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GEOMETRIE EUCLIDIENNE
PLAN
I : Espace affine euclidien
1) Définition
2) Plan euclidien
3) Espace euclidien de dimension 3
II : Cercles et sphères
1) Equation d'un cercle
2) Equation d'une sphère
3) Lignes de niveaux
III : Isométries
1) Définition
2) Isométries du plan
3) Isométries de l'espace
4) Similitudes
5) Sous–groupes du groupe affine
IV : Coniques
1) Equation cartésienne
2) Foyer, directrice, excentricité
3) Equation polaire
4) Propriété des coniques bifocales
5) Tangentes
6) Trajectoire des planètes
Annexe 1 : isométries laissant invariant le tétraèdre régulier
Annexe 2 : isométries laissant invariant le cube
Annexe 3 : z → a –z + b
Annexe 4 : Antidéplacements
1) Dans le plan
2) Dans l'espace
Annexe 5 : le cercle des neufs points d'Euler

I : Espace affine euclidien

1– Définition
Un espace affine euclidien est un espace affine, associé à un espace vectoriel euclidien. Il résulte de
cette association des propriétés métriques pour l'espace affine. En particulier, on pose :
d(A,B) = AB = ||AB|| (distance euclidienne)
Il résulte de l'inégalité triangulaire relative à la norme une inégalité triangulaire relative à la distance :
AB ≤ AC + CB

-1-
2– Plan euclidien
a) On suppose le plan muni d'un repère orthonormé direct. Une droite admet une équation de la
forme ax + by + c = 0. On remarque que le vecteur de composantes (a,b) est orthogonal à la droite.
Si l'on choisit un vecteur normé V, l'équation est de la forme dite normale :
x.cosθ + y.sinθ + c = 0

L'intérêt de cette expression est que la distance d'un point M quelconque de coordonnées (x,y) à la
droite vaut x.cosθ + y.sinθ + c . En effet, si A est un point de la droite de coordonnées (x0,y0), alors
la distance de M à la droite vaut <AM,V> = (x–x0)cosθ + (y–y0)sinθ = xcosθ + ysinθ + c . Dans
le cas plus général d'une équation de la forme ax + by + c = 0, la distance de M(x,y) à la droite vaut
ax + by + c
.
a2+b2

b) Une droite parallèle à l'axe Oy passant par le point (x0,0) a évidemment pour équation x = x0. En
coordonnées polaire, on obtient rcosθ = x0. Si l'on fait tourner cette droite d'un angle Φ autour de O,
l'équation est : r.cos(θ–Φ) = x0. L'équation générale d'une droite sous forme polaire est donc
C
r.cos(θ–Φ) = C ou r = . Le point O se projette sur la droite au point de coordonnées
cos(θ–Φ)
polaires (C,Φ).

c) L'angle de deux vecteurs non nuls (U,V) est l'angle de la rotation qui transforme U en V . La
||U|| ||V||
mesure de cet angle est définie à 2π prés. Les angles vérifient la relation de Chasles :
(U,V) + (V,W) = (U,W)
Celle–ci résulte en effet de la loi de composition des rotations.
On a aussi (U,–U) ≡ π [2π].

Une demi–droite vectorielle (D) est engendrée par un vecteur U de telle façon que :
(D) = { λU | λ > 0}
Il en est de même d'une demi–droite affine qu'on peut définir comme {A + λU | λ > 0}. On peut
donc définir l'angle de deux demi–droites comme étant l'angle de leur deux vecteurs générateurs. Cet
angle est défini à 2π près.

Par contre, une droite vectorielle ou affine possède des vecteurs directeurs pouvant prendre deux
directions. Soit deux droites de vecteurs directeurs U et V. On peut choisir comme angle de ces deux
droites les angles (U,V), (–U,V), (U,–V) ou (–U,–V). Or on a :
(–U,V) = (–U,U) + (U,V) = (U,V) + π
(U,–V) = (U,V) + (V,–V) = (U,V) + π
(–U,–V) = (U,V)
N'ayant aucun moyen canonique de choisir une orientation particulière pour les droites, nous
choisirons donc n'importe lequel de ces angles, mais celui–ci ne sera défini qu'à modulo π près au lieu
de 2π.

d) Relations métriques dans le triangle :


De <AB,AC> = AB.AC.cosα où α est l'angle (AB,AC), on tire facilement, en développant
(BA + AC)2 :
-2-
BC2 = AB2 + AC2 – 2AB.AC.cosα

Une autre relation lie les angles et les longueurs des côtés. a étant la longueur du côté opposé à
l'angle α, on a :
a b c
= = = 2R
sinα sinβ sinγ
où R est le rayon du cercle circonscrit au triangle. En effet (voir figure), soit O le centre du cercle
circonscrit, α (respectivement β, γ) l'angle (AB,AC) (respectivement (BC,BA), (CA,CB)). Soit θ
(respectivement ϕ, ψ) l'angle (AB,AO) (respectivement (BC,BO), (CA,CO)). On a :
c a b
cosθ = cosϕ = cosψ =
2R 2R 2R
A

ψ
θ

ψ C
O ϕ

θ ϕ

or θ + ϕ + ψ = π/2 ⇒ cosθ = sin(ϕ + ψ) = sinγ


de même : cosϕ = sinα
cosψ = sinβ
D'où le résultat. On remarque par ailleurs que l'angle au centre est le double de l'angle inscrit.

Les relations précédentes se déduisent aussi de l'aire du triangle :


bc.sinα a abc
S= ⇒ =
2 sinα 2S
abc
(d'où enfin : S = ). On vérifiera que les formules restent valables si O est extérieur au triangle.
4R

4– Espace euclidien de dimension 3


a) Il est possible de définir le cosinus de l'angle de deux vecteurs non nuls dans l'espace, au moyen de
la formule :
<U,V>
cos(U,V) =
||U||||V||

Mais même si l'espace est orienté, il n'existe aucun moyen canonique d'en déduire une orientation
canonique des plans. De sorte que le signe de l'angle restera indéterminé, et que les angles ne seront
pas orientés. La relation de Chasles n'est donc pas respectée.
-3-
Comme dans le plan, l'angle de deux droites de l'espace est défini par l'angle de deux vecteurs
directeurs de ces droites. Cet angle est non orienté. Sa mesure est définie au signe près et à π près.
Une valeur peut être choisie dans l'intervalle [0,π/2].

