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J
€,cts
HISTOIRE
GÉNÉRALE,
CRITIQUE ET PHILOLOGIQUE
DE !
LA MUSIQUE,
Dédiée à MADAME
LA DUCHESSE DE VILLEROY,
Par M. de Biainvilii,
A PARIS,
M. DCC. LXVII.
Avec Approbation , & Privilège du Roi,
. !
i
A MADAME
MADAME LA DUCHESSE
DE VILLEROY.
A D AME,
MADAME,
SUR
LA MUSI QUE,
AVERTISSEMENT.
DES
DIFFÉRENS SYSTÈMES
DE MUSIQUE.
PREMIERE PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE SECOND,
A R 1 1 U L E S V. C O N D.
D U MlNACNGHINIM.
ARTICLE' TROISIEME.
de Pa/i .
A .
de la Musique. 9
côté , tantôt les ouvroient , on entendoit différens sons à
raison de la longueur & de la petitesse des tuyaux , ou
même aussi à raison de la force du vent , d'où il est aisé
de conclure que cet Instrument , à l'égard du son & de la
forme , devoit être peu différent de la Flûte de Pan , &
de ce que nous appelions Chalumeau ou Siflet de Chau
dronniers.
Du S A M P V N I A.
C HA PITRE TROISIEME.
CHAPITRE QUATRIEME.
OU SYSTÈME
DES GRECS.
PRÉLIMINAIRE.
CHAPITRE PREMIER.
PRÉLIMINAIRE,
De la Mélopée en GénéraL
ARTICLE PREMIER.
Du Son.
ARTICLE SECOND.
^ Des Intervalles.
ARTICLE TROISIEME.
ARTICLE QUATRIEME.
ARTICLE CINQUIEME.
Des Modes.
ARTICLE SIXIEME.
ARTICLE SEPTIEME.
Des Muances.
CHAPITRE SECOND.
ARTICLE PREMIER.
ARTICLE SECOND.
«t ' , Kj
CHAPITRE TROISIEME.
ARTICLE PREMIER.
ARTICLE SEC ON D.
ARTICLE TROISIEME.
ARTICLE QUATRIEME.
ARTICLE CINQUIEME.
Propriétés du Rithme.
SECTION SECONDE.
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE
de ia Musique.' 4*
CHAPITRE SECOND.
C H APITRE TROISIEME.
De leur Prosodie. ^
De leur Déclamation. •
x
Histoire
qu'ils parussent n'en faire qu'un , il y avoit auprès d'eux
un homme chaussé avec des eípeces de sandales garnies
de fer, qiri frappoit du pied sur le théatre- On peut croire
ue c'étoit cet homme là , qui battoit du pied une mesure ,
ont le bruit se faisoit entendre á tous ceux qui devoient
la suivre , & marquoit ainsi le rithme que l'Acteur qui ré-
citoit, l'Acteur qui faisoit les gestes, les chœurs, & même
les instrumens devoient suivre comme une regle commune.
Enfin dans les Pieces de théatre la Musique avoit pres
que tout l'honneur ; elle présidoit à la composition des
pieces, car autrefois elle portoit ses droits juíques-là , &
étoit confondue avec la Poësie ; elle régloit le ton & le
geste des Acteurs ; elle étoit appliquée à former la voix ,
à l'unir avec le son des instrumens , & à compdfer de cette
union un ensemble parfait.
Au reste lorsqu'il s'agissoit de l'exécution des pieces ,
les dépenses étoienr immenses , soit pour les théatres , am
phithéatres, ou pour payer les Acteurs.
Esopus , célébre Acteur dans le tragique, laissa à son
fils une succession de deux millions cinq cens mille livres
qu'il avoit amassées à représenter dans les pieces de théatre.
Rqfcius avoit de revenu par an soixante & quinze mille
livres ; cela seul suffit pour nous donner une idée de la
grandeur & de la magnificence des Romains , & paroîc
Fort croyable , lorsqu'on vient à considérer l'étendue de
leur domination , & combien de richesses immenses ils ti-
roient des Royaumes qui leur étoient soumis. C'est aussi
à quoi répondoient la magnificence & la variété de leurs
spectacles.
Tantôt c'étoit une multitude d'Athlétes & de Gladiateurs
qui remplissoient le Cirque , & qui eombattoient tous en
semble , ou tour à tour ; tantôt c'étoit une Armée navale
qui voguoit sur des flots de vin , & dont les Soldats fai-
íoient le même exercice qu'ils auroient fait en plein Océan :
tout-à-coup ces mêmes ondes difparoissoient, & en même-
temps par un changement inoui , on voyoit paroître au
même endroit une forêt d'arbres auísi merveilleux par leur
hauteur que par leur verdure. Ou bien c'étoit une fête
de la Musique.
particuliere que les Empereurs donnoient aux Dames &
aux Grands de la Cour ; alors tous les premiers rangs du
Cirque étoient ornés de chambres de verdure artistement
construites , telles qu'on peut s'imaginer par l'amphi-
théatre de Marly. Là se donnoient les feítins les plus
splendides ; on y étoit servi de tout ce qu'il y avoit de
plus succulent & de plus rare en toutes sortes de vian
des & de poissons ; les liqueurs exquises étoient versées
dans les vales les plus précieux , & comme ces sortes de
fêtes se donnoient la nuit , elles étoient décorées par une
nombre incroyable de lumiéres qui devoient en rele
ver l'éclat & la beauté. Ce n'étoit pas seulement pour les
Empereurs & pour les Grands que se donnoient ordinai
rement ces spectacles. Le Peuple même y avoit ses places ,
& c'étoit à ces amphithéatres que toutes les Nations ve-
noient se rassembler pour prendre part aux plaisirs des Ro
mains & admirer leur grandeur.
Remarquons bien néanmoins que la Musique n'avoit
presque point de part à ces fêtes , & que s'il y en avoit ,
ce ne pouvoit être tout au plus que comme font nos fan
fares & nos airs de trompette.
Si les Grecs n'étoient pas en état de décorer leurs spec
tacles par de si prodigieules dépenses , il est probable qu'il ♦
y regnoit un ordre & un goût plus délicat que chez les
Romains , au moins la Musique qui étoit chez eux en plus
grande recommandation devoit-elle y dominer par un choix
de préférence.
Malgré l'idée de grandeur & de magnificence que l'ima-
gination peut se figurer des spectacles des Romains & des
Grecs ,• cependant à les bien examiner , je ne vois pas que
leur Musique , & même leur déclamation pût faire un enet
auíli agréable que la nôtre.' Car pour se faire entendre dans
des endroits si vastes & si spacieux , & à une si grande foule
d'Auditeurs & de Spectateurs , ils étoient obligés d'avoir
non-feulement des masques , qui leur servoient auíïï comme
d'une espece de porte - voix , mais encore des urnes aux
côtés du théatre , afin de renvoyer les sons , de façon que
la voix fe repandant aux différens endroits de l'amphi
Gij
<2 Histoire
téatre , pût parvenir à tout ce Peuple assemblé. Ainsi point
de variété pour les voix , encore moins pour les instru-
mens ; ce qui par conséquent devoit faire une musique ex
pressive quant à la déclamation poétique , mais grossiere &
monotone quant aux accessoires. Leurs chœurs à la vérité
devoient faire un grand effet , un grand bruit ; mais en dé
tail ces sortes de spectacles , quoique pompeux , quoique
les plus propres véritablement a inípirer la joie , le plaisir,
& les passions les plus fortes , devoient cependant se res
sentir du tumulte & du -désordre que le Peuple entraîne
toujours après lui.
