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1
1. Identité de polarisation: montrer que pour tous x, y ∈ H, hx, yi = 4 kx + yk2 − kx − yk2 .
2. Identité du parallélogramme: montrer que ∀x, y ∈ H, kx + yk2 + kx − yk2 = 2 kxk2 + kyk2 .
Solution .
1. Pour tous x, y ∈ H,
kx + yk2 − kx − yk2 = kxk2 + 2hx, yi + kyk2 − kxk2 − 2hx, yi + kyk2
= 4 hx, yi,
d’où le résultat.
2. Pour tous x, y ∈ H,
kx + yk2 + kx − yk2 = kxk2 + 2hx, yi + kyk2 + kxk2 − 2hx, yi + kyk2
= 2 kxk2 + kyk2 .
Isométries
Soit u : H 7→ H. On dit que u est une isométrie si u est linéaire et conserve la norme, i.e.
∀x ∈ H, ku(x)k = kxk.
Montrer que u est une isométrie si et seulement si u conserve le produit scalaire, i.e.
Indications:
1. Pour le sens ⇒, utiliser l’identité de polarisation.
2. Pour le sens ⇐, développer ku(x + λy) − u(x) − λu(y)k2 pour x, y ∈ H et λ ∈ R.
Solution .
(⇒) Pour tous x, y ∈ H, en utilisant l’identité de polarisation et le fait que u est linéaire et conserve la
norme, on a
1
hu(x), u(y)i = ku(x) + u(y)k2 − ku(x) − u(y)k2
4
1
= ku(x + y)k2 − ku(x − y)k2
4
1
= kx + yk2 − kx − yk2 = hx, yi.
4
Ainsi u conserve le produit scalaire.
(⇐) Si u conserve le produit scalaire, u conserve également la norme car pour tout x ∈ H,
Pour montrer que u est linéaire, il suffit de montrer que pour tous x, y ∈ H et tout λ ∈ R
1
c’est-à-dire, d’après la définie positivité de la norme, que
ku(x + λy) − u(x) − λu(y)k2 = hu(x + λy) − u(x) − λu(y), u(x + λy) − u(x) − λu(y)i
= hu(x + λy), u(x + λy)i − hu(x + λy), u(x)i − λhu(x + λy), u(y)i
− hu(x), u(x + λy)i + hu(x), u(x)i + λhu(x), u(y)i
− λhu(y), u(x + λy)i + λhu(y), u(x)i + λ2 hu(y), u(y)i.
qui pour les mêmes raisons de bilinéarité du produit scalaire, coincide avec
Solution .
1. On munit E du produit scalaire usuel définit, pour f, g ∈ E, par
Z b
hf, gi = f (t)g(t) dt.
a
√ √
D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz appliquée aux fonctions f et 1/ f qui appartiennent à E, on a
Z !2 Z Z
b b 1
2
p 1 1
(b − a) = f (t) p dt ≤ f (t) dt dt = I(f ).
a f (t) a 0 f (t)
2
et Z Z b
b 1 1 |fn (x) − f (x)| 1
− dx ≤ dx ≤ 2 kfn − f k∞ ,
a fn (x) f (x) a |f n (x)f (x)| α
où α désigne une constante strictement positive telle que pour tout n ∈ N assez grand et tout x ∈ [a, b],
|fn (x)| ≥ α et f (x) ≥ α. Une telle constante existe car f est continue sur le compact [a, b] à valeurs
strictement positives, et donc admet une borne inférieure strictement positive m. En appliquant la
définition de la limite à (fn ) qui converge uniformément vers f , avec ε = m/2, on obtient bien le résultat
pour α = m/2. En effet pour tout x ∈ [a, b], f (x) ≥ m ≥ m/2, et pour tout n assez grand
Finalement les deux termes dont I est le produit sont continus sur E, donc I est continue sur E.
Les deux premières questions montrent que I(E) ⊂ [(b − a)2 , +∞[, et que I(E) admet un minimum
valant (b − a)2 . Le théorème des valeurs intermédiaires s’applique à I puisque cette application est
continue sur un connexe. Comme I est à valeurs réelles, on en déduit que I(E) est un intervalle, de la
forme [(b − a)2 , M ] ou [(b − a)2 , M [, avec M ∈ [(b − a)2 , +∞]. Pour montrer que
il suffit donc de montrer que I prend des valeurs aussi grandes que souhaité. Or la suite de fonctions
positives fn ∈ E définies par
n
si x ∈ [a, a + b−a
3 ]
fn (x) = n1 b−a
si x ∈ [a + 2 3 , b]
sur [a + b−a b−a
f est affine 3 , a + 2 3 ],
vérifie
! Z ! ! Z !
