Dakki, 1981;
néfastes sont les Anophèles qui transmettent le Dakki, 1986a, 1987), explique l'originalité de la
paludisme. Au Maroc, les principales espèces faune des montagnes. Les eaux temporaires sont
mises en cause sont Anopheles maculipennis loin d'être négligeables puisqu'elles hébergent une
60 (ssp. labranchiae), A. sergenti et A. multicolor, faune qui leur est strictement inféodée. Les eaux
pour ne citer que les plus répandues. Les Aedes courantes chaudes, en particulier au niveau des
sont également très nuisibles et nous citons, piedmonts moyen-atlasiques et haut-atlasiques où
pour mémoire l'espèce A. equinus, culpabilisée la vitesse d'écoulement de l'eau est encore
dans la transmission de la peste équine. appréciable, ont également leurs endémiques,
Deux Mollusques vecteurs de bilharziose (Bulinus parmi lesquelles se trouvent plusieurs espèces aux
truncatus et Planorbarius metidjensis) sont affinités tropicales.
largement répandus au Maroc, en particulier dans Il est légitime de se demander si le nombre élevé
les eaux chaudes, calmes ou à faible vitesse d'endémiques dans certaines régions n'est pas lié à un
d'écoulement de plaine (merjas, canaux plus grand effort de prospection de celles-ci, sachant
d'irrigation, bras morts de rivières, etc.). La maladie que les systématiciens s'orientaient de préférence vers
est encore signalée de nos jours dans le Maroc les zones de montagne où les chances de découvrir des
saharien, toutes les basses plaines atlantiques espèces nouvelles pour la Science sont grandes. Cette
(Haouz, Abda-Haha, Doukkala, Tadla, Gharb ...) hypothèse n'est pas à écarter, bien qu'elle ne s'applique
et dans le Nord-Est (Basse Moulouya, Plaine de pas à certaines régions, telles que les montagnes du
Bou Areg ...). Les canaux d'irrigation dans toutes Rif, où nous estimons que les recherches sont en
ces plaines constituent un milieu écologique retard et que le nombre d'endémiques est sous-estimé.
favorable à la maladie (abondance de l'hôte et Notre connaissance du terrain marocain et nos
grande fréquence de ses contacts avec l'homme). nombreuses récoltes dans les diverses régions
Les Sangsues (Hirudo medicinalis =? H. troctina, confirment en grande partie les résultats actuels.
Haemopis sanguisuga, Limnatis nilotica) ont pu En dehors des montagnes, la meseta atlantique
causer des mortalités à la fois parmi le bétail et montre un intérêt surtout pour certains poissons
l'homme. Toutefois, nous ne connaissons pas de fluviaux menacés et pour la faune souterraine
programme, ni de moyens de luttes employés ou, accessoirement, d'eau temporaire.
officiellement au Maroc contre les sangsues. Rappelons que la vulnérabilité de plusieurs
espèces est due non seulement à leur rareté, mais
° Les régions d'intérêt majeur pour la aussi aux menaces qu'elles subissent à plus ou
biodiversité moins court terme. Les nombreux impacts qui
détériorent la qualité biologique des eaux de la
La plus forte concentration en espèces meseta seraient donc en grande partie à l'origine
endémiques se rencontre dans trois régions du classement de certaines zones de cette région
montagneuses: le Haut Atlas Central, le Moyen comme prioritaires. Ceci permettra au moins d'y
Atlas Central et le Rif Centro-Occidental, prévoir des limitations des impacts.
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* Amphibiens et reptiles Si la quasi totalité de notre herpétofaune est


connue, il reste cependant quelques lacunes dans
La faune reptilienne marocaine, qui remonte à le cas de certaines espèces (inaccessibilité de leur
l'ère tertiaire, a connu de nombreuses biotope, animaux très discrets, etc.).
modifications engendrées par les changements
climatiques et topographiques des continents. Herpétofaune nationale
L'hypothèse d'une séparation entre l'Europe et
l'Afrique au Miocène a été soulevée (Bons, 1973). Depuis la publication des listes élaborées par Bons
De nombreux échanges faunistiques à travers le (1972) et Mellado et Dakki (1988), les révisions
Détroit de Gibraltar entre les deux continents ont systématiques, la découverte de nouvelles espèces
eu lieu. D'autres apports en provenance d’Orient et les modifications de l'aire de distribution de
sont venus enrichir la faune marocaine. plusieurs taxa n'ont cessé de modifier la liste des
Amphibiens et des Reptiles du Maroc. La liste
C'est à partir de la fin du tertiaire que la faune présentée ici, la plus exhaustive jusqu’à présent,
reptilienne de l'axe ibérico-africain commence à fait état de 103 espèces.
prendre l'état actuel par:
• l'arrivée d'espèces nordiques, suite aux glaciations; ° Amphibiens
• le recul vers le sud des espèces tropicales;
• l'extension ultérieure des éléments de la faune Les Amphibiens, groupe charnière entre les
"éthiopienne". Vertébrés aquatiques et terrestres, sont le
premier groupe à avoir conquis la terre ferme.
Notre faune reptilienne est le résultat de nombreux Leur vie reste cependant partagée entre les
échanges et migrations verticales et horizontales qui milieux aquatique et terrestre. La plupart des
ont permis l'installation de peuplements diversifiés. Amphibiens du Maroc passent la grande partie
A ces échanges se sont ajoutés d'autres facteurs de leur existence dans l’eau et sont d'excellents
locaux qui sont venus marquer une faune indicateurs biologiques de la pollution de l'eau 61
considérée comme la plus riche et la plus variée de et de l'air.
tous les pays de l'Afrique du Nord.
La Classe des Amphibiens est représentée au
L'importance de cette faune a suscité l'intérêt de Maroc par 11 espèces (sur 4016 espèces dans le
nombreux chercheurs qui ont constitué une monde) appartenant à deux ordres : les Urodèles
littérature spécialisée et des collections de avec deux espèces et les Anoures avec 9 espèces
références (collections du Muséum National (Tableau 15). Le troisième ordre, les Apodes (ou
d'Histoire Naturelle de Rabat, Muséum d'Histoire Gymnophiones), ne sont pas représentés au
Naturelle de Paris, British Muséum, etc.). Maroc.

Tableau 15 : Amphibiens du Maroc

Nom scientifique Nom commun Affinité biogéographique Catégorie

Or/ Urodèles
F/Salamandridae
Pleurodeles waltli Pleurodèle de Waltl MED
Salamandra salamandra algira Salamandre tachetée EUR Rare
Or/ Anoures
F/ Discoglossidae
Alytes obstetricans maurus Crapaud accoucheur EUR Rare
Discoglossus pictus scovazzii Discoglosse peint MED
F/ Pelobatidae
Pelobates varaldii Pélobate marocain MED END/Rare
F/ Bufonidae
Bufo brongersmai Crapaud de Brongersma MED END
Bufo bufo spinosus Crapaud commun EUR
Bufo mauritanicus Crapaud de Maurétanie AFRIC.
Bufo viridis viridis Crapaud vert MED, EUR
F/ Hylidae
Hyla meridionalis Rainette meridionale MED
F/ Ranidae
Rana saharica Grenouille verte MED
d’Afrique du Nord
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Les espèces d’Amphibiens endémiques sont au Espèces menacées


nombre de deux : le Pélobate marocain
(Pelobates varaldii), espèce méditerranéenne, et La liste des espèces menacées de Reptiles, au
le Crapaud de Brongersma (Bufo brongersmai), nombre de 13, est donnée dans le Tableau 17.
espèce saharienne. Les espèces rares sont au Les menaces qui pésent sur ces espèces peuvent
nombre de trois : la Salamandre tachetée être classées en trois catégories (d'après les lignes
(Salamandra salamandra) et le Crapaud directrices du PNUE,1993, légèrement
accoucheur (Alytes obstetricans), espèces médio- modifées) :
européennes, se limitent aux zones les plus
humides et les plus fraîches du Rif; la troisième Catégorie A :
espèce, le Pélobate marocain, endémique, est Les menaces indirectes dues à des facteurs socio-
localisée sur la façade nord-atlantique. économiques, dont :
A1 : poussée démographique;
° Reptiles A2 : mouvement des populations;
A3 : industrialisation.
Apparus il y a moins de 320 millions d'années,
les Reptiles se sont adaptés entièrement à la vie Catégorie B :
terrestre (structure anatomique des divers Les menaces directes, essentiellent d’origine
organes, constitution spécifique des oeufs et des anthropique :
embryons, etc.). De moeurs discrètes, silencieux B1 : développement
et d'une grande agilité, ces animaux peuvent (transport, pollution, drainage, extraction
subir des destructions importantes sans qu'on minière );
s’en rende compte. B2 : piétinement
(agriculture, destruction / altération des
Les Reptiles sont représentés par 92 espèces habitats);
62 (Tableau 16) appartenant à deux Ordres: les B3 : exploitation
Chéloniens avec 3 espèces (non compris 6 (braconnage, prélèvements directs,
marines plus ou moins accidentelles sur nos commerce national et international,
côtes) et les Squamates (ou Lépidosauriens) avec médecine traditionnelle, consommation);
89 espèces, réparties entre 3 sous-ordres : B4 : gestion des ressources
Amphisbéniens (3 espèces), Sauriens (61 (utilisation inadéquate des sols, tourisme,
espèces) et Ophidiens (25 espèces). La seule comportement humain abusif).
espèce de l'Ordre des Crocodiliens, le Crocodile
du Nil (C rocodylus niloticus) s'est éteinte de la Catégorie C :
faune marocaine au début des années 50. Menaces qui peuvent découler de l'absence de
connaissances sur l'espèce.
La Figure 13 donne les aires de répartition de
quelques Ambibiens et Reptiles du Maroc.
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Fig. 13 : Aire de répartition de quelques espèces d’Amphibiens et Reptiles


(FEKHAOUI, 1997)

Lacerta andreanskyi Geckonia chazaliae


(Lézard du Haut Atlas) (Gecko casqué)

63

Naja Haje
Testudo graeca (Cobra ou naja)
(Tortue grecque ou mauresque)

Cerastes vipera Vipera manticola


(Vipère de l’erg) (Vipère naine de l’Atlas)
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Ophisaurus koelliker i Uromastyx acanthinurus


(Orvet du Maroc) (Fouette-queue)

64

Varanus griseus
Bufo brongersmai (Varan du désert)
(Crapaud de B rongersma)

Chamaeleo chamaeleon
(Caméléon commun)
Salamandra salamandra
(Salamandre tâchetée)
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Tableau 16 : Les Reptiles du Maroc


Nom scientifique Nom commun Affinité Catégorie
biogéographique

Order Chelonia

F/ Testudinidae
Testudo graeca graeca Tortue grecque MED Menacée
F/ Emydidae
Mauremys leprosa Emyde lépreuse MED
Emys orbicularis occidentalis Cistude d'Europe MED Menacée/Rare

Ordre Squamata
S/O Amphisbaenia
F/Amphisbaenidae
Blanus mettetali Amphisbène END END
cendré du Maroc
Blanus tingitanus Amphisbène END END
cendré de Tanger
F/ Trogonophidae
Trogonophis wiegmanni elegans Trogonophis mauve END END
Trogonophis w. wiegmanni Trogonophis jaune MED

S/O Sauria
F/ Gekkonidae
Geckonia chazaliae Gecko casqué SAH Rare
Hemidactylus turcicus Hemidactyle MED Rare
verruqueux (cosmopolite)
Ptyodactylus oudrii Ptyodactyle d'Oudri SAH
Quedenfeldtia trachyblepharus Gecko à paupières END END
épineuses du Ht Atlas 65
Quedenfeldtia moerens Gecko à paupières END END
épineuses
Saurodactylus fasciatus Saurodactyle à bandes END END/Rare
Saurodactylus brosseti Saurodactyle de Brosset END END
Saurodactylus mauritanicus Saurodactyle de Maurétanie Nord Afric
Stenodactylus petrii Sténodactyle de Pétrie SAH
Stenodactylus sthenodactylus mauritanicus Sténodactyle commun SAH
Tarentola annularis annularis Tarente annelée SAH
Tarentola boehmei Tarente du Maroc END END
Tarentola deserti Tarente du désert SAH
Tarentola ephippiata hoggarensis Tarente du Hoggar SAH Rare
Tarentola mauritanica mauritanica Tarente commune MED
Tarentola m. juliae - END END
Tropiocolotes tripolitanus algericus Tropiocolotes à écailles carénées SAH
Tropiocolotes t. occidentalis - END END

F/Agamidae
Agama bibronii Agame de Bibron Nord Afric
Trapelus mutabilis Agame variable SAH
Uromastyx acanthinurus acanthinurus Fouette queue commun SAH Menacée
Uromastyx a. flavifasciatus - END Men/END

F/ Chamaeleonidae
Chamaeleo chamaeleon chamaeleon Cameléon Nord Afric Menacée

F/ Scincidae
Chalcides colosii Seps rifain END END
Chalcides ebneri Seps d'Ebner END Men/END
Chalcides mauritanicus Seps de Maurétanie Nord Afric Rare
Chalcides mionecton mionecton Seps mionecton END END
Chalcides m. trifasciatus - END END
Chalcides minutus Petit Seps tridactyle END END
Chalcides ocellatus ocellatus Seps ocellé MED
Chalcides o. tiligugu - END END
Chalcides o. subtypicus - END END
Chalcides manueli Seps de Manueli END END/Rare
Chalcides montanus montanus Seps du Haut Atlas END END
Chalcides m. lanzai Seps du Moyen Atlas END END
Chalcides parallelus Seps à lignes parallèles Rare
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Chalcides polylepis Seps à écailles nombreuses END END


Chalcides pseudostriatus Seps strié du Maroc END END
Eumeces algeriensis algeriensis Eumécès d'Algérie Nord Afric
Eumeces a. meridionalis -
Scincus albifasciatus albifasciatus Scinque à bandes blanches Rare
(ou poisson de sable)
Scincus a. laterimaculatus -
Scincopus fasciatus Scinque à bandes SAH Menacée/Rare
Sphenops boulengeri Sphénops de Boulenger SAH
Sphenops delislei Sphénops de De l'Isle SAH Rare
Sphenops sphenopsiformis Sphénops Occidental SAH

F/ Lacertidae
Acanthodactylus aureus Acanthodactyle doré SAH
Acanthodactylus boskianus Acanthodactyle rugueux SAH
(ou de Bosc)
Acanthodactylus busacki Acanthodactyle de Busack END END
Acanthodactylus dumerili exiguus Acanthodactyle de Duméril SAH
Acanthodactylus erythrurus belli Acanthodactyle commun Nord Afric.
Acanthodactylus e. atlanticus - END END
Acanthodactylus longipes Acanthodactyle SAH Rare
à longs pieds
Acanthodactylus maculatus Acanthodactyle tacheté SAH
Acanthodactylus savignyi Acanthodactyle de Savigny Nord Afric.
Acanthodactylus lineomaculatus Acanthodactyle ligné END END
Lacerta andreanszkyi Lézard de l'Atlas END END/Rare
Lacera pater pater Lézard ocellé d’Afrique du Nord MED
Lacerta p. tangitana - END END
Mesalina guttulata guttulata Erémias à gouttelettes SAH
Mesalina olivieri olivieri Erémias d'Olivier MED
Mesalina o. simoni - - END
66 Mesalina pasteuri Erémias de Pasteur SAH Rare
Mesalina rubropunctata Erémias à points rouges SAH Rare
Ophisops occidentalis Ophisops occidental SAH Rare
Scelarcis perspicillata Lézard à lunettes MED
Scelarcis p. chabanaudi - END END
Scelarcis p. pellegrini - END END
Podaris hispanica vaucheri Lézard hispanique MED
Psammodromus algirus algirus Psammodrome algire Nord Afric.
Psammodromus a. nolli -
Psammodromus blanci Psammodrome de Blanc Nord Afric. Rare
Psammodromus microdactylus Psammodrome à petits END END/Menacée/
doigts (P. vert) Rare
Psammodromus hispanicus Psammodrome d’Espagne MED Introduit

F/ Anguidae
Ophisaurus koellikeri Orvet du Maroc END END

F/ Varanidae
Varanus griseus griseus Varan du désert SAH Menacée/Rare

S/O Ophidia (serpents)


F/ Leptotyphlopidae
Leptotyphlops macrorhynchus Leptotyphlops macrorhynque SAH Rare (peu connue)
(Serpent-minute)
F/ Boidae
Eryx jaculus jaculuus Boa-javelot MED Rare (peu connue)

F/ Colubridae
Lamprophis fuliginosus fuliginosus Couleuvre commune d'Afrique TROP. Rare
Coluber algirus inremedius Couleuvre algire SAH
Coluber hippocrepis Couleuvre fer-à-cheval MED
Coronella girondica Couleuvre coronelle girondine MED
Dasypeltis scabra Couleuvre mangeuse d'œufs TROP. Menacée/Rare
Lytorhynchus diadema diadema Couleuvre fouisseuse à diadème SAH
Macroprotodon cucullatus cucullatus Couleuvre à capuchon Nord Afric.
Macroprotodon c. mauretanicus -
Macroprotodon c. brevis - END END
Malpolon moilensis Couleuvre de Moïla SAH
Malpolon monspessulanus monspessulanus Couleuvre de Montpellier MED
Malpolon m. insignitus -
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Natrix maura Couleuvre vipérine MED


Natrix natrix astreptophora Couleuvre à collier EURASIE Rare
Psammophis schokari Couleuvre de Schokar SAH
Spalerosophis diadema cliffordi Couleuvre à diadème SAH Rare
de Clifford
Spalerosophis dolichospilus Couleuvre à diadème Nord Afric. Menacée
du Maghreb
Telescopus dhara obtusus Couleuvre-chat SAH Rare (peu
connue) d'Afriquedu Nord

F/ Elapidae
Naja haje legionis Cobra d’Afrique TROP. Menacée/rare
du Nord (Naja)

F/ Viperidae
Bitis arietans arietans Vipère heurtante TROP. Menacée/Rare
Cerastes cerastes Vipère à cornes SAH
Cerastes vipera Vipère de l’erg (des sables) SAH Rare
Echis leucogaster Echide à ventre blanc SAH Rare
Vipera latasti gaditana Vipère de Lataste MED Rare
Macrovipera mauritanica Vipère de Mauritanie MED
Vipera monticola Vipère naine de l'Atlas END END

67
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Tableau 17 : Espèces de Réptiles menacées

Gravité de menace
Niveau Niveau
Familles et espèces régional local Type de menace Type d’habitat

Testudinidae
Testudo graeca +++ ++ B2,B3 Milieux caillouteux ou sableux semi-désertiques;
végétation basse importante.
Emydidae
Emys orbicularis ++ +++ B1, B2, B3 Zones arrosées des étages climatiques humides et
subhumides, marais, étangs, canaux, etc.
Agamidae
Uromastyx acanthinurus +++ ++ B2, B3 Zones rocheuses et pierreuses du Sahara et grandes
steppes à sol salé.
Chamaeleonidae
Chamaeleo chameleon +++ ++ B1, B2, B3 Vie arboricole; jardins, oasis, broussailles.

Scincidae
Chalcides ebneri +++ A1, A2, A3, B2,B4 Milieux variés +/- humides (lits d'oueds, buissons,
pierres, etc.).

Scincopus fasciatus +++ C Zones sahariennes.

Scincus albifasciatus ++ B1, B3 Zones sablonneuses du Sahara.

Lacertidae
Psammodromus microdactylus ++ A1, A2,B2, B4 Plateaux ; landes rasées et pâturées; touffes basses de
palmiers nains.
Varanidae
68 Varanus griseus +++ +++ B3, B4 Ergs, lits d'oueds, zones caillouteuses de l'étage
saharien.

Colubridae
Dasypeltis scabra +++ B2, B4 Arganeraies

Spalerosophis dolichospilus
+++ B3, B4 Terrains sablonneux des ambiances arides et semi-
arides, champs de blé abondonnés.
Elapidae
Naja haj +++ B3, B4 Arganeraies, oasis, savanes sèches des milieux arides,
ambiances semi-désertiques.

Bitis ariatans +++ B3, B4 Zones steppiques à végétation claire, fourrés à


palmiers.

+ Faible
++ Moyenne
+++ Sérieuse
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Espèces endémiques Atlas sont moins importants que dans les


autres régions du Royaume : malgré le
Parmi les 92 espèces de Reptiles que compte déboisement très actif, il reste de belles masses
le Maroc (non comprises les 6 espèces de forestières, particulièrement dans le Moyen
tortues marines), 21 sont endémiques Atlas Central, qui constituent un bon
(Tableau 18); c’est le taux d'endémisme le sanctuaire pour la faune.
plus important dans toute la zone
paléarctique occidentale! A titre de Les plaines atlantiques et les plateaux, zones bien
comparaison, l’Italie, qui vient en deuxième explorées, suivent dans l'importance des milieux
position, ne compte que 8 endémiques. Nos les plus diversifiés. Ils se caractérisent par un taux
voisins immédiats, l’Algérie et l’Espagne, d'endémisme très important, pouvant s’expliquer
comptent chacun 3 endémiques. par l'isolement de ces plaines par l'axe atlasique et
la grande diversité des habitats (forêts, steppes,
Les zones les plus riches en taxa endémiques cultures, zones humides, etc.). Les menaces qui
sont, par ordre d’importance décroissante : les pèsent sur les reptiles de cette région semblent
chaînes montagneuses, les plateaux et plaines cependant les plus grandes : densité
atlantiques, les zones présahariennes et démographique élevée, industries, urbanisation
sahariennes, le Souss et l’Oriental. galopante, destruction des habitats naturels,
agriculture, élevage intensif, exploitation
Les massifs montagneux du Rif et des Atlas minière, infrastructures, tourisme, …
sont les plus riches en espèces : 32 espèces
dont 18 endémiques. La richesse des Le Présahara et le Sahara sont les plus diversifiés
montagnes s’expliquerait par le maintien avec, pour le pays tout entier, le plus grand
d’éléments paléarctiques en altitude. Le Rif, nombre d'espèces, liées à ce biome particulier,
quoique de surface relativement petite par ainsi que d'espèces menacées et rares, mais un
rapport au reste du domaine montagneux, est faible taux d'endémisme. Cette diversité 69
particulièrement riche en endémiques. Les importante trouve son explication dans le brassage
chaînes atlasiques (Moyen et Haut Atlas) se entre des éléments sahariens et méditerranéens
caractérisent par une richesse moindre que le traversant le Jbel Bani par les vallées et par la
Rif; cependant, les risques d'un région côtière, qui ont réussi à s’acclimater à ces
appauvrissement de la faune reptilienne des nouvelles conditions (Bons, 1959).
Tableau 18 : Espèces de
Reptiles endémiques du Maroc
F/ Amphisbaenidae (2)
Blanus mettetali
Blanus tingitanus

F/ Gekkonidae(5)
Quedenfeldtia trachyblepharus
Quedenfeldtia moerens
Saurodactylus brosseti
Saurodactylus fasciatus
Tarentola boehmei

F/ Scincidae (8)
Chalcides colosii
Chalcides ebneri
Chalcides mionecton
Chalcides manueli
Chalcides montanus
Chalcides polylepis
Chalcides minutus
Chalcides pseudostriatus

F/Lacertidae (4)
Acanthodactylus busacki
Acanthodactylus lineomaculatus
Lacerta andreanszkyi
Psammodromus microdactylus

F/Anguidae (1)
Ophisaurus koellikeri

F/ Viperidae (1)
Vipera monticola
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La plaine du Souss, région de l'Arganier, est bien


connue des herpétologues et des terrariophiles.
Elle offre la diversité la plus faible, mais, par
rapport à sa superficie, paraît néanmoins riche et
diversifiée. Elle héberge, outre quelques espèces
endémiques, un mélange d'espèces d’affinités
méditerranéenne, macaronésienne, saharienne et
tropicale. Cependant, la forte densité en milieu
rural (46 hab./km2) et les divers prélèvements
effectués ont appauvri la faune herpétologique,
principalement les serpents. Ces écosystèmes
étant faunistiquement très importants, il est
impératif de les préserver dès à présent des
atteintes anthropiques.

L'Oriental, représenté par la vallée de la


Moulouya et les Hauts plateaux, se caractérise
par des conditions de vie difficiles : climats
dominés par les étages bioclimatiques semi-
aride, aride et saharien, vent parfois très fort,…
La végétation est composée de steppes à alfa et à
armoises, de tamaris et de jujubiers.. Ces
conditions ont favorisé l'installation d'espèces
d'affinités saharienne et présaharienne ; d’autres
espèces, méditerranéennes et nord-africaines, se
70 sont également bien adaptées à ces conditions.
Cette diversité biologique se caractérise par un
faible taux d'endémisme et une bonne présence
d'espèces liées à ce biome particulier.
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

* Oiseaux

La situation géographique du Maroc et la diversité


de ses habitats exliquent la richesse de notre avifaune,
tant pour ce qui est des espèces sédentaires que pour
les espèces migratrices pour lesquelles le pays
constitue une importante voie de passage ou une
destination lors de leurs migrations entre l’Europe et
l’Afrique. L’avifaune nationale compte aujourd’hui
334 espèces plus ou moins régulièrement visibles au
cours d’un cycle annuel complet, réparties sur 17
Ordres appartenant tous, depuis la disparition de
l’Autruche de nos territoires sahariens, à la seule
Section des Carinates. Le Tableau 19 donne
l’inventaire de ces espèces et leurs statuts; il n’est pas
tenu compte d’espèces éteintes, d’espèces
accidentelles, ni des quelques espèces issues d’élevage
et relâchées dans la nature en vue de la chasse (tel que
le Faisan de Colchide par exemple).

Parmi notre avifaune, l’Ordre numériquement le


mieux représenté est celui des Passereaux, qui
représente à lui seul plus de 40 % du total des
espèces. Il s’agit d’espèces terrestres, chanteuses, liées
à la végétation des forêts, parcs, roselières, champs et
bordures de plans d’eau et d’oueds. L’Ordre des l’élégante Grue demoiselle (Anthropoides virgo), 71
Charadriiformes vient en seconde position avec qui nidifiait sur les hauts plateaux moyen atlasiques
environ 20 % du nombre total d’espèces : ce sont jusqu’en 1984. Deux autres espèces, nidificatrices
des oiseaux aquatiques et pélagiques, souvent liés à occasionnelles sur le Bas Drâa (plan d’eau de
la présence de l’eau (douce, saumâtre ou marine) et l’Iriki), le Flamant rose (Phoenicopterus ruber) et le
qui se déplacent en milieux ouverts. Les autres Canard pilet (Anas acuta), ont disparu vers 1970-
Ordres colonisent une large gamme de biotopes. 75, suite à l’assèchement de cette zone, consécutive
à la construction en amont du Barrage El Mansour
A côté de cette avifaune assez régulièrement Eddahbi. La Guifette moustac (Chlidonias
présente sur notre territoire figurent des espèces hybrida), autrefois fréquente dans les marais du
parfois observées accidentellement, dont 131 Gharb, est aujourd’hui devenue très rare suite à
ont été rapportées jusqu’à présent, et dont la la destruction de son habitat (drainage et
présence peut maintenant être confirmée ou assèchement intense). Le Courlis à bec grêle
infirmée par l’étude des dossiers transmis à notre (Numenius tenuirostris), hivernant sibérien
Commission d’Homologation Nationale. autrefois abondant, est devenu rarissime, localisé à
La Figure 14 donne la répartition géographique la Merja Zerga où il fut observé pour la dernière
de quelques espèces d’Oiseaux du Maroc. fois au cours de l’hiver 1995-96.

Espèces menacées

Depuis les dernières décennies, plusieurs espèces


d’Oiseaux qui nidifiaient plus ou moins
régulièrement dans le pays en ont disparu, suite à la
pression anthropique et à ses conséquences directes
ou indirectes (cf. infra). Ainsi, à une date
indéterminée ( siècle dernier ?) s’est éteinte
l’Erismature à tête blanche (Oxyura leucocephala) ;
puis, entre 1950 et 1980, de prestigieuses espèces,
telles que l’Autruche (Struthio camelus), le Vautour
oricou (Torgos tracheliotus), le Vautour moine
(Aegypius monachus), l’Aigle impérial ibérique
(Aquila adalberti) et la Pintade sauvage (Numida
meleagris). La dernière espèce à avoir disparu est
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Fig. 14 : Aire de répartition de quelques espèces d’Oiseaux


(BAOUAB, 1997)

Francolinus bicalcaratus Linné


(Francolin à double éperon)

72 Otis tarda Linné


Grande outarde

Porphyrio porphyrio Linné


Talève sultane)

Asio capensis Lichtenstein


Hibou du cap
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Falco eleonorae Géné


Faucon d’Eleonor e

Merops superciliosus Linné 73


Guêpier de Perse

Corvus ruficollis Lesson


Corbeau brun

Passer simplex Lichtenstein


Moineau du déser t
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Tableau 19 : Inventaire de l’avifaune marocaine

I. Ordre des Colymbiformes

+ Famille des Podicipedidae

1. Tachybaptus ruficollis Grèbe castagneux Ns, H


2. Podiceps cristatus Grèbe huppé Ns, H
3. Podiceps nigricollis Grèbe à cou noir Nr, H

II. Ordre des P rocellariiformes

+ Famille des P rocellariidae

4. Calonectris diomedea Puffin cendré Nr, M


5. Puffinus gravis Puffin majeur M
6. Puffinus griseus Puffin fuligineux M, Hr
7. Puffinus puffinus Puffin des Anglais M?
8. Puffinus yelkouan Puffin de Méditerranée M, H

74 + Famille des H ydrobatidae

9. Oceanites oceanicus Océanite de Wilson Mr ?


10. Hydrobates pelagicus Océanite tempête Nr ?, M, H
11. Oceanodroma leucorhoa Océanite culblanc M, H

III. Ordre des Pélécaniformes

+ Famille des Sulidae

12. Morus bassanus Fou de Bassan M, H

+ Famille des Phalacrocoracidae

13. Phalacrocorax carbo Grand Cormoran Ns, H


14. Phalacrocorax aristotelis Cormoran huppé Nr, H

IV. Ordre des Ciconiiformes

+ Famille des Ardeidae

15. Botaurus stellaris Butor étoilé Nr ?, Mr, H ?


16. Ixobrychus minutus Blongios nain Ner, M
17. Nycticorax nycticorax Bihoreau gris Ne, M, Hr
18. Ardeola ralloides Crabier chevelu Ner, M, Hr
19. Bubulcus ibis Héron garde-bœufs Ns, Mr, H
20. Egretta garzetta Aigrette garzette Ns, M, H
21. Egretta alba Grande Aigrette Mr, Hr ?
22. Ardea cinerea Héron cendré Nr, M, H
23. Ardea purpurea Héron pourpré Ner, M, Hr
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+ Famille des Ciconiidae

24. Ciconia nigra Cigogne noire Mr


25. Ciconia ciconia Cigogne blancheNe/s, M, H

+ Famille des Threskiornithidae

26. Plegadis falcinellus Ibis falcinelle No, Mr, Hr


27. Geronticus eremita Ibis chauve Nsr
28. Platalea leucorodia Spatule blanche No, M, H

+ Famille des Phoenicopteridae

29. Phoenicopterus ruber Flamant rose M, H

V. Ordre des Ansériformes

+ Famille des Anatidae

30. Anser anser Oie cendrée H


31. Tadorna ferruginea Tadorne casarca Nsr
32. Tadorna tadorna Tadorne de Belon H
33. Anas penelope Canard siffleur H
34. Anas strepera Canard chipeau No, H 75
35. Anas crecca Sarcelle d'hiver H
36. Anas platyrhynchos Canard colvert Ns, H
37. Anas acuta Canard pilet M, H
38. Anas querquedula Sarcelle d'été M, Hr
39. Anas clypeata Canard souchet No, H
40. Marmaronetta angustirostris Sarcelle marbrée Nsr, H
41. Netta rufina Nette rousse Nsr, H
42. Aythya ferina Fuligule milouin Nsr, H
43. Aythya nyroca Fuligule nyroca Nsr, H
44. Aythya fuligula Fuligule morillon H
45. Melanitta nigra Macreuse noire H
46. Mergus serrator Harle huppé Hr
47. Oxyura jamaicensis Erismature rousse Nsr

VI. Ordre des Falconiformes

+ Famille des Accipitridae

48. Pernis apivorus Bondrée apivore M


49. Elanus caeruleus Elanion blanc Ns
50. Milvus migrans Milan noir Ne, M
51. Milvus milvus Milan royal Nsr, Hr
52. Gypaetus barbatus Gypaète barbu Nsr
53. Neophron percnopterus Percnoptère d’Egypte Ner, M
54. Gyps fulvus Vautour fauve Nsr(D?),M,Hr
55. Circaetus gallicus Circaète Jean le Blanc Ne, M
56. Circus aeruginosus Busard des roseaux Ns, M, H
57. Circus cyaneus Busard Saint-Martin H
58. Circus pygargus Busard cendré Ner, M
59. Melierax metabates Autour chanteur Nsr
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

60. Accipiter gentilis Autour des palombes Nsr, Hr


61. Accipiter nisus Epervier d'Europe Ns, H
62. Buteo buteo Buse variable H
63. Buteo rufinus Buse féroce Ns
64. Aquila rapax Aigle ravisseur Nsr
65. Aquila adalberti Aigle impérial ibérique No, Hr ?
66. Aquila chrysaetos Aigle royal Nsr
67. Hieraaetus pennatus Aigle botté Ne, M
68. Hieraaetus fasciatus Aigle de Bonelli Ns

+ Famille des Pandionidae

69. Pandion haliaetus Balbuzard pêcheur Nsr, M, H

+ Famille des Falconidae

70. Falco naumanni Faucon crécerellette Ne/s, M, Hr


71. Falco tinnunculus Faucon crécerelle Ns, H
72. Falco columbarius Faucon émerillon Hr
73. Falco subbuteo Faucon hobereau Ne, M
74. Falco eleonorae Faucon d'Eléonore Ner
75. Falco biarmicus Faucon lanier Ns
76. Falco peregrinus Faucon pélerin Ns, M, H
77. Falco pelegrinoides Faucon de Barbarie Ns
76

VII. Ordre des Galliformes

+ Famille des Tetraonidae

78. Alectoris barbara Perdrix gambra Ns


79. Francolinus bicalcaratus Francolin à double éperon Nsr
80. Coturnix coturnix Caille des blés Ne/s, M, Hr

VIII. Ordre des Gruiformes

+ Famille des Turnicidae

81. Turnix sylvatica Turnix d'Andalousie Nsr (D ?)

+ Famille des Rallidae

82. Rallus aquaticus Râle d'eau Nsr, H


83. Porzana porzana Marouette ponctuée M
84. Porzana parva Marouette poussin M
85. Porzana pusilla Marouette de Baillon Ner ?, M
86. Crex crex Râle des genêts Mr, Hr
87. Gallinula chloropus Poule d'eau Ns, H
88. Porphyrio porphyrio Talève sultane Nsr
89. Fulica atra Foulque macroule Ns, H
90. Fulica cristata Foulque à crête Ns

+ Famille des G ruidae

91. Grus grus Grue cendrée H


Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

+ Famille des Otitidae

92. Tetrax tetrax Outarde canepetière Nsr, Hr


93. Chlamydotis undulata Outarde houbara Nsr
94. Otis tarda Grande Outarde Nsr, Hr ?
95. Ardeotis arabs Outarde arabe Nsr (D?)

