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LES SYMBOLES EN ACTION :

LE BAPTEME
ET LA SAINTE CÈNE

Niveau 2.7
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Christian Grandmaire
LES SYMBOLES EN ACTION

Jésus a institué deux ordonnances qui impliquent une symbolique


corporelle : Le baptême et la sainte cène.
« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père,
du Fils et du Saint- Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai
prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. »
Matthieu 28:19, 20
« Puis il prit du pain, et ayant rendu grâces, il le rompit et le leur
donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites
ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il leur donna la
coupe, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui
est répandu pour vous. »
Luc 22 :19-20
L’aspect corporel extérieur de ces ordonnances révèle plusieurs
vérités spirituelles qui doivent être vécues et comprises
intérieurement par le pratiquant.

Documentation sur le baptême

F. M. Buhler, Le Baptême, C.R.I.E., Janvier 2002


Des extraits de cette brochure ont été utilisés pour réaliser notre
cours sur le baptême. La brochure du pasteur Buhler contient des
aspects archéologiques, historiques et bibliques, ainsi que des photos
et schémas. Nous recommandons l’acquisition de cette brochure à
toute personne qui cherche à approfondir ce sujet.

1. LE BAPTEME

Le christianisme du 1er Siècle s'adresse directement à l'individu


conscient et ne saurait être assimilé à une religion héréditaire comme
beaucoup de religions païennes ainsi que le Judaïsme, l'Islam, et une
grande partie de la chrétienté actuelle où les hommes deviennent, de
par leur naissance, ce que sont leurs parents. Les églises apostoliques
étaient donc des églises de « professants » dans lesquelles on entrait
en vertu d'une expérience spirituelle personnelle, suivie à brève
échéance du baptême.

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1.1. Signification du baptême
C'est dans ce contexte de l’église des origines du Christianisme que
nous devons placer le baptême, qui ne peut en aucun cas être un acte
méritoire, ni une cérémonie imposée à des êtres inconscients, ni un
moyen de salut. Cependant, le baptême est formellement voulu et
ordonné par Christ. (Matt 28:19 verset d’introduction) Il concerne
tous ceux qui accueillent l'Evangile. « Ceux donc qui reçurent de bon
cœur sa parole, furent baptisés; et ce jour-là environ trois mille âmes
furent ajoutées aux disciples. » (Act 2:41) C'est un acte d'obéissance au
Maître, un signe (symbole) visible de la réalité spirituelle invisible de
la nouvelle naissance, un acte de témoignage et d'engagement ainsi
qu'une condition d'entrée dans l'église locale. Le baptême est une des
marques distinctives du disciple qui veut se soumettre à l'autorité du
Maître et suivre son exemple. Christ a aussi été baptisé par Jean le
Baptiste lorsque celui-ci prêchait la repentance au peuple d’Israël. Il
se fit baptiser non parce qu'il avait lui‑même péché, mais parce qu'il
s'est identifié à l'humanité pécheresse. (Matt 3:13‑16)
Le baptême de l'Esprit, expérimenté au moment de la nouvelle
naissance, précédait généralement le baptême d'eau avec lequel il
était intimement lié pour former un couple inséparable, au point que
Paul peut parler d' « un seul baptême » (Eph.4:5)

L'identification du pécheur avec Christ dans sa mort, dans son


ensevelissement et dans sa résurrection était le mieux symbolisée par
une immersion, ou plutôt une submersion suivie d'une émersion.
« Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort,
afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père,
de même nous marchions, nous aussi, dans une vie nouvelle. Car si,
lui devenant semblables dans sa mort, nous avons été faits une même
plante avec lui, nous le serons aussi à sa résurrection » (Rom 6:4-5).
D'ailleurs, le verbe « baptizein » signifie en grec plonger, immerger, et
les expressions utilisées dans le Nouveau Testament vont dans ce
sens : « Et Jean baptisait aussi à Énon, près de Salim, parce qu'il y
avait là beaucoup d'eau, et on y allait pour être baptisé. » (Jean 3 :23) ;
le notable éthiopien et Philippe « descendirent tous deux dans l’eau »
et en sortirent. (Act 8‑38)
L'urgence du baptême d'eau après la conversion est exprimée par
Ananias : « Que tardes‑tu, lève‑toi et sois baptisé... » (Act 22 :16) et
dans le rapport de Luc sur l'événement de Philippes... « à cette heure
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même de la nuit, il lava leurs plaies et aussitôt il fut baptisé… » (Act.
16:33) L'habitude de certains milieux actuels d'intercaler une période
plus ou moins longue entre la conversion et le baptême d'eau peut
être une mesure de sagesse, mais elle est entièrement étrangère au
Nouveau Testament.