Z b b Z a+ b−a b 2
1 3 1 b−a
I(fn ) = fn (x) dx dx ≥ fn (x) dx dx ≥ n
a a fn (x) a a+2 b−a
3
fn (x) 3
et donc I prend des valeurs arbitrairement grandes. Ceci montre finalement que I(E) = [(b − a)2 , +∞[.
ce qui montre que h·, ·i est défini positif : cette application définit bien un produit scalaire.
3
En utilisant à nouveau l’expression explicite de h·, ·i, on voit que la norme associée vérifie, pour
A, B ∈ Mn (R),
n n
!2 n n
! n
!
X X X X X
2 2 2
kABk = ai,k bk,j ≤ ai,k bk,j
i,j=1 k=1 i,j=1 k=1 k=1
n
d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz sur R . Mais
n n
! n
! n n
! n n
!
X X X X X X X
2 2 2
ai,k bk,j = ai,k × bk,j = kAk2 kBk2 .
2
Le résultat suit.
Solution .
1. L’application h·, ·i est bilinéaire symétrique, car le produit de réels est une opération bilinéaire symétrique,
et par linéarité de l’intégrale. De plus pour P ∈ R[X],
Z 1
hP, P i = P (x)2 dx ≥ 0
0
R1
et cette expression est nulle si et seulement si P = 0. En effet h0, 0i = 0 et si hP, P i = 0 P (x)2 dx = 0,
alors la fonction polynomiale x 7→ P (x)2 est continue, positive, d’intégrale nulle sur [0, 1], donc elle est
identiquement nulle sur [0, 1]. Le polynôme P a donc une infinité de racines, ce qui implique que P = 0.
L’application h·, ·i est donc un produit scalaire sur R[X], et par restriction, sur RN [X] pour tout N ∈ N.
2. RN [X] est un espace vectoriel de dimension finie, il est donc complet pour la norme associée au produit
scalaire considéré : c’est un espace de Hilbert. Ceci est faux pour R[X] :
a. D’après la formule de Taylor avec reste intégral, on a pour tout x ∈ [0, 1], et tout entier n ≥ 0,
Z
n Z x
X xi x (x − t)n t (x − t)n xn+1 e
exp(x) − =
e dt ≤ e dt = e ≤ .
i!
i=0 0 n!
0 n! (n + 1)! (n + 1)!
Ce dernier terme ne dépend pas de x et converge vers 0 lorsque n → +∞, donc Pn → exp uniformément
sur [0, 1].
b. Pour tout n,
Z 1 1/2 Z 1 1/2
x 2
k exp −Pn k = |e − Pn (x)| dx ≤ k exp −Pn k2∞ dx = k exp −Pn k∞ → 0
0 0
lorsque n → +∞ d’après la question précédente. Donc Pn converge vers exp pour la norme associée à
h·, ·i.
c. Supposons que la fonction exponentielle est un polynôme P de degré n. La dérivée d’ordre n + 1
de exp est donc nulle. Or la dérivée de la fonction exponentielle à tout ordre est elle-même : on a donc
exp = 0, ce qui est absurde. La fonction exponentielle n’est donc pas un polynôme.
Si R[X] était complet pour la norme k · k associée au produit scalaire considéré, la suite (Pn ) devrait
converger vers un élément P ∈ R[X] dans (R[X], k · k), et donc également dans (C 0 ([0, 1]; R), k · k). Or
la question b. montre que (Pn ) converge vers exp dans (C 0 ([0, 1]; R), k · k). Par unicité de la limite, on
devrait donc avoir exp = P ∈ R[X], or on vient de prouver que ceci est impossible. Ceci montre que
R[X] n’est pas complet pour k · k : R[X] muni du produit scalaire h·, ·i n’est pas un espace de Hilbert.
4
Absence de projection
R1
Soit E = C 0 ([0, 1], R) muni du produit scalaire hf, gi = 0 f (t)g(t) dt. Montrer que exp n’a pas de
projection sur R[X] pour la norme k · k induite par h·, ·i.