Nos speótacles en comparaison de ceux-là , semblent pour
ainsi dire des spectacles de chambre , de ces spectacles par
ticuliers que les Empereurs auroient pu donner dans leurs
Palais ; pour cette raison , quoique moins grands , moins
pompeux , nos spectacles de chambre n'en deviennent que
mieux entendus , mieux concertés : tout y semble réuni ,
la Poésie , la Peinture , la Musique , la Danse ; tous les
Arts enfin , à la faveur des lumieres de la nuit , s'entendent
à l'énvi pour mieux tromper nos sens.
Des instrumens de toute espece , les voix les plus mélo
dieuses , la Musique enfin aidée de la Peinture & de la
Poésie , y peignent de concert ou les désordres , ou les
beautés de la Nature. A l'aspectd'un jardin délicieux, suc
cede un affreux désert ; une sombre prison fait place à un
palais enchanté ; c'est là que les passions viennent en foule
se peindre sous les plus riantes & les plus terribles formes :
au sortir du sommeil le plus doux , à la»suite des tendres
agitations de l'amour , le cœur est abandonné aux craintes
de la mort ; siíflemens affreux des vents , éclairs , tonnerre ,
flots de la nier soulevés , monstres furieux , bruit de guerre ,
cris de combattans , Alecton , Tisiphone , tout l'enfer dé
chaîné. A tous ces traits qui saisissent d'effroi , succedent
des chants de victoire , tout l'olympe éclatant , Jupiter ,
Vénus , l' Amour même , viennent rendre le calme aux es
prits abattus. Une fête champêtre , des Bergers animés par
leurs tendres conquêtes viennent y célébrer ce Dieu tou
jours vainqueur. JLes sons , sous mille formes différentes ,
de la Musique. 53
trompent , séduisent tout à la fois l'esprit , le cœur & l'ima-
gination. Les Romains avoient-ils des spectacles de musi
que comparables aux nôtres ?
CHAPITRE QUATRIEME.
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d'instrument comme la Harpe , qu'on met ordinairement
entre les mains du Prophête David.
On y voit auíli des especes de Tympanons & de Psalté-
rions qui avoient jusqu'à trente-cinq cordes qu'on a dû
voir ci-devant à l'article des Hcbreux.
Tous ces Instrumens ne se jouoient que de deux façons ,
avec le plectre ou par la pulsation , & même de deux ma
nieres à la fois. A l'égara de l'Archet , la forme des Ins
trumens des Anciens ne paroît point annoncer qu'ils s'en
soient servis au moins communément. Et quant à leurs Ins
trumens à percussion , ils étoient ronds & en forme de
plaques auxquelles étoient attachées des sonnettes , des
grelots ; ils avoient de plus dans cette espece , des vases
en maniere de cloches.
Us avoient aussi des Cymbales & Tambours dont il a été
question dans l'article des Hébreux , sortes d'Instrumens qui
ne font pas d'une grande conséquence pour le systême
musical.
Telles étoient donc les différentes sortes d'Instrumens
des Anciens , dont nous avons en partie conservé l'usage ,
& auxquels nous avons ajoûté l'invention des Instrumens
à archet ; tels que le Violon , Violoncel & viole , dont
les sons brillants & variés rendent nos concerts de sym
phonies bien plus éclatants que ceux des Anciens.
CHAPITRE CINQUIEME.
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de la Musique. 6<j
& qu'ils ne fassent grand cas de notre art , de notre mé
thode , & des vraies beautés que donne le plein de no
tre harmonie. Mais mon homme en question , ne m'en
a pas moins assuré qu'il avoit eu de la peine à s'y ac
coutumer.
D'abord , me dit-il , il me sembloit entendre crier au
feu , & le mélange de sons que vous trouvez si merveilleux ,
ne failoit qu'un bruit confus à mes oreilles ; mais à la lon
gue , je sentis que vous chantiez avec beaucoup de grace
& de dignité; & cet ensemble d'accords de voix & d'ins-
trumens , me parut former une harmonie admirable.
Je ne parlerai point ici de la Musique des Persans, des
Mogols , ni des Indiens , cjui tenant au genre de la Muíi
que des Turcs sont toutes a-peu-près les mêmes , & dont
les discussions ne peuvent pas être d'une grande utilité à
la perfection de notre Systême. . .
Ceux qui voudront voir de la Musique chinoise t en
trouveront dans l'Histoire de la Chine par le R. P. Du
ÍJstlde,
TROISIEME PARTIE.
DE LA MUSIQUE
DES LATINS.
CHAPITRE* PREMIER.
CHAPITRE SECOND.
Du Chant Grégorien.
CHAPITRE TROISIEME.
Caractères oìcLe&rcó
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• de la Musique. 73
moyens nécessaires d'exprimer tous les différens caracte
res des chants , selon rétendue des voix & des instru-
mens.
Autre découverte ; on remédia enfin à l'embarras des
muances , c'est-à-dire , à l'embarras de la dénomination
irréguliere des notes de l'octave ut, rc, mitfa : ut, re ,
mi , fa : diflemblance de nom entre les deux extrêmes , • &
il n'y a pas si long-temps que , soit un Cordelier , soit un
nommé Métru, loit le S. de. Nivers ( n'importe lequel )
trouvera par le fi , la dénomination de la derniere note
ou sensible de l'octave. Moyen par lequel , toute proportion
gardée entre chaque note , & chaque intervalle , on eut
de plus l'uniformité entre les deux extrêmes. Ce qui donna
ut , re,mi , fa, fol , la , fi, ut;
avantage que bien des Nations voudroient envain dissi
muler. •
C'est donc ainsi que l'harmonie présentée toute brute
des mains de la Nature , s'est peu-à-peu augmentée &
polie par les différens génies , qui à force d'études & de
recherches , l'ayant maniée & pétrie comme à leur gré ,
ont trouvé des routes inconnues , qui faute d'expérience
auroient pu faire douter de leur possibilité : c'est ainsi que
les idées une fois transmises, comme par succession , quel^
ques-uns , aidés de ces secours , tenterent de nouvelles de
couvertes , & après avoir hasardé les dissonances , lais
serent à d'autres le soin d'en développer le mystere : car
l'idée & l'effet de la chose surent d'abord pressentis , après
quoi les loix ont été établies. Ce n'a donc été que par
succession de temps que la mélodie & l'harmonie ont été
réunies , &• c'est de ce juste assemblage que se forma le
Systême du Contre-point : voyons donc à present , en quoi
ce genre pouvoit consister.
74 Histoire
CHAPITRE QUATRIEME.
Syfiêmt du Contrepoint.