1.2. Simplicité et spontanéité du baptême


Il est intéressant de remarquer qu'il ne reste pas de vestiges
archéologiques relatifs au baptême au 1er siècle. Le Jourdain (Matt.
3:6) et Enon, près de Salim Jean 3:23) sont formellement identifiés
comme des lieux de baptême. Les baptêmes se faisaient en plein air
(rivières, étangs ou mer) « Et comme ils continuaient leur chemin, ils
rencontrèrent de l'eau; et l'eunuque dit: Voici de l'eau, qu'est-ce qui
m'empêche d'être baptisé? » (Act 8:36). Il pouvait aussi avoir lieu dans
des édifices ordinaires, sans destination baptismale particulière. Sans
doute a‑t‑on utilisé les piscines de Jérusalem pour les nombreux
baptêmes de la Pentecôte, et peut‑être les installations de bain dans
la maison de Corneille et du geôlier de Philippes ou les bassins dans
l'atrium des maisons antiques.
Si au premier siècle n'y a pas de traces d'édifices spécialement
destinés au baptême, il n'y a pas davantage de traces de liturgie
baptismale spéciale. On peut déduire des récits bibliques que l'on a
peut‑être posé des questions aux néophytes. « Et Philippe lui dit: Si
tu crois de tout ton cœur, cela t'est permis. Et l'eunuque répondant,
dit: Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. » (Act 8:37). D'autre
part, on est certain que le baptême lui‑même se faisait au nom de
Jésus‑Christ. « Et Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de
vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ… » (Act 2:38a), au nom du
Seigneur Jésus. « Ce qu'ayant entendu, ils furent baptisés au nom du
Seigneur Jésus. » (Act 19:5) ou de la Trinité « Allez, faites de toutes les
nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-
Esprit... » (Matt 28.19). On ne peut donc pas préciser le contenu exact
de la formule baptismale. Pas de trace, non plus, au premier siècle,
d'une procédure de préparation au baptême et pas davantage de
cérémonies consécutives à l’acte baptismal.
Quant aux officiants du baptême, c'étaient certainement les apôtres
qui baptisaient. « Toutefois ce n'était pas Jésus lui-même qui
baptisait, mais c'étaient ses disciples » (Jean 4:2), mais nous savons

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qu'ils n'étaient pas les seuls à le faire. Dans deux cas au moins, ce fut
le diacre Philippe (Act 8:12 les Samaritains, et Act 8:38 l'officier
éthiopien). Il y a aussi le cas de Paul à qui Ananias, « un homme
pieux » a imposé les mains avant qu'il soit baptisé,
vraisemblablement par le même Ananias. « Ananias sortit donc, et
étant entré dans la maison, il imposa les mains à Saul, et lui dit:
Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'est apparu dans le chemin
par où tu venais, m'a envoyé pour que tu recouvres la vue, et que tu
sois rempli du Saint-Esprit. Et aussitôt il tomba de ses yeux comme
des écailles, et à l'instant, il recouvra la vue; puis il se leva, et fut
baptisé. » (Act. 9:17-18). Nous savons également que Paul n'a pas
baptisé tous les Corinthiens. Ils ont sans doute été baptisés par un
des coéquipiers de Paul, Silas ou Timothée. (1 Co 1:13‑16)
Ce que nous désirons souligner aussi, c'est qu'il n'était pas question
de sacerdoce, ni de sacrement au premier siècle. Les termes episcopoï
(évêques), presbyteroï (anciens), poïmen (bergers ou pasteurs) ou
hegoumenoï (conducteurs) s'appliquaient à la même personne. Ces
termes sont employés de façon interchangeable. « Mais il envoya de
Milet à Éphèse, pour faire venir les anciens de l'Église… Prenez donc
garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit
vous a établis évêques, pour paître l'Église de Dieu » (« paître » a la
même racine que le mot « pasteur »), (Act 20:17, 28).
« La raison pour laquelle je t'ai laissé en Crète, c'est afin que tu
achèves de mettre en ordre ce qui reste à régler, et que tu établisses des
anciens dans chaque ville… Car il faut que l'évêque soit
irrépréhensible… » (Tit 1:5, 7).
Ces termes sont souvent au pluriel, ce qui signifie qu'il pouvait y
avoir plusieurs episcopoï ou presbyteroï dans une même église (sans
doute selon la taille de l’église) (cf Philippes et Ephèse ‑ Ph. 1:1; Act
11:30; Act 15:22; Act 20:17). Ceci n’exclue pas la possibilité d’un
pasteur principal. Nous devons faire un réel effort pour nous
débarrasser entièrement de nos notions traditionnelles lorsque nous
voulons nous représenter les églises de Jésus‑Christ. Au premier
siècle les églises étaient congrégationalistes, autonomes, administrées
par un collège d'anciens et constituées exclusivement de pécheurs
régénérés, baptisés par immersion. C’est ce que l’on a appelé des
églises de « professants ».