L'angle de deux plans est défini comme l'angle de deux droites orthogonales à ces plans. Cet angle
est non orienté. Sa mesure est défini au signe près et à π près. Une valeur peut être choisie dans
π
l'intervalle [0, ].
2

π
L'angle d'une droite et d'un plan est défini comme la différence entre et l'angle de la droite et d'une
2
droite orthogonale au plan.

b) Distance d'un point à un plan : Soit P un plan contenant O de vecteur orthogonal V. P a donc
pour équation <OM,V> = 0.
Soit H le projeté d'un point M quelconque sur P. On a <OH,V> = 0 et HM = λV. Cela suffit à définir
H de manière unique. On en déduit :
<OM,V>
i) HM = .V
||V||2
<OM,V>
ii) d(M,P) = d(M,H) = HM =
||V||
On retrouve une expression analogue à celle vue en dimension 2. Si ax + by + cz + d = 0 est
ax + by + cz + d
l'équation de P, alors HM = .
a2+b2+c2

c) Distance d'un point à une droite : Soit D une droite passant par O de vecteur directeur V. Soit H
le projeté sur D d'un point quelconque M. On a alors OH = λV et <HM,V> = 0, ce qui détermine H.
On en déduit :
||OM ∧ V||
d(M,D) = d(M,H) = MH =
||V||

d) perpendiculaire commune :
Soit D et D' deux droites non parallèles, de vecteurs directeurs respectifs V et V', passant par les
point respectifs O et O'. On cherche une perpendiculaire commune ∆ à D et D'.

Cette droite a nécessairement pour vecteur directeur V ∧ V'. ∆ est l'intersection du plan P passant
par O et contenant V et V ∧ V', et du plan P' passant par O' et contenant V et V ∧ V'. Soit H et H'
les intersections respectives de ∆ avec D et D'. On a :
<OO',V ∧ V'>
d(D,D') = d(H,H') = HH' =
||V ∧ V'||

Exemple : O (1,3,–2) V (0,1,–1) O' (3,1,1) V' (1,0,1)


On trouve :
 P : 2x + y + z = 3
 équations de ∆
î P' : x + 2y – z = 4
-4-
1
d(D,D') = .
3

II : Cercles et sphères

1– Equation d'un cercle


Dans un repère orthonormé, l'équation du cercle de centre Ω(a,b) et de rayon R est :
(x–a)2 + (y–b)2 = R2
de la forme :
x2 + y2 + cx + dy + e = 0

En coordonnées polaires, le pôle appartenant au cercle, l'équation est :


r = d.cos(θ–ϕ)
où d est la longueur du diamètre, et ϕ l'angle que fait ce diamètre avec l'axe de référence des angles.

2– Equation d'une sphère


Dans un repère orthonormé, l'équation de la sphère de centre Ω(a,b,c) et de rayon R est :
(x–a)2 + (y–b)2 + (z–c)2 = R2
de la forme :
x2 + y2 + z2 + dx + ey + fz + g = 0

3– Lignes de niveaux
On s'intéresse aux lignes de niveaux suivantes :
a) u vecteur non nul donné (le plus souvent unitaire), et A donné, considérons la fonction :
M → <u,AM>
Les lignes de niveaux de cette fonction sont les droites (ou les plans) orthogonales à u. Il suffit pour
cela d'écrire AM = xu + yv (+ zw) avec v (et w) orthogonal à u pour obtenir (dans le cas unitaire)
x = Cte.

b) A et B étant deux points distincts, considérons <MA,MB> = Cte. Notons Ω le milieu de [A,B], de
sorte que AM = AΩ Ω + ΩM et BM = BΩ Ω + ΩM. Faisons le produit scalaire. On obtient :
Ω,BΩ
<AΩ Ω> + ΩM2 = Cte
1
D'où ΩM2 = Cte + R2 où R = AB. Il s'agit donc de cercles de centre Ω (ou de sphères). Dans le cas
2
où la constante est nulle, on obtient ΩM = R. Il s'agit alors du cercle (ou de la sphère) de diamètre
[A,B].

MA
c) A et B étant deux points distincts, considérons = k, ou MA = kMB, avec k non nul. Si k = 1,
MB
il s'agit évidemment de la médiatrice (ou du plan médiateur) de [A,B]. Pour k différent de 1, cette
relation équivaut à MA2 = k2MB2 ou encore à :
<MA – kMB , MA + kMB> = 0
Notons G1 le barycentre de (A,1) et (B,–k) et G2 le barycentre de (A,1) et (B,k). On a alors :
<MG1 , MG2> = 0. Il s'agit donc du cercle (ou de la sphère) de diamètre [G1,G2].

d) Considérons une famille de points Ai affectés de coefficients λi et considérons la fonction


∑ λiMAi2. Supposons d'abord que la somme des coefficients est non nulle, de sorte qu'il existe un

-5-
barycentre G aux (Ai, λι). On a alors : MAi = MG + GAi ⇒ MAi2 = MG2 + 2<MG,GAi> + GAi2. En
faisant la somme, on obtient ∑ λi MG2 = Cte. Il s'agit donc de cercles (ou de sphères) de centre G.

Dans le cas où ∑ λi = 0, et en prenant cette fois G quelconque, on obtient 2<MG,U> = Cte, où


U = ∑ λi GAi ne dépend pas de G. Il s'agit donc de droites (ou de plans) parallèles.

e) A et B étant deux points distincts, considérons les angles (MA,MB) = Cte. Dans le paragraphe I,
nous avons vu que les lignes de niveaux sont des arcs de cercles. Si la constante est définie à π près,
il s'agit du cercle privé des points A et B

III : Isométries

1– Définition
Les isométries sont les applications affines associées aux isométries vectorielles. Une isométrie affine
associée à une isométrie vectorielle directe, élément de SO(E), s'appelle déplacement. Une isométrie
affine associée à une isométrie vectorielle indirecte s'appelle antidéplacement. Les translations sont
les exemples les plus simples d'isométries affines directes. L'ensemble des isométries, muni de la
composition des applications, forme un groupe ; l'ensemble des déplacements en forme un sous–
groupe.

La composée d'une isométrie et d'une homothétie s'appelle une similitude, directe ou indirecte,
suivant que l'isométrie est directe ou indirecte.

Nous utiliserons souvent le résultat suivant. Soit O un point arbitraire, ϕ une application linéaire, f et
f0 deux applications affines associées à ϕ, telles que O soit invariant par f0. Alors f est la composée
d'une translation de vecteur Of(O) et de f0. En effet :
f(M) = f(O) + ϕ(OM) = f(O) + f0(O)f0(M) = f(O) + f0(M) – f0(O) = f(O) + f0(M) – O
⇒ f(M) = f0(M) + Of(O) (i.e. f0(M)f(M) = Of(O))

On peut aussi voir ce résultat sous la forme suivante : tf(O)O o f laisse O invariant.
De même, f o tf(O)O laisse f(O) invariant.

2– Isométries du plan
Voici des exemples d'isométries du plan :
– les translations
– les rotations de centre Ω, d'angle θ. A tout M, on associe N tel que ΩN soit l'image de ΩM
par la rotation vectorielle d'angle θ.
– les symétries orthogonales par rapport à une droite affine (parallèlement à une droite
orthogonale à cette droite). Ces symétries s'appellent aussi réflexions.