IX. Ordre des Charadriiformes

+ Famille des Haematopodidae

96. Haematopus ostralegus Huîtrier pie M, H

+ Famille des Recurvirostridae

97. Himantopus himantopus Echasse blanche Ne/s, M, H


98. Recurvirostra avosetta Avocette élégante Nr, M, H

+ Famille des Burhinidae

99. Burhinus oedicnemus Oedicnème criard Ns, H


+ Famille des Glareolidae
77
100. Cursorius cursor Courvite isabelle Ne/s
101. Glareola pratincola Glaréole à collier Ne, M

+ Famille des Charadriidae

102. Charadrius dubius Petit Gravelot Ns, M, H


103. Charadrius hiaticula Grand Gravelot M, H
104. Charadrius alexandrinus Gravelot à collier interrompu Ns, M, H
105. Eudromias morinellus Pluvier guignard Hr
106. Pluvialis apricaria Pluvier doré H
107. Pluvialis squatarola Pluvier argenté M, H
108. Vanellus vanellus Vanneau huppé Nsr, H

+ Famille des Scolopacidae

109. Calidris canutus Bécasseau maubèche M, H


110. Calidris alba Bécasseau sanderling M, H
111. Calidris minuta Bécasseau minute M, H
112. Calidris temminckii Bécasseau de Temminck Mr, Hr
113. Calidris ferruginea Bécasseau cocorli M, Hr
114. Calidris alpina Bécasseau variable M, H
115. Philomachus pugnax Combattant varié M, H
116. Lymnocryptes minimus Bécassine sourde Hr
117. Gallinago gallinago Bécassine des marais No ?, M, H
118. Scolopax rusticola Bécasse des bois H
119. Limosa limosa Barge à queue noire M, H
120. Limosa lapponica Barge rousse M, H
121. Numenius phaeopus Courlis corlieu M, H
122. Numenius arquata Courlis cendré M, H
123. Tringa erythropus Chevalier arlequin M, H
124. Tringa totanus Chevalier gambette M, H
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

125. Tringa stagnatilis Chevalier stagnatile Mr, Hr


126. Tringa nebularia Chevalier aboyeur M, H
127. Tringa ochropus Chevalier cul-blanc M, H
128. Tringa glareola Chevalier sylvain M, H
129. Actitis hypoleucos Chevalier guignette M, H
130. Arenaria interpres Tournepierre à collier M, H
131. Phalaropus lobatus Phalarope à bec étroit Hr ?
132. Phalaropus fulicarius Phalarope à bec large Mr, Hr

+ Famille des Stercorariidae

133. Catharacta skua Grand Labbe M, H


134. Stercorarius pomarinus Labbe pomarin M, Hr
135. Stercorarius parasiticus Labbe parasite M, Hr

+ Famille des Laridae

136. Larus melanocephalus Mouette mélanocéphale H


137. Larus minutus Mouette pygmée M, H
138. Larus sabini Mouette de Sabine M, Hr
139. Larus ridibundus Mouette rieuse M, H
140. Larus genei Goéland railleur Nsr (D ?), H
141. Larus audouinii Goéland d'Audouin Nsr, M, H
142. Larus canus Goéland cendré Hr
78 143. Larus fuscus Goéland brun M, H
144. Larus cachinnans Goéland leucophée Ns
145. Larus marinus Goéland marin Hr
146. Rissa tridactyla Mouette tridactyle Hr

+ Famille des Sternidae

147. Gelochelidon nilotica Sterne hansel Neo, M


148. Sterna caspia Sterne caspienne H
149. Sterna maxima Sterne royale Mr, Hr
150. Sterna bengalensis Sterne voyageuse Mr, Hr
151. Sterna sandvicensis Sterne caugek M, H
152. Sterna dougallii Sterne de Dougall Mr
153. Sterna hirundo Sterne pierregarin No, M, H
154. Sterna paradisaea Sterne arctique Mr
155. Sterna albifrons Sterne naine Ne, M, Hr
156. Chlidonias hybrida Guifette moustac No, M, H
157. Chlidonias niger Guifette noire M, Hr
158. Chlidonias leucopterus Guifette leucoptère Mr, Hr

+ Famille des Alcidae

159. Alca torda Pingouin torda Hr


160. Fratercula arctica Macareux moine Hr

X. Ordre des Columbiformes

+ Famille des Pteroclididae

161. Pterocles lichtensteinii Ganga de Lichtenstein Nsr


162. Pterocles coronatus Ganga couronné Ns
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163. Pterocles senegallus Ganga tacheté Ns


164. Pterocles orientalis Ganga unibande Ns
165. Pterocles alchata Ganga cata Ns

+ Famille des Columbidae

166. Columba livia Pigeon biset Ns


167. Columba oenas Pigeon colombin Ns, Hr ?
168. Columba palumbus Pigeon ramier Ns, H
169. Streptopelia decaocto Tourterelle turque Ns
170. Streptopelia turtur Tourterelle des bois Ne, M
171. Streptopelia senegalensis Tourterelle maillée Nsr

XI. Ordre des Cuculiformes

+ Famille des Cuculidae

172. Clamator glandarius Coucou-geai Ner, M


173. Cuculus canorus Coucou gris Ne, M

XII. Ordre des Strigiformes

+ Famille des Tytonidae


79
174. Tyto alba Chouette effraie Ns

+ Famille des Strigidae

175. Otus scops Hibou petit-duc Ne, M


176. Bubo (bubo) ascalaphus Grand-duc ascalaphe Ns
177. Athene noctua Chouette chevêche Ns
178. Strix aluco Chouette hulotte Ns
179. Asio otus Hibou moyen-duc Ns, Hr
180. Asio flammeus Hibou des marais Mr, Hr
181. Asio capensis Hibou du Cap Nsr

XIII. Ordre des Caprimulgiformes

+ Famille des Caprimulgidae

182. Caprimulgus europaeus Engoulevent d'Europe Ne, M


183. Caprimulgus ruficollis Engoulevent à collier roux Ne, M, Hr
184. Caprimulgus aegyptius Engoulevent d'Egypte Ne

XIV. Ordre des Apodiformes

+ Famille des Apodidae

185. Apus unicolor Martinet unicolore No, Hr ?


186. Apus apus Martinet noir Ne, M
187. Apus pallidus Martinet pâle Ne, M
188. Apus melba Martinet à ventre blanc Ne, M
189. Apus caffer Martinet cafre Ner, Mr
190. Apus affinis Martinet à croupion blanc Ne/s
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XV. Ordre des Coraciiformes

+ Famille des Alcedinidae

191. Alcedo atthis Martin-pêcheur d'Europe Ns, H

+ Famille des Meropidae

192. Merops persicus Guêpier de Perse Ne


193. Merops apiaster Guêpier d'Europe Ne, M

+ Famille des Coraciidae

194. Coracias garrulus Rollier d'Europe Ne, M

+ Famille des Upupidae

195. Upupa epops Huppe fasciée Ne/s, M, Hr

XVI. Ordre des Piciformes

+ Famille des Picidae

80 196. Jynx torquilla Torcol fourmilier M, Hr


197. Picus vaillantii Pic de Levaillant Ns
198. Dendrocopos major Pic épeiche Ns

XVII. Ordre des Passériformes

+ Famille des Alaudidae

199. Eremopteryx nigriceps Alouette-moineau à front blanc Nsr


200. Ammomanes cincturus Ammomane élégante Ns
201. Ammomanes deserti Ammomane du désert Ns
202. Alaemon alaudipes Sirli du désert Ns
203. Chersophilus duponti Sirli de Dupont Ns
204. Rhamphocorys clot-bey Alouette de Clot-Bey Ns
205. Melanocorypha calandra Alouette calandre Ns, Hr ?
206. Calandrella brachydactyla Alouette calandrelle Ne, M, Hr ?
207. Calandrella rufescens Alouette pispolette Ns, H
208. Galerida cristata Cochevis huppé Ns
209. Galerida theklae Cochevis de Thékla Ns
210. Lullula arborea Alouette lulu Ns
211. Alauda arvensis Alouette des champs Ns, H
212. Eremophila alpestris Alouette hausse col Ns
213. Eremophila bilopha Alouette bilophe Ns

+ Famille des Hirundinidae

214. Riparia paludicola Hirondelle paludicole Ns


215. Riparia riparia Hirondelle de rivage M
216. Ptyonoprogne fuligula Hirondelle du désert Ns
217. Ptyonoprogne rupestris Hirondelle des rochers Ns, H
218. Hirundo rustica Hirondelle rustique Ne, M
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219. Hirundo daurica Hirondelle rousseline Ne, M


220. Delichon urbica Hirondelle de fenêtre Ne, M

+ Famille des Motacillidae

221. Anthus richardi Pipit de Richard Hr


222. Anthus campestris Pipit rousseline Ne, M
223. Anthus trivialis Pipit des arbres M
224. Anthus pratensis Pipit farlouse M, H
225. Anthus cervinus Pipit à gorge rousse Mr, Hr
226. Anthus spinoletta Pipit spioncelle H
227. Anthus petrosus Pipit maritime Hr ?
228. Motacilla flava Bergeronnette printanière Ne/s, M, H
229. Motacilla cinerea Bergeronnette des ruisseaux Ns, H
230. Motacilla alba Bergeronnette grise Ns, M, H

+ Famille des P ycnonotidae

231. Pycnonotus barbatus Bulbul des jardins Ns

+ Famille des Cinclidae

232. Cinclus cinclus Cincle plongeur Ns

+ Famille des Troglodytidae 81

233. Troglodytes troglodytes Troglodyte mignon Ns

+ Famille des P runellidae

234. Prunella modularis Accenteur mouchet Hr


235. Prunella collaris Accenteur alpin Nsr, Hr

+ Famille des Turdidae

236. Cercotrichas galactotes Agrobate roux Ne, M


237. Erithacus rubecula Rougegorge familier Ns, H
238. Luscinia megarhynchos Rossignol philomèle Ne, M
239. Luscinia svecica Gorgebleue à miroir M, H
240. Phoenicurus ochruros Rougequeue noir Ns, H
241. Phoenicurus phoenicurus Rougequeue à front blanc Ner, M, Hr
242. Phoenicurus moussieri Rubiette de Moussier Ns
243. Saxicola rubetra Tarier des prés M
244. Saxicola torquata Tarier pâtre Ns, H
245. Oenanthe isabellina Traquet isabelle Mr ?
246. Oenanthe oenanthe Traquet motteux Ne, M, Hr
247. Oenanthe hispanica Traquet oreillard Ne, M
248. Oenanthe deserti Traquet du désert Ne/s
249. Oenanthe moesta Traquet à tête grise Ns
250. Oenanthe lugens Traquet deuil Ns
251. Oenanthe leucopyga Traquet à tête blanche Ns
252. Oenanthe leucura Traquet rieur Ns
253. Monticola saxatilis Merle de roche Ner, Mr
254. Monticola solitarius Merle bleu Ns, H
255. Turdus torquatus Merle à plastron Hr
256. Turdus merula Merle noir Ns
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257. Turdus pilaris Grive litorne Hr ?


258. Turdus philomelos Grive musicienne H
259. Turdus iliacus Grive mauvis H
260. Turdus viscivorus Grive draine Ns, Hr ?

+ Famille des Sylviidae

261. Cettia cetti Bouscarle de Cetti Ns


262. Cisticola juncidis Cisticole des joncs Ns, Hr ?
263. Scotocerca inquieta Dromoïque du désert Ns
264. Locustella naevia Locustelle tachetée M, Hr
265. Locustella luscinioides Locustelle luscinioïde Ner, M
266. Acrocephalus melanopogon Lusciniole à moustaches Nsr, Hr
267. Acrocephalus paludicola Phragmite aquatique Mr
268. Acrocephalus schoenobaenus Phragmite des joncs M
269. Acrocephalus scirpaceus Rousserolle effarvatte Ne, M, Hr
270. Acrocephalus arundinaceus Rousserolle turdoïde Ne, M
271. Hippolais pallida Hypolais pâle Ne, M
272. Hippolais icterina Hypolaïs ictérine Mr ?
273. Hippolais polyglotta Hypolais polyglotte Ne, M
274. Sylvia undata Fauvette pitchou Ns, H
275. Sylvia deserticola Fauvette de l'Atlas (ou du désert) Ne/s
276. Sylvia conspicillata Fauvette à lunettes Ne/s, M
277. Sylvia cantillans Fauvette passerinette Ne, M
82 278. Sylvia melanocephala Fauvette mélanocéphale Ns, H
279. Sylvia nana Fauvette naine Ns
280. Sylvia hortensis Fauvette orphée Ne, M
281. Sylvia curruca Fauvette babillarde Mr
282. Sylvia communis Fauvette grisette Ner, M
283. Sylvia borin Fauvette des jardins M
284. Sylvia atricapilla Fauvette à tête noire Ns, M, H
285. Phylloscopus bonelli Pouillot de Bonelli Ne, M
286. Phylloscopus sibilatrix Pouillot siffleur M
287. Phylloscopus collybita Pouillot véloce Nsr, M, H
288. Phylloscopus trochilus Pouillot fitis M
289. Regulus ignicapillus Roitelet triple-bandeau Ns, H

+ Famille des Muscicapidae

290. Muscicapa striata Gobemouche gris Ne, M


291. Ficedula hypoleuca Gobemouche noir Ne, M

+ Famille des Timaliidae

292. Turdoides fulvus Cratérope fauve Ns

+ Famille des Paridae

293. Parus ater Mésange noire Ns


294. Parus caeruleus Mésange bleue Ns
295. Parus major Mésange charbonnière Ns

+ Famille des Sittidae

296. Sitta europaea Sittelle torchepot Ns


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+ Famille des Certhiidae

297. Certhia brachydactyla Grimpereau des jardins Ns

+ Famille des Remizidae

298. Remiz pendulinus Rémiz penduline Hr ?

+ Famille des O riolidae

299. Oriolus oriolus Loriot d'Europe Ne, M

+ Famille des Laniidae

300. Tchagra senegala Téléphone tchagra Ns


301. Lanius meridionalis Pie-grièche méridionale Ns
302. Lanius senator Pie grièche à tête rousse Ne, M

+ Famille des Corvidae

303. Garrulus glandarius Geai des chênes Ns


304. Pica pica Pie bavarde Ns
305. Pyrrhocorax graculus Chocard à bec jaune Ns
306. Pyrrhocorax pyrrhocorax Crave à bec rouge Ns
307. Corvus monedula Choucas des tours Ns 83
308. Corvus corone Corneille noire Hr ?
309. Corvus ruficollis Corbeau brun Ns
310. Corvus corax Grand Corbeau Ns

+ Famille des Sturnidae

311. Sturnus vulgaris Etourneau sansonnet H


312. Sturnus unicolor Etourneau unicolore Ns

+ Famille des Passeridae

313. Passer domesticus Moineau domestique Ns


314. Passer hispaniolensis Moineau espagnol Ns
315. Passer simplex Moineau blanc Ns
316. Passer montanus Moineau friquet Nsr, Hr
317. Petronia petronia Moineau soulcie Ns

+ Famille des F ringillidae

318. Fringilla coelebs Pinson des arbres Ns, H


319. Fringilla montifringilla Pinson du Nord Hr
320. Serinus serinus Serin cini Ns, H
321. Carduelis chloris Verdier d'Europe Ns, H
322. Carduelis carduelis Chardonneret élégant Ns, H
323. Carduelis spinus Tarin des aulnes H
324. Carduelis cannabina Linotte mélodieuse Ns, H
325 Loxia curvirostra Beccroisé des sapins Nsr, Hr
326. Rhodopechys sanguinea Bouvreuil à ailes roses Nsr
327. Bucanetes githagineus Bouvreuil githagine Ns
328. Coccothraustes coccothraustes Grosbec casse-noyaux Ns, H
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+ Famille des Emberizidae

329. Emberiza cirlus Bruant zizi Ns


330. Emberiza cia Bruant fou Ns
331. Emberiza striolata Bruant striolé Ns
332. Emberiza hortulana Bruant ortolan M
333. Emberiza schoeniclus Bruant des roseaux Nsr, Hr
334. Miliaria calandra Bruant proyer Ns, H

STATUT (LEGENDE) :

N : Espèce nicheuse

Ns = nicheur sédentaire : espèce dont la plupart des individus demeurent au Maroc en-dehors de la
saison de reproduction, ce qui n’exclut pas un certain erratisme, par exemple des montagnes vers les
plaines, ou du nord au sud des Atlas.
Ne = nicheur estivant : l’espèce se reproduit au Maroc puis, en principe, gagne ses quartiers d’hiver
généralement situés en Afrique subsaharienne.
Ne/s = espèce dont une partie de la population est estivante et l’autre sédentaire.
Nr = nicheur rare : nicheur régulier très localisé, mais l’immense majorité des individus nichent ailleurs.
No (ou Neo) = nicheur (estivant) occasionnel : espèce pour lequel quelques cas de reproduction, non
annuels, ont été constatés durant les deux dernières décennies.

84 M : Espèce migratrice

Observable en migration en périodes pré- et/ou postnuptiale, le plus souvent au passage entre l’Europe
et l’Afrique subsaharienne.

Mr = migrateur rare : seuls quelques individus passent par le Maroc, la majorité transitant par d’autres
voies (Est du Maghreb, par exemple).

H : Espèce hivernante

Observable en hivernage, provenant le plus souvent d’Europe de l’Ouest, mais aussi d’Europe de l’Est,
de l’est du bassin méditerranéen, de Sibérie, ou autre.

Hr = Hivernant rare : seuls quelques individus hivernent au Maroc; la majorité soit n’atteignant pas nos
latitudes, ou bien continuant leur migration vers l’Afrique sub-saharienne.

Autres symboles utilisés : ? : statut incertain ; D ? : espèce peut-être récemment disparue (sous le statut
considéré), eu égard au manque de données récentes la concernant (la discrétion de certaines d’entre
elles ne nous permet pourtant pas de l’affirmer avec certitude).
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Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

A côté de ces espèces définitivement disparues du ornithologues étrangers venant au Maroc pour «
Maroc, de nombreuses autres sont menacées cocher » les « spécialités locales » représente aussi
d’extinction, essentiellement représentées par un danger pour les plus rares d’entre elles : ainsi,
certains Anatidés (Marmaronetta angustirostris, dans certaines zones-clés de nidification de l’Ibis
Netta rufina, Aythya nyroca), certains Rapaces chauve (Geronticus eremita), les enfants ont appris
diurnes (Milvus milvus, Melierax metabates, à jeter des pierres sur les oiseaux en train de
Aquila rapax, Gypaetus barbatus, Gyps fulvus, s’alimenter pour les montrer au vol aux
Falco eleonorae), et nos quatre espèces d’Outardes ornithologues, moyennant récompense pécunière!
(Ardeotis arabs, Otis tarda, Otis tetrax et
Chlamydotis undulata), toutes devenus très rares Plusieurs espèces sont menacées par les pratiques
en Afrique. Le Turnix d’Andalousie (Turnix du nomadisme et du pastoralisme, tels certains
sylvatica), autrefois abondant le long des zones grands Rapaces comme les Vautours (Gypaetus
côtières incultes, a presqu’entièrement disparu, barbatus, Gyps fulvus), les Outardes et certaines
victime de la chasse abusive menée à son encontre, espèces liées aux zones humides, tel le Hibou du
car il est souvent confondu avec des oiseaux gibier Cap (Asio capensis). La Grue demoiselle
(Caille des blés ou même Perdrix gambra). (Anthropoides virgo) a disparu du pays (Moyen
Atlas), les bergers et les nomades ayant
Il faut souligner que le problème ne tient pas tant fréquemment ramassé et consommé ses œufs,
à l’absence d’une législation nationale en matière rayant ainsi l’espèce de ses derniers quartiers de
de protection des espèces animales et végétales nidification africains !
qu’à la non-application de celle-ci. A cela, il faut
aussi ajouter l’absence totale d’éducation civique Une autre menace, et non des moindres, est la
concernant le respect de la faune et de la flore, les régression des espaces forestiers (surexploitation,
mentalités courantes étant enclines à percevoir la traitements sylvicoles inappropriés). Comme
nature comme un réservoir inépuisable et destiné espèces particulièrement touchées : toute une série
uniquement à satisfaire les besoins immédiats de d’espèces de Rapaces (Milvus milvus, Melierax 85
l’homme. Ceci est d’ailleurs valable non metabates, Aquila rapax), le Francolin à double
seulement pour les populations locales, mais éperon (Francolinus bicalcaratus), espèce très rare
aussi pour une certaine catégorie de touristes au Maroc et dont le pays représente l’unique
étrangers pour lesquels des chasses touristiques station de nidification en zone paléarctique, et le
ont été récemment développées. Ces chasseurs Turnix d’Andalousie (Turnix sylvatica).
outrepassent souvent la législation existante,
chassant parfois même en journées interdites Comme dans toutes les régions méditerranéennes
dans des zones parmi les plus riches qui devraient soumises au rythme des deux saisons humide et
plutôt être considérées comme réserves. Il est sèche, l’assèchement des marais et des zones
opportun de rappeler ici également les effets humides, très important dans le nord du pays
désastreux perpétrés chaque année sur l’Outarde (Gharb en particulier), a été particulièrement
houbara (Chlamydotis undulata) et d’autres accentué au cours de ces quinze dernières années
espèces par les fauconniers moyen-orientaux, de par un grave déficit pluviométrique. Si beaucoup
la même façon que cela s’est passé dans leurs pays de zones humides ont disparu naturellement
d’origine, en Tunisie, et d’autres pays,.. Une durant ces dernières années, beaucoup d’autres
sensibilisation toute particulière de ces « riches » sont continuellement asséchées pour mises en
chasseurs sur la précarité de la faune marocaine, cultures, entraînant des pertes d’habitats pour les
et la recherche de leur collaboration pour pouvoir espèces aquatiques, telles que certains Ardéidés
en assurer une protection satisfaisante devraient (Botaurus stellaris, Ixobrychus minutus, Ardea
constituer une action prioritaire. purpurea, Ardeola ralloides), Anatidés (Anas
strepera, Marmaronetta angustirostris, Netta
De nombreuses espèces côtières, en particulier les rufina, Aythya nyroca, Aythya ferina), Rallidés
plus rares, sont menacées par un tourisme plus (Porzana pusilla, Porphyrio porphyrio, Rallus
ordinaire, notamment la large fréquentation des aquaticus) et Passereaux (Acrocephalus spp. par
plages et même des zones rocheuses qui sont exemple). Autres espèces touchées par ce facteur : le
aujourd’hui rendues accessibles par de petits Hibou du Cap (Asio capensis), dont la population
canots et bateaux de plaisance. C’est le cas du marocaine relictuelle représente le seul bastion de
Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis), cette espèce africaine au nord du Sahara. La
devenu extrêmement rare au Maroc, du Puffin Locustelle luscinioïde (Locustella luscinioides), la
cendré (Calonectris diomedea) et de l’Océanite Lusciniole à moustaches (Acrocephalus
tempête (Hydrobates pelagicus). Dans une melanopogon) et le Bruant des roseaux (Emberiza
certaine mesure, la manie maladive de certains schoeniclus) trouvent dans les zones humides du
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nord-ouest du Maroc l’une de leurs rares, sinon la naumanni), la Foulque à crête (Fulica cristata), le
seule station de nidification africaine. Martinet à croupion blanc (Apus affinis),
l’Alouette de Clot-Bey (Rhamphocorys clotbey),
L’usage abusif de pesticides (y compris en lutte l’Hirondelle paludicole (Riparia paludicola) et le
anti-acridienne), dont certains interdits depuis Bulbul des jardins (Pycnonotus barbatus).
longtemps en Europe (dieldrine, parathion,
malathion), entraîne la stérilisation de Rapaces par Parmi les espèces en régression à l’échelle
empoisonnement secondaire le long des chaînes mondiale, le très rare Ibis chauve (Geronticus
trophiques. La même menace pèse sur les eremita) ne semble plus nicher, à l’état naturel,
Outardes et le Francolin à double éperon. Malgré qu’au Maroc.
ses effets extrêmement néfastes, la strychnine est
encore fréquemment utilisée par les agents La Sarcelle marbrée (Marmaronetta angustirostris)
forestiers pour lutter contre les ennemis du bétail, est une espèce mondialement rare, à distribution
à savoir les renards et les chacals. La cause très fragmentée (Asie, Afrique et Europe) et en
principale de disparition des dernières populations forte régression sur l’ensemble de son aire de
de Vautours nidificatrices (Gyps fulvus et répartition ; elle vient de faire l’objet d’une étude
Neophron percnopterus en particulier) est à récente du Bureau International de Recherches sur
imputer directement à l’utilisation de ce produit. les Oiseaux d’Eau et d’être placée au Maroc sur la
liste des espèces protégées.
Espèces endémiques ou d’importance mondiale
Le Faucon d’Eléonore (Falco eleonorae) et le
Le Maroc représente un intérêt capital pour Goéland d’Audouin (Larus audouinii) sont des
certaines espèces à distribution géographique nidificateurs très rares, localisés surtout sur des
mondiale extrêmement réduite, soit îlots (Iles Chaffarines, Archipel d’Essaouira, Sidi
naturellement, soit à la suite d’une régression Moussa au nord de Salé).
86 récente de leurs populations.
Le Milan royal (Milvus milvus), dont une petite
Ainsi, même si aucune espèce n’est naturellement population relictuelle survit encore dans le Rif et
endémique du Maroc (ce n’est pas le cas au niveau le Moyen Atlas, est une espèce mondialement
subspécifique pour lesquelles les formes locales rare, limitée à quelques pays seulement du
marocaines sont nombreuses et parfois fortement Paléarctique Occidental (Espagne, Allemagne et
différenciées des populations européennes de la France surtout).
même espèce) , plusieurs autres espèces présentent
une répartition géographique naturellement L’Outarde houbara (Chlamydotis undulata),
limitée, incluant le Maroc, où elles peuvent être victime d’une chasse abusive par les fauconniers
observées en tant que nicheuses sédentaires, moyen-orientaux (cf. supra), a vu son aire de
visiteuses d’été, migratrices et/ou hivernantes. Le distribution se rétrécir comme peau de chagrin
Pic de Levaillant (Picus vaillantii), la Fauvette de et est en régression dramatique dans le pays.
l’Atlas (Sylvia deserticola) et la Rubiette de
Moussier (Phoenicurus moussieri) sont des Le Martinet unicolore (Apus unicolor) est un
endémiques nord-africains, plus ou moins migrateur et/ou hivernant très rare,
fréquents dans le pays. Le Sirli de Dupont normalement nidificateur endémique des Iles
(Chersophilus duponti) et l’Engoulevent à collier Canaries et de Madère, mais qui vient d’être
roux (Caprimulgus ruficollis) présentent une découvert récemment nidifiant sur une falaise
répartition ibéro-maghrébine. atlantique de la région d’Agadir.
Le Maghreb représente également pour quelques
espèces l’unique ou tout du moins l’une des rares Le Phragmite aquatique (Acrocephalus
zones de répartition dans le domaine du paludicola), espèce limitée au Paléarctique
Paléarctique Occidental (Afrique du Nord, Occidental (Russie, Pologne, Hongrie,
Europe et Moyen-Orient). Ces espèces, qui Allemagne), devenu très rare suite à la
peuvent être très menacées, rares ou bien assez modification de son habitat (assèchement des
communes, voire très communes, représentent un marais et drainages), transite par le Maroc,
intérêt majeur pour les ornithologues étrangers effectuant parfois de courtes haltes de migration
qui visitent le pays pour pouvoir les y observer dans les zones humides favorables, pour
(rôle économique de l’éco-tourisme). Parmi cette rejoindre ses quartiers d’hiver subsahariens. Il en
catégorie, on peut citer : l’Elanion blanc (Elanus est de même pour le Râle de genêts (Crex crex)
caeruleus), le Faucon de Barbarie (Falco dont les populations d’Europe Occidentale sont
pelegrinoides), le Faucon crécerellette (Falco en grave régression.
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* Mammifères

Le Maroc compte 92 espèces de Mammifères


terrestres sauvages et non introduites, réparties
sur 8 Ordres, de richesse spécifique très variable:
Rongeurs, Chiroptères, Carnivores, Insectivores,
Artiodactyles, Lagomorphes, Macroscélides,
Primates (Tableau 20).

L’Ordre des Rongeurs, avec 32 espèces, est le plus


important numériquement. La famille la plus
représentée est celle des Gerbillidés avec 16 espèces,
dont trois endémiques, qui ont colonisé tout le
pays, délaissant seulement les biotopes les plus
anthropisés, au profit des espèces commensales
(rats et souris). Les Muridés regroupent 8 espèces.
Les cinq autres familles ne sont représentées que
par un ou deux taxa. Une famille des
Cténodactylidés est endémique d’Afrique du
Nord; les Dipodidés comptent essentiellement des
formes adaptées aux milieux arides.

Les Chiroptères, nommés communément


Chauves-souris, comptent 26 espèces; leur
distribution apparaît hétérogène. Les quatre
familles composant cet Ordre sont inégalement 87
représentées sur le territoire national. Les Carnivores, avec 17 espèces actuelles, étaient
jadis mieux représentés au Maroc, mais les
représentants les plus remarquables, tel le Lion
de l’Atlas (Panthera leo leo), sont aujourd’hui
éteints.

Les Insectivores sont bien représentés avec 8


espèces dont 5 appartenant au genre Crocidura.

Les Ongulés, représentés par les seuls


Artiodactyles, et après l’extinction des dernières
grandes antilopes au cours de la première moitié
de ce siècle, ne représentent plus qu’un
peuplement relictuel (5 espèces) composé de
populations fragmentées, à l’exception du
Sanglier (Sus scrofa) qui est présent dans tout le
Maroc Atlantique.

Les Lagomorphes comptent seulement deux


espèces, qui appartiennent toutes deux à la
famille les Léporidés.

Les Macroscélides, groupe homogène de 15


espèces africaines, sont représentés par une
seule espèce au Maroc : le Macroscélide de
Rozet (Elephantulus rozeti), endémique nord-
africain.

Les Primates sont représentés par un Ordre


monospécifique au Maroc, avec le Macaque
de Barbarie (Macaca sylvanus) comme seule
espèce.
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Fig. 15 : Aire de répartition de quelques espèces de Mammifères


(BENAZZOUZ, 1997)

Macaca sylvanus
Crocidura tarfayaensis Macaque de Barbarie
Musaraigne de Tarfaya

88

Jaculus jaculus Pipistrellus kuhli


Petite gerboise Pipistrelle de Kuhl
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Hystrix cristata
Ammotragus lervia Porc-épic
Mouflon à manchettes

89

Sus scrofa
Gazella dorcas Sanglier
Gazelle dorcas
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Lutra lutra
Fennecus zerda
Loutre
Fennec

90

Hyaena hyaena
Canis aureus
Hyène rayée
Chacal
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Genetta genetta Herpestes ichneumon


Genette Mangouste

91

Atlantoxerus getulus
Ecureuil de Barbarie
Lepus capensis
Lièvre
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Tableau 20 : Inventaire des Mammifères du Maroc

Ordre Famille Nom français Espèce

Insectivores Erinaceidae Hérisson d’Algérie Erinaceus algirus


Hérisson du désert Paraechinus aethiopicus
Soricidae Musaraigne de Whitaker Crocidura whitakeri
Musaraigne de Tarfaya Crocidura tarfayaensis
Musaraigne musette Crocidura russula
--- Crocidura lusitania
--- Crocidura bolivari
Pachyure étrusque Suncus estruscus

Macroscélides Macroscelidae Macroscélide de Rozet Elephantulus rozeti

Chiroptères Rhinopomatidae Petit Rhinopome Rhinopoma hardwickei


Grand Rhinopome Rhinopoma microphyllum
Nycteridae Nyctère de la Thébaïde Nycteris thebaica
Rhinolophidae Grand Rhinolophe fer à cheval Rhinolophus ferrumequinum
Rhinolophe euryale Rhinolophus euryale
Petit Rhinolophe fer à cheval Rhinolophus hipposideros
Rhinolophe de Mehely Rhinolophus mehelyi
Rhinolophe de Blasius Rhinolophus blasii
92 Rhinolophe de Cafrerie Hipposideros caffer
Trident Asellia tridens
Vespertilionidae Murin à moustaches Myotis mystacinus
Murin à oreille échancrée Myotis emarginatus
Murin de Natterer Myotis nattereri
Murin de Cappacini Myotis capaccinii
Petit Murin Myotis blythi
Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus
Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhli
Pipistrelle de Rüppell Pipistrellus rueppelli
Pipistrelle de Savi Hipsugo savii
Grande Noctule Nyctalus lasiopterus
Sérotine Eptesicus serotinus
Oreillard d’Hemprich Otonycteris hemprichi
Barbastelle Barbastella barbastellus
Oreillard gris Plecotus austriacus
Minioptère Miniopterus schreibersi
Molossidae Molosse de Cestoni Tadarida teniotis

Primates Cercopithecidae Magot Macaca sylvanus

Lagomorphes Leporidae Lièvre Lepus capensis


Lapin de garenne Oryctolagus cuniculus

Rongeurs Sciuridae Ecureuil de Barbarie Atlantoxerus getulus


Ecureuil terrestre du Sénégal Xerus erythropus
Gerbillidae Gerbille champêtre Gerbillus campestris
Grande Gerbille d’Egypte Gerbillus pyramidum
Gerbille hespérine Gerbillus hesperinus
Gerbille du Souss Gerbillus hoogstraali
Gerbille occidentale Gerbillus occiduus
Petite Gerbille du sable Gerbillus gerbillus
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Gerbille pygmée Gerbillus henleyi


Gerbille de Riggenbach Gerbillus riggenbachi
Gerbille naine Gerbillus nanus
Grande Gerbille à queue courte Dipodillus maghrebi
Petite Gerbille à queue courte Dipodillus simoni
Pachyuromis à queue en massue Pachyuromys duprasi
Mérione de Shaw Meriones shawi
Mérione à queue rouge Meriones libycus
Mérione du désert Meriones crassus
Rat de sable diurne Psammomys obesus
Muridae Mulot sylvestre Apodemus sylvaticus
Rat rayé Lemniscomys barbarus
Rat noir Rattus rattus
Surmulot Rattus norvegicus
Souris sauvage Mus spretus
Souris grise Mus musculus
Rat à mamelles multiples Mastomys erythroleucus
Rat épineux Acomys cahirinus
Gliridae Lérot Eliomys quercinus
Dipodidae Petite Gerboise Jaculus jaculus
Grande Gerboise Jaculus orientalis
Hystricidae Porc-épic Hystrix cristata
Ctenodactylidae Goundi du Sahara Ctenodactylus vali
Goundi Ctenodactylus gundi
93
Carnivores Canidae Chacal Canis aureus
Renard roux Vulpes vulpes
Renard famélique Vulpes rueppelli
Fennec Fennecus zerda
Mustelidae Belette Mustela nivalis
Furet Mustela putorius
Zorille Poecilictis libyca
Ratel Mellivora capensis
Loutre Lutra lutra
Viverridae Genette Genetta genetta
Mangouste ichneumon Herpestes ichneumon
Hyaenidae Hyène rayée Hyaena hyaena
Felidae Chat ganté Felis libyca
Chat des sables Felis margarita
Lynx caracal Felis caracal
Panthère Panthera pardus
Guépard Acinonyx jubatus

Artiodactyles Suidae Sanglier Sus scrofa


Bovidae Gazelle dorcas Gazella dorcas
Gazelle de Cuvier Gazella cuvieri
Gazelle dama Gazella dama
Mouflon à manchettes Ammotragus lervia
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Fig. 16 : Courbe d’Extinction des Ongulés (haut) et des pays n’a jamais été prouvée de manière
Mammifères (bas) marocains depuis 12.000 ans indiscutable. Son existence a par contre été
(AEFC, BCEOM/SECA, 1995) documentée de manière irréfutable en Algérie,
où survivent peut-être encore les derniers
animaux d’Afrique du Nord ;

- la Gazelle leptocère ( Gazella leptoceros),


espèce endémique au Sahara, survit encore en
Algérie, bien qu’extrêmement rare. L’unique
mention de l’espèce est celle d’un mâle abattu
près de Boumia (Haute Moulouya), en 1954.