1
7<J Hl'STOIRE
souvent ne l'est-il pas ; & c'est même ce qui en fait une
beauté, fi l'on peut dire délicate, & par cette raison dan
gereuse à observer. Auíîì cette modulation ainsi conduite ,
comme dans un labirinthe, fait un effet très-majestueux ,
uand elle est bien rendue. Ce genre de moduler est si
ifficile, qu'on peut dire qu'il est comme perdu, au moins
quant à la théorie. Pour moi j'en parle ici selon mes foi-
bles lumieres , d'autant que nous n'en avons que quelques
traités assez médiocres ; ausíì je pense n'avoir qu'effleuré
cette matiere. Nous avions bien feu M. Guillery , Maître
de Musique de S. Germain l'Auxerrois , fort habile en ce
genre , mais il n'a rien laissé par écrit.
Néanmoins , pour que les Connoisseurs puissent mieux
juger de la difficulté de cette harmonie, je joints ici plu
sieurs morceaux de ce genre de musique. Les meilleurs
Maîtres de Contrepoint que nous eussions il y a environ
un siecle , étoient , Orlande Lajsus , d'Hefler & Mignon.
Zarlino , Kircher , & autres Auteurs d'Italie en ont bien
écrit, mais sans toucher au difficile de cet Art, qui sem
ble par là , aussi bien que la Musique la plus agréable ,
n'être réservée qu'au seul genie.
Quoique je croie les François fort habiles pour le Contre
point d'Eglise , je pense que les Italiens sont fort au-dessus de
nous pour le Contrepoint musical ; car je me souviens d'avoir
entendu un dics irœ à symphonie & à grand chœur , du fa
meux Durante , Maître de musique de Naples , dans lequel
entre plusieurs beaux morceaux de dissérens genres qui me
frapperent ; je distinguai un chœur en Contrepoint de la plus
grande beauté : le seul défaut que j'y trouvai ( si c'en est un ) ,
c'est qu'il me parut court , & appliqué ensuite ou répété
sous d'autres versets. Quelques fugues des trios & des
grands concerts de Corelly , peuvent servir de modele pour
ce genre de Musique, dont la marche doit être nette, vive,
simple, & précise.
QUATRIEME PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
■ __- -______
ARTICLE PREMIER.
ARTICLE SECOND.
GÉNÉRATION
de la Musique. 97
N
. 98
—
Histoire
' , ..
»
ARTICLE PREMIER.
Des Confinants.
ARTICLE SECOND.
ARTICLE TROISIEME.
fi M I . I }»
CHAPITRE TROISIEME.
m .
ARTICLE PREMIER. •
ARTICLE SECOND.
TTh
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de la Musique. 105
fera l'accord de tierce & sixte , ou quarte & sixte , accords
renversés de l'accord parfait à'ut , on sera sûr d'être dans le
mode de cette tonique ; bien entendu que la même regle
a lieu pour les autres accords toniques,
ARTICLE TROISIEME.
ARTICLE QUATRIEME.
De la Septieme diminuée.
De la Quinte superflue.
De la Septieme superflue.
CHAPITRE QUATRIEME.
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b e ia Musique. 113
Ces deux sons ut , re, ont donc un double progrès , une
double propriété ; ce qui leur vient du double emploi ,
l'un dans la grande sixte de la sous-dominante , & l'autre
dans la septieme de la seconde note : car dans le premier
cas la sixte re monte , & fait la fonction de dissonance ma
jeure , ut restant à sa place , au lieu que dans le second ,
ut fait la fonction de dissonance mineure , descendant diato-
niquement , pendant que re tient ferme ; ce qui leur vient
sans doute de ce que n'ayant rien entr'eux de diminué
ni de superflu , ils semblent par-la , quoique dissonans ,
tenir encore dans ce double emploi de l'arbitraire des con-
íbnans. Arbitraire cependant que les consonans en général
ne conservent ordinairement qu'autant qu'ils n'ont pas au-
deílus ou au-dessous d'eux un demi-ton qui les détermine
à monter ou à descendre.
A l'égard des accords diminués ou superflus , il est incon
testable que tout ce qui est diminué doit forcément descen
dre , & que par opposition , tout ce qui est superflu doit
monter.
Pour la neuvieme & la Onzieme , étant deux accords de
même nature que la septieme mineure qu'ils représentent
encore l'un par la tierce du son grave , l'autre par la quin
te, & faisant ainsi double dissonance, ils doivent syncoper
( loi à laquelle eux seuls ne peuvent íe soustraire , comme
accords de suspension & de supposition ) ; & d'ailleurs étant
réputés de la classe des dissonances mineures , ils doivent
aussi sorcément descendre. Enfin telle est la loi fixe & gé
nérale , dictée par les phrases qu'engendre le corps sonore,
que pour faire la liaison d'un accord à un autre , il faut
qu'entre les accords il y ait toujours quelque son commun ,
& sur-tout si l'on passe à un accord dissonant ; car ce son
dissonant doit être précisément un son commun de l'ac-
cord précédent , à moins qu'on n'en soit dispensé par le
progrès de demi-ton sensible ; privilége particulier de l'ac-
cord de la dominante, & sur-tout de Ta septieme diminuée
qui n'a aucun son commun avec la note du ton.
La communauté de sons , serc donc non-seulement à la
P
ii4 Histoire
liaison de ces accords entr'eux , mais nous fournit en
même-temps le moyen de préparer ( comme je viens de
dire , ) & de sauver la dissonance , indiquant le mouvement
& le progrès auquel elle est entraînée suivant ía nature.
II n'est pas inutile de répéter ici pour principe général que
tous les accords majeurs ou superflus doivent monter, &
que tous les mineurs ou diminués doivent descendre , &
que communément tout son dissonant doit procéder diato-
niquement , & doit être un son commun de Paccord qui
le précéde ; ce qu'on appelle syncoper ou préparer , loi
d'obligation , sur-tout pour la neuvieme & onzieme , autre
ment dite quarte ; & dont cependant on peut être dispensé
dans les accords de la septieme de la dominante & de la
septieme diminuée , à la faveur de la note sensible : l'on
procéde diatoniquement à la dissonance , sans qu'il soiç
question si l'on veut de la syncope. A l'égard de ce qu'on
appelle sauver , comme je le répéte encore , tous les sons
ou accords , nimporte quels , monteront ou descendront
selon leur nature indiquée.
t
de la Musique.
SECTION SECONDE.
CHAPITRE PREMIER.
■1 i .w
ARTICLE PREMIER.
sol, re.
défaut qui ne peut se trouver entre les sons sol , fa
ut y s
dans la progreísion ut , sol. ut , fol.
Or la vraie marche de cette basse fondamentale se trou
vera renfermée dans le progrès d'une dominante ou d'une
quatrieme à sa tonique , ou de cette quatrieme à sa domi
nante , telle que fol , ut -'fa, ut : ou fa , fol. sans ou
blier le progrès de cette tonique à une de ces notes , tel que
ut , fol : ut, fa : ce qui seul suffira pour trouver l'harmonie
de toute octave quelconque.
Telle est donc la voie la plus sûre d'établir un principe
de la Musique. 117
qui doit donner les degrés de l'octave & leur harmonie ;
de ne prendre pour notes fondamentales que les seules en
gendrées par le corps sonore , & les seules propres à les
renfermer dans un mode unique.
