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Œuvres philosophiques
REGARD
PAROLE
ESPACE
Av"
unI!' introduction gin&ale de
JEAN-LOUIS CHRÉTIEN
cerf
•
\
- VIl_
LE DÉVOILEMENT
DE LA DIMENSION ESTHÊTlQUE
DANS LA PHÉNOMÉNOLOGIE
D'ERWIN STRAUSS
(1966)
l":ut ~;I <k respfil tant 'iUle rapril "i1 c;k fan. Mais ~ t ib
yn-o:u[ rWl .;k rallln. restMtique llC' le !ait pas. La ~ en
:llrIJl'k: r~ue D'a PlU encore atu;nl sa m.lljoritë spi... :'-
Euw:: d"UDe ~ plOyet: qw lui don .... acm i la sp'rifirW," 1
:ICQ ~ 1;7CS( â dia au.., dimnl:stom ~ .... N .. I
Qes <ZQ.... n::'l d'":art m./-:ooDCAWiil.
Or F"cm."I", ~ue d-Erwm SuaID. parœ qu'dk_
.L ~'a't k:f dlre..~ de K'DJ, C1 lot JoUlut c1ÎskDliaJ . ,
1
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~ . dk . , ""'" Il.,,,e dê1Cfminic '1.... n'.IIci"1 pu ce qu'." . . LII IC~ de l'art. 11= ~ P'OJII': n'~ . ; _
prhen'-'. c'nl4-dirc 1'~i1 «JI>tCÎCnl .1iOÎ-1i'*mc'. çrélllWnl dsn. J'iJémenI ~. _ Wh ;...
Mne pat. )n riTutiont cs. .. propl1l' '· 1 1 'b
Oc mtmc. en ineluanll. ,ulîté de l'œuvre d'.n danl une npr6. de 111 philotaph)e. qui ronUmtft ,Mji'l ça-
tcfllllJori. Ifeael lui dénie IOn plein droit d'~lrc a"tre chote qu'... preMion. de m.nifestation ou dl ,.fllll si • Ca .......
objet rCJ'rbenli:. d'tire une: œuvre m fonctionnement li l'état Hbrt. prêlendtn t cU:sianer. dan....., ,hainW:. .. ... ' • .rr '.
L'aM etl pour lui la reprbcntation ou l'cxpreulon d'un contem:l. de J'lIrI. lei enveloppent en réalité dam. lé' N iii...... q-. Il
Il uvair le com:epl. ou encore l'apparition ICnsible de l'Idée. Le aénie .péc:ulatir de Heael .ubtdttlll' J'aaaI)w _Cji. ,. .. .w-
ICnlible elt I"upolilion du concept, il l'expotc lâ d8n~ IO? ~re-"
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live. et qui contient toute elTeet.ivlté" tot* c; 1 ,... Or clOllk
objectir. Mai. cel ~tre-là n'est que l'ltre-hl et l'obJectlvlté du effocti"iti .. et ft toute opért.tionIJ siJll1fIctI1 relJ1 lililt CI 1''-
COncepl. ralion en gélliNII, c'ell-'-dire fimplemall ji , ~ .epl,
..ni que les (ormes artiltiquca aient Mi ~ellIItalC' 4aW
Le Knsible (et loute objeclivitb) ne prde dlln. III bellutb aucllDC' au1O" l'acte conslitutif de leur fonnation. . .. 16e1'art.0lI
nomie. mai. il a .. ~nODœT li l'immbdialecb de lIOn !t~, p..uIQUC cet eue C'est cl propol de III Belle lndividllllliu, poillt 1O~1ÇI;.,raite: qu'il
n'ett que l'bl"!"là Cll'objedivilè du conœpt, et ~u'il se I!OUYC p<Mè ~ la vérité de ce schème lui pIll'llÎt .voir ... coa!J'DlI~_ _
u'" rhliti qUI prUenle le conœpl comme ne r.... nl qu un.vec:~:.:;;;;. le représente Ilvec le plus de précbioD, dulI_..
tivilè danseel !tfeolà objcctirsien. CI qui ainsi ne valul que comme _ . - - mais convergentes. qui nous6c1aiœD1 ..... 1OII ~
du co.-ptJ.