- l’Oryx (Oryx dammah), espèce endémique au


Sahara, vivait jusqu’au siècle dernier dans les
régions steppiques présahariennes et sahariennes
au sud de l’Atlas (Souss excepté), évitant les
régions les plus pauvres, domaine de l’Addax.
L’introduction d’armes à feu modernes et de
véhicules a été fatale à l’espèce ;

- l’Addax (Addax nasomaculatus), autre espèce


endémique du Sahara, était observé durant la
période entre 1926 et 1941, dans la région du
nord de Bir Anzarane, qui semblait être la limite
nord de l’espèce ;
Espèces menacées
94
Des restes retrouvés ont permis d’établir que 18
espèces de mammifères seulement (dont 15
Ongulés et 3 Carnivores) ont disparu durant la
période comprise entre l’an – 12 000 et la fin du
19ème siècle (Fig.16). Or, la première moitié
du XXème siècle à elle seule a connu la
disparition de 6 espèces (dont 4 Ongulés et 2
Carnivores). Le rythme d’extinction a donc été
multiplié par 32 pour les Ongulés (voire 39 en
cas d’extinction de la Gazelle dama) et 91 pour
les Carnivores (voire 182 en cas d’extinction de la
Panthère et du Guépard). Les 6 espèces disparues
récemment, parmi nos plus remarquables, sont :

- le Lion de l’Atlas vivait dans l’ensemble du pays


(avec des incursions en haute montagne jusqu’à
3200 m d’altitude), à l’exception des régions
sahariennes trop éloignées des points d’eau.
L’espèce a disparu du pays dans les années vingt,
le dernier individu ayant été vu en 1930 près de
Ouiouane dans le Moyen Atlas.

Il faut signaler que la sous-espèce nord-africaine


est irrémédiablement éteinte : en effet, les
derniers lions de cette sous-espèce, qui se
trouvent dans les zoos de Témara, Francfort et
Washington, ont été hybridés avec des animaux
provenant d’Afrique subsaharienne ;

- le Serval ( Serval constantina) vit normalement


dans la végétation dense et sa présence dans le
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Tableau 21 : Liste des espèces de Mammifères menacés ou en déclin

Ordre Espèces au bor d Espèces en danger Espèces Légèrement


de l’extinction vulnérables menacées

Carnivores Panthera pardus Hyaena hyaena Canis aureus Mellivora capensis


Acinonyx jubatus Felis caracal Lutra lutra Felis libyca
Felis margarita Vulpes vulpes
Artiodactyles Gazella dama Gazella dorcas
Gazellea cuvieri
Ammotragus lervia
Primates Macaca sylvanus
Rongeurs Gerbillus hesperinus Hystrix cristata Elisomys quercinus

- le Bubale (Buselaphus buselaphus), la plus Espèces endémiques


grande des antilopes marocaines, peuplait
l’ensemble des plaines et collines, évitant les Les Mammifères présentent un endémisme
régions franchement sahariennes, au moins relativement faible (Tableau 22). Les Rongeurs,
jusqu’au XVIIe siècle. Au début du siècle, Ordre très bien représenté au Maroc, comptent
l’espèce vivait encore dans les hauts plateaux de 6 espèces strictement endémiques. Les
l’Oriental ainsi que probablement dans le Haut Insectivores, malgré leur diversité spécifique, ne
Atlas Oriental et dans les marges présahariennes. sont représentés que par une seule espèce
Les derniers Bubales ont été tués en 1925, dans endémique du territoire national. Certaines
la région de Missour et d’Outat Ouled Al Haj, espèces de Mammifères présentent un
dans le bassin de l’Oued Moulouya; l’espèce endémisme régional, notamment à l’échelle de 95
aurait ainsi été observée vers 1945 dans la l’Afrique du Nord. Il s’agit particulièrement du
région de l’est de Foum Zguid. Macaque et de deux espèces d’Insectivores.
Toutefois, et en dépit de l’extension de leur aire
L’espèce survit encore dans le Sahel, en Afrique de répartition à l’échelle du Maghreb, ces espèces
Orientale et Méridionale, mais il s’agit de sous- se présentent sous forme de populations locales
espèces différentes du taxon spécifique nord- avec une aire de répartition restreinte voire
africain qui, comme le Lion de l’Atlas, est donc même sous forme d’îlots dispersés.
irrémédiablement éteint.

La plupart des espèces qui survivent encore sur Tableau 22 : Mammifères endémiques du Maroc
notre territoire se sont considérablement raréfiées.
Parmi les principales menaces qui pèsent sur nos Ordre Espèces
Mammifères : croissance démographique
galopante et pressions qui en résultent sur les Rongeurs Gerbillus hesperinus
ressources naturelles, déforestations à des fins Gerbillus occiduus
agricoles ou pour d’autres activités de Gerbillus hoogstrali
développement, intensification et modernisation Gerbillus riggenbachi
des activités agricoles et pastorales, prélèvements Dipodilus maghrebi
excessifs (commerce de trophées), changements Atlantoxerus getulus
climatiques avec l’augmentation de la fréquence
des sécheresses et l’avancée de la Primates Macaca sylvanus*
désertification,....
Insectivores Crocidura whitakeri*
Les espèces les plus menacées appartiennent à 4 Crocidura tarfayaensis
Ordres : Carnivores, Artiodactyles, Primates et Crocidura bolivari*
Rongeurs (Tableau 21); il s’agit particulièrement
d’espèces de grands Mammifères caractérisées Macroscélides Elephantulus rozeti*
généralement par une activité diurne et faciles à
traquer. Il est certain que, si des mesures de Artiodaclyles Gazella cuvieri
protection efficaces et immédiates ne sont pas
mises en place, de nombreuses espèces sont * Endémique à l’échelle de l’Afrique du Nord.
vouées à disparaître dans le proche avenir.
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Fig. 17 : Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique


(domaine continental - zones terrestres)

96
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Chapitre IV
AIRES PROTEGEES/CONSERVATION IN SITU ET EX SITU
CONSERVATION IN SITU : RESEAU DES chasse et la pêche peuvent y être prohibées, en
AIRES PROTEGEES ET DES ZONES vue de garantir la préservation et, si possible, la
D’ACTION PRIORITAIRES reconstitution de la faune. Il y a 8 Parcs
Nationaux et 2 Parcs Naturels, dont certains déjà
Le principe est de mettre au point des mesures mis sur pied et d’autres en prévision.
de sauvegarde (depuis la limitation des
prélèvements jusqu’à la protection intégrale) ° Parc National du Toubkal
d’espaces naturels judicieusement choisis, (31°05’N-07°50’O)
notamment ceux qui sont particulièrement
riches en biodiversité ou hébergent des espèces Créé en 1942 sur une superficie de 38 000 ha à
endémiques, rares ou menacées (conservation 60 km au sud de Marrakech, le Parc National du
dite in situ). Toubkal vise à protéger un échantillon
représentatif d’un écosystème unique de la haute
Une telle stratégie s’appuie sur des textes montagne marocaine dont le point culminant
législatifs, aussi bien à l’échelon national atteint 4 165 m au Jbel Toubkal.
qu’international, relatifs à la chasse et à la pêche,
ainsi que par la ratification par le Maroc de Les différences d’altitudes qui s’échelonnent de
conventions internationales. Deux Dahirs ont 800 à plus de 4000 m permettent de rencontrer
été édictés dès 1922 et 1923 portant toutes les séries de végétation avec un taux
réglementation de la pêche et de la chasse d’endémisme prononcé : le plus élevé au Maroc.
respectivement. Ils fixent les périodes et jours La forêt occupe 15% de la superficie du parc,
d’ouverture, les quota des prélèvements représentée par la plus vieille futaie de Chêne
quotidiens, la liste des espèces rares protégées vert du Haut Atlas, de Chêne zéen et de
intégralement ou partiellement. Genévrier thurifère.

Le Maroc a ratifié plusieurs conventions Le parc abrite plus de 16 espèces de Mammifères 97


internationales, dont: La Convention Africaine et plus de 50 espèces d’Oiseaux, ainsi qu’une
pour la Conservation de la Nature (1968); la riche faune d’Invertébrés, Batraciens et Poissons.
Convention sur le Commerce International des Le Mouflon à manchettes, l’Hyène rayée et le
Espèces Sauvages de Faune et de Flore Menacées Gypaète barbu sont les espèces les plus
d’Extinction ou CITES (Washington, 1973); La caractéristiques du parc.
Convention du Patrimoine Mondial Culturel et
Naturel (ou de l’UNESCO, 1975); la A côté de cette diversité biologique, les gravures
Convention de RAMSAR sur la Conservation rupestres situées dans le parc et qui datent de
des Zones Humides (1980); la Convention sur plus de 3 000 ans av. J.C., constituent les
la Diversité Biologique, dite de Rio (1992 = représentations artistiques les plus anciennes au
signature ; 1995 = ratification); etc. Maroc.

La protection des espaces naturels a donc débuté • Parc National du Tazekka


déjà depuis longtemps au Maroc (Parc du (34°06’N-04°11’O)
Toubkal établi dès 1942), mise sur pied par le
Département des Eaux et Forêts et de la Créé en 1950 sur une superficie de 680 ha, le
Conservation des Sols, qui est chargée de la Parc National de Tazekka avait pour but
création et de la gestion des aires protégées, d’assurer la protection de toutes les ressources
notamment les Parcs Nationaux, les Réserves naturelles, notamment la cédraie existant au
Biologiques et le réseau des SIBE (Sites d’Intrérêt sommet souvent enneigé du Jbel Tazekka, dont
Biologique et Ecologique ; Fig. 17, 18, 19). le point culminant atteint 1980 m . Ce massif
constitue un château d’eau alimentant le système
* Les Parcs Nationaux et Naturels hydrologique de la région de Taza. Le parc
connaît actuellement un projet d’extension sur
Créés par décret dans des régions naturellement plus de 12 000 ha pour inclure d’autres
attrayantes sur les plans biologique, scientifique, formations forestières, des paysages pittoresques
touristique ou social, les parcs nationaux doivent et Friouato, le plus profond gouffre du pays,
être maintenus dans leur état initial et préservés ainsi que de nombreuses grottes.
contre toutes les formes d’atteintes (dahir de
1934 et textes d’application). Y sont donc La diversité de la flore et du relief a favorisé la
interdites toutes sortes d’opérations susceptibles présence d’une faune riche dans le parc. Ainsi,
de transformer ou de dégrader les lieux. La peut-on y observer la Genette, la Mangouste
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Fig. 18 : Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique


(domaine continental - zones humides)

98
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Fig. 19 : Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique


(domaine littoral)

99
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

ichneumon, la Belette, le Chat sauvage, le Porc- Mammifères marins. La présence simultanée


épic, le Hérisson d’Algérie et un grand nombre dans le parc de trois espèces de dauphins :
de Chauves-souris qui trouvent refuge dans les Dauphin commun, Dauphin bleu et blanc et
grottes et les falaises. En 1993, le Cerf de Grand Dauphin, constitue un fait remarquable
Berbérie a été réintroduit dans le parc lui en Méditerranée.
conférant ainsi une dimension nouvelle.
Le parc présente un intérêt ornithologique
Parc National du Souss-Massa particulier : 69 espèces d’oiseaux y sont
(30°02’N-09°40’O) dénombrées, dont spécifiquement une des plus
grandes concentrations mondiales de Balbuzard
Le mérite de la création de ce parc en 1991 sur pêcheur. Il offre également abri à des espèces très
34 000 ha (long de 65 km), revient à sa position rares telles que le Phoque moine et le Goéland
géographique méridionale, la diversité de ses d’Audouin.
biotopes, la richesse et l’originalité de sa faune et
de sa flore. La végétation du parc, a affinité Parc National de Talassemtane
macaronésienne, est très typique et son (35°09’N-05°15’O)
endémisme très prononcé. Elle est composée
d’une steppe littorale, d’une steppe à euphorbes, D’une superficie de 60 000 ha, ce parc national
d’une végétation dunaire à base de Traganum, couvre l’extrémité orientale de la dorsale calcaire
d’Arganiers sur les terrains rocheux et d’espèces qui façonne la plus grande partie du massif
aquatiques comme Typha, Phragmites, Juncus, montagneux du Rif, de Sebta à Assifane. Ce
qui colonisent les rives de l’Oued Massa. territoire offre les spectacles naturels les plus
Le parc est actuellement un lieu privilégié pour beaux du Royaume, où la pierre et l’arbre, la
la reconstitution des troupeaux de certaines roche et la forêt, les immenses points de vue et
espèces sahariennes disparues du Maroc, les gorges profondes s’associent étroitement pour
100 notamment l’Oryx, l’Addax et l’Autruche, en créer un paysage d’une rare qualité.
vue de leur réintroduction dans leur biotope
d’origine; celles de la Gazelle de Cuvier et de la Le parc recèle les seules sapinières marocaines,
Gazelle dama sont en cours. derniers témoins d’un écosystème unique sur le
plan mondial et aujourd’hui en grand danger.
Le parc abrite 46 espèces de Mammifères, 40 On y trouve aussi plus de 239 espèces végétales
espèces de Reptiles et Amphibiens et 9 espèces dont un grand nombre d’endémiques comme le
de Poissons et de nombreuses espèces de Cèdre de l’Atlas et le Pin noir.
Lépidoptères. Il comprend l’embouchure de
l’Oued Massa (classée Réserve Biologique depuis Le parc constitue un refuge pour plus de 37
1980), très importante zone de nidification, espèces de Mammifères dont la plus connue est
d’hivernage et escale migratoire pour les Oiseaux le Magot qui s’abrite dans les grottes. Autres
(plus de 275 espèces observées) et des falaises espèces : Loutre, Sanglier,… Plus de 117 espèces
côtières où est établie la dernière population d’Oiseaux y ont été dénombrées, dont les plus
mondiale d’Ibis Chauve. spectaculaires sont l’Aigle royal et le Gypaète
barbu (aujourd’hui disparu, mais dont la
Parc National d’Al Hoceima réintroduction est envisagée).
(35°20’N-04°00’O)
Parc Naturel d’Ifrane
D’une superficie de 47 000 ha, le Parc National
d’Al Hoceima englobe une partie terrestre : le S’étendant sur plus de 53 000 ha, le Parc Naturel
Massif des Bokkoyas, et une partie située en mer. d’Ifrane représente un excellent échantillon de la
Il offre une qualité esthétique exceptionnelle, montagne du Moyen Atlas Central tant par sa
englobant les sites côtiers les mieux préservés de géomorphologie que par sa couverture végétale
la côte nord marocaine, de hautes falaises et un et son paysage diversifié et agrémenté par des
arrière-pays montagneux. lacs naturels, sources, rivières et gouffres.

L’eau de la zone se distingue par sa limpidité Au cœur de ce parc se rencontre la plus grande
extraordinaire favorisant une richesse marine forêt de Cèdres du Maroc, espèce noble par
remarquables. On y trouve de nombreux excellence.
groupes marins tels les Cnidaires, les Annélides,
les Mollusques, les Crustacés, les Echinodermes, Autrefois, le parc abritait certaines espèces
les Poissons, les Reptiles, les Oiseaux et les spectaculaires comme la Panthère, l’Hyène
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

rayée, le Lynx caracal, non signalés depuis La réintroduction prévue de certaines espèces
longtemps. La faune d’aujourd’hui est disparues de la région telles l’Oryx, l’Addax et
représentée par 37 espèces de Mammifères (le l’Autruche conférera à la région une valeur
Magot étant la plus commune), 142 espèces inestimable.
d’Oiseaux et 33 espèces de Reptiles et
Amphibiens. L’Ecrevisse à pieds rouges Parc du Bas Drâa
représente l’Invertébré caractéristique des oueds (projet)
de la région.
Le parc à l’étude est situé dans la vallée du Drâa,
Il convient de souligner que le Parc Naturel constituant une bande allongée entre le Jbel
d'Ifrane se distingue par son plan de gestion qui Bani et le Jbel Ouarkziz. Il offre un paysage
tente d'assurer la conservation tout en grandiose où se mêlent le sable et la roche,
maintenant l'exploitation des ressources l’étendue désertique et le massif escarpé, l’eau et
naturelles, en particulier le bois de cèdre, en la végétation luxuriante, le reg dénudé et la forêt
dehors des zones de protection intégrale. d’acacia. Ceci lui confère une diversité d’habitats
de qualité exceptionnelle.
Parc National du Haut Atlas O riental
(projet) Le parc renferme des formations d’Acacia
raddiana très étendues et parmi les plus
Constitué de massifs montagneux très exceptionnelles du Maroc, associées à des
accidentés, ce parc s’étend sur une superficie Balanites et Tamarix. Il abrite des espèces des
de 49 000 ha entre la zone relativement plus rares et spectaculaires comme le Guépard, le
humide au nord, et celle sèche et désertique Lynx caracal, la Gazelle de Cuvier, le Ratel, ainsi
au sud du Haut Atlas oriental. Le parc est qu’une herpétofaune très riche représentée par
drainé par plusieurs oueds qui constituent un le Caméléon, le Varan de désert, le Fouette-
réseau hydrographique dense et enchevêtré. queue, le Naja et la Vipère de l’erg. Les derniers 101
Les versants Nord du parc sont couverts par Crocodiles du Nil y ont été exterminés vers
une belle futaie de Cèdres en associations avec 1940. Le parc offre un contexte privilégié pour
le Chêne vert, le Pin maritime de montagne, la réintroduction et le renforcement de
le Genévrier thurifère et le Genévrier de nombreuses espèces : Loutre, Lynx caracal,
Phénicie. Au delà de 3000 m d’altitude, la Gazelle dama, Outarde houbara.
flore est représentée par une végétation en
coussinets. Parc National de Dakhla
(projet)
La rudesse du relief du parc offre refuge et
sécurité à une importante population de Situé aux confins sahariens du Maroc
Mouflons à manchettes, aux Gazelles de Cuvier Atlantique, ce parc occupe une large superficie
et aux dernières Panthères. de la Province de l’Oued Ed Dahab et couvre de
grands territoires géographiquement distincts :
Parc National d’I riqui un immense reg intérieur parsemé de buttes
(projet) gréseuses, au relief souvent allongé et une bande
littorale soumise continuellement à l’influence
Ce parc est situé entre l’oued Drâa et la océanique.
retombée sud de l’Anti-Atlas. En période
humide, le lac d’Iriqui constitue un lieu de Le secteur terrestre occupe principalement la
passage de nombreux oiseaux d’eau grande région de l’Adrar Souttouf, un immense
migrateurs. La végétation est représentée par reg aux inévitables ensablements, de grandes
une steppe arborée et par une savane d’Acacia collines à teinte très foncée traversées par
raddiana. Les milieux dunaires sont quelques lits d’oueds asséchés parsemés d’acacias
essentiellement couverts de tamaris. La faune et de caparis. Dans les limites continentales de ce
riche et variée est représentée par la Ga ze l l e secteur se rencontrent les grandes dunes de sable
dorcas, le Mouflon à manchettes, l’Hyène éolien, posées sur les regs et isolées dénommées
rayée, l’Outarde houbara. Les Reptiles sont Barkanes. Ces massifs dunaires parfois de grande
variés, comprenant notamment de taille offrent un spectacle assez surnaturel au
nombreuses espèces de lézards, le Varan du milieu de l’extrême platitude du reg caillouteux
désert, le Fouette-queue, certains geckos, le sur lequel ils semblent reposer. Ceci confère à
Caméléon, et différentes espèces de Serpents, cette région un cachet original. Jadis ce territoire
dont la Vipère de l’erg. était riche en grande faune saharienne : Addax,
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Oryx, Mouflon à manchettes, gazelles diverses et représentée essentiellement par des buissons
Autruche, aujourd’hui quasiment toutes d’oléastres, de gommiers, et de jujubiers.
disparues. Néanmoins, il existe encore des
populations importantes de Mouflons à Réserve Biologique de Bouârfa
manchettes et de Gazelles dorcas, espèces (32°25’N-02°00’O)
fortement menacées dans les autres régions du
pays. C’est peut-être aussi la seule zone du Créée en 1967, située dans les Hauts Plateaux de
Maroc où existe encore la Gazelle dama. Le parc l’Oriental, d’une superficie de 22 000 ha, cette
a pour mission d’établir un sanctuaire stable et réserve a été établie pour la protection de
durable pour la grande faune saharienne (cf. l’Outarde houbara et de la Gazelle dorcas.
infra).
Réserve Biologique de l’Archipel
Le secteur littoral s’étend sur une zone côtière d’Essaouira (31° 29’N-09° 47’ O )
très particulière dénommée Aguerguar, couvrant
à la fois un domaine maritime et un domaine Créée en 1962 ( îlot du Pharaon ) et en 1980
terrestre limité sur la façade atlantique par de (ensemble de l’Archipel de Mogador), cette
hautes falaises battues par les vagues. La zone réserve forme un ensemble de six îlots dont la
côtière abrite la colonie de Phoques moines la superficie totale est d’environ 28 ha. Son objet
plus importante du monde et la plus principal est de protéger une importante colonie
méridionale de l’espèce. Cet animal est aisément de Faucons d’Eléonore . Autres espèces
observable du haut des falaises. nicheuses intéressantes : le Grand Cormoran
(sous-espèce « maroccanus » ) et le Goéland
* Les réserves biologiques leucophée ; anciennement , le rarissime Turnix
d’Andalousie y était bien connu.
La création de ces réserves vise également à Il existe un autre type de réserves : les réserves
102 protéger dans leurs habitats naturels certaines temporaires visant essentiellement la
espèces animales rares ou menacées. Tout reconstitution du gibier à des fins cynégétiques.
prélèvement y est interdit, sauf exceptions Elles fonctionnent selon un système de rotation
strictement limitées. Il en existe un certain de 6 ans : fermées sur 2 ans, puis ouvertes sur 4
nombre, d’importance variable: ans; le territoire cynégétique étant divisé en 3
jeux de réserves.
Réserve Biologique de Takherkhort
(31°08’N-08°00’O) Un type spécial de réserves biologiques est
constitué par certaines zones humides. Les zones
Créée en 1967, située dans le Haut Atlas, d’une humides constituent souvent des écosystèmes
superficie de 1230 ha, cette réserve se compose d’une grande richesse biologique: plusieurs
essentiellement d’une forêt de Chênes verts qui espèces rares ou menacées y élisent leur habitat,
abrite plus de 200 Mouflons à manchettes. Les mais elles sont surtout importantes pour leur
autres espèces protégées sont : le Porc-épic, avifaune, notamment de nombreux oiseaux
l’Ecureuil d’Arganier,… Le Mouflon à migrateurs qui y hivernent ou y effectuent des
manchettes a pu se reconstituer pour atteindre haltes migratoires. Au Maroc, elles sont
aujourd’hui plus de 400 têtes. soumises au statut des réserves biologiques et
jouissent donc des mesures protectrices
Réserve Biologique de Sidi Chiker applicables à ces dernières. De plus, certaines
(M’sabih Talaâ) (31°55’N-08°50’O) d’entre elles bénéficient d’une protection
supplémentaire , celle que leur confère la
Créée en 1952 dans la vallée du Tensift à une Convention de RAMSAR relative aux zones
trentaine de km au nord de Chichaoua, d’une humides d’importance internationale (1971).
superficie de 1237 ha, la réserve de M’sabih Parmi cette catégorie figurent quatre zones
Talaâ est l’une des plus anciennes réserves de humides marocaines: Merja Zerga, Merja de
faune mise en place pour préserver la dernière sidi Bou Ghaba , Lagune de Khnifiss et
population de Gazelles dorcas des plaines du Aguelmane Afenourir.
Haouz, estimée aujourd’hui à 200 têtes.
Merja Zerga
La réserve est soumise à un climat semi-aride (34° 50’ N-06° 20’ O)
continental. Sa topographie correspond à un
plateau parsemé par quelques petits mamelons. Créée en 1978 et inscrite sur la liste RAMSAR
La végétation endémique de la réserve est en 1980, située dans la plaine du Gharb, d’une
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superficie de 3500 ha , c’est une vaste lagune * Le Réseau des SIBE (Sites d’Importance
atlantique qui abrite la plus importante Biologique et Ecologique)
concentration d’Oiseaux d’eau hivernant au
Maroc. Espèces nicheuses : Canard colvert, Ce réseau a été établi dans le cadre de l’«Etude
Busard cendré, Echasse blanche, Vanneau des Aires Protégées du Maroc» (AEFCS,
huppé, Glaréole à collier, Sterne naine, Hibou BCEOM – SECA, 1995) qui s’est fixé comme
du Cap, etc … Espèces hivernantes : Spatule objectif l’élaboration d’un réseau qui regroupe
blanche, Flamant rose, Oie cendrée, Tadorne tous les sites représentatifs sur le plan
de Belon, Canard siffleur, Avocette, etc … ; à bioécologique de zones à indice de biodiversité
noter que le Courlis à bec grêle (Numenius élevé, ou à forte concentration d’espèces
tenuirostris), hivernant rarissime originaire de végétales ou animales endémiques, rares ou
Sibérie et menacé d’extinction au niveau menacées, et d’identifier des zones d’action
mondial, n’y a plus été contacté depuis l’hiver prioritaires au sein de ce réseau.
1995-96, durant lequel un seul oiseau fut
régulièrement observé. L’étude a opté d’emblée pour une approche
écosystématique qui offre plusieurs avantages
Sidi Bou Ghaba par rapport à l'approche spécifique. Elle permet
(34 ° 15’N-06° 40’O) de conserver un nombre maximal d'espèces
vivant au niveau d'un écosystème au sein duquel
Réserve permanente créée dès 1946 et Réserve elles trouvent les conditions écologiques
Biologique établie en 1980, située près de optimales pour leur développement. La
l’embouchure de l’Oued Sebou à Mehdya. protection d’une espèce déterminée passe
D’une superficie de 150 ha, la réserve nécessairement par la protection de tout son
biologique est comprise dans une réserve écosystème.
permanente de 5.600 ha et comporte un lac
permanent entouré d’un boisement de Le travail de sélection des aires protégées s'est 103
Genévriers rouges et des dunes vives en bordure basé sur plusieurs critères dont les principaux
de l’Océan Atlantique. Espèces nicheuses : sont la représentativité, la biodiversité, les
Canard colvert, Sarcelle marbrée , Hibou du valeurs écologique, forestière, patrimoniale et
Cap et Foulque à crête. Espèces hivernantes : socio-économique, la superficie, les
une dizaine d’espèces d’Anatidés, avec large perturbations et menaces, les possibilités de
prédominance du Canard souchet . gestion, les qualités physiques ou culturelles,
l’occupation des sols, le développement futur. Il
Lagune de Khnifiss a abouti à la mise en place d’un réseau de 160
(28° 00’ N- 12° 25’O) SIBE groupés en 3 lots de priorité : priorité n°1:
48 SIBE ; - priorité n° 2 : 50 SIBE ; - priorité
Créée en 1962 et inscrite sur la liste RAMSAR n°3: 62 SIBE.
en 1980. Située sur le littoral saharien, d’une
superficie de 6.500 ha (la plus grande du Le lot de priorité n°1 renferme les écosystèmes
Maroc), elle constitue une importante escale originaux, les plus représentatifs et les plus riches
pour les oiseaux migrateurs juste avant la en biodiversité. Ces SIBE doivent être
traversée du désert. Ce site est en particulier rapidement placés sous un statut de protection
important (le deuxième après Merja Zerga) (type réserve naturelle) dans un délai ne
pour l’hivernage des Limicoles. Principales dépassant pas 5 ans, les SIBE de priorité 2 et 3
espèces : Spatule, Flamant rose, Bécasseau dans un délai ne dépassant pas 10 ans.
maubèche, Barge rousse, Goéland d’Audouin,
Goéland railleur…. Le réseau des SIBE est indiqué dans le Tableau 23.

Aguelmame Afenourir On remarque que le réseau contient quelques


(33° 20’ N-05° 10’ O) unes des réserves biologiques sus-mentionnées :
Sidi Boughaba, Merja Zerga, Lagune de
Réserve permanente depuis 1948, inscrite sur la Khnifiss, Aguelmame Afenourir, Archipel
liste RAMSAR en 1980. Située dans le Moyen d’Essaouira.
Atlas, d’une superficie de 380 ha, ce site héberge
une intéressante avifaune aquatique de Le Tableau 24 donne les nombres et les
montagne. Espèces sédentaires: Grèbe à cou superficies des différentes catégories de SIBE.
noir, Tadorne casarca, Foulque à crête.
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Tableau 23 : Rèseau des SIBE

Sibe de priorité 1

SIBE TERRESTRE SIBE ZONE HUMIDE SIBE LIT TORAL


Ademine Aguelmam Afenourir Archipel d’Essaouira
Aghbar Assif Aït Mizaïne Baie de Dakhla
Aïn Asmama Assif N’Ouarzane Dunes d’Essaouira
Aït Oumribet Barrage Al Massira Embouchure de la Moulouya
Aqqa Wabzaza Barrage Mohamed V Embouchure du Tamri
Beni Snassène Dayet Er-Roumi Foum Assaka
Beni Zemmour Daya Maâmora Jbel Moussa
Bou Iblane I Douyièt Lagune de Khnifiss
Bou Naceur Lac de Tislite Marais de Larache
Bou Riah-Beddouz Oued El Bared Merja Zerga
El Harcha Oued Tizguit Sidi Boughaba
Jbel Bouhachem Sidi Moussa-Oualidia
Jbel Krouz
Jbel Lalla Outka
Jbel Tichoukt
Kharrouba
Lalla Chafia
Maâmora
Merzouga
Msseyed
Oued Cherrat
Oued Mird
Oued Tighzer
104 Tafinegoult
Tamga

Sibe de priorité 2

SIBE TERRESTRE SIBE ZONE HUMIDE SIBE LIT TORAL


Aghbalou N’Arbi Aguelmame N’Tifounassine Cap des 3 Fourches
Azrou Akechar Aguelmame Sidi Ali Cap Ghir
Bou Iblane II Aïn Bou Adel Falaises de Sidi Moussa
Brikcha Barrage Al Mansour Embouchure Oued Drâa
Deroua Barrage El Maleh Ilots de Bou Regreg
El Adrej Daya Sidi Bettache Ilot de Skhirat
Jaâba Daya Tamezguidat (Srij) Jorf Lasfar
Jbel Amsittene Gorges d’A’azzi Merja Bargha
Jbel Ayachi Guelta Tamda Merja Halloufa
Jbel Kest Lac d’Isli Merja Oulad Skhar
Jbel Taghioult Lac d’Ifni Oued Chebeika
Jbel Tazerkount Oued Lakhdar Oued Tahadart
Jbel Tizirane Oued Zegzel amont Pointe d’Aoufist
Khatouat Sebkha Zima Sebkha Bou Areg
Koudiat Tidighine Source de Tit Zill
Msabih Talaâ
Oasis de Tissint
Ouardane
Palmeraie de Marrakech
Perdicaris
Tizi-N-Aït-Ouirra
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Sibe de priorité 3

SIBE TERRESTRE SIBE ZONE HUMIDE SIBE LIT TORAL


Aït Er Kha Aguelmam Azigza Baie de Cintra
Anezi Ag. Mi’Ammi Baie de Haouzia
Assads Aguelm. Ouiouane Cap Spartel
Ben Karrich Assif N’Tifnoute Cirque d’El Jebha
Bou Tferda Assi Rerhaya Côte Rhomara
Bou Timezguida Barrage Idriss 1er Hassi Touf
Bouzemmour Cascades d’Ouzoud Koudiet Taifour
Chekhar Dayet Aoua Lagune de Smir
Dar Lahoussine Dayet Iffer Oued Amma Fatma
El Kheng Dayet Ifrah Oued El Ouar
Grotte d’Akhyam Merja Bokka Plage Blanche
Imaoun Oued Fouarate Sansouire du Sebou
Imi-N-Ifri Plans d’eau Amghass
Jbel Amergou Plan d’eau Zerrouka I
Jbel Gourougou Sahb Al Majnoun
Jbel Haabib Source Tizi N’Test
Jbel Ouarirt
Jbel Sarghro
Jbel Zerhoun
Khemis Es Sahel
Lalla Mimouna
Ment
Misissi
Oued Korifla
Oued Todra
Outat El Haj
Sidi Meskour 105
Souk El Had
Takeltount
Talarhine
Tichka
Tsili
Vallée Télouat
Aguelm. Abekhane

Les SIBE et Parcs Nationaux retenus sont Il ressort de ce tableau que tous les types
hiérarchisés dans le Tableau 25 qui mentionne, d'écosystèmes naturels marocains sont retenus
en plus de l’importance bio-écologique, dans ce réseau, sauf ceux qui sont éteints comme
l’importance socio-économique et patrimoniale ceux organisés par Pistacia atlantica.
de chaque écosystème.

