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HENRI MALDINEY

Œuvres philosophiques

REGARD
PAROLE
ESPACE
Av"
unI!' introduction gin&ale de
JEAN-LOUIS CHRÉTIEN

cerf

\

- VIl_

LE DÉVOILEMENT
DE LA DIMENSION ESTHÊTlQUE
DANS LA PHÉNOMÉNOLOGIE
D'ERWIN STRAUSS
(1966)

"Beaucoup ont Je t:dClit ct l'inlclligenœ. mais tOUIi comptent


pour un, C:lr ils SOllt gV""l'mb par le concept'. ~
Reprenant ce diagnostic de Schiller sur l'art de son temps, Hegel
almonce que l'a rt est à sa fin. Un demi-siècle après, Baudelaire «rit
à Delacroix; "VOUS êtes Je premier dans la décadence de votre art. ~
Aujourd'hui, beaucoup augurent la mort de l'art du «cri:pusculedn
images», de la monotonie de l'art infonnel ou du fonctionnalisme
dc l'architecture. S:lns doute ce pronostic à répétition est·i1 suspect.
Sans doute !".. rt s'est-il assez bien porte entre dcux faire-part de sa
mort. Mais la fin de l'urt ne signifie nullement la fin des auvrcll.
Mourir. pour l'art, n'est pas disparaitre mais se survivre. Sa mort
signifierait qu'il n'égale plus la cealite de notre présence au monde et
à nOlis-mêmes. De cellc présence esl-il une forme irremplaçable o~
une figure t rallsitoire, qui 3 son destin dans une figure plu: haule.. 011
n?trc rappOrt essentiel et historique à l'ensemble de ll:tanl aura
desormais SOli sens d'être?
C'est à l'esthétique de répondre.
Et l'esthêlique eSt incapable de rêpondl'(l.

-1 F .) doo !kltllku WrtU, N..;,,-


l' • VON SC"'Ll (It, 7ùhuloe V01/'''''' § 6.2 fi 1% . n< 17711-1199 Ed. Jo~u.
;:- aO'\liObe, 1. 1 : Gnl/ch',' iOf der R~ilumj;>/~ Ihff8 Et..~1m'~9'43 .
"'~n ~l "ri<:<Jrkh tkillncr. W~irn.. r, Il~rmann tlôu...... •
14. Mou"'l'k de l'o!><L<k <k r4h... de S.illt.Apolljn~j",';n-O~"'" Rov"nM Cv. 5 4 9}-
t.,..... 11.0;<_1'--
,~ U<>ARD 'AROLE ESl'ACE

l":ut ~;I <k respfil tant 'iUle rapril "i1 c;k fan. Mais ~ t ib
yn-o:u[ rWl .;k rallln. restMtique llC' le !ait pas. La ~ en
:llrIJl'k: r~ue D'a PlU encore atu;nl sa m.lljoritë spi... :'-
Euw:: d"UDe ~ plOyet: qw lui don .... acm i la sp'rifirW," 1
:ICQ ~ 1;7CS( â dia au.., dimnl:stom ~ .... N .. I
Qes <ZQ.... n::'l d'":art m./-:ooDCAWiil.
Or F"cm."I", ~ue d-Erwm SuaID. parœ qu'dk_
.L ~'a't k:f dlre..~ de K'DJ, C1 lot JoUlut c1ÎskDliaJ . ,
1
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...... ~it _4 .,. la O'C" ;"'(oa de rc:abitiq_· ... 'H'. fl'


~-m.w ~ r~ ft ~ re:..pirkDa: &ftittiq~ Pour dosa-. i
ra,......... ckca AppUr. . il C$."';
Illlf 1bI ..... ,,1Clircl .,.,..,dkck r ~ et 4"nI rn~ ra'lOftir k.xr
in- .um.........
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L-rs"'êrq-w ~6"uœ60.:ù:lk c"'" 'ie,lOI': OU biaI dkea_


g unclltde 11. pbüot.optœ '9"a"IUve don. dk a rClÇY rm.eMitwee:t
q"" =wa}u;i PJcocrin WD bonzon& ,'mli en u5Îpao.la r . .
ln! bc>nWl;l de "lpm.:..bibli. 01.1 bien eUe $ '-Ou, lôoI~ •
........bndn ll"X'IItifiquet. '1.14- p:lür metue fapérXnœ: ~ CIl
; r ~ pro,mau ~ ~Teto d"'" ni pe..pU:l~ ob;oai-
~'tiqw Air mve....
pWa d"ap;iÎ._DU,tion,. et lIXtaml j
bD" iztsu. b. dimension eRhétique dic-miwc hor5 jeu. Ni as .....
DP"'iom Jril;ompt~. ni CIe pot:iuvilme riduaeur _ al
priw: 1'UT ... 1n (QnTn e1!~mi"........ tdJai qu"db lit dl."
ori- 7

~ d&m le ~ eAbétique. (orme et mi..... de ~


•• IUciClIIÎOII ;U~ db.
fWOAJlD PAIl.QI,.E ESPACI:! f)/MI~N8'ON urllÎ1lOtJ. 0.4"",1,,4
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..-..ullilf. ,JIll
",Celte unité (i. Wl,voir "II.: du ~ el de 1# ITUtnÎr__ dott Mloli~ la rorme tmtible .rtMciqut ..
j~jvidUC'lle, en LInt qu'elle ,'aa»mplit dan.. l'art. ,'aecom,tk ni lOlrn.ndon~ 1NI p~, III . .' : ; ~ • Ir ~ ~.
d~u" l'éiétnenl de la repréw::ntalÎon el non P"" vukmml . . ,,}fnme: .. phérJ077Vne.... P.,..
phtU",Iu ... ,..,.,.",., Ji"'",
«hu de l'e.ll~hé~bkl... Cc 'lui eu vflill de III relisioo .hi .e mtmlre en VJi·mInw, 11= " " " " " . . ' • • , . ."' . .
tktuelbM la l'hJwJmhrhl,~Ie.l'uprlr vaul IU',..j pour I·an. .... ..... msmirbtationdel·.idW,." . . . II...'.... "
le r.tttd d'une J1ui1Mn.a1nl(flO('I""'. III ~ ,;::a l ,~ ...
rblhlrk(w.
rIlInt lIUi-mlmt. la (orme N ma..,... ..... ML : : : . . .
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~_ !ri l'dfml.ilé "",,,,oc PI lvi PI la ftturc d .. m-t ••
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Mne pat. )n riTutiont cs. .. propl1l' '· 1 1 'b

Oc mtmc. en ineluanll. ,ulîté de l'œuvre d'.n danl une npr6. de 111 philotaph)e. qui ronUmtft ,Mji'l ça-
tcfllllJori. Ifeael lui dénie IOn plein droit d'~lrc a"tre chote qu'... preMion. de m.nifestation ou dl ,.fllll si • Ca .......
objet rCJ'rbenli:. d'tire une: œuvre m fonctionnement li l'état Hbrt. prêlendtn t cU:sianer. dan....., ,hainW:. .. ... ' • .rr '.
L'aM etl pour lui la reprbcntation ou l'cxpreulon d'un contem:l. de J'lIrI. lei enveloppent en réalité dam. lé' N iii...... q-. Il
Il uvair le com:epl. ou encore l'apparition ICnsible de l'Idée. Le aénie .péc:ulatir de Heael .ubtdttlll' J'aaaI)w _Cji. ,. .. .w-
ICnlible elt I"upolilion du concept, il l'expotc lâ d8n~ IO? ~re-"

r_
live. et qui contient toute elTeet.ivlté" tot* c; 1 ,... Or clOllk
objectir. Mai. cel ~tre-là n'est que l'ltre-hl et l'obJectlvlté du effocti"iti .. et ft toute opért.tionIJ siJll1fIctI1 relJ1 lililt CI 1''-
COncepl. ralion en gélliNII, c'ell-'-dire fimplemall ji , ~ .epl,
..ni que les (ormes artiltiquca aient Mi ~ellIItalC' 4aW
Le Knsible (et loute objeclivitb) ne prde dlln. III bellutb aucllDC' au1O" l'acte conslitutif de leur fonnation. . .. 16e1'art.0lI
nomie. mai. il a .. ~nODœT li l'immbdialecb de lIOn !t~, p..uIQUC cet eue C'est cl propol de III Belle lndividllllliu, poillt 1O~1ÇI;.,raite: qu'il
n'ett que l'bl"!"là Cll'objedivilè du conœpt, et ~u'il se I!OUYC p<Mè ~ la vérité de ce schème lui pIll'llÎt .voir ... coa!J'DlI~_ _
u'" rhliti qUI prUenle le conœpl comme ne r.... nl qu un.vec:~:.:;;;;. le représente Ilvec le plus de précbioD, dulI_..
tivilè danseel !tfeolà objcctirsien. CI qui ainsi ne valul que comme _ . - - mais convergentes. qui nous6c1aiœD1 ..... 1OII ~
du co.-ptJ.

L'idèc al le coDCepl préseot dans sa rialitê. Le coooept ....


la fOlUX clau un ptocisd'utëriotUatioo qui ne (ait qu'un ayCC k
ar::: -
Seules l'animatiOD el la vie de 1'.,r!1 ji 1
Permet de rater pour soi c1aDI_ 2Ue-li ~
'1 ,
.:l
7 1
'
.
lIII.If'IIIIIÎf' ....
.....
de _ .uto-mouH:UlotOl, et dans cette unité te le COf,1IOepl ..-e
mailft.... La fOflllC est la servante.
qu" l'capril d'imprimer' I0Il
donnè
e,;tjrioriIL........ . _a-
Ihème CI d'itre .upra de aoi dailUtlD . . . 1ft
IUle limitation. Ml I(lCI,U de. pcvp'I .s
a,'_

~r li aoP.