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1.3. Les caractéristiques du baptême biblique
1.3.1. Le baptême est un acte d'obéissance à Christ.
C'est le premier pas du disciple sur le chemin de la soumission à son
Maître. Le disciple est, par définition, la personne qui reçoit le Maître
dans sa vie, qui accueille son enseignement et qui suit son exemple. Il
est bien plus qu'un simple élève qui se contenterait d'assister au
cours d'un enseignant sans modifier son comportement. Au contraire,
il s'attache à son maître et adopte son mode de pensée et de vie.
L'ordre de Christ indique les étapes à suivre : « Allez donc et
instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et
du Saint-Esprit, Et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai
commandé » (Matt 28:19 Ostervald). L'exhortation de Pierre au jour
de la Pentecôte confirme le même ordre : « Repentez‑vous et que
chacun de vous soit baptisé... » (Act 2:38). Par la repentance, on
reconnaît l'erreur de ses voies en vue du pardon, et on s'engage à les
changer. « Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés », (Act 2:42).
Le baptême a été le test de l'obéissance. « Celui qui croira et qui sera
baptisé, sera sauvé » (Mc 16:16). Le baptême n'est, ni une condition, ni
un moyen de salut. Cela ressort du fait que Jésus ajoute: « Celui qui
ne croira pas sera condamné » (Mc 16:16). De même l'assurance que
Jésus donne au brigand sur la croix prouve que le baptême n'est pas
indispensable au salut (Lc 23:43), comme le prouve aussi la présence
des croyants de l'ancienne alliance dans la félicité. « Et tous ceux-là,
ayant obtenu un bon témoignage par leur foi, n'ont point remporté les
biens promis; Dieu ayant pourvu à quelque chose de meilleur pour
nous, afin qu'ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection. » (Hébr
11:39-40). Ni l'un, ni les autres n'ont été baptisés. Ils bénéficient
pourtant de la félicité éternelles parce qu'ils sont sauvés par grâce
(sola gratia), par le moyen de la foi (sola fide) ". selon Ephésiens 2:8.
Il ne faudrait pas pour autant conclure que le baptême est secondaire
ou facultatif. Le baptême fait partie intégrante du message
apostolique (Act. 2:38). Tous ceux qui crurent furent baptisés
(Act.2:14; 8:12; 9:18; 10:47, 48; 16:15, 33; 18:8, etc.), à l'exception de
ceux mentionnés ci‑dessus pour lesquels le baptême constituait une
impossibilité. La soumission à l'ordre de Christ (Matt 28:19) et
l'imitation de son exemple s’imposent au disciple digne de ce nom.
« Or, comme tout le peuple se faisait baptiser, Jésus fut aussi baptisé;
et pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit » (Lc 3:21).

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L'urgence même du baptême ressort du cas de Paul « Que tardes‑tu,
lèves-toi et sois baptisé » (Act 22:16) et de celui du geôlier : « A cette
heure même de la nuit ... et aussitôt il fut baptisé » (Act 16:33).
Le baptême ne doit pas être ajourné indûment après la conversion.
On peut donc être sauvé sans baptême, mais on ne peut être
réellement chrétien, c'est‑à‑dire disciple (Act 11:26) sans baptême. Le
véritable disciple ne passera pas par n'importe quel baptême, il
préférera l’immersion. Tout autre mode de baptême n'est pas
biblique.