Or ces notes ut , fa, sol, & les accords qu'elles fournis
sent engendrent en même-temps , & les degrés de l'octave
& leur harmonie , & la basse fondamentale de cette harmo
nie , la marche de cette basse fondamentale & les progrès
des sons qui composent ses accords ; la nature & la raison
se trouvent d'accord , soit que la quatrieme note aille à là
dominante , ou retourne à la tonique.
Octave en montant : ut, re , mi, sa, sol, la, si, ut,
Baíle fondamentale : ut, sol, ut, sa , ut , sa, fol, ut.
sol '
C'est ainsi qu'en montant il ne faut que trois accords pour
l'harmonie de toutes les notes de l'octave , & que le repos
du premier tétracorde par la note sa , ayant quelque chose
d'imparfait , fait enfin desirer après lui une conclusion par
faite par le passage de la dominante à la tonique , &c.
. Octave en descendant : ut, fi, la, fol, sa, mi ,re, ut,
ï-fa
Basse fondamentale : ut, sol , re , sol, sol, ut, sol, ut.
En descendant le premier tétracorde après l'accord d'ut,
va tout naturellement aboutir k sol par une progression fon
damentale, & le second est tout-a-fait décidé par l'accord
alternatif de la dominante & de la tonique. Enfin il y a plus
d'art en montant, & plus de naturel en descendant, parle
seul accident du sa diese , l'accord de la sou3-dominantesa
se transformant par ce seul /dXen l'accord de la dominante
de sol, sans qu'il y entre aucuns sons différens des trois
accords établis en montant. Mais cette modulation, ainsi
trop déterminée en descendant, n'a pas , à beaucoup près,
autant d'eftet , ni autant de beauté que l'octave en mon
tant, dont toutes les notes tenant au même mode depuis
le premier jusqu'au dernier degré , ne font que donner un
léger soupçon des modes de la quatrieme & de la domi
nante ; eípece'd'incertitude de modulation, íi l'on peut dire*
ti8 Histoire
qui affecte l'ouie d'un plaisir délicat , dont 1 accord sensible ,
trop déterminé de la dominante en descendant , semble
nous priver.
Sans nous écarter des vérités quétablirla nature par ces
trois accords^à, ut & sol, où toute Tharmonie en général
semble se trouver renfermée , il est bon cependant de remar
quer que les notes de l'octave sont susceptibles de différentes
propriétés ou transformations , selon que les sons se trouvent
aigus , graves ou moyens ; au premier ou au dernier temps
de la mesure : & que souvent l'accord de la dominante se
trouve isolé , c'est-à-dire , suivi forcément , sans aucune
liaison de l accord parfait , de la quatrieme ou de la sixiè
me note ; ce qui prouve que la nature n'exige pas que
l'art suive toujours sans aucune restriction les loix premieres
qu'elle semble d'abord nous imposer à la rigueur. Par
exemple , dans l'octave d'ut en montant ,fol étant à l'aigu ,
se réunit fort bien dans l'accord d'ut , au lieu que se trou
vant au grave, il exige de préférence son accord fol, fi,
re , qui lui est naturel; si ce même fol se trouve au degré
moyen , alors il est indifférent qu'il soit de l'un ou de l'au
tre accord. Différentes propriétés , ou libertés , si l'on veuc
que le sentiment fait toujours saisir à propos, & dont la
raison, loin de s'en effrayer, doit être convaincue que l'art
& la nature venant toujours à propos au secours l'un de
l'autre , tendent à s'entr'aider mutuellement , & que l'art
d'ailleurs n'est vraiment beau qu'autant qu'il lait saisir cer
tains instans vagues , certain je ne sais quoi par où la nature
plaît toujours dans toutes ses productions.
D'ailleurs toutes ces différences n'ôtent point aux deux
tétracordes qui composent l'octave la perfection de parité
& d'inversion , qui leur est naturelle ; savoir , de finir par un
demi-ton en montant , & de partager entr'eux , soit au
f)remier , soit au dernier degré , les principales notes de
'octave:
mi , sa. fi, ut. ut, re , mi , sa. sol, la , fi , ut.
ut , fi. sa , mi. ut, fi , la , sol. sa , mi, re , ut.
II est bon de remarquer que l'art de renverser ainsi deux
tétracordes dans un seul & même mode , èst ce qui fait
de la Musique. 119
la force , & le caractere du systême moderne & de son
harmonie. Principe jusqu'où n'avoient pu aller les Grecs ,
non plus que les Latins. II n'en est pas moins vrai que dans
le fond cetflb octave est formée de trois modes que donnent
ces trois principale* notes fa , ut, fol : modes qui parois,
sent plus ou moins effectifs , selon que leurs sons se trou
vent , graves , aigus ou moyens ; consonans ou difíònans :
effet qui dépend toujo.:rs de la sensation du Compositeur,
& de sa sagacité à savoir leur donner à propos la transfor
mation la plus naturelle , ou pour mieux dire, de la force,
de la sensation qui doit satifaire en lui à un principe caché,
Î|u'il est bon que le Musicien ne fasse pour ainsi dire que
oupçonner quand il opere , mais qu'il voie à fond , lors
qu'il réfléchit.
ARTICLE SECOND.
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de la Musique. 121
Prenant ensuite chaque tonique de ces trois modes en
particulier, on peut trouver tous les autres de même nature
par la progression des quintes en montant qui donneront
ces modes avec les dieses , & par la même progression en
descendant qui les donnera avec les b mois. Mais leur nom
bre possible qui iroit à l infini , se trouvera fixé , tant en
haut qu'en bas , par le quart de ton de différence du terme,
d'où l'on sera parti par ce chemin contraire ; par exemple,
d'ut à fi • , la derniere quinte en montant , ou d'us à ret>b,
la derniere quinte en descendant , de sorte que la tonique
au naturel de ces trois modes se trouvera au centre , & le
fix & le rebb se trouveront aux extrêmes. Les uns cher
chant à s'élever , seront gais & brillans ; les autres au con
traire tendant au bas , à la profondeur , seront de leur carac
tere sombres. & plaintifs.
Modes majeurs.
c\ re bb y &c. sa , ut y fol , &c. fiX
n
Modes mineurs.
sibby&cc. re , la, mi, &c. fol XX Es
i- !». I T 1= I ■ ■ <
Modes mixtes.
sa b y &c. la y mi , fi y &c. reXX
Extrêmes. Centre. Extrêmes.
1
122 Histoire
Et qu'on rejette tels ou tels modes , dieses ou b mois qui
se trouveroient avec le tempérament à-peu-près au même
degré que tels modes , b mois ou dieses, quoique bien diffé-
rens quant a Pexpreilìon ; comme ,utX : reb , ou la b : fol t
Et que les clieses , suivant leur propriété , fournissent da
vantage de modes majeurs , comme les b mois des modes
mineurs.
ARTICLE TROISIEME.
ARTICLE QUATRIEME.