~r li aoP.
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.. ....".., '"' ""'" dôA ..., .. ~1c v"," .... r.rl JI"", ...n••",...1 pr""QIOdIUf'_~
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--...... <li .. "' .....' " .le ,",.u,,, "" "",,,_nI ae., Il
REGARD PAROLE ESPACE
UIMENSION E.mll!T1Q01! DANS LA ""biow
L'apparaître de r1dëc au jour de la forme n'C$t nullement élucidé
b4oLoot. Il)
slyle signifie SlIns représenter, Et pour l'avoir '
par le!; l'IOtion~ d'expression ou de représentation qui "appliquent manqué le wg(/,' de l'art. 1IU1lq1le, Httd a
indifferemment aux images, aux symboles et aux signes. Ces repri--
se:nta1Îons appartiennent il la pensee clusificatrice de l'entendement Le L<>gwl de l'art esl-il pl~ respecté et la <Il " ,
fonnel qui plane au-dessus de ce dont il parle sans le voir. L'aPPll' dans les philosophies spêculativa ooatml==:~tal.,
railre de l'Ida: (ou de quoi que: ce soit) au jour de la forme Tette , _1 toIII lia
versant sc: presente comme une on1olosie (l1lthropoL. ) ,.
nrc:enairemc:nt voilé., aussi longtemps que l'apparaître de la forme A . h . _pqat "" ..
paro e . u premJCr c a.pttre ~ la l'~/elitt fQprlt, 0iJdtit
elle-même. et plus généralement de j'œuvre d'art, n'est pasélucidêen pour" le sens el le ~Im de 1art puisqu'il COIiOCi'1t la _lion,
lui-mme. Faute d'une élucidation de ce moment, le com~nt de Hegel oppose: le sentir (Empfinderr) et le dire et accorde.u IeOOnd
l'apparai/re de la forme l'51 englouti dans le quoi de son apparenu le monopole du vrai parce que la parolc est l'orplltcllem.ilicudcla
vraie,le comment de l'apparaître: de l'idêc: est englouti dans le quoi de médiation, Nombre de philosophes identific:nt.ujourd1tui le l.tJfM
sa manifestation concrite, L'apparence est vraie paroc qu'elle mani- au procès cohérent du discours bumain, qui eu pt' ., '1 lPédia-
feste l'Idée; l'Idée est rêelle paroc qu'eUe prend forme dans UTie lion entre l'apparilion irrbcnibleda pl!'~ '.....'u .. ,i(1 ........
apparence. Cependant ces deux .. paroc que: .. n'ont d'autre confir· et Jêven.ibilitê de kur sens. de leur cw·....
mation que leur ajustement mutuel dans ce chiasme verbal,
Mais pour comprendre comment l'ldée peut prendre fonne, il Ce que nous appelonl l'_nec, écrit E. ~ .'C11 pu IU~œ.e.
faut savoir comment une forme se forme; pour comprendre co~ que: le phénomène médiatisé dCVCll8nl objet dmrtrlirIabic par référmce il
l'intC"nlion fondamcnlalc du disooul'$, qui Cilla poIIibilitédcdift 101 qui 1
ment l'apparence peut manifester, il faut savoir comment une mam- ~pparait, la ...érilé du ~ Le pbê , De pan M ,,- .....
festalion manifeste. Ces deux dimensions originaires de la forme, la maÎll'elrc ne peul ~Irc que dil l.