1.3.2. Le baptême est le symbole visible d'une réalité spirituelle invisible.


Cette réalité spirituelle, pour être authentifiée doit être manifestée
par des effets. Nous pouvons suivre l’évolution du baptême dans le
Nouveau Testament :
1. Le baptême de Jean est appelé un baptême de repentance à cause
des effets puissants du message de Jean le Baptiste (Lc 3:3 Act 19:4)
2. le baptême pratiqué par Christ et les apôtres était en plus un
baptême d'identification avec Jésus comme Maître (Jean 4 :1, 2) ;
3. le baptême en vigueur après la Pentecôte est le baptême chrétien
actuel. Il exprime d'une façon symbolique l'identification du nouveau
converti avec Christ dans sa mort et dans sa résurrection. « Nous
avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que,
comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même
nous marchions, nous aussi, dans une vie nouvelle. Car si, lui
devenant semblables dans sa mort, nous avons été faits une même
plante avec lui, nous le serons aussi à sa résurrection; Sachant que
notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit
détruit, et que nous ne soyons plus asservis au péché. » (Rom 6:4‑6).
L'expérience de la nouvelle naissance (Jean 3:3), de la naissance de
l'Esprit (Jean 3:6) ou du baptême de l'Esprit (Act 1 :5), accompagnée
de l'expérience de la mort à soi‑même (Lc. 9 :23) et au péché (Rom
6:2,11) est ainsi figurée:
Un ensevelissement sous l'eau (immersion) et une émersion hors de
l'eau, comme une sortie hors d'une tombe. L'immersion et l'émersion
consécutive constituent sans aucun doute l'image la plus parlante
d'une mort suivie d'une résurrection spirituelle. « Mais Dieu, qui est
riche en miséricorde à cause de la grande charité dont il nous a aimés,
Lorsque nous étions morts dans nos fautes, nous a rendus à la vie

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ensemble en Christ, (c'est par grâce que vous êtes sauvés;) Et il nous a
ressuscités ensemble, et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en
Jésus-Christ » (Eph 2:4‑6)

A la période apostolique, l'eau pouvait être n'importe quelle eau :


« Voici de l’eau, qu'est‑ce qui empêche que je sois baptisé? » (Act 8:36)
L'acte n'était pas un sacrement, et Philippe n'était pas un prêtre. Il
ne se passait rien qui pouvait donner l'impression d'une grâce reçue
par le baptême en lui-même. Un tel acte ne nécessitait pas, à cette
époque, de vertu spéciale de la part du baptiseur. Le sacerdoce n'est
intervenu qu'à la fin du deuxième siècle, au moment de l'apparition
du sacrement. A l'origine, ce n'était pas l'eau qui effaçait les péchés,
mais bien le sang de Christ, agneau sans défaut et sans tache. Cela
est confirmé massivement par les textes suivants, pris parmi
d'autres : Matt. 26:28 Rom 3:25, 26 ; Eph 1 :7; Col 1:20; Hébr 9:12-14 ;
Hebr.13:20 1 Pi 1:18-19 ; 1 Jn 1:7 ; Apoc 5:9.
Comme le baptême est symbole d'une expérience spirituelle, il ne
peut avoir sa signification réelle que dans le cas de personnes étant
passées par la conversion, ce qui exclut les nourrissons inconscients
et les adultes non régénérés.

1.3.3. Le baptême est aussi un témoignage et un engagement.


Le nouveau converti qui passe par les eaux du baptême proclame
devant ses frères, la réalité de sa rencontre avec le Seigneur. Il
atteste qu'il a passé de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, de
l'esclavage du péché à la liberté des enfants de Dieu. Il s'identifie de
la sorte avec Christ, son Sauveur, auquel il doit la vie éternelle. Le
croyant proclame, par son baptême, la mort et la résurrection de
Christ comme fondement de son salut. C'est pourquoi ce baptême se
pratique en présence de témoins, qui prennent connaissance de
l'expérience faite par le baptisé et témoignent de son nouveau statut.
En se faisant baptiser le croyant respecte une institution de son
Maitre et se soumet à Dieu, comme l'ont fait le peuple et les
publicains du temps de Jean‑Baptiste. « Et tout le peuple qui l'a
entendu, et les péagers, ont justifié Dieu, ayant été baptisés du
baptême de Jean. Mais les pharisiens et les docteurs de la loi, ne
s'étant pas fait baptiser par lui, ont rejeté pour leur perte le dessein de
Dieu. » (Lc.7 :29-30)