1. - . . 1...; ........ us. ...


~ ,... . 'zk.r~,IrIoIl.J.HlFrl"" Ln. ...... IM1 ....
). Heoo.. "_' • p. 160; tnd. P. 144•
... - . . ... U ...
". REGARD PAROLE ESPACE
DIMENSION ESTHÉTlQUI! DANS LA
l'HtNoMtNoux.J'
Nous reconnaissons d:ms cette vue (que d'autres passages eJl:pU. Ce~nda.nl tout ~ proces spirituel et réd lt:$I • "'
citent) le scl\Cme de la procession de l'Un dans le sensible et de la ll;rtlCulall~mS cruaa~ soien.t ~IlltIYJoéesCOlnme~"~ qllt-.
conversion du sensible dans l'Un par Iïntennédiaire de l'ime. Dans uves de 1 art. Le schérne bégelien con.:...... "-'_ ~droo.
. . . ~I UICl:I_toure_~
le syllogisme hégêlien de l'art. rime humaine en tanl que subjectivitë sene:st ou structure anlSllque efTCCliYl:I, mais leur en: .. ,-:--
individuelle est le mo)ocn terme dans lequel et par lequel communi. plis l'acle d'une forme singWière, elle lt:It rdTocti .. ~ .~
quent l'uniw:rsalilé de l'esprit (son intérieur) el l'individualîtê tefl- représentée. La création anistique, COfTUTIe k f";'~_ ,t
sible (son «tériorite corporelle). Le procès qui constitue la majeure .
I"œ~vre
d" --·-_~l.
art,.~ resudmt' en CCI termes: -Cest en faisant raI~
appartient au mouvement (particularisant) d'exlranéalion de "esprit .e~lste~e:e extcneure ans le spirituel, de flçon q~ Ia~.
infini dans la phênomênalitê sensible, le procès de la mineure cor- hte edeneure, rendue conforme à l'esprit, en devienllC la ~Jati
respond au retour (universalisant) de la phénoménalilé cl(térieure que l'idéal manifeste sa nature vérilable l,.. OD,
dans l'esprit. Ces deux mouvements se nouent dans l'âme humaine. Dire que la phénoménalitê elltérieure devient Il révHalion de
El1e est «ce centre qui esl le point de rencontre de l'clttérieur el de l'esprit quand elle est confom1e .. l'It:$prit et que l'an pour obtenir
lïTHérieur ». Non point un simple carrefour: l'âme ne procède de celte conformilé doit faire rentfer J'aistence atérieul't d.ns le
l'esprit que pour aulant que, s'affranchissant du fini el du condi· spirituel, c'est énoncer une simple tautologic. Si celle tauloloPc
lionnel. eUe opère une conversion à l'espril; et le corps ne manifeste par laquelle ('Idé'.d manifCSle sa IlI.IUfe vmllblc pcvt s'uplic:itn
l'âme que pour autant qu'elle se donne un corps. Elle esl donc la sous la forme d'un Ions prooèsaueoundllQuclleCoaoepts'liplcsu
subjec:livitê spirituelle el individuelle. dans laquelle les deux chemins. Réel dans J'Idée, ce développement VlUt pout une phi"->p!lic spe-
celui qui monte et celui qui descend, se parcouranl eux-mêmes efI culative, mais laisse entiéremenl iDdétermiDélc Il COfIujou __ do:
sens inverse, sc &avent le même. La subjec:tivitê individuelle est le I·art.
destin &upérieur de l'âme. Là où l'âme humaine vit la vie de l'esprit,
de l'esprit qui est .c l'être pour soi de la vie consciente en gênéral et
consciente de soi en particulier »• .c la figure humaine n'csl pas ~­
lement la corporéité de l'âme sentante, elle est aussi celle de l'~pnt~,
L'url esl le créateur li la fois d'un lei corps et de l'espnt qu JI
manifeste. /1 est l'espril lui-même se donnanl un corps dan, l'appa'
rence sensible de la belle individualité. Sa tâche est de représente~la
belle corporéité humaine dont la beautC identique à la vérilé CO?SlSte
en cequc: le contenu proprement spirituel de l'âme humaine" dlffUIC
dans Iii totalÎté de la Iisure ... L'art rend visible l'esprit j tfilVetS la
Iisure repré:loCnlée dont tou.. les trails conversenl dans l'exprt'8'"
don d"u~ intCriorité ind,ivid.~IIe. mais libre el in.finie. ~En ~
les points de WI surfltOC 1 e'lteneur du corps humain deVleDl 1 11
siése: de l'~me el rendilnt visible l'esprit.» El parce ~u'il est de
milnlfnl<olhon de l'Idéal, il manifnte ai""i l'essence unlvef'ldk: •
1. ph"enomena"1"' Ile, d e SOrte " . d"IV ,'du. llIJ
'lu a travers Iii belle an
humaIne:, 1"1,11 le phénomênal nt élevé li la disnité d'un J(6a~t; .

,. ~1..Io
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--...... <li .. "' .....' " .le ,",.u,,, "" "",,,_nI ae., Il
REGARD PAROLE ESPACE
UIMENSION E.mll!T1Q01! DANS LA ""biow
L'apparaître de r1dëc au jour de la forme n'C$t nullement élucidé
b4oLoot. Il)
slyle signifie SlIns représenter, Et pour l'avoir '
par le!; l'IOtion~ d'expression ou de représentation qui "appliquent manqué le wg(/,' de l'art. 1IU1lq1le, Httd a
indifferemment aux images, aux symboles et aux signes. Ces repri--
se:nta1Îons appartiennent il la pensee clusificatrice de l'entendement Le L<>gwl de l'art esl-il pl~ respecté et la <Il " ,
fonnel qui plane au-dessus de ce dont il parle sans le voir. L'aPPll' dans les philosophies spêculativa ooatml==:~tal.,
railre de l'Ida: (ou de quoi que: ce soit) au jour de la forme Tette , _1 toIII lia
versant sc: presente comme une on1olosie (l1lthropoL. ) ,.
nrc:enairemc:nt voilé., aussi longtemps que l'apparaître de la forme A . h . _pqat "" ..
paro e . u premJCr c a.pttre ~ la l'~/elitt fQprlt, 0iJdtit
elle-même. et plus généralement de j'œuvre d'art, n'est pasélucidêen pour" le sens el le ~Im de 1art puisqu'il COIiOCi'1t la _lion,
lui-mme. Faute d'une élucidation de ce moment, le com~nt de Hegel oppose: le sentir (Empfinderr) et le dire et accorde.u IeOOnd
l'apparai/re de la forme l'51 englouti dans le quoi de son apparenu le monopole du vrai parce que la parolc est l'orplltcllem.ilicudcla
vraie,le comment de l'apparaître: de l'idêc: est englouti dans le quoi de médiation, Nombre de philosophes identific:nt.ujourd1tui le l.tJfM
sa manifestation concrite, L'apparence est vraie paroc qu'elle mani- au procès cohérent du discours bumain, qui eu pt' ., '1 lPédia-
feste l'Idée; l'Idée est rêelle paroc qu'eUe prend forme dans UTie lion entre l'apparilion irrbcnibleda pl!'~ '.....'u .. ,i(1 ........
apparence. Cependant ces deux .. paroc que: .. n'ont d'autre confir· et Jêven.ibilitê de kur sens. de leur cw·....
mation que leur ajustement mutuel dans ce chiasme verbal,
Mais pour comprendre comment l'ldée peut prendre fonne, il Ce que nous appelonl l'_nec, écrit E. ~ .'C11 pu IU~œ.e.
faut savoir comment une forme se forme; pour comprendre co~­ que: le phénomène médiatisé dCVCll8nl objet dmrtrlirIabic par référmce il
l'intC"nlion fondamcnlalc du disooul'$, qui Cilla poIIibilitédcdift 101 qui 1
ment l'apparence peut manifester, il faut savoir comment une mam- ~pparait, la ...érilé du ~ Le pbê , De pan M ,,- .....
festalion manifeste. Ces deux dimensions originaires de la forme, la maÎll'elrc ne peul ~Irc que dil l.
structuration et Sil révêlation, ne peuvent être saisies qu'à partir
., . tj •
d'elk:s-mêmes, dans l'auto-manifestation de la forme: corrunc:"~ Dans ce régne univeT$t1 de la parole, ral1 eN lu.-matIt ~
nomêne ... Or .. le phénomêne, ce qui se montre en soi,mème, conslJ- comme un langage qui mêdiatite les a~ Coudlot:Dl.1a ~
tue un mode privilégié de la reneontre 1... Le tenne de renconlre eJI lo.'>Ophie énonoe+elle le Kns du lanpp: de l'art? Comme ~ ~.,a
d'autant plus prégnanl ici que le rapport esthétique implique. urw: PiU de méLll-discours. mail det discotu'S qui sc, ~I, ~
communication. Or Hegel laisse cette situation dans l'oubli, N~ rosanl, el propos;,tnt un. même OOIlte1lc, ~ ~ .....
l'appan.ÎHe de l'œuvre d'art, ni notre communication avec:~, ~ lIpp;r.rtlent au lanpge qw cst capabledc lét - -piOIW
d'une _n;ne générak notre rencontre avec: quelque: choie (ttan t e'e"'-a-dire;i la phikKophÎt. 'CIIAt_ :
~ caraaere nntologique de l'étant, dans l'apparaître de:. ~vr: MlOÎS en réalité, il n'y a pas deux d~carr::'t..'pc '''18''
d an ne "'Ifll Iflte"o~ et pris en compte. Or ce qui çonJtltllt;e" l'la' un di"COurs. Les liaiSOlW syntaCtlQUC' ~ ui aurait ~
dilT1CTl'''''' f'IfldalYlCllt/lllc- de oct apparaitre ct de ceue çommun, • l'~\ daVlOnt:.tge l'art n'csl une réali~.,inti' " .dU, q ~ L'art
1"".', Cl qu, ~ unit indivi'iblemern dan~ le r/llpport esthêti.que, e ett d,Circ médialifOéc pour lOvoir une tiJJli1kaUOll ~ r......1a;t11 . -
10: Slyle ~h" le ,tyle rC'lle pour lh:l'elleure nwrte. L'unIQue: pa.
qU'II lu, "''''-=re dan, 1'1:.~"ltJl1qlM: nt une do ptus plaid de tOI!
Il C\I pa~ f/llit de .dx"es mais de I~: CS·
;
dilRftal:lC cMftI
~"pgc, il faut remanier le lefI$ de la ~:I~ Fot:iItJtt:· lA
<E\lytc le", ne IlCUt lui ÇOH'Ilpuer que celles auni vîdel _ et JIOfI
hau.d .... ,." MO
'cu....,..,
. de r~n '"
_. ~e /Il• ".unaamatlon).
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....... 'ur e mode: de l/ll repretoenlaUOn. El pat
r-r
-•.,~ . . . .
Hege , n• a.' "
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Il
~ltne et forme »oc ré5ume daN celte fona!
.\Itne .ignifie, lit fonne le tipifie 1,. Le
_
1iP·-
'~cIe rordrt'cIe