Solution . Si exp avait une projection sur R[X] pour ce produit scalaire, il existerait P ∈ R[X] tel que
Or l’exercice précédent montre que ce minimum est nul : la suite (Pn ) d’éléments de R[X] vérifie
k exp −Pn k → 0 lorsque n → +∞. On devrait donc avoir k exp −P k = 0, c’est-à-dire exp = P ∈ R[X]. A
nouveau, c’est impossible. La fonction exp n’a donc pas de projection sur R[X] pour la norme k · k.
Distance à R2 [X]
On cherche à calculer Z ∞
I= inf (x3 + ax2 + bx + c)2 e−x dx.
(a,b,c)∈R3 0
R∞
1. Montrer que hP, Qi = 0 P (x)Q(x) e−x dx définit un produit scalaire sur R3 [X].
2. Vérifier que le problème revient à trouver la distance de X 3 à R2 [X] pour la norme induite par le
produit scalaire h·, ·i.
3. Trouver I.
Solution .
1. Il y a cette fois une justification à donner pour l’existence de hP, Qi : il faut justifier la convergence
de l’intégrale.
R Mais P et Q étant des polynômes, les comparaisons exponentielle/polynômes impliquent
que R+ P (x)Q(x) e−x dx converge.
Les preuves de toutes les propriétés sont ensuite semblables à celles des exercices précédents. Pour la
définie positivité, on remarque simplement que
Z +∞
hP, P i = 0 ⇒ P (x)2 e−x dx = 0.
0
L’application x 7→ P (x)2 e−x est continue sur R+ , positive, d’intégrale nulle, elle est donc identiquement
nulle sur R+ . Comme e−x > 0 pour tout x, on a nécessairement P (x) = 0 pour tout x ≥ 0, et, P étant
un polynôme, ceci implique comme auparavant que P est le polynôme nul.
2. La distance de P (X) = X 3 à R2 [X] pour la norme k · k induite par le produit scalaire h·, ·i est égale à
(Z 1/2 )
∞
2 −x
inf{kP − Qk; Q ∈ R2 [X]} = inf (P (x) − Q(x)) e dx ; Q ∈ R2 [X]
0
Z ∞ 1/2
= inf (x3 − Q(x))2 e−x dx; Q ∈ R2 [X] .
0
5
avec (a, b, c) ∈ R3 , on cherche donc à résoudre le système
Z ∞
(x3 + ax2 + bx + c) e−x dx = 0,
hP − Q, P 0 i =
0
Z ∞
hP − Q, P1 i = (x3 + ax2 + bx + c) x e−x dx = 0,
0
Z ∞
(x3 + ax2 + bx + c) x2 e−x dx = 0.
hP − Q, P2 i =
0
Ce système possède comme unique solution le triplet (−9, 18, −6). Ainsi le projeté orthogonal de P sur
R2 [X] est le polynôme Q(X) = 9X 2 − 18X + 6, et la distance de P à R2 [X] est égale à
Z ∞
kP − Qk2 = (x3 − 9x2 + 18x + 6)2 e−x dx = 36.
0
Norme minimale
Soit C une partie convexe fermée non vide de H. Montrer qu’il existe un unique élément de C de norme
minimale.
Solution . Trouver un élément de norme minimale dans C revient à trouver x ∈ C tel que pour tout
y ∈ C,
kx − 0k ≤ ky − 0k,
c’est-à-dire, une projection de 0 sur C. D’après le théorème de projection sur un convexe fermé non vide,
un tel élément existe et est unique.
F + F ⊥ 6= H
R1
Soit E = C 0 ([0, 1], R) muni du produit scalaire hf, gi = 0 f (t)g(t) dt. On définit le sous-espace vectoriel
de E
F = {f ∈ E; f (0) = 0}.
Montrer que F ⊥ = {0}.
Indication : pour f ∈ E, on peut construire à partir de f un élément de F .
L’application x 7→ xf (x)2 est continue sur [0, 1], positive, d’intégrale nulle, elle est donc identiquement
nulle. On en déduit que f (x) = 0 pour tout x 6= 0, et par continuité on a aussi f (0) = 0. Ainsi f = 0.
On a bien montré que F ⊥ = {0}.
6
Théorème de Hahn-Banach pour une boule
Soit B une boule ouverte de H ne contenant pas 0. Montrer qu’il existe une forme linéaire continue φ sur
E telle que pour tout x ∈ B, φ(x) > 0.