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Par son obéissance à l'ordre de Christ, le nouveau baptisé témoigne
également de son désir de vivre en nouveauté de vie. « Si donc
quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature; les choses vieilles
sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2Cor 5:17)
« Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort,
afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père,
de même nous marchions, nous aussi, dans une vie nouvelle. » (Rom
6:4). En reconnaissant Christ comme son Seigneur, il s'engage
solennellement à se soumettre à Lui pour la suite de son pèlerinage
terrestre. L'engagement est unique, comme le baptême, mais la
soumission doit se renouveler jour après jour. La vaine manière de
vivre héritée des pères (1 Pi. 1:18) ne devrait plus exercer d'attrait
pour le baptisé. Le monde est crucifié pour lui, comme il est crucifié
pour le monde. « Quant à moi, qu'il ne m'arrive pas de me glorifier en
autre chose qu'en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle
le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. » (Gal 6:14)

1.3.4. Finalement, le baptême est une incorporation.


Par le baptême, le croyant n'est pas seulement uni à Christ, mais
aussi à ses frères au sein d'une église locale. Les baptisés du jour de
la Pentecôte furent ajoutés à l'église de Jérusalem (Act 2:41, 47).
Paul, en parlant du baptême de l'Esprit, inséparable du baptême
d'eau avec lequel il forme un couple, dit : « Nous avons tous, en effet,
été baptises dans un seul Esprit pour former un seul corps ». (1 Cor
12:13) ; « Ainsi nous, qui sommes plusieurs, nous sommes un seul
corps en Christ; et nous sommes chacun en particulier les membres les
uns des autres » Rom 12:5)
Le processus amorcé au moment de la conversion personnelle aboutit
logiquement à la vie collective. Nous sommes en présence d'une
succession invariable d'expériences qui montrent que le baptême ne
peut constituer une réalité indépendante. Il représente un maillon
d'une chaîne qui ne doit pas être supprimé, ni décalé, dans un sens ou
dans un autre. L'enchaînement des faits part de l'envoi du messager,
passe par la proclamation du message, par son acceptation dans la
repentance et dans la foi, et par la soumission au baptême. Il
continue par l'entrée dans l'église, la vie chrétienne et le service au
sein de l'église avec la production du fruit de l'Esprit, Gal 5:22,
l’exercice des dons spirituels, (1 Cor 12.7). L’expérience chrétienne
culmine dans « l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu »
(Eph 4:13). Cette unité se manifeste plus particulièrement dans la
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cène. « Comme il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, ne
sommes qu'un seul corps; car nous participons tous au même pain. »
(1Cor 10:17). Après avoir été un individu vivant dans l'indépendance
coupable vis‑à‑vis de Dieu et des hommes, le chrétien est maintenant,
comme ses frères, un membre du corps de Christ.
Aujourd'hui, on constate un grand désordre par rapport à ce
programme divin. Des personnes sont baptisées avant d'être
converties, d'autres sont converties sans être baptisées, d'autres se
contentent d'un baptême qui n'est pas l'immersion du croyant,
d'autres encore, les plus nombreux, sont membres d'une organisation
qui n'est pas une église biblique (qui devrait être uniquement
constituée de personnes converties, indépendante de l'Etat ainsi que
de toute autre autorité extérieure.)
Le chrétien est invité à ne pas ignorer ou oublier la signification de
son baptême (Rom 6:3), pour ne pas être tenté de revenir à l'ancien
style de vie selon le monde (Rom 12.2 ; Tite 2:11-12). C'est dans la
communion avec ses frères et ses sœurs que le nouveau membre
s'efforce de suivre les directives du « chef suprême de l'Église, Qui est
son corps » (Eph 1 :22-23), pour son bien propre et celui de tous les
autres membres (1 Cor 12‑7 ; 1 Pi 4 :10).
Le baptême, lors même qu'il n'est pas un sacrement, n'est pas pour
autant un acte vide de sens ou une simple formalité. Il est, au
contraire, lourd de signification. Nous avons, en effet, pu constater
qu'il exprime les relations du croyant :
• Avec son Sauveur qu'il veut suivre (acte d'obéissance) et auquel
il s'identifie (symbole de la mort et de la résurrection spirituelles) ;
• Avec les hommes, en général, auxquels il communique son
expérience du salut (témoignage);
• Avec les enfants de Dieu, en particulier, auxquels il s'associe
pour s'engager dans le service au sein d'une église dirigée par le
Seigneur (engagement et incorporation).