Tableau n° 24 : Réseau des SIBE

GROUPES D’ECOSYSTEMES Priorités 1 2 3 TOTAL

Terrestres Nombre 25 21 33 79
Superficie (ha) 580.000 140.000 120.000 840.000

Zones humides Nombre 11 15 17 43

Continentales Superficie (ha) 22.000 8.000 5.000 35.000

Littoral Nombre 12 14 12 38
Superficie (ha) 96.000 82.500 26.500 205.000

Total Nombre 48 50 62 160


Superficie (ha) 698.000 230.500 151.500 1.080.000
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Les 3 premières espèces proviennent de Zoos


d’Allemagne, l’Autruche provient du Tchad.
Toutes ces 4 espèces ont été réintroduites dans le
Parc National du Souss-Massa, qui pourra servir
de réservoir pour les Parcs Nationaux en
La réintroduction consiste à replacer une espèce prévision des zones sahariennes (Bas Drâa et
animale ou végétale dans la région d’où elle a Dakhla).
disparu. Certaines espèces ont été récemment
réintroduites dans certains sites marocains: A noter que le programme de réintroduction de
l’Addax, au sein du Parc Naturel de Dakhla
• Le Cerf de Berbérie (Cervus elaphus barbarus), constitue la dernière chance pour cette espèce
disparu du Maroc au Néolithique, a été importé extrêmement menacée, lui offrant ainsi son
de Tunisie où il est encore relativement dernier et unique refuge saharien. La
abondant et réintroduit dans le Parc National du réintroduction de l’Oryx serait également une
Tazekka et dans la Réserve Naturelle d’Aïn Leuh opportunité remarquable pour la sauvegarde
qui fera partie du Parc National d’Ifrane. d’une espèce exceptionnelle, qui ne jouit
actuellement d’aucune protection sur l’ensemble
• Gazelle dama (Gazella dama ), Oryx (Oryx de son aire de distribution.
dammah), Addax (Addax nasomaculatus),
Autruche (Struthio camelus).

Tableau 25 : Ecosystèmes naturels retenus au niveau du réseau des aires protégées

Types d’écosystèmes Nombre d'aires protégées


1- Méditerranéens (23) Sibe de priorité :
106 Total Parc 1 2 3 Qualités*

1 - Quercus rotundifolia 29 5 7 9 8 b, é, sé
2 - Tetraclinis articulata 22 3 4 9 6 b, é, sé
3 - Cedrus atlantica 16 4 3 7 2 é, sé, p
4 - Quercus suber 12 2 6 2 2 sé, p
5 - Argania spinosa 12 1 5 3 3 p, sé
6 - Ceratonia siliqua 12 3 4 1 1 é, sé
7 - Quercus faginea 11 4 2 4 1 b, é
8 - Xérophytes épineux 11 2 3 4 2 b, é, sé
9 - Pinus maghrebiana 10 3 2 2 3 é, sé
10- Pinus halepensis 9 2 1 2 4 é, sé
11 - Juniperus phoenicea 9 1 5 2 1 b, é, sé
12- Quercus coccifera 8 3 1 1 3 b, é
13- Juniperus thurifera 7 1 2 2 2 b, é, sé
14- Olea oleaster 7 1 3 1 2 b, é, sé
15- Stipa tenacissima 6 1 2 2 1 é, sé
16- Retama dasycarpa et 6 1 4 0 1 b, é
Adenocarpus anagyrifolius
17- Quercus pyrenaica 3 0 1 1 1 b, é
18- Juniperus oxycedrus 2 1 0 1 0 b, é
19- Quercus lusitanica 2 0 1 0 1 b, é
20- Abies maroccana 1 1 0 0 0 b, é, p
21- Pinus clusiana var. mauritanica 1 1 0 0 0 b, é
22- Cupressus atlantica 1 0 1 0 0 b, sé
23- Juniperus communis 1 0 1 0 0 b, é

1- Acacia raddiana 6 1 4 1 0 b, é, sé
2- Acacia ehrenbergiana 4 1 3 0 0 b, é, sé
3- reg + erg 4 1 1 2 0 b, é
4- Balanites aegyptiaca 3 1 2 0 0 b, é, sé
5- Maerua crassifolia 2 1 1 0 0 b, é
* :qualités : biologiques: b, écologiques: é, patrimoniales: p, socio- économiques: sé.
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Si le principe même de réintroduction est naturelles (Condor de Californie,..), et si


louable à priori, car elle correspond au souhait plusieurs conditions sont remplies :
de retrouver les espèces disparues et leur donner
encore une chance de survie dans la nature en - Que les causes qui ont entraîné à l’origine la
harmonie avec l’homme, la plus grande disparition de l’espèce en question (souvent action
prudence s’impose. En effet, il y a un certain directe ou indirecte de l’homme) soient levées afin de
nombre d’arguments qui plaident contre la ne pas empêcher la réussite de la réintroduction ;
réintroduction:
- Que les exigences biologiques requises pour les
- La réintroduction se fait en général à partir de individus à réintroduire soient satisfaites ;
populations étrangères à la région . Si les
individus réintroduits sont d’une sous-espèce - Que les individus à réintroduire présentent des
différente, des hybridations avec la sous-espèce caractéristiques aussi proches que possible de
locale ont lieu et peuvent aboutir à l’extinction celles de la population disparue; par exemple, il
de la sous-espèce locale par mélanges (exemple : n’est plus possible de réintroduire le Bubale au
introduction de la sous-espèce orientale de l’Oie Maroc, étant donné que la sous-espèce locale est
cendrée en Europe Occidentale). A cet égard, on éteinte ; c’est aussi malheureusement le cas des
peut parler de véritables « pollutions génétiques derniers Lions de l’Atlas, conservés ex-situ au
et culturelles ». Jardin Zoologique de Témara, puisqu’ils ont
malencontreusement été croisés avec des lions de
La «pollution génétique» est «l’introduction la sous-espèce d’Afrique Centrale ;
dans la population naturelle d’allèles
allochtones qui s’y maintiennent ou s’y - Que la réintroduction n’entraîne pas la
répandent, modifiant ainsi l’état initial et banalisation du site ni de l’espèce introduite.
l’évolution ultérieure de cette population
réceptrice, ceci de façon imprévisible». La 107
«pollution culturelle» est «l’introduction dans
une population naturelle d’individus
conspécifiques allochtones, qui présentent Il s’agit de 2 types particuliers de pratiques de
certains comportements particuliers», conservation des ressources phytogénétiques
comportements qui ne sont pas innés, mais en dans le pays.
partie ou en totalité acquis par apprentissage
et imitation, et qui peuvent ensuite se - une pratique liée à la tradition ou aux croyances
propager par imitation au sein de la « religieuses », à savoir la conservation de la
population, avec des conséquences végétation naturelle maraboutique autour des
désastreuses. lieux saints (marabouts, cimetières, mosquées,
…). Même si elle ne concerne que des superficies
- La réintroduction masque les vrais exigües (quelques ares à un hectare), cette
problèmes, c’est-à-dire les causes de la pratique a permis de conserver des types
disparition de l’espèce locale: destruction ou originaux de phytocénoses « climaciques »,
rétrécissement des biotopes favorables, aujourd’hui disparues, mais qui occupaient
prélèvements abusifs (braconnage), autrefois de larges superficies de notre territoire..
pesticides,… Ainsi, il est illusoire de vouloir
réintroduire certains Rapaces si l’emploi de - conservation des formations à Acacia raddiana
pesticides et de strychnine n’est pas interdit ou de l’Oued Mird : il s’agit d’une formation qui
au moins très fortement réduit dans la région s’étend sur 20.000 ha au Sud-Est de Zagora. Les
d’introduction. populations riveraines ont instauré de manière
spontanée une réglementation qui interdit les
- Un autre problème est celui d’une coupes des branches (50 DH d’amende pour
réintroduction d’individus ayant vécu en une brnache coupée) et des arbres (500 DH
captivité. Ces animaux deviennent très souvent pour un arbre coupé).
incapables de survivre indépendamment à l’état
sauvage. ….

En conclusion, une tentative de réintroduction Il s’agit essentiellement d’espèces animales ou


n’est à envisager que dans le cas où c’est la seule végétales conservées dans des zoos, jardins
mesure capable de sauver l’espèce de l’extinction botaniques, arboreta, et accessoirement banques
totale vu la rareté extrême des populations de semences, herbiers, musées,….
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* Jardins botaniques * Jardins zoologiques

La collection maintenue au jardin botanique de La principale collection d’espèces marocaines


l’E.N.F.I. (Salé) comporte, entre autres espèces conservées en captivité est maintenue au Parc
marocaines : Acacia raddiana, Anastatica Zoologique National de Témara.
hierochuntina, Argania spinosa, Asparagus
albus, Cedrus atlantica, Chamaecytisus albidus, • Reptiles : Testudo graeca graeca, Varanus
Ceratonia siliqua, Cistus albidus, C. griseus griseus, Acanthodactylus spp. (diverses
monspeliensis, C. salviifolius, Hyparhinia hirta, espèces), Eumeces algeriensis, Lacertidae
Ephedra fragilis, Euphorbia echinus, E. (diverses espèces), Coluber monspessulanus,
resinifera, Ficus carica, Hedera helix, Naja haje legionis, Macrovipera mauritanica,
Hyparhinia hirta, Jasminum fruticans, Cerastes cerastes, Cerastes vipera.
Juniperus phoenicea, Lavandula stoechas,
Lonicera biflora, L. implexa, Myrtus
communis, Olea oleaster, Oryzopsis miliacea, • Oiseaux : Struthio camelus, Phalacrocorax
Pinus halepensis, Pirus mamorensis, Pistacia carbo, Bubulcus ibis, Ciconia ciconia,
lentiscus, Populus alba, Populus nigra, Prasium Geronticus eremita, Phoenicopterus ruber,
majus, Quercus faginea, Q. rotundifolia, Q. Anser anser, Tadorna tadorna, Tadorna
suber, Retama monosperma, Ruscus ferruginea, Anas penelope, Anas platyrhynchos,
hypophyllum, Ruta chalepensis, Teline linifolia, Anas strepera, Anas acuta, Anas clypeata, Anas
Tetraclinis articulata, Viburnum tinus. crecca, Marmaronetta angustirostris, Aythya
ferina, Milvus migrans, Neophron percnopterus,
Cette liste ne cesse de s’allonger chaque année. Gyps fulvus, Torgos tracheliotus, Circaetus
gallicus, Circus aeruginosus, Buteo buteo, Buteo
Les collections conservées dans le jardin exotique rufinus cirtensis, Aquila chrysaetos, Hieraaetus
108 de Bouknadel et les jardins d’essai de Rabat fasciatus, Falco tinnunculus, Numida meleagris,
concernent principalement des espèces exotiques Alectoris barbara, Coturnix coturnix,
ou ornementales. Récemment, un jardin Francolinus bicalcaratus, Gallinula chloropus,
botanique a été créé à l’Institut Agronomique et Fulica atra, Anthropoides virgo, Chlamydotis
Vétérinaire Hassan II (Rabat, en 1991). En plus undulata, Burhinus oedicnemus, Himantopus
de sa vocation pédagogique, ce jardin constitue himantopus, Recurvirostra avosetta, Pluvialis
un conservatoire pour les espèces rares et squatarola, Arenaria interpres, Calidris alpina,
menacées de la flore marocaine. Enfin, une Limosa sp., Numenius arquata, Tringa spp.,
petite collection (une vingtaine d’espèces) est Larus cachinnans, Larus ridibundus, Columba
maintenue au jardin botanique du Muséum palumbus, Streptopelia turtur, Streptopelia
National d’Histoire Naturelle de Rabat. senegalensis, Oena capensis, Tyto alba, Bubo
(bubo) ascalaphus, Asio capensis, Strix aluco,
* Arboreta Turdus merula, Pycnonotus barbatus, Pica pica
mauretanica, Corvus corax tingitanus,
Un réseau de 40 arboreta de test de Coccothraustes coccothraustes, Loxia
comportement d’espèces aussi bien autochtones curvirostra.
qu’exotiques fut installé dès les années 40 dans
des sites très variés répartis sur le territoire
national (quoique leur état actuel laisse souvent
à désirer), dont la liste est la suivante :

Aïn Assou, Aïn Defla, Aïn Felfel, Aïn Johra, Aït


Ikko, Alimet (Oued Sra), Bab Azhar, Bab Bou
Idir, Benslimane, Bir Baouch, Boujrirt, Bou Safi,
Chenanfa Sidhoum (Ettouazite), Deroua,
Drissa, El Kantour, Errachidia, Ezzhiliga,
Goutitir, Guedmioua, Izaren, Jbilet, Kerarka,
Kermet El Hadj, Koudiat El Rhaba, Lalla
Takerkoust, Matmata, n’Zalet Laadam, Oued
Cherrate, Oued Souss (Bensergao),Oulad
Bouzid, Oulad Naïm,, Ouljamane, Rokein (des
dunes), Rouif, Sidi M’Barek, Sidi Yahia du
Gharb, Sidi Youssef, Tagannt, Zerhoun.
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• Mammifères : Macaca sylvanus, Hystrix Coélentérés et Echinodermes : 40 spécimens) ;


cristata, Atlantoxerus getulus, Canis aureus, Mollusques (193 spécimens) ; Crustacés (59
Vulpes vulpes, Vulpes rueppelli, Fennecus zerda, spécimens) ; Arthropodes (15 spécimens) ; Crustacés
Mustela putorius, Genetta genetta, Hyaena (59 spécimens) ; Insectes (43 boîtes) ; Poissons (194
hyaena, Felis caracal, Panthera leo, Panthera spécimens) ; Amphibiens (9 spécimens) ; Reptiles (55
pardus, Sus scrofa, Oryx dammah, Addax spécimens) ; Oiseaux (283 spécimens) ; Mammifères
nasomaculatus, Gazella dorcas, Gazella cuvieri, (37 spécimens) ; Fossiles (86 spécimens).
Ammotragus lervia, Cervus elaphus barbarus.

D’autres jardins zoologiques, pour la plupart


municipaux, existent dans le pays (Aïn Sbaâ à
Casablanca, Haboul à Meknès,…), mais
n’hébergeant que des collections fort modestes. Les
principales espèces conservées sont les suivantes :

* Herbiers

L’herbier de l’Institut Scientifique de Rabat


englobe plus de 95 % de toutes les espèces de
plantes vasculaires de la flore du Maroc. Il existe
également des collections de: Champignons Il détient également des collections spécialisées:
(Malençon), Lichens, Algues. Spongiaires, Cnidaires, Mollusques, Myriapodes,
Crustacés, Echinodermes, Poissons et Oiseaux
D’autres herbiers, mais beaucoup moins (25); Mollusques (9 armoires à tiroirs) ;
importants, sont maintenus à l’E.N.F.I. de Salé, Coléoptères, Lépidoptères et Orthoptères (2462
l’I.A.V. Hassan II, l’Ecole Nationale boîtes) ; Coccidae (1 armoire) ; Insectes divers et 109
d’Agriculture de Meknès (E.N.A). Enfin, il y a galles (1 armoire) ; 65 boîtes de lames et lamelles
de nombreux herbiers dans divers pays (France, d’Entomologie agricole.
Espagne, Suisse, Allemagne, Royaume-Uni...)
qui comprennent des plantes marocaines. Outre le rôle didactique évident du Muséum
National d’Histoire Naturelle (qui peut susciter des
* Banques de semences vocations chez les jeunes qui seront les gestionnaires
de demain), on peut noter que les collections de ce
Des banques de semences de certaines espèces musée sont importantes dans le domaine de la
végétales (locales ou introduites) sont maintenues recherche scientifique puisque, d’une part, l’origine
par différentes institutions (Institut National de la des individus prélevés nous renseigne sur l’aire de
Recherche Agronomique, Institut Agronomique et distribution géographique de ces espèces (parfois
Vétérinaire Hassan II, Administration des Eaux et encore mal connue, surtout chez les Invertébrés) et
Forêts et de la Conservation des Sols, Direction de que, d’autre part, ces collections renferment aussi
l’Elevage,….). Vu les difficultés et les coûts du plusieurs individus-types (surtout des Insectes)
stockage à long terme de germoplasme (moyens ayant servi comme base à la decsription scientifique
humains, bâtiments, équipement de production de qui a eu lieu au moment du baptême de l’espèce
très basses températures,…), les collections (individus de référence d’espèces endémiques
maintenues par les institutions nationales sont parfois très rares, qu’il faut pouvoir conserver à tout
évidemment des collections de travail modestes par prix pour le futur et auxquels les scientifiques du
rapport aux grandes banques de gènes maintenues monde entier devraient pouvoir avoir accès).
dans certains pays (U.S.A., Japon, Allemagne,…)
qui disposent de moyens plus importants leur
permettant de maintenir des collections
fonctionnelles beaucoup plus vastes, qui sont
d’ailleurs en général mises à la disposition des
chercheurs du monde entier sur simple demande.

* Muséum National d’Histoire Naturelle

Ce Muséum, situé à l’Institut Scientifique de Rabat,


détient des collections exposées au public: Végétaux
(139 spécimens) ; Invertébrés marins (Spongiaires,
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Chapitre V
ECONOMIE ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
superficie terrestre du pays.

Afin d’arrêter la dégradation de nos écosystèmes


naturels, il est vital pour le pays de gérer Le Tableau 27 indique les caractéristiques
rationnellement et protéger sa biodiversité afin édaphiques et climatiques, le type de végétation
d’assurer un développement stable au profit des et les vocations des grandes régions naturelles du
générations futures. pays.

Par gestion de la biodiversité, on entend la * Agriculture


régulation des activités socio-économiques
susceptibles de porter atteinte aux écosystèmes Le total des superficies cultivables est de
naturels : limitations sur les niveaux d’activité à des 8456000 ha, soit 11,8% du territoire national, le
fins préventives, introduction de mécanismes de reste étant occupé par des domaines forestiers,
réparation ou de régénération des ressources terrains de parcours et terres incultes
détruites, incitations à minimiser prélèvements et (montagnes et désert). De la superficie cultivable
nuisances sous forme de taxes ou de subventions,…. totale, un million d’hectares est irrigable, le reste
dépend des précipitations naturelles. La
Il est évident que l’allocation des ressources politique de développement agricole basée sur la
financières par les mécanismes actuels du construction de barrages a eu un effet sélectif
marché n’avantage pas l’utilisation des fonds favorisant un secteur moderne occupant les
pour un but environnemental, mais un choix superficies les plus riches (notamment irriguées),
sociétal peut privilégier le futur par rapport au tandis qu’il subsiste un large secteur traditionnel.
présent en intégrant des valeurs non
conventionnelles et des options nouvelles dans le L’agriculture marocaine dans ses deux
modèle de développement du pays. composantes, moderne et traditionnelle, occupe
110 une place déterminante dans la vie du pays en
Une politique pour le développement durable signifie, tant que pourvoyeur de nourriture, employeur
d’une part, une option en faveur d’une gestion de main d’œuvre, fournisseur de devises,
participative impliquant l’ensemble des utilisateurs important secteur productif et enfin véritable
directs et indirects du patrimoine biologique et de son réservoir de ressources biologiques.
environnement, et d’autre part la mise en place d’un
système d’observation et d’indicateurs de l’état des Environ 50% de la population vit dans le monde
ressources biologiques, ainsi que des procédures rural, bien que ce taux décroisse régulièrement.
éducatives, juridiques, économiques, et fiscales en vue Cependant (taux de natalité oblige), la population
de garantir leur protection. rurale continue d’augmenter. l’agriculture
constitue un important réservoir de main d’œuvre
: elle emploie plus du tiers de la population active,
soit environ 4,8 millions de personnes pour les
activités de culture et d’élevage
Le Maroc dispose de ressources biologiques
naturelles variées aussi bien terrestres Les exportations agricoles constituent une source
(agriculture, élevage, foresterie,…) que marines. importante de devises : plus de 8 milliards de
Pour ce qui est des ressources terrestres, le dirhams en 1994, soit environ 20% des exportations
Tableau 26 : Occupation des terres au Maroc totales (après les phosphates et avant la pêche).
Occupation des Terres Surface (HA) % Territoire national
Cependant, l’agriculture marocaine doit faire
Domaines forestiers 8.969.600 12,6 face à la mission difficile de satisfaire une
(Forêt alfa, reboisement) demande alimentaire en croissance très rapide
du fait d’une croissance démographique
Terres cultivables 8.456.000 11,8
galopante et de l’urbanisation. Des quantités de
Autres terres: parcours 54.074.000 75,6 plus en plus grandes de produits de première
et terres improductives nécessité doivent être importées : blé, huile,
sucre, produits laitiers. Ces importations
Total Territoire National 76.500.000 100
atteignent, ces dernières années, environ 9
(Atlas des Ressources Naturelles Pl. 17, 1986) milliards de dirhams , soit 16% des importations
Tableau 26 donne la superficie globale à l’échelle totales, au troisième rang après les importations
nationale de chaque catégorie d’utilisation et le d’équipements industriels et de pétrole.
pourcentage qu’elle représente par rapport à la Les principales espèces cultivées sont :
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Tableau 27 : Les grandes régions naturelles et leurs caractéristiques écologiques - vocation des sols:
REGIONS CLIMATS SOLS VEGETATION VOCATION

Chaouia M B C 5+6
Rharb TB TB C 8
Pré-Rif TB M C + MAT 6+3
Plateau du Saïs TB B C 5
Tadla F B C 8
Doukkala M TB C 8
Abda F B C 6
Souss F B C 8+2
Basse Moulouya M B C 8
Haouz F F C 8+2
Haha F F FO 2
Rif TB TB FO + MAT 3+1
Moyen Atlas TB TB FO + MAT 1+4
Maâmora TB F FO 1+3
Anti-Atlas F TF FO + ST + MAT 7+2
Plateau Central B B FO + C + MAT 1+6+5
Haute Moulouya F F ST 4+7
Oriental et Hauts Plateaux M M C + ST 6+4
Régions sahariennes TF TF ST 9+7
Haut Atlas B B FO + MAT 2+7+3

Climat et sol : M = moyennement fav orable


potentialité
Végétation ST = steppe
6 : agriculture en boue à
Vocation : 3 : boisées à vocation de
potentialité moyenne ou faible
TB = très bon protection
Atlas des R essources Naturelles du
FO = Forêt F = peu favorable
Maroc. Pl. 14 et 19, 1986.
1 : zones boisées à v ocation C = céréaliculture dominante
7 : polyculture irriguée dans fonds
sylvicole 4 : non boisées à v ocation
de vallées
B = bon pastorale
8 : forte potentialité sous réserve 111
MAT = matorral TF = très défav orable
d’importantes disponibiltés en eau
2 : boisées à vocation sylv o- (végétation pr imitive disparue)
9 : potentialités faibles ou nulles
pastorale 5 : agriculture en boue à for te
Tableau 28 : Importance des principales catégories de cultures
CULTURE SUPERFICIE (HA) %

Céréales 5.630.000 61,2


Légumineuses alimentaires 350.000 3,8
Cultures industrielles 300.000 3,2
Cultures fourragères 410.000 4,4
Cultures maraîchères 210.000 2,3
Arboriculture fruitière 810.000 8,8
Jachères 1.490.000 16,2

M.E. Rapport national des ressouces Phytogenetiques, 1996

• Céréales : blé tendre, blé dur, orge, maïs et kiwi, bananier près de la côte en serre,…
récemment triticale (hybride entre blé et seigle). • Cultures maraîchères : superficie totale de
• Légumineuses alimentaires : fève, lentille, pois 212 000 ha. Tomate et pomme de terre
chiche, petit pois. prédominantes (respectivement 12 et 25% de
• Cultures oléagineuses : olivier (avec 370 000 superficie, 20 et 25% de production),
ha, la première spéculation arboricole en matière courgettes, poivrons, …
de superficie), tournesol (ayant connu un essor
remarquable), arachide. * Elevage
• Cultures industrielles : betterave à sucre et
canne à sucre. Les plantes sucrières, en L’élevage est la base de l’économie locale dans de
particulier la betterave, ont connu une réussite nombreuses régions marocaines. Dans les zones
spectaculaire, l’autosuffisance en sucre étant forestières qui sont en général des zones
passé de 0 à 66% en 30 ans. montagneuses où les cultures sont limitées dans le
• Arboriculture : agrumes (74 260 ha en 1994), temps et dans l’espace, l’élevage essentiellement
rosacées fruitières (pommier, poirier,…), plus de caprins, constitue la première, et pour certains
récemment : nectarinier, avocatier, pacanier, foyers, la seule ressource agricole.
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Toutes les terres appartenant au domaine forestier dans les vallées du Drâa, du Ziz et du Dadès. Son
public sont soumises au droit d’usage du parcours. intérêt essentiel est sa prolificité élevée.
Le bétail peut pâturer en forêt durant presque toute
l’année si les conditions climatiques le permettent. - La race Boujaad ou race jaune est de taille
moyenne à grande (70 à 80 cm chez le mâle), de
Le secteur de l’élevage participe pour 1/3 de la couleur blanche, avec une tête de couleur jaune
P.I.B.A. et procure 40% de l’emploi rural. Le très pâle. Les cornes sont moyennement ouvertes
cheptel constitue une ressource inestimable, tant en spirale chez le mâle. Cette race se répartit sur
par le nombre et la qualité des espèces que par les plateaux des provinces de Khouribga et Béni
son rôle sur le plan économique et social. Il Mellal. Elle a été intégrée récemment dans les
fournit 90% de la production laitière. programmes de sélection au niveau national et
elle est très utilisée en croisements.
Le secteur laitier a bénéficié d’actions
importantes des pouvoirs publics durant les - La race Sardi est de grande taille (80 à 90 cm
deux dernières décennies pour encourager la chez le mâle), avec un museau noir, une tache
production laitière et diminuer les autour des yeux (lunettes) et des petits points
importations:- importations de bétail de race noirs sur les extrémités des oreilles et des pattes.
pure (vaches à hautes performances laitières, Pie- La tête, le cou, le ventre et les membres sont
Noires); - croisement de races locales avec des dépourvus de laine. Les cornes blanches et
races pures et développement de l’insémination souvent striées de noir sont bien développées et
artificielle; - extension des cultures fourragères; - ouvertes en spirale chez le mâle. Son berceau se
organisation de la collecte et de la trouve dans les provinces de Settat, El Kelaâ-des-
commercialisation du lait. La production laitière Sraghna et Béni Mellal. C’est la race des
a enregistré une croissance continue et a atteint parcours pauvres des plateaux de l’Ouest.. Elle
812 millions de litres en 1988. fait partie du programme national de sélection.
112 Le mâle est très recherché surtout pour la fête
Le cheptel comprend notamment : religieuse du sacrifice.

- Les ovins avec 5 races locales : 14.000.000 de - La race Beni Guil ou race de plateau est une
têtes ; race de taille moyenne avec une toison blanche.
- Les bovins dont la race locale marocaine Les cornes du mâle sont régulières et bien
n’existe plus à l’état pur mais croisée avec ouvertes en spirale. D’origine arabe, la race Beni
plusieurs races étrangères, particulièrement la Guil est la race des plateaux de l’Oriental, très
HOLSTEIN : 4.000.000 de têtes ; bien adaptée à la steppe ; elle se rencontre dans les
- Les caprins représentés par une seule race provinces d’Oujda, Figuig et Boulemane. C’est
locale, la chèvre noire, sont bien adaptés aux l’une des meilleures races de viandes au Maroc.
différents biotopes, y compris les plus arides : Elle est très utilisée dans le croisement industriel.
4.000.000 de têtes ;
- La population caméline est représentée - La race Timahdite (race dite du Moyen Atlas
uniquement par le dromadaire, essentiellement ou berbère) est de taille et poids moyens, avec
localisé au sud du pays : 80.000 têtes ; une tête moyenne de couleur brune feu qui peut
- Les équidés (ânes, mulets, chevaux) ne atteindre l’arrière des oreilles et la partie
comportent pas de race purement locale : supérieure de la gorge. La laine et les pattes sont
3.000.000 de têtes. de couleur blanche. Les cornes sont régulières
chez le mâle du type Mérinos. Le berceau de
Le cheptel ovin est le plus intéressant du point cette race s’étend sur plusieurs provinces :
de vue de la biodiversité, car le Maroc possède Meknès , Ifrane, Fès, Boulemane, Khénifra,
des races locales particulièrement intéressantes Béni Mellal, Azilal, Khémissèt et El Hajeb. Elle
qui méritent d’être décrites brièvement : fait partie du programme national de sélection et
est très utilisée pour le croisement industriel.
- La race D’Man est petite de taille et de couleur
brune, noire, blanche ou une combinaison de ces * Foresterie
couleurs. Certains mâles présentent des crinières et
des colliers. Les cornes sont absentes chez les deux Les formations forestières et alfatières qui
sexes. Le berceau de la race D’Man est localisé dans appartiennent toutes au domaine public de
la région d’Errachidia et Ouarzazate. Cependant, l’Etat couvrent une superficie de 8.969.600 ha
elle se trouve dans toutes les régions du Sud, plus environ, soit environ 12,6 % du territoire
spécialement dans les oasis du sud du Haut Atlas, national (Tableau 29). Aux forêts naturelles
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s’ajoutent les reboisements qui couvrent une seule espèce qui permet la fixation du sol et la
superficie de 457 690 ha. Ces ressources se lutte contre l’érosion éolienne. Elle constitue
répartissent comme indiqué au Tableau 29. aussi une source alimentaire du cheptel dans
certaines zones où l’activité d’élevage est
L’importance économique de la forêt est souvent la seule source de revenu. Cette
reflétée par les données suivantes : ressource mérite d’être étudiée pour pouvoir la
- 120.000 m 3 de bois d'oeuvre et d'industrie; valoriser à sa juste valeur.
- 11.000.000 m3 de bois de feu ;
- 320.000 m 3 de bois de pâte à papier ; En plus de son importance économique
- 150.000 stères /an de liège ; directe, une contribution des plus importantes
-1.500.000.000 Unités Fourragères/an, de la forêt à l'économie nationale, quoique
l'équivalent de 2,5 milliards de dirhams. n’apparaissant pas au niveau des grands
agrégats économiques, est sans aucun doute la
Il est à signaler que la quasi-totalité des lièges protection de l'environnement et plus
est exportée à l'étranger, ce qui présente une particulièrement la protection de la
entrée importante de devises biodiversité, des sols contre l'érosion et la
(159.620.545,00 Dh en 1992) et représente désertification et le maintien d’un bon
35,3 % du total des exportations des produits fonctionnement du cycle de l’eau. Cette
forestiers. fonction est impérative pour la protection des
infrastructures à l’aval (barrages) et la
Le rôle économique se double d’une création pérennisation des écosystèmes forestiers au vu
d'emplois (40 millions de journées de travail) d’un développement durable nécessaire à
offerts par les filières suivantes : exploitation l'épanouissement de la société marocaine.
(scieries, bois de feu et d'industrie) ; liège ;
industrie du bois (pâte à papier, caisserie Enfin, la forêt joue un rôle social non
d'emballage, placage, contre-plaqués et négligeable : maintien de l’élément nature et 113
panneaux de particules, papier et cartons, des sites d’usage récréatif et éducatif, de plus
poteaux et traverses, charpente et menuiserie en plus sollicités par les marocains surtout
de bâtiments, de meubles ou d'articles en bois, dans les zones périurbaines.
Tableau 29 : Répartition et superficies des principales essences forestières
PRICIPALES REGIONS ECONOMIQUES (SUPERFICIE EN KM 2)
ESSENCES CENTRE CENTRE CENTRE NORD ORIENTAL TENSIFT SUD TOTAL %
FORESTIERES NORD SUD OUEST

Cèdre 900 36.300 90.900 3.700 - - - 131.800 1,5


Chêne vert 268.600 310.600 311.200 27.500 165.600 198.700 81.900 1.364.100 15,2
Chêne-liège 24.000 26.600 18.400 277.900 1.000 300 - 348.200 3,9
Thuya 47.500 87.600 17.600 53.900 134.200 135.100 132.000 607.900 6,8
Arganier - - - 50 50 155.500 672.800 828.400 9,2
Pins 41.100 53.300 100 6.900 6.800 4.700 260 95.260 1
Genévriers 106.600 10.500 52.100 300 37.000 51.900 67.700 326.100 3,6
Alfa - 680.100 156.600 - 2.281.000 - 38.000 3.155.700 35,2
Autres essences 193.700 198.500 59.400 396.400 19.800 108.300 1.136.200 2.112.300 23,5
Total Essences Naturelles 682.400 1.385.500 706.400 766.650 2.645.450 654.500 2.128.900 8.969.800 100
Pourcentages 7,6 15,4 7,9 8,5 29,5 7,3 23,7 100 %
Reboisements Résineux 15.406 50.192 22.797 71.575 40.948 9.327 2.494 212.739
(Ha) Feuillus 44.265 7.734 3.103 137.302 16.148 24.674 11.725 244.951
Total 59.671 57.926 25.900 208.877 57.096 34.001 14.219 457.690
(AEFCS, 1994 ; complété par BENABID et FRANCHIMONT, 1998)
…total de 12.500 emplois), travaux de * Pêches maritimes
reboisement (125 unités pouvant créer
annuellement deux millions de journées de Les exportations des produits de la mer (Tableau
travail). 30) ont atteint, en 1994, 209.030 t d’une valeur
L’alfa, couvrant 3,2 millions d’ha, recèle un de 5,8 milliards de DH . Les Crustacés,
potentiel de production d’environ 250.000 Mollusques et Coquillages restent prédominants
t/an. Seules 10.000 tonnes sont mobilisées en tonnage et en valeur, suivis des conserves de
chaque année. L’alfa est une plante qui poissons. A noter les forts taux d’accroissement à
concerne les zones dites marginales et qui l’exportation, aussi bien en volume qu’en valeur
constitue, dans la plupart des situations, la pour les Mollusques (notamment les
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coquillages), les algues, l’agar-agar, les graisses et taille moyenne des bateaux a baissé. Leur nombre est
huiles de poisson. passé de 1.360 à 2.383 entre 1984 et 1991.
Les ressources halieutiques marocaines sont L’effort de pêche hauturière est devenu
exploitées par la flotte de pêche marocaine et par beaucoup plus considérable que l’effort de pêche
des flottes de pêche étrangères, opérant dans le côtière à partir de 1988. De 1988 à 1991, la
Tableau 30 : Répartition des exportations des produits halieutiques pour la période 1993 - 1994
1993 1994 VARIATION
EN
POIDS VALEURS POIDS VALEURS (%)
(Tonnes) (1000 DH) (Tonnes) (1000 DH)

Poissons frais, Crustacés 32.197 738.222 32.031 741.941 0,5


Mollusques 108.674 2.923.881 112.051 3.520.622 20,4
Poissons en conserve 56.284 1.353.891 59.381 1.439.843 6,3
Farine de Poissons - - 2.968 8.810 -
Algues 332 4.898 9.267 119.91 144,9
Corail 6 5.752 5 5.709 -0,7
Agar-agar 833 112.801 962 143.635 27,3
Graisses et Huiles de Poissons 515 1.629 705 1.897 16,5
Total 198.841 5.141.074 209.030 5.874.448 14,3

(MPMMM, 1995).
cadre d’accords de pêche. La flotte de pêche capacité de la flotte de pêche hauturière a
marocaine comprend les barques artisanales, la doublé. Le nombre de bateaux de pêche
flotte de pêche côtière et la flotte de pêche hauturière est passé de 275 à 452.
hauturière. Le poids social des flottes de pêche
114 artisanale et côtière est très important. La flotte La pêche au chalut (capturant les ressources
de pêche halieutique revêt une importance benthiques de plus grande valeur) constitue la
surtout d’ordre économique, en raison de plus grande partie de l’effort de pêche, alors que
l’importance des capitaux engagés et de la valeur la pêche à la senne (sardines et autres espèces
des captures. Le prélèvement des ressources en pélagiques) mobilise principalement les bateaux
terme de poids le plus élevé est effectué par la de pêche côtière.
flotte de pêche côtière.
En Méditerranée, l’effort de pêche s’est intensifié
Le nombre de marins a été estimé en 1991 à (accroissement de la taille et de l’effectif des
78.277, dont 51.853 embarqués à bord de senneurs à partir des années 1970). On compte
bateaux de pêche, 25.866 à bord de canots et près de 150 senneurs basés à Al Hoceima. La
588 à bord des navires étrangers. A cela, il pêche pélagique marocaine oscille entre 30.000
convient d’ajouter 3.000 ramasseurs d’algues, tonnes et 42.000 tonnes. La progression des
1.000 employés dans les madragues, 100 prises a été continue jusqu’en 1977. Depuis, elle
personnes qui se consacrent à l’exploitation du connaît des fluctuations.
corail et 500 personnes s’occupant d’aquaculture
et de ramassage de coquillages. Le littoral méridional (Safi-Lagwera) reste le plus
actif. Ses trois ports de Safi, Essaouira et Agadir
L’effort de pêche mobilisé pour exploiter les concentrent 50 % des bâtiments avec une
ressources halieutiques du Maroc est mesuré prédominance de chalutiers et de sardiniers. Ils
communément en tonneaux de jauge brute utilisent 53 % des équipages et voient débarquer
mobilisés par les flottes de pêche. Le contrôle de plus de 80 % du total des prises marocaines. Le
l’effort de pêche étranger s’est avéré dans le passé secteur produit 90 % des conserves, la quasi
très difficile. Toutefois, les autorités marocaines totalité de la farine et de l’huile de poisson. En
disposent de moyens croissants à cette fin. plus des 3 ports sus-cités, il faut mentionner les
ports de Tan Tan et Dakhla, qui ont pris un essor
L’effort de pêche marocain a considérablement considérable récemment.
augmenté durant les années 1980. Il bénéficie de
l’aide et de l’encouragement des autorités Enfin, il faut mentionner l’effort de pêche
marocaines. étranger qui peut être estimé à travers le
La pêche côtière mobilise en 1991 plus de 66.000 paiement de redevances et droits de pêche
tonnes de jauge brute. Cette capacité a augmenté tous effectués par la Communauté Européenne, la
les quatre ans environ de 10.000 tjb depuis 1984. La Russie et le Japon.
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Les quotas de pêche accordées à l’ Un i o n de 60.000 dollars US.