Inversement, soit r une rotation vectorielle d'angle θ, et soit f0 la rotation affine d'angle θ de centre
un point arbitraire noté O. f0 est ainsi associée à r. Soit f une application affine quelconque associée à
r. Quelle est la nature de f ? f est la composée de f0 et de la translation de vecteur U = Of(O). Si nous
supposons que f0 n'est pas l'identité (rotation d'angle nul), alors nous allons prouver que f est une
rotation affine. Pour cela, nous cherchons les points Ω invariants. Ils vérifient :
Ω = f(Ω) = f(O) + r(OΩ Ω)
⇒ f(O)ΩΩ = r(Of(O)+f(O)Ω Ω)
⇒ (Id–r)(f(O)ΩΩ) = r(Of(O))
-6-
Si r n'est pas l'identité, l'application Id–r est injective (comme on peut le vérifier en cherchant son
noyau), donc bijective et il existe donc un unique vecteur dont l'image par Id–r est r(Of(O)). Il existe
donc un unique point fixe Ω. On a alors :
Ωf(M) = f(Ω Ω)f(M) = r(ΩΩM)
ce qui prouve que f est bien une rotation de centre Ω.

On en déduit que les déplacements sont :


– les translations.
– les rotations.

3– Isométries de l'espace
On rappelle que les isométries vectorielles de l'espace sont :
– les réflexions (symétries orthogonales par rapport à un plan)
– les rotations autour d'une droite (et en particulier l'identité et les demi–tours)
– les anti–rotations, composée d'une rotation et d'une réflexion.

Comme dans le plan, si O est un point donné de l'espace, nous pouvons considérer toute isométrie
comme la composée d'une isométrie laissant invariant O, associée à une isométrie vectorielle
précédemment décrite, et d'une translation.

Considérons la composée f d'une rotation d'angle non nul autour d'une droite D, et d'une translation
de vecteur U, non nul. Deux cas particuliers sont à étudier :
– U est orthogonal à D. Dans ce cas, tout plan orthogonal à D est globalement invariant, et
d'après l'étude des isométries dans le plan, la composée est une rotation. Si Ω est un point invariant
dans un plan, alors la droite parallèle à D et passant par Ω est invariante dans l'espace. En effet, si M
est un point de cette droite, on a :
Ωf(M) = f(Ω Ω)f(M) = r(Ω ΩM) = ΩM où r est la rotation vectorielle associée.
– U est parallèle à D. Alors il n'y a aucun point invariant. On obtient un vissage.

Dans le cas général, tout vecteur pouvant se décomposer en la somme de deux vecteurs
correspondants aux cas décrits précédemment, on voit que tout déplacement (toute application affine
associée à une rotation) est un vissage (et éventuellement une translation si l'angle de la rotation est
nulle, et une rotation si le vecteur de translation est nul). L'axe du vissage est caractérisé par le fait
d'être stable (ou globalement invariante) par f. Si le vecteur de translation est nul et si l'angle de
rotation vaut π, on a un demi–tour. Il s'agit également de la symétrie orthogonale par rapport à l'axe.
On remarque que la rotation et la translation de vecteur parallèle à l'axe de la rotation commutent.

Les déplacements de l'espace sont donc constitués des vissages, avec comme cas particuliers, les
rotations et les translations.

4– Similitudes
Une similitude est la composée d'une isométrie et d'une homothétie de rapport non nul. Les
similitudes sont caractérisées par le fait qu'elles multiplient les distances dans un rapport donné,
appelé rapport de la similitude. Si ce rapport vaut 1, il s'agit d'une isométre. Une similitude conserve
les angles. La similitude est dite directe (respectivement indirecte) si l'isométrie est directe
(respectivement indirecte).

Dans le cas du plan, les similitudes directes peuvent être étudiées au moyen des complexes. On
dispose des transformations suivantes :
-7-
i) z → eiθz rotation de centre O d'angle θ
ii) z → rz, r ∈ homothétie de centre O de rapport r, si r ≠ 0, ou application constante
nulle si r = 0.
iii) z → z + b, b ∈   translation de vecteur b

La composition de i) et ii) donne les transformations z → az, similitude directe de centre O, de


rapport r = a et d'angle θ = arg(a), si r ≠ 0, ou application constante nulle si r = 0.

Les applications précédentes sont de la forme f : z → az+b, avec a non nul. Etudions ces
applications. Possèdent–elles des points invariants ?
az + b = z ⇔ z(1–a) = b

Si a = 1, alors si b = 0, tous les points sont invariants ; f = Id.


si b ≠ 0, aucun point n'est invariant ; f est la translation de vecteur b.

b
Si a ≠ 1, il y a un point invariant unique z0 = . On a alors :
1–a
f(z) – z0 = az + b – z0 = az – az0 = a(z – z0)
Si a ≠ 0, f est la similitude de centre z0, de rapport a , d'angle arg(a). En particulier, si arg(a) = 0 ou
π, alors on dispose d'une homothétie de centre z0. Si a est de module 1, on a une rotation de centre
z0.

a=1 a∈   * a =1 autres a
b=0 Identité autre
autres b translation homothétie rotation similitude

Etudions maintenant la composée de telles applications. Notons fa,b l'application définie par :
fa,b(z) = az + b
et soit G = {fa,b | a ≠ 0}, muni de la composition des applications. Considérons également G' = {(a,b)
| a ≠ 0}.
On peut munir G' d'une loi de façon que G et G' soit isomorphes, au moyen de l'isomorphisme
suivant :
G → G'
fa,b → (a,b)
On a fa,b o fc,d (z) = fa,b(cz + d) = acz + ad + b = fac,ad+b(z)
Posons donc (a,b) * (c,d) = (ac,ad+b). On réalise ainsi un isomorphisme entre (G,o) et (G',*).
* est interne et il en est donc de même de o. La composée de deux similitudes directes est
une similitude directe.
o est associative, donc * aussi
Id est le neutre de o, donc (1,0) est le neutre de *
1 b
Le symétrique de (a,b) est ( ,– ) ce qui définit l'inverse de la similitude fa,b.
a a

On dispose donc de deux groupes isomorphes. Ces deux groupes sont également isomorphes au
groupe des matrices suivantes, muni du produit :

-8-
 a b 
0 1
Le groupe (G',*) permet également de voir facilement que la composée de deux similitudes de
1
rapport a et est une translation.
a

Ces groupes admettent comme sous–groupe le groupe des homothéties–translations, obtenues pour
a réel.

La structure de groupe permet de montrer que l'on a obtenu toutes les similitudes directes. Une
similitude directe quelconque est en effet la composée d'une translation (z → z + b) ou d'une rotation
quelconque (z → a(z – z0) + z0 avec a de module 1) et d'une homothétie de rapport non nul (z → r(z
– z1) + z1 avec r réel). La composée de ces fonctions est bien de la forme étudiée.

PROPOSITION :
Soit [A,B] et [A',B'] deux segments distincts de longueur non nulle. Il existe une similitude directe
et une seule transformant A en A' et B en B'.

Démonstration :
On cherche en effet a et b tels que :
 ZA' = aZA + b

î ZB' = aZB + b
Ce système admet comme solution unique :
Z – ZB' Z Z – ZBZA'
a = A' et b = A B'
ZA – ZB ZA – ZB
avec a non nul.