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2. LA CÈNE

« Car pour moi, j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai aussi enseigné;
c'est que le Seigneur Jésus, la nuit qu'il fut livré, prit du pain; Et
ayant rendu grâces, il le rompit, et dit: Prenez, mangez; ceci est mon
corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De
même aussi, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est
la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi, toutes
les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez de ce
pain, et que vous buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du
Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. » (1 Cor. 11.23-26)

2.1. Les principaux textes bibliques qui en parlent :


Mt 26:26-30 ; Mc 14:22-26; Luc 22:17-20; 1 Cor. 11.23-34.
L'évangile de Jean ne mentionne pas la Cène, même si certains
pensent que Jésus y fait allusion dans Jn 6:51, 53-56.

2.2 Les noms de la Cène.


a. L’eucharistie, d'un mot grec qui signifie « rendre grâce ».
Ce mot se trouve dans 1 Cor. 11 :24.

b. L'eulogia, mot grec signifiant «bénédiction». Ce mot est tiré de


1Cor. 10:16 où Paul parle de «la coupe de bénédiction».

c. La communion. Ce nom lui vient de 1 Cor. 10:16 où Paul parle de


«la communion au sang de Christ».

2.3. Les différentes opinions concernant la Cène.


a. La transsubstantiation: selon la doctrine catholique romaine, le
pain et le vin deviennent littéralement corps et sang de Christ au
moment où le prêtre consacre les éléments, même s'ils conservent
leur apparence de forme et de goût. Celui qui prend le pain et boit la
coupe mange littéralement la chair et boit le sang de Christ. Inutile
de dire que cette présentation n'a aucun appui scripturaire. Au
contraire, elle est vivement réfutée par la lettre aux Hébreux (7:24-
27; 9:12, 24, 25, 28; 10:11-12).

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b. La consubstantiation: la doctrine luthérienne enseigne que dans
l'acte sacramental, le communiant reçoit le vrai corps et le vrai sang
de Christ « dans, avec et sous » le pain et le vin. Cette conception est
moins fausse que la précédente, mais elle non plus ne peut s'appuyer
sur l'Écriture.

c. Le symbolisme. La Bible présente la Cène comme un mémorial dans


lequel le pain et le vin sont des symboles qui aident le croyant à se
souvenir du sacrifice expiatoire de Christ, et à attendre son retour.
Cette pratique est la seule qui soit sensée (1 Cor. 11:24-26).

2.4. Le parallèle entre la Cène et la Pâque de l'Ancien Testament.


L'agneau pascal, dont le sang aspergé sur les montants et le linteau
des portes sauva les Israélites de la dixième plaie, est évidemment un
type merveilleux.

« Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez; je verrai
le sang, je passerai au-dessus de vous, et il n'y aura pas sur vous de
fléau destructeur, quand je frapperai le pays d'Égypte. » (Ex.12 :13).

« Et cette nuit-là, ils en mangeront la chair rôtie au feu; ils la


mangeront avec des pains sans levain et des herbes amères ».
(Ex.12 :8)

« Pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain; et, dès le
premier jour, vous ôterez le levain de vos maisons. Car toute personne
qui mangera du pain levé, depuis le premier jour jusqu'au septième,
sera retranchée d'Israël ». (Ex 12 :15)

« Et lorsque vos fils vous diront: Que signifie pour vous ce rite? Vous
répondrez: C'est le sacrifice de la Pâque en l'honneur de l'Éternel, qui
a passé par-dessus les maisons des Israélites en Egypte, lorsqu'il
frappa les Égyptiens et qu'il préserva nos maisons. Le peuple s'inclina
et se prosterna. » (Ex 12. 26-27).

L’agneau de la Pâque dont le sang est versé et le pain sans levain


nous parlent du sacrifice de Christ, de son sang versé, et de la pureté
de sa personne (le levain symbolisant le péché).