structuration et Sil révêlation, ne peuvent être saisies qu'à partir
., . tj •
d'elk:s-mêmes, dans l'auto-manifestation de la forme: corrunc:"~ Dans ce régne univeT$t1 de la parole, ral1 eN lu.-matIt ~
nomêne ... Or .. le phénomêne, ce qui se montre en soi,mème, conslJ- comme un langage qui mêdiatite les a~ Coudlot:Dl.1a ~
tue un mode privilégié de la reneontre 1... Le tenne de renconlre eJI lo.'>Ophie énonoe+elle le Kns du lanpp: de l'art? Comme ~ ~.,a
d'autant plus prégnanl ici que le rapport esthétique implique. urw: PiU de méLll-discours. mail det discotu'S qui sc, ~I, ~
communication. Or Hegel laisse cette situation dans l'oubli, N~ rosanl, el propos;,tnt un. même OOIlte1lc, ~ ~ .....
l'appan.ÎHe de l'œuvre d'art, ni notre communication avec:~, ~ lIpp;r.rtlent au lanpge qw cst capabledc lét - -piOIW
d'une _n;ne générak notre rencontre avec: quelque: choie (ttan t e'e"'-a-dire;i la phikKophÎt. 'CIIAt_ :
~ caraaere nntologique de l'étant, dans l'apparaître de:. ~vr: MlOÎS en réalité, il n'y a pas deux d~carr::'t..'pc '''18''
d an ne "'Ifll Iflte"o~ et pris en compte. Or ce qui çonJtltllt;e" l'la' un di"COurs. Les liaiSOlW syntaCtlQUC' ~ ui aurait ~
dilT1CTl'''''' f'IfldalYlCllt/lllc- de oct apparaitre ct de ceue çommun, • l'~\ daVlOnt:.tge l'art n'csl une réali~.,inti' " .dU, q ~ L'art
1"".', Cl qu, ~ unit indivi'iblemern dan~ le r/llpport esthêti.que, e ett d,Circ médialifOéc pour lOvoir une tiJJli1kaUOll ~ r......1a;t11 . -
10: Slyle ~h" le ,tyle rC'lle pour lh:l'elleure nwrte. L'unIQue: pa.
qU'II lu, "''''-=re dan, 1'1:.~"ltJl1qlM: nt une do ptus plaid de tOI!
Il C\I pa~ f/llit de .dx"es mais de I~: CS·
;
dilRftal:lC cMftI
~"pgc, il faut remanier le lefI$ de la ~:I~ Fot:iItJtt:· lA
<E\lytc le", ne IlCUt lui ÇOH'Ilpuer que celles auni vîdel _ et JIOfI
hau.d .... ,." MO
'cu....,..,
. de r~n '"
_. ~e /Il• ".unaamatlon).
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....... 'ur e mode: de l/ll repretoenlaUOn. El pat
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-•.,~ . . . .
Hege , n• a.' "
. le
Il
~ltne et forme »oc ré5ume daN celte fona!
.\Itne .ignifie, lit fonne le tipifie 1,. Le
_
1iP·-
'~cIe rordrt'cIe
'P' 1f61." U.
meme ,1 nI "',"duit li vu;. d..n. l'art une reprétienLation, ~bif 1 ..... U.·l>"
l' E. ~.lI<lUI!S, LA f)1i<'_~" ~ S~;.uF, 1*," 10.
l.l Ilu"u~.._..,.,.... -.1 ~""'''''1, p,)1. Il. f'uc".UH<, 1.41 VI< MS/-. ......
,u REGARD PAROLE ESPACE
place dans respaçe·milieu elle temps.milieu cl y li sa précai~ stabilitê l. perçue dans sa genèse. la Gt!Italtesl ~ pourains! direunerOrlttÎoOnde
ronctions. Les fonctions IOnt de ItlIture PUI'mIellt llpirituelk. Le
Quand il s'agit de l'art, nous devons faire des réserves sur besoin d'CJ[pression est au foDdemmll •.