'P' 1f61." U.
meme ,1 nI "',"duit li vu;. d..n. l'art une reprétienLation, ~bif 1 ..... U.·l>"
l' E. ~.lI<lUI!S, LA f)1i<'_~" ~ S~;.uF, 1*," 10.
l.l Ilu"u~.._..,.,.... -.1 ~""'''''1, p,)1. Il. f'uc".UH<, 1.41 VI< MS/-. ......
,u REGARD PAROLE ESPACE

ce quïl signifie. Il en va toul autrement de la ronne anistique. parœ


qU'csthétique. Sa sipification est un~ ?-vec s:on appar:aÎlTe. Elocla
DIMENSION ESTHrnQ~ DANs LA ".~ __

auteurs poursuivent l'analyse des formes est '. --""""'"


domaines et selon des propos très difrerenu' :'QUes danl des
Semper. Bildnerei der Gelsleskranbn de Hans :'~deGour~
'.
vaut pour l'œuvre d'an dans son unite. Mais apparallre n'cst pas
synonyme d'apparence. leçons de Paul Klee au Bauhaus'. "nzborn el la
1< La thêorie de la Gt!sta/hm6 ,'at!acbt! allll ~"-'__. .
L'ucpRSSÎOI'l •• pparait1·~• • une ênigmat}ql.>e plun.lilé de lenI. EUe
';gaiflc: d'aboro '" SUTPucmeDt de rctant, $a venue dans l'ouVCf1 mm
cicI dlem::. Tout éUlnt fini lIOCide i 1. manifestation du rait qu'il trouve
• l ' C l
sent a a orme. esl a UKVf1C de la ronne, a~ lOu.td . r
,LC_' -

mis sur les Cbemilll qui y coDduiserlt... la ar:obc eu ~oaVIt.


vernent de la rorme constilue l'eQCOtiel de 1'lWVJl:. ~ ~ et
=..
....... lIlII COIId..

place dans respaçe·milieu elle temps.milieu cl y li sa précai~ stabilitê l. perçue dans sa genèse. la Gt!Italtesl ~ pourains! direunerOrlttÎoOnde
ronctions. Les fonctions IOnt de ItlIture PUI'mIellt llpirituelk. Le
Quand il s'agit de l'art, nous devons faire des réserves sur besoin d'CJ[pression est au foDdemmll •.
.. l'espace-milieu •• le .. temps-milieU., et la '" précaire stabilité», C'est exaetement le nippon iodiqui par Prinzbon œ-Ie dia-
mais le mot appal"&Ître doit être pris, comme Fink le prend, dans pitre intitulé: ~ Le besoin d'expreMion elle. h' ".... cIeI_
La pltnilUdcde son sens ~rbol. L"apparaitre d'Une fonne est son acte danees â la Geslo/tung.1ot
même... Le monde sonne... le son est l'âme de la fonne ~., dit " Werk Jst Wrg» dit Paul Klee. Prise dalll 1011 lIIOIDmt applri-
Kandinsky. Si le monde sonne à même l'œuvre d'arl. et dans chaque tionne!, qui est celui de la communication daIlIl·~t. le
fon:ne artistique, c'est parce que la fonne est, conune dit Paul Kkle. .. moment de vérité lot de l'expéricDoe .... bkiquwtûs6que, l'œuvre
_cosznogIênêtique ... EUe l'est d'une au~ manière que k symbole, n'cst pas efTectuable sous la forme d'un tIlè:lœ, parœ que les stnIO-
lequel aUS5i inaugure un monde habité. DaM le symbole êgakmettl, turcs de son apparaître. qu.i sont indivisiblemenl œIb clesa.~
structure et sens coïncident. Mais landis que le symbole est un IUlion et de sa donation 50Dt dam: un état d'ewc.p:ooedd onp
opè:rateur constitué, défini par sa place et sa fonction dans un perpétuelles. Sa config~ration signifiante ne te soutien~ Q~ de 1.
systéme global, la fonne n'est jamais, honnis certains cas-limita conspiration des rormes créatrioes. dont cbaalDe a pIi'Ue 1iée a~
IKopre$ à eertains arts dêli1Xrés, d'ores et déjà constituee. Elle est Ioules, non pas après coup dans Uil.~ fiIonJ tku/tllll, lIWI
swgissanent d'elle-même' elle-même:. Le symbole est .xpx-fj, Ur- originairemenl dans l'acte et aclo1,J !-~.desa..:;"'~ti:.
~. Le signe est UNeif. La fom'le est Ur-.sprung. Sa trantoendance
est autre que celle du signe et du symbole.
La marque de la perception estbetique..1OIl ~M
pat rapport à toute perœption .nalytlque, est à e1w. mtmes leur
1WJi" el

Or c'est préeisément cette demière dimension que méconnaisSent CO?cOrdée à ceue aUlogenèse, oû les fonnes 1011~ (rythmique)
les théories liCientifiques de l'art. Au regard de la Gestalltheo,k (que ~ole, sans aUlres coordonnées que leur ~ oetle extue a IOn
n?U5 prendrons pour exemple parce qu'elle est implicitemen! en.Jll- 'ntrin":"'uc Leur constituOOa est eIt-stauque" ._~-~
-... . tialité· unt QrIilIlOUO'o....
~ dans toute analyse objective-structurale des ~uvres). 1 œuvre exPfes.sion la plus simple dans Ieur.pa . peuljdlPstue prile
d ~rt est un artifice objectif. une constellation figurale, dont les à la ditrerenoe d'une forme matbèmatique. DC ~ clal'lI kt""
1015 50nt aœessibles à la méthode expérimentale classique. Or, en ftagrant dèlil de localisation. Aucune f~'t à l'itnIF de lOIl
entre la GrslQluheo,k et l'art des fonnes, il y a toute la distance classiques-graphiques du contour, ne se
de la. Grs/allllng. Par une coïncidence qui D'est pas de haSard, oc
dernier knne I:$t le mot.clê de trois ~UVre'J capitales, dont k'
_ 1
III
wp. """lIll'
....; Voir Oourricd SEwru. OttrSliljr . . ,..... ~ V"f-~"+ ....
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1 1. E. F""", L ' _
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j, ll.Sprinan. 1922: P.ul KLD!.e-'" .
..

2 v ~ - . Ed. dr tot'"IW. 191"1. ......... Pkl,.,,,,, Hcan 2004 {fIldE'.


'. >ccv. ( ) t - . ,.."""""_• .s.-lkr ~ ki#r, 1912. 2. P. I(u:t:. Èku b.iIdw ~,.11.
,.. REGARD PAROLE ESPACE
DIMENSION ES11IÉTIQUE DAN
,
.
S ..... PHENoM~.~. __
~ll ln
tracé. Elle est en essor. Elle n"existe li. soi qu'cn existant li. l'espace slructures memes de l'œuvre. Ainsi ._,
qu"elle réquisitionne el qu"elle transforme pour en faÎ~ le milieu · IQ onnes d'
dans leur con fitgurallon rylhmique an d'. llQ lahle.I... PIlsr.
singulier el inédit de son déploiement. Les méthodes gestalûstes,
comme toutes les rnethodes sc::ienlifiques-objectives. commencent
du regard, en sont d'abord les ~ e;e
et ~1Ir être ot;.:t.
Ilnforment el le confOrmenl aUJli OlÎp . lm '1UIUicllct. ElIct
par abolir le geste de la fonne croissant à parlir d'clle-même, à Kanl. informe IlntuitÎon sen$iblc Cft la ~I que fl:Sf*le. dit
l'intérieur d'c1le-même vers elle-mime. au profit d'une structure même coup la relalion sUjel-objet neconVÎeQttllallt QJQlIne ~ 0.
IhématÎsee. dont les vicissitudes sont réglées du dehors, par des polarité du rappon esthétique. Il''CD$UÎI q:~~~"
lois structurales lransc;:endanles. mais non immanentes à l'espace neUe n'est pas, dans Je cas de l'an, eo priSC' sur la cboJc Illlet1r-
de jeu de l'auvre d"an. nous pouvon~ reprendre, dans leur lettre, les ~ d'E ~. ~
Phil050phie ou scicnu de ratl. l'esthétique a êlê jusqu'ici, li. ...La chose meme e~ tanl q~ thème de la lrIéthodc ~i::
travers di\oers avatars, une analytique ou une dia]cçtique de l'objet gtque (de Husserl) n est pas 1 ~tant tclqu'ilestftl5Oi. maisl'nalll .
d"an et de nos comportements par rapport à lui, et non une esthé- est essentle ,~'
-" ement 0 b·~t.. ....... poSItion est nelte: l'mnt al objetqlll
el
tique de l'œuvre d"art en fonctionnement dans l'acle de sa constitu- rien d'autre l,» Quand Husserl parle des ŒUvres d'an. il la met ftI
tion el de sa donation. Il lui manque la prise en charge du moment rt'présemut/QII dans la forme de l'objeçtivilé. Elles sonl polir lui dei
cruci:11 de l'expérience donatrice, qui est celui de notre présence à objectivité~ idéales du monde culturel. Et la cullull: consisle ici dans
rapparailrc des œuvres, ct clic manque le fondement de l'art, une modification présc:ntifiante, objcctivante ct même neulralisante
puisque c'est dans son mode d'apparaître que t'œuvre d'art mani- de ce qui, dans l'expérience esthélîquc-anistique, DOII5CS! donneftl
feste son acte de fondalion, présellce originaire et sous un mode d'étn: inobjcctif.