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Il en est de même du repas symbolique de la sainte Cène, le pain doit
être pris sans levain pour nous rappeler la pureté de celui qui fut
brisé pour nous racheter (au moment de la pâque où Jésus institua la
sainte Cène tout levain devait avoir été enlevé des maisons en
conformité à la Loi de Dieu, le pain qu’il utilisa était donc sans
levain). Dans le même esprit, le fruit de la vigne est pris non-
fermenté (de la levure étant ajoutée dans le processus de vinification,
voir Larousse Encyclopédique).
Dans le Nouveau Testament, Paul trace ce parallèle, nous invitant à
la pureté:
« Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle,
puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé.
Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de
perfidie et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la
sincérité et de la vérité. » (1 Cor. 5.7-8).

2.5. Le but de la Cène.


Celui qui participe à la table du Seigneur est invité à regarder dans
trois directions :
a. En arrière : « Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous
buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il
vienne. » (1 Cor. 11 :26).

b. En lui-même : « Que chacun donc s'examine soi-même, et qu'ainsi il


mange du pain et boive de la coupe. » (1 Cor. 11 :28).

c. Vers l'avenir : «... jusqu'à ce qu'il vienne.» (1 Cor. 11 :26).

La Cène a donc une portée historique, personnelle et prophétique.


Elle évoque la croix, la conscience et la couronne.

2.6. Les invités à la Cène.


Qui a le droit de participer à la Cène? Uniquement les croyants. A
l’époque des débuts de l’église, tous les croyants passaient par le
Baptême qui était administré uniquement par immersion. Ces mêmes
croyants étaient ainsi reçus dans leur église locale. La table du
Seigneur est donc administrée sous l’autorité des églises locales,
réservée à des disciples de Jésus, nés de nouveau, baptisés par
immersion et soumis à la foi des apôtres révélées dans les Ecritures.

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2.7. Les conditions de la participation à la Cène.
En plus des non convertis, ceux qui s'étaient rendus coupables de
péchés sans s’être mis en règle ne pouvaient s'approcher de la table
du Seigneur. Jean, qui fut témoin de l'institution de la Cène, donne
deux précieux conseils valables pour les deux catégories de personnes:
a) Pour les non convertis, ils sont invités à croire et ainsi être sauvés
pour l’éternité. « Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son
Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il
ait la vie éternelle. » (Jn 3:16). Comme nous l’avons vu plus haut, ceux
qui se convertissent au moment de la sainte cène devront patienter
avant d’y participer. Il leur faudra passer par le baptême.
b) Pour les chrétiens en état de péché, ils sont invités à se mettre en
règle. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous
les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » (1 Jn 1.9)

2.8. Les sanctions qui frappaient les personnes coupables


Certaines personnes étaient coupables de prendre la Cène
indignement.
« Car celui qui mange et boit sans discerner le corps (du Seigneur),
mange et boit un jugement contre lui-même. C'est pour cela qu'il y a
parmi vous beaucoup de malades et d'infirmes, et qu'un assez grand
nombre sont décédés. » (1Cor.11:29-30).
Plusieurs mots méritent une explication.
a) Sans discerner. D'autres traductions disent: « indignement ». Il
s'agit d'un adverbe et non d'un adjectif. Ce ne sont pas les personnes
qui sont indignes, mais la manière dont elles célèbrent la Cène.

b) Jugement. Ce mot, utilisé également dans Rom.11:33; 1Pi.4:17 et


Apoc.20:4, désigne une sanction qui peut se manifester de deux
manières: la maladie physique (Rom.11:30) et la mort physique
(« endormis » ou « décédés »).

c) Décédés. Le mot grec traduit ici par « décédés » est koimao ; il


désigne le sommeil de la mort physique (Jn.11:11-12; Ac 7.60; 1 Cor.
15 :6,18, 20, 51).
Les Corinthiens prenaient la Cène de façon indigne et égoïste. Cela se
passait lors de repas fraternels puisque les nantis se repaissaient et
s'enivraient, tandis que les plus pauvres repartaient affamés.

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Lors de l'institution de la Cène par Jésus-Christ dans la chambre
haute, plusieurs choses se sont produites, qui auraient pu être
rappelées. Mais Paul se contente d'évoquer la trahison de Judas « la
nuit où il fut livré » (1 Cor.11:23), comme pour avertir les Corinthiens
de ne pas commettre une autre sorte de trahison. Remarquons ici que
Paul ne condamne pas le fait que des chrétiens prennent un repas
ensemble dans l'Église. Il limite cependant la Cène au seul partage
du pain et de la coupe. « N'avez-vous pas des maisons pour manger et
pour boire? Ou méprisez-vous l'Église de Dieu, et faites-vous honte à
ceux qui n'ont rien? » (1 Cor. 11 :22).