.. l'espace-milieu •• le .. temps-milieU., et la '" précaire stabilité», C'est exaetement le nippon iodiqui par Prinzbon œ-Ie dia-
mais le mot appal"&Ître doit être pris, comme Fink le prend, dans pitre intitulé: ~ Le besoin d'expreMion elle. h' ".... cIeI_
La pltnilUdcde son sens ~rbol. L"apparaitre d'Une fonne est son acte danees â la Geslo/tung.1ot
même... Le monde sonne... le son est l'âme de la fonne ~., dit " Werk Jst Wrg» dit Paul Klee. Prise dalll 1011 lIIOIDmt applri-
Kandinsky. Si le monde sonne à même l'œuvre d'arl. et dans chaque tionne!, qui est celui de la communication daIlIl·~t. le
fon:ne artistique, c'est parce que la fonne est, conune dit Paul Kkle. .. moment de vérité lot de l'expéricDoe .... bkiquwtûs6que, l'œuvre
_cosznogIênêtique ... EUe l'est d'une au~ manière que k symbole, n'cst pas efTectuable sous la forme d'un tIlè:lœ, parœ que les stnIO-
lequel aUS5i inaugure un monde habité. DaM le symbole êgakmettl, turcs de son apparaître. qu.i sont indivisiblemenl œIb clesa.~
structure et sens coïncident. Mais landis que le symbole est un IUlion et de sa donation 50Dt dam: un état d'ewc.p:ooedd onp
opè:rateur constitué, défini par sa place et sa fonction dans un perpétuelles. Sa config~ration signifiante ne te soutien~ Q~ de 1.
systéme global, la fonne n'est jamais, honnis certains cas-limita conspiration des rormes créatrioes. dont cbaalDe a pIi'Ue 1iée a~
IKopre$ à eertains arts dêli1Xrés, d'ores et déjà constituee. Elle est Ioules, non pas après coup dans Uil.~ fiIonJ tku/tllll, lIWI
swgissanent d'elle-même' elle-même:. Le symbole est .xpx-fj, Ur- originairemenl dans l'acte et aclo1,J !-~.desa..:;"'~ti:.
~. Le signe est UNeif. La fom'le est Ur-.sprung. Sa trantoendance
est autre que celle du signe et du symbole.
La marque de la perception estbetique..1OIl ~M
pat rapport à toute perœption .nalytlque, est à e1w. mtmes leur
1WJi" el
Or c'est préeisément cette demière dimension que méconnaisSent CO?cOrdée à ceue aUlogenèse, oû les fonnes 1011~ (rythmique)
les théories liCientifiques de l'art. Au regard de la Gestalltheo,k (que ~ole, sans aUlres coordonnées que leur ~ oetle extue a IOn
n?U5 prendrons pour exemple parce qu'elle est implicitemen! en.Jll- 'ntrin":"'uc Leur constituOOa est eIt-stauque" ._~-~
-... . tialité· unt QrIilIlOUO'o....
~ dans toute analyse objective-structurale des ~uvres). 1 œuvre exPfes.sion la plus simple dans Ieur.pa . peuljdlPstue prile
d ~rt est un artifice objectif. une constellation figurale, dont les à la ditrerenoe d'une forme matbèmatique. DC ~ clal'lI kt""
1015 50nt aœessibles à la méthode expérimentale classique. Or, en ftagrant dèlil de localisation. Aucune f~'t à l'itnIF de lOIl
entre la GrslQluheo,k et l'art des fonnes, il y a toute la distance classiques-graphiques du contour, ne se
de la. Grs/allllng. Par une coïncidence qui D'est pas de haSard, oc
dernier knne I:$t le mot.clê de trois ~UVre'J capitales, dont k'
_ 1
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....; Voir Oourricd SEwru. OttrSliljr . . ,..... ~ V"f-~"+ ....
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j, ll.Sprinan. 1922: P.ul KLD!.e-'" .
..