La méthode phénoménologique. que Husserl a conçue dans C'est juslement cette présenœ (et oclle ritJlifi irt(Ihj«/iw) qui ~ le
une double opposition aux anticipations présomptueuses de la phi· foyer de l'œuvre phénoméDoIOJiqued'~SUa~ 11 n'II ~ la
Iosophie traditionnelle et aux prises de posilion reduetrices des dimension communicative el $i-JDitiaDtc préalablr; a I~ ot;tdi....
sciences POSilives, peut·elle réussir là oû les autres écbouent? tion, au niveau même du Sentir. Il Cll)lIIllICDl:lIi où liIlil r~
Dans son propos de revenir li la tlçhose même .., peut-elle aoc:éder intentionnelle de Husserl, â oc1te hyiétique qll'i1 a ~.:­
li l'an dans son opéralÎon originaire et en dévoiler la structure
es!inlticlle el la constitution fondamentale en se confonnanl â la
POuvoir l'edifier. Â la difïCf'CDCC des da~ ~bles ~ _
qualÎlés de choses par des noèses iDtellt~ ftI la:;' t
e:
,- b- - , • • ,Ii sont des & ..,
définition hU55Crlicnne de la Yirité: la vêrité consiste dans l'être- o 1et, les data sensuels qui conslltuen _"
aupr~e l'ob.il;l el dans le dévoilement de l'objet qui se montre , •• d . ., . d-- --hO· nnellluerYenl
'.. 8ta qUI en SOI n ont nen ID..... ,. lé' IIC d'lIll (l)Ul
dansl ~tre .a.upres-du·sujet qui le vise 1 ? Il semble à première vue q~ mattçre aux premiers. Erwin StnlUS éddic u~ b~ uqen dehorI dl
:7 tte defin,IIlO~ ~'accorde de la manÎère la plus expresse au,,: ~Ddl­
o~s de 1 eXperlencc et de la connaissance esthétiques.artISUq~
aUlre Style, qui met à découven dans le. Senur rncmc~uelconvien­
toute référence li l'objet, un sent inintentlonnel..pour LOOwi, Bins-
~q~l onl ~n vue la méme rélllité). Mais paradoxalement elle s y 'n,-,1 l'eXpreSSiOn . . ' de....
de direction '''ns introdUIteh' plIr
omênolollC , de
p
~.ct,:ord~ d ~ut~1I( mieux que l'être-auprès--de... de l'expérience esthé- Wanger. Ln hylétique de StraUI elt un.e. en"_,, ICIn nOlll. et
- E n ,~" ,- • ( l'csthétlque.
tique" . ('J"' ,.- ." ' h usser ,-len une mtentlonnll
""Ii, , . .""" - - ,-He. II' , " ar.~(J J"rj(J~<;, de cettc (Xta6Yla~ç dont .. $011 scnullthenuque.
conSCIence ou m-leux 1li pr • scnee - du speçtateur ou de ,- au 1
d , une œuvre d'art'
d-".' don~, IIprês Erwin Straus, elle peul aU1Sl ~;:Uvre pettlêl~""jC~
n a pas d' autres structures conStitutives
.' q-..__ 1e:I B,en qu'il se présente en psycbOlo.ue: . dant l'hîiIOIfC de
Perspeclive, au point de vue de l'ettbtOQuC,
1 .,
• 0::. FI"',,_ L ~Y. iII""'~- JI. "III n-
," ROOARD PAROLE ESPACE

philosophic:. De cette place elle «Iaire rhrospectivement les ~ de


Kant et de Hegri. Le plus grand apport de Kant li l'esthétique ea r,~"
DIMENSION ESrnÉTJQUE Da ....