On peut dire qu'un chant est dans tel ou tel Mode , lors
qu'il n'est composé que des notes de quelques-uns des
accords générateurs d'un des deux Modes , mais sitôt que
de la Musique: i2<j
dans la formation des chants on n'y retrouve plus ni les
notes essentielles représentantes des accords toniques , ni
leur liaison , c'est-à-dire le passage de la tonique à la domi
nante , ou à la sous-dominante , ou bien d'une de celles-ci
à la tonique ; alom le chant n'ayant plus en lui cette auten-
ticité de Mode , devient une simple marche de modulation,
qui franchit de plus grands espaces , pour arriver enfin à
tel ou tel Mode , après une incertitude de Modulation qui
produit une source d'effet & d'agrément , & un moyen de
variété qu'il faudroit même chercher , si la nature ne nous
l'indiquoit pas d'elle-mûme. Cette incertitude de Modula
tion íe termine toujours au bout de la phrase , par une to
nicité de Mode , que le balancement douteux de sa route
a fait desirer , & qui est toujours l'attrait musical , l'instant •
délicieux de tout morceau de musique que le génie a su trou
ver sans s'être proposé aucun but de Mode particulier. Cette
partie de la formation des chants que j'y appelle Modula
tion t est la partie essentielle de l'art , fans laquelle peu
d'effet , par conséquent peu de musique ; car un morceau
ne tire pas fa véritable beauté du grand nombre de Modes
décidés qu'il embrasse ; mais bien plutôt de la tissure cachée
de fa Modulation.
On ne peut donc appeller Mode que- tel ou tel chant qui
feroit définitivement dans un seul Mode quelconque , sur
tout lorsque la note sensible n'y laisse aucun doute ; mais
la Modulation doit être regardée comme de deux fortes ;
l'une où le chant parcourt plusieurs Modes visibles & en-r
chaînés , c'est-à-dire dont les notes qui en forment le chant
font empruntées de quelques-uns de leurs áccords toniques
alternatifs \ & l'autre , qui ne tenant qu'indistinctement à
ces accords , d'une maniere vague & comme en Pair , che
mine par de longues routes , ou par des notes en degrés
disjoints d'une elpece à recevoir pourtant à la sin la déter
mination de tel ou tel Mode , ou bien en degrés conjoints ,
comme nous avons dit , par des sixtes simples , ou par le
chant du premier tétracorde de l'octave du Mode mineur en
descendant. II s'ensuitdeces distinctions de Mode & de Mo
dulation , que pour donner plus d'étendue & de variété au
126 Histoire
systême , & mettre le génie moins en doute & moins à
1 étroit , il n'est que d'entrelasser le Mode mixte avec le
majeur , & le mineur ; & les Modulations vagues nous ayant
déja prouvé son utilité, je vais démontrer sa nature & son
existance particuliere ; & si sa tonique fe trouve entre le
majeur & le mineur , & s'il semble formé du premier
tétracorde de 1 octave du Mode mineur en descendant, &
d'un autre emprunté des notes du Mode majeur , ou plutôt
de l'extension du Mode mineur , est— il étonnant que cet
être résultant de ces deux Modes soit en eux une source
cachée de ces Modulations vagues & imperceptibles que je
viens de distinguer des Modulations fixes ?
ARTICLE CINQUIEME.
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modes /mi/eurs p mineurs inn/curs mineurs
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Petites Alodulahons
CSolUt 1 iÇnSol \ C Sol Vt\Amdi, \JlSi/)Ìi \ CSol Ut
:
de la Musique. 129
Ne peut-on pas dire que ces trois sons premiers , la tierce ,
la quinte & Toctave , ou plutôt le son fondamental , ces
trois sons donnés par la nature & source de toute harmo
nie ; ces trois tétracordes qui constituent les trois Modes ,
le majeur , le mineur & le mixte , source à leur tour de toute
mélodie , ont en eux la môme simplicité dans leur origine ,
la même fécondité & la même variété dans leurs effets que
ces trois couleurs premieres. La beauté de la mélodie & de
l'harmonie consiste donc dans l'art de fondre le passage d'un
son à un autre , & d'un accord à un autre par des nuances ,
faut-il dire , aussi imperceptibles que celles que nous pré
sentent les couleurs. Ainsi plus nous aurons de moyens , plus
nous serons puissans dans l'art de charmer & de ravir les
sens par un Art qui ne semble s'unir de rapport avec la Pein
ture & la Poésie que par une source d'agrément , de force
& de délicatesse qui lui est également propre ; & même ne
peut-on pas dire que cet Art , si fort analogue à ces deux
sœurs par la beauté & la variété de ses expressions , l'em-
porte encore de beaucoup fur elles , par la rapidité de ses
effets ?
ARTICLE SIXIEME.
Quels font les Modes relatifs , & quelle est leur nature.
fiemployée
:
n O yo/, . ._/û/. Dominante . 'sol'
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CHAPITRE SECOND.
De la Mélodie et de l'Harmonie.
ARTICLE PREMIER.
De la Mélodie.
ARTICLE SECOND.
Quatrieme prin-
cipe. . F. 7 { c ^ r _:\/''
.\*,s*,fi,""*l*,Tt9*c ?£ Phrase simple
& pasfahP
/ S/ \ / \ . -^Phrases
Cinquieme I itf, m/, /7, re,la, ut, fol, &c. I simples
principe. \ / \ / ,\ / \ "7 [& par
as, la,re ,fi,mi,ut,fa, re ,fol, &c j faites.
De la Sixte
De la Tierce.
Les tons & les demi-tons servent à lier les grands Inter
valles , & à leur ôter une espece de dureté & de pésan-
ïeur qui leur est naturelle.
L'Intervalle de deux tons de fuite est agréable , d'au
tant plus qu'il porte avec lui le sentiment de gaieté que
produit la tierce majeure. Celui de trois de suite , est péni
ble; mais cependant on en fait jusqu'à quatre de suite, qui
sont d'une belle expressions quant au triste ) lorsqu'ils font
terminés par le demi-ton.
Tous les tons- de Toctave ne font pas de même expression y
fur-tout pris successivement; celui de la tonique à la-fecon
1^.2 Histoire
de , & de la dominante à la sixième , est doux & velouté,
& celui de la seconde à la médiante, de même que celui
de la sixieme à la sensible a quelque chose , de sec & d'ai
gre, apparemment de ce qu'il est à-peu-près le même que
le précedent , ou plutôt de ce qu'il semble n'être lk que
pour aller au repos du demi-ton qui vient après.
Le tonde la quatrieme à la dominante , comme étant une
espece de centre qui réunit les deux quartes de l'octave ,
semble être plus marqué que les autres ; mais on n'est pas
toujours sûr de le rendre dans la plus grande justeíse :
enfin tous les tons en général , sont plus gais en montant
qu'en descendant.
Du Demi-ton
RÉCAPITULATION.
1 ..11 —, , ;«.
CHAPITRE TROISIEME.
De VHarmonie.
ARTICLE PREMIER.