Eu ropéenne figurent au Tableau 31. Les re s s o u rces halieutiques se composent
Le Ma roc accorde 650 licences de pêche de deux principales catégories :
aux bateaux européens. Ces licences sont
é q u i valentes à 71.000 tonnes de jauge * Les ressources pélagiques constituées de
b rute, soit environ le tiers de l’ e f f o rt de poissons vivants en surface ou entre deux eaux,
Tableau 31 : Possibilités de pêche (en tonnes ou nombre de navires) accordées par le Maroc à l’Union Européenne
dans le cadre du nouvel accord 1995-1999

PERIODE Du 01 - 12 - 1995 Du 01 - 12 – 1996 Du 01 - 12 - 1997 Du 01 - 12 – 1998


Au 30 - 11 - 1996 Au 30 - 11 – 1997 Au 30 - 11 - 1998 Au 30 - 11 – 1999

Céphalopodiers (en tonnes) 30.212 26.892 23.572 19.920


Crevettiers (en tonnes) 11.200 10.000 9.000 8.000
Palangriers (en tonnes) 11.350 10.830 10.102 9.270
Senneurs Nord (en tonnes) 1.300 1.300 1.300 1.300
Senneurs Sud (en tonnes) 4.800 4.800 4.800 4.800
Artisanaux (en tonnes) 1.550 1.550 1.550 1.550
Chalutiers « Merlu Noir » (en tonnes) 3.000 3.000 3.000 3.000
Chalutiers pélagiques (en tonnes) 1.300 1.300 1.300 1.300
Thoniers (navires autorisés) 27 27 27 27
Eponges (navires autorisés) 5 5 5 5

pêche total mobilisé par les pêcheurs se déplaçant généralement en bancs et


m a ro c a i n s . susceptibles d’effectuer des migrations de grande
amplitude.
Les contrats conclus avec l’ Un i o n 115
Eu ropéenne ont dû être révisés à la baisse On distingue les sardines et anchois, les
pour ce qui est des quotas des captures par maquereaux, les chinchards, le poisson sabre et
la partie marocaine, dans le souci de pallier les Thonidés.
aux diminutions de stocks qui ont atteint
un seuil inquiétant pour beaucoup Les sardines et anchois sont constitués de
d’espèces, notamment les Céphalopodes et plusieurs populations réparties sur des aires de
Crustacés. reproduction, sur des fonds de 150 à 200 m, se
présentant en bancs le jour et dispersées la nuit.
Le nouvel accord de coopération conclu en L’anchois a tendance à se situer plus au large que
d é c e m b re 1995 pour trois ans avec la la sardine.
Russie autorise les navires de pêche russes à
pêcher les espèces pélagiques suiva n t e s : En Méditerranée, les sardines sont plus
s a rdine, sardinelle, maquere a u , abondantes à l’Ouest d’Al Hoceima, alors que
c h i n c h a rd, anchois, sabre. Les quotas de les anchois le sont plus à l’Est de ce port. Les
pêche et de capture des espèces pélagiques populations de sardines et d’anchois en
est fixé à 200.000 tonnes pour la pre m i è re Méditerranée sont biologiquement séparées de
année de l’ a c c o rd. Pour les deux autre s celles de l’Atlantique.
années de l’ a c c o rd, le quota des capture s
sera fixé par la Pa rtie marocaine en tenant En Atlantique, le peuplement de petits
compte de la situation des stocks des pélagiques est constitué de sardines,
re s s o u rces pélagiques concernées et du maquereaux, chinchards et anchois, la sardine
d é veloppement du secteur marocain des étant l’espèce dominante. La sardine prend le
pêches. large au printemps, formant des petits bancs
dispersés. Vers la fin du printemps et jusqu’à
Vingt-sept thoniers mobilisés par les l’automne, elle se concentre plus près de la côte
armateurs japonais ont opéré dans les eaux et forme des bancs denses.
m a rocaines en 1991 au titre des accords de
pêche maroco-japonais de 1985. Les Trois stocks de sardines effectuent le long du
armateurs ont versé 106.800 dollars US en plateau continental atlantique des déplacements
1991. A partir de 1992, ils paient 3.900 saisonniers décalés de manière plus ou moins
dollars US par bateau et par trimestre. Le synchrone vers le Nord en été et vers le Sud en
g o u vernement japonais paie une re d e va n c e hiver.
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Le stock nord entre Cap Spartel et El Jadida se * les ressources démersales (benthiques)
concentre en été devant Larache, où se constituées par nature d’espèces très diversifiées,
développe un petit upwellig côtier. La zone de dépendantes des fonds marins, pour des raisons
reproduction de ce stock se situe entre de nourriture ou de reproduction. Une partie
Casablanca et Larache. des ressources démersales est classée comme
non-chalutable. Il faut noter l’existence
Le stock central effectue des déplacements de d’importantes ressources de poissons démersaux
grande amplitude entre Safi et Cap Bojdor. Sa dans des zones non-chalutables. La description
zone de reproduction s’étend de Tan-Tan à Cap ci-dessous s’attache à présenter, principalement,
Juby. Au début du printemps, la sardine migre vers les ressources des zones chalutables, mieux
le Nord et envahit la zone Safi-Agadir où s’amorce identifiées.
l’activité de l’upwelling de cette région. En début
d’automne, la sardine commence à revenir au Sud. Les poissons démersaux sont assez diversifiés. En
Elle se concentre dans la zone de Tan-Tan – Cap Méditerranée, sont exploités les Sparidés (bogue
Juby pour se reproduire durant l’hiver. et besugue), les Gadidés (poutassu et merlu) et le
rouget. Dans l’Atlantique Nord et Central, on
Le stock sud, le plus important, s’étend au Sud trouve les dentés, les pagets, les sars et les
du Cap Bojdor. Il se concentre en hiver dans la daurades. Les espèces à affinité septentrionale, le
région de Dakhla-Cap Garnet. Au printemps et pageot et le pagre, vivent au Nord des côtes
en été, une partie du stock migre au Nord du sahariennes, dans des fonds inférieurs à 100 m
Cap Bojdor. En automne, l’aire de distribution de profondeur, et surtout entre 250 et 450 m
est plus vaste, s’étendant de Cap Bojdor à Cap dans l’Atlantique Sud et Saharien ; les espèces de
Blanc. Les zones de concentration se localisent poissons les plus exploitées sont les Sparidés,
principalement dans la baie de Cap Garnet, au ainsi que les courbines, grondeurs, mérous,
large de Dakhla et au niveau de Cap Barbas. Saint-Pierre, soles et autres poissons plats.
116 L’aire de reproduction s’étend de Cap Garnet à
Cap Barbas. Les Gadidés (poutassou et merlu) sont présents
en Méditerranée et en Atlantique et ils sont
Deux espèces de maquereaux peuplent la côte abondants. Le Merlu blanc est largement
atlantique marocaine. Le Maquereau européen distribué sur toute la côte atlantique. De Sidi
plus marqué au Nord et le Maquereau espagnol Ifni à Cap Barbas, il se rencontre en mélange
dominant dans les prises. avec le Merlu noir. On note d’importantes
concentrations de jeunes merlus (taille < 10 cm)
La principale espèce de chinchards sur les côtes entre 100 et 200 m de profondeur.
marocaine est le saurel. Il se rencontre entre la
côte et les fonds de 300 m, souvent en fortes Les coquillages sujets à exploitation commerciale
concentrations localisées entre 100 et 150 m de sont concentrés en Méditerranée,
profondeur. Largement distribué le long des principalement sur deux zones. A Oued Laou -
côtes marocaines, il apparaît de manière Bou Ahmed, on exploite surtout les vernis et les
discontinue dans la zone de Tanger à Essaouira coques. A Cap de l’Eau (Ras-El-Ma), prédomine
et de manière continue d’Essaouira au sud du la pêche de la Vénus poule, appelée à tort la
Cap Bojdor, où se trouvent les plus grosses palourde (Al Mikha).
concentrations.
Les variétés de crevettes peuplant le plateau et
Le poisson sabre, présent sur l’ensemble de la le talus continental marocain sont la Crevette
côte atlantique marocaine, est fortement rose et la Crevette royale en eaux profondes et
concentré au Sud d’El Jadida et plus les crevettes des fonds moyens. La Crevette rose
particulièrement entre Essaouira et Sidi Ifni. est l’espèce la plus capturée. Au large, la
distribution de la Crevette rose s’étend de
Les principales espèces de Thonidés dans les Larache à Tarfaya. Les fortes concentrations se
eaux marocaines sont la bacorette, la bonite, situent au niveau des grandes vasières en face
l’espadon, le melva, la palomette, le thon rouge des villes de Rabat, Kénitra et entre Essaouira
et le listao. Ils effectuent des migrations de et Sidi Ifni. Les Crevettes royales sont
l’Atlantique vers la Méditerranée d’avril à juin et exploitées par les chalutiers congélateurs
une seconde migration en sens inverse entre marocains et espagnols. Elles sont concentrées
septembre et novembre. Le maximum des entre Larache et El Jadida, avec une forte
productions de la pêcherie thonière se situe concentration entre Rabat et El Jadida et dans
durant ces périodes de migration. la zone Essaouira-Agadir.
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Les grands Crustacés sont exploités par des engins particulièrement dans la circonscription
passifs (filets et casiers) et par des chalutiers. Dans maritime d’El Jadida – Jorf Lasfar, où elle a
l’Atlantique Nord et Central (Tanger à Bojdor), commencé dès 1949. Cette exploitation
on trouve des Homards, Araignées de mer, concerne certaines espèces appartenant aux
Langoustes rouges, peuplant les zones rocheuses algues rouges, d’autres aux algues brunes ou
littorales, n’excédant pas 120 m de profondeur. algues vertes. Il s’agit, entre autres, de la famille
Dans l’Atlantique Sud et Saharien, la principale des Gelidaceae dont les espèces sont traitées
espèce commercialisée de Crustacés est la localement pour l’extraction de l’agar-agar.
Langouste rose. Des Crustacés sont concentrés au Gelidium sesquipedale est l’espèce la plus
Sud de Cap Bojdor, au large de Dakhla, Cap importante (90 % de la production), dont la
Barbas et en Mauritanie. La Langouste rose se surexploitation a entraîné sa disparition sur
rencontre sur des fonds rocheux, vaseux et plusieurs franges du littoral atlantique. Autres
coralliens à des profondeurs de 50 à 600 m, avec espèces : G. spinolusum, G. latifolium, G.
une concentration maximale entre 200 et 400 m. pulchellum, G. crinale, G. pusi.... Une partie des
On trouve également de la Langouste verte, sur collectes d’algues (Gigartina pistillata et
des fonds vaseux ou rocheux peu profonds (0 à 30 autres...) est exportée à l’état brut.
m). Il faut aussi noter l’existence, sur la côte
Atlantique Sud, du Crabe rouge de mer profonde, Le Maroc recèle des potentialités importantes
habitant des fonds vaseux de 100 à 1000 m de d’algues marines d’intérêt commercial (estimées
profondeur, mais surtout entre 300 et 700 m . à 164 espèces) représentées par :

Les stocks de Céphalopodes sujets à une - les chlorophycées telles que Bryopsis, Caulerpa,
exploitation commerciale sont concentrés Codium, Monostroma, Enteromorpha et Ulva ;
surtout dans la zone Bojdor-Lagouira. Ils - les phaeophycées, telles que Dictyota,
constituent le plus important groupe d’espèces Dictyopteris, Culteria, Petalonia, Sytosiphon,
halieutiques exploitées. Les principales espèces Cystoseira, Fucus, Sargassum, Laminaria et 117
pêchées sont le poulpe, le calmar et la seiche. Sacchoriza ;
- les rhodophycées, telles que Centoceras,
Les poulpes abondent sur les fonds rocheux ou Ceramium, Alsidium, Chondria, Laurencia,
sableux jusqu’à 110 m de profondeur. Après Corralina, Jania, Lithothamnion, Grateloupia,,
l’éclosion des œufs, les larves flottent jusqu’en eaux Galliblepharis, Gigartina, Gracillaria, Hypnea,
côtières. Les juvéniles se concentrent au niveau des Gymnogongrus, Phyllophora, Plocamium,
strates de moins de 50 m. Deux stocks de poulpes Solieria, Lomentaria, Gelidium, Pterocladia,
ont été identifiés dans la zone Cap Bojdor- Nemalion et Porphyra.
Nouakchott : le stock de Dakhla qui s’étend du
Sud de Cap Bojdor jusqu’au Sud de Cap Barbas et Beaucoup d’algues présentes au Maroc
le stock de Cap Blanc qui couvre les fonds situés (appartenant à 38 genres différents) ne sont pas
entre Cap Blanc et Nouakchott. exploitées quoiqu’elles présentent un intérêt
économique évident. Elles sont utilisées
Les seiches habitent sur les fonds sableux jusqu’à actuellement dans d’autres régions du monde, dans
200 m de profondeur. Elles migrent vers la côte les domaines de la médecine, de la pharmacie, de
durant les périodes de reproduction. l’alimentation humaine, de l’alimentation animale,
des fertilisants, de l’industrie chimique, de
Les calmars sont des espèces semi-pélagiques l’industrie des alginates, de l’industrie de l’agar-
présentes en Atlantique et en Méditerranée. Leur agar, et de l’industrie des carraghénanes. ….
durée de vie est courte ; la mortalité massive des
femelles après la ponte et leur croissance rapide Des études scientifiques approfondies doivent
définissent une périodicité saisonnière très néanmoins être faites pour l’exploitation durable
marquée du stock destiné à la pêcherie. de cette richesse algale qui sera très certainement
une solution à de nombreux problèmes d’ordre
A côté des poissons, d’autres ressources socio-économique et un legs précieux à préserver
maritimes sont exploitées: algues, corail, espèces pour les générations futures.
diverses élevées en aquaculture.
• Corail
• Collecte des algues marines
Ressource marine précieuse, mais très fragile à
L’essentiel de l’exploitation des algues marines a cause de la lenteur de sa production. Le stock
lieu entre Larache et Essaouira et plus méditerranéen du Maroc a été épuisé à cause
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d’une exploitation sauvage. Actuellement, celle- Du point de vue de l’aquaculture également, les
ci n’est plus autorisée qu’au moyen de la lagunes jouent un rôle primordial. Par exemple, à
plongée. En 1994, la zone d’action des Oualidia, des Parcs à Huîtres (Crassostrea angulata
corailleurs s’étendait de Tanger à Larache ; la et C. gigas) sont installés depuis 1956 ; et à Nador,
quantité exportée a été de 5t. on élève aussi des Palourdes (Venerupis decussata),
diverses Crevettes et quelques Poissons (Anguilles,
• Aquaculture Daurades, Loups,…). Tous ces produits sont
destinés, en grande partie, à l’exportation.
Ce secteur a enregistré une très fort e
augmentation (247% en tonnage et 223% La production totale des produits de la mer
en valeur) entre 1990 et 1995, a atteint en 1994, 750.686 tonnes pour une
augmentation qui a concerné surtout la valeur de plus de 4,9 milliards de Dirhams
daurade et le loup qui représentaient à eux (Ministère des Pêches Maritimes et de la Marine
seuls plus de 80% en 1995. Marchande, 1995). Le Tableau 32 donne la
production totale des produits de la mer et son
Les lagunes sont extrêmement importantes pour évolution sur les 2 années 1993-1994.
les pêcheries, parce que beaucoup d’espèces de
Crevettes et de Poissons viennent y pondre, et La ventilation des espèces de poissons
que leurs stades jeunes s’y développent, avec benthiques et pélagiques est donnée par le
pour conséquence des «gisements naturels» Tableau 33. La production aquacole se répartit
économiquement exploitables. comme indiqué au Tableau 34.
Tableau 32 : P roduits maritimes sur la période 1993-1994
POIDS (en tonnes) VALEURS (en millions de dhs)
1993 1994 1993 1994
118 Pêche Côtière 474.792 608.939 1.342 1.478
Pêche benthique 57.493 61.369 734 792
Pêche Pélagique 414.299 547.570 608 686
Pêche Hauturière 144.805 134.600 3.096 3.252
Céphalopodes / P.Blanc 98.298 89.500 2.732 2.810
Poissons Pélagiques 36.782 32.700 68 91
Crevettes 4.025 5.900 200 234
Poissons Réfrigérés 5.700 6.500 96 108
Autres produits 8.519 7.147 160 181
Aquaculture 1.007 1.363 75 96
Algues 7.108 5.357 64 58
Corail 4 5 4 6
Madragues 400 422 17 21
TOTAL 628.116 750.686 4.598 4.911
(MPMMM, 1995).

Tableau 33 : Débarquements des principales espèces de poissons (1992-1994)


Espèces benthiques

POIDS (en tonnes) VALEURS (en millions de dhs)


1992 1993 1994 1992 1993 1994

POISSON BLANC 50.594 44.793 46.987 517.257 474.923 487.903


Capelan 1.910 1.926 1.796 8.098 8.414 7.996
Daurade 292 153 127 8.748 4.633 4.575
Grondin 1.577 1.801 1.823 1.521 1.443 1.813
Merlu 5.905 3.802 5.167 93.359 77.646 87.884
Ombrine 1.469 926 1.385 17.229 12.052 16.482
Pageot 7.625 8.077 9.238 63.893 72.700 88.236
Sole 1.157 1.215 1.407 38.049 38.468 39.507
Divers 30.659 26.893 26.046 277.360 249.567 231.410
CEPHALOPODES 10.075 9.866 10.808 173.321 180.350 231.761
CRUSTACES 2.659 2.838 3.569 84.915 78.701 72.499
COQUILLAGES 23 1 3 267 1 26
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Espèces pélagiques
POIDS (en tonnes) VALEURS (en millions de dhs)
1992 1993 1994 1992 1993 1994

Sardine 288.242 352.671 463.678 356.454 359.772 432.014


Maquereau 15.915 18.311 39.195 29.692 32.051 47.181
Anchois 17.058 10.446 7.894 113.420 67.817 51.045
Chinchard 21.618 28.796 28.790 73.313 83.536 93.520
Thonidés 3.471 2.427 3.217 65.693 56.380 52.071
Autres 4.547 4.648 4.796 8.931 8.709 10.440

Total 350.851 417.299 547.570 647.503 608.265 686.271

(MPMMM, 1995).

Tableau 34 : E volution de la production aquacole au Maroc


(en tonnes et milliers de DH)

1990 1991 1992 1993 1994 1995

POISSONS POIDS 217 336 394 846 1 209 1 178


VALEURS 21 329 34 729 35 603 67 744 90 961 85 826
DAURADE POIDS 133 205 234 585 792 590
VALEURS 15 445 22 298 21 060 45 515 56 901 42 583
LOUPS POIDS 24 96 119 193 332 533
VALEURS 2 377 12 235 12 001 18 143 28 818 39 236
ANGUILLES POIDS 60 35 41 68 85 55
VALEURS 3 507 196 2 542 4 086 5 242 4 007
119
BIVALVES POIDS 178 223 162 113 121 171
VALEURS 7 397 10 946 6 624 2 314 2 492 4 500
HUITRES POIDS 171 219 160 113 121 160
VALEURS 6 920 10 581 6 400 2 614 2 492 4 155
PALOURDES POIDS 7 4 2 11
VALEURS 477 365 224 345
CRUSTACES POIDS 35 31 7 1
VALEURS 6 650 4 368 941 254
CREVETTES POIDS 35 31 7 1
VALEURS 6 650 4 368 941 254
DIVERS POIDS 18 26 22
VALEURS 1 231 1 855 2 120
TOTAL POIDS 395 559 591 1 008 1 363 1 372
VALEURS 28 726 45 675 48 877 75 957 96 249 92 700
(MPMMM, 1995).

On note que la production a connu une atteindre 30.000 tonnes de poissons. On


fluctuation appréciable sur la période 1992-94 distingue plusieurs types :
pour certaines espèces.
Pour la daurade, la production déjà faible par • Pêche sportive : pratiquée à la ligne le long des
rapport à la production globale des espèces cours d’eau ou dans les plans d’eau ou les lacs
benthiques a encore diminué. La production de naturels à permis spéciaux. On compte au moins
céphalopodes a surtout augmenté 40.000 pêcheurs versant des redevances de 20
en valeur et celle de crustacés, qui a pourtant millions de Dh.
augmenté en tonnage, a diminué en valeur de
14,6 %. Les prises de sardines et de maquereaux Les cours d’eau classés à Salmonidés, qui ont
ont enregistré une nette augmentation alors que été très affectés par les prélèvements, sont
les prises d’anchois ont diminué. La production concentrés en hautes montagnes
aquacole a fortement augmenté. essentiellement dans le Moyen Atlas (entre
Taza et Beni Mellal) et le Haut Atlas, où se
* Pêche continentale pratique la petite pêche sportive. Ces cours
d’eau contiennent soit de la truite autochtone
La production de la pêche continentale peut (Truite fario), soit de la truite introduite (Arc-
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en-ciel). Les lacs naturels et les plans d’eau à particulier). Afin de valoriser ce potentiel de près de
permis spéciaux sont également le théâtre de la 60.000 ha de surface en eau en 1996 (100.000 ha en
pêche sportive à la truite, et secondairement à l’an 2000), l’administration développe une politique
d’autres espèces : brochet, sandre, black-bass, de mise en valeur piscicole de ces milieux par
perche. La Truite fario est la plus recherchée l’introduction de Carpes chinoises sélectionnées
par les pêcheurs sportifs. Un programme de dans le but d’améliorer la production de poissons et
réhabilitation des populations de cette espèce a lutter contre l’eutrophisation. Pour cela, une unité de
ouvert de nouvelles perspectives pour multiplication artificielle de différentes espèces de
l’intensification de la production d’alevins. Il a carpes a été réalisée à la station de la Déroua
été ainsi produit 100.000 truitelles utilisées (Province de Beni Mellal). L’amélioration des
pour le repeuplement des cours d’eau. La mise techniques d’élevage (écloserie, bassins, aérateurs…)
en valeur piscicole a concerné d’autres espèces a permis de porter la production de carpillons à
de poissons introduits. 1.000.000 en 1996. Les écloseries d’AFRICARP et
d’ATLASALMO ont enregistré également, sur la
Les cours d’eau non classés de moyenne montagne campagne 1995-96, une amélioration sensible au
et de plaine sont défavorables aux Salmonidés qui niveau de leur production d’alevins d’environ 63 %
cèdent leur place à des espèces moins exigeantes. Il par rapport à la campagne précédente.
s’agit des principales rivières du pays.
° Aquaculture :
Parmi les points les plus fréquentés pour la pêche Plusieurs sociétés s’intéressent à ce secteur. La
sportive : - rivières : Oum-er-Rbiâ, Amengous, société AQUA GRUPPEN MOROCCO, basée à
Ourika, Sidi Hamza,… - Plans d’eau à permis Kenitra, a axé son activité sur l’engraissement
spéciaux : Zerrouka, Amghass I et II – Retenues d’anguillettes pêchées en milieu naturel et
de barrages : Idriss Ier, Al Massira, Bine El alimenté artificiellement en bassins. Elle prévoit
Ouidane, - Amodiations : Aït Ouarda, Tassaout, l’extension de ses infrastructures en 1996 afin
120 N’fiss, Lalla Takerkoust (cf. Atlas des Ressources d’atteindre une capacité d’élevage de 400 Kg de
Naturelles Pl. 19: Ressources piscicoles). civelles par an. La société MAROST, basée à
Nador, a pu produire pour la première fois au
• Grande pêche : Maroc des anguilles de 250 à 300 g à l’âge de 2 ans
Elle se pratique à l’aide de filets à des fins et demi, à partir de civelles maintenues en élevage
commerciales le long de certains cours d’eau non pendant 3 ans. Ces résultats très encourageants
classés ou de retenues de grands barrages. Parmi les ont amené la société à projeter la réalisation d’une
principales espèces, on trouve des carpes, des barbeaux nouvelle unité d’élevage. Le projet PECHERIE-
et accessoirement des black-bass et des sandres. MAROC-IBERIQUE essaie d’exploiter le cours
d’eau du Loukkos pour les mêmes fins.
Les retenues des barrages sont favorables à certaines Tous ces projets se heurtent à des difficultés
espèces de poissons introduites et représentent un (sécheresse, braconnage, problèmes fonciers) qui
potentiel de production de poissons facilement font que l’exploitation des civelles n’a pas encore
mobilisable. On y note une amélioration donné de bons résultats. Par contre, la pêche des
substantielle de la production (espèces introduites en anguilles a permis d’exporter environ 40 tonnes.

Tableau 35 :
Prélèvements de gibier par la chasse

ANNEE DE CHASSE 1990 1991 1992 1993 1994 1995

Petit gibier sédentaire:


Perdreau 134.620 85.194 109.741 93.199 69.235 54.500
Lièvre 6.439 5.101 6.447 5.626 4.344 5.900
Lapin 2.508 1.674 2.343 2.556 1.880 1.880

Gibier migrateur:
Tourterelle 157.000 170.000 40.129 85.870 92.000 66.000
Caille 3.191 3.740 4.083 12.048 16.000 8.500

Gros gibier: 2.436


Sanglier 1.963 2.353 3.536 3.562 2.924
(AEFCS, 1996)
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* Chasse * Autres ressources

Malgré la longueur des périodes estivales et de • Plantes médicinales ou aromatiques


sécheresse, on rencontre encore au Maroc un
bon nombre de Mammifères sédentaires : lièvre, La flore marocaine englobe des espèces médicinales
lapin, sanglier, etc.. Quant au gibier d’eau et de (médecine traditionnelle surtout) ou aromatiques
passage, on note : la caille, fréquente dans les (industrie de cosmétique, parfumerie, huiles,..),
plaines côtières ; la bécasse, peu abondante mais dont 316 taxons ont été recensés, mais dont le
on note occasionnellement de beaux passages ; la nombre pourrait s’accroître encore puisqu’on peut
bécassine, ainsi que le gibier d’eau, plus y inclure un grand nombre de Labiées vu leur
abondants. richesse plus ou moins importante en essences
chimiques de diverses natures. On peut citer, entre
On compte au moins 30.000 chasseurs autres espèces: Artemisia inculta, A. mesatlantica,
marocains et 1.500 chasseurs touristes. Il existe A. negrei, Lavendula dentata, L. stoechas,
actuellement 100 lots de chasse amodiés sur une Rosmarinus officinalis, R. tournefortii, Thymus
superficie de 400.000 ha. spp., Origanum elongatum, Mentha rotundifolia,
Satureja aretioides, Mentha pulegium, Marrubium
Le prélèvement dû à la chasse (Tableau 35) a ayardii, M. vulgare, Inula viscosa, Peganum
nettement diminué en ce qui concerne le harmala, Herniaria hirsuta, Salvia officinalis, Salvia
perdreau et la tourterelle, et augmenté en ce qui aucheri, Ceratonia siliqua, Arbutus unedo, Nepeta
concerne la caille. Pour les autres espèces de nepetella, Globularia alypum.
gibier, les données fluctuent sans montrer de
tendance. Il y a en gros raréfaction des espèces de Comme espèces particulièrement intéressantes,
gibier. signalons l’Armoise blanche et le Romarin, deux
espèces exploitées à grande échelle pour
La forte régression enregistrée pour certaines l’extraction des huiles essentielles (ISMAILI 121
espèces (Perdrix gambra, Tourterelle des bois,…) ALAOUI, 1996). La production pour les 2
est due essentiellement à 2 raisons : l’extension espèces serait respectivement de 30 (premier
des terres arables à usage agricole, entraînant une rang mondial) et 60 tonnes.
raréfaction de la végétation arbustive servant
d’abri ; et le braconnage (piégeage, ramassage de Autres espèces cultivées : anis, cumin, coriandre
quantités importantes d’œufs de Perdrix (le Maroc est le premier exportateur mondial)
gambra,….), qui prend des proportions aneth, fenouil, qui poussent toutes en zones
exagérées sous la pression démographique. Ces 2 arides, verveine, menthe, persil, safran,
facteurs sont souvent aggravés par les aléas (Taliouine), caroube, origan.
climatiques (sécheresse).
L’élevage de gibier se limite à trois espèces L’usage de la majorité de ces plantes reste
seulement qui sont le perdreau, le faisan et la cependant actuellement très souvent
caille japonaise. Des stations d’élevage (au traditionnel, voire irrationnel
nombre de 13, dont 2 du secteur public et 11 du
secteur privé) produisent près de 160 000 unités • Plantes parents ou voisins sauvages de plantes
par an. cultivées

Depuis une dizaine d’années, les pouvoirs La flore marocaine est riche en taxa susceptibles
publics s’orientent vers une nouvelle stratégie de s’avérer d’une grande utilité. Ainsi, Les
cynégétique visant la promotion de la chasse en variétés traditionnelles et les espèces spontanées
concertation avec des professionnels par le biais apparentées aux plantes cultivées continuent
des amodiations (organisateurs de chasses d’être la source de nouveaux caractères
touristiques, amodiations de lots,…). recherchés pour l’amélioration de la production
agricole au Maroc et dans le monde. Les pays du
Quoique la chasse et la pêche occasionnent des Maghreb, et en particulier le Maroc, sont
prélèvements sur la faune qui contribuent donc considérés comme centre de diversité génétique
à la diminution des effectifs de certaines espèces- pour plusieurs genres d’espèces cultivées et
gibier, la pratique de ces activités de façon d’espèces sauvages apparentées. Citons parmi
rationnelle et surtout bien contrôlée ne peut lesquels :
être considérée comme entièrement négative. En
tout état de cause, le braconnage doit être - A. eriantha, A. barbata, A. murphyi, A.
strictement proscrit. longiglumis, A. hirtula, etc…) ;
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- Medicago (16 espèces dont M. truncatula, M. luzerne (luzernes de Tafilalet, de Dadès, …), de
scutellata, M. polymorpha, M. aculeata, M. légumes, de safran et de blé tendre appelé « blé
tornata, M. murex, M. laciniata, M. rotata, M. des pharaons » (Fartas, Charquia) sont adaptés
secundiflora, M. sauvagei, etc.) ; depuis de nombreux siècles. Des variétés
- Lupinus (L. atlanticus, L. angustifolius, L. adaptées ont également été sélectionnées pour
cosentinii) ; les oliviers, les amandiers, la vigne, les maïs
- Trifolium (T. fragiferum, T. repens, T. (introduits au XVIème siècle),…
subterraneum, etc.) ;
- Avena (20 espèces dont A. maroccana, A. • Espèces à intérêt industriel
agadiriana, A. atlantica, A. ventricosa, A. weistii,
Aegilops (A. ovata, A. triuncialis, A. ventricosa, Plus de 60, pour la plupart largement sous-
A. triaristata, A. neglecta, A. geniculata) ; exploitées ou inconnues. Parmi les applications
- Phalaris (P. aquatica, P. minor) ; les plus fréquentes, on peut citer : les tanins
- Hordeum (H. murinum, H. spontaneum, H. (Acacia, …), les colorants (Lichens,…), les
bulbosum, H. leporinum, etc..) ; résines (gomme sandaraque du Thuya de
- Triticum (T. monococcum), cette forme Berbérie, utilisée comme vernis et siccatifs,…),
diploïde du blé continue à être cultivée de façon les essences (eaux de toilette et parfums, par
sporadique au nord du Maroc ; exemple de lavande,…), le tressage des cordes et
- Lathyrus (L. articulatus, L. odoratus, L. la vannerie (diverses plantes du bord des
tingitanus, etc…) ; eaux,…), etc.
- Ononis (Ononis natrix, O. pseudoserotinia, O.
alopecuroides, O. mogadorensis, etc…) ; • Plantes à usage pastoral
- Vicia ( V. articulata, V. ervilia, V. narbonensis,
etc…) ; Largement sous-exploitées, mais plusieurs
- Astragalus, Bituminaria, Lotus, Stipa, espèces font l’objet de projets sylvo-pastoraux..
122 Eragrostis et Beta.
• Plantes envahissantes
A signaler que plusieurs de ces espèces se sont
raréfiées ou ont même disparu (exemples : Parmi les Plantes Vasculaires, un certain nombre
certaines espèces des genres Medicago, Lupinus, d’espèces sont considérées comme des
Cicer, etc…). «mauvaises herbes» (domaine de la
malherbologie), car elles causent des pertes en
Parmi les arbres fruitiers, les genres Olea, rendement des plantes cultivées. Parmi les
Pistacia, Ficus, Prunus et Amygdalus sont bien «mauvaises herbes», estimées à 500 espèces, il y
connus pour leur diversité variétale dans le pays. aurait 13 espèces endémiques et une centaine
d’espèces d’importance médicale et économique,
Les précurseurs des plantes ornementales telles sans parler de la valeur fourragère de la majorité
que Allium, Anemone, Centaurea, Cistus, d’entre elles (notamment chez les Fabaceae et les
Colchicum, Crocus, Cyclamen, Dianthus, Poaceae). Pour protéger ces espèces, en
Eranthis, Iris, Lilium, Myrtus, Narcissus, particulier les endémiques, la première mesure
Nerium, Retama, Rosa et Silene se rencontrent à concrète est de conserver leurs semences dans les
l’état spontané au Maroc. Par ailleurs, on banques de graines disponibles actuellement.
dénombre environ 400 espèces d’intérêt
médicinal (Crucifères, Labiées, Composées, • Petites ressources animales et végétales
Ombellifères, Asclépiadacées,…). Le nord du sauvages
Maroc est l’aire d’une grande diversité d’espèces
(seigle, épeautre, mil, sorgho, vesces, gesses) et Les produits qui poussent dans la nature sont
d’une collection vivante de phénotypes de blé dur. considérés comme propriété de l’état ou
Les vergers renferment encore quelques génotypes communale. Par conséquent, les Eaux et Forêts
d’agrumes et de rosacées très locaux ; dans les et le Ministère de l’Intérieur exploitent un
collines, les oléastres greffés ont donné des oliviers système de location des terres à des grands
autochtones, les croisements entre figuiers ont cueilleurs sur une base ponctuelle. Beaucoup de
abouti à une grande richesse variétale. ces espèces sont souvent prélevées sans aucune
quantification et largement surexploitées. Ce qui
Dans les régions méridionales, les orges bien accroît fortement le risque de l’appauvrissement
adaptées à l’aridité continuent à être l’espèce de la biodiversité forestière.
dominante. Dans les oasis, les variétés de
palmiers dattiers, les cultivars traditionnels de Parmi les espèces en question, on peut citer :
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glands, champignons forestiers comestibles (plus chênes lièges (nombreux genres). Des essais de
de 123 champignons, tels que :Agarics, Bolets, régénération dans le cadre de la lutte contre la
Pleurotes, Morilles, Truffes, …), escargots, déforestation en arganeraie, chênaie, et cédraie
tortues, oiseaux (huppe, corbeau, perdrix, œufs), actuellement menacées sont menés par le Centre
hérissons, lièvres, porc-épic,… Ces ressources National de la Recherche Forestière et par
sont utilisées à des fins diverses, notamment en l’Institut National de la Recherche Agronomique
pharmacopée et arts traditionnels (sorcellerie), à l’aide de champignons mycorhiziens
consommation humaine, artisanat, …. partiellement caractérisés. Des résultats
encourageants d’inoculation par ces champignons
• Autres petites ressources en serre et au champ ont été obtenus.