.."
,
~'''LAmENoN~

Le ~u~t d~ ~lir, le .-ntanl, If~ ...... A •


,.
SO llarre qUI, a partir o.n:: Sil propn: CO",,' iUJ:"' . - ~ . . ft
d'avoir uni SOU5 ce nom d'esthétique, en r"éfêrence a J'cxt"ofh)"t<: la un monde comme lranscendant '.. JOl. pr(IJI:UcClSlisit
théorie de l'an et la theorie de l'espace et du temps. Oaml J'int~o­ La polaritê sujet-objet, d'un sujet qui l'ob;ecte .
duction li la Critique du Jugement, Iïmagination, qui opère la syn- même temps sc distingue du mOll<ie-obiool IUDODdrftqwn
. .. dl' 1" , par Ir redou~m
thèse proprement esthétique, en dehors de tout concept d'objet, est mteneur e a conSCience de soi, n'est n~s n' ..,. .
. , . . . . 'a""", mau elle GI
appelée .. faculté des intuitions a priori », et cela dans la mèl"llC se<:on cl e, e , n 'es, J'OSSf'bl e 'lu ..a partlrd une situa':-. ",
phrase 0 .... Kant déclare que son e;l(erci<:e autonome et réussi s'ac- ccIle cl u sentir. ' A voc k percevoir, qui Cil le ""Il "1Il0f1llnal~'.
compagoc d'un plaisir, qui n'cstlie au quoi (.nu) d'aucun objet, Or, , b' . . ~r nr>'e:lu de:
l o :JeÇllvallon, nous S011UDel dêj.â sortis du SCIltir 1 _ ....L
la phênoménoloPc de l'CXt"a6-r,<tl~conu:ne Sentir. instituée par EJ'WiD 'bk cl " .... œrtltuœ:
sens.1 .. u senbr fi ~ pas ~ destin, c:omme le pntlIIe Hqd. daIlI
Straus.. K db'eloppe dans la double direction entreVUe par IUnt la vente du percevou. MlIIlS le sentir a l..... mêIIIc Ia..en!i. La. vw
dans r.,..dre de /a représentation. Elle devoile la constitution du l'ouïe, les autres -=ns ne nous procuœnt pas ,"'bnml des im ..;.
moment pathique de l'Empfmtkn et la constitution de l'cspace el sions Knsibles ayant va1eUl" reprêsentali~. Mais ces Klêmacoul:..n
du temps de la présence, dans l'intériorite riciproque du sentir et du et ce!II mémes sons qui nous introduilCill aw: ob;eU dispnvnt de
sc mouvoir. notre $timmung et de notre comportemrnl, selon des lois dé1mtù·
Ce devoilement est d'une imponance décisive pour la compré- nêcs qui donnent le ton à notre Um,,·'''t ct mettent, pour.insi di~,
hension de J'an et de son destin, parce que, sur ces deUJ> points, SC noire rêccptivité en situalion. Le moi du sentir CSI U1lC riœptiviti
trouvent réfutêes les dew: eneul"S liminaires de Hegel qui enU'aÏDCDt ouverle et remplie. «Je ne deviens qu'co wn qiJC qudq\llC c:hœol:
nêoessairement la doc:trine de la mort de l'art. Si rart meurt dans la amve, et il D'amve quelque chose (pour 1l2OÎ) qu'ca Wli q.... je
P1Ji-.itlol06k de Hegel. c'cst que son dcstin C$l fb:é dès le pn:rrUer deviensl:.• On peut parler de l'être à_. du IleDtir" T· d·... ~
chapitre pu le fait d'une double méconnaissance. avec-Je.monde p1utôl que d'un êtrc:-au·llKJDde.. L'..:v de ~~1lCll
. 1° H.egel ne Silit rien du moment pathique de la sensation. de sa du senlir sensible _ et par conséquent le scotir ~1lIC ca ~­
d"rrlCnSlon communicative. est le vivre d'un être--avec qui se dêploic en diJUtioll d... sujCI dOc
2° Le ici, le maintenant le ceci dimensions de la certitude sen- l'objet », qui ne deviendront tels qu'apn!:s coup. . . '",
OCItc dllneMlOn'
sible. y sont des limites de' respa~ du temps et de l'uniyers de la . Erwin Straus nomme moment pat h',que. .vce les don.'
tq)~ntation,nOD des fO)'eno de prisence li l' Umwelt et au MitlJl't1t: ncure du senlir selon laquelle noUS (X)mmunlQUOftS
. ' dcbofs de toute ~ ..
êR nec
au péril desquels .l'homme existe, paroe qu'a la différence ~u ~ ~oes hylétiques. avant toute refercnc:c: et CIl (D(HDCIIt palbique aUl
$COtant de Hegel. 11 a un corps et un monde Dès Ion. tributalf"C d un a ~n objet perçu. «Si noU5 att~1lS le d _ • • d... (VOOCpluei
Kntir mUli!ë de son sens primordial l'art ~t un mode représeD tatif, objets, nous l'aurions réintrodwt danS le :0 U'OU..aai1 dOp
dont la '~rite intuitive«:nsible se dissipera dans l'auto-mouverneul Ct la diStinction du gnosique et du plthique ~ n, _\Il fonDCI.
résiliée).» Ce qu'on appelle la sensibilitê a : : - 'l*1IiquC.AÎsrll
du concept comme une aurore dans la progression du jour,
i1Ul( lIOns, est entièn;:ment constituêe par ce
_ ~ 1"" ,. j1): 1....
lAi mo~nt pathique. I.e. S""AUS, v"'"SiNI .r SifUH' [l''JS~ :0o~,,.,... ........ 1 .
o. Th;'*s ~I J .• P. Lc&lllnd, DtI MN • .I.,u.
Erwin Straus • . '"_ ["C$iCotir P. 565 (NJE). _"
n' met nu dans le sentir un ressentir. ~ , j" ' ".,p, " ,. r ..... f'V'.1 1 . . . • _
arhJ:~ns:tour d~ moi SUI" lui.rnëme; il o'cst ni rë:RcJtÎ~O~ ..-..i, E. S,..... us, • Die Fomon dco ltiu. ,l;uo'.",.., : -...... u-
Xp;are fi . p;lr ,:",. Un tel retour impliquerait, en eff~t. u , CO "ri .' 8MtIl, 1960. p. UI.IU_ ~ae--t .uo......
, alsant fOnction de sujet et oppo5é à un objet qUJ gnJt ....." ' . 19JO.• êthff«t... ,..,.M
REGARD PAROl.E I;.SPACE
""
Œ7;10l1C p<trle de la couleur d'où esl sortie I~I Vieille au chapelet
DIMENSION ES'TIlIn'IQUE DANS
.
LA PHtNOM~ ........ ~
'~IE ~I
sonne; el Il sonne dan. la mesure Où V
comme d'un .. Ion à la Flaubert ». comme d'" un grand bleu rOUIi qui · d' • ID r.-..... ..,--
ha b Ile ~n mon e qUI n 1 pas elle(lre eristaJJ~"&'" ~ ~ jau•.
lu; tombait dan~ l'âme ». Il ne s'agît pas là d'une objec::tivitêque l'on lequel II communique au rythme d'un _ rn ot;.:ts. rI.~
vis.e à distance. Dans ceUt couleur, Cezanne communique lIva;: un presence. qui s'appelle Vin Gogh. IOUjou:.sttl~ ~Ill. oU 1:0
monde encon: enfoui. que son art seul exhumera cn lui donnanllieu vic de VlOccnt, se déploie en tourbillOIlIOlaiIl:~~:rlllll ..... III
dans une œuvre. finale. Or, le commcnt de la prêsenœ l'CXpIlQllI ~llIqu 1 III ~lIn:
Une Iclle communication prêsente un triple caractêrc: )0 Elle a dans la moindre sensalion, n'cst elIprimable Il IlIOIIpou_~
lieu au niveau de l'ot'LaOTj'HÇ elle-même. ode continue à chercher. Jlyle est au moment plIlhique, œ que le
. p'_, ._ nouJ sommes CD pnlelAll"
'
SCDJ::::r llQ loi}". Le
IIlIlrQerIII"O'
«ril Chanoe li son fils, l'expression de <:es sensations confuses que Jtquc.
. ar1"" s y"" . l'In' .... ,•.
'''- _ . -
nous apportons en naissant. .. Or il ne transpose pa" daos ses pnse sur e moment pathlQIIC du $eIlt;r, et lIOII$ POU_le COIII-
tableaux. c;:es sensations primitives en êvênemcnts d'univers. Il (ail prendre cn l'articulanl selon IOn JeIl$, parce 'Ill'i1 C$llrtîelW ......
de l'espace un tissu d'ëvi:nerncnls qui sont des rencontres â la fois l'cspace el le temps d'une <Wvrt. Quand Chan.... drmé danlla
picturales el cosmiques: rencontres de deull tons, de deux lOUChes. ClIrriole de son cocher. en proie i Ullt sone d'ull5c qI.lÎ COlltIDrOIa: i
de deult plans qui sont lOujours de l'ordre de la phenoménalite, descendre jusqu'li l'aulre. s'écrie:« Regardez! L::s bleuIl Les bkuI
}à.bas sous les pins IO. ces bleus SOIlll'orpnt: de SI çommullicaotion
jamais de i"objel. C'esl lâ juslement le .second Irait de la communi·
avec le monde. Je moment pathique de I l pri:sm;:e t~' br
CIIlion selon E, Siraus, apparaître. Mais de cc moment que poufTÎOll5enous dire d'Iutre
2" Dans l'Empfinden, nous sommes en communication avec les que cc qu'en cprouva le cocher. si ces bleus Il'éIIiellt devenus UIlC
phénomènes... Le palhique appartient jUslement à l'clat du vecu le œuvre fonclionnant comme un monde. Cemonde n'CS! pu runiYC1l
plus originaire.. , Il esllui·même la communication immêdiate1l1enl physique representc. L'artiste cst un homme. dît Danlt; fleM"
prdente, intuitive-sensible, encore pr{:(:oneeptuelle, que nous avons /'ubito ~ l'urte e mUn che ,"mu... Il, Le trcmblcmcntdc CéDnJIe ..t
avec les phénoménes 1.» connu mal connu Il ne tremble que de tt:(:Iitudc li. suivre ribranle-
3" Nous communiquons ave<: les phénomènes sur un m,:,dc menl du monde bien connu, dan' lequel sc produit la flille d'uM
pathique dont la loi vaUI ici pour la phénoménulilé du monde enlier, . . [ h " 'IIÎ ostl'tl/ltfOIIVCrlUU
.. ~I//l nuo~u» plus anelenne que es e ose,.
Ali "'orla ln Il nUI5hell (James Joyce). .
de leur êlre. Cet ébranlement lin c;;t.comm~JII.
·,ui dansndanlCf1l1'O
le momenl
Ce dernier trail éclaire l'autre dimension (à vrai dire identique à la pathique d'un Sentir privilegie, MIIIII rcste~~' ~OO1ltinuili de
premiere) du moment palhique: le moment palhique esl signi!la~t «Ill petite sensalion» de Cézanne ellO? (ZU • {terfOI'lIpI'O par
- no~ pas li la manière significalive du moment gnosique, Sa ~Ignl~ dévoilement . .
Toull'artdeCCzaDDeaétedeoepu
. d'
~ , .•. ,.~,
l"........... nIIO::'1 1'1'"
fi~allon n'CSI pas lhematique, parce qu'elle n'est pas la mISe a «la logique du cerveau" comme Il, lien ''l'O-;;hêri'l1lC ÏDttsrak-
decouvel'1 d'un lhème sous l'hori~on d'un possible, Elle ne eo~ .<la logique des sens ... Cette Iopquc est lIlIC APlIi_prêscftteli
pas un quoi mais un ~nl Quand je mets un ven, dit MatJ,SSC: ment exprimable en termes d'csplleeel de ~il_ par Stra",·g
ça ne Veut ~ di~ de l'herbe Quand Van Gogh écril ~ son fre«~ P~nomcnologie de l'espa<< et dl:' te!llpI'
• Pour attetndre a la haute nole jaune de cel etè, il a b~ f~lIu uî niveau du Sentir el du Se MOUVOIr.
",?Iller ~ coup Ull peu ... il ne parle pas d'une couleur descnpU~q
lUi auran ~ni â identifier un champ de lournesols. S'il ernpWtC
'CTII1oe mlUfClll de: note. C'CSI parce que: dans oc jaune. le [J)O
0:
«
o.'"U.
t_lm..,....
...
. 1 t' CI b
t"""'NtlEJ.J

............- ••
Fi
.-s
« II' -"Jt'C,;.,ifi.
,..,..
I_~ l'. 1$1.
«
'"
REGAR\) PAROl.E ESPACE

pour moi. c'est Kulancnl en tant qu'il


li. Mais dam le o;onnailn: n<ll»
est 13 pour moi. qu'il e$t
tendons iIo rcn.$OÏ dc:'J d\(MCf;', en