Les nattes aui ontle ton , Celles ijiu ont le demi; ton CeJlesaui L'ont,au
ait aléssus etau desous au dessus,font propres ^s-sotisjvrrnercb
delLersontpropr'&r ana? aiuv in/erwzars ma/eurs des- udervalles
-<r -)—o e 0 O G
Hartn/mie. aJListùr
-e-
+ 5 5 ' J
^ + 5+ 54. 54. 8 5 8 5 8 5 8 + 5 3, 4,
—I U 1
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partie au/lie a co/it/ V ! i //. > -monie-defleràtouse encor Lotnemoproy ^la/nc/v
.aruec ta Liasse et<iCo?itresens . fresèen
4,2 +2 4-2 ^. 5 5 5
3~3
Jkisse^andamàihdedejrsàte*tse. 8
et ùvap'Iicaoleyuoigue dans U ton,
etdúfie/ harmonie nonfauss&
de la Musique. 149
qui nous faisant retomber de la lumiere dans les ténébres ,
nous jettent dans une voie impraticable ? En effet , si on
est obligé sans cesse d'aider à la lettre par des sons enten
dus , n'est-ce pas augmenter le fardeau sous lequel on ne
fuccomboit déja que trop ? Comment trouver la vérité , que
bien assez d'épais nuages nous dérobent ? & comment la
trouver d'avance , si on est obligé de la créer comme de soi-
même.
ARTICLE SECOND.
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CHAPITRE QUATRIEME.
De la Basse Fondamentale.
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de la Musique 153
quintes de suite , par la raison que la quarte, comme je l ai
dit ci-devant, n'est que le renversé de la quinte, & que
ces accords étant de même origine , les faire de fuite ce
îeroit aller contre le principe de la variété , qui en har
monie est un des plus essentiels. D'ailleurs le principe qui
nous le défend est bien simple , puisqu'on seroit ceníé faire
entendre de suite deux corps sonores en succeíTion diatoni
que , ce qulon ne peut faire que par licence , & encore
ne faudroit-il pas y faire distinctement ces deux quintes de
fuite ; succession diatonique dont cependant on n'a qu'une
vaine frayeur, vu que dans la progression de deux accords
parfaits de suite en descendant , comme la , sol : la , n'y
est fondamental que parce qu'il est à la basse , au lieu que
sa tierce ut, quoique- au-dessus , l'est réellement par droit
d harmonique, l' oreille fous-entendant ut, sol, pendant
que les yeux ne voient que la ,sol.
J'ai cru devoir m'étendre sur les raisons qui servent de
principes à cette phrase, parce qu'elles serviront de fon
dement k toute autre de ce genre , & établiront en même-
temps une vraie basse fondamentale fans nuls inconvéniens ,
ni aucuns fous-entendus.
La seconde Phrase est de descendre de quinte & monter
de quarte, successivement ; ce qui représente la génération
des quintes en descendant, & sa figure ordinaire ut , sa ,
fi, mi 3 &c. Cette phrase reçoit d'elle-même la dissonance ,
ou plutôt la fait naître , la tierce suffisant pour la préparer
& la sauver tout naturellement dans deux parties alterna
tives. Auíli cette phrase est-elle la plus parfaite de celles
où l'on fait usage de la dissonance ; c'est la source généra
trice où tous les Compositeurs puisent presque tous leurs
chants ; enfin c'est la mere commune de la mélodie & de
l'harmonie successive. Les sons qui la composent y ont un
progrès si aisé, qu'ils semblent pouvoir suffire jusqu'à l'in-
fini , à des idées toujours neuves , quoique le fond de
l'harmonie soit toujours le même. Bien plus dans cette
phrase , la nature , qui paroît comme inépuisable par la
fécondité de ce direct, nous donne trois autres moyens
d'harmonie , ou si l'on veut , trois phrases , qui quoiqu'elles
V
Histoire
ne (oient ni auífi fortes , ni aufli marquées , n*en font pas
moins harmonieuses & abondantes, fournissant à leur tour
comme une nouvelle harmonie & d'autres chants qui font
d'une heureuse ressource pour l'Art Musical.
La premiere descend diatoniquement , restant deux temps
fur chaque note , ayant la septieme au premier temps , la
sixte au second.
La seconde Phrase descend de tierce du dernier au pre
mier temps , & monte ensuite d'un degré ; 1a grande sixte
au premier, & l'accord parfait au second, à la faveur de
l'intervalle en degrés disjoints.
La troisieme syncope &. descend ensuite , l'accord de
seconde au premier temps , &? la sixte au second.
On peut avoir encore une autre Phrase composée de la
premi^-e & derniere , qui feroit entendre alternativement la
septieme dans une mesure , & la seconde dans l'autre ; la
septieme suivie de la sixte , & la seconde de l'accord par
fait. A l'égard de la Phrase qui donneroit une suite de petites
sixtes, l'effeten feroit si désagréable & si défectueux, que
ce n'est pas la peine d'en discuter ici l'imperfection , pour
{>rouver de nouveau que quoique cet accord puisse avoir
ieu une fois seulement dans des phrases toniques , il n'en
est pas moins inutile & à rejetter dans les Phrases continues
& générales.
N'est-ce pas aussi pour raison de clarté, ou, si l'on peut
dire, de fluidité, que dans les Phrases provenantes du renver
sement de la progression fondamentale des quintes en descen
dant , le progrès diatonique venant se faire entendre dans
la Basse , à son tour on est forcé de bannir la dissonance du
second temps , qui se trouvant là comme inutile , ne feroit
d'aucun secours de liaison & de variété : & qui outre qu'elle
ôteroit' la grace de l'alternative de la consonance & de la
dissonance , & étoufferoit l'harmonie par tous ces progrès
diatoniques , entassés ainsi les uns sur les autres , occasion-
neroit de plus le défaut de deux quintes & octaves de
suite ou simulées.
II n'y a donc que la seule progression fondamentale des
quintes en descendant, ut,fa,Jì, &c. Qui soit propre à nous
de la Musique. 155
donner ainsi avec tous ses sons , un enchaînement de dis
sonances ou septieme , & qui outre cela , par le seul moyen
de la note sensible si , ait le privilége particulier de parcou
rir dans sa marche toutes les notes de la gamme , laquelle
marche commence de la tonique à la quatrieme avec force ,
& la dominante termine a la fin avec plus d'agrément.'
La note sensible, par le vice heureux de fausse quinte qu'elle
occasionne dans la septieme ,Ji , re ,sa , la , est la seule note
qui donne en même-temps à cette marche fondamentale , &
la propriété de réunir comme dans un seul mode le cercle
de plusieurs toniques indécises , & le moyen de retourner
à la note d'où on étoit parti ; moyen par lequel la note
sensible ne reprenant son vrai caractere que fur la domi
nante , semble ainsi procurer plus de plaisir à la sensation
par le doute qu'elle laisse au commencement de la Phrase ,
ôc qu'elle leve si agréablement à la fin ; plaisir qu'elle ne
semble suspendre que pour le faire désirer davantage , Sc
le rendre plus intéressant.
Toutes ces variétés ne servent qu'à mieux nous prouver
l'empire du corps sonore , & la force de toutes Phrases
quelconques indiquées par ses vibrations ; puisqu'outre que
d'après elles on trouve le moyen de réunir deux tétra-
cordes , & d'en faire la gamme d'un mode unique ; on
trouve encore celui de tirer du passage de l'accord de la
ARTICLE SECOND.
Des Cadences.
ARTICLE TROISIEME.
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CHAPITRE QUATRIEME.
ARTICLE PREMIER.