Indication : chercher φ sous la forme hx0 , ·i. Faire un dessin.
Solution . Soit x0 le centre de B et R > 0 son rayon (si R = 0, B = ∅ et le résultat est trivial). Montrons
que φ = hx0 , ·i convient. Pour tout r ∈ [0, R[, et tout vecteur u de norme 1,
D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz, |hx0 , ui| ≤ kx0 kkuk = kx0 k, et donc en particulier hx0 , ui ≥ −kx0 k.
On en déduit que
φ(x0 + ru) ≥ kx0 k2 − rkx0 k = kx0 k(kx0 k − r).
Or r < R ≤ kx0 k car 0 ∈/ B. On a donc bien φ(x0 + ru) > 0. Comme tout élément de B se met sous la
forme x0 + ru avec r ∈ [0, R[, et u de norme 1, on obtient φ(x) > 0 pour tout x ∈ B.
Forme bilinéaire
Soit a : H × H 7→ R une forme bilinéaire continue (i.e. il existe C > 0 tel que pour tous x, y ∈ H,
|a(x, y)| ≤ Ckxk kyk).
Montrer qu’il existe un unique A ∈ L(H) continu tel que pour tous x, y ∈ H, a(x, y) = hA(x), yi.
Solution . Pour tout x ∈ H, l’application y 7→ a(x, y) est une forme linéaire continue sur H, puisque a
est une forme bilinéaire continue. D’après le théorème de Riesz, il existe un unique élément de H, que
l’on peut donc noter A(x), tel que pour tout y ∈ H, a(x, y) = hA(x), yi. L’application A existe donc, et
elle est unique.
Montrons que A est linéaire : soient x, y ∈ H et λ ∈ R. Pour tout z ∈ H,
tandis que l’égalité a lieu pour le vecteur y défini par y = x/kxk si x 6= 0, et y = 0 sinon.
Soit alors C > 0 tel que pour tous x, y ∈ H, |a(x, y)| ≤ Ckxkkyk. Pour tout x ∈ H on a donc
kA(x)k = sup{hA(x), yi; kyk ≤ 1} = sup{a(x, y); kyk ≤ 1} ≤ sup{Ckxkkyk; kyk ≤ 1} ≤ Ckxk.
7
Inégalité de Bessel et théorème de Parseval
Soit (ei )i∈N une suite orthonormale de vecteurs de H et F = V ect(ei , i ∈ N). Soit x ∈ H.
1. Soit Fn = V ect(ei , i = 0 . . . n). Soit πn la projection orthogonale sur Fn . Montrer que
n
X
πn (x) = hx, ei i ei .
i=0
2. Montrer que
n
X
hx, ei i2 + kx − πn (x)k2 = kxk2 .
i=0
+∞
X
hx, ei i2 + d2F (x) = kxk2 .
i=0
Solution . Pn
1. Il existe des réels λ1 , . . . , λn tels que πn (x) = i=0 λi ei . Mais πn (x) est caractérisé par le fait que
x − πn (x) ∈ Fn⊥ , c’est-à-dire que pour tout entier j ∈ [1, n], hx − πn (x), ej i = 0. Cette relation implique
que
Xn n
X
hx, ej i = hπn (x), ej i = h λi ei , ej i = λi hei , ej i = λj ,
i=0 i=0
2. Les vecteurs πn (x) et x − πn (x) sont orthogonaux, donc d’après le théorème de Pythagore,
kxk2 = kπn (x) + (x − πn (x))k2 = kπn (x)k2 + kx − πn (x)k2 .
La famille (e1 , . . . , en ) est orthonormale, donc
n
2 n
X
X
kπn (x)k2 =
hx, ei i ei
= hx, ei i2 .
i=0 i=0
Le résultat suit.
3. D’après la question précédente, on a pour tout n ∈ N,
n
X
hx, ei i2 ≤ kxk2 .
i=0
P 2
La série à termes positifs i ≥0 hx, ei i est donc convergeante (ses sommes partielles sont majorées) et sa
somme vérifie
+∞
X
hx, ei i2 ≤ kxk2 .
i=0
4. D’après les questions précédentes, il suffit de montrer que kx − πn (x)k converge vers dF (x) lorsque
n tend vers +∞. Or kx − πn (x)k = dFn (x), donc il suffit finalement de montrer que dFn (x) → dF (x)
lorsque n tend vers +∞.