- Apiculture - Microorganismes

L’Abeille Apis mellifera est la plus utilisée pour Les microorganismes jouent un rôle important
l’élevage et la seule espèce de son genre présente dans les fermentations, l’industrie alimentaire, la
au Maroc. Elle compte 3 races indigènes : Apis fertilisation des sols, la production animale, …
mellifera intermissa, A. m. sahariensis, A. m. L’exploitation actuelle des souches microbiennes a
major. Plusieurs autres races ont été importées lieu dans les domaines de la microbiologie des sols
d’Europe, en particulier dans le Gharb. et de l’agro-alimentaire. De nouveaux domaines
La production totale était de 2 200 tonnes en d’application à explorer, tels que: extraction et
1995, dont 33% assurée par le secteur traitement biologique des minerais (biolixiviation);
traditionnel. La productivité apicole au Maroc compostage et traitement des déchets urbains ;
oscille entre 2 et plus de 60 Kg/an et par ruche recherches d’activités microbiennes dans des
selon qu’on a affaire à une ruche traditionnelle conditions extrêmes (température, salinité, pH) ;
ou à une ruche moderne fixe ou encore à une corrosion des matériaux ; lutte biologique contre
ruche moderne transhumée. Cette dernière les ravageurs, … 123
méthode est la plus rentable car elle consiste en
un transport de ruches sur des distances allant - Fertilisation des sols par des organismes vivants
jusqu’à 300 Km, dans le but d’obtenir davantage
de miel en amenant les abeilles à proximité des Parmi les Insectes, des Coléoptères Scarabéidés
plantes à exploiter. Le chiffre de 60 Kg/an et par creusent des galeries sous ou à proximité des
ruche est un maximum qui a été atteint et même bouses des bovins pour se nourrir ou nidifier. Ce
largement dépassé durant les années soixante- sont des espèces coprophages fouisseuses qui
dix. La moyenne nationale actuelle se situe jouent un rôle très important dans le recyclage
autour de 20 Kg/an et par ruche. de la matière fécale, l’aération, la fertilisation des
sols et permettent aussi une meilleure
Les abeilles et l’apiculture ont quelques ennemis infiltration des eaux des premières pluies. Les
naturels : espèces suivantes sont fréquemment rencontrées
: Copris hispanus, Onitis alexis septentrionalis,
- Hyménoptères : les espèces du genre Philanthus Bubas bison, Bubas bubaloides, Onthophagus
(Philantidés) chassent les Apidés et peuvent taurus, etc… De plus, les Diplopodes
causer de sérieux dommages à l’apiculture. (Myriapodes) jouent un rôle important dans la
fragmentation de la litière et les premières étapes
- Lépidoptères : Achroia grisella et Galleria du recyclage des minéraux dans le sol.
mellonella (Pyralidés) sont nuisibles aux ruches.
- Ecotourisme
- Diptères : Selidopogon cylindricus (Asilidés)
est un chasseur d’abeilles. Parmi les touristes qui visitent le pays, une
certaine catégorie recherche avant tout le contact
- Acariens : Varroa jacobsoni (Varroidés) avec la nature. L’ « écotourisme » constitue donc
s’attaque aux abeilles et peut indirectement un potentiel à explorer. Par exemple, les 10 000
entraver la pollinisation des arbres fruitiers. visiteurs annuels que reçoit le Parc National du
Toubkal indiquent qu’il existe bien une
- Champignons mycorhiziens demande potentielle importante des activités
récréatives liées à la biodiversité. Egalement, les
Beaucoup de champignons ectomycorhiziens se assez nombreux circuits ornithologiques réalisés
rencontrent en forêts de pins, d’eucalyptus, et chaque année par des ONG nationales ainsi que
moins fréquemment en forêts de cèdres et de par des spécialistes de différents pays européens.
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Chapitre VI : LEGISLATION DE LA BIODIVERSITE


ET INSTITUTIONS CONCERNEES:
Commerce International d'Espèces Menacées
d'Extinction). Cette convention régit le commerce
Cette partie de l’étude nationale sur la de plus de 48 000 espèces et sous-espèces animales
biodiversité présente les différents organes qui et végétales inscrites dans des listes en annexes.
ont la charge, d’une manière directe ou
indirecte, de la gestion du patrimoine biologique Afin d’améliorer la situation, la gestion de nos
national, ainsi que la législation nationale et ressources naturelles doit donc être perçue comme
internationale qui constitue l’arsenal juridique une responsabilité de tous. Tous les Départements
marocain en la matière. et Institutions concernés doivent participer à
l’application de la CITES, en coordination avec le
La législation marocaine en matière de diversité Ministère de l'Environnement. La Douane doit
biologique est riche, le nombre de textes en la veiller à l'application efficace de la CITES lors des
matière dépassant les 250. L’ancienneté de bon contrôles aux frontières. Les gardes forestiers
nombre d’entre eux témoigne de l’intérêt porté très doivent assurer leur rôle dans la protection des forêts
tôt à la protection du patrimoine biologique contre le pillage. Si nécessaire, il faut procéder à des
national. Cette législation ancienne était peut-être recrutements ou à la formation d'équipes
embryonnaire, mais elle avait le mérite d’exister à spécialisées pour aider les agents des Douanes à
une période où le souci de l’environnement était loin l’identification rapide" des espèces réglementées aux
d’être la préoccupation majeure de la communauté termes de la CITES ou autres conventions. Des
internationale. Ainsi, des secteurs comme l’eau, la cycles de formation et de sensibilisation doivent être
pêche fluviale et maritime, la chasse et autres ont été élaborés au profit de toutes les administrations
très tôt dotés de textes législatifs destinés à assurer concernées (Douane, Ministères du Tourisme, du
une exploitation durable de ces ressources. Cet Commerce et de l'Industrie, Ministère de
arsenal juridique environnemental, qui date des l'Éducation Nationale,….). Par ailleurs, le Maroc a,
années dix, vingt et trente, a cependant quelque peu depuis quelques décennies, pris des engagements
124 vieilli d’où la nécessité de revoir certains textes, aux niveaux régional et international, ce qui doit se
comme ce fut le cas en 1995 pour l’eau. Une autre traduire par des textes nouveaux dans sa législation
faiblesse est l’inadaptation d’une grande partie des interne afin d’être crédible aux yeux de la
textes. Les conflits de compétences qu’engendre la communauté internationale.
multitude de gestionnaires, en particulier, ne
peuvent être considérés comme bénéfiques pour la Nous devons prendre nos ressources naturelles
préservation de la diversité biologique marocaine. en général et notre richesse biologique en
particulier plus au sérieux que par le passé. La
A côté de la législation nationale, le Maroc liste des espèces disparues est déjà longue ;
adhère également à une législation inutile de la prolonger !
internationale appropriée en matière de
protection et de gestion de ses ressources
biologiques. En effet, le Royaume du Maroc a
signé et ratifié jusqu’à présent la Convention sur Comme espèces soumises à une réglementation
la Diversité Biologique et une cinquantaine nationale ou internationale, on peut citer :
d’autres conventions telles que la CITES,
Ramsar, Changements Climatiques, Londres, * Algues
Barcelone, Marpol, Montego Bay, UICN, …..
Gelidium sesquipedale, algue rouge dont on
Cependant, la législation marocaine interne extrait l’agar-agar, est la seule espèce protégée de
devrait en principe être réajustée la flore marine marocaine. Deux arrêtés ont été
continuellement et sans délai (ce qui n’est pas édictés par le Ministère des Pêches Maritimes :
toujours le cas) pour tenir compte des accords l’arrêté du 20 octobre 1950 (BO Nº 1983) et
régionaux et internationaux que le Maroc s’est l’arrêté du 1er décembre 1993 (BO Nº 423).
engagé à respecter. En outre, la mise en place de Ces textes interdisent notamment la récolte des
plans d’action nationaux pour veiller à algues pendant la nuit, ainsi que du 1er octobre
l’application sur le terrain des textes est devenue au 30 juin de chaque année.
incontournable. Dans ce sens, la mise en œuvre Vu le développement local et régional qui touche
de la Convention sur la Diversité Biologique est plusieurs franges du littoral et la croissance des
considérée comme une priorité nationale. échanges avec les pays de la C.E.E et autres, le
Parmi les conventions internationales également Maroc doit renforcer sa législation en matière de
ratifiées par le Maroc, une mention spéciale peut protection de la flore marine et l’élargir à
être faite de la CITES (Convention sur le d’autres espèces (Posidonia, Laminaria,...).
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* Flore rubrum), la seule protection à l’échelle nationale


est la limitation du nombre de licences
Aucune espèce n’est protégée par notre autorisées à 10 corailleurs par an, les
législation nationale. Sur le plan international, la prélèvements uniquement par plongée et,
Convention de la CITES ne concerne jusqu’à actuellement, la fermeture du gisement d'Al
présent aucune espèce endémique du Maroc. Hoceima à toute exploitation.
L’Annexe II énumère cependant un certain
nombre d’espèces présentes dans le pays
Tableau 36 : Plantes présentes au Maroc, concernées dans
(Tableau 36 ). l'Annexe II de la CITES
* Faune marine
Cactaceae : Orchis papilionacea L.
Opuntia ficus-barbarica A. Orchis saccata Ten.
De nombreuses espèces sont considérées par le Berger Orchis spitzelii Sauter
Ministère des Pêches Maritimes et de la Marine Platanthera algeriensis Batt. &
Marchande comme menacées, essentiellement Euphorbiaceae : Trabut
Euphorbia officinarum subsp. Platanthera chlorantha (Custer)
en Méditerranée, dont la majorité sont protégées echinus (Hooker fil. & Cosson) Reichenb.
par la formule "Repos Biologique" (dahir de Vindt Serapias cordigera L.
novembre 1973), ainsi que par l'Arrêté Euphorbia officinarum subsp. Serapias lingua L.
Ministériel de 1988 qui réglemente les tailles officinarum Serapias parviflora Parl.
Euphorbia resinifera Berg. Serapias vomeracea (Burm.)
minimales des captures autorisées. Briquet
Primulaceae : Spiranthes aestivalis (Poiret)
La liste des espèces protégées des côtes Cyclamen africanum Boiss. & L.C.M. Richard
marocaines comporte 262 espèces, dont 106 Reuter Spiranthes spiralis (L.) Chevall.
Cnidaires, 84 Poissons, 21 Mammifères marins, Orchidaceae :
20 Crustacés, 17 Mollusques, 6 Tortues marines, Aceras anthropophorum (L.)
5 Spongiaires et, enfin, 2 Agnathes et 1 Ait. fil. 125
Echinoderme. Anacamptis pyramidalis (L.)
L.C.M. Richard
Barlia robertiana (Loisel.) W.
Parmi les espèces marines protégées, cinq éponges Greuter
ont un intérêt économique ou commercial dans Cephalanthera longifolia (L.)
notre région. Elles sont citées du Maroc et Fritsch
Cephalanthera rubra (L.)
menacées à l'échelle régionale. Il s'agit de L.C.M. Richard
Spongia officinalis, Spongia agaricina, Spongia Dactylorhiza elata (Poiret) Soo
zimocca?, Spongia nitens et Hippospongia Dactylorhiza maculata L.
communis. Elles sont, en principe, protégées par Dactylorhiza markusii (Tin.)
Baum. & Kunk.
l'accord de pêche maroco-européen de 1995 et Dactylorhiza maurusia
leur pêche interdite à une profondeur inférieure à (Emberger & Maire) Raynaud
6 mètres. Malheureusement, cette « protection » Epipactis helleborine (L.)
des Spongiaires au Maroc n'est en fait que partielle Crantz
Gennaria diphylla (Link) Parl.
et théorique car, si cette protection est, dans le Himantoglossum hircinum (L.)
cadre du Dahir de 1973, instituée officiellement Sprengel
pour les Européens (cadre de la coopération Neotinea maculata (Desf.)
maroco-européenne), uniquement en Stearn
Ophrys apifera Hudson
Méditerranée et seulement dans les six premiers Ophrys atlantica Munby
mètres de profondeur, ces espèces restent "à Ophrys bombyliflora Link
découvert" dans toute l'Atlantique, à toutes les Ophrys ciliata Bivona-Bernardi
profondeurs en Méditerranée et partout au Maroc Ophrys dyris Maire
Ophrys fusca Link.
pour les nationaux. De plus, cette protection est Ophrys lutea (Gouan) Cav.
temporaire puisqu'elle rentre dans le cadre de Ophrys scolopax Cav.
l'Accord de Pêche entre le Maroc et l'Union Ophrys tenthredinifera Willd.
Européenne qui prendra fin avec l'expiration de Orchis champagneuxii
Barnéoud
cette troisième version actuellement en vigueur. Orchis coriophora L.
Orchis italica Poiret
Toutes les espèces de Cnidaires menacées sont Orchis lactea Poiret
également protégées par des conventions et Orchis laxiflora Lam.
Orchis mascula (L.) L.
accords internationaux dont ceux de la CITES et Orchis morio L.
de l'UICN. Cependant, même pour la plus
exploitée et la plus menacée d'entre elles (C.
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Dix-sept espèces de Mollusques sont protégées à L'Echinoderme Paracentrotus lividus fait


l'échelle nationale par l’Arrêté Ministériel de également partie des "coquillages" protégés par
1988 qui définit les tailles minimales des l'Arrêté de 1988 du Ministre des Pêches
captures et protège, par conséquent, les jeunes Maritimes et de la Marine Marchande
individus de ces espèces. Ceci est essentiellement réglementant la taille des ramassages des
le cas des Lamellibranches Glycymeris coquillages.
glycymeris, Cerastoderma edule, Mytilus
galloprovincialis, M. edulis, Perna sp., Callista Deux Agnathes (Petromyzon marinus et
chione, Venus verrucosa, V.gallina et V. Lampetra fluviatilis) sont cités des eaux
decussata et des Céphalopodes Sepia bertheloti, marocaines et sont essentiellement protégés par
S. officinalis, Loligo vulgaris et Octopus l'Annexe III de la Convention de Berne sur la
vulgaris. Ces quatre dernières espèces faune de la région européenne contiguë à la
constituent, avec Sepia orbignyana, Alloteuthis nôtre.
subulata, Illex caudatii et Eledone cirrosa, les
principales prises céphalopodières au Maroc, Pour les poissons, moins d'une centaine
surtout dans sa région sud où elles sont d'espèces sont réellement protégées par la
également protégées par le Dahir de 1973 sous législation marocaine, soit par arrêtés
forme de "Repos Biologique" qui interdit leur ministériels, soit par des accords internationaux
pêche durant les mois de septembre et d'octobre. ; la majorité l'est également par l'institution de
En février 1997, un arrêté du Ministre des périodes de "Repos Biologique" (article 6 du
Pêches Maritimes et de la Marine Marchande Dahir de 1973). Parmi les espèces protégées à
(n°82-97), est venu prolonger la durée du l'échelle nationale, citons: Sardina pilchardus,
"Repos Biologique" dans la zone sud, instituant Scomber japonicus, S. scombrus, Caranx
l'interdiction de la pêche des Céphalopodes du rhonchus, Trachurus trachurus, Engraulis
premier mars au trente avril et du premier encrasicolus, Merluccius merluccius, M.
126 septembre au trente et un octobre, dans toute la senegalensis, Pagellus acarne, P. bellotti, P.
zone maritime située entre les parallèles 27° 56' erythrinus, P. bogaraveo, Dentex angolensis, D.
N et 20° 50'N. canariensis, D. dentex, D. gibbosus, D.
macrophtalmus, D. maroccanus, Diplodus
Vingt espèces de Crustacés sont mentionnées annularis, D. sargus, D. bellottii, D. cervinus
dans cette liste d'espèces protégées. Il s'agit cervinus, D. sargus cadenati, D. vulgaris, Sparus
d'Aristeomorpha foliacea, Aristeus antennatus, pagrus pagrus, S. auratus, Chelidonichthys
Aristeus varidans, Plesiopenaeus edwardsianus, cuculus, Aspitrigla obscurus, Trigla lucerna, T.
Crangon crangon, Palaemon serratus, lyra, Lepidotrigla cadmani, L. dieuzeidei, L.
Heterocarpus ensifer, Parapandalus narval, carolae, Trigloporus lastoviza, Psetta maxima,
Plesionika martia, Parapenaeus longirostris, Scophthalmus rhombus, Cynoglossus
Penaeopsis serratus, Penaeus kerathurus, canariensis, Conger conger, Dicentrarchus
Penaeus notialis, Sicyonia galeata, Solenocera labrax, D. punctatus, Chelon labrosus, Liza
membranacea, Homarus gammarus, Nephrops aurata, L. ramada, Mugil capurrii, M. cephalus,
norvegicus, Palinurus elephas, Palinurus Mullus barbatus et M. surmuletus. L'Arrêté de
mauritanicus et Panulirus regius; la majorité de 1992, complétant celui de 1988, ajoute à cette
ces espèces sont des crevettes de haute valeur liste d'autres espèces dont, notamment,
commerciale, protégées par le dahir de 1973, Thunnus albacares, Thunnus obesus, Thunnus
traduit dans le cadre des accords de pêche entre thunnus et Xiphias gladius.
le Maroc et l'Union Européenne dans sa
troisième version, par l'autorisation de la pêche Les espèces amphihalines (l'alose et l'anguille et
uniquement au nord du parallèle 28° 44' N ses civelles) sont protégées par des arrêtés
(Cap Drâa) et par une interdiction de pêche ministériels du Ministère des Pêches Maritimes
pendant la période de janvier-février (période de et de la Marine Marchande et du Ministère de
Repos Biologique) pour les chalutiers-crevettiers l'Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole.
qui ne peuvent opérer qu'au-delà de 12 miles Les espèces Acipencer sturio, Cethorinus
marins. Actuellement, à l'instar de l'Arrêté de maximus et Carcharodon carcharias figurent
1988 réglementant les tailles commerciales de parmi la liste rouge des espèces menacées de
certaines espèces de poissons et de coquillages, l'UICN. Le Mérou (Epinephelus sp.,
un arrêté réglementant les tailles commerciales Cephalopholis sp., Mycteroperca sp.) est menacé
de crevettes est en cours d'élaboration au au Maroc notamment par la chasse sous-marine
Ministère des Pêches Maritimes et de la Marine avec scaphandre, surtout en Méditerranée lors
Marchande. de la période estivale, ce qui a incité le Ministère
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des Pêches Maritimes et de la Marine La liste des espèces protégées de la faune marine
Marchande à publier un arrêté ministériel du Maroc est donnée au Tableau 37.
(2163-96) interdisant la pêche du Mérou tout le
long de la côte méditerranéenne du Maroc Pour toutes les espèces d'intérêt économique et
pendant la période touristique. commercial et qui rentrent dans le cadre du
troisième accord (1995) de pêche entre le Maroc
Ce sont certainement les Tortues et les et la Communauté Européenne, il importe de
Mammifères marins qui ont fait l'objet du plus veiller au respect des conditions de l'exercice de
grand nombre de conventions et d'accords la pêche telles qu'elles sont précisées dans cet
internationaux assurant leur protection. En accord, c'est-à-dire :
effet, pratiquement toutes les conventions
régionales (d'Alger, de Berne et de la CMS) ou - Céphalopodiers: Interdiction du doublage des
internationales (de Bonn, de Washington ou de poches du chalut, des files constituant ces
l'UICN) mentionnent ces deux groupes comme poches ainsi que les maillages inférieurs à 60
deux constituants de la faune sauvage et un mm. La période du Repos Biologique,
patrimoine mondial à protéger dans "ajustable", correspond aux deux mois de
pratiquement sa globalité. septembre et octobre. Les céphalopodiers ne
peuvent opérer que dans la zone située au sud de
Le Maroc a en plus entrepris d'autres mesures de la latitude 28° 44' et au-delà de 12 miles. A
conservation à l’échelle nationale. Ceci est partir de février 1997, la période de Repos
particulièrement le cas du phoque moine de la Biologique s'est étendue sur quatre mois au sud
Méditerranée (Monachus monachus), que le de Travailla: du premier mars au 30 avril et du
Maroc protège dans sa région saharienne (côte premier septembre au 31 octobre.
des phoques) par un arrêté ministériel du
Ministre des Pêches Maritimes et de la Marine - Chalutiers-crevettiers: Interdiction du
Marchande publié en 1993. doublage de la poche et des files constituant ces 127
poches ainsi que les maillages inférieurs à 50
En conclusion, il faut malheureusement dire que mm. La période du Repos Biologique
la majorité des espèces protégées au Maroc font correspond aux deux mois de janvier et février.
l’objet de délits d’exploitation. Par exemple, les Les chalutiers-crevettiers ne peuvent opérer que
106 espèces de coraux censées être protégées par dans la zone située au nord de la latitude 28° 44'
des accords internationaux ratifiés par le Maroc ne et au-delà de 12 miles en Atlantique et 3 miles
bénéficient pas de mesures de protection. L'autre en Méditerranée.
exemple est celui des ressources halieutiques, qui
sont protégées par le "Repos Biologique", qui n'est - Chalutiers "Merlu noir": Interdiction du
en fait qu'une protection des stocks et non une doublage de la poche, des files constituant ces
protection spécifique de la biodiversité. En effet, poches ainsi que les maillages inférieurs à 60
les périodes de reproduction et, donc, de mm. Les captures accessoires ne doivent pas
régénération des stocks, diffèrent à l'intérieur du comporter plus de 10% de crustacés et de
même genre d'une espèce à l'autre, voire même à céphalopodes et 20% d'autres espèces. La
l'intérieur de la même espèce, d'une population à période du Repos Biologique correspond aux
l'autre et ce, en fonction des conditions deux mois de septembre et octobre. Les
hydrologiques et de l'état des stocks. Il en découle chalutiers "merlu noir" ne peuvent opérer qu'au
qu'instituer une même période de "Repos sud du parallèle 26° N et au delà de 15 miles.
Biologique" pour un même groupe d'espèces ne
permettrait pas la protection de ces espèces. - Chalutiers pélagiques: Interdiction du
doublage de la poche, des files constituant ces
Il s'impose donc, pour qu’une mesure de poches ainsi que les maillages inférieurs à 40
protection soit efficace, qu'elle soit fondée sur des mm. Les captures accessoires ne doivent pas
bases scientifiques, intégrant les spécificités comporter plus de 15% d'espèces non
biologiques et les exigences écologiques de pélagiques et les captures des crustacés, des
l’espèce à protéger. Il importe également de céphalopodes et des poissons plats sont
s'intéresser à l'étude de divers écosystèmes marins, formellement interdites. La période du Repos
de leurs fonctionnements et de leur évolution afin Biologique correspond aux deux mois de
de pouvoir mieux les préserver et mieux les gérer septembre et octobre. Les chalutiers pélagiques
car il est évident que, pour une espèce qu'on ne peuvent opérer qu’au sud du parallèle 26° N
cherche à protéger, il est illusoire d'interdire sa et au-delà de 12 miles.
pêche si son biotope continue de se dégrader.
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Tableau 37 :
Espèces protégées de la faune marine du Maroc

GROUPE/ FAMILLE Espèce Protection Nationale Protection Internationale


Dahir A. M. Autres Bonn CITES UICN CAPN CMS

SPONGIAIRES

DENDROCERATIDA Spongia officinalis 1-73-255


Spongia agaricina 1-73-255
Spongia zimocca ? 1-73-255
Spongia nitens 1-73-255
Hippospongia comunis 1-73-255

CNIDAIRES

CORALINIDAE Corallium rubrum CITES II CT


Corallium johnsoni CITES II CT
PLEXAURIDAE Eunicella verrucosa IUCN II CT
ANTHIPATAIRES Anthipathes viminalis CITES K
Aphanipathes wollastoni CITES II CT
Bathypathes patula CITES II CT
Leiopathes grimaldii CITES II CT
Leiopathes glaberina CITES II CT
Parantipathes larix CITES II CT
Stichopathes abyssicola CITES II CT
Stichopathes flagellum CITES II CT
Stichopathes richardi CITES II CT
Stichopathes robusta CITES II CT
Stichopathes gracilis CITES II CT
SCLERATINIAIRES Amphihella oculata CITES II CT
Anisopsammia rostrata CITES II
Polycyathus senegalensis CITES II
Stephanotrochus diadema CITES II
Lophohella prolifera CITES II
Asterosmilia marchadi CITES II
Asterosmilia prolifera CITES II
Astroides calycularis CITES II
128 Aulocyathus atlanticus CITES II
Balanophyllia cellulosa CITES II
Balanophyllia europaea CITES II
Balanophyllia regia CITES II
Balanophyllia thalassae CITES II
Bathyactis symetrica CITES II
Caryophyllia abyssorum CITES II
Caryophyllia ambrosia CITES II
Caryophyllia atlantica CITES II
Caryophylla clavatus CITES II
Caryophyllia calveri CITES II
Caryophyllia cornuformis CITES II
Caryophyllia cyathus CITES II
Caryophyllia profunda CITES II
Caryophyllia inornata CITES II
Caryophyllia sarsiae CITES II
Caryophyllia seguenzae CITES II
Caryophyllia smithii CITES II
Cladocora caespitosa CITES II
Cladocora debelis CITES II
Coenocyathus CITES II
anthophyllites
Coenocyathus cylindricus CITES II
Coenosmilia fecunda CITES II
Dasmosmilia lymani CITES II
Deltocyathus lens CITES II
Deltocyathus andamonicus CITES II
Deltocyathus italicus CITES II
Deltocyathus conicus CITES II
Deltocyathus eccentrcus CITES II
Deltocyathus moseleyi CITES II
Dendrophyllia cornigera CITES II
Dendrophyllia cornucopia CITES II
Dendrophyllia ramea CITES II
Dendrophyllia gaditana CITES II
Dendrophyllia ramea CITES II
Desmophyllum cristagalli CITES II
Desmophyllum vitreum CITES II
Enallopsammia rostrata CITES II
Flabellum angulare CITES II
Flabellum cacandrewi CITES II
Flabellum chunii CITES II
Fungiacyathus crispus CITES II
Fungiacyathus fragilis CITES II
Fungiacyathus CITES II
marenzelleri
Guynia annulata CITES II
Hoplangia durotrix CITES II
Javannia cailleti CITES II
Leptopsammia chevalieri CITES II
Leptopsammia pruvoti CITES II
Lophelia pertusa CITES II
Madracis asperula CITES II
Madracis pharensis CITES II
Madracis profunda CITES II
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Madrepora occulta CITES II


Monomyces pygmaea CITES II
Paracyathus muellerae CITES II
Paracyathus pulchellus CITES II
Peponocyathus folliculus CITES II
Peponocyathus stimpsonii CITES II
Phyllagia mouchezii CITES II
Platotrochides frustr CITES II
Polycyathus senegalensis CITES II
Pourtalosmilia CITES II
Anthophyllites
Rhizopsammia CITES II
manuelensis
Schizocyathus fissilis CITES II
Solenosmilia variabilis CITES II
Sphenotrochus CITES II
andrewianus
Stenocyathus vermiformis CITES II
Stephanocyathus crassus CITES II
Stephanocyathus CITES II
moseleyanus
Stephanocyathus nobilis CITES II
Tethocyathus variabilis CITES II
Thalamophyllia gasti CITES II
Vaughanella concinna CITES II
STYLASTERIDAE Lepidopora eburnea CITES II
Pliobothrus symmtricus CITES II
Errina aspera CITES II
Errina dabneyi CITES II
Errina atlantica CITES II
Stylaster maroccanus CITES II
Stenohalia maderensis CITES II
Crypthelia affinis CITES II
Crypthelia medioatlantica CITES II
Crypthelia vascomarquesi CITES II

M O L LU S QU E S
129
GLYCYMERIDAE Glycymeris glycymeris 1154-88
CARDIIDAE Cerastoderma edule 1154-88
MYTILIDAE Mytilus galloprovincialis 1154-88
Mytilus edulis 1154-88
Perna sp. 1154-88
VENERIDAE Callista chione 1154-88
Venus verrucosa 1154-88
Venus gallina 1154-88
Venerupis decussata 1154-88
SEPIOIDAE Sepia bertheloti 1-73-255 1154-88
Sepia officinalis 1-73-255 1154-88
Sepia orbignyana 1-73-255 1154-88
LOLOGINIDAE Alloteuthis subulata 1-73-255
Loligo vulgaris 1-73-255 1154-88
OMMASTREPHIDAE Illex caudatii 1-73-255
OCTOPODIDAE Eledone cirrosa 1-73-255
Octopus vulgaris 1-73-255 1154-88

C RU S T A C E S

ARISTEIDAE Aristeomorpha foliacea 1-73-255


Aristeus antennatus 1-73-255
Aristeus varidans 1-73-255
Plesiopenaeus 1-73-255
Edwardsianus
CRANGONIDAE Crangon crangon 1-73-255
PALAEMONIDAE Palaemon serratus 1-73-255
PANDALIDAE Heterocarpus ensifer 1-73-255
Parapandalus narval 1-73-255
Plesionika martia 1-73-255
PENAEIDAE Parapenaeus longirostris 1-73-255
Penaeopsis serratus 1-73-255
Penaeus kerathurus 1-73-255
Penaeus notialis 1-73-255
SICYONIIDAE Sicyonia galeata 1-73-255
SOLENOCERIDAE Solenocera membranacea 1-73-255
NEPHROPIDAE Homarus gammarus AM1154-88/28 Fev 1959 IUCN
Nephrops norvegicus IUCN CT
PALINURIDAE Palinurus elephas AM1154-88/ CT
Palinurus mauritanicus AM1154-88
Panulirus regius AM1154-88

ECHINODERMES

STRONGYLOCENTROTIDAE Paracentrotus lividus 1154-88


Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

A G N AT H E S

PETROMYZONIDAE Petromyzon marinus


Lampetra fluviatilis

POISSONS

ACIPENSERIDEA Acipenser sturio IUCN E


SYNGNATHIDAE Syngnathus abaster E
GOBIIDAE Pomatoschistus
marmoratus
Pomatoschistus minutus
CYPRINODONTIDAE Aphanius iberus
ANGUILLIIDAE Anguilla anguilla MA-RA96.97
SERRANIDAE Cephalopholis taeniops 1534.95
Epinephelus aeneus 1534.95
Epinephelus alexandrinus 1534.95
Epinephelus caninus 1534.95
Epinephelus goreensis 1534.95
Epinephelus guaza 1534.95
Epinephelus haihensis 1534.95
Mycteroperca rubra 1534.95
CLUPIDAE Alosa alosa AAMA AM 2163-96
Alosa falax AAMA AM 2163-96
Sardina pilchardus 1-73-255 1154-88
SCOMBRIDAE Scomber japonicus 1-73-255 1154-88
Scomber scombrus 1-73-255 1154-88
Thunnus alalunga 1-73-255
Thunnus albacares 1-73-255 652-92
Thunnus obesus 1-73-255 652-92
Thunnus thunnus 1-73-255 ONP/OFCF
652-92
XIPHIIDAE Xiphias gladius 652-92
CARANGIDAE Trachurus mediterraneus 1-73-255
Trachurus picturatus 1-73-255
Caranx rhonchus 652-92
130 Trachurus trachurus
Caranx rhonchus
1-73-255
1-73-255
1154-88
1154-88
ENGRAULIDAE Engraulis encrasicolus 1-73-255 1154-88
GADIDAE Phycis phycis 1-73-255
Phycis blennoides 1-73-255
Trisopterus luscus 1-73-255
MERLUCCIIDAE Merluccius merluccius 1-73-255 1154-88
Merluccius senegalensis 1-73-255 1154-88
SPARIDAE Pagellus acarne 1-73-255 1154-88
Pagellus bellotti 1-73-255 1154-88
Pagellus erythrinus 1-73-255 1154-88
Pagellus bogaraveo 1-73-255 1154-88
Dentex angolensis 1154-88
Dentex canariensis 1154-88
Dentex dentex 1154-88
Dentex gibbosus 1154-88
Dentex macrophtalmus 1154-88
Dentex maroccanus 1154-88
Diplodus annularis 1154-88
Diplodus sargus 1154-88
Diplodus bellottii 1154-88
Diplodus cervinus cervinus 1154-88
Diplodus sargus cadenati 1154-88
Diplodus vulgaris 1154-88
Sparus pagrus pagrus 1154-88
Sparus auratus 1-73-255 1154-88
Spondyliosoma cantharus 1-73-255
TRIGLIDAE Chelidonichthys cuculus 1-73-255 1154-88
Aspitrigla obscurus 1-73-255 1154-88
Lepidotrigla dieuzeidei 1-73-255 1154-88
Trigla lucerna 1-73-255 1154-88
Trigla lyra 1-73-255 1154-88
Lepidotrigla cadmani 1154-88
Lepidotrigla carolae 1154-88
Trigloporus lastoviza 1154-88
SOLEIDAE Dicologoglossa cuneata 1-73-255
Microchirus azevia 1-73-255
Microchirus variegata 1-73-255
Pegusa lascaris 1-73-255
Solea Senegalalensis 1-73-255 1154-88
Solea vulgaris 1-73-255 1154-88
Synaptura lusitanica 1-73-255
LAMNIDAE Cethorinus maximus IUCN
Carcharodon carcharias IUCN K
SCOPHTHALMIDAE Psetta maxima 1154-88 K
Scophthalmus rhombus 1154-88
CYNOGLOSSIDAE Cynoglossus canariensis 1154-88
CONGRIDAE Conger conger 1154-88
MORONIDAE Dicentrarchus labrax 1154-88
Dicentrarchus punctatus 1154-88
MUGILIDAE Chelon labrosus 1154-88
Liza aurata 1154-88
Liza ramada 1154-88
Mugil capurrii 1154-88
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Mugil cephalus 1154-88