A'B'
Cette similitude a évidemment pour rapport et pour angle (AB,A'B'), mais comment trouver
AB
géométriquement son centre ? Nous nous intéresserons d'abord au cas le plus général, où (AB) et
(A'B') se coupent en un point I, distinct de A, B, A', B'.

I
J

B B'

A'

Considérons les cercles (AA'I) et (BB'J) qui se coupent en un autre point J. Nous allons montrer que
le centre de la similitude est J.
-9-
On a (IA, IA') = (IB, IB') = (AB, A'B') modulo π
Or le centre Ω de la similitude vérifie également :
ΩA, ΩA') = (Ω
(Ω ΩB, ΩB') = (AB, A'B') modulo π = angle de la similitude
Donc Ω appartient au cercle (AA'I) et au cercle (BB'I). Il s'agit donc de I ou de J. Supposons que I
soit le point recherché. Posons :
IB = λIA
En appliquant la similitude, on en déduit que IB' = λIA', donc BB' = λAA' et les droites (BB') et
(AA') sont parallèles. Cela signifie que B' et A' sont respectivement les images de B et A par une
homothétie de centre I. Il en est de même des cercles (IAA') et (IBB'). Ces deux cercles sont donc
tangents en I, et I = J. On en conclut donc, que, si I et J sont distincts, Ω est égal à J.

Dans le cas où I est égal à A, par exemple, on a toujours :


ΩB, ΩB') = (AB, A'B') = (IB, IB') modulo π
(Ω
A

B
B'

A'

dont Ω appartient au cercle (IBB') et :


ΩA, ΩA') = (AB, A'B') = (IB, IA') modulo π
(Ω
donc Ω appartient au cercle passant par I et A' et tangent en I à (IB). Une similitude de centre I ne
peut changer A en A', donc le centre cherché est en J, autre point d'intersection des deux cercles.

z–a
Interprétation de :
z–b
z–a
Notons r.eiθ le nombre . Cela signifie que, dans le triangle ZAB dont les sommets ont pour affixe
z–b
z, a et b respectivement, on a :
ZA z–a
= r et angle(BZA) = θ = arg( )
ZB z–b

Selon une propriété classique du cercle, quatre points A, B, C et D sont cocycliques ou alignés si et
seulement si leur affixe a, b, c et d vérifient :
c–a d–a
arg( ) ≡ arg( ) mod π
c–b d–b
c–a d–a
⇔ arg( ) – arg( ) ≡ 0 mod π
c–b d–b

- 10 -
(c–a)(d–b)
⇔ arg ≡ 0 mod π
(c–b)(d–a)
(c–a)(d–b)
⇔ ∈
(c–b)(d–a)
 

5– Sous–groupes du groupe affine


Le tableau suivant indique quelques sous–groupes du groupe affine, ainsi que les propriétés
géométriques conservées par ces sous–groupes :

Identité Translations SO(E) O(E) Similitudes Groupe


Déplacements Isométries affine
Position X
Direction X X
Orientation X X X
Distances X X X X
Angles X X X X X
Parallélisme X X X X X X
barycentre

IV : Coniques

1– Equation cartésienne
Soit (O, i, j) un repère orthonormé du plan. Les courbes algébriques les plus simples que l'on trouve
après les droites, sont les courbes de degré 2, à savoir :
αx2 + βy2 + γxy + δx + εy + ζ = 0
avec α, β, γ non tous nuls. Il s'agit de coniques. Notre première tâche est d'obtenir, par translation et
rotation, une équation réduite beaucoup plus simple.

❑ Par changement de repère, on peut se ramener à une équation où γ = 0. En effet, choisissons un


nouveau repère se déduisant de l'ancien par une rotation d'angle θ. Soit x' et y' les nouvelles
coordonnées des points. On a :
 x  =  cosθ –sinθ   x' 
 y   sinθ cosθ   y' 
D'où x = cosθ.x' – sinθ.y'
y = sinθ.x' + cosθ.y'
L'équation devient :
α(cosθ.x' – sinθ.y')2 + β(sinθ.x' + cosθ.y')2 + γ(cosθ.x' – sinθ.y')(sinθ.x' + cosθ.y') + ... = 0
Le terme en x'y' vaut :
–2αcosθsinθ + 2βcosθsinθ + γ(cos2θ – sin2θ) = (α+β)sin2θ + γ.cos2θ

Si γ est non nul, il suffit de choisir θ tel que :


α+β
cotan(2θ) = –
γ
On considérera donc désormais l'équation :
αx2 + βy2 + γx + δy + ε = 0

❑ Si α = 0 et β ≠ 0 :

- 11 -
Quitte à diviser par β, on peut se ramener à une équation du type :
y2 + γx + δy + ε = 0
Donc :
– si γ ≠ 0, il s'agit d'une parabole d'axe parallèle à Ox.
– si γ = 0, il s'agit d'un cas dégénéré (deux droites parallèles à Ox, ou deux droites
confondues parallèles à Ox ou ∅)

❑ Si α ≠ 0 et β = 0 :
Ce cas se traite comme précédemment.

❑ Si α ≠ 0 et β ≠ 0 :
On peut supprimer les termes γx et δy de la façon suivante :
α(x + γ )2 + β(y + δ )2 + Cte = 0
2α 2β
Par un nouveau changement de repère, on arrive donc à une équation du type :
αX2 + βY2 + γ = 0

– si γ = 0, alors (C) se réduit à un point si α et β sont de même signe, et à deux droites


sécantes si α et β sont de signe contraire (cas dégénéré)
– si γ ≠ 0, quitte à changer les signes, on peut supposer α > 0, et quitte à diviser par γ , on
peut supposer γ = ± 1. D'où trois équations finales possibles donnant un ensemble non vide, suivant
les signes de α et β :
X2 Y2
+ = 1 ellipse
a2 b2
X2 Y2
– = 1 hyperbole
a2 b2
X2 Y2
– = –1 hyperbole
a2 b2

Remarque 1 : le terme conique provient du fait que l'une des premières définitions des coniques
consistait en l'intersection d'un cône et d'un plan. En effet :
z2 = x2 + y2 est l'équation d'un cône (on a pris un angle de 45° au sommet pour simplifier)
cosθ.y + sinθ.z = h est l'équation d'un plan de vecteur normal (0,cosθ,sinθ) = K, θ ∈ [0,π].
2
Soit I = i et J de composantes (0,sinθ,–cosθ). La matrice de passage à la nouvelle base est :
1 0 0 
 0 sinθ cosθ 
 
 0 –cosθ sinθ 
Posons x = X, y = sinθ.Y + cosθ.Z et z = –cosθ.Y + sinθ.Z. Les équations deviennent :
plan : Z = h
cône : cos2θ Y2 + sin2θ Z2 – 2cosθsinθ Z = X2 + sin2θ Y2 + cos2θ Z2 + 2sinθcosθYZ
L'intersection a donc pour équation :
Z=h
X2 – cos(2θ)Y2 + 2sin(2θ)Y = Cte
ce qui donne une ellipse si θ ∈ ]π,π]
42
- 12 -
π
une parabole si θ =
4
π
une hyperbole si θ ∈ [0, [
4

On remarquera que la parabole occupe une position intermédiaire entre l'ellipse et l'hyperbole.