On remarque tout d’abord que pour tout n ∈ N, Fn ⊂ F , et donc dF (x) ≤ dFn (x). Soit ε > 0 fixé.
Par définition de la borne inférieure, il existe y ∈ F tel que
kx − yk ≤ dF (x) + ε.
8
Il existe n0 ∈ N tel que pour tout n ≥ n0 , y ∈ Fn , et donc
Solution . R1
1. Posons, pour f ∈ E, L(f ) = 0 f (x) dx. Pour tout u ∈ C,
1
|L(f − f0 )| = |L(f0 )| = ,
2
et
|L(f − f0 )| ≤ kf − f0 k∞ .
Ainsi kf − f0 k∞ ≥ 1/2 et donc d(f0 , C) ≥ 1/2. En fait il y a égalité: soit (fn ) la suite de fonctions de C
affines sur [0, αn ] et sur [αn , 1], coincidant avec f0 − ( 12 + n1 ) sur [αn , 1], où αn ∈]0, 1/2[ est à choisir pour
que fn ∈ C. Alors
1 1 1
kfn − f0 k∞ = + → .
2 n 2
Pourtant l’infimum n’est pas atteint: si
1
kf − f0 k∞ =
2
pour un certain f ∈ C, alors d’après les inégalités précédentes
|L(f − f0 )| = kf − f0 k∞ .
Or la fonction f − f0 − kf − f0 k∞ est négative, continue sur [0, 1], et d’intégrale nulle d’après (1).
Nécessairement, cette fonction est nulle, c’est-à-dire f − f0 = kf − f0 k∞ . Comme (f − f0 )(0) = 0, on a
en fait f0 = f ∈ C, ce qui est absurde car L(f0 ) 6= 0.
2. Il est clair que C est convexe : si f1 et f2 sont deux éléments de C et λ ∈ [0, 1], alors λf1 + (1 − λ)f2
est continue,
[λf1 + (1 − λ)f2 ](0) = λf1 (0) + (1 − λ)f2 (0) = 0
et Z Z Z
1 1 1
[λf1 + (1 − λ)f2 ](x) dx = λ f1 (x) dx + (1 − λ) f2 (x) dx = 0,
0 0 0
et donc λf1 + (1 − λ)f2 ∈ C (en fait, C est même un sous-espace vectoriel de E).
De plus, C est fermé pour k · k∞ : si (fn ) est une suite d’éléments de C convergeant uniformément
sur [0, 1] vers f ∈ E, alors
Z 1 Z 1
f (x) dx = lim fn (x) dx
0 0
car Z 1 Z
1
(fn (x) − f (x)) dx ≤ |fn (x) − f (x)| dx ≤ kfn − f k∞ → 0
0 0
9
R1 R1
lorsque n → +∞. Comme 0
fn (x) dx = 0 pour tout n, on a aussi 0
f (x) dx = 0, et finalement f ∈ C.
Enfin, bien sûr C est non vide : la fonction nulle appartient à C.
Pourtant, la distance de u0 à C n’est pas atteinte alors que C est convexe fermé non vide : le problème
est que E est un espace de Banach mais pas un espace de Hilbert : le théorème de projection ne s’applique
pas, et le cadre hilbertien est donc essentiel !
P4
1. Montrer que hP, Qi = i=0 P (i)Q(i) définit un produit scalaire sur R2 [X].
2. Trouver une base orthonormale de R2 [X] pour ce produit scalaire.
Solution .
1. La vérification de la bilinéarité et de la symétrie de h·, ·i est immédiate et semblable aux démonstrations
précédentes. Quant à la définie positivité, on remarque que pour tout P ∈ R2 [X],
4
X
hP, P i = P (i)2 ≥ 0,
i=0
et cette expression est nulle si et seulement si P (i) = 0 pour tout entier i ∈ [0, 4]. Ainsi h0, 0i = 0 et si
hP, P i = 0, alors P est un polynôme de degré au plus 2 qui possède 5 racines, ce qui implique que P = 0.