La méthode phénoménologique. que Husserl a conçue dans C'est juslement cette présenœ (et oclle ritJlifi irt(Ihj«/iw) qui ~ le
une double opposition aux anticipations présomptueuses de la phi· foyer de l'œuvre phénoméDoIOJiqued'~SUa~ 11 n'II ~ la
Iosophie traditionnelle et aux prises de posilion reduetrices des dimension communicative el $i-JDitiaDtc préalablr; a I~ ot;tdi....
sciences POSilives, peut·elle réussir là oû les autres écbouent? tion, au niveau même du Sentir. Il Cll)lIIllICDl:lIi où liIlil r~
Dans son propos de revenir li la tlçhose même .., peut-elle aoc:éder intentionnelle de Husserl, â oc1te hyiétique qll'i1 a ~.:
li l'an dans son opéralÎon originaire et en dévoiler la structure
es!inlticlle el la constitution fondamentale en se confonnanl â la
POuvoir l'edifier. Â la difïCf'CDCC des da~ ~bles ~ _
qualÎlés de choses par des noèses iDtellt~ ftI la:;' t
e:
,- b- - , • • ,Ii sont des & ..,
définition hU55Crlicnne de la Yirité: la vêrité consiste dans l'être- o 1et, les data sensuels qui conslltuen _"
aupr~e l'ob.il;l el dans le dévoilement de l'objet qui se montre , •• d . ., . d-- --hO· nnellluerYenl
'.. 8ta qUI en SOI n ont nen ID..... ,. lé' IIC d'lIll (l)Ul
dansl ~tre .a.upres-du·sujet qui le vise 1 ? Il semble à première vue q~ mattçre aux premiers. Erwin StnlUS éddic u~ b~ uqen dehorI dl
:7 tte defin,IIlO~ ~'accorde de la manÎère la plus expresse au,,: ~Ddl
o~s de 1 eXperlencc et de la connaissance esthétiques.artISUq~
aUlre Style, qui met à découven dans le. Senur rncmc~uelconvien
toute référence li l'objet, un sent inintentlonnel..pour LOOwi, Bins-
~q~l onl ~n vue la méme rélllité). Mais paradoxalement elle s y 'n,-,1 l'eXpreSSiOn . . ' de....
de direction '''ns introdUIteh' plIr
omênolollC , de
p
~.ct,:ord~ d ~ut~1I( mieux que l'être-auprès--de... de l'expérience esthé- Wanger. Ln hylétique de StraUI elt un.e. en"_,, ICIn nOlll. et
- E n ,~" ,- • ( l'csthétlque.
tique" . ('J"' ,.- ." ' h usser ,-len une mtentlonnll
""Ii, , . .""" - - ,-He. II' , " ar.~(J J"rj(J~<;, de cettc (Xta6Yla~ç dont .. $011 scnullthenuque.
conSCIence ou m-leux 1li pr • scnee - du speçtateur ou de ,- au 1
d , une œuvre d'art'
d-".' don~, IIprês Erwin Straus, elle peul aU1Sl ~;:Uvre pettlêl~""jC~
n a pas d' autres structures conStitutives
.' q-..__ 1e:I B,en qu'il se présente en psycbOlo.ue: . dant l'hîiIOIfC de
Perspeclive, au point de vue de l'ettbtOQuC,
1 .,
• 0::. FI"',,_ L ~Y. iII""'~- JI. "III n-
," ROOARD PAROLE ESPACE
.."
,
~'''LAmENoN~
lïnslant dt' l'art est le lieu temporel du rythme. Cc qu'est le rythrDe L'opposition qucjecbcn:bc ici à. pmmlcrpoorcancf .
~ ph.' . ".,
.
.. _ Ia"i'$ :
'"
en lui-même nous est generalement obscur. Il ne se laisse pas rnett~ enIrC&~~gra >te p;l.yUJIC,JC " p l i , ' tilldiq', •
.
en concept thêmatique, comme Erwin Straus le note juslement. Le dif1ërenoe d e espace opllque et de r~. ',...,- de r...