Remarque : on donne le nom d'hyperbole à la courbe d'équation xy = 1 car, par changement de


variable :
x=X+Y
y=X–Y
on se ramène à X2 – Y2 = 1.

2– Foyer, directrice, excentricité


Les coniques ont aussi une définition géométrique. Soit F un point du plan, D une droite ne
contenant pas F et e un réel strictement positif. On s'intéresse à {M | e.d(M,D) = d(M,F)}. F s'appelle
le foyer, D la directrice et e l'excentricité.

On choisit F comme origine du repère, de façon que D ait pour équation x = – h (h > 0). Alors :
e.d(M,D) = MF ⇔ e. x+h = x2+y2
⇔ e2.(x+h)2 = x2 + y2
⇔ (1–e2)x2 + y2 – 2e2hx – e2h2 = 0
Il s'agit donc de coniques.

a) cas e = 1 :
L'équation se limite à y2 – h2 = 2hx. Il s'agit d'une parabole d'axe orthogonal à D, dont le sommet Ω
est le milieu de [F,K], où K est le projeté de F sur D. Relativement à l'origine Ω, l'équation se réduit
à Y2 = 2hX. h s'appelle paramètre de la parabole.

h
K Ω F

b) cas e < 1 :
e2h 2 e2h2
Il s'agit d'une ellipse : (1–e2)[x – 2
2] + y – =0
1–e 1–e2

- 13 -
e2h 2
[x – ]
1–e2 y2
⇔ + =1
e2h2 e2h2
(1–e2)2 1–e2
e2h
Soit Ω le centre de l'ellipse. Ω a pour abscisse .
1–e2
On a :
eh p
demi–grand axe a = = avec p = eh, paramètre de l'ellipse
1–e2 1–e2
eh
demi–petit axe b =
1–e2
e2h
distance FΩ = c = = a2–b2
1–e2
c
excentricité e =
a

p a
b

h a
F c Ω F'

c) cas e > 1 :
Il s'agit d'une hyperbole :
e2h 2 e2h2
(1–e2)[x – ] + y2
– =0
1–e2 1–e2
e2h 2
[x – ]
1–e2 y2
⇔ – =1
e2h2 e2h2
(1–e2)2 e2–1
e2h
Soit Ω le centre de l'hyperbole. Ω a pour abscisse .
1–e2
On a :
eh p
demi–grand axe a = = avec p = eh, paramètre de l'ellipse
e2–1 e2–1
eh
demi–petit axe b = 2
e –1
e2h
distance FΩ = c = 2 = a2+b2
e –1

- 14 -
c
excentricité e =
a

b c p

F' a Ω c F

3– Equation polaire
La définition par foyer et directrice permet de déterminer l'équation polaire de la conique, le pôle
étant le foyer F, l'axe étant cette fois orienté de F vers D.
e.d(M,D) = MF ⇔ e. rcosθ – h = r
⇔ r = e(rcosθ – h) ou r = –e(rcosθ – h)
eh eh
⇔ r1 = – ou r2 =
1–ecosθ 1+ecosθ
On obtient deux équations différentes, mais il s'agit en fait de la même courbe. On remarquera en
effet que :
r1(θ+π) = – r2(θ)
de sorte que le point (r1, θ+π) et (r2,θ) coïncident.

p = eh est le paramètre de la conique. L'équation usuelle est :


p
r=
1+ecosθ
Dans le cas général, D fait un angle quelconque avec l'axe des angles polaires, et l'équation générale
est :
p
r=
1+ecos(θ–θ0)

Exercice : tracer les coniques d'équation polaire

- 15 -
2
r=
2 + cos(θ + 2π/3)
3
r=
1 – cosθ
4
r=
1 + 2sin(θ–π/3)

4– Propriété des coniques bifocales


Soient F et F' deux points distincts, et a un réel positif. Soit E l'ellipse de foyers F et F' et de demi–
axe focal a (si 2a > FF') et H l'hyperbole de foyers F et F' et de demi–axe focal a (si 2a < FF').
Alors :
a) M ∈ E ⇔ MF + MF' = 2a
En effet, soit M tel que MF + MF' = 2a. Prenons comme repère le repère naturel à l'ellipse de façon
que l'on ait :
F(c,0) F'(–c,0) M(x,y)
On a alors :
MF2 = (x–c)2 + y2
MF'2 = (x+c)2 + y2
⇒ MF2 – MF'2 = – 4cx = (MF + MF')(MF – MF')
or MF + MF' = 2a
2cx
⇒ MF – MF' = –
a
D'où :
 MF = a – cxa  MF2 = (a – cxa)2 = (x–c)2 + y2
 cx ⇒  cx 2
î î MF' = (a + a ) = (x+c) + y
2 2 2
MF' = a +
a
c2
⇔ x2(1 – 2) + y2 = a2 – c2
a
2 2
x y
⇔ + =1 avec b2 = a2 – c2
a2 b2
⇔ M∈E

Réciproquement, si M appartient à E, on peut remonter la démonstration jusqu'à :


 MF2 = (a – cxa)2 = (x–c)2 + y2
 2 cx 2
î MF' = (a + a ) = (x+c) + y
2 2

Il suffit alors d'observer que :


cx
M∈E⇒ = ex < x ≤ a pour conclure que :
a

 MF = a – cxa
 cx
î MF' = a + a
⇒ MF + MF' = 2a

- 16 -
b) M ∈ H ⇔ MF – MF' = 2a
Dans le même repère que précédemment, on a, par exemple pour x > 0 :
MF2 = (x–c)2 + y2
MF'2 = (x+c)2 + y2
⇒ MF2 – MF'2 = – 4cx = (MF + MF')(MF – MF')
or MF – MF' = – 2a
2cx
⇒ MF + MF' =
a
D'où :
 MF = – a + cxa  MF2 = (a – cxa)2 = (x–c)2 + y2
 cx ⇒ 
cx
î MF' = a +
a 
î MF'2 = (a + )2 = (x+c)2 + y2
a
2
c
⇔ x2(1 – 2) + y2 = a2 – c2
a
x2 y2
⇔ – =1 avec b2 = c2 – a2
a2 b2
⇔ M∈E

Réciproquement, si M appartient à H, on peut remonter la démonstration jusqu'à :


 MF2 = (a – cxa)2 = (x–c)2 + y2
 2 cx 2
î MF' = (a + a ) = (x+c) + y
2 2

Il suffit alors d'observer que :


cx
M∈H⇒ = ex > x ≥ a pour conclure que, dans le cas x > 0 :
a

 MF = – a + cxa
 cx
î MF' = a +
a
⇒ MF – MF' = – 2a
Le cas x < 0 s'obtient par symétrie.

5– Tangentes
Dans le cas des coniques bifocales de foyer F ou F', la tangente en un point M à la conique est
bissectrice des droites (MF) et (MF').