2. On applique le procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt à la base canonique de R2 [X], que l’on
notera (P0 , P1 , P2 ) = (1, X, X 2 ). On pose tout d’abord comme premier vecteur de notre base orthonormée,
P0 1
Q0 = ⇒ Q0 (X) = √ .
kP0 k 5
On définit ensuite
Q′1 = P1 − hP1 , Q0 iQ0 ⇒ Q′1 (X) = X − 2
que l’on norme en posant comme second vecteur de la nouvelle base
Q′1 X −2
Q1 = ⇒ Q1 (X) = √ .
kQ′1 k 10
On définit enfin
Q′2 X 2 − 4X + 2
Q2 = ⇒ Q2 (X) = √ .
kQ′2 k 14
La famille (Q0 , Q1 , Q2 ) constitue une base orthonormée de R2 [X] pour le produit scalaire choisi.
Soit a et b deux réels avec a < b, et soit w : ]a, b[→ R∗+ une application continue et intégrable sur ]a, b[.
Soit n un entier strictement positif.
Rb
1. Montrer que hP, Qi = a P (x)Q(x) w(x) dx définit un produit scalaire sur Rn [X].
2. Montrer qu’il existe une base orthonormale (P0 , . . . , Pn ) de Rn [X] pour ce produit scalaire, avec
deg(Pi ) = i pour tout entier i ∈ [0, n].
3. Montrer que pour tout entier i ∈ [0, n], Pi a exactement i racines simples dans ]a, b[.
Solution .
1. Justifions tout d’abord l’existence de hP, Qi : il faut justifier la convergence de l’intégrale. Mais P et
Q étant des fonction polynômiales, elles sont bornées sur ]a, b[, disons par M > 0, donc
Z b Z b
|P (x)Q(x) w(x)| dx ≤ M 2 w(x) dx < +∞.
a a
10
car w est intégrable sur ]a, b[. Ceci montre que l’intégrale définissant h·, ·i est toujours absolument
convergeante.
Les preuves de toutes les propriétés sont ensuite semblables à celles des exercices précédents. Pour la
définie positivité, on remarque simplement que
Z b
hP, P i = 0 ⇒ P (x)2 w(x) dx = 0.
a
2
L’application x 7→ P (x) w(x) est continue sur ]a, b[, positive, d’intégrale nulle, elle est donc identiquement
nulle sur ]a, b[. Comme w(x) > 0 pour tout x ∈]a, b[, on a nécessairement P (x) = 0 pour tout x ∈]a, b[,
et, P étant un polynôme, ceci implique que P est le polynôme nul.
2. Le procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt appliqué à la base canonique de Rn [X] montre qu’il
existe une base orthonormale (P0 , . . . , Pn ) de Rn [X] pour ce produit scalaire, avec deg(Pi ) = i pour tout
entier i ∈ [0, n].
3. Fixons un entier i ∈ [0, n]. Le polynôme Pi ayant au plus i racines réelles, il suffit de montrer que Pi
a au moins i racines simples dans ]a, b[. Notons α1 , . . . , αk les racines deux à deux distinctes de Pi dans
]a, b[ (k ∈ N), et β1 , . . . , βk leurs multiplicités respectives. Définissons pour tout entier j ∈ [1, k], εj = 1
si βi est impair, et εj = 0 si βi est pair et supérieur à 2. Considérons le polynôme
k
Y
Q(X) = (X − αj )εj ,
j=1
Pk Pk
de degré j=1 εj ≤ j=1 βj ≤ i. Alors l’application x 7→ f (x) = Pi (x)Q(x)w(x) est continue sur ]a, b[
et non identiquement nulle (en effet Pi et Q sont des polynômes non nuls, et w est à valeurs strictement
positives). De plus, f est de signe constant sur ]a, b[ : le signe de f est le signe de Pi Q, qui est un polynôme
s’annulant dans ]a, b[ exactement aux αj , avec multiplicité βj + εj . Par construction, cette multiplicité
est toujours paire, et donc Pi Q ne change de signe en aucun des αj : Pi Q est de signe constant sur ]a, b[.
Finalement,
Z b
hPi , Qi = Pi (x) Q(x) w(x) dx > 0,
a
et comme Pi est orthogonal à Ri−1 [X] (si i > 0, le cas i = 0 étant trivial), on a nécessairement deg(Q) ≥ i,
c’est-à-dire
X k X k
i≤ εj ≤ βj ≤ i.
j=1 j=1
Ceci implique que k = i et βj = 1 pour tout entier j ∈ [1, i]. On a donc montré que Pi possède i racines
dans ]a, b[, et que ces racines sont simples.