~
DIMENSION ESTHhlQUE 0

mou""menl es, une mou.-.ncc IIOQ


ANS LA "'~boot.oct.
diritie
prop«: de l'cspaec: par loque! tilt Qt iZld ~"*"'!'_.-
.
"'le ~thiq....... ,.
.
...__•
Ce Kruil sc mcprendre sur la pcnsêc d'Erwin StmlU que d'o Mais rinstllnt n'est pas l'Însta, ' "
~r ~ri
le au mol. C()mn~e lï~~tanlané: au permanent. Cene op=: ', d '
enuque , 1.
,_ , a._ ul-même
L' ,. ' .LL.lft$1&otané
ane.
comme le npoint. ,nstanl dt est l'
lOUioun
.
tI~n .s~mplc $Uppose~lt qu I~S_ s.ont de méroe ordre cl d'inégale se 10n '" ,s y.... art e aSSlque, l'an bar"" ,. _. &II difrtn:
,. _",Ile. artchlf'OlI""~
~Igm~c: CI ~uc le c~ a. 53 vente e~ S?~ destin dans le mol, qui S on g n onl pas e memc: instant Erwi 'l'''''lUO
1exphC1terall dans 1 Universel. En rcahle le cri ct le mol le sentir Slra~~
l'an classique quand il parle de 1:.., ...., n sans
,._ct ~finit l'ifIIWIl
....JIU! dt la plasliquo. dt
ctleconnaÎtrc. 1'1'01'11 pas le méme style temporel. Â l'origin~de toute
œl,Nn: d'~rt il '! a. un. cri (comme celui de Cézanne). un geste. ou quoi CCl espace nous ne l·...ons pas pour nous tl cc lCDIps l'
que ce SOIt qUI dechire la Ir~me de l'objectivité. Leur temporalité est pour nOUS. Cet espace ot indifrcrcql i 1>0( .~ ... "~JIIU
1 '" '""" et. ~ puw' CI:
~PSot ......' ..cn:nl. notttn.aitreeti _",-n.-. Nooosa'a ., :
'_J''''''
de I"ordrc du temps de l'œuvre d'art. Quel est-il?
Celui qui pënCue dans la grotte de J 3SC8W; en Dordogne Cl qui 1cspaoe cl le lemps que si oous Its comidnOM m" , iPMdt ri
Illnlenaquefoisdonnédc_poôntdt ..., . ; -
sc uou~'e awcloppé par les peintures pariétales du paléolithique
$tIFur est. malgré sa cul1ure. façonnë par 17 000 ans de prehi5- Les fonnes: indéformables sont ~ DOl illtrodoctriccs.lNr ~
lOIn: ct d'histoire, contemporain de cet an - si du moins il est dans I~re fermée: dêfinit une Individualite matiridltdosc(A. RiqI),claas
l'attitude estMtique et non pas en qocte de renseignements théori- 1encemte d'un contour unilatêral. doot il oooÙDui.e a u _ est
ques. Les peintures de Lascaux ont mobilisê: les formes animales as~urêe par la permanence du plan taailo-optiql1t. U plu dt rOlld
dans une esquisse gestuelle dont le flul( est en instance et en i:mer- qUI, selon la loi de frontalité, est la base ~inutlle dt tOUS ltI.lltftS,
gence perpêtuc:lles. L'instant de vêritê êtait pour cette race de dtll$- e.st la surface-origine. unilatérale elle aussi. i partir dt laquelle
~u~s le molO.ent apparitionnel, daos lequel le :surg.îssement de 1œuvre entiêre se donne:. II est le mur oosrnillut dt l'.ppanitft
1annnai ne fau qu'un a~'ec le sursaut de tout l'espace de l'Um...'d/ a~lu. U.n lei instant qui pourrait être appt~ herod. t;st ~(WlI
bantê soudain, :sur le fond de son attente, par l'êvénane nt - a ve.- celut de 1 autogenèse des formes. Et otUes..o lit sont)l1l'&1l sam
ment d'une prêsencc bouleversante. Or ce geste nous est non pas cursivité. En dêpit du cboiJ. des ÇOUI"bes ~ et Iint~ leur
eo~i mais prêsentê dans le rythme formes: et c'est à parti~
des concavité et kur convexité variabk5 !tur ooarêrtP dcl .~
t
diflhenles. Mais clk:s sont intêgrécs dans le C)'dt d~ua rdO'd ~
meset
de IUJ que noussomme:s non pas à l'Œuvre mais à ooU$-mê "
tout. Of Je deviens seulement par le fait q~ quelque ch05C a lie~, et nel. Il ressorl de là que rinstantder~sans~'i.=tdt
quelq~ chose n'a lieu que par le fait que je devienS." AinSI CS! ~ulres, sa diastole et sa s)'$tole, son awt rcl son ~t baroco"
,:m~he. la. rë;œp.tivitê par cela même qui l'ouvre. Le cha~~ a art.baroque (au sens large) est différent. PrimiU~ . et:s...s
l'art
lie dn de la perle qui n'est . .s parfaitemenl ronde" ' d'~""
01nS
1arrut etait a 1ecoute de rUm ...t!ft. Et de nous-mêmes, tel1J
d~ l'œuvre. il faut di~ avec Paul Claudel; fi L 'ail ;Cou/t!.» L'(l:~": bar
d ~ue, le monde ne tourne pas rou"'· ou.
_.1 N S SOfDI1lCS 010
deflltl (JlIis
d an est eonu:lOporallle du spectateur ct de l'auditeur parce qJ;l el u c 1 ~pace sans destin. L'instant baroq~~i P;urit__ • !"lOCI
Pe~~uel; il est liê au rythme des aPflnt ~I de 1C)IIl'CC"
le rend contemporain de son inStanL Cc qu'Erwin StraUS dIt d
danseur CSt VJlli de tOUI «outant:
llS
1
~~ eleroct, mais le perpêlucl. Le pr$flt ~
ecru Georges Braque dans ses CoJtirn·
:_1
0lII ~
"'ad
Son ~i ..", est un êt • _~'U5iOn û
l'.vuû. et • n ptQC:nt qui ne ~ ..oie .i. aUCUne co......
n est par COIUêquent pas limitê dans respacr et le: tcPlp$-
50"
- ~. E. SUAU$. Di<> FonMM du ~~. 1'-, 116 ~J .
. E. ST~UI, V..... SbulMf SitIN. p. 412. "..a ...
l,E.Sn... ~ • v"'" S Imr tlrT SÛIIOt'. p. 329; tnld. p. SO) (/IdA').
REGARD PAROLE ESPACE DIMENSION ESTHÉTlQUE DANS LA l'fItwoMtNot.oolE

lïnslant dt' l'art est le lieu temporel du rythme. Cc qu'est le rythrDe L'opposition qucjecbcn:bc ici à. pmmlcrpoorcancf .
~ ph.' . ".,
.
.. _ Ia"i'$ :
'"
en lui-même nous est generalement obscur. Il ne se laisse pas rnett~ enIrC&~~gra >te p;l.yUJIC,JC " p l i , ' tilldiq', •
.
en concept thêmatique, comme Erwin Straus le note juslement. Le dif1ërenoe d e espace opllque et de r~. ',...,- de r...
,...,. la
do la
....'hme est le $.eul mouvement possible de respace lui-mime et rh
1:'Jpau pltdn. E .....in Straus y insiste li propos de la danse:« Et cela a
sens de parler ici du mou\'ement de l'espace. Car cet espace vé<:u est
"
danse et de rcsp;l.ce d" mouvement dirip >'Cf!; WI buL L Bi",
elurgi celle opposition jusqu" celle de rapace c~matiq.. et
oricnle '.
."7-::
toujoul'$ un espace plein et artkulé, il esl nature ou monde I,lt Le Erwin Straus montre que le mouvemcntde ladamlca powllCllll:l;
rythme rêalisc la plenitude du temps. En lui le temps n'csl perte pu~ coordonnées les slruct"res mêmes de l'espace sonore mUlieaJ.
ni stock... D'oû les choses ont leur naissance, là leur advient la Musique et danse sont intérieurement aŒ(lrdée$ et concordéa
destruclion selon la néce!;sité. Car eUes doivent payer rançon les rune il l'autre:, comme le sentit elle se mouvoir."~ ltllIir est Iii:
unes aUll autres et subir expiation mUluelle de leur injustice selon au mouvement vital par une COD~ " " _... A\IClllIC cspiœ
l'ordre du temps2, lt Si chaque instant vît la mort de tous les aulreset d'association ne lie le: mouvement au IIDn et au ryIh!De, le moIlve-
meurt li chaque fois la vic de chacun, l'injustice est d'QO;:l;lper la mcnt suit la musique de façon absolumenl immédiate~._ ..
place, Mais l'instant qui s'attarde en soi-mëme déchaîne les Erinyes Celte liaÎson est-elle propre â l'espa(:uc:o\l$liqucCDoppoIl~i
des instantS disparus, Il a son châliment dans sa subsistance; il est "espace optiq ut? Erwin Su.us iusi5tc1Uf kur diffcrmœ: il totliip
l'instant de la mélancolie. Or, dans l'a:uvre d'art, dans son aulO- les contrastes de la couleur et du son.
genèse rylhmique, toul ce qui arrive est en dé~rl. Le ryl~~~ ~'esl
. Ii.bas. clo_ ..... difll<li,œ
pas ici ou la, maintenant ou tout li rheure. A la revet'Slbl11te d~ Les objets c:olons se montr~'It i d~ , pllIIt-
concept qui triompbe idealement de l'irréversibilité du tem~, il dè1erminœ devant le speet.ateur... ilI"'''pw$. llo;ip~~.........
oppose, parce qu'il est de l'ordre du sentir et non du conDaltre, tion dëlerminee OU détenninabiedaMI'esJ*'!''IiJIocl. defriC:rt 101 ...
et
l'omniprésence du lemps. Nous pouvons mesurer l'importa.nce Ien"~nt, ils apparaissent les uni li ,;6tê . . a~espIIZ allDlik les dim-
g"lres. Le $On, par contre. rcmp~t et trJ~_~",,' .. clo"~
des analyses de la danse, qui ont conduit Erwin Straus li éluClder renc:es de l'leU, bo--~~
une temporalité et une spatialité, dont le style différe radicale~t ""'ll"-'-- l'espaœetdal'lia--.....
"..xJ
10Ul le: monde à paniciper i sa propre: - .
des structures de I"espace et du temps dans le domaine de la repr& oFoe Le son e5I pris,u
scntation ou celui de l'action, Cependant cette opposition n'~t pas ~o~. Ce clêc:a\&~ ~l
niveau du sentir la couleur lU OlYCaU d ~ _ _ MIÎ:i c:dte disU'-
, • spcd"' ..... ck$ ~
JllStifiè par la valeur pratique du l' 'te oripl1tllc .
bution spectrale n'empêche pas unJ d1ea_csI-~
qu'E S , .. Laooule ur• _ _ ac:olJS\lll--
. .,raus a mise en. um1~re, rëduit pas' 1'.....-;-
Rien ne dépasse en importance dans l'histoire faite ou li faire: ~
'._
resthét!q~ les ~nal~ par lesquelles Erwin S~raus a m!S~ e; du $Cntlr. Et l'espace chmatlque pt5e l'~ lie DOIC a ~ tlIlII'.
.. Le COntour sépare chose plu ~ fOfUlC' f~ ~:; ~
~nœ lanlCulatlon de la musique et de la danse et la conStitution .... ~ais dans la peinture rd,
rao::o la liP c:sI \illUte
1n>pllCC du n~ • _. ., . . la souc-
,-.Ylillge, ...... premlere nous donne aeee5 a le' mOins dans le style piclural classIQue.
COmmune d~ tOU$ les afb. La seconde est li rori,Bi.ne de tOUS
~ de 1an. Et ~ c;kux $Qnt liCes.
1 -
t.
2.
E. ST1lAus v_ SÔIM lin s;,.o;, p. )4t; u-L"
1. '
J2D'SZI,