MULLIDAE Mullus barbatus 1154-88
Mullus surmuletus 1154-88

T O RT U E S M A R I N E S

DERMOCHALIDAE Dermochelys coriacea Bonn, CITES, IUCN, CAPN I II E A


CHELONIDAE Caretta caretta Bonn, CITES, IUCN, CAPN I II E A
Chelonia mydas Bonn, CITES, IUCN, CAPN II II V A
Eretmochelys imbricata Bonn, CITES, IUCN, CAPN II II E A
Lepidochelys kempi Bonn, CITES, IUCN, CAPN II II E A

MAMMIFERES M ARINS
Lepidochelys olivacea I II E A
Bonn, CITES, IUCN, CAPN
BALAENIDAE Balaena glacialis I I E I
BALAENOPTERIDAE Balaenoptera acutorostrata 2134-93 Bonn, CITES, IUCN, CMS I I E I
Balaenoptera borealis 2134-93 Bonn, CITES, CMS I I
Balaenoptera edeni 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
Balaenoptera musculus 2134-93 CITES, CMS I
Balaenoptera physalus 2134-93 Bonn, CITES, IUCN, CMS I I E
Megaptera novaeangliae 2134-93 Bonn, CITES, IUCN, CMS I V I
PHYSETERIDAE Physeter macrocephalus 2134-93 Bonn, CITES, IUCN, CMS I I V I
ZIPHIIDAE Ziphius cavirostris 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
Hyperoodon ampullatus 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
DELPHINIDAE Delphinus delphis 2134-93 CITES, IUCN, CMS II V
Globicephala melaena 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
Grampus griseus 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
Orcinus orca 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
Pseudorca crassidens 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
Stenella coeruleoalba 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
Steno bredanensis 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
Tursiops truncatus 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
Sousa teuszii 2134-93 Bonn, CITES, CMS II I
PHOCOENIDAE Phocoena phocoena 2134-93 CITES, CMS II
MONACHIDAE Monachus monachus 2134-93 Bonn, CITES, IUCN, CMS II K I
2134-93 Bonn, CITES, IUCN, 131
CAPN, CMS

LEGENDES :
1-73-255= Dahir de no vembre 1973 (les espèces avec une étoile (*) sont les principales espèces visées par le Repos Biologique régi
par ce dahir; mais il est évident que la pêche de ces espèces étant interdite lors des différentes périodes du repos biologique, toutes
les autres espèces appartenant à ces groupes bénéficient de la même procédure); A.M.P =Arrêté du Ministre des Pêches; Autres=Le
Maroc, ayant ratifié certaines conventions, est tenu de respecter les closes de ces conventions relatives à la protection des espèces qui
y sont citées; Berne= Convention de Berne relative à la Conser vation de la Vie sauvage et du Milieu Naturel en Europe; Bonn=
Convention de Bonn sur la Conser vation des Espèces Migratrices de la Faune Sauvage; CAPN= Convention d'Alger dite
Convention Africaine pour la Conser vation de la Nature et des Ressources Naturelles; CITES= Convention de Washington sur le
Commerce des Espèces de la Faune et de la Flore Menacées d’Extinction; CMS= Convention sur la Conser vation des Espèces
Migratrices appartenant à la Faune Sauvage; I, II, III, A= Numéros d’annexes de ces conventions; UICN=Union Internationale pour
la Conser vation de la Nature et du milieu naturel. (E= en danger, K=insuffisamment connue, V=vulnérable, CT=menacée par le
commerce, I=-indeterminé, R=rare,, Ex= éteinte); MA-RA 96.97= Arrêté du Ministre de l'Agriculture et de la Mise en Valeur
Agricole - Rapport Annuel 1996-1997.
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- Thoniers: Seuls sont autorisées les cannes, les * Faune aquatique continentale
lignes traînantes, les sennes pour la pêche à l'appât
vivant, avec pour ces dernières un maillage Les seules espèces autochtones soumises à une
minimal de 8 mm. Pour les thoniers, il est réglementation nationale sont les Aloses,
strictement interdit d'opérer dans la zone située à l'Anguille et la Truite fario. Il s'agit
l'est de la ligne joignant les points des coordonnées principalement des arrêtés annuels ou
35° 48' N - 6° 20' W et 33° 30' N - 7° 35' W. permanents de la pêche, adoptés lors des
réunions du Conseil Supérieur de la Pêche et
- Palangriers: Interdiction des filets maillants intéressant plutôt les espèces introduites.
dérivants, des filets émaillants, des Récemment, la raréfaction de la Grande Alose a
monofilaments et des multimonofilaments. La poussé le Ministère de l'Agriculture à interdire
longueur des filets doit être inférieure à un totalement la pêche de cette espèce.
kilomètre chacun, la distance entre deux Sur les listes internationales, seule la Sangsue
filaments au moins de 100 mètres dans le sens médicinale (Hirudo medicinalis, connue au
perpendiculaire à la côte et au moins de 200 Maroc plutôt sous le nom de Hirudo troctina)
mètres dans le sens parallèle à la côte. La période est citée dans l'Annexe II de la CITES et la liste
du Repos Biologique correspond aux deux mois rouge de l'UICN.
de la mi-mars à la mi-mai. Les palangriers ne
peuvent opérer qu'au-delà de 12 miles en * Amphibiens et Reptiles
Atlantique et 3 miles en Méditerranée.
Les espèces réglementées sont citées au Tableau 39.
- Senneurs: Les sennes ne doivent pas dépasser
500 mètres de long et 90 mètres de chute dans la * Oiseaux
zone Nord et 1000 mètres de long et 130 mètres
de chute dans la zone Sud. La période du Repos Les Oiseaux sont soumis à une réglementation
132 Biologique correspond aux deux mois de février nationale ou internationale.
et mars. Les senneurs ne peuvent opérer, en
Atlantique Nord, qu'au-delà de deux miles entre Les textes nationaux souffrent de quelques
les parallèles 34° 18' N et 35° 48' N, et un mile faiblesses. Ils regroupent parfois plusieurs espèces
au nord du parallèle 35° 48' N en Atlantique et sous une même appellation vernaculaire alors
en Méditerranée. Pour les senneurs opérant au qu’il serait plus judicieux de mentionner les noms
Sud, la zone de pêche est située au sud du latins des espèces. D'autre part, l’arrêté de la
parallèle 26° N, au-delà de 2 miles. réglementation de la chasse continue à considérer
certaines espèces comme nuisibles telles que les
- Pêche artisanale: Interdiction de tout autre Corbeaux, les Corneilles, les Etourneaux et les
engin de pêche à l'exception de la ligne à la main, moineaux. Or, toutes ces espèces ont un rôle
la canne et les casiers. La pêche artisanale pourrait trophique dans la nature, parfois compétitif
être pratiquée seulement au sud de la latitude 30° jusqu'à un certain degré avec les intérêts de
40 ' N et seulement au-delà de un mile. l’homme, mais parfois franchement auxiliaire.

* Invertébrés terrestres (Tableau 38) Les textes internationaux s’intéressent surtout à


des espèces migratrices ou hivernantes au
Cinq espèces marocaines d’invertébrés terrestres Maroc. La convention de Bonn cherche à
sont citées dans la « liste rouge » de l’UICN ; et une protéger les espèces migratrices provenant
espèce est protégée par la Convention de Berne. d'Europe (Ansériformes, Charadriiformes).
Les espèces réglementées sont citées au Tableau 40.
Tableau 38 : Espèces marocaines d’Invertébrés terrestres reprises dans la «liste rouge» de l’UICN et protégées par la
Convention de Berne
1 - IUCN (1990: liste rouge).
Ordres et familles Espèces Catégories
Araignées, Dipluridae Macrothele calpetana Vulnérable
Col., Carabidae Calosoma sycophanta Vulnérable
Col., Cerambycidae Cerambyx cerdo En voie de disparition
Lep., Saturnidae Saturnia pyri En voie de disparition
Lep., Sphingidae Proserpinus proserpina Vulnérable

2 - Convention de Berne (19 septembre 1979) Annexe II


Ordre et famille Espèce Catégorie
Lep., Sphingidae Proserpinus proserpina Strictement protégée
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Tableau 39 :
Espèces réglementées d’Amphibiens et Reptiles marocains

Famille Espèce CITES Red Data Book Berne (1994)


(1990)(UICN)

Amphibiens
Salamandridae Salamandra salamandra Annexe III
Pleurodeles waltli Annexe III

Discoglossidae Discoglossus pictus Annexe II


Alytes obstetricans Annexe II

Bufonidae Bufo bufo Annexe III


Bufo viridis Annexe II

Hylidae Hyla meridionalis Annexe II

Ranidae Rana ridibunda (= saharica) Annexe III

Reptiles
Testudinidae Testudo graeca Annexe II Vulnérable Annexe II

Emydidae Emys orbicularis Annexe III


Mauremys leprosa Annexe III

Gekkonidae Hemidactylus turcicus Annexe II Annexe III


Tarentola mauritanica Annexe II Annexe III

Agamidae Uromastyx acanthinurus Annexe III


133
Chamaeleonidae Chameleo chameleon Annexe II

Scincidae Chalcides ocellatus Annexe II

Lacertidae Acanthodactylus erythrurus Annexe III


Lacerta pater Annexe III
Podarcis hispanica Annexe III
Podarcis algirus Annexe III
(=Psammodromis algirus)

Varanidae Varanus griseus Annexe III

Boidae Eryx jaculus Annexe I Annexe III

Colubridae Coluber hippocrepis Annexe II Annexe II


Coronella girondica Annexe III
Macroprotodon cucullatus Annexe III
Malpolon monspessulanus Annexe III
Natrix maura Annexe III
Natrix natrix Annexe III

Viperidae Vipera latasti Annexe III


Vipera lebetina Annexe III
(=Macrovipera mauritanica)

CITES/
Annexe I: Espèces menacées d'extinction qui sont ou pourraient être affectées par le commerce.
Annexe II: toutes les espèces dont le commerce doit faire l'objet d'une réglementation rigoureuse.
Berne/
Annexe II: espèces de faune strictement protégées.
Annexe III: espèces de faune protégées (toutes les espèces qui ne figurent pas dans l'annexe II).
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Tableau 40 :
Espèces marocaines d’Oiseaux réglementées

Espèces Réglementation nationale Conventions et accords


internationaux

Struthio camelus (disparue) 6


Gavia stellata 3, 4 7
Gavia arctica 3, 4 7
Gavia immer 3, 4 7
Tachybaptus ruficollis 3
Podiceps cristatus 3
Podiceps griseigena 3 7
Podiceps auritus 3 7
Podiceps nigricollis 3
Phalacrocorax carbo 3
Phalacrocorax aristotelis 3
Phalacrocorax africanus 3
Botaurus stellaris 7
Ixobrychus minutus 7
Bubulcus ibis 2 6, III
Egretta gularis
Egretta garzetta 2 6, III
Ardea purpurea 7
Ciconia nigra 2 7
Ciconia ciconia 2 7
Plegadis falcinellus 2 7
Geronticus eremita 2 5, 7
Platalea leucorodia 2 7
Phoenicopterus ruber 2 6, II, 7
134 Phoenicopterus minor 7
Dendrocygna bicolor 7
Cygnus olor 7
Cygnus cygnus 7
Anser fabalis 3, 4 7
Anser albifrons 3, 4 7
Anser anser 3, 4 7
Anser caerulescens 3, 4
Branta leucopsis 7
Branta bernicla 7
Tadorna ferruginea 3, 4 7
Tadorna tadorna 3, 4 7
Plectropterus gambensis 7
Anas penelope 1, 3 , 4 6, III (GH), 7
Anas strepera 1, 3 , 4 7
Anas crecca 1, 3 , 4 6, III (GH), 7
Anas platyrhynchos 1, 3 , 4 7
Anas acuta 1, 3 , 4 6, III (GH), 7
Anas querquedula 1, 3 , 4 6, III (GH), 7
Anas discors 3,4
Anas clypeata 1, 3 , 4 6, III GH), 7
Marmaronetta angustirostris 3 5, 7
Netta rufina 3 7
Aythya ferina 1, 3 , 4 7
Aythya collaris 3,4
Aythya nyroca 3 5, 7
Aythya fuligula 1, 3 , 4 6, III (GH), 7
Aythya marila 3,4 7
Melanitta nigra 3,4 7
Melanitta fusca 3,4 7
Mergus serrator 3,4 7
Mergus merganser 3,4 7
Pernis apivorus 2,3 6, II
Elanus caeruleus 2,3 6, II
Milvus migrans 2,3 6, II
Milvus milvus 2,3 6, II
Melierax metabates 2,3 6, II
Gypaetus barbatus 2,3 6, II
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Neophron percnopterus 2,3 6, II


Gyps fulvus 2,3 6, II
Gyps rueppelli 2,3 6, II
Circaetus gallicus 2,3 6, II
Circus macrourus 2,3 6, II
Circus aeruginosus 2,3 6, II
Circus cyaneus 2,3 6, II
Circus pygargus 2,3 6, II
Accipiter gentilis 2,3 6, II
Accipiter nisus 2,3 6, II
Buteo buteo 2,3 6, II
Buteo rufinus 2,3 6, II
Aquila rapax 2,3 6, II
Aquila heliaca (=A.. adalberti) 2,3 6, II
Aquila chrysaetos 2,3 6, II
Hieraaetus pennatus 2,3 6, II
Hieraaetus fasciatus 2,3 6, II
Pandion haliaetus 2,3 6, II
Falco naumanni 2,3 6, II
Falco tinnunculus 2,3 6, II
Falco columbarius 2,3 6, II
Falco subbuteo 2,3 6, II
Falco eleonorae 2,3 6, II
Falco biarmicus 2,3 6, II
Falco peregrinus 2,3 6, II 135
Falco pelegrinoides 2,3 6, II
Alectoris barbara 1,4
Francolinus bicalcaratus 3
Coturnix coturnix 1,4
Phasianus colchicus 1,4
Rallus aquaticus 3,4
Porzana porzana 3,4 7
Porzana parva 3,4 7
Porzana pusilla 3,4 7
Crex crex 3,4
Gallinula chloropus 3,4
Porphyrio porphyrio 2, 3 , 4
Fulica atra 3,4 7
Fulica cristata 3,4
Grus grus 2 7
Anthropoides virgo 2 6, II
Tetrax tetrax 3 5, 6, II
Otis tarda 3 5
Chlamydotis undulata 3 6, II
Ardeotis arabs 3
Haematopus ostralegus 3
Himantopus himantopus 7
Recurvirostra avosetta 2 7
Cursorius cursor 3
Glareola pratincola 3,4 7
Glareola nordmanni 7
Charadrius dubius 3,4 7
Charadrius hiaticula 3,4 7
Charadrius alexandrinus 3,4 7
Eudromias morinellus 3,4 7
Pluvialis apricaria 3,4 7
Pluvialis squatarola 3,4 7
Vanellus vanellus 3,4 7
Calidris canutus 3,4
Calidris alba 3,4
Calidris minuta 3,4
Calidris temminckii 3,4
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Calidris ferruginea 3,4


Calidris maritima 3,4
Calidris alpina 3,4
Philomachus pugnax 3,4 7
Lymnocryptes minimus 3,4 7
Gallinago gallinago 1, 3 , 4 7
Gallinago media 3,4 5, 7
Limnodromus scolopaceus 3,4 7
Scolopax rusticola 3,4
Limosa limosa 3,4 7
Limosa lapponica 3,4 7
Numenius phaeopus 3,4 7
Numenius tenuirostris 3 5, 6, I, 7
Numenius arquata 3,4 7
Tringa erythropus 3,4 7
Tringa totanus 3,4 7
Tringa stagnatilis 3,4 7
Tringa nebularia 3,4 7
Tringa ochropus 3,4 7
Tringa glareola 3,4 7
Tringa hypoleucos 3,4 7
Phalaropus tricolor 3
Phalaropus lobatus 3 7
Phalaropus fulicarius 3 7
136 Larus melanocephalus 2 7
Larus minutus 2
Larus sabini 2
Larus ridibundus 2
Larus genei 2 7
Larus audouinii 2 7
Larus delawarensis 2
Larus canus 2
Larus fuscus 2
Larus argentatus 2
Larus cachinnans 2
Larus glaucoides 2 7
Larus hyperboreus 2 7
Larus marinus 2
Rissa tridactyla 2
Gelochelidon nilotica 2 7
Hydroprogne caspia 2 7
Sterna maxima 2 7
Sterna bengalensis 2 7
Sterna sandvicensis 2 7
Sterna dougallii 2 7
Sterna hirundo 2 7
Sterna fuscata 2
Sterna albifrons 2 7
Chlidonias hybridus 2
Chlidonias niger 2 7
Chlidonias leucopterus 2 7
Fratercula arctica 2
Pterocles lichtensteinii 3
Pterocles coronatus 3
Pterocles senegallus 3
Pterocles orientalis 3
Pterocles alchata 3
Columba livia 1,2 6, III
Columba oenas 2
Columba palumbus 2
Streptopelia roseogrisa 6, III
Streptopelia turtur 1,2 6, III (GH)
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Streptopelia senegalensis 6, III (GH)


Oena capensis III (GH)
Clamator glandarius 2
Cuculus canorus 2
Tyto alba 2,3 6, II
Otus scops 2,3 6, II
Bubo bubo 2,3 6, II
Athene noctua 2,3 6, II
Strix aluco 2,3 6, II
Strix woodfordii 2,3 6, II, 7
Asio otus 2,3 6, II
Asio flammeus 2,3 6, II, 7
Asio capensis 2,3 6, II
Caprimulgus europaeus 2
Caprimulgus ruficollis 2
Caprimulgus aegyptius 2
Apus unicolor 2
Apus apus 2
Apus pallidus 2
Apus melba 2
Apus caffer 2
Apus affinis 2
Alcedo atthis 2
Coracias garrulus 2
Upupa epops 2 137
Jynx torquilla 2
Picus vaillantii 2
Dendrocopos major 2
Melanocorypha calandra 2
Calandrella brachydactyla 2
Calandrella rufescens 2
Galerida cristata 2
Galerida theklae 2
Riparia paludicola 2
Riparia riparia 2 7
Ptyonoprogne fuligula 2
Ptyonoprogne rupestris 2
Hirundo rustica 2
Hirundo daurica 2
Delichon urbica 2
Anthus novaeseelandiae (=A. richardi) 2 7
Anthus campestris 2
Anthus trivialis 2 7
Anthus pratensis 2
Anthus cervinus 2 7
Anthus spinoletta 2 7
Anthus petrosus 2 7
Motacilla flava 2
Motacilla cinerea 2
Motacilla alba 2
Pycnonotus barbatus 2
Troglodytes troglodytes 2
Prunella modularis 2 7
Prunella collaris 2 7
Erithacus rubecula 2
Luscinia megarhynchos 2
Luscinia svecica 2 7
Phoenicurus ochruros 2
Phoenicurus phoenicurus 2
Phoenicurus moussieri 2
Saxicola rubetra 2 7
Saxicola torquata 2
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Oenanthe oenanthe 2
Oenanthe hispanica 2
Oenanthe deserti 2
Oenanthe moesta 2
Oenanthe lugens 2
Oenanthe leucopyga 2
Oenanthe leucura 2
Monticola saxatilis 2
Monticola solitarius 2
Turdus torquatus 3 7
Turdus merula 3
Turdus pilaris 3 7
Turdus philomelos 3 7
Turdus iliacus 3 7
Turdus viscivorus 3
Cettia cetti 2
Cisticola juncidis 2
Scotocerca inquieta 2
Locustella naevia 2 7
Locustella luscinioides 2
Acrocephalus melanopogon 2
Acrocephalus paludicola 2 5, 7
Acrocephalus schoenobaenus 2 7
Acrocephalus scirpaceus 2 7
138 Acrocephalus arundinaceus 2 7
Hippolais pallida 2
Hippolais icterina 2 7
Hippolais polyglotta 2
Sylvia sarda 2 7
Sylvia undata 2
Sylvia deserticola 2
Sylvia conspicillata 2
Sylvia cantillans 2
Sylvia melanocephala 2
Sylvia nana 2
Sylvia hortensis 2
Sylvia communis 2
Sylvia borin 2 7
Sylvia atricapilla 2
Phylloscopus bonelli 2
Phylloscopus sibilatrix 2 7
Phylloscopus collybita 2
Phylloscopus trochilus 2 7
Regulus ignicapillus 2
Muscicapa striata 2
Ficedula albicollis 2 7
Ficedula hypoleuca 2
Turdoides fulvus 2
Panurus biarmicus 2 7
Parus cristatus 2 7
Parus ater 2
Parus caeruleus 2
Parus major 2
Sitta europaea 2
Certhia brachydactyla 2
Remiz pendulinus 2 7
Oriolus oriolus 2
Garrulus glandarius 3
Pica pica 3
Pyrrhocorax graculus 3
Pyrrhocorax pyrrhocorax 3
Corvus monedula 3
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Corvus ruficollis 2,3


Corvus corax 2,3
Sturnus vulgaris 2,3 7
Sturnus unicolor 2,3
Passer domesticus 2,3
Passer hispaniolensis 2,3
Passer simplex 2,3
Passer montanus 2,3
Petronia petronia 3
Fringilla coelebs 2
Fringilla montifringilla 2 7
Serinus serinus 2
Carduelis carduelis 2
Carduelis spinus 2 7
Carduelis cannabina 2
Loxia curvirostra 2
Coccothraustes coccothraustes 2
Emberiza cirlus 2
Emberiza cia 2
Emberiza striolata 2
Emberiza hortulana 2
Emberiza schoeniclus 2
Miliaria calandra 2

139

Réglementation nationale:

1) Dahir de 1923; 2) Arrêté ministériel du 3 no vembre 1962; 3) Arrêté annuel fixant ouverture et clôture de la chasse; 4) Dahir
du 24 janvier 1922 relatif à l'exportation des oeufs de gibier .

Conventions et accords internationaux :

5) Liste rouge de l'UICN publiée en 1996 ; 6) CITES : Convention sur le commerce international des espèces de faune et de
flore sauvage menacées d'extinction, 1973 ; 7) Convention de Bonn : Convention sur la conser vation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage, 1979.
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

* Mammifères
Le Tableau 41 donne la liste des espèces de
Mammifères inscrites dans la liste C.I.T.E.S .

Tableau 41 :
Espèces de Mammifères marocains protégées par la CITES

Ordre Famille Nom scientifique Nom commun

Felidae Acinonyx jabatus Guépard


Felis caracal Lynx caracal
Pantera pardus Panthère
Felis lib yca Chat sauvage
Felis margarita Chat des sables
Carnivores Serval constantina Serval

Mustelidae Lutra lutra Loutre


Mellivora capensis Ratel

Canidae Fennecus zerda Fennec

Addax nasomaculatus Addax


140 Gazella dama Gazelle dama
Artiodactyles Bovidae Gazella cuvier i Gazelle de cuvier
Gazella dorcas Gazelle dorcas
Oryx dammah Oryx
Ammotragus lervia Mouflon à manchettes

Rongeurs Hystricidae Hystrix cristata Porc-épic

Primates Cercopithecidae Macaca sylvanus Macaque ou Magot


Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

biodiversité au niveau continental, est


responsable de la mise en place et de la gestion
La gestion de la biodiversité relève de nombreux des aires protégées, de la pêche continentale et
départements ministériels, établissements de la chasse, en plus de la gestion des ressources
publics, semi-publics et privés. Le forestières et de la conser vation des sols.
développement d'organisations non
gouvernementales (ONG) s’intéressant au - Le Département de la Pêche est chargé
domaine témoigne par ailleurs d'une prise de d'élaborer et de mettre en oeuvre la politique du
conscience importante au niveau national. gouvernement dans le domaine des pêches
maritimes, de l'aquaculture marine et de la
* Départements ministériels protection de l'environnement marin. Il est
responsable de la gestion de la biodiversité des
Les autorités gouvernementales chargées de ressources biologiques marines.
l'environnement, de l'agriculture, des pêches
maritimes, de l'enseignement supérieur et de la - Le Département des Affaires Etrangères et de la
recherche scientifique, et les Collectivités Coopération joue un rôle important au niveau
Locales (Ministère de l’Intérieur) constituent le des Conventions et Accords internationaux, où
"noyau dur" chargé de la gestion de la ce ministère est appelé à assurer non seulement
biodiversité au Maroc. Mais d'autres leur suivi mais surtout veiller à leur mise en
départements sont concernés, car plus de la oeuvre au niveau national et à la participation du
moitié de l'équipe gouvernementale possède Maroc à toutes les instances et rencontres ayant
une part quelconque de responsabilité en ce qui un intérêt pour la conservation et la gestion de
concerne la gestion de la diversité biologique ses ressources naturelles.
marocaine, ce qui constitue un effort
considérable de l'Etat, traduit en moyens - Le Département de l’Equipement a des
humains, matériels et financiers. prérogatives ayant trait aux littoral maritime, 141
bassins portuaires, carrières, richesses
- Le Département de l'Environnement est le hydrauliques et domaine public en général.
point focal national pour la Convention sur la
Diversité Biologique, chargé, en étroite - Le Département de l'Education Nationale joue
collaboration avec d’autres Départements, un rôle au niveau de l’éducation et de la
d'informer, convaincre et susciter la mobilisation sensibilisation. Les programmes scolaires
des acteurs concernés par la biodiversité. constituent à cet égard le moyen le plus
Coordination, information et sensibilisation approprié pour transmettre les principes
sont les principales attributions assignées à ce fondamentaux de conservation de la
Département en matière de conservation et de biodiversité.
gestion durable de ressources biologiques.
- Le Département de l’Industrie, du Commerce,
- Le Département de l'Agriculture possède un et de l'Artisanat est appelé à surveiller et à
éventail très large de compétences qui sont contrôler, en amont et en aval, toutes les
directement liées à la biodiversité. Plusieurs substances de nature à avoir un impact sur les
Directions techniques (Direction de la écosystèmes naturels.
Protection des Végétaux, des Contrôles
Techniques et de la Répression des Fraudes, - Le Département de l'Enseignement Supérieur,
Direction de la Production Végétale, Direction de la Formation des Cadres et de la Recherche
de l’Elevage, Directions Provinciales de Scientifique a sous sa tutelle un nombre
l’Agriculture, etc.) et des Instituts de recherche important d'universités, d'institutions et
et de formation qui ont des activités d'unités de recherches qui, d'une manière ou
directement liées à la conservation et à la gestion d'une autre, s'occupent de la biodiversité. La
de la biodiversité (Institut National de la recherche scientifique en la matière doit
Recherche Agronomique, Institut Agronomique constituer le véritable catalyseur de toutes les
et Vétérinaire Hassan II, Ecole Nationale actions à mener dans les différents secteurs liés à
Forestière d’Ingénieurs, Ecole Nationale la diversité biologique.
d’Agriculture, Centre National de Recherches
Forestières, etc.). - Le Département du Tourisme est appelé à gérer
ou encourager des infrastructures qui sont
- Le Département des Eaux et Forêts, étant impliquées d’une manière directe dans la
chargé de la conservation et de la gestion de la protection de l'environnement et plus
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

particulièrement de la biodiversité. Il a échanger les opinions, et sensibiliser le grand


également la tâche de promouvoir l'écotourisme. public sur les questions d'intérêt commun.

- Le Département de l’Energie et des Mines est Les principaux Conseils qui touchent le
appelé à veiller sur l’exploitation, la valorisation domaine de la biodiversité sont: les Conseils
et la réglementation des substances minérales et Nationaux de l'Environnement, des Forêts, de la
des eaux thermales, tout en respectant les Chasse, de la Sélection des Semences et des
écosystèmes qui font l'objet de ces activités. Plants, de l'Energie Nucléaire ; les Conseils
Supérieurs pour la Sauvegarde et l'Exploitation
- Le Département des Affaires Culturelles a pour du Patrimoine Halieutique, de l'Eau et du
compétence de préserver et mettre en valeur le Climat, de la Culture ; le Comité Consultatif des
patrimoine culture national. En liaison avec les Parcs Nationaux ; le Comité National sur la
autres départements, il est appelé à contribuer à Biodiversité ; le Comité Marocain de l’UICN ;
la protection de l’environnement et notamment les Commissions de Distraction du Régime
au classement des sites naturels. Forestier et du Littoral ; et la Commission
Interministérielle de Coordination des
- Le Département de la Santé Publique, étant Problèmes concernant les Eaux Alimentaires.
chargé de veiller sur la santé des citoyens, est
amené à contribuer à protéger le milieu ambiant * Organisations non gouvernementales
et à la surveillance et au contrôle de sa qualité
hygiénique. Les ONG, en tant qu’organisations propres à la
société civile et émanation volontaire de certains
* Organes de recherche scientifique individus ou groupes d’individus, sont devenues
de nos jours de véritables lobbies qui peuvent
La liste est longue et couvre un champ d'action influencer les décisions politiques, surtout dans
142 très varié. Il s'agit d'organes qui ont des les pays développés.
compétences de recherche fondamentale et
appliquée, chargés d’assurer un suivi du régime La prolifération au Maroc d’ONG s’intéressant
d'exploitation des ressources biologiques, de au domaine de la protection de la nature est un
mener les études nécessaires pour l'amélioration signe encourageant, mais la faiblesse des moyens
de leur gestion et enfin de veiller au humains, matériels et financiers sont de sérieux
développement et la mise en oeuvre des handicaps qui limitent fortement les actions de
techniques et des moyens de gestion les plus ces ONG dont le nombre (environ une
performants et les plus écologiques. soixantaine) ne reflète guère le volume de leurs
actions sur le terrain. Cependant, il faut espérer
Comme institutions de cette catégorie, on peut que la signature en 1996 d’une Convention
citer : l’Institut National de Coordination et de entre le Ministère de l’Environnement et
Planification de la Recherche Scientifique et certaines ONG va donner un certain élan à cette
Technique, l’Institut Scientifique, l’Institut catégorie d’institutions.
National de la Recherche Agronomique, le
Centre National de la Recherche Forestière, La liste des ONG concernées dans une mesure
l’Institut National de Recherches Halieutiques, quelconque par la biodiversité est la suivante :
l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II,
l’Ecole Nationale Forestière des Ingénieurs de Alliance Maghreb-Machrek pour
Salé, le Complexe Horticole d'Agadir, l’Ecole l’Eau ALMAE (Casablanca) ;
Nationale d'Agriculture (Meknès), les Facultés Association des Amis de la
de Médecine (Rabat et Casablanca), les Facultés Culture, de l'Environnement et du
des Sciences (dans toutes les Universités du Sport (Mohammédia);
pays), l’Institut Pasteur (Casablanca), … Association des Amis de
l'Environnement (Azemmour) ;
* Organes de consultation Association du Bassin de Safi
(Rabat) ; Association Chantier et
Ces conseils jouent un rôle consultatif qui est Environnement (Casablanca) ;
souvent appelé à se traduire en véritable Association Charaf Agadir Bon
décisions politiques ou techniques, bénéficiant Voisinage et Sauvegarde de
ainsi d’un consensus qui leur octroie plus de l'Environnement (Agadir) ;
légitimité. Les sessions de ces conseils Association Club des Jeunes au
représentent une occasion pour s'informer, Service de l'Environnement
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

(Rabat) ; Association Day pour le Protection de l'Environnement


Développement et la protection de (Casablanca) ; Association pour la
l'Environnement (Beni Mellal); Protection de l'Environnement
Association Ecologique Marocaine (Tétouan) ; Association pour la
(Rabat) ; Association El Ouahda Protection de l'Environnement
du Bassin de Sebou (Kénitra) ; Naturel (Agadir) ; Association
Association de l'Espoir et de la Marocaine Environnement-Santé
Protection de l'Environnement Publique Vétérinaire ; Association
(Fès) ; Association des Habitants Marocaine des Sciences de la Mer
de la Commune Sidi Belyout (Rabat) ; Association l'Homme et
pour la Coopération et la l'Environnement (Fès) ; Club
Sauvegarde de l'Environnement Marocain d'Education en Matière
(Casablanca) ; Association des de Population et
Habitants d'Anfa II pour la d'Environnement (Rabat) ; Club
Protection de l'Environnement Marocain pour l'Education de la
(Casablanca) ; Association Population et de l'Environnement
l'Homme et l'Environnement (Rabat) ; Comité de l'Amicale
(Fès) ; Association Jbel El Ayachi Marocaine des Ingénieurs
(Midelt) ; Association Je Recycle Agronomes Forestiers (Rabat) ;
(Rabat) ; Association Marocaine Comité Environnement des
de Biodiversité (Rabat) ; Associations Régionales et
Association Marocaine de Spécialisées (Rabat) ; Forum
Coopération et de Développement Maghrébin pour l'Environnement
de la Population (Casablanca) ; et le Développement (Rabat) ;
Association Marocaine de Groupe d’Ornithologie du Maroc
Géomorphologie (Rabat) ; (Meknès) ; Groupe pour la 143
Association Marocaine pour Recherche et la Protection des
l'Environnement et le Oiseaux du Maroc (Rabat) ; Ligue
Développement (Mohammédia) ; Marocaine du Développement et
Association Marocaine pour de l'Environnement (Agadir) ;
l'Environnement et la Société Mouvement National de
(Rabat) ; Association Marocaine l'Environnement (Rabat) ;
des Ingénieurs Paysagistes Organisation des Jeunes pour le
(Agadir) ; Association Marocaine Développement et
de Limnologie (Rabat) ; l'Environnement (Casablanca) ;
Association Marocaine de Société Marocaine pour le Droit de
Malherbologie (Rabat) ; l'Environnement (Casablanca) ;
Association Marocaine pour la Syndicat de l'Atlas pour la
Protection de l'Environnement Protection de l'Environnement,
(Rabat) ; Association Marocaine de la Forêt, le Développement des
de Protection des Plantes (Rabat) ; Ressources Naturelles et
Association Marocaine pour la l'Equipement des Communautés
Qualité de l'Architecture, de Locales (Khénifra) .
l'Urbanisme, de l'Environnement
et le Respect du Patrimoine
(Casablanca) ; Association
Marocaine des Ressources en Eau A cette liste il faudrait ajouter les associations
(Rabat) ; Association Marocaine régionales qui s'intéressent aux questions de
des Sciences du Sol (Rabat) ; l'environnement, à savoir:
Association Michliffen du
Développement et de la Association Al Mouhit (Asilah), Association
Protection de l'Environnement Angad (Oujda), Association Bouregrag (Salé),
(Ifrane) ; Association Nationale de Association Doukkala (El Jadida), Association
Climatologie (Casablanca) ; El Ismailia (Meknès), Association Fès-Saïss
Association pour la Lutte contre (Fès), Association Ribat Al Fath (Rabat),
l'Erosion, la Sécheresse et la Association du Grand Atlas (Marrakech),
Désertification au Maroc Association Illigh (Agadir), Association Tétouan
(Casablanca) ; Association de la Liaison Fixe (Tétouan).
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Chapitre VII : ELEMENTS DE STRATEGIE


ET DE PLAN D’ACTION SUR LA BIODIVERSITE
Dans le cadre du Projet «Etude Nationale sur la - Coordonner et harmoniser entre les
Biodiversité», réalisée par le Département de intervenants en matière de formation,
l’Environnement avec l’assistance du PNUE et d'éducation, de sensibilisation et d'information,
l’appui du PNUD de Rabat, un atelier dans le souci d'économiser les moyens humains,
«Eléments de Stratégie et de Plan d’Action sur la matériels et financiers, ainsi que pour améliorer
Biodiversité» a été organisé les 24-25 février l'efficacité et l'impact sur la biodiversité.
1998. Les travaux de cet atelier ont porté
essentiellement sur l’examen et la validation des - Agir par écosystème : Compte tenu des
propositions des experts de l’Etude en matière de intéractions entre les différentes composantes d’un
stratégie et plan d’action sur la biodiversité au écosystème (homme, faune, flore, micro-
Maroc. Deux groupes de travail thématiques organismes), il est nécessaire d'adopter l'approche
furent constitués lors de l’atelier, dont l’un fut d'action par écosystème dans l'ensemble des
chargé des volets conservation et gestion de la activités de recherche, formation, éducation,
biodiversité, et l’autre des volets éducation, sensibilisation et information. Cette approche
sensibilisation, formation et information. Les 2 devra contribuer à assurer la stabilité des équilibres
groupes ont formulé une série de entre les activités humaines et les écosystèmes.
recommandations, précisant à la fois les
stratégies et les plans d’action en vue d’une - Donner la priorité aux zones fragiles et
gestion rationnelle de la biodiversité nationale. vulnérables : Le Maroc constitue une mosaïque
de biotopes très diversifiés (déserts, forêts de
ELÉMENTS DE STRATÉGIE montagnes, cours d'eau, côtes, lagunes, etc......),
dont la majorité est touchée par l'action
• Objectifs généraux anthropique et dont certains sont sérieusement
menacés de disparition de leur biodiversité
- Renforcer l'arsenal juridique visant la protection (estuaires, certaines forêts, etc....). La priorité
144 et la conservation des espèces menacées de la liste d'intervention devra être donnée à ces derniers.
rouge. La protection de ces milieux et de leur
biodiversité passe nécessairement par :
- Promouvoir la conservation ex-situ, notamment * l'élaboration de programmes de recherches
par le renforcement des activités du Parc visant une meilleure connaissance de ces milieux
Zoologique National, et la création et/ou le et du poids des menaces qui pèsent sur eux;
renforcement de Parcs Zoologiques Régionaux. * la sensibilisation des populations exploitant
ces milieux;
- Renforcer les moyens matériels et humains du * la participation des collectivités locales dans la
Muséum National d’Histoire Naturelle (Institut réhabilitation de ces milieux et leur biodiversité.
Scientifique de Rabat) pour compléter les
collections et les inventaires du milieu naturel et - Coordonner entre les producteurs de
sauvegarder les types qui représentent un l'information : Le champ de la biodiversité étant
patrimoine scientifique national et international assez large et les progrès réalisés en la matière
inestimable. importants, il existe une masse importante
d'informations provenant de différentes sources
- Combler les lacunes ressenties dans différentes (administrations, privé, ONG....). Il est important
disciplines de la biodiversité, dans le domaine de pour une meilleure gestion de cette information
la systématique, spécialement dans certaines d'inventorier les sources, et de rechercher une
spécialités relatives à la faune ou à la flore. meilleure complémentarité dans leur production.