,...,. la
do la
....'hme est le $.eul mouvement possible de respace lui-mime et rh
1:'Jpau pltdn. E .....in Straus y insiste li propos de la danse:« Et cela a
sens de parler ici du mou\'ement de l'espace. Car cet espace vé<:u est
"
danse et de rcsp;l.ce d" mouvement dirip >'Cf!; WI buL L Bi",
elurgi celle opposition jusqu" celle de rapace c~matiq.. et
oricnle '.
."7-::
toujoul'$ un espace plein et artkulé, il esl nature ou monde I,lt Le Erwin Straus montre que le mouvemcntde ladamlca powllCllll:l;
rythme rêalisc la plenitude du temps. En lui le temps n'csl perte pu~ coordonnées les slruct"res mêmes de l'espace sonore mUlieaJ.
ni stock... D'oû les choses ont leur naissance, là leur advient la Musique et danse sont intérieurement aŒ(lrdée$ et concordéa
destruclion selon la néce!;sité. Car eUes doivent payer rançon les rune il l'autre:, comme le sentit elle se mouvoir."~ ltllIir est Iii:
unes aUll autres et subir expiation mUluelle de leur injustice selon au mouvement vital par une COD~ " " _... A\IClllIC cspiœ
l'ordre du temps2, lt Si chaque instant vît la mort de tous les aulreset d'association ne lie le: mouvement au IIDn et au ryIh!De, le moIlve-
meurt li chaque fois la vic de chacun, l'injustice est d'QO;:l;lper la mcnt suit la musique de façon absolumenl immédiate~._ ..
place, Mais l'instant qui s'attarde en soi-mëme déchaîne les Erinyes Celte liaÎson est-elle propre â l'espa(:uc:o\l$liqucCDoppoIl~i
des instantS disparus, Il a son châliment dans sa subsistance; il est "espace optiq ut? Erwin Su.us iusi5tc1Uf kur diffcrmœ: il totliip
l'instant de la mélancolie. Or, dans l'a:uvre d'art, dans son aulO- les contrastes de la couleur et du son.
genèse rylhmique, toul ce qui arrive est en dé~rl. Le ryl~~~ ~'esl
. Ii.bas. clo_ ..... difll<li,œ
pas ici ou la, maintenant ou tout li rheure. A la revet'Slbl11te d~ Les objets c:olons se montr~'It i d~ , pllIIt-
concept qui triompbe idealement de l'irréversibilité du tem~, il dè1erminœ devant le speet.ateur... ilI"'''pw$. llo;ip~~.........
oppose, parce qu'il est de l'ordre du sentir et non du conDaltre, tion dëlerminee OU détenninabiedaMI'esJ*'!''IiJIocl. defriC:rt 101 ...
et
l'omniprésence du lemps. Nous pouvons mesurer l'importa.nce Ien"~nt, ils apparaissent les uni li ,;6tê . . a~espIIZ allDlik les dim-
g"lres. Le $On, par contre. rcmp~t et trJ~_~",,' .. clo"~
des analyses de la danse, qui ont conduit Erwin Straus li éluClder renc:es de l'leU, bo--~~
une temporalité et une spatialité, dont le style différe radicale~t ""'ll"-'-- l'espaœetdal'lia--.....
"..xJ
10Ul le: monde à paniciper i sa propre: - .
des structures de I"espace et du temps dans le domaine de la repr& oFoe Le son e5I pris,u
scntation ou celui de l'action, Cependant cette opposition n'~t pas ~o~. Ce clêc:a\&~ ~l
niveau du sentir la couleur lU OlYCaU d ~ _ _ MIÎ:i c:dte disU'-
, • spcd"' ..... ck$ ~
JllStifiè par la valeur pratique du l' 'te oripl1tllc .
bution spectrale n'empêche pas unJ d1ea_csI-~
qu'E S , .. Laooule ur• _ _ ac:olJS\lll--
. .,raus a mise en. um1~re, rëduit pas' 1'.....-;-
Rien ne dépasse en importance dans l'histoire faite ou li faire: ~
'._
resthét!q~ les ~nal~ par lesquelles Erwin S~raus a m!S~ e; du $Cntlr. Et l'espace chmatlque pt5e l'~ lie DOIC a ~ tlIlII'.