1 Md" p. 219; lrad. p. 176. • "'"


,.'hW., p. 199-400' trad. p. ~,.......,
I~'·· '
. """" p, 400; lfad. p. 60'1.
'"
REGARD PAROl.E ESPACE

«la couleur donne la profondeur - non perspective, non suocessive,


mais simultanëe 1 >1. Cêzannc décrit ainsi l'irruption des couleurs
DIMENSION EsnlfmQUB DANS LA

L'espace du payaa._
PHtNow
""'"" ..
dans sa vie et dans son tableau: L'cspace du paysage est un ctpaœ plein. ComITle da '-Iyriq
scIon E. Slaiger, le monde y remplît le moode .~nt ,~., ' .. -
', " , . . 'Y&ll
çho$CSo. Et. sc rcmp It UI-tnenleen aout. L'esp&oedll pI;)'$I,I!_
", Les 001,lleun! Une logique aérienne. coloree, remplaœ bnuq\1Cmelll la
IOm~. la têtl.lC"gêomètrie... Je vois. Par taches. L'assi5e &êolosique, II: E. StntUS a fait une analyse definitivc elt au prineipe _ ~
monde du deain s'enfonce, s'nt écroulé comme dans une catastrophe. Ua de la peinture de paysage, maù de tout tspaœ pietIlral et _ _
calacly$me r. emportê, rigênérê. Une nouvelle période vit. 1.8 vraie.nU n'y artistique. El pourtant il c:st le c:1tmitt qllC la peinture 1 ~wrt.
a plus que des «Iulcu"" et en elles, de la clarté, l'ètte qui ln pense, ectte Entre sa prêscnce obscure et sa présençe claire 1'illlClit 10llte l1m-
monlOc de la le!Te ven Je soleil, cetle exhalaison des profondeun vc~ toire de l'ëtonnement qui est UDC histoire du dévoiIemml de l'êttL
l'amour. te &ênie serail dïmmobiliser celle ascension dans une minute Le liel ç'est toujours ce qu'on n'attmdait pa. Maîa q..-l ru-
d"ëquilibre. en suggêrant quand même 500 élan l, lendu sc produit on 1t découvre wœmc toujourIdii' li.
L'espace du paysage est d'abord le lieu _liea c1e.r~ l'fI'da:
La couleur .. gloire des choses .. _ alors que le dessin, dit Claudel. Dans le paysage, dît en subsumee E. StrIut.I'apaœ .c:al(~l'" 1
donne le sens _ possêde tous les pouvoirs du son. dès lors qu'elle partir de l'horizon de mon Ici;etjcnesuillciqu'.U Jar&ellli npIll(
n'est plus descriptive d'objet mais constitutive d'espace. Et cet sous l'horiron duquel je suis bo",: Nulla~_:~~~
espace cst aussi un espace plein. « L'espace vide, dit Katz, est
rrspaor plein de lumiCre. Jo En fait.. ce qui c:onstitue la p~U~
• Du pa,nge il n'y a pas de dbodoypUlICllt qIU
. d ,",,--, 'ea--
géographie; nous sommes sortis u ......... g,
1Ie._ 1

de respaœ c'C$I, plU5 que k: son lui.même, la musique, c'CSl·a-dire nous nous sentons perdtls l ,lf . .. .-b'Ieg(lllllp&lW
le rythme. Toul œque E. Straus dit e:-:.plicitcment des ntpPOru de la Erwin Straus justifie oette ditcOIIlDlW.e par':r du paJ'IIl poe
mlUique ct de la danse peut s'ëteodre, d'après ses propres principes. des dcux espaces, Sans doute ~UV0D5-1lOUI doaI aoUC Ici. ~
i tous les ans. Tout an est indissolublement musique et danse. Van Cl\lrtr dal\s la géographie. MlUS 00" 'J. P""
, , N ' _ ...... JieU.. ...
r-..
Goah, Gauguin, Kandinsky ont parlê du moment musical de ~ n avons plus de heu. ous n a ,..-
peinture. lis dësignent par li avant tout le rythme coloré. M'an devie-":t ~hëme2, Jo .r tu ZT.""~"
couleur et fonne SOnt însëparables. Leur accord varie selon kil MalStlestuDCautrem.lnJC'fede~ OWiI-o.-lI, :-:
sty1el. Mais dans tous les styles eUes ont un principe de co~· SOrtir du paysage, L'art com"oence a cd r" 0.-11, -
dance. Cc que nous appelons fonne et qui peut être uo ftUJl .odé- pa.ysa~e, le paysage devient l'ouvert.;;: .(,)""'j'~~
pendant de tOUt contour (Rubens. 'Rembrandt, et naturelleJTlen~ ChlnOISC, le paysage, dont le. ...0ID est . 1 r"~ Il pa; .........
tout un ~nt de l'art après l'impressionnisme), est le ~0a:..
choriaraPhtque de la peinture. La peinture est faite consutu~ .. ::rea:~~~:~'ieD:':ec1a1:'";:': ~;:'_~: 1/.
nc~1 de la coDCOrdanoe intêrieure de ces deu:-:. moments. 1ta ~~hll"sîècle:Hercule SeJhcrS.,J)-:,V;:',,rJ ~d.! c:.~F· F
prCCtsemcnt notre accord avec l'œuvre d'art est fondé: danJ Omologue du MOlltogfW J , .,,~" l' _ .,
Ua
CQncordanoc de l'œUVre mue eUe-même, c'est parce que, en ~ Partird'euJl elre. Terre.'C;,{», L _ _ - • __ ~ • • _
.'''''" av~ cIl.:, notre rêccPtivitë ct notre activitë sont l'une rempÜll
ct autre Induite pa -'. uvodS
..
d'
~ Paysage en Chine et CD 0
p;,,~l;r,geSong sw--·"I~P:
'Ir'
1
L:
,_._
_
=.-"
1jtfIil!I"'"
1Ie1lta 1 N r ces _lU moments. fl Nous noUS mO d&oI" ,yo;..- ..
1 lu~ ous 5lentons en nous mouvant. Jo Le monde soDDC
oooune
CO
rnrne parfois une tu& de ..... ~
""",;,7c:-_ dans le silence.
1. Il. DE.....VN...V 0" .......,___ 951 po 110.
1. J'O"3QU1IT c'; ~-- fi l'A" .tNllI, Pari&, S.E. V.P.E.N.. ~~. ;,MI6J1-
• ~-. Po aJ [P...... Ed, Elxrunarir>e. 2003, p. ~1·_ _ 01
'"
REGARD PAROLE ESPAce

du monde comme l'Ouvert de leur dûpora,.',.... Dans les paysa


DIMENSION ESTHÉTIQUIl DANS LA PH~NOMe.o...ooll!

....r. Et ses analyses établissent in ((}ff(,elo ce paradou .,.