- Définir les lignes directrices en matière de - Définir une stratégie de sensibilisation sur la
formation, éducation, sensibilisation et biodiversité, avec une meilleure définition des
information sur la biodiversité, en conformité groupes cibles : L'efficacité d’actions de
avec le contexte socio-économique dans lequel sensibilisation suppose un bon choix des groupes
évolue la biodiversité au Maroc. cibles auxquels elle est destinée. Dans ce sens, 3
groupes cibles ont été retenus:
- Intégrer les programmes de formation,
d'éducation, de sensibilisation et d'information * Cibles principales
sur la biodiversité dans l'aménagement du - Femmes, particulièrement en milieu rural.
territoire. Cet objectif doit constituer un - Ecoliers du primaire et secondaire (une campagne
élément fondamental de la politique globale de par an au minimum).
conservation et de gestion de la biodiversité. - Utilisateurs : des milieux terrestre (agriculteurs,
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

éleveurs, bergers, chasseurs) et aquatique des déchets liquides et solides, le traitement des
(pêcheurs, aquaculteurs). minerais, etc.

* Cibles périodiques : - Promouvoir le transfert des nouvelles


Touristes : au niveau de la forêt et de la montagne, technologies ayant pour objectifs l'utilisation et
en fonction de la présence de l'activité touristique. la valorisation des ressources microbiologiques
L'action est à entreprendre lors des moussems, sur nationales dans les biotechnologies de pointe
les plages, etc..... (génie génétique, biologie moléculaire, etc.).

* Cibles particulières : - Valorisation des micro-organismes dans les


Décideurs, Douaniers, etc. domaines médical et pharmaceutique, pour la
création d’une industrie pharmaceutique nationale
- Diversifier les moyens de diffusion de adéquate, en mesure de répondre aux priorités
l'information : Compte tenu de la diversité des marocaines en matière de santé publique.
caractéristiques sociales au Maroc, il est nécessaire
d'améliorer et de diversifier les moyens utilisés Flore marine
pour assurer la transmission et la diffusion de
l'information sur la biodiversité, et ce, en se basant - Approfondissement des connaissances sur la
sur les moyens classiques et les technologies flore marine des côtes marocaines,
modernes (Système d'Information, Internet, ...). particulièrement celle des côtes sahariennes.
Ces technologies devront être adaptées à la nature
de l'information et aux groupes cibles. - Renforcement du statut législatif établi en
matière de protection et d'exploitation des
- Renforcer les ONG marocaines dans le domaine algues tels les agarophytes, afin d’assurer la
de la biodiversité : Afin de valoriser le rôle joué viabilité de leurs écosystèmes.
par les Organisations Non Gouvernementales 145
dans le domaine de la préservation de la - Renforcement du contrôle des procédures de
biodiversité, il est nécessaire de : récolte et de ramassage des algues (en particulier
* soutenir et appuyer les ONG pertinentes, le Gelidium), et rationalisation de leur
nationales ou locales, oeuvrant dans le domaine exploitation dans les secteurs où ces espèces
de la conservation de la biodiversité, par le subissent un excès d’arrachage manuel.
renforcement de leurs moyens humains
(accroissement de leur personnel permanent) et - Contrôle rigoureux des populations importées
de leurs capacités logistiques (moyens de (animales ou végétales) pour l’aquariophilie et
communication, locaux, etc); les cultures lagunaires (conchyliculture) pour
* faire bénificier les ONG de prestations en éviter toutes sortes d’introductions d'espèces
matière d'information sur la biodiversité nuisibles.
nationale, disponible dans les différents
Départements Ministériels et organismes Flore terrestr e
producteurs de cette information.
- Promouvoir la recherche scientifique et
• Objectifs spécifiques technique sur la biodiversité floristique du
Maroc, notamment en achevant l'inventaire des
Microbiologie, biotechnologie et transfert des groupes les moins connus, et en affinant
technologies progressivement les aspects biologiques,
écologiques et chorologiques de notre flore.
- Valorisation des micro-organismes dans la
conservation et la restauration de la fertilité des - Exploitation rationnelle des ressources végétales,
sols et des capacités de production des agro- par l'introduction de mesures appropriées
écosystèmes, par l’utilisation d’espèces d'exploitation et/ou de réglementation.
mycorhiziennes et fixatrices d’azote.
- Mise en oeuvre d'une politique de protection
- Valorisation de la biodiversité microbienne de la flore in-situ, par la création de réserves et
dans les secteurs alimentaires et industriels. de parcs.

- Utilisation des micro-organismes dans les - Renforcement de la conservation ex-situ, par la


activités visant la protection et la restauration de mise en place de banques de gènes et de jardins
l’environnement, notamment dans le traitement botaniques. La priorité de cette conservation
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

doit être donnée aux espèces rares ou menacées. ceux qui sont menacés ou ayant un intérêt socio-
économique.
- Asseoir une meilleur coordination des actions
entre les différents départements ministériels - Promouvoir la recherche scientifique dans le
concernés, notamment à travers le Comité domaine de l'aquaculture pour évaluer les
National sur la Biodiversité. potentialités aquacoles de nombreux sites de la
côte marocaine; mais aussi dans le domaine
- Renforcer l'arsenal juridique et l'adapter aux particulier de l'aquaculture de repeuplement
conditions actuelles, particulièrement la visant la régénération de populations d'espèces
réglementation de l'accès aux ressources menacées et la réhabilitation des sites dégradés.
génétiques végétales.
- Renforcer les cadres institutionnel et juridique
Faune marine relatifs à la conservation des milieux côtiers et
marins, ainsi qu'à la préservation des ressources
- Interdiction urgente et prioritaire de la halieutiques.
pratique de certaines méthodes de pêche telles
que la pêche à la dynamite et la chasse sous- Invertébrés Terrestres
marine avec des scaphandres autonomes.
- Approfondir les connaissances sur les
- Promotion de la lutte contre les rejets polluants invertébrés terrestres, en particulier en ce qui
liquides et solides dans les milieux côtiers et concerne l'interrelation existante entre ce type
marins, notamment par la mise en place de de biodiversité et ses différents types d'habitats,
stations de traitements des eaux usées urbaines et ainsi que les impacts anthropiques sur ces
industrielles. habitats.

146 - Encouragement des collectivités locales des - Renforcer la protection des Lépidoptères
zones côtières à préserver les ressources marines (papillons), qui sont parmi les invertébrés
et à les doter de moyens humains et matériels terrestres les plus menacés au Maroc,
adéquats pour lutter contre la pêche illicite et le notamment par l'institution de petites parcelles
braconnage. clôturées, dans les zones forestières ou
steppiques, afin de permettre la conservation de
- Offrir aux populations locales des activités/des certaines espèces.
services producteurs de recettes (meilleurs accès
aux marchés, crédits de faibles intérêt, accès - Promouvoir la coopération avec les autres pays
contrôlé aux ressources biologiques), leur en matière de recherche et de développement,
permettant des revenus financiers en échange du notamment dans le renforcement des capacités
respect de la réglementation applicable aux dans le domaine de la systématique des
zones protégées. invertébrés terrestres.

- Fournir aux populations locales les - Contrôler les espèces exotiques ou nouvelles
compétences et les ressources indispensables pour le pays, qui peuvent constituer un danger
pour procéder aux changements de mode de vie aussi bien pour l'économie nationale (ravageurs
exigés par les mesures de conservation. des cultures et des forêts) que pour la
biodiversité.
- S'assurer que ceux qui supportent les coûts des
mesures de conservation (restrictions de pêche, - Promotion de la lutte biologique contre les
par exemple) soient bénéficiaires d'une invertébrés terrestres ravageurs, afin de préserver
proportion conséquente des avantages (par l'environnement des impacts négatifs de la lutte
exemple, revenus du tourisme). chimique.

- Installation de stations de déballastage dans les Faune aquatique continentale


principaux ports du Royaume et interdiction du
déballastage des navires hors des enceintes - Intégration de la richesse en invertébrés
portuaires; aquatiques dans les processus d'évaluation des
sites de zones humides visant leur classement en
- Elaboration de projets de recherches à long aires protégées.
terme visant une meilleure connaissance des
espèces et des écosystèmes marins, en particulier - Intégration des mesures spécifiques à la faune
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

aquatique dans les plans de gestion des zones faune aquatique;


humides. ° l'actualisation des données relatives à la
distribution des Poissons autochtones de valeur
- Restauration de milieux perdus ou dégradés (Truite, Alose, Varichorinus, Labéobarbeaux,
(étendue d'eau de l'Iriqui, certaines merjas du etc.), avec estimation des stocks et des valeurs
Gharb,...). socio-économiques potentielles;
° la réalisation d'études sur les espèces et sur
- Protection des sites aquatiques de faible taille l'état de santé ou de dégradation de leurs
(sources, ruisseaux, mares...), notamment sous habitats.
forme de petites aires protégées, tout en leur - Identification des indicateurs, des techniques et
appliquant des mesures particulières de gestion. des marqueurs de suivi, en tant que processus
d'évaluation, des tendances écologiques chez les
- Réalisation de mesures visant à minimiser espèces, les habitats, etc.
l'impact des activités humaines sur les milieux - Définition de zones biogéographiques
aquatiques et plus spécialement sur les sites prioritaires des milieux d'eau douce.
d'intérêt majeur pour la biodiversité.
Amphibiens
- Réalisation d'une cartographie des milieux
aquatiques marocains d'intérêt majeur pour la - Créer des sites complémentaires aux réseaux
biodiversité, de manière à effectuer un zonage des aires protégées (mares et bassins artificiels) et
écologique. réhabiliter les viviers naturels tels les mares
existantes, les marabouts, ainsi que les sites
- Intégration des valeurs de la biodiversité des aquatiques péri-urbains.
milieux aquatiques dans les processus de
planification de l'urbanisation et de - Lutter contre la pollution des eaux,
l'aménagement du territoire; et identification particulièrement dans les milieux aquatiques 147
des zones fragiles interdites aux activités constituant un habitat pour les espèces
localement incompatibles avec la conservation d'amphibiens menacées.
de la biodiversité, notamment à travers des
études d'impact sur l'environnement. - Conservation et protection des milieux
aquatiques contre le dessèchement (mares, plans
- Evaluation et révision des modes de gestion d'eau, etc.).
actuels des écosystèmes aquatiques au sein des
espaces naturels protégés. Reptiles

- Etablissement de normes nationales de qualité - Elaborer des programmes de conservation des


biologique (en terme de biodiversité) des eaux espèces rares et menacées, particulièrement
continentales et leur intégration dans la pour les 4 espèces prioritaires suivantes: Gecko
législation relative à la conser vation. casqué (espèce très remarquable, "fossile");
Seps d’Ebner et Lézard de l’Atlas (espèces
- Renforcement de la législation relative aux uniques dans le monde) et Orvet du Maroc
milieux aquatiques, notamment par (espèce endémique du Maroc, le seul
l'élaboration et la promulgation d'une loi sur les représentant de la famille des Anguidés sur le
zones humides. continent et le reptile le plus original).

- Valorisation des milieux aquatiques d'eau - Assurer la conservation et/ou la réhabilitation


douce, notamment par le développement de des biotopes et écosystèmes spécifiques aux
l'éco-tourisme et des activités de pêche et espèces de reptiles les plus menacées.
d'aquaculture, compatibles avec leur
conservation. - Réalisation de programmes de conservation ex-
- Promotion de la recherche scientifique relative situ spécifiques aux reptiles menacés.
à la faune des milieux aquatiques d'eau douce,
notamment sur les thèmes prioritaires qui visent: - Réintroduction des espèces de reptiles
° la réalisation d'inventaires régionaux de la disparues, tel le Crocodile du Nil.
biodiversité aquatique;
° la mise à jour des données d'évaluation de la
biodiversité; Oiseaux
° la préparation de clés d'identification de la
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

- Promotion de la recherche sur les oiseaux à CAR/ASP, etc.).


travers des programmes nationaux de recherche
ciblés en fonction des lacunes existantes. - Créer de nouveaux Centres d’Education
Environnementale dans toutes les régions du
- Recherche de moyens de lutte biologique Maroc, particulièrement dans les sites riches en
efficaces pour remplacer l'utilisation des biodiversité floristique ou faunistique, telle une
produits chimiques qui ont un impact négatif "Maison de l'Ecologie à Ifrane".
sur les oiseaux.
- Utilisation des moyens de lutte biologique
- Promotion et renforcement des activités des pour toutes les espèces de ravageurs ou de
organismes nationaux en matière de nuisibles, d'une façon ciblée et bien adaptée.
conservation et de protection des oiseaux.
- Actualiser ou élaborer les textes législatifs et
- Protection in-situ ou réhabilitation des espèces réglementaires relatifs à la conservation et
menacées ou disparues. l'exploitation durables des ressources naturelles,
notamment les textes de lois sur :
Mammifères - le littoral;
- les ressources génétiques des plantes;
- Intensifier et coordonner les efforts déployés - les zones humides;
pour conserver la diversité des mammifères, - la protection de certaines espèces hautement
particulièrement ceux qui sont très menacés, menacées;
notamment les grands mammifères et les - l'exploitation économique de certaines ressources
mammifères marins, dont le rythme de biologiques.
régression est fort alarmant, tels l'Hyène rayée, la
Panthère, le Guépard, …. - Institution d'un Centre de Reproduction et de
148 Conservation des Espèces Animales menacées.
- Promouvoir la conservation ex-situ,
notamment à travers la création de parcs - Accélérer les procédures de création des réserves et
zoologiques régionaux et locaux, ainsi que de parcs nationaux en projet et dynamiser les structures
centres de reproduction et de réhabilitation des de ceux déjà existants ; et créer de nouvelles aires
espèces menacées ou réintroduites. protégées côtières et marines, visant la conservation
et la gestion intégrée de la biodiversité marine côtière
- Protéger et/ou réhabiliter les habitats spécifiques ou littorale, avec implication des populations locales.
des mammifères menacés d'extinction, et
renforcer leur conservation in-situ. - Création d'écotaxes, qui devront être payées
par les activités à l'origine de pollution ou de
- Mettre en place un système de surveillance dégradation ayant un impact négatif sur la
continue de l'état de conservation des biodiversité : industries; bateaux à l'origine de
populations de mammifères menacées. rejets polluants en mer ou sur les côtes;
exploitations minières, etc.
- Elaborer des textes de loi spécifiques à la
protection et à la gestion de la biodiversité des - Mettre en place un réseau de surveillance
mammifères menacés, notamment les races continue pour suivre l'évolution des populations
locales utilisées en élevage. des espèces en danger ou menacées.

ELÉMENTS DE PLAN D’ACTION - Création de Comités Régionaux sur la


Biodiversité : L'utilisation rationnelle des
• Actions d’ordre général structures existantes de la recherche, information,
formation, sensibilisation et éducation en matière
- Combler les lacunes en matière d'inventaires de biodiversité, passe par la création des Comités
des espèces de faune, de flore, et de micro- Régionaux, où seront représentés tous les acteurs
organismes, selon les résultats de l'analyse concernés par la biodiversité dans les 16 régions
effectuée dans le cadre de l'étude. du Maroc (Administrations, ONG, Universités,
Collectivités Locales, secteur privé, etc....). Ces
- Inscrire les espèces les plus menacées de la liste Comités seront rattachés aux Conseils Régionaux
rouge nationale dans les annexes de la de l'Environnement (CRE) ou aux Conseils
Convention CITES, ou d'autres instruments Provinciaux de l'Environnement (CPE). Ils
juridiques internationaux ou régionaux (CMS, représenteront le Comité National sur la
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Biodiversité au niveau régional ou provincial. travers le pays. L'utilisation d'une caravane


cinématographique peut apporter une large
Le rôle de ces Comités est de définir les contribution à la réalisation de cette action.
programmes relatifs aux recherches sur la
biodiversité de la région, de définir les - Formation continue en matière de biodiversité:
formations selon les besoins, d'assurer une La diffusion de l'information peut être
éducation conforme aux spécificités de la région largement améliorée à travers le recyclage et la
et de réaliser des actions de sensibilisation et formation continue du personnel relevant de
d'information en adéquation avec les besoins certaines institutions. Il faut mettre au point des
locaux. Ils seront amenés également à examiner programmes ciblés de façon prioritaire sur le
les projets ou problématiques liés à la personnel local relevant des départements
biodiversité de la région. chargés des domaines suivants :

- Renforcement des capacités du Muséum * agriculture (vulgarisateurs, forestiers, personnel


National d'Histoire Naturelle: Les collections du des Parcs, etc.);
Muséum de l'Institut Scientifique comportent * pêches maritimes;
un nombre extrémement élevé d'échantillons * éducation nationale et formation professionnelle
scientifiques appartenant pratiquement à toutes (enseignants);
les composantes de la biodiversité marocaine * tourisme (personnel des tours, guides, ....);
(120.000 spécimens de plantes; 2440 spécimens * agents verbalisateurs (gendarmes, policiers, etc.);
d'insectes, plus de 1000 spécimens de * finances (douaniers).
mammifères, etc....), en plus d'un grand nombre
d'espèces exposées au public. Il s'agit de la plus Le personnel du Département de
grande collection de flore et de faune d’Afrique l'Environnement peut également bénéficier de
du Nord. programmes spécifiques sur les principaux
thèmes : la gestion des aires protégées, 149
Actuellement, par manque de moyens l'aménagement des forêts, la chasse, la pêche,
appropriés d'entretien (locaux, l'élevage en captivité et la reproduction des
déshumidificateurs, et produits d'entretien), ces espèces menacées, etc.
collections sont exposées au risque de
dégradation et donc de disparition. Il est donc - Aide à la création de Micro-entreprises de
urgent de doter cette institution en charge de la valorisation des ressources naturelles :
biodiversité nationale des moyens nécessaires Conformément au concept de Développement
pour la sauvegarde de ses collections (locaux Durable, il est proposé d'identifier des actions
appropriés, moyens audiovisuels, production de qui peuvent générer des revenus, créer des
brochures et dépliants, de plans, etc.). Ce emplois, et rationaliser la gestion des ressources
Muséum peut jouer un rôle encore plus naturelles dans le sens de sa durabilité.
important en matière de recherche et également L'identification de ces activités peut donner lieu
de sensibilisation du public. à la création de micro-entreprises.

- Réalisation d'une campagne de vulgarisation L'objectif de l'action consiste à réaliser la


sur la biodiversité : Afin d'agir sur le formation de personnes à la recherche d'emploi,
comportement des citoyens pour une meilleure à la conception de projets pour la création de ces
protection des ressources naturelles, il est entreprises, en leur assurant une assistance
proposé de réaliser une vaste campagne de technique et financière adéquates.
vulgarisation, planifiée de façon rationnelle dans
le temps et dans l'espace. • Actions spécifiques

La réalisation de cette campagne passe par la - Former des spécialistes pour les groupes de
production et la diffusion d'un certain nombre faune et de flore qui sont encore peu ou pas
de supports de sensibilisation, notamment connus au Maroc.
audio-visuels, couvrant les principaux aspects de
la biodiversité (brochures, dépliants, affiches, - Mise en place d'un SIG (Système
diaporamas, films, etc.....). La diffusion de ces d’Information Géographique) sur la
supports sera accompagnée de l'animation Biodiversité, qui permet une meilleure gestion
d'émissions radiophoniques et télévisuelles et de des données sur la biodiversité.
l'organisation de séminaires et ateliers touchant - Collecte des connaissances traditionnelles sur la
de près les différents groupes de populations à biodiversité dans les différentes régions du Maroc,
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

notamment à travers les enquêtes auprès des Flore terrestr e


populations locales, particulièrement les personnes
âgées et les femmes. Ces connaissances constituent - Soutenir les efforts visant l’édition et la
un patrimoine culturel qui peut enrichir les diffusion de "La Flore du Maroc", en cours de
approches actuelles et futures, pour la conservation et finalisation par l'Institut Scientifique de Rabat,
l'utilisation rationnelles de nos ressources naturelles. en tant que principale référence nationale en
matière de biodiversité floristique.
- Elaboration et diffusion de guides éco-
touristiques, particulièrement dans les Parc - Instaurer une exploitation rationnelle de la
Nationaux et autres aires protégées. flore, par l'établissement de plans de gestion
sectoriels, et réalisation de projets pilotes de
- Réalisation d'une série d'émissions télévisées démonstration.
sur les ressources biologiques marines sous le
titre "Ibn Batota". - Créer une Banque de Gènes Nationale, qui
doit conserver les ressources génétiques des
Microbiologie plantes, notamment les variétés menacées de
disparition.
- Définir un programme de priorités nationales
de recherches fondamentales et appliquées en - Création d'un Jardin Botanique National,
matière de microbiologie et de biotechnologie. regroupant une collection représentative de la
- Créer des pôles de compétence et de recherche flore marocaine et disposant de structures
spécialisés par région et en fonction des d’accueil et de vulgarisation en matière de
problèmes et préoccupations régionales. botanique.

- Inciter les laboratoires nationaux à s’organiser - Création de jardins botaniques régionaux,


150 en réseaux thématiques de recherche en notamment pour la conservation de plantes
microbiologie et biotechnologie. endémiques d'intérêt régional ou local.

- Créer des Cellules de Recherches - Accélérer la mise en oeuvre du Plan National


"Biodiversité/Industrie", chargées d’établir les de Biomasse et d'Energie (énergie alternative et
liens entre les chercheurs et les industriels, en technologie efficace).
vue de mieux valoriser les ressources naturelles, - Mettre en place un SIG sur les écosystèmes
particulièrement par les procédés industriels des marocains dont la flore est la composante
biotechnologies. principale.
- Création de micro-entreprises pilotes de
- Créer une banque de souches (souchethèque) valorisation des espèces de plantes médicinales et
nationale, en vue de constituer une référence aromatiques, qui constituent une source de
nationale en matière de souches de bactéries, revenus pour les populations locales et le secteur
virus et micro-champignons. privé, notamment par la création de micro-
entreprises. Quelques micro-entreprises-pilotes
- Créer un Centre National des Biotechnologies, seront créées à cet effet, dans les régions
ayant pour mission le transfert et le suivantes : Oriental, Rif, Maâmora, Moyen et
développement des biotechnologies, dans le Haut Atlas, Maroc Central, Souss.
cadre de partenariats entre les différents secteurs - Faune marine :
concernés : Administrations, Centres de
recherche, secteur privé, etc. - Elaborer et réaliser un programme de recherche
ciblé sur la systématique des divers groupes
Flore marine marins peu étudiés et peu connus à l’échelle
nationale.
- Améliorer les techniques de récolte du
Gelidium. Il s'agit de trouver un nouveau - Créer de nouvelles zones marines protégées
procédé d'exploitation de l'algue, sans (Baie de Dakhla, Baie de Cintra, etc.)
compromettre les écosystèmes marins et côtiers.
- Prendre des mesures spécifiques pour certaines
- Renforcer le contrôle des introductions espèces menacées, telle que l'interdiction de
d’algues exotiques. Des introductions d’espèces toute exploitation non contrôlée de Spongiaires,
étrangères peuvent aboutir à l'élimination des Cnidaires et Echinodermes.
espèces autochtones.
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

Faune aquatique continentale Souss, le Vautour percnoptère dans l’Atlas et le


Rif, et le Faucon d’Eléonore à Salé et Essaouira..
- Réhabilitation de l'Alose, selon un processus
d'artificialisation de sa migration, - Mise en place un programme de réhabilitation
l'aménagement de frayères et l'interdiction de des espèces les plus prestigieuses d'oiseaux
pêche. disparus, basé sur l’étude de leur régime
alimentaire et les caractères démographiques de
- Réhabilitation de l'Anguille, par le lancement leurs populations, notamment en réhabilitant
des études entamées en la matière, le maintien leurs habitats dégradés (ex : Gypaète barbu à
d'un débit minimum à l'aval des retenues, Talassemtane, Vautour fauve à Sefrou,
l'interdiction des filets de barrages, l'interdiction Demoiselle de Numidie et Ibis chauve au Moyen
de la pêche dans les zones non classées et la Atlas).
création de réserves spéciales.
- Renforcer la protection de toutes les espèces
- Réhabilitation de la Truite fario, par la d'Outardes.
réhabilitation de l'hydrologie naturelle dans les
points d'eau concernés et le repeuplement des - Etudier la biodiversité des oiseaux des
sites. écosystèmes forestiers importants du Maroc,
particulièrement la subéraie de la Maâmora, la
- Réhabilitation des Barbeaux endémiques et des cédraie du Moyen Atlas et du Rif, et l'arganeraie
Tilapies, par réintroduction dans les points d'eau du Souss.
concernés.
- Réaliser un programme de recherches et de
Invertébrés terrestres sensibilisation sur le Faucon d'Eléonore, aux Iles
d'Essaouira et sur la zone côtière de Salé. Cette
- Promotion de la lutte biologique, afin d'écarter espèce menacée est d'intérêt mondial et sa 151
le danger des produits chimiques et produire des viabilité est hautement menacée.
aliments sains.
Mammifères
- Création de petites aires protégées, importantes
pour les invertébrés terrestres, particulièrement - Etablir le statut actuel et le niveau des
certains insectes rares et endémiques, populations dans leur biotope du Magot et de
notamment les papillons qui sont de bons bio- l'Hyène rayée, et les maintenir à un niveau
indicateurs, dans les sites de : Source Vittel; écologiquement viable.
Foum Kheneg; Tizi-Tarhzeft; Tizi’n-Tinififft;
Tizi’n-Bachkoum; Tizi’n-Melloul; Oasis de - Etablir le statut actuel des petits Félidés.
Taghjicht; Tafraoute.
- Protéger ou réintroduire la Loutre, bio-
Amphibiens-Reptiles indicateur de la propreté des eaux, avec
réhabilitation et protection de ses biotopes.
- Réalisation d'un inventaire des zones à risques
et prophylaxie contre les morsures de serpents,
pour assurer une meilleure gestion de la
sérothérapie contre les morsures mortelles des
serpents.

- Réalisation d’un inventaire des populations et


des aires de reproduction du Seps d’Ebner, espèce
dotée d'un intérêt international, unique dans le
monde, vue pour la dernière fois en 1970.

Oiseaux

- Réalisation d’un programme de conservation


des rapaces menacés dans leurs sites actuels de
reproduction, basé sur l’étude de leur biologie de
reproduction, leurs déplacements et leurs
besoins vitaux, comme l’Autour chanteur dans le
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

CONCLUSION

Grâce à sa situation géographique, à la diversité * Des mesures de conservation ex-situ (Jardins


de ses caractéristiques physiques et à son histoire Botaniques, Arboreta, Jardins Zoologiques,
paléontologique, le Maroc présente une grande Herbiers, Banques de Semences, Muséum
variété d’écosystèmes (forestiers, préforestiers, National d’Histoire Naturelle,…).
présteppiques, steppiques, sahariens, marins et
côtiers,…) hébergeant de nombreuses espèces Cependant, force est de constater que beaucoup
animales et végétales, avec un taux d’endémisme reste à faire et des problèmes de taille restent
remarquablement élevé par rapport aux autres posés. En matière de législation, notre législation
pays du bassin méditerranéen. interne n’est pas toujours réajustée pour tenir
compte des accords régionaux et internationaux
Cette riche biodiversité est malheureusement que le Maroc s’est engagé à respecter. La gestion
menacée par de nombreux problèmes de la biodiversité relève de nombreux
écologiques qui se posent avec plus ou moins de départements ministériels, établissements
gravité selon les régions, et qui sont tous dus aux publics, semi-publics et privés, avec comme
activités directes ou indirectes de l’homme conséquence une multiplicité de pôles de
(surpâturage, défrichements illicites des surfaces décision qui n’est pas sans présenter des
boisées au profit de l’extension des terres inconvénients. Et surtout, ce qui fait souvent
cultivées, pression démographique et défaut, c’est l’application sur le terrain des textes
urbanisation, dérangements humains, pression législatifs, afin que la protection conférée par la
foncière et infrastructures immobilières, législation aux espèces animales ou végétales
pollutions, surexploitation des ressources, réglementées soit effective et non pas seulement
pression anthropogène multiforme, …). Ainsi, théorique.
beaucoup d’écosystèmes naturels sont en état de
dégradation poussée, et certains sont même Il est donc impératif d’intensifier les efforts en
complètement éteints. La liste des espèces vue de sauvegarder notre patrimoine naturel. En
152 irrémédiablement disparues de nos paysages est particulier, une approche associative s’impose,
déjà bien longue (au moins une dizaine d’espèces faisant participer non seulement les instances
nidificatrices d’Oiseaux, plusieurs Mammifères gouvernementales, mais toute la gamme
dont des espèces aussi prestigieuses que le Lion d’acteurs touchés par le problème de la
de l’Atlas, l’Oryx, l’Addax, …) et est appelée à Biodiversité. Des programmes de formation,
s’allonger davantage si la tendance actuelle se d'éducation, de sensibilisation et d'information
maintient. doivent être élaborés au profit des populations et
des collectivités locales, des écoliers et élèves,
Afin de remédier à la situation, le Maroc s’est éleveurs, bergers, chasseurs, pêcheurs, touristes,
doté d’une législation adéquate. La législation douaniers, forestiers, ONG,…. Considérant
marocaine en matière de protection de notre tous les atouts dont est doté le Maroc en matière
diversité biologique est riche, les textes législatifs d’environnement naturel, n’est-il pas triste de
en la matière constituant une part importante de constater combien, au lieu d’œuvrer pour la
la législation nationale globale. Le Maroc protection de ce précieux patrimoine, nous
dispose également d'une législation contribuons activement à sa dégradation !.
internationale appropriée, ayant signé et ratifié
nombre de Conventions internationales ou
régionales.

Des mesures concrètes de protection et de


gestion des ressources biologiques ont été
conçues, dont :

* Un réseau d’aires protégées et de zones


d’action prioritaires réparties à travers tout le
territoire national, englobant des Parcs
Nationaux et Naturels (au nombre de 8), des
Réserves Biologiques (7), un réseau de 160 SIBE
(Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique).
* Réintroduction de certaines espèces animales
dans les Parcs Nationaux et Réserves
Naturelles (Cerf de Berbérie, Gazelle dama,
Oryx, Addax, Autruche).
Document de Synthèse de l'Etude Nationale sur la Biodiversité

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