.. Le COntour sépare chose plu ~ fOfUlC' f~ ~:; ~
~nœ lanlCulatlon de la musique et de la danse et la conStitution .... ~ais dans la peinture rd,
rao::o la liP c:sI \illUte
1n>pllCC du n~ • _. ., . . la souc-
,-.Ylillge, ...... premlere nous donne aeee5 a le' mOins dans le style piclural classIQue.
COmmune d~ tOU$ les afb. La seconde est li rori,Bi.ne de tOUS
~ de 1an. Et ~ c;kux $Qnt liCes.
1 -
t.
2.
E. ST1lAus v_ SÔIM lin s;,.o;, p. )4t; u-L"
1. '
J2D'SZI,
L'espace du payaa._
PHtNow
""'"" ..
dans sa vie et dans son tableau: L'cspace du paysage est un ctpaœ plein. ComITle da '-Iyriq
scIon E. Slaiger, le monde y remplît le moode .~nt ,~., ' .. -
', " , . . 'Y&ll
çho$CSo. Et. sc rcmp It UI-tnenleen aout. L'esp&oedll pI;)'$I,I!_
", Les 001,lleun! Une logique aérienne. coloree, remplaœ bnuq\1Cmelll la
IOm~. la têtl.lC"gêomètrie... Je vois. Par taches. L'assi5e &êolosique, II: E. StntUS a fait une analyse definitivc elt au prineipe _ ~
monde du deain s'enfonce, s'nt écroulé comme dans une catastrophe. Ua de la peinture de paysage, maù de tout tspaœ pietIlral et _ _
calacly$me r. emportê, rigênérê. Une nouvelle période vit. 1.8 vraie.nU n'y artistique. El pourtant il c:st le c:1tmitt qllC la peinture 1 ~wrt.
a plus que des «Iulcu"" et en elles, de la clarté, l'ètte qui ln pense, ectte Entre sa prêscnce obscure et sa présençe claire 1'illlClit 10llte l1m-
monlOc de la le!Te ven Je soleil, cetle exhalaison des profondeun vc~ toire de l'ëtonnement qui est UDC histoire du dévoiIemml de l'êttL
l'amour. te &ênie serail dïmmobiliser celle ascension dans une minute Le liel ç'est toujours ce qu'on n'attmdait pa. Maîa q..-l ru-
d"ëquilibre. en suggêrant quand même 500 élan l, lendu sc produit on 1t découvre wœmc toujourIdii' li.
L'espace du paysage est d'abord le lieu _liea c1e.r~ l'fI'da:
La couleur .. gloire des choses .. _ alors que le dessin, dit Claudel. Dans le paysage, dît en subsumee E. StrIut.I'apaœ .c:al(~l'" 1
donne le sens _ possêde tous les pouvoirs du son. dès lors qu'elle partir de l'horizon de mon Ici;etjcnesuillciqu'.U Jar&ellli npIll(
n'est plus descriptive d'objet mais constitutive d'espace. Et cet sous l'horiron duquel je suis bo",: Nulla~_:~~~
espace cst aussi un espace plein. « L'espace vide, dit Katz, est
rrspaor plein de lumiCre. Jo En fait.. ce qui c:onstitue la p~U~
• Du pa,nge il n'y a pas de dbodoypUlICllt qIU
. d ,",,--, 'ea--
géographie; nous sommes sortis u ......... g,
1Ie._ 1
de respaœ c'C$I, plU5 que k: son lui.même, la musique, c'CSl·a-dire nous nous sentons perdtls l ,lf . .. .-b'Ieg(lllllp&lW
le rythme. Toul œque E. Straus dit e:-:.plicitcment des ntpPOru de la Erwin Straus justifie oette ditcOIIlDlW.e par':r du paJ'IIl poe
mlUique ct de la danse peut s'ëteodre, d'après ses propres principes. des dcux espaces, Sans doute ~UV0D5-1lOUI doaI aoUC Ici. ~
i tous les ans. Tout an est indissolublement musique et danse. Van Cl\lrtr dal\s la géographie. MlUS 00" 'J. P""
, , N ' _ ...... JieU.. ...