Prenons le cas des ellipses. Les ellipses de foyer F et F' sont les lignes de niveau de la fonction
MF + MF'. Le gradient de cette fonction est orthogonale à la tangente en M à la ligne de niveau. Or
1
le gradient de MF est .FM, vecteur unitaire allant de F vers M. Le gradient est donc somme de
MF
deux vecteurs unitaires portés par les droites (MF) et (MF'). C'est un vecteur directeur de l'une des
bissectrices.

On procède de même pour l'hyperbole. Les hyperboles de foyer F et F' sont les lignes de niveau de la
fonction MF – MF'.
- 17 -
En ce qui concerne les paraboles, la tangente en un point M à la parabole est bissectrice des droites
(MF) et (MH), (MH) étant la droite passant par M et parallèle à l'axe. Ce résultat peut–être obtenu
en considérant la parabole comme un cas limite d'ellipse, lorsque l'un des foyers est rejeté à l'infini.
On peut également considérer les paraboles de foyer F comme les lignes de niveau de la fonction MF
– MH, H étant la projection orthogonale de M parallèlement à l'axe de la parabole, sur la droite
passant par F.

6- Trajectoire des planètes


Kepler a conçu que les planètes se déplaçaient sur des ellipses de foyer le Soleil. Cette propriété n'a
1
été expliquée que par la théorie de la gravitation de Newton et sa loi en 2. La démonstration repose
r
usuellement sur les formules dites de Binet. Nous allons cependant adopter une autre démarche, en
1
cherchant plus généralement la trajectoire d'une particule soumise à une accélération centrale en α,
r
et montrer que la détermination explicite de cette trajectoire ne peut se faire que dans deux cas :
α = –1 et α = 2. L'astronomie a donc disposé d'une chance inouïe de tomber précisément sur l'un de
ces deux cas !!

K
Soit donc une particule M de masse m soumise à une force de la forme F = – er, où er est le

vecteur unitaire dirigé du pôle O vers la particule. Cette force dérive de l'énergie potentielle
1 K
Ep = – que l'on choisit nulle à l'infini. La force étant centrale, le moment cinétique
α–1 rα–1
LO = mOM ∧ V par rapport à O est constant. OM étant perpendiculaire à LO, M est dans le plan
passant par O orthogonal à LO. Dans ce plan, on repère M par ses coordonnées polaires (r,θ), l'angle
. .
θ étant mesuré à partir d'un axe arbitraire. La vitesse de la particule vaut V = r er + rθ eθ. L'énergie
m .2 .
cinétique de la particule vaut alors Ec = (r + r2θ2). Le moment cinétique a un module valant
2
.
L = mr2θ qui est constant. L'énergie mécanique Em de la particule, somme de l'énergie cinétique et de
l'éergie potentielle, est elle aussi constante. On dispose donc des deux relations, les valeurs de L et
Em dépendant des conditions initiales :
.
L = mr2θ
m . . 1 K
Em = (r2 + r2θ2) – .
2 α–1 rα–1
. L
La première relaion donne θ = . Par ailleurs, r et θ sont fonctions de t, mais on peut aussi
mr2
considérer r comme fonction de θ (sauf dans le cas d'une trajectoire rectiligne dirigée selon O, cas
trivial que nous excluons). On a :
. dr dr dθ dθ/dt 1 L
r= = = =
dt dθ dt dθ/dr θ' mr2
. .
On peut reporter les valeurs de θ et r dans l'expression de l'énergie mécanique, ce qui donne :
m 1 L2 L2 1 K
Em = ( 2 2 4 + 2 2) –
2 θ' m r m r α–1 rα–1
- 18 -
L2 L2 1 K
= 4 2 + 2 –
2mr θ' 2mr α–1 rα–1
On peut tirer θ' de cette dernière relation :
L2 1 1
θ'2 = 4 2 =
2mr L 1 K 2mE 2mK 3–α
Em – + r2( 2 m r2 + r – 1)
2mr2 α–1 rα–1 L (α–1)L2
1 1 dθ
⇒ θ' = =
r 2mEm 2 2mK 3–α dr
2 r + 2 r –1
L (α–1)L
(on choisit le cas où θ est fonction croissante de r, le cas où θ est décroissante se traitant de façon
comparable). θ est une fonction de r dont on connaît la dérivée. Il suffit donc d'intégrer.


θ=⌠
1 1
 r dr
⌡ 2mEm 2
r +
2mK 3–α
r –1
L2 (α–1)L2
Dans cette intégrale apparaît une racine de la forme ar2 + br3–α + c. Or on sait calculer cette
intégrale si, en faisant un changement de variables, on peut se débarasser de cette racine et se
ramener à une fraction rationnelle. Dans le chapitre INTEGRAL, on montre que c'est possible si la
racine est de la forme ax2 + bx + c. Par conséquent, l'intégrale est calculable si α = 2. (Elle est
dr 1 dx
également calculable si α = –1 car alors ar2 + br4 + c est de la forme voulue avec x = r2 et =
r 2 x
. Le cas α = –1 correspond à une force de rappel proportionnelle à l'élongation r, cas des ressorts par
exemple, et conduit aux solutions bien connues des oscillateurs harmoniques).

Nous supposerons désormais que α = 2. θ devient :


θ=⌠ dr = ⌠
1 1 1 1
 r  2 dr
⌡ 2mE m 2 2mK ⌡ r 2mE m 2mK 1
r + 2 r–1 + 2 – 2
L2 L L2 Lr r
1
Posons u = . On obtient :
r
θ=–⌠ du = – ⌠
1 1
  2 2
du
⌡ 2mEm 2mKu
+ –u 2 ⌡ 2mEm m K mK 2
+ 4 – (u – 2 )
L2 L2 L2 L L
mK
u– 2
L
⇒ θ – θ0 = arccos
2mEm m2K2
+ 4
L2 L
2 2
mK 2mEm m K
⇒ u= 2 + + 4 cos(θ – θ0)
L L2 L
1
⇒ r=
mK 2mEm m2K2
2 + + 4 cos(θ – θ0)
L L2 L
2mEm m2K2
+ 4
L2 L
On reconnaît l'équation d'une conique en polaire. L'excentricité vaut (la valeur
2
mK/L
absolue intervenant si K < 0). On a donc :
- 19 -
2L2Em
e= 1+
mK2
• Si l'énergie mécanique Em est strictement positive, on a e > 1. Il s'agit d'une hyperbole. La
particule ira jusqu'à l'infini ou vient de l'infini avec une vitesse limite strictement positive. Ce cas
se produit toujours si K < 0 (cas répulsif) puisque Em ≥ Ep > 0, mais peut aussi se produire dans le
cas attractif avec des vitesses suffisamment grande.
• Si l'énergie mécanique Em est nulle, on a e = 1. Il s'agit d'une parabole. La particule ira jusqu'à
l'infini ou vient de l'infini avec une vitesse tendant vers 0.
• Si l'énergie mécanique Em est négative, on a e < 1. Il s'agit d'une ellipse. La particule ne peut
s'éloigner à l'infini.