2.9. La fréquence de la Cène.


Certaines églises la pratiquent tous les trois mois et font précéder
cette cérémonie d'une préparation dans la semaine qui précède le
dimanche de la Cène. D'autres prennent la Cène tous les mois, voire
toutes les semaines. D’autres enfin la prennent tous les ans à
Pâques, à cause du fait que Jésus a institué la Cène lors de la Pâque,
en remplaçant cette fête annuelle juive par son propre repas
commémoratif. Il devint lui-même l’agneau de la Pâque offert une fois
pour toutes et accomplissant parfaitement la Pâque. La
commémoration devait maintenant se faire « en mémoire » de lui, le
véritable « agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jn.1 :29). En
fait l'Écriture ne se prononce pas clairement sur cette question de
fréquence de la Sainte Cène.
A Troas (Act.20:7), les Chrétiens l’ont pris lors d’un rassemblement
du dimanche. Quelle que soit sa fréquence, indiquons en fait que la
Cène constitue une des choses les plus importantes dans la vie de
l'Église. Il ne faut donc pas que ce rite soit pris à la hâte ni à la
légère.

En prenant le repas du Seigneur les chrétiens évoquent le prix que le


Seigneur a payé pour les racheter: Son corps brisé et son sang qui fut
versé pour les péchés. Rappelons encore que seuls ceux qui sont
baptisés selon les Ecritures devraient être conviés à la table du
Seigneur. Chacun doit s'éprouver avant de prendre ce repas et se
mettre en règle avec Dieu, confesser à Dieu tout péché conscient dans
une attitude de repentance, « C'est pourquoi, quiconque mangera de
ce pain, ou boira de la coupe du Seigneur indignement, sera coupable
envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-

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même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe »
(1Cor.11:27-28). Si l'on ne respecte pas la première ordonnance du
Seigneur (le baptême), comment peut-on prendre le repas du
Seigneur ? Ce repas est pour des Chrétiens véritablement convertis,
baptisés et en règle avec Dieu.

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Etude 2.7
Questions

CHERCHEZ LES RÉPONSES DANS LA BIBLE

1) Que se passa-t-il de miraculeux lors du baptême de Jésus ?


Matthieu 3 :13-16
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2) Est-ce que l'on est baptisé pour être sauvé ou bien parce qu'on est
déjà sauvé ? Actes 2:41
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3) Qu'est-ce que le baptême selon 1Pierre 3:21 ?


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4) Est-ce que le baptême lave nos péchés selon Hébreux 9:14-15


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5) Quel élément doit servir à nous purifier de nos péchés ?


Hébreux 9:22 ; Ephésiens 1:7 ; Colossiens 1:20
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6) Pourquoi le chrétien devrait-il être baptisé ? Matthieu 28:19


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7) A la lumière des textes de la Bible que nous avons vus, est-ce que
les bébés peuvent être baptisés selon les Ecritures ? Pourquoi ?
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8) Est-ce que les chrétiens du Nouveau Testament attendaient


longtemps avant d'être baptisés? Actes 2:41; Actes 8:12, et 36-40
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9) Quelles est la deuxième ordonnance du Seigneur à pratiquer par


les chrétiens baptisés? 1 Corinthiens 11:23-28
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REPONSES PROVENANT DE L’ETUDE DU COURS

10) Quels autres noms plus communs donne-t-on à la Sainte Cène?


(donner 2 noms)

11) Entre les trois grandes opinions concernant la Sainte Cène,


laquelle vous semble la plus conforme à l’esprit des Saintes Ecriture.

12) Faites un bref parallèle entre la Pâque de L’Ancien Testament et


la Sainte Cène. Que symbolisent ces deux rites?

13) Quel est le but de la Sainte Cène?

14) Sous quelle autorité visible est administrée la Sainte Cène?

15) Qui sont ceux qui peuvent y être invités?

16) Que doit-on faire afin de ne pas prendre la Cène indignement?

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REMERCIEMENTS

F. M. Buhler, Le Baptême, C.R.I.E., extraits

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