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Goah, Gauguin, Kandinsky ont parlê du moment musical de ~ n avons plus de heu. ous n a ,..-
peinture. lis dësignent par li avant tout le rythme coloré. M'an devie-":t ~hëme2, Jo .r tu ZT.""~"
couleur et fonne SOnt însëparables. Leur accord varie selon kil MalStlestuDCautrem.lnJC'fede~ OWiI-o.-lI, :-:
sty1el. Mais dans tous les styles eUes ont un principe de co~· SOrtir du paysage, L'art com"oence a cd r" 0.-11, -
dance. Cc que nous appelons fonne et qui peut être uo ftUJl .odé- pa.ysa~e, le paysage devient l'ouvert.;;: .(,)""'j'~~
pendant de tOUt contour (Rubens. 'Rembrandt, et naturelleJTlen~ ChlnOISC, le paysage, dont le. ...0ID est . 1 r"~ Il pa; .........
tout un ~nt de l'art après l'impressionnisme), est le ~0a:..
choriaraPhtque de la peinture. La peinture est faite consutu~ .. ::rea:~~~:~'ieD:':ec1a1:'";:': ~;:'_~: 1/.
nc~1 de la coDCOrdanoe intêrieure de ces deu:-:. moments. 1ta ~~hll"sîècle:Hercule SeJhcrS.,J)-:,V;:',,rJ ~d.! c:.~F· F
prCCtsemcnt notre accord avec l'œuvre d'art est fondé: danJ Omologue du MOlltogfW J , .,,~" l' _ .,
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CQncordanoc de l'œUVre mue eUe-même, c'est parce que, en ~ Partird'euJl elre. Terre.'C;,{», L _ _ - • __ ~ • • _
.'''''" av~ cIl.:, notre rêccPtivitë ct notre activitë sont l'une rempÜll
ct autre Induite pa -'. uvodS
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~ Paysage en Chine et CD 0
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1. Il. DE.....VN...V 0" .......,___ 951 po 110.
1. J'O"3QU1IT c'; ~-- fi l'A" .tNllI, Pari&, S.E. V.P.E.N.. ~~. ;,MI6J1-
• ~-. Po aJ [P...... Ed, Elxrunarir>e. 2003, p. ~1·_ _ 01
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REGARD PAROLE ESPAce
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4. l'. kt.n" &~ .. p. S19.
S. E. ST"'us. v_~';':'::..<Jt~.da"" DIU bild1w,uclw /)nIkUI, P. 16.- 2. 'oi.t ElOEQçI!.k, &in wtd ZtiI, f 23, p. 10'•
...... p, 405; I~. p. 612.
REGARD Pi\ROL.I!: ESPi\CE
. .. ._._.._._..__. 214
Rylhme et insiant critique.. __ _ __ 222
Styles el rythme 227
Annt-propos de Chf. Chaput et Ph. Grosos_.. . 1 Conclusion 229
intrOduction aux .cŒuvres philosophiques» de J.-L. Chrétien 7 IX. -l'an et le pouvoir du fond 231
Forme el fond 232
1. .. L.c rala dilemme de la peinture: abstraction ou réalite (1953) 31 Fin d'Un espace, naissance d'un monde 255
Il- Tai Coat (1954) .--.-.----- -.---. ......_._.__._____ 53 X. - Ludwig Binswangcr 271
III." Comprendre (1961 ) __.._ _ _. .__.__ __ 61 XI. - L'équivoque de l'image dans la peinture 275
~-l"~ique
datia de l'
des rythmes ( 1 9 6 1 ) , - - - - - - - - 201
Dt la r.~.ury~
art et la naissance du rythme~=======
__
201
208