L2 mK2 K K
Dans le cas du cercle, r est constant, égal à , e = 0, donc Em = – = – . Ainsi, 2r = . On
mK 2L2 2r Em
K
pourra vérifier que, dans le cas de l'ellipse, on a aussi égal à la longueur 2a du grand axe.
Em

Annexe 1 : isométries laissant invariant le tétraèdre régulier


Une isométrie laissant invariant le tétraèdre régulier permute les quatre sommets. Inversement, soit
une permutation des quatre sommets, trouver une isométrie f correspondant à cette permutation.

On dénombre 24 isométries, dont 12 directes.


– Si les quatre points sont invariants, f = Id.

– Si un seul point est invariant, les trois autres sont permutés. Il s'agit d'une rotation dont
π
l'axe passe par la hauteur contenant le point invariant et d'angle ± . Il existe 8 telles permutations.
3
Notons rA la rotation laissant A invariant, d'angle π.
3

– Si deux points A et B sont invariants, les deux autres C et D étant permutés, f est la
symétrie orthogonale par rapport au plan passant par A et B et le milieu de [C,D]. Il y a 6 telles
permutations. Notons sAB cette reflexion.

– Si A et B sont permutés entre eux, de même que C et D, il s'agit du demi–tour d'axe la


droite passant par le milieu de [A,B] et de [C,D]. Il y a 3 telles permutations. Notons dAB,CD ce demi–
tour.

– Il reste 6 permutations circulaires, par exemple A → B → C → D → A. On peut les


considérer comme la composée d'une rotation par rapport à la hauteur passant par A, qui permute
B → C → D → B, et de la réflexion par rapport au plan passant par C, D et le milieu de [A,B]. Il
s'agit donc d'un anti–déplacement. Il existe un point invariant G, centre du tétraèdre qui appartient à
l'axe de la rotation et au plan de réflexion. Il s'agit donc d'une réflexion ou d'une anti–rotation. Il ne
peut s'agir d'une réflexion car f o f ≠ Id. Il s'agit donc d'une antirotation. Puisque f o f o f o f = Id,
l'angle de l'anti–rotation est π. On remarque que l'isométrie permute circulairement les milieux de
4

- 20 -
[A,B], [B,C], [C,D], et [D,A]. Mais ces quatre points sont coplanaires et le plan les contenant est
globalement invariant. Il s'agit donc du plan de l'anti–rotation. Notons aABCD cet anti–rotation.

Ayant trouvé 24 isométries, cela prouve que le groupe des isométries du tétraèdre est bien
isomorphe au groupe des permutations de {A,B,C,D}
On s'entraînera à effectuer quelques comparaisons, par exemple :
Groupe des isométries Groupe des permutations
rA o rB = rD–1 (BCD)(CAD) = (ABC)
rA o sAB = sAD (BCD)(CD) = (BC)
rA o sBC = aABCD (BCD)(AD) = (ABCD)
sAB o dAC,BD = aADBC (CD)(AC)(BD) = (ADBC)
isométries directes permutations paires
isométries indirectes permutations impaires
déterminant signature

Annexe 2 : isométries laissant invariant le cube


Il existe 48 isométries. En effet, si l'on se donne un sommet A et trois vecteurs i, j et k portés par les
côtés du carrés, il y a huit images possibles pour A, 3 pour i, 2 pour j. Le cube image peut alors être
reconstitué de manière unique. Parmi ces isométries, 24 sont directes et 24 sont indirectes. En effet,
si sO est la symétrie par rapport au centre du cube, l'application f → sO o f réalise une bijection entre
les isométries directes et les isométries indirectes.

Il suffit donc de trouver les 24 rotations. On a :


– f = Id

– 6 rotations d'angle π, d'axe passant par les centres de deux faces opposées.
2

– 3 demi–tours d'axe passant par les centres de deux faces opposées.

– 6 demi–tours d'axe passant par les milieux de deux arêtes opposées.


– 8 rotation d'angle ± d'axe les diagonales du cube.
3

Les antidéplacements sont :


– s0 symétrie par rapport au centre O du cube.

– 6 anti–rotation d'angle π par rapport au plan médiateur de quatre côtés parallèles du cube.
2

– 3 réflexions par rapport au plan médiateur de quatre côtés parallèles du cube.

– 6 réflexions par rapport au plan contenant deux côtés opposés.

– 8 anti–rotations d'angle π, d'axe les diagonales, par rapport au plan orthogonal à la


3
diagonale, passant par O. Ce plan coupe les côtés du cube selon un hexagone.

- 21 -
Annexe 3 : z → a–
z+b
On souhaite interpréter géométriquement l'application f de   dans   qui, à z associe a–z + b. On
suppose a non nul.

Recherche d'un point fixe :


 z = a–z + b  z = a–z + b

z = az + b ⇔  – ⇔  z = a 2z + a–
î –z = –az + b î b+b
Il y a donc deux cas.

Premier cas : a = 1
Dans ce cas, f est une isométrie indirecte comme composée d'isométries dont une seule est indirecte.
Il s'agit donc d'une symétrie glissée, composée d'une symétrie et d'une translation. Elle est

effectivement glissée s'il n'y a pas de points fixes, c'est–à–dire si ab + b est non nul. Dans le cas
contraire, il s'agit d'une simple symétrie.

Deuxième cas : a ≠ 1
Comme on le vérifiera facilement, il existe alors un point fixe z0 défini par :

ab + b
z0 =
1– a 2
On a alors :
f(z) – z0 = f(z) – f(z0) = a( –z – z–0)
Ceci est la composée d'une symétrie, d'une rotation et d'une homothétie. Les deux premières
applications ont pour composée une symétrie. On a donc la composée d'une symétrie et d'une
homothétie. On parle de similitude indirecte.

Annexe 4 : Antidéplacements

1– Dans le plan
Soit s une symétrie orthogonale vectorielle par rapport à une droite ∆. Soit D une droite affine
arbitraire de direction ∆. Il existe une symétrie affine orthogonale f0 par rapport à D. Soit O un point
de D. Soit f une application affine quelconque associée à s. Comme pour la rotation, on prouve que f
est la composée de la symétrie f0 et d'une translation de vecteur U = f0(O)f(O). Deux premiers cas
simples se présentent :
– U est un vecteur non nul, directeur de D. Dans ce cas, f n'admet aucun point fixe et ne peut
être une symétrie. f s'appelle une symétrie glissée.
– U est un vecteur orthogonal à D. Dans ce cas, il existe des points invariants. Ils vérifient :
f0(M)M = U
ce qui donne la droite parallèle à D, translatée du vecteur U. f est la symétrie orthogonale par rapport
2
à cette droite.

- 22 -
Dans le cas général, toute translation pouvant se décomposer en deux translations suivants deux
vecteurs vérifiant les cas précédent, on voit que f n'est une symétrie que si le vecteur de translation
est orthogonal à la direction de la droite invariante par symétrie.