Soit E un espace euclidien de norme k · k. Soit p ∈ L(E) un projecteur. Montrer que p est un projecteur
orthogonal si et seulement si kp(x)k ≤ kxk pour tout x ∈ E.
Solution .
(⇒) Si p est un projecteur orthogonal, alors pour tout x ∈ E, p(x) ∈ Im(p) et x − p(x) ∈ Ker(p) sont
orthogonaux, et donc, d’après le théorème de Pythagore,
kxk2 = kp(x) + (x − p(x))k2 = kp(x)k2 + kx − p(x)k2 ≥ kp(x)k2 ,
ce qui implique que kp(x)k ≤ kxk.
(⇐) Il suffit de montrer par exemple que Ker(p)⊥ = Im(p). Soit x ∈ Ker(p)⊥ . Par définition d’un
projecteur, x − p(x) ∈ Ker(p), et donc les vecteurs x et x − p(x) sont orthogonaux. D’après le théorème
de Pythagore,
kp(x)k2 = kx − (x − p(x))k2 = kxk2 + kx − p(x)k2 .
D’après notre hypothèse, on a kp(x)k ≤ kxk, et donc nécessairement kx − p(x)k = 0, ce qui montre que
x = p(x) ∈ Im(p). On a prouvé que Ker(p)⊥ ⊂ Im(p), mais E étant de dimension finie (euclidien), on a
dim(Ker(p)) + dim(Ker(p)⊥ ) = dim(E), c’est-à-dire
dim(Ker(p)⊥ ) = dim(E) − dim(Ker(p)) = dim(Im(p))
d’après le théorème du rang. Finalement Ker(p)⊥ ⊂ Im(p) et ces sous-espaces sont de même dimension,
donc Ker(p)⊥ = Im(p). On a bien montré que p est un projecteur orthogonal.
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Soit F un sous-espace vectoriel de H possédant un supplémentaire orthogonal.
1. Montrer que F ⊕ F ⊥ = H. Soit p le projecteur orthogonal sur F.
2. Montrer que pour tous x, y ∈ H, les trois assertions suivantes sont équivalentes :
(i) y = p(x),
(
y∈F
(ii)
hy, zi = hx, zi pour tout z ∈ F.
(
y∈F
(iii)
kx − yk ≤ kx − zk pour tout z ∈ F.
Solution .
1. Soit G un supplémentaire orthogonal de F . Alors G est orthogonal à F , et donc on a G ⊂ F ⊥ .
Inversement, soit x ∈ F ⊥ . On peut écrire x = y + z où y ∈ F et z ∈ G. Mais x ∈ F ⊥ et z ∈ G ⊂ F ⊥ ,
donc comme F ⊥ est un sous-espace vectoriel de H, y = x − z ∈ F ⊥ . Finalement y ∈ F ∩ F ⊥ = {0}, donc
y = 0 et x = z ∈ G. Ainsi F ⊥ ⊂ G, et l’inclusion réciproque étant également vraie, on a G = F ⊥ et donc
H = F ⊕ G = F ⊕ F ⊥.
2. (i) ⇒ (ii) Si y = p(x), alors bien sûr y ∈ Im(p) = F. De plus x − y = x − p(x) ∈ Ker(p) = F ⊥ , et
donc pour tout z ∈ F,
hx − y, zi = 0 ⇒ hx, zi = hy, zi.
(ii) ⇒ (i) Si y ∈ F = Im(p) et hy, zi = hx, zi pour tout z ∈ F , alors x − y ∈ F ⊥ = Ker(p). On a donc
x= y + (x − y) = p(x) + (x − p(x)) .
|{z} | {z } |{z} | {z }
∈Im(p) ∈Ker(p) ∈Im(p) ∈Ker(p)
D’après les propriétés des projecteurs, on a E = Im(p) ⊕ Ker(p), et on en déduit, par unicité de la
décomposition, que y = p(x).
(i) ⇒ (iii) Si y = p(x), alors à nouveau y ∈ Im(p) = F. De plus pour tout z ∈ F, on sait que
x − y = x − p(x) ∈ Ker(p) = F ⊥ , et y = p(x) ∈ Im(p) = F , donc y − z ∈ F . Ainsi, les vecteurs x − y et
y − z sont orthogonaux, et d’après le théorème de Pythagore, on a donc
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