Du Genre Diatonique.
mi , re , Diatonique Diatonique
B » fi* majeur mineur.
o fol , fol, mif re y ut, fi. mi , re, ut ,fi.
S3
ut ol, ut , fol, utjol. la , mi, la , mi.
p Corps sonore.
â
Lé Diatonique est arbitraire dans sa marche; il peut
parcourir de suite les degrés d'une octave , ou à différentes
reprises , ou procéder par de plus grands intervalles , soit
X
l6l Hl ST O IRE
de tierce , quarte, quinte, &c. Montant ou descendant.
A l'égara de son harmonie , elle le trouve formée auíîì
bien que ses degrés , tant des vibrations premieres du corps
sonore, que des progressions harmoniques de tierce, quarte
ou quinte, &c. Enfin à cela près des genres de mélodie &
d'harmonie , donnés par les demi-tons de suite , le Diato
nique embraílë tout intervalle, toute harmonie quelcon
que , & de fa nature vaste òc étendue , il est libre dans sa
marche ; ou c'est un géant qui parcourt de grands espaces ,
ou c'est un jeune adolescent qui marche à pas légers , ou
à pas vîtes ou modérés. Enfin quoiqu'il soit propre aux
sujets nobles , grands , relevés , il ne se prête pas moins
avec grace aux caracteres simples , naturels , gais & bril-
lans. Ce sont d'ailleurs les différences du majeur au mineur,
les changemens de modulation par le moyen des dieses ,
b mois ou b quarres , ainsi que les différentes valeurs des
notes, les mouvements & les caracteres des mesures qui
augmentent & varient la nature de ses expressions.
II est bon de remarquer ici , en passant , que mode &
modulation , quoique pris ordinairement dans le même sens ,
ont cependant quelque différence.
Un chant est dans tel mode , c'est-à-dire , majeur ou
mineur , en Cfol ut ou en A mi la, & la basse présentant
simplement leur tonique quatrieme ou dominante ; voilà ce
ce que j'appelle mode ; mais j'entends par modulation , un
chant qui paste d'un mode à un autre visiblement si l'on
veut , ou d'une maniere vague & indéfinie , le chant ne
paroissant être dans aucun mode , quoique par transitions
il en parcourt plusieurs; ces irîstans font courts, il est vrai,
ils sont passagers ; mais ils n'en existent pas moins dans la
nature. La seule progression ut , fa , Ji, mi , qui est en
même-temps la richesse de notre Musique , & le vice ori
ginel de notre Systême, est aussi la source de cette modu
lation cachée. En effet, dans ut, fa , Jìy mï , progression
où Yut aiguë , quinte de fa , est censée passer par le Jl pour
descendre au la ; il y a une sorte de discordance d'har
monie & de Modulation indéfinissable , sur-tout dans le
passage du sa au Jl, & même par contagion du Jl au mi,
de la Musique. 163
qui se ressent encore du vice de la fausse quinte de l'accord
précedent % sans compter le re , qui descend souvent à y? de
la maniere hétéroclite toutes difficultés qui présentent
également une modulation inapréciable , un progrès forcé ;
à quoi ajoûtant le tétracorde indéterminé mi , fa, fol, Ia,&c
de plus le progrès Diatonique fondamental re, ut: fa, mi, &c.
On aura par cette distinction entre mode & modulation ,
tous les moyens possibles de mélodie & d'harmonie pro
pres à cette modulation qui , quoique indécise , n'en est pas
moins utile & même nécessaire : sentier que la nature ne
semble nous indiquer qu'en s'en réservant le secret ; &
par cela même ne peut on pas dire qu'elle s'y montre avec
d'autant plus d'empire, qu'elle semble vouloir nous rendre
nos plaisirs plus délicats , en nous les présentant ainsi sous
le voile du mystere.
Combien d'instans dans la nature , semblables à ces inf-
tans d'harmonie ; combien aussi Lully & Campra en ont-ils
su répandre dans leurs chants , & tant d'autres Auteurs Ita
liens ou François , il n'importe. C'est que leurs chants fai-
soient leur modulation , au lieu qu'à present les modes font
nos chants. II est vrai qu'un chant qui va d'une dominante
à une tonique, ou d une tonique à une dominante , & dans
lequel on voit sans cesse une note sensible embulante , il
est vrai que ce chant ne laisse aucun doute , la basse fon
damentale peut même y réclamer tous ses droits : mais nos
bons peres n'en savoient pas tant sans doute , car comme
s'ils n'y eussent pas entendu finesse , ils formoient leurs
chants , leur modulation comme au hasard ; les modes ,
ils les cueilloient comme chemin faisant ; mais avec quelle
précaution ? Comme on cueille des fruits , dont on craint
d'altérer cette fleur humide & précieuse , qui en fait toute
la fraîcheur & toute la beauté. Oui je crois les entendre
crier ! Revenez jeune homme , revenez sur vos pas , ne vous
appercevez-vous donc pas qu'à force d'art vous perdez insen
siblement les traces de la belle Nature ?
X ij
Histoire
ARTICLE SECOND.
Du Genre Chromatique.
ARTICLE TROISIEME.
De rEnharmonique.
o
p.' T/Î1V.
parties SpritCrorriatimi<V
/ Chant eAro/neztujiie: ,
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Hizsse chram . eâ diatonique
Chro/nat.da/id \
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DE L A ' M U S I Q U E. l£c>
user du même artifice k l'égard des accords , des modes ,
& de la modulation : delà les septiemes diminuées sous
quatre faces différentes ; & par conséquent autant de sep
tiemes diminuées , autant de modes , & autant de sentiers
de modulation.
Exemple des quatre septiemes diminuées , composées
tóutes des mêmes notes , eu égard à l'à-peu-près , vu le
quart de ton confondu , dont la similitude donne le moyen
de quatre transitions dans quatre modes différens :
.f] la, ut , mi b ,solb; jme' diminuée du ton desib.
.jsaX,la,ut, mib , . . , de sol.
.f]re.y>isat,laìut, de mi,
tsa,reX,sa%,la, d'aíX.
La septieme diminuée , qui tire son origine du mode
mineur, étant propre au cromatique, l'est encore plus par
ticuliérement à cette sorte d'Enharmonique. En effet , çom->
me dans la septieme diminuée tous les sons procédent par
demi-tons , & qu'ainsi tout y est chromatique , quel accord
pouvoit être plus favorable à ces métamorphoses d'inter
valles , d'accords , de modes & de modulation , à ce genre
enfin qui excede même de beaucoup le cromatique extra
ordinaire ?
Si nous prenons encore pour moyens la progression alter
native de quinte 8r de tierce majeure en montant , comme
sa, ut , mi, X, nous en tirerons un chant diatonique en
harmonique ( je dis diatonique ) , procédant par deux demi-
tons égaux & majeurs tout de suite , commesa , mi : mi,reX
( & Enharmonique ) , étendant plus loin cette progreííion ,
nous aurons toujours diverses routes de modes & de mo
dulation.
sol,saX:sa , mit. . s
fol,re : saX,utX. gûe/^^
mi : mi, ref.
Jsa , ut : mi, si.