On retiendra qu'une application affine associée à une symétrie n'est pas nécessairement une symétrie,
mais peut dans tous les cas se décomposer en le produit d'une symétrie et d'une translation parallèle à
l'axe de la symétrie, cette décomposition étant d'ailleurs commutative.

Les antidéplacements sont donc :


– les symétries par rapport à une droite.
– les symétries glissées (composée d'une symétrie et d'une translation).

PROPOSITION :
Les réflexions affines engendrent le groupe des isométries affines.

Démonstration :
Soit O un point fixé du plan affine. On peut associer à toute isométrie vectorielle ϕ une unique
isométrie affine f laissant invariant O.
Of(M) = ϕ(OM)
Le groupe orthogonal est alors isomorphe au groupe des isométries affines laissant invariant O. Il en
résulte que les réflexions laissant invariant O engendrent le groupe des isométries laissant invariant
O. Toute isométrie étant la composée d'une isométrie laissant invariant O et d'une translation, il suffit
de montrer qu'une translation est engendrée par des réflexions. C'est effectivement le cas. Deux
réflexions par rapport à D et D' droites parallèles telles que D' se déduisent de D par une translation
de vecteur U, orthogonal à D sont telles que :
sD o sD' = t2U.
Il suffit, pour montrer cela, de voir que l'application linéaire associée à la composée est l'identité,
pour conclure que la composée est une translation et de chercher l'image d'un point particulier Ü

2: Dans l'espace
En ce qui concerne la composée d'une réflexion et d'une translation, on pourra adapter ce qui a été
montré dans le plan. Si la translation est orthogonale au plan de symétrie, on obtient une réflexion ; si
la translation est parallèle au plan de symétrie, on obtient une symétrie glissée.

En ce qui concerne les applications affines associées à des anti–rotations, avec un angle non nul, elles
sont la composée d'une translation, d'une rotation autour d'un axe D passant par un point arbitraire O
et d'une symétrie rapport à au plan orthogonal à D passant par O. f = t o r o s, avec r et s
commutant. Le vecteur de translation peut se décomposer en un vecteur parallèle à D et un vecteur
orthogonal à D. Mais la composée de la rotation et de la translation de vecteur parallèle au plan reste
une rotation dont l'axe est orthogonal au plan. f est donc la composée d'un vissage et d'une réflexion.
Mais le vecteur de translation du vissage est orthogonal au plan de la réflexion. La composée de la
translation et de la réflexion est encore une réflexion.

On voit donc que l'isométrie associée à une anti–rotation est simplement la composée d'une rotation
et d'une réflexion, l'axe de la rotation et le plan de la réflexion étant orthogonaux.

PROPOSITION :
i) Les réflexions engendrent les isométries.
ii) Les demi–tours engendrent les déplacements.

- 23 -
Démonstration :
Soit O un point arbitraire. Comme dans le plan, on montre que O(E) est isomorphe au sous–groupe
des isométries affines laissant invariant la point O, et que SO(E) est isomorphe au sous–groupe des
déplacements laissant invariant O. En particulier, le groupe des isométries laissant invariant O est
engendré par les réflexions laissant invariant O, et le groupe des déplacements laissant invariant O est
engendré par les demi–tours laissant invariant O.

Comme toute isométrie (respectivement tout déplacement) est la composée d'une translation et d'une
isométrie (respectivement d'un déplacement) laissant invariant O, il suffit de prouver que les
translations sont engendrées par les réflexions (respectivement les demi–tours).

En ce qui concerne les réflexions, la démarche est identique à celle suivie dans le cas du plan. Deux
réflexions par rapport à P et P' plans parallèles telle que P' se déduisent de P par une translation de
vecteur U, orthogonal à P sont telles que :
sD o sD' = t2U.
Il suffit pour cela de voir que l'application linéaire associée à la composée est l'identité, pour conclure
que la composée est une translation et de chercher l'image d'un point particulier.

En ce qui concerne les demi–tours, on opère de même. Deux demi–tours d'axes D et D' droites
parallèles telle que D' se déduisent de D par une translation de vecteur U, orthogonal à D sont telles
que :
sD o sD' = t2U.
Il suffit pour cela de voir que l'application linéaire associée à la composée est l'identité, pour conclure
que la composée est une translation et de chercher l'image d'un point particulier

Annexe 5 : le cercle des neufs points d'Euler


Soit un cercle circonscrit à un triangle ABC. Notons M, N, P les milieux des côtés respectivement
opposés à A, B, C. On appelle cercle d'Euler le cercle passant par M, N, P. Soit O le centre du cercle
initial, H l'orthocentre de ABC, G son centre de gravité, Ω le centre du cercle d'Euler. Notons A', B'
et C' les pieds des hauteurs du triangle ABC. Soient enfin α, β et γ les milieux de [A,H], [B,H] et
[C,H]. Nous allons montrer que :
les quatre points O, G, H, Ω sont alignés.
Ω est le milieu de [O,H]
A', B', C' ainsi que α, β et γ appartiennent tous au cercle d'Euler

- 24 -
B

P
C' β
A
α
H
Ω G O
B'
M

N γ
A'

1
Soit en effet hG l'homothétie de centre G de rapport – . hG transforme les objets de la façon suivante
2
:
A → M
B → N
C → P
Cercle circonscrit ABC → Cercle d'Euler MNP
Rayon du cercle circonscrit → Rayon du cercle d'Euler
Orthocentre H de ABC → Orthocentre O de MNP
O centre du cercle circonscrit → Ω centre du cercle d'Euler

1
Il résulte des propriétés de l'homothétie (de centre G, de rapport ) que :
2
❑ Le rayon du cercle d'Euler est égal à la moitié du rayon du cercle circonscrit.
1
❑ O, G, H sont alignés et GO = – GH.
2
1
❑ De même, GΩ Ω = – GO
2
❑ En retranchant membre à membre les deux égalités précédentes, on obtient :
1 1
OΩΩ = – HO = OH, ce qui signifie que le centre Ω du cercle d'Euler est au milieu de
2 2
[O,H].
❑ Les points M, N, P, A', B', C' appartiennent au cercle d'Euler. En effet, si l'on considère la
projection orthogonale sur (BC), H se projette en A', O en M et Ω milieu de [O,H] en le milieu de
[M,A'], ce qui signifie que Ω est sur la médiatrice de [M,A'], et donc que MΩ = ΩA'.

- 25 -
1
En considérant maintenant hH homothétie de centre H de rapport , on a :
2
A → α
B → β
C → γ
O → Ω
Rayon du cercle circonscrit → Rayon du cercle d'Euler
⇒ Cercle circonscrit de centre O → Cercle d'Euler de centre Ω

Il en résulte que :
❑ Les points α, β, γ appartiennent au cercle d'Euler
❑ Les symétriques de l'orthocentre par rapport aux côtés du triangle appartiennent au cercle
circonscrit. En effet, l'image de ces symétriques par hH n'est autre que A', B' et C' qui appartiennent
au cercle d'Euler. Les symétriques, antécédents de ces points par hH, appartiennent donc au cercle
circonscrit.

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