o' , d' .
,
qUI an
.
hollandais. tcrre el ci~l.n·onl ~s panie liCe cnlre CUl( par un Sim: l'essence:. 10g1qucmenl con.ua. letO'": et CStbttiquement (01lCOf.
jeu de rd\eu. Ils participent d une seule autogenesc de l'espace. les d:.nlc. du mou.ve~ent,: ...Elolgner veut dire faire displnîlre Ir
phénomènes y sont en suspens dans le Oui de leur ëvidenœ, comme lointain. c'csl-Q·(ilre 1elol8Jtcment de quelque chose, veul dire
un nuage entre ciel et lerre. el rêtrc du monde s'y dévoile comme :.pproche '." . .'
rou'-crl de leur upporairrt'. Ainsi se trouve rondêe, dans 1é-Ioignanent el le klintaiR, œue
.. Viens dans l'Ouvert .. dit Hôlderlin, exigence qui .semblait d'abord y COI'Itrtdin:: cDanl la. jHbc:1lOe le
Ainsi. dans ces deux styles de paysage. le surgissement dan. Irouve une tcndance C$SCnÜe11e i la proximité~.10
rOU"crl ri,'ile rouvert comme l'abime de notre ancienne perdition Celle tendance, dit Straus. $C ria.liJe i l'tut pur dam la mll5ique
el de noire nouvelle ex.position à l'être. Entre les deux, il ya cel éveil cIl:. dilil$C. Nous ajouterons qu'elle est celle de lOtIS Ieti 1llU, En
qui a son analogie, mais non son identité, dans le réveil que E. Slraus mcltanl]'aocent essentiel sur le proche el le lnintain, Stnut pote le
anal)'$(: dans son chapitre «Sur la veille 1 ». Le moment décisif est fondement d'une phénoménologie de l'espaoe artistique.
celui du c< se dresser ... En lui nous sommes noire propre départ el La notion de perspective a lon&temps 4arê Ieti Ihêoriciens de
n?us Surgissons à notre voisinage. La peinture de paysage a son l'art. Maintenant qu'elle a cessé de rf:gner dans la peinture, nout
dePllrt dans ce que les Japonais appellent le Ah! des choses, que nous apercevons qu'elle a toujours l:té une fonne .ymbolique
nous n'éproUvons qu'à nous dresser dans notre verticalité exposée il. (Panofsky), et que ses inventeurs au Quallroc:ento (Paolo Uœello,
tout,.comme I;ln point d'exclamation au milieu de la vastitude phé- Piero della Francesca) l'ont toujours soigneusemettt limitée, de
nomenale. otA même ma corporéité, je me trouve au centre du manière qu'elle ne troublât pas le pouvoir spatialisant des fo~
mon,de qui s'ouvre dans la dimension du proche et du 10intaiD~,1O elles-mêmes. En rait et à nous en tenir i la peinture depUlli la
L ?uv~rture du pays.age n'est pas la même, parce que le proche el RenaissaDCe, l'espaC;C; de l'art est constitué par la ~lutiOll ~
le lo.mam y sont autres, Straus nous le rait entendre dans une tensions du proche el du lointain, de telle sorte que 50ICIIt ,.boIies
admirable ronnule: «La peinture de paysage ne represente pas ce ~ Siructures de l'l:$paoe de l'action. Dans le C()II«tt (~I': de
que nous voyons, elle rend visible l'invisible)." GIorgione ou la Joconde de Léooard, la zone mo)'CDDC de 1eSj: =,
. Or, P~u.1 Klee dit de l'art tout entier:« L'art ne rend pas le visible, celle justement de la penpective,est supPrimi.e;etla~~~
il tend vluble., .. la UHle lointaine y sont entrelacCes de telle sorte, pu 1~ rd),
, la r~ule de Straus He la convocation de l'invisible â une tr&D5- lumineuse de la couleur (Giorgione) ou par ~ ~IO ~ roçhe
onnahon du rapport proc h
~ da e- l ' " qUI met en cause la strUC ,u~
olntam que ~ lointains sont proches et les proches IoilItItJ!S. QuI. " p ver
•~n men.tale de l'espace et du temps: Partout où il est question de et lointain sont absolus ils ,'identifient. Nous pouvons 1tpfOIl •
Parti. , jmmCII5C tDl5QlIC
-- mOUVOir'~I le loi, . l d " "•
I QIlI eSl Q for~ spatio-temporelle u ~11 1 ba OIS dans la nature. n arrive qu'une brume . eo SI.l5-
D
e«anscetlepropos'f
'. • 10n,1'" aut comprendre l'expresSIon
. ",' QIn,ain" Pe $1: d'Une haute montagne, et que son ~ a~50UllIOS
n y IntegTil.lll le sens d " . . h ,du
lointain'... e articulation polaire du proc e e pa~s dans. le ciel, sans aucune liaison Sl:DSlble.t«: 'épanouissant
la phénoménolo ' d t au ver;i ~~ blcn il arrive qu'un sommet se dl:~o~e en ~ouvaDte des
jour la d' . gJe u mouvement instituée par Straus me nu Ca emeDt en lui-même à travers la dec (Urt: _ un sur-
_;-;;-:,-'m_ens10n ex.istentiale de l'é-Ioignement au 5eDS de Heideg- ages D se doooe co . .,
gi~ . ans ces deux. cas, la montagne 1 Nulle prollPUt
I.E.STIl"'~'S.v_Shutd.' . n"ap ment de l'inaccessible dans le proche abSO u' ht! paree qllC
î ~~.. p. 2\11; 'rad. p. 441. S """" p. 279 s.; trad. p. 4]) s.
~.. p. MO'lqd
Proche celle d'un lointain en suspens, EUeest y·-··

~
4. l'. kt.n" &~ .. p. S19.
S. E. ST"'us. v_~';':'::..<Jt~.da"" DIU bild1w,uclw /)nIkUI, P. 16.- 2. 'oi.t ElOEQçI!.k, &in wtd ZtiI, f 23, p. 10'•
...... p, 405; I~. p. 612.
REGARD Pi\ROL.I!: ESPi\CE

dans rou'·ert. Surgie de rabime, comme les .. terres rouges. dOQl


parle CrZ3nne.
Ce sommet du rapport pathique est aussi le sommet de "an. El
l'analyse st~'listique des Œuvres conduite au plus pres de leur auto-
genêse sp:lliale et temporelle met à découven sa dimension existen_
tlale. - VIlI -
Le Style fonde le moment pathique en moment esthrtique d'une
eo--p~nœ où notn: pouvoir-ê:tre (&in-lr6nnen) n'a plus le sens de
L'ESTHETIQUE DES RYTHMES
la Sorgr et pas davantage ne démissionne de lui-même en s'aban-
donnant li Iïrnmédiat. U proche n'est pas l'immédiat. L'an n'est (1967)
pas un • naehtrlfglÙ:Mr Sprung» dans un ouven qui l'allend. Il est
l'Ur$pr..,,,. qui. de l'ètn: perdu dans le paysage, fait un être en
étonnement dans l'ouvert. Si le signe vise à un scns réversible où
l'ûbnnrn stoclr.e un )(~IA-~ i:; à.1!l., les formes de l'an fondent notn:
prêsence sensible en E1<lùlA-oc i.; à.d. u destin de l'art est cclui de
l'étonnement où s'éveillent les transcendances. Le philosophe est un perturbateur. C'est li. $CID tnit COlIIIlI"
La phénomênologie d'Erwin Straus permet de rendre l'art à l'art, avec l'artiste, s'il est vrai, comme dit G. Braque. qllC rm IOit fsit
de le Situer panni les autres formes de la présence. comme une pour troubler et que la It:i~nu ranllF~. U trouble la bolllM
presence irremplaçable, paree qu'elle ouvre une interrogation au eonscience, même et surtout lcientiJîque. Mais il oont............ pu
large de laquelle l'uthêtique des esthêticiens peut se rencontn:T cbranler la sienne. À cct egard l'esUlêtiqllC est UCIlIplai~. Sa pre-
avec celle des artiues. miérc qucstion met en jeu son existeoa: même &0«: oe1k de ~
objet. Cette question la voici: l'art ~UI,fl_iT~ L'~. doi~·d
, La Ou l'orpneoenlral de tOUle mise en mouvement dans le temps el dans mourir? _« Il est marI », rêpond Hegel. Ce CQIlSIal ~déctI pme
1c~,ace - qu "1'
1 • appellc cerveau ou CXJ:ur de la création _ détcnninc toute8 à l'ironie. Il date d'un siècle et demi pendant ~IICI ~n;::,,:
I~ fonctioni, qui nc voudrait habiter là comme artisIC '? encore une assez belle survie. Mais q~. la ~uIUludc: b(oaUCOUP de
fasse pas illusion! Schiller nous en prevtent. .. II yen;, eu ih iOlll
bons et d'intellÎgents; mais toUS C:OIDPlC1l~ pour un ~. a_ mille
gO uvernes ' par le concept. T' . ' du wuee
oste esll'elDpue videl .•
formes changeantes il n'en fait qu'une, lndl,enlC, ~':"":-II'et1
Hegel est le philosophe du conoePl. 1naJS . le.wueeJJt -llCBl-
s)on'"
pas une idee: fi:r;e' et les yen qu'il cite de St:biJIcr p.:
--Ir _ ...
,
autre sens. encore plus grave pour
l'art. u etJIId,.· ...
~ touI rait
.t"....t'rJ1f" 10Uf à tra~'s tOllf, NOP pas un Iui-__ ~ ~
a1~q"
•......

d'être mÎs à jour, maÎs un JC1Ijqui .'efflll1~ produitliluJDiërc~


du monde et qui, en se produillflt en die: ~ e:ctte lulDii"oII r~
1ot1l 1lc 11e il vÎCnt à son propn:jour. L'art , $
-
l ' ". VON Sc.nu.u. r
..".... ".,.:.,,/00',;.,.....
1'. ._ ,
.
à.t,.
Il..-. .... ,,.. 1--
Table des matières .. L'êlre du rythme_.
REGARD PAROLE ESPACE

. .. ._._.._._..__. 214
Rylhme et insiant critique.. __ _ __ 222
Styles el rythme 227
Annt-propos de Chf. Chaput et Ph. Grosos_.. . 1 Conclusion 229

intrOduction aux .cŒuvres philosophiques» de J.-L. Chrétien 7 IX. -l'an et le pouvoir du fond 231
Forme el fond 232
1. .. L.c rala dilemme de la peinture: abstraction ou réalite (1953) 31 Fin d'Un espace, naissance d'un monde 255

Il- Tai Coat (1954) .--.-.----- -.---. ......_._.__._____ 53 X. - Ludwig Binswangcr 271

III." Comprendre (1961 ) __.._ _ _. .__.__ __ 61 XI. - L'équivoque de l'image dans la peinture 275

XII. - La méconnaissaoœ du 5enlir et de la premiêre parole


IV... Le dêvoikment des concepts fondamentaux
ou le faux dêpan de la phenomenologie de HegeL. ..._. 323
de la psychologie à travers la Daseinsana/yse
de L. Binswangcr (1963) _ 131
!fIIUX des noms propres _ _ _ _.......... 401
V Fonne et art informel " h................ 149

VI. .. Tai Coat: solitude de l'universel (1965), . 167

VI~Le dévoilement de la dimension esthétique


la phénoménologie d'Erwin Strauss (1966} .. l7S
~ :.rnent pathique ._.__._._.._ _.._ __.._.__ ~ _.._ .. 188
l·~~----_· ..···..·_·_ --_.._._ _._-_.~._~ _ ~_ -.~. 191
l'tI:IJac:e - ...._ _-_.~ ..... ~ ~----._._ .._ __. 194
du paysage_. .~... _._~__ __._. 197

~-l"~ique
datia de l'
des rythmes ( 1 9 6 1 ) , - - - - - - - - 201

Dt la r.~.ury~
art et la naissance du rythme~=======
__
201
208

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