Moyens Utyh: ï'-rï 3 ^ fi.
ut , fol : ji , jaJ. g J
transition au ton de mi.
bfiyla . ^,/«/X.!de hí
si , ja : la , mu h
170 Histoire:-
De plus si on prend une baille qui procede: alternative
ment d'une tierce mineure en descendant à une tierce majeure
en montant, on aura un chant chromatique Enharmoni
que qui montera par demi-tons mineurs ; nouveaux sentiers
de modulation.
mi b y mi\\ y mi %. sa , fat ,fat£. bsi , fi ± , st f.
ut , la t ut X. re, st f reX. fol , mi , sot *.
Transition du tonde fa tj de sol Y. . . . . d'ut %.
Ainsi non -seulement on aura l'Enharmonique par le
quart de ton , tel que la nature le donne dans la mélodie ,
comme je 1 ai dit d'abord ; mais on l'aura auffi & par le
moyen des septiemes diminuées , & par le moyen des deux
demi-tons majeurs de suite en descendant, & mineurs en
montant ; l'étendue des uns étant trop forte pour un ton ,
& celle des autres trop foible ; ce qui des deux côtés donne
également la sensation de ce quart de ton , soit par le moins
soit parle trop : mais en général, nous soumettrons l'En
harmonique, ainsi que le diatonique & le chromatique aux
f)rogreíTìons harmoniques des quintes en descendant ; & si
e chromatique diatonique diffère du diatonique simple, en
ce que ce sont autant de dominantes toniques, au lieu de
dominantes de progreísion , l'Enharmonique en diffère en
ce que ce font autant de notes sensibles avec septiemes dimi
nuées , OU toutes les psrtiec sernnr chrnmaricjizes , ce qui
fournira de nouvettes phrases , soit de fausse quinte avec
sixte majeure & tierce ; triton avec tierce mineure & sixte j
seconde superflue avec triton & sixte.
Dans le cours de ces Phrases, on sera libre d'user des
transitions enharmoniques , selon le mode où porteroit plus
volontiers le chant ou l'expression : sinon on se contentera
de parcourir ces différens accords , depuis la tonique jus
qu'à la dominante , ou de celle-ci à la tonique , soit en mon
tant ou en descendant.
Le chromatique, par les septiemes diminuées, peut se
pratiquer ausíì en point d'Orgue ; en général , a le consi
dérer comme Enharmonique, les transitions auxquelles il
se prête ne sont gueres propres que pour les situations ou
d E l A Musique. iji
les expressions violentes. , comme les tempêtes , les évoca
tions infernales , la colere , la rage , l'horreur , le déses
poir , la frayeur, la vengeance, &c. Et encore je ne crois
pas qu'il soit naturellement possible de faire entendre à la
rois ces notes dieses & b mol , au moins jusqu'à présent nous
n'avons point d'exemples qui nous soient garants qu'on puiíîe
le faire avec succès.
— Je ne sais si les Italiens ont , ainsi que nous , débrouillé
la théorie de cette mâcha nique ; mais au moins leurs Ou
vrages de Musique nous sont une preuve qu'ils ont une
merveilleuse facilité à se servir de ces transitions dans leur
récitatif & dans les scenes pathétiques ; on diroit même
qu'ils pratiquent cette méchanique comme íans y penser ,
tant leurs transitions paroissent être placées comme d'elles-
mêmes , & amenées simplement par le chant ; car elles
semblent ne leur pas coûter plus d'effort que le diatonique
ordinaire. Néanmoins Locatelli, dans ses premiers Concertes,
s'est servi du genre Chromatique Enharmonique , y lais
sant même à la fois , & les notes dieses d'une part , & les
notes b mois d'une autre ; hardiesse dont on ne peut lui
savoir gré qu'en regardant ce morceau comme un vrai mor
ceau d'enfer , dont la discordance , en même-temps d'har
monie & de modulation , déchire les oreilles , & met l'ame
dans un état d'appréhension & d'effroi. Ce qui ne sert qu'à
mieux prouver Tavantage qu'a la Musique de pouvoir pein
dre même le genre terrible ; avantage en quoi elle se montre
toujours également sœur , & rivale de la Peinture & de la
Poesie.
172 H I s f O I R 1
CHAPITRE CINQUIEME.
.
De la Basse Continue.
Introduction.
Cofifriis/ïo
fiiirmonú/ueô G
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G à %. 5 6" <r <r í í í' 3
De l á Musique. 177
dans le cercle étroit de cette derniere. Le Systême du Con
trepoint au contraire , fans rien ôter des droits de ces pre
mieres notions , laisse un champ vaste & fans bornes , pour
ainsi dire , à l'impétuosité de son génie.
Tel est le but qu'on s'est proposé de présenter tout à la
fois l'harmonie à l'efprit & aux sens comme un objet de
délassement & non de fatigue , un objet de clarté & non
d'obscurité , enfin une harmonie réelle & non imaginaire.
Moyens et Rapports
De Mélodie. D'Harmonie.
.SOURCES.
r ST sDegrés conjoints ou Tétracordes .. Cordes harmoniques. S*
H-
"I
Degrés disjoints Contrastes. O-.
.—»
? (.Tenues ou Suspensions Grandes Dijfonances: •*
-EXTENSIONS ET RAPPORTS,.
Ft p f j> f r f f fil f* f
g n n o =4zOj~_«» g o S H w Q.. n
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* *
de la Musique. i8<$
divine qui se communique tout d'un coup? Pourquoi faut-il
.qu'il n'ait pas connu le quart de ton enharmonique moderne
& qu'il semble même le confondre avec le véritable , sur
lequel il nous instruit d'une maniere si sensible ? Que de
choses intéressantes perdues pour nous ! mais enfin ne nous
plaignons pas , nous sommes enrichis , & le quart de ton
enharmonique — moderne en fait d'usage , n'est rien , pour
ainsi dire , en comparaison du véritable quart de ton indis
pensable qui est lame de l'harmonie aulli bien que de la
mélodie. Quart de ton naturel que les habiles Chanteurs,
& les grands Violons ne lnissent pas que de pratiquer souvent
avec succès quoique sans pouvoir s'en rendre raison. Sen
timent interieur de l'ame qui prouve jusqu'où va la sensi
bilité de l'organe , & combien à force de l'exercer , nous
pourrions nous convaincre d'une chose que nous ne faisons
qu'entrevoir.
Pour moi qui donne ce livre, vu le quart de ton naturel
de Mr Tartini , & après ce que j'ai dit & démontré du
quart de ton enharmonique du clavier , je ne vois pas ce
qui pourroit désormais nous empêcher d'adopter dans notre
Systême moderne de l'octave , la grace &. la force antique
tant vantée du Syítême des Grecs.
s •
F I N.
Aa
TABLE
DES MATIERES.
PREMIERE PARTIE.
m
De la Musique des premiers Temps.
CHAPITRE PREMIER.
SECONDE PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
SECTION SECONDE.
TROISIEME PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
QUATRIEME PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
SECTION SECONDE.
Fin de la Table.
APPROBATION.
Philippe de P r et o t.
PRIVILÈGE DU R O L
-
De -/Imprimerie de P.' Ai. Le Prieur, Imprimeur du Roi, 1767.
1
/
19
y.
4 . .» K